Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1932 01 décembre 1932
Description : 1932/12/01 (A32,N126). 1932/12/01 (A32,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805426
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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"RENTEDEUXIEME -ANNEE. - o MB. LE NUMaitU 1 40 CENTIMES 0 JEUDI soin 1" DECEMBRE 1932.
rtKMU JMOTIOIÉ».
JtêdactioH & A'iministr§Uin s
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Les Annales Coloniales
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Dirbctbur.Fonpatbu*» Maroél RU&DEL
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1.
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La Crise du Riz
-
--' cr. B L"8..f8, -..-
.,.- soni
bôprïjbs à dire, mais il faut) en ~3ès produc-
, ns. â clare, tnàis Il fa-uti en tout cas, un
certain courage J?Ou¿répondre à e!1iproduc-
teurs qui se plaignent : C'est un peu votre
fàutet après tout réfléchissez, et commencez
par vous accuser vous-mêmes : d'est justice.
Il y a des volumes-et des volumes sur la
crise du riz en Indochine. Question grave
entre toutes^ Nous n'apprendrons à personne
que toute la prospérité de l'Indochine dé-
pend de ce seul produits d'exportation. Les
inquiétudes sont donc très grandes. On cons-
tate le mal, on en cherche les causes.
Abus de la fiscalité, déclarent ceux-ci:
Evidemment. Le 'fisc, à toutes les époques,
, à été le pelé d'où vient tout le mal. Il faut
reconnaître d'ailleurs qu'il a quelque peu
̃, mérité cette réputation. Système monétaire
déplorabte, reprennent ceux-là; les rizicul-
feurs -rappellent que, dans les pays voisins
de l'Indochine, elle-même a été dans une
période de prospérité jusqu'en 1930, sous le
régime de la piastre argent, que l'adoption,
du régime de l'étalon-or a tant gâté, que la
monnaie est la cause de la crise et que le
retour à l'étalon-argent entraînerait ipso
facto la revalorisatiojidu ris.
Oui, répond un censeur courageux et
sévère, mais .vous ne revaloriserez le riz que
si vous restituez l'homogénéité de ce produit
d'exportation ; ne livrez aux cottrtiers que
des variétés de paddy aussi homogènes que
possible, ne laisser plus mouiller le paddy
en cours de route, ne noyez pas de beaux
lots dans des lots de qualité inférieure avec
l'idée de faire des moyennes, maintenez la
renommée des riz de Saigon en vous abste-
nant de mélanger des grains longs et des
gfafais ronds quî n'ont ni la même qualité
ni la même friabilité, bref : réorganisez tout
le marché intérieur pour exporter des riz
suivant des types ou « standards » commer-
ciaux déterminés et conformes aux besoins,
aux goûts, aux demandes des acheteurs.
- Et c'est un déplacement des responsabili-
; d'autres censeurs non moins
-. I' MIls voici d'autres censeurs non moins
courageux et non moins sévères :
** Qu il y flflt crise, d'accord ; mais avant
tout il ne faut pas alarmer l'opinion en exa-
gérant l'importance : le quintal ae paddy,
vendu à Siigon 3$30, revient à 1 .$75 pour
une famille qui vit sur la rizière et l'exploite;
il y a encore de la marge. Et surtout voyons
les véritables causes, qui ne sont dues ni aux
exigences de la fiscalité ni aux imperfections
d'un régime monétaire, mais bien aux erreurs
des exploitants.
Pendant six années consécutives, les ré-
coltes ont procuré de gros bénéfices ; les pro-
ducteurs ont payé leurs dettes antérieures,
et ils ont bien fait ; mais ils ont cru que les
années de vaches grasses allaient continuer,
et ils ont mal calculé ; ils ont développé
leurs exploitations, en vue de cette hausse, et
ils ont eu tort.
Bien plus, ils ont contracté des engage-
ments, dans cette intention, non auprès des
banques et # sociétés françaises, mais auprès
d'usuriers indiens ou même annamites ; au
.début de 1931, effondrement des cours du
riz, comme d'ailleurs d'autres matières pre-
mières ; baisse du produit, baisse de la va-
leur du terrain, et les créanciers sont là plus
nue iamais : tout s'exnliaue.
•» » - - 1 1 •
« La classe possédante annamite est donc
victime de ses propres fautes. Mais tandis
qu'elle montre le plus grand désarroi, les
petits exploitants leur donnent l'exemple à
suivre en adaptant leur train d'existence à
la baisse des iprix. »
Sage leçon, qui suit une explication qui ne
sera probablement. pas du goût de tout le
monde. Mais quoi ? Il vaut infiniment mieux
voir la. vérité en face : les « fautes » de la
classe possédante annamite sont très excusa-
bles ; beaucoup de producteurs, dans la mé-
tropole même, n'auraient pas raisonné autre-
ment ; l'essentiel.est d'abord de voir qu'on
s'est trompé (et si l'on veut, de se promettre
de ne pas recommencer jusqu'a la prochaine),
ptii* de travailler à réparer les dommages ;
la seule chose diabolique, c'efct de persévé-
rer.
Mario Jfouatait,
Sénateur cil Vllérauli,
Ancien ministre.
lessotes MdecMiolses
';,.: .: ,« .,. '.-.
Tous ceux qui ont fréquenté l'Exposition
Coloniale de Vincennes n'ont certes pas ou-
blié lé4 beaux tissus de soie envoyés par
notre grande possession d'Extrême-Orient,
Plus d'un a dû sans doute se figurer qu'une
industrie arrivée à une pareille perfection
devait beaucoup produire. Il n'en est cepen-
dant pas ainsi. La majeure partie des soies
de l'Indochine restent dans le pays.
La production locale de la soie n'atteint
pas trois Mille quintaux, sur lesquels la Mé-
tropole ne reçoit oue 700 quintaux de Soie
grèges -
La raison qp est que les éleveurs sont le
plus souvent de pauvres hères cantonnés
dans un métier qu'ils font parce qu'ils n'en
ont pas d'autre, et auquel nous n'avons pas
pti OU eu les mieux intéresser.
Et puis la soie artificielle est devenue une
bien dangereuse concurrente. D'où l'indiffé-
rèncé des indigènes qu'ils soient indochinois
ou malgaches.
Car à Madagascar aussi l'on ne rencontre
plus guère les admirables tissus fabriqués
autrefois et qui étaient jugés seuls dignes de
servir de linceuls aux rois.
; ; (
Dépêches de l'Indochine
»♦«
En congé
On signale le départ .Su,' te Géné.ral-
Metzinger de Maitre Gallois Montbvun,
bdtonnier de Vordre des avocats de Cochin-
chine ; qui rentre en congé en France.
Du riz pour France
Le Yalou est parti de Saigon le 26 no-
vembre avec : riz blanc 780 tonnes brisures
890 tonnes pour Strasbourg.
Riz blanc 880 tonnes pour Or an.
Riz blanc 1.82a, tonnes, paddy ri) tonnes,
brisures 150 tonnes, farines 100 tonnes,
pour Le Havre.
p "Riz blanc 100 tonnes, .brisures 502 ton-
nes, pour Dunkerque.
Le Général-Metzinger est parti de Saigon
le 28 novembre avec : riz blanc 1.050 ton-
nes, brisures 575 tonnes, farines 125 ton-
nes pour Afarselile.
) ..- (
Au Comité d'Études
du Pacifique
sec
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
préside aujourd'hui, 2, rue de Montpensier
(Palais-Royat), la séance du Comité d'Etudes
des Problèmes du Pacifique.
)' .- < ,
A l'Académie de Médecine
«
Eloge funèbre
Au début de la séance, M. Ravaut pro-
nonée un éloquent éloge funèbre du profes-
seur Chauffard.
La vaccination antivariolique en 1931
M. L. Camus présente un rapport général
sur les vaccinations et les revaccinations
antivarioliques pratiquées en France, en Al-
gérie et dans les pays de protectorat pendant
l'année 1931, aux colonies pendant l'année
1930. En ce qui concerne la France et l'Al-
gérie, le nombre des primo-vaccinations est
supérieur de plus de 20.000 à celui de l'an-
1 née précédente. Les revaccinations sont éga-
lement plus nombreuses dans presque tous
les départements. Sept cas de variole ont été
signalés. Au Maroc, 727 cas de variole, dont
22 parmi les Européens ; l'épidémie a cédé
à une intensification des vaccinations. En
Tunisie, 19 cas seulement et plus de 600.000
vaccinations.
Notre action au Maroc
̃ n ..«Ï
Engagement avec un djich
Dans la région du Bani un djich Ait Hao
mou a enleva, darta-4a-soirée du 27 novem
bre, des bergers et des troupeaux à des frac*
tions soumises, campées au sud d'Igherm.
Poursuivis par les partisans locaux et les
forces supplétives du secteur, les pillards se
sont enfuis vers le sud après avoir subi des
pertes et abandonné leur butin.
Un sous-officier a été tué, deux sous-offi-
ciers et un caporal ont été blessés, plusieurs
goumiers ont été tués ou blessés.
) -.- (
Nos Artistes
en Afrique du Nord
i4»
Mme Aimée Mortimer, de l'Opéra, quit-
tera Paris dans quelques jours pour entre-
prendre une importante tournée en Afrique
du Nord, où elle chantera dans les princi-
pales villes, notamment à Tunis, à Oran et
à Alger, l'operette qu'elle a créée à Paris :
le Scarabée bien.
) ..- (
Au conseil de gouvernement
de l'A. L F.
»4«
Le Conseil de Gouvernement de l'Afrique
Equatoriale française, qui a eu lieu ces
jours derniers à Brazzaville, a tenu neuf
longues séances.
Sa tâche principale a consisté à arrêter
pour le prochain exercice, les budgets des
différentes colonies de la Fédération. L'éta-
blissement de ses budgets détermine par te
fait même la politique et le programme de
travail qui seront suivis.
Les dépenses seront comprimées dans toute
la mesure compatible "avec le fonctionnement
normal, des services. Une réduction globale
de 4 est prévue sur le chapitre du budget
'Se rapportant au personnel, afin de permet-
tre de tenir compte des projets qui sont sou-
mis actuêllement à la Chambre française. A
part cette réserve et une révision des indem-
nités de déplacement, les avantages accor-
dés au personnel ne seront pas modifiés.
Quant au chapitre des recettes, les bud-
gets seront équilibrés sans recourir à de
nouveaux impôts, les charges actuelles des
contribuables ne pouvant plus être aggra-
vées.
Le Conseil avait été saisi de propositions
tendant à relever les taxes pesant actuelle-
ment sur l'industrie forestière au Gabon,
mais il les a repoussées et a seulement admis
l'unification, à 40 francs par arbre, de la
taxe d'abattage.
Il est à noter particulièrement que les cré-
dits inscrits au: budget annexe, qui sera ali-
menté par l'emprunt comportent l'achève.
ment du chemin de fer Congo-Océan pen-
dant le courant de l'année prochaine.
I
riCMVCRMBt te M MM
« cane Dakar-Comakty
m
M. @ Queuille, ministre des P.T.T., a pres-
crit l'établissement d'un nouveau câble sous-
marin télégraphique entre Dakar et Cona-
kry. La pose de ce câble vient d'être ache-
vée.
La nouvelle communication ainsiw institue
améliorera les transmissions télégraphiques
avec nos colonies de l'Ouest-Africain,
Une ère de grands travaux
- M" : ., ;,
au Maroc ', - :,-'
- :,. '-', , .#-.' ;, :.' ;. )' <. - !:
E Maroc est actuel-
lement en train de
réaliser la pre-
mière tranche '4*
l'enlprtjllt qu'il a
l té autorisé à con-
tracter par le. Par-
lement..
On sait que cette
autorisai/ole fut un
des derniers actes
accomplis, au mois de mars dernier, par la
Chambre dont le mandat expirait, et « que
le Sénat l'approuva juste à Umfs pour que
le Maroc ne se trouvât pas forclos, double
résultat dû à la sollicitude vigilante et active
de M. le Résident Générât' Lucien Saint.
Cet emprunt se chiffre au total par 1.535
millions qui seront divisés en deux tranchesf
la première dont il s'agit en ce moment--
étant de 975 millions qui répartiront leur
manne stimulante entre toutes les formes de
Vactivité administrative et sociale.
.Celles-ci, du reste, n'ont jamais cotjttfi le
chômage, puisque l'un des témoigllages- les
plus significatifs de la confiance que mérite
le Alaroc est qu'il a pu effectuer un milliard
sept ce ni*, mille, f rancs de travaux Mir sçz
propres ressources fiscales, et que, en dépit
de la crise aux attcifrtes de laquelle il
n'échappe pas, son budget de 1932 a pu se
présenter en équilibre sans la moindre taxe
nouvelle, malgré son chiffre imposant de
1 milliard 368 millions.
Dans ces conditions, on ne potwait vrai-
ment pas lui refuser le droit de demander
à un avenir oui s'annonce si bien, une con-
tribution légitime aux dépenses d'un outil-
lage dont il sera lui-même le grand béné-
ficiaire.
Un des chapitres les plus importants de
l'emprunt est celui qui concerne les travaux
hydrauliques. Il comporte diverses entre-,
prises d'adduction d eau dans plusieurs
villes, des œuvres de défense contre les
inondations et surtout de grands barrages f
qui mettront au service de la culture d*énor-
mes quantités d'eau. Les principaux seront
édifies sur l'oued Beth, l'oued Nefis, l'oued
Bia et la MOtJUya.
Ainsi, le Maroc, qui a déjà su construirej
sur ses cours d'eau plusieurs barrages, grâce s
auxquels de vastes régions ont pu être irri-i
guées, pratique de plus-, en plus cette poli-
tique hydraulique que la Tunisie s'est mon-
trie si longtemps rebelle dans la réalisation de laquelle, lorsqu'elle
a voulu en essayer, elle a si lamentab*w.m
échoué avec la malheureuse tentative de
l'Oued el Kébir.
- - - -
Les ports du Maroc sont appelés à rece-
voir sur les fonds d'emprunt de grosses allo.
cations : Casablanca, 195 millions ; Kenitra,
maintenant appelé Port-Lyautey, 140 mil-
lions ; Rabat, 1 o millions ; Mazagan et
Mogador, 8 millions ; Agadir, 11 millions.
Quant au port de Sali c'est, l'Office Chéri-
fiell des Phosphates qui assume la charge
de son aménagement évaluée à 70 millions,
attribution naturelle, car ce port sera spécia-
lement affecté à la sortie des minerais.
Un emprunt spécial réservé aux lignes fer-
rées permettra d'achever la ligne d'Ottdjda
li Fez déjà livrée à l'exploitation jusqu'à
Gucrcif, et ainsi sera terminée la grande
transversale nord-africaine qui étendra son
long ruball du sud marocain au sud tuni-
sien.
Les chemins de fer participeront aussi à
l'-emprtmt général qui fournira 98 millions
à la ligne d'Oudlda à Bou-Aria. En outre,
il subviendra aux frais nécessaires à l'élec-
trification totale des lignes du réseau maro-
cain.
Au programme que nous venons d'esquis-
ser devraient, encore s'ajouter divers para-
graphes concernant. VInstruction publique,
les Postes-Télé graphes-Téléphones, le Ser-
vice de. Santé et Hygiène publique, les Fo-
rlts, les Bâtiments administratifs, l'aména-
gement des lots de colonisation. Sans etftrer
dans des précisions plus minutieuses, il nous
suffit d'émmzércr ces rubriques pour justi-
fier notre assertion que-s'ouvre pour le Ma-
roc une ère de grands travaux qui assureront
pendant plusieurs almées à ce magnifique
pays une activité laborieuse dit meilleur
aloi.
Lorsque ces projets seront exécutés, d'au-
tres s'avéreront utiles à l'essor général, mais
déjà toutes les forces latentes, foutes les
richesses en puissance dans le vaste sol du
Maghreb, affirmeront leur puissance et lui
permettront de pousser toujours plus avant
dans la voie pleine de promesses où il pro-
gresse d'un pas de plus en plus assuré.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président. do la Commission
des Douanes.
: j
Les élections
al Conseil Supérieur des Colonies
En vue du scrutin de ballottage du 18 dé-
cembre en A.E.F., M. Rebstock s'est désisté
en faveur de M. Wickers et M. Monmarson
en faveur de M. Lucien Lamoureux. M. Har-
quet vient également de se désister en ta-
veur de M. Lamoureux.
Au premier tour, les voix s'étaient ainsi
réparties : MM. Wickers : 271 voix; Lamou-
reux, 183; Monmarson, 83 : Rebstock, 5 t ;
Manière, 39; Harquet, 30; Béraud, 22; Bau-
det, 21.
A noter qu'il n'y avait eu que 725 votants
pour près de 1.000 abstentionnistes.
Dans lés Cenwfssltiis
«♦»
J* AA CHAMBÊtB
COMMISSION DE L'ALGBRÏE
DES COLONŒS ET PROTECTORATS
Désignation d'un rapporteur
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Protectorats se réunit aujourd'hui jeudi
1er décembre à 15 heures, local du SU bureau.
Ordre du jour : - *
1° Désignation d'un rapporteur pour
avis du projet de loi n° 597 ayant pour objet
d'approuver deux avenants aux conventions
du 21 mars 1932 entre l'Etat d'une part, le
Crédit Foncier de France et le Crédit Na-
tional d'autre part, en vue de faciliter la
réparation des dommages causés à la colonie
de La Réunion par les cyclones de 1931 et
1932 ;
< 2° Examen des demandes des délégués tu-
nisiens ;
30 AlTâîres âiverses.
FINANCES
Outillage national
La Commission des Finances présidée par
M. Malvy, a poursuivi hier l'examen du pro-
jet d'outillage national.
Après avoir entendu M. Léon Meyer, mi-
nistre de la Marine marchande, elle a adopté
un crédit de 5 millions pour l'aménagement
d'un bateau destiné au transport des bana-
nes des Antilles et 8 millions pour la cons-
truction d'un remorqueur de sauvetage.
MARINE MARCHANDE
La convention internationale maritime
La Commission de la Marinfe marchande
a adopté des rapports favorables à l'adoption
de la Convention Internationale sur la res-
ponsabilité du propriétaire du navire et de
la Convention Internationale pour l'unifica-
tion de Certaines règles relatives aux privi-
lèges et hypothèques maritimes.
TRAVAUX PUBLICS
L'outillage de nos ports maritimes
A la Commission des Travaux publics
M. Malet a fait un compte rendu de la dis-
cussion du projet autorisant la réalisation au
cours des années 1933 et 1934 de travaux
pour l'outillage national. Elle a notamment
retenu ses observations sur le crédit du cha-
pitre 13 relatif à l'extension, l'amélioration
et la restauration des ouvrages des ports ma-
ritimes, pour lequel la Commission 3es Fi-
nances propose un abattement de. 20 ok. et
elle a demandé à son président et à son rap-
porteur d'intervenir pour que soit appliqué à
ce crédit la réduction de to qui est pro-
posée pour tous les autres chapitres.
COMMISSION DM DOUANES
Nomination de rapporteurs
';'M..Le Mife- a été nommé-mardi rapporteur
du projet de loi tendant à ratifier le décret'
du 30 juin 1932, portant approbation de la
délibération de la commission permanente
du Conseil de gouvernement de l'Indochine,
relative à une modification à apporter à la
position nO 437 du tarif concernant les filets
pour la manutention des colis ou autres usa-
ges, le décret du 23 juin 1932 rejetant la dé-
ibération de la Commission coloniale du
Conseil général de la Martinique en date du
14 janvier 1932, demandant 1 inscription au
tarif spécial de la colonie des chaussures de
toutes sortes, en maintenant sur ces articles
les droits antérieurs à l'application de la loi
du 28 novembre 1932;
Le décret du 30 juin 1932 portant appro-
bation d'une délibération en date du 17 no-
vembre 1931 par laquelle le Conseil général
de la Martinique a demandé le maintien sur
l'essence de citronnelle, des droits antériurs
à ceux établis par le décret du 5 octobre
1931 j
Le décret du 23 juin 1932 portant appro-
bation du Conseil général de la Nouvelle-
Calédonie en date du 4 décembre 1931 ten-
dant à prohiber sous la dénomination de vins
l'importation dans cette colonie des boissons
fabriquées avec des raisins secs, figues, dat-
tes et produits analogues.
0
AU IsjënÀT
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'attribution des rapports budgétaires
Après avoir formé son bureau, la Com-
mission des Finances a procédé à l'attribu-
tion des rapports budgétaires, qui ont été
ainsi répartis :
Finances, M. Marcel Régnier; Affaires
étrangères, M. Henry Bérenger ; Guerre,
M. Gallet; Marine, M. Farjon; Air, général
Hirschauer; Travaux publics, M. Milan;
Colonies, M. Léon Perrier ; Marine ma.
chande, M. Charabot ; Algérie, M. Hayaux.
Frcjets financiers
La Commission des Finances a adopté, sur
le rapport de M. Henri Roy, les trois projets
financiers que la Chambre avait votés t
l G régularisation de crédits ouverts par dé-
crets sur l'exercice 1932; 20-report de crédits
de l'exercice 1931 - 1932 à Vexercice 1932 ;
30 ouverture et annulation de crédits sur
l'exercice 1931-1932.
Le rapporteur général a conclu à l'adop-
tion des deux premiers tels que les avait vo-
tés la Chambre.
Dans le collectif de novembre, la Commis-
sion des Finances a modifié l'opération pro-
posée par le Gouvernement pour traduire
dans la comptabilité budgétaire en ce qui
concenufTe budget des P. T. T., la partici-
pation de cette administration dans les ins-
tallations de radiotéléphonie en Algérie.
) -M*mb <
Au CMMeMd ÉtM
A Rabat : rejet de la requête d'un commis-
saire de police stagiaire
Dans un arrêt rendu, le Conseil d'Etat a
déclaré non recevable la requête que M. Rif-
faux, demeurant à Rabat, avait présentée à
l'effet d'obtenir l'annulation d'une décision
du secrétaire général du Protectorat du Ma-
roc, le rayant du cadre des fonctionnaires
chérifiens et lui retirant son emploi de com-
missaire de police stagiaire. *
L'âme annamite
et la culture française
-
Je venais de lire l'article de M. Jean
Montigny dans la République et j'étais resté
tout rêveur devant la gravité du problème
qu'il venait de poser, d'une plume cursive,
à la conscience des coloniaux, quand je vis
entrer mon ami N'Guyen.
Je lui présentai l'article. Il le parcourut
avec l'indifférence particulière aux races
orientales. Mais quand il l'eut achevé je vis
une ombre errer sur son visage.
« - J'habite la France, me dit-il, depuis
plus de treize ans. J'avais onze ans lorsque
j'y suis venu. J'ai fait mon baccalauréat au
Lycée Henri IV et mon Droit à la Faculté
de Paris, comme vous le savez. Pour n'avoir
pas eu un précepteur français penché sur mon
berceau, comme l'empereur Bao-Dai que
vous avez envoyé en Orient représenter l'es-
prit français, je puis avoir la prétention
d'avoir été formé aux disciplines françaises
tout comme mon illustre compatriote.
« Mon père qui était un mandarin, fort
versé dans les lettres françaises, m'a appris
à aimer la France. Mais il ne m'a rien laissé
ignorer de notre civilisation ni de notre cul-
ture orientales. Je suis exactement dans la
même situation que beaucoup de mes compa-
triotes qui ont eu là faveur de bénéficier de
l'enseignement secondaire français.
« Je ne vous dirai pas laquelle de ces deux
cultures m'a le. plus innuencé.
C'est là que je vous attendais.
Il lefa les bras au ciel comme un homme
désespéré.
Vous me mettez à la torture. C'est une
question que je me suis posée cent fois et
que je ne suis pas arrivé à résoudre. L'âme
indochinoise est d'une telle complexité que
malgré toute notre bonne volonté et la vôtre,
je doute que vous puissiez la déchiffrer.
- Vous voulez dire que nous perdons no-
tre temps en Indochine et qu'au lieu d'y ou-
vrir des écoles et des Facultés, nous ferions
mieux de laisser vos compatriotes à leurs tra-
ditions et en même temps à cette ignorance
que leurs chefs, jadis, exploitaient si large-
ment.
- Comme Indochinois, je répondrais oui ;
comme Français, car je suis naturalisé, je ré-
pondrai : non, car l'intérêt de la France est
de nationaliser l'indigène au moyen de la
culture française. Elle y peut parvenir dans
une large mesure. Sans abjurer absolument
son origine, un jeune Indochinois élevé à
l'école de la France, ne reste pas insensible
aux àspects les plus nobles ou les plus fé-
conds de la pensée occidentale ; il sait en
apprécier U valeur et en faire son profit. Le
éerveau d'un- Oriental obèÍt comme celui
d'un occidental aux lois générales de l'es-
prit. L'erreur de M. Montigny est de croire
qu'un Indochinoisf nourri des lettres françai-
ses, est plus dangereux pour la FKUMe qu un
Indochinois ignorant. C'est exactement com-
me s'il soutenait qu'un Français cultivé est
plus dangereux pour l'ordre social qu'un
Français ignorant.
- C'est à peu près ce qu'il dit, ma foi.
- C'est une thèse insoutenable. L'homme
cultivé a évidemment des exigences. Mais il
a mieux conscience que l'homme inculte de
ses devoirs envers la société. Nous autres In-
dochinois qui avons pu bénéficier des disci-
plines trançaises, nous portons ic poias ae
certaines inquiétudes qui nous viennent de la
comparaison des dogmes orientaux et occi-
dentaux. Je ne vous décrirai pas en détail les
conflits émouvants qui peuvent naftre de leur
opposition, du heurt de l'éducation et de la
persistance des souvenirs, du duel de la race
et du nouveau climat spirituel dont la vie
française nous a imprégnés.
L'influence de la tradition n'est pas plus
niable que celle de l'éducation. Mais j'ai
l'impression de ressembler davantage à un
jeune Français de mon âge qu'à un coolie de
nos rizières. Je vous demande à quoi peut
bien servir la culture générale si elle ne crée
pas une communauté de vues entre intellec-
tuels de nationalités ou de races différentes.
C'est, à mon sens, le seul moyen de rappre.
chement entre les peuples.
Ainsi, vous êtes d'avis que l'instruction
doit être répandue sur une plus vaste échelle
dans nos colonies.
- C'est l'intérêt de la France. L'avenir
de l'empire colonial français dépend de l'in-
fluence qu'exercera sur la. formation intellec-
tuelle des indigènes la culture française. Je
ne dis pas que nous parviendrons jamais à
une complète identité de vues. Mais s'il est
chimérique d'espérer que le fatalisme orien-
tal puisse se fondre complètement dans le
rationnalismc occidental, on peut toujours
envisager, au-dessus des conceptions propres
à chaque race, la réalisation de principes hu-
mains sur lesquels peuvent s'accorder coloni-
sés et colonisateurs. Du reste, au point où en
est l'œuvre française en Indochine, si l'on
renonce à poursuivre le développement des
institutions françaises, il faudra favoriser
une éducation à caractère purement indochi-
nois, et alors, on s'exposera aux dangereuses
conséquences d'un chauvinisme dont vous
avez eu déjà quelques manifestations symp-
tomatiques.
Ici, N'Guyen s'arrêta, légèrement ému,
comme s'il craignait d'en avoir trop dit.
Il m'avait livré son angoisse : il aimait la
France, mais il aimait son pays. Il ne pou-
vait pas renoncer à la beauté de ses légen-
des, aux fleurs délicates de sa poésie, au
culte de ses aïeux. Et, d'autre part, les
mœurs françaises lui paraissaient plus déga.
gées de préjugés, plus compréhensivcs, et il
reconnaissait la supériorité de notre raison-
nement philosophique, encore qu'il lui parût
trop dénué de symboles.
Je méditais sur la complexité du problème
qui se présentait vivant dans mon esprit,
avec toutes les nuances de l'âme asiatique.
Sans doute, N'Guyen m'en avait-il indiqué
les grandes lignes en faisant parler ses sen-
timents frafiçais. Mais il v avait un autre
N'Guyen, celui dont les yeux célestes ca-
chaient, noyée d'une tristesse nostalgique,
une âme réticente.
Le Sphinx Indochinois avait beau vouloir
se dérober à nos investigations, le problème
oriental n'était pas de nature à nous rebuter
ni à nous détourner de notre destin qui est de
marcher, sur toutes les routes, à la conquête
des âmes
Charles-Odet Denys.
Avocat à la Cour d'Appel.
il
Notre grand reportage
au Maroc
Du Riflà l'Atlas ,
(De llotrJ) envoya spécial.)
Londres, 29 novembre 1932.
CASABLANCA OU LE MIRACLE
DE LA COLONISATION FRANÇAISE
Branle-bas général dès l'aube! On est à
quai. Devant nous s'étend une grosse ville
européenne au delà d'un port moderne aux
ouvrages compliqués. Casablanca ! Il faut
qu'on vous l'assure pour croire qu'on est bien
aux portes du mystérieux Moghreb. Une je-
tée de plus de deux kilomètres permet aux
grands paquebots d'accoster à l'abri des fu-
reurs de l'Atlantique. A l'autre bout, un môle
bétonné supporte les merveilleuses installa-
tions de l'Office chérifipn des Phosphates,
qui permettent de charger un navire à rai-
son de mille tonnes par heure. Entre les
deux, une cale sèche et de puissantes dragues
encadrent une large jetée conquise sur la
mer, soutenant vingt grues pour le transbor-
dement de la récolte, qui sera emmagasinée
dans un banc de silos en voie de construc-
tion. Le port c'est la richesse de Casablanca.
La ville elle-même a poussé en douze ans
autour de la petite agglomération arabe
lF Anfa, au fond d'une baie avantageusement
creusée entre deux promontoires.
Regards en arrière
Un vétéran casablancais, en nous indi-
quant le Palais de Justice, l'Hôtel des Pos-
tes et la Bourse du Commerce, évoquait les
jours où des pommes de terre et des salades
occupaient l'emplacement de ces magnifiques
palais modernes. Ses souvenirs concordaient
pleinement avec cette pittoresque description
d'un autre témoin oculaire, M. Weisberger,
sous-directeur de la Banque d'Etat du Ma-
roc : « Pour le marin, avait-il dit dans une
conférence, Casablanca était une rade fo-
raine assez dangereuse, consignée un jour
:
il faisait souvent le bouchon pendant une
dizaine de jours avant de pouvoir débarquer
ou embarquer les passagers et sa camelote.
Pour le voyageur qui y débarquait la pre-
mière fois, c'était une côte basse hérissée de
récifs noirs et frangée d'écume, au-dessus de
laquelle se dressaient quelques minarets sur-
montant une longue ligne grise de murailles
garnies de vieux canons et flanquées de bas-
tions où flottait le pavillon rouge des anciens
corsaires barbaresques. La barcasse qui le
transportait stoppait plus ou moins loin de
la Porte de la Marine, suivant l'état det la
mer. Le reste du trajet se faisait à dos
d'homme. Dans la ville, aucun hdtel, aucun
restaurant. Pleines de poussières en été,
d'une boue noire et fétide en hiver, les artè-
res même les plus importantes étaient en tout
temps jonchées d'Immondices.
Aujourd'hui
Mais aujourd'hui Casablanca est une cité
superbe : comme dans les grandes métropo-
les européennes, de larges avenues bordées
d'arbres ont bousculé son ancienne enceinte,
des magasins splendides y représentent la vie
moderne dans tout son éclat. Des hôtels, des
restaurants de premier ordre, de- sables de
spectacles offrent au voyageur tout le confort
et l'agrément qu'il peut dpsirer. Et aux alen-
tours de la ville de magnifiques jardins et de
coquettes villas lui donnent un air de fraî-
cheur et de sécurité. Le pittoresque ne man-
que pas d'ailleurs à Casablanca : coincée
entre le port et la ville européenne, et limi-
tée par une enceinte encore intacte la Mé-
dina ou ville arabe, présente un dédale de
rues étroites où la circulation est d'une ex-
traordinaire activité.
Il est cependant des quartiers de la ville
arabe qui demandent de sérieuses mesures
d'hygiène. A Bab-Marrakech, par exemple,
un amalgame étrange d'êtres malaisés à dé-
finir, loge dans ses ruelles, dans ses fon-
douks, dans ses baraques et ses noualba3.
Sous leurs gandouras que le soleil fait plus
blanches, on devine cependant la vermine
qui démange la chair, la crasse qui aHt les
cuirs, l'âme souillée par les promiscuités, les
misères et les renoncements. Et ces îlotes
continuent à essaimer sans obstacle, les quar-
tiers chics de la ville, qui aurait cependant
tout intérêt à prendre d'énergiques mesures
de salubrité, sans détruire pour cela le pit-
toresque des visions indigènes, Et aux
confins de Casablanca se dresse le quartiet
réservé modèle, immense tour d'ivoire avec
sa population spéciale, ses petites maisons
blanches, ses magasins, ses fontaines, ses
bains et ses dispensaires. Cette cité des plai-
sirs tolérés, dont l'entrée est surveillée en
permanence par un corps de garde sénéga-
lais, forme un contraste inattendu avec
cc Zineville » qui pourrit en contre-bas dans
les fossés marécageux qui bordent la campa-
gne. Zineville est une fantastique agglomé-
ration de petites huttes érigées à la diable à
l'aide de vieilles tôles de zinc et de brancha-
ges par une tribu grouillante de tziganes et
de nomades.
Ce premier contact avec la vie indigène et
la magique transformation de Casablanca qui
compte maintenant près de 200.000 habitants
permettent des conclusions immédiates sur
l'action économique et sociale de la France
au Maroc. Casablanca offre, en effet, un
exemple fertile en enseignements de cet es-
sor prodigieux qui étonne les Français eux-
mêmes. Elle représente aussi une image ré-
duite du travail gigantesque qui çtale les
mille détails de la colonisation française dans
cet immense parallélogramme, assis sur les
flancs de l'Atlas et qui a ses sommets à Mar-
rakech, Tflza, jKenitra et Mogador.
Méthodes de colonisation
T.'essor de la colonisation serait due sur-
tout à cette nouvelle formule qui, au lieu de
laisser le pays aux soins de la petite colo-
nisation favorise plutôt les activités des
grandes sociétés ou banques qui placent des
capitaux en abondance dans les diverses en-
treprises locales. Or ces établissements, tout
en se montrant prodigues, n'agissent qu'après
une étude sérieuse des possibilités du pays,
ce qui prouve qu'ils ont foi en son avenir.
Cette colonisation à coups de capitaux pro-
duit certes des résultats tangibles et pré-
cieux, mais la petite colonisation laisse le
temps au conquérant de s'assimiler plus sû*
"RENTEDEUXIEME -ANNEE. - o MB. LE NUMaitU 1 40 CENTIMES 0 JEUDI soin 1" DECEMBRE 1932.
rtKMU JMOTIOIÉ».
JtêdactioH & A'iministr§Uin s
e 14, IH «• MlM-IMIir
- PARI Sa*')
o. TlLtPH. à LOUVRK tt.,
0" - RIOHKLICU W."
Les Annales Coloniales
las onnonceo et - réclame# sort reu" MI
: bureau du fournai.
,. r ,- -
Dirbctbur.Fonpatbu*» Maroél RU&DEL
Tout les articles publiés dans notre iournàl ne peuvent
être reproduits qu'en citant If. ADALU Coumialis.
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colonies - - Ise ) 109 » 60 «
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1.
i0 , -
La Crise du Riz
-
--' cr. B L"8..f8, -..-
.,.- soni
bôprïjbs à dire, mais il faut) en ~3ès produc-
, ns. â clare, tnàis Il fa-uti en tout cas, un
certain courage J?Ou¿répondre à e!1iproduc-
teurs qui se plaignent : C'est un peu votre
fàutet après tout réfléchissez, et commencez
par vous accuser vous-mêmes : d'est justice.
Il y a des volumes-et des volumes sur la
crise du riz en Indochine. Question grave
entre toutes^ Nous n'apprendrons à personne
que toute la prospérité de l'Indochine dé-
pend de ce seul produits d'exportation. Les
inquiétudes sont donc très grandes. On cons-
tate le mal, on en cherche les causes.
Abus de la fiscalité, déclarent ceux-ci:
Evidemment. Le 'fisc, à toutes les époques,
, à été le pelé d'où vient tout le mal. Il faut
reconnaître d'ailleurs qu'il a quelque peu
̃, mérité cette réputation. Système monétaire
déplorabte, reprennent ceux-là; les rizicul-
feurs -rappellent que, dans les pays voisins
de l'Indochine, elle-même a été dans une
période de prospérité jusqu'en 1930, sous le
régime de la piastre argent, que l'adoption,
du régime de l'étalon-or a tant gâté, que la
monnaie est la cause de la crise et que le
retour à l'étalon-argent entraînerait ipso
facto la revalorisatiojidu ris.
Oui, répond un censeur courageux et
sévère, mais .vous ne revaloriserez le riz que
si vous restituez l'homogénéité de ce produit
d'exportation ; ne livrez aux cottrtiers que
des variétés de paddy aussi homogènes que
possible, ne laisser plus mouiller le paddy
en cours de route, ne noyez pas de beaux
lots dans des lots de qualité inférieure avec
l'idée de faire des moyennes, maintenez la
renommée des riz de Saigon en vous abste-
nant de mélanger des grains longs et des
gfafais ronds quî n'ont ni la même qualité
ni la même friabilité, bref : réorganisez tout
le marché intérieur pour exporter des riz
suivant des types ou « standards » commer-
ciaux déterminés et conformes aux besoins,
aux goûts, aux demandes des acheteurs.
- Et c'est un déplacement des responsabili-
; d'autres censeurs non moins
-. I' MIls voici d'autres censeurs non moins
courageux et non moins sévères :
** Qu il y flflt crise, d'accord ; mais avant
tout il ne faut pas alarmer l'opinion en exa-
gérant l'importance : le quintal ae paddy,
vendu à Siigon 3$30, revient à 1 .$75 pour
une famille qui vit sur la rizière et l'exploite;
il y a encore de la marge. Et surtout voyons
les véritables causes, qui ne sont dues ni aux
exigences de la fiscalité ni aux imperfections
d'un régime monétaire, mais bien aux erreurs
des exploitants.
Pendant six années consécutives, les ré-
coltes ont procuré de gros bénéfices ; les pro-
ducteurs ont payé leurs dettes antérieures,
et ils ont bien fait ; mais ils ont cru que les
années de vaches grasses allaient continuer,
et ils ont mal calculé ; ils ont développé
leurs exploitations, en vue de cette hausse, et
ils ont eu tort.
Bien plus, ils ont contracté des engage-
ments, dans cette intention, non auprès des
banques et # sociétés françaises, mais auprès
d'usuriers indiens ou même annamites ; au
.début de 1931, effondrement des cours du
riz, comme d'ailleurs d'autres matières pre-
mières ; baisse du produit, baisse de la va-
leur du terrain, et les créanciers sont là plus
nue iamais : tout s'exnliaue.
•» » - - 1 1 •
« La classe possédante annamite est donc
victime de ses propres fautes. Mais tandis
qu'elle montre le plus grand désarroi, les
petits exploitants leur donnent l'exemple à
suivre en adaptant leur train d'existence à
la baisse des iprix. »
Sage leçon, qui suit une explication qui ne
sera probablement. pas du goût de tout le
monde. Mais quoi ? Il vaut infiniment mieux
voir la. vérité en face : les « fautes » de la
classe possédante annamite sont très excusa-
bles ; beaucoup de producteurs, dans la mé-
tropole même, n'auraient pas raisonné autre-
ment ; l'essentiel.est d'abord de voir qu'on
s'est trompé (et si l'on veut, de se promettre
de ne pas recommencer jusqu'a la prochaine),
ptii* de travailler à réparer les dommages ;
la seule chose diabolique, c'efct de persévé-
rer.
Mario Jfouatait,
Sénateur cil Vllérauli,
Ancien ministre.
lessotes MdecMiolses
';,.: .: ,« .,. '.-.
Tous ceux qui ont fréquenté l'Exposition
Coloniale de Vincennes n'ont certes pas ou-
blié lé4 beaux tissus de soie envoyés par
notre grande possession d'Extrême-Orient,
Plus d'un a dû sans doute se figurer qu'une
industrie arrivée à une pareille perfection
devait beaucoup produire. Il n'en est cepen-
dant pas ainsi. La majeure partie des soies
de l'Indochine restent dans le pays.
La production locale de la soie n'atteint
pas trois Mille quintaux, sur lesquels la Mé-
tropole ne reçoit oue 700 quintaux de Soie
grèges -
La raison qp est que les éleveurs sont le
plus souvent de pauvres hères cantonnés
dans un métier qu'ils font parce qu'ils n'en
ont pas d'autre, et auquel nous n'avons pas
pti OU eu les mieux intéresser.
Et puis la soie artificielle est devenue une
bien dangereuse concurrente. D'où l'indiffé-
rèncé des indigènes qu'ils soient indochinois
ou malgaches.
Car à Madagascar aussi l'on ne rencontre
plus guère les admirables tissus fabriqués
autrefois et qui étaient jugés seuls dignes de
servir de linceuls aux rois.
; ; (
Dépêches de l'Indochine
»♦«
En congé
On signale le départ .Su,' te Géné.ral-
Metzinger de Maitre Gallois Montbvun,
bdtonnier de Vordre des avocats de Cochin-
chine ; qui rentre en congé en France.
Du riz pour France
Le Yalou est parti de Saigon le 26 no-
vembre avec : riz blanc 780 tonnes brisures
890 tonnes pour Strasbourg.
Riz blanc 880 tonnes pour Or an.
Riz blanc 1.82a, tonnes, paddy ri) tonnes,
brisures 150 tonnes, farines 100 tonnes,
pour Le Havre.
p "Riz blanc 100 tonnes, .brisures 502 ton-
nes, pour Dunkerque.
Le Général-Metzinger est parti de Saigon
le 28 novembre avec : riz blanc 1.050 ton-
nes, brisures 575 tonnes, farines 125 ton-
nes pour Afarselile.
) ..- (
Au Comité d'Études
du Pacifique
sec
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
préside aujourd'hui, 2, rue de Montpensier
(Palais-Royat), la séance du Comité d'Etudes
des Problèmes du Pacifique.
)' .- < ,
A l'Académie de Médecine
«
Eloge funèbre
Au début de la séance, M. Ravaut pro-
nonée un éloquent éloge funèbre du profes-
seur Chauffard.
La vaccination antivariolique en 1931
M. L. Camus présente un rapport général
sur les vaccinations et les revaccinations
antivarioliques pratiquées en France, en Al-
gérie et dans les pays de protectorat pendant
l'année 1931, aux colonies pendant l'année
1930. En ce qui concerne la France et l'Al-
gérie, le nombre des primo-vaccinations est
supérieur de plus de 20.000 à celui de l'an-
1 née précédente. Les revaccinations sont éga-
lement plus nombreuses dans presque tous
les départements. Sept cas de variole ont été
signalés. Au Maroc, 727 cas de variole, dont
22 parmi les Européens ; l'épidémie a cédé
à une intensification des vaccinations. En
Tunisie, 19 cas seulement et plus de 600.000
vaccinations.
Notre action au Maroc
̃ n ..«Ï
Engagement avec un djich
Dans la région du Bani un djich Ait Hao
mou a enleva, darta-4a-soirée du 27 novem
bre, des bergers et des troupeaux à des frac*
tions soumises, campées au sud d'Igherm.
Poursuivis par les partisans locaux et les
forces supplétives du secteur, les pillards se
sont enfuis vers le sud après avoir subi des
pertes et abandonné leur butin.
Un sous-officier a été tué, deux sous-offi-
ciers et un caporal ont été blessés, plusieurs
goumiers ont été tués ou blessés.
) -.- (
Nos Artistes
en Afrique du Nord
i4»
Mme Aimée Mortimer, de l'Opéra, quit-
tera Paris dans quelques jours pour entre-
prendre une importante tournée en Afrique
du Nord, où elle chantera dans les princi-
pales villes, notamment à Tunis, à Oran et
à Alger, l'operette qu'elle a créée à Paris :
le Scarabée bien.
) ..- (
Au conseil de gouvernement
de l'A. L F.
»4«
Le Conseil de Gouvernement de l'Afrique
Equatoriale française, qui a eu lieu ces
jours derniers à Brazzaville, a tenu neuf
longues séances.
Sa tâche principale a consisté à arrêter
pour le prochain exercice, les budgets des
différentes colonies de la Fédération. L'éta-
blissement de ses budgets détermine par te
fait même la politique et le programme de
travail qui seront suivis.
Les dépenses seront comprimées dans toute
la mesure compatible "avec le fonctionnement
normal, des services. Une réduction globale
de 4 est prévue sur le chapitre du budget
'Se rapportant au personnel, afin de permet-
tre de tenir compte des projets qui sont sou-
mis actuêllement à la Chambre française. A
part cette réserve et une révision des indem-
nités de déplacement, les avantages accor-
dés au personnel ne seront pas modifiés.
Quant au chapitre des recettes, les bud-
gets seront équilibrés sans recourir à de
nouveaux impôts, les charges actuelles des
contribuables ne pouvant plus être aggra-
vées.
Le Conseil avait été saisi de propositions
tendant à relever les taxes pesant actuelle-
ment sur l'industrie forestière au Gabon,
mais il les a repoussées et a seulement admis
l'unification, à 40 francs par arbre, de la
taxe d'abattage.
Il est à noter particulièrement que les cré-
dits inscrits au: budget annexe, qui sera ali-
menté par l'emprunt comportent l'achève.
ment du chemin de fer Congo-Océan pen-
dant le courant de l'année prochaine.
I
riCMVCRMBt te M MM
« cane Dakar-Comakty
m
M. @ Queuille, ministre des P.T.T., a pres-
crit l'établissement d'un nouveau câble sous-
marin télégraphique entre Dakar et Cona-
kry. La pose de ce câble vient d'être ache-
vée.
La nouvelle communication ainsiw institue
améliorera les transmissions télégraphiques
avec nos colonies de l'Ouest-Africain,
Une ère de grands travaux
- M" : ., ;,
au Maroc ', - :,-'
- :,. '-', , .#-.' ;, :.' ;. )' <. - !:
E Maroc est actuel-
lement en train de
réaliser la pre-
mière tranche '4*
l'enlprtjllt qu'il a
l té autorisé à con-
tracter par le. Par-
lement..
On sait que cette
autorisai/ole fut un
des derniers actes
accomplis, au mois de mars dernier, par la
Chambre dont le mandat expirait, et « que
le Sénat l'approuva juste à Umfs pour que
le Maroc ne se trouvât pas forclos, double
résultat dû à la sollicitude vigilante et active
de M. le Résident Générât' Lucien Saint.
Cet emprunt se chiffre au total par 1.535
millions qui seront divisés en deux tranchesf
la première dont il s'agit en ce moment--
étant de 975 millions qui répartiront leur
manne stimulante entre toutes les formes de
Vactivité administrative et sociale.
.Celles-ci, du reste, n'ont jamais cotjttfi le
chômage, puisque l'un des témoigllages- les
plus significatifs de la confiance que mérite
le Alaroc est qu'il a pu effectuer un milliard
sept ce ni*, mille, f rancs de travaux Mir sçz
propres ressources fiscales, et que, en dépit
de la crise aux attcifrtes de laquelle il
n'échappe pas, son budget de 1932 a pu se
présenter en équilibre sans la moindre taxe
nouvelle, malgré son chiffre imposant de
1 milliard 368 millions.
Dans ces conditions, on ne potwait vrai-
ment pas lui refuser le droit de demander
à un avenir oui s'annonce si bien, une con-
tribution légitime aux dépenses d'un outil-
lage dont il sera lui-même le grand béné-
ficiaire.
Un des chapitres les plus importants de
l'emprunt est celui qui concerne les travaux
hydrauliques. Il comporte diverses entre-,
prises d'adduction d eau dans plusieurs
villes, des œuvres de défense contre les
inondations et surtout de grands barrages f
qui mettront au service de la culture d*énor-
mes quantités d'eau. Les principaux seront
édifies sur l'oued Beth, l'oued Nefis, l'oued
Bia et la MOtJUya.
Ainsi, le Maroc, qui a déjà su construirej
sur ses cours d'eau plusieurs barrages, grâce s
auxquels de vastes régions ont pu être irri-i
guées, pratique de plus-, en plus cette poli-
tique hydraulique que la Tunisie s'est mon-
trie si longtemps rebelle
a voulu en essayer, elle a si lamentab*w.m
échoué avec la malheureuse tentative de
l'Oued el Kébir.
- - - -
Les ports du Maroc sont appelés à rece-
voir sur les fonds d'emprunt de grosses allo.
cations : Casablanca, 195 millions ; Kenitra,
maintenant appelé Port-Lyautey, 140 mil-
lions ; Rabat, 1 o millions ; Mazagan et
Mogador, 8 millions ; Agadir, 11 millions.
Quant au port de Sali c'est, l'Office Chéri-
fiell des Phosphates qui assume la charge
de son aménagement évaluée à 70 millions,
attribution naturelle, car ce port sera spécia-
lement affecté à la sortie des minerais.
Un emprunt spécial réservé aux lignes fer-
rées permettra d'achever la ligne d'Ottdjda
li Fez déjà livrée à l'exploitation jusqu'à
Gucrcif, et ainsi sera terminée la grande
transversale nord-africaine qui étendra son
long ruball du sud marocain au sud tuni-
sien.
Les chemins de fer participeront aussi à
l'-emprtmt général qui fournira 98 millions
à la ligne d'Oudlda à Bou-Aria. En outre,
il subviendra aux frais nécessaires à l'élec-
trification totale des lignes du réseau maro-
cain.
Au programme que nous venons d'esquis-
ser devraient, encore s'ajouter divers para-
graphes concernant. VInstruction publique,
les Postes-Télé graphes-Téléphones, le Ser-
vice de. Santé et Hygiène publique, les Fo-
rlts, les Bâtiments administratifs, l'aména-
gement des lots de colonisation. Sans etftrer
dans des précisions plus minutieuses, il nous
suffit d'émmzércr ces rubriques pour justi-
fier notre assertion que-s'ouvre pour le Ma-
roc une ère de grands travaux qui assureront
pendant plusieurs almées à ce magnifique
pays une activité laborieuse dit meilleur
aloi.
Lorsque ces projets seront exécutés, d'au-
tres s'avéreront utiles à l'essor général, mais
déjà toutes les forces latentes, foutes les
richesses en puissance dans le vaste sol du
Maghreb, affirmeront leur puissance et lui
permettront de pousser toujours plus avant
dans la voie pleine de promesses où il pro-
gresse d'un pas de plus en plus assuré.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président. do la Commission
des Douanes.
: j
Les élections
al Conseil Supérieur des Colonies
En vue du scrutin de ballottage du 18 dé-
cembre en A.E.F., M. Rebstock s'est désisté
en faveur de M. Wickers et M. Monmarson
en faveur de M. Lucien Lamoureux. M. Har-
quet vient également de se désister en ta-
veur de M. Lamoureux.
Au premier tour, les voix s'étaient ainsi
réparties : MM. Wickers : 271 voix; Lamou-
reux, 183; Monmarson, 83 : Rebstock, 5 t ;
Manière, 39; Harquet, 30; Béraud, 22; Bau-
det, 21.
A noter qu'il n'y avait eu que 725 votants
pour près de 1.000 abstentionnistes.
Dans lés Cenwfssltiis
«♦»
J* AA CHAMBÊtB
COMMISSION DE L'ALGBRÏE
DES COLONŒS ET PROTECTORATS
Désignation d'un rapporteur
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Protectorats se réunit aujourd'hui jeudi
1er décembre à 15 heures, local du SU bureau.
Ordre du jour : - *
1° Désignation d'un rapporteur pour
avis du projet de loi n° 597 ayant pour objet
d'approuver deux avenants aux conventions
du 21 mars 1932 entre l'Etat d'une part, le
Crédit Foncier de France et le Crédit Na-
tional d'autre part, en vue de faciliter la
réparation des dommages causés à la colonie
de La Réunion par les cyclones de 1931 et
1932 ;
< 2° Examen des demandes des délégués tu-
nisiens ;
30 AlTâîres âiverses.
FINANCES
Outillage national
La Commission des Finances présidée par
M. Malvy, a poursuivi hier l'examen du pro-
jet d'outillage national.
Après avoir entendu M. Léon Meyer, mi-
nistre de la Marine marchande, elle a adopté
un crédit de 5 millions pour l'aménagement
d'un bateau destiné au transport des bana-
nes des Antilles et 8 millions pour la cons-
truction d'un remorqueur de sauvetage.
MARINE MARCHANDE
La convention internationale maritime
La Commission de la Marinfe marchande
a adopté des rapports favorables à l'adoption
de la Convention Internationale sur la res-
ponsabilité du propriétaire du navire et de
la Convention Internationale pour l'unifica-
tion de Certaines règles relatives aux privi-
lèges et hypothèques maritimes.
TRAVAUX PUBLICS
L'outillage de nos ports maritimes
A la Commission des Travaux publics
M. Malet a fait un compte rendu de la dis-
cussion du projet autorisant la réalisation au
cours des années 1933 et 1934 de travaux
pour l'outillage national. Elle a notamment
retenu ses observations sur le crédit du cha-
pitre 13 relatif à l'extension, l'amélioration
et la restauration des ouvrages des ports ma-
ritimes, pour lequel la Commission 3es Fi-
nances propose un abattement de. 20 ok. et
elle a demandé à son président et à son rap-
porteur d'intervenir pour que soit appliqué à
ce crédit la réduction de to qui est pro-
posée pour tous les autres chapitres.
COMMISSION DM DOUANES
Nomination de rapporteurs
';'M..Le Mife- a été nommé-mardi rapporteur
du projet de loi tendant à ratifier le décret'
du 30 juin 1932, portant approbation de la
délibération de la commission permanente
du Conseil de gouvernement de l'Indochine,
relative à une modification à apporter à la
position nO 437 du tarif concernant les filets
pour la manutention des colis ou autres usa-
ges, le décret du 23 juin 1932 rejetant la dé-
ibération de la Commission coloniale du
Conseil général de la Martinique en date du
14 janvier 1932, demandant 1 inscription au
tarif spécial de la colonie des chaussures de
toutes sortes, en maintenant sur ces articles
les droits antérieurs à l'application de la loi
du 28 novembre 1932;
Le décret du 30 juin 1932 portant appro-
bation d'une délibération en date du 17 no-
vembre 1931 par laquelle le Conseil général
de la Martinique a demandé le maintien sur
l'essence de citronnelle, des droits antériurs
à ceux établis par le décret du 5 octobre
1931 j
Le décret du 23 juin 1932 portant appro-
bation du Conseil général de la Nouvelle-
Calédonie en date du 4 décembre 1931 ten-
dant à prohiber sous la dénomination de vins
l'importation dans cette colonie des boissons
fabriquées avec des raisins secs, figues, dat-
tes et produits analogues.
0
AU IsjënÀT
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'attribution des rapports budgétaires
Après avoir formé son bureau, la Com-
mission des Finances a procédé à l'attribu-
tion des rapports budgétaires, qui ont été
ainsi répartis :
Finances, M. Marcel Régnier; Affaires
étrangères, M. Henry Bérenger ; Guerre,
M. Gallet; Marine, M. Farjon; Air, général
Hirschauer; Travaux publics, M. Milan;
Colonies, M. Léon Perrier ; Marine ma.
chande, M. Charabot ; Algérie, M. Hayaux.
Frcjets financiers
La Commission des Finances a adopté, sur
le rapport de M. Henri Roy, les trois projets
financiers que la Chambre avait votés t
l G régularisation de crédits ouverts par dé-
crets sur l'exercice 1932; 20-report de crédits
de l'exercice 1931 - 1932 à Vexercice 1932 ;
30 ouverture et annulation de crédits sur
l'exercice 1931-1932.
Le rapporteur général a conclu à l'adop-
tion des deux premiers tels que les avait vo-
tés la Chambre.
Dans le collectif de novembre, la Commis-
sion des Finances a modifié l'opération pro-
posée par le Gouvernement pour traduire
dans la comptabilité budgétaire en ce qui
concenufTe budget des P. T. T., la partici-
pation de cette administration dans les ins-
tallations de radiotéléphonie en Algérie.
) -M*mb <
Au CMMeMd ÉtM
A Rabat : rejet de la requête d'un commis-
saire de police stagiaire
Dans un arrêt rendu, le Conseil d'Etat a
déclaré non recevable la requête que M. Rif-
faux, demeurant à Rabat, avait présentée à
l'effet d'obtenir l'annulation d'une décision
du secrétaire général du Protectorat du Ma-
roc, le rayant du cadre des fonctionnaires
chérifiens et lui retirant son emploi de com-
missaire de police stagiaire. *
L'âme annamite
et la culture française
-
Je venais de lire l'article de M. Jean
Montigny dans la République et j'étais resté
tout rêveur devant la gravité du problème
qu'il venait de poser, d'une plume cursive,
à la conscience des coloniaux, quand je vis
entrer mon ami N'Guyen.
Je lui présentai l'article. Il le parcourut
avec l'indifférence particulière aux races
orientales. Mais quand il l'eut achevé je vis
une ombre errer sur son visage.
« - J'habite la France, me dit-il, depuis
plus de treize ans. J'avais onze ans lorsque
j'y suis venu. J'ai fait mon baccalauréat au
Lycée Henri IV et mon Droit à la Faculté
de Paris, comme vous le savez. Pour n'avoir
pas eu un précepteur français penché sur mon
berceau, comme l'empereur Bao-Dai que
vous avez envoyé en Orient représenter l'es-
prit français, je puis avoir la prétention
d'avoir été formé aux disciplines françaises
tout comme mon illustre compatriote.
« Mon père qui était un mandarin, fort
versé dans les lettres françaises, m'a appris
à aimer la France. Mais il ne m'a rien laissé
ignorer de notre civilisation ni de notre cul-
ture orientales. Je suis exactement dans la
même situation que beaucoup de mes compa-
triotes qui ont eu là faveur de bénéficier de
l'enseignement secondaire français.
« Je ne vous dirai pas laquelle de ces deux
cultures m'a le. plus innuencé.
C'est là que je vous attendais.
Il lefa les bras au ciel comme un homme
désespéré.
Vous me mettez à la torture. C'est une
question que je me suis posée cent fois et
que je ne suis pas arrivé à résoudre. L'âme
indochinoise est d'une telle complexité que
malgré toute notre bonne volonté et la vôtre,
je doute que vous puissiez la déchiffrer.
- Vous voulez dire que nous perdons no-
tre temps en Indochine et qu'au lieu d'y ou-
vrir des écoles et des Facultés, nous ferions
mieux de laisser vos compatriotes à leurs tra-
ditions et en même temps à cette ignorance
que leurs chefs, jadis, exploitaient si large-
ment.
- Comme Indochinois, je répondrais oui ;
comme Français, car je suis naturalisé, je ré-
pondrai : non, car l'intérêt de la France est
de nationaliser l'indigène au moyen de la
culture française. Elle y peut parvenir dans
une large mesure. Sans abjurer absolument
son origine, un jeune Indochinois élevé à
l'école de la France, ne reste pas insensible
aux àspects les plus nobles ou les plus fé-
conds de la pensée occidentale ; il sait en
apprécier U valeur et en faire son profit. Le
éerveau d'un- Oriental obèÍt comme celui
d'un occidental aux lois générales de l'es-
prit. L'erreur de M. Montigny est de croire
qu'un Indochinoisf nourri des lettres françai-
ses, est plus dangereux pour la FKUMe qu un
Indochinois ignorant. C'est exactement com-
me s'il soutenait qu'un Français cultivé est
plus dangereux pour l'ordre social qu'un
Français ignorant.
- C'est à peu près ce qu'il dit, ma foi.
- C'est une thèse insoutenable. L'homme
cultivé a évidemment des exigences. Mais il
a mieux conscience que l'homme inculte de
ses devoirs envers la société. Nous autres In-
dochinois qui avons pu bénéficier des disci-
plines trançaises, nous portons ic poias ae
certaines inquiétudes qui nous viennent de la
comparaison des dogmes orientaux et occi-
dentaux. Je ne vous décrirai pas en détail les
conflits émouvants qui peuvent naftre de leur
opposition, du heurt de l'éducation et de la
persistance des souvenirs, du duel de la race
et du nouveau climat spirituel dont la vie
française nous a imprégnés.
L'influence de la tradition n'est pas plus
niable que celle de l'éducation. Mais j'ai
l'impression de ressembler davantage à un
jeune Français de mon âge qu'à un coolie de
nos rizières. Je vous demande à quoi peut
bien servir la culture générale si elle ne crée
pas une communauté de vues entre intellec-
tuels de nationalités ou de races différentes.
C'est, à mon sens, le seul moyen de rappre.
chement entre les peuples.
Ainsi, vous êtes d'avis que l'instruction
doit être répandue sur une plus vaste échelle
dans nos colonies.
- C'est l'intérêt de la France. L'avenir
de l'empire colonial français dépend de l'in-
fluence qu'exercera sur la. formation intellec-
tuelle des indigènes la culture française. Je
ne dis pas que nous parviendrons jamais à
une complète identité de vues. Mais s'il est
chimérique d'espérer que le fatalisme orien-
tal puisse se fondre complètement dans le
rationnalismc occidental, on peut toujours
envisager, au-dessus des conceptions propres
à chaque race, la réalisation de principes hu-
mains sur lesquels peuvent s'accorder coloni-
sés et colonisateurs. Du reste, au point où en
est l'œuvre française en Indochine, si l'on
renonce à poursuivre le développement des
institutions françaises, il faudra favoriser
une éducation à caractère purement indochi-
nois, et alors, on s'exposera aux dangereuses
conséquences d'un chauvinisme dont vous
avez eu déjà quelques manifestations symp-
tomatiques.
Ici, N'Guyen s'arrêta, légèrement ému,
comme s'il craignait d'en avoir trop dit.
Il m'avait livré son angoisse : il aimait la
France, mais il aimait son pays. Il ne pou-
vait pas renoncer à la beauté de ses légen-
des, aux fleurs délicates de sa poésie, au
culte de ses aïeux. Et, d'autre part, les
mœurs françaises lui paraissaient plus déga.
gées de préjugés, plus compréhensivcs, et il
reconnaissait la supériorité de notre raison-
nement philosophique, encore qu'il lui parût
trop dénué de symboles.
Je méditais sur la complexité du problème
qui se présentait vivant dans mon esprit,
avec toutes les nuances de l'âme asiatique.
Sans doute, N'Guyen m'en avait-il indiqué
les grandes lignes en faisant parler ses sen-
timents frafiçais. Mais il v avait un autre
N'Guyen, celui dont les yeux célestes ca-
chaient, noyée d'une tristesse nostalgique,
une âme réticente.
Le Sphinx Indochinois avait beau vouloir
se dérober à nos investigations, le problème
oriental n'était pas de nature à nous rebuter
ni à nous détourner de notre destin qui est de
marcher, sur toutes les routes, à la conquête
des âmes
Charles-Odet Denys.
Avocat à la Cour d'Appel.
il
Notre grand reportage
au Maroc
Du Riflà l'Atlas ,
(De llotrJ) envoya spécial.)
Londres, 29 novembre 1932.
CASABLANCA OU LE MIRACLE
DE LA COLONISATION FRANÇAISE
Branle-bas général dès l'aube! On est à
quai. Devant nous s'étend une grosse ville
européenne au delà d'un port moderne aux
ouvrages compliqués. Casablanca ! Il faut
qu'on vous l'assure pour croire qu'on est bien
aux portes du mystérieux Moghreb. Une je-
tée de plus de deux kilomètres permet aux
grands paquebots d'accoster à l'abri des fu-
reurs de l'Atlantique. A l'autre bout, un môle
bétonné supporte les merveilleuses installa-
tions de l'Office chérifipn des Phosphates,
qui permettent de charger un navire à rai-
son de mille tonnes par heure. Entre les
deux, une cale sèche et de puissantes dragues
encadrent une large jetée conquise sur la
mer, soutenant vingt grues pour le transbor-
dement de la récolte, qui sera emmagasinée
dans un banc de silos en voie de construc-
tion. Le port c'est la richesse de Casablanca.
La ville elle-même a poussé en douze ans
autour de la petite agglomération arabe
lF Anfa, au fond d'une baie avantageusement
creusée entre deux promontoires.
Regards en arrière
Un vétéran casablancais, en nous indi-
quant le Palais de Justice, l'Hôtel des Pos-
tes et la Bourse du Commerce, évoquait les
jours où des pommes de terre et des salades
occupaient l'emplacement de ces magnifiques
palais modernes. Ses souvenirs concordaient
pleinement avec cette pittoresque description
d'un autre témoin oculaire, M. Weisberger,
sous-directeur de la Banque d'Etat du Ma-
roc : « Pour le marin, avait-il dit dans une
conférence, Casablanca était une rade fo-
raine assez dangereuse, consignée un jour
:
il faisait souvent le bouchon pendant une
dizaine de jours avant de pouvoir débarquer
ou embarquer les passagers et sa camelote.
Pour le voyageur qui y débarquait la pre-
mière fois, c'était une côte basse hérissée de
récifs noirs et frangée d'écume, au-dessus de
laquelle se dressaient quelques minarets sur-
montant une longue ligne grise de murailles
garnies de vieux canons et flanquées de bas-
tions où flottait le pavillon rouge des anciens
corsaires barbaresques. La barcasse qui le
transportait stoppait plus ou moins loin de
la Porte de la Marine, suivant l'état det la
mer. Le reste du trajet se faisait à dos
d'homme. Dans la ville, aucun hdtel, aucun
restaurant. Pleines de poussières en été,
d'une boue noire et fétide en hiver, les artè-
res même les plus importantes étaient en tout
temps jonchées d'Immondices.
Aujourd'hui
Mais aujourd'hui Casablanca est une cité
superbe : comme dans les grandes métropo-
les européennes, de larges avenues bordées
d'arbres ont bousculé son ancienne enceinte,
des magasins splendides y représentent la vie
moderne dans tout son éclat. Des hôtels, des
restaurants de premier ordre, de- sables de
spectacles offrent au voyageur tout le confort
et l'agrément qu'il peut dpsirer. Et aux alen-
tours de la ville de magnifiques jardins et de
coquettes villas lui donnent un air de fraî-
cheur et de sécurité. Le pittoresque ne man-
que pas d'ailleurs à Casablanca : coincée
entre le port et la ville européenne, et limi-
tée par une enceinte encore intacte la Mé-
dina ou ville arabe, présente un dédale de
rues étroites où la circulation est d'une ex-
traordinaire activité.
Il est cependant des quartiers de la ville
arabe qui demandent de sérieuses mesures
d'hygiène. A Bab-Marrakech, par exemple,
un amalgame étrange d'êtres malaisés à dé-
finir, loge dans ses ruelles, dans ses fon-
douks, dans ses baraques et ses noualba3.
Sous leurs gandouras que le soleil fait plus
blanches, on devine cependant la vermine
qui démange la chair, la crasse qui aHt les
cuirs, l'âme souillée par les promiscuités, les
misères et les renoncements. Et ces îlotes
continuent à essaimer sans obstacle, les quar-
tiers chics de la ville, qui aurait cependant
tout intérêt à prendre d'énergiques mesures
de salubrité, sans détruire pour cela le pit-
toresque des visions indigènes, Et aux
confins de Casablanca se dresse le quartiet
réservé modèle, immense tour d'ivoire avec
sa population spéciale, ses petites maisons
blanches, ses magasins, ses fontaines, ses
bains et ses dispensaires. Cette cité des plai-
sirs tolérés, dont l'entrée est surveillée en
permanence par un corps de garde sénéga-
lais, forme un contraste inattendu avec
cc Zineville » qui pourrit en contre-bas dans
les fossés marécageux qui bordent la campa-
gne. Zineville est une fantastique agglomé-
ration de petites huttes érigées à la diable à
l'aide de vieilles tôles de zinc et de brancha-
ges par une tribu grouillante de tziganes et
de nomades.
Ce premier contact avec la vie indigène et
la magique transformation de Casablanca qui
compte maintenant près de 200.000 habitants
permettent des conclusions immédiates sur
l'action économique et sociale de la France
au Maroc. Casablanca offre, en effet, un
exemple fertile en enseignements de cet es-
sor prodigieux qui étonne les Français eux-
mêmes. Elle représente aussi une image ré-
duite du travail gigantesque qui çtale les
mille détails de la colonisation française dans
cet immense parallélogramme, assis sur les
flancs de l'Atlas et qui a ses sommets à Mar-
rakech, Tflza, jKenitra et Mogador.
Méthodes de colonisation
T.'essor de la colonisation serait due sur-
tout à cette nouvelle formule qui, au lieu de
laisser le pays aux soins de la petite colo-
nisation favorise plutôt les activités des
grandes sociétés ou banques qui placent des
capitaux en abondance dans les diverses en-
treprises locales. Or ces établissements, tout
en se montrant prodigues, n'agissent qu'après
une étude sérieuse des possibilités du pays,
ce qui prouve qu'ils ont foi en son avenir.
Cette colonisation à coups de capitaux pro-
duit certes des résultats tangibles et pré-
cieux, mais la petite colonisation laisse le
temps au conquérant de s'assimiler plus sû*
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