Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 03 décembre 1932 03 décembre 1932
Description : 1932/12/03 (A32,N127). 1932/12/03 (A32,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380543m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
TRENTE-DEUXIEME ANNEE., - N° 127. -y * M NUMÉRO i 90 QKNTIMIIB SAMEDI SOIR 8 DECEMBRE 1932.
jôumijjUQTiqiEi
Rédaction fr Administration t
'i.. Id
PARIS 0*0
TtLtPH. i LOUVRK 1t-3f
- IIICHEblKU 87.
Les Anna/és Coloniales
',JI - .1 -1#-
, Les ennonceu et réclamêt tônt reçues an
1 bu-rose-dit (ourtul. (
DlRtCTBUR.FONDÀTftUlt i Màl»0«l ftUEDEL '-
1 Tous lit articles puOlU, dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant les AlaALU ceLOllIALU.
ABONNEiÊNTS
avec la Revue illustrée:
Un te 6 Idole 8 Idole
- - -
France et
Colonies 18* u lot » si o
Êtranger 240 » 125 > 79 >
On t'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
i
Les premières visées
d'un françaU sur l'Océanie
- t" .a -
PAULMIER DE COURTONNE
, 11 y avait dans Une stalle du chapitre de
Lisieux, aux alentours de 1650, un certain
chanoine, dont l'imagination, hors de ses
heures d'office, était en perpétuelle prome-
nade à travers l'immensité du Pacifique.
11 s'appelait Jean Paulmier de Cour-
tonnes et sa curieuse personnalité vient de
nous être révélée par le P. O'Rei):y dans
un récent article de la Revue d'Histoire des
Missions, qui est un chef-d'œuvre de perspi-
cace érudition.
Il avait comme trisaïeul le .navigateur
Paulmier de Gonneville, qui, en 1503 èt
1504, avait exploré quelques terres aus-
trales.
Il avait comme bisaïeul un authentique in-
digène de ces lointains pays, un -indigène
de sang royal, le prince Essomeric, fils du
roi Arosca. Cet indigène, amené en France,
baptisé, niarié à Suzanne Paulmier de Gon-
neville, s'était appelé TUiot Paulmier de
Courtonne. -
Le souvenir (le cette pittoresque fijiatioil,
et son ardente curiosité des connaissances
géOgraphiques, induisaient le chanoine de
Lisieux à rédiger, sur ce qu'on savait alors
'de.'l'Otéanie et sur les moyens de l'attein-
dre, dé longs manuscrits. Il avait, dès sa
prime jeunesse, rôvé de celte cinquième par-
tie du monde : avant même qu'il n'eût at-
tpint dix-huit ans, il avait confié à M. Ger-
vaise, chanoine de Reims, son idée d'une
évangélisation des terres australes. Et toute
suivie fut au service d'une telle idée.
En 1658, il apportait aux membres de la
célèbre Compagnie du Saint-Sacrcment, et
aux fondateurs de lit, Société des Missions
Etrangères, Pallu et La Motte-Lambert, des
copier d'un gros travail qui s'intitulait :
Mémoires touchant Vétablissement d'tltlt
mission chrétienne dans le troisième monde,
autrement appelé la terre australe, 'mèridio
naZe, antarctiqûe et inconnue, dédiez <)
Nostre Saint-Père le fafe Alexandre VU
par tin ecclésiastique originaire de cette
tnesme teïte. Ainsi ce chanoine de France
q'identifinit-il a l'aïeul Essomètic; il lui
plaisait de sé prévaloir de ses origines aus-
trales, pour la présentation de son aventu-
rêux projfct. C^hitfépoqueoîi circulaient
dans Paris, à l'instigation de Fallu et de
La. Mbtte-Latnbert, les pruniers « tracts »
j'ctntlfs à l'installation de prêtres français
en Cochinchine et au Tank lu ; Paulmier de
Courtoiroc, lui aussi, répandait des « tracts.
en faveur de l'hémisphère austral et des ar-
chipels océaniens.
Saint Vincent de Paul, informé, s'intéres-
sait vivement aux aspirations de ce cha-
noine; il en parlait iV quelques-uns de ses
Lazaristes; 11 se déclarait tout prêt à faire
présenter à Sa Sainteté le massif manuscrit
des Mémoires. Les copies continuaient de
courir Paris. Or, un bertu jour, une de ces
copies tombait aux mains du grand éditeur
Cramoisy, qui, non sans quelque désinvol-
ture, là-faisait imprimer. Heureuse ue
où les manuscrits concernant les préoccupa-
tions coloniales ou missionnaires attiraient
tellement les regards du public, que les li-
braires se les appropriaient et que les au-
teurs n'avaient même point à se déranger
pour aller les offrir!
Paulmier de Courtonne, pourtant, trouva
quelque peu léger le procédé de la maison
Cramoisy. Mais il se consgla vite en appre-
nant que la duchesse d'Aiguillon, nièce du
défunt cardinal de Richelieu, marraine in-
signe, depuis un quart de siècle, pour tous
les grands desseins missionnaires de l'épo-
que) s'enthousiasmait pôur cette publication.
Il y a là-bas, y lisait-on, « deux fois, plus
de provinces que l'aigle romaine n'en a vues
sous ses aires »; et « nulle terre n'est si
misérable ni si destituée d'aide » que le sont
ces terres australes. Paulmier de Courtonne
déplorait que « quatre ou cinq des premières
nations de l'Europe s^entrekiaesent«-à,–qui
posséderait quelques petites iles à musca-
des 1), et que « des chrétiens, qui disent
avoir la conversion des Gentils pour le prin-
cipal but de leurs navigations, méprisassent
l'une des plus amples parties de la Terre,
et un troisième monde J. Sa pensée se repor-
tait vers les pays Ott, depuis un siècle, Cas-
tillans et Portugais avaient débarqué : cer-
tains de ces pays, sous le joug de ces
« rudes maîtres b, étaient devenus, disait-il,
des a déserts épouvantables ib. Mais « l'hu-
meur française, observait le bon chanoine,
est plus douce et plus sociable que l'espa-
gnole »> et « dtf l'aveu de plusieurs qui ont
voyagé aùx Indes, un religieux français et
flamand y est plus cher aux originaires que
ne le sont des Castillans ou des Portugais J,
Aussi était-ce parmi les Français que Paul-
mier. de Courtonne voulait recruter « des
gens de bras, pour cultiver la terre » ; des
chu rpentiers, menuisiers, forgerons, dont
« les arts seraient une monnaie de bonne
mise pour acheter l'affection des indi-
gènes D 5 des « personnes entendues en mé-
dccinct pharmacie et chirurgie P ; et « quel-
ques-uns enfin qui sussent toucher divers ins-
truments de musique, étant presque incroya-
ble combien tolftes Ifes nritlôns îfidiennes en
sont charmées 11.
Plusieurs fois, on causa de cette grande
entreprise, chez la duchesse d'Aiguillon.
Mais la duchesse mourut, et puis le cha-
noine,.. Et de tous ces beaux songes, de
toutes ces pages imprimées par Cramoisy à
l'insu de leur auteur, il .reste pour Paulmier
de Courtonnè. la gloire, fraîchement éclose,
d'avoi r été le précurseur des Bougainville et
des Kerguélen, des Buffon et des Président
de Brosses, qui, ceux-là par leurs voyages,
ceux-ci par leurs écrits, orienteront les re-
gards de la France vers les « terres aus-
trales 11, vers la cinquième partie du monde.
e.or. Goyau,
de l'Académie Française.
INTERIM
,
Gouvernement de La Réunion
- Par décret en date du 29 novembre .1932.
rendu. sur la proportion du ministre des Colo-
nies, M. Fauté (Louia-Paùl), délégué dans les
fonctions vde secrétaire général du gouverne-
ment pendant F absence du gouverneur titu-
laire, autorisé à rentrer en France.
Au départ du Gouverneur titulaire et jus-
qu'à l'arrivée de M. Fabre à la colonie..
1 expédition des affaires courantes sera assurée
par M. Coup (Maurice-Marie-Joseph), attuel.
lement chargé par intérim des fonctions dé se-
crétaire général du GOtWetnaqentde. La Réu-
niôh.
- - ) E
rexpoitattui crolssMle
des baianes «e la Guinée
»♦«
Pendant les trois premiers trimestres de
1932 la Guinée a exporté un total de 9.071
tonnes de bananes contre 5.701 tonnes pen-
dant la période correspondante. de 1931, ce
qui représente une progression de 59,1
Le tonnage exporté en 1932 comprend
276.375 régimes, représentant 4.699 tonnes,
er 72.565 caisses, pesant 4.372 tonnes. Le
poids moyen du régime approche sensible-
ment de 18 kgs en 1932, alors qu'il ressortait
seulement à 15 kgs 4 en 1931.
Les plus fortes expéditions sont faites sur
Nantes, puis Bordeaux et Marseille, Alger,
Casablanca et Dakar viennent ensuite.
En 19311 (3 trimestres) ont été exportés
t28.848 régimes et 67.839 caisses, et en 1932:
276.375 régimes et 72.000 caisses.
• La progression des texportations en 1932 inté-
resse tous les mois de l'année, à l'exception
• du mois de janvier, qui est en légère dimi-
nution.
Le transport des bananes a été effectué par
les Compagnies de navigation ci-après et
dans les proportions suivantes :
1932 1931
Tonnes Tonnes o/n
Cie des transports
marit. de l'A.
Q. ,F. 3.435 35,6 654 n,4
Fabre fit Fraissinet s.628 28,8 2.155 37,8
Chargeurs Réunis, r.508 iô,6 2.035 35,7
Autres colonies. r.rm 19 857 15,1
M. Albert Sarrant protège
les tissus de coton métropolitain
en A. 0. F.
M. Albert Sarraut. ministre des Colonies, a
soumis à la signature du Président de la Répu-
blique ufi décret approuvant une délibération
du Conseil de gouvernement de l'Afrique Oc-
cidentale'française qui a proposé le relèvement
des droits de douane sur les tissus de coton
J'origine étrangère importéi dans les colonies à
régime préférentiel.
Les lecteurs des Annales Coloniales sont au
courent de la question, ils se rappellent les pro-
testations indignées des Chambres de Com-
merce de Dakar, de Rùfisqiïê et de Kaolack,
contre ces droits de douane allnÓnca alors et
qui avaient pour but de protéger l'industrie co-
tormière française en face des produits anglais
auxquels les populations noires sont plus parti-
culièrement habituées, La décision du gouver-
nement était cependant très légitime : défendre
auprès des consommateurs, citoyens ou protégés
français des articles manufacturés dans nos
usinés de l'Est ou du Nord de la France, ren-
dre plus effective la solidarité entre la mlro.
pole et les colonies. C'est aujourJhul chose
faite et les mesures prises par M. Albert Sar-
raut à Vinstigation de Jules Bréoié sont très heu-
reuse, Nul doute que les industries françaises
sauront petit à petit produire des articles dans
le goût de l'indigène et peut-ifre modifieront-
ils légèrement ce goût qui n'est pas extraordi-
naire en ce moment. Nal doute que le consom-
mateur noir continue i l'avenir à acheter des
cotonnades et que - le producteur français four..
nira des tissus d'une qualité plus qu'équivalente
à ceux dont te marché est achalandé en ce mo-
iJKitf ; ce sera tout bénéfice pour les industries
françaises et les consommateurs indigènes.
av. *.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
An Sénat.
L'Aviation coloniale.
Dépèche de l'Indochine : discours de M,
Pasquier,
Les mitoyennetés coloniales
rfanco-espagnoles
>♦»
sa
N pourrait p-eut-être
mettre à profit les
relations cordiales
des deux grandes
nattons Pyrénéen-
nes pour résoudre
diverses questions
de mitoyenneté co-
loniale qui intéressent au moins autunt l'Es-
pagne que la France.
Il y a d'abord la frontière entre le Riff
et le Al oro, fui reste imprécise sur presque
toute son étendue. Il importe de la délimi-
ter pour que les deux autorités responsables
sachent à laquelle il appartient d'agir au
cas où quelque incident surgirait dans la zo-
ne où, par discrétion réciptoque, elles s'abs-
tiendront d'agir, si elles restent dans l'igno-
rance.
Ailleurs, ce n'est point de délimitation de
frontière qu'il y a lieu de s'occuper, mais
bien d'une action commune et concertée des
deux côtés de la limite établie.
Il en est ainsi tout d'abord pour ce terri-
toire d'If ni, si singulièrement enclwé dans
le territoire marocain, au sud de Titnit, la
dernière bourgade du littoral atlantique du
Maroc.
l-fntf-c^est, pour les Espagnols, « Santa-
Cruz de Mar Pequeila 9. Son enclave com-
porte une superficie de 2.500 kilomètres car-
rés avec environ 100 kilomètres de côte sur
l'Océan.
Depuis le xvl siècle, ce territoire a été
disputé' entre les Espagnols et les ̃ Maures
jusqu'au traité de 1860 qui y reconnut la
suprématie de l'Espagne que le traité franco-
espagnol de 1912 consacra. Le sol est loin
d'y être sans valeur. Il y aurait là possibilité
d'organiser une eblonie d'une certaine im-
portancey mais l'Espagne n'a pu jusqu'à
ptesent réaliser Veffort nécessaire. Son au-
torité respectée par nous n'a tour effet que
d'empêcher nos forces de police de poursui-
vre au delà de la frontière des djichs qui
y cherchent rèfuge après quelque razzia opé-
rée chez les nôtres.
Une situation analogue "$' avère, en plus
grand, pour le Sahara espagnol, souvent dé-
signé* sous le nom de Rio del Oro, bien que
cette dénomination ne soit dévolue officiel-
lement qu'à une partie de ce vaste territoire
dont l'ensemble n'atteint pas moins de
300.000 kilomètres carrés.
Là aussi, l'Espagne Il occupe réellement
que quelques "enttes du Mtîpral comme
Diaha, TefMaout, près du - Cap lulJy. El
Degarron près du faux Cap Bojador; Kedtla
près du vrai Cap Bojador; Villa Cisneros,
chef-lieu du territoire. Mais, à Vintérieur,,
son action est très réduite. De puissantes
tribus, les Regueiba, les Oulad-Djelim, les
Oulad-Bou-Sbahj vivent à peu près indépen-
dantes dans les régions qui confinent avec
notre ltlautitanie. Des bandes de pillards
fartent de chez elles, font une expédition
fructueuse chez les tribus qui nous sont sou-
mises et se replient en territoire espagnol dès
que nos méharistes ou nos aviateurs alertés
accourent pour défendre nos protégés.
C'est dans une expédition de ce genre que
le capitaine de Mac-Mahon trouva récemment
la mort, et ses meurtriers n'ont pu être cltâ-
tiés parce qu'ils avaient pu refranchit la
frontière du Del Oro, trois heures avant l'ar-
rivée de nos trouées.
L Espagne a autant intérêt que nous-mê-
mes à mettre fin à ces agissements, mais il
faudrait qu'une surveillance efficace et une
répression réelle puissent être exercées des
deux côtés et de concert.
Des observations du même ordre pourraient
être formulées à propos de la Guinée espa-
gnole incrustée entre nos colonies du Came-
roun et du Gabon.
Certes, la France mettra toute la condes-
temlence possible dans les réglements à in-
tervenir entre les deux Républiques amies.
La République espagnole qui s'est propo-
sé un programme d'ordre, ne peut manquer
d'étendre cette intention aux territoires exo-
tiques qui ressortissent à l'Espagne.
Et comme, partout, c'est avec la France
seule que ces régions sont contigiies, l'Espa-
gne peut compter sur une collaboration ami-
cale de notre part pour aboutir à fin résultat
utile.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
1" Vice-Président de la Commission
des Douanes.
, ) --.- (
IIIs les Ctntisslras
»*• J
AD SÉtNAT
A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
La crise agraire en Tunisie
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est réunie sous la présidence de
M. Henry Bérenger.
Au cours de ses travaux, elle s'est occupée
notamment de la crise agraire en Tunisie.
M. Maurice Ordinaire a fait connaître à la
Commission les conditions exactes dans les-
quelles est née et s'est développée en Tuni.
sie une crise agraire dont les conséquences
pourraient devenir dangereuses s'il n'y était
promptement apporté des remèdes précis et
appropriés.
Cette importante communication a donné
lieu à' un échange de vues auquel ont pris
part MM. Henry Bérenger, Lémery, René
Besaard, Bompard, Eccard et Le Trocquer.
La Commission a été unanime à formuler
le vœu que le Gouvernemellt apporte d'ur-
gence le plus large remède possible à une
situation qui la préoccupe très vivement et
sur laquelle il lui parait indispensable de
recueillir des informations complémentaires.
Au Muséum
f
, » ,
Visite aJilaboratoJre d, M. le Professeur
Au Chevalier
A cette heure matinale, un engourdissement
ihiNux. endort encore le. vieux jardin (les. Plan-
tes des Gdy de la Brosse, des BufI, des
Juvieu., des Cuvier.' Un soleil froid très pâle,
qui l'air d'une lueur blafarde épuisée par
ses veilles, réchauffe à peine les zèbres qui se
meuvent dans le brouilllard, ouate sonorisée
par des cris multiples d'animaux.
Et moi, dans ce paradis tertiaire où l' humain
n'a pas encore fait son apparition, je cherche
un liomme !
Enfin le salVit point à l'horizon sous la forme
d'un gardien.
« Le laboratoire de M. le Professeur Au-
guste Cheval ier, jé vous-prie ? » L'itinéraire
monte du fond d'un abftae de cache-nez :
« Tout droit à gauche èt. encore à droite
juscpTà ce que vous trouviez les pélicans. »
En route.
((Lorsque le pélican lassé d'un long voyage.»
Dix vers de la Nuit de mai, je me trouve
en face des « goitres hideux », et effective-
ment dans un corps de bâtiment tout proche
d'uh délabrement romantique qui rappelle « le
jardin des Feuillantines » s'élève lé sanctuaire
consacré à l'agronomie coloniale.
- Un explorateur-découvreur
Et voici M. Auguste Chevalier. Le savant
explorateur - découvreur reste vigoureux, actif,
prêt à repartir pour Nce Sahara dont il a tant et
si utilement étudié les ressources végétales.
Aujourd'hui, c'est avec la foi d'un apôtre qu'il
« enseigne à la jeunesse des écoles, aux portes
de la Cité Universitaire, les données de cette
science çolbniate si complexe qui peut décider
deJ [l' avenir du monde ».
Chevalietf* un grand pÙaisir d' entendre M. Auguste
Chévalieti évoquer des souvenirs de brousse
afrloainet dans ce laboratoire plein de sève et
de'suc, ftitfbiance végétale où se retrouve une
mdgnificfue portion de la colonisation tropicale.
- La- pfante coloniale
Forêt tropicale mystérieuse et merveilleuse
dont t ténacité dans J'éftort ; « ausculter la richesse.
braver la malveillance, dominer la force, re-
tourner et renouveler la paiMatMe H.
« Tant vaut la plante, tant vaut la colonie.»
On ne se rend pas çompte encore du rôle
aue la plante coloniale est appelée à jouer
«un la prospérité de notre empire d'outre-mer.
Il est bien vrai que le produit de la culture
du sol, produit qui se renouvelle et demeure,
est le fait de la colonie stable et durable.
Avant tout, la plante, f arbuste, l'atbre. Car
le jardiff, le verger, le champ protègent; con-
servent la famille et le paysan. La colonie de
culture enracine amé liore, accroît.
Ici, dans ce laboratoire, je me sens en plei-
nes terres monopolisées pour la production du
riz, du sucre de canne, au café, du cacao, du
thé, des bananes, de la vanille, des épices, des
dattes, du manioc; mais gardons-nous d'oublier
le jute, le coton, le caoutchouc, les bois pré-
cieux, des résines, des gommes, etc., tous vé-
gétaux qui jouent des rôles de grandes vedettes
dans l'économie mondiale.
En vérité, il faut se souvenir que ces « ri-
chesses acquises ou en devenir ont été mises,
sous la main de l'humanité tout entière, par ces
admirables savants, u butineurs à la recherche
de la flore universelle ».
M.-L. S.
) -.-
Les travaux du professeur Gruvel
Le professeur Gruvel, conseiller technique
du ministère des Colonies et conseiller tech-
nique du gouvernement -chérifien pour les pê-
cheries maritimes et fluviales, poursuit avec
ses collaborateurs depuis onze ans au mu-
séum d'Histoire naturelle inlassablement le
repeuplement des rivières de l'Atlas et de la
mise au point de la carte de pêche de la
carte occidentale du Maroc.
En faveur de la pêche fluviale au Maroc le
professeur Gruvel s'est borné à favoriser la
pisciculture de la truite dans les rivières du
Grand et du Moyen-Atlas. Il a donc créé
une station de pisciculture dans le Moyen-
Atlas, à t.200 mètres d'altitude où il a ob-
tenu la première année 120.000 alevins ou
œufs embryonnés. Devant ce succès, la sta-
tion a été agrandie et aujourd'hui on y ob-
tient jusqu'à un million d'alevins ou d'œufs
embryonnés. C'est la station centrale de
pisciculture du Maroc. Grâce à cette créa-
tion. toutes les rivières de cette partie du
Maroc ont été repeuplées. Mais d'ici peu sera
édifié dans le Grand-Atlas, à 1.800 mètres
d'altitude, une sous-station qui recevra les
œufs embryonnés d'Azrou et les alevins se-
ront distribués dans les différents cours d'eau
du Grand-Atlas à Agaïonarl à 70 km. de
Marrakech.
Malheureusement le pêcheur n'est pas rai-
sonnable et contrarie la tâche du professeur
Gruvel ; il peut pêcher jusqu'à. 80 truites
par jour et parmi ce butin beaucoup pèsent
une livre.
Sans compter les pèches prohibées la nuit,
au filet et à la dynamite.
On a été obligé de limiter au Maroc le
nombre de pièces de gibier tuées, de même
on va être obligé de limiter le nombre de
truites pêchées et s'il le fallait l'administra.
tion locale, pour éviter que soit compromis
notre effort au Maroc, se verrait dans l'obli-
gation d'interdire la pêche à la truite pen-
dant deux ou trois ans.
En ce qui concerne les pèches maritimes,
il y a six ans que le professeur Gruvel tra-
vaiUe a ta mise au point de la carte de pê-
che de la côte occidentale du Maroc. Les
pécheurs marocains n'osaient pas aller dans
certains èndroits parce qu'ils accrochaient
leurs filets dans des fonds madréporiques ex-
trêmement durs. Le directeur général des
Travaux publics a demandé de limiter de
façon aussi précise que possible la zone des
coraux. C'est aujourd'hui chose faite et les
pêcheurs, avec la carte de ptffh avons fan établir, connaissent maintenant les
panes ehalutables fi les zones • dangereuses.
Les décisions du Conseil
de gouvernement
Itl
Modifications territoriales
Le Conseil de Gouvernement de--'l'Afrique
Equatoriale française, qui vient d'avoir lieu
à Brazzaville, a pris d'importantes décisions
au point de vue politique.
Il a décidé notamment de modifier les li-
mites de certaines colonies du groupe et de
rattacher au Tchad les subdivisions de Fort-
Archambault et de Koumra. La circonscrip-
tion de Lobaye. sera d'autre part rattachée à
l'Oubangui-Chari.
La première de ces mesures est une consé-
quence de la décision prise antérieurement
de transférer le chef-lieu du Tchad de Fort-
Lamy à Fort-Archambault.
La création de Chambres de Commerce
Le Conseil a été mis au courant de l'état
actuel de la question de la création de cham-
bres de Commerce au Gabon et dans le
Moyen-Congo.
Des projets ont été soumis à ce sujet au
Gouverneur Général par diverses associa-
tions, mais leur mise à exécution soulève de
très sérieuses difficultés, notamment au point.
de vue de la composition des Chambres, de
la représentation réciproque du commerce
français et des maisons étrangères et enfin du
statut financier à établir.
Le Gouverneur Génétal est acquis au prin-
cipe de la création de ces organismes, mais
les modalités d'exécution ne sont pas encore
mises au point. L'étude d'un projet définitif
est poursuivie activèrent.
Il faut signaler également à ce propos que
l'Association des Commerçants du Moyen-
Congo, qui groupait 50 membres du début de
cette année, n'en compte plus à présent que
33, plusieurs membres et notamment de gros-
ses firmes ayant cessé de faire partie de l'As-
sociation.
Le Conseil a également décidé de réorga-
niser le statut financier des communes.
Fin du Congrès
Avant de terminer ses travaux, le Conseil
de Gouvernement de l'Afrique Equatoriale
a donné son accord à un projet soumis par
le Gouverneur Général et tendant à consa-
crer le souvenir des personnalités qui prirent
part à la formation et au développement de
r'A.E.F., en donnant leurs noms aux centres
importants, aux stations de chemin de fer,
aux points remarquables et aux rues des
villes.
, : >.- 1(
Propagande coloniale
Au moment où le sous-secrétariat des Co-
lonies s'applique à intensifier la propagande
coloniale spécialement auprès des enfants des
écoles, Les Annales Cotoniates qui, depuis plu-
sieurs années, ont mené une active campagne a
ce sujet, se doivent de signaler les moindres
efforts, sans distinction d'opinion, qui cherchent
à créer en France l'Idée coloniale.
L'âme populaire, avec son bon sens, son
désir de s instruire, son coin de poésie secret
et son penchant inné vers l'évasion, est un ré-
ceptacle admirable pour cette propagande.
Souvent, avec des moyens de fortune,
moyens, comme disait le maître Brieux, pour
des gens qui n'ont pas de fortune, des confé-
rences avec projections de films muets sont
organisées dans des salles aménagées pour ceree
occasion. Toujours malgré le manque de pu-
blicité, ces sa l les sont remplies (sans faire re-
cettes, puisque l'a propagande est pour ainsi
dire gratuite) par un auditoire avide de s îns-
truire.
Près de la gare de Lyon, au 199, rue de
Bercy, un ancien chantier de constructions
donna son local et son nom « Le Chantier »
à un patronage qui, notamment, parmi ses nom-
breuses œuvres sociales, réunit « tous les vendre-
dis soirs les enfants des écols communales et
leurs familles en graoïd nombre, pour entendre
des conférences qui semblent bien sérieuses,
d'après leurs programmes. Elles remportent un
succès considérable. « Le Chantier », sous la
direction du chanoine Francis Poivrel, active-
ment secondé par l'abbé Jean Labbé, a inscrit
en novembre et décembre les conférences sui-
vantes :
« La Réorganisation de 1 Lurope », par
M. Georges Blondel, professeur à lécole des
Sciences politiques. « Mon tour du monde »,
par Mme Geneviève Cbaumel-Gentil1 ». « A
travers l'Amérique moderne », par M. Hertz,
ingénieur civil, et « Dans les forêts vierges de
l'Amérique », pat le R. P. Testevin.
La conférence « Mon tour du monde »,
suivie du film « La Symphonie Exotique »,
qui eut lieu hier soir vendredi, était donc spé-
cialement coloniale.
On sait avec quelle admiration pour la vie
lointaine Mme Geneviève Chaumel-Gentil re-
late ses voyages. Dernièrement, aux Isolés co-
loniaux, efîe rappelait sçn séjour aux Indes ;
hier soir, « au Chantier H, eUe racontait son
tour du monde.
Devant l'accueil chaleureux fait à la confé-
rencière par les auditeurs qui comprenaient que
c'était - avec - son cœur de fille de grand colo-
nial qu elle s'attachait à décrire si sincèrement
les pays qu'elle avait traversés, et devant l'in-
térêt du public qui se manifestait au cours du
film, on est heureux de constater une nouvelle
fois qu'en plus de la poésie, le côté purement
instructif (charbonnage du Tonkin, école des
aveugles, rhumeries des. Antilles, etc.) intéres-
sait r auditoire,
A noter les réflexions des petits enfants :
« Djibouti ? mais nous y connaissons, du mon-
de. Moi, mon oncle le bijoutier fait du
commerce au Maroc. » « J'ai un cousin qui a
été en avion en Afrique. 11
Que toutes ces visions rendent moins sévères
aux enfants l'Atlas devent désormais un beau
livre d'image, it que rêvant aux beaux yeux
qn ils auront vus sur l'écran, les écoliers se
souviennent - pPus tard il y aura là-bas, dans
la plus grande .France, une petite place pour
eux.
L J. PAM
Au conseil de gouvernement
de l'A. E. F.
Discoura de M. Jules Brévié
La Mobilisation morale
Voici les irnssayes les plus importants du beau
discours prononcé [jur le gouverneur général
Brévié au Conseil de YOltVememenl.
« Ou ne s'appuie que sur ce qui lôsiijle,
utlu'me uii. vieil auaJe url'icain. La formule
exprimo assez uxacteinenl l'appui que; les pou-
voirs publics ont lruU\ é chez les premiers : com-
merçants, colons, lioirmies d'affaires qui sont le
ferment actif du développement économique de
Ja Colonie. Résistance à l'adversité, au décuu-
ragement, parti rapidement pris de s'installer
clans la crise, bien en arrière du front du » pros-
périté occupé hier encore et volonté inébran-
lable de repartir en avant dès que les circons-
tances le permettront. Mais résistance aussi iL
l'idée de subir les sacrilices pécuniaires imposes
par le rétablissement des finances publiques.
Dans l'opinion générale, l'Etat est une provi-
dence, il n'a pas de besoins. Autant il paraît
miturel que les caisses publiques comblent les
délicits des particuliers, autant il paraît insup-
portable de les aUmcnlcr, même si l'intérêt de
chacun et de lous eu dépend. Alors on crie
à l'Etiilisme. Ce sont là manières de voir fran-
çaises. 11 faut s'en accommoder dans la direc-
tion des affaires publiques. Le risque n'est que
d'impopulurité pour le chef qui doit passer
outre.
A l'égard des indigènes, le péril pouvait être
plus redoutable. Depuis dix ans, nos quinze
millions d'administrés s'étaient habitués à. une
prospérité sans cesse accrue qu'ils pouvaient
à bou dl'Oit, ignorants qu'ils étaient de l'ins-
à bon droit, l'économie mondiale, considérer
lubilité de l'économie mondiale, cOllsidérel'
comme définitive. Certes, les vieillards qui
avaient connu les pillages et les razzia, d'antan
avec leur inévitable cortège de meurtres, de
fummes et d'épidémies, pouvaient, par compa-
raison, juger les maux du jour encore suppor-
tables. Mais cqux de la ijeune génération qui,
nés duns le bien-être et la sécurité de la paix
française et nourris des idées occidentales, se
croient déjà, parfois, en droit de nous juger,
soutiendraient-ils l'épreuve avec une égale séré-
nité ?
Deux années d'absolue tranquillité pendant
lesquelles l'admirable tenue morale de nos
populations ne s'est jamais démentie, attestent
l'immité de ces craintes. Aux premières mani-
festations de lu crise, nos administrés de tous
liges ont puisé dans leurs atavismes lourds de
iluiites les misères ancestrales, non des senti-
ments de révolte, mais de sûrs réllexes d'adap-
tation aux conditions nouvelles do la vie. Leur
prétendue prodigalité s'est soudain muée en
esprit d'économie ; les dépôts indigènes en
caisse d'épargne ont suivi pendant la crise une
progression ascendante: 5 millions en 1U30 :
7 millions en 1931 ; près de 10 millions pendant
les 9 premiers mois de 1932. On s'est mis cou-
rageusement au travail : les anciens métiers,
le vieil artisanat ont relleuri sur tout le terri-
toire. Et surtout, l'indigène a obéi à l'appel
du la terre. Lu. race est Toncièrement paysanne.
La spécialisation commerciale ou industrielle
acquise par certains est trop récente pour
que les agents, les ouvriers, licenciés par leurs
employeurs n'aient su reprendre le travail des
champs. Ainsi la question du chômage dans les
grandes villes, fi Dakar en particulier, où elle
aurait pu devenir préoccupante, a-t-elle perdu
son acuité. En Côte d'Ivoire, certains ouvriers
agricoles qui ne trouvaient plus iL s'employer
dans les plantations ont sollicité et obtenu
l'attribution de terres de colonisation et doivent
a la crise d'avoir accédé au rangi do propriétaire.
Et partout s'est manifesté ce sentiment d'en-
tr'aide et de solidartté si touchant qui est
naturel à l'indigènq et grâce auquel les vieil-
lards, les parents, les amis en difficulté, ont
trouvé chez leurs congénères qui avaient con-
servé leur situation des moyens d'existence suf-
fisants pour leur permettre d'attendre des jours
meilleurs. Je ne dirai pas, certes, qu'il n'y a
pas de misère ni de souffrances. Ce que je puis
affirmer, c'est qu'elles sont supportées avec
courage et dignité et que leurs échos spontanés
sont rarement parvenus Jusqu'à nous.
Les fonctionnaires européens et indigènes ont
su prendre leur large part du sacrifice. Pour ré-
duire son' « train « de vie, l'administration
s'est trouvée dans la pénible nécessité de ne
pas renouveler, lorsqu'ils arrivaient à. expira-
tion, les engagements de certains de ces agents
liés à elle par contrats. Il a fallu prononcer des
mises à la retraite, remettre à la disposition de
leurs départements d'origine les fonctionnaires
métropolitains détachés dans les services co-
loniaux, suspendre dans tous les cadres le
recrutement de nouveaux agents, réduire a.
l'extrême la vie de certains services, enfin dimi-
nuer les avantages et indemnités accordés en
période de prospérité.
D'aucuns désireraient ces économies encore
plus élevées. Mais il no serait pas équitable de
ne pas tenir compte du fti it que l'Afrique Occi-
dentale n'a jamais accordé à son personnel que
des indemnités régulières et strictement propor-
tionnées aux besoins. Il est d'autre part une
limite au-dessus de laquelle les économies réa-
lisées sur les effectifs administratifs et sur le
fonctionnement des services publics sont, dan-
gereuses ou génératrices de désordres sociaux
et financiers. Il faut, dans une Colonie neuve
maintenir une certaine densité d'occupation en
fonction de l'étendue du territoire et du carac-
tère des populations ; il faut surtout se garder
de laisser croire qu'on abandonne le pays. Or,
l'Afrique Occidentale française est peut-être de
toutes nos Colonies celle qui utilise le moins
de fonctionnaires par rapport à son étendue
et à son chiffre de population. Il est enfin des
devoirs qui obligent ceux qui les ont une fois
assumés à les remplir jusqu'au bout ; on ne
ferme par un hôpital ou une école aussi facile-
ment, qu'une boutique. n
La lutte contre la crise
Parlant de la lullc contre la crise et de 1<1.
campaqne d'arachide au Sénégal, le Gourer-
neur général a donné les précisions suivantes :
Toutes les occasions qui se présentèrent do
« manœuvrer la crise n furent mises iL profit.
L'apipui de lu. Métropole se manifesta spontané-
ment pour venir en aifle aux producteurs de
café, de caoutchouc, de sisal ul de manioc, 11 fut
instamment sollicité pour le soutien des corps
gras qui constituent 1 essentiel do notre produc-
tion et pour les bananes qui représentent le pro-
duit d'avenir de li Guinée et peut-être aussi do
la Côte d'Ivoire. Il fut. accordé -ulement pour
ces dernières. Os subsides vinrent à poiiu
nommé apporlor une aide précieuse à nos eo-
Ions Quant. a la protection des corps gras, elle
est et demeure absolument indispensable au
soutien de nos intérêts vitaux fille seule per-
me'ttra aux laborieuses populations sénégalaises
Cil; des Colonies du Sud de poursuivre et d'am-
plifier leur effort de production sur 1 araenido,
les palmistes et l'huile de palme qui, en temps
(le paix, comme en temps de guerre, sont né-
cessaires aux besoins de. In Métropole. f.'Afri-
que Occidentale française sollicite Io\u jours et
attend encore cet appui.
Mais la Fédération n'attendit pas pour orga-
niser elle-même sa propre défense. Dès le début
de la crise il apparut que les exploitations agri-
coles européennes auraient besoin d'être soute-
nues, la plupart d'entre elles en elint encore.
fi la période d'installation on ics 'penses TIO
sont nos compensées par la vente * produits.
Le décret du 26 juin 1931 devait pourvoir.
Malheureusement lo«? Caisses centrales de cré-
dit agricole furent rapidement débordées par la
masse des demandes en même tem^s que dimt
nuaienit les ressources destinées k les alimenter
TRENTE-DEUXIEME ANNEE., - N° 127. -y * M NUMÉRO i 90 QKNTIMIIB SAMEDI SOIR 8 DECEMBRE 1932.
jôumijjUQTiqiEi
Rédaction fr Administration t
'i.. Id
PARIS 0*0
TtLtPH. i LOUVRK 1t-3f
- IIICHEblKU 87.
Les Anna/és Coloniales
',JI - .1 -1#-
, Les ennonceu et réclamêt tônt reçues an
1 bu-rose-dit (ourtul. (
DlRtCTBUR.FONDÀTftUlt i Màl»0«l ftUEDEL '-
1 Tous lit articles puOlU, dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant les AlaALU ceLOllIALU.
ABONNEiÊNTS
avec la Revue illustrée:
Un te 6 Idole 8 Idole
- - -
France et
Colonies 18* u lot » si o
Êtranger 240 » 125 > 79 >
On t'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
i
Les premières visées
d'un françaU sur l'Océanie
- t" .a -
PAULMIER DE COURTONNE
, 11 y avait dans Une stalle du chapitre de
Lisieux, aux alentours de 1650, un certain
chanoine, dont l'imagination, hors de ses
heures d'office, était en perpétuelle prome-
nade à travers l'immensité du Pacifique.
11 s'appelait Jean Paulmier de Cour-
tonnes et sa curieuse personnalité vient de
nous être révélée par le P. O'Rei):y dans
un récent article de la Revue d'Histoire des
Missions, qui est un chef-d'œuvre de perspi-
cace érudition.
Il avait comme trisaïeul le .navigateur
Paulmier de Gonneville, qui, en 1503 èt
1504, avait exploré quelques terres aus-
trales.
Il avait comme bisaïeul un authentique in-
digène de ces lointains pays, un -indigène
de sang royal, le prince Essomeric, fils du
roi Arosca. Cet indigène, amené en France,
baptisé, niarié à Suzanne Paulmier de Gon-
neville, s'était appelé TUiot Paulmier de
Courtonne. -
Le souvenir (le cette pittoresque fijiatioil,
et son ardente curiosité des connaissances
géOgraphiques, induisaient le chanoine de
Lisieux à rédiger, sur ce qu'on savait alors
'de.'l'Otéanie et sur les moyens de l'attein-
dre, dé longs manuscrits. Il avait, dès sa
prime jeunesse, rôvé de celte cinquième par-
tie du monde : avant même qu'il n'eût at-
tpint dix-huit ans, il avait confié à M. Ger-
vaise, chanoine de Reims, son idée d'une
évangélisation des terres australes. Et toute
suivie fut au service d'une telle idée.
En 1658, il apportait aux membres de la
célèbre Compagnie du Saint-Sacrcment, et
aux fondateurs de lit, Société des Missions
Etrangères, Pallu et La Motte-Lambert, des
copier d'un gros travail qui s'intitulait :
Mémoires touchant Vétablissement d'tltlt
mission chrétienne dans le troisième monde,
autrement appelé la terre australe, 'mèridio
naZe, antarctiqûe et inconnue, dédiez <)
Nostre Saint-Père le fafe Alexandre VU
par tin ecclésiastique originaire de cette
tnesme teïte. Ainsi ce chanoine de France
q'identifinit-il a l'aïeul Essomètic; il lui
plaisait de sé prévaloir de ses origines aus-
trales, pour la présentation de son aventu-
rêux projfct. C^hitfépoqueoîi circulaient
dans Paris, à l'instigation de Fallu et de
La. Mbtte-Latnbert, les pruniers « tracts »
j'ctntlfs à l'installation de prêtres français
en Cochinchine et au Tank lu ; Paulmier de
Courtoiroc, lui aussi, répandait des « tracts.
en faveur de l'hémisphère austral et des ar-
chipels océaniens.
Saint Vincent de Paul, informé, s'intéres-
sait vivement aux aspirations de ce cha-
noine; il en parlait iV quelques-uns de ses
Lazaristes; 11 se déclarait tout prêt à faire
présenter à Sa Sainteté le massif manuscrit
des Mémoires. Les copies continuaient de
courir Paris. Or, un bertu jour, une de ces
copies tombait aux mains du grand éditeur
Cramoisy, qui, non sans quelque désinvol-
ture, là-faisait imprimer. Heureuse ue
où les manuscrits concernant les préoccupa-
tions coloniales ou missionnaires attiraient
tellement les regards du public, que les li-
braires se les appropriaient et que les au-
teurs n'avaient même point à se déranger
pour aller les offrir!
Paulmier de Courtonne, pourtant, trouva
quelque peu léger le procédé de la maison
Cramoisy. Mais il se consgla vite en appre-
nant que la duchesse d'Aiguillon, nièce du
défunt cardinal de Richelieu, marraine in-
signe, depuis un quart de siècle, pour tous
les grands desseins missionnaires de l'épo-
que) s'enthousiasmait pôur cette publication.
Il y a là-bas, y lisait-on, « deux fois, plus
de provinces que l'aigle romaine n'en a vues
sous ses aires »; et « nulle terre n'est si
misérable ni si destituée d'aide » que le sont
ces terres australes. Paulmier de Courtonne
déplorait que « quatre ou cinq des premières
nations de l'Europe s^entrekiaesent«-à,–qui
posséderait quelques petites iles à musca-
des 1), et que « des chrétiens, qui disent
avoir la conversion des Gentils pour le prin-
cipal but de leurs navigations, méprisassent
l'une des plus amples parties de la Terre,
et un troisième monde J. Sa pensée se repor-
tait vers les pays Ott, depuis un siècle, Cas-
tillans et Portugais avaient débarqué : cer-
tains de ces pays, sous le joug de ces
« rudes maîtres b, étaient devenus, disait-il,
des a déserts épouvantables ib. Mais « l'hu-
meur française, observait le bon chanoine,
est plus douce et plus sociable que l'espa-
gnole »> et « dtf l'aveu de plusieurs qui ont
voyagé aùx Indes, un religieux français et
flamand y est plus cher aux originaires que
ne le sont des Castillans ou des Portugais J,
Aussi était-ce parmi les Français que Paul-
mier. de Courtonne voulait recruter « des
gens de bras, pour cultiver la terre » ; des
chu rpentiers, menuisiers, forgerons, dont
« les arts seraient une monnaie de bonne
mise pour acheter l'affection des indi-
gènes D 5 des « personnes entendues en mé-
dccinct pharmacie et chirurgie P ; et « quel-
ques-uns enfin qui sussent toucher divers ins-
truments de musique, étant presque incroya-
ble combien tolftes Ifes nritlôns îfidiennes en
sont charmées 11.
Plusieurs fois, on causa de cette grande
entreprise, chez la duchesse d'Aiguillon.
Mais la duchesse mourut, et puis le cha-
noine,.. Et de tous ces beaux songes, de
toutes ces pages imprimées par Cramoisy à
l'insu de leur auteur, il .reste pour Paulmier
de Courtonnè. la gloire, fraîchement éclose,
d'avoi r été le précurseur des Bougainville et
des Kerguélen, des Buffon et des Président
de Brosses, qui, ceux-là par leurs voyages,
ceux-ci par leurs écrits, orienteront les re-
gards de la France vers les « terres aus-
trales 11, vers la cinquième partie du monde.
e.or. Goyau,
de l'Académie Française.
INTERIM
,
Gouvernement de La Réunion
- Par décret en date du 29 novembre .1932.
rendu. sur la proportion du ministre des Colo-
nies, M. Fauté (Louia-Paùl), délégué dans les
fonctions vde secrétaire général du gouverne-
ment pendant F absence du gouverneur titu-
laire, autorisé à rentrer en France.
Au départ du Gouverneur titulaire et jus-
qu'à l'arrivée de M. Fabre à la colonie..
1 expédition des affaires courantes sera assurée
par M. Coup (Maurice-Marie-Joseph), attuel.
lement chargé par intérim des fonctions dé se-
crétaire général du GOtWetnaqentde. La Réu-
niôh.
- - ) E
rexpoitattui crolssMle
des baianes «e la Guinée
»♦«
Pendant les trois premiers trimestres de
1932 la Guinée a exporté un total de 9.071
tonnes de bananes contre 5.701 tonnes pen-
dant la période correspondante. de 1931, ce
qui représente une progression de 59,1
Le tonnage exporté en 1932 comprend
276.375 régimes, représentant 4.699 tonnes,
er 72.565 caisses, pesant 4.372 tonnes. Le
poids moyen du régime approche sensible-
ment de 18 kgs en 1932, alors qu'il ressortait
seulement à 15 kgs 4 en 1931.
Les plus fortes expéditions sont faites sur
Nantes, puis Bordeaux et Marseille, Alger,
Casablanca et Dakar viennent ensuite.
En 19311 (3 trimestres) ont été exportés
t28.848 régimes et 67.839 caisses, et en 1932:
276.375 régimes et 72.000 caisses.
• La progression des texportations en 1932 inté-
resse tous les mois de l'année, à l'exception
• du mois de janvier, qui est en légère dimi-
nution.
Le transport des bananes a été effectué par
les Compagnies de navigation ci-après et
dans les proportions suivantes :
1932 1931
Tonnes Tonnes o/n
Cie des transports
marit. de l'A.
Q. ,F. 3.435 35,6 654 n,4
Fabre fit Fraissinet s.628 28,8 2.155 37,8
Chargeurs Réunis, r.508 iô,6 2.035 35,7
Autres colonies. r.rm 19 857 15,1
M. Albert Sarrant protège
les tissus de coton métropolitain
en A. 0. F.
M. Albert Sarraut. ministre des Colonies, a
soumis à la signature du Président de la Répu-
blique ufi décret approuvant une délibération
du Conseil de gouvernement de l'Afrique Oc-
cidentale'française qui a proposé le relèvement
des droits de douane sur les tissus de coton
J'origine étrangère importéi dans les colonies à
régime préférentiel.
Les lecteurs des Annales Coloniales sont au
courent de la question, ils se rappellent les pro-
testations indignées des Chambres de Com-
merce de Dakar, de Rùfisqiïê et de Kaolack,
contre ces droits de douane allnÓnca alors et
qui avaient pour but de protéger l'industrie co-
tormière française en face des produits anglais
auxquels les populations noires sont plus parti-
culièrement habituées, La décision du gouver-
nement était cependant très légitime : défendre
auprès des consommateurs, citoyens ou protégés
français des articles manufacturés dans nos
usinés de l'Est ou du Nord de la France, ren-
dre plus effective la solidarité entre la mlro.
pole et les colonies. C'est aujourJhul chose
faite et les mesures prises par M. Albert Sar-
raut à Vinstigation de Jules Bréoié sont très heu-
reuse, Nul doute que les industries françaises
sauront petit à petit produire des articles dans
le goût de l'indigène et peut-ifre modifieront-
ils légèrement ce goût qui n'est pas extraordi-
naire en ce moment. Nal doute que le consom-
mateur noir continue i l'avenir à acheter des
cotonnades et que - le producteur français four..
nira des tissus d'une qualité plus qu'équivalente
à ceux dont te marché est achalandé en ce mo-
iJKitf ; ce sera tout bénéfice pour les industries
françaises et les consommateurs indigènes.
av. *.
LIRE EN SECONDE PAGE :
A la Chambre.
An Sénat.
L'Aviation coloniale.
Dépèche de l'Indochine : discours de M,
Pasquier,
Les mitoyennetés coloniales
rfanco-espagnoles
>♦»
sa
N pourrait p-eut-être
mettre à profit les
relations cordiales
des deux grandes
nattons Pyrénéen-
nes pour résoudre
diverses questions
de mitoyenneté co-
loniale qui intéressent au moins autunt l'Es-
pagne que la France.
Il y a d'abord la frontière entre le Riff
et le Al oro, fui reste imprécise sur presque
toute son étendue. Il importe de la délimi-
ter pour que les deux autorités responsables
sachent à laquelle il appartient d'agir au
cas où quelque incident surgirait dans la zo-
ne où, par discrétion réciptoque, elles s'abs-
tiendront d'agir, si elles restent dans l'igno-
rance.
Ailleurs, ce n'est point de délimitation de
frontière qu'il y a lieu de s'occuper, mais
bien d'une action commune et concertée des
deux côtés de la limite établie.
Il en est ainsi tout d'abord pour ce terri-
toire d'If ni, si singulièrement enclwé dans
le territoire marocain, au sud de Titnit, la
dernière bourgade du littoral atlantique du
Maroc.
l-fntf-c^est, pour les Espagnols, « Santa-
Cruz de Mar Pequeila 9. Son enclave com-
porte une superficie de 2.500 kilomètres car-
rés avec environ 100 kilomètres de côte sur
l'Océan.
Depuis le xvl siècle, ce territoire a été
disputé' entre les Espagnols et les ̃ Maures
jusqu'au traité de 1860 qui y reconnut la
suprématie de l'Espagne que le traité franco-
espagnol de 1912 consacra. Le sol est loin
d'y être sans valeur. Il y aurait là possibilité
d'organiser une eblonie d'une certaine im-
portancey mais l'Espagne n'a pu jusqu'à
ptesent réaliser Veffort nécessaire. Son au-
torité respectée par nous n'a tour effet que
d'empêcher nos forces de police de poursui-
vre au delà de la frontière des djichs qui
y cherchent rèfuge après quelque razzia opé-
rée chez les nôtres.
Une situation analogue "$' avère, en plus
grand, pour le Sahara espagnol, souvent dé-
signé* sous le nom de Rio del Oro, bien que
cette dénomination ne soit dévolue officiel-
lement qu'à une partie de ce vaste territoire
dont l'ensemble n'atteint pas moins de
300.000 kilomètres carrés.
Là aussi, l'Espagne Il occupe réellement
que quelques "enttes du Mtîpral comme
Diaha, TefMaout, près du - Cap lulJy. El
Degarron près du faux Cap Bojador; Kedtla
près du vrai Cap Bojador; Villa Cisneros,
chef-lieu du territoire. Mais, à Vintérieur,,
son action est très réduite. De puissantes
tribus, les Regueiba, les Oulad-Djelim, les
Oulad-Bou-Sbahj vivent à peu près indépen-
dantes dans les régions qui confinent avec
notre ltlautitanie. Des bandes de pillards
fartent de chez elles, font une expédition
fructueuse chez les tribus qui nous sont sou-
mises et se replient en territoire espagnol dès
que nos méharistes ou nos aviateurs alertés
accourent pour défendre nos protégés.
C'est dans une expédition de ce genre que
le capitaine de Mac-Mahon trouva récemment
la mort, et ses meurtriers n'ont pu être cltâ-
tiés parce qu'ils avaient pu refranchit la
frontière du Del Oro, trois heures avant l'ar-
rivée de nos trouées.
L Espagne a autant intérêt que nous-mê-
mes à mettre fin à ces agissements, mais il
faudrait qu'une surveillance efficace et une
répression réelle puissent être exercées des
deux côtés et de concert.
Des observations du même ordre pourraient
être formulées à propos de la Guinée espa-
gnole incrustée entre nos colonies du Came-
roun et du Gabon.
Certes, la France mettra toute la condes-
temlence possible dans les réglements à in-
tervenir entre les deux Républiques amies.
La République espagnole qui s'est propo-
sé un programme d'ordre, ne peut manquer
d'étendre cette intention aux territoires exo-
tiques qui ressortissent à l'Espagne.
Et comme, partout, c'est avec la France
seule que ces régions sont contigiies, l'Espa-
gne peut compter sur une collaboration ami-
cale de notre part pour aboutir à fin résultat
utile.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
1" Vice-Président de la Commission
des Douanes.
, ) --.- (
IIIs les Ctntisslras
»*• J
AD SÉtNAT
A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
La crise agraire en Tunisie
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est réunie sous la présidence de
M. Henry Bérenger.
Au cours de ses travaux, elle s'est occupée
notamment de la crise agraire en Tunisie.
M. Maurice Ordinaire a fait connaître à la
Commission les conditions exactes dans les-
quelles est née et s'est développée en Tuni.
sie une crise agraire dont les conséquences
pourraient devenir dangereuses s'il n'y était
promptement apporté des remèdes précis et
appropriés.
Cette importante communication a donné
lieu à' un échange de vues auquel ont pris
part MM. Henry Bérenger, Lémery, René
Besaard, Bompard, Eccard et Le Trocquer.
La Commission a été unanime à formuler
le vœu que le Gouvernemellt apporte d'ur-
gence le plus large remède possible à une
situation qui la préoccupe très vivement et
sur laquelle il lui parait indispensable de
recueillir des informations complémentaires.
Au Muséum
f
, » ,
Visite aJilaboratoJre d, M. le Professeur
Au Chevalier
A cette heure matinale, un engourdissement
ihiNux. endort encore le. vieux jardin (les. Plan-
tes des Gdy de la Brosse, des BufI, des
Juvieu., des Cuvier.' Un soleil froid très pâle,
qui l'air d'une lueur blafarde épuisée par
ses veilles, réchauffe à peine les zèbres qui se
meuvent dans le brouilllard, ouate sonorisée
par des cris multiples d'animaux.
Et moi, dans ce paradis tertiaire où l' humain
n'a pas encore fait son apparition, je cherche
un liomme !
Enfin le salVit point à l'horizon sous la forme
d'un gardien.
« Le laboratoire de M. le Professeur Au-
guste Cheval ier, jé vous-prie ? » L'itinéraire
monte du fond d'un abftae de cache-nez :
« Tout droit à gauche èt. encore à droite
juscpTà ce que vous trouviez les pélicans. »
En route.
((Lorsque le pélican lassé d'un long voyage.»
Dix vers de la Nuit de mai, je me trouve
en face des « goitres hideux », et effective-
ment dans un corps de bâtiment tout proche
d'uh délabrement romantique qui rappelle « le
jardin des Feuillantines » s'élève lé sanctuaire
consacré à l'agronomie coloniale.
- Un explorateur-découvreur
Et voici M. Auguste Chevalier. Le savant
explorateur - découvreur reste vigoureux, actif,
prêt à repartir pour Nce Sahara dont il a tant et
si utilement étudié les ressources végétales.
Aujourd'hui, c'est avec la foi d'un apôtre qu'il
« enseigne à la jeunesse des écoles, aux portes
de la Cité Universitaire, les données de cette
science çolbniate si complexe qui peut décider
deJ [l' avenir du monde ».
Chevalietf* un grand pÙaisir d' entendre M. Auguste
Chévalieti évoquer des souvenirs de brousse
afrloainet dans ce laboratoire plein de sève et
de'suc, ftitfbiance végétale où se retrouve une
mdgnificfue portion de la colonisation tropicale.
- La- pfante coloniale
Forêt tropicale mystérieuse et merveilleuse
dont t
braver la malveillance, dominer la force, re-
tourner et renouveler la paiMatMe H.
« Tant vaut la plante, tant vaut la colonie.»
On ne se rend pas çompte encore du rôle
aue la plante coloniale est appelée à jouer
«un la prospérité de notre empire d'outre-mer.
Il est bien vrai que le produit de la culture
du sol, produit qui se renouvelle et demeure,
est le fait de la colonie stable et durable.
Avant tout, la plante, f arbuste, l'atbre. Car
le jardiff, le verger, le champ protègent; con-
servent la famille et le paysan. La colonie de
culture enracine amé liore, accroît.
Ici, dans ce laboratoire, je me sens en plei-
nes terres monopolisées pour la production du
riz, du sucre de canne, au café, du cacao, du
thé, des bananes, de la vanille, des épices, des
dattes, du manioc; mais gardons-nous d'oublier
le jute, le coton, le caoutchouc, les bois pré-
cieux, des résines, des gommes, etc., tous vé-
gétaux qui jouent des rôles de grandes vedettes
dans l'économie mondiale.
En vérité, il faut se souvenir que ces « ri-
chesses acquises ou en devenir ont été mises,
sous la main de l'humanité tout entière, par ces
admirables savants, u butineurs à la recherche
de la flore universelle ».
M.-L. S.
) -.-
Les travaux du professeur Gruvel
Le professeur Gruvel, conseiller technique
du ministère des Colonies et conseiller tech-
nique du gouvernement -chérifien pour les pê-
cheries maritimes et fluviales, poursuit avec
ses collaborateurs depuis onze ans au mu-
séum d'Histoire naturelle inlassablement le
repeuplement des rivières de l'Atlas et de la
mise au point de la carte de pêche de la
carte occidentale du Maroc.
En faveur de la pêche fluviale au Maroc le
professeur Gruvel s'est borné à favoriser la
pisciculture de la truite dans les rivières du
Grand et du Moyen-Atlas. Il a donc créé
une station de pisciculture dans le Moyen-
Atlas, à t.200 mètres d'altitude où il a ob-
tenu la première année 120.000 alevins ou
œufs embryonnés. Devant ce succès, la sta-
tion a été agrandie et aujourd'hui on y ob-
tient jusqu'à un million d'alevins ou d'œufs
embryonnés. C'est la station centrale de
pisciculture du Maroc. Grâce à cette créa-
tion. toutes les rivières de cette partie du
Maroc ont été repeuplées. Mais d'ici peu sera
édifié dans le Grand-Atlas, à 1.800 mètres
d'altitude, une sous-station qui recevra les
œufs embryonnés d'Azrou et les alevins se-
ront distribués dans les différents cours d'eau
du Grand-Atlas à Agaïonarl à 70 km. de
Marrakech.
Malheureusement le pêcheur n'est pas rai-
sonnable et contrarie la tâche du professeur
Gruvel ; il peut pêcher jusqu'à. 80 truites
par jour et parmi ce butin beaucoup pèsent
une livre.
Sans compter les pèches prohibées la nuit,
au filet et à la dynamite.
On a été obligé de limiter au Maroc le
nombre de pièces de gibier tuées, de même
on va être obligé de limiter le nombre de
truites pêchées et s'il le fallait l'administra.
tion locale, pour éviter que soit compromis
notre effort au Maroc, se verrait dans l'obli-
gation d'interdire la pêche à la truite pen-
dant deux ou trois ans.
En ce qui concerne les pèches maritimes,
il y a six ans que le professeur Gruvel tra-
vaiUe a ta mise au point de la carte de pê-
che de la côte occidentale du Maroc. Les
pécheurs marocains n'osaient pas aller dans
certains èndroits parce qu'ils accrochaient
leurs filets dans des fonds madréporiques ex-
trêmement durs. Le directeur général des
Travaux publics a demandé de limiter de
façon aussi précise que possible la zone des
coraux. C'est aujourd'hui chose faite et les
pêcheurs, avec la carte de ptffh
panes ehalutables fi les zones • dangereuses.
Les décisions du Conseil
de gouvernement
Itl
Modifications territoriales
Le Conseil de Gouvernement de--'l'Afrique
Equatoriale française, qui vient d'avoir lieu
à Brazzaville, a pris d'importantes décisions
au point de vue politique.
Il a décidé notamment de modifier les li-
mites de certaines colonies du groupe et de
rattacher au Tchad les subdivisions de Fort-
Archambault et de Koumra. La circonscrip-
tion de Lobaye. sera d'autre part rattachée à
l'Oubangui-Chari.
La première de ces mesures est une consé-
quence de la décision prise antérieurement
de transférer le chef-lieu du Tchad de Fort-
Lamy à Fort-Archambault.
La création de Chambres de Commerce
Le Conseil a été mis au courant de l'état
actuel de la question de la création de cham-
bres de Commerce au Gabon et dans le
Moyen-Congo.
Des projets ont été soumis à ce sujet au
Gouverneur Général par diverses associa-
tions, mais leur mise à exécution soulève de
très sérieuses difficultés, notamment au point.
de vue de la composition des Chambres, de
la représentation réciproque du commerce
français et des maisons étrangères et enfin du
statut financier à établir.
Le Gouverneur Génétal est acquis au prin-
cipe de la création de ces organismes, mais
les modalités d'exécution ne sont pas encore
mises au point. L'étude d'un projet définitif
est poursuivie activèrent.
Il faut signaler également à ce propos que
l'Association des Commerçants du Moyen-
Congo, qui groupait 50 membres du début de
cette année, n'en compte plus à présent que
33, plusieurs membres et notamment de gros-
ses firmes ayant cessé de faire partie de l'As-
sociation.
Le Conseil a également décidé de réorga-
niser le statut financier des communes.
Fin du Congrès
Avant de terminer ses travaux, le Conseil
de Gouvernement de l'Afrique Equatoriale
a donné son accord à un projet soumis par
le Gouverneur Général et tendant à consa-
crer le souvenir des personnalités qui prirent
part à la formation et au développement de
r'A.E.F., en donnant leurs noms aux centres
importants, aux stations de chemin de fer,
aux points remarquables et aux rues des
villes.
, : >.- 1(
Propagande coloniale
Au moment où le sous-secrétariat des Co-
lonies s'applique à intensifier la propagande
coloniale spécialement auprès des enfants des
écoles, Les Annales Cotoniates qui, depuis plu-
sieurs années, ont mené une active campagne a
ce sujet, se doivent de signaler les moindres
efforts, sans distinction d'opinion, qui cherchent
à créer en France l'Idée coloniale.
L'âme populaire, avec son bon sens, son
désir de s instruire, son coin de poésie secret
et son penchant inné vers l'évasion, est un ré-
ceptacle admirable pour cette propagande.
Souvent, avec des moyens de fortune,
moyens, comme disait le maître Brieux, pour
des gens qui n'ont pas de fortune, des confé-
rences avec projections de films muets sont
organisées dans des salles aménagées pour ceree
occasion. Toujours malgré le manque de pu-
blicité, ces sa l les sont remplies (sans faire re-
cettes, puisque l'a propagande est pour ainsi
dire gratuite) par un auditoire avide de s îns-
truire.
Près de la gare de Lyon, au 199, rue de
Bercy, un ancien chantier de constructions
donna son local et son nom « Le Chantier »
à un patronage qui, notamment, parmi ses nom-
breuses œuvres sociales, réunit « tous les vendre-
dis soirs les enfants des écols communales et
leurs familles en graoïd nombre, pour entendre
des conférences qui semblent bien sérieuses,
d'après leurs programmes. Elles remportent un
succès considérable. « Le Chantier », sous la
direction du chanoine Francis Poivrel, active-
ment secondé par l'abbé Jean Labbé, a inscrit
en novembre et décembre les conférences sui-
vantes :
« La Réorganisation de 1 Lurope », par
M. Georges Blondel, professeur à lécole des
Sciences politiques. « Mon tour du monde »,
par Mme Geneviève Cbaumel-Gentil1 ». « A
travers l'Amérique moderne », par M. Hertz,
ingénieur civil, et « Dans les forêts vierges de
l'Amérique », pat le R. P. Testevin.
La conférence « Mon tour du monde »,
suivie du film « La Symphonie Exotique »,
qui eut lieu hier soir vendredi, était donc spé-
cialement coloniale.
On sait avec quelle admiration pour la vie
lointaine Mme Geneviève Chaumel-Gentil re-
late ses voyages. Dernièrement, aux Isolés co-
loniaux, efîe rappelait sçn séjour aux Indes ;
hier soir, « au Chantier H, eUe racontait son
tour du monde.
Devant l'accueil chaleureux fait à la confé-
rencière par les auditeurs qui comprenaient que
c'était - avec - son cœur de fille de grand colo-
nial qu elle s'attachait à décrire si sincèrement
les pays qu'elle avait traversés, et devant l'in-
térêt du public qui se manifestait au cours du
film, on est heureux de constater une nouvelle
fois qu'en plus de la poésie, le côté purement
instructif (charbonnage du Tonkin, école des
aveugles, rhumeries des. Antilles, etc.) intéres-
sait r auditoire,
A noter les réflexions des petits enfants :
« Djibouti ? mais nous y connaissons, du mon-
de. Moi, mon oncle le bijoutier fait du
commerce au Maroc. » « J'ai un cousin qui a
été en avion en Afrique. 11
Que toutes ces visions rendent moins sévères
aux enfants l'Atlas devent désormais un beau
livre d'image, it que rêvant aux beaux yeux
qn ils auront vus sur l'écran, les écoliers se
souviennent - pPus tard il y aura là-bas, dans
la plus grande .France, une petite place pour
eux.
L J. PAM
Au conseil de gouvernement
de l'A. E. F.
Discoura de M. Jules Brévié
La Mobilisation morale
Voici les irnssayes les plus importants du beau
discours prononcé [jur le gouverneur général
Brévié au Conseil de YOltVememenl.
« Ou ne s'appuie que sur ce qui lôsiijle,
utlu'me uii. vieil auaJe url'icain. La formule
exprimo assez uxacteinenl l'appui que; les pou-
voirs publics ont lruU\ é chez les premiers : com-
merçants, colons, lioirmies d'affaires qui sont le
ferment actif du développement économique de
Ja Colonie. Résistance à l'adversité, au décuu-
ragement, parti rapidement pris de s'installer
clans la crise, bien en arrière du front du » pros-
périté occupé hier encore et volonté inébran-
lable de repartir en avant dès que les circons-
tances le permettront. Mais résistance aussi iL
l'idée de subir les sacrilices pécuniaires imposes
par le rétablissement des finances publiques.
Dans l'opinion générale, l'Etat est une provi-
dence, il n'a pas de besoins. Autant il paraît
miturel que les caisses publiques comblent les
délicits des particuliers, autant il paraît insup-
portable de les aUmcnlcr, même si l'intérêt de
chacun et de lous eu dépend. Alors on crie
à l'Etiilisme. Ce sont là manières de voir fran-
çaises. 11 faut s'en accommoder dans la direc-
tion des affaires publiques. Le risque n'est que
d'impopulurité pour le chef qui doit passer
outre.
A l'égard des indigènes, le péril pouvait être
plus redoutable. Depuis dix ans, nos quinze
millions d'administrés s'étaient habitués à. une
prospérité sans cesse accrue qu'ils pouvaient
à bou dl'Oit, ignorants qu'ils étaient de l'ins-
à bon droit, l'économie mondiale, considérer
lubilité de l'économie mondiale, cOllsidérel'
comme définitive. Certes, les vieillards qui
avaient connu les pillages et les razzia, d'antan
avec leur inévitable cortège de meurtres, de
fummes et d'épidémies, pouvaient, par compa-
raison, juger les maux du jour encore suppor-
tables. Mais cqux de la ijeune génération qui,
nés duns le bien-être et la sécurité de la paix
française et nourris des idées occidentales, se
croient déjà, parfois, en droit de nous juger,
soutiendraient-ils l'épreuve avec une égale séré-
nité ?
Deux années d'absolue tranquillité pendant
lesquelles l'admirable tenue morale de nos
populations ne s'est jamais démentie, attestent
l'immité de ces craintes. Aux premières mani-
festations de lu crise, nos administrés de tous
liges ont puisé dans leurs atavismes lourds de
iluiites les misères ancestrales, non des senti-
ments de révolte, mais de sûrs réllexes d'adap-
tation aux conditions nouvelles do la vie. Leur
prétendue prodigalité s'est soudain muée en
esprit d'économie ; les dépôts indigènes en
caisse d'épargne ont suivi pendant la crise une
progression ascendante: 5 millions en 1U30 :
7 millions en 1931 ; près de 10 millions pendant
les 9 premiers mois de 1932. On s'est mis cou-
rageusement au travail : les anciens métiers,
le vieil artisanat ont relleuri sur tout le terri-
toire. Et surtout, l'indigène a obéi à l'appel
du la terre. Lu. race est Toncièrement paysanne.
La spécialisation commerciale ou industrielle
acquise par certains est trop récente pour
que les agents, les ouvriers, licenciés par leurs
employeurs n'aient su reprendre le travail des
champs. Ainsi la question du chômage dans les
grandes villes, fi Dakar en particulier, où elle
aurait pu devenir préoccupante, a-t-elle perdu
son acuité. En Côte d'Ivoire, certains ouvriers
agricoles qui ne trouvaient plus iL s'employer
dans les plantations ont sollicité et obtenu
l'attribution de terres de colonisation et doivent
a la crise d'avoir accédé au rangi do propriétaire.
Et partout s'est manifesté ce sentiment d'en-
tr'aide et de solidartté si touchant qui est
naturel à l'indigènq et grâce auquel les vieil-
lards, les parents, les amis en difficulté, ont
trouvé chez leurs congénères qui avaient con-
servé leur situation des moyens d'existence suf-
fisants pour leur permettre d'attendre des jours
meilleurs. Je ne dirai pas, certes, qu'il n'y a
pas de misère ni de souffrances. Ce que je puis
affirmer, c'est qu'elles sont supportées avec
courage et dignité et que leurs échos spontanés
sont rarement parvenus Jusqu'à nous.
Les fonctionnaires européens et indigènes ont
su prendre leur large part du sacrifice. Pour ré-
duire son' « train « de vie, l'administration
s'est trouvée dans la pénible nécessité de ne
pas renouveler, lorsqu'ils arrivaient à. expira-
tion, les engagements de certains de ces agents
liés à elle par contrats. Il a fallu prononcer des
mises à la retraite, remettre à la disposition de
leurs départements d'origine les fonctionnaires
métropolitains détachés dans les services co-
loniaux, suspendre dans tous les cadres le
recrutement de nouveaux agents, réduire a.
l'extrême la vie de certains services, enfin dimi-
nuer les avantages et indemnités accordés en
période de prospérité.
D'aucuns désireraient ces économies encore
plus élevées. Mais il no serait pas équitable de
ne pas tenir compte du fti it que l'Afrique Occi-
dentale n'a jamais accordé à son personnel que
des indemnités régulières et strictement propor-
tionnées aux besoins. Il est d'autre part une
limite au-dessus de laquelle les économies réa-
lisées sur les effectifs administratifs et sur le
fonctionnement des services publics sont, dan-
gereuses ou génératrices de désordres sociaux
et financiers. Il faut, dans une Colonie neuve
maintenir une certaine densité d'occupation en
fonction de l'étendue du territoire et du carac-
tère des populations ; il faut surtout se garder
de laisser croire qu'on abandonne le pays. Or,
l'Afrique Occidentale française est peut-être de
toutes nos Colonies celle qui utilise le moins
de fonctionnaires par rapport à son étendue
et à son chiffre de population. Il est enfin des
devoirs qui obligent ceux qui les ont une fois
assumés à les remplir jusqu'au bout ; on ne
ferme par un hôpital ou une école aussi facile-
ment, qu'une boutique. n
La lutte contre la crise
Parlant de la lullc contre la crise et de 1<1.
campaqne d'arachide au Sénégal, le Gourer-
neur général a donné les précisions suivantes :
Toutes les occasions qui se présentèrent do
« manœuvrer la crise n furent mises iL profit.
L'apipui de lu. Métropole se manifesta spontané-
ment pour venir en aifle aux producteurs de
café, de caoutchouc, de sisal ul de manioc, 11 fut
instamment sollicité pour le soutien des corps
gras qui constituent 1 essentiel do notre produc-
tion et pour les bananes qui représentent le pro-
duit d'avenir de li Guinée et peut-être aussi do
la Côte d'Ivoire. Il fut. accordé -ulement pour
ces dernières. Os subsides vinrent à poiiu
nommé apporlor une aide précieuse à nos eo-
Ions Quant. a la protection des corps gras, elle
est et demeure absolument indispensable au
soutien de nos intérêts vitaux fille seule per-
me'ttra aux laborieuses populations sénégalaises
Cil; des Colonies du Sud de poursuivre et d'am-
plifier leur effort de production sur 1 araenido,
les palmistes et l'huile de palme qui, en temps
(le paix, comme en temps de guerre, sont né-
cessaires aux besoins de. In Métropole. f.'Afri-
que Occidentale française sollicite Io\u jours et
attend encore cet appui.
Mais la Fédération n'attendit pas pour orga-
niser elle-même sa propre défense. Dès le début
de la crise il apparut que les exploitations agri-
coles européennes auraient besoin d'être soute-
nues, la plupart d'entre elles en elint encore.
fi la période d'installation on ics 'penses TIO
sont nos compensées par la vente * produits.
Le décret du 26 juin 1931 devait pourvoir.
Malheureusement lo«? Caisses centrales de cré-
dit agricole furent rapidement débordées par la
masse des demandes en même tem^s que dimt
nuaienit les ressources destinées k les alimenter
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.68%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 76.68%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380543m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380543m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380543m/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380543m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380543m