Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 décembre 1932 27 décembre 1932
Description : 1932/12/27 (A32,N137). 1932/12/27 (A32,N137).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805530
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Anna/es Coloniales
Lee ënnonoet et rééUtftiée sont réçuet mi
bureau àu iournsL
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DmtctftUii-FoNDATfuii t Mirotl RUEDEL
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France et
Csloniei 1" J) 100. 50 »
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On s'abonne sans irais dans
loua les bureaux de poete.
Le programme ferroviaire de 1931
dans l'Afrique Occidental^ rfançaise
-Í', (-
Noug avons indiqué, dans un précédent
article, quelle avait été la conception d'en-
semble qui avait présidé à la réorganisation
ferroviaire de l'A. O.' F.
Mais il est nécessaire, pour mettre en plei-
ne lumière cette conception, de donner le
détail des réalisations heureuses que compor-
te le nouveau programme de 1931.
D'abord, il posé en principe la revision
ide lignes ou de sections défectueuses, n'of-
frant, par suite de mauvais tracés, qu'une
capacité de transport réduite, contre des
frais d'exploitations très élevés.
Les ligties de Kayes-Niger, sur la ligne de
Thiès-Niger, et d'Abidjan à Dimbroko sont
dans ce cas.
Mais c'est la construction de lignes nou-
velles qui est, et de beaucoup, le point le
plus important du programme. Ces lignes
sont les suivantes : *
CJtcmin de fer de la Casamauce, pour
permettre la mise en valeur, au Sénégal»
d'une province absolument isolée et jusqu'ici
ltcrilWrej l; * l:
Chèniin de fer de l'indènié, qui dessert,
en Côte d'Ivoire^ une région où la culture
du cacao et du café a pris un grand déve-
loppement ; --
Chemin de jet de Tabilé à Youkounkoum
en Guinée,- qui est nécessaire pour l'exploita-
tion d'une région fertile et peuplée, et aussi
afin d'éviter qu'un certain nombre de pro-
duits soient, comme c'est le cas actuellement,
dirigés sur la Guinée portugaise;
Prolongeaient du chemin de fer de la Côte
'd' Ivoire vers Segot4, qui, mené parallèle
ment à Vaménagement du port d'Abidjan,
permettra de faire faire aux produits de la
boucle du Niger une appréciable économie
e transport par voie ferrée;
Enfin prolongement du Central Dahoméen
jusqu'au Niger,. pour assurer un débouché
en territoire français à notre colonie du Ni-
ger,"qui'est tributaire de la Nigeria Anglaise.
On le voit, ce programme est vaste, autant
qu'il est audacieux. Lorsqu'il sera entière-
îHÔht réalisé, 11 comportera une longueur de
4.^00 lÈUm., Quant à l'exploitation, elle ne
pourra etrç assurée qu'au moyen d'une tech-
HHfëtente d é em-
ployée jusque présent, et qui a singulière-
ment vieilli, tant elle est dépassée par le
développement constant du trafic.
'En effet, pour un tel réseau, il sera indis-
pensable" de réaliser l'unité de commande-
ment, sous une direction unique, afin de pou-
vait coordonner les méthodes, centraliser les
ser.vice!t. et unifier progressivement le m..
tiel.
Mais il faudra aller ,plus 101n encore, Et
ce., sont les conditions d'exploitation elles-
mêmes qu'il s'agira d'améliorer. Car rien ii3
itéra fait, si on n'aboutit pas à une politisé
d'utilisation rationnelle de la route qui per-
mettra d'associer étroitement les deux mo les
de transport, l'auto et le-rail, pour le meii-
leur développement de la colonie.
.Ce que nous allons être obligési de réaliser
pn France, si nous voulons remédier a tir.
redoutable déficit sans cesse aggravé, devra
aussi être réalisé en A.O.F. Sinon l'on tom-
bera dans des erreurs pires encore.
.Car, devant la baisse actuelle des prix
sur lés marchés mondiaux, les produits de
l'intérieur de la colonie ne pourront être ex-
portés que grâce à des tarifs ferroviaires, aus-
M réduits que possible. On n'évitera donc le
déficit que si la prospérité économique des
régions desservies croit dans des propor-
tions considérables.
Déjà d'ailleurs de louables efforts sont
fait!¡ dans ce sens. Au Sénégal, par exemple,
où tout le mouvement commercial est condi-
tionné par la. production et la vente de l'ara-
chide, oh essaie d'organiser le ramassage par
camions, et d'établir des silos dans les ga-
res. Mais il faut que les chemins de fer se
prêtent a ces nouveautés, dont ils Seront
d'ailleurs les premiers à bénéficier, et même
en prennent l'initiative.
En Côte d'Ivoire, si le commerce des bois
a fléchi dans de notables proportions, les ex-
portations de café, de kola, de cacao, par
contre, se développent rapidement. -
Eu (juinée, c'est la produçtiQn et l'expor-
tation de la banane qu'on entoure des soins
les plus attentifs. Mais l'une et l'autre de-
vront être complétées par une amélioration du
rendement, et par l'organisation de ht. vente
çfl France. Tci le rôle du chemin de fer sera
d'offrir des wagons spécialement aménagés
pour conduire le fruit dans les meilleures
conditions jusqu'au port.
- En. résumé, les modifications et les perfec-
tionnements à apporter en matière de trans-
porta ne manqueront pas : trains de voya-.
geurs plus rapidesj utilisation d'automotrices
sféciales permettant d'avoir des convois plus
légers, plus rapprochés, moins dispendieux,
été., etc.
Peut-être faudra-t-il se préoccuper encore
davantage des marchandises, fixer des prix
fermes, prévoir des tarifs spéciaux pour le%
périodes d'arrière saison. Car, partout et
tttojUHTS, l'objectif TTTïique devra être de Fa-
voriser et d'intensifier le trafic.
tM sera, enfin, fl&îessaire de donner AU
commerce des facilités spéciales (pour, l'éta-
blissement d'embranchements particuliers
destinés à alléger grandement les frais de
manutention et de transport des marchan-
dises.
On le voit, la besogrle ne manque pas, si
l'on veut galvaniser les marchés, ouvrir des
débouchés à la production, ranimer les af-
faires.
C'est par la réorganisation complète et ra-
pide de ses chemins de fer que l'Afrique Oc-
cidentale française sera sauvée.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
Secrétaire de la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de la Commis-
ston des Colonies.
> g
L'école professionnelle
nautique de Casablanca
-
il y a trois ans déjà, nous avons salué
ici-même la création. à Casablanca d'une
école nautique chargée d'apprendre à des
indigènes la pratique raisonnée du métier
de marin. On voulait ainsi créer une pépi-
nière de jeunes gens aptes à être embarqués
sur les navires de commerce battant pavil-
lon marocain. Car, nul ne peut plus l'igno-
rer, il y a maintenant une flotte, pas très
nombreuse encore, mais réelle, de bons ba-
teaux, pêcheurs, caboteurs, et même aptes à
de longs parcours, qui fait flotter sur l'Océan
et la Méditerranée le pavillon chérifien.
Les résultats obtenus sont satisfaisants.
Quelques sujets après avoir terminé leurs
deux années de cours sont d'ores et déjà in^
corporés dans les équipages des navires
composant la flotille marocaine, et, à tous
égards, donnent satisfaction.
Sur les bancs de l'Ecole, ils sont encore
vingt-trois à suivre les cours. Ceux-ci durent
deux années. Il faut remarquer que le plus
dur est de faire entrer dans la tête des élèves
les leçons de pure théorie : par exemple, ce
que c'est que les points cardinaux et colla-
téraux, division de la rose des vents, en
quarts et degrés, équateur, compas par quarts
et demi-quarts, énumération de l'échelle des
allures, feux et règles des feux de bords,
etc., etc. Ces jeunes gérii' s'en tirent ; c'est
entmul mais Ha se perfectionnent :dans^ la
théorie plus lentement que pour les choses
de pratique courante. •
A cet égard, leurs progrès sont rapides et
ne laissent rien à désirer. Ils ont à leur dis-
position un cotre, « Le Pilotin » et des mo-
niteurs français excellents. Les leçons don-
nées sont vite comprises et appliquées. 'Qu'il
s'agisse du maniement des avirons, car il y a
aussi des canots à rames, ou de celui des
voiles, en peu de temps ces jeuiies gens
donnent toute satisfaction à leurs profes-
seurs.
On leur apprend également à démonter,
à nettoyer, à entretenir et à actionner les
appareils marins eti usage sur les chalutiers
et les barques à1 moteurs. Et ils s'en acquit-
tent fort bien.
Ils apprennent à confectionner les engins
courants de pêche, filets, casiers à homards
et langoustes, lignes de fonds ; ils sont vite
au courant et savent faire une épissure, es-
troper une poulie, confectionner des écoutes,
mater une bigue, tout ce qui a trait au hau-
bannage. Bref, au cours de leurs deux an-
nées d'école ils deviennent de vrais matelots
susceptibles d'être embarqués et de rendre
des services sur un bateau pêcheur ou cabo-
teur.
La chose est d'autant plus importante
que cette campagne-ci, pour la première fois
pt-ê6re depuis qu'elles existent, a été
bonne pour les entreprises de pêche et de
conserverie au Maroc. Cela ne tient peut-être
pas d'une façon spéciale au bon choix des
emplacements, ni à la façon dont les entre-
prises ont été menées : les causes de ce suc-
cès sont tout autres, et se ressentent plus
particulièrement des conditions dont l'indus-
rie de la pêche est pratiquée maintenant en
F rançè et dans les autres pays, soumis à une
législation douanière dont l'influence n'est
pas négligeable.
Mais, en ce qui concerne nos jeunes, élèves,
la question est de peu d'importance. Ce qui
importe, et ce qui rend plus intéressants en-
core les travaux pratiques, les 'leçons. des
professeurs, et les résultats obtenus par les
élèves, c'est que le succès des entreprises de
pèche au Maroc aura comme conséquence
fatale le développement de ces industries.
- Que - celles-ci se développant -- auront besoin
d un-plus grand nombre de bateaux pour les
approvisionner, et qu'a.insi se trouvera faci-
lité le placement des jeunes marins éduqués
par l'Ecole nautique de Casablanca.
C'est ce que voulaient ses fondateurs : le
résultat obtenu justifie leurs efforts. Il est
agréable de le constater et de faire des
vœux sincères pour que ce très utile rouage
éducateur de la jeunesse marocaine se déve-
loppe encore davantage.*
, -'. Mi Le Barbier,
> K
Les bijoix ds namalés
de:l'ccAfrÎqIe" vendu ux enchères
'- '-
L'administration de la marine à La Ro-
chelle à fait procéder, samedi à la vente aux
enchères de deux bagnes en platine avec ru-
bis et brillants qui avaient appartenu à des
victimes du naufrage du paquebot Afrique,
des Chargeurs ftéunis, en janvier 1920, au
IgTge* de La Rochelle, et de l'alliance en or
d'un des naufragés du-Saitit-Pitilibert, au
mots de juillet 1931. -
CIVILISATION
.e. - - - .- "":.' :
M
1
E mi. jais ienir ah
courant des p,..
grès d'Eugène, le
nègre symfathiquç
qtlC
le Docteur a re-
mené du fin "lId
de l'A. 0. F. et
plongé d'un seul
coup dans notre civilisatiou.
Il y a chez lui, comme chez beaucoup de
ses compatriotes, une très louable illtentiOllJ:
celle d'aPPreiidte à lire. Tous ceux qui ont
vécu là-bas notent le même fait. Eugène n'y
est pas allé par quatre chemins, et a pris
le premier pédagogue que la Providence lui
a envoyé : il a demandé des répétitions à
la cuisinière. Et ça va très, très bien. Déjà,
il lit les mots de deux lettres. Dam quel-
ques mois, il sera capable de lire: « illconsti.
lutionnellement » et les vocables de cette ell-
vergure. Amour du savoir, sans doute, Mais
aussi conviction profonde qu'une fois ren-
tré sur la terre natale, cela lui donnera, une
supériorité incontestable vis-à-vis de ses ca-
marades : « Je vois ce que c'est, lui a dé-
claré le Docteur. Tu as le désir d'être par-
mi les notables : tu as raison, et tu seras
aussi ficelle que les autres. »
Utile dulci. Eugène est allé au cirque.
Il a eu Une peur bleue (et noire) quand il
a Vif arriver des éléphants, des lions, des
panthères ̃>
Plusieurs fois il a tourné la tête vers
les portes de sortie. Pourtant, il est resté
par pudeur plus que par héroïsme. « Ti
comprends, a-t-il exPliqué, quand fi ren-
contres ces animaux dans la brousse, ti f.
le camp 1 b Mais* le lendemain il a eu sa
revanche sur les gens trop orgueilleux de
notre civilisation occidelltale. La cllisiltière
S?aoprêtait à écailler des soles qui frétil-
laient. sur la table où les attendait leur der-
nier supplice. Les secousses saccadées des
pauvres bêtes la faisait parfois sursauter de
fureur. Eugène s'est frotté les mains avec
une satisfaction évidente : CI Et ti as pas
peur de lion qui te mange et ti as peur de
sole que ti manges ! » Cette antithèse lui
a fait grand plaisir. C'est presque du Sé-
ucqucj et cela cache plus de vérités qu'on
ne croirait au premier abord.
« C'est curieux, m'écrit le Docteur, mais
III ne peux te faire une idée de la rapidité
avec laquelle il se dessale. » Il connaît ad-
mirablement le chemin des baÙrs-douclles;
dont il est un client accoutumé : « li sont
très propres, déclarc-t-il, et puis eau bien
chaude,. bien chaude., * Ce qui était plus
i"Ú)m",de L c'était de se renseigner sur les
asiles hospitaliers où il Pourrait, trôiivïfde
quoi apaiser la fièvre de ses nuits sans
sommeil. Jamais il n'eût osé demaftder
l'adresse au bon Docteur. Il fallait bicn
qu'il obtint le renseignement de la cuisinière.
Un beau jour, pendant qu'elle épluchait des
patates, il a pris son courage à deux mains,
t7 il s'est avancé vers elle, décidé, résolu :
« Ici oh il y a les femmes pantins ? D, a-t-il
interrogé :
Ou il a.vait mal entendu. ou il pronon-
çail mal ; à moins qu'il ait voulu se faire
comprendre avec des réserves : on peut tout
attendre d'Eugène s'il est déjà sur le chem-
mill du calembour.
Mario RoaafGft,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
) <–
RETOUR
»♦« M. Lucie «n Saint
Nous crovons savoir que M. Lucien Saint
Résident général de France au Maroc, séna-
teur de la Haute-Garonne, sera à Paris dans
les premiers jours du mois prochain.
N. MancerMI en taspecttoi
diiS le Sod-Tinislen
1'.
M. Manceron, Résident général, a quitte
Tunis hier se rendant dans le Sud-Tunisien.
Il rentrera à Tunis jeudi.
* (
Nos Artiste*
en Afrique du Nord
Après une série de représentations à Al-
ger, Mlle Parisys vient de rentrer à Paris.
Mlle Parisys s'est fait applaudir à Alger
dans l'Arpète et le Fruit vert} où son succès
a été si vif qu'elle dut rester une semaine de
plus pour donner seulement son tour de
chant. Tour de chant tout à fait original et
amusant que nous aurons incessamment l'oc-
casion d'entendre à Paris.
Jane Pierly, Madeleine Varley qui fut déjà
la vedette de l'Alhambra d'Alger, Celmas
et quelques autres bons chansonniers des
Noctambules et de l'Œuf d'Eléphant débu-
teront la semaine prochaine au Casino d'Al.
ger. -.
C'est René Devilliers, le sympathique di-
rccteur-cliansbhnier, qui a présidé à la cons-
titution de cette groupe homogène de chan-
sonniers de talent.
> (
Par ll cMStracdM
III tmei te GifcraHar
*»̃
Le colonel d'artillerie Génevois, auteur
du projet de tunnel sous le Détroit de Gibral-
tar, s'est rendu à Tanger pour poursuivre
ses études sur la construction de ce tunnel.
Un nouveau phare
Un nouveaii phare a été mis en service aù
Cap <*hirv près. d'Agadir, le 20 décembre
-,conTant.. -' -
Le<
au Conseil Sapérkiir des Ulsnies
L'élection de l'A. E. F.
Ises jééjiliatg^deUser.ond tour de l'élection
au Conseil supérieur des colores pour
l'A. E. F. qui a eu liçu le dimanche 18 dé-
cembre donnent l'élection de M. Lucien La-
moureux, député de l'Allier, ancien minis-
tre des Colonies, rapporteur général du Bud-
get, comme acquise.
Nous félicitons notre ami du brillant suc-
ces qu'il a obtenu et dont les chiffres défi-
nitifs ne seront connus que dans quelques
jours.
La plupart des résultats du deuxième tour
de scrutin pour l'élection du délégué de
l'A. E. F. au Conseil Supérieur des Colo-
nies, sont parvenus à Brazzaville, sauf ceux
de Fort-Rousset, dont le bureau compte 68
inscrits.
Les résultats font apparaître un nombre
de votants beaucoup plus élevé qu'au pre-
mier tour du 2 octobre. Sur 1.963 inscrits il
y a 974 votants. Sur 836 suffrages exprimés,
M. Lamoureux recueille 611 voix, M. Wic-
kers 175, M. Monmarson 43, des candidats
divers 7.
M. - Lamoureux est donc élu à une forte
majorité. Le premier 9 tour de scrutin lui
avait déjà donné un nombre de voix assez
sensible, si l'on tient compte qu'il n'avait
posé que tardivement sa candidature, et que,
n'ayant pas fait de campagne électorale, il
n'avait pu se faire connaître suffisamment
aux électeurs. L'importance de son succès,
réunissant les deux tiers des suffrages expri-
més, et laissant loin derrière lui ses concur-
rents, exprime le sentiment profond et véri-
table de la masse électorale se montrant
favorable à l'ancien ministre des Colonies et
au rapporteur général de la Commission des
Finances de la Chambre, et affirmant sa vo-
lonté de voir siéger au Conseil Supérieur
des Colonies cette personnalité marquante
bien qualifiée pour apporter à la Fédération
son précieux appui.
) (
L'inspection du général Braive
en A. E. F.
»+«
Notre correspondant d'Abeché nous in-
forme que le général Braive, commandant en
chef des troupes de l'Afrique Equatoriale
Française, poursuivant son voyage d'inspec-
tion dans le nord de l'A. E. F. est arrivé en
avion le il décembre, à Abeché, d'où il est
parti le surlendemain pour Goz-Beida. 11
était de retour le 18 décembre à Fada, d'où
il est reparti quelques jours après pour
Faya, dans le Borkou.
"- ; ; f
L'outillage du port
militaire de Dakar
i
Lancement à Rochefort d'un mouilleur
de mines
L'arsenal de Rochefort-sur-Mer vient de
lancer un mouilleur de mines, destiné au
port militaire de Dakar. Les opérations de
lancement ont eu lieu sans cérémonie, en
présence de l'ingénieur en chef Massenet.
Le nouveau navire mesure 48 mètres de
longueur, 8 m. 50 de largeur, et son tirant
d'eau, à l'arrière, est de 3 m. 50. Son expo-
sant de charge sera de 408.000 kilos et la
puissante de sa machine de 500 CV environ.
: ) (
M. Léon Cayla en inspection
Le Gouverneur général Cayla vient d'ef-
fectuer dans la région de Fianarantsoa une
tournée de quelques jours au cours de la-
quelle il a pu régler sur place, avec les
assemblées municipales et consulaires, diver-
ses questions concernant la production lo-
cale, le développement du réseau routier et
les travaux d'édilité.
A Fianarantsoa, où un terrain d'atterris-
sage avait été rapidement aménagé à 4 km.
de la ville, les trois avions militaires de
l'escadrille d'Ivato qui transportaient le
Gouverneur Général et ses collaborateurs
ont reçu un accueil enthousiaste de la popu-
lation. La coquette ville où résida le colonel
Lyautey (alors commandant des Territoires
du Sud) et qui garde fidèlement le souvenir
de son premier animateur, est aujourd'hui
en plein développement. Sans attendre
l'achèvement de la voie ferrée de 162 km.
qui dans deux ans la reliera_ au port de Ma-
nakara, Fianarantsoa prépare l'extension de
ses nouveaux quartiers et leur alimentation
abondante en eau de source. L'établissement
du plan coté de la ville et des nouvelles ca-
nalisations projetées va être poursuivi acti-
vement avec la collaboration des services
techniques de la colonie.
A Mananjary, où le Gouverneur Général
s'est ensuite rendu par la route extrêmement
pittoresque qui s'accroche aux falaises de la
côte Est, le plan de campagne des travaux
d'intérêt régional a été utilement précisé.
Ainsi Mananjary, qui est devenu aujourd'hui
le plus grand centre de production du café
de Madagascar, disposera bientôt, conformé-
ment au voeu dès planteurs européens et in-
digènes, d'un ensemblè de voies facilement
praticables pendant toute la durée de la cam-
pagne d'exportation.
Après avoir regagné les Hauts-Plateaux, le
Gouverneur Général s'est rendu par la voie
aérienne à Ambositra, où l'arrivée dos avions
sur., le- champ de coursés avait attiré une
foule considérable venue de la ville et des
'environs. Là comme ailleurs, M. Cayla s'est
longuement entretenu avec les représentants
de la population.
Avant de rejoindre Tananarive le Gou-
verneur' Général a fait un court séjour à
Antsirabé, où il a examiné avec la Munici-
palité- les diverses mesures intéressant l'in-
dustrie hôtelière et lès "trAnport qui doi-
vent permettre au Vichy malgache de deve-
nir la grande station de l'Océan Indien.
Les offres étrangères
Nous avons signalé l'offre faite récemment
par une Compagnie de navigation anglaise
d'établir entre Madagascar et les colonies
sud-africaines un service régulier mensuel.
Cette proposition répondait au désir du
Gouvernement et des colons de notre grande
possession de la mer des Indes, de réaliser
principalement avec le Cap un courant com-
mercial suivi dont on peut attendre d'ex-
cellents résultats, surtout en ce moment où
l'acquisition de nouveaux débouchés est ce
que les pays producteurs recherchent le plus.
La Compagnie en question mettait comme
seule condition à son initiative l'engagement
par Madagascar d'acheter annuellement à la
Société minière dont elle est une filiale,
6.000 tonnes de charbon, à un prix d'ailleurs
très raisonnable. Cette offre a retenu l'atten-
tion de M. Léon Cayla.
Nous apprenons maintenant qu'un service
régulier de navigation doit être inauguré
prochainement entre Le Cap et Lagos. Il
comportera un voyage tous les deux mois
dans chaque sens. On prévoit que, dès le
premier, les exploitants forestiers du Gabon
pourront expédier 1.000 tonnes d'Okoumé,
par cette voie anglaise.
D'autre part, des navires hollandais, car-
gos ou mixtes, fréquentent de plus en plus
les ports de nos colonies de l'Ouest africain.
Leurs conditions de prêt sont tout spéciale-
ment avantageuses et, pour les passagers,
leur aménagement est parfait. Notre confrère
le Trait d'Union} signale que ces bateaux ne
mettent que 14 jours pour effectuer le voyage
de Bassam au Havre-et qu'en Jes utilisant,
de préférence aux vapeurs français, un mé-
nage de colons peut réaliser la substantielle
économie de 6.000 francs.
Soit donc qu'il s'agisse des relations de
nos colonies avec la France, ou de leur tra-
fic avec les pays voisins, c'est de l'étranger
que viennent la plupart des initiatives.
Achetons français ! Disons-nous.
Evidemment, mais pourquoi faut-il que les
prix français éloignent la clientèle au lieu
de l'attirer. Et peut-on réputer manque de
patriotisme le fait du forestier gabonais
profitant de l'aubaine d'un navire anglais
pour exporter ses bois ou du petit colon im-
pécunieux de la Côte d'Ivoire qui se fait ra-
patrier à bien moindres frais par un bateau
hollandais.
11 n'est que temps que les exigences de
notre commerce se mettent au niveau plus
modeste de nos concurrents rivaux.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Au Conseil d'itat
Projets de décrets
Cette haute juridiction a adopté:
io Un projet de décret relevant les taxes
maxima de location des terre-pleins du port
de Bône concédés à la. Chambre de commerce
de cette ville;
2° Un projet de décret étendant à la Tu-
nisie les dispositions du décret du 27 juillet
1931, modifiant le décret du 14 juin 1813,
portant règlement sur l'organisation et le
service des huissiers.
Fonctionnaires tunisiens
Le Conseil d'Etat a rejeté comme por-
tée devant une juridiction incompétente
la requête que M. Jallu, maître de port h
Tunis, avait présentée aux fins d'annulation
d'un décret beylical, en date du ior août
1929, étendant les modifications de traite-
ments du personnel de l'administration des
Travaux publics de la Métropole aux caté-
gories de fonctionnaires tunisiens assimilés.
Commune de Khenchela (Constantine).
Attribution de propriétés
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le nommé Aboud-Ali-ben Aboud et autres,
demeurant au douar de Mahmal, commune
de Khenchela (province de Constantine)
avait présentée à l'effet d'obtenir l'annula-
tion d'un arrêté du Gouverneur Général de
l'Algérie, en date du 30 mars 1928, portant
attribution de propriété de diverses parcelles
de terrain sises au douar Mahmcl.
Requête d'un fonctionnaire des Résidences
du Tonkin
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Lc-Pho-Van, secrétaire de Résidence du
Tonkin, demeurant à Hanoi, 4, rue Lamo-
lot, aux fins d'annulation - pour exec-s de
pouvoir d'un arrêté par lequel le Gouver-
neur Général de l'Indochine l'a admis à
faire valoir ses droits à une pension propor-
tionnelle de retraite.
Attendu qu'il résulte de l'instruction que
la mise à la retraite de M. Le-Pho-Van a été
prononcée après l'accomplissement régulier
des formalités prévues par l'art. 6 de l'arrêté
du Gouverneur Général en date du 29 dé-
cembre 191 3.
Annulation d'un arrêté du Gouverneur
Général de l'Indochine
A la requête de M. Ackein, notaire à Ha-
nOI, le Conseil d'Etat a annulé un arrêté du
Gouverneur Général de l'Indochine, nom-
mant. le requérant notaire à Hanoï en rem-
placement. de M. de Kératvy, décédé.
.Attendu que l'art. 205 du décret du 16
février 1921 n'a conféré au Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine pour l'organisation du
notariat que des attributions limitées. qu'il
est ainsi sorti des pouvoirs qui lui étaient
reconnus par les dispositions en vigueur.
CINÉMA COLONIAL
".1
, Les « Croix de Bois » présentées
en Indochine
Quelque cinq cents élèves des Ecoles Saï-
gonnaisesont vu avec l'autorisation des
parents et de M. Taboulet, le film : 1rs Croiv
de /lois.
La Crise
et FAfnque française duNord
Par P. LAFFITTE.
L'universelle crise ne pouvait épargner nos
trois grands gouvernements de l'Afrique du
Nord.
Comme tous les pays du monde, ils ont
payé leur tribut. Chacun d'eux est même inti-
mement persuadé qu'il a été particulièrefrietit
éprouvé. C'est, du reste, une opinion oui se
retrouve à peu près chez toutes les collecti-
vités organisées. Il n'en est guère qui ne veuille
être considérée comme battant le record de
l'infortune.
Certes, nos territoires du littoral méditer-
ranéen, qui sont avant tout producteurs de
céréales, de vin et d'huile, ont ressenti dure-
ment la mévente de ces trois produits dont les
prix ont baissé dans des proportions très sen-
ibles.. Les céréalistes sont particulièrement à
plaigdte, car en augmentant leurs ensemence-
ments de bM, ils ont obéi à des suggestions
officielles, à des appels chaleureux. Ces viti-
culteurs, notamment, ne sauraient invoquer pa-
reille excuse, puisqu'ils sairnit que chaque
année ramène une opposition violente des vi-
gnerons du Midi contre la libre admission des
vins d'Algérie et une menace de contingente-
ment plus rigoureuse pour l'entrée de la récolte
tunisienne. -
Du reste, toutes les autres productions ont
participé à fa moina-value : le bétail s'est ef..
fondré sur les marchés de la métropole aussi
bien que sur ceux des régions voisioes. Les
lièges ne trouvent plus preneur. Les fruits,
les primeurs s'expédient sans aucun bénéfice
sinon avec perte. Les richesses minérales qui,
surtout en Tunisie, fournissaient une compen-
sation aux défaillances de l'agriculture, sont
elles-mêmes dépréciées : de nombreuses mines
ont cessé leur exploitation : celles qui n'ont
pas renoncé à toute activité travailqent au ra-
lenti.
En Tunisie
Il n'est donc pas surprenant que des récri -
minations se fassent enteudre d'un bout à l'au-
tre de notre Afrique française du Nord. Dans
ce concert de doléances, c'est la plus petite
qui crie le plus fort : tandis qu'en Algérie, au
Maroc, colons, commerçants cherchent, en
accord avec les gouvernements locaux, à trou-
ver en eux-mêmes sinon des remècles, au moins
des palliatifs ; la Tunisie pousse des clameurs
désespérées et se dépense en appelé de dé-
tresse.
Et cependant, c' est à la Tunisie surtout
qu'il faudrait conseiller de faire en présence
de la crise un sérieux examen de conscience.
La crise i La crise ! C'est -bientôt dit ; mais
il y a crise et crise. 11 y a la crise mondiale
qui atteint tout le mon de et tous les pays, et
il1 y a la crise particulière qui sévit sur cer-
tains points et dans certains gouvernements,
par suite de circonstances spéciales.
La Tunisie, pour son malheur, subit 1 une
et l'autre. Il n'est donc pas surprenant que
sa situation soit pénible. Mais elle serait arri-
vée, par les seuls effets de sa crise indivi-
duel le, à l'obligation de prendre des mesures
énergiques de rénovation.
En réalité, la Tunisie est écrasée par l' ar-
mature administrative beaucoup trop Iburde
pour ses forces qui lui a été confectionnée par
étœes :
ét La Tunisie, tout petit pays, de ressomww
moyennes, est obligée de faire les frais d'une
organisation qui suffirait à la gestion d un
grand Etat.
Des ambitions particulières ont échafaudé
en face l'une de l'autre deux administrations
complètes.
Une douzaine de grandis services dont les
chefs - se donnent des allures et des émolu-
ments de ministres, et croient augmenter leur
propre importance en s'entourant d'états-ma-
jors pléthoriques, constituent un protectorat
hydrocéphale extrêmement coûteux. Plus de la
moitié du budget doit être consacrée au person-
ne l1 de ces départemeuts. Que reste-t-il pour
l'outillage économique, pour les travaux d'uti-
lité publique, pour le développement normal
de 1 ensemble du territoire ?
L'agriculture se lamente sur le mode majeur.
Voire ! Certes, l'œuvre agricole de l'Admi-
nistration laisse beaucoup à dire. La coloni-
sation officielle a dépensé des millions pour
des résultats très discutables.
- - - 1
Les services responsables ont cherché leur
triomphe dans les statistiques qui étalaient
chaque année un nombre impressionnant d' agri-
culteurs installés par leurs soins. Mais instars
où? installés comment?
Trop souvent dans des terres infertiles et
sans eau, sans voies de communication. A
côté de leurs tableaux d'installation, ils se
gardaient bien de fournir un état des récrimi-
nations, des abandons, des désespoirs.
De leur côté, certains agriculteurs n' ont pas
apporté à leur lutte contre l'a terre toute 1 ar-
deur, toute la compétence qui auraient été les
meilleurs facteurs de leur succès.
Beaucoup se sont livrés à des dépenses exa-
gérées de premier établissement, cédant à
l'orgueil de posséder un matériel agricole plus
important que celui de leurs voisins.
En batteuses, en tracteurs, en gros engins,
l'association solidaire aurait dû être leur loi
tutélaire. Ils se sont laissé aller à vn indivi-
dualisme outrancier. Cependamt, FEtat n'a
pas cessé de mettre de l'argent, beaucoup d'ar-
gent à la disposition des agriculteurs.
Ils en réclament encore. Du moins, y au-
rait-il lieu pour l'administration de contrôler
minutieusement femptoi des fonds délivrés aux
colons, car on assure que tous ceux qui pré-
cédemment ont bénéficié de semblables lar-
gesses n'ont pas consacré les sommes pour les-
quelles ils ont émargé à une destination sus-
ceptible de justifier cette mesure.
Et puis, si les agriculteurs veulent profiter
des institutions de crédit, il ne faut pas qu'ils
perdent de vue cette vérité que le langage
- (JE NtJMaHO *(:MTLWU$
MARDI SOIR. Ë7 nRCKMRRR 1032.
JivmLjiiTioieii
MMletton & Administration t
M, UrUMut-TUiir
..PAR.I M 1
ttiim. t louviik ihv
- HieNBlilKU 97-M
---- ---- ----
Les Anna/es Coloniales
Lee ënnonoet et rééUtftiée sont réçuet mi
bureau àu iournsL
-
DmtctftUii-FoNDATfuii t Mirotl RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être-reproduits qu'en oilant la AIIw.88 cmAf.
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée :
u. de 8 Mwh 8 Noil
France et
Csloniei 1" J) 100. 50 »
Étranler.. 240 » 126 » 70 »
On s'abonne sans irais dans
loua les bureaux de poete.
Le programme ferroviaire de 1931
dans l'Afrique Occidental^ rfançaise
-Í', (-
Noug avons indiqué, dans un précédent
article, quelle avait été la conception d'en-
semble qui avait présidé à la réorganisation
ferroviaire de l'A. O.' F.
Mais il est nécessaire, pour mettre en plei-
ne lumière cette conception, de donner le
détail des réalisations heureuses que compor-
te le nouveau programme de 1931.
D'abord, il posé en principe la revision
ide lignes ou de sections défectueuses, n'of-
frant, par suite de mauvais tracés, qu'une
capacité de transport réduite, contre des
frais d'exploitations très élevés.
Les ligties de Kayes-Niger, sur la ligne de
Thiès-Niger, et d'Abidjan à Dimbroko sont
dans ce cas.
Mais c'est la construction de lignes nou-
velles qui est, et de beaucoup, le point le
plus important du programme. Ces lignes
sont les suivantes : *
CJtcmin de fer de la Casamauce, pour
permettre la mise en valeur, au Sénégal»
d'une province absolument isolée et jusqu'ici
ltcrilWrej l; * l:
Chèniin de fer de l'indènié, qui dessert,
en Côte d'Ivoire^ une région où la culture
du cacao et du café a pris un grand déve-
loppement ; --
Chemin de jet de Tabilé à Youkounkoum
en Guinée,- qui est nécessaire pour l'exploita-
tion d'une région fertile et peuplée, et aussi
afin d'éviter qu'un certain nombre de pro-
duits soient, comme c'est le cas actuellement,
dirigés sur la Guinée portugaise;
Prolongeaient du chemin de fer de la Côte
'd' Ivoire vers Segot4, qui, mené parallèle
ment à Vaménagement du port d'Abidjan,
permettra de faire faire aux produits de la
boucle du Niger une appréciable économie
e transport par voie ferrée;
Enfin prolongement du Central Dahoméen
jusqu'au Niger,. pour assurer un débouché
en territoire français à notre colonie du Ni-
ger,"qui'est tributaire de la Nigeria Anglaise.
On le voit, ce programme est vaste, autant
qu'il est audacieux. Lorsqu'il sera entière-
îHÔht réalisé, 11 comportera une longueur de
4.^00 lÈUm., Quant à l'exploitation, elle ne
pourra etrç assurée qu'au moyen d'une tech-
HHfëtente d é em-
ployée jusque présent, et qui a singulière-
ment vieilli, tant elle est dépassée par le
développement constant du trafic.
'En effet, pour un tel réseau, il sera indis-
pensable" de réaliser l'unité de commande-
ment, sous une direction unique, afin de pou-
vait coordonner les méthodes, centraliser les
ser.vice!t. et unifier progressivement le m..
tiel.
Mais il faudra aller ,plus 101n encore, Et
ce., sont les conditions d'exploitation elles-
mêmes qu'il s'agira d'améliorer. Car rien ii3
itéra fait, si on n'aboutit pas à une politisé
d'utilisation rationnelle de la route qui per-
mettra d'associer étroitement les deux mo les
de transport, l'auto et le-rail, pour le meii-
leur développement de la colonie.
.Ce que nous allons être obligési de réaliser
pn France, si nous voulons remédier a tir.
redoutable déficit sans cesse aggravé, devra
aussi être réalisé en A.O.F. Sinon l'on tom-
bera dans des erreurs pires encore.
.Car, devant la baisse actuelle des prix
sur lés marchés mondiaux, les produits de
l'intérieur de la colonie ne pourront être ex-
portés que grâce à des tarifs ferroviaires, aus-
M réduits que possible. On n'évitera donc le
déficit que si la prospérité économique des
régions desservies croit dans des propor-
tions considérables.
Déjà d'ailleurs de louables efforts sont
fait!¡ dans ce sens. Au Sénégal, par exemple,
où tout le mouvement commercial est condi-
tionné par la. production et la vente de l'ara-
chide, oh essaie d'organiser le ramassage par
camions, et d'établir des silos dans les ga-
res. Mais il faut que les chemins de fer se
prêtent a ces nouveautés, dont ils Seront
d'ailleurs les premiers à bénéficier, et même
en prennent l'initiative.
En Côte d'Ivoire, si le commerce des bois
a fléchi dans de notables proportions, les ex-
portations de café, de kola, de cacao, par
contre, se développent rapidement. -
Eu (juinée, c'est la produçtiQn et l'expor-
tation de la banane qu'on entoure des soins
les plus attentifs. Mais l'une et l'autre de-
vront être complétées par une amélioration du
rendement, et par l'organisation de ht. vente
çfl France. Tci le rôle du chemin de fer sera
d'offrir des wagons spécialement aménagés
pour conduire le fruit dans les meilleures
conditions jusqu'au port.
- En. résumé, les modifications et les perfec-
tionnements à apporter en matière de trans-
porta ne manqueront pas : trains de voya-.
geurs plus rapidesj utilisation d'automotrices
sféciales permettant d'avoir des convois plus
légers, plus rapprochés, moins dispendieux,
été., etc.
Peut-être faudra-t-il se préoccuper encore
davantage des marchandises, fixer des prix
fermes, prévoir des tarifs spéciaux pour le%
périodes d'arrière saison. Car, partout et
tttojUHTS, l'objectif TTTïique devra être de Fa-
voriser et d'intensifier le trafic.
tM sera, enfin, fl&îessaire de donner AU
commerce des facilités spéciales (pour, l'éta-
blissement d'embranchements particuliers
destinés à alléger grandement les frais de
manutention et de transport des marchan-
dises.
On le voit, la besogrle ne manque pas, si
l'on veut galvaniser les marchés, ouvrir des
débouchés à la production, ranimer les af-
faires.
C'est par la réorganisation complète et ra-
pide de ses chemins de fer que l'Afrique Oc-
cidentale française sera sauvée.
Jean Philip,
Sénateur du Gers,
Secrétaire de la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de la Commis-
ston des Colonies.
> g
L'école professionnelle
nautique de Casablanca
-
il y a trois ans déjà, nous avons salué
ici-même la création. à Casablanca d'une
école nautique chargée d'apprendre à des
indigènes la pratique raisonnée du métier
de marin. On voulait ainsi créer une pépi-
nière de jeunes gens aptes à être embarqués
sur les navires de commerce battant pavil-
lon marocain. Car, nul ne peut plus l'igno-
rer, il y a maintenant une flotte, pas très
nombreuse encore, mais réelle, de bons ba-
teaux, pêcheurs, caboteurs, et même aptes à
de longs parcours, qui fait flotter sur l'Océan
et la Méditerranée le pavillon chérifien.
Les résultats obtenus sont satisfaisants.
Quelques sujets après avoir terminé leurs
deux années de cours sont d'ores et déjà in^
corporés dans les équipages des navires
composant la flotille marocaine, et, à tous
égards, donnent satisfaction.
Sur les bancs de l'Ecole, ils sont encore
vingt-trois à suivre les cours. Ceux-ci durent
deux années. Il faut remarquer que le plus
dur est de faire entrer dans la tête des élèves
les leçons de pure théorie : par exemple, ce
que c'est que les points cardinaux et colla-
téraux, division de la rose des vents, en
quarts et degrés, équateur, compas par quarts
et demi-quarts, énumération de l'échelle des
allures, feux et règles des feux de bords,
etc., etc. Ces jeunes gérii' s'en tirent ; c'est
entmul mais Ha se perfectionnent :dans^ la
théorie plus lentement que pour les choses
de pratique courante. •
A cet égard, leurs progrès sont rapides et
ne laissent rien à désirer. Ils ont à leur dis-
position un cotre, « Le Pilotin » et des mo-
niteurs français excellents. Les leçons don-
nées sont vite comprises et appliquées. 'Qu'il
s'agisse du maniement des avirons, car il y a
aussi des canots à rames, ou de celui des
voiles, en peu de temps ces jeuiies gens
donnent toute satisfaction à leurs profes-
seurs.
On leur apprend également à démonter,
à nettoyer, à entretenir et à actionner les
appareils marins eti usage sur les chalutiers
et les barques à1 moteurs. Et ils s'en acquit-
tent fort bien.
Ils apprennent à confectionner les engins
courants de pêche, filets, casiers à homards
et langoustes, lignes de fonds ; ils sont vite
au courant et savent faire une épissure, es-
troper une poulie, confectionner des écoutes,
mater une bigue, tout ce qui a trait au hau-
bannage. Bref, au cours de leurs deux an-
nées d'école ils deviennent de vrais matelots
susceptibles d'être embarqués et de rendre
des services sur un bateau pêcheur ou cabo-
teur.
La chose est d'autant plus importante
que cette campagne-ci, pour la première fois
pt-ê6re depuis qu'elles existent, a été
bonne pour les entreprises de pêche et de
conserverie au Maroc. Cela ne tient peut-être
pas d'une façon spéciale au bon choix des
emplacements, ni à la façon dont les entre-
prises ont été menées : les causes de ce suc-
cès sont tout autres, et se ressentent plus
particulièrement des conditions dont l'indus-
rie de la pêche est pratiquée maintenant en
F rançè et dans les autres pays, soumis à une
législation douanière dont l'influence n'est
pas négligeable.
Mais, en ce qui concerne nos jeunes, élèves,
la question est de peu d'importance. Ce qui
importe, et ce qui rend plus intéressants en-
core les travaux pratiques, les 'leçons. des
professeurs, et les résultats obtenus par les
élèves, c'est que le succès des entreprises de
pèche au Maroc aura comme conséquence
fatale le développement de ces industries.
- Que - celles-ci se développant -- auront besoin
d un-plus grand nombre de bateaux pour les
approvisionner, et qu'a.insi se trouvera faci-
lité le placement des jeunes marins éduqués
par l'Ecole nautique de Casablanca.
C'est ce que voulaient ses fondateurs : le
résultat obtenu justifie leurs efforts. Il est
agréable de le constater et de faire des
vœux sincères pour que ce très utile rouage
éducateur de la jeunesse marocaine se déve-
loppe encore davantage.*
, -'. Mi Le Barbier,
> K
Les bijoix ds namalés
de:l'ccAfrÎqIe" vendu ux enchères
'- '-
L'administration de la marine à La Ro-
chelle à fait procéder, samedi à la vente aux
enchères de deux bagnes en platine avec ru-
bis et brillants qui avaient appartenu à des
victimes du naufrage du paquebot Afrique,
des Chargeurs ftéunis, en janvier 1920, au
IgTge* de La Rochelle, et de l'alliance en or
d'un des naufragés du-Saitit-Pitilibert, au
mots de juillet 1931. -
CIVILISATION
.e. - - - .- "":.' :
M
1
E mi. jais ienir ah
courant des p,..
grès d'Eugène, le
nègre symfathiquç
qtlC
le Docteur a re-
mené du fin "lId
de l'A. 0. F. et
plongé d'un seul
coup dans notre civilisatiou.
Il y a chez lui, comme chez beaucoup de
ses compatriotes, une très louable illtentiOllJ:
celle d'aPPreiidte à lire. Tous ceux qui ont
vécu là-bas notent le même fait. Eugène n'y
est pas allé par quatre chemins, et a pris
le premier pédagogue que la Providence lui
a envoyé : il a demandé des répétitions à
la cuisinière. Et ça va très, très bien. Déjà,
il lit les mots de deux lettres. Dam quel-
ques mois, il sera capable de lire: « illconsti.
lutionnellement » et les vocables de cette ell-
vergure. Amour du savoir, sans doute, Mais
aussi conviction profonde qu'une fois ren-
tré sur la terre natale, cela lui donnera, une
supériorité incontestable vis-à-vis de ses ca-
marades : « Je vois ce que c'est, lui a dé-
claré le Docteur. Tu as le désir d'être par-
mi les notables : tu as raison, et tu seras
aussi ficelle que les autres. »
Utile dulci. Eugène est allé au cirque.
Il a eu Une peur bleue (et noire) quand il
a Vif arriver des éléphants, des lions, des
panthères ̃>
Plusieurs fois il a tourné la tête vers
les portes de sortie. Pourtant, il est resté
par pudeur plus que par héroïsme. « Ti
comprends, a-t-il exPliqué, quand fi ren-
contres ces animaux dans la brousse, ti f.
le camp 1 b Mais* le lendemain il a eu sa
revanche sur les gens trop orgueilleux de
notre civilisation occidelltale. La cllisiltière
S?aoprêtait à écailler des soles qui frétil-
laient. sur la table où les attendait leur der-
nier supplice. Les secousses saccadées des
pauvres bêtes la faisait parfois sursauter de
fureur. Eugène s'est frotté les mains avec
une satisfaction évidente : CI Et ti as pas
peur de lion qui te mange et ti as peur de
sole que ti manges ! » Cette antithèse lui
a fait grand plaisir. C'est presque du Sé-
ucqucj et cela cache plus de vérités qu'on
ne croirait au premier abord.
« C'est curieux, m'écrit le Docteur, mais
III ne peux te faire une idée de la rapidité
avec laquelle il se dessale. » Il connaît ad-
mirablement le chemin des baÙrs-douclles;
dont il est un client accoutumé : « li sont
très propres, déclarc-t-il, et puis eau bien
chaude,. bien chaude., * Ce qui était plus
i"Ú)m",de L c'était de se renseigner sur les
asiles hospitaliers où il Pourrait, trôiivïfde
quoi apaiser la fièvre de ses nuits sans
sommeil. Jamais il n'eût osé demaftder
l'adresse au bon Docteur. Il fallait bicn
qu'il obtint le renseignement de la cuisinière.
Un beau jour, pendant qu'elle épluchait des
patates, il a pris son courage à deux mains,
t7 il s'est avancé vers elle, décidé, résolu :
« Ici oh il y a les femmes pantins ? D, a-t-il
interrogé :
Ou il a.vait mal entendu. ou il pronon-
çail mal ; à moins qu'il ait voulu se faire
comprendre avec des réserves : on peut tout
attendre d'Eugène s'il est déjà sur le chem-
mill du calembour.
Mario RoaafGft,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
) <–
RETOUR
»♦« M. Lucie «n Saint
Nous crovons savoir que M. Lucien Saint
Résident général de France au Maroc, séna-
teur de la Haute-Garonne, sera à Paris dans
les premiers jours du mois prochain.
N. MancerMI en taspecttoi
diiS le Sod-Tinislen
1'.
M. Manceron, Résident général, a quitte
Tunis hier se rendant dans le Sud-Tunisien.
Il rentrera à Tunis jeudi.
* (
Nos Artiste*
en Afrique du Nord
Après une série de représentations à Al-
ger, Mlle Parisys vient de rentrer à Paris.
Mlle Parisys s'est fait applaudir à Alger
dans l'Arpète et le Fruit vert} où son succès
a été si vif qu'elle dut rester une semaine de
plus pour donner seulement son tour de
chant. Tour de chant tout à fait original et
amusant que nous aurons incessamment l'oc-
casion d'entendre à Paris.
Jane Pierly, Madeleine Varley qui fut déjà
la vedette de l'Alhambra d'Alger, Celmas
et quelques autres bons chansonniers des
Noctambules et de l'Œuf d'Eléphant débu-
teront la semaine prochaine au Casino d'Al.
ger. -.
C'est René Devilliers, le sympathique di-
rccteur-cliansbhnier, qui a présidé à la cons-
titution de cette groupe homogène de chan-
sonniers de talent.
> (
Par ll cMStracdM
III tmei te GifcraHar
*»̃
Le colonel d'artillerie Génevois, auteur
du projet de tunnel sous le Détroit de Gibral-
tar, s'est rendu à Tanger pour poursuivre
ses études sur la construction de ce tunnel.
Un nouveau phare
Un nouveaii phare a été mis en service aù
Cap <*hirv près. d'Agadir, le 20 décembre
-,conTant.. -' -
Le<
au Conseil Sapérkiir des Ulsnies
L'élection de l'A. E. F.
Ises jééjiliatg^deUser.ond tour de l'élection
au Conseil supérieur des colores pour
l'A. E. F. qui a eu liçu le dimanche 18 dé-
cembre donnent l'élection de M. Lucien La-
moureux, député de l'Allier, ancien minis-
tre des Colonies, rapporteur général du Bud-
get, comme acquise.
Nous félicitons notre ami du brillant suc-
ces qu'il a obtenu et dont les chiffres défi-
nitifs ne seront connus que dans quelques
jours.
La plupart des résultats du deuxième tour
de scrutin pour l'élection du délégué de
l'A. E. F. au Conseil Supérieur des Colo-
nies, sont parvenus à Brazzaville, sauf ceux
de Fort-Rousset, dont le bureau compte 68
inscrits.
Les résultats font apparaître un nombre
de votants beaucoup plus élevé qu'au pre-
mier tour du 2 octobre. Sur 1.963 inscrits il
y a 974 votants. Sur 836 suffrages exprimés,
M. Lamoureux recueille 611 voix, M. Wic-
kers 175, M. Monmarson 43, des candidats
divers 7.
M. - Lamoureux est donc élu à une forte
majorité. Le premier 9 tour de scrutin lui
avait déjà donné un nombre de voix assez
sensible, si l'on tient compte qu'il n'avait
posé que tardivement sa candidature, et que,
n'ayant pas fait de campagne électorale, il
n'avait pu se faire connaître suffisamment
aux électeurs. L'importance de son succès,
réunissant les deux tiers des suffrages expri-
més, et laissant loin derrière lui ses concur-
rents, exprime le sentiment profond et véri-
table de la masse électorale se montrant
favorable à l'ancien ministre des Colonies et
au rapporteur général de la Commission des
Finances de la Chambre, et affirmant sa vo-
lonté de voir siéger au Conseil Supérieur
des Colonies cette personnalité marquante
bien qualifiée pour apporter à la Fédération
son précieux appui.
) (
L'inspection du général Braive
en A. E. F.
»+«
Notre correspondant d'Abeché nous in-
forme que le général Braive, commandant en
chef des troupes de l'Afrique Equatoriale
Française, poursuivant son voyage d'inspec-
tion dans le nord de l'A. E. F. est arrivé en
avion le il décembre, à Abeché, d'où il est
parti le surlendemain pour Goz-Beida. 11
était de retour le 18 décembre à Fada, d'où
il est reparti quelques jours après pour
Faya, dans le Borkou.
"- ; ; f
L'outillage du port
militaire de Dakar
i
Lancement à Rochefort d'un mouilleur
de mines
L'arsenal de Rochefort-sur-Mer vient de
lancer un mouilleur de mines, destiné au
port militaire de Dakar. Les opérations de
lancement ont eu lieu sans cérémonie, en
présence de l'ingénieur en chef Massenet.
Le nouveau navire mesure 48 mètres de
longueur, 8 m. 50 de largeur, et son tirant
d'eau, à l'arrière, est de 3 m. 50. Son expo-
sant de charge sera de 408.000 kilos et la
puissante de sa machine de 500 CV environ.
: ) (
M. Léon Cayla en inspection
Le Gouverneur général Cayla vient d'ef-
fectuer dans la région de Fianarantsoa une
tournée de quelques jours au cours de la-
quelle il a pu régler sur place, avec les
assemblées municipales et consulaires, diver-
ses questions concernant la production lo-
cale, le développement du réseau routier et
les travaux d'édilité.
A Fianarantsoa, où un terrain d'atterris-
sage avait été rapidement aménagé à 4 km.
de la ville, les trois avions militaires de
l'escadrille d'Ivato qui transportaient le
Gouverneur Général et ses collaborateurs
ont reçu un accueil enthousiaste de la popu-
lation. La coquette ville où résida le colonel
Lyautey (alors commandant des Territoires
du Sud) et qui garde fidèlement le souvenir
de son premier animateur, est aujourd'hui
en plein développement. Sans attendre
l'achèvement de la voie ferrée de 162 km.
qui dans deux ans la reliera_ au port de Ma-
nakara, Fianarantsoa prépare l'extension de
ses nouveaux quartiers et leur alimentation
abondante en eau de source. L'établissement
du plan coté de la ville et des nouvelles ca-
nalisations projetées va être poursuivi acti-
vement avec la collaboration des services
techniques de la colonie.
A Mananjary, où le Gouverneur Général
s'est ensuite rendu par la route extrêmement
pittoresque qui s'accroche aux falaises de la
côte Est, le plan de campagne des travaux
d'intérêt régional a été utilement précisé.
Ainsi Mananjary, qui est devenu aujourd'hui
le plus grand centre de production du café
de Madagascar, disposera bientôt, conformé-
ment au voeu dès planteurs européens et in-
digènes, d'un ensemblè de voies facilement
praticables pendant toute la durée de la cam-
pagne d'exportation.
Après avoir regagné les Hauts-Plateaux, le
Gouverneur Général s'est rendu par la voie
aérienne à Ambositra, où l'arrivée dos avions
sur., le- champ de coursés avait attiré une
foule considérable venue de la ville et des
'environs. Là comme ailleurs, M. Cayla s'est
longuement entretenu avec les représentants
de la population.
Avant de rejoindre Tananarive le Gou-
verneur' Général a fait un court séjour à
Antsirabé, où il a examiné avec la Munici-
palité- les diverses mesures intéressant l'in-
dustrie hôtelière et lès "trAnport qui doi-
vent permettre au Vichy malgache de deve-
nir la grande station de l'Océan Indien.
Les offres étrangères
Nous avons signalé l'offre faite récemment
par une Compagnie de navigation anglaise
d'établir entre Madagascar et les colonies
sud-africaines un service régulier mensuel.
Cette proposition répondait au désir du
Gouvernement et des colons de notre grande
possession de la mer des Indes, de réaliser
principalement avec le Cap un courant com-
mercial suivi dont on peut attendre d'ex-
cellents résultats, surtout en ce moment où
l'acquisition de nouveaux débouchés est ce
que les pays producteurs recherchent le plus.
La Compagnie en question mettait comme
seule condition à son initiative l'engagement
par Madagascar d'acheter annuellement à la
Société minière dont elle est une filiale,
6.000 tonnes de charbon, à un prix d'ailleurs
très raisonnable. Cette offre a retenu l'atten-
tion de M. Léon Cayla.
Nous apprenons maintenant qu'un service
régulier de navigation doit être inauguré
prochainement entre Le Cap et Lagos. Il
comportera un voyage tous les deux mois
dans chaque sens. On prévoit que, dès le
premier, les exploitants forestiers du Gabon
pourront expédier 1.000 tonnes d'Okoumé,
par cette voie anglaise.
D'autre part, des navires hollandais, car-
gos ou mixtes, fréquentent de plus en plus
les ports de nos colonies de l'Ouest africain.
Leurs conditions de prêt sont tout spéciale-
ment avantageuses et, pour les passagers,
leur aménagement est parfait. Notre confrère
le Trait d'Union} signale que ces bateaux ne
mettent que 14 jours pour effectuer le voyage
de Bassam au Havre-et qu'en Jes utilisant,
de préférence aux vapeurs français, un mé-
nage de colons peut réaliser la substantielle
économie de 6.000 francs.
Soit donc qu'il s'agisse des relations de
nos colonies avec la France, ou de leur tra-
fic avec les pays voisins, c'est de l'étranger
que viennent la plupart des initiatives.
Achetons français ! Disons-nous.
Evidemment, mais pourquoi faut-il que les
prix français éloignent la clientèle au lieu
de l'attirer. Et peut-on réputer manque de
patriotisme le fait du forestier gabonais
profitant de l'aubaine d'un navire anglais
pour exporter ses bois ou du petit colon im-
pécunieux de la Côte d'Ivoire qui se fait ra-
patrier à bien moindres frais par un bateau
hollandais.
11 n'est que temps que les exigences de
notre commerce se mettent au niveau plus
modeste de nos concurrents rivaux.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Au Conseil d'itat
Projets de décrets
Cette haute juridiction a adopté:
io Un projet de décret relevant les taxes
maxima de location des terre-pleins du port
de Bône concédés à la. Chambre de commerce
de cette ville;
2° Un projet de décret étendant à la Tu-
nisie les dispositions du décret du 27 juillet
1931, modifiant le décret du 14 juin 1813,
portant règlement sur l'organisation et le
service des huissiers.
Fonctionnaires tunisiens
Le Conseil d'Etat a rejeté comme por-
tée devant une juridiction incompétente
la requête que M. Jallu, maître de port h
Tunis, avait présentée aux fins d'annulation
d'un décret beylical, en date du ior août
1929, étendant les modifications de traite-
ments du personnel de l'administration des
Travaux publics de la Métropole aux caté-
gories de fonctionnaires tunisiens assimilés.
Commune de Khenchela (Constantine).
Attribution de propriétés
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
le nommé Aboud-Ali-ben Aboud et autres,
demeurant au douar de Mahmal, commune
de Khenchela (province de Constantine)
avait présentée à l'effet d'obtenir l'annula-
tion d'un arrêté du Gouverneur Général de
l'Algérie, en date du 30 mars 1928, portant
attribution de propriété de diverses parcelles
de terrain sises au douar Mahmcl.
Requête d'un fonctionnaire des Résidences
du Tonkin
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Lc-Pho-Van, secrétaire de Résidence du
Tonkin, demeurant à Hanoi, 4, rue Lamo-
lot, aux fins d'annulation - pour exec-s de
pouvoir d'un arrêté par lequel le Gouver-
neur Général de l'Indochine l'a admis à
faire valoir ses droits à une pension propor-
tionnelle de retraite.
Attendu qu'il résulte de l'instruction que
la mise à la retraite de M. Le-Pho-Van a été
prononcée après l'accomplissement régulier
des formalités prévues par l'art. 6 de l'arrêté
du Gouverneur Général en date du 29 dé-
cembre 191 3.
Annulation d'un arrêté du Gouverneur
Général de l'Indochine
A la requête de M. Ackein, notaire à Ha-
nOI, le Conseil d'Etat a annulé un arrêté du
Gouverneur Général de l'Indochine, nom-
mant. le requérant notaire à Hanoï en rem-
placement. de M. de Kératvy, décédé.
.Attendu que l'art. 205 du décret du 16
février 1921 n'a conféré au Gouverneur Gé-
néral de l'Indochine pour l'organisation du
notariat que des attributions limitées. qu'il
est ainsi sorti des pouvoirs qui lui étaient
reconnus par les dispositions en vigueur.
CINÉMA COLONIAL
".1
, Les « Croix de Bois » présentées
en Indochine
Quelque cinq cents élèves des Ecoles Saï-
gonnaisesont vu avec l'autorisation des
parents et de M. Taboulet, le film : 1rs Croiv
de /lois.
La Crise
et FAfnque française duNord
Par P. LAFFITTE.
L'universelle crise ne pouvait épargner nos
trois grands gouvernements de l'Afrique du
Nord.
Comme tous les pays du monde, ils ont
payé leur tribut. Chacun d'eux est même inti-
mement persuadé qu'il a été particulièrefrietit
éprouvé. C'est, du reste, une opinion oui se
retrouve à peu près chez toutes les collecti-
vités organisées. Il n'en est guère qui ne veuille
être considérée comme battant le record de
l'infortune.
Certes, nos territoires du littoral méditer-
ranéen, qui sont avant tout producteurs de
céréales, de vin et d'huile, ont ressenti dure-
ment la mévente de ces trois produits dont les
prix ont baissé dans des proportions très sen-
ibles.. Les céréalistes sont particulièrement à
plaigdte, car en augmentant leurs ensemence-
ments de bM, ils ont obéi à des suggestions
officielles, à des appels chaleureux. Ces viti-
culteurs, notamment, ne sauraient invoquer pa-
reille excuse, puisqu'ils sairnit que chaque
année ramène une opposition violente des vi-
gnerons du Midi contre la libre admission des
vins d'Algérie et une menace de contingente-
ment plus rigoureuse pour l'entrée de la récolte
tunisienne. -
Du reste, toutes les autres productions ont
participé à fa moina-value : le bétail s'est ef..
fondré sur les marchés de la métropole aussi
bien que sur ceux des régions voisioes. Les
lièges ne trouvent plus preneur. Les fruits,
les primeurs s'expédient sans aucun bénéfice
sinon avec perte. Les richesses minérales qui,
surtout en Tunisie, fournissaient une compen-
sation aux défaillances de l'agriculture, sont
elles-mêmes dépréciées : de nombreuses mines
ont cessé leur exploitation : celles qui n'ont
pas renoncé à toute activité travailqent au ra-
lenti.
En Tunisie
Il n'est donc pas surprenant que des récri -
minations se fassent enteudre d'un bout à l'au-
tre de notre Afrique française du Nord. Dans
ce concert de doléances, c'est la plus petite
qui crie le plus fort : tandis qu'en Algérie, au
Maroc, colons, commerçants cherchent, en
accord avec les gouvernements locaux, à trou-
ver en eux-mêmes sinon des remècles, au moins
des palliatifs ; la Tunisie pousse des clameurs
désespérées et se dépense en appelé de dé-
tresse.
Et cependant, c' est à la Tunisie surtout
qu'il faudrait conseiller de faire en présence
de la crise un sérieux examen de conscience.
La crise i La crise ! C'est -bientôt dit ; mais
il y a crise et crise. 11 y a la crise mondiale
qui atteint tout le mon de et tous les pays, et
il1 y a la crise particulière qui sévit sur cer-
tains points et dans certains gouvernements,
par suite de circonstances spéciales.
La Tunisie, pour son malheur, subit 1 une
et l'autre. Il n'est donc pas surprenant que
sa situation soit pénible. Mais elle serait arri-
vée, par les seuls effets de sa crise indivi-
duel le, à l'obligation de prendre des mesures
énergiques de rénovation.
En réalité, la Tunisie est écrasée par l' ar-
mature administrative beaucoup trop Iburde
pour ses forces qui lui a été confectionnée par
étœes :
ét La Tunisie, tout petit pays, de ressomww
moyennes, est obligée de faire les frais d'une
organisation qui suffirait à la gestion d un
grand Etat.
Des ambitions particulières ont échafaudé
en face l'une de l'autre deux administrations
complètes.
Une douzaine de grandis services dont les
chefs - se donnent des allures et des émolu-
ments de ministres, et croient augmenter leur
propre importance en s'entourant d'états-ma-
jors pléthoriques, constituent un protectorat
hydrocéphale extrêmement coûteux. Plus de la
moitié du budget doit être consacrée au person-
ne l1 de ces départemeuts. Que reste-t-il pour
l'outillage économique, pour les travaux d'uti-
lité publique, pour le développement normal
de 1 ensemble du territoire ?
L'agriculture se lamente sur le mode majeur.
Voire ! Certes, l'œuvre agricole de l'Admi-
nistration laisse beaucoup à dire. La coloni-
sation officielle a dépensé des millions pour
des résultats très discutables.
- - - 1
Les services responsables ont cherché leur
triomphe dans les statistiques qui étalaient
chaque année un nombre impressionnant d' agri-
culteurs installés par leurs soins. Mais instars
où? installés comment?
Trop souvent dans des terres infertiles et
sans eau, sans voies de communication. A
côté de leurs tableaux d'installation, ils se
gardaient bien de fournir un état des récrimi-
nations, des abandons, des désespoirs.
De leur côté, certains agriculteurs n' ont pas
apporté à leur lutte contre l'a terre toute 1 ar-
deur, toute la compétence qui auraient été les
meilleurs facteurs de leur succès.
Beaucoup se sont livrés à des dépenses exa-
gérées de premier établissement, cédant à
l'orgueil de posséder un matériel agricole plus
important que celui de leurs voisins.
En batteuses, en tracteurs, en gros engins,
l'association solidaire aurait dû être leur loi
tutélaire. Ils se sont laissé aller à vn indivi-
dualisme outrancier. Cependamt, FEtat n'a
pas cessé de mettre de l'argent, beaucoup d'ar-
gent à la disposition des agriculteurs.
Ils en réclament encore. Du moins, y au-
rait-il lieu pour l'administration de contrôler
minutieusement femptoi des fonds délivrés aux
colons, car on assure que tous ceux qui pré-
cédemment ont bénéficié de semblables lar-
gesses n'ont pas consacré les sommes pour les-
quelles ils ont émargé à une destination sus-
ceptible de justifier cette mesure.
Et puis, si les agriculteurs veulent profiter
des institutions de crédit, il ne faut pas qu'ils
perdent de vue cette vérité que le langage
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