Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-08-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 30 août 1932 30 août 1932
Description : 1932/08/30 (A32,N89). 1932/08/30 (A32,N89).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805107
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
-
ÎJlËNTË-DfiUXlEME AUNEE. eo 89.. - tfe NUMBlfo : 80 CENTIMES : simili n If '.ln la t 1,., t Mo,)
MMIMIJItTIOIII -
Rédaction & Administration g
M* MM II ÉMM-IMMP
en
«tbitni. 1 LOUVRC 19-21
-' RieHBLIBU S7-M
Les Annales Coloniales
La mnoncet et réclame» sdnl reçues m
bureau du (ourgat.
DmscTBUR.FoNOATKUR , Mardol RUEDEL
Tous les articles publiés dansnotre tournai ne peuvent
LIRE reproduits qu'ett citant les AMALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
mte la Revue mensuelle;
Un ta "1101. 8 MIIt
Franoe et
Goloniet 180» 100 i les
Étranger.. 240 » 125 » TOt
On s'abonne sans frais dant
tous les bureaux de poste.
0 6 -
, , L'é ducation coloniale
- tr d.'f s. _:8- > - -
-" - -
Quoi qu'on en ait dit, l'éducation colo-
niale,. en France, n'est pas faite. Elle est
à faire. Et ce ne sbnt pas des expositions
coloniales si magnifiques soient-elles, qui
peuvent la mener à bien. Autre chose est
de distraire ou de charmer le Visiteiir qui
flâne au gré de sa fantaisie, de pavillon en
pavillon, enregistrant avec une égale com-
plaisance et. avec le moindre souci critique,
le meilleur, à côté du médiocre op du pire.
Et autre chose, de préparer de façon pra-
tique de futurs colons au rude et difficile
métier qui sera le leur, et surtout d'éduquer
l'opinion métropolitaine, dont l'ignorance a
été hier, et peut-être demain, -le plus redou-
table des obstacle au développement indus-
triel et économique de nos colonies.
Or, il y faut songer maintenant malgré
la crise, et peut-être d'autant plus qu'il y
a la crise. Car, cette crise, il ne suffit pas
de la constater avec effroi, en attendant
dans l'angoisse des jours meilleurs. Mais,
au contraire, nous devons mettre à profit
ces mois de stagnation et même de çpcul
pour reviser nos procédés coloniaux, et mé-
diter, avec des méthodes nouvelles, de nou-
veaux efforts.
es
Sait-on que, dans le mouvement commer-
cial, la France d'outre-mer tient unè place
importante, et que les échanges franco-colo-
niaux se traduisent le plus souvent par un
excédent d'exportatiorts au bénéfice de la
métropole ?
En réalité, sans nos colonies, nos expor-
tations à l'heure actuelle, seraient en une
posture infinimeht plus mauvaise.
Voici, par exemple^ le bilan de notre ira -
fic (importations et exportations) avec l'Afri-
que du Nord d'une part, et,, d'autre part,
avec nos colonies proprement dites, pour
1930. Pour si résumé qu'il soit, il ne man-
que pas d'intérêt.
Importations Exportations
en France de France
tLe* chiffres suivants sont an milliers de francs.)
Algéfie 3. 29.1 .247 4 • 56^ • 5<56
Tunisie 666-.874 915.543
Maroc 3011.654 1.116.405
Soit, pour
l'Afrique a u
Nord, un -total
de - 4.358.775 6,595.504
̃ Lés autres colonies donnertt cles chiffres
plus modéstes {
Importations Exportations
1 en France 1 de France
- -
1 tLbs chiffres suivant sont en miUlers de francs.)
A. 0; .1,4"" .,.. 7S4.05 548.561
Indochine 526.059 896.313
Madagascar *57.172 240.704
Autres colonies 727.598* 571.434
Soit un total général de 6.523.709 pour
les importations en France, et 8.852.516
pour les exportations de France.
Or, dans la même année, le commerce
total de la France atteignait les chiffres
suivants :
Exportations : 42.829.652.000 francs.
Importations' : 52.344.369.000 francs.
Il y avait ainsi, pour notre balance com-
merciale, un déficit de 9.514.717.000 fr.
Or, nous l'avons vu" la part de notre
commerce colonial qui entre dans les chiffres,
précédents s'établit, au contraire, par une
différence en plus de 2.328.807.000 fr.
Ainsi, sur un mouvement total de 95 mil-
liards de francs que comporte, en 1930, le
commerce extérieur de la France, plus de 15
milliards soit environ un sixième pro-
viennent ou sont à destination de nos colo-
nies. Et c'est grâce à elles que notre balance
commerciale, si durement obérée, est finale-
ment réduite à 9. milliards et demi. Ce qui
n'est pas évidemment une constatation
triomphale, mais prouve néanmoins la
grande place qu'occupent nos colonies dans
notre commerce extérieur : 12,5 des im-
portations et 21 environ des exportations,
- elle
Certes, de tels chiffres n'ont pas le mé-
rite de la nouveauté. Ils sont connus. Ils ne
le sont pourtant pas assez. Sans quoi l'opi-
nion publique en viendrait à une plus juste
conception des rapports économiques qui
doivent régner, et qui régnent en fait entre
la France et ses colonies.
On ne discuterait plus l'utilité ou même
la légitimité de la possession coloniale. Et
l'unique souci serait d'améliorer encore, par
tous les moyens possibles, un régime
d'échanges qui Se révèle à l'usage si fruc-
tueux.
Mais, pour arriver à ce résultat, souhaita-
ble au premier chef, deux choses sont néces-
saires. La première est celle que signalent,
de façon schématique, les lignes qui pré-
cèdent. -
Comment l'Angleterre a-t-elle pu créer
d'abord, étendre ensuite, et enfin conserver,
malgré des difficultés sans nombre, son ma-
gnifique êmpire colonial ? Est-ce parce que
l'Anglais serait un meilleur colonisateur
que le Français ? Ce serait une erreur gros-
sière, et d'ailleurs démentie pat les faits,
que de le croire. J
Mais l'affaire coloniale, dans son ensem-
ble en même temps que dans ses détails, in-
téresse tout Anglais. L'opinion publique
s'en préoccupe, la discute et la comprend.
De la l'apparente supériorité de l'Angleterre
en fait de colonisation.
Il ne tient qu'à nous qu'il en soit de
même en France Où, d'ailleurs, depuis quel-
ques années, des progrès réels sont faits,
mats trop-lent* et trop fragmentaires à notre
", - .- ..,-
gfé. Tout le pays, et par tous les moyens,
doit être mis, surtout en ces temps de crise,
en façe du. fait colonial, pour qu'il puisse
bien en mesurer l'importance et les consé-
quences.
D'où la nécessité, ainsi que je le disais
au début, de refaire ou plutôt de faire
l'éducation, coloniale du peuple français.
Il restera ensuite et c'est la question
que je traiterai dans un autre article à
mieux adopter notre régime douanier colo-
nial à nos besoins et à nos intérêts, et à le
transformer en un instrument perfectionné
dont nous puissions utilement nous servir.
Jéan Philip,
sénateur, secrétaire de la Commis-
sion dès. A/lqires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
–: > .t. ( ;
Les charbons indochinois
et le marché français
0*8
Les pays d'Extrême-Orient voisins de
l'Indochine étaient avant la crise politique et
économique qui sévit chez eux les consomma-
teurs attitrés des charbons indochinois.
L'Indochine qui extrait 2 millions de ton-
nes de combustibles et n'en consommait que
le tiers dans ses industries locales exportait
en effet le reste dans les pays voisins.
Cette année et l'année précédente c'est sur
le marché métropolitain qu'ont été dirigés
les charbons indochinois et plus particulière-
ment l'anthracite dont les gisements s'éten-
dent sur la grande fraction du Bassin de la
Baie d'Along, au Tonkin, depuis l'île de Ké-
bao à l'est jusqu'au massif de Dong-Trieu à
l'ouest.
L'expérience semble jusqu'ici réussir,
d'autant plus que le contingentement à
l'importation du charbon en France ne
s'exerce pas à l'égard des produits colo-
niaux et rend plus facile l'écoulement sur le
marché français du combustible indochinois.
Les statistiques du Canal de Suez qui avaient
relevé le passage vers la France de 15.000 t.
de charbon de cette origine en 1930, en ont
compté 72.000 tonnes en-1931 et, pour le pre-
mier semestre de l'année en cours, le chif-
fre en est déjà d'environ 45.000 tonnes.
Un essai a été fait également d'importa-
tion de ces anthracites sur le marché améri-
cain. Un chargement a traversé le canal à
destination de BostoQ. Ce chargement se
chiffrait par près dç 0.000 tonnes. 1
LéiîAnnales Colijnïàles Õnt il y a deux anli
dans une série d'articles défendu les char-
bons indochinois contre les charbons étran-
gers, et demandé leur importation, dans la
métropole, elles sont satisfaites de voir leurs
conseils mis en pratique, et souhaitent voir
le marché américain augmenter ses com-
mandes. Le premier envoi de charbon Indo-
chinois en Amérique date du mois de février.
> ––,–
Dépêches de fludochine
«♦«
RECETTES DES DOUANES ET REOIES
Premier semestre
Les recettes du budget général pour le
premier semestre 1932 au litre des douanes,
régies, enregistrement et exploitations in-
dustrielles atteignent 30.715.000 piastres en-
viron., soit une lnoins-value de 8.725.000
pLustres, par rapport aux évaluations bud-
gétaires. La, plus grande partie de la moins-
value a été constituée sur les douanes et ré-
gies.
Importations et exportations
Pour la même période, les importations
atteignent 506 millions de francs, au lieu de
748 millions en 1931 et un milliard 708 mil-
lions en 19(30.
Les exportations atteignent 558 millions
contre 636 en 1931, et un milliard 208 mil-
lions en 1900.
LE COMMERCE AVEC LA FRANGE
Pour les importations le commerce avec
la France est passé de 500 millions pour le
premier semestre 19001 à 262 millions en
1932 ; et pour les exportations de 220 mil-
lions pour le premier semestre 1930 à 160
millions.
M. PASQUIER INAUGURE LA ROUTE
SAIGON-DALAT
La route 20 reliant directement Saïgon à
Dalat vient d'être inaugurée par le Gou-
verneur général Pasquier. La création de
cette route avait été décidée par le Gouver-
neur général en 1926. Le projet d'ensemble
et le programme d'exécution avaient été ap-
prouvés fin 1928. )
Malgré les difficultés considérables, les
travaux ont été menés à bien dans les dé-
lais prévus.
La route qui est livrée aujourd'hui à la
circulation légère sera otivèrte aux véhicu-
les pesant plus de 1.500 kilos au cours de
la pïoohtiine saison sèche, après un second
empierrement.
Indopacifl.
; ;. (
Au congrès de l'archéologie
chrétienne de Rome
L'appel lancé par le Comité organisateur
du troisième Congrès international d'archéo-
logie chrétienne de Ravenne, a été accueilli
avec faveur dans. le monde scientifique.
L'adhésion de la France est imposante. En
plus d'une délégation envoyée par lé gou-
vernement, l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres de l'Ecole des chartes, les
Universités de Dijon. Lille, Strasbourg, Al-
ger, l'Académie des Sciences, l'Académie des
Lettres et Beaux-Arts de Marseille, la Direc-
tion des fouilles d'Algérie- et de Tunisie se-
ront reprtsentëes.
- Le Parc National
- Albert
̃ ̃#»
ous ce nom on désù
glte une étendue
d'envirpn 350.000
hectares, situii
dans la région des
Grands Lacs Afri-
cains et qui doit,
constituer au Con-
go bel se un Parc
aitalogue à ceux que - -
analogue à ceux que l'on trouve aux Etats-
Unis et au Catlada. Son organisation a pour
objet la conservation de certaines espèces zoo-
logiques, de certaines formes végétales et la
protection de certaines beautés naturelles que
ne respectent pas toujours les audacieuses en-
treprises d'individus à la recherche du gain.
Le Tare National Albert, a été définitive-
ment constitué par un décret récent, du. gou-
vernement helge, mats l'idée remonte à plu-
sieurs ci/mtes. C'est en 1905, en effet, que
le roi Léopold conçut le projet de créer dans
cette partie de l'Etat Indépendant, du Congo
dont il était le propriétaire autant que le
souverain, des réserves de chasse afin d'em-
pêcher l'extinction de certaines espèces ani-
males. Il voulait, en particulier, sauver les
derniers obrapis, girafes et éléphants. L'hé-
ritier du trône, le prince Albert,fut chargé 4e
faire en ces régions un voyage d'études. Il
en revint ett proposant là création « d'ug
parc national J. Mais la réalisation du des-
sein fut renvoyée à plus t.ard et la guerre qui
survint p-rolongea encore l'ajournement.
L'idée fut reprise en 1919 après un
voyage du roi Albert aux Etats-Unis oU il
put visiter quelques-uns des vingt fat es qui
existent là-bas et qui sont analogues à celui
de Yellowstone. Cependant pour que le pro-
jet fut réalisé il fallut encore un nouveau
voyage d'études effectué, au Congo, par le
célèbre naturaliste américain Cari Akeley. Ce
savallt, en effet, avait noté la présence de
200 à 300 gorilles d'une espèce rare et de-
mandait, que l'on prit des précautions afin
d'en éviter la disparition.
Le gouvernement belge ne resta pas sourd
à ces suggestions. Différentes ordonnances
àéèrcllt des réserves de chasse pour protéger
les gorilles t les hippopotames, les antilopes,
les buffles, certaines espèces d'oiseaux. Des
missions furent en outre envoyées sur place
afin d'étudier l'organisation du parc.
Elle est le fruit, de longues études faites par
des savants sur les suggestions des pouvoirs
publics qui ont eu le rarc-miritèdc compren»
dre le haut intérêt scientifique de cette créa-
tion
Le Parc National Albert diffère des éta-
blissements qui portèrent ce nom en Améri-
que ou au Trattsvaal, Il n'est pas. d'un seul
tenant, Il est formé de quatre secteurs : le
secteur occidental limitrophe de la partie
nord du lac Kivu, le secteur central qui en-
globe le lac Mikeno et qui est situé au nord
du Ruallda, le secteur oriental qui s'ételtd
jusqu'à l'Uganda, enfin le secteur septen-
trional en bordure sud du lac Edouard. Il
englobe une partie de ce lac sur une bande
de 5 kilomètres, à compter de la rive, afin
d'assurer la protection de milliers d'hippopo-
tanrcs et d'oiseaux aquatiques: cormorans,
pélicans, ibis, etc. Dans les plaines qui h
composent vit une multitude de mammifères.
Ou parle de dizaines de milliers d'antilo-bes.
de 3 à 4.000 buffles, de plus de 4.000 hip-
popotames, de 200 lions, et d'un nombre
fort clevé de léopards, de chacals, d'élé-
phants. Ces évaluations n'ont rien de précis
et elles ne constituent pas un inventaire dé-
linitif des richesses animales qu'on y trouve.
A es autres secteurs ont un aspect différent.
Ils occupent une région montagneuse où cer-
tains volcans atteignent ou même dépassent
4.600 mètres. Ils présentent un fort grand
intérêt botanique, puisque sur les pentes des
montagnes se superposent des zones végétales
qui vont de la zone tropicale à celle des nei-
ges. La faune n'est pas non plus négligea-
ble : elle comprend des éléphants et go-
rilles en -grand nombre, des buffles, des
chimpanzés et. des oiseaux rares. On CCM-
prend V intérêt scientifique que présente le
Parc National Albert. Il s'agit de préserver
de la destruction des espèces qui y seraient
fatalement vouées si on ne les protégeait pas
contre les entreprises sans frein des chas-
seurs.
Les savants trouveront, dans ces régions
où s'étaient les différentes zones de climat
et de végétation, des éléments d'études qui
se rencontrent rarement ailleurs. Un im-
mense champ d'étude s'ouvre' pour les
sciences de la nature.
Vorganisation administrative semble bien
comprise. Elle est entièrement entre les
main s d'uit personnel scientifique choisi
avec soin cet Belgique et à l'étranger. Sur
dix-huit membres la commission de gestion
doit en comprendre six étrangers attachés
déjà à des institutions scientifiques.
les autorités coloniales et universitaires
belges songent à la création de deux
nouveaux parcs. l, un s'afrpellera le parc
Ruwenzori et occupera un espace d'en-
viron 300.000 hectares. L'autre portera le
nom de parc national r,lopold, et sera si-
tué dans la région de l'AiéU. On y ren-
contre une faune spéciale de rhinocéros
blancs, d'élam,. de girafes, des buffles, de
crocodiles. Cette faune n'a pas encore trop
souffert des entreprises des hommes. Mais
il est temps de la protéger contre la destruc-
tion aveugle;
Ces créations sont des plus intéressantes.
Il faut rendre hommage au désintéressement
et aux préoccupations scientifiques du gou-
vernement belge qui Vhonorent grandement.
Hmnry Fwmtanier,
Député du Cantal.
Itn Mauritanie
Un communiqué du. ministère des Colonies
Le ministre des Colonies communique la
note suivante au sujet de l'attaqup du groupe
mobile où son chef, le lieutenant Patrick de
Mac-Mahon, trouva la mort avec cinq sous-
officiers et quarante et un hommes :
« A propos de l'attaque récente d'un de nos
groupes mobiles de Mauritanie par un rez-
zou, dans la région des Dunes d Akroidil, des
informations ou prématurées ou en partie
inexactes ont été données dans certains jour-
naux.
« Des renseignements parvenus ce matin au
ministère des Colonies, il résulte que le nom-
bre des Européens tués est de six, dont un
officier et cinq sous-officiers. En outre, onze
tirailleurs sénégalais et vingt-huit gardes
maures sont portés manquants ; trois gardes
maures portés comme disparus viennent de
rejoindre nos forces. »
-. <
Le voyage du Sulan du Maroc
en France
i^I
De Vittel à Tours et à La Baule
S. M. Si Mohamed ben Youssef a quitté
l'Ermitage dans la matinée de samedi poui
se rendre par route à Tours. Il a été salué
par M. Bouloumié, maire de Vittel, M.
Flayelle sénateur et le colonel Hej-frjl
suTtan s est déclaré enthanté de son séjour.
Vendredi soir, la Société des Eaux avait
offert à S. M. un dîner d'adieu dans l'inti-
mité. Assistaient à ce dîner S. E. Si Mam-
meri, S. E. Si Hadj Thami El Glaoui, pacha
de Marrakech; S. E. Mahomoud Khelil Bey,
S. E. Abderrhaman ou Raban, le maréchal
Lyautey," etc.
Le sultan du Maroc est arrivé samedi soh,
à 19 heures, à Tours. Dimanche, il a visité
les châteaux de la Loire et est reparti hiet
matin à La Baule. Il restera à La Baule
jusqu'au 1er septembre, il visitera la pres-
qu'île Guérandaise et les plages de la Côte
d'Amour.
> mêm <
III nignlOque lapis m Maroc
est en labrtcalleR
-48
Un très beau tapis au point de vue tra:
vail et au point de vue lignes et coloris est
en fabrication aux ateliers de Si Hadj Mo-
hamed Bouhallal. président de la Chambre
de commerce indigène de Rabat.
Ce chef-d'œuvre mesure it m. 50 de long
sur 6 mètres de lange, il est de pur style
r'bati et sa.. tessiture est traitée à 350
points, il -ést destiné "à la salle dU trôné de
S. M. le Sultan Mohed,
) -
L'Aviation Coloniale
L'aviateur Giraud décoré, à titre posthume
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Air et publié hier matin au
Journal Officiel, la médaille militaire a
été décernée, à titre posthume, à l'aviateur
Giraud, avec la belle citation suivante :
Giraud (Fernand), sergent-chef de la
base aérienne de Dugny ; pilote d'une ex-
ceptionnelle valeur, totalisant en cinq ans
près de 1.200 heures de vol.S' es t signalé
en effectuant en 1931, comme pilote, un
voyage de 35.000 kilomètres autour de
l'Afrique. A assuré, par son allant, sa
maîtrise professionnelle, le succès de cette
expédition difficile et souvent dangereuse-,
où il a donné la mesure de ses incompa-
rables qualités au cours de 250 heures de
vol effectuées dans des conditions clima-
tériques parfois pénibles au-dessus de ré-
gions souvent inexplorées. A trouvé une
mort glorieuse en service commandé dans
la nuit du 27 au 28 juin 1932, par suite des
circonstances exceptionnellement mauvai-
ses. A été cité, par application de l'article
277 de l'instruction sur le service courant.
Départ du comte de Sibour et de sa famille
Le vicomte de Sibour est parti avec sa
femme et son tfils pour faire le tour de
l'Afrique, à bord du Farman qui déjà lui
a permis de mener à bien de nombreux
raids touristiques.
Le vicomte de Sibour a décollé d'Orly
dimanche à 9 h. 45, se dirigeant vers Per-
pignan, première escale de sa grande ran-
donnée. Outre sa ifemme et son fils, le vi-
comte de Sibour emmène le mécanicien
Darnet qui effectua avec lui le fameux raid
Paris-Pékin et retour.
A l'origine, le plan du vicomte de Sibour
était de traverser l'Europe Centrale avant
de , averser I'lî'
de gagner ses propriétés du Soudan égyp-
tien et d'Abyssinie. Mais il dut abandonner
cette idée, et il passera par l'Espagne,
l'Afrique du Nord, la côte tripolitaine et la
vallée du Nil.
Après un séjour .d'un mois et demi, la
famille de Sibour reprendra son vol, à des-
tination du Cap cette fois, pour revenir en
France en longeant la côte occidentale
d Afrique.
C'est donc un véritable périple autour de
l'Afrique, dans le même genre que cellui
accompli par la mission d'Estailleur-Chan-
terainc, l'an dernier. Raid touristique, di-
sions-nous tout à l'heure, qui servira à dé-
montrer une fois de plus que l'avion est
lu mode de locomotion le plus apte à s'ac-
corder avec îles nécessités de la vie mo-
derne.
Après l'accident de Bizerte
Le transport côtier Coellogon vient d'ar-
river à Toulon, ayant à bord les dépouilles
mortelles des quatre aviateurs qui, le 17
août, périrent carbonisés près de Bizerte.
Aujourd'hui, les cercueils dln. capitaine de
corvette Dcsportcs, du second-maître Beno-
che et du quartier-maître Delabaye seront
descendus au quai de l'Horloge, dans l'ar-
senal, puis transportés à, Ta gare du
P.-L.-M., d'où ils seront dirigés, par les
trains de nuit, vers les pays de résident.1
des familles.
Le corps dU maître pilot-, Pierre Jean
sera place dans une chapJk> ardente et s^a
1 innumé mercredi après-midi au cimetière
tr..
Les recherches
pétrolifères au Maroc
860
De nombreux suintements de pétrole se
manifestent dans la zone bordière au Kif sui
une longueur de 300 km. depuis Larache jus-
qu'à langer. Connus des indigènes, ils
avaient déjà attiré, avant la guerre, les pros-
pecteurs qui avaient risqué en 1912-1913 quel,
ques timides travaux de reconnaissance.
Dès la lin de la guerre, plusieurs Sociétés
spécialement la Compagnie de Recherches. et
de Forages, s'attaquerent au problème.
En dehors des difficultés matérielles de
travail diftlcultés de communications in-
sécurité des régions prospectées) elles se
heurtaient à un obstacle essentiel, la mécon-
naissance totale de la géologie du Kif. En-
gagée dans ces conditions, la prospection
était vouée à un échec.
Cependant, quelques résultats intéressants
furent obtenus dès les premiers travaux du
Djebel Tsclfat. Un sondage donna à une cen-
taine de mètres, une production Quotidien-
ne de quelques tonnes (1919). Mais à
ce moment, des contestations s'élevèrent
sur la propriété des permis de recherches, et
lorsqu'apres des années de négociations les
prospecteurs eurent acquis le droit de conti-
nuer leurs travaux (1924), les capitaux
avaient été en grande partie dépensés. Quel-
ques forages lurent tentés, sans direction,
.sans naéiUode.
En 1928, la Société suspendait son activiti
et le scepticisme était devenu général.
Ainsi, après ces quelques efforts dispersé:»,
le problème restait entier.
En 1929, le Bureau de Recherches et de
Participations Minières (B. K. P. M.) qui ve-
nait d'être créé, entreprit la campagne de
prospection et, pour la réalisation complète
de cette œuvre de longue haleine, il s'asso-
cia à demi avec l'Ofnce National des Com-
bustibles et la Compagnie Française des Pé-
troles, fondant le byndicat d'Etudes et de
Recherches Pétrolières au Maroc. Ce Syndi-
cat avait à explorer le domaine minier que
le B. R. P. M. s'était constitué par des ra-
chats de permis de recherche à des Sociétés
privées. Deux groupes privés, tous deux fran-
co-belges, la Société Financière Franco-Bel-
ge de Colonisation (Syndicat des Pétroles au
Maroc) et la Société Ougrée-Marihaye (Syn-
dicat d'Etudes Minières au Maroc Uriental)
s'intéressèrent à la question.
Le Syndicat d'Etudes et de Recherches Pé-
trolifères au Maroc fonda, en 1929, avec la
Société Financière Franco-Belge de Coloni-
sation qui, par ailleurs, s'était constitué llll
domaine et l'exploitait pour son compte, la
Société Chérifienne des Pétroles (capital ini-
tial de 6 millions de francs) qui reprenait
l'actif de l'ancienne Société de Recherches et
rOf.as., - C"'- - 1 1 1
La B. R. P. M. fonda avec la Société Ou-
grée-Marihaye la Société d'Etudes do Tize.
routine pour l'étude de la zone des suinte.
ments de la région de Taza.
En outre, la B. R. P. M. avait pris une
participation importante dans la Compagnie
française des Pétroles du Maroc (fondée eti
1920 par la Société Lille-Bonnières-et Co-
lombes).
Une fois achevée, cette oeuvre de groupe-
ment, qui permettait une collaboration étroite
de tous ces éléments, les travaux de prospec-
tion commencèrent.
Bien que les connaissances géologiques de
ces régions prérifaines aient fait beaucoup de
progrès depuis 1919, il restait beaucoup à fai-
re. Une étude géologique systématique gé-
nérale a été entreprise. Cette étude comporte
d'une part des levées géologiques de grandes
surfaces, qui sont destinées à localiser les
structures intéressantes, à en déterminer les
styles, d'autre part des levées de détail pour
permettre de placer sur ces structures les
forages de reconnaissance.
C'est un travail considérable qui est ac-
tuellement en pleine réalisation. Les métho-
des les plus modernes sont appliquées pour
le mener à bien procédés géophysiques
(électriques et gravimetriques) levés pho.
tographiqucs par avion détermination mi-
cropaléontologiques.
Concurremment avec la prospection géolo-
gique de surface, des sondages ont été entre-
pris. Actuellement 14 appareils sont en mar-,
che. Ces appareils sont de types différents
depuis un gros appareil moderne type Rotary
susceptible d'atteindre 2.000 mètres jusqu'aux
petites sondeuses légères à main pour les fo-
rages de quelques dizaines de mètres.
Les travaux de forage se sont trouvé loca-
lisés :
1. Dans le Gharb région au Nord de
Souk-el-Arba ;
2. Dans la région du Tselfat ;
3. Dans la région de Tizeroutinc.
La campagne est en cours et il serait pré-
maturé d'en tirer des conclusions. Cependant
en dehors des renseignements géologiques
qui ont été acquis, de précieux nouveaux in-
dices de la présence de l'huile ont été obte-
nus. Ainsi, au Djebel Tselfat, plusieurs son-
dages de la Société Chérifienne des Pétroles
ont rencontré à faible profondeur (70 m., 130
mètres) une couche donnant parfois par érup-
tion, des productions quotidiennes de 2.000-
4.000 litres.
Au Djebel Bou-Kennfoud, sur le prolonge-
ment du Djebel Tselfat, à 16 km. du chan-
tier de la. Société Chérifienne des Pétroles, un
sondage du Syndicat des Pétroles du Maroc
découvrait le pétrole à 450 mètres.
A Tizeroutine, des travaux de galerie tou-
chaient un suintement de quelques centaines
de litres par jour.
Entreprise dans le cadrc de ce programme
méthodique du B. R. P. M., la prospection
du pétrole marocain apparaît certaine.
Si l'on songe que le Maroc importe cha-
que armée environ cent millions de francs de
combustibles liquides, on mesure l'intérêt ca-
pital de cette prospection pour l'économie
marocaine.
Au point de vue national, la découverte de
gisements de pétrole dans notre Protectorat,
aux portes de la France, serait d'une impor-
tance considérable. Ce serait encore un nou.
veau pas de fait dans la réalisation de la po-
litique française du pétrole, animée par l'Of-
fice National des Combustibles Liquides, qui,
avec la Compagnie Française des Pétroles,
est venu apporter sa collaboration au Pro-
tectorat du Maroc dans cette oeuvre délicate.
INTERIM
1
Au Secrétariat Général
du Gouvernement Général de l'A. O. F.
Par décret en date du 24 août 1932, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Fournier (Albéric-Auguste), gouverneur
de première classe des colonies, chargé de
mission pour exercer les fonctions d'inspec-
teur du travail au gouvernement général de
d'Afrique occidentale française, a été délégué
par intérim, dans les fonctions de secrétaire
général du gouverneur général de l'Afrique
occidentale française, pendant l'absence du
titulaire, rentrant en France.
Au Gouvernement du Congo
Par décret en date du 24 août 1932, rendu
sur la proposition du ministre des colonies,
M. Btihot-Launay (Emile), administrateur en
chef des colonies, a été chargé par intérim
des fonctions de lieutenant-gouverneur du
Moyen-Congo, pendant l'absence du titulah..
rentrant en France.
) .+e-<--.
L'électrification
de la Guadeloupe
par le COMMANDANT LATORTE,
Voici une affaire qui commence à être an-
cienne puisqu'elle a été soumise en 1929 au
Conseil Général de la Guadeloupe et que de-
puis cette époque elJe a figuré à 1 ordre du jour
de toutes les sessions, malgré les votes émis par
l'Assemblée qui a refusé de donner son appro-
bation aux Conventions qui lui étaient présen-
tées.
Si nous revenons auj.d'hui sur cette affaire
qui a été déjà signalée dans les Annales Colo-
niales du 30 mai 1931 c'est pour la rappeler
aux colonies qui jouissent d'une autonomie
financière et leur faire connaître les difficultés
auxquelles elles peuvent s'exposer lorsque leurs
Conseils généraux- prennent des décisions trop
hâtives sans avoir pris l' avis des compétences
qui pourraient leur éviter de prendre des enga-
gements qui ne peuvent être tenus.
Ce qui s'est passé à la Guadeloupe est
une véritable leçon de choses pour toutes les
colonies. Il faut noter que malgré la décision
définitive prise par le Conseil général de cette
co!onie nous ne serons pas surpris qu'elle repa-
raisse à l'ordre du jour dca prochaines sessions.
# • • 1 f tA
Votct les taus :
En mars 1929, rassemblée locale prise d'un
enthousiasme irréfléchi à la suite du cyclone de
1928 avait voté à la quasi unanimité, à part
une ou deux exceptions, l'électrification de la
colonie. et un contrat fut signé Pour son exécur
tion/Les conseillers généraux qui l'avaienf
approuvé ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'ils
avaient accepté pour une durée de cinquante
années des clauses pouvant être amendées pour
la colonie ; des critiques se sont manifestées.
Aussi, à la première session ordinaire de 1930,
le Conseil général a demandé que ce contrat
fût revisé et il a émis le vœu que M. l'ingé-
nieur en chef Rieus, chef du service des tra-
vaux publics, fut envoyé en France pour y
étudier certaines questions intéressant la colo-
nie, parmi lesquelles il y aivait celle de l'élec-
trification. Ce chef de service avait démontré,
à la Commission Coloniale d'abord, et au
Conseil général ensuite, que des améliorations
devaient être apportées au contrat.
Le Conseil général envoya en même temps
à Paris une mission comprenant trois de ses
membres pour obtenir de la Société concession-
naire des modifications au contrat qu'il avait
signe.
Le Gouverneur donna suite au vœu de 1 As-
semblée locale et par décision du 11 août 1930
chargea le chef du service des travaux publics
de se rendre à Paris aux fins d études de plu-
sieurs questions et particulièrement du contrat
d'électrification.
Dès son retour, M. Lefebvre, gouverneur
par intérim convoqua le Conseil général en
session extraordinaire et dans le discours qu'il
prononça en ouvrant la session le 14 mars 1931
il dit à l' Assemblée :
M. Rieus, chef du service des travaux pu-
blics par un exposé IJterbal. cous fera part, au
cours de votre session, du résultat de ses tra-
vaux. L'affaire principale inscrite à cet ordre
du jour, celle dont la solution ne saurait être
différée sans les plus graves inconvénients pour
la colonie et qui; en jail, a motivé, à elle seu-
le, votre réunion exlraordinaire, est relative à
Vélectriji cation. -
Lors de votre réunion de mai 1930, uous
avez approuvé les conclusions de M. le Rap-
porteur de voire Commission financière, fen-
dant à une révision du central d'électrification
jugé trop onéreux. Au cours de sa mission à
Paris, M. Rieus a pu obtenir toutes les amé-
liorations demandées moyennant quelques modi-
fications dans le mode de répartition des char-
ges concernant les travaux de première instal-
lation.
La décision, messieurs, vous appartient. Je
vous demande avant de la prendre, de ne pas
perdre de vue qu'il s'agit, non pas de l'adop-
tion ou du rejet d'un projet sur une matière
nouvelle, mais d'un amendement à une conven-
tion qui, a force exécutoire et par laquelle la
colonie est liée.
A la suite des discussions qui eurent lieu au
cours de la session le Conseil général décida
qu'il n' y avait pas lieu d'approuver le nouveau
projet qui lui était présenté et demanda à l'Ad-
ministration de vouloir bien préparer sur de nou-
velles bases tili projet d'électrification suscep-
tible de donner satisfaction à toute la popula-
tion et devant faire l objet d'urie adjUdication.
A la première session ordinaire de 1931 qui
cul lieu quelque temps après, le Conseil géné-
ral refusa de voter les crédits prévus par 1 Ad-
ministration pour l'éleclrification et il adopta la
motion suivante :
Le Conseil général confirmant la décision
prise à sa session de mars 1931 donne mandat
à M. le Gouverneur de poursuivre par toutes
les voies de droit, la rupture de la convention
intervenue pour travaux d'électrification et de
ÎJlËNTË-DfiUXlEME AUNEE. eo 89.. - tfe NUMBlfo : 80 CENTIMES : simili n If '.ln la t 1,., t Mo,)
MMIMIJItTIOIII -
Rédaction & Administration g
M* MM II ÉMM-IMMP
en
«tbitni. 1 LOUVRC 19-21
-' RieHBLIBU S7-M
Les Annales Coloniales
La mnoncet et réclame» sdnl reçues m
bureau du (ourgat.
DmscTBUR.FoNOATKUR , Mardol RUEDEL
Tous les articles publiés dansnotre tournai ne peuvent
LIRE reproduits qu'ett citant les AMALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
mte la Revue mensuelle;
Un ta "1101. 8 MIIt
Franoe et
Goloniet 180» 100 i les
Étranger.. 240 » 125 » TOt
On s'abonne sans frais dant
tous les bureaux de poste.
0 6 -
, , L'é ducation coloniale
- tr d.'f s. _:8- > - -
-" - -
Quoi qu'on en ait dit, l'éducation colo-
niale,. en France, n'est pas faite. Elle est
à faire. Et ce ne sbnt pas des expositions
coloniales si magnifiques soient-elles, qui
peuvent la mener à bien. Autre chose est
de distraire ou de charmer le Visiteiir qui
flâne au gré de sa fantaisie, de pavillon en
pavillon, enregistrant avec une égale com-
plaisance et. avec le moindre souci critique,
le meilleur, à côté du médiocre op du pire.
Et autre chose, de préparer de façon pra-
tique de futurs colons au rude et difficile
métier qui sera le leur, et surtout d'éduquer
l'opinion métropolitaine, dont l'ignorance a
été hier, et peut-être demain, -le plus redou-
table des obstacle au développement indus-
triel et économique de nos colonies.
Or, il y faut songer maintenant malgré
la crise, et peut-être d'autant plus qu'il y
a la crise. Car, cette crise, il ne suffit pas
de la constater avec effroi, en attendant
dans l'angoisse des jours meilleurs. Mais,
au contraire, nous devons mettre à profit
ces mois de stagnation et même de çpcul
pour reviser nos procédés coloniaux, et mé-
diter, avec des méthodes nouvelles, de nou-
veaux efforts.
es
Sait-on que, dans le mouvement commer-
cial, la France d'outre-mer tient unè place
importante, et que les échanges franco-colo-
niaux se traduisent le plus souvent par un
excédent d'exportatiorts au bénéfice de la
métropole ?
En réalité, sans nos colonies, nos expor-
tations à l'heure actuelle, seraient en une
posture infinimeht plus mauvaise.
Voici, par exemple^ le bilan de notre ira -
fic (importations et exportations) avec l'Afri-
que du Nord d'une part, et,, d'autre part,
avec nos colonies proprement dites, pour
1930. Pour si résumé qu'il soit, il ne man-
que pas d'intérêt.
Importations Exportations
en France de France
tLe* chiffres suivants sont an milliers de francs.)
Algéfie 3. 29.1 .247 4 • 56^ • 5<56
Tunisie 666-.874 915.543
Maroc 3011.654 1.116.405
Soit, pour
l'Afrique a u
Nord, un -total
de - 4.358.775 6,595.504
̃ Lés autres colonies donnertt cles chiffres
plus modéstes {
Importations Exportations
1 en France 1 de France
- -
1 tLbs chiffres suivant sont en miUlers de francs.)
A. 0; .1,4"" .,.. 7S4.05 548.561
Indochine 526.059 896.313
Madagascar *57.172 240.704
Autres colonies 727.598* 571.434
Soit un total général de 6.523.709 pour
les importations en France, et 8.852.516
pour les exportations de France.
Or, dans la même année, le commerce
total de la France atteignait les chiffres
suivants :
Exportations : 42.829.652.000 francs.
Importations' : 52.344.369.000 francs.
Il y avait ainsi, pour notre balance com-
merciale, un déficit de 9.514.717.000 fr.
Or, nous l'avons vu" la part de notre
commerce colonial qui entre dans les chiffres,
précédents s'établit, au contraire, par une
différence en plus de 2.328.807.000 fr.
Ainsi, sur un mouvement total de 95 mil-
liards de francs que comporte, en 1930, le
commerce extérieur de la France, plus de 15
milliards soit environ un sixième pro-
viennent ou sont à destination de nos colo-
nies. Et c'est grâce à elles que notre balance
commerciale, si durement obérée, est finale-
ment réduite à 9. milliards et demi. Ce qui
n'est pas évidemment une constatation
triomphale, mais prouve néanmoins la
grande place qu'occupent nos colonies dans
notre commerce extérieur : 12,5 des im-
portations et 21 environ des exportations,
- elle
Certes, de tels chiffres n'ont pas le mé-
rite de la nouveauté. Ils sont connus. Ils ne
le sont pourtant pas assez. Sans quoi l'opi-
nion publique en viendrait à une plus juste
conception des rapports économiques qui
doivent régner, et qui régnent en fait entre
la France et ses colonies.
On ne discuterait plus l'utilité ou même
la légitimité de la possession coloniale. Et
l'unique souci serait d'améliorer encore, par
tous les moyens possibles, un régime
d'échanges qui Se révèle à l'usage si fruc-
tueux.
Mais, pour arriver à ce résultat, souhaita-
ble au premier chef, deux choses sont néces-
saires. La première est celle que signalent,
de façon schématique, les lignes qui pré-
cèdent. -
Comment l'Angleterre a-t-elle pu créer
d'abord, étendre ensuite, et enfin conserver,
malgré des difficultés sans nombre, son ma-
gnifique êmpire colonial ? Est-ce parce que
l'Anglais serait un meilleur colonisateur
que le Français ? Ce serait une erreur gros-
sière, et d'ailleurs démentie pat les faits,
que de le croire. J
Mais l'affaire coloniale, dans son ensem-
ble en même temps que dans ses détails, in-
téresse tout Anglais. L'opinion publique
s'en préoccupe, la discute et la comprend.
De la l'apparente supériorité de l'Angleterre
en fait de colonisation.
Il ne tient qu'à nous qu'il en soit de
même en France Où, d'ailleurs, depuis quel-
ques années, des progrès réels sont faits,
mats trop-lent* et trop fragmentaires à notre
", - .- ..,-
gfé. Tout le pays, et par tous les moyens,
doit être mis, surtout en ces temps de crise,
en façe du. fait colonial, pour qu'il puisse
bien en mesurer l'importance et les consé-
quences.
D'où la nécessité, ainsi que je le disais
au début, de refaire ou plutôt de faire
l'éducation, coloniale du peuple français.
Il restera ensuite et c'est la question
que je traiterai dans un autre article à
mieux adopter notre régime douanier colo-
nial à nos besoins et à nos intérêts, et à le
transformer en un instrument perfectionné
dont nous puissions utilement nous servir.
Jéan Philip,
sénateur, secrétaire de la Commis-
sion dès. A/lqires étrangères,
membre de la Commission des
Finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
–: > .t. ( ;
Les charbons indochinois
et le marché français
0*8
Les pays d'Extrême-Orient voisins de
l'Indochine étaient avant la crise politique et
économique qui sévit chez eux les consomma-
teurs attitrés des charbons indochinois.
L'Indochine qui extrait 2 millions de ton-
nes de combustibles et n'en consommait que
le tiers dans ses industries locales exportait
en effet le reste dans les pays voisins.
Cette année et l'année précédente c'est sur
le marché métropolitain qu'ont été dirigés
les charbons indochinois et plus particulière-
ment l'anthracite dont les gisements s'éten-
dent sur la grande fraction du Bassin de la
Baie d'Along, au Tonkin, depuis l'île de Ké-
bao à l'est jusqu'au massif de Dong-Trieu à
l'ouest.
L'expérience semble jusqu'ici réussir,
d'autant plus que le contingentement à
l'importation du charbon en France ne
s'exerce pas à l'égard des produits colo-
niaux et rend plus facile l'écoulement sur le
marché français du combustible indochinois.
Les statistiques du Canal de Suez qui avaient
relevé le passage vers la France de 15.000 t.
de charbon de cette origine en 1930, en ont
compté 72.000 tonnes en-1931 et, pour le pre-
mier semestre de l'année en cours, le chif-
fre en est déjà d'environ 45.000 tonnes.
Un essai a été fait également d'importa-
tion de ces anthracites sur le marché améri-
cain. Un chargement a traversé le canal à
destination de BostoQ. Ce chargement se
chiffrait par près dç 0.000 tonnes. 1
LéiîAnnales Colijnïàles Õnt il y a deux anli
dans une série d'articles défendu les char-
bons indochinois contre les charbons étran-
gers, et demandé leur importation, dans la
métropole, elles sont satisfaites de voir leurs
conseils mis en pratique, et souhaitent voir
le marché américain augmenter ses com-
mandes. Le premier envoi de charbon Indo-
chinois en Amérique date du mois de février.
> ––,–
Dépêches de fludochine
«♦«
RECETTES DES DOUANES ET REOIES
Premier semestre
Les recettes du budget général pour le
premier semestre 1932 au litre des douanes,
régies, enregistrement et exploitations in-
dustrielles atteignent 30.715.000 piastres en-
viron., soit une lnoins-value de 8.725.000
pLustres, par rapport aux évaluations bud-
gétaires. La, plus grande partie de la moins-
value a été constituée sur les douanes et ré-
gies.
Importations et exportations
Pour la même période, les importations
atteignent 506 millions de francs, au lieu de
748 millions en 1931 et un milliard 708 mil-
lions en 19(30.
Les exportations atteignent 558 millions
contre 636 en 1931, et un milliard 208 mil-
lions en 1900.
LE COMMERCE AVEC LA FRANGE
Pour les importations le commerce avec
la France est passé de 500 millions pour le
premier semestre 19001 à 262 millions en
1932 ; et pour les exportations de 220 mil-
lions pour le premier semestre 1930 à 160
millions.
M. PASQUIER INAUGURE LA ROUTE
SAIGON-DALAT
La route 20 reliant directement Saïgon à
Dalat vient d'être inaugurée par le Gou-
verneur général Pasquier. La création de
cette route avait été décidée par le Gouver-
neur général en 1926. Le projet d'ensemble
et le programme d'exécution avaient été ap-
prouvés fin 1928. )
Malgré les difficultés considérables, les
travaux ont été menés à bien dans les dé-
lais prévus.
La route qui est livrée aujourd'hui à la
circulation légère sera otivèrte aux véhicu-
les pesant plus de 1.500 kilos au cours de
la pïoohtiine saison sèche, après un second
empierrement.
Indopacifl.
; ;. (
Au congrès de l'archéologie
chrétienne de Rome
L'appel lancé par le Comité organisateur
du troisième Congrès international d'archéo-
logie chrétienne de Ravenne, a été accueilli
avec faveur dans. le monde scientifique.
L'adhésion de la France est imposante. En
plus d'une délégation envoyée par lé gou-
vernement, l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres de l'Ecole des chartes, les
Universités de Dijon. Lille, Strasbourg, Al-
ger, l'Académie des Sciences, l'Académie des
Lettres et Beaux-Arts de Marseille, la Direc-
tion des fouilles d'Algérie- et de Tunisie se-
ront reprtsentëes.
- Le Parc National
- Albert
̃ ̃#»
ous ce nom on désù
glte une étendue
d'envirpn 350.000
hectares, situii
dans la région des
Grands Lacs Afri-
cains et qui doit,
constituer au Con-
go bel se un Parc
aitalogue à ceux que - -
analogue à ceux que l'on trouve aux Etats-
Unis et au Catlada. Son organisation a pour
objet la conservation de certaines espèces zoo-
logiques, de certaines formes végétales et la
protection de certaines beautés naturelles que
ne respectent pas toujours les audacieuses en-
treprises d'individus à la recherche du gain.
Le Tare National Albert, a été définitive-
ment constitué par un décret récent, du. gou-
vernement helge, mats l'idée remonte à plu-
sieurs ci/mtes. C'est en 1905, en effet, que
le roi Léopold conçut le projet de créer dans
cette partie de l'Etat Indépendant, du Congo
dont il était le propriétaire autant que le
souverain, des réserves de chasse afin d'em-
pêcher l'extinction de certaines espèces ani-
males. Il voulait, en particulier, sauver les
derniers obrapis, girafes et éléphants. L'hé-
ritier du trône, le prince Albert,fut chargé 4e
faire en ces régions un voyage d'études. Il
en revint ett proposant là création « d'ug
parc national J. Mais la réalisation du des-
sein fut renvoyée à plus t.ard et la guerre qui
survint p-rolongea encore l'ajournement.
L'idée fut reprise en 1919 après un
voyage du roi Albert aux Etats-Unis oU il
put visiter quelques-uns des vingt fat es qui
existent là-bas et qui sont analogues à celui
de Yellowstone. Cependant pour que le pro-
jet fut réalisé il fallut encore un nouveau
voyage d'études effectué, au Congo, par le
célèbre naturaliste américain Cari Akeley. Ce
savallt, en effet, avait noté la présence de
200 à 300 gorilles d'une espèce rare et de-
mandait, que l'on prit des précautions afin
d'en éviter la disparition.
Le gouvernement belge ne resta pas sourd
à ces suggestions. Différentes ordonnances
àéèrcllt des réserves de chasse pour protéger
les gorilles t les hippopotames, les antilopes,
les buffles, certaines espèces d'oiseaux. Des
missions furent en outre envoyées sur place
afin d'étudier l'organisation du parc.
Elle est le fruit, de longues études faites par
des savants sur les suggestions des pouvoirs
publics qui ont eu le rarc-miritèdc compren»
dre le haut intérêt scientifique de cette créa-
tion
Le Parc National Albert diffère des éta-
blissements qui portèrent ce nom en Améri-
que ou au Trattsvaal, Il n'est pas. d'un seul
tenant, Il est formé de quatre secteurs : le
secteur occidental limitrophe de la partie
nord du lac Kivu, le secteur central qui en-
globe le lac Mikeno et qui est situé au nord
du Ruallda, le secteur oriental qui s'ételtd
jusqu'à l'Uganda, enfin le secteur septen-
trional en bordure sud du lac Edouard. Il
englobe une partie de ce lac sur une bande
de 5 kilomètres, à compter de la rive, afin
d'assurer la protection de milliers d'hippopo-
tanrcs et d'oiseaux aquatiques: cormorans,
pélicans, ibis, etc. Dans les plaines qui h
composent vit une multitude de mammifères.
Ou parle de dizaines de milliers d'antilo-bes.
de 3 à 4.000 buffles, de plus de 4.000 hip-
popotames, de 200 lions, et d'un nombre
fort clevé de léopards, de chacals, d'élé-
phants. Ces évaluations n'ont rien de précis
et elles ne constituent pas un inventaire dé-
linitif des richesses animales qu'on y trouve.
A es autres secteurs ont un aspect différent.
Ils occupent une région montagneuse où cer-
tains volcans atteignent ou même dépassent
4.600 mètres. Ils présentent un fort grand
intérêt botanique, puisque sur les pentes des
montagnes se superposent des zones végétales
qui vont de la zone tropicale à celle des nei-
ges. La faune n'est pas non plus négligea-
ble : elle comprend des éléphants et go-
rilles en -grand nombre, des buffles, des
chimpanzés et. des oiseaux rares. On CCM-
prend V intérêt scientifique que présente le
Parc National Albert. Il s'agit de préserver
de la destruction des espèces qui y seraient
fatalement vouées si on ne les protégeait pas
contre les entreprises sans frein des chas-
seurs.
Les savants trouveront, dans ces régions
où s'étaient les différentes zones de climat
et de végétation, des éléments d'études qui
se rencontrent rarement ailleurs. Un im-
mense champ d'étude s'ouvre' pour les
sciences de la nature.
Vorganisation administrative semble bien
comprise. Elle est entièrement entre les
main s d'uit personnel scientifique choisi
avec soin cet Belgique et à l'étranger. Sur
dix-huit membres la commission de gestion
doit en comprendre six étrangers attachés
déjà à des institutions scientifiques.
les autorités coloniales et universitaires
belges songent à la création de deux
nouveaux parcs. l, un s'afrpellera le parc
Ruwenzori et occupera un espace d'en-
viron 300.000 hectares. L'autre portera le
nom de parc national r,lopold, et sera si-
tué dans la région de l'AiéU. On y ren-
contre une faune spéciale de rhinocéros
blancs, d'élam,. de girafes, des buffles, de
crocodiles. Cette faune n'a pas encore trop
souffert des entreprises des hommes. Mais
il est temps de la protéger contre la destruc-
tion aveugle;
Ces créations sont des plus intéressantes.
Il faut rendre hommage au désintéressement
et aux préoccupations scientifiques du gou-
vernement belge qui Vhonorent grandement.
Hmnry Fwmtanier,
Député du Cantal.
Itn Mauritanie
Un communiqué du. ministère des Colonies
Le ministre des Colonies communique la
note suivante au sujet de l'attaqup du groupe
mobile où son chef, le lieutenant Patrick de
Mac-Mahon, trouva la mort avec cinq sous-
officiers et quarante et un hommes :
« A propos de l'attaque récente d'un de nos
groupes mobiles de Mauritanie par un rez-
zou, dans la région des Dunes d Akroidil, des
informations ou prématurées ou en partie
inexactes ont été données dans certains jour-
naux.
« Des renseignements parvenus ce matin au
ministère des Colonies, il résulte que le nom-
bre des Européens tués est de six, dont un
officier et cinq sous-officiers. En outre, onze
tirailleurs sénégalais et vingt-huit gardes
maures sont portés manquants ; trois gardes
maures portés comme disparus viennent de
rejoindre nos forces. »
-. <
Le voyage du Sulan du Maroc
en France
i^I
De Vittel à Tours et à La Baule
S. M. Si Mohamed ben Youssef a quitté
l'Ermitage dans la matinée de samedi poui
se rendre par route à Tours. Il a été salué
par M. Bouloumié, maire de Vittel, M.
Flayelle sénateur et le colonel Hej-frjl
suTtan s est déclaré enthanté de son séjour.
Vendredi soir, la Société des Eaux avait
offert à S. M. un dîner d'adieu dans l'inti-
mité. Assistaient à ce dîner S. E. Si Mam-
meri, S. E. Si Hadj Thami El Glaoui, pacha
de Marrakech; S. E. Mahomoud Khelil Bey,
S. E. Abderrhaman ou Raban, le maréchal
Lyautey," etc.
Le sultan du Maroc est arrivé samedi soh,
à 19 heures, à Tours. Dimanche, il a visité
les châteaux de la Loire et est reparti hiet
matin à La Baule. Il restera à La Baule
jusqu'au 1er septembre, il visitera la pres-
qu'île Guérandaise et les plages de la Côte
d'Amour.
> mêm <
III nignlOque lapis m Maroc
est en labrtcalleR
-48
Un très beau tapis au point de vue tra:
vail et au point de vue lignes et coloris est
en fabrication aux ateliers de Si Hadj Mo-
hamed Bouhallal. président de la Chambre
de commerce indigène de Rabat.
Ce chef-d'œuvre mesure it m. 50 de long
sur 6 mètres de lange, il est de pur style
r'bati et sa.. tessiture est traitée à 350
points, il -ést destiné "à la salle dU trôné de
S. M. le Sultan Mohed,
) -
L'Aviation Coloniale
L'aviateur Giraud décoré, à titre posthume
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Air et publié hier matin au
Journal Officiel, la médaille militaire a
été décernée, à titre posthume, à l'aviateur
Giraud, avec la belle citation suivante :
Giraud (Fernand), sergent-chef de la
base aérienne de Dugny ; pilote d'une ex-
ceptionnelle valeur, totalisant en cinq ans
près de 1.200 heures de vol.S' es t signalé
en effectuant en 1931, comme pilote, un
voyage de 35.000 kilomètres autour de
l'Afrique. A assuré, par son allant, sa
maîtrise professionnelle, le succès de cette
expédition difficile et souvent dangereuse-,
où il a donné la mesure de ses incompa-
rables qualités au cours de 250 heures de
vol effectuées dans des conditions clima-
tériques parfois pénibles au-dessus de ré-
gions souvent inexplorées. A trouvé une
mort glorieuse en service commandé dans
la nuit du 27 au 28 juin 1932, par suite des
circonstances exceptionnellement mauvai-
ses. A été cité, par application de l'article
277 de l'instruction sur le service courant.
Départ du comte de Sibour et de sa famille
Le vicomte de Sibour est parti avec sa
femme et son tfils pour faire le tour de
l'Afrique, à bord du Farman qui déjà lui
a permis de mener à bien de nombreux
raids touristiques.
Le vicomte de Sibour a décollé d'Orly
dimanche à 9 h. 45, se dirigeant vers Per-
pignan, première escale de sa grande ran-
donnée. Outre sa ifemme et son fils, le vi-
comte de Sibour emmène le mécanicien
Darnet qui effectua avec lui le fameux raid
Paris-Pékin et retour.
A l'origine, le plan du vicomte de Sibour
était de traverser l'Europe Centrale avant
de , averser I'lî'
de gagner ses propriétés du Soudan égyp-
tien et d'Abyssinie. Mais il dut abandonner
cette idée, et il passera par l'Espagne,
l'Afrique du Nord, la côte tripolitaine et la
vallée du Nil.
Après un séjour .d'un mois et demi, la
famille de Sibour reprendra son vol, à des-
tination du Cap cette fois, pour revenir en
France en longeant la côte occidentale
d Afrique.
C'est donc un véritable périple autour de
l'Afrique, dans le même genre que cellui
accompli par la mission d'Estailleur-Chan-
terainc, l'an dernier. Raid touristique, di-
sions-nous tout à l'heure, qui servira à dé-
montrer une fois de plus que l'avion est
lu mode de locomotion le plus apte à s'ac-
corder avec îles nécessités de la vie mo-
derne.
Après l'accident de Bizerte
Le transport côtier Coellogon vient d'ar-
river à Toulon, ayant à bord les dépouilles
mortelles des quatre aviateurs qui, le 17
août, périrent carbonisés près de Bizerte.
Aujourd'hui, les cercueils dln. capitaine de
corvette Dcsportcs, du second-maître Beno-
che et du quartier-maître Delabaye seront
descendus au quai de l'Horloge, dans l'ar-
senal, puis transportés à, Ta gare du
P.-L.-M., d'où ils seront dirigés, par les
trains de nuit, vers les pays de résident.1
des familles.
Le corps dU maître pilot-, Pierre Jean
sera place dans une chapJk> ardente et s^a
1 innumé mercredi après-midi au cimetière
tr..
Les recherches
pétrolifères au Maroc
860
De nombreux suintements de pétrole se
manifestent dans la zone bordière au Kif sui
une longueur de 300 km. depuis Larache jus-
qu'à langer. Connus des indigènes, ils
avaient déjà attiré, avant la guerre, les pros-
pecteurs qui avaient risqué en 1912-1913 quel,
ques timides travaux de reconnaissance.
Dès la lin de la guerre, plusieurs Sociétés
spécialement la Compagnie de Recherches. et
de Forages, s'attaquerent au problème.
En dehors des difficultés matérielles de
travail diftlcultés de communications in-
sécurité des régions prospectées) elles se
heurtaient à un obstacle essentiel, la mécon-
naissance totale de la géologie du Kif. En-
gagée dans ces conditions, la prospection
était vouée à un échec.
Cependant, quelques résultats intéressants
furent obtenus dès les premiers travaux du
Djebel Tsclfat. Un sondage donna à une cen-
taine de mètres, une production Quotidien-
ne de quelques tonnes (1919). Mais à
ce moment, des contestations s'élevèrent
sur la propriété des permis de recherches, et
lorsqu'apres des années de négociations les
prospecteurs eurent acquis le droit de conti-
nuer leurs travaux (1924), les capitaux
avaient été en grande partie dépensés. Quel-
ques forages lurent tentés, sans direction,
.sans naéiUode.
En 1928, la Société suspendait son activiti
et le scepticisme était devenu général.
Ainsi, après ces quelques efforts dispersé:»,
le problème restait entier.
En 1929, le Bureau de Recherches et de
Participations Minières (B. K. P. M.) qui ve-
nait d'être créé, entreprit la campagne de
prospection et, pour la réalisation complète
de cette œuvre de longue haleine, il s'asso-
cia à demi avec l'Ofnce National des Com-
bustibles et la Compagnie Française des Pé-
troles, fondant le byndicat d'Etudes et de
Recherches Pétrolières au Maroc. Ce Syndi-
cat avait à explorer le domaine minier que
le B. R. P. M. s'était constitué par des ra-
chats de permis de recherche à des Sociétés
privées. Deux groupes privés, tous deux fran-
co-belges, la Société Financière Franco-Bel-
ge de Colonisation (Syndicat des Pétroles au
Maroc) et la Société Ougrée-Marihaye (Syn-
dicat d'Etudes Minières au Maroc Uriental)
s'intéressèrent à la question.
Le Syndicat d'Etudes et de Recherches Pé-
trolifères au Maroc fonda, en 1929, avec la
Société Financière Franco-Belge de Coloni-
sation qui, par ailleurs, s'était constitué llll
domaine et l'exploitait pour son compte, la
Société Chérifienne des Pétroles (capital ini-
tial de 6 millions de francs) qui reprenait
l'actif de l'ancienne Société de Recherches et
rOf.as., - C"'- - 1 1 1
La B. R. P. M. fonda avec la Société Ou-
grée-Marihaye la Société d'Etudes do Tize.
routine pour l'étude de la zone des suinte.
ments de la région de Taza.
En outre, la B. R. P. M. avait pris une
participation importante dans la Compagnie
française des Pétroles du Maroc (fondée eti
1920 par la Société Lille-Bonnières-et Co-
lombes).
Une fois achevée, cette oeuvre de groupe-
ment, qui permettait une collaboration étroite
de tous ces éléments, les travaux de prospec-
tion commencèrent.
Bien que les connaissances géologiques de
ces régions prérifaines aient fait beaucoup de
progrès depuis 1919, il restait beaucoup à fai-
re. Une étude géologique systématique gé-
nérale a été entreprise. Cette étude comporte
d'une part des levées géologiques de grandes
surfaces, qui sont destinées à localiser les
structures intéressantes, à en déterminer les
styles, d'autre part des levées de détail pour
permettre de placer sur ces structures les
forages de reconnaissance.
C'est un travail considérable qui est ac-
tuellement en pleine réalisation. Les métho-
des les plus modernes sont appliquées pour
le mener à bien procédés géophysiques
(électriques et gravimetriques) levés pho.
tographiqucs par avion détermination mi-
cropaléontologiques.
Concurremment avec la prospection géolo-
gique de surface, des sondages ont été entre-
pris. Actuellement 14 appareils sont en mar-,
che. Ces appareils sont de types différents
depuis un gros appareil moderne type Rotary
susceptible d'atteindre 2.000 mètres jusqu'aux
petites sondeuses légères à main pour les fo-
rages de quelques dizaines de mètres.
Les travaux de forage se sont trouvé loca-
lisés :
1. Dans le Gharb région au Nord de
Souk-el-Arba ;
2. Dans la région du Tselfat ;
3. Dans la région de Tizeroutinc.
La campagne est en cours et il serait pré-
maturé d'en tirer des conclusions. Cependant
en dehors des renseignements géologiques
qui ont été acquis, de précieux nouveaux in-
dices de la présence de l'huile ont été obte-
nus. Ainsi, au Djebel Tselfat, plusieurs son-
dages de la Société Chérifienne des Pétroles
ont rencontré à faible profondeur (70 m., 130
mètres) une couche donnant parfois par érup-
tion, des productions quotidiennes de 2.000-
4.000 litres.
Au Djebel Bou-Kennfoud, sur le prolonge-
ment du Djebel Tselfat, à 16 km. du chan-
tier de la. Société Chérifienne des Pétroles, un
sondage du Syndicat des Pétroles du Maroc
découvrait le pétrole à 450 mètres.
A Tizeroutine, des travaux de galerie tou-
chaient un suintement de quelques centaines
de litres par jour.
Entreprise dans le cadrc de ce programme
méthodique du B. R. P. M., la prospection
du pétrole marocain apparaît certaine.
Si l'on songe que le Maroc importe cha-
que armée environ cent millions de francs de
combustibles liquides, on mesure l'intérêt ca-
pital de cette prospection pour l'économie
marocaine.
Au point de vue national, la découverte de
gisements de pétrole dans notre Protectorat,
aux portes de la France, serait d'une impor-
tance considérable. Ce serait encore un nou.
veau pas de fait dans la réalisation de la po-
litique française du pétrole, animée par l'Of-
fice National des Combustibles Liquides, qui,
avec la Compagnie Française des Pétroles,
est venu apporter sa collaboration au Pro-
tectorat du Maroc dans cette oeuvre délicate.
INTERIM
1
Au Secrétariat Général
du Gouvernement Général de l'A. O. F.
Par décret en date du 24 août 1932, rendu
sur la proposition du ministre des Colonies,
M. Fournier (Albéric-Auguste), gouverneur
de première classe des colonies, chargé de
mission pour exercer les fonctions d'inspec-
teur du travail au gouvernement général de
d'Afrique occidentale française, a été délégué
par intérim, dans les fonctions de secrétaire
général du gouverneur général de l'Afrique
occidentale française, pendant l'absence du
titulaire, rentrant en France.
Au Gouvernement du Congo
Par décret en date du 24 août 1932, rendu
sur la proposition du ministre des colonies,
M. Btihot-Launay (Emile), administrateur en
chef des colonies, a été chargé par intérim
des fonctions de lieutenant-gouverneur du
Moyen-Congo, pendant l'absence du titulah..
rentrant en France.
) .+e-<--.
L'électrification
de la Guadeloupe
par le COMMANDANT LATORTE,
Voici une affaire qui commence à être an-
cienne puisqu'elle a été soumise en 1929 au
Conseil Général de la Guadeloupe et que de-
puis cette époque elJe a figuré à 1 ordre du jour
de toutes les sessions, malgré les votes émis par
l'Assemblée qui a refusé de donner son appro-
bation aux Conventions qui lui étaient présen-
tées.
Si nous revenons auj.d'hui sur cette affaire
qui a été déjà signalée dans les Annales Colo-
niales du 30 mai 1931 c'est pour la rappeler
aux colonies qui jouissent d'une autonomie
financière et leur faire connaître les difficultés
auxquelles elles peuvent s'exposer lorsque leurs
Conseils généraux- prennent des décisions trop
hâtives sans avoir pris l' avis des compétences
qui pourraient leur éviter de prendre des enga-
gements qui ne peuvent être tenus.
Ce qui s'est passé à la Guadeloupe est
une véritable leçon de choses pour toutes les
colonies. Il faut noter que malgré la décision
définitive prise par le Conseil général de cette
co!onie nous ne serons pas surpris qu'elle repa-
raisse à l'ordre du jour dca prochaines sessions.
# • • 1 f tA
Votct les taus :
En mars 1929, rassemblée locale prise d'un
enthousiasme irréfléchi à la suite du cyclone de
1928 avait voté à la quasi unanimité, à part
une ou deux exceptions, l'électrification de la
colonie. et un contrat fut signé Pour son exécur
tion/Les conseillers généraux qui l'avaienf
approuvé ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'ils
avaient accepté pour une durée de cinquante
années des clauses pouvant être amendées pour
la colonie ; des critiques se sont manifestées.
Aussi, à la première session ordinaire de 1930,
le Conseil général a demandé que ce contrat
fût revisé et il a émis le vœu que M. l'ingé-
nieur en chef Rieus, chef du service des tra-
vaux publics, fut envoyé en France pour y
étudier certaines questions intéressant la colo-
nie, parmi lesquelles il y aivait celle de l'élec-
trification. Ce chef de service avait démontré,
à la Commission Coloniale d'abord, et au
Conseil général ensuite, que des améliorations
devaient être apportées au contrat.
Le Conseil général envoya en même temps
à Paris une mission comprenant trois de ses
membres pour obtenir de la Société concession-
naire des modifications au contrat qu'il avait
signe.
Le Gouverneur donna suite au vœu de 1 As-
semblée locale et par décision du 11 août 1930
chargea le chef du service des travaux publics
de se rendre à Paris aux fins d études de plu-
sieurs questions et particulièrement du contrat
d'électrification.
Dès son retour, M. Lefebvre, gouverneur
par intérim convoqua le Conseil général en
session extraordinaire et dans le discours qu'il
prononça en ouvrant la session le 14 mars 1931
il dit à l' Assemblée :
M. Rieus, chef du service des travaux pu-
blics par un exposé IJterbal. cous fera part, au
cours de votre session, du résultat de ses tra-
vaux. L'affaire principale inscrite à cet ordre
du jour, celle dont la solution ne saurait être
différée sans les plus graves inconvénients pour
la colonie et qui; en jail, a motivé, à elle seu-
le, votre réunion exlraordinaire, est relative à
Vélectriji cation. -
Lors de votre réunion de mai 1930, uous
avez approuvé les conclusions de M. le Rap-
porteur de voire Commission financière, fen-
dant à une révision du central d'électrification
jugé trop onéreux. Au cours de sa mission à
Paris, M. Rieus a pu obtenir toutes les amé-
liorations demandées moyennant quelques modi-
fications dans le mode de répartition des char-
ges concernant les travaux de première instal-
lation.
La décision, messieurs, vous appartient. Je
vous demande avant de la prendre, de ne pas
perdre de vue qu'il s'agit, non pas de l'adop-
tion ou du rejet d'un projet sur une matière
nouvelle, mais d'un amendement à une conven-
tion qui, a force exécutoire et par laquelle la
colonie est liée.
A la suite des discussions qui eurent lieu au
cours de la session le Conseil général décida
qu'il n' y avait pas lieu d'approuver le nouveau
projet qui lui était présenté et demanda à l'Ad-
ministration de vouloir bien préparer sur de nou-
velles bases tili projet d'électrification suscep-
tible de donner satisfaction à toute la popula-
tion et devant faire l objet d'urie adjUdication.
A la première session ordinaire de 1931 qui
cul lieu quelque temps après, le Conseil géné-
ral refusa de voter les crédits prévus par 1 Ad-
ministration pour l'éleclrification et il adopta la
motion suivante :
Le Conseil général confirmant la décision
prise à sa session de mars 1931 donne mandat
à M. le Gouverneur de poursuivre par toutes
les voies de droit, la rupture de la convention
intervenue pour travaux d'électrification et de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.57%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.57%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63805107/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63805107/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63805107/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63805107
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63805107
Facebook
Twitter