Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 décembre 1932 29 décembre 1932
Description : 1932/12/29 (A32,N138). 1932/12/29 (A32,N138).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380554d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les vins français
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aux colonies françaises
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La Commission interministérielle 'de La
viticulture, d'abord ; l'Office de la Propa-
gande du Vin, ensuite, sp sont occupés, il
y a quelques jours, des graves problèmes de
la consommation et de la protection des
vins français dans nos colonies et pays de
protectorat. Problèmes graves et complexes.
On a cru, et sans doute à la légère, qu'il
suffirait d'une protection douanière renfor-
cée et d'une propagande méthodiquement
conduite pour trouver dans nos territoires
d'outre-mer des débouchés de plus en plus
importants pour notre boisson nationale.
Le rapport présenté par M. Jean Prats
aux assemblées dont j'ai parlé montre, dès
ses premières lignes, que c était là pure illu-
ÍÎOn. Mon ami Jean Prats est président de
la io* Région économique ; président hono-
raire du Syndicat national du Commerce en
gros des vins, cidres, spiritueux et li-
- queurs de France ; président de la Chambre
de Commerce de Sète il figure parmi les
plus expérimentés des négociants en vins de
notre pays. Or, il écrit :
a Une expérience personnelle de plus de
trente ans de commerce d'exportations de
vins aux colonies nous oblige à détruire cer-
taines illusions suivant lesquelles nos en-
vois de vins aux colonies pourraient être fa-
cilement quintuplés, comme on l'a dit.. Es.
pérances vaines. M. Jean Pratp les dissipe
une bonne fois pour toutes : a Des facteurs
psychologiques s'ajoutent aux difficultés
économiques que nous analyserons briève-
ment au cours de ce rapport.. Ce qui est
même plus inquiétant, c'est qu'il ajoute :
w Et quelle que soit notre bonne volonté,
certains obstacles sont presque infranchissa-
bles. » J'entends bien qu'il y a : a pres-
Que 9 ; hommage dû à l'ingéniosité et à
1 activité des producteurs et des négociants
français ; rappel discret de l'adage bien
connu : Ce qui est impossible n'est pas fran-
çais ; mais, même avec cette atténuation, il
y a là de quoi nous faire réfléchir.
D'abord, et avant tout, quelle est la situa-
tion des marchés coloniaux en ce qui con-
cerne les vins? Utilisons, comme M. Jean
Prats, les documents fournis par l'Office
International du Vin, les statistiques offi-
ciellcs dc la Direction Générale des Doua.
nes du ministère de Finances, et aussi les
renseignements que peuvent nous fournir ou-
vrages, journaux et revues.
Soixante millions d'habitants, tel est,
chacun le sait, le chiffre de la population de
notre France d'outre-mer. Que les clients
les plus désignés soient les colons, cela ne
surprendra personne. Mais j'ai écrit moi-
même, plus d'une fois, que les indigènes
peuvent fournir une clientèle nombreuse.
J'ai parlé des a Musulmans-Cognac 9,
comme on les appelle dans notre France du
Nord et dans notre Afrique Occidentale.
Ailleurs aussi la consommation du vin peut
se développer malgré les traditions locales,
malgré les conditions climatériques, surtout
malgré les prescriptions impératives de Te.
ligions dont l'influence est plus profonde et
plus ancienne que les autres.
Pour l'instant, nous exportons aux colo-
nies toutes les variétés de vins ou à peu près,
vins de consommation courante, vins fins,
mousseux, vins dé liqueur. La progression
des quantités de vins envoyés aux colonies
suit une courbe ascendante de 1900 à 1926.
Quelques chiffres : 1.900, 220.000 hl. ;
1913, 235-000; 1924, 250.000; 1925,
275.000; 1926, 71.000.
La marche descendante commence là; en
1928, nous ne relevons plus que 286.000 hl;
en .191t,notis n'enregistrons plus que
207.000 hl.
Sur les 286.000 hl* expédiés dans la
France d'outre-mer en 1928, nous trouvons
au compte de l'Indochine, 85.000 hl. ; de
l'Afrique Occidentale Française, 49.000;
de Madagascar, 57.000; du Maroc, 15.000 ;
des autres colonies, 100.000.
Immédiatement se présente cette question :
C'est là tout ce que consomment nos colo-
nies? Assurément non. Mais les vins
étrangers font aux nôtres une concurrence
redoutable, et très souvent, trop souvent vic-
torieuse, et cela pour deux raisons : prix in-
férieurs, vins spécialement préparés pour
l'exportation.
En Indochine, où l'on exporte surtout des
vins de crû, des vins de liqueur, des mous-
seux, des champagnes, la grosse cavalerie
des vins espagnols et italiens n'est pas à
craindre. Pourquoi les vins de consomma-
tion courante ne vont-ils pas en Indochine ?
Tout simplement à cause de leur prix de re-
vient. Il y a là une clientèle toute prête :
colons européens, populations annamites et
cambodgiennes, sont loin de faire fi des vins
rouges à degré élevé ; mais ces vins sont
trop chers : « C'est une quasi prohibition. »
En A. O. F., il y aurait aussi beaucoup à
taire. Ici, les vins d'Espagne l'emportent
nettement. Ils sont placés sur le même pied
que les nôtres pour les conditions d'entrée,
ils sont meilleur marché, ils sont mieux pré-
gentés : autant de causes de notre défaite. Il
faut là-bas, nous dit-on, (je ne suis pas rom.
plètement de cet avis, et j'ai eu plusieurs
fois des preuves du contraire) des vins de 14
ou 1 degrés. M. Jean Prats songe à des
avantages tarifaires accordés à nos vins
français ; la question mérite qu'on, s'y ar-
lête.
A Madagascar, comme en Indochine, il
n'y a presque pas d'importation de vins de
consommation courante, et, par suite. pas
ou presque pas de concurrence étrangère :
vins de liqueur, vins mousseux sont les plus
recherchés. Nous importions là-bas, en 1900,
plus de 60.000 hl. ; en 1931, nous attei-
gnions à peine le chiffre de 34.000 hl.
Pour le Maroc, les choses changent puis-
que nous sommes en présence d'un protecto-
rat et non d'une colonie. Mais j'ai déjà noté,
en plus d'une rencontre, que le Mlaroc était
un gros client pour l'Espagne. En 1925,
151.000 hl. venaient d'Espagne sur 223.700
hectolitres de vins importés. M. Jean Prats
observe que c'est une situation paradoxale et
qui ne peut pas subsister. D'accord. Mais il
est trop averti pour que j'aie besoin de lui
dire que le Maroc plante à son tour, peut-
être sans mesure, et que les conséquences
de cet accroissement de production préoccu-
pent tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de
la viticulture métropolitaine.
Pour le reste, les quantités importées
dans les autres colonies sont peu importan-
tes ; j'ai, moi-même, dans ce même journal,
signalé comment la prohibition américaine
avait fait de Saint-Pierre-et-Miquelon des
centres d'approvisionnement, organisés par
les gangsters.
La première partie du rapport de M. Jean
Prats se termine par une demande de protec-
tion des vins français aux colonies : « Au
point de vue des conditions d'importation,
dans la plupart d'entre elles et surtout dans
les pays de protectorat, des droits de douane,
droits d'aconage, droits de consommation, oc-
troi de port leur sont imposés et le plus sou-
vent sans discrimination entre les vins fran-
çais et les vins étrangers..
Joignons-y l'espoir qu'on doit mettre dans
l'application des décrets qui rendent appli-
cable aux différentes colonies la législation
métropolitaine sur la répression des fraudes
et la protection de nos apoellations d'ori-
gine. Mais pour que tout effort dans ce sens
soit sérieux, il faut mettre à la disposition
du service de la répression des fraudes les
moyens - matériels qui lui manquent. Recon-
naissons-le franchement.
De même, reconnaissons que nos vins ont
à souffrir non seulement de la concurrciire
des vins étrangers, mais aussi des bières, des
eaux et laissons gazeuses qu'une bonne et
habile propagande a su répandre activement.
Mario Rovutan,
,Slftalftlr de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président du Groupe Viticole du Sénat.
) (
Le voyage de M. Manceron
dans le Sud-T unisien
.♦ 1
M. Manfceron, après avoir visité Kebili et
les environs, et assisté à une course de mé-
haras, est parti aujourd'hui pour Gafsa et
Sfax.
) (
Au grand conleil de Tanisie
Le budget tunisien
La Commission arbitrale du Grand Conseil
de Tunisie a consacré les journées des 2Z et
23 décembre à l'élaboration définitive du
budget de l'exercice 1933. Le * projet du
budget soumis à l'assemblée était arrêté aux
chiffres suivants : recettes, 626.588.950 fr. ;
dépenses, 626.563.297 fr. Excédent des prévi-
sions de recettes sur les dépenses : 25.652
francs.
1
Après les modifications faites par les deux
sections du Grand Conseil et par la Com-
mission arbitrale, le budget de l'exercice
1933 a été fixé aux chiffres définitifs ci-
après : recettes, 617.348.130 fr. ; dépenses,
617.276.578 fr. 65. Excédent des prévisions
de recettes sur les dépenses : 74.551 fr. 35
Tel qu'il ressort des délibérations de l'as-
semblée, le budget comporte, par rapport aux
propositions primitives du gouvernement,
une diminution de dépense de 9.286.718 fr.
et une diminution de recettes de 9.240.820 fr.
L'assemblée a ramené les impôts nouveaux
ou les ressources nouvelles au chiffre de
10.481.500 fr. Par contre, la Commission ar-
bitrale a porté de 5.105.800 fr. à 11.488.120
francs les dégrèvements d'impôts proposés
par le gouvernement. Tous les dégrèvements
proposés par le gouvernement ont été adop-
tés, pour la plupart établis au bénéfice de
l'agriculture. La diminution apportée pat
l'assemblée au montaqt des impôts nou-
veaux et l'augmentation des dégrèvement!
ont été compensés par l'économie de 9 mil-
lions 286.718 fr. 41 réalisée sut le budget des
dépenses. Plus généralement, le montant
total des dégrèvements s'élève à 11.488.120
francs, sensiblement supérieur au montant
des impôts nouveaux, qui n'atteint que
10.381.500 francs.
-– > mim <
L'antenne coloniale
V< ,• 1t.
L'activité de RadkKJUger
Hier soit, à 20 h. 45J Radio-Alger retrans-
mettait la soirée consacrée à l'Espagne nou-
velle et donnée à l'Opéra d'Alger sous la
présidence du consul général dlLspagne à
Les Ailes estte h France
et fAfriqiie
1
A Métroplle attache- |
t-elle tout l'intérêt
qu'il faudrait à
l'organisation des
lignes commercia-
les d'aviation en
Afrique ?
Nous ne le
croyons pas et nous
en avons la preuve
dans les retards
anormaux apportés
à l'ouverture de la grande artère aérienne :
Belgique-France-Congo-Madagascar et les
hésitations à choisir un tracé aérien en Afri-
que, malgré l'existence de la convention
franco-belge du 23 Mai 1930.
Ce fâcheux état d'esprit procède d'une
méconnaissance totale de la position de pre-
mier ordre que nous occupons dans le conti-
nent noir,
Maîtres des trois points : Niamey, Bangui,
Pointe-Noire, nous commandons les routes
aériennes vers Madagascar et vers le Cap.
Nous possédons, en somme, les trois grandes
gares qui sont au carrefour des possessions
françaises et étrangères du Golfe de Guinée
et du Centre Africain
Par Niamey passeront les lignes drainant
le trafic de la Côte d'Ivoire, de la Gold
Cuast, du Togo, du Dahomey, de la Nige-
ria.
Pointe-Noire est une grande gare d'escale
sur une ligne commerciale possible vers
l'Angola et le Cap, tracé plus court que la
route des Impérial Airways, c'est enfin un
carrefour vers Brazzaville et le Gabon.
Enfin Bangui est la plaque tournante qui'
reçoit ou dirige le trafic vers le Congo Belge
avec prolongement logique vers Zanzibar ;
vers le Moyen-Congo ; vers les provinces du
Congo-Kasat et du Katanga et enfin vers.
Madagascar aboutissement naturel de la li-
gne.
Ainsi, de la géograPlrie de la terre il ré-
sulte clairement que nos possessions du Cen-
tre Afrique sont le carrefour obligé de tou-
tes les futures lignes commerciales transafri-
caines.
Il résulte aussi que l'itinéraire prévu par
l'accord franco-belge du 23 mai 1930 est le
seul acceptable.
Il est grand temps que l'opinion métro-
politaine s'inquiète de ce grave problème et
secoue une nonchalance qui finira par nous
jouer un très mauvais tour. Notre intérêt in-
discutable est d'ouvrir, le plus rapidement
possible, la ligne France-Congo dont l'in-
frastructure est depuis longtemps prête, si-
non, nous risquons de nous voir distancer
par d'autres nations qui cherchent déjà à
drainer à leur profit tout le trafic commer-
cial. '*à
Le retard n'est plus permis.
1 Lacimn Gfuparùt,
Député de La Réunion,
secrétaire de la Comlsston
de la Marine mcwcllnde.
) (
Le Budget du Maroc
l'
Examen des différents chapitres
La Commission du Budget a tenu séance à
la Résidence générale, les 16, 17, 18 et 19
décembre, sous la présidence de M. Lucien
Saint.
Au cours de cette session elle a nommé les
rapporteurs et examiné les différents chapi-
tres des recettes.
En ce qui concerne les dépenses, l'étude
du budget a été ajournée, la Commission
ayant exprimé l'avis que l'équilibre finan-
cier soit obtenu, non par la création de nou-
veaux impôts, mais par la compression des
dépenses de l'Etat. Elle a en outre émis
l'avis que le complément des recettes néces-
saires à l'équilibre du budget soit trouvé
dans la péréquation douanière sur les fron-
tières orientale et occidentale du Maroc, et
la création d'un tribunal des valeurs en
douane. Enfin elle s'est faite, auprès de
M. Lucien Saint, l'interprète des délégués
des Corps élus français au Conseil de Gou-
vernement, qui désirent avoir à l'avenir, au
sein de cet organisme, vue délibérative et
non plus seulement consultative. ,
M. Lucien Saint viendra à Paris
exposer les desiderata présentés
M. le Résident général a décidé, en consé-
quence, de se rendre à Paris ainsi que nous
Pavoas, annoncé mardi pour exposer au
Gouvernement français les desiderata qui lui
ont été présentés.
La Commission se réunira à nouveau, lors
du retour de France, de M. le Résident gé-
néral qui lui fera connaître les décisions
prises par le Gouvernement français.
> ncaiD
Le pèlerinage marocain
à la Mecque et à Médine
11.
Le gouvernement marocain a décidé d'au-
toriser en 1933, le pèlerinage aux lieux
saints de l'Islam.
A cet effet, il a provoqué un appel d'offres
auprès des Compagnies de navigation dési-
reuses d'effectuer le transport des pèlerins
marocains dans les conditions fixées par les
lois. Les offres seront reçues à la Direction
des Affaires indigènes jusqu'au 31 janvier
1933, en tenant compte du fait que les pèle-
rins devront être rendus à Djeddah le 30
mars au plus tard. ..-
•us ici 1
A EJk CHAMBMtB
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE, DES
COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, s'est réunie cet après-
midi à 15 heures.
Nomination d'un rapporteur
A l'ordre du jour figurait :
Nomination d'un rapporteur pour avis du
projet de loi tendant à ratifier le décret du
9 novembre 1932 approuvant la délibération
du Conseil d'administration de la Côte fran-
çaise des Somalis du 5 août 1932 établissant
des droits de douane sur certains produits
étrangers.
La situation économique de l'A. O. F.
Etude des questions qui ont fait l'objet
d'une démarche d'une délégation de la
Commission auprès du ministre des Colonies
le 24 décembre :
a) Situation économique et sanitaire de
l'A.O.F. ;
b) Gestion des chemins de fer de l'A.O.F.
Les tabacs de Madagascar
Protection de l'industrie de la fabrication
des tabacs 11 Madagascar.
A LA COMMISSION DU COMMERCE
Une exposition à Marseille en 1936
La Commission du Commerce s'est réunie
hier sous la présidence de M. Louis Roi lin.
Elle a adopté le rapport de M. Henri
Tasso sur la proposition de résolution invi-
tant te gouvernement à organiser à Mar-
seille. en 1936, une Exposition nationale co-
loniale maritime.
AUX COMMISSIONS DES FINANCES
ET DE LA MARINE MARCHANDE
La réorganisation de la Compagnie
Transatlantique
La Commission des Finances et celle de
la Marine marchande ont entendu M. Léon
Meyer qui a exposé ses projets relatifs à
l'avance de trésorerie à la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique pour permettre à
cette dernière de poursuivre son exploitation
en janvier et en février.
Après une longue discussion, les deux
Commissions ont adopté l'exposé du minis-
tre. L'affaire de la Transat viendra demain
en séance.
) e.. K
Les plaisirs du voyage
-
Les films que la Compagnie Générale Trans-
atlantique a présentés, hier, dans la Salle de
Gnéma de F Office Central EJectrique, font
au plaisir du voyage la plus efficiente des pu-
blicités. On retrouve, dans cette heureuse ini-
tiative, l'une des idées chères à M. Cangardel,
adnamiatrateur, dheclem général de la Campa-
Fie Transatlantique.
Ceux qui ont eu la vision de « Rien que la
Tette » : du soleil de minuit aux images pro-
digieusement colorées du Maroc, de l'Algérie,
de la Tunisie, du Sahara, ces privilégiés ne
doivent avoir qu'un désir, celui de réaliser un
jour prochain le voyage-ciné.
- Il faut reconnaître que le « triomphe du
grand tourisme Nord-Africain » est puissam-
ment aidé par l'organisation remarquable, con-
fort, intérêt des itinéraires et prix, qui préside
à toute. les cioisières.
Paul Morand-Nostradamus a annoncé « le
tour du inonde à quatre-vingts francs », nous
n'en sommes pas encore là, mais il faut bien
reconnaître que, grâce aux voyages organisés
par la Compagnie Générale Transatlantique,
les moins favorisés de Va fortune peuvent con-
naître la joie toujours neuve de partir et de
visiter des coins de planète dans les meilleures
conditions.
> mtm E
RUE OUDINOT
La création des postes
de gouverneurs-inspecteurs
M. Albert Sanaut, ministre des Colonies,
met actuellement la dernière main à Va réalisa-
tion du projet #qu' il avait conçu, voici quelques
semaines, et qui consiste à créer dans les grou-
pes de colonies des postes de gouverneur s-ins-
pecteurs.
Le crédit colonial
D'autre part, le ministre des Colonies va
reprendre, avec son collègue des Finances,
M. Hemy Oléron, les conversations engagées
avec le prédécesseur de ce dernier, au sujet de
l'organisation du crédit colonial.
) au* non
Le voyage di dac de Brabant
ai Congo belge
Le départ aura Ueu demain
C'est demain vendbect 30 décembre, à
13 heures, que s'embarqueront à Anven, ainsi
que nous l'avons anoancé, LL. AA. RR. le
ouc et la duchesse de Brabant, à bord du
UopoIJoille.
Aucune manifestation officielle n'a été pré-
vue à l'occasion du départ de Leurs Altesses
Royales.
) (
Le uyage de la dachesse d'Aoste
060
La duchesse d'Aoste débarquée récemment
à Douala a gagné Yaoundé le 26 décembre
par le chemin dé for ; de là son projet est
d'atteindre Berber-Ati.
, ',). (
Le véiafte rftnpecfM
tilMnlBralw
, -- ,.:'1",
Le ffiitëilA iftafre, commandant supérieur
des troupes de l'A.E.F., poursuivant son
voyàffe "dans tè Nord de l'A.E.F. est arrivé
a jZoMr, sur tes pentes du Tibestt, le 27 dé-
cembre. ",'" J -
Le troisième salon
de Madagascar
Peinture et sculpture ont marqué un progrès
Section malgache
Le vernissage du 3e Salon de Madagascar
a eu lieu à Tananarive le 27 novembre 1932.
L'affluence des visiteurs pendant toute la
durée de l'exposition a témoigné du très vif
intérêt que les milieux malgaches prennent
à cette manifestation artistique annuelle. Au
surplus, la visite du Salon a montré qu'un
certain nombre de peintres, de sculpteurs et
d'artisans malgaches ont su profiter des
enseignements des deux derniers Salons et
réaliser un effort sérieux, notamment dans
la section peinture.
Sans doute le jury a dû encore cette année
éliminer un assez grand nombre de toiles
dont l'exécution ne révélait chez leurs au-
teurs qu'un certain talent d'imitation ; du
moins a-t-il noté avec satisfaction dans cel-
les des œuvres qu'il a retenues l'expression
d'un réel tempérament artistique.
Deux premiers prix de peinture ont été
attribués, l'un à Razanamaniraka dont 011 a
apprécié les qualités de sincérité et t' ima-
gination et à qui son séjour à Paris semble
avoir été profitable; l'autre à Robert Raso-
lomanitra, déjà primé l'an dernier et qui a
produit quelques toiles d'une sensibilité déli-
cate. Un deuxième prix a récompensé Louis
Andrianampianina qui a présenté des ta-
bleaux de belle facture et d'un frais coloris.
A Alfred Razafinjohany et à Pierre Razafi-
mabatratra deux autres seconds prix pour
leurs panneaux et compositions décoratives,
dans la manière des cartons de tapisserie.
Ces tendances décoratives, qu'on etrouve
d'ailleurs dans d'autres envois, sont ia véri-
table innovation de ce Salon. Elles. nt été
accueillies avec J>eaucoup de sympathie par
le jury et le public. Elles méritent d'être
encouragées parce qu'elles semblent bien
correspondre au tempérament malgache.
Signalons à ce propos que pour la pre-
mière fois cette année, le Comité du Salon
a décidé d'acquérir quelques-unes des œuvres
primées qui seront conservées au musée de
Tananarive.
La section sculpture était peu représentée.
Mentionnons cependant des statuettes en
ébène de danseurs et de lutteurs pleines de
vie et deux magnifiques panneaux en bois,
très fouillés. M
Dans la section des arts appliqués, quel-
ques jolis ouvrages de parene et de cuir,
des chapeaux et des ombrelles au tressage
soigné et des « lambamena » ont retenu
l'attention.
SecUon européenne
Comme l'an dernier une des salles du Sa-
lon était réservée aux artistes européens.
Citons les envois très appréciés de Mme
Chériane, le peintre bien connu des milieux
parisiens et dont une première exposition à
Tananarive en 1929 nous avait révélé l'art
sensible et original.
Mme Delmas-Heidmann expose des des-
sins et toiles empreintes d'un sensua-
lisme nuancé.
De fraîches aquarelles et des panneaux flo-
raux de Mme Crouail, de délicates et claires
pochades de Mme Fonterme et un buste ex-
pressif de Mme Ida Perrin sont très remar-
qués.
M. Boudry présente trois paysages malga-
ches d'une facture solide et linéaire. Son
Village imerinien montre toute la maîtrise
de l'artiste. De M. Fonterme des aquarel-
les lumineuses et de M. Heidmann d'intéres-
sants dessins et une vue du lac Itasy d'une
note agréablement décorative.
Que dire des envols de M. Liotard, dont
les Tananariviens ont apprécié le beau ta-
lent au cours d'une récente exposition ? Sa
grande toile, la Ramatoa à Vombrellet fut
particulièrement goûtée-
Nous n'omettrons pas de signaler égale-
ment la marine et l'agreste paysage de
M. Vidal, traités dans le goût du siècle der-
nier, le vivant portrait d'enfant de M. Per-
rin et les exquises aquarelles de M. Theis.
Enfin, les gravures à l'eau-forte d'une
qualité exceptionnelle et d'une technique
sûre, extraites du livre de Jean Dorsenne
Polynésie et composée par M. Faurec, nou-
veau venu dans la Colonie, méritent une
mention toute spéciale.
En marge de la section peinture, quelques
plans et projets d'habitations coloniales de
MM. Liotard et Fonterme témoignent de
conceptions architecturales à la fois prati-
ques et originales.
) -.. (
L'outillage économique
de la Grande lie se modernise
Dans le sud, les ponts modernes
remplacent les radiers
L'Administrateur Supérieur de la région
de Tuléar a inauguré dernièrement à Anta-
ralava, dans le district de Sakahara, le pre-
mier pont métallique construit sur le fleuve
Fiherenana et exécuté entièrement sur les
fonds du budget régional.
Le réseau routier d'intérêt régional de
Madagascar ne comporte encore sur bien des
points et notamment dans le Sud que des
radiers et des ponts provisoires, construits
avec des matériaux de fortune et son état de
viabilité est variable suivant les saisons.
L'institution des budgets régionaux permet
aujourd'hui, entre autres avantages, d'amé-
liorer peu à peu ce réseau en le dotant
d'ouvrages d'art définitifs.
C'est le cas de l'ouvrage qui vient d'être
inauguré et qui franchit le Fiherenana par
une ouverture libre de 30 mètres. Il est
composé d'une travée métallique Eiffel à
voie en béton armé de 10 mètres d'ouver-
ture. Le nouveau pont dont la construction
a demandé moins d'un an assure la liaison
permanente entre Tuléar et Beroroha.
.- (
LIRE EN SECONDE PA{j,E :
L'Aviation coloniale.
L'état actuel du développement do Tuais.
Le sauvetage du « Seine ».
Dépêches de l'Indochine
̃ ̃
L'influence française
dans l'Hinterland Indochinois
Conformément au programme d'occupa-
tion pacifique des régions de t' llinterlana;
indochinois habitées par des, populations
maïs arriérées qui avaient longtemps
échappé à t'influence française, pro-
gramme dont les principes et les méthodes
avaient été définies il y a une dizaine d'an-
nées par M. Pasquier, au tf:.rn¡.\S où il était
Hésident supérieur en Annam, le Gouver-
neur général a poursuivi cette année avec
une activité particulière la pénétratiDrn
dans le plateau tisnlfal sud indochinois aux
confins de la Cochinchine, de t'Annam et
du Cambodge.
La progrèssion, dont les points d'appui
étaient, d'une part, sur le Sre Ktum, au.
Cambodge ; d'autre part, sur Ban Meihuo-
en Annum, s'est effectuée dans les meilleu-
res conditions.
Aucune tentative sérieuse de résistancd
n'a été signalée de la part des habitantsl
qui avaient cependant autrefois massacré
des explorateurs.
La plupart des villages paraissent avoir
perdu l'hostilité qu'ils avaient montrée*
jadis à l'égard de la France.
La liaison entre les groupes de VAniHuru.
et du Cambodge s'est effectuée sur le pla-
teau des Herbes où les Européens n'avaic'Ilt,
encore Jamais accédé.
La pénétration est accompagnée, en
même temps, de la construction d'une
piste automobile rapidement poussée qui,
en assurant une communication facile, per-
mettra le maintien de l'ordre et de la sé-
curité dans la région.
Du riz pour la France
Le Chenonceaux est parti le 25 décembre
de Saigon avec 2.980 tonnes de riz blanc,
14,9 tonnes de brisures et 100 tonnes de fa-
rines pour Marseille. looopacifl.
) +. (
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
Pendant le séjour du navire-école Jeao-
no-d'Arc à Singapour, les réceptions se
sont déroulées dans t'ordre prévu.
A son arrivéle 22 décembre, au ma-
tin, les batteries de terre ont répondu par
une salve de vingt et un coups de canon-
au salut du croiseur français. Dès qu'il eut
accosté, le consul de France, accompagné
du maior Wilby. de la marine britannique,
et d'un officier d'un navire italien en rade,
est monté à bord pour souhaiter la bienve-
nue à ses hôtes. Aussitôt après, le capi-
taine de vaisseau a rendu - une visite of-
ficielle au Gouverneur, M. Straits, au gé-
néral en chef et à différentes personnalités
militaires. Ces visites lui ont été rendues
à bord vrotocoLairement. Une garden partu
a eu lieu dans l'après-midi, dans les jar-
dins du palais du gouvernement. Un dîner
a été offert ensuite par la colonie française.
Le 2a, un thé dansant a été offert par
le consul de France. Le 24, un déjeuner a
eu lieu à bord, en t'honneur des personna-
lités de la colonie française, suivi d'un thé
dansant auquel te Gouverneur intérimaire,
sir John Scott, a assisté. Le 25, une récep-
tion a été organisée chez, le directeur de
ta Banque d'Indochine.
Toutes ces réceptions ont été l'occasion
de manifestations de sympathie de lu part
de ta colonie anglaise, qui a admiré la te-
nue remarquable dit bord et de l'équipage.
En résumé, l'escale a été un grand succès
de propagande. Le Jeanne-d'Arc est parti
le 26, &midi, à destination de Batavia.
> ««D+qb (
les relations économiques
Inter-colonlales
doivent être élargies
Lorsqu'au cours de la guerre, M. Gabriel
Angoulvant prit le Gouvernement général de
TAirique Occidentale, il consacra 1 une de ses
premières circulaires à préciser la nécessité de
relations économiques aussi étroites que possi-
ble, entre les différentes colonies de la fédéra-
tion. Il avait, en effet, constaté avec surprise
que l'Intendancé distribuait aux effectifs euro-
péens du café du Brésil acheté en France, et
que les Travaux publics aussi bien que les par-
ticuliers, employaient à Dakar des bois de
Norvège réexpédiés par Marseille. Les ser-
vices militaires, pour 1* ensemble du groupe, et
le Commerce, pour le Sénégal, semblaient
ignorer que bois et café pouvaient être trouvés
,beaucoup plus près, en Côte d'Ivoire.
Je croyais cette ignorance réparée depuis
fort longtemps, quand le bulletin d'une Cham-
bre de Commerce sénégalaise m'apprit récem-
ment que les constructeurs dakarois employaient
toujours des bois norvégiens. La cause en serail:
aux frets moins élevés entre la France et lie Sé-
négal qu'entre cette dernière et la Côto.
voire.
Autre anomalie : les agriculteurs de la Giui-i
née ont fait un louable effort pour développer
leurs rizières dont la production dépasse la con-
sommation locale. Mallgré cet excédent expor-
table, le .Sénégal, pays pauvre en denrées
vivrières, achète en quantités de plus eai plus
grandes, la céréale indochinoise. On ne peut:
ici parler de fret onéreux, vu l'immédiate proxi-
mité de Conakry. La vérité, une fois encore,
est que dans un même gouvernement colonial.
des places de commerce voisines continuent de
s'ignorer, prises qu'elles sont par fles ornières
des vieilles habitudes.
Ces faits n' appartiennent pas qu à la seule
Afrique Occidentale. Pendant assez longtemps,
l'A. E. F. qui, avec le Gabon, possède un lit-
toral étendu de pêche, a acheté à l'Angola por-
tugais le poisson nécessaire aux Chantiers du
Chemin de fer du Moyen-Congo. Et ce n'est
que depuis l'année dernière que Brazzaville,
tributaire jusqu'alors du même Angola pour les
animaux de boucherie, s'intéresse au riche chep-
tel du Cameroun et du Tchad.
De l'autre côté de l'Afrique, les relations
j d'affaires, entre Macfcgascar et la Réunion.
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loua les bureaux de poste.
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Les vins français
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aux colonies françaises
-' - ,.
La Commission interministérielle 'de La
viticulture, d'abord ; l'Office de la Propa-
gande du Vin, ensuite, sp sont occupés, il
y a quelques jours, des graves problèmes de
la consommation et de la protection des
vins français dans nos colonies et pays de
protectorat. Problèmes graves et complexes.
On a cru, et sans doute à la légère, qu'il
suffirait d'une protection douanière renfor-
cée et d'une propagande méthodiquement
conduite pour trouver dans nos territoires
d'outre-mer des débouchés de plus en plus
importants pour notre boisson nationale.
Le rapport présenté par M. Jean Prats
aux assemblées dont j'ai parlé montre, dès
ses premières lignes, que c était là pure illu-
ÍÎOn. Mon ami Jean Prats est président de
la io* Région économique ; président hono-
raire du Syndicat national du Commerce en
gros des vins, cidres, spiritueux et li-
- queurs de France ; président de la Chambre
de Commerce de Sète il figure parmi les
plus expérimentés des négociants en vins de
notre pays. Or, il écrit :
a Une expérience personnelle de plus de
trente ans de commerce d'exportations de
vins aux colonies nous oblige à détruire cer-
taines illusions suivant lesquelles nos en-
vois de vins aux colonies pourraient être fa-
cilement quintuplés, comme on l'a dit.. Es.
pérances vaines. M. Jean Pratp les dissipe
une bonne fois pour toutes : a Des facteurs
psychologiques s'ajoutent aux difficultés
économiques que nous analyserons briève-
ment au cours de ce rapport.. Ce qui est
même plus inquiétant, c'est qu'il ajoute :
w Et quelle que soit notre bonne volonté,
certains obstacles sont presque infranchissa-
bles. » J'entends bien qu'il y a : a pres-
Que 9 ; hommage dû à l'ingéniosité et à
1 activité des producteurs et des négociants
français ; rappel discret de l'adage bien
connu : Ce qui est impossible n'est pas fran-
çais ; mais, même avec cette atténuation, il
y a là de quoi nous faire réfléchir.
D'abord, et avant tout, quelle est la situa-
tion des marchés coloniaux en ce qui con-
cerne les vins? Utilisons, comme M. Jean
Prats, les documents fournis par l'Office
International du Vin, les statistiques offi-
ciellcs dc la Direction Générale des Doua.
nes du ministère de Finances, et aussi les
renseignements que peuvent nous fournir ou-
vrages, journaux et revues.
Soixante millions d'habitants, tel est,
chacun le sait, le chiffre de la population de
notre France d'outre-mer. Que les clients
les plus désignés soient les colons, cela ne
surprendra personne. Mais j'ai écrit moi-
même, plus d'une fois, que les indigènes
peuvent fournir une clientèle nombreuse.
J'ai parlé des a Musulmans-Cognac 9,
comme on les appelle dans notre France du
Nord et dans notre Afrique Occidentale.
Ailleurs aussi la consommation du vin peut
se développer malgré les traditions locales,
malgré les conditions climatériques, surtout
malgré les prescriptions impératives de Te.
ligions dont l'influence est plus profonde et
plus ancienne que les autres.
Pour l'instant, nous exportons aux colo-
nies toutes les variétés de vins ou à peu près,
vins de consommation courante, vins fins,
mousseux, vins dé liqueur. La progression
des quantités de vins envoyés aux colonies
suit une courbe ascendante de 1900 à 1926.
Quelques chiffres : 1.900, 220.000 hl. ;
1913, 235-000; 1924, 250.000; 1925,
275.000; 1926, 71.000.
La marche descendante commence là; en
1928, nous ne relevons plus que 286.000 hl;
en .191t,notis n'enregistrons plus que
207.000 hl.
Sur les 286.000 hl* expédiés dans la
France d'outre-mer en 1928, nous trouvons
au compte de l'Indochine, 85.000 hl. ; de
l'Afrique Occidentale Française, 49.000;
de Madagascar, 57.000; du Maroc, 15.000 ;
des autres colonies, 100.000.
Immédiatement se présente cette question :
C'est là tout ce que consomment nos colo-
nies? Assurément non. Mais les vins
étrangers font aux nôtres une concurrence
redoutable, et très souvent, trop souvent vic-
torieuse, et cela pour deux raisons : prix in-
férieurs, vins spécialement préparés pour
l'exportation.
En Indochine, où l'on exporte surtout des
vins de crû, des vins de liqueur, des mous-
seux, des champagnes, la grosse cavalerie
des vins espagnols et italiens n'est pas à
craindre. Pourquoi les vins de consomma-
tion courante ne vont-ils pas en Indochine ?
Tout simplement à cause de leur prix de re-
vient. Il y a là une clientèle toute prête :
colons européens, populations annamites et
cambodgiennes, sont loin de faire fi des vins
rouges à degré élevé ; mais ces vins sont
trop chers : « C'est une quasi prohibition. »
En A. O. F., il y aurait aussi beaucoup à
taire. Ici, les vins d'Espagne l'emportent
nettement. Ils sont placés sur le même pied
que les nôtres pour les conditions d'entrée,
ils sont meilleur marché, ils sont mieux pré-
gentés : autant de causes de notre défaite. Il
faut là-bas, nous dit-on, (je ne suis pas rom.
plètement de cet avis, et j'ai eu plusieurs
fois des preuves du contraire) des vins de 14
ou 1 degrés. M. Jean Prats songe à des
avantages tarifaires accordés à nos vins
français ; la question mérite qu'on, s'y ar-
lête.
A Madagascar, comme en Indochine, il
n'y a presque pas d'importation de vins de
consommation courante, et, par suite. pas
ou presque pas de concurrence étrangère :
vins de liqueur, vins mousseux sont les plus
recherchés. Nous importions là-bas, en 1900,
plus de 60.000 hl. ; en 1931, nous attei-
gnions à peine le chiffre de 34.000 hl.
Pour le Maroc, les choses changent puis-
que nous sommes en présence d'un protecto-
rat et non d'une colonie. Mais j'ai déjà noté,
en plus d'une rencontre, que le Mlaroc était
un gros client pour l'Espagne. En 1925,
151.000 hl. venaient d'Espagne sur 223.700
hectolitres de vins importés. M. Jean Prats
observe que c'est une situation paradoxale et
qui ne peut pas subsister. D'accord. Mais il
est trop averti pour que j'aie besoin de lui
dire que le Maroc plante à son tour, peut-
être sans mesure, et que les conséquences
de cet accroissement de production préoccu-
pent tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de
la viticulture métropolitaine.
Pour le reste, les quantités importées
dans les autres colonies sont peu importan-
tes ; j'ai, moi-même, dans ce même journal,
signalé comment la prohibition américaine
avait fait de Saint-Pierre-et-Miquelon des
centres d'approvisionnement, organisés par
les gangsters.
La première partie du rapport de M. Jean
Prats se termine par une demande de protec-
tion des vins français aux colonies : « Au
point de vue des conditions d'importation,
dans la plupart d'entre elles et surtout dans
les pays de protectorat, des droits de douane,
droits d'aconage, droits de consommation, oc-
troi de port leur sont imposés et le plus sou-
vent sans discrimination entre les vins fran-
çais et les vins étrangers..
Joignons-y l'espoir qu'on doit mettre dans
l'application des décrets qui rendent appli-
cable aux différentes colonies la législation
métropolitaine sur la répression des fraudes
et la protection de nos apoellations d'ori-
gine. Mais pour que tout effort dans ce sens
soit sérieux, il faut mettre à la disposition
du service de la répression des fraudes les
moyens - matériels qui lui manquent. Recon-
naissons-le franchement.
De même, reconnaissons que nos vins ont
à souffrir non seulement de la concurrciire
des vins étrangers, mais aussi des bières, des
eaux et laissons gazeuses qu'une bonne et
habile propagande a su répandre activement.
Mario Rovutan,
,Slftalftlr de l'Hérault.
Ancien ministre.
Président du Groupe Viticole du Sénat.
) (
Le voyage de M. Manceron
dans le Sud-T unisien
.♦ 1
M. Manfceron, après avoir visité Kebili et
les environs, et assisté à une course de mé-
haras, est parti aujourd'hui pour Gafsa et
Sfax.
) (
Au grand conleil de Tanisie
Le budget tunisien
La Commission arbitrale du Grand Conseil
de Tunisie a consacré les journées des 2Z et
23 décembre à l'élaboration définitive du
budget de l'exercice 1933. Le * projet du
budget soumis à l'assemblée était arrêté aux
chiffres suivants : recettes, 626.588.950 fr. ;
dépenses, 626.563.297 fr. Excédent des prévi-
sions de recettes sur les dépenses : 25.652
francs.
1
Après les modifications faites par les deux
sections du Grand Conseil et par la Com-
mission arbitrale, le budget de l'exercice
1933 a été fixé aux chiffres définitifs ci-
après : recettes, 617.348.130 fr. ; dépenses,
617.276.578 fr. 65. Excédent des prévisions
de recettes sur les dépenses : 74.551 fr. 35
Tel qu'il ressort des délibérations de l'as-
semblée, le budget comporte, par rapport aux
propositions primitives du gouvernement,
une diminution de dépense de 9.286.718 fr.
et une diminution de recettes de 9.240.820 fr.
L'assemblée a ramené les impôts nouveaux
ou les ressources nouvelles au chiffre de
10.481.500 fr. Par contre, la Commission ar-
bitrale a porté de 5.105.800 fr. à 11.488.120
francs les dégrèvements d'impôts proposés
par le gouvernement. Tous les dégrèvements
proposés par le gouvernement ont été adop-
tés, pour la plupart établis au bénéfice de
l'agriculture. La diminution apportée pat
l'assemblée au montaqt des impôts nou-
veaux et l'augmentation des dégrèvement!
ont été compensés par l'économie de 9 mil-
lions 286.718 fr. 41 réalisée sut le budget des
dépenses. Plus généralement, le montant
total des dégrèvements s'élève à 11.488.120
francs, sensiblement supérieur au montant
des impôts nouveaux, qui n'atteint que
10.381.500 francs.
-– > mim <
L'antenne coloniale
V< ,• 1t.
L'activité de RadkKJUger
Hier soit, à 20 h. 45J Radio-Alger retrans-
mettait la soirée consacrée à l'Espagne nou-
velle et donnée à l'Opéra d'Alger sous la
présidence du consul général dlLspagne à
Les Ailes estte h France
et fAfriqiie
1
A Métroplle attache- |
t-elle tout l'intérêt
qu'il faudrait à
l'organisation des
lignes commercia-
les d'aviation en
Afrique ?
Nous ne le
croyons pas et nous
en avons la preuve
dans les retards
anormaux apportés
à l'ouverture de la grande artère aérienne :
Belgique-France-Congo-Madagascar et les
hésitations à choisir un tracé aérien en Afri-
que, malgré l'existence de la convention
franco-belge du 23 Mai 1930.
Ce fâcheux état d'esprit procède d'une
méconnaissance totale de la position de pre-
mier ordre que nous occupons dans le conti-
nent noir,
Maîtres des trois points : Niamey, Bangui,
Pointe-Noire, nous commandons les routes
aériennes vers Madagascar et vers le Cap.
Nous possédons, en somme, les trois grandes
gares qui sont au carrefour des possessions
françaises et étrangères du Golfe de Guinée
et du Centre Africain
Par Niamey passeront les lignes drainant
le trafic de la Côte d'Ivoire, de la Gold
Cuast, du Togo, du Dahomey, de la Nige-
ria.
Pointe-Noire est une grande gare d'escale
sur une ligne commerciale possible vers
l'Angola et le Cap, tracé plus court que la
route des Impérial Airways, c'est enfin un
carrefour vers Brazzaville et le Gabon.
Enfin Bangui est la plaque tournante qui'
reçoit ou dirige le trafic vers le Congo Belge
avec prolongement logique vers Zanzibar ;
vers le Moyen-Congo ; vers les provinces du
Congo-Kasat et du Katanga et enfin vers.
Madagascar aboutissement naturel de la li-
gne.
Ainsi, de la géograPlrie de la terre il ré-
sulte clairement que nos possessions du Cen-
tre Afrique sont le carrefour obligé de tou-
tes les futures lignes commerciales transafri-
caines.
Il résulte aussi que l'itinéraire prévu par
l'accord franco-belge du 23 mai 1930 est le
seul acceptable.
Il est grand temps que l'opinion métro-
politaine s'inquiète de ce grave problème et
secoue une nonchalance qui finira par nous
jouer un très mauvais tour. Notre intérêt in-
discutable est d'ouvrir, le plus rapidement
possible, la ligne France-Congo dont l'in-
frastructure est depuis longtemps prête, si-
non, nous risquons de nous voir distancer
par d'autres nations qui cherchent déjà à
drainer à leur profit tout le trafic commer-
cial. '*à
Le retard n'est plus permis.
1 Lacimn Gfuparùt,
Député de La Réunion,
secrétaire de la Comlsston
de la Marine mcwcllnde.
) (
Le Budget du Maroc
l'
Examen des différents chapitres
La Commission du Budget a tenu séance à
la Résidence générale, les 16, 17, 18 et 19
décembre, sous la présidence de M. Lucien
Saint.
Au cours de cette session elle a nommé les
rapporteurs et examiné les différents chapi-
tres des recettes.
En ce qui concerne les dépenses, l'étude
du budget a été ajournée, la Commission
ayant exprimé l'avis que l'équilibre finan-
cier soit obtenu, non par la création de nou-
veaux impôts, mais par la compression des
dépenses de l'Etat. Elle a en outre émis
l'avis que le complément des recettes néces-
saires à l'équilibre du budget soit trouvé
dans la péréquation douanière sur les fron-
tières orientale et occidentale du Maroc, et
la création d'un tribunal des valeurs en
douane. Enfin elle s'est faite, auprès de
M. Lucien Saint, l'interprète des délégués
des Corps élus français au Conseil de Gou-
vernement, qui désirent avoir à l'avenir, au
sein de cet organisme, vue délibérative et
non plus seulement consultative. ,
M. Lucien Saint viendra à Paris
exposer les desiderata présentés
M. le Résident général a décidé, en consé-
quence, de se rendre à Paris ainsi que nous
Pavoas, annoncé mardi pour exposer au
Gouvernement français les desiderata qui lui
ont été présentés.
La Commission se réunira à nouveau, lors
du retour de France, de M. le Résident gé-
néral qui lui fera connaître les décisions
prises par le Gouvernement français.
> ncaiD
Le pèlerinage marocain
à la Mecque et à Médine
11.
Le gouvernement marocain a décidé d'au-
toriser en 1933, le pèlerinage aux lieux
saints de l'Islam.
A cet effet, il a provoqué un appel d'offres
auprès des Compagnies de navigation dési-
reuses d'effectuer le transport des pèlerins
marocains dans les conditions fixées par les
lois. Les offres seront reçues à la Direction
des Affaires indigènes jusqu'au 31 janvier
1933, en tenant compte du fait que les pèle-
rins devront être rendus à Djeddah le 30
mars au plus tard. ..-
•us ici 1
A EJk CHAMBMtB
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE, DES
COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, s'est réunie cet après-
midi à 15 heures.
Nomination d'un rapporteur
A l'ordre du jour figurait :
Nomination d'un rapporteur pour avis du
projet de loi tendant à ratifier le décret du
9 novembre 1932 approuvant la délibération
du Conseil d'administration de la Côte fran-
çaise des Somalis du 5 août 1932 établissant
des droits de douane sur certains produits
étrangers.
La situation économique de l'A. O. F.
Etude des questions qui ont fait l'objet
d'une démarche d'une délégation de la
Commission auprès du ministre des Colonies
le 24 décembre :
a) Situation économique et sanitaire de
l'A.O.F. ;
b) Gestion des chemins de fer de l'A.O.F.
Les tabacs de Madagascar
Protection de l'industrie de la fabrication
des tabacs 11 Madagascar.
A LA COMMISSION DU COMMERCE
Une exposition à Marseille en 1936
La Commission du Commerce s'est réunie
hier sous la présidence de M. Louis Roi lin.
Elle a adopté le rapport de M. Henri
Tasso sur la proposition de résolution invi-
tant te gouvernement à organiser à Mar-
seille. en 1936, une Exposition nationale co-
loniale maritime.
AUX COMMISSIONS DES FINANCES
ET DE LA MARINE MARCHANDE
La réorganisation de la Compagnie
Transatlantique
La Commission des Finances et celle de
la Marine marchande ont entendu M. Léon
Meyer qui a exposé ses projets relatifs à
l'avance de trésorerie à la Compagnie Gé-
nérale Transatlantique pour permettre à
cette dernière de poursuivre son exploitation
en janvier et en février.
Après une longue discussion, les deux
Commissions ont adopté l'exposé du minis-
tre. L'affaire de la Transat viendra demain
en séance.
) e.. K
Les plaisirs du voyage
-
Les films que la Compagnie Générale Trans-
atlantique a présentés, hier, dans la Salle de
Gnéma de F Office Central EJectrique, font
au plaisir du voyage la plus efficiente des pu-
blicités. On retrouve, dans cette heureuse ini-
tiative, l'une des idées chères à M. Cangardel,
adnamiatrateur, dheclem général de la Campa-
Fie Transatlantique.
Ceux qui ont eu la vision de « Rien que la
Tette » : du soleil de minuit aux images pro-
digieusement colorées du Maroc, de l'Algérie,
de la Tunisie, du Sahara, ces privilégiés ne
doivent avoir qu'un désir, celui de réaliser un
jour prochain le voyage-ciné.
- Il faut reconnaître que le « triomphe du
grand tourisme Nord-Africain » est puissam-
ment aidé par l'organisation remarquable, con-
fort, intérêt des itinéraires et prix, qui préside
à toute. les cioisières.
Paul Morand-Nostradamus a annoncé « le
tour du inonde à quatre-vingts francs », nous
n'en sommes pas encore là, mais il faut bien
reconnaître que, grâce aux voyages organisés
par la Compagnie Générale Transatlantique,
les moins favorisés de Va fortune peuvent con-
naître la joie toujours neuve de partir et de
visiter des coins de planète dans les meilleures
conditions.
> mtm E
RUE OUDINOT
La création des postes
de gouverneurs-inspecteurs
M. Albert Sanaut, ministre des Colonies,
met actuellement la dernière main à Va réalisa-
tion du projet #qu' il avait conçu, voici quelques
semaines, et qui consiste à créer dans les grou-
pes de colonies des postes de gouverneur s-ins-
pecteurs.
Le crédit colonial
D'autre part, le ministre des Colonies va
reprendre, avec son collègue des Finances,
M. Hemy Oléron, les conversations engagées
avec le prédécesseur de ce dernier, au sujet de
l'organisation du crédit colonial.
) au* non
Le voyage di dac de Brabant
ai Congo belge
Le départ aura Ueu demain
C'est demain vendbect 30 décembre, à
13 heures, que s'embarqueront à Anven, ainsi
que nous l'avons anoancé, LL. AA. RR. le
ouc et la duchesse de Brabant, à bord du
UopoIJoille.
Aucune manifestation officielle n'a été pré-
vue à l'occasion du départ de Leurs Altesses
Royales.
) (
Le uyage de la dachesse d'Aoste
060
La duchesse d'Aoste débarquée récemment
à Douala a gagné Yaoundé le 26 décembre
par le chemin dé for ; de là son projet est
d'atteindre Berber-Ati.
, ',). (
Le véiafte rftnpecfM
tilMnlBralw
, -- ,.:'1",
Le ffiitëilA iftafre, commandant supérieur
des troupes de l'A.E.F., poursuivant son
voyàffe "dans tè Nord de l'A.E.F. est arrivé
a jZoMr, sur tes pentes du Tibestt, le 27 dé-
cembre. ",'" J -
Le troisième salon
de Madagascar
Peinture et sculpture ont marqué un progrès
Section malgache
Le vernissage du 3e Salon de Madagascar
a eu lieu à Tananarive le 27 novembre 1932.
L'affluence des visiteurs pendant toute la
durée de l'exposition a témoigné du très vif
intérêt que les milieux malgaches prennent
à cette manifestation artistique annuelle. Au
surplus, la visite du Salon a montré qu'un
certain nombre de peintres, de sculpteurs et
d'artisans malgaches ont su profiter des
enseignements des deux derniers Salons et
réaliser un effort sérieux, notamment dans
la section peinture.
Sans doute le jury a dû encore cette année
éliminer un assez grand nombre de toiles
dont l'exécution ne révélait chez leurs au-
teurs qu'un certain talent d'imitation ; du
moins a-t-il noté avec satisfaction dans cel-
les des œuvres qu'il a retenues l'expression
d'un réel tempérament artistique.
Deux premiers prix de peinture ont été
attribués, l'un à Razanamaniraka dont 011 a
apprécié les qualités de sincérité et t' ima-
gination et à qui son séjour à Paris semble
avoir été profitable; l'autre à Robert Raso-
lomanitra, déjà primé l'an dernier et qui a
produit quelques toiles d'une sensibilité déli-
cate. Un deuxième prix a récompensé Louis
Andrianampianina qui a présenté des ta-
bleaux de belle facture et d'un frais coloris.
A Alfred Razafinjohany et à Pierre Razafi-
mabatratra deux autres seconds prix pour
leurs panneaux et compositions décoratives,
dans la manière des cartons de tapisserie.
Ces tendances décoratives, qu'on etrouve
d'ailleurs dans d'autres envois, sont ia véri-
table innovation de ce Salon. Elles. nt été
accueillies avec J>eaucoup de sympathie par
le jury et le public. Elles méritent d'être
encouragées parce qu'elles semblent bien
correspondre au tempérament malgache.
Signalons à ce propos que pour la pre-
mière fois cette année, le Comité du Salon
a décidé d'acquérir quelques-unes des œuvres
primées qui seront conservées au musée de
Tananarive.
La section sculpture était peu représentée.
Mentionnons cependant des statuettes en
ébène de danseurs et de lutteurs pleines de
vie et deux magnifiques panneaux en bois,
très fouillés. M
Dans la section des arts appliqués, quel-
ques jolis ouvrages de parene et de cuir,
des chapeaux et des ombrelles au tressage
soigné et des « lambamena » ont retenu
l'attention.
SecUon européenne
Comme l'an dernier une des salles du Sa-
lon était réservée aux artistes européens.
Citons les envois très appréciés de Mme
Chériane, le peintre bien connu des milieux
parisiens et dont une première exposition à
Tananarive en 1929 nous avait révélé l'art
sensible et original.
Mme Delmas-Heidmann expose des des-
sins et toiles empreintes d'un sensua-
lisme nuancé.
De fraîches aquarelles et des panneaux flo-
raux de Mme Crouail, de délicates et claires
pochades de Mme Fonterme et un buste ex-
pressif de Mme Ida Perrin sont très remar-
qués.
M. Boudry présente trois paysages malga-
ches d'une facture solide et linéaire. Son
Village imerinien montre toute la maîtrise
de l'artiste. De M. Fonterme des aquarel-
les lumineuses et de M. Heidmann d'intéres-
sants dessins et une vue du lac Itasy d'une
note agréablement décorative.
Que dire des envols de M. Liotard, dont
les Tananariviens ont apprécié le beau ta-
lent au cours d'une récente exposition ? Sa
grande toile, la Ramatoa à Vombrellet fut
particulièrement goûtée-
Nous n'omettrons pas de signaler égale-
ment la marine et l'agreste paysage de
M. Vidal, traités dans le goût du siècle der-
nier, le vivant portrait d'enfant de M. Per-
rin et les exquises aquarelles de M. Theis.
Enfin, les gravures à l'eau-forte d'une
qualité exceptionnelle et d'une technique
sûre, extraites du livre de Jean Dorsenne
Polynésie et composée par M. Faurec, nou-
veau venu dans la Colonie, méritent une
mention toute spéciale.
En marge de la section peinture, quelques
plans et projets d'habitations coloniales de
MM. Liotard et Fonterme témoignent de
conceptions architecturales à la fois prati-
ques et originales.
) -.. (
L'outillage économique
de la Grande lie se modernise
Dans le sud, les ponts modernes
remplacent les radiers
L'Administrateur Supérieur de la région
de Tuléar a inauguré dernièrement à Anta-
ralava, dans le district de Sakahara, le pre-
mier pont métallique construit sur le fleuve
Fiherenana et exécuté entièrement sur les
fonds du budget régional.
Le réseau routier d'intérêt régional de
Madagascar ne comporte encore sur bien des
points et notamment dans le Sud que des
radiers et des ponts provisoires, construits
avec des matériaux de fortune et son état de
viabilité est variable suivant les saisons.
L'institution des budgets régionaux permet
aujourd'hui, entre autres avantages, d'amé-
liorer peu à peu ce réseau en le dotant
d'ouvrages d'art définitifs.
C'est le cas de l'ouvrage qui vient d'être
inauguré et qui franchit le Fiherenana par
une ouverture libre de 30 mètres. Il est
composé d'une travée métallique Eiffel à
voie en béton armé de 10 mètres d'ouver-
ture. Le nouveau pont dont la construction
a demandé moins d'un an assure la liaison
permanente entre Tuléar et Beroroha.
.- (
LIRE EN SECONDE PA{j,E :
L'Aviation coloniale.
L'état actuel du développement do Tuais.
Le sauvetage du « Seine ».
Dépêches de l'Indochine
̃ ̃
L'influence française
dans l'Hinterland Indochinois
Conformément au programme d'occupa-
tion pacifique des régions de t' llinterlana;
indochinois habitées par des, populations
maïs arriérées qui avaient longtemps
échappé à t'influence française, pro-
gramme dont les principes et les méthodes
avaient été définies il y a une dizaine d'an-
nées par M. Pasquier, au tf:.rn¡.\S où il était
Hésident supérieur en Annam, le Gouver-
neur général a poursuivi cette année avec
une activité particulière la pénétratiDrn
dans le plateau tisnlfal sud indochinois aux
confins de la Cochinchine, de t'Annam et
du Cambodge.
La progrèssion, dont les points d'appui
étaient, d'une part, sur le Sre Ktum, au.
Cambodge ; d'autre part, sur Ban Meihuo-
en Annum, s'est effectuée dans les meilleu-
res conditions.
Aucune tentative sérieuse de résistancd
n'a été signalée de la part des habitantsl
qui avaient cependant autrefois massacré
des explorateurs.
La plupart des villages paraissent avoir
perdu l'hostilité qu'ils avaient montrée*
jadis à l'égard de la France.
La liaison entre les groupes de VAniHuru.
et du Cambodge s'est effectuée sur le pla-
teau des Herbes où les Européens n'avaic'Ilt,
encore Jamais accédé.
La pénétration est accompagnée, en
même temps, de la construction d'une
piste automobile rapidement poussée qui,
en assurant une communication facile, per-
mettra le maintien de l'ordre et de la sé-
curité dans la région.
Du riz pour la France
Le Chenonceaux est parti le 25 décembre
de Saigon avec 2.980 tonnes de riz blanc,
14,9 tonnes de brisures et 100 tonnes de fa-
rines pour Marseille. looopacifl.
) +. (
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
Pendant le séjour du navire-école Jeao-
no-d'Arc à Singapour, les réceptions se
sont déroulées dans t'ordre prévu.
A son arrivéle 22 décembre, au ma-
tin, les batteries de terre ont répondu par
une salve de vingt et un coups de canon-
au salut du croiseur français. Dès qu'il eut
accosté, le consul de France, accompagné
du maior Wilby. de la marine britannique,
et d'un officier d'un navire italien en rade,
est monté à bord pour souhaiter la bienve-
nue à ses hôtes. Aussitôt après, le capi-
taine de vaisseau a rendu - une visite of-
ficielle au Gouverneur, M. Straits, au gé-
néral en chef et à différentes personnalités
militaires. Ces visites lui ont été rendues
à bord vrotocoLairement. Une garden partu
a eu lieu dans l'après-midi, dans les jar-
dins du palais du gouvernement. Un dîner
a été offert ensuite par la colonie française.
Le 2a, un thé dansant a été offert par
le consul de France. Le 24, un déjeuner a
eu lieu à bord, en t'honneur des personna-
lités de la colonie française, suivi d'un thé
dansant auquel te Gouverneur intérimaire,
sir John Scott, a assisté. Le 25, une récep-
tion a été organisée chez, le directeur de
ta Banque d'Indochine.
Toutes ces réceptions ont été l'occasion
de manifestations de sympathie de lu part
de ta colonie anglaise, qui a admiré la te-
nue remarquable dit bord et de l'équipage.
En résumé, l'escale a été un grand succès
de propagande. Le Jeanne-d'Arc est parti
le 26, &midi, à destination de Batavia.
> ««D+qb (
les relations économiques
Inter-colonlales
doivent être élargies
Lorsqu'au cours de la guerre, M. Gabriel
Angoulvant prit le Gouvernement général de
TAirique Occidentale, il consacra 1 une de ses
premières circulaires à préciser la nécessité de
relations économiques aussi étroites que possi-
ble, entre les différentes colonies de la fédéra-
tion. Il avait, en effet, constaté avec surprise
que l'Intendancé distribuait aux effectifs euro-
péens du café du Brésil acheté en France, et
que les Travaux publics aussi bien que les par-
ticuliers, employaient à Dakar des bois de
Norvège réexpédiés par Marseille. Les ser-
vices militaires, pour 1* ensemble du groupe, et
le Commerce, pour le Sénégal, semblaient
ignorer que bois et café pouvaient être trouvés
,beaucoup plus près, en Côte d'Ivoire.
Je croyais cette ignorance réparée depuis
fort longtemps, quand le bulletin d'une Cham-
bre de Commerce sénégalaise m'apprit récem-
ment que les constructeurs dakarois employaient
toujours des bois norvégiens. La cause en serail:
aux frets moins élevés entre la France et lie Sé-
négal qu'entre cette dernière et la Côto.
voire.
Autre anomalie : les agriculteurs de la Giui-i
née ont fait un louable effort pour développer
leurs rizières dont la production dépasse la con-
sommation locale. Mallgré cet excédent expor-
table, le .Sénégal, pays pauvre en denrées
vivrières, achète en quantités de plus eai plus
grandes, la céréale indochinoise. On ne peut:
ici parler de fret onéreux, vu l'immédiate proxi-
mité de Conakry. La vérité, une fois encore,
est que dans un même gouvernement colonial.
des places de commerce voisines continuent de
s'ignorer, prises qu'elles sont par fles ornières
des vieilles habitudes.
Ces faits n' appartiennent pas qu à la seule
Afrique Occidentale. Pendant assez longtemps,
l'A. E. F. qui, avec le Gabon, possède un lit-
toral étendu de pêche, a acheté à l'Angola por-
tugais le poisson nécessaire aux Chantiers du
Chemin de fer du Moyen-Congo. Et ce n'est
que depuis l'année dernière que Brazzaville,
tributaire jusqu'alors du même Angola pour les
animaux de boucherie, s'intéresse au riche chep-
tel du Cameroun et du Tchad.
De l'autre côté de l'Afrique, les relations
j d'affaires, entre Macfcgascar et la Réunion.
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