Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 octobre 1932 04 octobre 1932
Description : 1932/10/04 (A32,N101). 1932/10/04 (A32,N101).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380520m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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loua les bureaux de poate.
CALIFORNIE MAROCAINE
cr4 a
En 1930, M. Lucien Saint, Résident Gé-
néral au Maroc, envoyait en Californie une
mission d'études, composée de deux émi-
nents fonctionnaires de la Direction Géné-
rale de l'Agriculture, MM. Trintignac et
Brayard. Pendant un certain nombre de
mois ces deux savants enquêtèrent 'bns cet
Kden que constitue la Californie et consi-
gnèrent, dans de volumineux rapports, les
observations laborieusement recueillies au
cours d'un long et fructueux voyage.
Tous ceux qui s'intéressent à l'avenir du
Maroc attendent avec impatience la publica-
tion des renseignements rapportés pour y pui-
ser une précieuse documentation. Savoir si
l'on peut fonder sur le Maroc du Sud, sur la
région de Marrakech en particulier, de grands
espoirs dans la culture des arbres fruitiers,
savoir si la France peut trouver sur la terre
marocaine les produits qui lui viennent ac-
tuellement à grands frais de l'ouest améri-
cain, pouvoir apprécier si, de ce fait, il peut
en résulter quelque amélioration au déficit
de notre balance commerciale, une diminu-
tion du coût de la vie, un essor nouveau pour
nos entreprises de colonisation.
Nous espérons que bientôt la plus large
publicité sera réservée aux études de MM.
Trintignac et Brayard, si précieuses pour
notre économie nationale.
A notre connaissance, la grande presse
d'information et la presse coloniale n'ont
pas encore donné un exposé sérieux du sujet
qui nous préoccupe. Il ne nous est parvenu
aucune brochure traitant de la question.
Serait-ce, comme d'aucuns le pensent, pour
éviter certaines opérations spéculatives sur
des terrains autour de Marrakech ? Sagesse
administrative Jouable, quand on a vu, il y
a quelques années comment la spéculation a
essayé de s'installer au Maroc, sur tout et
pour tout.
Envisageant les travaux à faire, dans son
rapport. M. Trintignac conclut ainsi :
« J'ai voulu démontrer qu'une analogie de
« fait entre la Californie et le Maroc per-
« mettrait d'adapter à ce dernier pays les
« progrès dont les Etats-Unis ont bénéficié
« tant au point de vue technique qu'au point
« de vue de l'organisation. J'imagine et
« je donne cette pensée comme une concep-
« tion purement personnelle qu'il serait
« fort avantageux que la législation et l'ad-
a ministration des eaux participent des ca-
« ractères régionaux du Maroc ; il existe, en
t effet, un Maroc où l'irrigation est vitale,
« et un Maroc où elle n'est point indispen-
« sable. J'imagine également qu'une revi-
i sion des législations des eaux et de l'élec-
CI tricité opérée cette fois en rapport direct
« avec les intérêts de l'Agriculture, serait
t chose précieuse. Une organisation admet-
t tant la dualité de l'Etat et des groupe-
Il ments d'intérêts, aussi largement, de ma-
t nière aussi souple que l'admettent les ins-
Il tjtutions du Réclamation Service et de
Il l'irrigatiopi District est souhaitable.
« La Colonisation est chose agricole ; ses
« éléments, crédit agronomie, hydraulique
« ne doivent pas être dissociés ; l'hydrauli-
« que est d'ailleurs une science empirique
« participant de l'esprit inductif et qui ré-
« clame de nombreuses observations avant de
« fournir des conclusions suffisantes.
.-. ""8'"
« Les -Californiens se plaisent à évoquer
« les ressemblances du Maroc et de leur
c pays, J'ai sous les yeux une étude sur les
« irrigations à travers le monde de M. Sa-
li muel Fortier, professeur d'irrigation à
« l'Université de Californie, où la première
« phrase écrite au sujet du Nord Africain
« contient ces paroles du maréchal Lyautey:
« Le Nord Africain est pour notre race
« française ce que l'Ouest a été pour le peu-
« pic des Etats-Unis, c'est-à-dire le champ
« le plus fécond pour les manifestations
« d'énergie, de renaissance et de prospé-
« ritl. Cette parenté matérielle et morale,
« M. Samuel Fortier la souligne volontiers.
« Il nous appartient déconsidérer ce témoi-
« gnage comme un gage inestimable de suc-
« cès. J'ose croire que ce rapport confir-
« mera cette espérance. »
Tout ceci n'est pas sans intérêt, cf soyons
heureux, surtout, de cette démonstration, que
M. Trintignac a, paraît-il, établie, de l'ana-
logie de fait entre la Californie et le Maroc.
Souhaitons que d'après tous ces points
des résultats et expériences sérieux nous
soient rapportés et que le Maroc ait bien-
tôt, lui aussi, dans sa vie économique, que
chaque année M. Lucien Saint rend plus
prospère par sa justesse de vue et son admi-
nistration raisonnée, une « politique du
fruit ».
Georges Nouelle,
Député de Saônc-et-Loire.
Vice-président de la commission de
VAlgérie, des colonies et protectorats,
Vlce-prsidcnt. de la commission des
Le voyage du roi d'Italie
en Erythrée
«♦«
Le yacht Savoiai ayant à bord le roi est
entré dimanche matin dans le port de Mas-
saoua, escorté de deux unités, le Zeno et le
Panceldo, qui l'ont accompagné dans son
voyage. Des centaines d'embarcations, rem-
plies d'indigènes, s'étaient portées à la ren-
contre du yacht royal.
Le roi a reçu à bord l'hommage du gou-
verneur de l'Erythrée, M. Astuto, qui était
accompagnée de plusieurs autres autorités ci-
viles et militaires locales.
Puis, descendu à terre, salué par vingt et
un coup de canons, il s'est rendu en automo-
bile au palais du gouvernement où il a reçu
les autorités italiennes de la région ; un dé-
filé de notabilités indigènes a eu ensuite lieu.
Le roi, assis sur le trône, a distribué de nom-
breuses décorations. On remarquait, parmi
les indigènes, le chélif Alaiouïa, vénéré sur
les deux rives de la Mer Rouge comme des-
cendant du prophète.
Après le défilé, le roi a reçu l'hommage des
Balillas, des petites italiennes et des sœurs
missionnaires de Sainte-Anne, qu'il a félici-
tées pour leur organisation religieuse et leurs
œuvres humanitaires.
En automobile d'abord, par chemin de fer
ensuite, le souverain - salué sur son pas-
sage par des masses considérables d'indigè-
nes venus des régions les plus éloignées -
s'est rendu à Asmara, capitale de l'Erythrée.
A sa descente du train, le roi a été salué
par les autorités civiles et militaires locales,
auxquelles s'étaient joints le vicaire aposto-
lique, Mgr Cattaneo, et de nombreuses nota-
bilités indigènes.
Le cortège royal, escorté d'un peloton de
cavalerie indigène, a traversé la ville au
milieu des acclamations très nourries de la
foule.
Après la présentation des autorités et tin
dîner de gala, le roi et le général de Bono,
ministre de la Guerre, qui l'accompagne
dans sa visite de l'Erythrée, ont assisté à
une retraite aux flambeaux et à plusieurs fan-
tasias exécutées par les ascari.
La culture du ricin !
en Nouvelle-Calédonie
, J'Dans une séance du mois de juillet dernier
#." la Chambre d'agriculture de Nouméa a exa,
miné les possibilités de la culture du ricin
en Nouvelle-Calédonie où cette plante pousse
très bien; même à l'état sauvage. Il est ré,
sulté de la discussion et d'un rapport lu en
séance qu'en l'état du marché métropolitain
au moment où la Chambre d'agriculture était
réunie, le ricin était rémunérateur et qu'il
serait utile pour développer les cultures
d'exportation de la colonie, au moment où
celle du coton est complètement abandonnée,
de conseiller et pousser les colons à entre-
prendre le ricin.
Aux Nouvelles-Hébrides cette culture est
déjà entreprise et donne de bons résultats.
Au cours de l'année 1931 il a été expert
de cet archipel 25 tonnes de graines de ricin
Mvircm.
s-
Au Rio del Oro
•+•
D'importants rezzous seraient
en préparation
Les renseignements reçus du Cap Juby in-
diquent que l'agitation continue dans les
régions est et sud du Rio del Oro, où des
tezzous numériquement très importants ont
été signalés aux autorités espagnoles de
Juby, ainsi qu'aux postes français de Mauri-
tanie.
Les autorités de Cap Juby ont pris égale-
ment des précautions contre un éventuel
coup de main contre les fortins qui entourent
le poste, des indicateurs indigènes ayant dé-
claré que Mohamed Hamadi avait l'intention
d'entreprendre une action de ce genre très
prochainement.
D'autre part, on assure que le chef El
Jalli aurait eu une entrevue avec Belkacem
ben N'gadi, qui se trouvait dernièrement
dans le Draa avec quelques fusils fidèles,
mais on ignore les résultats de leur entretien.
De même source, on assure que le Cheik
Mohamed ben Hanoun, qui commandait le
rezzou qui nous coûta des pertes sévères et
la mort du lieutenant Mac-Mahon, se trouve-
rait dans le Djouf afin de rallier des fidèles
pour reprendre son action sur les territoires
frontières de la Mauritanie et du Rio del Oro.
D'autre part, on mande de Rabat que dans
le territoire de Taghia, chez les Ait Mograd,
un ancien lieutenant de l'agitateur Belkacem
N'gadi, nommé Ou Skounti, cherche à for-
mer une harka dissidente qui préparerait sa
résistance contre nous.
) -.- (
Notre action au Maroc
Nouvelles soumissions dans l'Atlas
Dans l'Atlas, les soumissions continuent,
affirmant" notre pacification chez les dissi-
dents. On se souvient que plus de 5.000 tentes
ont fait, il y a quelques jours, leur soumis-
sion ; à celles-là ajoutons un nouveau
nombre.
Une partie des Ait Haddiden est rentrée
dans nos lignes avec son bétail, ses réserves
de grains, donnant ainsi une marque de
confiance au maghzen qui a été très remar-
quée en montagne.
Plus de 3.000 dissidents ont demandé
l'Ilma". en sus des 1.500 formant le noyau
de Tazisnout, ce qui fait que depuis quinfe
jours nous avons récupéré 8.000 dissidents.
Tous ceux-ci ont été répartis dans leurs tri-
bus d'origine.
Chez les Aït Haddidou, quelques tentes voi-
sines de nos postes qnt émigré vers le Sud,
mais beaucoup sont demeurées dans les kas-
bahs. n.autres soumissions se préparent et
vraisemblablement la tribu entière des Ait
Haddidou tombera sous peu entre nos mains.
ai» (
A l'Académie des Beau-Arts
«»»
Réunion
M. Terrasse entretient l'Académie des me-
sures prises au Maroc en vue d'assurer la
conservation des monuments historiques.
i
Propagande coloniale
scolaire
»♦»
lit
'INITIATIVE fut ori-
ginale et sera fé-
conde. Ses pro-
moteurs méritent
d'en être félici-
tés par tous ceux
qui s'intéressent
à la propagande coloniale. Aucune mélliode 1
de diffusion doq idées ne vaut mieux que
celle qui s'adresse à la jeunesse. Nous n'in-
sisterons pas sur ce lieu commun. De plus,
l'expérience dont nous allons parler fut
agréablement combinée et généreusement exé-
cutée.
Elle comportait un grand concours scolaire
dont Vobjet consistait à colorier un atlas des
terres françaises et auquel 40.000 enfants
de sept à quinze ans ont été appelés à par-
ticiper.
C'est M. Armand Megglé, directeur du
Comité national des Conseillers du Com-
merce extérieur et commissaire général de la
Semaine Coloniale qui, en accord avec l'Ins-
titut national, a été le principal animateur
de ce projet pour lequel il a su obtenir le
concours matériel des grands magasins. Il a
pu ainsi faire éditer un modeste atlas qui a
été distribué un peu partout dans nos écoles.
Plusieurs milliers d'enfants ont envoyé
leur œuvre. VII jury, frésidé par Vamiral
T.aeaze, a examiné ces essais picturaux. Il
en a retenu 450 dont tous les auteurs ont été
primés.
Lucien Piétrois, quatorze ans, de Ville-
neuve-le-Roi, en Seine-et-Oise, a obtenu le
1er prix qui lui vaut une somme de 1.000
froncs et une médaille de vermeil, offertes
par le Comité national des Conseillers du
Commerce extérieur.
Louise Navarre, de ViUersexel (Haute-
Saône) et Paul Mathieu, de Paris, âgés de
sept ans, classés seconds ex-eequo, se parta-
gent un prix de 600 francs et reçoivent une
médaille d'argent, le tout offert par V Ins-
titut national.
Quatrièmes ex-eequo, Pierre Duchêne, de
liriarc (loiret), douze ans, et Jean Popot,
de Ncuilly-sur-Seine, bénéficient d'un prix
de 500 francs à partager, offert par l'An-
nuaire du Commerce International.
Les 445 autres lauréats toucheront quel.
ques prix en espèces, puis des ouvrages illus-
trés sur les colonies, des objets d'art indi-
gène et des médailles qui leur seront remis
dans une solennité prochaine.
Nous félicitons cordialement tous ceux qui
ont été jugés dignes d'une récompense, mais
notre pensée sympathique va aussi à ceux qui
n'ont pu être appelés à figurer dans le pal-
marès.
Ils n'ont peut-être pas déployé un grand
talent de coloriste, mais, sous leurs enlumi-
nures fantaisistes ou inexpertes, ils n'en ont
pas moins remarqué des noms qui, sans ce
jeu pictural, leur seraient restés inconnus,
car ils n'auraient pas été les chercher dans
leurs rébarbatifs manuels géographiques. Ils
se sont familiarisés avec nos colonies, ce qui
est bien plus important que d'étendre avec
quelque virtuosité une couche de bleu, de
jaune ou de vert sur une feuille de papier.
Bravo donc pour le concours de l'atlas
des terres françaises ! Bravo pour ceux qui
l'ont organisé; bravo pour tous les jeunes
concurrents qui y ont participé et dont beau-
coup y auront certainement trouve l'embryon
du sentiment colonial,
Ernest Handoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Présfident de la Commission
des Douanes.
La politique
du Blé au Maroc
Le 8 septembre un dahir paru au bulletin
officiel du Maroc concerne la politique du
gouvernement chérifien en vue du maintien
de son harmonie avec celle de la métropole.
Le recensement des stocks de la zone fran-
çaise du Maroc (particulièrement pour le blé
dur) ayant révélé pour 1932 un excédent sur
les possibilités d'exportation et de consom-
mation intérieure, le gouvernement a tenu,
comme en France et pn Algérie à intervenir
sur le marché pour maintenir les cours : le
marché sera dirigé de façon que « le prix du
blé traité sur le marché marocain soit celui
coté à Marseille, mais diminué des frais de
transport, d'assurance et du gain commercial
normal ».
Afin d'atteindre ce résultat, une commis-
sion, présidée par le chef du service du corn.
merce se réunira à des dates régulières à
Casablanca, dans les locaux de la Chambre
de commerce, pour évaluer les prix du blé
dur et tendre au Maroc en fonction des prix
caf Marseille. Cette commission « dirigera »
le marché du blé. Les minotiers seront as-
treints à un contrôle des entrées et des sor-
ties plus souple cependant que le régime de
l'exercice.
Pour le blé dur, un accord s'est réalisé sur
le principe du blocage des blés durs entre-
posas aux docks-silos (les licences d'exporta-
tion de ces derniers devant être cédées aux
commerçants exportateurs).
Le marché marocain étant fermé, par suite
de la prohibition d'importation des blés, le
Protectorat estime qu'il sera en mesure,
grâce à l'immobilisation provisoire de la
quantité de blé dur des docks-silos dont l'of-
fre ne pèsera plus sur les prix, de maintenir
les cours au taux de l'exportation.
La Lèpre
et notre Empire
Colonial
»♦«
« Tandis que les hommes travaillent à leurs
oeuvres perverses » et ne réussissent pas à s' en-
tendre pour extirper de la terre la guerre, le
plus dévastateur des germes, la Société des
Nations s'occupe d'organiser la lutte t contre la
lèpre. Depuis deux mille ans avant l'ère chré-
tienne, ce fléau ne désanne pas non plus et
ravage l'humanité.
Hélas 1 quelles que soient nos illusions de
civilisés, le mal diabolique du Moyen Age,
que nous imaginons à travers la légende de
Saint-Jean-l'Hospitalier ou le Mystère de
l' a nnonce faite à Marie, est toujours existant.
« Combien de lépreux aujourd'hui sur la
terre ? »
C'est le docteur Etienne Burtiet qui, dans
un livre sur la lèpre, pose cette question aussi
poignante qu' actuelle. La réponse des deima-
tologistes spécialisés est catégorique: « Non des
milliers, des millions. » Il y a environ cinq
millions de lépreux sur la terre. On ne peut
savoir au juste ; comment les dénombrer parmi
les quatre cents millions de Chinois et dans
les épaisseurs noires de l'Afrique ? Voyons,
comment l'horrible question se pose pour notre
Empire colonial, d'après les recensements
opérés par des médecins et des administrateurs.
Aucun chiffre n' est possible pour l' Indochine,
malheureusement contaminée par la Chine, qui,
elle, en compte entre un à deux millions (esti-
mation modérée).
Dans les Antilles françaises, il y a 300 lé-
preux à l'asile de la Désirade ; 100 à Tahiti,
1.000 en Nouvelle-Calédonie.
L. Afrioue est très infectée. En Tunisie,
Algérie, Maroc, les lépreux se comptent par
centaines ; au Sénégal, 5.000 ; en Guinée,
15.000 ; Cote d'Ivoire 50.000 (?); en Afrique
Equatoriale, 100.000 ; Madagascar n'est pas
épargnée par le redoutable bacille, et l' on y
traite 10.000 cas. Presque toujours, les lé-
preux de France ont été contaminés dans les
pays tropicaux ou par des coloniaux séjournant
dans la métropole.
Evidemment, tous ces chiffres sont des à peu
près. Nombreux sont ceux qui, au Congo, par
exemple, échappent au recensement. Le doc-
teur Burnet a raison, les chiffres sont discuta-
bles, mais leur signification d' ensemble n' est
pas douteuse. La lèpre est une maladie ac-
tuelle et bien vivante ; si, par malheur. la
science médicale cessait dt enrayer constanunent
l'évolution de la plus horrible des maladies,
le fléau se chargerait de faire aux hommes une
guerre combien meurtrière et de les mutiler de
la façon la plus répugnante.
Heureusement, il y a à la Société des Na-
tions une Commission de la Lèpre créée par
le Comité d'hygiène, composée par moitié de
savants spécialistes et de chefs de grandes
administrations sanitaires des pays à lèpre.
L'esprit international, qui ne peut pas trou-
ver de terrain d'entente quand il s'agit de la
guerre, a réussi à rapprocher les hommes utile-
ment, et de bienfaisantes décisions ont été
prises, d'accord avec les administrations sani-
taires, les institutions pour lépreux et les hom-
mes qui se vouent à la lutte contre cette ter-
rible .calamité : médecins, savants de labora-
toires et missionnaires.
Le progrès est énorme quand on pense à la
façon dont les lépreux étaient traités encore
au xix" siècle. En plus de leur corps souillé,
déshonoré par un mal rongeur, ils étaient les
victimes irresponsables condamnées à la réclu-
sion perpétuelle, sans espoir de guérison.
Il y ava i t déjà loir e rs ir de guér i son.
Il y avait déjà loin des coutumes moyenâ-
geuses ; les populations apeurées par la conta-
gion n'hésitaient pas à brûler vifs les lépreux.
Aujourd'hui, c'est là un magnifique résultat
social obtenu par la science, la lèpre est enfin
entrée dans le droit commun des maladies
infectieuses bactériennes. C'est un mal qui se
soigne, peut se guérir, ce n'est plus la tare
honteuse voilée d'horreur sacrée par toutes les
religions du monde.
Nos léproseries coloniales se ressentiront de
plus en plus des directives données par la vo-
lonté internationale. De moins en moins, elles
conservent I aspect hallucinant de villages
d'épouvante et de musées des horreurs. Elles
deviennent des instituts médicaux où le malade
n'est plus emprisonné, mais soigné. La Lèpre,
légende, histoire, actualité, tel est le livre poi-
gnant, vibrant de pitié et d'espérance que ie
docteur Etienne Burnet a rapporté de son tour
du monde, m ission accomplie au nom de la
Société des Nations et qui enseigne non seule-
ment le corps médical, mais aussi le grand
public sur l'une des plus tragiques souffrances
humaines. » (Flammarion, édit.).
M.-L. S.
) 4»*M. (
Mission en Afrique
»♦»
Le lieutenant-colonel de Burthe d'Annelet
est chargé d'une nouvelle mission par le Mi-
nistère des Colonies, le Muséum d'Histoire
naturelle et - le - - Comité de l'Afrique française.
M. de Burthe d'Annelet se propose de par-
courir, en utilisant les moyens de transport lo-
caux, la Mauritanie, le Soudan français, la
colonie du Niger, la région du Tchad, le Bor-
kou, le sud du Tibesti, l'Ounyanga, rEiinedi,
le Ouadaï, et de gagner la côte de l'Atlanti-
que par le Moyen-Chari, la Haute-Sangha,
POgooué et Libreville.
Les Annales Coloniales avaient publié, il y
a deux ans, la correspondance très documentée
du vaillant et distingué explorateur lors de sa
mission en Afrique, « Du Cameroun à Alger ».
M. de Burthe d'Annelet a réuni en deux su-
perbes volumes parus en mai et septembre,
avec de nombreuses photographies, les travaux
et le- ades admirables auxquels il s'était con-
sat ; îs nos possessions lointaines.
Les primes d'exportation
en A. E. F.
Le Gouvernement de l'Afrique Equato-
riale française a décidé de remanier complè-
tement son système de primes à l'exporta-
tion, afin de favoriser particulièrement la
production dans la région comprise entre
Brazzaville et la merl région qui est abon-
damment pourvue de richesses naturelles.
En conséquence, la prime à l'exportation
accordée aux palmistes des subdivisions de
Boko et Mindouli sera portée de 200 à 250
francs par tonne. Les palmistes de la région
de M'Vouti bénéficieront également d'une
prime de 150 francs par tonne.
Enfin, dans le but de faciliter l'évacuation
des produits de cette région, les tarifs de
transport seront revisés et ramenés à o fr. 24
la tonne kilométrique sur le chemin de fer
et à 1 fr. la tonne kilométrique sur la route
de Madingou à M'Vouti.
) < ;
La foire commerciale
de lamanibassel
La Délégation de l'Afrique Equatoriale
française, qui a participé à la Foire Commer-
ciale de Tamanghasset, vient de rentrer au
Tchad. Elle se composait d'une caravane
d'une vingtaine de chameaux chargés de mar-
chandises diverses, originaires du Tchad, qui
avait été formée au Kanem et placée sous la
direction d' un Européen.
Partie de Mao le 4 février, cette caravane
est arrivée à destination le 12 avril, après avoir
suivi l'itinéraire Mao-Rigrig-Goure Agadès-
Tamanghasset. Les six cents derniers kilomètres
ont été particulièrement durs en raison de la
pénurie d'eau et du manque de pâturages.
Quant à la sécurité elle a été complète sur
tout le parcours et les caravaniers n'ont eu à
faire face à aucune manifestation hostile.
Malgré la crise et bien que ce fût la pre-
mière manifestation du genre au Sahara, la
Foire Commerciale de Tamanghasset a obtenu
un certain succès, le chiffre des affaires traitées
a atteint près de 3 millions, mais le résultat
le plus important est sans contredit la prise de
contact, qui a été réalisée entre les différentes
colonies voisines, et qui leur permettra de pro-
céder désormais à quelques échanges commer-
ciaux.
Il en résulte pratiquement pour la colonie
du Tchad au elle ne peut guère escompter
vendre des chameaux à Tamanghasset, à cause
de la concurrence de nombreux éleveurs établis
à plus courte distance de ce centre. En re-
vanche, elle pourra y placer avantageusement
des produits représentant une grande valeur
sous un petit voltune, tels que les cornes de
rhinocéros, l'ivoire, les plumes, la graisse et
les œufs d' autruche ainsi que les pelleteries
rares.
La durée totale du déplacement par cara-
vane sera toujours de six mois au minimum.
- ) - - (
L'Aviation Coloniale
Une tournée de démonstration
de l'aviateur Haegelen au Maroc
L'aviateur Mnrci'l lhic^i'lon. pilolant. un
avion muni d'un molcur di; *210 r.V, acrom-
de son mécanicien ("ïib.ort, est arri-
ve à Rabat samedi matin après une tour-
née de démonstrations sur son nvioii sani-
taire dans tous les centres du Maroc, no-
tamment au confins al^éro-innroeuins.ll est
reparti aussitôt pour Kasba Tadla où il a
effectué sa dernière démonstration. L'avia-
teur est rentré A Habat vers 10 heures. Il
doit partir pour Tétouan, où il fera une dé-
monstration devant les aviateurs espagnols,
puis il reviendra en France.
Révision du Farman de Moensch
Hurtin reconduit ii Alger le Farman 190-
Cnt'llllo « Titan » qui a appartenu a Moensch
et dont nous avons signalé l'arrivée à Tous-
sus-le-Noble pour une révision.
Un avion s'écrase au sol
Il 11 accident (l'avion s'est produit lundi
soir au centre d'entrainement des pilotes
civils d'Alger. Un avion piloté par M. Ober-
thu, piloté de réserve, s'est écrasé sur le
sol à proximité de Surcouf.
Le pilote est assez grièvement blesse; il
a 1res endommagé.
(Par dépêche.)
Le voyage rapide
du courrier France-Dakar-Amérique du Sud
Voici le mouvement du courrier aérien
France-Amérique du Sud ; le courrier de la
ligne Amérique du Sud-France de l'Aéro-
postale parti de Santiago du Chili le 23 sep-
tembre. à H) h. 50, est arrivé à lluenos-
Ayres le lendemain, iï midi 50, il en est, re-
parti à 10 h. V5 : arrivée de l'avion postal
i\ Natal le 27, ;ï 10 h. 10 et départ de l'aviso
tf AÚl'npmlnh III Il à 0 h. ">. Arrivée il Da-
kar le 1er octobre, à 22 h. 35, et départ de
l'a.violl pour Casablanca et Toulouse à
22 h. 15.
Le courrier France-Amérique du Sud de
l'Aéropostale est parti de Toulouse avec un
équipage formé des pilotes Delpèclte et Hé-
drigninn et du radiotélégraphiste Thomas.
Le prochain raid de René Leièvre
Hené I.l'fèvrc compte bien pouvoir 't'n-
voler de IIlris vers le 15 oc tobre pour en-
treprendre avec son avion de Paris-Mada-
gascar et retour un Mauhoussin - le
raid Paris-Saigon que nous avons annoncé
le 21 aoiït. Le navigateur de l'équipage
transatlantique Assollant-I.efèvrc-1 .olli sera
le premier concurrent de la Coupe du Pré-
sident de la République mise en compétition
par l'Aéro-Club de France et, dont le règle-
ment est, très simple : Paris-Saïgon en
moins de 15 jours.
LIRK EN SECONDE PAGE :
Au Conseil Supérieur des Colonies : Rt-
sultats des élections.
A la Société des Nations.
La première exposition internationale des
arts ménagers à Tunis.
La concurrence laite
aux flattes algériennes
L'extenion des palmeraies algériennes mé-
rite d'être signalée.
Depuis 1913 le nombre des palmiers s'est
accru de près de deux millions. On pourra
d'ici quelques années compter sur une pro-
duction annuelle de 2 millions de quintaux
de fruits.
Les principaux centres de production de la
datte dite « Klghresse » (datte écrasée) et de
la datte sèche sont, outre les régions de Bis-
kra et Ouargla, Ghardaïa, Metlili, El-Goléa,
Timirnoun, Timi, Aoulef, In-Salah.
Le prix de cette denrée est variable suivant
les saisons. Elle oscillait l'année dernière à
Ghardaia entre 150 et itfo francs les 100 kgr.
Or, cette année, en raison de la concur-
rence acharnée faite par la datte de Basso-
rah, on a pu difficilement obtenir de 85 à 90
francs les 100 kilogrammes.
Durant les années 1929 et 1930, il a été ia-
troduit, en Algérie :
37.507 quintaux et 27.170 qtx respective-
ment de dattes de Bassorah.
Rendue à Alger, la datte de Ghardaïa est
revenue à :
Quintal
Prix à Ghardaïa Fr. 90
Ghardai'a-Djelfa 30-35 fr. le q.
Djclfa-Alger P.-L.-M. 20-21 fr. - - 55
Of otal. 145
Or, malgré son origine éloignée, la datte
de Bassorah s'est vendue, au début de la sai-
son de 1931, à raison de 12 livres anglaises
la tonne de 1.000 kilogr. caf Alger, soit au
cours de 125 francs, environ 150 fr. les 100
kilogrammes. -- - - --
En y ajoutant le droit de douane, insuffi.
samment protecteur de 7 fr. 50 le quintal et
la surtaxe compensatrice de change de 15
ad valorem, on a obtenu un prix de revient
dé •
Prix caf Alger F r. 67 50
Surtaxe compensatrice de change :
15 II) 10
Droit de douane 7 50
Total. Fr. 85 10
Prix inférieur de 00 fr. au prix de revient
à Alger de la datte de Ghardaïa.
Cette situation a amené la Chambre de
commerce d'Alger à demander que le droit
de douane soit porté de 7,50 le quintal à
114,50, ou, à défaut, que l'importation des
dattes de Bassorah soit provisoirement
contingentée.
+
Accident de traversée
» ♦ «
Une jeune iille disparaît à bord
de « l'Explorateur Grandidier »
Un incident mystérieux et tragique a mar-
qué la traversée du paquebot Lixploraleitr-
Grandidicr} courtier de l'Océan Indien, arri-
vé samedi matin.
Une passagère de 27 ans, Mlle Jeanne Hen-
rard, qui se rendait à Paris, a disparu dans
des circonstances mystérieuse.
La passagère était montée à bord, a l'es.
cale de Djihouti, le 20 septembre, a dix
heures. Le commandant auquel elle était re-
commandée, l'avait invitée à déjeuner. Le
soir, la jeune femme manifesta le désir de
prendre quelque repos dans -a cabine à vingt
heures.
Dans la nuit, Mlle Henrard fit une prome-
nade sur le pont, de 2 heures à 2 h. 30, puis
redescendit dans sa cabine. Le matin, à six
heures, un surveillant voyant la porte de la
cabine ouverte constata que la jeune femme
avait disparu.
De l'enquête rapide à laquelle on s'est li-
vré, il résulte que Mlle Henrard avait quitté
Paris, il y a quelques mois, pour un long
voyage, à la suite de chagrins intimes. On
présume donc que la jeune femme, en proie
au désespoir, s'est jetée par-dessus bord au
cours de la nuit du 20 au 21, et qu'elle
s'est noyée.
> +- (
Le beau voyage
du Surcouf
- »♦«
Départ de Cherbourg
Lundi, au début de l'après-midi, le croiseur
sous-marin Surcouf a quitté Cherbourg pour
entreprendre sa première croisière.
Réalisé par les constructions navales de
Cherbourg, lancé en novembre 1929, le Sur-
couf fut, durant de longs mois, abrité dans le
bassin, entouré de palissades, alors qu'on pro-
cédait à son armement. Puis les essais com-
mencèrent et durèrent pendant plusieurs mois;
poursuivis sous le rigoureux contrôle de techni-
ciens de la marine, et spécialement par le re-
gretté ingénieur du génie maritime Goudeau,
qui ne devait pas assister au couronnement de
son œuvTe.
Les essais sont maintenant terminés, ils ont
permis d'établir les qualités du navire qui cons-
titue la plus audacieuse innovation dans le do-
maine des sous-marins.
Le Surcouf, le plus grand sous-matin de la
flotte française, fait une randonnée d'emiron.
5.000 milles pour avoir une durée de 38 jours.
Le navire, qui est commandé par le capi-
taine de frégate de Belot, a un équipage de
cent hommes. Son état-major est ainsi com-
posé : commandant de Belot ; lieutenants de
vaisseau Beaussant, Jalabert et Morin ; ingé-
nieur-mécanicien Jacquin ; ingénieur Ropars et
médecin de première classe Lahillonne.
Le raid de ce navire sera suivi passionné-
ment, non seulement par les officiers de sous-
marins, mais par la marine tout entière.
Le Sirrcouf se rendra à Casablanca où iti
arrivera le 10 et s'arrêtera, si le temps le per-
met, vingt-quatre heures à Agadir, d'où il
gagnera Konakry et Dakar, puis il reviendra a
Cherbourg.
A Casablanca, le commandant du Surcouf
remettra au Résident général, pour le confiet;
JtlIULJINIBIEI
Rèdactimu & Administratif* g
t4, mh ai MihTiiftar
PARIS AN
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Les Annales Coloniales
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fWM èêt articles publié* dans notre journm ne veuvsnt
de" reproduu. fU' citant Ui AllALa CoLOaIALll.
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Catoniei 180 » 100 » M •
ttrMfcr 240. 1t6 » lob
On s'abonne IIIUUI b-ab dans
loua les bureaux de poate.
CALIFORNIE MAROCAINE
cr4 a
En 1930, M. Lucien Saint, Résident Gé-
néral au Maroc, envoyait en Californie une
mission d'études, composée de deux émi-
nents fonctionnaires de la Direction Géné-
rale de l'Agriculture, MM. Trintignac et
Brayard. Pendant un certain nombre de
mois ces deux savants enquêtèrent 'bns cet
Kden que constitue la Californie et consi-
gnèrent, dans de volumineux rapports, les
observations laborieusement recueillies au
cours d'un long et fructueux voyage.
Tous ceux qui s'intéressent à l'avenir du
Maroc attendent avec impatience la publica-
tion des renseignements rapportés pour y pui-
ser une précieuse documentation. Savoir si
l'on peut fonder sur le Maroc du Sud, sur la
région de Marrakech en particulier, de grands
espoirs dans la culture des arbres fruitiers,
savoir si la France peut trouver sur la terre
marocaine les produits qui lui viennent ac-
tuellement à grands frais de l'ouest améri-
cain, pouvoir apprécier si, de ce fait, il peut
en résulter quelque amélioration au déficit
de notre balance commerciale, une diminu-
tion du coût de la vie, un essor nouveau pour
nos entreprises de colonisation.
Nous espérons que bientôt la plus large
publicité sera réservée aux études de MM.
Trintignac et Brayard, si précieuses pour
notre économie nationale.
A notre connaissance, la grande presse
d'information et la presse coloniale n'ont
pas encore donné un exposé sérieux du sujet
qui nous préoccupe. Il ne nous est parvenu
aucune brochure traitant de la question.
Serait-ce, comme d'aucuns le pensent, pour
éviter certaines opérations spéculatives sur
des terrains autour de Marrakech ? Sagesse
administrative Jouable, quand on a vu, il y
a quelques années comment la spéculation a
essayé de s'installer au Maroc, sur tout et
pour tout.
Envisageant les travaux à faire, dans son
rapport. M. Trintignac conclut ainsi :
« J'ai voulu démontrer qu'une analogie de
« fait entre la Californie et le Maroc per-
« mettrait d'adapter à ce dernier pays les
« progrès dont les Etats-Unis ont bénéficié
« tant au point de vue technique qu'au point
« de vue de l'organisation. J'imagine et
« je donne cette pensée comme une concep-
« tion purement personnelle qu'il serait
« fort avantageux que la législation et l'ad-
a ministration des eaux participent des ca-
« ractères régionaux du Maroc ; il existe, en
t effet, un Maroc où l'irrigation est vitale,
« et un Maroc où elle n'est point indispen-
« sable. J'imagine également qu'une revi-
i sion des législations des eaux et de l'élec-
CI tricité opérée cette fois en rapport direct
« avec les intérêts de l'Agriculture, serait
t chose précieuse. Une organisation admet-
t tant la dualité de l'Etat et des groupe-
Il ments d'intérêts, aussi largement, de ma-
t nière aussi souple que l'admettent les ins-
Il tjtutions du Réclamation Service et de
Il l'irrigatiopi District est souhaitable.
« La Colonisation est chose agricole ; ses
« éléments, crédit agronomie, hydraulique
« ne doivent pas être dissociés ; l'hydrauli-
« que est d'ailleurs une science empirique
« participant de l'esprit inductif et qui ré-
« clame de nombreuses observations avant de
« fournir des conclusions suffisantes.
.-. ""8'"
« Les -Californiens se plaisent à évoquer
« les ressemblances du Maroc et de leur
c pays, J'ai sous les yeux une étude sur les
« irrigations à travers le monde de M. Sa-
li muel Fortier, professeur d'irrigation à
« l'Université de Californie, où la première
« phrase écrite au sujet du Nord Africain
« contient ces paroles du maréchal Lyautey:
« Le Nord Africain est pour notre race
« française ce que l'Ouest a été pour le peu-
« pic des Etats-Unis, c'est-à-dire le champ
« le plus fécond pour les manifestations
« d'énergie, de renaissance et de prospé-
« ritl. Cette parenté matérielle et morale,
« M. Samuel Fortier la souligne volontiers.
« Il nous appartient déconsidérer ce témoi-
« gnage comme un gage inestimable de suc-
« cès. J'ose croire que ce rapport confir-
« mera cette espérance. »
Tout ceci n'est pas sans intérêt, cf soyons
heureux, surtout, de cette démonstration, que
M. Trintignac a, paraît-il, établie, de l'ana-
logie de fait entre la Californie et le Maroc.
Souhaitons que d'après tous ces points
des résultats et expériences sérieux nous
soient rapportés et que le Maroc ait bien-
tôt, lui aussi, dans sa vie économique, que
chaque année M. Lucien Saint rend plus
prospère par sa justesse de vue et son admi-
nistration raisonnée, une « politique du
fruit ».
Georges Nouelle,
Député de Saônc-et-Loire.
Vice-président de la commission de
VAlgérie, des colonies et protectorats,
Vlce-prsidcnt. de la commission des
Le voyage du roi d'Italie
en Erythrée
«♦«
Le yacht Savoiai ayant à bord le roi est
entré dimanche matin dans le port de Mas-
saoua, escorté de deux unités, le Zeno et le
Panceldo, qui l'ont accompagné dans son
voyage. Des centaines d'embarcations, rem-
plies d'indigènes, s'étaient portées à la ren-
contre du yacht royal.
Le roi a reçu à bord l'hommage du gou-
verneur de l'Erythrée, M. Astuto, qui était
accompagnée de plusieurs autres autorités ci-
viles et militaires locales.
Puis, descendu à terre, salué par vingt et
un coup de canons, il s'est rendu en automo-
bile au palais du gouvernement où il a reçu
les autorités italiennes de la région ; un dé-
filé de notabilités indigènes a eu ensuite lieu.
Le roi, assis sur le trône, a distribué de nom-
breuses décorations. On remarquait, parmi
les indigènes, le chélif Alaiouïa, vénéré sur
les deux rives de la Mer Rouge comme des-
cendant du prophète.
Après le défilé, le roi a reçu l'hommage des
Balillas, des petites italiennes et des sœurs
missionnaires de Sainte-Anne, qu'il a félici-
tées pour leur organisation religieuse et leurs
œuvres humanitaires.
En automobile d'abord, par chemin de fer
ensuite, le souverain - salué sur son pas-
sage par des masses considérables d'indigè-
nes venus des régions les plus éloignées -
s'est rendu à Asmara, capitale de l'Erythrée.
A sa descente du train, le roi a été salué
par les autorités civiles et militaires locales,
auxquelles s'étaient joints le vicaire aposto-
lique, Mgr Cattaneo, et de nombreuses nota-
bilités indigènes.
Le cortège royal, escorté d'un peloton de
cavalerie indigène, a traversé la ville au
milieu des acclamations très nourries de la
foule.
Après la présentation des autorités et tin
dîner de gala, le roi et le général de Bono,
ministre de la Guerre, qui l'accompagne
dans sa visite de l'Erythrée, ont assisté à
une retraite aux flambeaux et à plusieurs fan-
tasias exécutées par les ascari.
La culture du ricin !
en Nouvelle-Calédonie
, J'Dans une séance du mois de juillet dernier
#." la Chambre d'agriculture de Nouméa a exa,
miné les possibilités de la culture du ricin
en Nouvelle-Calédonie où cette plante pousse
très bien; même à l'état sauvage. Il est ré,
sulté de la discussion et d'un rapport lu en
séance qu'en l'état du marché métropolitain
au moment où la Chambre d'agriculture était
réunie, le ricin était rémunérateur et qu'il
serait utile pour développer les cultures
d'exportation de la colonie, au moment où
celle du coton est complètement abandonnée,
de conseiller et pousser les colons à entre-
prendre le ricin.
Aux Nouvelles-Hébrides cette culture est
déjà entreprise et donne de bons résultats.
Au cours de l'année 1931 il a été expert
de cet archipel 25 tonnes de graines de ricin
Mvircm.
s-
Au Rio del Oro
•+•
D'importants rezzous seraient
en préparation
Les renseignements reçus du Cap Juby in-
diquent que l'agitation continue dans les
régions est et sud du Rio del Oro, où des
tezzous numériquement très importants ont
été signalés aux autorités espagnoles de
Juby, ainsi qu'aux postes français de Mauri-
tanie.
Les autorités de Cap Juby ont pris égale-
ment des précautions contre un éventuel
coup de main contre les fortins qui entourent
le poste, des indicateurs indigènes ayant dé-
claré que Mohamed Hamadi avait l'intention
d'entreprendre une action de ce genre très
prochainement.
D'autre part, on assure que le chef El
Jalli aurait eu une entrevue avec Belkacem
ben N'gadi, qui se trouvait dernièrement
dans le Draa avec quelques fusils fidèles,
mais on ignore les résultats de leur entretien.
De même source, on assure que le Cheik
Mohamed ben Hanoun, qui commandait le
rezzou qui nous coûta des pertes sévères et
la mort du lieutenant Mac-Mahon, se trouve-
rait dans le Djouf afin de rallier des fidèles
pour reprendre son action sur les territoires
frontières de la Mauritanie et du Rio del Oro.
D'autre part, on mande de Rabat que dans
le territoire de Taghia, chez les Ait Mograd,
un ancien lieutenant de l'agitateur Belkacem
N'gadi, nommé Ou Skounti, cherche à for-
mer une harka dissidente qui préparerait sa
résistance contre nous.
) -.- (
Notre action au Maroc
Nouvelles soumissions dans l'Atlas
Dans l'Atlas, les soumissions continuent,
affirmant" notre pacification chez les dissi-
dents. On se souvient que plus de 5.000 tentes
ont fait, il y a quelques jours, leur soumis-
sion ; à celles-là ajoutons un nouveau
nombre.
Une partie des Ait Haddiden est rentrée
dans nos lignes avec son bétail, ses réserves
de grains, donnant ainsi une marque de
confiance au maghzen qui a été très remar-
quée en montagne.
Plus de 3.000 dissidents ont demandé
l'Ilma". en sus des 1.500 formant le noyau
de Tazisnout, ce qui fait que depuis quinfe
jours nous avons récupéré 8.000 dissidents.
Tous ceux-ci ont été répartis dans leurs tri-
bus d'origine.
Chez les Aït Haddidou, quelques tentes voi-
sines de nos postes qnt émigré vers le Sud,
mais beaucoup sont demeurées dans les kas-
bahs. n.autres soumissions se préparent et
vraisemblablement la tribu entière des Ait
Haddidou tombera sous peu entre nos mains.
ai» (
A l'Académie des Beau-Arts
«»»
Réunion
M. Terrasse entretient l'Académie des me-
sures prises au Maroc en vue d'assurer la
conservation des monuments historiques.
i
Propagande coloniale
scolaire
»♦»
lit
'INITIATIVE fut ori-
ginale et sera fé-
conde. Ses pro-
moteurs méritent
d'en être félici-
tés par tous ceux
qui s'intéressent
à la propagande coloniale. Aucune mélliode 1
de diffusion doq idées ne vaut mieux que
celle qui s'adresse à la jeunesse. Nous n'in-
sisterons pas sur ce lieu commun. De plus,
l'expérience dont nous allons parler fut
agréablement combinée et généreusement exé-
cutée.
Elle comportait un grand concours scolaire
dont Vobjet consistait à colorier un atlas des
terres françaises et auquel 40.000 enfants
de sept à quinze ans ont été appelés à par-
ticiper.
C'est M. Armand Megglé, directeur du
Comité national des Conseillers du Com-
merce extérieur et commissaire général de la
Semaine Coloniale qui, en accord avec l'Ins-
titut national, a été le principal animateur
de ce projet pour lequel il a su obtenir le
concours matériel des grands magasins. Il a
pu ainsi faire éditer un modeste atlas qui a
été distribué un peu partout dans nos écoles.
Plusieurs milliers d'enfants ont envoyé
leur œuvre. VII jury, frésidé par Vamiral
T.aeaze, a examiné ces essais picturaux. Il
en a retenu 450 dont tous les auteurs ont été
primés.
Lucien Piétrois, quatorze ans, de Ville-
neuve-le-Roi, en Seine-et-Oise, a obtenu le
1er prix qui lui vaut une somme de 1.000
froncs et une médaille de vermeil, offertes
par le Comité national des Conseillers du
Commerce extérieur.
Louise Navarre, de ViUersexel (Haute-
Saône) et Paul Mathieu, de Paris, âgés de
sept ans, classés seconds ex-eequo, se parta-
gent un prix de 600 francs et reçoivent une
médaille d'argent, le tout offert par V Ins-
titut national.
Quatrièmes ex-eequo, Pierre Duchêne, de
liriarc (loiret), douze ans, et Jean Popot,
de Ncuilly-sur-Seine, bénéficient d'un prix
de 500 francs à partager, offert par l'An-
nuaire du Commerce International.
Les 445 autres lauréats toucheront quel.
ques prix en espèces, puis des ouvrages illus-
trés sur les colonies, des objets d'art indi-
gène et des médailles qui leur seront remis
dans une solennité prochaine.
Nous félicitons cordialement tous ceux qui
ont été jugés dignes d'une récompense, mais
notre pensée sympathique va aussi à ceux qui
n'ont pu être appelés à figurer dans le pal-
marès.
Ils n'ont peut-être pas déployé un grand
talent de coloriste, mais, sous leurs enlumi-
nures fantaisistes ou inexpertes, ils n'en ont
pas moins remarqué des noms qui, sans ce
jeu pictural, leur seraient restés inconnus,
car ils n'auraient pas été les chercher dans
leurs rébarbatifs manuels géographiques. Ils
se sont familiarisés avec nos colonies, ce qui
est bien plus important que d'étendre avec
quelque virtuosité une couche de bleu, de
jaune ou de vert sur une feuille de papier.
Bravo donc pour le concours de l'atlas
des terres françaises ! Bravo pour ceux qui
l'ont organisé; bravo pour tous les jeunes
concurrents qui y ont participé et dont beau-
coup y auront certainement trouve l'embryon
du sentiment colonial,
Ernest Handoa,
Sénateur de la Marne,
Vice-Présfident de la Commission
des Douanes.
La politique
du Blé au Maroc
Le 8 septembre un dahir paru au bulletin
officiel du Maroc concerne la politique du
gouvernement chérifien en vue du maintien
de son harmonie avec celle de la métropole.
Le recensement des stocks de la zone fran-
çaise du Maroc (particulièrement pour le blé
dur) ayant révélé pour 1932 un excédent sur
les possibilités d'exportation et de consom-
mation intérieure, le gouvernement a tenu,
comme en France et pn Algérie à intervenir
sur le marché pour maintenir les cours : le
marché sera dirigé de façon que « le prix du
blé traité sur le marché marocain soit celui
coté à Marseille, mais diminué des frais de
transport, d'assurance et du gain commercial
normal ».
Afin d'atteindre ce résultat, une commis-
sion, présidée par le chef du service du corn.
merce se réunira à des dates régulières à
Casablanca, dans les locaux de la Chambre
de commerce, pour évaluer les prix du blé
dur et tendre au Maroc en fonction des prix
caf Marseille. Cette commission « dirigera »
le marché du blé. Les minotiers seront as-
treints à un contrôle des entrées et des sor-
ties plus souple cependant que le régime de
l'exercice.
Pour le blé dur, un accord s'est réalisé sur
le principe du blocage des blés durs entre-
posas aux docks-silos (les licences d'exporta-
tion de ces derniers devant être cédées aux
commerçants exportateurs).
Le marché marocain étant fermé, par suite
de la prohibition d'importation des blés, le
Protectorat estime qu'il sera en mesure,
grâce à l'immobilisation provisoire de la
quantité de blé dur des docks-silos dont l'of-
fre ne pèsera plus sur les prix, de maintenir
les cours au taux de l'exportation.
La Lèpre
et notre Empire
Colonial
»♦«
« Tandis que les hommes travaillent à leurs
oeuvres perverses » et ne réussissent pas à s' en-
tendre pour extirper de la terre la guerre, le
plus dévastateur des germes, la Société des
Nations s'occupe d'organiser la lutte t contre la
lèpre. Depuis deux mille ans avant l'ère chré-
tienne, ce fléau ne désanne pas non plus et
ravage l'humanité.
Hélas 1 quelles que soient nos illusions de
civilisés, le mal diabolique du Moyen Age,
que nous imaginons à travers la légende de
Saint-Jean-l'Hospitalier ou le Mystère de
l' a nnonce faite à Marie, est toujours existant.
« Combien de lépreux aujourd'hui sur la
terre ? »
C'est le docteur Etienne Burtiet qui, dans
un livre sur la lèpre, pose cette question aussi
poignante qu' actuelle. La réponse des deima-
tologistes spécialisés est catégorique: « Non des
milliers, des millions. » Il y a environ cinq
millions de lépreux sur la terre. On ne peut
savoir au juste ; comment les dénombrer parmi
les quatre cents millions de Chinois et dans
les épaisseurs noires de l'Afrique ? Voyons,
comment l'horrible question se pose pour notre
Empire colonial, d'après les recensements
opérés par des médecins et des administrateurs.
Aucun chiffre n' est possible pour l' Indochine,
malheureusement contaminée par la Chine, qui,
elle, en compte entre un à deux millions (esti-
mation modérée).
Dans les Antilles françaises, il y a 300 lé-
preux à l'asile de la Désirade ; 100 à Tahiti,
1.000 en Nouvelle-Calédonie.
L. Afrioue est très infectée. En Tunisie,
Algérie, Maroc, les lépreux se comptent par
centaines ; au Sénégal, 5.000 ; en Guinée,
15.000 ; Cote d'Ivoire 50.000 (?); en Afrique
Equatoriale, 100.000 ; Madagascar n'est pas
épargnée par le redoutable bacille, et l' on y
traite 10.000 cas. Presque toujours, les lé-
preux de France ont été contaminés dans les
pays tropicaux ou par des coloniaux séjournant
dans la métropole.
Evidemment, tous ces chiffres sont des à peu
près. Nombreux sont ceux qui, au Congo, par
exemple, échappent au recensement. Le doc-
teur Burnet a raison, les chiffres sont discuta-
bles, mais leur signification d' ensemble n' est
pas douteuse. La lèpre est une maladie ac-
tuelle et bien vivante ; si, par malheur. la
science médicale cessait dt enrayer constanunent
l'évolution de la plus horrible des maladies,
le fléau se chargerait de faire aux hommes une
guerre combien meurtrière et de les mutiler de
la façon la plus répugnante.
Heureusement, il y a à la Société des Na-
tions une Commission de la Lèpre créée par
le Comité d'hygiène, composée par moitié de
savants spécialistes et de chefs de grandes
administrations sanitaires des pays à lèpre.
L'esprit international, qui ne peut pas trou-
ver de terrain d'entente quand il s'agit de la
guerre, a réussi à rapprocher les hommes utile-
ment, et de bienfaisantes décisions ont été
prises, d'accord avec les administrations sani-
taires, les institutions pour lépreux et les hom-
mes qui se vouent à la lutte contre cette ter-
rible .calamité : médecins, savants de labora-
toires et missionnaires.
Le progrès est énorme quand on pense à la
façon dont les lépreux étaient traités encore
au xix" siècle. En plus de leur corps souillé,
déshonoré par un mal rongeur, ils étaient les
victimes irresponsables condamnées à la réclu-
sion perpétuelle, sans espoir de guérison.
Il y ava i t déjà loir e rs ir de guér i son.
Il y avait déjà loin des coutumes moyenâ-
geuses ; les populations apeurées par la conta-
gion n'hésitaient pas à brûler vifs les lépreux.
Aujourd'hui, c'est là un magnifique résultat
social obtenu par la science, la lèpre est enfin
entrée dans le droit commun des maladies
infectieuses bactériennes. C'est un mal qui se
soigne, peut se guérir, ce n'est plus la tare
honteuse voilée d'horreur sacrée par toutes les
religions du monde.
Nos léproseries coloniales se ressentiront de
plus en plus des directives données par la vo-
lonté internationale. De moins en moins, elles
conservent I aspect hallucinant de villages
d'épouvante et de musées des horreurs. Elles
deviennent des instituts médicaux où le malade
n'est plus emprisonné, mais soigné. La Lèpre,
légende, histoire, actualité, tel est le livre poi-
gnant, vibrant de pitié et d'espérance que ie
docteur Etienne Burnet a rapporté de son tour
du monde, m ission accomplie au nom de la
Société des Nations et qui enseigne non seule-
ment le corps médical, mais aussi le grand
public sur l'une des plus tragiques souffrances
humaines. » (Flammarion, édit.).
M.-L. S.
) 4»*M. (
Mission en Afrique
»♦»
Le lieutenant-colonel de Burthe d'Annelet
est chargé d'une nouvelle mission par le Mi-
nistère des Colonies, le Muséum d'Histoire
naturelle et - le - - Comité de l'Afrique française.
M. de Burthe d'Annelet se propose de par-
courir, en utilisant les moyens de transport lo-
caux, la Mauritanie, le Soudan français, la
colonie du Niger, la région du Tchad, le Bor-
kou, le sud du Tibesti, l'Ounyanga, rEiinedi,
le Ouadaï, et de gagner la côte de l'Atlanti-
que par le Moyen-Chari, la Haute-Sangha,
POgooué et Libreville.
Les Annales Coloniales avaient publié, il y
a deux ans, la correspondance très documentée
du vaillant et distingué explorateur lors de sa
mission en Afrique, « Du Cameroun à Alger ».
M. de Burthe d'Annelet a réuni en deux su-
perbes volumes parus en mai et septembre,
avec de nombreuses photographies, les travaux
et le- ades admirables auxquels il s'était con-
sat ; îs nos possessions lointaines.
Les primes d'exportation
en A. E. F.
Le Gouvernement de l'Afrique Equato-
riale française a décidé de remanier complè-
tement son système de primes à l'exporta-
tion, afin de favoriser particulièrement la
production dans la région comprise entre
Brazzaville et la merl région qui est abon-
damment pourvue de richesses naturelles.
En conséquence, la prime à l'exportation
accordée aux palmistes des subdivisions de
Boko et Mindouli sera portée de 200 à 250
francs par tonne. Les palmistes de la région
de M'Vouti bénéficieront également d'une
prime de 150 francs par tonne.
Enfin, dans le but de faciliter l'évacuation
des produits de cette région, les tarifs de
transport seront revisés et ramenés à o fr. 24
la tonne kilométrique sur le chemin de fer
et à 1 fr. la tonne kilométrique sur la route
de Madingou à M'Vouti.
) < ;
La foire commerciale
de lamanibassel
La Délégation de l'Afrique Equatoriale
française, qui a participé à la Foire Commer-
ciale de Tamanghasset, vient de rentrer au
Tchad. Elle se composait d'une caravane
d'une vingtaine de chameaux chargés de mar-
chandises diverses, originaires du Tchad, qui
avait été formée au Kanem et placée sous la
direction d' un Européen.
Partie de Mao le 4 février, cette caravane
est arrivée à destination le 12 avril, après avoir
suivi l'itinéraire Mao-Rigrig-Goure Agadès-
Tamanghasset. Les six cents derniers kilomètres
ont été particulièrement durs en raison de la
pénurie d'eau et du manque de pâturages.
Quant à la sécurité elle a été complète sur
tout le parcours et les caravaniers n'ont eu à
faire face à aucune manifestation hostile.
Malgré la crise et bien que ce fût la pre-
mière manifestation du genre au Sahara, la
Foire Commerciale de Tamanghasset a obtenu
un certain succès, le chiffre des affaires traitées
a atteint près de 3 millions, mais le résultat
le plus important est sans contredit la prise de
contact, qui a été réalisée entre les différentes
colonies voisines, et qui leur permettra de pro-
céder désormais à quelques échanges commer-
ciaux.
Il en résulte pratiquement pour la colonie
du Tchad au elle ne peut guère escompter
vendre des chameaux à Tamanghasset, à cause
de la concurrence de nombreux éleveurs établis
à plus courte distance de ce centre. En re-
vanche, elle pourra y placer avantageusement
des produits représentant une grande valeur
sous un petit voltune, tels que les cornes de
rhinocéros, l'ivoire, les plumes, la graisse et
les œufs d' autruche ainsi que les pelleteries
rares.
La durée totale du déplacement par cara-
vane sera toujours de six mois au minimum.
- ) - - (
L'Aviation Coloniale
Une tournée de démonstration
de l'aviateur Haegelen au Maroc
L'aviateur Mnrci'l lhic^i'lon. pilolant. un
avion muni d'un molcur di; *210 r.V, acrom-
de son mécanicien ("ïib.ort, est arri-
ve à Rabat samedi matin après une tour-
née de démonstrations sur son nvioii sani-
taire dans tous les centres du Maroc, no-
tamment au confins al^éro-innroeuins.ll est
reparti aussitôt pour Kasba Tadla où il a
effectué sa dernière démonstration. L'avia-
teur est rentré A Habat vers 10 heures. Il
doit partir pour Tétouan, où il fera une dé-
monstration devant les aviateurs espagnols,
puis il reviendra en France.
Révision du Farman de Moensch
Hurtin reconduit ii Alger le Farman 190-
Cnt'llllo « Titan » qui a appartenu a Moensch
et dont nous avons signalé l'arrivée à Tous-
sus-le-Noble pour une révision.
Un avion s'écrase au sol
Il 11 accident (l'avion s'est produit lundi
soir au centre d'entrainement des pilotes
civils d'Alger. Un avion piloté par M. Ober-
thu, piloté de réserve, s'est écrasé sur le
sol à proximité de Surcouf.
Le pilote est assez grièvement blesse; il
a
(Par dépêche.)
Le voyage rapide
du courrier France-Dakar-Amérique du Sud
Voici le mouvement du courrier aérien
France-Amérique du Sud ; le courrier de la
ligne Amérique du Sud-France de l'Aéro-
postale parti de Santiago du Chili le 23 sep-
tembre. à H) h. 50, est arrivé à lluenos-
Ayres le lendemain, iï midi 50, il en est, re-
parti à 10 h. V5 : arrivée de l'avion postal
i\ Natal le 27, ;ï 10 h. 10 et départ de l'aviso
tf AÚl'npmlnh III Il à 0 h. ">. Arrivée il Da-
kar le 1er octobre, à 22 h. 35, et départ de
l'a.violl pour Casablanca et Toulouse à
22 h. 15.
Le courrier France-Amérique du Sud de
l'Aéropostale est parti de Toulouse avec un
équipage formé des pilotes Delpèclte et Hé-
drigninn et du radiotélégraphiste Thomas.
Le prochain raid de René Leièvre
Hené I.l'fèvrc compte bien pouvoir 't'n-
voler de IIlris vers le 15 oc tobre pour en-
treprendre avec son avion de Paris-Mada-
gascar et retour un Mauhoussin - le
raid Paris-Saigon que nous avons annoncé
le 21 aoiït. Le navigateur de l'équipage
transatlantique Assollant-I.efèvrc-1 .olli sera
le premier concurrent de la Coupe du Pré-
sident de la République mise en compétition
par l'Aéro-Club de France et, dont le règle-
ment est, très simple : Paris-Saïgon en
moins de 15 jours.
LIRK EN SECONDE PAGE :
Au Conseil Supérieur des Colonies : Rt-
sultats des élections.
A la Société des Nations.
La première exposition internationale des
arts ménagers à Tunis.
La concurrence laite
aux flattes algériennes
L'extenion des palmeraies algériennes mé-
rite d'être signalée.
Depuis 1913 le nombre des palmiers s'est
accru de près de deux millions. On pourra
d'ici quelques années compter sur une pro-
duction annuelle de 2 millions de quintaux
de fruits.
Les principaux centres de production de la
datte dite « Klghresse » (datte écrasée) et de
la datte sèche sont, outre les régions de Bis-
kra et Ouargla, Ghardaïa, Metlili, El-Goléa,
Timirnoun, Timi, Aoulef, In-Salah.
Le prix de cette denrée est variable suivant
les saisons. Elle oscillait l'année dernière à
Ghardaia entre 150 et itfo francs les 100 kgr.
Or, cette année, en raison de la concur-
rence acharnée faite par la datte de Basso-
rah, on a pu difficilement obtenir de 85 à 90
francs les 100 kilogrammes.
Durant les années 1929 et 1930, il a été ia-
troduit, en Algérie :
37.507 quintaux et 27.170 qtx respective-
ment de dattes de Bassorah.
Rendue à Alger, la datte de Ghardaïa est
revenue à :
Quintal
Prix à Ghardaïa Fr. 90
Ghardai'a-Djelfa 30-35 fr. le q.
Djclfa-Alger P.-L.-M. 20-21 fr. - - 55
Of otal. 145
Or, malgré son origine éloignée, la datte
de Bassorah s'est vendue, au début de la sai-
son de 1931, à raison de 12 livres anglaises
la tonne de 1.000 kilogr. caf Alger, soit au
cours de 125 francs, environ 150 fr. les 100
kilogrammes. -- - - --
En y ajoutant le droit de douane, insuffi.
samment protecteur de 7 fr. 50 le quintal et
la surtaxe compensatrice de change de 15
ad valorem, on a obtenu un prix de revient
dé •
Prix caf Alger F r. 67 50
Surtaxe compensatrice de change :
15 II) 10
Droit de douane 7 50
Total. Fr. 85 10
Prix inférieur de 00 fr. au prix de revient
à Alger de la datte de Ghardaïa.
Cette situation a amené la Chambre de
commerce d'Alger à demander que le droit
de douane soit porté de 7,50 le quintal à
114,50, ou, à défaut, que l'importation des
dattes de Bassorah soit provisoirement
contingentée.
+
Accident de traversée
» ♦ «
Une jeune iille disparaît à bord
de « l'Explorateur Grandidier »
Un incident mystérieux et tragique a mar-
qué la traversée du paquebot Lixploraleitr-
Grandidicr} courtier de l'Océan Indien, arri-
vé samedi matin.
Une passagère de 27 ans, Mlle Jeanne Hen-
rard, qui se rendait à Paris, a disparu dans
des circonstances mystérieuse.
La passagère était montée à bord, a l'es.
cale de Djihouti, le 20 septembre, a dix
heures. Le commandant auquel elle était re-
commandée, l'avait invitée à déjeuner. Le
soir, la jeune femme manifesta le désir de
prendre quelque repos dans -a cabine à vingt
heures.
Dans la nuit, Mlle Henrard fit une prome-
nade sur le pont, de 2 heures à 2 h. 30, puis
redescendit dans sa cabine. Le matin, à six
heures, un surveillant voyant la porte de la
cabine ouverte constata que la jeune femme
avait disparu.
De l'enquête rapide à laquelle on s'est li-
vré, il résulte que Mlle Henrard avait quitté
Paris, il y a quelques mois, pour un long
voyage, à la suite de chagrins intimes. On
présume donc que la jeune femme, en proie
au désespoir, s'est jetée par-dessus bord au
cours de la nuit du 20 au 21, et qu'elle
s'est noyée.
> +- (
Le beau voyage
du Surcouf
- »♦«
Départ de Cherbourg
Lundi, au début de l'après-midi, le croiseur
sous-marin Surcouf a quitté Cherbourg pour
entreprendre sa première croisière.
Réalisé par les constructions navales de
Cherbourg, lancé en novembre 1929, le Sur-
couf fut, durant de longs mois, abrité dans le
bassin, entouré de palissades, alors qu'on pro-
cédait à son armement. Puis les essais com-
mencèrent et durèrent pendant plusieurs mois;
poursuivis sous le rigoureux contrôle de techni-
ciens de la marine, et spécialement par le re-
gretté ingénieur du génie maritime Goudeau,
qui ne devait pas assister au couronnement de
son œuvTe.
Les essais sont maintenant terminés, ils ont
permis d'établir les qualités du navire qui cons-
titue la plus audacieuse innovation dans le do-
maine des sous-marins.
Le Surcouf, le plus grand sous-matin de la
flotte française, fait une randonnée d'emiron.
5.000 milles pour avoir une durée de 38 jours.
Le navire, qui est commandé par le capi-
taine de frégate de Belot, a un équipage de
cent hommes. Son état-major est ainsi com-
posé : commandant de Belot ; lieutenants de
vaisseau Beaussant, Jalabert et Morin ; ingé-
nieur-mécanicien Jacquin ; ingénieur Ropars et
médecin de première classe Lahillonne.
Le raid de ce navire sera suivi passionné-
ment, non seulement par les officiers de sous-
marins, mais par la marine tout entière.
Le Sirrcouf se rendra à Casablanca où iti
arrivera le 10 et s'arrêtera, si le temps le per-
met, vingt-quatre heures à Agadir, d'où il
gagnera Konakry et Dakar, puis il reviendra a
Cherbourg.
A Casablanca, le commandant du Surcouf
remettra au Résident général, pour le confiet;
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