Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1932 31 décembre 1932
Description : 1932/12/31 (A32,N139). 1932/12/31 (A32,N139).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380555t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N* 139. CE NUMIIRO 1 80 CENTIMES - SAMEDI SOIR, 31 DECEMBllE 1932.
JOURNAL QUOTIDIEN
RcdacUon & Administration :
84, lui tu moti-Tiaber
PARIS 0")
itLÉPH. 1 LOUVRE 19*37
RICHELIEU 87-54
I 1 1: 9
Les Anna/es Coloniales
Lés annonces el réclames sont reçues au
bureau du journal.
r
Directeur-Fondateur 1 Marcel RUEDEL
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Un aa G Mon 3 Mois
France et
Colonies 180 Il 100D 50 »
Etrangor.. 240 , 125 1 70 D
Ou s'abonne sans frais dans
tous les bureuux de poste.
Coup d'œil sur l'activité
économique île r Algérie
v..:a
L'Algérie *fut pendant assez longtemps à
,peu près à l'abri de la crise qui sévissait
dans le monde autour d'elle. Certains opti-
mistes purent croire qu'elle y échapperait
comme d'autres l'affirmaient pour la métro-
pole. Ces prévisions fantaisistes ne se sont
naturellement pas réalisées, car dans le mon-
de économique actuel il n'existe pas d'îlots
privilégiés qui puissent rester constamment
étrangers au mouvement général des choses.
L'Algérie a donc été touchée à son tour.
Le monde agricole a été particulièrement af-
fecté au moins en quelques-unes de ses par-
ties. La fermeture de quelques-uns de ses
principaux débouchés a eu sur lui les plus
fâcheuses répercussions et a agi sur toute
l'économie algérienne, puisque l'agriculture
en constitue la base.
Certes le phénomène ne s'est pas main-
festé avec une soudaineté absolue. Dès l'an
dernier on avait relevé des faits assez in.
quiétants. Certains produits comme l'alfa,
le crin végétal et le liège s'étaient vu inter-
dire des marchés que depuis longtemps ils
approvisionnaient pour une large mesure. Le
prix du bétail, celui des laines, des cuirs et
des peaux avaient subi une baisse importan-
te. Mais le commerce des céréales avait re-
lativement: peu souffert et certaines terres à
gros rendements avaient donné des bénéfices
intéressants.
Ces temps relativement heureux sont ré-
volus. Les agriculteurs algériens sont main-
tenant rudement éprouvés. L abondance de
la récolte des céréales dans la métropole
leur a été grandement préjudiciable. La
baisse des cours a pris pour eux le caractère
d'une catastrophe tout comme en France
d'ailleurs, Les causes qui ont agi sur le
marché algérien sont les mêmes que celles
dont on a relevé les effets sur le marché
français.
Le producteur poussé par le besoin d'ar-
gent ou redoutant un nouvel affaissement des
cours a multiplié les offres. La spéculation
elle aussi a voulu profiter de l'occasion et
est entrée en lice. Bref, le cultivateur algé-
rien a connu une situation analogue à celle
de sqn camarade français. Peut-être même
est-elle plus grave puisqu'il n'a pas béné-
ficié d'une récolte exceptionnellement abon-
dante Quelques producteurs, ceux du litto-
rat notamment, ont "pû au moment de la
soudure exporter d'importantes quantités de
blé tendre dans des conditions assez avan-
tageuses, mais la plus grande partie d'entre
eux n'a pas pu profiter des circonstances
aussi favorables. Les producteurs de blé dur
- et cette qualité de blé constitue te prin-
cipal élément de la production indigène
ont dû conserver la plus grande partie de
leur récolte. Aussi leur situation est-elle dif-
ficile, Quelques chiffres en feront facilement
saisir la gravité. Le 31 octobre 1911 le blé
/tendre sé vendait 173, le 31 octobre 1932
133, pour les mêmes dates le cours du blé
dur était tombé de 162 fr. à 119 et celui
de l'orge de 75 à 54.
Le gouvernement général est intervenu
pour enrayer une baisse dont l'accentuation
aurait été désastreuse. Des opérations de
stockage et de warrantage ont été réalisées
qui ont empêché l'effondrement. catastrophi-
que des cours. Certes la colonie a. dû con-
sentir de lourds sacrifices, mais elle ne pou-
vait y échapper. La collectivité est considé-
rée maintenant comme astreinte à certaines
interventions qui deviennent pour elle un im-
périeux devoir.
Mais ces mesures ont un caractère de cir-
constance qui justement impose aux pouvoirs
'en c h ercher d 'autres
publics l'obligation d'en chercher d'autres
proprfes à .remédier au déséquilibre entre la
production et la consommation. Il y a la
une tâche difficile dont la. réalisation ne
sera pas moins délicate en Algérie qu'en
France. Le problème du blé est peut-être,
de tous ceux qui doivent retenir l'attention
des gouvernants; celui dont le caractère est,
si-rje puis dire, le plus universel. Aussi les
solutions. purement tocales si elle peuvent
remédier temporairement aux effets d'une
crise, n'en restent pas moins précaires et
sont rapidement inopérantes.
H ne faut pas cependant se laisser aller
à un pessithisme excessif qui serait aussi
• peu justifié que le fut il y a quelques an-
nées l'optimisme ostentatoire de certains.
, Si, ̃ en effet, ainsi que le note le rapport
annuel de la Banque d'Algérie auquel nous
empruntons quelques-uns de ces renseigne-
ments, l'économie générale de l'Algérie alp-
paratt par. tant de côtés sous des couleurs
assez sombres, il est certains éléments,
et non des moindres, qui connaissent la pros
périté. C'est le cas de la viticulture. La pro.
duction algérienne est abondante et elle peut
parer ;'au d'éfidt. de celle de là métropole,
« Ls viticulteurs algériens, lit-on dans. ce
document, en tireront des profits fort appré-
ciables qui compenseront dans l'ensemble les
Pertes subies d'autre part par la colonie. La
récolte de 1932 dépasserait 16 millions
d'hectolitres ; elle s'écoulera rapidement à
des prix rémunérateurs, parce qu'elle est,
dès a présent; recherchée pour améliorer
la récolte métropolitaine P. - - -
D'autrps éléments de 1 activité économi-
que présentent des signes satisfaisants. La
campagne de 1932 a été bonne pour les
producteurs de fruits, cle légumes, de pom-
mes de ttërre. La culture darbres fruitiers
s'améliore -du point de vue technique. Une
nrisston. envoyée en Californie en est reve-
nue avec des observations intéressantes qui
ne sauraient manquer de profiter à son dé-
veloppement. Même observation en ce qui
concerne le tabac.
U11 a d'autre part les meilleurs renseigne,
ments sur la récolte des olives.
Le commerce des ovins, un moment gêné
par l'arrivée en masse sur le marché de mou-
tons de l'Europe centrale, peut espérer des
juurs meilleurs. Grâce aux mesures de con-
tingentement, les éleveurs connaîtront des
prix plus élevés et des bénéfices intéressants.
Le cheptel ovin se reconstitue rapidement.
L'Algérie est d'ailleurs éminemment favo-
rable à cette forme d'élevage.
En résumé, l'économie de l'Algérie, com-
me celle de tous les pays du monde, n'est
pas exempte de points noirs. Certains de
ses éléments sont fort préoccupants, mais
il en est d'autres qui présentent des signes
incontestables de vigueur et de prospérité.
Cet optimisme tempéré trouve sa justifica-
tion dans l'examen du mouvement commer-
cial. Quoique accusant quelque baisse, les
chiffres de l'importation et de l'exportation
pour les neuf premiers mois de 1932 déno-
tent une activité encore fort appréciable. En
1929, l'Algérie se classait au quatrième
rang parmi les pays acheteurs de produits
français, aujourd'hui elle occupe le premier.
Sans vouloir tirer de cette constatation des
conclusions excessives, on est cependant fon-
dé à affirmer que ce n'est pas là un indice
de décadence.
Henry Fontanier,
lJéputé du Cantal.
Membre de la commission de VAlgérie,
des colonies et protectorats.
) -.- t
Dans les Commissions
«♦»
.4 LA CHAMBRÉ
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie sous la pré-
sidence de M. Roux-Freissineng.
M. Monnerville a rendu compte à la Com-
mission de l'entrevue qui a eu lieu samedi
dernier entre le ministre et une délégation
de la Commission.
La situation cimnitej'ri- P" A.“(VF,
En particulier, en ce qui touche la situa-
tion sanitaire de l'A.O.F., le ministre a si-
gnalé que l'épidémie de fièvre jaune parais-
sait enrayée et qu'il ne s'était produit au-
cun décfcs depuis le 4 décembre.
La piastre en Indochine
A la demande de M. Ernest Outrey, la
Commission a chargé son Président de la
renseigner sur les mesures préparées par le
ministère pour améliorer la situation écono-
mique et agricole de l'Indochine.
A LA COMMISSION DES FINANCES
Les secours pour La Réunion
Au début de sa séance, la Commission des
Finances a adopté divers projets notamment,
sur le rapport de M. Archimbaud, le projet
de loi ayant pour objet d'approuver deux
avenants aux conventions entre l'Etat, le
Crédit Foncier de France et le Crédit Na-
tional, en vue de faciliter la réparation des
dommages causés à la colonie de La Réu-
nion par les cyclones de 1931 et 1932.
A LA COMMISSION DU COMMERCE
Le Comité Bananier
Un comité inter - professionnel bananier
s'est constitué à Paris. Il associe étroitement
les planteurs et les sociétés de plantations de
bananes de Colonies françaises, les Compa-
gnies de navigation, les affréteurs assurant
le transport de nos colonies vers la Métro-
pole et les importateurs français de fruits
coloniaux.
L'Association a pour objet, en dehors de
toute activité purement commerciale, d'assu-
rer le développement et la protection de. la
banane française.
) ..- <
1 Les élections
au Conseil Supérieur des Colonies
•+*
En A.E.F.
Les résultats de Fort-Rousset étant parve-
nus à Brazzaville, on connaît maintenant les
résultats définitifs du second tour de scrutin
pour la désignation du délégué de l'Afrique
Equatoriale française au Conseil supérieur
des Colonies. Sur 1.963 votants inscrits, 978
suffrages "ont été exprimés dont 637 en faveur
de M. LamoureuxA 289 pour M. Wickers, 45
pour M. Monmarson et 7 pour des candidats
divers.
Ces résultats ne font que confirmer ce que
nous avons annoncé précédemment ; l'élec-
tion de M..Lamou:,riJ1,f..1: à' une forte majorité,
dépassant de près de 350 voix, le concurrent
le mieux favorisé. Ce choix marque la vo-
lonté du Collège, électoral d'être représenté
en France par une personnalité de premier
plan, susceptible d'apporter dans les ques-
tions intéressant la Colonie l'appui le plus
précieux. «
no t
A la comirâsin de classement
des Wmiiistratews des calories
i4«
La Commission, de classement des admi-
nistrateurs des Colonies s'est réunie mercredi
dernier, dans l'après-midi, pour l'examen des
propositions des différentes colonies concer-
nant les administrateurs de première classe
susceptibles - d'être promus administrateurs
en chef.
L'état des dernières promotions ne paratt
pas devoir permettre d'envisager une pro-
motion étendue.
La crise du riz
gée
-m. 1
L,q m
AI trouve avec plai-
sir, dans la « Re-
vue Fraflco-Amea-
mite » « le dis-
cours de M. Eutro.
fe au Conseil Co-
lonial de Cochin*
chinc. V Ce que
j'ai dit, dans notre joumalj sur la crise du
riz, y est confirmé et complété.
J'ai répété, après tant d'autres, et d'après
des calculs que je devais croire exacts,
qu'une famille vivant de sa rizière s'en sort
fort bien; que, d'une façon génirale, la pe-
tite propriété nourrit soit homme. C'est autre
chose si L'OII envisage la grande propriété,
01/., pour mieux dire, les domaines de ceux
qui cultivent par Vintermédiaire de fermiers
ou de ta-cliol.
y a-t-il des motifs suf fisants pour lais-
ser croire que la grande propriété (et la
moyenne, si l'on veut) est, dans tous les cas,
une mauvaise affaire? M. Eut ropc a raisoii:
on n'a pas le droit de prétendre que la
grande riziculture est irrémédiablement con-
damnée. Elle deviendra une source de béné-
fices tris appréciables si l'on tente « l'effort
d'ajustement nécessaire », si on la protège
« contre les conséquences de soit endettement
même im portant. »
Pourquoi importallt? le Vai fait voir déjà.
Donc, nécessité d'appels au crédit extérieur,
aux capitaux de la métropole qui, nous le
savons tous, se placent souvent beaucoup
plus mal. Sans doute, mais Crédit est bien
malade; on n'a pas fait grand'chose pour
qu'il ne le devint pas: « l'absence constatée
de bonne volonté auprès d'un trop grand
nombre de débilcurs, qu'il s'agisse des im-
pots dits à la colonie ou de prêts effectués
par les sociétés de crédit agricole ou par les
établissements bancaires ou fonciers, n'est
point de uaiutc à faciliter la cOl/liallcc. B
Et cette remontrance finit par cette décla-
ration ; « Il est prof ondément regrettable de
constater qu'il s'est créé dans certaines calé-
gories de la population, et non polllt parmi
les petits propriétaires. une véritable mysti-
que du non paiement. »
- Evidemment, tout cela n'est pas pour
« justifier la confiance du capitaliste métro-
politain. Il Panurge avait élevé l'art de faire
des dettes sans les payer il la hauteur d'une
institution, s'il était vrai qu'il y olt une
contrée où on l'eut élevé à la hauteur d'une
mystique, il n'y aurait, plus rien à espérer :
Crédit serait mort, et pour toujours. Nous
n'en '(.IU'.t pus là heur cn^nùnt, j'en SUi*
stir.
Les remèdes proposes par M. Eutrope
sont des plus intéressants. Ne lui repro.
clions pas de ne pas avoir énuméré tous ceux
qui ont déjà été appliques ou examinés.
Ceux auxquels il s'arrête sont parmi les plus
importants: amélioration technique de la cul-
ture, augmentation du rclldcmCllt, c'est-à-
dire réduction des frais généraux, des prix
de revient. et accroissement des bénéfices
(lie pas oublier que le riz destiné à l'expor
tation est en fait, une marchandise pauvre);
c'est la tâche de l'Office du riz, lequel se
heurte, on doit l'avouer, à l'indifférence ou
à l'incrédulité du propriétaire ; développe-
ment de la propagande, et des relations cmu-
merciales, d'une part, avec la métropole qui
peut fournir des clients plus nombreux, de
l autre avec les peuples d'Extrênie-Orieiii
oh la clientèle est toute prête; ententes entre
producteurs, les commerçants, les. consom-
mateurs, ces derniers devant être rapprochés
des autres.
Ne pas s'obstiner à réclamer, en l'état
actuel des choses, l'abolition des droits de
sortie, ni « le remède malsain » qui consis-
terait. 0 dévaloriser la monnaie locale; surtout
encore une fois, favoriser le crédit, en con-
solidant cl en développant les sociétés de
prêts à long terme xct toutes mesures du
même genre, etc., etc.
Et nous voici ramenés par un autre chemin
à la constatation qui se présente toujours l'z
même : Vabîme appelle l'abîme, mahi la
dette n'appelle pas la dette, au contr xirc,
elle l'éloigné, la supprime; c'est en pay vit
ce qu'on doit, n'en déplaise à Panurgc, que
l'on s'enrichit, car « cette bonne volonté
constatée » attire la confiance et permet au
débiteur de trouver, tant qu'il veut, de nou-
veaux prêteurs.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président dit Groupe Viticole du Sénat.
) -.- (
A l'Académie Française
.i
Hommage de M. Georges Goyau
L'Académie a du hier directeur, pour le
premier trimestre de 1933, M. Maurice Don-
nay, et, chancelier, M. Pierre Benoît.
Le quatrième fascicule du Dictionnaire a
été déposé sur le bureau de l'Académie.
M. André Chaumeix a offert, au nom de
l'auteur, notre éminent collaborateur M.
Georges Goyau Les grands desseins mis-
sionnaires d'Henri de Solages (1786-1832) ;
le Pacifiquej TJlle Bourbon, Madagascar.
Epilogue, par Pierre Lhande, S. J.
Il y a cent ans, a dit cet substance M. Chau-
meix, Henri de Solages a rêvé d'une péné-
tration pacifique à Madagascar) et sa vie n'a
été tjvïune suite d'efforts couronnés par un
sacrifice complet. Puis il est mort sur une
route de. M aàagascar. Il a donc joué un rôle
dans V rnanUgarde de l'armée missionnaire,
rôle qui, jusqu'à présent, était ignoré, et qui,
grâce à M. Georges Goyau, aura, demain sa
place dans Vhistoife*
M. Lucien Saint en France
obe
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, s'embarquera pour Mar-
seille le 100 janvier à l'issue d'une récep-
tion officielle à Casablanca.
M. Saint se rend à Paris où il désire ex-
poser, ainsi que les Annales Coloniales l'ont
àna'oncé, diverses mesures destinées à facili-
ter le développement économique du Maroc
et notamment proposer la création d'un tri-
bunal des valeurs en douane, création de-
mandée par la Commission du Budget du
Maroc.
.<
La conférence nord-africaine
ajournée
La conférence nord-africaine qui devait se
réunir à Rabat le 20 janvier, ne pourra avoir
lieu qu'après le retour de Paris du Résident
général, M. Lucien Saint, par conséquent en
février; il est convenu que les délégués
d'Algérie et de Tunisie emprunteront la voie
feirée, sans quitter le wagon jusqu'à Taza.
Ainsi, sera inauguré l'important groupe
d'Oudjçla à Taza, dont la mise en service est
Iprlvue pour le ior mai 1933.
) om+mo
PHILATÉLIE
Le Maroc va avoir
* de nouveaux timbres-poste
L'Office des P.T.T. du Maroc est à la.
veille de renouveler les modèles de ses tim-
bres-poste en cours représentant : la Toux
Hassan, à Rabat ; Bab-Dkakcn, à Fez; la
porte de Chella, à Rabat; la Koutoubia, à
Marrakech ; Bab-Mansour, à Meknès, et les
ruines de Volubilis. 11 remplacera également
ses timbres de la poste aérienne dont le sujet
se compose d'un avion survolant la ville de
Casablanca. La nouvelle émission se carac-
térise , par le retour à l'emploi de la gravure
en taille douce ; elle constitue une série ar-
tistique du plus bel effet, comprenant les dix
- types ci-après :
il, Timbres-poste Tanger (entrée du Dar-
el-Maghzcn), Agadir. (vue générale), Casa-
blanca. (hôtel des P.T.T.), Moulay-Idriss
(vue générale), Rabat (les Oudaïas), Fez (Mé-
dersa-cl-Attarine), Ouarzazat (kasbahs), Mar-
l'akcch (tombeaux daadiens) ;
20 Timbres-avion: Rabat-Salé (vue géné-
rale). Casablanca (vue générale du port).
Selon toutes probabilités, les nouvelles
figurines postales seront en vente dans tous
les bureaux des P.T.T. du Maroc et de la
recette principale des postes de la Seine vers
la fin du mois de décembre.
) - (
'",., 0'
Le voyage de M. Manceron
dans le Sud-Tunisien
»+•
Le Résident général, revenant du Sud-Tu-
nisien, est arrivé h Tunis mercredi matin,
par train spécial.
Il était accompagné de M. Knobel, direc-
teur de son cabinet, et du lieutenant-colonel
Beugler, chef de son cabinet militaire.
Le voyage du Résident général dans les
territoires du Sud a été fertile en enseigne-
ments. A Kebili, M. Manceron a été salué
au nom de la population indigène, par le
caïd du Nefzaoua, Si Hassine ben Othman,
qui sut exprimer dans une allocution, la joie
que provoquait parmi la population indigène
le passage du Résident. A l'occasion de ce
séjour, ont été disputées les courses de mé-
haras organisées tous' les ans dans les terri-
toires militaires par le service des affaires
indigènes, dans l'intérêt de l'élevage, les
courses bénéficiant de subventions de la di-
rection de l'Agriculture et du ministre de la
Guerre.
Le départ du Résident général s'effectua
par une nouvelle piste reliant (Kebili à Gafsa
par l'itinéraire Biroumali, Septimi, la tra.
versée du Dj< bel Basina et du Chot cl
Fredjej, sur 18 km. L'aménagement de cette
piste a été commencé en septembre et a été
terminé le 15 novembre, exploit remarquable
si l'on songe que l'administration des terri-
toires militaires dispose de crédits très res-
treints et qu'elle n'a pu engager plus d'une
cinquantaine d'hommes pour des travaux
s'étendant sur 70 kilomètres.
A El Guettar, avant d'arriver à Gafsa, la
population a fait un accueil enthousiaste au
Résident général. Après Gafsa, où les auto-
rités visitèrent le Dispensaire antitrachoma-
teux et les piscines romaines, le cortège ré-
sidentiel emprunta l'itfnérairc qui le condui-
sit à Lachichina. Le. Résident général et sa
suite regagnèrent ensuite Sfax puis Tunis.
) +M- <
La croisière du * Jeanne-dt Arc *
6
Auc Indes néerlandaises
Le capitaine çle vaisseau commandant le
Jeanne-d'Arc et le consul général de France
à. Batavia, M. Gérardin, ont déjeuné chez le
Gouverneur général à Buitzcnzorg, jeudi ma-
tin, tandis que les officiers et les élèves se
sont rendus à Bandceng et aux environs de
Batavia, soit par avion, soit par route.
Mercredi soir, après une petite réception
au consulat général de France, unl sauterie
a eu lieu avec un grand succès.
Hier une nouvelle réception a été organi-
sée au consulat.
Le feanne-d'Arc partira lundi pour Sou-
raibaya, où il arrivera mercredi.
Accident d'auto : deux officiers
du « Jeanne-d'Arc » sont blessés
Deux officiers du ]eanne-d'Arc qui se ren-
daient hier matin à Buitemorg ont été bles-
sés dans un accident d'auto. Un des officiers
M. Lantrade, a une jambe cassée et des bles-
sures à la tête. Il a été transporté à l'hôpital
militaire; on décidera plus tard sTil peut être
transporté à bord. L'autre officier est très
légèrement blessé. L'accident s'est produit
çn doublant un autobus au moment où un
camion arrivait dans l'autre sens.
Indopacifi.
»
La mission du prince Léopold
au Congo belge
o.be -
Le prince Léopold et la princesse Astrid,
ainsi .que nous l'avons annoncé jeudi, se
sont embarqués à bord du paquebot Léopold-
ville, qui a quitté Anvers à 13 heures, à des-
tination du Congo.
Pour la première fois en Belgique, un hé-
ritier du trône est chargé d'une mission of-
ficielle. Celle-ci a été précisée dans un arrêt
signé par le roi.
LL. MM. le roi Albert et la reine Elisa-
beth étaient venus assister au départ des
princes, qui ont été salués par le ministre
des Colonies, M. Tschoffen, et par le bourg-
mestre, M. Van Cauwelaert, ainsi que par
toutes les autorités. Une foule nombreuse as-
sistait au départ.
Le prince va accomplir une mission d'étu-
des au Congo belge et étudiera spécialement
les questions agricoles. Son absence durera
quatre mois. Après escales à Ténériffe et Lo-
,pito, il débarquera à Matadi le 18 janvier.
Les princes visiteront le Kasaï, le Zuellé, le
parc national Albert le Zuzu et le Ruanda.
Ils parcourront ensuite l'Ouganda britanni-
que et rentreront en Europe par la voie des
airs, fin avril.
) - <
Le duc de Gloucester
va chasser au Soudan
*4. -
Le duc de Gloucester, troisième fils du
roi, a quitté Londres hier à destination du
Soudan où il doit prendre part à des chas-
ses aux fauves..
Le duc, qui sert comme capitaine dans
un régiment de hussards, a eu l'agréable
surprise, avant son départ, d'apprendre qu'il
était promu au grade de commandant. Il est
accompagné du capitaine Brook, chasseur de
grande expérience et qui compte à son actif
de nombreuses prouesses dans la jungle.
Le duc de Gloucester ne consacrera à son
expédition aventureuse que les deux mois qui
chaque année lui sont octroyés comme va-
cances par le War Office.
) -M%%on. <-
Une jeune suédoise gagne son pari
t.8
Kenya-Alger en automobile
Le 15 novembre dernier, une Suédoise,
Mme Dikson, de passage à Nairobi, capitale
du genya, y rencontrait d'autres voyageurs
avec les.quels elle engagea le pari suivant :
regagner l'Algérie en automobile, en pas-
sant par l'Afrique Occidentale et le Sahara.
Le pari fut tenu.
Quittant Nairobi le 16 novembre à bord
d'une. 16 CV, avant pour seul compagnon de
voyage lin négrillon d'une quinzaine dlttn-
nées, Mme Dikson réussit à gagner sans en-
combre Fort-Lamy, en passant par l'Ougan-
da, le nord du Congo belge, l'Oubangui-
Chari.
Pour traverser la Nigéria anglaise, Mme
Dikson dut attendre que les porits emportés
par les crues et pluies annuelles fussent ré-
tablis.
Elle put alors poursuivre son voyage et
atteindre bientôt Gao, en effectuant les éta-
pes suivantes, aujourd'hui devenues classi-
ques Guider,Maradi, Niamey, Gao.
Le Sahara çlemeurait le dernier obstacle a
franchir, et non le moins redoutable.
Le froid, le sable furent vaincus par l'in-
trépide voyageuse qui, roulant jour et nuit,
parvint à gagner In Salah, puis El Goléa,
Ghardaïa et enfin Alger, où elle arrivait le
ig décembre.
- ) -41.. {
Dépêches de l'Indochine
1»»
L'organisation du tourisme
Le Comité Central du tourisme s'est
réuni récemment à Hanoï sous la prési-
dence du Gouverneur général Pusquier. Le
uénéfal, Andlavcr, président du Comité du
tourisme d'oulrc-mar. accompagnant i)tt.
groupe tdpj touristes français de passage à
Ilanoï,"avait fété invité à participer aux
travaux du Comjté, qui portèrent notam-
ment sur l'organisation dIt tourisme récep-
tif en Indochine, sur l'équipement et sur
la pOlitiqlW hôtelière.
Au Conseil WÉtat
Direction des Finances de l'Indochine
Le zo aoùt 1926, paraissait un décret modi-
fiant le décret en date du ier mai npô relatif
à l'attribution de suppléments provisoires de
traitements à certains fonctionnaires0 colo-
niaux.
D'autre part, le 18 décembre 1926, le Gou-
verneur général de l'Indochine signait un
arrêté en vue de l'application du décret pré-
cité.
Plusieurs fonctionnaires de la Direction
des Finances de l'Indochine estimant que
ledit décret en date du icr mai 1926 et 1'.11-
rêté en date du iS décembre 1926, étaient
entachés d'excès de pouvoir, aussi par voie
de requête au Conseil d'Etat, en deman-
daient-ils l'annulation.
Appelé à juger cette affaire, cette haute
juridiction a rendu un arrêt aux termes
duquel :
L'arrêté rendu par le Conseil du Conten-
tieux de l'Indochine et annule en tant
qu'il ne rejette pas intégralement les conclu-
sions des requérants et met la moitié des dé-
pens à la charge de l'Indochine.
Les requêtes présentées au Conseil d'Etat
par les fonctiomiitires dont "';lgil", sont iv-
jetées.
------->-c..p- --
M. Ponsot rentre en France
M. Henri Ponsot. haut-commissaire de la
République française en Syrie, a pris pas-
sage sur le FUix-Rou..ssel des Messageries
Maritimes à destination de Port-Saïd. C'est
par la voie de terre que, de ce port, M.
Henri Ponsot rentrera à Beyrouth.
Au Muséum
el
LA REALISATION
DU TRANSSAHAiRIEN DEPEND DE LA
VIABILITE DU DESERT
Visite au Laboratoire
de M. le Professeur Auguste Chevalier
(C Mon avis sur le Transsaharien ï », précise
le Professeur Auguste Chevalier.
Encore une fois, je me trouve dans ce labo-
ratoire « boisé », évocateur des plus précieuses
richesses de notre empire d'outre-mer.
Le ï ranssaharien ! question grave entre tou-
tes. Il peut être l'œuvre grandiose reliant Pa-
risOran-le Niger avec prolongement sur le
Dahomey, la Guinée, la Côte d'Ivoire.
Il peut être aussi un ensablement de mil-
liards et. de vies humaines, car l'e Désert
d'Afrique est encore défendu par deux téné-
breux gardiens : le mystère et la mort.
* J'ai décidé d'être 1 100 muette, afin de
mieux entendre, jusqu'aux silences, du savant
qui a coijsacré 34 ans de son existence à l'étude
du Sahara.
Comme tous ceux qui possèdent beaucoup de
science, M. Auguste Chevalier est modeste à
l'excès; mais quelle juvénile ardeur, quelle
passion de l'effort brillent dans son regard !
Et. voici sa réponse si pleine de bon sens,
basée sur de si nombreuses missions strictement
scientifiques, qu'ell'e paraît être la seule solu-
tion possible à la construction du Transsaha-
rien. Une fois de plus, et malgré l'ingrate in-
différence de notre ordre social, la science vient
au secours de l'homme, lui apportant l'inap-
préciable trésor des expériences persévérantes
dans le temps, c imentées par les années et
qu aucune improvisation de Commissions tech-
niques ne peut remplacer.
Ainsi le Professeur Chevalier résume son
opinion :
L'état civil du Sahara
Le Sahara est le plus vaste désert du globe,
sa superficie est d'environ 7.5O0.OOO fcm2, me-
sure imprécise qui s'estompe avec la steppe sur
la lisière Nord, comme sur la lisière Sud.
Près des deux tiers dj celLe étendue, soit en-
viron 5 millions de krn2 sont aujourd' hui sous
le contrôle politique el économique de la
France. Cela représente sept à huit fois son
étendue el plus au quart de la superficie totale
de l'Afrique.
La France a aotie de grands devoirs vis-à-ois
du Sahara:; le premier est d'en étudier scien-
tifiquement les ressources et les possibilités de
manière à _U améliorer et développer les condi-
lions de vie des habitants, prodigieusement pré-
caires.
Un effort très grand a déjà été accompli par
la France depuis vingt-cinq ans, pour amélio-
ter les conditions de vie a'(lS -i(: régions quelle- -
administre, aussi bien dans la partie algéro-luni-
sienne, que dans la partie soudanaise.
Mais, une tâche presse, elle a été trop né-
gligée jusqu'ici, aujourd'hui, la création du
Transsaharien la rend urgente, nous devons as-
surer la viabilité du Sahara, car :
Il faut éviter à tout prix que le Grand
Désert ne devienne une immensité de
sables sans habitants beaucoup plus
difficile à traverser qu'un océan.
Le Transsaharien Jo., Le Transsaharien, ré-
pète fermement le Professeur Chevalier, j'en
suis le partisan absolument convaincu.
Je crois que la création de cette voie de-
puis si longtemps projetée est d'une néces-
sité incontestable ; qu'elle permettrait la mise
en valeur des régions du Niger. du Soudan, de
la Haute- Volta, susceptibles de nous fournir,
en quantité considérable, des produits que nous
achetons très cher à l'étranger.
Mais, je reste persuadé que la réussite du
Transsaharien n'est possible que si, suivant
l' heureuse expression, de J. Chailley, nous
vons quelques parties de ce désert à la di 't
de terres habitables. Le premier acte él' ;.'
taire qui s'impose, la plus urgente des asaurqjti&
ces à prendre pour la sécurité et l'avefd u
Transsaharien. c'est de sauver de la morl, pençf
dant qu'il en est temps encore, des régions qui
peuvent, qui ne demandent qu'à vivre.
Les populations du Sahara, sans cesse re-
nouvelées, luttent depuis des millénaires con-
tre l'assèchement, la salure des terres, la raré -
faction de l'eau, la disparition progressive du
tapis végétal et du sol cultivable. L'exode est
une chose bien tentante pour les - jetrnes. Elle
a commence , ceux qui vont travailler en Al-
gérie ou en Tunisie ne reviennent guère au
douar natal. Si ce mouvement se généralisait le
Sahara déjà si pauvre en habitants se dépeu-
plerait compl ètement.
A la veille de la construction du Transsaha-
rien nous devons remédier à cet état de choses
et les territoires du Sud doivent s'équiper au
plus tôt afin de préparer le pays à son rôle de
-VS à son ?-' l e (l e
lieu e'RassQge, de grande route pour iouies
les liaêsoiib. inter coloniales pour - lesquelles il est
si éminemmènt 'qualifié.
Si nous ne Sàuûons pas de l'anéantissement
les parties du Sahara où il reste encore U(I penti
de vie, le Grand Désert ne sera plus le traii
d'union qu'il doit elrc entre l'Afrique mineure
française. et notre Afrique noire, mais une im-
mensité de sables, sans l.abitallts. beaucoup
plus difficile à traverser qu'un océan.
Ne pas mettre la charrue
avant les bœufs
S'il v avait des régions riches à relier citlrc
elles par un chemin de fer, le problème serait
vite résolu. Tel n'est pas le cas. Lei Métropole
doit se livrer à des investigations méthodiques,
raisonnées et chaque jmn' plus étendues -et es-
sayer de faire donner à cette partie de notre do-
maine colonial quelque peu de ce qu'il nous
coûte. Pom cela il faut : (f développer l'éle-
vage, assurer la sécurité, diriger et administrer
sagement les populations, de façon à amener
une plus grande natalité, proposer de plus gran-
des dépenses de la part des indigènes par l'ex-
tension des cultures et de l'élevage n.
Si l'on construit le clll'yj;r.(lC fer sans assu-
JOURNAL QUOTIDIEN
RcdacUon & Administration :
84, lui tu moti-Tiaber
PARIS 0")
itLÉPH. 1 LOUVRE 19*37
RICHELIEU 87-54
I 1 1: 9
Les Anna/es Coloniales
Lés annonces el réclames sont reçues au
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r
Directeur-Fondateur 1 Marcel RUEDEL
Tous les articles publics dans noire journal ne peuvent
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ABONNEMENTS
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Un aa G Mon 3 Mois
France et
Colonies 180 Il 100D 50 »
Etrangor.. 240 , 125 1 70 D
Ou s'abonne sans frais dans
tous les bureuux de poste.
Coup d'œil sur l'activité
économique île r Algérie
v..:a
L'Algérie *fut pendant assez longtemps à
,peu près à l'abri de la crise qui sévissait
dans le monde autour d'elle. Certains opti-
mistes purent croire qu'elle y échapperait
comme d'autres l'affirmaient pour la métro-
pole. Ces prévisions fantaisistes ne se sont
naturellement pas réalisées, car dans le mon-
de économique actuel il n'existe pas d'îlots
privilégiés qui puissent rester constamment
étrangers au mouvement général des choses.
L'Algérie a donc été touchée à son tour.
Le monde agricole a été particulièrement af-
fecté au moins en quelques-unes de ses par-
ties. La fermeture de quelques-uns de ses
principaux débouchés a eu sur lui les plus
fâcheuses répercussions et a agi sur toute
l'économie algérienne, puisque l'agriculture
en constitue la base.
Certes le phénomène ne s'est pas main-
festé avec une soudaineté absolue. Dès l'an
dernier on avait relevé des faits assez in.
quiétants. Certains produits comme l'alfa,
le crin végétal et le liège s'étaient vu inter-
dire des marchés que depuis longtemps ils
approvisionnaient pour une large mesure. Le
prix du bétail, celui des laines, des cuirs et
des peaux avaient subi une baisse importan-
te. Mais le commerce des céréales avait re-
lativement: peu souffert et certaines terres à
gros rendements avaient donné des bénéfices
intéressants.
Ces temps relativement heureux sont ré-
volus. Les agriculteurs algériens sont main-
tenant rudement éprouvés. L abondance de
la récolte des céréales dans la métropole
leur a été grandement préjudiciable. La
baisse des cours a pris pour eux le caractère
d'une catastrophe tout comme en France
d'ailleurs, Les causes qui ont agi sur le
marché algérien sont les mêmes que celles
dont on a relevé les effets sur le marché
français.
Le producteur poussé par le besoin d'ar-
gent ou redoutant un nouvel affaissement des
cours a multiplié les offres. La spéculation
elle aussi a voulu profiter de l'occasion et
est entrée en lice. Bref, le cultivateur algé-
rien a connu une situation analogue à celle
de sqn camarade français. Peut-être même
est-elle plus grave puisqu'il n'a pas béné-
ficié d'une récolte exceptionnellement abon-
dante Quelques producteurs, ceux du litto-
rat notamment, ont "pû au moment de la
soudure exporter d'importantes quantités de
blé tendre dans des conditions assez avan-
tageuses, mais la plus grande partie d'entre
eux n'a pas pu profiter des circonstances
aussi favorables. Les producteurs de blé dur
- et cette qualité de blé constitue te prin-
cipal élément de la production indigène
ont dû conserver la plus grande partie de
leur récolte. Aussi leur situation est-elle dif-
ficile, Quelques chiffres en feront facilement
saisir la gravité. Le 31 octobre 1911 le blé
/tendre sé vendait 173, le 31 octobre 1932
133, pour les mêmes dates le cours du blé
dur était tombé de 162 fr. à 119 et celui
de l'orge de 75 à 54.
Le gouvernement général est intervenu
pour enrayer une baisse dont l'accentuation
aurait été désastreuse. Des opérations de
stockage et de warrantage ont été réalisées
qui ont empêché l'effondrement. catastrophi-
que des cours. Certes la colonie a. dû con-
sentir de lourds sacrifices, mais elle ne pou-
vait y échapper. La collectivité est considé-
rée maintenant comme astreinte à certaines
interventions qui deviennent pour elle un im-
périeux devoir.
Mais ces mesures ont un caractère de cir-
constance qui justement impose aux pouvoirs
'en c h ercher d 'autres
publics l'obligation d'en chercher d'autres
proprfes à .remédier au déséquilibre entre la
production et la consommation. Il y a la
une tâche difficile dont la. réalisation ne
sera pas moins délicate en Algérie qu'en
France. Le problème du blé est peut-être,
de tous ceux qui doivent retenir l'attention
des gouvernants; celui dont le caractère est,
si-rje puis dire, le plus universel. Aussi les
solutions. purement tocales si elle peuvent
remédier temporairement aux effets d'une
crise, n'en restent pas moins précaires et
sont rapidement inopérantes.
H ne faut pas cependant se laisser aller
à un pessithisme excessif qui serait aussi
• peu justifié que le fut il y a quelques an-
nées l'optimisme ostentatoire de certains.
, Si, ̃ en effet, ainsi que le note le rapport
annuel de la Banque d'Algérie auquel nous
empruntons quelques-uns de ces renseigne-
ments, l'économie générale de l'Algérie alp-
paratt par. tant de côtés sous des couleurs
assez sombres, il est certains éléments,
et non des moindres, qui connaissent la pros
périté. C'est le cas de la viticulture. La pro.
duction algérienne est abondante et elle peut
parer ;'au d'éfidt. de celle de là métropole,
« Ls viticulteurs algériens, lit-on dans. ce
document, en tireront des profits fort appré-
ciables qui compenseront dans l'ensemble les
Pertes subies d'autre part par la colonie. La
récolte de 1932 dépasserait 16 millions
d'hectolitres ; elle s'écoulera rapidement à
des prix rémunérateurs, parce qu'elle est,
dès a présent; recherchée pour améliorer
la récolte métropolitaine P. - - -
D'autrps éléments de 1 activité économi-
que présentent des signes satisfaisants. La
campagne de 1932 a été bonne pour les
producteurs de fruits, cle légumes, de pom-
mes de ttërre. La culture darbres fruitiers
s'améliore -du point de vue technique. Une
nrisston. envoyée en Californie en est reve-
nue avec des observations intéressantes qui
ne sauraient manquer de profiter à son dé-
veloppement. Même observation en ce qui
concerne le tabac.
U11 a d'autre part les meilleurs renseigne,
ments sur la récolte des olives.
Le commerce des ovins, un moment gêné
par l'arrivée en masse sur le marché de mou-
tons de l'Europe centrale, peut espérer des
juurs meilleurs. Grâce aux mesures de con-
tingentement, les éleveurs connaîtront des
prix plus élevés et des bénéfices intéressants.
Le cheptel ovin se reconstitue rapidement.
L'Algérie est d'ailleurs éminemment favo-
rable à cette forme d'élevage.
En résumé, l'économie de l'Algérie, com-
me celle de tous les pays du monde, n'est
pas exempte de points noirs. Certains de
ses éléments sont fort préoccupants, mais
il en est d'autres qui présentent des signes
incontestables de vigueur et de prospérité.
Cet optimisme tempéré trouve sa justifica-
tion dans l'examen du mouvement commer-
cial. Quoique accusant quelque baisse, les
chiffres de l'importation et de l'exportation
pour les neuf premiers mois de 1932 déno-
tent une activité encore fort appréciable. En
1929, l'Algérie se classait au quatrième
rang parmi les pays acheteurs de produits
français, aujourd'hui elle occupe le premier.
Sans vouloir tirer de cette constatation des
conclusions excessives, on est cependant fon-
dé à affirmer que ce n'est pas là un indice
de décadence.
Henry Fontanier,
lJéputé du Cantal.
Membre de la commission de VAlgérie,
des colonies et protectorats.
) -.- t
Dans les Commissions
«♦»
.4 LA CHAMBRÉ
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie sous la pré-
sidence de M. Roux-Freissineng.
M. Monnerville a rendu compte à la Com-
mission de l'entrevue qui a eu lieu samedi
dernier entre le ministre et une délégation
de la Commission.
La situation cimnitej'ri- P" A.“(VF,
En particulier, en ce qui touche la situa-
tion sanitaire de l'A.O.F., le ministre a si-
gnalé que l'épidémie de fièvre jaune parais-
sait enrayée et qu'il ne s'était produit au-
cun décfcs depuis le 4 décembre.
La piastre en Indochine
A la demande de M. Ernest Outrey, la
Commission a chargé son Président de la
renseigner sur les mesures préparées par le
ministère pour améliorer la situation écono-
mique et agricole de l'Indochine.
A LA COMMISSION DES FINANCES
Les secours pour La Réunion
Au début de sa séance, la Commission des
Finances a adopté divers projets notamment,
sur le rapport de M. Archimbaud, le projet
de loi ayant pour objet d'approuver deux
avenants aux conventions entre l'Etat, le
Crédit Foncier de France et le Crédit Na-
tional, en vue de faciliter la réparation des
dommages causés à la colonie de La Réu-
nion par les cyclones de 1931 et 1932.
A LA COMMISSION DU COMMERCE
Le Comité Bananier
Un comité inter - professionnel bananier
s'est constitué à Paris. Il associe étroitement
les planteurs et les sociétés de plantations de
bananes de Colonies françaises, les Compa-
gnies de navigation, les affréteurs assurant
le transport de nos colonies vers la Métro-
pole et les importateurs français de fruits
coloniaux.
L'Association a pour objet, en dehors de
toute activité purement commerciale, d'assu-
rer le développement et la protection de. la
banane française.
) ..- <
1 Les élections
au Conseil Supérieur des Colonies
•+*
En A.E.F.
Les résultats de Fort-Rousset étant parve-
nus à Brazzaville, on connaît maintenant les
résultats définitifs du second tour de scrutin
pour la désignation du délégué de l'Afrique
Equatoriale française au Conseil supérieur
des Colonies. Sur 1.963 votants inscrits, 978
suffrages "ont été exprimés dont 637 en faveur
de M. LamoureuxA 289 pour M. Wickers, 45
pour M. Monmarson et 7 pour des candidats
divers.
Ces résultats ne font que confirmer ce que
nous avons annoncé précédemment ; l'élec-
tion de M..Lamou:,riJ1,f..1: à' une forte majorité,
dépassant de près de 350 voix, le concurrent
le mieux favorisé. Ce choix marque la vo-
lonté du Collège, électoral d'être représenté
en France par une personnalité de premier
plan, susceptible d'apporter dans les ques-
tions intéressant la Colonie l'appui le plus
précieux. «
no t
A la comirâsin de classement
des Wmiiistratews des calories
i4«
La Commission, de classement des admi-
nistrateurs des Colonies s'est réunie mercredi
dernier, dans l'après-midi, pour l'examen des
propositions des différentes colonies concer-
nant les administrateurs de première classe
susceptibles - d'être promus administrateurs
en chef.
L'état des dernières promotions ne paratt
pas devoir permettre d'envisager une pro-
motion étendue.
La crise du riz
gée
-m. 1
L,q m
AI trouve avec plai-
sir, dans la « Re-
vue Fraflco-Amea-
mite » « le dis-
cours de M. Eutro.
fe au Conseil Co-
lonial de Cochin*
chinc. V Ce que
j'ai dit, dans notre joumalj sur la crise du
riz, y est confirmé et complété.
J'ai répété, après tant d'autres, et d'après
des calculs que je devais croire exacts,
qu'une famille vivant de sa rizière s'en sort
fort bien; que, d'une façon génirale, la pe-
tite propriété nourrit soit homme. C'est autre
chose si L'OII envisage la grande propriété,
01/., pour mieux dire, les domaines de ceux
qui cultivent par Vintermédiaire de fermiers
ou de ta-cliol.
y a-t-il des motifs suf fisants pour lais-
ser croire que la grande propriété (et la
moyenne, si l'on veut) est, dans tous les cas,
une mauvaise affaire? M. Eut ropc a raisoii:
on n'a pas le droit de prétendre que la
grande riziculture est irrémédiablement con-
damnée. Elle deviendra une source de béné-
fices tris appréciables si l'on tente « l'effort
d'ajustement nécessaire », si on la protège
« contre les conséquences de soit endettement
même im portant. »
Pourquoi importallt? le Vai fait voir déjà.
Donc, nécessité d'appels au crédit extérieur,
aux capitaux de la métropole qui, nous le
savons tous, se placent souvent beaucoup
plus mal. Sans doute, mais Crédit est bien
malade; on n'a pas fait grand'chose pour
qu'il ne le devint pas: « l'absence constatée
de bonne volonté auprès d'un trop grand
nombre de débilcurs, qu'il s'agisse des im-
pots dits à la colonie ou de prêts effectués
par les sociétés de crédit agricole ou par les
établissements bancaires ou fonciers, n'est
point de uaiutc à faciliter la cOl/liallcc. B
Et cette remontrance finit par cette décla-
ration ; « Il est prof ondément regrettable de
constater qu'il s'est créé dans certaines calé-
gories de la population, et non polllt parmi
les petits propriétaires. une véritable mysti-
que du non paiement. »
- Evidemment, tout cela n'est pas pour
« justifier la confiance du capitaliste métro-
politain. Il Panurge avait élevé l'art de faire
des dettes sans les payer il la hauteur d'une
institution, s'il était vrai qu'il y olt une
contrée où on l'eut élevé à la hauteur d'une
mystique, il n'y aurait, plus rien à espérer :
Crédit serait mort, et pour toujours. Nous
n'en '(.IU'.t pus là heur cn^nùnt, j'en SUi*
stir.
Les remèdes proposes par M. Eutrope
sont des plus intéressants. Ne lui repro.
clions pas de ne pas avoir énuméré tous ceux
qui ont déjà été appliques ou examinés.
Ceux auxquels il s'arrête sont parmi les plus
importants: amélioration technique de la cul-
ture, augmentation du rclldcmCllt, c'est-à-
dire réduction des frais généraux, des prix
de revient. et accroissement des bénéfices
(lie pas oublier que le riz destiné à l'expor
tation est en fait, une marchandise pauvre);
c'est la tâche de l'Office du riz, lequel se
heurte, on doit l'avouer, à l'indifférence ou
à l'incrédulité du propriétaire ; développe-
ment de la propagande, et des relations cmu-
merciales, d'une part, avec la métropole qui
peut fournir des clients plus nombreux, de
l autre avec les peuples d'Extrênie-Orieiii
oh la clientèle est toute prête; ententes entre
producteurs, les commerçants, les. consom-
mateurs, ces derniers devant être rapprochés
des autres.
Ne pas s'obstiner à réclamer, en l'état
actuel des choses, l'abolition des droits de
sortie, ni « le remède malsain » qui consis-
terait. 0 dévaloriser la monnaie locale; surtout
encore une fois, favoriser le crédit, en con-
solidant cl en développant les sociétés de
prêts à long terme xct toutes mesures du
même genre, etc., etc.
Et nous voici ramenés par un autre chemin
à la constatation qui se présente toujours l'z
même : Vabîme appelle l'abîme, mahi la
dette n'appelle pas la dette, au contr xirc,
elle l'éloigné, la supprime; c'est en pay vit
ce qu'on doit, n'en déplaise à Panurgc, que
l'on s'enrichit, car « cette bonne volonté
constatée » attire la confiance et permet au
débiteur de trouver, tant qu'il veut, de nou-
veaux prêteurs.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président dit Groupe Viticole du Sénat.
) -.- (
A l'Académie Française
.i
Hommage de M. Georges Goyau
L'Académie a du hier directeur, pour le
premier trimestre de 1933, M. Maurice Don-
nay, et, chancelier, M. Pierre Benoît.
Le quatrième fascicule du Dictionnaire a
été déposé sur le bureau de l'Académie.
M. André Chaumeix a offert, au nom de
l'auteur, notre éminent collaborateur M.
Georges Goyau Les grands desseins mis-
sionnaires d'Henri de Solages (1786-1832) ;
le Pacifiquej TJlle Bourbon, Madagascar.
Epilogue, par Pierre Lhande, S. J.
Il y a cent ans, a dit cet substance M. Chau-
meix, Henri de Solages a rêvé d'une péné-
tration pacifique à Madagascar) et sa vie n'a
été tjvïune suite d'efforts couronnés par un
sacrifice complet. Puis il est mort sur une
route de. M aàagascar. Il a donc joué un rôle
dans V rnanUgarde de l'armée missionnaire,
rôle qui, jusqu'à présent, était ignoré, et qui,
grâce à M. Georges Goyau, aura, demain sa
place dans Vhistoife*
M. Lucien Saint en France
obe
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, s'embarquera pour Mar-
seille le 100 janvier à l'issue d'une récep-
tion officielle à Casablanca.
M. Saint se rend à Paris où il désire ex-
poser, ainsi que les Annales Coloniales l'ont
àna'oncé, diverses mesures destinées à facili-
ter le développement économique du Maroc
et notamment proposer la création d'un tri-
bunal des valeurs en douane, création de-
mandée par la Commission du Budget du
Maroc.
.<
La conférence nord-africaine
ajournée
La conférence nord-africaine qui devait se
réunir à Rabat le 20 janvier, ne pourra avoir
lieu qu'après le retour de Paris du Résident
général, M. Lucien Saint, par conséquent en
février; il est convenu que les délégués
d'Algérie et de Tunisie emprunteront la voie
feirée, sans quitter le wagon jusqu'à Taza.
Ainsi, sera inauguré l'important groupe
d'Oudjçla à Taza, dont la mise en service est
Iprlvue pour le ior mai 1933.
) om+mo
PHILATÉLIE
Le Maroc va avoir
* de nouveaux timbres-poste
L'Office des P.T.T. du Maroc est à la.
veille de renouveler les modèles de ses tim-
bres-poste en cours représentant : la Toux
Hassan, à Rabat ; Bab-Dkakcn, à Fez; la
porte de Chella, à Rabat; la Koutoubia, à
Marrakech ; Bab-Mansour, à Meknès, et les
ruines de Volubilis. 11 remplacera également
ses timbres de la poste aérienne dont le sujet
se compose d'un avion survolant la ville de
Casablanca. La nouvelle émission se carac-
térise , par le retour à l'emploi de la gravure
en taille douce ; elle constitue une série ar-
tistique du plus bel effet, comprenant les dix
- types ci-après :
il, Timbres-poste Tanger (entrée du Dar-
el-Maghzcn), Agadir. (vue générale), Casa-
blanca. (hôtel des P.T.T.), Moulay-Idriss
(vue générale), Rabat (les Oudaïas), Fez (Mé-
dersa-cl-Attarine), Ouarzazat (kasbahs), Mar-
l'akcch (tombeaux daadiens) ;
20 Timbres-avion: Rabat-Salé (vue géné-
rale). Casablanca (vue générale du port).
Selon toutes probabilités, les nouvelles
figurines postales seront en vente dans tous
les bureaux des P.T.T. du Maroc et de la
recette principale des postes de la Seine vers
la fin du mois de décembre.
) - (
'",., 0'
Le voyage de M. Manceron
dans le Sud-Tunisien
»+•
Le Résident général, revenant du Sud-Tu-
nisien, est arrivé h Tunis mercredi matin,
par train spécial.
Il était accompagné de M. Knobel, direc-
teur de son cabinet, et du lieutenant-colonel
Beugler, chef de son cabinet militaire.
Le voyage du Résident général dans les
territoires du Sud a été fertile en enseigne-
ments. A Kebili, M. Manceron a été salué
au nom de la population indigène, par le
caïd du Nefzaoua, Si Hassine ben Othman,
qui sut exprimer dans une allocution, la joie
que provoquait parmi la population indigène
le passage du Résident. A l'occasion de ce
séjour, ont été disputées les courses de mé-
haras organisées tous' les ans dans les terri-
toires militaires par le service des affaires
indigènes, dans l'intérêt de l'élevage, les
courses bénéficiant de subventions de la di-
rection de l'Agriculture et du ministre de la
Guerre.
Le départ du Résident général s'effectua
par une nouvelle piste reliant (Kebili à Gafsa
par l'itinéraire Biroumali, Septimi, la tra.
versée du Dj< bel Basina et du Chot cl
Fredjej, sur 18 km. L'aménagement de cette
piste a été commencé en septembre et a été
terminé le 15 novembre, exploit remarquable
si l'on songe que l'administration des terri-
toires militaires dispose de crédits très res-
treints et qu'elle n'a pu engager plus d'une
cinquantaine d'hommes pour des travaux
s'étendant sur 70 kilomètres.
A El Guettar, avant d'arriver à Gafsa, la
population a fait un accueil enthousiaste au
Résident général. Après Gafsa, où les auto-
rités visitèrent le Dispensaire antitrachoma-
teux et les piscines romaines, le cortège ré-
sidentiel emprunta l'itfnérairc qui le condui-
sit à Lachichina. Le. Résident général et sa
suite regagnèrent ensuite Sfax puis Tunis.
) +M- <
La croisière du * Jeanne-dt Arc *
6
Auc Indes néerlandaises
Le capitaine çle vaisseau commandant le
Jeanne-d'Arc et le consul général de France
à. Batavia, M. Gérardin, ont déjeuné chez le
Gouverneur général à Buitzcnzorg, jeudi ma-
tin, tandis que les officiers et les élèves se
sont rendus à Bandceng et aux environs de
Batavia, soit par avion, soit par route.
Mercredi soir, après une petite réception
au consulat général de France, unl sauterie
a eu lieu avec un grand succès.
Hier une nouvelle réception a été organi-
sée au consulat.
Le feanne-d'Arc partira lundi pour Sou-
raibaya, où il arrivera mercredi.
Accident d'auto : deux officiers
du « Jeanne-d'Arc » sont blessés
Deux officiers du ]eanne-d'Arc qui se ren-
daient hier matin à Buitemorg ont été bles-
sés dans un accident d'auto. Un des officiers
M. Lantrade, a une jambe cassée et des bles-
sures à la tête. Il a été transporté à l'hôpital
militaire; on décidera plus tard sTil peut être
transporté à bord. L'autre officier est très
légèrement blessé. L'accident s'est produit
çn doublant un autobus au moment où un
camion arrivait dans l'autre sens.
Indopacifi.
»
La mission du prince Léopold
au Congo belge
o.be -
Le prince Léopold et la princesse Astrid,
ainsi .que nous l'avons annoncé jeudi, se
sont embarqués à bord du paquebot Léopold-
ville, qui a quitté Anvers à 13 heures, à des-
tination du Congo.
Pour la première fois en Belgique, un hé-
ritier du trône est chargé d'une mission of-
ficielle. Celle-ci a été précisée dans un arrêt
signé par le roi.
LL. MM. le roi Albert et la reine Elisa-
beth étaient venus assister au départ des
princes, qui ont été salués par le ministre
des Colonies, M. Tschoffen, et par le bourg-
mestre, M. Van Cauwelaert, ainsi que par
toutes les autorités. Une foule nombreuse as-
sistait au départ.
Le prince va accomplir une mission d'étu-
des au Congo belge et étudiera spécialement
les questions agricoles. Son absence durera
quatre mois. Après escales à Ténériffe et Lo-
,pito, il débarquera à Matadi le 18 janvier.
Les princes visiteront le Kasaï, le Zuellé, le
parc national Albert le Zuzu et le Ruanda.
Ils parcourront ensuite l'Ouganda britanni-
que et rentreront en Europe par la voie des
airs, fin avril.
) - <
Le duc de Gloucester
va chasser au Soudan
*4. -
Le duc de Gloucester, troisième fils du
roi, a quitté Londres hier à destination du
Soudan où il doit prendre part à des chas-
ses aux fauves..
Le duc, qui sert comme capitaine dans
un régiment de hussards, a eu l'agréable
surprise, avant son départ, d'apprendre qu'il
était promu au grade de commandant. Il est
accompagné du capitaine Brook, chasseur de
grande expérience et qui compte à son actif
de nombreuses prouesses dans la jungle.
Le duc de Gloucester ne consacrera à son
expédition aventureuse que les deux mois qui
chaque année lui sont octroyés comme va-
cances par le War Office.
) -M%%on. <-
Une jeune suédoise gagne son pari
t.8
Kenya-Alger en automobile
Le 15 novembre dernier, une Suédoise,
Mme Dikson, de passage à Nairobi, capitale
du genya, y rencontrait d'autres voyageurs
avec les.quels elle engagea le pari suivant :
regagner l'Algérie en automobile, en pas-
sant par l'Afrique Occidentale et le Sahara.
Le pari fut tenu.
Quittant Nairobi le 16 novembre à bord
d'une. 16 CV, avant pour seul compagnon de
voyage lin négrillon d'une quinzaine dlttn-
nées, Mme Dikson réussit à gagner sans en-
combre Fort-Lamy, en passant par l'Ougan-
da, le nord du Congo belge, l'Oubangui-
Chari.
Pour traverser la Nigéria anglaise, Mme
Dikson dut attendre que les porits emportés
par les crues et pluies annuelles fussent ré-
tablis.
Elle put alors poursuivre son voyage et
atteindre bientôt Gao, en effectuant les éta-
pes suivantes, aujourd'hui devenues classi-
ques Guider,Maradi, Niamey, Gao.
Le Sahara çlemeurait le dernier obstacle a
franchir, et non le moins redoutable.
Le froid, le sable furent vaincus par l'in-
trépide voyageuse qui, roulant jour et nuit,
parvint à gagner In Salah, puis El Goléa,
Ghardaïa et enfin Alger, où elle arrivait le
ig décembre.
- ) -41.. {
Dépêches de l'Indochine
1»»
L'organisation du tourisme
Le Comité Central du tourisme s'est
réuni récemment à Hanoï sous la prési-
dence du Gouverneur général Pusquier. Le
uénéfal, Andlavcr, président du Comité du
tourisme d'oulrc-mar. accompagnant i)tt.
groupe tdpj touristes français de passage à
Ilanoï,"avait fété invité à participer aux
travaux du Comjté, qui portèrent notam-
ment sur l'organisation dIt tourisme récep-
tif en Indochine, sur l'équipement et sur
la pOlitiqlW hôtelière.
Au Conseil WÉtat
Direction des Finances de l'Indochine
Le zo aoùt 1926, paraissait un décret modi-
fiant le décret en date du ier mai npô relatif
à l'attribution de suppléments provisoires de
traitements à certains fonctionnaires0 colo-
niaux.
D'autre part, le 18 décembre 1926, le Gou-
verneur général de l'Indochine signait un
arrêté en vue de l'application du décret pré-
cité.
Plusieurs fonctionnaires de la Direction
des Finances de l'Indochine estimant que
ledit décret en date du icr mai 1926 et 1'.11-
rêté en date du iS décembre 1926, étaient
entachés d'excès de pouvoir, aussi par voie
de requête au Conseil d'Etat, en deman-
daient-ils l'annulation.
Appelé à juger cette affaire, cette haute
juridiction a rendu un arrêt aux termes
duquel :
L'arrêté rendu par le Conseil du Conten-
tieux de l'Indochine et annule en tant
qu'il ne rejette pas intégralement les conclu-
sions des requérants et met la moitié des dé-
pens à la charge de l'Indochine.
Les requêtes présentées au Conseil d'Etat
par les fonctiomiitires dont "';lgil", sont iv-
jetées.
------->-c..p- --
M. Ponsot rentre en France
M. Henri Ponsot. haut-commissaire de la
République française en Syrie, a pris pas-
sage sur le FUix-Rou..ssel des Messageries
Maritimes à destination de Port-Saïd. C'est
par la voie de terre que, de ce port, M.
Henri Ponsot rentrera à Beyrouth.
Au Muséum
el
LA REALISATION
DU TRANSSAHAiRIEN DEPEND DE LA
VIABILITE DU DESERT
Visite au Laboratoire
de M. le Professeur Auguste Chevalier
(C Mon avis sur le Transsaharien ï », précise
le Professeur Auguste Chevalier.
Encore une fois, je me trouve dans ce labo-
ratoire « boisé », évocateur des plus précieuses
richesses de notre empire d'outre-mer.
Le ï ranssaharien ! question grave entre tou-
tes. Il peut être l'œuvre grandiose reliant Pa-
risOran-le Niger avec prolongement sur le
Dahomey, la Guinée, la Côte d'Ivoire.
Il peut être aussi un ensablement de mil-
liards et. de vies humaines, car l'e Désert
d'Afrique est encore défendu par deux téné-
breux gardiens : le mystère et la mort.
* J'ai décidé d'être 1 100 muette, afin de
mieux entendre, jusqu'aux silences, du savant
qui a coijsacré 34 ans de son existence à l'étude
du Sahara.
Comme tous ceux qui possèdent beaucoup de
science, M. Auguste Chevalier est modeste à
l'excès; mais quelle juvénile ardeur, quelle
passion de l'effort brillent dans son regard !
Et. voici sa réponse si pleine de bon sens,
basée sur de si nombreuses missions strictement
scientifiques, qu'ell'e paraît être la seule solu-
tion possible à la construction du Transsaha-
rien. Une fois de plus, et malgré l'ingrate in-
différence de notre ordre social, la science vient
au secours de l'homme, lui apportant l'inap-
préciable trésor des expériences persévérantes
dans le temps, c imentées par les années et
qu aucune improvisation de Commissions tech-
niques ne peut remplacer.
Ainsi le Professeur Chevalier résume son
opinion :
L'état civil du Sahara
Le Sahara est le plus vaste désert du globe,
sa superficie est d'environ 7.5O0.OOO fcm2, me-
sure imprécise qui s'estompe avec la steppe sur
la lisière Nord, comme sur la lisière Sud.
Près des deux tiers dj celLe étendue, soit en-
viron 5 millions de krn2 sont aujourd' hui sous
le contrôle politique el économique de la
France. Cela représente sept à huit fois son
étendue el plus au quart de la superficie totale
de l'Afrique.
La France a aotie de grands devoirs vis-à-ois
du Sahara:; le premier est d'en étudier scien-
tifiquement les ressources et les possibilités de
manière à _U améliorer et développer les condi-
lions de vie des habitants, prodigieusement pré-
caires.
Un effort très grand a déjà été accompli par
la France depuis vingt-cinq ans, pour amélio-
ter les conditions de vie a'(lS -i(: régions quelle- -
administre, aussi bien dans la partie algéro-luni-
sienne, que dans la partie soudanaise.
Mais, une tâche presse, elle a été trop né-
gligée jusqu'ici, aujourd'hui, la création du
Transsaharien la rend urgente, nous devons as-
surer la viabilité du Sahara, car :
Il faut éviter à tout prix que le Grand
Désert ne devienne une immensité de
sables sans habitants beaucoup plus
difficile à traverser qu'un océan.
Le Transsaharien Jo., Le Transsaharien, ré-
pète fermement le Professeur Chevalier, j'en
suis le partisan absolument convaincu.
Je crois que la création de cette voie de-
puis si longtemps projetée est d'une néces-
sité incontestable ; qu'elle permettrait la mise
en valeur des régions du Niger. du Soudan, de
la Haute- Volta, susceptibles de nous fournir,
en quantité considérable, des produits que nous
achetons très cher à l'étranger.
Mais, je reste persuadé que la réussite du
Transsaharien n'est possible que si, suivant
l' heureuse expression, de J. Chailley, nous
vons quelques parties de ce désert à la di 't
de terres habitables. Le premier acte él' ;.'
taire qui s'impose, la plus urgente des asaurqjti&
ces à prendre pour la sécurité et l'avefd u
Transsaharien. c'est de sauver de la morl, pençf
dant qu'il en est temps encore, des régions qui
peuvent, qui ne demandent qu'à vivre.
Les populations du Sahara, sans cesse re-
nouvelées, luttent depuis des millénaires con-
tre l'assèchement, la salure des terres, la raré -
faction de l'eau, la disparition progressive du
tapis végétal et du sol cultivable. L'exode est
une chose bien tentante pour les - jetrnes. Elle
a commence , ceux qui vont travailler en Al-
gérie ou en Tunisie ne reviennent guère au
douar natal. Si ce mouvement se généralisait le
Sahara déjà si pauvre en habitants se dépeu-
plerait compl ètement.
A la veille de la construction du Transsaha-
rien nous devons remédier à cet état de choses
et les territoires du Sud doivent s'équiper au
plus tôt afin de préparer le pays à son rôle de
-VS à son ?-' l e (l e
lieu e'RassQge, de grande route pour iouies
les liaêsoiib. inter coloniales pour - lesquelles il est
si éminemmènt 'qualifié.
Si nous ne Sàuûons pas de l'anéantissement
les parties du Sahara où il reste encore U(I penti
de vie, le Grand Désert ne sera plus le traii
d'union qu'il doit elrc entre l'Afrique mineure
française. et notre Afrique noire, mais une im-
mensité de sables, sans l.abitallts. beaucoup
plus difficile à traverser qu'un océan.
Ne pas mettre la charrue
avant les bœufs
S'il v avait des régions riches à relier citlrc
elles par un chemin de fer, le problème serait
vite résolu. Tel n'est pas le cas. Lei Métropole
doit se livrer à des investigations méthodiques,
raisonnées et chaque jmn' plus étendues -et es-
sayer de faire donner à cette partie de notre do-
maine colonial quelque peu de ce qu'il nous
coûte. Pom cela il faut : (f développer l'éle-
vage, assurer la sécurité, diriger et administrer
sagement les populations, de façon à amener
une plus grande natalité, proposer de plus gran-
des dépenses de la part des indigènes par l'ex-
tension des cultures et de l'élevage n.
Si l'on construit le clll'yj;r.(lC fer sans assu-
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