Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 juin 1932 25 juin 1932
Description : 1932/06/25 (A32,N69). 1932/06/25 (A32,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380504h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 69. LE NUMERO : 10 CENTIMES SAMEDI SOIR, 25 JUIN 1932.
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JOUMILJjUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
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PARIS au)
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RICHELIEU «7-M
Les Annales Coloniales
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EM _nonce. et réclames sont reçm -
bureau du Journal.
DmscTBUR-PoNDATCUR i Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduitt qu'en citant les AMNALKS CoLONIALII.
ABONNEMENTS
mec la Revue mensueïitl
Ua M 8 Malt < Mt
France et
Cotottie<.. Étranger.. 240 > 125 t 70 »
On s'abonne sans trais daaI
tous les bureaux de poste.
L'île enchantée : la Réinlon
) (
L'époque semble close où le Français pa-
raissait se plaire à diffamer ses colonies ;
où les visions d'exotisme qu'elles lui réser-
vaient l'inquiétaient plus qu'elles ne l'atti-
raient ; où l'on eût dit qu'il redoutait de s'y
sentir dépaysé ; où son ignorance, enfin,
l'affermissait dans son humeur sédentaire et
s'en faisait l'aveugle complice. Le succès
d'une collection comme celle qui s'intitule :
Toutes nos colonies, prouve qu'actuellement,
sous l'impression même des prestigieux sou-
venirs laissés par l'Exposition coloniale, les
imaginations sont dociles aux appels d'outre-
mer, et, tout au moins, hospitalières aux évo-
cations de la plus grande France qui leur
sont offertes. J'ai sous les yeux l'un des
livres de cette collection, celui que les frères
Marius et Ary Leblond viennent de consa-
crer à « l'île enchantée, la Réunion. : peut-
être n'ont-ils jamais mis, dans un seul de
leurs livres, autant de leur cœur ; et la
ferveur de jxyètes avec laquelle ils révèlent
à la grande patrie leur petite patrie leur sug-
gère des pages étincelantes pages de pay-
sages, mais aussi pages de méditations sur
les destinées de 1 île Enchantée, pages de
suggestions sur son avenir.
Combien ils comprennent ce nom d h-tien
que donnaient à l'île de la Réunion les navi-
gateurs du xvii6 siècle ! Ils l'en eussent
eux-mêmes décorée, s'ils ne l'avaient .pas
trouvé dans les vieux livres. Leconte de Lisle
divinisant son île natale ne les surprend
point : ils se présentent, tous deux, pour être
les liturgistes d'un tel culte. Recueillez avec
moi leurs enthousiastes propus : a Comme
l'Arche providentielle sauva du déluge un
couple de chaque espèce animale, toutes les
altitudes et tous les climats sont représentés
à la Réunion, au point que, si le reste de
l'Univers se trouvait englouti, l'île de la
Réunion suffirait à faire revivre la com-
plexité puissante et exquise de la Terre.
Quand de la mer on découvre la Réunion, la
vision est d'une forme si pure, d'un coloris
si souriant, qu'on pense avec enthousiasme
aux montagnes sacrées des plus esthétiques
civilisations : grecque et indienne. » Avec
son opulente variété d'eaux thermales, cé-
lèbres dans tout l'Océan Indien, cette île
apparaît à Marius et Ary Leblond comme le
a sanatorium naturel des pays qui l'entou-
rent P.
Mais la terre met son empreinte sur les
hommes ; géographie, géologie, climatologie
sont des ouvrières de l'histoire. Après avoir,
au début du livre, caractérisé la personnalité
physique de l'île enchantée, les frères Le-
blond nous acheminent vers ce qu'ils appel-
lent sa haute fonction historique, et voici
comment ils la définissent, au terme de leur
volume : « Les descendants des Indiens, des
MOzambiques. des Chinois, acquièrent à la
Réunion un équilibre de facultés, une cons-
cience d'humanité, que leurs congénères sont
loin d'atteindre dans les pays d'origine : ils
n'y a pas de doute que l'avenir ne leur ré-
serve un certain rôle d'éducation. La Mé-
tropole doit à l'île de la Réunion son plus
large et haut concours, car il ne s'agit pas
seulement de l'avenir de l'île et des plus
-- intenses - rendements -- budgétaires -- ; -- mais d'en-
tretenir le plus ancien et ardent foyer d'ex-
pansion français dans l'hémisphère austral,
d'y maintenir la suprématie intellectuelle et
la puissance salutaire de notre culture, d'uti-
liser avec ses iiierveilleux - sites un centre
d'attraction qui agisse jusque sur l'Afrique
du Sud et l'Océanie. La Réunion, qui est la
plus pure image de la France, est la meil-
leure publicité que notre nation puisse se
faire dans l'hémisphère austral. »
Je songe au long effort que fit autrefois
Louis Brunet pour faire connaître son île par
ses strophes de poète et par ses récits d'his-
torien, voire même par ses romans ; je songe
à ce livre de Jules Hermann sur la Coloni-
sation de la Réunion sous l'ancien régime,
qui attestait, à la fin du XIXO siècle, l'éclo-
sion d'une école historique vouée tout à la
fois à la gloire de l'île et à celle de la
France. Les perspectives que nous ouvrent
les frères Leblond couronnent cette série de
labeurs.
11 y a maintenant cent ans, un préfet apos-
tolique de l'île Bourbon, l'abbé de Solages,
entrevoyait déjà ces perspectives, si Mada-
gascar ne l'elit définitivement attiré, et s'il
n'y eût trouvé son tombeau, il aurait eu
hâte de les réaliser. Les cartons des ar-
chives, entre 1829 et 1831, sont pleins de
projets qu'il soumettait au ministère au su-
jet d'une expédition religieuse et commer-
ciale à organiser dans l'hémisphère austral
en prenant l'île Bourbon pour point de dé-
part ; et il multipliai les instances pour
qu'on l'autorisât à ouvrir dans Bourbon un
« établissement » oil toute une élite d'indi-
gènes qu'il aurait recueillis à Pitkain, aux
Fidji, aux Tonga, aux Marquises, et dans
toutes les mers du Sud, viendraient s'im-
prégner d'une culture chrétienne et fran-
çaise. 11 faisait l'honneur à cette île Bour-
bon, sa préfecture apostolique, de la consi-
dérer <'o)ume susceptible de donner élan à la
civilisation à travers les archipels méridion-
naux de la cinquième partie du monde. Ceux
qui, dans la France d'alors, connaissaient
le nom de l'île Bourlion. lui savaient gré des
jolis poètes qu'elle avait fournis à. notre lit-
térature élégiaque. un Parny, un Antoine
de Bertin ; et certes, la terre privilégiée qui
devait nous donner, au cours du siècle, un
I«eoonte de Lisle et un Léon Dierx, ne de-
vait point déchoir de cette gloire littéraire.
Mais si les circonstances eussent servi M. de
Solages, si les pouvoirs publics l'eussent
écouté, ce programme qu aujourd'hui les
frères Leblond tracent à l'île de la Réunion,
cette destihée qu'ils lui préparent, d'agir,
comme centre d'attraction, jusque sur
l'Océanie, eussent trouvé, il y a cent ans
déjà, leur accomplissement.
Marius et Ary Leblond nous rappellent,
dans le beau chapitre qui s'intitule le Jar-
(Hn des Races, que « la petite île Bourbon,
à peine peuplée, envoya ses enfants coloni-
ser l'Inde, l'Ile de France, les Seychelles,
Mayotte, Nossi-Bé, Madagascar, l'Indochine
et qu'elle essaime jusqu'en Nouvelle-Calé-
donie et aux Hébrides » ; au nom de ces
souvenirs, ils demandent à l'Etat de marquer
enfin quelque reconnaissance pour « cette
vertu nationale de la Réunion, qui est, er
même temps qu'une beauté physique, une
puissance morale 9, et d'avoir une pensée
constante pour la conservation et pour le
développement de la race créole, qui nous
offre là-bas, « dans la chaude foule des
races ambrées ou bronzées, les mélodieuse
attitudes des grandes races intellectuelles de
l'Europe ». Ainsi trouve-t-on dans ce livre,
enrichi de délicieuses illustrations, des pages
qui ont la portée d'un manifeste politique :
la poésie et l'art y prêtent une éloquence à
la vieille colonie, pour revendiquer la sol-
licitude maternelle de la Métropole, ses con-
seils, son concours, sa collaboration.
Geor. Goycm,
de VAcadémie Française.
) -.- (
A la banque de l'Afrique occidentale
-
M. du Moulin de Labarthète, inspecteur des
Finances, ancien chef adjoint de M. Paul Rey-
naud au Ministère des Finances, puis chargé de
mission avec M. Paul Reynaud au Ministère
des Colonies, oui s'est occupé plus spéciale-
ment de la réalisation des divers projets éco-
nomiques intéressant notre domaine d' outre-ncr
et particulièrement l'Afrique Occidentale, est
nommé inspecteur général de !a Banque de
l'Afrique Occidentale.
Cette nomination, que les Annales Colo-
niales avaient annoncée il y a quelques se-
maines, est officielle aujourd'hui.
M. du Moulin sera un collaborateur de
choix qui travaillera utilement sous les ordres
de MM. Duchêne, président du Conseil d'ad-
ministration, et Edw. Poilay, directeur général.
Son intelligent travail contribuera certainement
à la prospérité de notre grand établissement
financier africain, nous nous en réjouissons pour
nos possessions de la côte.
M. Julien est nommé administrateu
de la Banque d'Indochine
M. Julien (Pierre), secrétaire général du
ministère de l'Intérieur, directeur de la Sû-
reté générale, est nommé administrateur de
la Banque de l'Indochine, en remplacement
de M. Thomé, démissionnaire.
.- (
A l'Académie Française
1
Présentation d'un ouvrage
de M. Georges Goyau
Vingt-cinq membres assistaient à la séan-
ce de jeudi. Le duc de la Force, directeur en
exercice, a présenté Les Prêtres des missions
étrangèresj où « M. Georges Goyau, notre
éminent collaborateur, offre le spectacle
inoubliable des tortures subies par ceux qui
partaient saluer ces horizons pleins d'ora-
ges ».
Mgr Maglione, nonce iapostolique, accom-
pagné de son secrétaire Mgr Forni, assis-
taient à la séance.
) (
Au Conseil d9État
Décision du Secrétaire général du Pro-
tectorat marocain attaquée.
Le 7 septembre 1929, le Secrétaire général
du Protectorat marocain prenait une décision
refusant à M. Agostini, secrétaire de
Conservation de 3° classe au Service de la
Conservation de la propriété foncière à Ra-
bat (Maroc), de lui tenir compte, dans le ca-
dre des secrétaires de conservation, des boni-
fications d'ancienneté pour services militai-
res prévues par les lois du ior avril 1923 et
17 avril 1924.
Estimant qu'en prenant cette décision, le
Secrétaire général avait commis un excès de
pouvoir, AI. Agostini - s'adressant au
Conseil d'Etat en demandait l'annulation
et ce par voie de requête.
Cette haute juridiction en a décidé le rejet
attendu que les prétentions du requérant ont
été rejetees par deux décisions.
La première ne pouvait pas, eu égard a sa
date de modification, faire l'objet d'un re-
cours pour excès de pouvoir la seconde
en date du 3 septembre 1929 pour laquelle
les délais n'étaient point expirés, s'est bor-
née à reproduire la précédente.
Dans ces conditions, M. Agostini n'est pas
non plus recevable à en demander l'annu-
lation.
Etablissements français dans l'Inde.
Statut des fonctionnaires
de l'administration.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête pré-
sentée par M. Vaitilingam, agissant en qua-
lité de président de l'Amicale des Agents
des Contributions de l'Inde Française, aux
fins d'annulation d'un arrêté du Gouverneur
des Etablissements de la Colonie modifiant
l'arrêté du 25 septembre 1920, réglant le
statut des rédacteurs auxiliaires et des ex-
péditionnaires comptables de l'administra-
tion et contre une décision nommant d'au-
très fonctionnaires rédacteurs auxiliaires.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit, attendu qu'en édictant les disposi-
tions par lui prises il s'est tenu dans la li-
mite des pouvoirs à lui confiés par le décret
du 30 décembre 1912 et qui n'a violé aucune
disposition législative ou réglementaire.
La Route et le Progrès
-1 1 -11. - -
E remercie vivement le
lecteur ami qui m'en-
voie quelques mots au
sujet de mon article
sur la Route-Sym-
bole, et me commu-
nique une correspon-
dance adressée de
Hutig-Yeii au direc-
leur de « La Revue
Franco-Annamite 9, qui l'a publiée sous ce
titre : Les Routes sont les Chemins du Pro-
grès.
Il n'y a aucun doute : quand on étudie
l'ensemble de l'histoire de la circulation en
Francei on est frappé de la difficulté qu'il
y a eu pour la voie routière à conquérir peu
à peu l'avantage sur la voie fluviale. Le
charroi terrestre ne l'emporte qu'à la longue,
et quand la technique routière a acquis un
perfectionnement qui n'est pas l'œuvre de
quelques années, mais de siècles successifs.
Il Y a 40 ans, nous dit-on, dans la pro-
vince de Hung-Yen, qui est essentiellement
agricole et qui ne peut vivre que si ses pro-
duits atteignent les principaux marchés du
pays et de l'étranger, toutes les commum-
cations se faisaient par voie fluviale. Les
régions éloignées des cours d'eau navigables
étaient sacrifiées complètement. v
On mesurera le progrès réalisé en lisant
ceci : il n'y a presque pas un village désor-
mais qui soit à plus de 5 kilomètres d'une
bonne route. -
25 kilométrés de routesdotées de 48
ponts, voilà l'effort actuellement réalisé,
pour une superficie totale de 76.000 Iluta-
res ; 97 kilomètres sont empierrés, 59
asphaltés ; les opérations d'empierrement
et d'asphaltage sont poursuivies. On achève
l'empierrement de la route Hung-Yen à Ke-
Sat, marché important pour le riz : le rizi-
culteur peut même aller jusqu'à Hai-Duong
car on a empierré la route qui prolonge celle
de Kc-Sat.
La province consacre aux routes le
dixième de ses ressources, soit 23.700 p. en
1931 (16.000 pour travaux d'entretien, 6.700
four travaux neufs); 35.400 p. en 1932
(28.300 pour travaux d'entretien, 7.100 Pour
travaux netlfs).
Les chaloupes, comme par le passé, con-
tinuent à aller sur les chemins qui marchent;
mais entre Hanot et Hung-Yen autos, char-
rettes, camions font le va-et-vient. Les auto-
bus aussi. Il faut cinq heures à un voyaeeur
pour aller en chaloupe d'une ville à Isutre ;
il faut 3 heures environ en autobus ; il y a
60 voyages par jour environ, et cela ne cotite
que 0 f. 40. En 1922, le prix était quatre
fois plus cher, parce que la route n'était pas
asPhaltée et que les serinccs en commun
étaient peu nombreux.
i,'aitiobus! Qui dira combien il est prisé
dej indi.f!.èncs/ Je garde le souvenir de ces
autobus que j'ai rencontrés sur les confins
du Sahara; ils étaient toujours bourres de
clients, entassés les uns sur les autres, et
venus on ne sait d'où. On m'a raconté l'his-
toire d'un groupe familial qui, ayant manque
le courrier, lequel ne passait que toutes les
48 heures, s'était assis tranquillement par
terre, à l'arrêt- marqué, et avait attendu tran-
quillement deux jours complets sans manifes-
fer le moindre ennui. J'ai emporté cette im
pression qu'il y avait toujours et partout.
dans n'importe quel coin le plus recule du
globe, une clientèle toute prête pour n'im-
porte quelle compagnie de transports en auto-
mobile
Et si quelqu'un regrette les pauvres pistes
de jadis que les pieds des indigènes avaient
lentement et péniblement dessinées, les s eu
tes misérables où on n'itait jamais sur de
s'en sortir, et les agréments du portage inhu-
main, qu'il vienne me le dire : je lui répon-
drai.
Mario Rouatan,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
) .+ <
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Réunion
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres a levé hier sa séance en signe de deuil
à l'occasion de la mort de M. Maurice Roy.
Avant de se séparer, les membres de l'Aca-
démie ont voté, sur la fondation Piot, une
subvention de 3.000 fr. au R. Père Lapeyre
pour les fouilles de la cathédrale de Byrsa,
à Carthage.
<
Une expédition géologique
dans l'Atlas
•
Une expédition géologique et ethnologique
polonaise, dirigée par le professeur François
(;rzyva, se prépare à explorer les montagnes
de l'Atlas.
>-M*gmo <
Du Niger au Tchad
.e.
Route automobilable
Les routes et les pistes de la colonie du
Niger, grâce aux soins du gouverneur Tel-
lier, vont sans cesse en s'améliorant. C'est
ainsi que des relations rapides viennent
d'être établies entre le chef-lieu Niamey et,
à l'est, N'Giiignii, au bord la lac Tchad.
Le gouverneur Tellier put réunir ces deux
points en auto, en trois étapes : de Niamey
à Zinder (967 km.), de Zinder à Mainé (390
km.) et de Mainé à N'Guigmi (300 km.).
Elections législatives
en Algérie
Constantine
Une élection législative complémentaire
aura lieu demain dimanche dans la deuxiè-
me circonscription de Constantine pour pour-
voir au remplacement de M. Gaston 1 hom-
son, décédé.
Cinq candidats sont en présence : MM.
Paul Pantaloni, docteur, conseiller général,
délégué financier ; Joseph Serda, délégué
financier, colon ; Toussaint-Finallerit pros-
pecteur de mines ; fanel, facteur des P.T.
T., et Palomba, communiste.
) 1(
M. Carde à Paris
Le Gouverneur général de l'Algérie a été
reçu par le général Weygand. Il a eu un en-
tretien avec M. Palmade et a reçu, à l'Office
de t'Atgcrm, différentes personnalités.
(
A LA CHAMBRE
*4*
Bureaux
des dernières Commissions formées
La Chambre a terminé jeudi les nominations
des bureaux de ses grandes commissions perma-
nentes.
Onze d'entre elles avaient accompli dès
mercredi ces formalités.
A LA MARINE MARCHANDE
A la commission de la marine marchande,
M. Tasso a été élu président à l'unanimité.
Ont été élus vice-présidentft : MM. Wil-
liam Bertrand, Masson, Rimbert, René Coty,
Léon Vincent.
Secrétaires : MM. Michel Geisdœrfer, Lu-
cien Gasparin, Charrier, Emile Faure, Cado-
ret, Salette, Delabie, Le Bail.
MARINE MILITAIRE
Ont été nommés :
Président : M. Daniélou.
Vice-présidents : MM. Emile Goude, Ap-
pel, Auguste Reynaud, Lorgeré, L'Héveder,
Morinaud, de Tastes.
Secrétaires : MM. GOlmin, Le Mire, Char-
rier, Cadoret, Ambrosini, Parés, Le Pévedic.
AUX DOUANES
Président : M. Hymans.
Ont été élus vice-présidents : MM. Barthe,
Lemire, Raude, Salmon, Inizan, Ver/ol, Léo"
Vincentt Wallach.
Secrétaires: MM. A. Durand Amidieu du
Clos, Leculier, Chaueigne (Indre), Mendès-
France, de Molènes, Paul Perrin, Salelle.
Rapporteur général : M. Taudière.
-.- .(
Les petits ports cOders
de Madagascar
Il y a sur la côte est de Madagascar, un
chapelet de petits ports dont les noms évo-
quent surtout le passé.
Toulpointe, Mahambe, Fénérine, autant
de consonnances qui rappellent les relations
commerciales, entretenues anciennement en-
tre la Réunion, Maurice et les parages de
Tamatave par de petits voiliers armés au
cabotage. C'était bien avant notre prise de
possession de l'Ile.
Les besoins des commencements de notre
occupation détournèrent de ces escales l'at-
tention du commerce. Aujourd'hui que des
colons s'y sont installés, l'activité y renaît
et les noms un peu oubliés sont à nouveau
prononcés.
Ténérive surtout se distingue, et réclame.
Quoi ?
Beaucoup de choses, et c'est bon signe :
Des travaux de reconnaissance et de balisage
des fonds de la rade, une grue à bras, l'ou-
verture du port et la création d'une recette
de douane, de standardisation et l'améliora-
tion de la piste qui relie la localité à Tama-
tave.
Les petits événements de ce genre sont à
noter. Ils témoignent de la part des colons
malgaches, une volonté qui ne lâche pas
prise, un effort qui, en se maintenant se dé-
développe.
Et nous ne sommes pas surpris de consta-
ter que, dans la crise qui ailleurs provoque
tant de découragement, Madagascar suit son
bonhomme de chemin, pas très à l'aise sans
doute, mais le suit quand même.
- - -- - --
Les marins de r cc Antarès 77
ont visité Tananarive
L'aviso Antarès, stationnaire de l'Océan
Indien, effectue actuellement sous le comman-
dement du capitaine de frégate Piton, une
croisière d'études hydrographiques sur les côtes
malgaches.
Mettant à profit une courte escale à Tama-
tave, k commandant Piton, accompagné de
trois officiers de son état-major et d'un déta-
chement de vingt-cinq marins, est monté à
Tananarive où il a pris contact avec le Gou-
verneur Général et les diverses autorités du
chef-lieu.
Nos col s bleus ont visité la capitale et les
environs et se sont déclarés enchantés de l'ac-
cueil qu'ils y ont trouvé.
Le Gouverneur Général, partant pour une
tournée d'inspection de quelques jours sur la
.ques iours sur la
Côte Est, doit s'embarquer à Tamatave, sur
l'A nlarès, qui le conduira successivement à
Sainte-Marie et à Féhériive, d'où M. Cayla
rejoindra Tananarive, aprrs un court séjour à
Vatomandry.
L'amélioration du réseau
routier d'intérêt général
à Madagascar
»♦.
On vient d'ouvrir à la circulation, un grand
pont-route, qui franchit la rivière Mania, sur
la route de Tananarive à Fianarantsoa.
Cet important ouvrage d'art, dont la cons-
truction a demandé vingt-trois mois, a une
longueur totale de 80 mètres.
Le thalweg de la rivière est franchi par un
arc en béton armé de 30 mètres d'ouverture,
supportant un tablier de 34 mètres de lon-
gueur. L'arc est encadré par deux piles mas-
sives en maçonnerie, reliees aux ruves, d un
côté par une travée droite de 12 mètres de
portée et de l'autre, par un viaduc courbe en
maçonnerie à quatre arches de 3 mètres d'ou-
verture.
Le tablier de l'ouvrage est à 10 mètres au-
dessus des eaux normales et la clef de l'arc à
1 m. 50 au-dessus du niveau des plus hautes
eaux.
Le coût de l'ouvrage. qui ne dépasse pas
7.650 francs au mètre courant de tablier, est
relativement faible, si l'on tient compte de son
importance et des difficultés de transport des
matériaux.
Ainsi se poursuit méthodiquement, par la
substitution des ouvrages définitifs aux passe-
relles provisoires, le programme général d' amé-
lioration du réseau routier de la Grande lie.
L'ancienne passerelle légère que le nouveau
pont remplace et qui était constituée par deux
trayées métalliques de 30 mètres de portées
respectives, sera utilisée, après remise en état,
sur une route secondaire actuellement en cons-
truction dans la région.
Ajoutons que l'achèvement de ce pont-route,
faisant suite aux trois grands ouvrages établis
en 1930 et 1931 sur d' importantes rivières que
traverse la route du Sud. va permettre la cir-
culation jusqu'à Ambositra, des véhicules d'un
poids de 12 tonnes.
) -.
L'activité de la Croix-Rouge
malgache
Itr
La Croix-Rouge de Madagascar vient de
procéder, comme chaque année au début de la
saison froide, à des distributions de vêtements
chauds aux petits indigents de la capitale et de
la région centrale.
Durant deux jours plusieurs milliers d'en-
fants se premaient au$ lusieurs milliers d' en-
fants se pressai ent au Dispensaire de Tanana-
rive, autour de Mme Cayla et des nombreuses
dames européennes et indigènes qui se dévouent
à r œuvre de bonté et de charité de la Croix-
Rouge.
Au cours de ces deux journées, 7.500 vête-
ments : robes, chemises, paletots et objets de
layette furent distribués sur place ou envoyés
dans les localités voisines.
Les petits « zazakely JI, indigents des Hauts-
Plateaux, auront moins tToid et leurs parents
goûteront, une fois de plus, la douceur de la
sympathie française.
L'hygiène et l'assistance médicale
au Togo de 1921 à 1931
- 1.1 --
Quelques chiffres feront ressortir mieux
que de longues phrases les progrès réalises
au Togo en matière d'hygiène et d'assistance
médicale pendant ces dix dernières années.
En plus des formations sanitaires centrales
installées au Chef-Lieu de chacun des six
cercles du Territoire, 19 dispensaires ont été
créés, pourvus d'un équipement scientifique
moderne. Le personnel indigène comprenant
médecins, sage-femmes, aide - pharmaciens,
infirmiers et infirmières, agents d'hygiène, a
été porté de 46 unités en 1923 à 359 en 1930.
Le nombre des consultations qui était de
43-579 en 1921 dans les dispensaires s'est
élevé à 752.170 en 1930 et le nombre des
consultants a passé de 10.275 350.019.
L'hôpital de Lomé a été achevé. Une lé-
proserie et un asile d'aliénés ont été cons-
truits.
Les indigènes employés aux travaux du
chemin de fer sont soignés dans un hôpital de
campagne dont les bâtiments sont démonta-
bles et peuvent être déplacés au fur et à me-
sure de l'avancement des travaux.
Disons enfin au sujet de la protection de
l'enfance que « l'auvre du Berceau 1) fon-
dée en 11)24 et rattachée à l'Union des Fem-
mes de France a donné dans ses dispensai-
res 29.669 consultations en 1930 au lieu de
t.083 en 1924, et que les enfants des écoles
se préteiit volontiers, sous la direction de
moniteurs spécialisls, a la culture physique
et à la pratique des sports.
,-..» * -
Le trafic des bananes
sur les chemins de ter
de la Guinée française
«♦»
L'intéressante statistique ci-dessous indi-
que de 1918 à 1931 les quantités de bananes
transportées sur le chemin de fer de la Gui-
née française et marque du même coup
l'importance croissante de la production.
Relevé des bananes transportées
de 1918 à 1931
Années Tonnes Années Tonnes
- - - --
1!j'X 325 1925 2.02S
le)!!) •••• 390 1926 2.799
to2o 4.X3 19-7 V369
1921 623 1928. 5.035
1922 1.034 H)20 •••• 6.860
1923 1.312 1930 9.835
1924 1.435 1931 12.395
Magie noire
Dix-huitième siècle
«̃»«
Il y a au Musée de Versailles un charmant
tableau de Mme Dubarry par Decreuze. La
favorite de Louis XV est fort occupée à sucrer
la tasse de café que vient de lui apporter un
petit serviteur nègre.
Tout en détaillant l' œuvre célèbre, en agi-
tant cet océan de vibrations passées où reposent
tant de souvenirs délicieux et sanglants, j'évo-
quais la fortune singulière de « l'homme sau-
vage » au cours du XVIII0 siècle.
Partie de la grâce libertine d' un tableau,
hgure d une époque détunte. j arrivai à sur-
prendre la croissance de cette « magie noire »
qui, de l'ornement du boudoir et des soies aux
bouquets lanés, fit la conquête des hautes
sphères sociales et philosophiques dont l' aboli-
tion de l' esclavage devint le souci passionné.
De cette heure vacillante de l'histoire de
France, prélude de 1789, on peut déterrer,
entre tant de ruines précieuses et ignorées, un
des pivots qui expliquent notre ligne de chance
coloniale. C'est elle que Mme de Staël, sous
une forme humanitaire, a servie sans le savoir,
En se faisant l'apôtre de l' abolition de l' es-
clavage, Germaine Necker travaillait spirituel-
lement à la conquête de notre empire d' outre-
mer.
La Magie Noire était définitivement passée
dans la littérature avec Bernardin de Saint-
Pierre et Rousseau qui appuyaient sur ce my-
the : « l'homme sauvage », toute leur philo-
sophie.
- Germaine Necker elle-même fut hantée par
a l , Il 1 .,."
cette idee de la bonté naturelle des indigènes
d'Afrique et d'Amérique. Evidemment, son
« colonialisme » est livresque, à ce point que
ses descriptions n'appartiennent pas aux terres
d'outre-mer de notre planète.
A vingt ans, elle écrit une nouvelle intitulée
L'Histoire de Pauline, qui se passe presque
tout entière « dans ces climats brûlants ».
Puis Mme de Staël, encouragée par le succès
de Pauline, fait paraître Mirza, « anecdote
composée d'après le récit d'un voyageur au
Sénégal et entièrement fondée sur les circons-
tances de la traite des nègres ». Ce voyageur
au Sénégal, c'est Je chevalier de Bouffiers.
Mme de Staël écrit à Gustave 111, roi de
Suède :
<( Il faut quelque courage pour quitter Paris
pour aller au Sénégal. M. de Boufflers a.
paraît-il, le dessein d' y faire planter des
cannes à sucre et d' engager les nègres des
côtes d'Afrique à cultiver librement dans leur
pays cette denrée. »
Mirza est donc l'histoire d' une famille nègre
encouragée par le gouverneur à créer à quel-
ques lieues de Gorée une plantation à sucre
pareille à celles de Saint-Domingue.
Il faut bien reconnaître que les personnages
de cette œuvre « coloniale », Mirza, Ourika
et le beau Ximéo, s'expriment à peu près com-
me le feront plus tard Corinne et Oswald!
Zulma se passe sur les bords de l' Orénoque:
dans ce roman, l'imagination déchaînée de
Mme de Staël se donne libre cours et crée de
bien extraordinaires sauvages.
Pauline, Mirza, Zulma 1 livres convention-
nels, certes, où tout est outrageusement inventé.
Mais n' oublions pas que leur succès auprès
d'un public ignorant était un commencement
d'initiation « aux pays étranges ».
Mirza et Zulma éveillaient les curiosités,
créaient un courant d'exotisme et suscitaient
des vocations voyageuses. Ces œuvres faisaient
aux « pays lointains » une excellente publi-
cité.
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que Mme
de Staël, même au milieu des pires tribula-
tions de l'exil, ne cessa jamais de s'occuper de
la question de - l'esclavage. - Pendant son dernier
séjour à Londres, elle mena une rude campa-
gne d'opinion contre la traite des nègres.
Enfin, à Paris, en 1814, elle rédigea son
fameux « appel aux souverains » pour en obte-
nir l'abolition de l'esclavage.
Mme de Staël, en mourant, laissa à ses en-
fants le devoir sacré de continuer sa grande
œuvre, point d histoire que Mme Jean de
Pange a mis en lumière avec beaucoup d.
talent. Nous savons, ainsi que le ill" de l'au-
teur de Corinne, Auguste, combattit l' escla-
vage avec un généreux enthousiasme. Ce fut le
gendre de Mme de Staël, Victor de Broglie,
devenu ministre et pair de F rance, qui eut
l'honneur de faire signer le 5 janvier 1840 la
fameuse ordonnance abolissant l'esclavage dans
les colonies françaises.
Ce jour-là. en cllct. « les mânes imprécis
d'Ourika et de Ximéo ont dû frémir d'aise
dans le paradis littéraire où se promènent les
héros des romans oublié s ».
Marie-Louise Sicard.
-.--------_.
La Guinée française
• c • •
« Californie africaine
t'f
Xons ri'levons dans le Journal rconomi-
('ùlr irivoiri, sous la signature do M. Louis
IV/.011 les intéressants ronsoi^nomonls qui
suivent, -ni- les «'iiMures fruitières en Guinée
française :
E/I, cr. qui concerne la (iuinre, noire-
pclinlion <1c (( Californie africaine, » n'a- rien
il'c.iatjcic. \<>us sommex bien aise, de pres-
sentir i(ue nous cirons rfcjà 'Hi{ compris par
les économisais soucieux de noire prépon-
dérance.. T.a Ras se CAtc. el la Mot/enne Gni-
née peuvent en effet, Sire comparées à d('s
jardins r,roUqw" Le Foula hjallon est. in-
eontestahlem-'nf. un verqer où Voranrfc, 1(1,
mmularine, ie tilron, se confondant avec la
I | mangue, la papntfe, Vananns pour se ma-
fr
JOUMILJjUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
m, RM m MM-TUftar
PARIS au)
TÉLtPH. t LOUVRE lt-«7
RICHELIEU «7-M
Les Annales Coloniales
1--. d e s iiiiale 0
EM _nonce. et réclames sont reçm -
bureau du Journal.
DmscTBUR-PoNDATCUR i Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduitt qu'en citant les AMNALKS CoLONIALII.
ABONNEMENTS
mec la Revue mensueïitl
Ua M 8 Malt < Mt
France et
Cotottie<..
On s'abonne sans trais daaI
tous les bureaux de poste.
L'île enchantée : la Réinlon
) (
L'époque semble close où le Français pa-
raissait se plaire à diffamer ses colonies ;
où les visions d'exotisme qu'elles lui réser-
vaient l'inquiétaient plus qu'elles ne l'atti-
raient ; où l'on eût dit qu'il redoutait de s'y
sentir dépaysé ; où son ignorance, enfin,
l'affermissait dans son humeur sédentaire et
s'en faisait l'aveugle complice. Le succès
d'une collection comme celle qui s'intitule :
Toutes nos colonies, prouve qu'actuellement,
sous l'impression même des prestigieux sou-
venirs laissés par l'Exposition coloniale, les
imaginations sont dociles aux appels d'outre-
mer, et, tout au moins, hospitalières aux évo-
cations de la plus grande France qui leur
sont offertes. J'ai sous les yeux l'un des
livres de cette collection, celui que les frères
Marius et Ary Leblond viennent de consa-
crer à « l'île enchantée, la Réunion. : peut-
être n'ont-ils jamais mis, dans un seul de
leurs livres, autant de leur cœur ; et la
ferveur de jxyètes avec laquelle ils révèlent
à la grande patrie leur petite patrie leur sug-
gère des pages étincelantes pages de pay-
sages, mais aussi pages de méditations sur
les destinées de 1 île Enchantée, pages de
suggestions sur son avenir.
Combien ils comprennent ce nom d h-tien
que donnaient à l'île de la Réunion les navi-
gateurs du xvii6 siècle ! Ils l'en eussent
eux-mêmes décorée, s'ils ne l'avaient .pas
trouvé dans les vieux livres. Leconte de Lisle
divinisant son île natale ne les surprend
point : ils se présentent, tous deux, pour être
les liturgistes d'un tel culte. Recueillez avec
moi leurs enthousiastes propus : a Comme
l'Arche providentielle sauva du déluge un
couple de chaque espèce animale, toutes les
altitudes et tous les climats sont représentés
à la Réunion, au point que, si le reste de
l'Univers se trouvait englouti, l'île de la
Réunion suffirait à faire revivre la com-
plexité puissante et exquise de la Terre.
Quand de la mer on découvre la Réunion, la
vision est d'une forme si pure, d'un coloris
si souriant, qu'on pense avec enthousiasme
aux montagnes sacrées des plus esthétiques
civilisations : grecque et indienne. » Avec
son opulente variété d'eaux thermales, cé-
lèbres dans tout l'Océan Indien, cette île
apparaît à Marius et Ary Leblond comme le
a sanatorium naturel des pays qui l'entou-
rent P.
Mais la terre met son empreinte sur les
hommes ; géographie, géologie, climatologie
sont des ouvrières de l'histoire. Après avoir,
au début du livre, caractérisé la personnalité
physique de l'île enchantée, les frères Le-
blond nous acheminent vers ce qu'ils appel-
lent sa haute fonction historique, et voici
comment ils la définissent, au terme de leur
volume : « Les descendants des Indiens, des
MOzambiques. des Chinois, acquièrent à la
Réunion un équilibre de facultés, une cons-
cience d'humanité, que leurs congénères sont
loin d'atteindre dans les pays d'origine : ils
n'y a pas de doute que l'avenir ne leur ré-
serve un certain rôle d'éducation. La Mé-
tropole doit à l'île de la Réunion son plus
large et haut concours, car il ne s'agit pas
seulement de l'avenir de l'île et des plus
-- intenses - rendements -- budgétaires -- ; -- mais d'en-
tretenir le plus ancien et ardent foyer d'ex-
pansion français dans l'hémisphère austral,
d'y maintenir la suprématie intellectuelle et
la puissance salutaire de notre culture, d'uti-
liser avec ses iiierveilleux - sites un centre
d'attraction qui agisse jusque sur l'Afrique
du Sud et l'Océanie. La Réunion, qui est la
plus pure image de la France, est la meil-
leure publicité que notre nation puisse se
faire dans l'hémisphère austral. »
Je songe au long effort que fit autrefois
Louis Brunet pour faire connaître son île par
ses strophes de poète et par ses récits d'his-
torien, voire même par ses romans ; je songe
à ce livre de Jules Hermann sur la Coloni-
sation de la Réunion sous l'ancien régime,
qui attestait, à la fin du XIXO siècle, l'éclo-
sion d'une école historique vouée tout à la
fois à la gloire de l'île et à celle de la
France. Les perspectives que nous ouvrent
les frères Leblond couronnent cette série de
labeurs.
11 y a maintenant cent ans, un préfet apos-
tolique de l'île Bourbon, l'abbé de Solages,
entrevoyait déjà ces perspectives, si Mada-
gascar ne l'elit définitivement attiré, et s'il
n'y eût trouvé son tombeau, il aurait eu
hâte de les réaliser. Les cartons des ar-
chives, entre 1829 et 1831, sont pleins de
projets qu'il soumettait au ministère au su-
jet d'une expédition religieuse et commer-
ciale à organiser dans l'hémisphère austral
en prenant l'île Bourbon pour point de dé-
part ; et il multipliai les instances pour
qu'on l'autorisât à ouvrir dans Bourbon un
« établissement » oil toute une élite d'indi-
gènes qu'il aurait recueillis à Pitkain, aux
Fidji, aux Tonga, aux Marquises, et dans
toutes les mers du Sud, viendraient s'im-
prégner d'une culture chrétienne et fran-
çaise. 11 faisait l'honneur à cette île Bour-
bon, sa préfecture apostolique, de la consi-
dérer <'o)ume susceptible de donner élan à la
civilisation à travers les archipels méridion-
naux de la cinquième partie du monde. Ceux
qui, dans la France d'alors, connaissaient
le nom de l'île Bourlion. lui savaient gré des
jolis poètes qu'elle avait fournis à. notre lit-
térature élégiaque. un Parny, un Antoine
de Bertin ; et certes, la terre privilégiée qui
devait nous donner, au cours du siècle, un
I«eoonte de Lisle et un Léon Dierx, ne de-
vait point déchoir de cette gloire littéraire.
Mais si les circonstances eussent servi M. de
Solages, si les pouvoirs publics l'eussent
écouté, ce programme qu aujourd'hui les
frères Leblond tracent à l'île de la Réunion,
cette destihée qu'ils lui préparent, d'agir,
comme centre d'attraction, jusque sur
l'Océanie, eussent trouvé, il y a cent ans
déjà, leur accomplissement.
Marius et Ary Leblond nous rappellent,
dans le beau chapitre qui s'intitule le Jar-
(Hn des Races, que « la petite île Bourbon,
à peine peuplée, envoya ses enfants coloni-
ser l'Inde, l'Ile de France, les Seychelles,
Mayotte, Nossi-Bé, Madagascar, l'Indochine
et qu'elle essaime jusqu'en Nouvelle-Calé-
donie et aux Hébrides » ; au nom de ces
souvenirs, ils demandent à l'Etat de marquer
enfin quelque reconnaissance pour « cette
vertu nationale de la Réunion, qui est, er
même temps qu'une beauté physique, une
puissance morale 9, et d'avoir une pensée
constante pour la conservation et pour le
développement de la race créole, qui nous
offre là-bas, « dans la chaude foule des
races ambrées ou bronzées, les mélodieuse
attitudes des grandes races intellectuelles de
l'Europe ». Ainsi trouve-t-on dans ce livre,
enrichi de délicieuses illustrations, des pages
qui ont la portée d'un manifeste politique :
la poésie et l'art y prêtent une éloquence à
la vieille colonie, pour revendiquer la sol-
licitude maternelle de la Métropole, ses con-
seils, son concours, sa collaboration.
Geor. Goycm,
de VAcadémie Française.
) -.- (
A la banque de l'Afrique occidentale
-
M. du Moulin de Labarthète, inspecteur des
Finances, ancien chef adjoint de M. Paul Rey-
naud au Ministère des Finances, puis chargé de
mission avec M. Paul Reynaud au Ministère
des Colonies, oui s'est occupé plus spéciale-
ment de la réalisation des divers projets éco-
nomiques intéressant notre domaine d' outre-ncr
et particulièrement l'Afrique Occidentale, est
nommé inspecteur général de !a Banque de
l'Afrique Occidentale.
Cette nomination, que les Annales Colo-
niales avaient annoncée il y a quelques se-
maines, est officielle aujourd'hui.
M. du Moulin sera un collaborateur de
choix qui travaillera utilement sous les ordres
de MM. Duchêne, président du Conseil d'ad-
ministration, et Edw. Poilay, directeur général.
Son intelligent travail contribuera certainement
à la prospérité de notre grand établissement
financier africain, nous nous en réjouissons pour
nos possessions de la côte.
M. Julien est nommé administrateu
de la Banque d'Indochine
M. Julien (Pierre), secrétaire général du
ministère de l'Intérieur, directeur de la Sû-
reté générale, est nommé administrateur de
la Banque de l'Indochine, en remplacement
de M. Thomé, démissionnaire.
.- (
A l'Académie Française
1
Présentation d'un ouvrage
de M. Georges Goyau
Vingt-cinq membres assistaient à la séan-
ce de jeudi. Le duc de la Force, directeur en
exercice, a présenté Les Prêtres des missions
étrangèresj où « M. Georges Goyau, notre
éminent collaborateur, offre le spectacle
inoubliable des tortures subies par ceux qui
partaient saluer ces horizons pleins d'ora-
ges ».
Mgr Maglione, nonce iapostolique, accom-
pagné de son secrétaire Mgr Forni, assis-
taient à la séance.
) (
Au Conseil d9État
Décision du Secrétaire général du Pro-
tectorat marocain attaquée.
Le 7 septembre 1929, le Secrétaire général
du Protectorat marocain prenait une décision
refusant à M. Agostini, secrétaire de
Conservation de 3° classe au Service de la
Conservation de la propriété foncière à Ra-
bat (Maroc), de lui tenir compte, dans le ca-
dre des secrétaires de conservation, des boni-
fications d'ancienneté pour services militai-
res prévues par les lois du ior avril 1923 et
17 avril 1924.
Estimant qu'en prenant cette décision, le
Secrétaire général avait commis un excès de
pouvoir, AI. Agostini - s'adressant au
Conseil d'Etat en demandait l'annulation
et ce par voie de requête.
Cette haute juridiction en a décidé le rejet
attendu que les prétentions du requérant ont
été rejetees par deux décisions.
La première ne pouvait pas, eu égard a sa
date de modification, faire l'objet d'un re-
cours pour excès de pouvoir la seconde
en date du 3 septembre 1929 pour laquelle
les délais n'étaient point expirés, s'est bor-
née à reproduire la précédente.
Dans ces conditions, M. Agostini n'est pas
non plus recevable à en demander l'annu-
lation.
Etablissements français dans l'Inde.
Statut des fonctionnaires
de l'administration.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête pré-
sentée par M. Vaitilingam, agissant en qua-
lité de président de l'Amicale des Agents
des Contributions de l'Inde Française, aux
fins d'annulation d'un arrêté du Gouverneur
des Etablissements de la Colonie modifiant
l'arrêté du 25 septembre 1920, réglant le
statut des rédacteurs auxiliaires et des ex-
péditionnaires comptables de l'administra-
tion et contre une décision nommant d'au-
très fonctionnaires rédacteurs auxiliaires.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit, attendu qu'en édictant les disposi-
tions par lui prises il s'est tenu dans la li-
mite des pouvoirs à lui confiés par le décret
du 30 décembre 1912 et qui n'a violé aucune
disposition législative ou réglementaire.
La Route et le Progrès
-1 1 -11. - -
E remercie vivement le
lecteur ami qui m'en-
voie quelques mots au
sujet de mon article
sur la Route-Sym-
bole, et me commu-
nique une correspon-
dance adressée de
Hutig-Yeii au direc-
leur de « La Revue
Franco-Annamite 9, qui l'a publiée sous ce
titre : Les Routes sont les Chemins du Pro-
grès.
Il n'y a aucun doute : quand on étudie
l'ensemble de l'histoire de la circulation en
Francei on est frappé de la difficulté qu'il
y a eu pour la voie routière à conquérir peu
à peu l'avantage sur la voie fluviale. Le
charroi terrestre ne l'emporte qu'à la longue,
et quand la technique routière a acquis un
perfectionnement qui n'est pas l'œuvre de
quelques années, mais de siècles successifs.
Il Y a 40 ans, nous dit-on, dans la pro-
vince de Hung-Yen, qui est essentiellement
agricole et qui ne peut vivre que si ses pro-
duits atteignent les principaux marchés du
pays et de l'étranger, toutes les commum-
cations se faisaient par voie fluviale. Les
régions éloignées des cours d'eau navigables
étaient sacrifiées complètement. v
On mesurera le progrès réalisé en lisant
ceci : il n'y a presque pas un village désor-
mais qui soit à plus de 5 kilomètres d'une
bonne route. -
25 kilométrés de routesdotées de 48
ponts, voilà l'effort actuellement réalisé,
pour une superficie totale de 76.000 Iluta-
res ; 97 kilomètres sont empierrés, 59
asphaltés ; les opérations d'empierrement
et d'asphaltage sont poursuivies. On achève
l'empierrement de la route Hung-Yen à Ke-
Sat, marché important pour le riz : le rizi-
culteur peut même aller jusqu'à Hai-Duong
car on a empierré la route qui prolonge celle
de Kc-Sat.
La province consacre aux routes le
dixième de ses ressources, soit 23.700 p. en
1931 (16.000 pour travaux d'entretien, 6.700
four travaux neufs); 35.400 p. en 1932
(28.300 pour travaux d'entretien, 7.100 Pour
travaux netlfs).
Les chaloupes, comme par le passé, con-
tinuent à aller sur les chemins qui marchent;
mais entre Hanot et Hung-Yen autos, char-
rettes, camions font le va-et-vient. Les auto-
bus aussi. Il faut cinq heures à un voyaeeur
pour aller en chaloupe d'une ville à Isutre ;
il faut 3 heures environ en autobus ; il y a
60 voyages par jour environ, et cela ne cotite
que 0 f. 40. En 1922, le prix était quatre
fois plus cher, parce que la route n'était pas
asPhaltée et que les serinccs en commun
étaient peu nombreux.
i,'aitiobus! Qui dira combien il est prisé
dej indi.f!.èncs/ Je garde le souvenir de ces
autobus que j'ai rencontrés sur les confins
du Sahara; ils étaient toujours bourres de
clients, entassés les uns sur les autres, et
venus on ne sait d'où. On m'a raconté l'his-
toire d'un groupe familial qui, ayant manque
le courrier, lequel ne passait que toutes les
48 heures, s'était assis tranquillement par
terre, à l'arrêt- marqué, et avait attendu tran-
quillement deux jours complets sans manifes-
fer le moindre ennui. J'ai emporté cette im
pression qu'il y avait toujours et partout.
dans n'importe quel coin le plus recule du
globe, une clientèle toute prête pour n'im-
porte quelle compagnie de transports en auto-
mobile
Et si quelqu'un regrette les pauvres pistes
de jadis que les pieds des indigènes avaient
lentement et péniblement dessinées, les s eu
tes misérables où on n'itait jamais sur de
s'en sortir, et les agréments du portage inhu-
main, qu'il vienne me le dire : je lui répon-
drai.
Mario Rouatan,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
) .+ <
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Réunion
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres a levé hier sa séance en signe de deuil
à l'occasion de la mort de M. Maurice Roy.
Avant de se séparer, les membres de l'Aca-
démie ont voté, sur la fondation Piot, une
subvention de 3.000 fr. au R. Père Lapeyre
pour les fouilles de la cathédrale de Byrsa,
à Carthage.
<
Une expédition géologique
dans l'Atlas
•
Une expédition géologique et ethnologique
polonaise, dirigée par le professeur François
(;rzyva, se prépare à explorer les montagnes
de l'Atlas.
>-M*gmo <
Du Niger au Tchad
.e.
Route automobilable
Les routes et les pistes de la colonie du
Niger, grâce aux soins du gouverneur Tel-
lier, vont sans cesse en s'améliorant. C'est
ainsi que des relations rapides viennent
d'être établies entre le chef-lieu Niamey et,
à l'est, N'Giiignii, au bord la lac Tchad.
Le gouverneur Tellier put réunir ces deux
points en auto, en trois étapes : de Niamey
à Zinder (967 km.), de Zinder à Mainé (390
km.) et de Mainé à N'Guigmi (300 km.).
Elections législatives
en Algérie
Constantine
Une élection législative complémentaire
aura lieu demain dimanche dans la deuxiè-
me circonscription de Constantine pour pour-
voir au remplacement de M. Gaston 1 hom-
son, décédé.
Cinq candidats sont en présence : MM.
Paul Pantaloni, docteur, conseiller général,
délégué financier ; Joseph Serda, délégué
financier, colon ; Toussaint-Finallerit pros-
pecteur de mines ; fanel, facteur des P.T.
T., et Palomba, communiste.
) 1(
M. Carde à Paris
Le Gouverneur général de l'Algérie a été
reçu par le général Weygand. Il a eu un en-
tretien avec M. Palmade et a reçu, à l'Office
de t'Atgcrm, différentes personnalités.
(
A LA CHAMBRE
*4*
Bureaux
des dernières Commissions formées
La Chambre a terminé jeudi les nominations
des bureaux de ses grandes commissions perma-
nentes.
Onze d'entre elles avaient accompli dès
mercredi ces formalités.
A LA MARINE MARCHANDE
A la commission de la marine marchande,
M. Tasso a été élu président à l'unanimité.
Ont été élus vice-présidentft : MM. Wil-
liam Bertrand, Masson, Rimbert, René Coty,
Léon Vincent.
Secrétaires : MM. Michel Geisdœrfer, Lu-
cien Gasparin, Charrier, Emile Faure, Cado-
ret, Salette, Delabie, Le Bail.
MARINE MILITAIRE
Ont été nommés :
Président : M. Daniélou.
Vice-présidents : MM. Emile Goude, Ap-
pel, Auguste Reynaud, Lorgeré, L'Héveder,
Morinaud, de Tastes.
Secrétaires : MM. GOlmin, Le Mire, Char-
rier, Cadoret, Ambrosini, Parés, Le Pévedic.
AUX DOUANES
Président : M. Hymans.
Ont été élus vice-présidents : MM. Barthe,
Lemire, Raude, Salmon, Inizan, Ver/ol, Léo"
Vincentt Wallach.
Secrétaires: MM. A. Durand Amidieu du
Clos, Leculier, Chaueigne (Indre), Mendès-
France, de Molènes, Paul Perrin, Salelle.
Rapporteur général : M. Taudière.
-.- .(
Les petits ports cOders
de Madagascar
Il y a sur la côte est de Madagascar, un
chapelet de petits ports dont les noms évo-
quent surtout le passé.
Toulpointe, Mahambe, Fénérine, autant
de consonnances qui rappellent les relations
commerciales, entretenues anciennement en-
tre la Réunion, Maurice et les parages de
Tamatave par de petits voiliers armés au
cabotage. C'était bien avant notre prise de
possession de l'Ile.
Les besoins des commencements de notre
occupation détournèrent de ces escales l'at-
tention du commerce. Aujourd'hui que des
colons s'y sont installés, l'activité y renaît
et les noms un peu oubliés sont à nouveau
prononcés.
Ténérive surtout se distingue, et réclame.
Quoi ?
Beaucoup de choses, et c'est bon signe :
Des travaux de reconnaissance et de balisage
des fonds de la rade, une grue à bras, l'ou-
verture du port et la création d'une recette
de douane, de standardisation et l'améliora-
tion de la piste qui relie la localité à Tama-
tave.
Les petits événements de ce genre sont à
noter. Ils témoignent de la part des colons
malgaches, une volonté qui ne lâche pas
prise, un effort qui, en se maintenant se dé-
développe.
Et nous ne sommes pas surpris de consta-
ter que, dans la crise qui ailleurs provoque
tant de découragement, Madagascar suit son
bonhomme de chemin, pas très à l'aise sans
doute, mais le suit quand même.
- - -- - --
Les marins de r cc Antarès 77
ont visité Tananarive
L'aviso Antarès, stationnaire de l'Océan
Indien, effectue actuellement sous le comman-
dement du capitaine de frégate Piton, une
croisière d'études hydrographiques sur les côtes
malgaches.
Mettant à profit une courte escale à Tama-
tave, k commandant Piton, accompagné de
trois officiers de son état-major et d'un déta-
chement de vingt-cinq marins, est monté à
Tananarive où il a pris contact avec le Gou-
verneur Général et les diverses autorités du
chef-lieu.
Nos col s bleus ont visité la capitale et les
environs et se sont déclarés enchantés de l'ac-
cueil qu'ils y ont trouvé.
Le Gouverneur Général, partant pour une
tournée d'inspection de quelques jours sur la
.ques iours sur la
Côte Est, doit s'embarquer à Tamatave, sur
l'A nlarès, qui le conduira successivement à
Sainte-Marie et à Féhériive, d'où M. Cayla
rejoindra Tananarive, aprrs un court séjour à
Vatomandry.
L'amélioration du réseau
routier d'intérêt général
à Madagascar
»♦.
On vient d'ouvrir à la circulation, un grand
pont-route, qui franchit la rivière Mania, sur
la route de Tananarive à Fianarantsoa.
Cet important ouvrage d'art, dont la cons-
truction a demandé vingt-trois mois, a une
longueur totale de 80 mètres.
Le thalweg de la rivière est franchi par un
arc en béton armé de 30 mètres d'ouverture,
supportant un tablier de 34 mètres de lon-
gueur. L'arc est encadré par deux piles mas-
sives en maçonnerie, reliees aux ruves, d un
côté par une travée droite de 12 mètres de
portée et de l'autre, par un viaduc courbe en
maçonnerie à quatre arches de 3 mètres d'ou-
verture.
Le tablier de l'ouvrage est à 10 mètres au-
dessus des eaux normales et la clef de l'arc à
1 m. 50 au-dessus du niveau des plus hautes
eaux.
Le coût de l'ouvrage. qui ne dépasse pas
7.650 francs au mètre courant de tablier, est
relativement faible, si l'on tient compte de son
importance et des difficultés de transport des
matériaux.
Ainsi se poursuit méthodiquement, par la
substitution des ouvrages définitifs aux passe-
relles provisoires, le programme général d' amé-
lioration du réseau routier de la Grande lie.
L'ancienne passerelle légère que le nouveau
pont remplace et qui était constituée par deux
trayées métalliques de 30 mètres de portées
respectives, sera utilisée, après remise en état,
sur une route secondaire actuellement en cons-
truction dans la région.
Ajoutons que l'achèvement de ce pont-route,
faisant suite aux trois grands ouvrages établis
en 1930 et 1931 sur d' importantes rivières que
traverse la route du Sud. va permettre la cir-
culation jusqu'à Ambositra, des véhicules d'un
poids de 12 tonnes.
) -.
L'activité de la Croix-Rouge
malgache
Itr
La Croix-Rouge de Madagascar vient de
procéder, comme chaque année au début de la
saison froide, à des distributions de vêtements
chauds aux petits indigents de la capitale et de
la région centrale.
Durant deux jours plusieurs milliers d'en-
fants se premaient au$ lusieurs milliers d' en-
fants se pressai ent au Dispensaire de Tanana-
rive, autour de Mme Cayla et des nombreuses
dames européennes et indigènes qui se dévouent
à r œuvre de bonté et de charité de la Croix-
Rouge.
Au cours de ces deux journées, 7.500 vête-
ments : robes, chemises, paletots et objets de
layette furent distribués sur place ou envoyés
dans les localités voisines.
Les petits « zazakely JI, indigents des Hauts-
Plateaux, auront moins tToid et leurs parents
goûteront, une fois de plus, la douceur de la
sympathie française.
L'hygiène et l'assistance médicale
au Togo de 1921 à 1931
- 1.1 --
Quelques chiffres feront ressortir mieux
que de longues phrases les progrès réalises
au Togo en matière d'hygiène et d'assistance
médicale pendant ces dix dernières années.
En plus des formations sanitaires centrales
installées au Chef-Lieu de chacun des six
cercles du Territoire, 19 dispensaires ont été
créés, pourvus d'un équipement scientifique
moderne. Le personnel indigène comprenant
médecins, sage-femmes, aide - pharmaciens,
infirmiers et infirmières, agents d'hygiène, a
été porté de 46 unités en 1923 à 359 en 1930.
Le nombre des consultations qui était de
43-579 en 1921 dans les dispensaires s'est
élevé à 752.170 en 1930 et le nombre des
consultants a passé de 10.275 350.019.
L'hôpital de Lomé a été achevé. Une lé-
proserie et un asile d'aliénés ont été cons-
truits.
Les indigènes employés aux travaux du
chemin de fer sont soignés dans un hôpital de
campagne dont les bâtiments sont démonta-
bles et peuvent être déplacés au fur et à me-
sure de l'avancement des travaux.
Disons enfin au sujet de la protection de
l'enfance que « l'auvre du Berceau 1) fon-
dée en 11)24 et rattachée à l'Union des Fem-
mes de France a donné dans ses dispensai-
res 29.669 consultations en 1930 au lieu de
t.083 en 1924, et que les enfants des écoles
se préteiit volontiers, sous la direction de
moniteurs spécialisls, a la culture physique
et à la pratique des sports.
,-..» * -
Le trafic des bananes
sur les chemins de ter
de la Guinée française
«♦»
L'intéressante statistique ci-dessous indi-
que de 1918 à 1931 les quantités de bananes
transportées sur le chemin de fer de la Gui-
née française et marque du même coup
l'importance croissante de la production.
Relevé des bananes transportées
de 1918 à 1931
Années Tonnes Années Tonnes
- - - --
1!j'X 325 1925 2.02S
le)!!) •••• 390 1926 2.799
to2o 4.X3 19-7 V369
1921 623 1928. 5.035
1922 1.034 H)20 •••• 6.860
1923 1.312 1930 9.835
1924 1.435 1931 12.395
Magie noire
Dix-huitième siècle
«̃»«
Il y a au Musée de Versailles un charmant
tableau de Mme Dubarry par Decreuze. La
favorite de Louis XV est fort occupée à sucrer
la tasse de café que vient de lui apporter un
petit serviteur nègre.
Tout en détaillant l' œuvre célèbre, en agi-
tant cet océan de vibrations passées où reposent
tant de souvenirs délicieux et sanglants, j'évo-
quais la fortune singulière de « l'homme sau-
vage » au cours du XVIII0 siècle.
Partie de la grâce libertine d' un tableau,
hgure d une époque détunte. j arrivai à sur-
prendre la croissance de cette « magie noire »
qui, de l'ornement du boudoir et des soies aux
bouquets lanés, fit la conquête des hautes
sphères sociales et philosophiques dont l' aboli-
tion de l' esclavage devint le souci passionné.
De cette heure vacillante de l'histoire de
France, prélude de 1789, on peut déterrer,
entre tant de ruines précieuses et ignorées, un
des pivots qui expliquent notre ligne de chance
coloniale. C'est elle que Mme de Staël, sous
une forme humanitaire, a servie sans le savoir,
En se faisant l'apôtre de l' abolition de l' es-
clavage, Germaine Necker travaillait spirituel-
lement à la conquête de notre empire d' outre-
mer.
La Magie Noire était définitivement passée
dans la littérature avec Bernardin de Saint-
Pierre et Rousseau qui appuyaient sur ce my-
the : « l'homme sauvage », toute leur philo-
sophie.
- Germaine Necker elle-même fut hantée par
a l , Il 1 .,."
cette idee de la bonté naturelle des indigènes
d'Afrique et d'Amérique. Evidemment, son
« colonialisme » est livresque, à ce point que
ses descriptions n'appartiennent pas aux terres
d'outre-mer de notre planète.
A vingt ans, elle écrit une nouvelle intitulée
L'Histoire de Pauline, qui se passe presque
tout entière « dans ces climats brûlants ».
Puis Mme de Staël, encouragée par le succès
de Pauline, fait paraître Mirza, « anecdote
composée d'après le récit d'un voyageur au
Sénégal et entièrement fondée sur les circons-
tances de la traite des nègres ». Ce voyageur
au Sénégal, c'est Je chevalier de Bouffiers.
Mme de Staël écrit à Gustave 111, roi de
Suède :
<( Il faut quelque courage pour quitter Paris
pour aller au Sénégal. M. de Boufflers a.
paraît-il, le dessein d' y faire planter des
cannes à sucre et d' engager les nègres des
côtes d'Afrique à cultiver librement dans leur
pays cette denrée. »
Mirza est donc l'histoire d' une famille nègre
encouragée par le gouverneur à créer à quel-
ques lieues de Gorée une plantation à sucre
pareille à celles de Saint-Domingue.
Il faut bien reconnaître que les personnages
de cette œuvre « coloniale », Mirza, Ourika
et le beau Ximéo, s'expriment à peu près com-
me le feront plus tard Corinne et Oswald!
Zulma se passe sur les bords de l' Orénoque:
dans ce roman, l'imagination déchaînée de
Mme de Staël se donne libre cours et crée de
bien extraordinaires sauvages.
Pauline, Mirza, Zulma 1 livres convention-
nels, certes, où tout est outrageusement inventé.
Mais n' oublions pas que leur succès auprès
d'un public ignorant était un commencement
d'initiation « aux pays étranges ».
Mirza et Zulma éveillaient les curiosités,
créaient un courant d'exotisme et suscitaient
des vocations voyageuses. Ces œuvres faisaient
aux « pays lointains » une excellente publi-
cité.
Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que Mme
de Staël, même au milieu des pires tribula-
tions de l'exil, ne cessa jamais de s'occuper de
la question de - l'esclavage. - Pendant son dernier
séjour à Londres, elle mena une rude campa-
gne d'opinion contre la traite des nègres.
Enfin, à Paris, en 1814, elle rédigea son
fameux « appel aux souverains » pour en obte-
nir l'abolition de l'esclavage.
Mme de Staël, en mourant, laissa à ses en-
fants le devoir sacré de continuer sa grande
œuvre, point d histoire que Mme Jean de
Pange a mis en lumière avec beaucoup d.
talent. Nous savons, ainsi que le ill" de l'au-
teur de Corinne, Auguste, combattit l' escla-
vage avec un généreux enthousiasme. Ce fut le
gendre de Mme de Staël, Victor de Broglie,
devenu ministre et pair de F rance, qui eut
l'honneur de faire signer le 5 janvier 1840 la
fameuse ordonnance abolissant l'esclavage dans
les colonies françaises.
Ce jour-là. en cllct. « les mânes imprécis
d'Ourika et de Ximéo ont dû frémir d'aise
dans le paradis littéraire où se promènent les
héros des romans oublié s ».
Marie-Louise Sicard.
-.--------_.
La Guinée française
• c • •
« Californie africaine
t'f
Xons ri'levons dans le Journal rconomi-
('ùlr irivoiri, sous la signature do M. Louis
IV/.011 les intéressants ronsoi^nomonls qui
suivent, -ni- les «'iiMures fruitières en Guinée
française :
E/I, cr. qui concerne la (iuinre, noire
pclinlion <1c (( Californie africaine, » n'a- rien
il'c.iatjcic. \<>us sommex bien aise, de pres-
sentir i(ue nous cirons rfcjà 'Hi{ compris par
les économisais soucieux de noire prépon-
dérance.. T.a Ras se CAtc. el la Mot/enne Gni-
née peuvent en effet, Sire comparées à d('s
jardins r,roUqw" Le Foula hjallon est. in-
eontestahlem-'nf. un verqer où Voranrfc, 1(1,
mmularine, ie tilron, se confondant avec la
I | mangue, la papntfe, Vananns pour se ma-
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