Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1932 01 octobre 1932
Description : 1932/10/01 (A32,N100). 1932/10/01 (A32,N100).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380519z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
T1ŒNTK-lilil'XlLCME ANNEE. No 100.
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, ler OCTOBRE 1932.
1
amalit QUOTIDIEI
IMm/im & Administration :
PARIS (PI) 1
lHJPH. I LOUV". 1MI
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Les Annales Coloniales
rm MMMWtMW et réelemet MW reffl m
tartan ê* founul.
Dir tenu*. Fondateur 1 Marcel RUEDEL
fou» têt articles publiés dans noire Journal ne peuvent
tffre reproduite qu'en citant lee Anuus Colonulm.
ABONNEMENTS
mu Is Revue mensuelle:
O* m 6 MM* 8 IMa
FrtRM et
Celofltee 110. 100 t M <
ttr.,.. 2401 12S » 7t >
On « abonne sans frais dans
loua les bureaux de poste.
L'agriculture à Madagascar
c-- .a- .,. 4
Madagascar n'est ni la plus grande, ni la
plus riche de nos colonies, mais elle est celle
dont la vie économique est la plus stable. Elle
doit cet avantage à son climat qui présente une
certaine variété grâce à la position et à la con-
figuration de l'île et aux dispositions du relief.
C'est pourquoi on distingue plusieurs zones cli-
matériques qui déterminent des genres de vie
et des modes de culture différents.
Malheureusement la nature du sol ne répond
pas à ces avantages atmosphériques. C'est là
une des raisons qui font que l'agriculture ne
donne pas ce on aurait pu de prime abord
espérer.
11 convient cependant de se garder des exa-
gérations, ce que l'on ne fait pas toujours,
quand on parle des pays exotiques, oui tantôt
sont présentés comme étant d' une richesse in-
calculable, tantôt au contraire comme dépour-
vus de ressources. Pour Madagascar la vérité
est entre ces deux jugements extrêmes.
La vie agricole est d'une heureuse variété.
Le plateau central est avec la région occiden-
tale le domaine par excellence de l'élevage,
tandis que la forêt tropicale couvre une partie
des pentes montagneuses Est qui le séparent
de la plaine littorale. La région du Nord-Ouest
produit du coprah, du manioc, de la vanille,
de t ytmg-ytang et aussi du riz qui s'exporte
par Majunga, alors que la cote orientale fournit
de la vanille, du café, du sucre, etc.
Les deux formes essentielles de la vie agri-
cole : cultures et élevages se partagent la plus
grande partie du sol de l'île.
Toutes les espèces animales domestiques sont
élevées : bœufs, porcs, moutons, chèvres, che-
vaux, oiseaux de la basse-cour, autruches.
L'élevage des autruches paraît appelé à un cer-
tain avenir, mais ce sont les bœufs et les porcs
qui du point de vue commercial présentent le
plus grand intérêt.
Nous n'oublions pas les efforts qui sont faits
pour étendre celui des moutons. Certains même
ne sont pas loin de penser que les plateaux du
centre pourraient devenir quelque chose d'ana-
logue aux grandes plaines d'Argentine et de
l'Australie et nourrir des millions de bêtes à
laine. Cela n'est pas impossible. Mais c'est
t' avenir et nous ne nous occupons que du pré-
-
Or, à l'heure actuelle l'élevage des bœufs
tient la première place. Le cheptel bovin est
relativement , important : environ 7 millions de
têtes. Jusqu'en 1914 la consommation se fai-
soit surtout sous forme de viande fraîche. Ce-
pendant des usines frigorifiques avaient été
installées. J'en ai connu certaines, mais elles
ne faisaient pas de brillantes affaires. Aujour-
d'hui elles sont plus prospères puisqu'en 930
6.766 tonnes de viandes frigorifiques valant
26.638.000 francs ont été exportées en France.
En outre 21.196 tonnes de conserves de viande
en boîtes ont été dirigées sur la métropole en
1931. L'exportation de ces produits avait été
légèrement plus élevée l'année précédente. On
peut espérer une sensible augmentation, mais il
ne faut pas se faire des illusions. La crise que tra-
verse l'élevage métropolitain ne permet pas les
grands espoirs. Il est honnête de ne pas laisser
les éleveurs de Madagascar s'imaginer que
leurs produits trouveront en France des débou-
chés de plus en plus étendus. Cela pourra ve-
nir. Mais à l'heure présente le mouvement qui
tend à réduire les importations de viandes fri-
gorifiées est tel que les colonies qui en produi-
sent ne peuvent guère compter sur le marché
métropolitain. L'élevage de Madagascar pour-
rait trouver un débouché dans les pays de
l'Océan Indien. Malheureusement Ja plupart
de ces régions ne consomment pas beaucoup de
viande, et l'Afrique Australe est un concur-
vont A,-« nln« «^ripuv
A la vérité à l'heure présente, l'élevage
dans la plupart des pays, aussi bien dans l'hé-
misphère nord que dans l'hémisphère sud doit
se préoccuper surtout de la consommation lo-
cale. En Europe par suite de la mise en va-
leur de pays neufs, la culture des céréales re-
cule ou est appelée à reculer. L'élevage tend
à devenir la ressource essentiel le du paysan
obligé d'abandonner progressivement les céréa-
les. Aussi je tends à croire que l'Europe, à
l'exception de l'Angleterre, fera de moins en
moins appel aux autres pays pour son appro-
visionnement en viande.
Mais revenons à Madagascar, quoique les
considérations qui précèdent ne soient pas hors
du sujet, puisque aujourd'hui l'économie d'un
pays ne peut pas être isolée de celle du monde
entier.
Les cultures ne sont pas négligeables et leur
avenir est assez brillant. La colonie est un des
principaux producteurs de manioc. Plus de
500.000 hectares un tiers presque des sur-
faces cultivées lui sont consacrés. Une bonne
partie est destinée à la consommation locale,
le reste sous forme de manioc sec, de farine,
de fécule, de tapioca est exporté.
Le riz est comme chacun sait la grande
culture de l'île. Les trois quarts du sol cultivé
sont occupés par lui, on le trouve un peu par-
tout, mais la région centrale et la vallée de la
Betsiboka produisent surtout pour l'exporta-
tion. L'espèce vendue à l'extérieur comme le
varylava est d'une très belle qualité. Le gou-
verneur général, M. Cayla, a créé l'office
du riz qui a pour objet la recherche des meil-
leures méthodes de culture. En même temps,
l'administration fait des efforts louables pour
transformer les cultures indigènes et exécute
des travaux d'hydraulique agricole qui donne-
ront à la culture des milliers d'hectares de
terre particulièrement riche.
De toutes les colonies françaises, Madagas-
car est celle qui produit maintenant le plus de
café. La production se partage entre les champs
des paysans indigènes et les plantations euro-
péennes.
D'abord limitée aux alluvions du Mananjary
la culture du café s'est étendu vers l'intérieur,
jusqu'à 600 mètres d'altitude. La région orien-
talc est lieu de prédilection. Le sol et le cli-
mat lui conviennent parfaitement. Des efforts
sont faits pour améliorer les reedements soit
en guidant les indigènes souvent peu expéri-
mentés, soit en indiquant les terres les plus pro-
pres à cette production. Seulement cette partie
de la colonie est exposée à des cyclones, dont
i ai pu, il y a déjà de longues années, constater
la violence.
La vanille n'est pas une culture moins im-
portante. Les statistiques récentes nous appren-
nent que Madagascar fournit les deux tiers de
la consommation mondiale. La cote orientale de
Mananjary à Vohéman, la côte nord et Nossi-
Bé sont les lieux qui lui conviennent le mieux.
Il faudrait encore signaler pour être complet
le sucre, le rhum, le tabac, les plantes à par-
fum, le girofle, etc.
Cette énumération peut donner une idée de
la variété et de l' abondance des produits.
Mais il y a encore beaucoup à faire. Même
au point de vue purement agricole, l'outillage
est insuffisant. Les travaux de drainage et d'ir-
rigation doivent être poussés et développés. La
construction des voies ferrées nouvelles s' im-
pose. Cependant je me demande s'il n'y aura
pas lieu de faire une plus grande place à la
circulation automobile. L'exemple de ce qui
se passe en France, pourrait nous guider sur
ce que nous avons à faire aux colonies.
Mais n'oublions pas que Madagascar, qui
est plus grande que la France n'a pas 4 mil-
lions d'habitants, sur lesquels on compte à peine
20.000 Européens. Cela ne fait pas 5 habitants
par kilomètre carré. Sur la cote ouest, de gran-
des étendues au sol fertile ne sont pas mises
en valeur, Madagascar manque d'habitants. Son
avenir est dans le peuplement.
Hehry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre de la commission (le l'Algérie,
des colonies et protectorats.
) ..- (
L'arrivée de M. Alfassa
à Brazzaville
1
M. Alfassa, secrétaire général du Gouver-
nement Général tic l'Afrique Equatoriale
française, est arrivé dimanche à 16 heures à
Brazzaville où il a été accueilli par de nom-
breuses personnalités et la plus grande par-
tie de la population européenne.
Dès son arrivée, M. Alfassa a repris pos-
session de ses fonctions.
) (
Le Conseil de Gouvernement
de l'A. E. F.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Ellua. 1
toriale Française a fixé au 27 octobre la aato
d'ouverture de la session annuelle du Conseil
de Gouvernement.
Cette réunion revêtira une importance par-
ticulière du fait de la crise et des nouvelles
mesures qui s'imposeront pour maintenir
l'équilibre du budget par de nouvelles
compressions de dépenses.
Tous les Gouverneurs des différentes colo-
nies de l'A.E.F. prendront part à cette ses-
sion.
.- (
La fête des anciens combattants
à Brazzaville
De grandes fêtes ont été organisées samedi
et dimanche à Brazzaville, par les anciens
combattants français, au profit des caisses de
secours.
Samedi une retraite aux flambeaux et un
grand bal ont notamment remporté le plus
grand succès. Dimanche ont eu lieu un con-
cours de tir, un corso fleuri et un match de
football. Enfin, pour clôturer la série des fê-
tes, les anciens combattants avaient organisé
une soirée théâtrale et un bal auxquels
les membres du Gouvernement de l'Afrique
Equatoriale française ont assisté officielle-
ment.
Parmi les nombreuses personnalités pré-
sentes, on remarquait notamment le colonel
Servais, des Troupes coloniales belges, et les
membres du Corps consulaire.
)-. < <
Les travaux du Congo-Océan
On vient d'effectuer dans le Mayumbe
français un essai de transports de rails par
route. Cet essai a été des plus satisfaisants et
permet .de prévoir qu'il sera possible d'ache-
miner via Pointe-N oire. et la route pour autos
les rails destinés à l'établissement de la voie
lourde pour le prolongement du tronçon
Brazzaville-Mindouli du chemin de fer
Congo-Océan.
< t
Voyage de reportage
On annonce l'arrivée prochaine à Brazza-
ville de Mme Peli, qui a l'intention de visi-
ter les travaux du chemin de fer Congo-
Océan.
)
Le voyage du roi d'Italie
ven t Erythfée
Le yacht Savoia ayant a bord S. M. le roi
d'Italie, après avoir passé ta nuit à Suez, est
reparti hier matin, se dirigeant sur Mas-
saoua. Il a été escorté jusqu'à la sortie des
eaux territoriales par une canonnière égyp-
tienne.
S. M. l'empereur d'Ethiopie a envoyé en
Erythrée les ras Syoum et Goussa saluer le
souverain italien.
Où en sommes-nous?
––- .,.
a
r.
paimz
"JII.
N ne saurait nier,
après trois ans e
la plus sévère ente
supportée par le
monde moderne,
que la situation
économique colo-
niale se trouve plus
ou moins assainie.
La formidable baisse des prix enregistrée
sur tous les marchés a entraîné une liquida-
lion brutale des excès commis pendant la pé-
riode de boom.
Dans tout notre empire d' outre-mer, fil
Afrique comme en Extrême-Asie, de l'At-
lantique au Pacifique, nombre d'affaires
mal conçues ou mal gérées ont disparu. Les
plus sérieuses et les plus solides ont résisté
et leur production connaît un ralenti, quasi-
photogénique, qui permet d'apprécier l'ex-
cellence de leurs organisations. Tenir, au
bord du Maelstrom économique est une
preuve indéniable de robustesse.
Notons aussi, que partout l'esprit d'entre-
prise est endormi, sinon anéanti. Ce sont-là
des éléments à ne pas négliger car ils sont
Vaccompagnement classique de la fin des
périodes de liquidation. Ainsi, si Von se base
sur les précédents, on peut conclure que la
phase la plus aiguë de la crise est passée..
Evidemment, l'optimisme ne s'appuie ett-
core que sur des points bien fragiles. La pro-
duction persiste à diminuer et la capacité
d'achat des consommateurs se trouve réduite
par la baisse des revenus et des salaires.
Enfin, la situation économique mondiale
n'est pas absolument réconfortante.
Mais, si nous considérons, par exem ple. la
position d'ensemble de l'Afrique Occidentale
française ou celle du Maroc, nous puisons
de puissantes raisons d'espérer et cet espoir
tutélaire peut s'étendre à tout notre empire
colonial.
Au seul point de vue de notre politique
indigène, la crise nous permet de constater
la valeur pratique de nos méthodes si sou-
vent critiquées. Tandis que bien des colonies
depuis trois ans ont connu des heures trou-
bles et parfois violentes, la plus grande
France n'a eu à enregistrer aucun incident
sérieux.
Nos possessions d'outre-mer sont eu plein
travail; nous devons être, plus que jamais,
soucieux de ne pas ralentir le rythme accé-
léré de leur mise en valeur.
Luttons donc éncrgiqucment contre la
crise, avec la cotrviction que nous en sommes
à la dernière phase du cataclysme écono-
mique et que nos colonies, en plein essor, ai-
deront puissamment à la reprise de la pros-
périté nationale.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de La Commission
des Douanes.
) «I"ab (
La collaboration franco-espagnole
au Maroc
D'après le journal El Norte, de Castilla.
qui a reçu une dépêche de Casablanca, on
croit qu'au Maroc, dans la zone espagnole de
Cap-Juby, le chef rebelle El JiJli, grand ami
du fameux El N'Gadi, va entreprendre une
campagne d'agitation et que l'autorité que
lui confère sa situation de chef de la secte
religieuse des Ma El Ainin (hommes des
sources) lui a permis de réunir sous son com-
mandement plusieurs centaines de fusils.
A ce titre il a commencé à prêcher la
guerre sainte contre les Français et en géné-
ral contre les Européens. On assure que El
N'Gadi serait d'accord avec le Kalifat pour
tenter un coup de main contre le territoire
espagnol de Cap-Juby.
vu cette information, le gouvernement
français va entamer d'importantes négocia-
tions avec le gouvernement espagnol, négo-
ciations qui régulariseraient l'action com-
mune des deux nations dans lè Maroc occi-
dental Sud. D'après l'opinion des autorités
militaires françaises les derniers coups de
main ont été préparés par les rebelles, dars
la région soumise à l'autorité de l'Espagne et
ces rebelles échappent à la poursuite des for-
ces françaises en se réfugiant dans les terri-
toires limitrophes. La France demande au
gouvernement de Madrid l'autorisation de
pouvoir poursuivre les rebelles qui se réfu-
gient au delà des limites espagnoles.
L'ambassadeur de France à Madrid est
chargé de mener ces négociations à bien. Le
gouvernement français est désireux d'aboutir
à la pacification complète du Maroc et il
éprouve de graves difficultés dans la néces-
sité d'arrêter ses troupes aux limites de la
zone espagnole.
) ( -
Au Maroc Espagnol
»»̃
Le voyage du navigateur solitaire Boden
Le navigateur français Louis Boden,
membre d'un ellth nautique d'Alger, est
arrivé hier à Ceuta venant de Melila, seul
à bord d'une embarcation à voile de 4 n,>'•-
tres. Il a mis quatre jours pour effectuer
la traversée Melilla-Ceuta, Le navigateur
doit se rendre à Nice en passant par (ii-
braltar.
(Par dépchc.)
Dépêches de l'Indochine
-
Arrivée du courrier par avion
L'avion est arrivé le M avec no kilos
de courrier et 39 kilos (485 de [rèt.
(Indopacili.) «
Pour la Maison de retraite
des vieux colons malgaches
11 s'est créé à Tananarive une Caisse des
Colons et cette association vient d'organiser
une tomoola. pour l'amenagement à Antsirabé
d'une « Maison de Retraite » pour les vieux
colons.
L'occupation de Madagascar date de trente-
cinq ans et déjà la Grande Ile compte parmi
sa population, des immigrés blancs qui, ar-
rivés des le premier jour, lui restèrent indé-
fectiblement hdèles, et après une longue vie
de travail, débâcle ou réussite, y dormirent
leur dernier sommeil.
Se rend-on suffisamment compte de ce
qu'une pareille chose représente. Supputera-
t-on jamais comme il convient ce haut exem-
ple de ténacité dans la mise en valeur d'une
terre séparée de la Métropole par plus de
12.000 lieues marines?
« Nous ne savons pas coloniser ! n
Et pendant que les malveillants ou les mal
avertis clament cette sottise, des Français
formant un bloc solide d'expatriés s'occu-
pent à une fondation destinée à recueillir les
plus vieux d'entre eux à qui la fortune ne
voulut pas sourire.
Ces vieux-là, comment se trouvent-ils si
loin du pays natale
Je les suppose arrivés tout au début, solli-
cités peut-être par le risque toujours tentant
de l'aventure, peut-être aussi par l'intelli-
gente publicité que sut faire à l'avantage de
la colonie naissante, l'organisateur de Génie
qui le premier la gouverna : le général Gal-
lieni.
De ce militaire haut perché sur jambes,
aux yeux cachés par un binocle et d'épais
sourcils roux, à la voix assourdie, à la parole
rare, émanait on ne sait quel pouvoir de
fascination. Erreur peut-être de ma part : je
l'ai toujours soupçonné, ayant fait le tour
des hommes, de s'en être formé une immense
philosophie ; ce qui le portait à les accueillir
tous avec bienveillance, à les conseiller et à
les aider.
Personne jamais ne frappa à sa pqrte sans
entrer. Nul lui ayant écrit, n'attendit long-
temps une réponse. Et quand cette réponse
comportait un enseignement, le Journal offi-
ciel la reproduisait à l'intention des autres.
C'est ainsi que les colons affluèrent, sûrs
qu'ils étaient de trouver une protection pré-
cieuse.
Je me souviens de ce vieil acteur qui pa-
tronna la première troupe théâtrale de l Ta-
matave. Le général Gallieni n'avait-il pas,
tout récemment, proclamé à la fin d'un ban-
quet, qu'un centre habité n'était une ville
qu'à la condition de posséder ces trois cho-
ses : un cercle, un journal et un théâtre.
Le vieil acteur se crut l'un des trois piliers
de la cité. A sa deuxième tournée il s'y fixa
avec sa femme et se fit bâtir une maison sur
la route d'Ivoline nouvellement ouverte.
Dans le sable de son jardinet la salade n'eut
jamais une mine prospère. Que lui importait !
il avait foi dans le grand homme et dans les
destinées de la colonie.
Nombre d'autres aussi eurent la foi. C'est
pourquoi Madagascar compte aujourd'hui
une société d'hommes actifs, intelligents et
travailleurs qui font du pays un foyer de ci-
vilisation française. Plus d'un par lui-même
ou par ses fils s'est enrichi. A quelques mal-
chanceux la vie fut moins clémente. C'est
pour ceux-là qu'on va construire la Maison
des Vieux Colons. Et ce geste de solidarité
est touchant.
Ne suffira-t-il pas de signaler à l'attention
de M. Albert Sarraut qui, en parlant de l'In-
dochine, n'essaie pas de contenir l'émotion
de son regret, pour que le ministre râclant
le fond de ses tiroirs y trouve peut-être le
petit crédit disponible dont l'envoi à Tana-
narive marquerait surtout la sollicitude de
la patrie pour quelques-uns des plus méri-
tants de ses fils.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
;) .+ < <
Dans la Légion d'Honneur
La promotion de l'Exposition
Coloniale
0-
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
vient de terminer l'examen des nombreuses
candidatures posées en vue de la promotion
dans l'ordre de la Légion d'honneur à l'oc-
casion de l'Exposition Coloniale. On sait que,
en raison de l'importance de cette promotion,
le ministre avait fait appel au concours
d'une commission spéciale.
Les dossiers fetenus viennent d'être trans-
mis à la grande chancellerie, sauf ceux con-
cernant les hauts dignitaires dont le choix
sera soumis à la ratification préalable du pro-
chain Conseil des ministres.
Il est donc probable que la promotion de
l'Exposition Coloniale pourra être promul-
guée dans deux ou trois semaines.
) -.- (
CDŒMA COLONIAL
« Chass' d'AI »
M. Gaston Thierry vient de terminer le
scénario de ('hass' d'Af', qui met en scène la
vie rude et joyeuse des régiments de chas-
seurs d'Afrique.
).. <–
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
•+•
Découverte d'une nécropole lybique
M. l'abbé J.-B. Chabut a annoncé que M.
Rodary, inspecteur des Forêts à Souk-Ahras,
en Algérie, venait de découvrir une petite né-
cropole lybique, où il a recueilli six inscriptions
dont il envoie copie et estampaaea à l'Acadé-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger, dont l'activité estivale s'est
surtout manifestée par des retransmissions de
concerts ou de manifestations en plein air,
inaugure, le 5 octobre, sa nouvelle saison d'or-
chestre. Son orchestre permanent compte 28
musiciens. A la suite de certaines modifications
intérieures, cet orchestre, qui comprend actuel -
lement six premiers prix du Conservatoire de
Paris et l'élite des musiciens algériens, comp-
tera comme l'un des plus appréciés d'Afrique
du Nord. Il débutera le 5 octobre dans un
concert consacré à la musique française, au pro-
gramme duquel nous relevons des œuvres de
Berlioz, Saint-Saëns, Debussy, Ravel, Vuiller-
moz, Lalo, Pierné et l' oratorio Le Désert,
de Félicien David.
Dans le courant du mois d'octobre, outre de
nombreux concerts de musique symphonique,
Radio-Alger organise, le 14, un festival Offen.
bach, avec, entre autres, l' exécution intégrale
de l'opérette M. Choux fleuri, et, le 23, un
festival Kalman, donné à l'occasion du 56'
anniversaire de ce compositeur.
Ajoutons à ce programme d'octobre, le 3,
L'Essayeuse; le 6, Ruy Blas; le 13, Le Télé-
phone; le 20, VAmi du commissaire, et, le 31,
La nuit J'octobre. Ajoutons enfin que Radio-
Alger organisera, en fin d'année, un concours
de pièces radiophoniques doté de prix intéres-
sants.
> m%m (
Tu te rends compte.
MOINA, STAR DE CINEMA,
PREND SON ROLE AU SERIEUX
Mok et Moina, venus du Congo français au
zoo de Londres, sont un joli couple de gorilles.
Ces jours-ci, ils jurent filmés, et la helle Moi-
na, coquette comme une femme, vint de suite
avec bonne grâce se placer devant l'appareil,
tandis que Mok, d'un air narquois, regardait du
coin de l'oeil. Cependant, le mécanisme, la
mise en route de l'appareil intriguèrent le mâle,
et d'un bond il vint se mettre près de « sa
beauté ». Mais Moina, jalouse, craignant de
perdre de son prestige de star, se précipita sur
son compagnon, et, avec cris et coups, le força
à regagner son coin. Elle revint ensuite seule
et calme continuer la séance de prise de vues,
docile comme un modèle de grand peintre !
A LA MODE DE MILTON
I LE ROI DES RESQUILLEURS
A liane Diouji a seize ans, ci- est un négrillon
frêle et petit, il rit de bon cœur en montrant de
belles dents blanches 1
Mardi, Alione comparaissait devant le tribu-
nal pour enfants. Il aime l'aventure et la France,
il veut s'assurer une belle situation et être riche;
aussi, pauvre, sans argent en poche, il a em-
ployé le système D pour satisfaire ses ambi-
tions.
Il quitta voici deux mois ses parents à Saint-
Louis du Sénégal et se gliua, à Dakar, dam
la cale du paquebot Amérique en partance pour
Bordeaux.
Découvert en cours de route; la justice gi-
roncline, sans pitié, condamna le jeune passager
clandestin à un mois de prison. Mais l'amour
des voyages ne s'était pas éteint en lui, ses am-
bitions le harcelaient dans ses rêves et son ima-
gination t aidant, il se glissa a la gare bamt-
Jean dans le rapide de Paris.
Repris, il répondait donc de se second délit,
assisté de M* Bcmekassa.
Avec infiniment de sérieux et d'assurance,
le petit nègre déclara :
Je voulais venir à Paris pour m'y créer
une situation et ne plus être pauvre.
M. Malherby, avec l'assentiment implicite
du substitut Me dan, acquitta le jeune resquil-
leur en le confiant au patronage de l'enfance,
dont le directeflr, Ma Rollet, présent à l'au-
dience, affirma:
- Il y a quinze ans, dans cette même salle,
fut acquitté un jeune Roumain qui avait voyagé
sans billet entre Bucarest et Paris. Il est au-
jourd'hui capitaine aviateur. Alione Diouji de-
viendra, lui aussi, quelqu'un J
Le gentil nègre A lione Diouji, toujours rieur,
répondit : « Oh oui 1 Oh oui 1 » et ravi, suivit
l'immense garde républicain qui l'accompa-
gnait et le conduisait cette fois. vers la li-
berté 1
F. J..
LE PRIX DES PEAUX DE CAÏMAN
C'est notre grande colonie de Madagascar
qui fournit la plus grande partie des peaux de
caïman utilisés par les industries du cuir.
Déjà bien avant notre occupation le Gouver-
nement hova avait affermé à une Société an-
glaise la chasse de l'étrange animal.
La plupart des rivières de Vile sont littérale-
ment infestées de ces grands lézards, qu'aux
moments chauds de la journée, les voyageurs
remontant le Betsiboka, dans la province de
Majunga, peuvent voir sur les rives du fleuve,
littéralement empilés les uns sur les autres,
comme des tas de troncs d'arbres.
Le Chambre de Commerce de Majunga vient
d'avoir à s'occuper des peaux de caïman, au
sujet de la valem arbitrée servant de base à la
perception des droits de douane ad valorem,
restée fixée à 10 francs le kilo. Elle a fait re-
marquer que le cours des peaux a sensiblement
baissé, à tel point que la valeur arbitrée re-
présente le prix de vente en France.
Les Parisiennes qu'intéresse toujours un sac
de cuir de caïman ne se sont pas aperçues pro-
bablement de cette baisse de la peau.
Si, instruites par nous, elles usaient de la
référence auprès des marchands, il y a à parier
neuf contre dix. qu'elle s'entendraient dire :
Dans un sac en peau de caïman, la peau de
caïman compte pour si peu 1
Exactement comme le cacao pour le choco-
lat, et le café pour la tasse.
P.-C.-G. F.
La croisière
du "Jeanne d'Arc
Les Anpales Coloniales ont annoncé cette
semaine que le 5 octobre, le croiseur J canne-
d Arc, navire-école d application des enseignes
de vaisseau, quitterait brest pour un voyage au-
tour du monde qui durera jusqu au 5 juillet
IV33, date de rentrée de 1 équipage au port
d attache.
C'est donc pour une randonnée de dix mois
en mer, avec un grand nombre d escales de peu
de durée, que partent nos futurs officiers de
marine à travers toutes les mers du monde, de
brest à Yokohama par le canal de buez, et de
Yokohama au port d'attache par le canal de
Panama.
Le croiseur est commandé par le capitaine
de vaisseau Marquis, fils de l'amiral.
Sur ce navire, cent cinquante élèves officiers
de marine, recrutés par concours, font leur ap-
prentissage pratique, après deux ans de théorie
à l' école à terre.
Selon leurs aptitudes et leurs mérites, ils en
sortent enseignes de vaisseau entre vingt et
vingt-deux ans.
Dans ce long voyage autour du monde, le
Jeanne-d'Arc n emmènera pas que des élèves
officiers de marine. Grâce à l'heureuse initia-
tive de M. Georges Leygues, ministre de la
Marine, le vaisseau-école aura également, pour
la première fois, à son bord de jeunes ingé-
nieurs du génie civil qui auront intérêt à para-
chever ainsi, en contact direct avec la réalité,
leurs études de Polytechnique.
) .+
La lutte contre les sauterelles
au Dahomey
A une demande adressée par elle au
Gouverneur du Dahomey, au sujet de la
destruction des sauteretles, la Chambre de
Commerce de Cotonou a reçu la réponse
suivante :
Depuis 1030, les autorités locales se sont
préoccupées de cette importante question.
Un arrêté n° 595 du 22 avril 1930 a pres-
crit dans les régions visitées par les acri-
diens :
a) La mobilisation de la populution pour
la destruction des sauterelles vivantes et
des criquets ;
b) L'organisation de services de rondes
IMJUr déceler les lieux de ponte ;
c) L'ouverture dans chaque chef-lieu de
Cercle ou de subdivision d'un registre Sur
lequel doivent être portés tous les rensei-
gnements recueillis par le service de
ronde ;
d) L'enfouissement des cadavres de sau-
terelles dans des tranchées assez éloignées
des villages ;
f) La couverture des puits et abreuvoirs
pour éviter l'empoisonnement de l'eau par
les cadavres des sauterelles, ;
g) L'interdiction de la chasse à tous les
oiseaux insectivores.
Des circulaires aux administrateurs pres-
crivaient en même temps de signaler sans
délai par voie télégraphique aux cercles
voisins y compris ceux des Colonies li-
mitrophes ira niaises rt étrangères le
passage des essaims d'acridiens.
line documentation relative à la lutte
auliucridienne en Palestine était en outre
communiquée à tous les chef de circons-
criptions territoriales, alin qu'ils puissent,
cliaque fois que les circonstances le per-
inettraient, s'inspircr des méthodes expé-
rimentées avec succès sur un territoire qui
- il est vrai ne présentait pas les
mêmes caractères que le Dahomey.
A la date du 10 mai 1931, la coopération
des troupes à la lutte antiacridienne fut
demandée au Commandant Militaire.
En ItKil, la lutte fut poursuivie en sui-
vant les mêmes méthodes :
l:n arrêté n° 1204 du 20 août 1931 reprit
d développa celui de W30, en prescrivant :
a) A tous exploitants de signaler les ter-
rains clos lui appartenant où se seraient
posées les sauteielles -,
b) De labourer ou piocher et herser les
terrains meubles ayant servi de lieu de
ponte;
c De détruire les criquets par pulvéri-
sation crésylôe ou incinération sur com-
bustible brûlant rapidement et dégageant
une forte chaleur ;
dj De détruire les sauterelles par éera-
semenl par tous les moyens, au moment
de 1 accouplement et do la ponte, et aussi
par épandage de son empoisonné ;
e) Les Sociétés de Prévoyance étaient
invitées ù se munir du matériel et des
produits nécessaires dans les limites de
leurs disponibilités financières ;
f; Les feux de brousse étaient prescrits
dans la mesure où ils n'étaient pas en
contiadiction avec la réglementation fores-
tière ;
g) Les propriétaires étaient tenus d'ou-
vrir leurs terrains clos pour l'exécution
des mesures prescrites ;
h) Une prime de 10 francs était accordée
a toute personne présentant 30 kilos de
sauterelles, criquets et onifs.
i) LIJI prime de 50 francs était accordée
à toute personne ayant repéré un lieu de
ponte et ayant permis de le détruire par
sa diligence à le signaler ;
j l'ne prime de r.u francs était accordée
h. toute personne qui ayant découvert un
essaim de sauterelles t'avait signalé au
Chef de circonscription et suivi jusqu'à ce
que les disposions aient pu être prises
pour le détruire,
(.es moyens n ont certes pas l'envergllrt
de ceux qui ont pu être mis en oeuvre
dans certaines régions qui comme l'Afrique
dll Ni>rd connaissent depuis toujours cottr*
pluie des sauterelles, et ont dû s'organiser
pour une lutte qui est pour elles d'une
rmporlance vitale. Le pays est. d'ailtrurs
totalement, dilTûrcnl, les disponibilités hlld-
gétaires incomparablement plus considé-
rables.
Nous ne jtouvons songer ici ni à l'em-
ploi d'escadrilles d'avions, ni même A
l'usage de lance-ftamme (ainsi que l'on y
LE NUMERO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, ler OCTOBRE 1932.
1
amalit QUOTIDIEI
IMm/im & Administration :
PARIS (PI) 1
lHJPH. I LOUV". 1MI
RKHILIKU «Ml
Les Annales Coloniales
rm MMMWtMW et réelemet MW reffl m
tartan ê* founul.
Dir tenu*. Fondateur 1 Marcel RUEDEL
fou» têt articles publiés dans noire Journal ne peuvent
tffre reproduite qu'en citant lee Anuus Colonulm.
ABONNEMENTS
mu Is Revue mensuelle:
O* m 6 MM* 8 IMa
FrtRM et
Celofltee 110. 100 t M <
ttr.,.. 2401 12S » 7t >
On « abonne sans frais dans
loua les bureaux de poste.
L'agriculture à Madagascar
c-- .a- .,. 4
Madagascar n'est ni la plus grande, ni la
plus riche de nos colonies, mais elle est celle
dont la vie économique est la plus stable. Elle
doit cet avantage à son climat qui présente une
certaine variété grâce à la position et à la con-
figuration de l'île et aux dispositions du relief.
C'est pourquoi on distingue plusieurs zones cli-
matériques qui déterminent des genres de vie
et des modes de culture différents.
Malheureusement la nature du sol ne répond
pas à ces avantages atmosphériques. C'est là
une des raisons qui font que l'agriculture ne
donne pas ce on aurait pu de prime abord
espérer.
11 convient cependant de se garder des exa-
gérations, ce que l'on ne fait pas toujours,
quand on parle des pays exotiques, oui tantôt
sont présentés comme étant d' une richesse in-
calculable, tantôt au contraire comme dépour-
vus de ressources. Pour Madagascar la vérité
est entre ces deux jugements extrêmes.
La vie agricole est d'une heureuse variété.
Le plateau central est avec la région occiden-
tale le domaine par excellence de l'élevage,
tandis que la forêt tropicale couvre une partie
des pentes montagneuses Est qui le séparent
de la plaine littorale. La région du Nord-Ouest
produit du coprah, du manioc, de la vanille,
de t ytmg-ytang et aussi du riz qui s'exporte
par Majunga, alors que la cote orientale fournit
de la vanille, du café, du sucre, etc.
Les deux formes essentielles de la vie agri-
cole : cultures et élevages se partagent la plus
grande partie du sol de l'île.
Toutes les espèces animales domestiques sont
élevées : bœufs, porcs, moutons, chèvres, che-
vaux, oiseaux de la basse-cour, autruches.
L'élevage des autruches paraît appelé à un cer-
tain avenir, mais ce sont les bœufs et les porcs
qui du point de vue commercial présentent le
plus grand intérêt.
Nous n'oublions pas les efforts qui sont faits
pour étendre celui des moutons. Certains même
ne sont pas loin de penser que les plateaux du
centre pourraient devenir quelque chose d'ana-
logue aux grandes plaines d'Argentine et de
l'Australie et nourrir des millions de bêtes à
laine. Cela n'est pas impossible. Mais c'est
t' avenir et nous ne nous occupons que du pré-
-
Or, à l'heure actuelle l'élevage des bœufs
tient la première place. Le cheptel bovin est
relativement , important : environ 7 millions de
têtes. Jusqu'en 1914 la consommation se fai-
soit surtout sous forme de viande fraîche. Ce-
pendant des usines frigorifiques avaient été
installées. J'en ai connu certaines, mais elles
ne faisaient pas de brillantes affaires. Aujour-
d'hui elles sont plus prospères puisqu'en 930
6.766 tonnes de viandes frigorifiques valant
26.638.000 francs ont été exportées en France.
En outre 21.196 tonnes de conserves de viande
en boîtes ont été dirigées sur la métropole en
1931. L'exportation de ces produits avait été
légèrement plus élevée l'année précédente. On
peut espérer une sensible augmentation, mais il
ne faut pas se faire des illusions. La crise que tra-
verse l'élevage métropolitain ne permet pas les
grands espoirs. Il est honnête de ne pas laisser
les éleveurs de Madagascar s'imaginer que
leurs produits trouveront en France des débou-
chés de plus en plus étendus. Cela pourra ve-
nir. Mais à l'heure présente le mouvement qui
tend à réduire les importations de viandes fri-
gorifiées est tel que les colonies qui en produi-
sent ne peuvent guère compter sur le marché
métropolitain. L'élevage de Madagascar pour-
rait trouver un débouché dans les pays de
l'Océan Indien. Malheureusement Ja plupart
de ces régions ne consomment pas beaucoup de
viande, et l'Afrique Australe est un concur-
vont A,-« nln« «^ripuv
A la vérité à l'heure présente, l'élevage
dans la plupart des pays, aussi bien dans l'hé-
misphère nord que dans l'hémisphère sud doit
se préoccuper surtout de la consommation lo-
cale. En Europe par suite de la mise en va-
leur de pays neufs, la culture des céréales re-
cule ou est appelée à reculer. L'élevage tend
à devenir la ressource essentiel le du paysan
obligé d'abandonner progressivement les céréa-
les. Aussi je tends à croire que l'Europe, à
l'exception de l'Angleterre, fera de moins en
moins appel aux autres pays pour son appro-
visionnement en viande.
Mais revenons à Madagascar, quoique les
considérations qui précèdent ne soient pas hors
du sujet, puisque aujourd'hui l'économie d'un
pays ne peut pas être isolée de celle du monde
entier.
Les cultures ne sont pas négligeables et leur
avenir est assez brillant. La colonie est un des
principaux producteurs de manioc. Plus de
500.000 hectares un tiers presque des sur-
faces cultivées lui sont consacrés. Une bonne
partie est destinée à la consommation locale,
le reste sous forme de manioc sec, de farine,
de fécule, de tapioca est exporté.
Le riz est comme chacun sait la grande
culture de l'île. Les trois quarts du sol cultivé
sont occupés par lui, on le trouve un peu par-
tout, mais la région centrale et la vallée de la
Betsiboka produisent surtout pour l'exporta-
tion. L'espèce vendue à l'extérieur comme le
varylava est d'une très belle qualité. Le gou-
verneur général, M. Cayla, a créé l'office
du riz qui a pour objet la recherche des meil-
leures méthodes de culture. En même temps,
l'administration fait des efforts louables pour
transformer les cultures indigènes et exécute
des travaux d'hydraulique agricole qui donne-
ront à la culture des milliers d'hectares de
terre particulièrement riche.
De toutes les colonies françaises, Madagas-
car est celle qui produit maintenant le plus de
café. La production se partage entre les champs
des paysans indigènes et les plantations euro-
péennes.
D'abord limitée aux alluvions du Mananjary
la culture du café s'est étendu vers l'intérieur,
jusqu'à 600 mètres d'altitude. La région orien-
talc est lieu de prédilection. Le sol et le cli-
mat lui conviennent parfaitement. Des efforts
sont faits pour améliorer les reedements soit
en guidant les indigènes souvent peu expéri-
mentés, soit en indiquant les terres les plus pro-
pres à cette production. Seulement cette partie
de la colonie est exposée à des cyclones, dont
i ai pu, il y a déjà de longues années, constater
la violence.
La vanille n'est pas une culture moins im-
portante. Les statistiques récentes nous appren-
nent que Madagascar fournit les deux tiers de
la consommation mondiale. La cote orientale de
Mananjary à Vohéman, la côte nord et Nossi-
Bé sont les lieux qui lui conviennent le mieux.
Il faudrait encore signaler pour être complet
le sucre, le rhum, le tabac, les plantes à par-
fum, le girofle, etc.
Cette énumération peut donner une idée de
la variété et de l' abondance des produits.
Mais il y a encore beaucoup à faire. Même
au point de vue purement agricole, l'outillage
est insuffisant. Les travaux de drainage et d'ir-
rigation doivent être poussés et développés. La
construction des voies ferrées nouvelles s' im-
pose. Cependant je me demande s'il n'y aura
pas lieu de faire une plus grande place à la
circulation automobile. L'exemple de ce qui
se passe en France, pourrait nous guider sur
ce que nous avons à faire aux colonies.
Mais n'oublions pas que Madagascar, qui
est plus grande que la France n'a pas 4 mil-
lions d'habitants, sur lesquels on compte à peine
20.000 Européens. Cela ne fait pas 5 habitants
par kilomètre carré. Sur la cote ouest, de gran-
des étendues au sol fertile ne sont pas mises
en valeur, Madagascar manque d'habitants. Son
avenir est dans le peuplement.
Hehry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre de la commission (le l'Algérie,
des colonies et protectorats.
) ..- (
L'arrivée de M. Alfassa
à Brazzaville
1
M. Alfassa, secrétaire général du Gouver-
nement Général tic l'Afrique Equatoriale
française, est arrivé dimanche à 16 heures à
Brazzaville où il a été accueilli par de nom-
breuses personnalités et la plus grande par-
tie de la population européenne.
Dès son arrivée, M. Alfassa a repris pos-
session de ses fonctions.
) (
Le Conseil de Gouvernement
de l'A. E. F.
Le Gouverneur Général de l'Afrique Ellua. 1
toriale Française a fixé au 27 octobre la aato
d'ouverture de la session annuelle du Conseil
de Gouvernement.
Cette réunion revêtira une importance par-
ticulière du fait de la crise et des nouvelles
mesures qui s'imposeront pour maintenir
l'équilibre du budget par de nouvelles
compressions de dépenses.
Tous les Gouverneurs des différentes colo-
nies de l'A.E.F. prendront part à cette ses-
sion.
.- (
La fête des anciens combattants
à Brazzaville
De grandes fêtes ont été organisées samedi
et dimanche à Brazzaville, par les anciens
combattants français, au profit des caisses de
secours.
Samedi une retraite aux flambeaux et un
grand bal ont notamment remporté le plus
grand succès. Dimanche ont eu lieu un con-
cours de tir, un corso fleuri et un match de
football. Enfin, pour clôturer la série des fê-
tes, les anciens combattants avaient organisé
une soirée théâtrale et un bal auxquels
les membres du Gouvernement de l'Afrique
Equatoriale française ont assisté officielle-
ment.
Parmi les nombreuses personnalités pré-
sentes, on remarquait notamment le colonel
Servais, des Troupes coloniales belges, et les
membres du Corps consulaire.
)-. < <
Les travaux du Congo-Océan
On vient d'effectuer dans le Mayumbe
français un essai de transports de rails par
route. Cet essai a été des plus satisfaisants et
permet .de prévoir qu'il sera possible d'ache-
miner via Pointe-N oire. et la route pour autos
les rails destinés à l'établissement de la voie
lourde pour le prolongement du tronçon
Brazzaville-Mindouli du chemin de fer
Congo-Océan.
< t
Voyage de reportage
On annonce l'arrivée prochaine à Brazza-
ville de Mme Peli, qui a l'intention de visi-
ter les travaux du chemin de fer Congo-
Océan.
)
Le voyage du roi d'Italie
ven t Erythfée
Le yacht Savoia ayant a bord S. M. le roi
d'Italie, après avoir passé ta nuit à Suez, est
reparti hier matin, se dirigeant sur Mas-
saoua. Il a été escorté jusqu'à la sortie des
eaux territoriales par une canonnière égyp-
tienne.
S. M. l'empereur d'Ethiopie a envoyé en
Erythrée les ras Syoum et Goussa saluer le
souverain italien.
Où en sommes-nous?
––- .,.
a
r.
paimz
"JII.
N ne saurait nier,
après trois ans e
la plus sévère ente
supportée par le
monde moderne,
que la situation
économique colo-
niale se trouve plus
ou moins assainie.
La formidable baisse des prix enregistrée
sur tous les marchés a entraîné une liquida-
lion brutale des excès commis pendant la pé-
riode de boom.
Dans tout notre empire d' outre-mer, fil
Afrique comme en Extrême-Asie, de l'At-
lantique au Pacifique, nombre d'affaires
mal conçues ou mal gérées ont disparu. Les
plus sérieuses et les plus solides ont résisté
et leur production connaît un ralenti, quasi-
photogénique, qui permet d'apprécier l'ex-
cellence de leurs organisations. Tenir, au
bord du Maelstrom économique est une
preuve indéniable de robustesse.
Notons aussi, que partout l'esprit d'entre-
prise est endormi, sinon anéanti. Ce sont-là
des éléments à ne pas négliger car ils sont
Vaccompagnement classique de la fin des
périodes de liquidation. Ainsi, si Von se base
sur les précédents, on peut conclure que la
phase la plus aiguë de la crise est passée..
Evidemment, l'optimisme ne s'appuie ett-
core que sur des points bien fragiles. La pro-
duction persiste à diminuer et la capacité
d'achat des consommateurs se trouve réduite
par la baisse des revenus et des salaires.
Enfin, la situation économique mondiale
n'est pas absolument réconfortante.
Mais, si nous considérons, par exem ple. la
position d'ensemble de l'Afrique Occidentale
française ou celle du Maroc, nous puisons
de puissantes raisons d'espérer et cet espoir
tutélaire peut s'étendre à tout notre empire
colonial.
Au seul point de vue de notre politique
indigène, la crise nous permet de constater
la valeur pratique de nos méthodes si sou-
vent critiquées. Tandis que bien des colonies
depuis trois ans ont connu des heures trou-
bles et parfois violentes, la plus grande
France n'a eu à enregistrer aucun incident
sérieux.
Nos possessions d'outre-mer sont eu plein
travail; nous devons être, plus que jamais,
soucieux de ne pas ralentir le rythme accé-
léré de leur mise en valeur.
Luttons donc éncrgiqucment contre la
crise, avec la cotrviction que nous en sommes
à la dernière phase du cataclysme écono-
mique et que nos colonies, en plein essor, ai-
deront puissamment à la reprise de la pros-
périté nationale.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de La Commission
des Douanes.
) «I"ab (
La collaboration franco-espagnole
au Maroc
D'après le journal El Norte, de Castilla.
qui a reçu une dépêche de Casablanca, on
croit qu'au Maroc, dans la zone espagnole de
Cap-Juby, le chef rebelle El JiJli, grand ami
du fameux El N'Gadi, va entreprendre une
campagne d'agitation et que l'autorité que
lui confère sa situation de chef de la secte
religieuse des Ma El Ainin (hommes des
sources) lui a permis de réunir sous son com-
mandement plusieurs centaines de fusils.
A ce titre il a commencé à prêcher la
guerre sainte contre les Français et en géné-
ral contre les Européens. On assure que El
N'Gadi serait d'accord avec le Kalifat pour
tenter un coup de main contre le territoire
espagnol de Cap-Juby.
vu cette information, le gouvernement
français va entamer d'importantes négocia-
tions avec le gouvernement espagnol, négo-
ciations qui régulariseraient l'action com-
mune des deux nations dans lè Maroc occi-
dental Sud. D'après l'opinion des autorités
militaires françaises les derniers coups de
main ont été préparés par les rebelles, dars
la région soumise à l'autorité de l'Espagne et
ces rebelles échappent à la poursuite des for-
ces françaises en se réfugiant dans les terri-
toires limitrophes. La France demande au
gouvernement de Madrid l'autorisation de
pouvoir poursuivre les rebelles qui se réfu-
gient au delà des limites espagnoles.
L'ambassadeur de France à Madrid est
chargé de mener ces négociations à bien. Le
gouvernement français est désireux d'aboutir
à la pacification complète du Maroc et il
éprouve de graves difficultés dans la néces-
sité d'arrêter ses troupes aux limites de la
zone espagnole.
) ( -
Au Maroc Espagnol
»»̃
Le voyage du navigateur solitaire Boden
Le navigateur français Louis Boden,
membre d'un ellth nautique d'Alger, est
arrivé hier à Ceuta venant de Melila, seul
à bord d'une embarcation à voile de 4 n,>'•-
tres. Il a mis quatre jours pour effectuer
la traversée Melilla-Ceuta, Le navigateur
doit se rendre à Nice en passant par (ii-
braltar.
(Par dépchc.)
Dépêches de l'Indochine
-
Arrivée du courrier par avion
L'avion est arrivé le M avec no kilos
de courrier et 39 kilos (485 de [rèt.
(Indopacili.) «
Pour la Maison de retraite
des vieux colons malgaches
11 s'est créé à Tananarive une Caisse des
Colons et cette association vient d'organiser
une tomoola. pour l'amenagement à Antsirabé
d'une « Maison de Retraite » pour les vieux
colons.
L'occupation de Madagascar date de trente-
cinq ans et déjà la Grande Ile compte parmi
sa population, des immigrés blancs qui, ar-
rivés des le premier jour, lui restèrent indé-
fectiblement hdèles, et après une longue vie
de travail, débâcle ou réussite, y dormirent
leur dernier sommeil.
Se rend-on suffisamment compte de ce
qu'une pareille chose représente. Supputera-
t-on jamais comme il convient ce haut exem-
ple de ténacité dans la mise en valeur d'une
terre séparée de la Métropole par plus de
12.000 lieues marines?
« Nous ne savons pas coloniser ! n
Et pendant que les malveillants ou les mal
avertis clament cette sottise, des Français
formant un bloc solide d'expatriés s'occu-
pent à une fondation destinée à recueillir les
plus vieux d'entre eux à qui la fortune ne
voulut pas sourire.
Ces vieux-là, comment se trouvent-ils si
loin du pays natale
Je les suppose arrivés tout au début, solli-
cités peut-être par le risque toujours tentant
de l'aventure, peut-être aussi par l'intelli-
gente publicité que sut faire à l'avantage de
la colonie naissante, l'organisateur de Génie
qui le premier la gouverna : le général Gal-
lieni.
De ce militaire haut perché sur jambes,
aux yeux cachés par un binocle et d'épais
sourcils roux, à la voix assourdie, à la parole
rare, émanait on ne sait quel pouvoir de
fascination. Erreur peut-être de ma part : je
l'ai toujours soupçonné, ayant fait le tour
des hommes, de s'en être formé une immense
philosophie ; ce qui le portait à les accueillir
tous avec bienveillance, à les conseiller et à
les aider.
Personne jamais ne frappa à sa pqrte sans
entrer. Nul lui ayant écrit, n'attendit long-
temps une réponse. Et quand cette réponse
comportait un enseignement, le Journal offi-
ciel la reproduisait à l'intention des autres.
C'est ainsi que les colons affluèrent, sûrs
qu'ils étaient de trouver une protection pré-
cieuse.
Je me souviens de ce vieil acteur qui pa-
tronna la première troupe théâtrale de l Ta-
matave. Le général Gallieni n'avait-il pas,
tout récemment, proclamé à la fin d'un ban-
quet, qu'un centre habité n'était une ville
qu'à la condition de posséder ces trois cho-
ses : un cercle, un journal et un théâtre.
Le vieil acteur se crut l'un des trois piliers
de la cité. A sa deuxième tournée il s'y fixa
avec sa femme et se fit bâtir une maison sur
la route d'Ivoline nouvellement ouverte.
Dans le sable de son jardinet la salade n'eut
jamais une mine prospère. Que lui importait !
il avait foi dans le grand homme et dans les
destinées de la colonie.
Nombre d'autres aussi eurent la foi. C'est
pourquoi Madagascar compte aujourd'hui
une société d'hommes actifs, intelligents et
travailleurs qui font du pays un foyer de ci-
vilisation française. Plus d'un par lui-même
ou par ses fils s'est enrichi. A quelques mal-
chanceux la vie fut moins clémente. C'est
pour ceux-là qu'on va construire la Maison
des Vieux Colons. Et ce geste de solidarité
est touchant.
Ne suffira-t-il pas de signaler à l'attention
de M. Albert Sarraut qui, en parlant de l'In-
dochine, n'essaie pas de contenir l'émotion
de son regret, pour que le ministre râclant
le fond de ses tiroirs y trouve peut-être le
petit crédit disponible dont l'envoi à Tana-
narive marquerait surtout la sollicitude de
la patrie pour quelques-uns des plus méri-
tants de ses fils.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
;) .+ < <
Dans la Légion d'Honneur
La promotion de l'Exposition
Coloniale
0-
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
vient de terminer l'examen des nombreuses
candidatures posées en vue de la promotion
dans l'ordre de la Légion d'honneur à l'oc-
casion de l'Exposition Coloniale. On sait que,
en raison de l'importance de cette promotion,
le ministre avait fait appel au concours
d'une commission spéciale.
Les dossiers fetenus viennent d'être trans-
mis à la grande chancellerie, sauf ceux con-
cernant les hauts dignitaires dont le choix
sera soumis à la ratification préalable du pro-
chain Conseil des ministres.
Il est donc probable que la promotion de
l'Exposition Coloniale pourra être promul-
guée dans deux ou trois semaines.
) -.- (
CDŒMA COLONIAL
« Chass' d'AI »
M. Gaston Thierry vient de terminer le
scénario de ('hass' d'Af', qui met en scène la
vie rude et joyeuse des régiments de chas-
seurs d'Afrique.
).. <–
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
•+•
Découverte d'une nécropole lybique
M. l'abbé J.-B. Chabut a annoncé que M.
Rodary, inspecteur des Forêts à Souk-Ahras,
en Algérie, venait de découvrir une petite né-
cropole lybique, où il a recueilli six inscriptions
dont il envoie copie et estampaaea à l'Acadé-
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger, dont l'activité estivale s'est
surtout manifestée par des retransmissions de
concerts ou de manifestations en plein air,
inaugure, le 5 octobre, sa nouvelle saison d'or-
chestre. Son orchestre permanent compte 28
musiciens. A la suite de certaines modifications
intérieures, cet orchestre, qui comprend actuel -
lement six premiers prix du Conservatoire de
Paris et l'élite des musiciens algériens, comp-
tera comme l'un des plus appréciés d'Afrique
du Nord. Il débutera le 5 octobre dans un
concert consacré à la musique française, au pro-
gramme duquel nous relevons des œuvres de
Berlioz, Saint-Saëns, Debussy, Ravel, Vuiller-
moz, Lalo, Pierné et l' oratorio Le Désert,
de Félicien David.
Dans le courant du mois d'octobre, outre de
nombreux concerts de musique symphonique,
Radio-Alger organise, le 14, un festival Offen.
bach, avec, entre autres, l' exécution intégrale
de l'opérette M. Choux fleuri, et, le 23, un
festival Kalman, donné à l'occasion du 56'
anniversaire de ce compositeur.
Ajoutons à ce programme d'octobre, le 3,
L'Essayeuse; le 6, Ruy Blas; le 13, Le Télé-
phone; le 20, VAmi du commissaire, et, le 31,
La nuit J'octobre. Ajoutons enfin que Radio-
Alger organisera, en fin d'année, un concours
de pièces radiophoniques doté de prix intéres-
sants.
> m%m (
Tu te rends compte.
MOINA, STAR DE CINEMA,
PREND SON ROLE AU SERIEUX
Mok et Moina, venus du Congo français au
zoo de Londres, sont un joli couple de gorilles.
Ces jours-ci, ils jurent filmés, et la helle Moi-
na, coquette comme une femme, vint de suite
avec bonne grâce se placer devant l'appareil,
tandis que Mok, d'un air narquois, regardait du
coin de l'oeil. Cependant, le mécanisme, la
mise en route de l'appareil intriguèrent le mâle,
et d'un bond il vint se mettre près de « sa
beauté ». Mais Moina, jalouse, craignant de
perdre de son prestige de star, se précipita sur
son compagnon, et, avec cris et coups, le força
à regagner son coin. Elle revint ensuite seule
et calme continuer la séance de prise de vues,
docile comme un modèle de grand peintre !
A LA MODE DE MILTON
I LE ROI DES RESQUILLEURS
A liane Diouji a seize ans, ci- est un négrillon
frêle et petit, il rit de bon cœur en montrant de
belles dents blanches 1
Mardi, Alione comparaissait devant le tribu-
nal pour enfants. Il aime l'aventure et la France,
il veut s'assurer une belle situation et être riche;
aussi, pauvre, sans argent en poche, il a em-
ployé le système D pour satisfaire ses ambi-
tions.
Il quitta voici deux mois ses parents à Saint-
Louis du Sénégal et se gliua, à Dakar, dam
la cale du paquebot Amérique en partance pour
Bordeaux.
Découvert en cours de route; la justice gi-
roncline, sans pitié, condamna le jeune passager
clandestin à un mois de prison. Mais l'amour
des voyages ne s'était pas éteint en lui, ses am-
bitions le harcelaient dans ses rêves et son ima-
gination t aidant, il se glissa a la gare bamt-
Jean dans le rapide de Paris.
Repris, il répondait donc de se second délit,
assisté de M* Bcmekassa.
Avec infiniment de sérieux et d'assurance,
le petit nègre déclara :
Je voulais venir à Paris pour m'y créer
une situation et ne plus être pauvre.
M. Malherby, avec l'assentiment implicite
du substitut Me dan, acquitta le jeune resquil-
leur en le confiant au patronage de l'enfance,
dont le directeflr, Ma Rollet, présent à l'au-
dience, affirma:
- Il y a quinze ans, dans cette même salle,
fut acquitté un jeune Roumain qui avait voyagé
sans billet entre Bucarest et Paris. Il est au-
jourd'hui capitaine aviateur. Alione Diouji de-
viendra, lui aussi, quelqu'un J
Le gentil nègre A lione Diouji, toujours rieur,
répondit : « Oh oui 1 Oh oui 1 » et ravi, suivit
l'immense garde républicain qui l'accompa-
gnait et le conduisait cette fois. vers la li-
berté 1
F. J..
LE PRIX DES PEAUX DE CAÏMAN
C'est notre grande colonie de Madagascar
qui fournit la plus grande partie des peaux de
caïman utilisés par les industries du cuir.
Déjà bien avant notre occupation le Gouver-
nement hova avait affermé à une Société an-
glaise la chasse de l'étrange animal.
La plupart des rivières de Vile sont littérale-
ment infestées de ces grands lézards, qu'aux
moments chauds de la journée, les voyageurs
remontant le Betsiboka, dans la province de
Majunga, peuvent voir sur les rives du fleuve,
littéralement empilés les uns sur les autres,
comme des tas de troncs d'arbres.
Le Chambre de Commerce de Majunga vient
d'avoir à s'occuper des peaux de caïman, au
sujet de la valem arbitrée servant de base à la
perception des droits de douane ad valorem,
restée fixée à 10 francs le kilo. Elle a fait re-
marquer que le cours des peaux a sensiblement
baissé, à tel point que la valeur arbitrée re-
présente le prix de vente en France.
Les Parisiennes qu'intéresse toujours un sac
de cuir de caïman ne se sont pas aperçues pro-
bablement de cette baisse de la peau.
Si, instruites par nous, elles usaient de la
référence auprès des marchands, il y a à parier
neuf contre dix. qu'elle s'entendraient dire :
Dans un sac en peau de caïman, la peau de
caïman compte pour si peu 1
Exactement comme le cacao pour le choco-
lat, et le café pour la tasse.
P.-C.-G. F.
La croisière
du "Jeanne d'Arc
Les Anpales Coloniales ont annoncé cette
semaine que le 5 octobre, le croiseur J canne-
d Arc, navire-école d application des enseignes
de vaisseau, quitterait brest pour un voyage au-
tour du monde qui durera jusqu au 5 juillet
IV33, date de rentrée de 1 équipage au port
d attache.
C'est donc pour une randonnée de dix mois
en mer, avec un grand nombre d escales de peu
de durée, que partent nos futurs officiers de
marine à travers toutes les mers du monde, de
brest à Yokohama par le canal de buez, et de
Yokohama au port d'attache par le canal de
Panama.
Le croiseur est commandé par le capitaine
de vaisseau Marquis, fils de l'amiral.
Sur ce navire, cent cinquante élèves officiers
de marine, recrutés par concours, font leur ap-
prentissage pratique, après deux ans de théorie
à l' école à terre.
Selon leurs aptitudes et leurs mérites, ils en
sortent enseignes de vaisseau entre vingt et
vingt-deux ans.
Dans ce long voyage autour du monde, le
Jeanne-d'Arc n emmènera pas que des élèves
officiers de marine. Grâce à l'heureuse initia-
tive de M. Georges Leygues, ministre de la
Marine, le vaisseau-école aura également, pour
la première fois, à son bord de jeunes ingé-
nieurs du génie civil qui auront intérêt à para-
chever ainsi, en contact direct avec la réalité,
leurs études de Polytechnique.
) .+
La lutte contre les sauterelles
au Dahomey
A une demande adressée par elle au
Gouverneur du Dahomey, au sujet de la
destruction des sauteretles, la Chambre de
Commerce de Cotonou a reçu la réponse
suivante :
Depuis 1030, les autorités locales se sont
préoccupées de cette importante question.
Un arrêté n° 595 du 22 avril 1930 a pres-
crit dans les régions visitées par les acri-
diens :
a) La mobilisation de la populution pour
la destruction des sauterelles vivantes et
des criquets ;
b) L'organisation de services de rondes
IMJUr déceler les lieux de ponte ;
c) L'ouverture dans chaque chef-lieu de
Cercle ou de subdivision d'un registre Sur
lequel doivent être portés tous les rensei-
gnements recueillis par le service de
ronde ;
d) L'enfouissement des cadavres de sau-
terelles dans des tranchées assez éloignées
des villages ;
f) La couverture des puits et abreuvoirs
pour éviter l'empoisonnement de l'eau par
les cadavres des sauterelles, ;
g) L'interdiction de la chasse à tous les
oiseaux insectivores.
Des circulaires aux administrateurs pres-
crivaient en même temps de signaler sans
délai par voie télégraphique aux cercles
voisins y compris ceux des Colonies li-
mitrophes ira niaises rt étrangères le
passage des essaims d'acridiens.
line documentation relative à la lutte
auliucridienne en Palestine était en outre
communiquée à tous les chef de circons-
criptions territoriales, alin qu'ils puissent,
cliaque fois que les circonstances le per-
inettraient, s'inspircr des méthodes expé-
rimentées avec succès sur un territoire qui
- il est vrai ne présentait pas les
mêmes caractères que le Dahomey.
A la date du 10 mai 1931, la coopération
des troupes à la lutte antiacridienne fut
demandée au Commandant Militaire.
En ItKil, la lutte fut poursuivie en sui-
vant les mêmes méthodes :
l:n arrêté n° 1204 du 20 août 1931 reprit
d développa celui de W30, en prescrivant :
a) A tous exploitants de signaler les ter-
rains clos lui appartenant où se seraient
posées les sauteielles -,
b) De labourer ou piocher et herser les
terrains meubles ayant servi de lieu de
ponte;
c De détruire les criquets par pulvéri-
sation crésylôe ou incinération sur com-
bustible brûlant rapidement et dégageant
une forte chaleur ;
dj De détruire les sauterelles par éera-
semenl par tous les moyens, au moment
de 1 accouplement et do la ponte, et aussi
par épandage de son empoisonné ;
e) Les Sociétés de Prévoyance étaient
invitées ù se munir du matériel et des
produits nécessaires dans les limites de
leurs disponibilités financières ;
f; Les feux de brousse étaient prescrits
dans la mesure où ils n'étaient pas en
contiadiction avec la réglementation fores-
tière ;
g) Les propriétaires étaient tenus d'ou-
vrir leurs terrains clos pour l'exécution
des mesures prescrites ;
h) Une prime de 10 francs était accordée
a toute personne présentant 30 kilos de
sauterelles, criquets et onifs.
i) LIJI prime de 50 francs était accordée
à toute personne ayant repéré un lieu de
ponte et ayant permis de le détruire par
sa diligence à le signaler ;
j l'ne prime de r.u francs était accordée
h. toute personne qui ayant découvert un
essaim de sauterelles t'avait signalé au
Chef de circonscription et suivi jusqu'à ce
que les disposions aient pu être prises
pour le détruire,
(.es moyens n ont certes pas l'envergllrt
de ceux qui ont pu être mis en oeuvre
dans certaines régions qui comme l'Afrique
dll Ni>rd connaissent depuis toujours cottr*
pluie des sauterelles, et ont dû s'organiser
pour une lutte qui est pour elles d'une
rmporlance vitale. Le pays est. d'ailtrurs
totalement, dilTûrcnl, les disponibilités hlld-
gétaires incomparablement plus considé-
rables.
Nous ne jtouvons songer ici ni à l'em-
ploi d'escadrilles d'avions, ni même A
l'usage de lance-ftamme (ainsi que l'on y
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