Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 juin 1932 07 juin 1932
Description : 1932/06/07 (A32,N61). 1932/06/07 (A32,N61).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380496d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - No 61. - LE NUMERO: 80 CENTIMBS MARDI SOIR, 7 JUIN 193»..
JOUilOTIDil. -
Rédaction '& Administration s
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PARIS1 (1111)
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- RICHELIEU ely4m
Les Annales Coloniales
Lit etsnonces et réélûmet sont teçuee m
buroqilà du tournai.
DlRiCTEMR-PONPATBUR : Maroel RUÈÛËL
Tout les articles publU. dGn. notre journal ne peuvent
être, reproduite qu'on citant les Ajoiaiu agr.o.n.u-
ABONNEMENTS
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France et
Colonies tiO. la bses
Étranger.. 240 > ItS » 71 »
On s'abonne gam bxb 1
Ions les bureaux dé poeî*
L'électrification de nos colonies
) -.- (..
Dans nos colonies, la France a déjà beau-
coup fait. Sans nous vanter, on peut recon-
nattre que la ténacité et. le génie colonial de
notre race ont donné sur ce terrain une belle
mesure.
Pourtant la tâche est loin d'être achevée !
Pour que la France garde son rang parmi
les grandes nations économiques, il faut
qu'elle développe et perfectionne l'outillage
de notre vaste domaine colonial, jusqufau
point, qu'il sera long d'atteindre, où les
conditions de vie des populations coloniales
et les conditions de rendement des exploita-
tions agricoles, minières et industrielles
seront devenues comparables à ce qu'elles
seront dans la métropole à la même époque.
En s'attachant à remplir ce devoir social,
la France servira ses intérêts non seulement
dans l'avenir, mais aussi dans le présent im-
médiat.
L'équipement économique peut seul don-
ner à- notre empire dJoutre-mer l'armature
solide et la force cpnquérante dont il a
besoin pour surmonter la crise actuelle et
poursuivre le chemin des rendements progres-
sifs.
Or, en ce qui concerne l'outillage colonial,
il faut faire une place de choix à l'électrifi-
cation.
Nos diverses colonies peuvent se grouper
en deux catégories.
Le premier groupe comprend les territoi-
res de l'Afrique du Nor-d et de l'Indochine,
dans lesquels l'électrification a fait l'objet,
soit dès l'origine, soit ultérieurement, de
programmes d'ensemble découlant d'un plan
général. ,
Un cas (particulièrement typique à cet
égard est celui du Maroc où, dès le début
de l'éectriflèntion. un plan d'ensemble a été
établi, dont la réalisation a été poursuivie
dans la suite.
Au contraire, dans la plupart des autres
colonies, qui, d'ailleurs, sont, économique-
ment, moins évoluées que les précédentes,
l'électrification est encore embryonnaire; on
a procédé sans plan d'ensemble préalable-
ment établi et d'une manière plutôt empiri-
que, de telle sorte qu'on n'y trouve guère
que de petites centrales disséminés sur l'en-
semble du territoire et desservant les agglo-
mérations immédiates.
- Telles sont les caractéristiques des deux
grands groupes entré lesquels se répartissent
nos diverses possessions d'outre-mer au point
de vue de l'électrification,
Aux petites centrales disséminées, doivent
se substituer Assez rapidement des centrales
dotées de moyens de production plus puis-
sants, aoit theriniques, soit hydrauliques, et
par lesquelles seront alimentés des réseaux
de transport à haute tension desservant de
vastes étendues.
Mais ce problème de l'électrification gé-
nérale soulève de nombreuses questions par-
ticulières à chaque colonie déterminée. Il
doit être examiné en fonction. des contin.
gences locales et en tenant compte aussi bien
du niveau social des habitants que du déve-
loppement, économique. L'électrification par
voie de programmes d'ensemble suppose un
minimum de besoins déjà nés ; il est évident
que si la densité de la population est extrê-
mement faible dans un territoire, la tentative
d'électrification peut être retardée. -
Seulement, il ne faut pas perdre de vue
que l'électrification elle-même conditionne
puissamment la vie sociale. A cet égard, il
faut souvent faire confiance à l'avenir, et ne
pas craindre des anticipations qui peuvent
sembler hasardeuses.
Il ne faut pas oublier qu'au Maroc, par
exemple, la consommation de l'énergie a
- passé de six -- millions - de kilowatt-héures en
1923, a soixante millions en 1930.
La réalisation du programme d'équipe-
ment du Maroc a donc eu pour conséquence
de développer dans des proportions considé-
rables les besoins d'énergie et de force mo-
trice auxquels ce programme répondait.
Ainsi, envisagé sous l'angle économique,
un vaste programme -d'ensemble pour l'élec-
trification apparaît souvent comme désirable,
alors qu'il n'est pas immédiatement payant.
L'électrification des colonies, pour s'ef-
fectuer dans des conditions satisfaisantes au
point de vue technique - et au point de vue
économique, doit être réalisée, semble-t-il,
dans le cadre d'une collaboration étroite
entre les entreprises d'électrification et l'in-
dustrie métropolitaine.
Les exportations françaises de matériel
électrique aux colonies ont atteint, en 190,
un tonnage de 155.000 quintaux valant
218 -millions de francs ; alors que ces
exportations n'atteignaient en 1928 que
*04.000 quintaux valant 164 millions.
Il est incontestable que.le développement
de l'électrification des colonies augmente-
rait le débouché colonial et il est souhaita-
ble que l'industrie française y prenne une
part de plus en plus large,
Il faut. maintenant se mettre au travail,
afin que la France, dans la mise en valeut
de sdn edipire oolQnjal, soit à la hauteur de
la découverte et de la conquête,
Ernest H and os,
Sénateur de la Marne.
Viee-PréKîdent de ta Commienton
des ilouanes
A râeadimie. des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les touilles en Syrie
Le ministère des Affaires étrangères com-
munique une note où le Haut' Commissaire
de la France en Syrie signale que M. Dus-
saud a découvert, à Byblos, dans un édifice
religieux, une jarre contenant un poignaid,
trois haches en or, une hache en argent et
un fourneau en or avec décoration en re-
lief.
Tous ces objets doivent dater du moyen
empire. -
J
Chaires vacantes
A la Faculté de Droit d'Alger
La chaire de droit musulman, et coutumes
indigènes et la chaire de droit civil de la
Faculté de droit d'Alger sont déclafées va-
cantes. Clôture des inscriptions : 10 juin.
Au Muséum
Là chaire de culture du Muséum natio-
nal' d'histoire naturelle est déclarée va-
cante. Clôture des inscriptions : 15 juin.
A la section coloniale
des Artistes français
- ..a
, Lauréats
Nous complétons aujourd'hui la liste des
lauréats des prix coloniaux de la section
coloniale des artistes français publiée sa-
medi derpier 1
Prix de l'Indochine. - M. Jonchère,
peintre et sculpteur ; M. Le Scouesee, pein-
tte..
Prix de l'Afrique Occidentale. - M. Jean
Bouthûud,. peintre 5 M. Morêtcau, peintre.
Prix de l'Afrique Equatoriale. - M. Mè-
cât, peintre; M. 'Gdsto,t Petit, sculpteur.
Prix de Madagascar. - Mlle QwînquaUd,
sculpteur; M. Lièvre, peintre.
Prix du Maroc. - M. Herviaultpeintre;
M. Herbemont, sculpteur.
Prix Louis-Dumoulin pour l'Algérie. -
M. Génicoti peintre; Mme Lévy-Kinsbourg,
sculpteur.
Prix de la Tunisie. - M. Pinard, peintre
et graveur ; M. Henri Prossynski, sculpteur.
Prix de la Guadeloupe Henry-Bérenget.
- Mme Foit y, i
Mme Four y. peintre: Mlle Ribas, pein-
tre. -, -
Prix des Annales Coloniales. - M. Mi-
narùeau, peintre; M. Henri Prévost, )retn..
tre. *
Prix de la" Compagnie Générale Transat-
lantique. - M. Jean Julien, peintre,
Prix de la Compagnie de Navigation
mixte, Marseille. - M. Raymond viracs
peintre. -.
Prix de la Compagnie Paquet. M. Mar-
- cet Paupirm sculpteur.
Prix - G. -Bernheim-de-Villters, SudEté co-
loniale', M. Maurice Le SctJurm". pein-
tre.
Télégramme de M. Carde
à M. Herriot
Dès qu'il eut connaissance de la consti-
tution du ministère, M. Carde, Gouverneur
général de l'Algérie, a adressé à M. Her-
riot, Président du Conseil, le télégramme
suivant 4
A l'occasion de votre nomination à la pré-
sidence du Conseil des ministres, je vous
adresse en mon nom personnel et au nom
de VAlgérie tout entière, mes plus respec-
tueuses félicitations et l'assurance du dé-
vouement de tous à la mère-patrie.
) «M*M (
Au Conseil supérieur
du gowernement de l'Algérie
̃ii
M. Garde préside
- M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a prononcé un discours à l'occasion de
la session du Conseil supérieur du gouver-
nement qui s'est ouverte à Alger hier. Il a
évoqué la mort du président Doumer .et
l'élection de M. Lebrun. Puis il a défini le
programme de la sessiou; qui comporte,
entre autres questions principales, une de-
mande d'appui du Conseil supérieur au-
près du Parlement pour l'autorisation de
l'emprunt de 3.300.000.000 déjà approuvé
par les Délégations financières.
M. Carde a pat lé de la crise mondiale -et
a demandé aux membres du Conseil supé-
rieur de travailler une fois de plus au pro-
grès de l'Algérie. "Puis il a déclaré la ses-
sion ouverte.
b ob*M (
L'éclairage électrique 1
à Nouméa
Après avoir attendu pendant un gland
nombre d'années l'éclairage électrique de
Nouméa, M. le Gouverneur Guyon a auto-
risé le 30 mars dernier la mise en service du
réseau de distribution d'énergie électrique
construit par la Société U.N.E.L.C.O. qu'il
faut lire ; Union Electrique Coloniale.
C'est en 1912 qu'ont commejicé les pre-
miers pourparlers de la municipalité de
Nouméa avec la Société Le Chrome pour
amener le courant électrique au chef-lieu de
la colonie pour l'éclairage de la ville. Ces
pourparlers interrompus pendant la guerre
furent repris après ta paix, et comme ils
semblaient ne pas devoir se terminer M. le
Gouverneur Guyon dès son arrivée mit la
Société en demeure de tenir ses engage-
mt. C'est alors qu'elle passa à une autre
Société le contrat qu'elle avait signé et
après la régularisation de la situation, c'est
Y Union Electrique Coloniale qui a exécuté
les travaux qui ont établi à Nfnmrëa le ré-
seau d'énergie électrique qui vient d'être
mis eu service
Economie coloniale
̃ M-
p )
- 7 - - .t!
USQU'A quel point, nos
colonies ont-elles
été. sont-elles, se-
ront-elles éprouvées
par la crise écono-
mique ? On ne le
sait pas encore.
Toits les pro-
-- duits --- coloniaux,
--- - aussi bien le café,
le caoutchouc, le ris, le sisal, la ioie, le
manioc, le tapioca, l'arachide, le cacao, la
vanillei les bois, etc., ont durement souffert.
Le parlement du reste, sans tarder, a com-
mencé à prendre les mesures législatives qui
s'imposaient d'urgence pour empêcher la
ruine, Vanéantissement des forces des colons
et des populations indigènes.
Les conséquences de la crise étaient redou-
tables dans la France d'outre-mer à cause
même de la grandeur de V effort productif
qui avait été fourni.
On ne doit jamais oublier qu'il faut, pour
obtenir une production normale, de cinq à
sept ans pour le caféier, pour la cacaoyer,
pour le caoutchouc, pour le palmier à huile.
Donc, si le colon, faute d'argent, a le
mdlheur de ralentir son effort pendant cette
période de cinq, six ou sept ans, la brousse
s'empare immédiatement de son domaine,
V envahît et détruit le résultat du long travail
accompli jusque là.
Quand on tente sur la crise coloniale une
étude d'ensemble, on s'aperçoit que tout
s'enchaîne et que dans le cycle colonial, la
crise menaçait de paralyser l'organisme en-
tier. C'est ainsi que les indigènes, à raison
des bas Prix offerts, ne vendent plus ou ne
retirent que des profits infimes de leurs
ventes.
Comme ils n'ont, pas de réserves et que
l'épargne n'existe pas, ils n'achètent plus.
Ces clients sans pouvoir d'acliat ruinent à
leur tour les maisons de commerce quij il faut
le reconnaître, avaient un peu trop fo;son"l
au temps de la prospértt. tes budgets à leur
tour qui tirent le meilleur de leurs ressour-
ces des taxes, les voient se tarir puisque l'ex.
portation des produtts du cru et I mporta-
tion des objets manufacturés se ralentissent.
On est ainsi acculé à un cercle vicieuxf à
créer des taxes nouvelles, qui viendront ac-
croître la détresse locale, si les caisses de ré-
serve ne sont pas abondamment pourvues,
C'est pourquoi, la Chambre et le Sénat ont
accordé du gouvernement ce qu'il demandait
afin d* enrayer la chute verticale des prix des
matières premières, la mévente, l'aecumtlla-
Ûon des stocks, le recours intensif au. cri-
dit pour parer à la disparition des fonds de
roulement indispensables, les liquidations ju-
diciaires, les faillites, le chômage et tout son
cortège de misères, enfin le doute, jeté sur
Vavenir de nos entreprises coloniales.
Tout ce qu'il était possible de faire a été
fait : une exécution plus intensive de grands
travaux publics, l'élargissement du crédit,
les caisses de compensation, l'abaissement
de certaines taxes, etc. Ces mesures tendent
à atténuer considérablement la crise.
Mais tout" ceci resterait inefficace si nos
producteurs, à leur tour, 11'accomplissaient
pas le gros effort que réclame la gravité de
l'heure présente. On l'a déjà dit, fort élo-
ouemment dans les Annales Coloniales : sur
le marché mondiali la bataille du prix de re-
vient sera sévère et seuls, ceux qui se seront
impose les dures disciplines de la rationa-
lisation auront chance de la gagner.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président tir. la Commlsition
des Douanes.
J ( --.--
RUE OUDINOtF
»4-.
Transmission des services.
M. de Chappedelaine a remis à M. Al-
bert Sarraut les dossiers des affaires cou-
rantes hier et lui a présenté les directeurs
et les chefs de services.
Au cabinet du ministère
Le cabinet de M. Albert Sarraut, minis-
tre des Colonies, est ainsi constitùé jusqu'à
présent :
M. Berthoin, directeur du cabinet;
M. Deltnas, administrateur en chef des
colonies, chef du cabinet ;
M. Peloni, chef adjoint du cabinet;
M. Bustier, chef du secrétariat particu-
lier.
Le cabinet du ministre sera complété ul-
térieurement.
Au cabinet de la présidence du Sénat
Nous sommes heureux d'apprendre l'affec-
tation de M. Parisot, comme chef adjoint au
cabinet de M. Jeanneney, président du Sénat.
M. Parisot est un colonial, élève breveté de
l'école coloniale, il a débuté comme admi-
nistrateur en Afrique Equatoriale française; il
fut à partir de 1922, chef de cabinet, puis
chef du secrétariat particulier du commissaire
de la .République au Togo. Il est et reste
sous-directeur à l'Agenjce économique des
territoires africains sous mandat.
ÉLECTIONS LEGBLAHVES
COLONIALES.
odbe
fin Algérie
Le collège électoral de la 28 circonscrip-
tion de "Constantine est convoqué pour le
dimanche z6 juin 1932, à l'effet d'élire un
député en remplacement de M. Gaston
l Thomson, décédé.
f
La politique coloniale
de F Es pagne
>+4
Les déboires de l'Espagne à Rio de Oro
C'est une habitude invétérée de la poli-
tique coloniale espagnole, écrivait récem-
ment le Heraldo de Madrid, de réaliser l'oc-
cupation de territoires en partant de don-
nées fantaisistes, sans envisager les 'dépenreb
ou les dangers qui peuvent résulter de notre
intervention.
Le procédé suivi est toujours le même. Un
aventurier, .à prétentions plus ou moins
scientifiques, parcourt une petite partie
d'une certaine région et retourne dans la pé-
ninsule en exagérant tout ce qu'il a vu et
même ce qu'il n'a pas vu. A la suite de
quoi, une entreprise commerciale commence
une campagne de presse en assurant que le
remède à totis les maux économiques de la
nation réside dans l'occupation de ces ter-
rains. On fait une timide reconnaissance of-
ficielle et, après quelques négociations, sur
lesquelles on ne croit pas utile de renseigner
le pays, on occupe sommairement le pays,
sans aucune préparation, en affirmant que
les habitants « désiraient cette occupation et
qu'ils estiment jeette domination comme un
grand bonheur ». Peu de temps après, on
commence à connaitre la vérité : il n'y a
point sur la côte de mouillage sûr pour les
navires; les communications sont chères et
difficiles ; le climat est insupportable pour
les Européens ; il faut apporter de l'eau ou
distiller celle qu'on trouve sur place; s'il y
a quelque commerce, ce sont des entreprises
étrangères qui le détiennent en raison de la
meilleure organisation de leur production et
de leurs transports ; les indigènes amis sont
sans influence et la masse du pays est fana-
tiquement hostile. Il faut renforcer la garni-
son, créer des troupes mobiles pour protéger
les amis et imposer un peu d'ordre. Enhn,
le jour où l'on s'y attend le moins, on se
trouve eU présence d'un incident militaire,
sans savoir comment on se tirera d'affaire.
« Tel est, plus ou moins, le cas de Kio de
Oro, dont l'étendue désertique est celle de
la moitié tle l'Espagne et où, pour contenir
15 à 20.000 indigènes à demUsauvages, fana-
tiques et bien armés, nous avons 200 soldats
indigènes et une escadrille d'aviation, sou-
tenus par trois .postes que garnissent 500 sol-
dats espagnols. L'origine de l'occupation a
été le désir de posséder sur cette côte une
base de pêche appropriée permettant aux ba-
teaux de pêche des Canaries d'exploiter le
littoral poissonneux. Deux factories ont été
installées jusqu'ici, mais ces résultats ne
justifient pas l'occupation.
« « Oh a parlé de Villa-Cisneros. comme
point de départ éventuel d'un chemin qui ra-
vitaillerait le haut-Niger, mais cet espoir
t'est évanoui depuis que les Français ont
rndu lé Sénégal navigable.
« Enfin, on s'est fait des illusions au sujet
du chemin de fer transsaharien, croyant que
son tracé. passerait par notre zone. Mais l'a
réalité a démontré que le chemin le plus
court et viable entre le Maroc et l'Algérie
et l'Afrique équatoriale passe bien loin de
1h.
« Par contre, nous commençons à nous
rendre compte que. nous sommes tombés
dans un guêpier car, ayant la charge d'as-
surer la police du pays, nous devons garan.
tir le vol, sur noire territoire, des avions de
la ligne Aéropostale française, qui, chaque
semaine, effectuent le parcours Mogador-
Dakar, et éviter que les indigènes de notre
zone n'entreprennent des hostilités sur la
zone française. Ces obligations nous ont
valu pas mal d'ennuis et, pour remplir nos
engagements, il est nécessaire de disposer de
forces militaires et d'engager des dépenses
infiniment supérieures à la valeur de la zone
sous tous. ses aspects. De l'inutilité d'un 'pa-
1 eil effort tout le monde est convaincu, et les
plus entêtés défenseurs du maintien de l'oc-
cupation, eux-mêmes, n'allèguent pas d'au-
tres taisons que la défense stratégique jîcs
Canaries et la considération internationale,
invariables arguments des colonialistes pour
que l'opinion publique accepte ces sacrifices
sans rechigner. Quand donc recouvrerons-
nous la raison? Il faut bien méditer ce que
nous devons faire et adopter une décision
avant que la situation ne s'aggrave. C'est ce
qui va arriver très prochainement, car les
Français ont atteint la courbe de Draa et il
est hors de doute que toutes les difficultés
qu'ils pourront rencontrer de la part des po-
pulations seront imputées au manque de sur-
veillance de notre zone. Le moindre mal que
l'on peut imputer au Sahara espagnol est
l'inutile dépense de deux millions de pesetas
qu'il nouj coûte tous les ans. Le danger
pour nous serait d'être entraînés contre no-
tre volonté à entreprendre de nouvelles
aventures en Afrique. La nation n'est sûre-
ment pas disposée à y consentir. »
G. de Kersivet.
A Tanger
1
Autorisation pour une loterie nationale
L'Assemblée législative internationale a
légalisé l'introduction d'une loterie natio-
nale à Tanger.
> (
Au Conseil d'ttat
-
Trésoreries de l'Afrique. Rejet de la re-
quête d'un fonctionnaire de cette admi-
nistration
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Rosset, ex-chef de dépense à la Trésorerie
de l'Afrique occidentale - aux fins d'annu-
lation d'une décision du ministre des Colo-
nies rejetant sa demande tendant à l'alloca-
tion de diverses indemnités complémentai-
res de son traitement.
> -.. ;
Dépêches de l'Indochine -
– Départ du courrier
L'avion est parli de Saïffon à l'heure ha-
bituelle avec m Idl., 838 grammes de cour-
rier.
f Indopacin.
La liaison Cameroun-Oubangui- Tchad
). -+- {
Les objections faites ne sont pas
valables
Il semble bien résulter des précisions énon-
cées dans nos deux articles précédents, non
seiulement que la liaison par voie ferrée
Duata-F ort-Archambault et Duala-F ort-Lamy
est aisément réalisable, mais encore que d'elle
dépend la mise en valeur, dans les meilleures
conditions, du Cameroun, de l'Oubangui et
du Tchad.
Sur cette vérité, le Ministère de la rue Oudi-
not, avait, depuis longtemps, sa religion faite.
A telles enseignes qu'ayant constitué sous la
direction de l'ingénieur en chef Milhau une
mission pour l'étude du meilleur tracé à adop-
ter, il n'attendit pas le rapport de ce point
pour englober dans un projet d'emprunt concer-
nant le Caméroun une somme de 130 millions
destinée au prolongement du chemin de fer
Duala- Yaoundé au delà de cette dernière
agglomération et en direction de la frontière
de l'Afrique Equatoriale.
Pour une fois qu'une administration publi-
que mettait à agir une hâte méritoire, elle fut
arrêtée dans son élan. Par qui ? Par une per-
sonnalité entre toutes informée des ques-
tions coloniales, M. le sénateur Edmond Per-
rier. Dans l'avis qu'il présenta au nom de la
Commission des Finances sur le projet de loi
déjà adopté par la Chambre des députés,
M. Perner a formulé des objections d'ordres
différents dont la principale requiert un exa-
men attentif.
L'honorable sénateur remarque tout d'abord
que le fait de détourner au profit de Duala et
ou Cameroun une très forte partie du trafic de
l'Afrique Equatoriale aurait pour effet néces-
saire de soustraire au 'Congo-Ôcéan un tonnage
sans lequel cette dernière ligne ne pourrait
couvrir, même très imparfaitement, ses frais
d'exploitation. Contrairement, en effet, à des
affirmations répétées, grâce à l'aménagement
des ports de Matadi et de Lobito le Congo
belge, dès maihtettant, se suffit tui-même. En
conséquence, une saine politique des transports
dans nos terres équatoriales consisterait bien
plutôt à revenir au projet primitif d'équipe-
ment adopté en 1914 et qui comprenait, outre
l'amélioration de la voie fluviale du Congo
et de l'Oubangui, la construction d'une voie
ferrée reliant Bangui, point terminus de la
navigation sur l'Oubangui, à Batangafo, point
de départ de la navigation sur le Bahr-Sara tt
le Chari vers le Tchad.
- - - --
Il convient ici que nous marquions notre
accord.
Il est, et peut-être même a-t-il toujours été
hors de doute que le Congé belge ne fournira
jamais le moindre appoint au tonnage au
Cono-Océan. Les mesures à prendre dans ce
sens sont maintenant parfaitement prises, et
pour s'y décider, nos voisins de l'autre côté
du Pool avaient sous les yeux, avec notre A.
E. F ., l' exemple des déboires résultant pour
une colonie, d'être, au point de vue transports,
tributaire d'un territoire étranger. Les certi-
tudes qu'affecta d'entretenir l' administration
de l'Afrique équatoriale n'étaient même pas
une illusion ; et dans le fait qu'elles furent
si souvent proférées, il convient aujourd'hui
de ne voir que le désir d'apporter une raison
supplémentaire, qui deviendrait peut-être dé-
terminante, à la construction du Congo-Océan
projetée depuis des années et différées
sans cesse. Encore une fois, M. le Sénateur
Perrier a parfaitement raison quand il a ffirme
que le Congo-Océan ne drainera absolument
rien des produits du Congo belge.
Mais si l'apport au Congo-Océan des den-
rées de l'Ofubangui et du Tchad peut être
de nature à assurer des recettes importantes,
s'ensuit-il que ces deux dernières colonies y
trouveront également leur compte ?
Alors que de Douala à Fort-Archambault,
d'une part, et d'autre part de Douala à Ma-
roua, proche de Fort-Lamy, il n' y a respecti-
vement que 1.700 et 1.720 kilomètres, c'est,
en chiffres ronds, à 2.500 et 3.500 kilomètres
que s'évaluent les distances séparant de
Pointe-Noire les terminus ci-dessus. Si donc
nous revenions au programme de 1914, ce
serait au détriment des deux colonies les plus
éloignées de l'A. E. F., handicapées par la
distance et du même coup par les prix de
transport.
Mais, dira-t-onp cet handicap est bien plu-
tôt le fait actuel. Le programme de 1914,
précisément, l'allège par le raccord ferré Ban.
gui-Batangaifo.
L'atlège ? Oui. Mais si peu, qu'on n'aper-
çoit pas l'amélioration substantielle qui serait
apportée *à la situation de toujours. A l'éloi-
gnement qui resterait, considérable, s' ajoute-
rait toujours pour la marchandise, avant qu' elle
n'atteigne le port d'embarquement, troi s rup-
tures de charge et six manutentions, nécessitant
des pertes de temps, des détériorations et des
frais excessifs de main-d' œuvre. Ay cœur du
Continent noir, Tchad et Oubangui resteraient
ce que la nature et les hasards de la colonisa-
tion les ont faits pour nous : des terres loin-
taines destinées à demeurer, faute de commu-
nications suffisantes avec l'extérieur, sans le
développement social et économique souhai-
table. Qu'on oriente, au contraire, leur acti-
vité vers le Cameroun, et voici levés les obs-
tacles à leur mise en valeur.
A ce point, toutefois, de notre étude, il
nous faut aborder une question d'une na-
ture particulière, SUT laquelle le silence s'est
institué. Il est impossible que nul n'y ait
pensé. Mais dans les difficiles conjonctures
du présent, où, par suite de tant de renie-
ments et de lâchages, nous voyons s'amenuiser
après les effroyables sacrifices de ta guerre
les résultats de la victoire, on sCTnble redouter
d'émettre une crainte nouvelle, comme si en
l'émemnt nous Traquions de réaliser un péril
inclus.
Le Cameroun est non pas une colonie fran-
çaise, mais un domaine d'administration fran'
çaise, un bien que nous gérons en vertu d'un
mandat. Vu 1 état social des populations qui
l'habitent ; vu également le scrupule apporté
par nous dans la gestion et qu'unanimement
durent reconnaître à Genève les nations pour-
tant soupçonneuses, l'échéance à laquelle nous
aurions à évacuer le territoire à nous confié,
n'est pas à prévoir logiquement.
Politiquement, en est-if tout à fait de même?
Dans ce journal, nos positions sont prises
et bien prises, et dépuis le premier jour. Aussi
ne s agit-il pas de nos convictions, mais seule-
ment de ces surprises et revirements dont
l'Histoire nous offre tant d'exemples.
En matière coloniale, la génération de
demain, sous l'influence et les déforma-
tions du temps, pensera-t-elle exactement
comme nous ? Et aussi, quels pourront être
les points de vue ou les nécessités des gou-
vernements qui se succéderont dans les années
à venir ? Pour notre part, nous souhaitons de
toute notre conviction que rien ne soit changé
à l' ordre établi.
Cela dit, posons cette vérité que qui tiesnefra
le Cameroun avec un chemin de fer compor-
tant les antennes Kaïtia-F ort-Lamy et KaTtia-
Fort-Archambault, tiendra du même coup éco-
nomiquement le Tchad et l'Oubangui.
Or, aujourd'hui, c'est nous qui tenons le
Cameroun par un mandat. Et qu'on ne l'ou-
blie pas, si le mandat crée en notre faveur
sinon un privilège, du moins des avantages
indéniables, il nous impose des devoirs envers
l'ancienne colonie aHemande, plus exactement
envers les populations qui l'habitent. L'intérêt
de ces dernières exige que nous leur appor-
tions généreusement la plus grande somme
possible de richesse, de bien-être, de progrès
en un mot. Tout cela qu'il faut leur donner,
elles ne l'auront que si, poussant le rail au
delà de Yaoundé, nous assurons une issue sur
la mer à la production totale du pays.
Conformons-nous donc aux obligations qui
nous lient. C'est pour nous tout ensemble ques-
tion de profit et de probité.
Avant que la ligne n' arrive à la frontière
de nos deux colonies extrêmes de l'Afrique
equatoriate, plus de quinze années s'étant
écoulées, l'atmosphère politique où se main-
tient le doute des pusillanimes se sera éclair-
cie.
Nous déciderons alors si des environs de
Kaïtia, le chemin de fer du Ouneroun devra
être prolongé jusqu'à Fort-Archambault 'et
Fort-Lamy, ou si c'est par le Congo-Océan
terminant un vieil itinéraire que nous aména-
gerons mieux, seront évacués les produits de
l'Oubangui et du Tchad.
Le projet d'emprunt arrêté par le Sénat ré-
serve notre liberté tout en nous permettant de
faire face à des obligations impérieuses.
Il doit donc être repris et voté.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des C olonies.
-–-– ) - -.- (
INFIRMIÈRES VISITEUSES COLONIALES
Service de l'assistance
aux mères et aux nourrissons
en Algérie
--------- l
Recrutement
Les emplois d'infirmière-visiteuse coloniale
du Service de l'Assistance aux mères et aux
nourrissons en Algérie sont réservés dans la
limite des postes disponibles aux anciennes
élèves diplômées de l'Ecole coloniale d'infir-
mières-visiteuses de protection maternelle et
infantile instituée à l'Hôpital Parnet (Hus-
sein-Dey, Alger) ayant accompli deux années
d études sous le régime de l'internat et sa-
tisfait ensuite à un stage hospitalier d'une
année ininterrompue dans un hôpital civil de
la Colonie, à l'exclusion des hôpitaux auxi-
liaires. Les élèves, pourvues du diplôme de
sage-femme, sont dispensées du stage hosp-i.
inlier.
Conditions d'admission à l'Ecole
Peuvent être autorisées à suivre les cours
de l'Ecole coloniale d'infirmières-visiteuses de
protection maternelle et infantile, les per-
sonnes de nationalité française, âgées de
20 ans au moins et de 25 ans lu plus et jus-
tifiant de l'un cirs diplômes ou titres sui-
vants
in Brevet élémentaire;
2' Brevet d'enseignement primaire supé-
rieur ;
3° Certificat d'études secondaires i
40 Diplôme de sage-femme ,
5° Titre d'élève sage-femme de deuxième
année (les postulantes ayant la possibilité
d'accomplir simultanément leur deuxième
iinntle de sage-femme et leur première année
d'Ecole d'infirmière-visiteuse).
Il n'est accordé aucune dispense d'âge. Les
élèves mariées sont également admises à
l'Ecole.
Les candidates doivent adresser dl Gou-
vernement Général de l'Algérie (Service Cen-
tral de l'Assistance publique) avant h 10 no-
vembre de chaque année, une demande sur
papier timbré accompagnée des i ièces sui-
vantes :
JO E1 ait authentique de l'acte de nais-
sance ;
20 Extrait du casier judiciaire ;
3' Certificat de lionnes vie et mCl urs (ces
trois premières pièces doivent avoir moins de
3 mois ('n date) ;
4° Copie certifiée conforme de l'un des di-
plômes indiqués plus haut et, pour h s élèves
sage - femmes, certificat d'admis«:on aux
cours de deuxième année ;
5° Certificat médical constatant l'< tat d'une
bonne santé, l'absence de toute n,<'rldic ou
infirmité chroniques incompatiblc.. ci' cc dea
JOUilOTIDil. -
Rédaction '& Administration s
«4, RHB fin MM-TlHjMf
PARIS1 (1111)
TftutPH. i kouym ii-iir
- RICHELIEU ely4m
Les Annales Coloniales
Lit etsnonces et réélûmet sont teçuee m
buroqilà du tournai.
DlRiCTEMR-PONPATBUR : Maroel RUÈÛËL
Tout les articles publU. dGn. notre journal ne peuvent
être, reproduite qu'on citant les Ajoiaiu agr.o.n.u-
ABONNEMENTS
weec la Revue mensuelle t
Oin 0 Kola 8 Mafe
- - -
France et
Colonies tiO. la bses
Étranger.. 240 > ItS » 71 »
On s'abonne gam bxb 1
Ions les bureaux dé poeî*
L'électrification de nos colonies
) -.- (..
Dans nos colonies, la France a déjà beau-
coup fait. Sans nous vanter, on peut recon-
nattre que la ténacité et. le génie colonial de
notre race ont donné sur ce terrain une belle
mesure.
Pourtant la tâche est loin d'être achevée !
Pour que la France garde son rang parmi
les grandes nations économiques, il faut
qu'elle développe et perfectionne l'outillage
de notre vaste domaine colonial, jusqufau
point, qu'il sera long d'atteindre, où les
conditions de vie des populations coloniales
et les conditions de rendement des exploita-
tions agricoles, minières et industrielles
seront devenues comparables à ce qu'elles
seront dans la métropole à la même époque.
En s'attachant à remplir ce devoir social,
la France servira ses intérêts non seulement
dans l'avenir, mais aussi dans le présent im-
médiat.
L'équipement économique peut seul don-
ner à- notre empire dJoutre-mer l'armature
solide et la force cpnquérante dont il a
besoin pour surmonter la crise actuelle et
poursuivre le chemin des rendements progres-
sifs.
Or, en ce qui concerne l'outillage colonial,
il faut faire une place de choix à l'électrifi-
cation.
Nos diverses colonies peuvent se grouper
en deux catégories.
Le premier groupe comprend les territoi-
res de l'Afrique du Nor-d et de l'Indochine,
dans lesquels l'électrification a fait l'objet,
soit dès l'origine, soit ultérieurement, de
programmes d'ensemble découlant d'un plan
général. ,
Un cas (particulièrement typique à cet
égard est celui du Maroc où, dès le début
de l'éectriflèntion. un plan d'ensemble a été
établi, dont la réalisation a été poursuivie
dans la suite.
Au contraire, dans la plupart des autres
colonies, qui, d'ailleurs, sont, économique-
ment, moins évoluées que les précédentes,
l'électrification est encore embryonnaire; on
a procédé sans plan d'ensemble préalable-
ment établi et d'une manière plutôt empiri-
que, de telle sorte qu'on n'y trouve guère
que de petites centrales disséminés sur l'en-
semble du territoire et desservant les agglo-
mérations immédiates.
- Telles sont les caractéristiques des deux
grands groupes entré lesquels se répartissent
nos diverses possessions d'outre-mer au point
de vue de l'électrification,
Aux petites centrales disséminées, doivent
se substituer Assez rapidement des centrales
dotées de moyens de production plus puis-
sants, aoit theriniques, soit hydrauliques, et
par lesquelles seront alimentés des réseaux
de transport à haute tension desservant de
vastes étendues.
Mais ce problème de l'électrification gé-
nérale soulève de nombreuses questions par-
ticulières à chaque colonie déterminée. Il
doit être examiné en fonction. des contin.
gences locales et en tenant compte aussi bien
du niveau social des habitants que du déve-
loppement, économique. L'électrification par
voie de programmes d'ensemble suppose un
minimum de besoins déjà nés ; il est évident
que si la densité de la population est extrê-
mement faible dans un territoire, la tentative
d'électrification peut être retardée. -
Seulement, il ne faut pas perdre de vue
que l'électrification elle-même conditionne
puissamment la vie sociale. A cet égard, il
faut souvent faire confiance à l'avenir, et ne
pas craindre des anticipations qui peuvent
sembler hasardeuses.
Il ne faut pas oublier qu'au Maroc, par
exemple, la consommation de l'énergie a
- passé de six -- millions - de kilowatt-héures en
1923, a soixante millions en 1930.
La réalisation du programme d'équipe-
ment du Maroc a donc eu pour conséquence
de développer dans des proportions considé-
rables les besoins d'énergie et de force mo-
trice auxquels ce programme répondait.
Ainsi, envisagé sous l'angle économique,
un vaste programme -d'ensemble pour l'élec-
trification apparaît souvent comme désirable,
alors qu'il n'est pas immédiatement payant.
L'électrification des colonies, pour s'ef-
fectuer dans des conditions satisfaisantes au
point de vue technique - et au point de vue
économique, doit être réalisée, semble-t-il,
dans le cadre d'une collaboration étroite
entre les entreprises d'électrification et l'in-
dustrie métropolitaine.
Les exportations françaises de matériel
électrique aux colonies ont atteint, en 190,
un tonnage de 155.000 quintaux valant
218 -millions de francs ; alors que ces
exportations n'atteignaient en 1928 que
*04.000 quintaux valant 164 millions.
Il est incontestable que.le développement
de l'électrification des colonies augmente-
rait le débouché colonial et il est souhaita-
ble que l'industrie française y prenne une
part de plus en plus large,
Il faut. maintenant se mettre au travail,
afin que la France, dans la mise en valeut
de sdn edipire oolQnjal, soit à la hauteur de
la découverte et de la conquête,
Ernest H and os,
Sénateur de la Marne.
Viee-PréKîdent de ta Commienton
des ilouanes
A râeadimie. des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les touilles en Syrie
Le ministère des Affaires étrangères com-
munique une note où le Haut' Commissaire
de la France en Syrie signale que M. Dus-
saud a découvert, à Byblos, dans un édifice
religieux, une jarre contenant un poignaid,
trois haches en or, une hache en argent et
un fourneau en or avec décoration en re-
lief.
Tous ces objets doivent dater du moyen
empire. -
J
Chaires vacantes
A la Faculté de Droit d'Alger
La chaire de droit musulman, et coutumes
indigènes et la chaire de droit civil de la
Faculté de droit d'Alger sont déclafées va-
cantes. Clôture des inscriptions : 10 juin.
Au Muséum
Là chaire de culture du Muséum natio-
nal' d'histoire naturelle est déclarée va-
cante. Clôture des inscriptions : 15 juin.
A la section coloniale
des Artistes français
- ..a
, Lauréats
Nous complétons aujourd'hui la liste des
lauréats des prix coloniaux de la section
coloniale des artistes français publiée sa-
medi derpier 1
Prix de l'Indochine. - M. Jonchère,
peintre et sculpteur ; M. Le Scouesee, pein-
tte..
Prix de l'Afrique Occidentale. - M. Jean
Bouthûud,. peintre 5 M. Morêtcau, peintre.
Prix de l'Afrique Equatoriale. - M. Mè-
cât, peintre; M. 'Gdsto,t Petit, sculpteur.
Prix de Madagascar. - Mlle QwînquaUd,
sculpteur; M. Lièvre, peintre.
Prix du Maroc. - M. Herviaultpeintre;
M. Herbemont, sculpteur.
Prix Louis-Dumoulin pour l'Algérie. -
M. Génicoti peintre; Mme Lévy-Kinsbourg,
sculpteur.
Prix de la Tunisie. - M. Pinard, peintre
et graveur ; M. Henri Prossynski, sculpteur.
Prix de la Guadeloupe Henry-Bérenget.
- Mme Foit y, i
Mme Four y. peintre: Mlle Ribas, pein-
tre. -, -
Prix des Annales Coloniales. - M. Mi-
narùeau, peintre; M. Henri Prévost, )retn..
tre. *
Prix de la" Compagnie Générale Transat-
lantique. - M. Jean Julien, peintre,
Prix de la Compagnie de Navigation
mixte, Marseille. - M. Raymond viracs
peintre. -.
Prix de la Compagnie Paquet. M. Mar-
- cet Paupirm sculpteur.
Prix - G. -Bernheim-de-Villters, SudEté co-
loniale', M. Maurice Le SctJurm". pein-
tre.
Télégramme de M. Carde
à M. Herriot
Dès qu'il eut connaissance de la consti-
tution du ministère, M. Carde, Gouverneur
général de l'Algérie, a adressé à M. Her-
riot, Président du Conseil, le télégramme
suivant 4
A l'occasion de votre nomination à la pré-
sidence du Conseil des ministres, je vous
adresse en mon nom personnel et au nom
de VAlgérie tout entière, mes plus respec-
tueuses félicitations et l'assurance du dé-
vouement de tous à la mère-patrie.
) «M*M (
Au Conseil supérieur
du gowernement de l'Algérie
̃ii
M. Garde préside
- M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, a prononcé un discours à l'occasion de
la session du Conseil supérieur du gouver-
nement qui s'est ouverte à Alger hier. Il a
évoqué la mort du président Doumer .et
l'élection de M. Lebrun. Puis il a défini le
programme de la sessiou; qui comporte,
entre autres questions principales, une de-
mande d'appui du Conseil supérieur au-
près du Parlement pour l'autorisation de
l'emprunt de 3.300.000.000 déjà approuvé
par les Délégations financières.
M. Carde a pat lé de la crise mondiale -et
a demandé aux membres du Conseil supé-
rieur de travailler une fois de plus au pro-
grès de l'Algérie. "Puis il a déclaré la ses-
sion ouverte.
b ob*M (
L'éclairage électrique 1
à Nouméa
Après avoir attendu pendant un gland
nombre d'années l'éclairage électrique de
Nouméa, M. le Gouverneur Guyon a auto-
risé le 30 mars dernier la mise en service du
réseau de distribution d'énergie électrique
construit par la Société U.N.E.L.C.O. qu'il
faut lire ; Union Electrique Coloniale.
C'est en 1912 qu'ont commejicé les pre-
miers pourparlers de la municipalité de
Nouméa avec la Société Le Chrome pour
amener le courant électrique au chef-lieu de
la colonie pour l'éclairage de la ville. Ces
pourparlers interrompus pendant la guerre
furent repris après ta paix, et comme ils
semblaient ne pas devoir se terminer M. le
Gouverneur Guyon dès son arrivée mit la
Société en demeure de tenir ses engage-
mt. C'est alors qu'elle passa à une autre
Société le contrat qu'elle avait signé et
après la régularisation de la situation, c'est
Y Union Electrique Coloniale qui a exécuté
les travaux qui ont établi à Nfnmrëa le ré-
seau d'énergie électrique qui vient d'être
mis eu service
Economie coloniale
̃ M-
p )
- 7 - - .t!
USQU'A quel point, nos
colonies ont-elles
été. sont-elles, se-
ront-elles éprouvées
par la crise écono-
mique ? On ne le
sait pas encore.
Toits les pro-
-- duits --- coloniaux,
--- - aussi bien le café,
le caoutchouc, le ris, le sisal, la ioie, le
manioc, le tapioca, l'arachide, le cacao, la
vanillei les bois, etc., ont durement souffert.
Le parlement du reste, sans tarder, a com-
mencé à prendre les mesures législatives qui
s'imposaient d'urgence pour empêcher la
ruine, Vanéantissement des forces des colons
et des populations indigènes.
Les conséquences de la crise étaient redou-
tables dans la France d'outre-mer à cause
même de la grandeur de V effort productif
qui avait été fourni.
On ne doit jamais oublier qu'il faut, pour
obtenir une production normale, de cinq à
sept ans pour le caféier, pour la cacaoyer,
pour le caoutchouc, pour le palmier à huile.
Donc, si le colon, faute d'argent, a le
mdlheur de ralentir son effort pendant cette
période de cinq, six ou sept ans, la brousse
s'empare immédiatement de son domaine,
V envahît et détruit le résultat du long travail
accompli jusque là.
Quand on tente sur la crise coloniale une
étude d'ensemble, on s'aperçoit que tout
s'enchaîne et que dans le cycle colonial, la
crise menaçait de paralyser l'organisme en-
tier. C'est ainsi que les indigènes, à raison
des bas Prix offerts, ne vendent plus ou ne
retirent que des profits infimes de leurs
ventes.
Comme ils n'ont, pas de réserves et que
l'épargne n'existe pas, ils n'achètent plus.
Ces clients sans pouvoir d'acliat ruinent à
leur tour les maisons de commerce quij il faut
le reconnaître, avaient un peu trop fo;son"l
au temps de la prospértt. tes budgets à leur
tour qui tirent le meilleur de leurs ressour-
ces des taxes, les voient se tarir puisque l'ex.
portation des produtts du cru et I mporta-
tion des objets manufacturés se ralentissent.
On est ainsi acculé à un cercle vicieuxf à
créer des taxes nouvelles, qui viendront ac-
croître la détresse locale, si les caisses de ré-
serve ne sont pas abondamment pourvues,
C'est pourquoi, la Chambre et le Sénat ont
accordé du gouvernement ce qu'il demandait
afin d* enrayer la chute verticale des prix des
matières premières, la mévente, l'aecumtlla-
Ûon des stocks, le recours intensif au. cri-
dit pour parer à la disparition des fonds de
roulement indispensables, les liquidations ju-
diciaires, les faillites, le chômage et tout son
cortège de misères, enfin le doute, jeté sur
Vavenir de nos entreprises coloniales.
Tout ce qu'il était possible de faire a été
fait : une exécution plus intensive de grands
travaux publics, l'élargissement du crédit,
les caisses de compensation, l'abaissement
de certaines taxes, etc. Ces mesures tendent
à atténuer considérablement la crise.
Mais tout" ceci resterait inefficace si nos
producteurs, à leur tour, 11'accomplissaient
pas le gros effort que réclame la gravité de
l'heure présente. On l'a déjà dit, fort élo-
ouemment dans les Annales Coloniales : sur
le marché mondiali la bataille du prix de re-
vient sera sévère et seuls, ceux qui se seront
impose les dures disciplines de la rationa-
lisation auront chance de la gagner.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président tir. la Commlsition
des Douanes.
J ( --.--
RUE OUDINOtF
»4-.
Transmission des services.
M. de Chappedelaine a remis à M. Al-
bert Sarraut les dossiers des affaires cou-
rantes hier et lui a présenté les directeurs
et les chefs de services.
Au cabinet du ministère
Le cabinet de M. Albert Sarraut, minis-
tre des Colonies, est ainsi constitùé jusqu'à
présent :
M. Berthoin, directeur du cabinet;
M. Deltnas, administrateur en chef des
colonies, chef du cabinet ;
M. Peloni, chef adjoint du cabinet;
M. Bustier, chef du secrétariat particu-
lier.
Le cabinet du ministre sera complété ul-
térieurement.
Au cabinet de la présidence du Sénat
Nous sommes heureux d'apprendre l'affec-
tation de M. Parisot, comme chef adjoint au
cabinet de M. Jeanneney, président du Sénat.
M. Parisot est un colonial, élève breveté de
l'école coloniale, il a débuté comme admi-
nistrateur en Afrique Equatoriale française; il
fut à partir de 1922, chef de cabinet, puis
chef du secrétariat particulier du commissaire
de la .République au Togo. Il est et reste
sous-directeur à l'Agenjce économique des
territoires africains sous mandat.
ÉLECTIONS LEGBLAHVES
COLONIALES.
odbe
fin Algérie
Le collège électoral de la 28 circonscrip-
tion de "Constantine est convoqué pour le
dimanche z6 juin 1932, à l'effet d'élire un
député en remplacement de M. Gaston
l Thomson, décédé.
f
La politique coloniale
de F Es pagne
>+4
Les déboires de l'Espagne à Rio de Oro
C'est une habitude invétérée de la poli-
tique coloniale espagnole, écrivait récem-
ment le Heraldo de Madrid, de réaliser l'oc-
cupation de territoires en partant de don-
nées fantaisistes, sans envisager les 'dépenreb
ou les dangers qui peuvent résulter de notre
intervention.
Le procédé suivi est toujours le même. Un
aventurier, .à prétentions plus ou moins
scientifiques, parcourt une petite partie
d'une certaine région et retourne dans la pé-
ninsule en exagérant tout ce qu'il a vu et
même ce qu'il n'a pas vu. A la suite de
quoi, une entreprise commerciale commence
une campagne de presse en assurant que le
remède à totis les maux économiques de la
nation réside dans l'occupation de ces ter-
rains. On fait une timide reconnaissance of-
ficielle et, après quelques négociations, sur
lesquelles on ne croit pas utile de renseigner
le pays, on occupe sommairement le pays,
sans aucune préparation, en affirmant que
les habitants « désiraient cette occupation et
qu'ils estiment jeette domination comme un
grand bonheur ». Peu de temps après, on
commence à connaitre la vérité : il n'y a
point sur la côte de mouillage sûr pour les
navires; les communications sont chères et
difficiles ; le climat est insupportable pour
les Européens ; il faut apporter de l'eau ou
distiller celle qu'on trouve sur place; s'il y
a quelque commerce, ce sont des entreprises
étrangères qui le détiennent en raison de la
meilleure organisation de leur production et
de leurs transports ; les indigènes amis sont
sans influence et la masse du pays est fana-
tiquement hostile. Il faut renforcer la garni-
son, créer des troupes mobiles pour protéger
les amis et imposer un peu d'ordre. Enhn,
le jour où l'on s'y attend le moins, on se
trouve eU présence d'un incident militaire,
sans savoir comment on se tirera d'affaire.
« Tel est, plus ou moins, le cas de Kio de
Oro, dont l'étendue désertique est celle de
la moitié tle l'Espagne et où, pour contenir
15 à 20.000 indigènes à demUsauvages, fana-
tiques et bien armés, nous avons 200 soldats
indigènes et une escadrille d'aviation, sou-
tenus par trois .postes que garnissent 500 sol-
dats espagnols. L'origine de l'occupation a
été le désir de posséder sur cette côte une
base de pêche appropriée permettant aux ba-
teaux de pêche des Canaries d'exploiter le
littoral poissonneux. Deux factories ont été
installées jusqu'ici, mais ces résultats ne
justifient pas l'occupation.
« « Oh a parlé de Villa-Cisneros. comme
point de départ éventuel d'un chemin qui ra-
vitaillerait le haut-Niger, mais cet espoir
t'est évanoui depuis que les Français ont
rndu lé Sénégal navigable.
« Enfin, on s'est fait des illusions au sujet
du chemin de fer transsaharien, croyant que
son tracé. passerait par notre zone. Mais l'a
réalité a démontré que le chemin le plus
court et viable entre le Maroc et l'Algérie
et l'Afrique équatoriale passe bien loin de
1h.
« Par contre, nous commençons à nous
rendre compte que. nous sommes tombés
dans un guêpier car, ayant la charge d'as-
surer la police du pays, nous devons garan.
tir le vol, sur noire territoire, des avions de
la ligne Aéropostale française, qui, chaque
semaine, effectuent le parcours Mogador-
Dakar, et éviter que les indigènes de notre
zone n'entreprennent des hostilités sur la
zone française. Ces obligations nous ont
valu pas mal d'ennuis et, pour remplir nos
engagements, il est nécessaire de disposer de
forces militaires et d'engager des dépenses
infiniment supérieures à la valeur de la zone
sous tous. ses aspects. De l'inutilité d'un 'pa-
1 eil effort tout le monde est convaincu, et les
plus entêtés défenseurs du maintien de l'oc-
cupation, eux-mêmes, n'allèguent pas d'au-
tres taisons que la défense stratégique jîcs
Canaries et la considération internationale,
invariables arguments des colonialistes pour
que l'opinion publique accepte ces sacrifices
sans rechigner. Quand donc recouvrerons-
nous la raison? Il faut bien méditer ce que
nous devons faire et adopter une décision
avant que la situation ne s'aggrave. C'est ce
qui va arriver très prochainement, car les
Français ont atteint la courbe de Draa et il
est hors de doute que toutes les difficultés
qu'ils pourront rencontrer de la part des po-
pulations seront imputées au manque de sur-
veillance de notre zone. Le moindre mal que
l'on peut imputer au Sahara espagnol est
l'inutile dépense de deux millions de pesetas
qu'il nouj coûte tous les ans. Le danger
pour nous serait d'être entraînés contre no-
tre volonté à entreprendre de nouvelles
aventures en Afrique. La nation n'est sûre-
ment pas disposée à y consentir. »
G. de Kersivet.
A Tanger
1
Autorisation pour une loterie nationale
L'Assemblée législative internationale a
légalisé l'introduction d'une loterie natio-
nale à Tanger.
> (
Au Conseil d'ttat
-
Trésoreries de l'Afrique. Rejet de la re-
quête d'un fonctionnaire de cette admi-
nistration
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Rosset, ex-chef de dépense à la Trésorerie
de l'Afrique occidentale - aux fins d'annu-
lation d'une décision du ministre des Colo-
nies rejetant sa demande tendant à l'alloca-
tion de diverses indemnités complémentai-
res de son traitement.
> -.. ;
Dépêches de l'Indochine -
–
L'avion est parli de Saïffon à l'heure ha-
bituelle avec m Idl., 838 grammes de cour-
rier.
f Indopacin.
La liaison Cameroun-Oubangui- Tchad
). -+- {
Les objections faites ne sont pas
valables
Il semble bien résulter des précisions énon-
cées dans nos deux articles précédents, non
seiulement que la liaison par voie ferrée
Duata-F ort-Archambault et Duala-F ort-Lamy
est aisément réalisable, mais encore que d'elle
dépend la mise en valeur, dans les meilleures
conditions, du Cameroun, de l'Oubangui et
du Tchad.
Sur cette vérité, le Ministère de la rue Oudi-
not, avait, depuis longtemps, sa religion faite.
A telles enseignes qu'ayant constitué sous la
direction de l'ingénieur en chef Milhau une
mission pour l'étude du meilleur tracé à adop-
ter, il n'attendit pas le rapport de ce point
pour englober dans un projet d'emprunt concer-
nant le Caméroun une somme de 130 millions
destinée au prolongement du chemin de fer
Duala- Yaoundé au delà de cette dernière
agglomération et en direction de la frontière
de l'Afrique Equatoriale.
Pour une fois qu'une administration publi-
que mettait à agir une hâte méritoire, elle fut
arrêtée dans son élan. Par qui ? Par une per-
sonnalité entre toutes informée des ques-
tions coloniales, M. le sénateur Edmond Per-
rier. Dans l'avis qu'il présenta au nom de la
Commission des Finances sur le projet de loi
déjà adopté par la Chambre des députés,
M. Perner a formulé des objections d'ordres
différents dont la principale requiert un exa-
men attentif.
L'honorable sénateur remarque tout d'abord
que le fait de détourner au profit de Duala et
ou Cameroun une très forte partie du trafic de
l'Afrique Equatoriale aurait pour effet néces-
saire de soustraire au 'Congo-Ôcéan un tonnage
sans lequel cette dernière ligne ne pourrait
couvrir, même très imparfaitement, ses frais
d'exploitation. Contrairement, en effet, à des
affirmations répétées, grâce à l'aménagement
des ports de Matadi et de Lobito le Congo
belge, dès maihtettant, se suffit tui-même. En
conséquence, une saine politique des transports
dans nos terres équatoriales consisterait bien
plutôt à revenir au projet primitif d'équipe-
ment adopté en 1914 et qui comprenait, outre
l'amélioration de la voie fluviale du Congo
et de l'Oubangui, la construction d'une voie
ferrée reliant Bangui, point terminus de la
navigation sur l'Oubangui, à Batangafo, point
de départ de la navigation sur le Bahr-Sara tt
le Chari vers le Tchad.
- - - --
Il convient ici que nous marquions notre
accord.
Il est, et peut-être même a-t-il toujours été
hors de doute que le Congé belge ne fournira
jamais le moindre appoint au tonnage au
Cono-Océan. Les mesures à prendre dans ce
sens sont maintenant parfaitement prises, et
pour s'y décider, nos voisins de l'autre côté
du Pool avaient sous les yeux, avec notre A.
E. F ., l' exemple des déboires résultant pour
une colonie, d'être, au point de vue transports,
tributaire d'un territoire étranger. Les certi-
tudes qu'affecta d'entretenir l' administration
de l'Afrique équatoriale n'étaient même pas
une illusion ; et dans le fait qu'elles furent
si souvent proférées, il convient aujourd'hui
de ne voir que le désir d'apporter une raison
supplémentaire, qui deviendrait peut-être dé-
terminante, à la construction du Congo-Océan
projetée depuis des années et différées
sans cesse. Encore une fois, M. le Sénateur
Perrier a parfaitement raison quand il a ffirme
que le Congo-Océan ne drainera absolument
rien des produits du Congo belge.
Mais si l'apport au Congo-Océan des den-
rées de l'Ofubangui et du Tchad peut être
de nature à assurer des recettes importantes,
s'ensuit-il que ces deux dernières colonies y
trouveront également leur compte ?
Alors que de Douala à Fort-Archambault,
d'une part, et d'autre part de Douala à Ma-
roua, proche de Fort-Lamy, il n' y a respecti-
vement que 1.700 et 1.720 kilomètres, c'est,
en chiffres ronds, à 2.500 et 3.500 kilomètres
que s'évaluent les distances séparant de
Pointe-Noire les terminus ci-dessus. Si donc
nous revenions au programme de 1914, ce
serait au détriment des deux colonies les plus
éloignées de l'A. E. F., handicapées par la
distance et du même coup par les prix de
transport.
Mais, dira-t-onp cet handicap est bien plu-
tôt le fait actuel. Le programme de 1914,
précisément, l'allège par le raccord ferré Ban.
gui-Batangaifo.
L'atlège ? Oui. Mais si peu, qu'on n'aper-
çoit pas l'amélioration substantielle qui serait
apportée *à la situation de toujours. A l'éloi-
gnement qui resterait, considérable, s' ajoute-
rait toujours pour la marchandise, avant qu' elle
n'atteigne le port d'embarquement, troi s rup-
tures de charge et six manutentions, nécessitant
des pertes de temps, des détériorations et des
frais excessifs de main-d' œuvre. Ay cœur du
Continent noir, Tchad et Oubangui resteraient
ce que la nature et les hasards de la colonisa-
tion les ont faits pour nous : des terres loin-
taines destinées à demeurer, faute de commu-
nications suffisantes avec l'extérieur, sans le
développement social et économique souhai-
table. Qu'on oriente, au contraire, leur acti-
vité vers le Cameroun, et voici levés les obs-
tacles à leur mise en valeur.
A ce point, toutefois, de notre étude, il
nous faut aborder une question d'une na-
ture particulière, SUT laquelle le silence s'est
institué. Il est impossible que nul n'y ait
pensé. Mais dans les difficiles conjonctures
du présent, où, par suite de tant de renie-
ments et de lâchages, nous voyons s'amenuiser
après les effroyables sacrifices de ta guerre
les résultats de la victoire, on sCTnble redouter
d'émettre une crainte nouvelle, comme si en
l'émemnt nous Traquions de réaliser un péril
inclus.
Le Cameroun est non pas une colonie fran-
çaise, mais un domaine d'administration fran'
çaise, un bien que nous gérons en vertu d'un
mandat. Vu 1 état social des populations qui
l'habitent ; vu également le scrupule apporté
par nous dans la gestion et qu'unanimement
durent reconnaître à Genève les nations pour-
tant soupçonneuses, l'échéance à laquelle nous
aurions à évacuer le territoire à nous confié,
n'est pas à prévoir logiquement.
Politiquement, en est-if tout à fait de même?
Dans ce journal, nos positions sont prises
et bien prises, et dépuis le premier jour. Aussi
ne s agit-il pas de nos convictions, mais seule-
ment de ces surprises et revirements dont
l'Histoire nous offre tant d'exemples.
En matière coloniale, la génération de
demain, sous l'influence et les déforma-
tions du temps, pensera-t-elle exactement
comme nous ? Et aussi, quels pourront être
les points de vue ou les nécessités des gou-
vernements qui se succéderont dans les années
à venir ? Pour notre part, nous souhaitons de
toute notre conviction que rien ne soit changé
à l' ordre établi.
Cela dit, posons cette vérité que qui tiesnefra
le Cameroun avec un chemin de fer compor-
tant les antennes Kaïtia-F ort-Lamy et KaTtia-
Fort-Archambault, tiendra du même coup éco-
nomiquement le Tchad et l'Oubangui.
Or, aujourd'hui, c'est nous qui tenons le
Cameroun par un mandat. Et qu'on ne l'ou-
blie pas, si le mandat crée en notre faveur
sinon un privilège, du moins des avantages
indéniables, il nous impose des devoirs envers
l'ancienne colonie aHemande, plus exactement
envers les populations qui l'habitent. L'intérêt
de ces dernières exige que nous leur appor-
tions généreusement la plus grande somme
possible de richesse, de bien-être, de progrès
en un mot. Tout cela qu'il faut leur donner,
elles ne l'auront que si, poussant le rail au
delà de Yaoundé, nous assurons une issue sur
la mer à la production totale du pays.
Conformons-nous donc aux obligations qui
nous lient. C'est pour nous tout ensemble ques-
tion de profit et de probité.
Avant que la ligne n' arrive à la frontière
de nos deux colonies extrêmes de l'Afrique
equatoriate, plus de quinze années s'étant
écoulées, l'atmosphère politique où se main-
tient le doute des pusillanimes se sera éclair-
cie.
Nous déciderons alors si des environs de
Kaïtia, le chemin de fer du Ouneroun devra
être prolongé jusqu'à Fort-Archambault 'et
Fort-Lamy, ou si c'est par le Congo-Océan
terminant un vieil itinéraire que nous aména-
gerons mieux, seront évacués les produits de
l'Oubangui et du Tchad.
Le projet d'emprunt arrêté par le Sénat ré-
serve notre liberté tout en nous permettant de
faire face à des obligations impérieuses.
Il doit donc être repris et voté.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des C olonies.
-–-– ) - -.- (
INFIRMIÈRES VISITEUSES COLONIALES
Service de l'assistance
aux mères et aux nourrissons
en Algérie
--------- l
Recrutement
Les emplois d'infirmière-visiteuse coloniale
du Service de l'Assistance aux mères et aux
nourrissons en Algérie sont réservés dans la
limite des postes disponibles aux anciennes
élèves diplômées de l'Ecole coloniale d'infir-
mières-visiteuses de protection maternelle et
infantile instituée à l'Hôpital Parnet (Hus-
sein-Dey, Alger) ayant accompli deux années
d études sous le régime de l'internat et sa-
tisfait ensuite à un stage hospitalier d'une
année ininterrompue dans un hôpital civil de
la Colonie, à l'exclusion des hôpitaux auxi-
liaires. Les élèves, pourvues du diplôme de
sage-femme, sont dispensées du stage hosp-i.
inlier.
Conditions d'admission à l'Ecole
Peuvent être autorisées à suivre les cours
de l'Ecole coloniale d'infirmières-visiteuses de
protection maternelle et infantile, les per-
sonnes de nationalité française, âgées de
20 ans au moins et de 25 ans lu plus et jus-
tifiant de l'un cirs diplômes ou titres sui-
vants
in Brevet élémentaire;
2' Brevet d'enseignement primaire supé-
rieur ;
3° Certificat d'études secondaires i
40 Diplôme de sage-femme ,
5° Titre d'élève sage-femme de deuxième
année (les postulantes ayant la possibilité
d'accomplir simultanément leur deuxième
iinntle de sage-femme et leur première année
d'Ecole d'infirmière-visiteuse).
Il n'est accordé aucune dispense d'âge. Les
élèves mariées sont également admises à
l'Ecole.
Les candidates doivent adresser dl Gou-
vernement Général de l'Algérie (Service Cen-
tral de l'Assistance publique) avant h 10 no-
vembre de chaque année, une demande sur
papier timbré accompagnée des i ièces sui-
vantes :
JO E1 ait authentique de l'acte de nais-
sance ;
20 Extrait du casier judiciaire ;
3' Certificat de lionnes vie et mCl urs (ces
trois premières pièces doivent avoir moins de
3 mois ('n date) ;
4° Copie certifiée conforme de l'un des di-
plômes indiqués plus haut et, pour h s élèves
sage - femmes, certificat d'admis«:on aux
cours de deuxième année ;
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