Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-14
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juin 1932 14 juin 1932
Description : 1932/06/14 (A32,N64). 1932/06/14 (A32,N64).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380499n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TBBNTE-DEUXIBMB ANNEE. N° 61. - ; - -. -- ble. NUMERO : 30 CRMUM MARDI SOIR, 14 JUIN 1932.
JOUÀIIALJUOTIOIER
IIIJtlcllo" & Administration :
14, MllMMMMIir
PARIS a->
lÉLtPH. s LOUVRB 1HV
- IVI CHILI BU $lu
Les Annales Coloniales
Lêt wfumees et refdlame, sont reçuet m
bureau du journal.
DIRICTBUR.PONDATBUR t Mfiroel RUEDEL
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Uaaa 0 Mol. 3 Mali
France et
Colonies taO. IM » |t ̃
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tous les bureaux de poste.
La grande chasse exotique
)
Au cours de l'Exposition coloniale et sous
la présidence de M. le marquis de Barthé-
lémy qui en dirigeait la Section de rhnsse
s'est tenu, à Paris, un Congrès de la grande
chasse exotique.
Des questions du plus vif intérêt y furent
exposées par des hommes particulièrement
compétents et d'importants desiderata for-
mulés pour obtenir une protection efficace
des faunes coloniales que menacent des mas-
sacreurs sans conscience.
On n'a pas appris que les mesures récla-
mées aient été prises. Il est donc probable
que les abus signalés continuent à se per-
pétrer.
Or, à diverses reprises, dans les séances
de ce congrès, on a entendu prôner pour nos
colonies françaises une organisation corres-
pondant à celle du Kenya britannique.
Qu'est-ce donc que ce Kenya ?
Le Kenya est une vaste colonie désignée
naguère sous le nom d'Afrique Orientale
anglaise ,qui, au sud de l'Ethiopie et de la
Somalie italienne, prolonge jusqu'à l'Océan
Indien, dans les parages de Zanzibar, l'Hin-
terland du Soudan anglo-égyptien.
La politique coloniale de 1. Angleterre est
d'essence trop pratique pour que le dévelop-
pement économique du pays n'ait pas été sa
première préoccupation. Aussi, les routes se
développent-elles à travers le territoire du
Kenya sur une longueur supérieure à 8.000
kilomètres tandis que les voies ferrées s'éten-
dent sur près de 3.000, Le trafic des mor-
chandises atteint un million de tonnes qui
représentent huit millions de livres sterling.
La culture très variée, l'élevage de plus en
plus riche ont reçu de l'administration bri-
tannique d'utiles encouragements.
Mais ce n'est point cette œuvre générale
qui intéressait particulièrement les congres-
- sistes de la chasse.
Le Kènya a, en effet, une particularité
plus directement liée aux questions qui fai-
saient l'objet de leurs débats : c'est l'un
des premiers sinon le premier pays de chasse
du monde.
Le gibier abonde dans Ja colonie. Et quel
gibier 1 Lions, éléphants, rhinocéros, girafes,
- uftfcg* autruches, antilopes variées, hippo-
potames, grands, singes phacochères et une
infinité d'oiseaux.
- Le gouvernement a érigé d'immenses éten-
dues-aussi bien montagnes que ,plaines, fo-
111811ti,.;,..bft\u.is" in- tSStàfol -de protaction.
plus vastes encore que celles des Etats-unis
ou du Brésil.
Dans ces réserves, la chasse est un plai-
sir émouvant mais coûteux : les permis de
chasse ne coûtent pas moins de tao livres et,
en outre, il faut pour tuer un éléphant, un
permis du .prix de 50 livres pour le premier,
de îoo livres pour le second.' Si l'on veut
bien envisager les frais de préparation et
d'exécution qu'entraîne, en outre, une expé-
dition de ce genre, on conviendra que seuls
les Nemrods multimillionnaires peuvent s'en
offrir le luxe.
Cependant, pendant la période de prospé-
rité de la livre et du dollar, plusieurs
groupes de chasseurs venaient chaque année
d'Angleterre et des Etats-Unis séjourner
dans le Kenya et y collectionner des trophées
sensationnels..
Aujourd'hui, cette période semble bien ter-
minée. Pas plus en Amérique qu'en Angle-
terre, il ne subsiste d'amateurs capables de
consacrer à un plaisir les milliers de livres
qu'exige un voyage au Kenya.
Tout n'est donc pas à prendre dans.
l'exemple maintes fois évoqué au Congrès
de la grande chasse. Il n'en est pas moins
certain que nous devrions dans certaines de
nos colonies importer quelque chose de l'or-
ganisation et de la surveillance des grandes
provinces réservées de la Colonie anglaise.
Il existe bien dans nos territoires afri-
cains et asiatiques quelques districts réser-
vés, du moins en théorie; mais, d'une part,
ils ne seraient pas, suivant des personnali-
tés expérimentées, délimités avec beaucoup
de discernement et surtout leur surveillance
serait à peu près inexistante.
Quelques mécontents prétendent même que
parmi les agents chargés de cette surveil-
lance, il en est qui font preuve d'une com-
plaisance excessive à l'égard des touristes
dont l'orgueil cynégétique consiste à abattre
le plus de victimes possibles, femelles
pleines, animaux trop jeunes, et aussi à
l'égard des trafiquants qui dans un but de
lucre, surtout en ce qui concerne les élé-
phants, organisent de véritables massacres
pour se procurer d'amples récoltes d'ivoire,
mais compromettent ainsi non seulement la
reproduction mais l'existence même du trou-
peau.
Qu'il y ait lieu de réprimer ces agisse-
ments, d agrandir et d'arnéliorér les terri..
toires de réserve, nous sommes à ce sujet
pleinement d'accord avec le Comité de dé-
fense des .faunes exotiques que préside, pour
là France et les terres françaises, M. le Di-
recteur, du Museum et qui rend, avec de fai-
bles moyens, d'éminents services aux sciences
naturelles. ;
Nous nous rallierions volontiers à la thèse
soutenue au Congrès de la grande chasse
tendant à l'élargissement de ce Comité dans
l'ordre international. 11 serait utile, en ef-
fet, qu'il comprit, avec des Français, des
Anglais, des Portugais, des Belges, des Ita-
liens, en un mot des représentants de Mutes
les nations colonlale pour que des mesures
analogues soient appliquées dans tous les ter-
ritoires coloniaux afin d'en assurer l'effica-
cité.
La France possède, avec l'A. O. F., avec
l'A. E. F., avec l'Indochine, des richesses
en matière de chasse exotique, plus peut-être
que le Kenya .lui-même. Rein n'y manque :
lons, éléphants" rhinocéros, hippopotames,
buffles, singes, caïmans, antilopes, panthères,
tous les fauves, tous les oiseaux.
Il y a là une fortune, d'un genre spécial
peut-être, mais une fortune,
Or, toute fortune négligée, toute fortune
non administrée est offerte à la ruine.
Dans le patrimoine national, on n'a pas
le droit de rien laisser dilapider. Aussi bien
que toute autre richesse, la grande faune
coloniale doit être l'objet des préoccupations
de ceux qui ont charge des intérêts du pays.
Sans faire de nos territoires de réserve des
Kenyas réservés aux seuls millionnaires,
nous pouvons en organiser la gestion d'une
façon profitable aux colonies où ils sont si-
tués et rien de ce qui est profitable aux co!o
nies ne doit être dédaigné ou oublié par la
Métropole.
Erneet Haud.,
Sénateur de la Marné,
Vice-Présîdent de la Commission
des Douanes.
-– y -< t
RUE OUDINOT
Au sous-secrétariat d'Etat des Colonies
M. Gratien Candace, sous - secrétaire
d'Etat aux Colonies, recevra tous les mer-
credis de dix heures à midi.
Nominations
Par arrêté du ministre des Colonies :
M. Paoli, sous-chef de bureau hors classe
à l'administration centrale du ministère des
colonies, a été nommé chef de bureau de
3e classe;
M. Pourrièret chef de bureau de ire classe
à l'administration centrale du ministère des
colonies, en service détaché au service co-
lonial de Marseille, a été réintégré, sur sa
deinande, à l'administration centrale du
ministère des colonies;
M. Angammarre, rédacteur principal de
Jre classe à l'administration centrale du mi-
nistère des. colonies, a été nommé sous-chef
de bureau de 30 classe à l'administration
centrale ;
-M. ChotPlassot, rédacteur principal de
iM classe à l'administration centrale des co-
lonies, a été promu sous-chef de bureau de
3" classe a l'administration centrale.
iM Mj. >̃ , 1 -.-pi :
M. Bonnecarrtre au Camerovn
•»« ̃
Par décret en date du it juin 1932 rendu
6ur la proposition du ministre des Colonies,
M. Bonnccarrère (Auguste-François), Gou-
verneqr de tri) classe des Colonies, Gouver-
neur de la Nouvelle-Calédonie, a été chargé
de mission pour exercer les fonctions de
Commissaire de la République au Came-
roun, pendant la durée de l'absence du
commissaire titulaire, M. Marchand, gou-
verneur des Colonies, commissaire de la Ré-
publique au Cameroun qui rentre en France
pour raisons de santé.
M. Bonnecarrère a fait toute sa carrière
de Gouverneur dans les territoires sous
mandat et en dernier lieu a heureusement
dirigé pendant plus de huit ans le Togo.
|
Au ministère de FAir
Le cabinet de M. Painlevé
M. Paul Painlevé a arrêté son choix sur
le général Armengaud pour le poste impor-
tant de chef de son cabinet militaire. Le
lieutenant-colonel Bouscat, qui fut en Afri-
que l'adjoint du général Armengaud, est
chef adjoint du cabinet militaire du minis-
tère de l'Air.
Ces. deux brillants officiers pilotes, qui ont
toujours servi l'aviation avec foi et qui for-
ment une équipe homogène, seront des colla-
borateurs précieux pour le ministre,
AI cafclnet de tl. Pitellire
M. Raymond Patenôtre, sous - secrétaire
d'Etat à l'Économie nationale. a pris comme
chargé de mission M. Vincenti-Piobb, agent
général des informations près la résidence
générale .du Maroc, service parlementaire
(Chambre).
). (
Au commandement
delà 2* division nord-africaine
Deux divisions d'infanterie nord - afri-
caine sont stationnées dans la métropole :
la première (général Bouchez), qui a son
quartier général à Lyon; la deuxième (géné-
rai Semaire), qui a son quartier général à
Toul.
Le commandement de la deuxième divi-
sion d'infanterie nord-africaine (22® régi-
ment de tirailleurs algériens de Toul;
23° régiment de tirailleurs algériens, de
.Morhange; ai* régiment de tirailleurs algé-
riens d'Epinal et Saint-Dié ; 25* régiment
de tirailleurs algériens, de a
401 régiment d'artillerie divisionnaire, de
Châlcms-sur-Marne) va devenir vacant, car
son chef actuel, le général Semaire, atteint
par la limite d'âge de 6a ans, passent au
cadre de réserve le it juillet prochain.
Pour lui succéder à ce poste important, le
ministre de la. Guerre a, des maintemam,
fixé son chrxix sur le général Pichot-Etaclos.
Son remplaçant en Orient est le gCnCivl
GarahI')', qui œmllllllftlait JnrauHci Ta 85.
brlnde d'infanterie,! à Haguenau ta.
Dra).
la rente symbole
Un des premiers gestes de notre ami
Mario Roustan, au lendemain du jour où il
quitte le pouvoir, a été de reprendre sa
place dans notre équipe dont il fait partie
depuis de nombreuses années. Tout en re-
grettant qu'il n'ait pas continué son œuvre
rue de Grenelle, nous nous réjouissons de le
retrouver au milieu de nous, et nous sommes
sûrs d'être les interprètes de nos lecteurs en
lui offrant nos meilleurs souhaits de bien-
venue.
Marcel RUEDEL.
, Ë
> ':-
RÈS belle et très
substantielle étu-
de de Marcel
Blanc/tard, dans
le Bulletin de la
Société Langue-
docienne de Géo-
graphie, « sur
quelques points de VHistoire -de la Circula-
tion ».
Etude complexe. L'historien et ses métho-
des ordinaires n'y suffisent pas. Les ques-
tions de technicité ont ici le premier rang,
et les « compétences » sont indispensables,
celle de l'ingénieur, de l'agent voyer, du
transporteur, charretier ou marin, etc. Sur
toute l'évolution historique de la route nous
n'avons guère que des données fragmentaires,
incomplètes, incertaines. ,-
Mais un certain nombre d'idées générales
se dégagent, malgré tout, avec force : par
exemple, la relation nécessaire entre le tracé
et la construction d'une voie de communica-
tion donnée, et les modes de trafic ou de
charroi dont elle doit être le support ou le
siège. Voici l'exemple caractéristique signalé
par Marcel Blanchard.
Il choisit « la sente précairement aména-
gée au travers de la silve équatoriale ou ba-
lafrant les savanes de ses zigzags incertains
qui a vu, il ri y a guère que qitarqnte ans,
passer les porteurs des premiers cotlqtlista-
dors du Congo et du Soudan ». On pense
aux autres aussi, à ceux que J.-M. de Here-
dia nous a montrés espérant des lendemains
épiques. Ceux du Congo et du Soudan, qui
n'étaient pas penchés sur les blanches cara-
velles, devaient suivre la sente qui dessinait
des arabesques multiples, parce qutil avait
fallu éviter un rocllcr, contourner une sou-.
che, s'éloigner d'un arbre.
Á présent, il faut, la chaussée droite, so-
lide, résistante, car les camions sont lourds
et les autos robustes et ce sont les agents de
liais,è 'nôtre Afrique franchise, *.C*est
wftïis qui'avons appris aùx indigènes ne
droite. »
J'aimerais mieux dire : C'est nous qui
leur avons appris que la ligne droite est le
plus court chemin dJu" point à un autre.
Mieux encore : c'est depuis que nous vivons
avec eux que la ligne droite est devenue te
plus court chemin d'un point à un autre, de-
puis que nous leur avons appris à faire sau-
ter la pierre, à arracher la souclle, à arra-
cher V arbre.
Symbole, on m'entend bien, mais symbole
vivant et pittoresque. Marcel Blanchard
nous rappelle toute la peine qu'il a falluc
pour cette révolution. Les noirs, en corvée
sur ces routes, « se lamentaient de ce que ces
lignes droites leur donnaient le vertige w.
dp est' selon lui, Pour les distraire de cette
hantise qu'on était obligé de leur adjoindre
des équipes de musicièns et de chanteurs qui
scandaient le rythme de leurs efforts. Ex-
plication ingénieuse à laquelle, comme tant
d'autres, je n'avais pas songé, m'imaginant,
comme tout le monde, que les instruments
de musique et les cltœurs réveillaient chez
les noirs l'entrain prêt à s'affaiblir et leur
donnaient le sentiment qu'ils n'avaient pas
quitté le sol natal.
L explication de Marcel Blanchard conti-
nue mieux le symbole. Voici la fin du déva-
loppement. Une seule génération humaine a
suffi pour conduire jusqu'à son terme, au
moins provisoire, une transformation qui, en
d'autres contrées, a demandé des milliers
d'années pour se poursuivre.
Taltt il est vrai que les recherches d'ordre
technique apportent à Vhistoite générale une
lumière très vive et que ces problèmes de
technicité touchent aux problèmes essentiels
de la colonisation, de la civilisation.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
> mêm <
Dans 1" Armée
̃ 4»
tiorps de santé
Le médecin général inspecteur Gaide est
placé dans la section de réserve du cadre
du corps de santé militaire des troupes. co-
loniales.
1. (
Dans la Marine
Deux sous-majrins français à Sousse
Deux unités, appartenant à la troisième
escadrille de sous-marins de la Méditerra-
née, sont arrivées à Sousse ; ce sont le
Mange et le Pégase*
En même temps, l'amiral Martin, inspec-
teur des bases aéronautiques de la manne,
est venu en inspection a Sousse. L'amiral
Martin venait dé Bizertf, Après avoir visité
la ville, il est reparti par le même hydra-
vion à destination de Bizerte.
-- - t
ZMTUMm:
Le nouveau ministre de la CIuIrn
Le général Necnget, nouveau ministre de
la QueTre du gouvernement tunisien, a été
présenté au bey par le Résident général
M, Ftnrçois Manceron,
Un point de vue nouveau
dans les relations franco-italiennes
M. Luigi Campolonghi, président de la
Ligue italienne des Droits de l'Homme,
vient de faire un voyage en Tunisie qui lui
a permis de prendre contact avec les clé-
ments démocratiques italiens de la Ke-
gcncc, et de faire connaître, à travers plu-
sieurs conférences, son opinion sur les rela-
tions des deux pays latins. Militant de la
concentration antitasciste, M. Campolonghi
ne nourrit certes pas des sentiments de ten-
dresse à l'égard au gouvernement actuel de
son pays, mais il n en aime pas moins sa
patrie. Le succès de ses coniérences, les-
quelles ont constitué autant de prises de
contact avec les milieux italiens, montre
que ies idées qu'il a exprimées sont parta-
gées par la masse de ses auditeurs, qui ont
pU donner ainsi le témoignage de leurs sen*
timents.
JNous avons eu l'occasion d'entendre M.
L. Campolonghi et de connaître ainsi son
opinion sur les questions qui préoccupent à
juste titre les milieux français et italiens de
1 unisie, questions qui sont d'ailleurs les
principaux éléments des dilficultés que con-
naissent les diplomatiel) des deux pays.
M. Campolonghi a, croyons-nous, très
bien situé la solution du problème, li s'agit,
tout d'abord, de dégager les pourparlers di-
plomatiques concernant les compensations
coloniales et le statut des Italiens en Tu-
nisie, de l'atmosphère agressive qui les do.
mine depuis une dizaine d'années, et dont
les hommes du fascisme sont les principaux
responsables. Des paroles grandiloquentes
n menaçantes pour la paix ont été à main-
tes reprises prononcées qui n'auraient pas
dû l'êtrç; à ces discours comminatoires a
fait écho la presse péninsulaire qui est tout
çjtltière aux ordres du gouvernement fasciste
puisque celui-ci nomme les directeurs de
jdUrnaux. De leur côté certains journaux
trançais ont pris une attitude de déti regret-
table qui n engage pas heureusement le
gouvernement de la Métropole; la presse en
France étant complètement' libre d'appré-
cier comme il lui plaît les événements exté-
rieurs et intérieurs.
L'atmosphère une fois purifiée de tout
germe d'hostilité et de haine, les discus-
sions pourront et doivent pour réussir s'en-
gager dans un esprit de cordialité et d'es-
time mutuelle de peuple à peuple. L'entente
sera réalisée en tenant compte des réalités
et non en suivant des désirs qui pour être
grandioses ne correspondent pas toujours
aux faits.
M. Luigi Campolonghi a fait remarquer
que des accords commerciaux et industriels
avaient permis a l'Italie, lors de l'établis-
sement des conventions de 1896, d'obtenir
des avantages sérieux. De même que le re-
tour à l'émigration de ses nationaux (avant
l&vébemem du fascisme 600.000 à 700.000
Italiens s'expatrlaiènt tous les ans) pourrait
constituer pour l'Italie cette soupape de sû-
reté indispensable à son acuelle poussée dé-
mographique. Ces vastes courants d'émi-
gration seraient pour l'Italie l'occasion de
se créer une clientèle extérieure et des dé-
bouchés économiques qui lui manquent, et
en même temps lui procureraient des sphè-
res d'influence importantes.
Ce point de vue, nous assure M. Cam.
polonghi, est celui de la démocratie ita-
lienne qu'il ne faut pas confondre avec le
régime actuel de l'Italie.
C'est un esprit qui nous paraît tout à fait
nouveau et nous avons tenu à le souligner
comme un fait important puisqu'il semble
être l'expression d'une partie notable de la
colonie italienne de Tunisie. Nous avons
trop souvent entendu dire que l'étincelle
qui met le feu aux poudres pourrait partir
de Tunis, pour ne pas saluer avec joie des
affirmations fondées sur la raison et l'équité.
Arthur P.llgrint
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
) (
Notre action au Maroc
Un nouveau succès de nos troupes
Débordant du pays des Aït Isha sur ce-
lui des Ait Shokmann situé plus à l'est,
dans le Haut Atlas, une colonne du groupe
mobile de Loustal a occupé, à l'est du pla-
teAu de Tanout N'Bonhour, le village de
Tinguett.
Cette avance s'est faite samedi sans inci-
dent et l'a prise de ce gros centre de popu-
lation venant après celle des villages Ait
Isha, révèle les sentiments favorables des
familles indigènes qui se rallient sans condi-
tions et en grand nombre.
> *+a-<
Pour la ¡ construction
du Transsaharien
L'Association des commerçants, colons,
industriels et planteurs de Brazzaville et du
Moyen-Congo ont émis le vœu que la cons-
truction du chemin de fer transsaharien soit
entreprise dans le plus bref délai possible.
Ils rappellent que les tégions les plus ri-
ches de 1 Afrique en hommes et en produits
de toutes sortes ne pourront vraiment être
mises en valeur que lorsqu'elles pourront
communiquer d'une façon rapide et suivie
avec les grands marchés modernes, ce qui ne
sera réalisé que par la construction d'un che-
min de fer reliant les lignes déjà existantes
sur les rives de la Méditerranée et au cen-
tre du continent africain.
) wu --
Htmmage à nn frère lazariste
Le vicomte de Fontenay, ambassadeur été
France auprès du Saint-Siège, a présenté au
pape un monoment de granit représentent un
père lazarim massacré par des indigènes à
Fœt.Daupliin (Madqr).
; *1 ̃ !
ELECTION
Notre excellent ami Nt. Jfïïn Ferraridi a
été élu dimanche dernier, conseiller munici-
pal du quartier Notre-Dame-des-Champs.
f
A l'Académie des Sciences
Fièvre jaune
M. Mesnil a complété une communication
récente de M. Nicolle relativement à des re-
cherches sur le vaccin de la fièvre jaune. Deux
collaborateurs de l'Institut Pasteur de Tunis,
MM. Sel lards et Laigret, ont réussi à adapter
le virus de la fièvre jaune à la souris, par de
nombreux passages, et à obtenir un sérum qui
paraît conférer, au singe et à l'homme, l'immu-
nité contre le redoutable flcau. M faudrait deux
injections successives de virus-souris. Les au-
teurs se proposent d'étendre leurs expériences
dans les régions africaines où la fièvre jaune
reste menaçante.
) (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
Election
A l'académie des Sciences morales et poli-
tiques a été élu correspondant, pour la
section de législation, droit !public et juris-
prudence, M. Louis Rivière, président de
Chambre à la Cour d'appel de Caen, ancien
conseiller législatif du gouvernement sia-
mois de 1908 et 1911, chef de bataillon de
mitrailleurs de 1914 à 1918, et grand blessé
de guerre plusieurs fois cité à l'ordre de
l'armée.
M. Louis Rivière est l'auteur d'un Re-
cueil général des traités, codes et lois dit
Protectorat in Maroc, d'un Précis t de légis-
lation marocaine, du Code de. Siam et il
vient de publier un ouvrage intitulé : Le
Problème de l'or.
Distribution de prix
Le prix Fréville (1. r;oo fr.) destiné à des
ouvrages relatifs à l'organisation ou au
fonctionnement des ministères militaires en
France ou à l'étranger, a été décerné à
M. Albert Dépreaux pour son ouvrage :
Les uniformes des troupes de la marine,
coloniales et nord-africaine.
-> de*lm> <
A l'Académie des Beaux-Arts
Distribution de prix
L'Académie a décerné les prix aux artis-
tes dont les œuvres sont exposées au Salon.
Parmi les lauréats, citons : M. Raffin qui
reçut pour son œuvre Oumacha (Sahara) le
prix Karl-Beulé (1.500 fr.).
) (
A la société coloniale
des artistes français
T 18.
Le Prix du Ministère des Colonies
La Commission do l'Art DécÕratif de la
Société Coloniale des Artistes Français s'est
réunie samedi sous la présidence de M. Fé-
lix Aubert, assisté de MM. Ruffe, Fouque-
ray, Eric Bagge et Jaulmes, et a attribué
le prix du Ministère des Colonies, pour
l'Art Décoratif, à M. Moncassin (Henn-Ra-
phaël).
) ..- '(
Le Congo-Océan
*♦•
Essais entre Brazzaville et Loulombo
On vient de procéder aux essais à pleine
charge de la voie lourde à écartement nor-
mal de 1.067 m., dont" on vient d'achever la
pose entre Brazzaville et Loulombo. Les es-
sais devaient porter par la même occasion
sur la résistance du nouveau pont en béton
armé, qui a été construit au kilomètre 22
de Brazzaville. Pour ce faire, un convoi de
wagons d'un poids de 350 tonnes remorqué
par deux locomotives Mikado, .pesant 45 ton-
nes et développant, une puissance de 1.300
chevaux, partit de Brazzaville et traversa le
nouveau pont. Après ce premier essai, une
partie du convoi fut détachée et le restant
remorqué par une des deux Mikado pour-
suivit sa route jusque Loulombo, terminus
actuel de la voie lourde.
Tous ces essais ont été effectués en pré-
sence de M. Antonetti, Gouverneur général
de l'A.E.F. et ont donné toute satisfaction.
) M*m. (
Le voyage du duc et de la duchesse
de Brabant en Indochine
0 qe a
Impressions de voyage du duc de Brabant
Le duc et la duchesse de Brwbant, qui
sont sur le chemin du retour après avoir
accompli un merveilleux voyage aux îles
-Philippines, aiuç Indes néerlandaises et dans
les possessions de l'Indochine, ont reçu, à
bord du Baloerans un journaliste belge au-
quel le prince Léopold a notamment dé-
claré ;
Le but 'principal de mon voyage était
d'étudier les méthodes de colonisation fran-
çaises et de me rendre compte de l'effort
réalisé. l'ai été vivement frappé jpar les
qualités de cœur et d'esprit de beaucoup de
fonctionnaires français, et par leur compré-
hension profonde des traditions locales,
ainsi Que par le caractère scientifique de la
mise en valeur de ces riches et vivantes pos-
sessions d'outre-mer.
Le prince a également rendu hommage à
l'amabilité du gouvernement français et des
autorités qu'il a rencontrées durant son
voyage.
> ;
Dépêches de l'lndoehine
Exportations de riz
Les exportations de ris et dérivés pour la
première décade de juin ont été de 39.245
tonnes.
(Imlopatft.)
Le cinquantenaire
de l'occupation de Bamako
par les français
Deux grands conquérants et organisateurs
coloniaux, les généraux Borgnis-Desbor-
des et Archinard, vont avoir leur statue
aux bords du Niger
L'n 1933, il 11 mra cinquante ans ijiCutic
colonne française prenait possession de Ba-
mako, sur le l'huer.
Bamako était, à celle époque, un Ipetit vil-
lage de 800 habitants. C'est auqourd hui una
jolie ville de 20.000 liabilanls et la capitale
du Soudan français.
D'accord avec tous les cotoniallx, le Gou-
verneur glénérat de IW. O. F., M. Jules Bre-
uitf a pensé qu'un tel cinquantenaire devait
être célébré. Il ne pouvait t'être sans, que
fût glorifiée la mémoire des deux personna-
lités les plus représentatives de la conquête
et de l'organisation de notre Empire souda-
nais : Les généraux Borgnis-Desbordes et
Archinard.
Deux grands pionniers
Les noms do ces deux grands soldats or-
ganisateurs sont, en. effet, intimement as-
sociés dans le Panthéon colonial. Ils ont
chacun leur œuvre propre, immense, mais
n'ont jamais cessé, dans l'action coloniale.
die (penser et d'agir suivant un même plan
concerté, où leur énengie, leur valeur mili-
taire, leur sens dei l'avenir, disputent no-
tre admiration à la beauté de leur fier ca-
ractère, à leur esprit de justice, à leur gé-
nérosité.
On ne peut avoir le culte d Archinard
sans envelopper dans le même amour et le
même respect le souvenir de son ancien
chef, BorgnisDesbordes, dont on peut rai-
sonnablement dire qu'il est lo fils spirituel.
Le lieutearant-colonel Borgnis-Desbordes a
dirigé les trois premières campagnes
de 1880 à 1883 qui, de Médine, sur le Haut-
Sénégal, au milieu de difficultés inouïes, de
tous ordres, nous ont conduits à Bamako,
ont assis notre domination sur vingt mil-
lions d'hectares du sol africain, et montré
les voies à suivre, uussi bien dans la poli-
tique indigène que dans l'organisation des
colonnes, pour continuer la marche en
avant.
Le capitaine Archinard fut le plus zélé, le
plus constant, le plus estimé des collabora-
teurs de Borgnis-Desbordes durant ces ti-oit*
campagnes.
Plus tard, le général Bongnis-Desbofides
allait se battre au Tonkin, puis était nom-
mé inspecteur général permanent de l'artil-
lerie de Marine au ministère de la Marine.
Il y fut en fait, (pendant près de dix aais,
grâce à son autorité personnelle, à son
prestige, et au crédit dont il jouissait de-
vant te' Parlement, l'animateur énergique
et clairvoyant des troupes de toutes arnica
qui deviendront, en 1900, les (1 Troupes Co-
loniales ».
Alors qu'il travaillait à l'organisation dé-
fensive de l'Indochine, aux côtés du Gou-
verneur général Paul Doumcr, et en qualité
de commandant sUlpérieur des troupes, Bor-
gnis-Desbordes mourut à Hanoï le 18 juillet
1900, à 60 ans, des suites d'un abces au
foie dont il subit l'opération sans vouloir
être endormi.
Sa dépouille mortelle fut ramenée fi Ver-
sailles où il est enterré (1)
Archinard fut d'abord le continuateur d'o
Borgnis-Desbordes au Soudan.
Par quatre campagnes, de 1888 à 1893,
pour l'organisation et l'enchaîne ment des-
quelles il trouva auprès de son ancien chef,
non seulement des conseils, mais un appui
total et bien nécessaire à Paris, il ajoutait
30' millions d'hectares (la vallée moyenne
du Niger) aux vingt millions donnés par
Borgnis-Desbordes.
Le Colonel Archinard précisait, en même
temps, la doctrine coloniale française et,
créait des troupes indigènes pour ménager
les troupes 'blanches si éprouvées sous les»
tropiques.
Il serait trop long de rappeler la suile de
la carrière d1'Archinard : Directeur de lu
Défense au Ministère des Colonies, Inspec-
teur Général permanent do. l'Artillerie,
commandant la division de Perpignan,
Commandant du Corps d'Armée Colonial,
Membre du Conseil Supérieur de la Guerre,
Créateur de l'Armée polonaise pendant la
guerre.
La Ville du Havre oit est né Archinard,
en 1850, lui a fait le 13 mai dernier, des
funérailles dignes do sa carrière magni-
fique, auxquelles s'étuient. associés, dans uni
recueillement émouvant, le Gouvernement
de la République représenté par M. Pietri,
Ministre de la Défense Nationale et les plus
hautes personnalités de l Armée et de la
Marine,
Borgnis-Desbordes et Archinard compte-
ront parmi les plus grandes figures do
t'histoire de France contemporinr., Ils sont
an premier rang de ceux qui ont permis à
notre pays, amoindri par ses épreuves do
1870, de relever la lM, de reprendre force,
de vaincre en 1918.
Juste reconnaissance
Un Comité s'est constitué pour élever
deux statues au Soudan, sur les rives du
Niger qu'ils ont donné h la France : cello
de Borgnis-Desbordes à Bamako, par le
sculpteur Baudry, celle d'Archinard à Sl.
gou, par Moreau-Vaulhicr.
Ségou est l ancienne capitale du sultan
Ahmadou, dont le colonel Archinard s'em-
para à Pâques 1890.
Nous croyons pouvoir nflirmer que la
Municipalité du Havre est d'arrord pour
collaborer avec le CIHnitl'" afin d'ériger au
Havre, patrie d'Aivhin-nrcI, le même mo-
nument qu'à Ségou.
Après Paul Doumcr, M. Albert Lebrun,
Président de la République, a. accepté la
présidence d'honneur de ce Comité, qui est
patronné par les plus hautes personnalités
civiles et militaires auxqucilrs ont voulu
s'associer, dans un geste particulièrement
significatif pour l'honneur dr- Viyuvre. colo-
niale française, les grands chefs indigènes
de l'Afrique Occidentale, les fils mêmes des
Chefs, des Sultans et des rois qui comhntli-
(t) La famille du général Ror''Tni-DcshordeR
est originaire do Brest et de Mortaix. Il est né
à Provins en 1830.
JOUÀIIALJUOTIOIER
IIIJtlcllo" & Administration :
14, MllMMMMIir
PARIS a->
lÉLtPH. s LOUVRB 1HV
- IVI CHILI BU $lu
Les Annales Coloniales
Lêt wfumees et refdlame, sont reçuet m
bureau du journal.
DIRICTBUR.PONDATBUR t Mfiroel RUEDEL
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être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLOIIALU.
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France et
Colonies taO. IM » |t ̃
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La grande chasse exotique
)
Au cours de l'Exposition coloniale et sous
la présidence de M. le marquis de Barthé-
lémy qui en dirigeait la Section de rhnsse
s'est tenu, à Paris, un Congrès de la grande
chasse exotique.
Des questions du plus vif intérêt y furent
exposées par des hommes particulièrement
compétents et d'importants desiderata for-
mulés pour obtenir une protection efficace
des faunes coloniales que menacent des mas-
sacreurs sans conscience.
On n'a pas appris que les mesures récla-
mées aient été prises. Il est donc probable
que les abus signalés continuent à se per-
pétrer.
Or, à diverses reprises, dans les séances
de ce congrès, on a entendu prôner pour nos
colonies françaises une organisation corres-
pondant à celle du Kenya britannique.
Qu'est-ce donc que ce Kenya ?
Le Kenya est une vaste colonie désignée
naguère sous le nom d'Afrique Orientale
anglaise ,qui, au sud de l'Ethiopie et de la
Somalie italienne, prolonge jusqu'à l'Océan
Indien, dans les parages de Zanzibar, l'Hin-
terland du Soudan anglo-égyptien.
La politique coloniale de 1. Angleterre est
d'essence trop pratique pour que le dévelop-
pement économique du pays n'ait pas été sa
première préoccupation. Aussi, les routes se
développent-elles à travers le territoire du
Kenya sur une longueur supérieure à 8.000
kilomètres tandis que les voies ferrées s'éten-
dent sur près de 3.000, Le trafic des mor-
chandises atteint un million de tonnes qui
représentent huit millions de livres sterling.
La culture très variée, l'élevage de plus en
plus riche ont reçu de l'administration bri-
tannique d'utiles encouragements.
Mais ce n'est point cette œuvre générale
qui intéressait particulièrement les congres-
- sistes de la chasse.
Le Kènya a, en effet, une particularité
plus directement liée aux questions qui fai-
saient l'objet de leurs débats : c'est l'un
des premiers sinon le premier pays de chasse
du monde.
Le gibier abonde dans Ja colonie. Et quel
gibier 1 Lions, éléphants, rhinocéros, girafes,
- uftfcg* autruches, antilopes variées, hippo-
potames, grands, singes phacochères et une
infinité d'oiseaux.
- Le gouvernement a érigé d'immenses éten-
dues-aussi bien montagnes que ,plaines, fo-
111811ti,.;,..bft\u.is" in- tSStàfol -de protaction.
plus vastes encore que celles des Etats-unis
ou du Brésil.
Dans ces réserves, la chasse est un plai-
sir émouvant mais coûteux : les permis de
chasse ne coûtent pas moins de tao livres et,
en outre, il faut pour tuer un éléphant, un
permis du .prix de 50 livres pour le premier,
de îoo livres pour le second.' Si l'on veut
bien envisager les frais de préparation et
d'exécution qu'entraîne, en outre, une expé-
dition de ce genre, on conviendra que seuls
les Nemrods multimillionnaires peuvent s'en
offrir le luxe.
Cependant, pendant la période de prospé-
rité de la livre et du dollar, plusieurs
groupes de chasseurs venaient chaque année
d'Angleterre et des Etats-Unis séjourner
dans le Kenya et y collectionner des trophées
sensationnels..
Aujourd'hui, cette période semble bien ter-
minée. Pas plus en Amérique qu'en Angle-
terre, il ne subsiste d'amateurs capables de
consacrer à un plaisir les milliers de livres
qu'exige un voyage au Kenya.
Tout n'est donc pas à prendre dans.
l'exemple maintes fois évoqué au Congrès
de la grande chasse. Il n'en est pas moins
certain que nous devrions dans certaines de
nos colonies importer quelque chose de l'or-
ganisation et de la surveillance des grandes
provinces réservées de la Colonie anglaise.
Il existe bien dans nos territoires afri-
cains et asiatiques quelques districts réser-
vés, du moins en théorie; mais, d'une part,
ils ne seraient pas, suivant des personnali-
tés expérimentées, délimités avec beaucoup
de discernement et surtout leur surveillance
serait à peu près inexistante.
Quelques mécontents prétendent même que
parmi les agents chargés de cette surveil-
lance, il en est qui font preuve d'une com-
plaisance excessive à l'égard des touristes
dont l'orgueil cynégétique consiste à abattre
le plus de victimes possibles, femelles
pleines, animaux trop jeunes, et aussi à
l'égard des trafiquants qui dans un but de
lucre, surtout en ce qui concerne les élé-
phants, organisent de véritables massacres
pour se procurer d'amples récoltes d'ivoire,
mais compromettent ainsi non seulement la
reproduction mais l'existence même du trou-
peau.
Qu'il y ait lieu de réprimer ces agisse-
ments, d agrandir et d'arnéliorér les terri..
toires de réserve, nous sommes à ce sujet
pleinement d'accord avec le Comité de dé-
fense des .faunes exotiques que préside, pour
là France et les terres françaises, M. le Di-
recteur, du Museum et qui rend, avec de fai-
bles moyens, d'éminents services aux sciences
naturelles. ;
Nous nous rallierions volontiers à la thèse
soutenue au Congrès de la grande chasse
tendant à l'élargissement de ce Comité dans
l'ordre international. 11 serait utile, en ef-
fet, qu'il comprit, avec des Français, des
Anglais, des Portugais, des Belges, des Ita-
liens, en un mot des représentants de Mutes
les nations colonlale pour que des mesures
analogues soient appliquées dans tous les ter-
ritoires coloniaux afin d'en assurer l'effica-
cité.
La France possède, avec l'A. O. F., avec
l'A. E. F., avec l'Indochine, des richesses
en matière de chasse exotique, plus peut-être
que le Kenya .lui-même. Rein n'y manque :
lons, éléphants" rhinocéros, hippopotames,
buffles, singes, caïmans, antilopes, panthères,
tous les fauves, tous les oiseaux.
Il y a là une fortune, d'un genre spécial
peut-être, mais une fortune,
Or, toute fortune négligée, toute fortune
non administrée est offerte à la ruine.
Dans le patrimoine national, on n'a pas
le droit de rien laisser dilapider. Aussi bien
que toute autre richesse, la grande faune
coloniale doit être l'objet des préoccupations
de ceux qui ont charge des intérêts du pays.
Sans faire de nos territoires de réserve des
Kenyas réservés aux seuls millionnaires,
nous pouvons en organiser la gestion d'une
façon profitable aux colonies où ils sont si-
tués et rien de ce qui est profitable aux co!o
nies ne doit être dédaigné ou oublié par la
Métropole.
Erneet Haud.,
Sénateur de la Marné,
Vice-Présîdent de la Commission
des Douanes.
-– y -< t
RUE OUDINOT
Au sous-secrétariat d'Etat des Colonies
M. Gratien Candace, sous - secrétaire
d'Etat aux Colonies, recevra tous les mer-
credis de dix heures à midi.
Nominations
Par arrêté du ministre des Colonies :
M. Paoli, sous-chef de bureau hors classe
à l'administration centrale du ministère des
colonies, a été nommé chef de bureau de
3e classe;
M. Pourrièret chef de bureau de ire classe
à l'administration centrale du ministère des
colonies, en service détaché au service co-
lonial de Marseille, a été réintégré, sur sa
deinande, à l'administration centrale du
ministère des colonies;
M. Angammarre, rédacteur principal de
Jre classe à l'administration centrale du mi-
nistère des. colonies, a été nommé sous-chef
de bureau de 30 classe à l'administration
centrale ;
-M. ChotPlassot, rédacteur principal de
iM classe à l'administration centrale des co-
lonies, a été promu sous-chef de bureau de
3" classe a l'administration centrale.
iM Mj. >̃ , 1 -.-pi :
M. Bonnecarrtre au Camerovn
•»« ̃
Par décret en date du it juin 1932 rendu
6ur la proposition du ministre des Colonies,
M. Bonnccarrère (Auguste-François), Gou-
verneqr de tri) classe des Colonies, Gouver-
neur de la Nouvelle-Calédonie, a été chargé
de mission pour exercer les fonctions de
Commissaire de la République au Came-
roun, pendant la durée de l'absence du
commissaire titulaire, M. Marchand, gou-
verneur des Colonies, commissaire de la Ré-
publique au Cameroun qui rentre en France
pour raisons de santé.
M. Bonnecarrère a fait toute sa carrière
de Gouverneur dans les territoires sous
mandat et en dernier lieu a heureusement
dirigé pendant plus de huit ans le Togo.
|
Au ministère de FAir
Le cabinet de M. Painlevé
M. Paul Painlevé a arrêté son choix sur
le général Armengaud pour le poste impor-
tant de chef de son cabinet militaire. Le
lieutenant-colonel Bouscat, qui fut en Afri-
que l'adjoint du général Armengaud, est
chef adjoint du cabinet militaire du minis-
tère de l'Air.
Ces. deux brillants officiers pilotes, qui ont
toujours servi l'aviation avec foi et qui for-
ment une équipe homogène, seront des colla-
borateurs précieux pour le ministre,
AI cafclnet de tl. Pitellire
M. Raymond Patenôtre, sous - secrétaire
d'Etat à l'Économie nationale. a pris comme
chargé de mission M. Vincenti-Piobb, agent
général des informations près la résidence
générale .du Maroc, service parlementaire
(Chambre).
). (
Au commandement
delà 2* division nord-africaine
Deux divisions d'infanterie nord - afri-
caine sont stationnées dans la métropole :
la première (général Bouchez), qui a son
quartier général à Lyon; la deuxième (géné-
rai Semaire), qui a son quartier général à
Toul.
Le commandement de la deuxième divi-
sion d'infanterie nord-africaine (22® régi-
ment de tirailleurs algériens de Toul;
23° régiment de tirailleurs algériens, de
.Morhange; ai* régiment de tirailleurs algé-
riens d'Epinal et Saint-Dié ; 25* régiment
de tirailleurs algériens, de a
401 régiment d'artillerie divisionnaire, de
Châlcms-sur-Marne) va devenir vacant, car
son chef actuel, le général Semaire, atteint
par la limite d'âge de 6a ans, passent au
cadre de réserve le it juillet prochain.
Pour lui succéder à ce poste important, le
ministre de la. Guerre a, des maintemam,
fixé son chrxix sur le général Pichot-Etaclos.
Son remplaçant en Orient est le gCnCivl
GarahI')', qui œmllllllftlait JnrauHci Ta 85.
brlnde d'infanterie,! à Haguenau ta.
Dra).
la rente symbole
Un des premiers gestes de notre ami
Mario Roustan, au lendemain du jour où il
quitte le pouvoir, a été de reprendre sa
place dans notre équipe dont il fait partie
depuis de nombreuses années. Tout en re-
grettant qu'il n'ait pas continué son œuvre
rue de Grenelle, nous nous réjouissons de le
retrouver au milieu de nous, et nous sommes
sûrs d'être les interprètes de nos lecteurs en
lui offrant nos meilleurs souhaits de bien-
venue.
Marcel RUEDEL.
, Ë
> ':-
RÈS belle et très
substantielle étu-
de de Marcel
Blanc/tard, dans
le Bulletin de la
Société Langue-
docienne de Géo-
graphie, « sur
quelques points de VHistoire -de la Circula-
tion ».
Etude complexe. L'historien et ses métho-
des ordinaires n'y suffisent pas. Les ques-
tions de technicité ont ici le premier rang,
et les « compétences » sont indispensables,
celle de l'ingénieur, de l'agent voyer, du
transporteur, charretier ou marin, etc. Sur
toute l'évolution historique de la route nous
n'avons guère que des données fragmentaires,
incomplètes, incertaines. ,-
Mais un certain nombre d'idées générales
se dégagent, malgré tout, avec force : par
exemple, la relation nécessaire entre le tracé
et la construction d'une voie de communica-
tion donnée, et les modes de trafic ou de
charroi dont elle doit être le support ou le
siège. Voici l'exemple caractéristique signalé
par Marcel Blanchard.
Il choisit « la sente précairement aména-
gée au travers de la silve équatoriale ou ba-
lafrant les savanes de ses zigzags incertains
qui a vu, il ri y a guère que qitarqnte ans,
passer les porteurs des premiers cotlqtlista-
dors du Congo et du Soudan ». On pense
aux autres aussi, à ceux que J.-M. de Here-
dia nous a montrés espérant des lendemains
épiques. Ceux du Congo et du Soudan, qui
n'étaient pas penchés sur les blanches cara-
velles, devaient suivre la sente qui dessinait
des arabesques multiples, parce qutil avait
fallu éviter un rocllcr, contourner une sou-.
che, s'éloigner d'un arbre.
Á présent, il faut, la chaussée droite, so-
lide, résistante, car les camions sont lourds
et les autos robustes et ce sont les agents de
liais,è 'nôtre Afrique franchise, *.C*est
wftïis qui'avons appris aùx indigènes ne
droite. »
J'aimerais mieux dire : C'est nous qui
leur avons appris que la ligne droite est le
plus court chemin dJu" point à un autre.
Mieux encore : c'est depuis que nous vivons
avec eux que la ligne droite est devenue te
plus court chemin d'un point à un autre, de-
puis que nous leur avons appris à faire sau-
ter la pierre, à arracher la souclle, à arra-
cher V arbre.
Symbole, on m'entend bien, mais symbole
vivant et pittoresque. Marcel Blanchard
nous rappelle toute la peine qu'il a falluc
pour cette révolution. Les noirs, en corvée
sur ces routes, « se lamentaient de ce que ces
lignes droites leur donnaient le vertige w.
dp est' selon lui, Pour les distraire de cette
hantise qu'on était obligé de leur adjoindre
des équipes de musicièns et de chanteurs qui
scandaient le rythme de leurs efforts. Ex-
plication ingénieuse à laquelle, comme tant
d'autres, je n'avais pas songé, m'imaginant,
comme tout le monde, que les instruments
de musique et les cltœurs réveillaient chez
les noirs l'entrain prêt à s'affaiblir et leur
donnaient le sentiment qu'ils n'avaient pas
quitté le sol natal.
L explication de Marcel Blanchard conti-
nue mieux le symbole. Voici la fin du déva-
loppement. Une seule génération humaine a
suffi pour conduire jusqu'à son terme, au
moins provisoire, une transformation qui, en
d'autres contrées, a demandé des milliers
d'années pour se poursuivre.
Taltt il est vrai que les recherches d'ordre
technique apportent à Vhistoite générale une
lumière très vive et que ces problèmes de
technicité touchent aux problèmes essentiels
de la colonisation, de la civilisation.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault,
Ancien ministre.
> mêm <
Dans 1" Armée
̃ 4»
tiorps de santé
Le médecin général inspecteur Gaide est
placé dans la section de réserve du cadre
du corps de santé militaire des troupes. co-
loniales.
1. (
Dans la Marine
Deux sous-majrins français à Sousse
Deux unités, appartenant à la troisième
escadrille de sous-marins de la Méditerra-
née, sont arrivées à Sousse ; ce sont le
Mange et le Pégase*
En même temps, l'amiral Martin, inspec-
teur des bases aéronautiques de la manne,
est venu en inspection a Sousse. L'amiral
Martin venait dé Bizertf, Après avoir visité
la ville, il est reparti par le même hydra-
vion à destination de Bizerte.
-- - t
ZMTUMm:
Le nouveau ministre de la CIuIrn
Le général Necnget, nouveau ministre de
la QueTre du gouvernement tunisien, a été
présenté au bey par le Résident général
M, Ftnrçois Manceron,
Un point de vue nouveau
dans les relations franco-italiennes
M. Luigi Campolonghi, président de la
Ligue italienne des Droits de l'Homme,
vient de faire un voyage en Tunisie qui lui
a permis de prendre contact avec les clé-
ments démocratiques italiens de la Ke-
gcncc, et de faire connaître, à travers plu-
sieurs conférences, son opinion sur les rela-
tions des deux pays latins. Militant de la
concentration antitasciste, M. Campolonghi
ne nourrit certes pas des sentiments de ten-
dresse à l'égard au gouvernement actuel de
son pays, mais il n en aime pas moins sa
patrie. Le succès de ses coniérences, les-
quelles ont constitué autant de prises de
contact avec les milieux italiens, montre
que ies idées qu'il a exprimées sont parta-
gées par la masse de ses auditeurs, qui ont
pU donner ainsi le témoignage de leurs sen*
timents.
JNous avons eu l'occasion d'entendre M.
L. Campolonghi et de connaître ainsi son
opinion sur les questions qui préoccupent à
juste titre les milieux français et italiens de
1 unisie, questions qui sont d'ailleurs les
principaux éléments des dilficultés que con-
naissent les diplomatiel) des deux pays.
M. Campolonghi a, croyons-nous, très
bien situé la solution du problème, li s'agit,
tout d'abord, de dégager les pourparlers di-
plomatiques concernant les compensations
coloniales et le statut des Italiens en Tu-
nisie, de l'atmosphère agressive qui les do.
mine depuis une dizaine d'années, et dont
les hommes du fascisme sont les principaux
responsables. Des paroles grandiloquentes
n menaçantes pour la paix ont été à main-
tes reprises prononcées qui n'auraient pas
dû l'êtrç; à ces discours comminatoires a
fait écho la presse péninsulaire qui est tout
çjtltière aux ordres du gouvernement fasciste
puisque celui-ci nomme les directeurs de
jdUrnaux. De leur côté certains journaux
trançais ont pris une attitude de déti regret-
table qui n engage pas heureusement le
gouvernement de la Métropole; la presse en
France étant complètement' libre d'appré-
cier comme il lui plaît les événements exté-
rieurs et intérieurs.
L'atmosphère une fois purifiée de tout
germe d'hostilité et de haine, les discus-
sions pourront et doivent pour réussir s'en-
gager dans un esprit de cordialité et d'es-
time mutuelle de peuple à peuple. L'entente
sera réalisée en tenant compte des réalités
et non en suivant des désirs qui pour être
grandioses ne correspondent pas toujours
aux faits.
M. Luigi Campolonghi a fait remarquer
que des accords commerciaux et industriels
avaient permis a l'Italie, lors de l'établis-
sement des conventions de 1896, d'obtenir
des avantages sérieux. De même que le re-
tour à l'émigration de ses nationaux (avant
l&vébemem du fascisme 600.000 à 700.000
Italiens s'expatrlaiènt tous les ans) pourrait
constituer pour l'Italie cette soupape de sû-
reté indispensable à son acuelle poussée dé-
mographique. Ces vastes courants d'émi-
gration seraient pour l'Italie l'occasion de
se créer une clientèle extérieure et des dé-
bouchés économiques qui lui manquent, et
en même temps lui procureraient des sphè-
res d'influence importantes.
Ce point de vue, nous assure M. Cam.
polonghi, est celui de la démocratie ita-
lienne qu'il ne faut pas confondre avec le
régime actuel de l'Italie.
C'est un esprit qui nous paraît tout à fait
nouveau et nous avons tenu à le souligner
comme un fait important puisqu'il semble
être l'expression d'une partie notable de la
colonie italienne de Tunisie. Nous avons
trop souvent entendu dire que l'étincelle
qui met le feu aux poudres pourrait partir
de Tunis, pour ne pas saluer avec joie des
affirmations fondées sur la raison et l'équité.
Arthur P.llgrint
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
) (
Notre action au Maroc
Un nouveau succès de nos troupes
Débordant du pays des Aït Isha sur ce-
lui des Ait Shokmann situé plus à l'est,
dans le Haut Atlas, une colonne du groupe
mobile de Loustal a occupé, à l'est du pla-
teAu de Tanout N'Bonhour, le village de
Tinguett.
Cette avance s'est faite samedi sans inci-
dent et l'a prise de ce gros centre de popu-
lation venant après celle des villages Ait
Isha, révèle les sentiments favorables des
familles indigènes qui se rallient sans condi-
tions et en grand nombre.
> *+a-<
Pour la ¡ construction
du Transsaharien
L'Association des commerçants, colons,
industriels et planteurs de Brazzaville et du
Moyen-Congo ont émis le vœu que la cons-
truction du chemin de fer transsaharien soit
entreprise dans le plus bref délai possible.
Ils rappellent que les tégions les plus ri-
ches de 1 Afrique en hommes et en produits
de toutes sortes ne pourront vraiment être
mises en valeur que lorsqu'elles pourront
communiquer d'une façon rapide et suivie
avec les grands marchés modernes, ce qui ne
sera réalisé que par la construction d'un che-
min de fer reliant les lignes déjà existantes
sur les rives de la Méditerranée et au cen-
tre du continent africain.
) wu --
Htmmage à nn frère lazariste
Le vicomte de Fontenay, ambassadeur été
France auprès du Saint-Siège, a présenté au
pape un monoment de granit représentent un
père lazarim massacré par des indigènes à
Fœt.Daupliin (Madqr).
; *1 ̃ !
ELECTION
Notre excellent ami Nt. Jfïïn Ferraridi a
été élu dimanche dernier, conseiller munici-
pal du quartier Notre-Dame-des-Champs.
f
A l'Académie des Sciences
Fièvre jaune
M. Mesnil a complété une communication
récente de M. Nicolle relativement à des re-
cherches sur le vaccin de la fièvre jaune. Deux
collaborateurs de l'Institut Pasteur de Tunis,
MM. Sel lards et Laigret, ont réussi à adapter
le virus de la fièvre jaune à la souris, par de
nombreux passages, et à obtenir un sérum qui
paraît conférer, au singe et à l'homme, l'immu-
nité contre le redoutable flcau. M faudrait deux
injections successives de virus-souris. Les au-
teurs se proposent d'étendre leurs expériences
dans les régions africaines où la fièvre jaune
reste menaçante.
) (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
Election
A l'académie des Sciences morales et poli-
tiques a été élu correspondant, pour la
section de législation, droit !public et juris-
prudence, M. Louis Rivière, président de
Chambre à la Cour d'appel de Caen, ancien
conseiller législatif du gouvernement sia-
mois de 1908 et 1911, chef de bataillon de
mitrailleurs de 1914 à 1918, et grand blessé
de guerre plusieurs fois cité à l'ordre de
l'armée.
M. Louis Rivière est l'auteur d'un Re-
cueil général des traités, codes et lois dit
Protectorat in Maroc, d'un Précis t de légis-
lation marocaine, du Code de. Siam et il
vient de publier un ouvrage intitulé : Le
Problème de l'or.
Distribution de prix
Le prix Fréville (1. r;oo fr.) destiné à des
ouvrages relatifs à l'organisation ou au
fonctionnement des ministères militaires en
France ou à l'étranger, a été décerné à
M. Albert Dépreaux pour son ouvrage :
Les uniformes des troupes de la marine,
coloniales et nord-africaine.
-> de*lm> <
A l'Académie des Beaux-Arts
Distribution de prix
L'Académie a décerné les prix aux artis-
tes dont les œuvres sont exposées au Salon.
Parmi les lauréats, citons : M. Raffin qui
reçut pour son œuvre Oumacha (Sahara) le
prix Karl-Beulé (1.500 fr.).
) (
A la société coloniale
des artistes français
T 18.
Le Prix du Ministère des Colonies
La Commission do l'Art DécÕratif de la
Société Coloniale des Artistes Français s'est
réunie samedi sous la présidence de M. Fé-
lix Aubert, assisté de MM. Ruffe, Fouque-
ray, Eric Bagge et Jaulmes, et a attribué
le prix du Ministère des Colonies, pour
l'Art Décoratif, à M. Moncassin (Henn-Ra-
phaël).
) ..- '(
Le Congo-Océan
*♦•
Essais entre Brazzaville et Loulombo
On vient de procéder aux essais à pleine
charge de la voie lourde à écartement nor-
mal de 1.067 m., dont" on vient d'achever la
pose entre Brazzaville et Loulombo. Les es-
sais devaient porter par la même occasion
sur la résistance du nouveau pont en béton
armé, qui a été construit au kilomètre 22
de Brazzaville. Pour ce faire, un convoi de
wagons d'un poids de 350 tonnes remorqué
par deux locomotives Mikado, .pesant 45 ton-
nes et développant, une puissance de 1.300
chevaux, partit de Brazzaville et traversa le
nouveau pont. Après ce premier essai, une
partie du convoi fut détachée et le restant
remorqué par une des deux Mikado pour-
suivit sa route jusque Loulombo, terminus
actuel de la voie lourde.
Tous ces essais ont été effectués en pré-
sence de M. Antonetti, Gouverneur général
de l'A.E.F. et ont donné toute satisfaction.
) M*m. (
Le voyage du duc et de la duchesse
de Brabant en Indochine
0 qe a
Impressions de voyage du duc de Brabant
Le duc et la duchesse de Brwbant, qui
sont sur le chemin du retour après avoir
accompli un merveilleux voyage aux îles
-Philippines, aiuç Indes néerlandaises et dans
les possessions de l'Indochine, ont reçu, à
bord du Baloerans un journaliste belge au-
quel le prince Léopold a notamment dé-
claré ;
Le but 'principal de mon voyage était
d'étudier les méthodes de colonisation fran-
çaises et de me rendre compte de l'effort
réalisé. l'ai été vivement frappé jpar les
qualités de cœur et d'esprit de beaucoup de
fonctionnaires français, et par leur compré-
hension profonde des traditions locales,
ainsi Que par le caractère scientifique de la
mise en valeur de ces riches et vivantes pos-
sessions d'outre-mer.
Le prince a également rendu hommage à
l'amabilité du gouvernement français et des
autorités qu'il a rencontrées durant son
voyage.
> ;
Dépêches de l'lndoehine
Exportations de riz
Les exportations de ris et dérivés pour la
première décade de juin ont été de 39.245
tonnes.
(Imlopatft.)
Le cinquantenaire
de l'occupation de Bamako
par les français
Deux grands conquérants et organisateurs
coloniaux, les généraux Borgnis-Desbor-
des et Archinard, vont avoir leur statue
aux bords du Niger
L'n 1933, il 11 mra cinquante ans ijiCutic
colonne française prenait possession de Ba-
mako, sur le l'huer.
Bamako était, à celle époque, un Ipetit vil-
lage de 800 habitants. C'est auqourd hui una
jolie ville de 20.000 liabilanls et la capitale
du Soudan français.
D'accord avec tous les cotoniallx, le Gou-
verneur glénérat de IW. O. F., M. Jules Bre-
uitf a pensé qu'un tel cinquantenaire devait
être célébré. Il ne pouvait t'être sans, que
fût glorifiée la mémoire des deux personna-
lités les plus représentatives de la conquête
et de l'organisation de notre Empire souda-
nais : Les généraux Borgnis-Desbordes et
Archinard.
Deux grands pionniers
Les noms do ces deux grands soldats or-
ganisateurs sont, en. effet, intimement as-
sociés dans le Panthéon colonial. Ils ont
chacun leur œuvre propre, immense, mais
n'ont jamais cessé, dans l'action coloniale.
die (penser et d'agir suivant un même plan
concerté, où leur énengie, leur valeur mili-
taire, leur sens dei l'avenir, disputent no-
tre admiration à la beauté de leur fier ca-
ractère, à leur esprit de justice, à leur gé-
nérosité.
On ne peut avoir le culte d Archinard
sans envelopper dans le même amour et le
même respect le souvenir de son ancien
chef, BorgnisDesbordes, dont on peut rai-
sonnablement dire qu'il est lo fils spirituel.
Le lieutearant-colonel Borgnis-Desbordes a
dirigé les trois premières campagnes
de 1880 à 1883 qui, de Médine, sur le Haut-
Sénégal, au milieu de difficultés inouïes, de
tous ordres, nous ont conduits à Bamako,
ont assis notre domination sur vingt mil-
lions d'hectares du sol africain, et montré
les voies à suivre, uussi bien dans la poli-
tique indigène que dans l'organisation des
colonnes, pour continuer la marche en
avant.
Le capitaine Archinard fut le plus zélé, le
plus constant, le plus estimé des collabora-
teurs de Borgnis-Desbordes durant ces ti-oit*
campagnes.
Plus tard, le général Bongnis-Desbofides
allait se battre au Tonkin, puis était nom-
mé inspecteur général permanent de l'artil-
lerie de Marine au ministère de la Marine.
Il y fut en fait, (pendant près de dix aais,
grâce à son autorité personnelle, à son
prestige, et au crédit dont il jouissait de-
vant te' Parlement, l'animateur énergique
et clairvoyant des troupes de toutes arnica
qui deviendront, en 1900, les (1 Troupes Co-
loniales ».
Alors qu'il travaillait à l'organisation dé-
fensive de l'Indochine, aux côtés du Gou-
verneur général Paul Doumcr, et en qualité
de commandant sUlpérieur des troupes, Bor-
gnis-Desbordes mourut à Hanoï le 18 juillet
1900, à 60 ans, des suites d'un abces au
foie dont il subit l'opération sans vouloir
être endormi.
Sa dépouille mortelle fut ramenée fi Ver-
sailles où il est enterré (1)
Archinard fut d'abord le continuateur d'o
Borgnis-Desbordes au Soudan.
Par quatre campagnes, de 1888 à 1893,
pour l'organisation et l'enchaîne ment des-
quelles il trouva auprès de son ancien chef,
non seulement des conseils, mais un appui
total et bien nécessaire à Paris, il ajoutait
30' millions d'hectares (la vallée moyenne
du Niger) aux vingt millions donnés par
Borgnis-Desbordes.
Le Colonel Archinard précisait, en même
temps, la doctrine coloniale française et,
créait des troupes indigènes pour ménager
les troupes 'blanches si éprouvées sous les»
tropiques.
Il serait trop long de rappeler la suile de
la carrière d1'Archinard : Directeur de lu
Défense au Ministère des Colonies, Inspec-
teur Général permanent do. l'Artillerie,
commandant la division de Perpignan,
Commandant du Corps d'Armée Colonial,
Membre du Conseil Supérieur de la Guerre,
Créateur de l'Armée polonaise pendant la
guerre.
La Ville du Havre oit est né Archinard,
en 1850, lui a fait le 13 mai dernier, des
funérailles dignes do sa carrière magni-
fique, auxquelles s'étuient. associés, dans uni
recueillement émouvant, le Gouvernement
de la République représenté par M. Pietri,
Ministre de la Défense Nationale et les plus
hautes personnalités de l Armée et de la
Marine,
Borgnis-Desbordes et Archinard compte-
ront parmi les plus grandes figures do
t'histoire de France contemporinr., Ils sont
an premier rang de ceux qui ont permis à
notre pays, amoindri par ses épreuves do
1870, de relever la lM, de reprendre force,
de vaincre en 1918.
Juste reconnaissance
Un Comité s'est constitué pour élever
deux statues au Soudan, sur les rives du
Niger qu'ils ont donné h la France : cello
de Borgnis-Desbordes à Bamako, par le
sculpteur Baudry, celle d'Archinard à Sl.
gou, par Moreau-Vaulhicr.
Ségou est l ancienne capitale du sultan
Ahmadou, dont le colonel Archinard s'em-
para à Pâques 1890.
Nous croyons pouvoir nflirmer que la
Municipalité du Havre est d'arrord pour
collaborer avec le CIHnitl'" afin d'ériger au
Havre, patrie d'Aivhin-nrcI, le même mo-
nument qu'à Ségou.
Après Paul Doumcr, M. Albert Lebrun,
Président de la République, a. accepté la
présidence d'honneur de ce Comité, qui est
patronné par les plus hautes personnalités
civiles et militaires auxqucilrs ont voulu
s'associer, dans un geste particulièrement
significatif pour l'honneur dr- Viyuvre. colo-
niale française, les grands chefs indigènes
de l'Afrique Occidentale, les fils mêmes des
Chefs, des Sultans et des rois qui comhntli-
(t) La famille du général Ror''Tni-DcshordeR
est originaire do Brest et de Mortaix. Il est né
à Provins en 1830.
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