Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juin 1932 23 juin 1932
Description : 1932/06/23 (A32,N68). 1932/06/23 (A32,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805033
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTË-DEUXIHMB ANNEE. -' N* 68. * v
LE NUMEHO : 80 CENTIMES
JEUDI sol H, >4 riJIN I
JOUMH QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m CI KUMMMr
PARIS (au)
TÉLtPH. i LOUVIVK 114»
» RICHKLIKU «7-M
Les Annales Coloniales
CM ennonces et réclames tom rtfMi -
taircon du journal.
Dimbctsur. Fondât tu* 1 Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant III Arralbs CoLOllIALII.
ABONNEMENTS
met la Revue mensuelle i
Un se 6 Moi. 9 liob
France et
Colonies tlO. 1M > se 9
ttranger.. 240. tU. Mt
On s'abonne sans firtli daoa
tous les bureaux de poaLL
Allez au Darlac
) (
Le film a Chang » qui a eu il y a un peu
plus de deux ans tant de succès, malgré cer-
taines mises en scènes fantaisistes, compre-
nait des tableaux saisissants de la vie des
indigènes, de la flore et de la faune indochi-
noises, et en particulier de la province de
Darlac.
N'y avait-il pas des maisons construites
sur pilotis, n'était-ce pas le pays des élé-
phants, de la chasse aux éléphants, aux
tigres et aux panthères, faite à la t trappe »
ou à l'affût du haut des a mirators » placés
au milieu des rays ? Les indigènes ne fai-
saient-ils pas un semblant de labourage avec
une sorte de houe en bois, et ne cultivaient-
ils pas simplement le riz à la lisière des
forêts ?
J'oublie beaucoup de détails intéressants
de ce film sur cette province.
Etions-nous bien au Darlac ?
Si ce n'était pas le Darlac, nous aurions
pu nous y croire transportés, et vif était le
désir d'y aller, ne fût-ce que pour un temps
très court dans ce pays à la végétation luxu-
riante, où les indigènes paraissaient avoir
la vie simple, occupés à assurer leur nour-
riture et à se défendre contre les fauves, où
l'agriculture variée, encore à ses débuts, pro-
mettait tous les espoirs à l'industrie encore
rudimentaire qui pouvait espérer se dévelop-
per.
Touristes qui disposez de votre temps et
qui hésitez sur un but précis, allez visiter le
Darlac. Vous y trouverez les spectacles natu-
rels les plus variés. Vous aurez l'attrait de
la chasse : bécassines, paons, porcs-épics,
tortues, serpents, sangliers, cerfs, bœufs,
éléphants, et même rhinocéros, fauves tels
que tigres et panthères, le gibier. ne
manque pas.
Vous parcourerez des routes t lui. tantôt,
traverseront des montagnes noires ou rouges,
d'autres des crêtes boisées. Vous passerez des
ravins aux torrents clairs sur des ponts de
bambou, surprendrez des aigrettes, des
grues, des bécassines dans les clairières et
les marais et admirerez les rapides et chutes
successives du Dray-Anur qui forme une
magnifique cataracte de '5 mètres de hau-
teur. Vous vous mettrez à l'ombre sous les
banadrs. manguiers et papayierg à Ban-
don, la résidence du grand chef Khunjonob,
notre fidèle ami qui y vit encore. Vous ver-
rez des villages entièrement formés de huttes
sur pilotis amsi que quelques coquettes vil-
las, isolées, entourées de jardins à Ban-Mé-
Thuot.
Vous connaîtrez les c types » du Darlac
dont la couleur varie du noir le plus absolu
au blanc, en passant par toutes les teintes
intermédiaires. Si vous prenez un contact
plus étroit avec eux, vous saurez que la
population du Darlac, province d'Annam,
peuplée d'environ 150.000 habitants, com-
prend un grand nombre de tribus et de fa-
milles, elles-mêmes métissées de Laotiens
pour les unes, de Cham et de Kmer pour les
autres et qu'elles offrent des caractéristiques
très différentes des autres peuples de l'An-
nam.
Vous serez étonnés de leur organisation
familiale, fondée sur le matriarcat, de la
poésie de leurs chants, de leur crédulité
excessive qui les fait attribuer une puissance
occulte à tout ce qu'ils ne comprennent pas.
Vous apprendrez que les c Moï » croient
à l'existence d'un être suprême, en deux di-
vinités, l'une créatrice de la terre, l'autre
protectrice des cultures, des existences, du
bien-être des humains, ainsi qu'à l'existence
d'une foule de divinités secondaires bienfai-
santes et malfaisantes qui habitent les mon-
tagnes, les forêts ou les cours d'eau. Vous
vous intéresserez à leurs légendes et les aime-
rez.
Vous saurez aussi, vous tous qui irez au
Darlac que l'indigène est par nature, pares-
seux, superstitieux, ombrageux et fier, et
qu'il « ne se laisse conduire que par une
« certaine douceur alliée à une grande fer-
« meté », a dit Monfleur, administrateur-ad-
joint des services civils en Indochine.
Rancunier et processif, il n'oublie pas les
offenses et pour en tirer vengeance ou pro-
fit, comme « la mule du pape », sait attendre
des mois et des années.
Jeunes gen.9 qui voulez faire votre oar-
rière aux colonies, qui voulez connaître la
vie de l'indigène, la comprendre et vous y
adapter avec intelligence, qui voulez être
pour lui un auxiliaire aimé et respecté, qui
justifiez des aptitudes physiques, des qualités
morales et des connaissances techniques né-
cessaires, allez dans nos territoires fran-
çais, allez en Indochine surtout, allez aussi,
en plus petit nombre, dans ila province du
Darlac, car le Darlac est bien petit (40.000
kilomètres carrés, à peu près la superficie
de six de nos départements, 1/14 de la
F rance).
Par sa situation en Annam, par ses rap-
ports commerciaux avec le Laos, le Cam-
bodge, la Birmanie, le Siam, la Cochinchine,
la valeur économique morale et sociale du
Darlac aura toujours une répercussion pro-
fonde sur « îles Orientaux » dont nous ne
connaissons pas à « fond » la langue et le
caractère.
Encore inexploré, il y a à peine trente
ans, presque impénétrable, couvert de forêts
épaisses et peifilé de tribus pillardes et bel-
liqueuses, sans morale ni loi, ce pays, grâce
à la France, c'est-à-dire grâce à l'effort
patiemment poursuivi, à la volonté tenace
et aux sentiments altruistes de ses adminis-
trateurs, s'adapte aux méthodes de la civi-
lisation moderne et est susceptible d'en re-
cueillir et d'en apprécier les bienfaits.
Ainsi que l'a dit récemment Altlx'rt Sar-
raut dans son important discours de l'inau-
guration de la Foire internationale de Bor-
deaux, il faut avoir conscience que la
France.. comme toutes les autres nations
« colonisatrices a orienté et ordonné sa vie
« en raison même et en fonction de son pa-
« trimoine colonial ».
« Si les masses indigènes peuvent contes-
« ter la valeur et l'efficience philosophique,
« politique et sentimentale des principes et
a des résultats de notre colonisation morale,
« elles sont obligées de s'incliner devant
« l'efficacité et la prééminence de notre di-
a rection économique et technique, car à ce
« point de vue nous avions accompli de
« véritables miracles dans la mise en valeur
« des richesses matérielles dont nous les
« avons appelées à recueillir les bénéfices
« grandissants.
« Il est impossible, dit-il encore, de ralen-
« tir ou d'abandonner l'effort entrepris dans
« le domaine extérieur et d'autre part im-
« possible de ne pas soutenir les prodigieux
« efforts qui ont été accomplis pour le met-
« tre en valeur et de laisser retourner à
« la brousse vorace, les magnifiques planta-
« tions, les cultures, les exploitations métho-
« diques des ressources naturelles dont le la-
« beur français a enrichi nos possessions
« d'Afrique et d'Asie. »
Dans un prochain article, je parlerai plus
spécialement de l'œuvre entreprise et réalisée
par la France au Darlac.
Camille Briquet,
Député de l'Eure
Vice-Président de la Commission
de l'Algérie, lins Colonies et Protectorats.
M. Lucien Saint préside le banquet
da Commerce
t 06
Le banquet de la Chambre de commerce
de Rabat a eu - lieu le 16 juin, réunissant
plus de 350 personnes hauts fonctionnairei,
et commerçants de Rabat.
Le Résident Général, dans l'important
discours qu'il prononça, fit une mise au
point de la situation économique du Pro-
tectorat et affirma sa confiance dans l'ave-
nir.
Rien n'a jamais pu permettre d'imaginer
que la Métropole se désintéressait du sort
du Maroc.
« Deux actes, déclara-t-il, ont été accom-
plis par elle, dont les conséquences sont
d'une valeur exceptionnelle tant pour nos
intérêts présents que pour notre développe-
ment futur. Elle nous a consenti un em-
prunt qui nous permet de compléter notre
aménagement économique et elle accepte de
recevoir en franchise pendant cinq ans, un
contingent de blés marocains qui satisfait
largement nos capacités actuelles d'expor-
tation. n
M. Lucien Saint estime, toutefois, que ce
développement de la richesse du Protecto-
rat, par l'extension des débouches et l'amé-
lioration de l'outillage, ne prendra toute
son ampleur que le jour où le Maroc sera
intégré dans l'économie métropolitaine.
Une mutuelle compréhension des intérêts de
chacun, une solidarité parfaite entre expor-
tateurs et producteurs des deux pays, repré-
senteront les garanties les plus sûres pour
l'avenir.
« En effet, ajoute le Résident général, le
Maroc après avoir vécu sur lui-même tend
à devenir largement exportateur et à se sou-
der au marché mondial. 11 lui faut conce-
voir et poursuivre une politique méthodique
des débouchés qui, si elle représente une
victoire progressive sur l'individualisme
qui caractérisa jadis l'effort des « hommes
nouveaux n, n'en aboutit pas moins à com-
pliquer sans cesse la tâche gouvernemen-
tale en lui imposant l'examen de tous les
problèmes imprévus, liés à la juxtaposition
des deux économies européenne et indigène,
aux relations des organisations publiques et
du commerce privé, enfin à l'incorporation
progressive du Maroc dans l'économie mé-
tropolitaine. »
Il ne faut pas cependant se dissimuler
que le Maroc n'est pas absolument à l'abri
des coups du sort et qu'il doit prendre tou-
tes ses dispositions pour ne pas trop subir
les répercussions de la crise mondiale. Pour
cela, M. Lucien Saint affirme sa volonté de
suivre une politique évitant toute inflation
et, en premier lieu, l'inflation des dépenses.
De même, il faut se garder des improvi-
sations hâtives, dont les tentations sont les
plus alléchantes dans les pays neufs.
« Le domaine de la colonisation, déclare
le Résident Général, nous a fourni de cui-
sants exemples. La question du recensement
des colons est aujourd'hui heureusement
réglé : il est de première importance qu'elle
ne soit plus jamais rouverte. »
Il expose ensuite quels heureux résultats il
faut attendre de la création de l'Office Ché-
rifien des Exportations qui, authentifiant la
qualité des produits, donne une garantie aux
importateurs étrangers et plus de poids à
l'offre marocaine dans le jeu des échanges
internationaux.
Le Résident Général termine, enfin, cet
exposé de la situation par un appel à la col-
laboration des éléments européens et indigè-
nes, sous les directives libérales du Gouver-
nement, pour la plus grande prospérité de
tous ceux qui travaillent sur le sol marocain
et pour la plus grande gloire de la France.
+
M. et Mme Lucien Saint à Fez
M. Lucien Saint a assisté aux courses de
(Khémisset. Il s'est rendu ensuite à Fez où
il a eu des entretiens, notamment avec les
principales notabilités de la Médina.
Le lendemain 12 juin, dans l'après-midi,
le Résident et Mme Lucien Saint ont reçu
au Palais de Bou Jeloul de '7 à 19 heures.
M. Pierre Roux-Freissioeng I
Président de la Commission
de VAlgérie, des Colonies
et des Protectorats
,. ,. -, , i ,-
, - 1 !
1 - !
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, t ,, i
OTRE ami, M. Pierre
Roux - Freissi-
ne 11 g, député de
la troisième cir-
conScriptio n
d'Oran, vice-FI.
sident sortant de
la commission de
VAlgérie, des Co-
lonies et des Pro-
tectorats, a (té
clti hier président de cette commission.
C'est un juste hommage rendu par ses col-
lègues à notre collaborateur pour ses belles
qualités de travail, sa haute probité et sa
compréhension des problèmes algériens et
nord-africains.
Orateur unammement écouté, M. Roux-
Freissineng a eu le rare privilège dans sa
carrière politique, qui a débuté en novembre
1919, d'avoir les honneurs de Vaffichage
sur tous les murs de France de l'un de ses
discours : celui qu'il a prononcé pendant
l'ité de 1926 au moment des affaires du
Riff et de la menace d'Abd-El-Krim.
Il exprima, ce jour-là, dans utte langue
claire, chaude et vibrante, le sentiment de
tous les Français des deux côtés de la Médi-
ferraille.
C'est le seul parlementaire depuis le début
de ce siècle, avec feu l'abbé Lentire, qui a
eu cet honneur sans avoir été président de
la Chambre, président du Conseil ou mi-
nistre.
Faut-il rappeler les nombreuses interven-
tions à la tribune de notre éminent ami. Il
s'est fait, à la tribune de la Chambre notam-
ment, tout à la fin de la dernière législature,
l'éloquent défenseur de la viticulture algé-
rienne menacée dans ses œuvres vives par les
restrictions imposées aux colons.
Parmi les importants rapports qu'il a
déposés sur le bureau de la Chambre, signa-
lons ceux : sur la propriété foncière en Algé-
rie, sur la caisse - foncière -agricole, sur les
conventions maritimes, sur les emprunts ma-
rocains destinés aux chemins de fer, etc., etc.
Outre les questions nord-africaines qui
solliciteront comme auparavant son attention
il aura désormais à reporter sa sollicitude
aux grands problbnes qui se f osent dans ta
France des quatre autres parties du monde.
Il sera, personne n'en doute, le défenseur
dévoué et vigilant des intérêts français au
loin et sa grande autorité morale lui Permet-
tra de parler au nom de tous au gottvertte-
ment et lui vaudra d'être écouté.
Détail à noter : c'est un de ses prédéces-
seurs comme député d'Oranie qui occupa le
plus longtemps la présidence de la Commis-
sion des Colonies (alors joitUe aux Affaires
étrangères), M. Eugène Etienne. Il y eut
autrefois aussi un député de la France
d'outre-mer qui présida cette commission :
ce fut noire ami François Delomle, en ce
temps-là, député de la Cochinchine,
Marcel Ruedel.
-– +
L'influence française
Il Mlrlc
Inauguration de l'Ecole Franco-Arabe
de Petitjean
Récemment a eu lieu l'inauguration de
l'Ecole Franco-Arabe de Kabar.
La portée politique et sociale de cette ma-
nifestation a été marquée par la présence
de S.E. Si Mohammed El Hajoui, délégué
du Grand Vizir à l'Instruction publique ;
de M. Watin, chef de la région du Gharb ;
de M. Brunot, chef du Service de l'enseigne-
ment musulman, qu'accompagnaient M.
Bouyssi, chef de la Circonscription et ses ad-
joints et le caïd Driss ben Abderrahman.
Entre une double haie de cavaliers à belle
tenue militaire du guich Cherada, au bonnet
rouge pointu, le cortège officiel parvint à la
nouvelle école où l'attendaient notables et
élèves et aux alentours de laquelle se pres-
sait la foule pittoresque d'un véritable
inoussem ; bannières, youyous, baroud, for-
maient les éléments habituels de la fête
arabe.
La visite des classes décorées avec goût
par Mme et M. Extermann, directeur de
l'école, permit à tous d'apprécier la valeur
des résultats déjà obtenus. Classes spacieu-
ses et claires, bien orientées, donnant sur ce
qui sera bientôt un grand jardin à en juger
par la cadence ultra rapide de la poussée
des jardins et plantations à Petitjean.
Puis dans les grandes tentes dressées près
île l'école ou un thé fut servi, le Chef de la
Région du Gharb et S. E. le délégué du
Grand Vizir, en des allocutions de haute
qualité, félicitèrent les élèves de leur assi-
duité au travail, les encouragèrent à ap-
prendre avec zèle les langues française et
arabe et à ne pas négliger l'enseignement
professionnel.
L' t'l' d 1
L'attention des élèves, de leurs parents et
des notables indigènes fut attirée sur la
sollicitude que le Gouvernement du Protec-
torat manifeste à l'égard de ses protégés qui
doivent profiter des progrès et des moyens
mis à leur portée.
Les élèves ont ensuite, avec succès, récité
quelques compliments et pièces de < ircons-
tance.
A l'issue de cette cérémonie, les cavaliers
Chcrada se livrèrent à une belle fantasia et
les danses se rythmèrent au son des flûtes
et des tambourins et des cris de youyou des
femmes indigènes juchées sur les terrasses.
L'inauguration officielle de l'Ecole Franco-
Arabe de Kabar a fait impression sur la po-
pulation indigène de la région jjtti voit dans
ce geste tout (lui titi %ti voit dans
ce geste tout l'intérêt qui lui est (Jfté par le
Gouvernement français.
A L A C H A M Il HEl
Les bureaux
des grandes Commissions
I.a Chambre a uu début de la séance
qu'elle a tenue hier malin ratifié, sans
iébat, la composition des grandes commis-
sions permanentes, Il de celles-ci se sont
réunies dans l'après-midi pour former leurs
bureaux respectifs.
COMMISSION DE L'ALGERIE,
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
La commission de l'Algérie, des colonies
et des pays de protectorat a nommé :
Président : M. Roux-Freissineng.
Vice-présidents : MM. Taittinger, Camille
Briquet, Georges Nouelle, Perreau-Pradier,
Proust, Henry Fougère, Ernest Outrey,
Tastes (Liouel de).
Secrétaires : MM. Michel Geistdoerfer,
Thomas, TiIli, Bret, Chauvin, Scapini,
Haymond Susset, Tony Hévilloll, Casta-
gnez, Monnerville.
COMMISSION DES FINANCES
La commission des finances a nommé :
Président : M. Malvy.
Vice-présidents : MM. Léon Arehimbaud,
Chassaignc-Goyon, Tinguy du Pouët (Jean
de), Bedouce, Bonnevay, Chappedelaine
(Louis de), Emile Borel, Jammy Schmidt.
Secrétaires : MM. Pierre Deyris, Pate-
nôtre-Deefnoyers, Charles Spinasse, Schu-
man, La Chambre (Guy), André-J.-L. Bre-
ton.
Rapporteurs de la Commission des finances
Parmi les rapporteurs de la commission
des finances, citons :
RAPPORTEUR GÉNÉRAL. - M. Lamoureux.
RAPPORTEURS SPÉCIAUX :
Colonies. - M. Léon Archimbaudl.
Services pénitentiaires. - M. Schuman.
Affaires étrangères. - M. Georges Bon-
net.
Guerre. - M. Jacquier.
Défense des territoires d'uutre-mer. - M.
Jacquier.
Marine. M. Jacques Stern.
Air. - M. Delesalle.
Marine marchande. - M. Guy La Cham-
bre.
RAPPORTEURS SPÉCIAUX (rapports hors
budget général) :
Budgets de l'Afrique du, Nord (Algérie-
Tunisie, Maroc). - M. Emile Borel.
Comptes internationaux. - M. Vincent
'Auriol.
COMMISSION
, DES AIT AIRES ETRANGERES
La commission des affaires étrangères a
nommé :
Président : M. Albert (François).
Vice-présidents : MM. Mistral, Edouard
Soulier, Tessnn (François de), Maxence Bi-
bié. Guernut, Lillaz.
Secrétaires : MM. René Brunet, Pezet,
Ferrand (Camille), Thébauit. Andraud, Vie-
not, Blacque-Belair, Bardon.
Cet après-midi seront constitués les bu-
reaux de la commission des douanes, et de
la commission de la marine marchande.
AU SEMAT
COMMISSION DE L'ALGERIE
Le rapport de M. Leblanc
La Commission sénatoriale de l'Algérie a
entendu la lecture du rapport de M. Le-
blanc sur le projet de loi adopté par la
Chambre des députés et portant création
d'un fonds commun des sociétés indigènes
de prévoyance, de secours et de prêts mu-
tuels de l'Algérie.
Le rapport de M. Leblanc modifie le texte
voté par la Chambre sur certains points, no-
tamment en ce qui concerne la composition
du Conseil d'administration, le nombre de
ses membres tant français qu'indigènes.
Il prévoit la gestion des ressources du
fonds commun aussi bien des revenus et des
intérêts des biens, que des fonds et des va-
leurs possédés par lui.
Dépôt de projets de loi
M. de Monzie, ministre de l'Education
Nationale, au nom de M. le ministre des
Colonies a déposé sur le bureau du Sénat
deux projets adoptés par la Chambre des
députés.
Le premier projet tend à ratifier le décret
du 23 mai 1930 rejetant une délibération du
Conseil général de la Martinique, relative
aux produits pétrolifères.
Le deuxième projet tend à ratifier le ré-
tablissement et l'élévation des droits de
douane sur les grains et farines de froment,
d'épeautre, de méteil, importés de l'étranger
à Madagascar et ses dépendances.
Les deux projets ont été renvoyés à la
Commission des Douanes et des Conventions
commerciales.
.+- (
les recherches pétrolifères
au Maroc
14>
Un nouveau forage donne du pétrole
dans la région du Zegotta
Un nouveau forage appartenant à une so-
ciété privée, située au Djebel-Bou-Gcnnfoud
semble avoir donné les résultats les plus
encourageants.
Cette montagne se trouve à une vingtaine
de kilomètres au sud du Djebel Tselfat
dans la direction de Moulay Idriss.
Le forage lui-mêmcl connu sous le nom
de SPM II, a permis de constater la pré-
sence du pétrole à une profondeur de 470
mètres. Ce pétrole, analysé par le Service
des Mines, se révéla d'aussi bonne qualité
que celui de Tselfat.
Aux dires des prospecteurs, le sondage du
Djebel Bou-Gennfoud autorise les meilleurs
espoirs. Son emplacement exart est à 7 km.
du col du Ségotta et à 1.500 mètres environ
et à gaucho de la route de Petitjean à Mek-
nès, dans une petite oliveraie.
Quelques personnalités
M. FRANÇOIS ALBERT
Président de la Commission
des Affaires étrangères
Notre ami François Albert a été tlu hici
président de la Commission des Affaires
étrangères.
C'est un heureux choix qui a été fait par
les membres de cette Commission et dont
tous les bons Français se réjouiront.
Grand orateur parlementaire dont la voix
porte et domine le tumulte, d'une culture
générale supérieure, ancien élève de l'Ecole
Normale, agrégé de l'Université, esprit dé-
lié qui suit depuis de longues années les
grands problèmes de politique extérieure, le
président du groupe radical et radical-socia-
liste de la Chambre, en devenant président
de la Commission des Affaires étrangères,ap-
portera au président du Conseil un concours
précieux car aucune des giandes questions
étrangères ne lui est inconnue. Sa belle in-
telligence, son don de trouver des solutions
heureuses pour les problèmes les plus épi-
neux, lui permettront dans les Conseils in-
ternationaux d'acquérir une place prépondé-
rante, reprenant la tradition de M. Aristide
Briand qui l'avait en particulière estime.
M. R.
t M. LUCIEN LAMOUREUX
Rapporteur général du Budget
M. Lucien Lamoureux a été confirmé hier
dans les fonctions de rapporteur général de
la Commission des Finances qu'il a occupées
depuis de longues années jusqu'aux derniers
mois de la dernière législature.
Son élection à l'unanimité et à main-levée
était certaine. Cette nouvelle marque de
confiance dans ses robustes qualités réjouira
tous les coloniaux dont la satisfaction n'est
pas mince de voir confiée à M. Lucien La-
moureux, ancien ministre des Colonies, cette
fonction délicate.
Ils sont sûrs de trouver auprès de lui un
appui judicieux pour résoudre les grands
problèmes qui sollicitent l'attention de la
Métropole, en vue de rééquilibrer la vie éco-
nomique de nos colonies.
Sa courtoisie est unanimement appréciée.
Nul doule qu'il ne reste pas longtemps
dans ces fonctions, destiné qu'il est à être
appelé à d'autres fonctions où il saura exer-
cer utilement ses qualités d'homme d'action
et de financier éprouvé.
M. R.
M. LEON ARCHIMBAUD
Rapporteur du Budget des Colonies
Notre collaborateur et ami, M. Léon Ar-
chimbaud qui avait été désigné par son
groupe, la gauche radicale et radicale-socia-
liste, le troisième sur 43 candidats et vingt
places à occuper dans la Commission des Fi-
nances a été réélu hier, vice-président de la
Commission et désigné à nouveau pour le
rapport du Budget des Colonies et de toutes
questions coloniales. Il a remplacé jadis
comme rapporteur du Budget des Colonies
un autre de nos amis, également député de
la Drôme, le regretté Maurice Long quand il
devint Gouverneur général de l'Indochine.
Il Longe mortalis œvi spatium. »
Il est depuis une quinzaine d'années au
courant de toutes les grandes questions co-
loniales, et nul doute que le ministre des
Colonies actuel, M. Albert Sarraut, avec le-
quel il entretient de vieilles relations d'ami-
tié, n'ait souvent recours à lui pour lui de-
mander de trouver des solutions utiles pour
le mieux-être de nos colonies.
Il est certain que le ministre des Colonies
tirera profit des conseils de M. Léon Archim-
baud qui est considéré comme l'homme
connaissant le mieux à la Chambre l'ensem-
ble des questions coloniales.
M. R.
+
A L ELYSÉE
M. Carde
et la Commission interministérielle
des affaires musulmanes
reçus par M. Lebrun
Mardi, la Commission int«'rmini'll:ril'lle
des Affaires musulmanes, qui vient de tenir
sa première session algérienne, a été reçue
par M. le Président de la République.
M. Carde, Gouverneur général de l'Algérie,
en a profité pour présenter spécialement à
M. Albert l.ebrun les membres musulmans
venus d'Algérie pour assister aux travaux
de la Commission.
Le Président de la République a réservé
à cette délégation un accueil particulière-
ment bienveillant. 11 s'est, en outre, entre-
tenu avec M. Carde à la fin de la réception.
-.
Au ministère des Travaux Publics
»4«
M. Daladier reçoit une délégation
de la Fédération des Cheminots
Une délégation de la Fédération des Che-
minots de France C.F.T.C.) a été reçue par
M. Daladier, ministre des Travaux publics.
La délégation comprenait un délégué de
chaque réseau et un représentant de l'Afri-
que du Nord.
Les délégués ont entretenu le ministre de
la réorganisation des transports, des salai-
res, des retraites, de la durée du travail, des
emplois réservés et des bonifications colo-
niales.
Le ministre a pris note avec le plus
grand intérêt des suggestions présentées et
s'est réservé de les étudier avec le plus
grand soin.
Le délégué de l'A. E. F.
au congrès africain
- ----- -.
Le docteur Rouet a été désigné pour re-
présenter l'Afrique Equatoriale Française
au Congrès Africain et au Se Congrès Inter-
national d'entomologie, qui se tiendront tous
deux gratis au début du mois de juillet.
Voyage du résident général
en pays Senhadja
- -.--
Le Résident général, accompagné de M.
lienazet, directeur des Allaires indigènes, du
général Marquis, commandant la région de
Fès, du colonel Strolil, du r olunel Juin, chef
du ( abinet militaire; de M. Leroux, < hei-
adjoint du cabinet civil, s'est rendu le
13 juin dans le pays Senhadja.
Après avoir visité les lots de colonisation
de Souati et le poste des Affaires indigène*
d'Ain Médiouna, il s'est rendu à Beni Uulid,
par la piste nouvellement aménagée qui tra-
verse le pays à l'est de la vallée de l'Ouer-
gha. Il s est vivement intéressé à l'effort qui
a été accompli dans cette région par les co-
lons et les indigènes; tant au point de vue
de la culture des céréales que de l'arbori-
culture. Il a pris contact avec les autorités
indigènes du cercle du Haut Uuergha qui
lui ont été présentés par le contrôleur civil
de Tissa, M. Surrugue et les officiers des
Affaires indigènes, notamment le comman-
dant Vignoli, le commandant Emmanuelli et
le capitaine Riooo.
A Taounat, M. Lucien Saint a remis la
croix d'officier de la Légion d'honneur au
Caïd Zergane des Ouled Amrane, vieux ser-
viteur du Maghzen, et la croix de Chevalier
du Ouissam Alaouite à Si Taieb qui a don-
né en maintes occasions des preuves de cou-
rage et de loyalisme.
Dans le cadle grandiose et pittoresque où
se trouve installé le commandement du
Cercle de Taounat où M. Lucien Saint était
l'hôte du commandant Vignoli, la réception
a été particulièrement touchante et le Rési-
dent Général s'est entretenu longuement
avec ceux qui en furent les animateurs. Les
honneurs lui furent rendus par la compa-
gnie Trabut en garnison à Sker et par le
groupe d'Hadada.
Le Résident Général est rentré à Fès dans
la soirée.
-> t c
Le pétrole en A.E.F.
>4,
La mission de prospection
Les deux derniers courriers ont amené, à
Brazzaville, le personnel de la Mission de
prospection des terrains pétrolifères.
Cette mission comprend des géologues et des
topographes qui parachèveront l'étude de la
surface du terrain, et trois ingénieurs géophy-
siciens qui entreprendront la recherche de la
structure des terrains pétrolifères. Ils utiliseront,
pour ce faire, les procédés électriques, gravi-
mètriques et séismiques, qui constituent les mé-
thodes les plus modernes de prospection.
Le programme des travaux prévoit que les
points d'implantation des sondages aux grandes
profondeurs seront déterminés cette année.
Les pourparlers sont déjà entamés avec la
Compagnie Française des Pétroles, en vue
d'entrer, dès l'année prochaine, dans la der-
nière phrase de la prospection comprenant
l exécution des forages aux points reconnus
comme étant riches en pétrole.
Les indices relevés jusqu à présent ont amené
les spécialistes à conclure que l'Afrique Equa-
toriale Française est le premier territoire fran-
çais où la recherche du pétrole doit être
poussée.
-– ) -.- (
L'or de l'Oubangui
L'étude et la mise en valeur des richesses
minières de l'Oubangui-Chari se poursuivent
m è re,
a'\ec plein succès.
La saison sèche a été mise à profit dans les
concessions qui sont déjà en exploitation pour
aménager de nouveaux chantiers, qui permet-
tront de porter la production mensuelle de t' or
de 25 à 40 kgs.
D'importants placers ont été découverts au
nord d'Alindao. Les recherches poursuivies
pour mesurer le cubage de ces gisements ont
déjà permis de relever la présence de plusieurs
tonnes d'or, dont l' exploitation est envisagée à
partir de 1933. On espère, en ce moment.
pouvoir exporter une tonne d'or par an.
De nouvelles concessions pour l' exploitation
de l'or viennent d'être demandées dans le
Tchad et le Moyen-Congo : elles précisent et
amplifient la valeur aurifère de l'Oubangui.
Les missions de prospection, qui ont parcouru
la Colonie l'an dernier, ont reWé, en même
temps que les gisements d'or, l'existence de
vastes étendues de conglomérats diamanti fères :
1,258 carats de très belles pierres furent no-
tamment trouvés au cours des différentes pros-
pections.
--T-'----
La lutte contre la peste
dans la grande île
Organisation
d'un Service de Prophylaxie
Nous avons signalé précédemment les
niesires prises par le Gouvernement Général
pour lutter contre la peste qui séj\it périodique-
ment dans certaines régions die la Grande lie.
Au début de cette année, à la suite il une
épizootie murine assez forte, on dut recourir
à des moyens énergiques pour détendre 1 ana-
narive et ses environs contre les rats. Mais ce
n'étaient là que les premières mesures d'un
programme plus vaste qui vient d'être mis au
point.
Le Gouverneur Général Gayta a pris, en
effet, sur la proposition du Médecin Général
Yivié, Directeur du Service de Santé, un
arrêté qui institue un Service de prophylaxie
d(. la peste.
Un Service central, organe d'étud es et île
recherches scientifiques, travaillera en étroite
coUaboration avec t'tnstitut Pasteur de 1 ana-
narive. Il arrêlera. d' accord aivec le Service
de Santé, de directives à suivre pour la
conduite de la lutte antipesleuse, tout en assu-
LE NUMEHO : 80 CENTIMES
JEUDI sol H, >4 riJIN I
JOUMH QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m CI KUMMMr
PARIS (au)
TÉLtPH. i LOUVIVK 114»
» RICHKLIKU «7-M
Les Annales Coloniales
CM ennonces et réclames tom rtfMi -
taircon du journal.
Dimbctsur. Fondât tu* 1 Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduite qu'en citant III Arralbs CoLOllIALII.
ABONNEMENTS
met la Revue mensuelle i
Un se 6 Moi. 9 liob
France et
Colonies tlO. 1M > se 9
ttranger.. 240. tU. Mt
On s'abonne sans firtli daoa
tous les bureaux de poaLL
Allez au Darlac
) (
Le film a Chang » qui a eu il y a un peu
plus de deux ans tant de succès, malgré cer-
taines mises en scènes fantaisistes, compre-
nait des tableaux saisissants de la vie des
indigènes, de la flore et de la faune indochi-
noises, et en particulier de la province de
Darlac.
N'y avait-il pas des maisons construites
sur pilotis, n'était-ce pas le pays des élé-
phants, de la chasse aux éléphants, aux
tigres et aux panthères, faite à la t trappe »
ou à l'affût du haut des a mirators » placés
au milieu des rays ? Les indigènes ne fai-
saient-ils pas un semblant de labourage avec
une sorte de houe en bois, et ne cultivaient-
ils pas simplement le riz à la lisière des
forêts ?
J'oublie beaucoup de détails intéressants
de ce film sur cette province.
Etions-nous bien au Darlac ?
Si ce n'était pas le Darlac, nous aurions
pu nous y croire transportés, et vif était le
désir d'y aller, ne fût-ce que pour un temps
très court dans ce pays à la végétation luxu-
riante, où les indigènes paraissaient avoir
la vie simple, occupés à assurer leur nour-
riture et à se défendre contre les fauves, où
l'agriculture variée, encore à ses débuts, pro-
mettait tous les espoirs à l'industrie encore
rudimentaire qui pouvait espérer se dévelop-
per.
Touristes qui disposez de votre temps et
qui hésitez sur un but précis, allez visiter le
Darlac. Vous y trouverez les spectacles natu-
rels les plus variés. Vous aurez l'attrait de
la chasse : bécassines, paons, porcs-épics,
tortues, serpents, sangliers, cerfs, bœufs,
éléphants, et même rhinocéros, fauves tels
que tigres et panthères, le gibier. ne
manque pas.
Vous parcourerez des routes t lui. tantôt,
traverseront des montagnes noires ou rouges,
d'autres des crêtes boisées. Vous passerez des
ravins aux torrents clairs sur des ponts de
bambou, surprendrez des aigrettes, des
grues, des bécassines dans les clairières et
les marais et admirerez les rapides et chutes
successives du Dray-Anur qui forme une
magnifique cataracte de '5 mètres de hau-
teur. Vous vous mettrez à l'ombre sous les
banadrs. manguiers et papayierg à Ban-
don, la résidence du grand chef Khunjonob,
notre fidèle ami qui y vit encore. Vous ver-
rez des villages entièrement formés de huttes
sur pilotis amsi que quelques coquettes vil-
las, isolées, entourées de jardins à Ban-Mé-
Thuot.
Vous connaîtrez les c types » du Darlac
dont la couleur varie du noir le plus absolu
au blanc, en passant par toutes les teintes
intermédiaires. Si vous prenez un contact
plus étroit avec eux, vous saurez que la
population du Darlac, province d'Annam,
peuplée d'environ 150.000 habitants, com-
prend un grand nombre de tribus et de fa-
milles, elles-mêmes métissées de Laotiens
pour les unes, de Cham et de Kmer pour les
autres et qu'elles offrent des caractéristiques
très différentes des autres peuples de l'An-
nam.
Vous serez étonnés de leur organisation
familiale, fondée sur le matriarcat, de la
poésie de leurs chants, de leur crédulité
excessive qui les fait attribuer une puissance
occulte à tout ce qu'ils ne comprennent pas.
Vous apprendrez que les c Moï » croient
à l'existence d'un être suprême, en deux di-
vinités, l'une créatrice de la terre, l'autre
protectrice des cultures, des existences, du
bien-être des humains, ainsi qu'à l'existence
d'une foule de divinités secondaires bienfai-
santes et malfaisantes qui habitent les mon-
tagnes, les forêts ou les cours d'eau. Vous
vous intéresserez à leurs légendes et les aime-
rez.
Vous saurez aussi, vous tous qui irez au
Darlac que l'indigène est par nature, pares-
seux, superstitieux, ombrageux et fier, et
qu'il « ne se laisse conduire que par une
« certaine douceur alliée à une grande fer-
« meté », a dit Monfleur, administrateur-ad-
joint des services civils en Indochine.
Rancunier et processif, il n'oublie pas les
offenses et pour en tirer vengeance ou pro-
fit, comme « la mule du pape », sait attendre
des mois et des années.
Jeunes gen.9 qui voulez faire votre oar-
rière aux colonies, qui voulez connaître la
vie de l'indigène, la comprendre et vous y
adapter avec intelligence, qui voulez être
pour lui un auxiliaire aimé et respecté, qui
justifiez des aptitudes physiques, des qualités
morales et des connaissances techniques né-
cessaires, allez dans nos territoires fran-
çais, allez en Indochine surtout, allez aussi,
en plus petit nombre, dans ila province du
Darlac, car le Darlac est bien petit (40.000
kilomètres carrés, à peu près la superficie
de six de nos départements, 1/14 de la
F rance).
Par sa situation en Annam, par ses rap-
ports commerciaux avec le Laos, le Cam-
bodge, la Birmanie, le Siam, la Cochinchine,
la valeur économique morale et sociale du
Darlac aura toujours une répercussion pro-
fonde sur « îles Orientaux » dont nous ne
connaissons pas à « fond » la langue et le
caractère.
Encore inexploré, il y a à peine trente
ans, presque impénétrable, couvert de forêts
épaisses et peifilé de tribus pillardes et bel-
liqueuses, sans morale ni loi, ce pays, grâce
à la France, c'est-à-dire grâce à l'effort
patiemment poursuivi, à la volonté tenace
et aux sentiments altruistes de ses adminis-
trateurs, s'adapte aux méthodes de la civi-
lisation moderne et est susceptible d'en re-
cueillir et d'en apprécier les bienfaits.
Ainsi que l'a dit récemment Altlx'rt Sar-
raut dans son important discours de l'inau-
guration de la Foire internationale de Bor-
deaux, il faut avoir conscience que la
France.. comme toutes les autres nations
« colonisatrices a orienté et ordonné sa vie
« en raison même et en fonction de son pa-
« trimoine colonial ».
« Si les masses indigènes peuvent contes-
« ter la valeur et l'efficience philosophique,
« politique et sentimentale des principes et
a des résultats de notre colonisation morale,
« elles sont obligées de s'incliner devant
« l'efficacité et la prééminence de notre di-
a rection économique et technique, car à ce
« point de vue nous avions accompli de
« véritables miracles dans la mise en valeur
« des richesses matérielles dont nous les
« avons appelées à recueillir les bénéfices
« grandissants.
« Il est impossible, dit-il encore, de ralen-
« tir ou d'abandonner l'effort entrepris dans
« le domaine extérieur et d'autre part im-
« possible de ne pas soutenir les prodigieux
« efforts qui ont été accomplis pour le met-
« tre en valeur et de laisser retourner à
« la brousse vorace, les magnifiques planta-
« tions, les cultures, les exploitations métho-
« diques des ressources naturelles dont le la-
« beur français a enrichi nos possessions
« d'Afrique et d'Asie. »
Dans un prochain article, je parlerai plus
spécialement de l'œuvre entreprise et réalisée
par la France au Darlac.
Camille Briquet,
Député de l'Eure
Vice-Président de la Commission
de l'Algérie, lins Colonies et Protectorats.
M. Lucien Saint préside le banquet
da Commerce
t 06
Le banquet de la Chambre de commerce
de Rabat a eu - lieu le 16 juin, réunissant
plus de 350 personnes hauts fonctionnairei,
et commerçants de Rabat.
Le Résident Général, dans l'important
discours qu'il prononça, fit une mise au
point de la situation économique du Pro-
tectorat et affirma sa confiance dans l'ave-
nir.
Rien n'a jamais pu permettre d'imaginer
que la Métropole se désintéressait du sort
du Maroc.
« Deux actes, déclara-t-il, ont été accom-
plis par elle, dont les conséquences sont
d'une valeur exceptionnelle tant pour nos
intérêts présents que pour notre développe-
ment futur. Elle nous a consenti un em-
prunt qui nous permet de compléter notre
aménagement économique et elle accepte de
recevoir en franchise pendant cinq ans, un
contingent de blés marocains qui satisfait
largement nos capacités actuelles d'expor-
tation. n
M. Lucien Saint estime, toutefois, que ce
développement de la richesse du Protecto-
rat, par l'extension des débouches et l'amé-
lioration de l'outillage, ne prendra toute
son ampleur que le jour où le Maroc sera
intégré dans l'économie métropolitaine.
Une mutuelle compréhension des intérêts de
chacun, une solidarité parfaite entre expor-
tateurs et producteurs des deux pays, repré-
senteront les garanties les plus sûres pour
l'avenir.
« En effet, ajoute le Résident général, le
Maroc après avoir vécu sur lui-même tend
à devenir largement exportateur et à se sou-
der au marché mondial. 11 lui faut conce-
voir et poursuivre une politique méthodique
des débouchés qui, si elle représente une
victoire progressive sur l'individualisme
qui caractérisa jadis l'effort des « hommes
nouveaux n, n'en aboutit pas moins à com-
pliquer sans cesse la tâche gouvernemen-
tale en lui imposant l'examen de tous les
problèmes imprévus, liés à la juxtaposition
des deux économies européenne et indigène,
aux relations des organisations publiques et
du commerce privé, enfin à l'incorporation
progressive du Maroc dans l'économie mé-
tropolitaine. »
Il ne faut pas cependant se dissimuler
que le Maroc n'est pas absolument à l'abri
des coups du sort et qu'il doit prendre tou-
tes ses dispositions pour ne pas trop subir
les répercussions de la crise mondiale. Pour
cela, M. Lucien Saint affirme sa volonté de
suivre une politique évitant toute inflation
et, en premier lieu, l'inflation des dépenses.
De même, il faut se garder des improvi-
sations hâtives, dont les tentations sont les
plus alléchantes dans les pays neufs.
« Le domaine de la colonisation, déclare
le Résident Général, nous a fourni de cui-
sants exemples. La question du recensement
des colons est aujourd'hui heureusement
réglé : il est de première importance qu'elle
ne soit plus jamais rouverte. »
Il expose ensuite quels heureux résultats il
faut attendre de la création de l'Office Ché-
rifien des Exportations qui, authentifiant la
qualité des produits, donne une garantie aux
importateurs étrangers et plus de poids à
l'offre marocaine dans le jeu des échanges
internationaux.
Le Résident Général termine, enfin, cet
exposé de la situation par un appel à la col-
laboration des éléments européens et indigè-
nes, sous les directives libérales du Gouver-
nement, pour la plus grande prospérité de
tous ceux qui travaillent sur le sol marocain
et pour la plus grande gloire de la France.
+
M. et Mme Lucien Saint à Fez
M. Lucien Saint a assisté aux courses de
(Khémisset. Il s'est rendu ensuite à Fez où
il a eu des entretiens, notamment avec les
principales notabilités de la Médina.
Le lendemain 12 juin, dans l'après-midi,
le Résident et Mme Lucien Saint ont reçu
au Palais de Bou Jeloul de '7 à 19 heures.
M. Pierre Roux-Freissioeng I
Président de la Commission
de VAlgérie, des Colonies
et des Protectorats
,. ,. -, , i ,-
, - 1 !
1 - !
- -4 1 -
, t ,, i
OTRE ami, M. Pierre
Roux - Freissi-
ne 11 g, député de
la troisième cir-
conScriptio n
d'Oran, vice-FI.
sident sortant de
la commission de
VAlgérie, des Co-
lonies et des Pro-
tectorats, a (té
clti hier président de cette commission.
C'est un juste hommage rendu par ses col-
lègues à notre collaborateur pour ses belles
qualités de travail, sa haute probité et sa
compréhension des problèmes algériens et
nord-africains.
Orateur unammement écouté, M. Roux-
Freissineng a eu le rare privilège dans sa
carrière politique, qui a débuté en novembre
1919, d'avoir les honneurs de Vaffichage
sur tous les murs de France de l'un de ses
discours : celui qu'il a prononcé pendant
l'ité de 1926 au moment des affaires du
Riff et de la menace d'Abd-El-Krim.
Il exprima, ce jour-là, dans utte langue
claire, chaude et vibrante, le sentiment de
tous les Français des deux côtés de la Médi-
ferraille.
C'est le seul parlementaire depuis le début
de ce siècle, avec feu l'abbé Lentire, qui a
eu cet honneur sans avoir été président de
la Chambre, président du Conseil ou mi-
nistre.
Faut-il rappeler les nombreuses interven-
tions à la tribune de notre éminent ami. Il
s'est fait, à la tribune de la Chambre notam-
ment, tout à la fin de la dernière législature,
l'éloquent défenseur de la viticulture algé-
rienne menacée dans ses œuvres vives par les
restrictions imposées aux colons.
Parmi les importants rapports qu'il a
déposés sur le bureau de la Chambre, signa-
lons ceux : sur la propriété foncière en Algé-
rie, sur la caisse - foncière -agricole, sur les
conventions maritimes, sur les emprunts ma-
rocains destinés aux chemins de fer, etc., etc.
Outre les questions nord-africaines qui
solliciteront comme auparavant son attention
il aura désormais à reporter sa sollicitude
aux grands problbnes qui se f osent dans ta
France des quatre autres parties du monde.
Il sera, personne n'en doute, le défenseur
dévoué et vigilant des intérêts français au
loin et sa grande autorité morale lui Permet-
tra de parler au nom de tous au gottvertte-
ment et lui vaudra d'être écouté.
Détail à noter : c'est un de ses prédéces-
seurs comme député d'Oranie qui occupa le
plus longtemps la présidence de la Commis-
sion des Colonies (alors joitUe aux Affaires
étrangères), M. Eugène Etienne. Il y eut
autrefois aussi un député de la France
d'outre-mer qui présida cette commission :
ce fut noire ami François Delomle, en ce
temps-là, député de la Cochinchine,
Marcel Ruedel.
-– +
L'influence française
Il Mlrlc
Inauguration de l'Ecole Franco-Arabe
de Petitjean
Récemment a eu lieu l'inauguration de
l'Ecole Franco-Arabe de Kabar.
La portée politique et sociale de cette ma-
nifestation a été marquée par la présence
de S.E. Si Mohammed El Hajoui, délégué
du Grand Vizir à l'Instruction publique ;
de M. Watin, chef de la région du Gharb ;
de M. Brunot, chef du Service de l'enseigne-
ment musulman, qu'accompagnaient M.
Bouyssi, chef de la Circonscription et ses ad-
joints et le caïd Driss ben Abderrahman.
Entre une double haie de cavaliers à belle
tenue militaire du guich Cherada, au bonnet
rouge pointu, le cortège officiel parvint à la
nouvelle école où l'attendaient notables et
élèves et aux alentours de laquelle se pres-
sait la foule pittoresque d'un véritable
inoussem ; bannières, youyous, baroud, for-
maient les éléments habituels de la fête
arabe.
La visite des classes décorées avec goût
par Mme et M. Extermann, directeur de
l'école, permit à tous d'apprécier la valeur
des résultats déjà obtenus. Classes spacieu-
ses et claires, bien orientées, donnant sur ce
qui sera bientôt un grand jardin à en juger
par la cadence ultra rapide de la poussée
des jardins et plantations à Petitjean.
Puis dans les grandes tentes dressées près
île l'école ou un thé fut servi, le Chef de la
Région du Gharb et S. E. le délégué du
Grand Vizir, en des allocutions de haute
qualité, félicitèrent les élèves de leur assi-
duité au travail, les encouragèrent à ap-
prendre avec zèle les langues française et
arabe et à ne pas négliger l'enseignement
professionnel.
L' t'l' d 1
L'attention des élèves, de leurs parents et
des notables indigènes fut attirée sur la
sollicitude que le Gouvernement du Protec-
torat manifeste à l'égard de ses protégés qui
doivent profiter des progrès et des moyens
mis à leur portée.
Les élèves ont ensuite, avec succès, récité
quelques compliments et pièces de < ircons-
tance.
A l'issue de cette cérémonie, les cavaliers
Chcrada se livrèrent à une belle fantasia et
les danses se rythmèrent au son des flûtes
et des tambourins et des cris de youyou des
femmes indigènes juchées sur les terrasses.
L'inauguration officielle de l'Ecole Franco-
Arabe de Kabar a fait impression sur la po-
pulation indigène de la région jjtti voit dans
ce geste tout (lui titi %ti voit dans
ce geste tout l'intérêt qui lui est (Jfté par le
Gouvernement français.
A L A C H A M Il HEl
Les bureaux
des grandes Commissions
I.a Chambre a uu début de la séance
qu'elle a tenue hier malin ratifié, sans
iébat, la composition des grandes commis-
sions permanentes, Il de celles-ci se sont
réunies dans l'après-midi pour former leurs
bureaux respectifs.
COMMISSION DE L'ALGERIE,
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
La commission de l'Algérie, des colonies
et des pays de protectorat a nommé :
Président : M. Roux-Freissineng.
Vice-présidents : MM. Taittinger, Camille
Briquet, Georges Nouelle, Perreau-Pradier,
Proust, Henry Fougère, Ernest Outrey,
Tastes (Liouel de).
Secrétaires : MM. Michel Geistdoerfer,
Thomas, TiIli, Bret, Chauvin, Scapini,
Haymond Susset, Tony Hévilloll, Casta-
gnez, Monnerville.
COMMISSION DES FINANCES
La commission des finances a nommé :
Président : M. Malvy.
Vice-présidents : MM. Léon Arehimbaud,
Chassaignc-Goyon, Tinguy du Pouët (Jean
de), Bedouce, Bonnevay, Chappedelaine
(Louis de), Emile Borel, Jammy Schmidt.
Secrétaires : MM. Pierre Deyris, Pate-
nôtre-Deefnoyers, Charles Spinasse, Schu-
man, La Chambre (Guy), André-J.-L. Bre-
ton.
Rapporteurs de la Commission des finances
Parmi les rapporteurs de la commission
des finances, citons :
RAPPORTEUR GÉNÉRAL. - M. Lamoureux.
RAPPORTEURS SPÉCIAUX :
Colonies. - M. Léon Archimbaudl.
Services pénitentiaires. - M. Schuman.
Affaires étrangères. - M. Georges Bon-
net.
Guerre. - M. Jacquier.
Défense des territoires d'uutre-mer. - M.
Jacquier.
Marine. M. Jacques Stern.
Air. - M. Delesalle.
Marine marchande. - M. Guy La Cham-
bre.
RAPPORTEURS SPÉCIAUX (rapports hors
budget général) :
Budgets de l'Afrique du, Nord (Algérie-
Tunisie, Maroc). - M. Emile Borel.
Comptes internationaux. - M. Vincent
'Auriol.
COMMISSION
, DES AIT AIRES ETRANGERES
La commission des affaires étrangères a
nommé :
Président : M. Albert (François).
Vice-présidents : MM. Mistral, Edouard
Soulier, Tessnn (François de), Maxence Bi-
bié. Guernut, Lillaz.
Secrétaires : MM. René Brunet, Pezet,
Ferrand (Camille), Thébauit. Andraud, Vie-
not, Blacque-Belair, Bardon.
Cet après-midi seront constitués les bu-
reaux de la commission des douanes, et de
la commission de la marine marchande.
AU SEMAT
COMMISSION DE L'ALGERIE
Le rapport de M. Leblanc
La Commission sénatoriale de l'Algérie a
entendu la lecture du rapport de M. Le-
blanc sur le projet de loi adopté par la
Chambre des députés et portant création
d'un fonds commun des sociétés indigènes
de prévoyance, de secours et de prêts mu-
tuels de l'Algérie.
Le rapport de M. Leblanc modifie le texte
voté par la Chambre sur certains points, no-
tamment en ce qui concerne la composition
du Conseil d'administration, le nombre de
ses membres tant français qu'indigènes.
Il prévoit la gestion des ressources du
fonds commun aussi bien des revenus et des
intérêts des biens, que des fonds et des va-
leurs possédés par lui.
Dépôt de projets de loi
M. de Monzie, ministre de l'Education
Nationale, au nom de M. le ministre des
Colonies a déposé sur le bureau du Sénat
deux projets adoptés par la Chambre des
députés.
Le premier projet tend à ratifier le décret
du 23 mai 1930 rejetant une délibération du
Conseil général de la Martinique, relative
aux produits pétrolifères.
Le deuxième projet tend à ratifier le ré-
tablissement et l'élévation des droits de
douane sur les grains et farines de froment,
d'épeautre, de méteil, importés de l'étranger
à Madagascar et ses dépendances.
Les deux projets ont été renvoyés à la
Commission des Douanes et des Conventions
commerciales.
.+- (
les recherches pétrolifères
au Maroc
14>
Un nouveau forage donne du pétrole
dans la région du Zegotta
Un nouveau forage appartenant à une so-
ciété privée, située au Djebel-Bou-Gcnnfoud
semble avoir donné les résultats les plus
encourageants.
Cette montagne se trouve à une vingtaine
de kilomètres au sud du Djebel Tselfat
dans la direction de Moulay Idriss.
Le forage lui-mêmcl connu sous le nom
de SPM II, a permis de constater la pré-
sence du pétrole à une profondeur de 470
mètres. Ce pétrole, analysé par le Service
des Mines, se révéla d'aussi bonne qualité
que celui de Tselfat.
Aux dires des prospecteurs, le sondage du
Djebel Bou-Gennfoud autorise les meilleurs
espoirs. Son emplacement exart est à 7 km.
du col du Ségotta et à 1.500 mètres environ
et à gaucho de la route de Petitjean à Mek-
nès, dans une petite oliveraie.
Quelques personnalités
M. FRANÇOIS ALBERT
Président de la Commission
des Affaires étrangères
Notre ami François Albert a été tlu hici
président de la Commission des Affaires
étrangères.
C'est un heureux choix qui a été fait par
les membres de cette Commission et dont
tous les bons Français se réjouiront.
Grand orateur parlementaire dont la voix
porte et domine le tumulte, d'une culture
générale supérieure, ancien élève de l'Ecole
Normale, agrégé de l'Université, esprit dé-
lié qui suit depuis de longues années les
grands problèmes de politique extérieure, le
président du groupe radical et radical-socia-
liste de la Chambre, en devenant président
de la Commission des Affaires étrangères,ap-
portera au président du Conseil un concours
précieux car aucune des giandes questions
étrangères ne lui est inconnue. Sa belle in-
telligence, son don de trouver des solutions
heureuses pour les problèmes les plus épi-
neux, lui permettront dans les Conseils in-
ternationaux d'acquérir une place prépondé-
rante, reprenant la tradition de M. Aristide
Briand qui l'avait en particulière estime.
M. R.
t M. LUCIEN LAMOUREUX
Rapporteur général du Budget
M. Lucien Lamoureux a été confirmé hier
dans les fonctions de rapporteur général de
la Commission des Finances qu'il a occupées
depuis de longues années jusqu'aux derniers
mois de la dernière législature.
Son élection à l'unanimité et à main-levée
était certaine. Cette nouvelle marque de
confiance dans ses robustes qualités réjouira
tous les coloniaux dont la satisfaction n'est
pas mince de voir confiée à M. Lucien La-
moureux, ancien ministre des Colonies, cette
fonction délicate.
Ils sont sûrs de trouver auprès de lui un
appui judicieux pour résoudre les grands
problèmes qui sollicitent l'attention de la
Métropole, en vue de rééquilibrer la vie éco-
nomique de nos colonies.
Sa courtoisie est unanimement appréciée.
Nul doule qu'il ne reste pas longtemps
dans ces fonctions, destiné qu'il est à être
appelé à d'autres fonctions où il saura exer-
cer utilement ses qualités d'homme d'action
et de financier éprouvé.
M. R.
M. LEON ARCHIMBAUD
Rapporteur du Budget des Colonies
Notre collaborateur et ami, M. Léon Ar-
chimbaud qui avait été désigné par son
groupe, la gauche radicale et radicale-socia-
liste, le troisième sur 43 candidats et vingt
places à occuper dans la Commission des Fi-
nances a été réélu hier, vice-président de la
Commission et désigné à nouveau pour le
rapport du Budget des Colonies et de toutes
questions coloniales. Il a remplacé jadis
comme rapporteur du Budget des Colonies
un autre de nos amis, également député de
la Drôme, le regretté Maurice Long quand il
devint Gouverneur général de l'Indochine.
Il Longe mortalis œvi spatium. »
Il est depuis une quinzaine d'années au
courant de toutes les grandes questions co-
loniales, et nul doute que le ministre des
Colonies actuel, M. Albert Sarraut, avec le-
quel il entretient de vieilles relations d'ami-
tié, n'ait souvent recours à lui pour lui de-
mander de trouver des solutions utiles pour
le mieux-être de nos colonies.
Il est certain que le ministre des Colonies
tirera profit des conseils de M. Léon Archim-
baud qui est considéré comme l'homme
connaissant le mieux à la Chambre l'ensem-
ble des questions coloniales.
M. R.
+
A L ELYSÉE
M. Carde
et la Commission interministérielle
des affaires musulmanes
reçus par M. Lebrun
Mardi, la Commission int«'rmini'll:ril'lle
des Affaires musulmanes, qui vient de tenir
sa première session algérienne, a été reçue
par M. le Président de la République.
M. Carde, Gouverneur général de l'Algérie,
en a profité pour présenter spécialement à
M. Albert l.ebrun les membres musulmans
venus d'Algérie pour assister aux travaux
de la Commission.
Le Président de la République a réservé
à cette délégation un accueil particulière-
ment bienveillant. 11 s'est, en outre, entre-
tenu avec M. Carde à la fin de la réception.
-.
Au ministère des Travaux Publics
»4«
M. Daladier reçoit une délégation
de la Fédération des Cheminots
Une délégation de la Fédération des Che-
minots de France C.F.T.C.) a été reçue par
M. Daladier, ministre des Travaux publics.
La délégation comprenait un délégué de
chaque réseau et un représentant de l'Afri-
que du Nord.
Les délégués ont entretenu le ministre de
la réorganisation des transports, des salai-
res, des retraites, de la durée du travail, des
emplois réservés et des bonifications colo-
niales.
Le ministre a pris note avec le plus
grand intérêt des suggestions présentées et
s'est réservé de les étudier avec le plus
grand soin.
Le délégué de l'A. E. F.
au congrès africain
- ----- -.
Le docteur Rouet a été désigné pour re-
présenter l'Afrique Equatoriale Française
au Congrès Africain et au Se Congrès Inter-
national d'entomologie, qui se tiendront tous
deux gratis au début du mois de juillet.
Voyage du résident général
en pays Senhadja
- -.--
Le Résident général, accompagné de M.
lienazet, directeur des Allaires indigènes, du
général Marquis, commandant la région de
Fès, du colonel Strolil, du r olunel Juin, chef
du ( abinet militaire; de M. Leroux, < hei-
adjoint du cabinet civil, s'est rendu le
13 juin dans le pays Senhadja.
Après avoir visité les lots de colonisation
de Souati et le poste des Affaires indigène*
d'Ain Médiouna, il s'est rendu à Beni Uulid,
par la piste nouvellement aménagée qui tra-
verse le pays à l'est de la vallée de l'Ouer-
gha. Il s est vivement intéressé à l'effort qui
a été accompli dans cette région par les co-
lons et les indigènes; tant au point de vue
de la culture des céréales que de l'arbori-
culture. Il a pris contact avec les autorités
indigènes du cercle du Haut Uuergha qui
lui ont été présentés par le contrôleur civil
de Tissa, M. Surrugue et les officiers des
Affaires indigènes, notamment le comman-
dant Vignoli, le commandant Emmanuelli et
le capitaine Riooo.
A Taounat, M. Lucien Saint a remis la
croix d'officier de la Légion d'honneur au
Caïd Zergane des Ouled Amrane, vieux ser-
viteur du Maghzen, et la croix de Chevalier
du Ouissam Alaouite à Si Taieb qui a don-
né en maintes occasions des preuves de cou-
rage et de loyalisme.
Dans le cadle grandiose et pittoresque où
se trouve installé le commandement du
Cercle de Taounat où M. Lucien Saint était
l'hôte du commandant Vignoli, la réception
a été particulièrement touchante et le Rési-
dent Général s'est entretenu longuement
avec ceux qui en furent les animateurs. Les
honneurs lui furent rendus par la compa-
gnie Trabut en garnison à Sker et par le
groupe d'Hadada.
Le Résident Général est rentré à Fès dans
la soirée.
-> t c
Le pétrole en A.E.F.
>4,
La mission de prospection
Les deux derniers courriers ont amené, à
Brazzaville, le personnel de la Mission de
prospection des terrains pétrolifères.
Cette mission comprend des géologues et des
topographes qui parachèveront l'étude de la
surface du terrain, et trois ingénieurs géophy-
siciens qui entreprendront la recherche de la
structure des terrains pétrolifères. Ils utiliseront,
pour ce faire, les procédés électriques, gravi-
mètriques et séismiques, qui constituent les mé-
thodes les plus modernes de prospection.
Le programme des travaux prévoit que les
points d'implantation des sondages aux grandes
profondeurs seront déterminés cette année.
Les pourparlers sont déjà entamés avec la
Compagnie Française des Pétroles, en vue
d'entrer, dès l'année prochaine, dans la der-
nière phrase de la prospection comprenant
l exécution des forages aux points reconnus
comme étant riches en pétrole.
Les indices relevés jusqu à présent ont amené
les spécialistes à conclure que l'Afrique Equa-
toriale Française est le premier territoire fran-
çais où la recherche du pétrole doit être
poussée.
-– ) -.- (
L'or de l'Oubangui
L'étude et la mise en valeur des richesses
minières de l'Oubangui-Chari se poursuivent
m è re,
a'\ec plein succès.
La saison sèche a été mise à profit dans les
concessions qui sont déjà en exploitation pour
aménager de nouveaux chantiers, qui permet-
tront de porter la production mensuelle de t' or
de 25 à 40 kgs.
D'importants placers ont été découverts au
nord d'Alindao. Les recherches poursuivies
pour mesurer le cubage de ces gisements ont
déjà permis de relever la présence de plusieurs
tonnes d'or, dont l' exploitation est envisagée à
partir de 1933. On espère, en ce moment.
pouvoir exporter une tonne d'or par an.
De nouvelles concessions pour l' exploitation
de l'or viennent d'être demandées dans le
Tchad et le Moyen-Congo : elles précisent et
amplifient la valeur aurifère de l'Oubangui.
Les missions de prospection, qui ont parcouru
la Colonie l'an dernier, ont reWé, en même
temps que les gisements d'or, l'existence de
vastes étendues de conglomérats diamanti fères :
1,258 carats de très belles pierres furent no-
tamment trouvés au cours des différentes pros-
pections.
--T-'----
La lutte contre la peste
dans la grande île
Organisation
d'un Service de Prophylaxie
Nous avons signalé précédemment les
niesires prises par le Gouvernement Général
pour lutter contre la peste qui séj\it périodique-
ment dans certaines régions die la Grande lie.
Au début de cette année, à la suite il une
épizootie murine assez forte, on dut recourir
à des moyens énergiques pour détendre 1 ana-
narive et ses environs contre les rats. Mais ce
n'étaient là que les premières mesures d'un
programme plus vaste qui vient d'être mis au
point.
Le Gouverneur Général Gayta a pris, en
effet, sur la proposition du Médecin Général
Yivié, Directeur du Service de Santé, un
arrêté qui institue un Service de prophylaxie
d(. la peste.
Un Service central, organe d'étud es et île
recherches scientifiques, travaillera en étroite
coUaboration avec t'tnstitut Pasteur de 1 ana-
narive. Il arrêlera. d' accord aivec le Service
de Santé, de directives à suivre pour la
conduite de la lutte antipesleuse, tout en assu-
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