Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-11
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1932 11 juin 1932
Description : 1932/06/11 (A32,N63). 1932/06/11 (A32,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804987
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
,
TRENTMEUXÏEME ANNEE. N* 68. M NUMBRO : 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 11 JUIN 1932;
JOURML QUOTIDIEN
Rédaction & Administration s ̃
Il, .-.
PARIS OT
TÉLÉPH. i LOUVRB 19-ST
- RICHKLIKU 81..
1 l â1 - lè 0
Les Annales Coloniales
Les annonce» et rietames sont rffm m
bureau du tourMI.
8 M. RUEDEL
, -
Tous les articles publiés dans notre tournât ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales Colonulu.
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Um u SNtil al&*
France at
Colonies 18C1. 100 » 18.
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tous les bureaux de poste.
L'œuvre coloniale
de la nouvelle Chambre
-. - ) *MÇ ,
La nouvelle Chambre va, dans quel-
ques jours, désigner sa Commission de
VAlgérie, Colonies et Protectorats. Du
point de vue politique, cette Commission
devrait normalement être très différente
-de la Commission que Taittinger présida
de 1928 à 1932. Il serait cependant im-
prudent d'attendre d'elle des innova-
tions particulièrement hardies en matière
- de politique coloniale. En effet, dans
toute Commission des Colonies, tout au
moins depuis la guerre, l'élément sinon le
plus nombreux, tout au moins le plus
assidu et le plus vigilant, est constitué
par une partie notable de la représenta-
tion coloniale. Or, à part quelques rares
exceptions, cette représentation est tra-
ditionnellement gouvernementale et ma-
joritaire. Hier, elle siégeait à la Commis-
siotf comme déléguée de groupes appar-
tenant à la majorité Tardieu; aujour-
d'hui, elle y siégera encore, mais comme
déléguée de groupes appartenant à la
majorité Herriot. Ainsi donc, si les ma-
jorités changent, les personnes demeu-
rent et les oscillations politiques sont
singulièrement amorties au sein du 5e Bu-
reau, siège des séances de la Commis-
sion des Colonies.
Quel sera le premier acte de cette nou-
velle Commission : élire son bureau évi-
demment. et tout particulièrement choisir
son président ! Ce choix sera particulière-
ment ardu. En effet, Taittinger qui, po-
litiquement, est contre-indiqué, garde,
malgré tout, des sympathies personnelles
qui pourraient bien lui valoir plus de
suffrages qu'il n'est en droit d'en atten-
dre après les scrutins des Ier et 8 mai der-
nier. Malgré tout, un échec honorable ne
serait pas pour lui une surprise, ni pour
nous d ailleurs. Il est assez vraisemblable
qué le choix de la Commission se portera
plutôt sur des hommes appartenant, de-
puis une date plus où moins récente, à
la majorité ]Hterrioti“ Lesquels ? Des .noms
sont prononcés : ceux de nos amis *Va-
rettfie et Moutet qui, l'un et l'autre, ont
une connaissance profonde des grands
Problèmes coloniaux; on parle de Louis
1roust qui, s'il n'était pas si absorbé par
ses nouvelles fonctions de président du
Comité du Commerce et de VIndustrie,
aurait peut-être une petite chance ; on
prononce encore le nom de notre excel-
lent collègue Auguste Brunet. Bref, le
nombre des candidats pouvant exciper
de références sérieuses, de connaissances
profondes et de titres indiscutables, est
assez impressionnant. La Commission
n'aura que l'embarras du choix.
Cependant, du choix du Président,
ne dépend pas exclusivement l'orienta-
tion de l'œuvre que la Commission des
Colonies et par conséquent, la nouvelle
Chambre aura à accomplir. Cette œuvre
doit être considérable étant donné les
difficultés de l'heure. Des problèmes co-
loniaux nombreux, complexes et redou-
tables sont à 1 ordre du jour. La
Commission des Colonies aura à les
étudier avec méthode, réflexion et sé-
rieux. Elle devra exiger une documen-
tation copieuse et ne pas se laisser sé-
duire; comme elle l'a fait trop souvent
dans le passé, par des solutions faciles,
superficielles et provisoires.
Elle devra se préoccuper, sans plus
tarder, de la crise économique si grave
qui sévit un peu partout dans notre
omaine colonial ; la situation des fi-
nances de nos gouvernements coloniaux
devra faire de sa part, l'objet d'un exa-
men minutieux ; l'exécution do pro-
gramme de grands travaux devra être
suivie attentivement et V emploi forcé de
la main-d*œuvre indigène a besoin d'un
contrôle vigilant. Les questions dt It,-
giène t d*enseignement, d'éducation po-
litique et sociale des indigènes nécessi-
tent une étude approfondie.
La nouvelle Commission doit tout
d'abord sérier les problèmes, adopter
une méthode de travail, relégcer au se-
cond plan les questions personnelles ou
d'une portée trop étroitement locale. A
un tournant décisif de, l'Histoire, elle
- doit ftvéir le courage 4t. romprç avec des
précédents et -des errements fâcheux.
Potit notre Pattt nous y travaillerons.
6député de 8*6ne-et-Loire,
V f"fJ'' n, de la Commission doit Colonies,
Vicê-président de la Commission dés Mines
RUE OUDINOT
-- i
Les attributions du sous-secrétaire d'Etat,
aux Colonies ,
Un décret en date du 8 juin courant, a ré-
glé comme suit les attributions du sous-se-
crétaire d'Etat au ministère des Colonies :
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
Colonies a spécialement dans ses attribu-
tions, sous la haute direction du ministre :
10 Les questions ayant trait à la protection
sanitaire des populations coloniales ;
20 Les questions ayant trait au développe-
ment de l'enseignement aux colonies ;
3° Les affaires relevant du service de la
marine marchande ;
4° Le contrôle et l'administration de
l'agence générale et de ses services annexes ;
5° Les agences économiques et l'organisa-
tion de la propagande coloniale ;
6° Le. Conseil, économique et le Conseil de
législation du Conseil supérieur des colo-
nies ;
70 Les questions intéressant l'organisation
et le recrutement des grandes écoles dépen-
dant du Département des colonies ;
< 8° Les questions intéressant l'organisation
et le fonctionnement de l'aéronautique aux
colonies ;
9° Les questions intéressant la radiodiffu-
sion aux colonies ;
tol, Toutès les affaires que le ministre ren-
voie à son examen et à sa décision..
Le sous-secrétaire d'Etat peut être délégué
par le ministre pour traiter soit au Sénat,
soit à la Chambte des déjputés, toutes le&
affaires de son ressort.
- <
M. Jean Toussaint-Samat
prix dnroman d'aventure
.;1
Le prix du roman d'aventure, d'une va-
leur de 10.000 francs, a été décerné jeudi au
cours d'un déjeuner présidé par M. Pierre
nenoit, de l'Académie française. Les autres
membres du jury sont ; MM. René Bizet,
Gus Bofa, Frédéric Boutet, Francis Carco
Pierre Mac Orlan, Emile Zavie.
Par cinq voix contre deux, le jury a don-
né le prix à un manuscrit de M. Jean Tous-
saint-Samat, ayant pour titre : V Horrible
mort de mus Goldchrist.
- - -
Jean Toussaint-Sarnat est né en 1891,
d'une vieille familles provençale d'origine
arabe qui, depuis trfcis générations, se con-
sacre au journalisme. Son grand-père est, en
eftet, le fondateur du. Petit marseillais* Char-
gé de missions aux colonies, à son retour,
il se consacra à la littérature. Il a publie
sept volumes, parmi lesquels Camard. gar.
diun, et trois rmoma sur Madagascar, entre
autres Mangamasch, la fille aux yeux bleus.
nu «e sHMnMsea A. L F.
Notre correspondant -du Tchad nous si-
gnale qu'un important toi de .sauterelles
sJest posé dans ta PÉgton de Mongo; il ve-
nait de la direction du Sud.
';.. t
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Utilisant les ressources que le cinéma par-
lant met à la disposition de la T.S.F., Ra-
dio-Alger a organisé une émission de musi-
que espagnole sous la forme d'une retrans-
mission de la partie musicale d'un film dont
l'accompagnement d'orchestre et les chants
étaient empruntés à des airs espagnols et
mexicains connus. Jusqu'alors, la retransmis-
sion de film n'envisageait que le côté « théâ-
tre » de ce dernier, tandis que l'essai réussi
de Radio-Alger ouvre la porte à l'utilisation
de toutes les ressources artistiques des pel-
licules sonores.
L'Algérie participant cette année au
concours international pour le titre de » Miss
Univers », Radio-Alger organise à cette occa-
sion, en accord avec un quotidien de la
ville, un concours original. Ce journal pu-
bliera sous le nom. de Mlle n° 1 Mlle nO 2,
etc., la photographie de toutes les candida-
tes. Celles-ci se présenteront ensuite devant
le microphone du poste d'Alger sous des
pseudonymes, et les auditeurs devront dire à
quelle photographie correspond chacune des
voix entendues.
L'heure radio-scolaire ayant été interrom-
pue à Radio-Alger en raison de la période
des examens, l'Académie a adressé à la sta.
tion une lettre la remerciant du concours ef-
ficace qu'elle lui a apporté et manifestant
son désir de reprendre de pareilles émissions
dès la rentrée des classes.
A Radio-Maroc
-D'un vendredi à l'autre, Radio-Maroc a
fait des prouesses dans le choix de ses pro-
grammes : le 20 mai, Carmen ; le 22, le
Grand Prix de Casablanca; le 23, la troupe
Carrié ; le 24:, récital de Mlle Pianavià, can-
tatrice ; le 2$, reportage d'Alex Virot depuis
Marrakech ; le 26, Mqrouf ; le 27, le jazz de
Johny Uvergolts.
1 > w E
One egcarBMchean Bahr-tl-Gazal
Un détachement indigène, appartenant à
la police montée a été attaqué dans la ré-
gion du Bahr-el-GazaI, par des dissidents
'appartenant à la tribu des Goranes. Un bri-
gadier indigène a été tué.
Des détachements de troupes de police
sont partis à la poursuite des meurtriers et
la. surveillance 301*3. renforcée dans ces ré-
gions.
> .- t
La AscrflnmiMi des prix
Il.co.. général
_l,
Un arrêté du ministre de l'Instruction pu-
blique, fixe au lundi Il Juiltet 1932, à la
SoToonne. la distribution solennelle des prix
aux lauréats du concours général des lycées
et collèges.
Les visées coloniales
de • 1911alie
1'.
a4,m
l'occasion de la dis-
cussion du budget
de son départe-
ment; M. Grandi,
ministre des Affai-
res Etr a n g è r e s
d* Italie -. a exposé
une nouvelle fois les. nécessités deexpansion1
de son 'pays.
La thèse n'est, pas nouvelle. Aussi sllffit-ill
de la rappeler d un mot. D'une superficie à
peine égale aux 3/5 de celle de la France, 1
la péninsule italienne doit nourrir sur un sol,,
dont plus du quart est sans valeur, une po-
pulatton d'environ 42.000.000 d'individus,.
et qui augmente régulièrement. C'est pour-!
quoi tous les ans, plusieurs centaines de
mille d' cntte eux quittent la terre natale pour
aller gagner leur vie dans les pays méditer-
ranlens, dans l'Europe Centrale ou dans les
deux Amériques. Ainsi se constituent sur
différents points du globe d'importantes ag-1
glomérations d'Italiens, formant ce que l'on
appelle des colonies sans drapeau.
Grâce à l'émigration qui, avant la guerre,
avait atteint le chiffre de 850.000 ersonnes,
et qui, depuis quelques années, oscille autour
de celui de 400.000, un important excédent
de population est sauvé de la misère.
Cependant, cet exode rencontre des diffi-
cultés : certains pays comme les Etats-Uttis
lui ferment à peu près leur porte. Les émi-
grants italiens qui, pour la plupart, sont des'
Pauvres, se voient refuser rentrée du sol de
la Grande République - nord-américaine *
D'attire partt la crise qui sévit dans tout
les pays européens fait sentir ses effets sur
l émigration; les travailleurs italiens sont
Peu à peu. refoules sur leur pays d'origine
Pendant que ceux qui désireratenl s'employer
à l'étranger sont arrêtés à la frontière.
Ainsi se pose d'une façon sérieuse, sinon
tragique j le problème de V émigration ita-
lienne, analogue à celui qui préoccupe le
Japon.
Il n'est pas insoluble. Quand on jette un
regard sur une carte donnant la répdrtitton
de la population du globe, on s'aperçoit ra-
pidement que d'immulses espaces fertiles
sont dépourvus ou à peu près d'habitants et
pourraient recevoir l'excédent. de population
des pays qui en ont trop.
Seulement la volonté de Vhomme a créé
des obstacles là
mis. of" VAustralie, les Etats-Unis ont eu
l'idée dé réglementer Vimmigration, de sorte
que lès travailleurs en quête de leur gagne-
pain se heurtent à des barrières infranchis-
sables.
Le trop-plein de la population italiemte
pourrait cependant trouver un débouché ail-
leurs et par là-le problème serait à peu près
résolu. Seulement, cette solution n'agrée pas
au Gouvernement de Rome à qui il ne con-
vient pas* de laisser ainsi s. éParPiller à tra-
vers le monde les forces d'une activité proli-
fique qu'il eluouragc. Il voudrait diriger
Vexcédent d'habitants vers un point choisi
du globe qui deviendrait comme un prolon-
gement de la mère-patrie. Il rêve (fi établis-
sements analogues à ceux que les Anglo-
Saxons ont fondés au cours du siècle der-
nier.
Mais quel est le territoire qui s'offre à la
réalisation de pareils projets ? Les pays mé-
diterranéens sont occupés. Ils l'ont été à une
époque oit lItalie n était pas en mesure de
revendiquer sa part. Cependant, dans le pro-
che-Orient, Rome pourrait reprendre la po-
litique impériale, et peut-être y songe-t-cllc.
Il existe en effet sur. ce point du globe des
territoires qui appellent l-immigraltt. Et si
le gouvernement italien n'était pas hanté par
des considérations de prestige, il pourrait
otienter vers ces régions ceux de ses sujets
que le sol de la péninsule ne peut nourrir.
Mais le veut-il ?
Il préfère en ce moment chercher une
mauvaise querelle à la France. Je ne pense
pas que le cabinet de Rome puisse se flatter
dç l'espoir d'enlever à sa voisine transalpine
l'Afrique du Nord afin d'y établir ses lmi-
grants et d'y planter son drapeau. Ce rêve
est irréalisable.
Il reste d'autres territoires cet Afrique qui
pourraient répondre à cet objet. Mais aucun
n'appartient à la France. Le Cameroun, pas
plus que l'Afrique Equatoriale, ne COIZVtCIZ-
nent au peuplement européen. La race blalt-
che ne s'épanôuira jamais sur les bords du
lac Tchad. Qji ne comprend pas très bien
dans ces conditions à quoi rime le projet
d'une A fritltlc italienne allant de la Cyrhtai-
que au golfe de Guinée. La réalisation don-
nerait satisfaction à Vamour-propre italien,
mais ne résoudrait pas là question.
Le problème de Vémigration italienne ne
peut pas être négligé. Il est un de ceux qui
s'imposeront de plus en plus à Vattention
des gouvernements. Mais la solution que pro-
pose Rome ne nous semble pas acceptable.
Il. faudra chercher d'un autre côte. Mais
pour trouver les mesures efficaces, il sera né-
tessaire que le cabinet italien renonce à wic.
politique, de rancunes puériles cf. sans fonde-
ment CI compte davantage sur les échanges
de vues où les interlocuteurs causent au lieu
de donner des coups de poing sur la table.
Za politique extérieure qui se fonde uni-
quement sur la démagogie chauvine ou autre
ne peut aboutir qu'ail déstJrdre, A la longue,
elle .('avère inefficace et dangereuse. C'est
l'impression que l'on a quand on suit les ma-
Aifesiations oratoires des hommes d'Etat de
la péninsule.
tlwmy Fontmurr,
Député du Cantnl.
La pèche en Mauritanie en 1931
- a -
Les grèves qui ont éclaté en 1931 parmi le
personnel canarien employé par les Sociétés
et armateurs français et étrangers qui pè-
chent dans les eaux de Port-Etienne ont eu
pour conséquence une diminution du tonnage
capturé. - M
C'est ainsi que la principale société fran-
çaise établie dans ce centre n'a pu armer que
8 unités au lieu de 12 en 1930. Elle a pêché
environ 1.100 tonnes de poisson en vert et
expédié sur les colonies du Sud 346 tonnes
de poisson séché et sal. Les expéditions
avaient été de 377 tonnes en 1930 et 765 en
1929.
Cette Société a commencé la fabrication en
grand de la poutargue préparée avec des
œufs de mulet et de courbine ; il a été ex-
porté 3 tonnes de ce produit sur la France
en 1931.
Quant à l'armement étranger sa produc-
tion s'élèverait, d'après ses déclarations, à
j.795 tonnes de poisson. Celui-ci est amené
a bord de voiliers ancrés dans la baie pour
y être traité et préparé.
Des armateurs canariens se sont livrés à
la pêche au thon dans la région du Cap
Blanc et sur le banc d'Arguin. Le thon
conservé d'ans la glace est vendu à Las Pal-
mas, à Cadix, à Barcelone, à Alicante et en
Sicile pour y être préparé en conserve.
Les pêcheurs bretons de Douarnenez ont
continué à pêcher la langouste. Il en a été
capturé 619.000 en 1931 contre 291.000 en
1930 et 60.000 en 1929. Certains voiliers ont
effectué jusqu'à trois voyages dans l'année.
Le prix de la langouste mauritanienne à l'ar-
rivée en France a. varié de 15 à 19 francs
le kilo.
) (
Une route serait construite
à travers le Sahara
-
L'A. C. de l'Afrique Orientale vient de
prendre la décision de procéder à la cons-
truction d'une route à travers le Sahara.
Partant de Naroli, en direction de Ceuta et
Tanger elle rejoindra la route de Durbau
a la ville du Cap. La distance entre Naroli
et Ceuta sera de 9.000 kilomètres.
)
la carte aéronautique
de la fiianfle lie
Le Service Géographique de Madagascar
procède actuellement avec la collaboration
des services de l'Aviation militaire à l'éta-
blissement de la carte aéronautique de la
* Cette cartej 'tlressée à l'échelle de i/i.
500.000, sera-éditée n. six couleurs avec un
estampage du relief, Elle comprendra le ré-
seau hydrographique (côtes, fleuves, riviè-
res et lacs) les principaux sommets cotés, les
grandes forêts et les forêts isolées, les voies
de communication (routes et chemins de fer)
et les villes importantes. Le pilote y trou-
vera également - des indications précises et
claires sur les terrains d'aviation déjà amé-
nagés, les terrains de secours, les zones où
l'atterrissage est possible, celles qui sont au
contraire dangereuses à franchir, les lieux de
ravitaillement en essence et en huile et en-
fin la direction générale des vents et des cou-
rants aériens en saison sèche et en saison
des pluies.
Ces renseignements seront figurés par des
signes conventionnels réduits, indiqués en
légende et dessinés de telle façon que la lec-
ture de la. carte en sera facilitée.
Cette, carte rendra les plus grands services
non seulement aux aviateurs civils et mili-
taires de la Grande Ile mais aussi aux hardis
pilotes des raids France-Madagascar..
; ) (
Les briscards du travail
à Madagascar
Désireux de signaler à la population ceux
des pionniers du S.M.O.T.I.G. qui, à l'expi-
ration de leur service, contractent un enga-
gement dans les sections libres de travail-
leurs, le Gouverneur général Cayla a décidé
qu'à l'avenir ils auraient droit à une brisque
d'ancienneté par année supplémentaire.
La même faveur est accordée aux travail-
leurs des sections libres après deux ans de
service sur les chantiers de la colonie.
Les uns et les autres auront droit par ail-
leurs au port de l'uniforme des pionniers
avec un signe distinctif.
Désormais dans la Grande Ile l'armée du
travail aura ses briscards.
) M*- t
1 Au Conseil d'État
Rejet des requêtes du secrétaire-greffier et
du commis-gretfier du tribunal de Rabat.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes que
MM. Mequerre, secrétaire-greffier et du com-
mis-greffier au Tribunal de l'instance de
Rabat avaient présentées aux fins d'obtenit
l'annulation, pour excès de pouvoir, d'une
décision par laquelle le Résident Général du
Protectorat français au Maroc avait rejeté
leur demande tendant à obtenir le rappel de
leurs services militaires.
Attendu que. la réclamation formée par
MM", Mequerre et OHey, requérants contre la
décision faisant application en 1925 des dis.
positions du dahir du 27 décembre 1924 re-
latives aux bonifications d'ancienneté pour
services militaires, n'a pu même en l'ab-
sence de notification d'une décision confirma-
tive de la première réserver à ces derniers
la faculté d'introduire ultérieurement devant
le Conseil d'Etat un recours contentieux qui
ne leur était pas ouvert par la législation
alors en vigueur. *
Il stit de là que les requêtes précitées ne
sont pas recmt-ables.
.,' f1' 0\1 rejet.
f
L'origine de l'espèce humaine
*♦«
Une jeune fille-guenon
Un célèbre anthropologue, M. H.-M. Ber-
nelot Moens, le Darwin hollandais, a décou-
vert à Nice une jeune fille-guenon, unique
équivalent féminin de l'homme-singe qu'il dé-
couvrit à Panama, en 1915.
M. H.-M. Bemelot Moens est de retour à
Paris, avec toute une documentation concer-
nant ce phénomène. t
Cette jeune fille à la peau très blanche, un
visage agréable, une belle chevelure, les jam-
bes fines et des mains particulièrement élégan-
tes, mais ses vêtements dissimulent une mons-
trueuse difformité, car elle est revêtue de poil6
de la poitrine aux genoux.
On connaît déjà les femmes-crocodiles, et
les femmes-serpents ainsi appelées en raison de
l'analogie apparente que certaines maladies de
l'épiderme créent entre leur peau et celle
de ces animaux. Elles n'offrent pas un grand
intérêt anthropologique.
Tandis que le cas de la femme-guenon dont
la peau et le poil se révèlent, à 1 examen, sem-
blables ceux du singe anthropoïde peuvent
servir à des déductions scientifiques. Elle re-
présenterait un type intermédiaire entre la
femme et notre grand'mère Eve qui n'était
autre qu'une guenon, s'il faut en croire les dis-
ciples de Darwin.
A quoi attribuer cette extraordinaire dua-
lité.
Le phénomène, peut provenir de 1 accou-
plement de l'homme et de la guenon, de la
femme et du singe (guenon et singe anthro-
poïde, bien entendu). Mais en ce qui concerne
la jeune fille découverte à Nice, il s'agit d'un
phénomène d' atavisme venant confirmer la
théorie évolutionniste.
Cette théorie, « le Darwin hollandais » y
est attaché on le sait par sa conviction de sa-
vant, autant que par sa conviction philosophi-
que. Il est persuadé que l'homme est actuelle-
lement à une étape de l'évolution qui le rap-
proche - mais de fort loin encore du type
parfait qui existera un jour.
M. H.-M.. Bernelot Moens divise l'huma-
nité, à travers son évolution encore inachevée,
en cinq catégories suivant les qualités d'intel-
ligence et de caractère de l'individu. Ces ca-
tégories sont ainsi représentée : -
Iu L'homme non civilisé se rapproche le
plus du pré-homme ; «
20 L'homme civilisé qui se trouve à l'état
où sont la plupart de nos contemporains ;
3° L'homme humanisé qui aime son pro-
chain et travaille à créer du nonheur pour tous;
4° L'homme cultivé qui, à force de travail
et de bonté prépare l'avènement de :
5° L'homme parfait ou sur-homme, type
achevé obtenu pat- U fusion des races intelli-
gentes.
) -.-
L'Aviation Coloniale
Lena Bernstein s'est suicidée
dans le sud algérien
Lénu, Berstein, la jeune aviatrice, est
morte dans des circonstances mystérieuses
non loin de Biskra.
La jeune femme était arrivée voilà troia
semaines, sans qu'on sût d'où elle venait
et avait atterri à ia suite d'une panne, à
40 kilomètres à l'est de Biskra, dans les
sables de la région de Tolga, sur la route
de Khanja à Sictînffdjl, après avoir survolé
1a Méditerranée. Son dernier passage avait-,
d'uprès elle, été signalé h Orange (Vau-
cluse) ; et dea déclarations qu'elle fit, elle
voulait, parait-il, effectuer un raid au-des-
sus du désert de la Tripolitaine.
Cependant, comme elle n'était pas en
règle avec les autorités, et comme elle
n'était munie d'aucune autorisation régu-
lière, son cas parut suspect, et son avion
fut confisqué.
En attendant l'enquête réglementaire elle
avait été priée de rester à Biskra à la dis-
position des autorités françaises.
Elle solIîëna bien; à plusièurs reprises,
l'autorisation de se rendre avec son avion
soit à Alger, soit même à Paris, promet-
tant d'expliquer ses intentions. Naturelle-
ment, ceci lui fut refusé.
Il y a trois jours, Léna Bernstein dispa-
raissait "brusquement de Biskra et l'en-
quête, falie aussitôt, permettait d'établir
qu'elle avait loué une voiture attelée d'un
cheval et s'était fait conduire dans la
direction de l'endroit où son avion avait
atterri et où fi venait d'être détruit par une
tornade de sable.
Arrivée à quelques kilomètres de Tolga,
elle congédia son conducteur et lui fit faire
demi-tour.
Dans la matinée de mercredi son cadavre
a été découvert à demi enfoui dans les
sables.
L'enquête conclut au suicide
D'après l'information ouverte par le juge
de paix de Biskra et par la gendarmerie,
Taviatrice, dont le moral aurait été affecté
par la perte de son avion, se serait suici-
dée par ingestion buccale de trois tubes de
narcotique, délayé dans du Champagne.
Les obsèques de Lena Bernstein. ont eu
lieu jeudi après-midi.
L'aviateur Ville est mort
L'aviateur Ville, qui fut pendant plu-
sieurs années pilote sur la ligne Casablanca-
Dakar, et dernièrement affecté à la ligne de
l'Amérique du Sud, est mort hier matin à la
clinique de la nie de la Omise. Malade
depuis longtemps, Ville avait été opéré
trois fois.
Après la mort de Goulette
Aussitôt que la nouvelle de la mort de
l'aviateur Goulot te, le héros de la liaison
Franco-Oong" o-Madagascar, fut 'parv<\nue ;i
Brazzaville,M. Antonetti, gouverneur de
l'Afrique Equatoriallo Française, a envoyé à
la veuve de l'aviateur lo télégramme de
oondioléancos, que nous reproduisons ci-
dessous
En mon nom Cil au nom de cette Afrique
Equatoriale Française, qu'il a reliée à la
Mère pairie, je vous adresse l'hommage
de met sentiments attristés pour la perle
douloureuse éprouvée en In personne de
Vavialcvr Goulcttc. qui était unr des gloi-
res de ïaviation française.
LE TIMBRE COLONIAL
-
L'histoire des Colonies
par le Timbre
par Georges BRUNEL.
LES ETAPES DE LA CONQUETE
DE MADAGASCAR
Diego-Suarez
C'est en 1840 que les territoires sakalaves du
nord-ouest de Madagascar lurent placés sous
le protectorat français et parmi eux la baie
d'Antainboka appelee aussi Diego-Suarez, qui
est resté le nom de rétablissement prospère
fondé au fond de la baie par l'amiral P'erre
en 183 ; ce ne fut que le 17 décembre 18Sj que
le traité intervint entre le Gouvernement de
Madagascar et la France au sujet de la ces-
sion ue cette baie. Cette convention, fut ratiiiée
par la Chambre des députés le ti avril J««5
nous avions dès lors la liberté d'occuper toute
la baie et d'y exécuter les travaux indispen-
sables pour en (Jpre un grand port.
11 y eut d'abord des travaux lI'amélioration -
puis la fondation du chel-lieu de la Colonie: Au-
usirane puis des établissements militaires de
Diego ; en quelques années cette Colonie acquit
une importance considérable au point de vue
maritime. La ville, de construction moderne, est
devenue une cité tout a fait gracieuse. Se*, mai-
sons, ses monuments, ses rues bien alignées
constituent une ville importante habitée par 12
a l¡'.UUO habitants suivant les saisons.
La baie, constitue le plus vaste port et le
plus sur de tous les ports coloniaux ; c'est un
uassin de 10 kiiom. de long sur ? de largeur,
ayant une profondeur de iU a 60 maires, sans
récifs et permettant ainsi une navigation facile;
l'entrée de la baie est large de deux Idumé-
très. Un peu en arrière il y a un banc de sable
et une ile qui mettent la rade a l'abri des coups
de tourmente de l'Ucéan Indien.
Nous avons donc un port puissant, bien abri-
té, qui constitue une station de premier ordre
sur la route des Indes. -
uiego-buarez lut pendant un certain temps
le siège des Etablissements de ce nom et des
des de ossi-BtI et de Suinte-Marie de Mada-
gascar jusqu'en 1894.
Les truupes en station et les agents jouis-
saient de la franchise militaire mais un décret
présidentiel du SW novembre lixa la date de la
suppression de cette convention postale au 1er
junvier lWO. 11 fallut au Uouvernuur de Diego-
Suarez s'organiser pour que les services pos-
LUUX ne sumssuin pus de retards. Les vignettes
de là centimes représentant le port d'une let-
tre simple étaient peu nombreuses dans les
Uroirs du receveur ; il fallut aviser immédia-
tement.
Le Gouverneur autorisa le 25 janvier 18UO
de surcharger 1.900 timbres de 20 centimes en
15 centimes puis en août de la même année il
fallut avoir recours aux vignettes ue 1, 5, 10 et
25 centimes pour les transformer a leur tour ;
les tiruges furent très réduits de 1.500 en géiié-
rai. puis après l'épuisement des timbres, il
fallut taire des vignettes spéciales dessiuées
dans la Colonie, de 1, 5, la et 25 centimes,
puis quand un stock de vignettes des Colonies
arriva en novembre 18U2 on en lit surcharger
au nom de la Colonie en travers du timbre,
puis enfin la Colonie eut entln une série à son
qtidm ; c'est le type pour partout, portent le -
nom de la Colonie dans un cartouche. Eu 1898,
ce ftirent des timbres de Madagascar qui ser-
virent pour tous les Etablissements et les îles
dépendant du Gouvernement et de la Grande
Colonie de l'Océan Indien.
Nossi-Bé
Tout nu nord-ouest de Madagascar, par le 480
degré est de longitude on trouve l'île de Nossi-
Bé et d'aulres petits ilôts voisins. C'étaient les
rois Salakaves qui pendant longtemps ont régné
sur l'île, puis différents souverains se partagè-
rent le gouvernement. Vikiny reine qui gouver-
nait sur la partie ouest et nord de Madagascar
mourut en 1811 ; son petit-fils Adrian Semli
quand il fut battu par les I lovas (CI. Mayotte).
Après plusieurs échecs les Sakalaves, voyant
qu'ils ne pouvaient rester sur la côte de la
grande île émigrèrent à Nossi-Bé vers 1839 au
nombre de six mille. Us élevèrent de nom-
breux villages au sud et à l'est.
Le 29 septembre 1839 un brick français le
1(, Colibri Il mouillait dans la baie de l Ue : fi
son bord se trouvait le capitaine d'infanterie de
Marine Passot chargé par le Gouvernement
d'explorer Nossi-Bé. La reino Tsioumeick et les
chefs sakalaves, craignant toujours les Hovas,
demandèrent au capitaine de solliciter pour
eux la protection du Gouverneur de Bour-
bon (Réunion). Ces propositons furent bien ac-
cueillies et au mois d'août 1840, le capitaine
Passot signa la convention par laquelle le
groupe d'îles était sous le protectorat de lu
France, c'est-à-dire Nossi-Bé, Nossi-Mitsiou,
Nossi-Comba, Nossi-Faly, seule Nossi-Bé fut oc-
cupée par nos troupes le i mai 1841. Des colons
vinrent de Bourbon et de Maurice et commen-
cèrent l'œuvre de la colonisation.
En 1849 Nossi-Bé attaquée par les insulaires
de Madagascar et des pirates, les repoussa
grtlce à l'appui que la population civile et in-
digène prêta aux quelques soldats qui s'y trou-
vaient en garnison. Ce fut alors que des tra-
vaux de défense furent jugés nécessaires et en-
trepris pour décourager de nouvelles entrepri-
ses. Depuis cette époque, cette Colonie a vécu
en paix.
Nossi-Bé (en malgache grande île) a une
forme irrégulièrc, elle mesure 22 kilomètres
dans sa plus grande longueur et 15 seulement
en moyenne de largeur, c'est-à-dire qu'elle of-
fre une superficie de 20.000 hectares.
Trois groupes de montagnes, avec des hau-
teurs de 300 a 500 mètres s'étagent sur son sol,
d'origine volcanique, d'ailleurs la terre est for-
mée pour les deux tiers de coulées de lavo
recouvertes de terre, apte à toute culture heu-
reusement. La végétation -- est luxuriante, et le
café, la canne à sucre ,l'indigo, le riz,, le mn-
nioc sont cultivés et donnent d'excellents résul-
tats, il faut ajouter que l'île est bien irriguée,
par de nombreux cours d'oau. La température
est très agréable, oscillant entre 18 à 25 dans la
belle saison (mai à octobre) et de 26 à 32 dans
la période hivnrnalo ou des pluies (novembre
ouvrit).
Il y a environ cinquante villages dans lïk
La principale ville, siège du résident, est a
llelville, qui compte U.OOO habitants. Elle est
située sur un plateau élevé d'une dizaine do
mètres au-dessus du niveau (le la mer et forme
une pointe avancée dans la baie d'Andeva. Kou-
louck.
Nossi-Comha est séparée de la précédente île
par un canal de 2.500 mètres de large, c'est
un ntnas de montagnes mais dans les ravines
on trouva la végétation tropicale. Il y a de
grands villages, ce sont les mornes cultures que
pour Nossi-Bé, qui viennent sans grands soins.
Depuis quelques années, des colons ont apporté
de nouvelles méthodes et des instrumente et
TRENTMEUXÏEME ANNEE. N* 68. M NUMBRO : 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 11 JUIN 1932;
JOURML QUOTIDIEN
Rédaction & Administration s ̃
Il, .-.
PARIS OT
TÉLÉPH. i LOUVRB 19-ST
- RICHKLIKU 81..
1 l â1 - lè 0
Les Annales Coloniales
Les annonce» et rietames sont rffm m
bureau du tourMI.
8 M. RUEDEL
, -
Tous les articles publiés dans notre tournât ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales Colonulu.
ABONNEMENTS
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Um u SNtil al&*
France at
Colonies 18C1. 100 » 18.
Étranger.. 240 » 125 » 70 »
On s'abonne sans traI8 daqf
tous les bureaux de poste.
L'œuvre coloniale
de la nouvelle Chambre
-. - ) *MÇ ,
La nouvelle Chambre va, dans quel-
ques jours, désigner sa Commission de
VAlgérie, Colonies et Protectorats. Du
point de vue politique, cette Commission
devrait normalement être très différente
-de la Commission que Taittinger présida
de 1928 à 1932. Il serait cependant im-
prudent d'attendre d'elle des innova-
tions particulièrement hardies en matière
- de politique coloniale. En effet, dans
toute Commission des Colonies, tout au
moins depuis la guerre, l'élément sinon le
plus nombreux, tout au moins le plus
assidu et le plus vigilant, est constitué
par une partie notable de la représenta-
tion coloniale. Or, à part quelques rares
exceptions, cette représentation est tra-
ditionnellement gouvernementale et ma-
joritaire. Hier, elle siégeait à la Commis-
siotf comme déléguée de groupes appar-
tenant à la majorité Tardieu; aujour-
d'hui, elle y siégera encore, mais comme
déléguée de groupes appartenant à la
majorité Herriot. Ainsi donc, si les ma-
jorités changent, les personnes demeu-
rent et les oscillations politiques sont
singulièrement amorties au sein du 5e Bu-
reau, siège des séances de la Commis-
sion des Colonies.
Quel sera le premier acte de cette nou-
velle Commission : élire son bureau évi-
demment. et tout particulièrement choisir
son président ! Ce choix sera particulière-
ment ardu. En effet, Taittinger qui, po-
litiquement, est contre-indiqué, garde,
malgré tout, des sympathies personnelles
qui pourraient bien lui valoir plus de
suffrages qu'il n'est en droit d'en atten-
dre après les scrutins des Ier et 8 mai der-
nier. Malgré tout, un échec honorable ne
serait pas pour lui une surprise, ni pour
nous d ailleurs. Il est assez vraisemblable
qué le choix de la Commission se portera
plutôt sur des hommes appartenant, de-
puis une date plus où moins récente, à
la majorité ]Hterrioti“ Lesquels ? Des .noms
sont prononcés : ceux de nos amis *Va-
rettfie et Moutet qui, l'un et l'autre, ont
une connaissance profonde des grands
Problèmes coloniaux; on parle de Louis
1roust qui, s'il n'était pas si absorbé par
ses nouvelles fonctions de président du
Comité du Commerce et de VIndustrie,
aurait peut-être une petite chance ; on
prononce encore le nom de notre excel-
lent collègue Auguste Brunet. Bref, le
nombre des candidats pouvant exciper
de références sérieuses, de connaissances
profondes et de titres indiscutables, est
assez impressionnant. La Commission
n'aura que l'embarras du choix.
Cependant, du choix du Président,
ne dépend pas exclusivement l'orienta-
tion de l'œuvre que la Commission des
Colonies et par conséquent, la nouvelle
Chambre aura à accomplir. Cette œuvre
doit être considérable étant donné les
difficultés de l'heure. Des problèmes co-
loniaux nombreux, complexes et redou-
tables sont à 1 ordre du jour. La
Commission des Colonies aura à les
étudier avec méthode, réflexion et sé-
rieux. Elle devra exiger une documen-
tation copieuse et ne pas se laisser sé-
duire; comme elle l'a fait trop souvent
dans le passé, par des solutions faciles,
superficielles et provisoires.
Elle devra se préoccuper, sans plus
tarder, de la crise économique si grave
qui sévit un peu partout dans notre
omaine colonial ; la situation des fi-
nances de nos gouvernements coloniaux
devra faire de sa part, l'objet d'un exa-
men minutieux ; l'exécution do pro-
gramme de grands travaux devra être
suivie attentivement et V emploi forcé de
la main-d*œuvre indigène a besoin d'un
contrôle vigilant. Les questions dt It,-
giène t d*enseignement, d'éducation po-
litique et sociale des indigènes nécessi-
tent une étude approfondie.
La nouvelle Commission doit tout
d'abord sérier les problèmes, adopter
une méthode de travail, relégcer au se-
cond plan les questions personnelles ou
d'une portée trop étroitement locale. A
un tournant décisif de, l'Histoire, elle
- doit ftvéir le courage 4t. romprç avec des
précédents et -des errements fâcheux.
Potit notre Pattt nous y travaillerons.
6
V f"fJ'' n, de la Commission doit Colonies,
Vicê-président de la Commission dés Mines
RUE OUDINOT
-- i
Les attributions du sous-secrétaire d'Etat,
aux Colonies ,
Un décret en date du 8 juin courant, a ré-
glé comme suit les attributions du sous-se-
crétaire d'Etat au ministère des Colonies :
Le sous-secrétaire d'Etat au ministère des
Colonies a spécialement dans ses attribu-
tions, sous la haute direction du ministre :
10 Les questions ayant trait à la protection
sanitaire des populations coloniales ;
20 Les questions ayant trait au développe-
ment de l'enseignement aux colonies ;
3° Les affaires relevant du service de la
marine marchande ;
4° Le contrôle et l'administration de
l'agence générale et de ses services annexes ;
5° Les agences économiques et l'organisa-
tion de la propagande coloniale ;
6° Le. Conseil, économique et le Conseil de
législation du Conseil supérieur des colo-
nies ;
70 Les questions intéressant l'organisation
et le recrutement des grandes écoles dépen-
dant du Département des colonies ;
< 8° Les questions intéressant l'organisation
et le fonctionnement de l'aéronautique aux
colonies ;
9° Les questions intéressant la radiodiffu-
sion aux colonies ;
tol, Toutès les affaires que le ministre ren-
voie à son examen et à sa décision..
Le sous-secrétaire d'Etat peut être délégué
par le ministre pour traiter soit au Sénat,
soit à la Chambte des déjputés, toutes le&
affaires de son ressort.
- <
M. Jean Toussaint-Samat
prix dnroman d'aventure
.;1
Le prix du roman d'aventure, d'une va-
leur de 10.000 francs, a été décerné jeudi au
cours d'un déjeuner présidé par M. Pierre
nenoit, de l'Académie française. Les autres
membres du jury sont ; MM. René Bizet,
Gus Bofa, Frédéric Boutet, Francis Carco
Pierre Mac Orlan, Emile Zavie.
Par cinq voix contre deux, le jury a don-
né le prix à un manuscrit de M. Jean Tous-
saint-Samat, ayant pour titre : V Horrible
mort de mus Goldchrist.
- - -
Jean Toussaint-Sarnat est né en 1891,
d'une vieille familles provençale d'origine
arabe qui, depuis trfcis générations, se con-
sacre au journalisme. Son grand-père est, en
eftet, le fondateur du. Petit marseillais* Char-
gé de missions aux colonies, à son retour,
il se consacra à la littérature. Il a publie
sept volumes, parmi lesquels Camard. gar.
diun, et trois rmoma sur Madagascar, entre
autres Mangamasch, la fille aux yeux bleus.
nu «e sHMnMsea A. L F.
Notre correspondant -du Tchad nous si-
gnale qu'un important toi de .sauterelles
sJest posé dans ta PÉgton de Mongo; il ve-
nait de la direction du Sud.
';.. t
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
Utilisant les ressources que le cinéma par-
lant met à la disposition de la T.S.F., Ra-
dio-Alger a organisé une émission de musi-
que espagnole sous la forme d'une retrans-
mission de la partie musicale d'un film dont
l'accompagnement d'orchestre et les chants
étaient empruntés à des airs espagnols et
mexicains connus. Jusqu'alors, la retransmis-
sion de film n'envisageait que le côté « théâ-
tre » de ce dernier, tandis que l'essai réussi
de Radio-Alger ouvre la porte à l'utilisation
de toutes les ressources artistiques des pel-
licules sonores.
L'Algérie participant cette année au
concours international pour le titre de » Miss
Univers », Radio-Alger organise à cette occa-
sion, en accord avec un quotidien de la
ville, un concours original. Ce journal pu-
bliera sous le nom. de Mlle n° 1 Mlle nO 2,
etc., la photographie de toutes les candida-
tes. Celles-ci se présenteront ensuite devant
le microphone du poste d'Alger sous des
pseudonymes, et les auditeurs devront dire à
quelle photographie correspond chacune des
voix entendues.
L'heure radio-scolaire ayant été interrom-
pue à Radio-Alger en raison de la période
des examens, l'Académie a adressé à la sta.
tion une lettre la remerciant du concours ef-
ficace qu'elle lui a apporté et manifestant
son désir de reprendre de pareilles émissions
dès la rentrée des classes.
A Radio-Maroc
-D'un vendredi à l'autre, Radio-Maroc a
fait des prouesses dans le choix de ses pro-
grammes : le 20 mai, Carmen ; le 22, le
Grand Prix de Casablanca; le 23, la troupe
Carrié ; le 24:, récital de Mlle Pianavià, can-
tatrice ; le 2$, reportage d'Alex Virot depuis
Marrakech ; le 26, Mqrouf ; le 27, le jazz de
Johny Uvergolts.
1 > w E
One egcarBMchean Bahr-tl-Gazal
Un détachement indigène, appartenant à
la police montée a été attaqué dans la ré-
gion du Bahr-el-GazaI, par des dissidents
'appartenant à la tribu des Goranes. Un bri-
gadier indigène a été tué.
Des détachements de troupes de police
sont partis à la poursuite des meurtriers et
la. surveillance 301*3. renforcée dans ces ré-
gions.
> .- t
La AscrflnmiMi des prix
Il.co.. général
_l,
Un arrêté du ministre de l'Instruction pu-
blique, fixe au lundi Il Juiltet 1932, à la
SoToonne. la distribution solennelle des prix
aux lauréats du concours général des lycées
et collèges.
Les visées coloniales
de • 1911alie
1'.
a4,m
l'occasion de la dis-
cussion du budget
de son départe-
ment; M. Grandi,
ministre des Affai-
res Etr a n g è r e s
d* Italie -. a exposé
une nouvelle fois les. nécessités deexpansion1
de son 'pays.
La thèse n'est, pas nouvelle. Aussi sllffit-ill
de la rappeler d un mot. D'une superficie à
peine égale aux 3/5 de celle de la France, 1
la péninsule italienne doit nourrir sur un sol,,
dont plus du quart est sans valeur, une po-
pulatton d'environ 42.000.000 d'individus,.
et qui augmente régulièrement. C'est pour-!
quoi tous les ans, plusieurs centaines de
mille d' cntte eux quittent la terre natale pour
aller gagner leur vie dans les pays méditer-
ranlens, dans l'Europe Centrale ou dans les
deux Amériques. Ainsi se constituent sur
différents points du globe d'importantes ag-1
glomérations d'Italiens, formant ce que l'on
appelle des colonies sans drapeau.
Grâce à l'émigration qui, avant la guerre,
avait atteint le chiffre de 850.000 ersonnes,
et qui, depuis quelques années, oscille autour
de celui de 400.000, un important excédent
de population est sauvé de la misère.
Cependant, cet exode rencontre des diffi-
cultés : certains pays comme les Etats-Uttis
lui ferment à peu près leur porte. Les émi-
grants italiens qui, pour la plupart, sont des'
Pauvres, se voient refuser rentrée du sol de
la Grande République - nord-américaine *
D'attire partt la crise qui sévit dans tout
les pays européens fait sentir ses effets sur
l émigration; les travailleurs italiens sont
Peu à peu. refoules sur leur pays d'origine
Pendant que ceux qui désireratenl s'employer
à l'étranger sont arrêtés à la frontière.
Ainsi se pose d'une façon sérieuse, sinon
tragique j le problème de V émigration ita-
lienne, analogue à celui qui préoccupe le
Japon.
Il n'est pas insoluble. Quand on jette un
regard sur une carte donnant la répdrtitton
de la population du globe, on s'aperçoit ra-
pidement que d'immulses espaces fertiles
sont dépourvus ou à peu près d'habitants et
pourraient recevoir l'excédent. de population
des pays qui en ont trop.
Seulement la volonté de Vhomme a créé
des obstacles là
mis. of" VAustralie, les Etats-Unis ont eu
l'idée dé réglementer Vimmigration, de sorte
que lès travailleurs en quête de leur gagne-
pain se heurtent à des barrières infranchis-
sables.
Le trop-plein de la population italiemte
pourrait cependant trouver un débouché ail-
leurs et par là-le problème serait à peu près
résolu. Seulement, cette solution n'agrée pas
au Gouvernement de Rome à qui il ne con-
vient pas* de laisser ainsi s. éParPiller à tra-
vers le monde les forces d'une activité proli-
fique qu'il eluouragc. Il voudrait diriger
Vexcédent d'habitants vers un point choisi
du globe qui deviendrait comme un prolon-
gement de la mère-patrie. Il rêve (fi établis-
sements analogues à ceux que les Anglo-
Saxons ont fondés au cours du siècle der-
nier.
Mais quel est le territoire qui s'offre à la
réalisation de pareils projets ? Les pays mé-
diterranéens sont occupés. Ils l'ont été à une
époque oit lItalie n était pas en mesure de
revendiquer sa part. Cependant, dans le pro-
che-Orient, Rome pourrait reprendre la po-
litique impériale, et peut-être y songe-t-cllc.
Il existe en effet sur. ce point du globe des
territoires qui appellent l-immigraltt. Et si
le gouvernement italien n'était pas hanté par
des considérations de prestige, il pourrait
otienter vers ces régions ceux de ses sujets
que le sol de la péninsule ne peut nourrir.
Mais le veut-il ?
Il préfère en ce moment chercher une
mauvaise querelle à la France. Je ne pense
pas que le cabinet de Rome puisse se flatter
dç l'espoir d'enlever à sa voisine transalpine
l'Afrique du Nord afin d'y établir ses lmi-
grants et d'y planter son drapeau. Ce rêve
est irréalisable.
Il reste d'autres territoires cet Afrique qui
pourraient répondre à cet objet. Mais aucun
n'appartient à la France. Le Cameroun, pas
plus que l'Afrique Equatoriale, ne COIZVtCIZ-
nent au peuplement européen. La race blalt-
che ne s'épanôuira jamais sur les bords du
lac Tchad. Qji ne comprend pas très bien
dans ces conditions à quoi rime le projet
d'une A fritltlc italienne allant de la Cyrhtai-
que au golfe de Guinée. La réalisation don-
nerait satisfaction à Vamour-propre italien,
mais ne résoudrait pas là question.
Le problème de Vémigration italienne ne
peut pas être négligé. Il est un de ceux qui
s'imposeront de plus en plus à Vattention
des gouvernements. Mais la solution que pro-
pose Rome ne nous semble pas acceptable.
Il. faudra chercher d'un autre côte. Mais
pour trouver les mesures efficaces, il sera né-
tessaire que le cabinet italien renonce à wic.
politique, de rancunes puériles cf. sans fonde-
ment CI compte davantage sur les échanges
de vues où les interlocuteurs causent au lieu
de donner des coups de poing sur la table.
Za politique extérieure qui se fonde uni-
quement sur la démagogie chauvine ou autre
ne peut aboutir qu'ail déstJrdre, A la longue,
elle .('avère inefficace et dangereuse. C'est
l'impression que l'on a quand on suit les ma-
Aifesiations oratoires des hommes d'Etat de
la péninsule.
tlwmy Fontmurr,
Député du Cantnl.
La pèche en Mauritanie en 1931
- a -
Les grèves qui ont éclaté en 1931 parmi le
personnel canarien employé par les Sociétés
et armateurs français et étrangers qui pè-
chent dans les eaux de Port-Etienne ont eu
pour conséquence une diminution du tonnage
capturé. - M
C'est ainsi que la principale société fran-
çaise établie dans ce centre n'a pu armer que
8 unités au lieu de 12 en 1930. Elle a pêché
environ 1.100 tonnes de poisson en vert et
expédié sur les colonies du Sud 346 tonnes
de poisson séché et sal. Les expéditions
avaient été de 377 tonnes en 1930 et 765 en
1929.
Cette Société a commencé la fabrication en
grand de la poutargue préparée avec des
œufs de mulet et de courbine ; il a été ex-
porté 3 tonnes de ce produit sur la France
en 1931.
Quant à l'armement étranger sa produc-
tion s'élèverait, d'après ses déclarations, à
j.795 tonnes de poisson. Celui-ci est amené
a bord de voiliers ancrés dans la baie pour
y être traité et préparé.
Des armateurs canariens se sont livrés à
la pêche au thon dans la région du Cap
Blanc et sur le banc d'Arguin. Le thon
conservé d'ans la glace est vendu à Las Pal-
mas, à Cadix, à Barcelone, à Alicante et en
Sicile pour y être préparé en conserve.
Les pêcheurs bretons de Douarnenez ont
continué à pêcher la langouste. Il en a été
capturé 619.000 en 1931 contre 291.000 en
1930 et 60.000 en 1929. Certains voiliers ont
effectué jusqu'à trois voyages dans l'année.
Le prix de la langouste mauritanienne à l'ar-
rivée en France a. varié de 15 à 19 francs
le kilo.
) (
Une route serait construite
à travers le Sahara
-
L'A. C. de l'Afrique Orientale vient de
prendre la décision de procéder à la cons-
truction d'une route à travers le Sahara.
Partant de Naroli, en direction de Ceuta et
Tanger elle rejoindra la route de Durbau
a la ville du Cap. La distance entre Naroli
et Ceuta sera de 9.000 kilomètres.
)
la carte aéronautique
de la fiianfle lie
Le Service Géographique de Madagascar
procède actuellement avec la collaboration
des services de l'Aviation militaire à l'éta-
blissement de la carte aéronautique de la
* Cette cartej 'tlressée à l'échelle de i/i.
500.000, sera-éditée n. six couleurs avec un
estampage du relief, Elle comprendra le ré-
seau hydrographique (côtes, fleuves, riviè-
res et lacs) les principaux sommets cotés, les
grandes forêts et les forêts isolées, les voies
de communication (routes et chemins de fer)
et les villes importantes. Le pilote y trou-
vera également - des indications précises et
claires sur les terrains d'aviation déjà amé-
nagés, les terrains de secours, les zones où
l'atterrissage est possible, celles qui sont au
contraire dangereuses à franchir, les lieux de
ravitaillement en essence et en huile et en-
fin la direction générale des vents et des cou-
rants aériens en saison sèche et en saison
des pluies.
Ces renseignements seront figurés par des
signes conventionnels réduits, indiqués en
légende et dessinés de telle façon que la lec-
ture de la. carte en sera facilitée.
Cette, carte rendra les plus grands services
non seulement aux aviateurs civils et mili-
taires de la Grande Ile mais aussi aux hardis
pilotes des raids France-Madagascar..
; ) (
Les briscards du travail
à Madagascar
Désireux de signaler à la population ceux
des pionniers du S.M.O.T.I.G. qui, à l'expi-
ration de leur service, contractent un enga-
gement dans les sections libres de travail-
leurs, le Gouverneur général Cayla a décidé
qu'à l'avenir ils auraient droit à une brisque
d'ancienneté par année supplémentaire.
La même faveur est accordée aux travail-
leurs des sections libres après deux ans de
service sur les chantiers de la colonie.
Les uns et les autres auront droit par ail-
leurs au port de l'uniforme des pionniers
avec un signe distinctif.
Désormais dans la Grande Ile l'armée du
travail aura ses briscards.
) M*- t
1 Au Conseil d'État
Rejet des requêtes du secrétaire-greffier et
du commis-gretfier du tribunal de Rabat.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes que
MM. Mequerre, secrétaire-greffier et du com-
mis-greffier au Tribunal de l'instance de
Rabat avaient présentées aux fins d'obtenit
l'annulation, pour excès de pouvoir, d'une
décision par laquelle le Résident Général du
Protectorat français au Maroc avait rejeté
leur demande tendant à obtenir le rappel de
leurs services militaires.
Attendu que. la réclamation formée par
MM", Mequerre et OHey, requérants contre la
décision faisant application en 1925 des dis.
positions du dahir du 27 décembre 1924 re-
latives aux bonifications d'ancienneté pour
services militaires, n'a pu même en l'ab-
sence de notification d'une décision confirma-
tive de la première réserver à ces derniers
la faculté d'introduire ultérieurement devant
le Conseil d'Etat un recours contentieux qui
ne leur était pas ouvert par la législation
alors en vigueur. *
Il stit de là que les requêtes précitées ne
sont pas recmt-ables.
.,' f1' 0\1 rejet.
f
L'origine de l'espèce humaine
*♦«
Une jeune fille-guenon
Un célèbre anthropologue, M. H.-M. Ber-
nelot Moens, le Darwin hollandais, a décou-
vert à Nice une jeune fille-guenon, unique
équivalent féminin de l'homme-singe qu'il dé-
couvrit à Panama, en 1915.
M. H.-M. Bemelot Moens est de retour à
Paris, avec toute une documentation concer-
nant ce phénomène. t
Cette jeune fille à la peau très blanche, un
visage agréable, une belle chevelure, les jam-
bes fines et des mains particulièrement élégan-
tes, mais ses vêtements dissimulent une mons-
trueuse difformité, car elle est revêtue de poil6
de la poitrine aux genoux.
On connaît déjà les femmes-crocodiles, et
les femmes-serpents ainsi appelées en raison de
l'analogie apparente que certaines maladies de
l'épiderme créent entre leur peau et celle
de ces animaux. Elles n'offrent pas un grand
intérêt anthropologique.
Tandis que le cas de la femme-guenon dont
la peau et le poil se révèlent, à 1 examen, sem-
blables ceux du singe anthropoïde peuvent
servir à des déductions scientifiques. Elle re-
présenterait un type intermédiaire entre la
femme et notre grand'mère Eve qui n'était
autre qu'une guenon, s'il faut en croire les dis-
ciples de Darwin.
A quoi attribuer cette extraordinaire dua-
lité.
Le phénomène, peut provenir de 1 accou-
plement de l'homme et de la guenon, de la
femme et du singe (guenon et singe anthro-
poïde, bien entendu). Mais en ce qui concerne
la jeune fille découverte à Nice, il s'agit d'un
phénomène d' atavisme venant confirmer la
théorie évolutionniste.
Cette théorie, « le Darwin hollandais » y
est attaché on le sait par sa conviction de sa-
vant, autant que par sa conviction philosophi-
que. Il est persuadé que l'homme est actuelle-
lement à une étape de l'évolution qui le rap-
proche - mais de fort loin encore du type
parfait qui existera un jour.
M. H.-M.. Bernelot Moens divise l'huma-
nité, à travers son évolution encore inachevée,
en cinq catégories suivant les qualités d'intel-
ligence et de caractère de l'individu. Ces ca-
tégories sont ainsi représentée : -
Iu L'homme non civilisé se rapproche le
plus du pré-homme ; «
20 L'homme civilisé qui se trouve à l'état
où sont la plupart de nos contemporains ;
3° L'homme humanisé qui aime son pro-
chain et travaille à créer du nonheur pour tous;
4° L'homme cultivé qui, à force de travail
et de bonté prépare l'avènement de :
5° L'homme parfait ou sur-homme, type
achevé obtenu pat- U fusion des races intelli-
gentes.
) -.-
L'Aviation Coloniale
Lena Bernstein s'est suicidée
dans le sud algérien
Lénu, Berstein, la jeune aviatrice, est
morte dans des circonstances mystérieuses
non loin de Biskra.
La jeune femme était arrivée voilà troia
semaines, sans qu'on sût d'où elle venait
et avait atterri à ia suite d'une panne, à
40 kilomètres à l'est de Biskra, dans les
sables de la région de Tolga, sur la route
de Khanja à Sictînffdjl, après avoir survolé
1a Méditerranée. Son dernier passage avait-,
d'uprès elle, été signalé h Orange (Vau-
cluse) ; et dea déclarations qu'elle fit, elle
voulait, parait-il, effectuer un raid au-des-
sus du désert de la Tripolitaine.
Cependant, comme elle n'était pas en
règle avec les autorités, et comme elle
n'était munie d'aucune autorisation régu-
lière, son cas parut suspect, et son avion
fut confisqué.
En attendant l'enquête réglementaire elle
avait été priée de rester à Biskra à la dis-
position des autorités françaises.
Elle solIîëna bien; à plusièurs reprises,
l'autorisation de se rendre avec son avion
soit à Alger, soit même à Paris, promet-
tant d'expliquer ses intentions. Naturelle-
ment, ceci lui fut refusé.
Il y a trois jours, Léna Bernstein dispa-
raissait "brusquement de Biskra et l'en-
quête, falie aussitôt, permettait d'établir
qu'elle avait loué une voiture attelée d'un
cheval et s'était fait conduire dans la
direction de l'endroit où son avion avait
atterri et où fi venait d'être détruit par une
tornade de sable.
Arrivée à quelques kilomètres de Tolga,
elle congédia son conducteur et lui fit faire
demi-tour.
Dans la matinée de mercredi son cadavre
a été découvert à demi enfoui dans les
sables.
L'enquête conclut au suicide
D'après l'information ouverte par le juge
de paix de Biskra et par la gendarmerie,
Taviatrice, dont le moral aurait été affecté
par la perte de son avion, se serait suici-
dée par ingestion buccale de trois tubes de
narcotique, délayé dans du Champagne.
Les obsèques de Lena Bernstein. ont eu
lieu jeudi après-midi.
L'aviateur Ville est mort
L'aviateur Ville, qui fut pendant plu-
sieurs années pilote sur la ligne Casablanca-
Dakar, et dernièrement affecté à la ligne de
l'Amérique du Sud, est mort hier matin à la
clinique de la nie de la Omise. Malade
depuis longtemps, Ville avait été opéré
trois fois.
Après la mort de Goulette
Aussitôt que la nouvelle de la mort de
l'aviateur Goulot te, le héros de la liaison
Franco-Oong" o-Madagascar, fut 'parv<\nue ;i
Brazzaville,M. Antonetti, gouverneur de
l'Afrique Equatoriallo Française, a envoyé à
la veuve de l'aviateur lo télégramme de
oondioléancos, que nous reproduisons ci-
dessous
En mon nom Cil au nom de cette Afrique
Equatoriale Française, qu'il a reliée à la
Mère pairie, je vous adresse l'hommage
de met sentiments attristés pour la perle
douloureuse éprouvée en In personne de
Vavialcvr Goulcttc. qui était unr des gloi-
res de ïaviation française.
LE TIMBRE COLONIAL
-
L'histoire des Colonies
par le Timbre
par Georges BRUNEL.
LES ETAPES DE LA CONQUETE
DE MADAGASCAR
Diego-Suarez
C'est en 1840 que les territoires sakalaves du
nord-ouest de Madagascar lurent placés sous
le protectorat français et parmi eux la baie
d'Antainboka appelee aussi Diego-Suarez, qui
est resté le nom de rétablissement prospère
fondé au fond de la baie par l'amiral P'erre
en 183 ; ce ne fut que le 17 décembre 18Sj que
le traité intervint entre le Gouvernement de
Madagascar et la France au sujet de la ces-
sion ue cette baie. Cette convention, fut ratiiiée
par la Chambre des députés le ti avril J««5
nous avions dès lors la liberté d'occuper toute
la baie et d'y exécuter les travaux indispen-
sables pour en (Jpre un grand port.
11 y eut d'abord des travaux lI'amélioration -
puis la fondation du chel-lieu de la Colonie: Au-
usirane puis des établissements militaires de
Diego ; en quelques années cette Colonie acquit
une importance considérable au point de vue
maritime. La ville, de construction moderne, est
devenue une cité tout a fait gracieuse. Se*, mai-
sons, ses monuments, ses rues bien alignées
constituent une ville importante habitée par 12
a l¡'.UUO habitants suivant les saisons.
La baie, constitue le plus vaste port et le
plus sur de tous les ports coloniaux ; c'est un
uassin de 10 kiiom. de long sur ? de largeur,
ayant une profondeur de iU a 60 maires, sans
récifs et permettant ainsi une navigation facile;
l'entrée de la baie est large de deux Idumé-
très. Un peu en arrière il y a un banc de sable
et une ile qui mettent la rade a l'abri des coups
de tourmente de l'Ucéan Indien.
Nous avons donc un port puissant, bien abri-
té, qui constitue une station de premier ordre
sur la route des Indes. -
uiego-buarez lut pendant un certain temps
le siège des Etablissements de ce nom et des
des de ossi-BtI et de Suinte-Marie de Mada-
gascar jusqu'en 1894.
Les truupes en station et les agents jouis-
saient de la franchise militaire mais un décret
présidentiel du SW novembre lixa la date de la
suppression de cette convention postale au 1er
junvier lWO. 11 fallut au Uouvernuur de Diego-
Suarez s'organiser pour que les services pos-
LUUX ne sumssuin pus de retards. Les vignettes
de là centimes représentant le port d'une let-
tre simple étaient peu nombreuses dans les
Uroirs du receveur ; il fallut aviser immédia-
tement.
Le Gouverneur autorisa le 25 janvier 18UO
de surcharger 1.900 timbres de 20 centimes en
15 centimes puis en août de la même année il
fallut avoir recours aux vignettes ue 1, 5, 10 et
25 centimes pour les transformer a leur tour ;
les tiruges furent très réduits de 1.500 en géiié-
rai. puis après l'épuisement des timbres, il
fallut taire des vignettes spéciales dessiuées
dans la Colonie, de 1, 5, la et 25 centimes,
puis quand un stock de vignettes des Colonies
arriva en novembre 18U2 on en lit surcharger
au nom de la Colonie en travers du timbre,
puis enfin la Colonie eut entln une série à son
qtidm ; c'est le type pour partout, portent le -
nom de la Colonie dans un cartouche. Eu 1898,
ce ftirent des timbres de Madagascar qui ser-
virent pour tous les Etablissements et les îles
dépendant du Gouvernement et de la Grande
Colonie de l'Océan Indien.
Nossi-Bé
Tout nu nord-ouest de Madagascar, par le 480
degré est de longitude on trouve l'île de Nossi-
Bé et d'aulres petits ilôts voisins. C'étaient les
rois Salakaves qui pendant longtemps ont régné
sur l'île, puis différents souverains se partagè-
rent le gouvernement. Vikiny reine qui gouver-
nait sur la partie ouest et nord de Madagascar
mourut en 1811 ; son petit-fils Adrian Semli
quand il fut battu par les I lovas (CI. Mayotte).
Après plusieurs échecs les Sakalaves, voyant
qu'ils ne pouvaient rester sur la côte de la
grande île émigrèrent à Nossi-Bé vers 1839 au
nombre de six mille. Us élevèrent de nom-
breux villages au sud et à l'est.
Le 29 septembre 1839 un brick français le
1(, Colibri Il mouillait dans la baie de l Ue : fi
son bord se trouvait le capitaine d'infanterie de
Marine Passot chargé par le Gouvernement
d'explorer Nossi-Bé. La reino Tsioumeick et les
chefs sakalaves, craignant toujours les Hovas,
demandèrent au capitaine de solliciter pour
eux la protection du Gouverneur de Bour-
bon (Réunion). Ces propositons furent bien ac-
cueillies et au mois d'août 1840, le capitaine
Passot signa la convention par laquelle le
groupe d'îles était sous le protectorat de lu
France, c'est-à-dire Nossi-Bé, Nossi-Mitsiou,
Nossi-Comba, Nossi-Faly, seule Nossi-Bé fut oc-
cupée par nos troupes le i mai 1841. Des colons
vinrent de Bourbon et de Maurice et commen-
cèrent l'œuvre de la colonisation.
En 1849 Nossi-Bé attaquée par les insulaires
de Madagascar et des pirates, les repoussa
grtlce à l'appui que la population civile et in-
digène prêta aux quelques soldats qui s'y trou-
vaient en garnison. Ce fut alors que des tra-
vaux de défense furent jugés nécessaires et en-
trepris pour décourager de nouvelles entrepri-
ses. Depuis cette époque, cette Colonie a vécu
en paix.
Nossi-Bé (en malgache grande île) a une
forme irrégulièrc, elle mesure 22 kilomètres
dans sa plus grande longueur et 15 seulement
en moyenne de largeur, c'est-à-dire qu'elle of-
fre une superficie de 20.000 hectares.
Trois groupes de montagnes, avec des hau-
teurs de 300 a 500 mètres s'étagent sur son sol,
d'origine volcanique, d'ailleurs la terre est for-
mée pour les deux tiers de coulées de lavo
recouvertes de terre, apte à toute culture heu-
reusement. La végétation -- est luxuriante, et le
café, la canne à sucre ,l'indigo, le riz,, le mn-
nioc sont cultivés et donnent d'excellents résul-
tats, il faut ajouter que l'île est bien irriguée,
par de nombreux cours d'oau. La température
est très agréable, oscillant entre 18 à 25 dans la
belle saison (mai à octobre) et de 26 à 32 dans
la période hivnrnalo ou des pluies (novembre
ouvrit).
Il y a environ cinquante villages dans lïk
La principale ville, siège du résident, est a
llelville, qui compte U.OOO habitants. Elle est
située sur un plateau élevé d'une dizaine do
mètres au-dessus du niveau (le la mer et forme
une pointe avancée dans la baie d'Andeva. Kou-
louck.
Nossi-Comha est séparée de la précédente île
par un canal de 2.500 mètres de large, c'est
un ntnas de montagnes mais dans les ravines
on trouva la végétation tropicale. Il y a de
grands villages, ce sont les mornes cultures que
pour Nossi-Bé, qui viennent sans grands soins.
Depuis quelques années, des colons ont apporté
de nouvelles méthodes et des instrumente et
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