Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 juin 1932 28 juin 1932
Description : 1932/06/28 (A32,N70). 1932/06/28 (A32,N70).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380505x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TREN.DEVXIÈ'E ANNEE; No 70.
LB NUMERO : 10 CBNTIMBS MARDI sum, 28# JlîJN
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Rédaction & Admindstration :
m, RntiMM-ifeiiir
païls. cm
TtLftPH. t LOUVHB 1*-S7
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Les Annales Coloniales
La annonces et rectames sont reçue* cm
bureau du lourncal.
1
Directeur-Fondateur t Marcel RUEDEL
roui les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AÀmalu Golomalis,
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me la Revu* mensutliti
Un « 4 Note a M.
Franoe et
Colonies 180 il 1N » Mt
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L'ORGANISATION DE L'ENSEIGNEMENT
A MADAGASCAR
>
- (
: Avant l'occupation française, les seuls éta-
blissements scolaires qui, en principe, exis-
taient à Madagascar étaient des établisse-
ments religieux. L'œuVjre scolaire était à peu
près entre les mains soit des missions protes-
tantes anglaises, installées en Imerina depuis
1820, soit des missions catholiques. arrivées
à Tananarive en 1862. Mais pour toutes ces
missions l'œuvre scolaire n'était pas eessen-
tielle. Avant tout, c'était une œuvre reli-
gieuse qu'elles poursuivaient et tout natu-
rellement l Ecole n'était et ne devait être à
leurs yeux qu'une annexe du Temple ou de
l'Eglise. Elles recrutaient tout d'abord des
catéchumènes llont un certain nombre deve-
naient des élèves. Les statistiques qu'elles
fournissaient ne distinguaient pas entre les
uns et les autres, ce qui les rendait impres-
sionnantes aux yeux des personnes non aver-
ties. Ces statistiques faisaient, en effet, res-
sortir qu'en 1896 il y avait dans la Grande
Ile 2.000 établissements, dont près de 600
catholiques, fréquentés pur 170.000 élèves ou
jeunes fidèles. Parmi ces 170.000 enfants
ou adultes, combien étaient exclusivement des
fidèles ? Assurément une forte proportion.
De 1896 à 1903, des établissements offi-
ciels d'enseignement furent créés et le géné-
ral Gallieni s'efforça d'obtenir des écoles
confessionnelles qu'elles réorganisassent leur
enseignement sur le modèle des écoles offi-
cielles ; des subventions furent accordées à
celles qui y consentirent. Le nombre de cel-
les-ci était en 1903 de 469, fréquentées par
46.216 élèves. A cette date, le nombre des
écoles officielles créées depuis la conquête
atteignait 280 et l'effectif scolaire total était
de 20.023.
En 1903, des Instructions du Ministère
des Colonies prescrivirent au Gouvernement
de'Madagascar de réserver, pour le devetop-
pement de son œuvre scolaire propre, toutes
les ressources dont il pouvait disposer. C'est
ainsi que furent supprimées les subventions
accordées jusqu'alors aux écoles confession-
nelles, et un arrêté du 25 janvier 1904 fixa
leur nouveau statut. En vertu de cet arrêté,
le caractère scolaire ne fut officiellement
reconnu qu'aux seuls établissements privés,
dirigés par des maîtres européens qualifiés
ou des instituteurs indigènes bievatés, où l'on
appliquait les programmes des écoles primai-
res officielles. Tous les établissements ne
remplissant pas ces conditions furent consi-
dérés comme édifiefs cultuels et il fut du
reste interdit d'y recevoir, pour les instruire,
des enfants de plus de 13 ans, sauf à titre
de séminaristes ou d evahgélistes. Enfin, les
écoles privées proprement dites ne purent
être ouvertes qu'en vertu d'une 'autorisation
spéciale du Gouvernement .général.
Un grand effort d'organisation et d'adap-
tation fut poursuivi dans l'enseignement
officiel de 1903 à 1910, si bien qu'à cette
dernière date il était donné dans 781 écoles
primaires à 45.548 élèves et dans 14 écoles
du second degré, dont 6 de filles, à 726
élèves. Des "t innovations furent tentées de
1910 à 1916 ; toutes ne furent pas heureuses,
mais les leçons de l'expérience furent mises
à profit et successivement, par les arrêtés du
14 février 1916, du 5 février 1921 et du
17 janvier 1929, une mise au point très sé-
rieuse de l'enseignement officiel, de a
structure, de son organisation, de ses pro-
grammes, de ses méthodes, fut réalisée.
Actuellement, à Madagascar, l'enfant in-
digène, fille ou garçon, débute dans sa hui-
tième année à l'école du lor degré, qu'il
quitte obligatoirement à 1,. fin de l'année
scolaire au cours de laquelle il atteint l'âge
de 14 ans révolus. La préoccupation domi-
nante des organisateurs de cette école du
1 premier degré a été de ne pas dépayser le
jeune indigène en l'éloignant trop brusque-
ment des habitudes d'esprit et des coutumes
ancestrales. Un effort sérieux a été fait pour
amener les instituteurs indigènes à se déga-
ger du savoir livresque pour domier l'ensei-
gnement actif et vivant. Cet effort a été cou-
ronné de succès, puisque les écoles du pre-
mier degré, au nombre de 877, dispensent
actuellement le savoir à 107.200 élèves.
Les élèves sortant de ces écoles peuvent
entrer dans les établissements secondaires du
second degré qui portent le nom 8'écoles ré-
gionales pour les garçons et d'écoles ména-
gères pour les filles. Il existe actuellement
- 14 écoles régionales. Les élèves sont recru-
tés par voie de concours, concours sérieux si
l'on songe que sur 12.000 garçons sortant an-
nuellement des écoles primaires, 500 à peine
sont admis dans les écoles régionales. Cha-
cune de ces écoles comprend une section gé-
nér4lç destinée à la préparation des futurs
agents de l'Administration, des comptables,
des employés de commerce local et de colo-
nisation, et une section industrielle où les
ouvriers du bois et du fer commencent l'ap-
prentissage -de leur métier. Neuf des écoles,
en outre, - possèdent une section agricole. La
durée des études est de trois années pour
toutes les sections, et le régime commun est
l'internat. Dans les écoles ménagères, la du.
re des études est de deux années seulement.
Pour les meilleurs élèves des écoles régio-
nales s'ouvrent les écoles du 3' degré, qui
sont toutes groupées à Tananarive. La - prin-
cipale est l'Ecole Le àvyre rle Vilers, qui est
destinée à la fois à la préparation des fonc-
» tionnaires indigènes et des candidats à
l'Ecole de médecine. Elle comporte six sec-
tions : normale, administrative, P. T. T.,
typographique, travaux (publics, médicale.
Les élèves sont recrutés par la voie du
concours 0U1 plus exactement, d'après leur
classement à l'examen du Certificat d'études
du second degré. L'examen n'est paâ ré-
servé, du reste, aux seuls élèves sortant des
écoles régionale, qui ne fournissent guère
chaque année que 260 ou 270 candidats
sur 600. C'est sur ce nombre que peut se
faire le choix des 220 élèves de chaque pro-
motion de l'Eco!e Le M'yre de Vilers. La
durée de la scolarité est de deux années.
Les élèves de la section médicale de
l'Ecole Le Myrc de Vilers peuvent après une
année de cours préparatoires être admis à
VEcole de Médecine, où ils séjournent qua-
tre années. S'ils obtiennent le diplôme de
médecin, ils sont c!assés dans les cadres de
l'Assistance publique.
Nous 11e dirons - rien pour l'instant de
l'Enseignement professionnel. Mais qu'il
nous it permis de souligner que l'Enseigne-
ment officiel, à Madagascar, institué tel que
nous venons de le décrire, nous apparaît
comme remarquablement organisé. Cette or-
ganisation fait le plus grand honneur à tous
ceux qui y ont participé depuis M. Des-
champs qui fut le collaborateur du général
Gat!ieni, jusqu'à l'actuel Directeur de l'En-
seignement placé aux côtés de M. Cayla.
Elle a fait ses preuves. Qu'il nous soit aussi
permis d'imaginer qu'elle est susceptible en-
core de développement, car il est encore
insuffisant qu'une population indigène de
3.500.000 habitants ne puisse envoyer que
100.000 enfants dans nos écoles primaires
officielles et 1. 500 seulement dans nos écoles
régionales. Les indigènes protestent contre
le fait qu'après l'âge de quatorze ans, l'ins-
truction leut est pratiquement refusée. Il
est nécessaire que dans l'avenir il soit tenu
compte de cette juste réclamation.
Georgait Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vlce-piésldcnt de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et protectorats.
) ..a (
RETOUR
̃ ̃
Les députés de La Réunion MM. Lucien
Gasparin et Auguste, Brunet, ancien sous-se-
crétaire d'tat des colonies, sont attendus
jeudi à Marseille. Ils prendront séance à la
Chambre probablement vendredi.
.a ) L (
Le centeiafre d'un journal
h l'Ile Maurice
«♦»
Le « Cernéen » fflait dernièrement soit
centenaire. Il n'existe guère dans les xolo-
nies du monde entier de journaux qui fuis-
sent se glorifier d'un aussi long pa.ué 1 Le
« Cernéen » ftlt fondé en 1832, par un grou-
pe de Français pour défendre les droits des
habitants de Vancienne Ile-de-France et il
n'a jamais failli à soit devoir, il a mené en
particulier une vigoureuse campagne contre
l'esclavage. Les débuts furent modestes" le
« Cernéen u parut d'abord deux fois la se-
maine sur deux feuilles minuscules j mais il
a grandi avec le temps et parait maintenant
tous les jours sur quatre pages du format
des grands quotidiens. Son nom lui vient de
Vancien - nom de la colonie anglaise, quand
les Portugais découvrirent l'île Maurice cet
1507, ils lui donnèrent le nom de Cerné
(Cygne). qui était celui de leur caravelle.
Sans être spécifiquement catholique, le
« Cernéen » n'a jamais cessé de défendre
notre, religion.
Agence Fidès.
- <
Les impressions d'Indochine
de M. Outrey
Le paquebot ChcnonceaiiXj des Message-
ries maritimes, courrier d'Extrême-Orient,
est arrivé samedi après-midi à Marseille.
Parmi les passagers se tro,t\va.it M. Ernest
Outrey, député libéral de la Cochinchine,
qui à son arrivée a dit sa joie et celle de
ses amis de voir revenir rue Oudinot son
grand ami M. Albert Sarraut, ancien Gou-
verneur général de l'Indochine.
Il a ajouté que :
La situation économique de VIndochine
est nettement inquiétante, notamment en
Cochincliinc où la mévente des ris vt Vef-
fondrement des cours du caoutchouc créent
parmi les risictilteurs et les colons, terrible-
ment atteints, un véritable désespoir.
La nomination d'Albert barrant, comme
ministre des Colonies3 que j'ai saluée pour
ma part avec enthousiasme et qui a été ac-
cueillie en Indochine avec une immense sa*
listactioli., nous autorise tous 4 espérer
qu'étant donné sa grande connaissance des
questions indoçhinoises et le grand attache-
ment qu'il a pour notre belle colonie il
saura trouver rapidement les remèdes néces-
saires pour le redressement de la situation
économique du pays.
La présence à ses côtés de M. Gratien
Candace est encore une garantie pour tou-
tes les colonies qui se trouvent dans des si-
tuations également difficiles,
> de quom<-
Dépêches de l'inciochine
-
M. Plsquier inaugure le chemin de fer
Pnom-Penh-Pursat à Du-
Le tiottuerneuf général est rentré à Da-
tai samedi soir. n est parti lundi à 13 h. ë0
à Pnom-Penh pour inaugurer le chemin de
fer de Pnom-Penh-Pursal, premier tronçon
de ta ligne devant relier Pnom-Penh à
Bangkok.
Indopacift.
Les assises
coloniales d'Ottawa
- r..
EPUIS quelques an-
nées le protec-
tionnisme souf-
fle en tempête
sur le monde.
Si cctie tempê-
te continue, on
peut dire que
Vorganisme éco-
nomique s'écrou-
lera sur. tous les «vnlinents.
Le commerce est plus que jamais iltier-
ud/iollal; la politique qui re pose sur le na-
tionalisme économique entretient chez ceux
qui veulent la pratiquer, la plus dangereuse
des illusions.
Qlità un moment donné, l'élévation
des droits de douallc, les primes à l'expor-
tation, les cOlltillgcltlelllcllf." des importa-
tions soient utilisés, accid/wfellellléllt on
IJI/lft l'admettre, comme un expédient; mais
qu'on considère de tels procédés comme les
cléments d'une doctrine économique, il ne
faut phts y songer.
Généraliser ces mesures, ta -.onsulcrcr
comme un système permanent serait, com-
mettre l'enelll' du médecin qui recomman-
derait à un malade le régime des stupé-
fiants.
C'est l'adoption en Angleterre el t me-
slites frotectionistcs qui compliquent en ce
moment les rapports économiques ri même
politiques entre la France et la Grande-
Bretagne.
Aussi devons-nous examiner avec atten-
tion ce qui va se passer à la conférence
que le Gouvernement anglais va réunir ait
début de juillet, à Ottawa, capitale fédérale
du Canada. f
C'est une conférence coloniale.
Ce n'est pas une nouveauté. Depuis 1887
Je Gouvernement anglais a souvent réuni
ses Colonies et ses dominions en assemblée
plinière où les intérêts de VEmpire ont été
examinés.
Mais cette année la conférence se tétmit
en pleine crise économique et les questions à
Vordre du jour sont graves, non seulement
pour l'Amérique, mais pour toutes les gran-
des Ilaliolris.
Il ne s'agit., cet effets rien moins que de
savoir si la Grande-Bretagne adoptera un
système préférentiel impérial consistant à
réduire les tarifs douaniers de 10 en fa-
veur des pays de l'Empire,
Cette mesure qui serait appliqué réci-
proquement par, tous les metnbres de la con-
férence est sans doute d'une application
difficile en raison des représailles exercées
par des nations important chez elles des
produits otlglahi.
Lorsqu'on sait l'implacabilité de la poli-
tique anglaise et l'esprit de décision de ses
gouvernants lorsque les circonstances l'exi-
gent, on ne petit que se montrer inquiet en
voyant l'ampleur actuelle dit courant pro-
tcctionniste anglais.
Au cours d'une récente conférence qu'il
fil à VAssociation des Grands Ports de
Vrattce, Ill. Roger Pezzalti, député de l'île
Maurice, a appelé Itolre attention sur le
danger que peut faire courir de tels événe-
ments à l'entente économique franco-britan-
nique.
Londres désire avant tout renouer les
liens entre elle et les nations indépendantes
que sont devenues ses anciennes Colonies et
à réaliser un redressement économique en-
tre la Métropole et ses possessions d'outre-
mer qui ont une tendance à lui être com-
mercialement ittfidèlc.
Comme l'a dit M. Roger Pczzani, pour
tout le monde l'ère, du spicndide isolement
a vécu.
Mais qui dit politique internationale, qui
dit commerce dit avantage mutuel.
L'Angleterre est en traiu d'essayer de
faire une grande Union douanière Coloniale
contre le reste du monde. Qu'attendons-
nous pour agir ?
Il est utile que VAngleterre connaisse les
intentions de la France avaut d'agir à Ot-
tawa.
Michel Geistdoerfer,
Député des CtJI,<¡-rllt-N'nl'd,
Srxrétaive de In Cotnmission des Co-
lonies et de la Commission de la
Marine Marchande,
> «M*e> (
REcriONS LEGISLATIVES
COLONIALES
e**-
Constantine
L'élection législative qui-a eu lieu diman-
che à Constantine pour pourvoir au siège
laissé vacant par le décès de M. Thomson
a donné les résultats suivants :
Inscrits : 13-534 ; votants : 11.491; suf-
frages exprimés : 11.261 ; blancs ou nuls :
230. Ont obtenu :
MM. Joseph Serda, g. ratl. 6,154 ELU
Pantalonij rép. oc. 4.806 voix
Pdlolnba cmnm, 186-
Findlten soc. franc. 120
[Aux dernières élections, M. Tltmnson
avait été élu au scrutin de ballottage par
6.416 voix contre 4.694 à M. Pantaloni,]
M Carde à Paris
,..-
M. Carde, gouvernern général de Y Algérie,
a été reçu par M. Justin Godart, ministre de la
santé DiihHque, avec lequel il s'est entretela.t
de différentes questions d1 assistance et d'hy-
giène concernant 1 Algérie,
les eDyreslie blellalsllce
an Maroc
M. et Mme Lucien Saint
assistent à la pose de la première pierre
de l'asile de vieillards de Rabat
La cérémonie de la pose de la première
pierre de l'asile de vieillards du Maiuc, cons-
truit par la Société de bienfaisance de Rabat, a
eu lieu dimanche après-midi en présence du rési-
dent général, de Mme Lucien Saint, du pre-
mier président Çordier, et d'une foule de nota-
bilités européennes et indigènes.
)
Notre action au Maroc
On progresse toujours
Deux groupements, l'un parti des cunfins,
l'autrc de la région de Meknès, ont occupé
sans incident, dans la matinée du 24 juin,
par une action convergente, la ligne de
communication de Trick El Kébii-, par le cul
des Cèdres, entre Masker et Ayaclii.
Cette importante progression, qui sup-
prime le saillant d'Att Yakoub, permet la
liaison directe et facile entre la région de
Tounfit. dans le bassin de la Mouloufa, et
la région d'El Bordj dans l'a haute vallée du
Ziz.
> < +- –-
Le tunnel de Gibraltar
«»•
Les travaux sont commencés
, Nous avons à différentes reprises entre-
tenu nos lecteurs tous les projets de tra-
vaux nécessaires à la construction du tun-
nel de Gibraltar et maintenait les travaux
préliminaires de ce tunnel sous-marin ont
commencé depuis quelque temps déjà sous
la direction du lieutenant-colonel d'artille-
rie Pedro Jenevois.
On opère actuellement des sondages pour
bien connaître les terrains géologiques qui
composent le fond du détroit entre Tarifa et
Alcazar Seguer.
Un comité de protection du tunnel sous-
marin de Gibraltar vient de se créer indé-
pendamment de toute intervention gouver-
nementale ou politique.
Le président est M. Lcrroux.
> +. (
Incident à Alger
tntre officiers du commerce anglais
et policiers indigènes
"1. fi" J' 1 - ---
La fédération de la marine marchande an-
glaise communique; que deux officiers de la
marine marchande anglaise faisant partie de
l'équipage du British Sovereign, auraient été
arrêtés à Alger par des agents de police indi-
gènes et conduits au poste où ils auraient été
gardés pendant plusieurs heures.
Le directeur de la fédération a attiré aujour-
d'hui l'attention du ministre des Affaires étran-
gères sur l'incident.
D'autre part, on donne d'Alger les détails
suivants : il. est exact que deux o/ticiers du cargo
anglais British Sovereign ont été conduits au
poste par des agents. Ces deux ol liciers, qui ne
portaient pas d'uniforme et étaient en état
d'ébriélé, ont été interpellés par des agents
de police algériens ; comme ils ne pouvaient
présenter aucun papier, ils ont été conduits au
poste. -.-..
Le commissaire central d'Alger procède a
une enquête approfondie sur cette affaire que,
du côté anglais, on estime sans importance.
.-..<
Invitation au voyage
»♦«
L'exposition de M. Raymond Savignac à la
Galerie Barrciro est une pressante invitation au
voyage.
Prospecteur commercial, peintre et photo-
graphe, Raymond Sa>vigtiac a (ait plusieurs fois
le tour du monde et cela nous vaut des témoi-
gnages d' un haut intérêt, des instantanés fixant
sous bien des latitudes, la physionomie de la
planète.
! oeil prompt, son pinceau impressionniste
ont vigoureusement enluminé nos terres caraïbes,
les îles de Vasco, toute notre Afrique du Nord
à l'Equatonale.
Il a vécu avec IC3 forçats de la Guyane, il
connaît les races de couleurs qui peuplent la
terre, il a suivi la mission Ghandi dans l'Inde
effervescente.
Voici des roules mélodieuses et au sein de
sites grandioses, héroïques ou virgiliens,
l'homme tourmente si semblable à lui-même
de l'ancien au nouveau monde, si angoissé au
cœur d'une civilisation édifiée par lui.
Si un jour se réalise le vaste programme d'une
entente internationale concernant les échanges
commerciaux et le tourisme, nul doute que les
efforts réalisés par M. Raymond Savignac ne
rendent en cette occasion les plus- précieux ser-
ces.
Mieux que tout autre, il saura, par expé-
rience, révéler le secret de la résurrection des
grandes routes historiques, des beautés des con-
tinents.
Avec l'exposition de M. Raymond Savi-
gnac, nous touchons à la géographie illuminée
par l'histoire des hommes. puissance pratique
par
et aussi grande force magnétique qui attire nos
curiosités.
M.-L. S.
MIU: ION SKCONDK PAfiN :
l. 'lilslniro de lins ruluities pur Ir llmbn1 :
l ,i'S étapes de la conquête de Madagascar,
Martc-d'c-Madagaseur, par Georges
Brunei. +
Les origines, les centres d'attraction des
Ólémants émigrés d'Algérie.
La bataille des questions écrites,
<
Pour avantager l'exportation
des produits du Sénégal
et du Soudan
cou
Le Bulletin de la Chambre de commerce
de Rufisque du mois de mai dernier con-
tient, sur la réorganisation économique du
énégal, une excellente étude de M. Van
Gallemaert. *
De ce document nous retenons plus parti-
culièrement parmi les dilt'érentcs mesures
préconisées puur un abaissement des prix de
revient des produits, celle qui a trait à une
réduction des tarifs de transport sur les
voies ferrécs.
M. Gallemaert l'ait l'cmanluer que dans la
politique des transports à bon marché, nous
lioUs trouvons en Atriquc, singulièrement
devancés par la Belgique. Au Congo belge,
en effet, les piimipaux produits descendent,
aujourd'hui, du centre du continent, sut
1.350 kilomètre?, à raison d'un franc la
tonne.
Un franc la tonne, e'e,.l, pratiquement, la
gratuité, C'est, par voie de conséquente,
toute la charge île l'exploitation des moyen?
de transport reposant sans recettes CUIlIPCIt-
satrices sur les finances publiques. El,
comme les finances du Congo belge sont fort
mal en point, l'Etat d'une façon ou d'une
autre fera les frais de la libéralité.
Aux temps où nous sommes, le fait poui
des métropoles, d'être colonisatrices, com-
porte comme* on le voit, des avantages lour-
dement compensés.
Mais, dans le système préconisé pat
M. van Gallcmaert, les exonérations par-
tielles à consentir à l'exportation trouve-
raient ailleurs leurs allégements. En échan-
ge d'une réduction de moitié sur les tarifs
des produits empruntant les réseaux locaux,
et qui aujourd'hui, de ce fait, paient une
cinquantaine de millions, il serait possible
d'instituer une taxe spéciale a l'importation,
de 3 ad valorem, frappant les 800 mil-
lions de marchandises entrant au Sénégal et
au Soudan ce qui comblerait le déficit crée
dans l'exploitation des réseaux. Le taux
minime de cette taxe serait sans répercus-
sion vraiment gênante sur le coût de la vie.
L'idée, ingénieuse, mérite d'être examinée
et retenue.
Aux colonies, pKis qu'ailleurs, l'exploita-
tion des chemins de fer 11c doit pas être
considérée comme un service financier, pro-
curant des ressources directes aux budgets.
C'est par la voie indirecte, qu'un chemin de
fer doit rapporter, en améliorant la vie éco-
nomique locale grâce à la circulation sans
cesse plus grande de la marchandise quelle
qu'en soit la nature.
P.-C. Georges Fransoú,
Gouverneur honoraire des C olonies.
-, j, », 1 if ̃ »̃' * ̃ »̃ ̃»–
Le commerce de la Côte-d'Ivoire
avec le Soudan français
et la Haute-Volta én 1931
Le commerce extérieur de l>a Côte d'Ivoire
ne s'effectue pas seulement par la voie ma-
ritime mais aussi par la region-frontiero
Nord qui confine à nus deux possessions de
la boucle nigérienne : le Soudan Français
et la Haute-Volta.
L'élément le plus important du mouve-
ment commercial qui emprunte la voie ter-
restre entre ces trois colonies est constitué
en majeure partie par l'échange des bes-
tiaux et des pagnes de la région soudanaise
contre les noix de colas de la Basse Côte
d'Ivoire. --
11 se fait,' en effet, un important trafic de
colas dans toute la zone forestière de cette
colonie. En 1931 il en a. été exporté 4.697 t.
sur lesquelles 2.779 ont été exportées par la
mer et 1.918 par le Nord en suivant les
grandes routes : Odienné-Bougouni et Fer-
kesséùougou-Sikasso ou Bobo. La valeur de
cet élément du commerce local est évaluée
à une somme qui n'est pas inférieure a
50 millions de francs par an.
Lia plus grosse partie des colas embar-
quées vont au Sénégal : sur 2.779 tonnes
expédiées par mer 40 tonnes seulement sont
dirigées sur la France.
Le tableau ci-après donne les chiffres des
expéditions de colas de la Côte d'Ivoire par
voie de mer et par voie de terre pendant les
cinq dernières années :
Voie Voie
Années maritime terrestre Total
- - - -
(Tonnes)
1927 2.4Û2 f .752 ,\,21.\
1928 2.537 2.063 .j.501»
1929 2.312 2.724 5.036
1930 2.418 2,587 5.0°5
1931 2.779 1.918 4.697
) (
DSPART
"1
M. Auguste-François Uonnecarrerc, Gou-
verneur des Colonies charge de mission au
Cameroun, quittera Paris le 7 juillet pour
Bordeaux où il s'embarquera, le 9 à desti-
nation de Ûouala. Il sera à Yaoundé les
premiers jours du mois d'août.
A l'Académie des Sciences
̃̃
La rentrée du général Tillio
Le général Tilho, élu lundi dernier au fau-
teuil du général Ferrie, etd venu, hier, pren-
dre séitnee.
Le canal de Suez
Au cours d'études que M. Gruvel vient de
poursuivre sur le lac Amex, du canal de
Suez, l'auteur a mis pn lumière, dans une
note présentée par M. Mangin, certains
!Jnlnb particulièrement intéressants.
Toute 1:1. partie 13 km. de long siu 0 km. de large rjiviioii,
constituée pour la plus grande partie par
des cristaux fit" gypse mêlés è\ la vage, C't
une zone absolument mo! te où toute vie est
impossible. La zone vivante est constituée
uniquement par la partie périphérique du
lac.
L'urbanisme en Côte-d'Ivoire
»♦ «
A Abidjan
Le transfert du chef-lieu de la tolunie de
Bingerville à Abidjan a donné une vive im-
pulsion aux travaux d'urbanisme dans ce
dernier centre.
C'est ainsi que le palais du Gouverneur,
dont les travaux de construction sont en
cours, sera achevé à la fin de 1932, de mê-
me le bâtiment des archives, l'habitation du
secrétaire général, le bâtiment du secrétariat
général et des finances, le bâtiment du Tré-
sor peuvent des maintenant être utilisés.
On a poussé de pair avec la construction
des édifices .administratifs celle, des loge-
ments de fonctionnaires européens et indig-è-
nes. Quand tout le programme d'édilité sera
terminé les premiers disposeront de 48 lo-
gements et les indigènes de 92.
Parmi les travaux d'embellissement de la
ville il faut cit!'1" la construction de la route.,
de la corniche. Cette route, qui constitue
une promenade agréable autour de la pres-
qu'île d'Abidjan est actuellement terminée
et est formée sur toute sa longueur d'une
chaussée, d'empierrement en blocage fie laté-
r ite.
D'aulie part, la consti ut tiun dca murs de
quais a été continuée sur 120 mètres et le
boulevard lagunaire sur i.jo-j mètres.
Ces travaux commencés en septembre 11)31
onL pour objectif la création d'une roule sur
le terre-plein tics quais d'Abidjan, depuk la
place du bac d'Anoumabo jusqu'au raLCtH-
dement avec la route de la corniche. Ce sera
donc la continuation de cette dernière en
plein centre des affaires.
> -M*mo -
Le mouvement commercial
de l'Afrique Occidentale française
en 1931
Le commerce spécial de l'A.U.l", en 1931,
tel qu'il ressort des statistiques provisoires
publiées par le Service des Douanes, s'est
élevé a 1.379.189.308 francs dont 721 mil-
lions 539-344 franc» à l'importation et
657.050.024 francs à l'exportation.
Le commerce spécial en 1930 avait atteint
2.4S4.074.237 francs dont 1.386.484.7O3 fi. à
l'importation et 1.097.589.474 francs à l'ex-
portation soit une différence en muins
pour 1931 de 1.104.884.869 francs.
En poids, le commerce spécial a fléchi
dans une proportion beaucoup moindre que
le commerce en valeur. Il s'est élevé en
1931 à 1.144.342 tonnes dont 440.636 aux im-
portations et 703.706 aux exportations. E11
1930, il avait atteint 1.499.999 tonnes dont
640.267 tonnes aux importations l. 859'75
aux exportations soit une différence en ,
moins en 1931 de 3557657 tonnés." -
Le tonnage des produits exportés est reste,
malgré les bas cours offerts aux producteurs
indigènes, relativement important puisqu'il
n'est inférieur que de 64.374 tonnes à la
moyenne du tonnage sorti pendant la pé-
riode quinquennale 1926-1930 qui compre-
nait deux années (1926 et 1930) pendant les-
quelles les exportations avaient atteint des
chiffres particulièrement élevés (789.921 et
859.732 - tonnes).
- Les principales marchandises importées
ont été les suivantes : ouvrages en métaux
(y compris machines et marchandises),
109,701.797 fr. Tissus de coton (y compris
les guinées), 85.431.791 fr. Houilles, 39 mil-
lions 820.446 fr. Fers, aciers en barre, tô-
les ; 30.910.158 fr. Vins, 29.395.632 fr. Ma-
tériaux de construction, 19.73 i. 143 francs.
On voit que les articles nécessaires à l'ou-
tillage et à l'équipement du pays tiennent
la première place dans l'échelle des valeurs
Les tissus de coton qui tenaient jusqu'ici le
premier rang sont clescendus au second
nancf derrière les ouvrages en métaux.
Voici quelles ont été les principales ex-
portations : arachides en coques, 455.232 t.
(valeur 307.429.094 fr.); cacao, 19.912 t. (va-
leur (64.910.586 fr.) ; amandes de palme,
65.744 t. (valeur 52.248.851 fr.) ; bois d'ébé-
nisterie, 40.885 t. (valeur 32.876.000 fr.) ;
huile de palme, 20.948 t. (valeur 27.367. ittt
francs) ; bananes, 11.642 t. (valeur 11.042.000
francs). Le tonnage des arachides exportées,
quoiqu'inférieur à celui de 1930, est resté
plus important que le tonnage moyen des
dernières années. La diminution de valeur
seule est cause de la crise pénible traversée
actuellement par notre vieille colonie du
Sénégal.
> +--<
L'emprunt de 80 millions
devant le Conseil Général
de la Réunion
»Ai
On sait que la. colonie de ,1a Réunion,
pourra emprunter une somme de 80 millions
pour relever les ruines causées par le der-
nier cyclone. Cet emprunt se fera au moyen
d'avances à demander par les particulicis
au Crédit National jusqu'à un total de tu
millions et au Crédit Foncier pour le reste,
selon les directives adoptées. Cette question
vient d'être examinée par le Conseil général
de l'île. Plusieurs membres ont fait remar-
quer que la. limitation de l'emprunt aux
dégâts du météore de 1932 ne répondait pas
aux besoins vrais et qu'il conviendrait
d'étendre les prêts aux ravages causés par
le cyclone de l'année précédente, dont tou-
tes les traces sont soiu d'être effacées.
D'autre part, il a paru que le département
n'avait pas localisé ses évaluations là où il
l'aurait fallu.
En combinant ces deux désidcrata, les be-
soins véritables de la colonie se répartiraient
comme suit : 20 millions à avancer par le
Crédit Foncier pour la reconstruction de 400
immeubles et 60 millions devant provenir du
Crédit National pour être répartis entra
loules les personnes participant à un litre
quelftmquo à l'étoimmir généiale du pay-'
qui pourront jtMifier a voit été lou< liées pai
l'une de ces calamités des deinieres années
et qui présenteront des garanties suffisantes.
C'et Jans ce sens que le Consei l général
s'est prononcé.
L'affaire a donc quelque peu changé
d'orientation. Mais, il n'y a à cela aucun
LB NUMERO : 10 CBNTIMBS MARDI sum, 28# JlîJN
JOUftMlJUOTIDItR 1
Rédaction & Admindstration :
m, RntiMM-ifeiiir
païls. cm
TtLftPH. t LOUVHB 1*-S7
» RICHKLIKU W46
4 1 lé 0
Les Annales Coloniales
La annonces et rectames sont reçue* cm
bureau du lourncal.
1
Directeur-Fondateur t Marcel RUEDEL
roui les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AÀmalu Golomalis,
IBONNEIENTS
me la Revu* mensutliti
Un « 4 Note a M.
Franoe et
Colonies 180 il 1N » Mt
Etranger.. 240 » 111 » Ti »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
L'ORGANISATION DE L'ENSEIGNEMENT
A MADAGASCAR
>
- (
: Avant l'occupation française, les seuls éta-
blissements scolaires qui, en principe, exis-
taient à Madagascar étaient des établisse-
ments religieux. L'œuVjre scolaire était à peu
près entre les mains soit des missions protes-
tantes anglaises, installées en Imerina depuis
1820, soit des missions catholiques. arrivées
à Tananarive en 1862. Mais pour toutes ces
missions l'œuvre scolaire n'était pas eessen-
tielle. Avant tout, c'était une œuvre reli-
gieuse qu'elles poursuivaient et tout natu-
rellement l Ecole n'était et ne devait être à
leurs yeux qu'une annexe du Temple ou de
l'Eglise. Elles recrutaient tout d'abord des
catéchumènes llont un certain nombre deve-
naient des élèves. Les statistiques qu'elles
fournissaient ne distinguaient pas entre les
uns et les autres, ce qui les rendait impres-
sionnantes aux yeux des personnes non aver-
ties. Ces statistiques faisaient, en effet, res-
sortir qu'en 1896 il y avait dans la Grande
Ile 2.000 établissements, dont près de 600
catholiques, fréquentés pur 170.000 élèves ou
jeunes fidèles. Parmi ces 170.000 enfants
ou adultes, combien étaient exclusivement des
fidèles ? Assurément une forte proportion.
De 1896 à 1903, des établissements offi-
ciels d'enseignement furent créés et le géné-
ral Gallieni s'efforça d'obtenir des écoles
confessionnelles qu'elles réorganisassent leur
enseignement sur le modèle des écoles offi-
cielles ; des subventions furent accordées à
celles qui y consentirent. Le nombre de cel-
les-ci était en 1903 de 469, fréquentées par
46.216 élèves. A cette date, le nombre des
écoles officielles créées depuis la conquête
atteignait 280 et l'effectif scolaire total était
de 20.023.
En 1903, des Instructions du Ministère
des Colonies prescrivirent au Gouvernement
de'Madagascar de réserver, pour le devetop-
pement de son œuvre scolaire propre, toutes
les ressources dont il pouvait disposer. C'est
ainsi que furent supprimées les subventions
accordées jusqu'alors aux écoles confession-
nelles, et un arrêté du 25 janvier 1904 fixa
leur nouveau statut. En vertu de cet arrêté,
le caractère scolaire ne fut officiellement
reconnu qu'aux seuls établissements privés,
dirigés par des maîtres européens qualifiés
ou des instituteurs indigènes bievatés, où l'on
appliquait les programmes des écoles primai-
res officielles. Tous les établissements ne
remplissant pas ces conditions furent consi-
dérés comme édifiefs cultuels et il fut du
reste interdit d'y recevoir, pour les instruire,
des enfants de plus de 13 ans, sauf à titre
de séminaristes ou d evahgélistes. Enfin, les
écoles privées proprement dites ne purent
être ouvertes qu'en vertu d'une 'autorisation
spéciale du Gouvernement .général.
Un grand effort d'organisation et d'adap-
tation fut poursuivi dans l'enseignement
officiel de 1903 à 1910, si bien qu'à cette
dernière date il était donné dans 781 écoles
primaires à 45.548 élèves et dans 14 écoles
du second degré, dont 6 de filles, à 726
élèves. Des "t innovations furent tentées de
1910 à 1916 ; toutes ne furent pas heureuses,
mais les leçons de l'expérience furent mises
à profit et successivement, par les arrêtés du
14 février 1916, du 5 février 1921 et du
17 janvier 1929, une mise au point très sé-
rieuse de l'enseignement officiel, de a
structure, de son organisation, de ses pro-
grammes, de ses méthodes, fut réalisée.
Actuellement, à Madagascar, l'enfant in-
digène, fille ou garçon, débute dans sa hui-
tième année à l'école du lor degré, qu'il
quitte obligatoirement à 1,. fin de l'année
scolaire au cours de laquelle il atteint l'âge
de 14 ans révolus. La préoccupation domi-
nante des organisateurs de cette école du
1 premier degré a été de ne pas dépayser le
jeune indigène en l'éloignant trop brusque-
ment des habitudes d'esprit et des coutumes
ancestrales. Un effort sérieux a été fait pour
amener les instituteurs indigènes à se déga-
ger du savoir livresque pour domier l'ensei-
gnement actif et vivant. Cet effort a été cou-
ronné de succès, puisque les écoles du pre-
mier degré, au nombre de 877, dispensent
actuellement le savoir à 107.200 élèves.
Les élèves sortant de ces écoles peuvent
entrer dans les établissements secondaires du
second degré qui portent le nom 8'écoles ré-
gionales pour les garçons et d'écoles ména-
gères pour les filles. Il existe actuellement
- 14 écoles régionales. Les élèves sont recru-
tés par voie de concours, concours sérieux si
l'on songe que sur 12.000 garçons sortant an-
nuellement des écoles primaires, 500 à peine
sont admis dans les écoles régionales. Cha-
cune de ces écoles comprend une section gé-
nér4lç destinée à la préparation des futurs
agents de l'Administration, des comptables,
des employés de commerce local et de colo-
nisation, et une section industrielle où les
ouvriers du bois et du fer commencent l'ap-
prentissage -de leur métier. Neuf des écoles,
en outre, - possèdent une section agricole. La
durée des études est de trois années pour
toutes les sections, et le régime commun est
l'internat. Dans les écoles ménagères, la du.
re des études est de deux années seulement.
Pour les meilleurs élèves des écoles régio-
nales s'ouvrent les écoles du 3' degré, qui
sont toutes groupées à Tananarive. La - prin-
cipale est l'Ecole Le àvyre rle Vilers, qui est
destinée à la fois à la préparation des fonc-
» tionnaires indigènes et des candidats à
l'Ecole de médecine. Elle comporte six sec-
tions : normale, administrative, P. T. T.,
typographique, travaux (publics, médicale.
Les élèves sont recrutés par la voie du
concours 0U1 plus exactement, d'après leur
classement à l'examen du Certificat d'études
du second degré. L'examen n'est paâ ré-
servé, du reste, aux seuls élèves sortant des
écoles régionale, qui ne fournissent guère
chaque année que 260 ou 270 candidats
sur 600. C'est sur ce nombre que peut se
faire le choix des 220 élèves de chaque pro-
motion de l'Eco!e Le M'yre de Vilers. La
durée de la scolarité est de deux années.
Les élèves de la section médicale de
l'Ecole Le Myrc de Vilers peuvent après une
année de cours préparatoires être admis à
VEcole de Médecine, où ils séjournent qua-
tre années. S'ils obtiennent le diplôme de
médecin, ils sont c!assés dans les cadres de
l'Assistance publique.
Nous 11e dirons - rien pour l'instant de
l'Enseignement professionnel. Mais qu'il
nous it permis de souligner que l'Enseigne-
ment officiel, à Madagascar, institué tel que
nous venons de le décrire, nous apparaît
comme remarquablement organisé. Cette or-
ganisation fait le plus grand honneur à tous
ceux qui y ont participé depuis M. Des-
champs qui fut le collaborateur du général
Gat!ieni, jusqu'à l'actuel Directeur de l'En-
seignement placé aux côtés de M. Cayla.
Elle a fait ses preuves. Qu'il nous soit aussi
permis d'imaginer qu'elle est susceptible en-
core de développement, car il est encore
insuffisant qu'une population indigène de
3.500.000 habitants ne puisse envoyer que
100.000 enfants dans nos écoles primaires
officielles et 1. 500 seulement dans nos écoles
régionales. Les indigènes protestent contre
le fait qu'après l'âge de quatorze ans, l'ins-
truction leut est pratiquement refusée. Il
est nécessaire que dans l'avenir il soit tenu
compte de cette juste réclamation.
Georgait Nouelle,
député de Saône-et-Loire,
Vlce-piésldcnt de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et protectorats.
) ..a (
RETOUR
̃ ̃
Les députés de La Réunion MM. Lucien
Gasparin et Auguste, Brunet, ancien sous-se-
crétaire d'tat des colonies, sont attendus
jeudi à Marseille. Ils prendront séance à la
Chambre probablement vendredi.
.a ) L (
Le centeiafre d'un journal
h l'Ile Maurice
«♦»
Le « Cernéen » fflait dernièrement soit
centenaire. Il n'existe guère dans les xolo-
nies du monde entier de journaux qui fuis-
sent se glorifier d'un aussi long pa.ué 1 Le
« Cernéen » ftlt fondé en 1832, par un grou-
pe de Français pour défendre les droits des
habitants de Vancienne Ile-de-France et il
n'a jamais failli à soit devoir, il a mené en
particulier une vigoureuse campagne contre
l'esclavage. Les débuts furent modestes" le
« Cernéen u parut d'abord deux fois la se-
maine sur deux feuilles minuscules j mais il
a grandi avec le temps et parait maintenant
tous les jours sur quatre pages du format
des grands quotidiens. Son nom lui vient de
Vancien - nom de la colonie anglaise, quand
les Portugais découvrirent l'île Maurice cet
1507, ils lui donnèrent le nom de Cerné
(Cygne). qui était celui de leur caravelle.
Sans être spécifiquement catholique, le
« Cernéen » n'a jamais cessé de défendre
notre, religion.
Agence Fidès.
- <
Les impressions d'Indochine
de M. Outrey
Le paquebot ChcnonceaiiXj des Message-
ries maritimes, courrier d'Extrême-Orient,
est arrivé samedi après-midi à Marseille.
Parmi les passagers se tro,t\va.it M. Ernest
Outrey, député libéral de la Cochinchine,
qui à son arrivée a dit sa joie et celle de
ses amis de voir revenir rue Oudinot son
grand ami M. Albert Sarraut, ancien Gou-
verneur général de l'Indochine.
Il a ajouté que :
La situation économique de VIndochine
est nettement inquiétante, notamment en
Cochincliinc où la mévente des ris vt Vef-
fondrement des cours du caoutchouc créent
parmi les risictilteurs et les colons, terrible-
ment atteints, un véritable désespoir.
La nomination d'Albert barrant, comme
ministre des Colonies3 que j'ai saluée pour
ma part avec enthousiasme et qui a été ac-
cueillie en Indochine avec une immense sa*
listactioli., nous autorise tous 4 espérer
qu'étant donné sa grande connaissance des
questions indoçhinoises et le grand attache-
ment qu'il a pour notre belle colonie il
saura trouver rapidement les remèdes néces-
saires pour le redressement de la situation
économique du pays.
La présence à ses côtés de M. Gratien
Candace est encore une garantie pour tou-
tes les colonies qui se trouvent dans des si-
tuations également difficiles,
> de quom<-
Dépêches de l'inciochine
-
M. Plsquier inaugure le chemin de fer
Pnom-Penh-Pursat à Du-
Le tiottuerneuf général est rentré à Da-
tai samedi soir. n est parti lundi à 13 h. ë0
à Pnom-Penh pour inaugurer le chemin de
fer de Pnom-Penh-Pursal, premier tronçon
de ta ligne devant relier Pnom-Penh à
Bangkok.
Indopacift.
Les assises
coloniales d'Ottawa
- r..
EPUIS quelques an-
nées le protec-
tionnisme souf-
fle en tempête
sur le monde.
Si cctie tempê-
te continue, on
peut dire que
Vorganisme éco-
nomique s'écrou-
lera sur. tous les «vnlinents.
Le commerce est plus que jamais iltier-
ud/iollal; la politique qui re pose sur le na-
tionalisme économique entretient chez ceux
qui veulent la pratiquer, la plus dangereuse
des illusions.
Qlità un moment donné, l'élévation
des droits de douallc, les primes à l'expor-
tation, les cOlltillgcltlelllcllf." des importa-
tions soient utilisés, accid/wfellellléllt on
IJI/lft l'admettre, comme un expédient; mais
qu'on considère de tels procédés comme les
cléments d'une doctrine économique, il ne
faut phts y songer.
Généraliser ces mesures, ta -.onsulcrcr
comme un système permanent serait, com-
mettre l'enelll' du médecin qui recomman-
derait à un malade le régime des stupé-
fiants.
C'est l'adoption en Angleterre el t me-
slites frotectionistcs qui compliquent en ce
moment les rapports économiques ri même
politiques entre la France et la Grande-
Bretagne.
Aussi devons-nous examiner avec atten-
tion ce qui va se passer à la conférence
que le Gouvernement anglais va réunir ait
début de juillet, à Ottawa, capitale fédérale
du Canada. f
C'est une conférence coloniale.
Ce n'est pas une nouveauté. Depuis 1887
Je Gouvernement anglais a souvent réuni
ses Colonies et ses dominions en assemblée
plinière où les intérêts de VEmpire ont été
examinés.
Mais cette année la conférence se tétmit
en pleine crise économique et les questions à
Vordre du jour sont graves, non seulement
pour l'Amérique, mais pour toutes les gran-
des Ilaliolris.
Il ne s'agit., cet effets rien moins que de
savoir si la Grande-Bretagne adoptera un
système préférentiel impérial consistant à
réduire les tarifs douaniers de 10 en fa-
veur des pays de l'Empire,
Cette mesure qui serait appliqué réci-
proquement par, tous les metnbres de la con-
férence est sans doute d'une application
difficile en raison des représailles exercées
par des nations important chez elles des
produits otlglahi.
Lorsqu'on sait l'implacabilité de la poli-
tique anglaise et l'esprit de décision de ses
gouvernants lorsque les circonstances l'exi-
gent, on ne petit que se montrer inquiet en
voyant l'ampleur actuelle dit courant pro-
tcctionniste anglais.
Au cours d'une récente conférence qu'il
fil à VAssociation des Grands Ports de
Vrattce, Ill. Roger Pezzalti, député de l'île
Maurice, a appelé Itolre attention sur le
danger que peut faire courir de tels événe-
ments à l'entente économique franco-britan-
nique.
Londres désire avant tout renouer les
liens entre elle et les nations indépendantes
que sont devenues ses anciennes Colonies et
à réaliser un redressement économique en-
tre la Métropole et ses possessions d'outre-
mer qui ont une tendance à lui être com-
mercialement ittfidèlc.
Comme l'a dit M. Roger Pczzani, pour
tout le monde l'ère, du spicndide isolement
a vécu.
Mais qui dit politique internationale, qui
dit commerce dit avantage mutuel.
L'Angleterre est en traiu d'essayer de
faire une grande Union douanière Coloniale
contre le reste du monde. Qu'attendons-
nous pour agir ?
Il est utile que VAngleterre connaisse les
intentions de la France avaut d'agir à Ot-
tawa.
Michel Geistdoerfer,
Député des CtJI,<¡-rllt-N'nl'd,
Srxrétaive de In Cotnmission des Co-
lonies et de la Commission de la
Marine Marchande,
> «M*e> (
REcriONS LEGISLATIVES
COLONIALES
e**-
Constantine
L'élection législative qui-a eu lieu diman-
che à Constantine pour pourvoir au siège
laissé vacant par le décès de M. Thomson
a donné les résultats suivants :
Inscrits : 13-534 ; votants : 11.491; suf-
frages exprimés : 11.261 ; blancs ou nuls :
230. Ont obtenu :
MM. Joseph Serda, g. ratl. 6,154 ELU
Pantalonij rép. oc. 4.806 voix
Pdlolnba cmnm, 186-
Findlten soc. franc. 120
[Aux dernières élections, M. Tltmnson
avait été élu au scrutin de ballottage par
6.416 voix contre 4.694 à M. Pantaloni,]
M Carde à Paris
,..-
M. Carde, gouvernern général de Y Algérie,
a été reçu par M. Justin Godart, ministre de la
santé DiihHque, avec lequel il s'est entretela.t
de différentes questions d1 assistance et d'hy-
giène concernant 1 Algérie,
les eDyreslie blellalsllce
an Maroc
M. et Mme Lucien Saint
assistent à la pose de la première pierre
de l'asile de vieillards de Rabat
La cérémonie de la pose de la première
pierre de l'asile de vieillards du Maiuc, cons-
truit par la Société de bienfaisance de Rabat, a
eu lieu dimanche après-midi en présence du rési-
dent général, de Mme Lucien Saint, du pre-
mier président Çordier, et d'une foule de nota-
bilités européennes et indigènes.
)
Notre action au Maroc
On progresse toujours
Deux groupements, l'un parti des cunfins,
l'autrc de la région de Meknès, ont occupé
sans incident, dans la matinée du 24 juin,
par une action convergente, la ligne de
communication de Trick El Kébii-, par le cul
des Cèdres, entre Masker et Ayaclii.
Cette importante progression, qui sup-
prime le saillant d'Att Yakoub, permet la
liaison directe et facile entre la région de
Tounfit. dans le bassin de la Mouloufa, et
la région d'El Bordj dans l'a haute vallée du
Ziz.
> < +- –-
Le tunnel de Gibraltar
«»•
Les travaux sont commencés
, Nous avons à différentes reprises entre-
tenu nos lecteurs tous les projets de tra-
vaux nécessaires à la construction du tun-
nel de Gibraltar et maintenait les travaux
préliminaires de ce tunnel sous-marin ont
commencé depuis quelque temps déjà sous
la direction du lieutenant-colonel d'artille-
rie Pedro Jenevois.
On opère actuellement des sondages pour
bien connaître les terrains géologiques qui
composent le fond du détroit entre Tarifa et
Alcazar Seguer.
Un comité de protection du tunnel sous-
marin de Gibraltar vient de se créer indé-
pendamment de toute intervention gouver-
nementale ou politique.
Le président est M. Lcrroux.
> +. (
Incident à Alger
tntre officiers du commerce anglais
et policiers indigènes
"1. fi" J' 1 - ---
La fédération de la marine marchande an-
glaise communique; que deux officiers de la
marine marchande anglaise faisant partie de
l'équipage du British Sovereign, auraient été
arrêtés à Alger par des agents de police indi-
gènes et conduits au poste où ils auraient été
gardés pendant plusieurs heures.
Le directeur de la fédération a attiré aujour-
d'hui l'attention du ministre des Affaires étran-
gères sur l'incident.
D'autre part, on donne d'Alger les détails
suivants : il. est exact que deux o/ticiers du cargo
anglais British Sovereign ont été conduits au
poste par des agents. Ces deux ol liciers, qui ne
portaient pas d'uniforme et étaient en état
d'ébriélé, ont été interpellés par des agents
de police algériens ; comme ils ne pouvaient
présenter aucun papier, ils ont été conduits au
poste. -.-..
Le commissaire central d'Alger procède a
une enquête approfondie sur cette affaire que,
du côté anglais, on estime sans importance.
.-..<
Invitation au voyage
»♦«
L'exposition de M. Raymond Savignac à la
Galerie Barrciro est une pressante invitation au
voyage.
Prospecteur commercial, peintre et photo-
graphe, Raymond Sa>vigtiac a (ait plusieurs fois
le tour du monde et cela nous vaut des témoi-
gnages d' un haut intérêt, des instantanés fixant
sous bien des latitudes, la physionomie de la
planète.
! oeil prompt, son pinceau impressionniste
ont vigoureusement enluminé nos terres caraïbes,
les îles de Vasco, toute notre Afrique du Nord
à l'Equatonale.
Il a vécu avec IC3 forçats de la Guyane, il
connaît les races de couleurs qui peuplent la
terre, il a suivi la mission Ghandi dans l'Inde
effervescente.
Voici des roules mélodieuses et au sein de
sites grandioses, héroïques ou virgiliens,
l'homme tourmente si semblable à lui-même
de l'ancien au nouveau monde, si angoissé au
cœur d'une civilisation édifiée par lui.
Si un jour se réalise le vaste programme d'une
entente internationale concernant les échanges
commerciaux et le tourisme, nul doute que les
efforts réalisés par M. Raymond Savignac ne
rendent en cette occasion les plus- précieux ser-
ces.
Mieux que tout autre, il saura, par expé-
rience, révéler le secret de la résurrection des
grandes routes historiques, des beautés des con-
tinents.
Avec l'exposition de M. Raymond Savi-
gnac, nous touchons à la géographie illuminée
par l'histoire des hommes. puissance pratique
par
et aussi grande force magnétique qui attire nos
curiosités.
M.-L. S.
MIU: ION SKCONDK PAfiN :
l. 'lilslniro de lins ruluities pur Ir llmbn1 :
l ,i'S étapes de la conquête de Madagascar,
Martc-d'c-Madagaseur, par Georges
Brunei. +
Les origines, les centres d'attraction des
Ólémants émigrés d'Algérie.
La bataille des questions écrites,
<
Pour avantager l'exportation
des produits du Sénégal
et du Soudan
cou
Le Bulletin de la Chambre de commerce
de Rufisque du mois de mai dernier con-
tient, sur la réorganisation économique du
énégal, une excellente étude de M. Van
Gallemaert. *
De ce document nous retenons plus parti-
culièrement parmi les dilt'érentcs mesures
préconisées puur un abaissement des prix de
revient des produits, celle qui a trait à une
réduction des tarifs de transport sur les
voies ferrécs.
M. Gallemaert l'ait l'cmanluer que dans la
politique des transports à bon marché, nous
lioUs trouvons en Atriquc, singulièrement
devancés par la Belgique. Au Congo belge,
en effet, les piimipaux produits descendent,
aujourd'hui, du centre du continent, sut
1.350 kilomètre?, à raison d'un franc la
tonne.
Un franc la tonne, e'e,.l, pratiquement, la
gratuité, C'est, par voie de conséquente,
toute la charge île l'exploitation des moyen?
de transport reposant sans recettes CUIlIPCIt-
satrices sur les finances publiques. El,
comme les finances du Congo belge sont fort
mal en point, l'Etat d'une façon ou d'une
autre fera les frais de la libéralité.
Aux temps où nous sommes, le fait poui
des métropoles, d'être colonisatrices, com-
porte comme* on le voit, des avantages lour-
dement compensés.
Mais, dans le système préconisé pat
M. van Gallcmaert, les exonérations par-
tielles à consentir à l'exportation trouve-
raient ailleurs leurs allégements. En échan-
ge d'une réduction de moitié sur les tarifs
des produits empruntant les réseaux locaux,
et qui aujourd'hui, de ce fait, paient une
cinquantaine de millions, il serait possible
d'instituer une taxe spéciale a l'importation,
de 3 ad valorem, frappant les 800 mil-
lions de marchandises entrant au Sénégal et
au Soudan ce qui comblerait le déficit crée
dans l'exploitation des réseaux. Le taux
minime de cette taxe serait sans répercus-
sion vraiment gênante sur le coût de la vie.
L'idée, ingénieuse, mérite d'être examinée
et retenue.
Aux colonies, pKis qu'ailleurs, l'exploita-
tion des chemins de fer 11c doit pas être
considérée comme un service financier, pro-
curant des ressources directes aux budgets.
C'est par la voie indirecte, qu'un chemin de
fer doit rapporter, en améliorant la vie éco-
nomique locale grâce à la circulation sans
cesse plus grande de la marchandise quelle
qu'en soit la nature.
P.-C. Georges Fransoú,
Gouverneur honoraire des C olonies.
-, j, », 1 if ̃ »̃' * ̃ »̃ ̃»–
Le commerce de la Côte-d'Ivoire
avec le Soudan français
et la Haute-Volta én 1931
Le commerce extérieur de l>a Côte d'Ivoire
ne s'effectue pas seulement par la voie ma-
ritime mais aussi par la region-frontiero
Nord qui confine à nus deux possessions de
la boucle nigérienne : le Soudan Français
et la Haute-Volta.
L'élément le plus important du mouve-
ment commercial qui emprunte la voie ter-
restre entre ces trois colonies est constitué
en majeure partie par l'échange des bes-
tiaux et des pagnes de la région soudanaise
contre les noix de colas de la Basse Côte
d'Ivoire. --
11 se fait,' en effet, un important trafic de
colas dans toute la zone forestière de cette
colonie. En 1931 il en a. été exporté 4.697 t.
sur lesquelles 2.779 ont été exportées par la
mer et 1.918 par le Nord en suivant les
grandes routes : Odienné-Bougouni et Fer-
kesséùougou-Sikasso ou Bobo. La valeur de
cet élément du commerce local est évaluée
à une somme qui n'est pas inférieure a
50 millions de francs par an.
Lia plus grosse partie des colas embar-
quées vont au Sénégal : sur 2.779 tonnes
expédiées par mer 40 tonnes seulement sont
dirigées sur la France.
Le tableau ci-après donne les chiffres des
expéditions de colas de la Côte d'Ivoire par
voie de mer et par voie de terre pendant les
cinq dernières années :
Voie Voie
Années maritime terrestre Total
- - - -
(Tonnes)
1927 2.4Û2 f .752 ,\,21.\
1928 2.537 2.063 .j.501»
1929 2.312 2.724 5.036
1930 2.418 2,587 5.0°5
1931 2.779 1.918 4.697
) (
DSPART
"1
M. Auguste-François Uonnecarrerc, Gou-
verneur des Colonies charge de mission au
Cameroun, quittera Paris le 7 juillet pour
Bordeaux où il s'embarquera, le 9 à desti-
nation de Ûouala. Il sera à Yaoundé les
premiers jours du mois d'août.
A l'Académie des Sciences
̃̃
La rentrée du général Tillio
Le général Tilho, élu lundi dernier au fau-
teuil du général Ferrie, etd venu, hier, pren-
dre séitnee.
Le canal de Suez
Au cours d'études que M. Gruvel vient de
poursuivre sur le lac Amex, du canal de
Suez, l'auteur a mis pn lumière, dans une
note présentée par M. Mangin, certains
!Jnlnb particulièrement intéressants.
Toute 1:1. partie
constituée pour la plus grande partie par
des cristaux fit" gypse mêlés è\ la vage, C't
une zone absolument mo! te où toute vie est
impossible. La zone vivante est constituée
uniquement par la partie périphérique du
lac.
L'urbanisme en Côte-d'Ivoire
»♦ «
A Abidjan
Le transfert du chef-lieu de la tolunie de
Bingerville à Abidjan a donné une vive im-
pulsion aux travaux d'urbanisme dans ce
dernier centre.
C'est ainsi que le palais du Gouverneur,
dont les travaux de construction sont en
cours, sera achevé à la fin de 1932, de mê-
me le bâtiment des archives, l'habitation du
secrétaire général, le bâtiment du secrétariat
général et des finances, le bâtiment du Tré-
sor peuvent des maintenant être utilisés.
On a poussé de pair avec la construction
des édifices .administratifs celle, des loge-
ments de fonctionnaires européens et indig-è-
nes. Quand tout le programme d'édilité sera
terminé les premiers disposeront de 48 lo-
gements et les indigènes de 92.
Parmi les travaux d'embellissement de la
ville il faut cit!'1" la construction de la route.,
de la corniche. Cette route, qui constitue
une promenade agréable autour de la pres-
qu'île d'Abidjan est actuellement terminée
et est formée sur toute sa longueur d'une
chaussée, d'empierrement en blocage fie laté-
r ite.
D'aulie part, la consti ut tiun dca murs de
quais a été continuée sur 120 mètres et le
boulevard lagunaire sur i.jo-j mètres.
Ces travaux commencés en septembre 11)31
onL pour objectif la création d'une roule sur
le terre-plein tics quais d'Abidjan, depuk la
place du bac d'Anoumabo jusqu'au raLCtH-
dement avec la route de la corniche. Ce sera
donc la continuation de cette dernière en
plein centre des affaires.
> -M*mo -
Le mouvement commercial
de l'Afrique Occidentale française
en 1931
Le commerce spécial de l'A.U.l", en 1931,
tel qu'il ressort des statistiques provisoires
publiées par le Service des Douanes, s'est
élevé a 1.379.189.308 francs dont 721 mil-
lions 539-344 franc» à l'importation et
657.050.024 francs à l'exportation.
Le commerce spécial en 1930 avait atteint
2.4S4.074.237 francs dont 1.386.484.7O3 fi. à
l'importation et 1.097.589.474 francs à l'ex-
portation soit une différence en muins
pour 1931 de 1.104.884.869 francs.
En poids, le commerce spécial a fléchi
dans une proportion beaucoup moindre que
le commerce en valeur. Il s'est élevé en
1931 à 1.144.342 tonnes dont 440.636 aux im-
portations et 703.706 aux exportations. E11
1930, il avait atteint 1.499.999 tonnes dont
640.267 tonnes aux importations l. 859'75
aux exportations soit une différence en ,
moins en 1931 de 3557657 tonnés." -
Le tonnage des produits exportés est reste,
malgré les bas cours offerts aux producteurs
indigènes, relativement important puisqu'il
n'est inférieur que de 64.374 tonnes à la
moyenne du tonnage sorti pendant la pé-
riode quinquennale 1926-1930 qui compre-
nait deux années (1926 et 1930) pendant les-
quelles les exportations avaient atteint des
chiffres particulièrement élevés (789.921 et
859.732 - tonnes).
- Les principales marchandises importées
ont été les suivantes : ouvrages en métaux
(y compris machines et marchandises),
109,701.797 fr. Tissus de coton (y compris
les guinées), 85.431.791 fr. Houilles, 39 mil-
lions 820.446 fr. Fers, aciers en barre, tô-
les ; 30.910.158 fr. Vins, 29.395.632 fr. Ma-
tériaux de construction, 19.73 i. 143 francs.
On voit que les articles nécessaires à l'ou-
tillage et à l'équipement du pays tiennent
la première place dans l'échelle des valeurs
Les tissus de coton qui tenaient jusqu'ici le
premier rang sont clescendus au second
nancf derrière les ouvrages en métaux.
Voici quelles ont été les principales ex-
portations : arachides en coques, 455.232 t.
(valeur 307.429.094 fr.); cacao, 19.912 t. (va-
leur (64.910.586 fr.) ; amandes de palme,
65.744 t. (valeur 52.248.851 fr.) ; bois d'ébé-
nisterie, 40.885 t. (valeur 32.876.000 fr.) ;
huile de palme, 20.948 t. (valeur 27.367. ittt
francs) ; bananes, 11.642 t. (valeur 11.042.000
francs). Le tonnage des arachides exportées,
quoiqu'inférieur à celui de 1930, est resté
plus important que le tonnage moyen des
dernières années. La diminution de valeur
seule est cause de la crise pénible traversée
actuellement par notre vieille colonie du
Sénégal.
> +--<
L'emprunt de 80 millions
devant le Conseil Général
de la Réunion
»Ai
On sait que la. colonie de ,1a Réunion,
pourra emprunter une somme de 80 millions
pour relever les ruines causées par le der-
nier cyclone. Cet emprunt se fera au moyen
d'avances à demander par les particulicis
au Crédit National jusqu'à un total de tu
millions et au Crédit Foncier pour le reste,
selon les directives adoptées. Cette question
vient d'être examinée par le Conseil général
de l'île. Plusieurs membres ont fait remar-
quer que la. limitation de l'emprunt aux
dégâts du météore de 1932 ne répondait pas
aux besoins vrais et qu'il conviendrait
d'étendre les prêts aux ravages causés par
le cyclone de l'année précédente, dont tou-
tes les traces sont soiu d'être effacées.
D'autre part, il a paru que le département
n'avait pas localisé ses évaluations là où il
l'aurait fallu.
En combinant ces deux désidcrata, les be-
soins véritables de la colonie se répartiraient
comme suit : 20 millions à avancer par le
Crédit Foncier pour la reconstruction de 400
immeubles et 60 millions devant provenir du
Crédit National pour être répartis entra
loules les personnes participant à un litre
quelftmquo à l'étoimmir généiale du pay-'
qui pourront jtMifier a voit été lou< liées pai
l'une de ces calamités des deinieres années
et qui présenteront des garanties suffisantes.
C'et Jans ce sens que le Consei l général
s'est prononcé.
L'affaire a donc quelque peu changé
d'orientation. Mais, il n'y a à cela aucun
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