Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juin 1932 02 juin 1932
Description : 1932/06/02 (A32,N59). 1932/06/02 (A32,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380494k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTB-DEUXIBMB ANNBII N* M. - LE NUMERO : 80 œNTIMIS JEUDI SOIR, 2 JUIN 1M
NWMIJWTIWII
Rédaction & Administrant* :
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Les Annales Coloniales
Lu annonce* & réclames sont rquo m
bureau du fourmi.
DIRBCTEUR-PONDATIUR : Marcel RUBDEL
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits ,¡u'era citant les ANNALES COLbNIALU.
IMMERENTS
tntc la Revue mensuelle t
Un a 6 mois 8 Mal»
France et
Colonies 1801 1M » M »
Etranger.. 240 > ITS I 7F »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
AU CARREFOUR
--- ? <
Nos colonies aussi sont au carrefour
où convergent les routes communes de
la destinée des peuples.
Parmi les journalistes qui pratiquent
la bonne aventure, sans tarot ni marc
de café, mais en ramenant les réactions
psychologiques des humains au méca-
nisme élémentaire du 2 et 2 font 4, cer-
tains ne laissent aux êtres cilisés de
1932 que deux chemins, en dehors des-
quels le monde serait damné irrémédia-
blement. D'un côté, la pénitence en vue
d'obtenir du ciel le redressement salu-
taire; de l'autre, la dilapidation et la
mort des francs, livres, dollars, marks,
couronnes, lires, zlotys, tchervonetz,
schillings, dinars, florins, pesetas, pias-
tres et pesos !
< Gigantesque enterrement mondial,
dont les peuples, pieds nus, tiendraient
les cordons du poêle.
Allons-nous revivre les affres de l'an
mil. revoir les hommes à genoux, para-
lyses par l'inquiétude, implorer l'au-
delà ? -,
En France, nous assistons à d'étran-
ges manifestations de la peur renforcée
par l'ignorance.
C'est ainsi que, parmi ceux que l'on
pourrait appeler « conservateurs cram-
ponnés aux jupes des formules défun-
tes », il en est qui offrent de faire « la
part du feu » en abandonnant au « dik.
tat » dé Versailles, nouvelle Hydre de
Lerne, des victimes innocentes. le
Togo et le Cameroun à l'Allemagne, la
Tunisie à l'Italie, les Antilles aux
Etats-Unis. Quoi encore ?. « Ainsi,
concluait ce député métropolitain in-
fluent, la France sauverait sa sécu-
rité. » Que penser de cette autre compé-
tence droitière du Palais-Bourbon, affir-
mant dans sa candeur ignorante :
« Mais le Cameroun tout entier appar-
tient. à l'Angleterre, pourquoi le refuser
à Mussolini ? »
évidemment, nos colonies comme
tous les pays du monde sont au carre-
four ; içatè, pour elles, une seule route
doit s'imposer ** celle dkrlà Ftancej
4 Il est grand temps que l'interdépen-
dance soit telle entre la France et ses
oolonies qu'il semble aussi monstrueux
de céder nos Antilles ou Madagascar
que la Champagne ou la Provence.
Au carrefour actuel, pour la France,
la Croix du Sud est .vraiment l'Etoile
du Berger. Tandis que les théoriciens
« épris de géométrie sociale » conseil-
lent aux peuples soit de rebrousser che-
min, de- piétiner dans les ornières du
passé ou de partir à la dérive parmi les
écueils'de l'imprévu, en face de l'arma-
ture disloquée du monde, angoissé (qui
ne demande qu'à être rassuré), nous de-
vons cimenter le bloc mondial français.
Pour conjurer là cirise économique,
combattré le chômage; il serait funeste,
après avoir battu tous les records de la
prodigalité, d'établir celui de la pin-
grerie.
C'est un autre effort constructif qui
s'impose aujourd'hui à la nation, qui
ne sera à la hauteur du rôle que nous
devons jouer dans l'équilibre mondial,
que si nous représentons « la plus grande
France n.
A la base de cet effort constructif, il
y a toute une éducation à faire, celle de
nos milieux parlementaires et économi-
ques qui, ensuite, réagiront forcément
sur l'opinion publique. Il est de toute
urgence que le monde français des af-
faires s'oblige enfin lui-même d'étudier
le marché colonial, sous le rapport de
la vente et de l'achat, qu'il le considère
comme un champ d'élection pour son
activité.
Qui se doute, de Givet à Bayonne,
de la pointe du Cotentin au cap Fer-
rat, que la métropole est le débouché
naturel et primordial de notre produc-
tion coloniale ; que les colonies sont, de
leur côté, la seule ceinture de sauvetage
pour les exportations métropolitaines
en grand danger de mort sur les flots
furieux des marchés étrangers.
Il y a là, évidemment, un gros œuvre
à édifier, mais il ne faut pas oublier
qu'il y va de l'intérêt vital de la France.
Nous sommes loin de tirer de notre
empire colonial tout le parti désirable.
Il a fallu le hérissement féodal de la
plupart des marchés étrangers, la
hausse des tarifs, les contingentements,
les surtaxes compensatrices du change,
pour que l'on commence * à se rendre
compte "dans les sphères intéressées du
rôle que la France extérieure est appe-
lie-à jouer xlana-USHe dé la'J&nce.mé-
tropolitaine.
A l'heure actuelle, où la tornade éco-
nomique a débarrassé le marché colo-
nail de tous les Robert-Macaire de la
finance, au carrefour, la France n'a pas
à hésiter : c'est en collaboration étroite
avec ses possessions d'outre-mer qu'elle
doit chercher la solution de ces deux
problèmes vitaux : produire la richesse
et la répartir.
Mmreml RmméaL
Du haut de mon cocotier
m
La France n'est pas une colonie de peuple-
ment pour les peuples de couleur, les Cam-
bodgiens qui vinrent pendant la suette en
France souffrirent d'un climat rude et l'on eut
à enregistrer de multiples déçès.
Les noirs, tarit de l'Afrique que des An-
tilles qui firent leur service sur le front fran-
çais, furent eux aussi décimés, mais les obus
allemands y contribuèrent plus que le climat.
On crut bon de suppléer la nuineoeuvte do-
mestique française qui fit complètement défaut
en 1918, par des apports venant de Tchéco.
slovaquie, de Pologne et de Yougo-Siavie.
Des eiomités se créèrent pour faire venir une
main-d'cmvre de langue française, et il y eut
toute une pléïade de cuisinières et de femmes
de cnambre venant des Antilles en France.
Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux vireht leurs
pies étayées de costumes aux vives couleurs
portés par des négresses plus ou moins bien et
coiffées de leurs traditionnelles tototmes. Beau-
coup durent être rapatriées.
L'expérience ne suffit pas. Le lendemain de
l'exposition coloniale, beaucoup d'employés
des deux sexes cherchèrent à rester à Paris
comme valets de chambre, chauffeurs, bonnes
à tout faire ou nourrices, mal leur en prit ; des
affections putmonaires couchèrent la plupart
dans des lits d'hôpitaux, et l' Agence Générale
des Colonies a été obligée de faire rapatrier
ces malheureux.
Voilà une double expérience qu'il ne faudra
pas renouveler indéfiniment, l'acclimatation des
noirs ne peut se faire qu'avec des sujets excep-
tionnels comme MM. Blaise Diagne et Can-
dace qui ont tous les deux plusieurs lustres de
vie française et qui, cependant, avec l'âge, sont
aussi sensibles que nous autres blancs de la mé-
tropole aux intempéries et au poids de l'âge.
Bafooo.
RETOUR
-––*«
Mardi après-midi sont arrivés à Paris, par
le train transatlantique, MM. Candace,
Graeve, Delmont, Monerville, députés de la
Guadeloupe, de la Martinique et de la
Guyane, accompagnés de leurs familles, et
Mgr Lequien, évêque de la Martinique. Ils
étaient arrivés au Havre le matin, par le pa-
quebot Colombie,
Les mandats coloniaux
et l'Italie
1"
Le sénateur Calissa a traité au Sénat de la
question des mandats et des revendications
italiennes en ce domaine.
Il appartient à l'Italie, remarque M.
Calissa, de veiller, au sein de la Société des
Nations, à ce que l'exercice des mandats ne
déborde pas de son but. L'Italie a le droit
aussi de défendre son influence dans les pays
du Levant.
M. Calissa rappelle également qub dans la
répartition des mandats aucune part ne fut
faite à l'Italie.
Nous voulons bieu oublier le tort qui
nous a été fait, dit M. Calissa, pour ne pas
nous aigrir dans de stériles rancunes; mais
nous avons droit à une justice réparatrice ;
nous avons les mêmes droits que les autres
pays vainqueurs.
..- 't
Notre action au Maroc
Notre avance dans le Tadla
Nos partisans et nos troupes de soutien
ont fait un nouveau bond en avant, au
Tadla, et nous avons occupé les hauteurs de
Tighérmatine. C'est le déclenchement de la
marche en avant vers le dernier noyau de la
dissidence berbère.
A l'est, c'est le général Giraud qui exerce
sa pression dans les hautes vallées du Zig et
du Ghéris; au nord-est, le général Goudot,
venant de Midelt, avance vers le massif de
l'Assif Helloul, tandis qu'au sud le général
Catroux ferme toute issue par les vallées du
Torra et autres.
Enfin, au nord-ouest, marchant vers les
lacs de Tizil, le général de Loustral resserre
les mâchoires de l'étau. qui doit broyer la der-
nière dissidence et l'obliger à se soumettre.
L'ensemble de ces opérations nrendra
vraisemblablement deux mois et on escompte
qu'en août, au plus tard, nous aurons pris
possession de tous les points stratégiques im-
portants qui assureront la tranquillité dans
le pays et permettront de l'organiser pour le
mettre en valeur selon nos méthodes mo-
dernes.
BXfèwnow
Les arts Indochinois
L'école des Beaux-Arts d'Hanoi, que di-
rige le peintre Tardieu, va exposer le 4 juin,
à l'Agence du gouvernement général d'In-
dochine, des peintures sur soie dues à des
artistes Indochinois,
Colonies paneuropéennes
.1.
FFI V
OUT dépend aujouïr
d'hui de V Union
Européenne.- Rien
ne ieut être résolu,
à l'intérieur d'un
Etat, tant que l'en-
tente économique qui
suppose elle-même
l'entente politique
ne soit, en Europe,
un fait accompli.
L'Europe s'utilrtl
ou elle écrira.
Nous pourrions même dire : elle s'unira
maintenant ou elle périra bientôt.
Des esprits ingénieux se sont mis à la
besogne. Ne dédaignons pas leur%effprUy ne
négligeons aucune bonne volonté ff\t c pan-
européens 9 convaincus et iési u7yssès ne
seront jamais trop nombreux. y ;'1 foUes,
c'est-à-dirè les « annonciateUfs. l' ! sotte pas
à négliger : ils voient plus haut \: filtts foin
que les hommes d'affaires, en 04 moment
aveuglés par leurs faillites ou ltttt. liqtnda-
tions judiciaires.
Un des théoriciens de la Paneurope, M.
R.-N. Coudenhove-Kalergi qui écrit à
Vienne, mais distribue assez généreusement
ses brochures en France, s'hertue, avec un
mérite louable, à rassurer ceux qui pourraient
s'inquiéter ou ceux qui, plus simpiementy
pour aient penser que l'entreprise paneuro-
péenne est une chimère.
--- L'auteur a tout /J"bJfl •
Il a déjà organisé l'Union paneuropéenne
qu'il définit. « l'organisation du mouvement
de ta Paneurope 9.
Cette union se divise en sections nationales
'autonomes et possède déjà son siège social
là Vienne), son insigne (une croix rouge sur
soleil d'or) et son hymne (le lied à la Joie
de la 1 xe sympholtie de Beethoven).
Le sort des colonies est déjà.réglé théo-
ri^ quement. Un chapitre d'une des brochures
de M. Coudenhove-Kalergi est intitulé :
« Comment la Paneurope écarte-t-elle la lutte
pour les colonies. »
Et le système est ingénieux 1
Les colonies des puissances européennes
qui peuvent devenir un motif de querelles,
doivent êtret au contraire, un champ d'acti-
vité commune générateur d'harmonie.
Vous entendeg bien : « activité com-
mune » 1
La Paneurope réclame l égalité des droits
économiques pour tous les européens dans les
colonies des Etats européens.
: (Il convient d'ajouter que, flans It système
préconiséta confédération britannique est
en déhots de la Paneurope.)
La moitié occidentale de l'Afrique devient
la « Colonie paneuropéenne 9 si j'ose .m'ex-
primer ainsi.
Je veux citer textuellement l'auteur :
« Les Européens, se mettant au-dessus de
leurs rivalités nationales, devraient commen-
cer, en Afrique, à prendre conscience d'eux-
mêmes en tant que communauté supérieure.
Seule, la Paneurope peut tirer parti des
grandes richesses qui sont en léthargie dans
ce domaine gigantesque, par l'irrigation des
déserts, par l'assèchement des marais, par
l'extinction de la maladie du sommeil, par
la mise en coupe des forêts vierges et l'uti-
lisation de la houille blanche. Seule, la Pan-
europe peut accomplir ici, en grand, l'œuvre
de l'Angleterre dans le Soudan, de l'Amé-
.r:que en Californie, du Japon dans la Mand-
chourie..
Nous ne jugeons pas.
Nous exposons /'« idée paneuropéenne B.
Document petit-être, mais en tout cas do-
cumellt qui doit nous faite tous réfléchit.
Michel Geiatdoerler,
Député des Côtes-du-Nord.
Secrétaire da la Commission
de la Marine Marchande
M. Lucien Saint
vient en France
M. Lucien Saint partira à la fin de cette
semaine pour Paris. Au cours de son séjour
dans la capitale, il ̃̃ se présentera, selon
l'usage, au nouveau Président de la Répu-
blique.
Le Résident général s'entretiendra égale-
ment avec les nouveaux ministres de diffé-
rentes questions particulièrement importan-
tes pour le Protectorat et au sujet desquelles
il sollicitera les directives ministérielles.
Parmi ces questions figurent, notamment,
l'emprunt des chemins de fer marocains, non
voté par le Sénat et le contingentement des
produits marocains admis en franchise en
France.
–-– ,. –!–
Dans l'inspection générale
des colonies
Par décret du 24 mai 1932, rendu sur la
proposition du ministre des Colonies :
10 Est promu au grade d'inspecteur géné-
ral de 2° classe des Colonies pour compter
du 4 juin 1932, et maintenu hors cadres dans
les fonctions de directeur du Contrôle finan-
cier eA Indochine, M. l'inspecteur de pre-
mière classe Coste (Joseph-Marie-Antoine )
en remplacement de M. l'inspecteur général
de 2e classe Tixier, promu inspecteur géné-
ral de première classe par décret du 2* dé-
cembre 1931. -
20 Sont promus pour compter du 4 juin
1932, au grade d'inspecteur général de
216 classe, en remplacement de M. l'inspec-
teur général de 2« classe hors cadres Coste
M. l'inspecteur de première classe Moretti
(Ange-Sylvestre).
30 Au grade d'inspecteur de première classe,
M. l'inspecteur de 2e classe Chastenet de
Géry (Frédéric-Marie- Jean-Baptiste), en rem-
placement de M. l'inspecteur de première
classe Moretti, promu inspecteur général.
Journées du riz
colonial français
»♦»
Hier, à l'Office Central d'Electricité, a eu
lieu la journée. « parlée M du riz (rançais.
C'est-à-dire que l'assistance, malheuréusement
peu nombreuse, a dégusté force causeries, bien
Assaisonnées du reste, sur « le riz dans la cui-
èine ».
Panni les conférenciers aptes et idoines à
traiter des préparations académiques de ces
b graminées » qui font la richesse de l'indo-
chine, l'orgueil de Madagascar et l'espoir de
l'A.E.F., citons Mme jG roslier, dont les re-
cettes succulentes parurent fort appréciées.
M. Prosper Montagné, célèbre entre les
Restaurateurs et qui sut, héros classique en son
geme, mettre la cuisine française u à un si
haut prix », présidait cette séance de
« rOcel » à laquelle assistait M. le Gouver-
neur général Marcel Olivier.
De très intéressantes vues indochinoises illus-
traient sur l'écran la « Journée du riz », tan-
dis que chaque spectateur s'efforçait de ne pas
oublier la meilleure façon de faire sécher le
riz au four, dans un plat préalablement beurré.
Avons-nous inauguré en ce pluvieux jour de
mai le début des hostilités entre les tubercules
et les graminées ? C'est fort possible, le riz,
paraît-il, au point de vue nutritif, l'emporte
sur la pomme de terre.
Il nous faut bien reconnaître que l' assaut
contre la protégée de Parmentier a été vigou-
reusement mené à coups de piments rouges et
de calories.
Pour faire triompher « le riz », il ne reste
plus qu'à confier la rédaction « des meilleures
(recettes » à la nièce de M. André Thérive,
femme de lettres renommée quant aux traités
de « Cuisine des familles ». Par la publicité
d un journal du soir » 100 », André Thé-
rive a fait savoir que cette vieille demoiselle
de bonnes mœurs habitait Quimperlé et était
fidèlement attachée aux devoirs de chaisière
qu'elle exerce à la Basilique Saint-Expédit.
On peut sans crainte lui caMer 1" avenir
métropolitain du riz colonial français.
III .-L. 5.
–; > et» <
Dan. la Marine
1 1
La croisière de la première escadre
La première escadre, poursuivant sa croi-
sa dans-, le Levant, a visité les ports
dTSgypte et de Palestine (Alexahdrie. Port-,
Saïd, Caïffa). Puis les trois groupes de bâ-
timents de l'escadre se sont rendus en Syrie,
dont tous les ports ont été visités.
La venue en Syrie d'une force navale im-
posante a réveillé le souvenir de la visite
faite en .1913 par l'escadre de l'amiral Boué
de Lapeyrère. Le court séjour de la première
escadre dans les ports des territoires placés
sous mandat, en servant l'influence française,
a contribué à développer le prestige ae la
France dans ces régions.
Commandements
Le capitaine de vaisseau Lacroix est nom-
mé au commandement du porte-avion Béarn;
le capitaine de vaisseau Terreaux au com-
mandement du croiseur Suffrcn.
« < -–
L'élevage en Mauritanie
en 1931
Dans l'ensemble du territoire la situation
sanitaire du bétail a été plutôt satisfaisante.
Les tribus Maures veillent, d'ailleurs avec
soin sur leurs troupeaux, 'car le cheptel,
dans cette colonie en partie désertique, cons-
titue la richesse la plus importante du pays.
On évalue ce cheptel à 303.000 bœufs,
2.752.000 moutons et chèvres, 4.800 chevaux,
77.000 ânes et 56.000 chameaux. Si l'on songp.
que la population de la Mauritanie s'élève à
peine à environ 324.000 habitants on voit que
les principaux efforts de cette population doi-
vent se concentrer sur l'élevage.
Les plus gros débouchés du bétail maurita-
nien est le Sénégal où l'on estime que la
moitié des animaux de boucherie qui y sont
abattus proviennent de la Mauritanie. On
évalue à 10.000 bovins et 12.000 moutons et
chèvres le chiffre des animaux livrés à la
consommation locale du Sénégal.
Un important commerce se fait donc entre
les deux colonies. En 1931, ce commerce s'est
ressenti de la crise économique car les prix
du bétail se sont avilis. Alors qu'un bœuf se
vendait en 1930 de 250 à 600 francs il s'est
vendu de 125 à 250 francs en 1931. Un mou-
ton qui se vendait de 20 à 50 francs en 1930
ne s'est plus vendu que de 10 à 35 francs en
1931. Les prix d'un chameau qui étaient de
700 à 1.500 francs en 193° n'étaient plus que
de 200 à 250 francs en 1931.
Le service zootechnique de la colonie a
poursuivi ses efforts en vue de l'amélioration
du bétail. Il a été introduit, l'année der-
nière, à Méderdra deux béliers boukhara
pour arriver progressivement à la transfor-'
mation des ovins du pays en animaux pro-
ducteurs d'astrakan. Une bergerie de 100 bre-
bis a été installée dans ce but et on compte
que les agneaux métis à partir des 7/8 de
sang, soit dans une période de quatre ans et
demi, fourniront des fourrures de prix.
De même le service a contimié la lutte
contre les épizooties en effectuant en 1931 en-
viron 3.000 vaccinations, principalement dans
les régions du Guidimaka et de l'Assaba où
régnait la peste bovine.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Aux délégations financière de l'Algérie :
un discours de M. Jules Carde.
Au. musée elhnograiphicpie du Trocadéro.
L'aménagement du quartier de la gare
centrale à Tananarive.
f
A LA CHAMBRE
La rentrée parlementaire
La Chambre nouvelle s'est réunie hier
après-midi Le doyen d'âge, M. Groussau,
dléputé du Nord, présidait, assisté des six
plus jeunes députés après avoir célébré
a mémoire du Président Doumer, M.
Groussau a prononcé l'éloge funèbre de
M. Thomson.
Cette première séance de la nouvelle léj
flislature, dit-il, devait être présidée par M.
Thomson. Comme en janvier dernier, la
Chambre n'aurait pas manqué de lui témoi-
gner sa chaude sympathie. Mais, peu de
jours après sa réélection il disparaissait,
laissant le souvenir-des Qjnquante-cinq an-
nées pendant lesquelles il avait siégé au
Palais-Bourbon.
Elu pour la première fois en avril 1877,
il aimait à rappeler ses amicafes relations
avec Gambetta.
Après s'être spécialisé dans les questions
coloniales et navales, il fut ministre de la
marine de janvier 1905 à octobre 1908 et
ministre du commerce d'août 1914 à octo-
bre 1915. Son activité et son dévouement
furent à la hauteur de sa tdche.
Jusqu'en ces derniers temps, M. Thom-
son était t'un des députés les plus assidus
à nos séances.
La Chambre se souviendra lonqtemps de
ce vétéran parlementaire, dont la vie a été
consactée" aux grands intérêts du pays.
Elle prie aujourd'hui sa famille d'agréer
t'expression de nos sincères condoléances.
Aujourd'hui les bureaux examineront les
dossiers des élections contestées.
Demain cet examen aura lieu à la séance
publique du matin. L''après-midi, élection
du bureau.
> mim (
L'Aviation Coloniale
aT
L'aviateur René Lefèvre, de retour
au Bourget
L'aviateur René Lefèvre est arrivé, hier
après-midi, à l'aérodrome du Bourget, ter-
minant son voyage Paris-Madagascar et
retour. *
On se rappelle que l'aviateur était parti
le Jer décembre dernier au Bourget pour
Cannes, d'où il prit le départ, le 3 décem-
bre, en direction de Tananarive. En onze
jours exactement Lefèvre réussit à joindre
l'Ile de Madagascar en passanl par Gabès,
Bengazi, Ouadi-Halfa, Khartoùm, Kisumu,
Monbaesa, Mozambique, Majunga et Ta-
nanarive.
Durant son séjour, l'aviateur accomplit,
en outre, plusieurs vols de démonstration
a. travers Illle, vols représentant près de
8.000 kilomètres.
Tombant ensuite malade, victime d'une
crise de paludisme et de rhumatismes arti-
culaires Lefèvre resta. plus de quatre mois
au lit et ce ne fut que le 8 mai dernier qu'il
put reprendre son vol pour regagner la
France en passant par Quilimane, Zambo,
Boukama, Brazzaville, Libreville, Douala,
Niamey, Bamako, Dakar, Port-Etienne,
cap Juby, Marrakech, Alicante et Lyon.
Au cours d'un vin d'honneur, l'aviateur
Lefèvre fut vivement félicité pour son
voyage de près de 30.000 kilomètres à bord
d'un avion de tourisme muni d'un moteur
formance remarquable jamais encore réa-
lisée.
Réception que méritait bien le bel exploit
que vient d'accomplir Lefèvre, dans des
régions peu favorables, montrant ainsi les
grandes possibilités de l'aviation légère de
tourisme, et mettant en évidence les remar-
quables qualités de son monoplan « Mau-
bowsin » car tout le voyage s'accomiplit
sans aucun incident d'aucune sorte.
Les obsèques à Rome
des aviateurs Goulette et Moreau
Les obsèques des deux aviateurs (louleUe
et Moreau se sont déroulées liior malin à
réalise Saint-l/Onis-des-Franeais, en pré-
sence d'une foule émue. A rôté do l'ambas-
sodenr, M. de Beaumarchais, cM. des mem-
bres de l'ambassade, avaient, pris place de
nombreux aviateurs militaires italiens en
uniforme, ainsi que toutes les personnalités
les plus on vue de la colonie française. De-
vant. l'église, une compagnie de soldats a
rendu les honneurs.
Le général Cheutin
cité à l'ordre du jour de l'armée
Le général de division Hurë, comman-
dant supérieur des troupes du Maroc, a
cité à l'ordre de l'armée, avant son départ,
le général de hrignc-aviateur Cheutln, com-
mandant l'aéronautique du Maroc, avec le
motif suivant :
Comniandant l'aéronautique du Maroc
de 1917 à 1924, a déployé dans ce comman-
dement les plus belles qualités de chef et
d'organisateur.
Revenu du Maroc en 1931, y a donné de
nouvelles preuves de sa va.leur militaire, en
particulier pendant les opérations (le juillet
1991, où il a, pris personnellement en main
la haute direction de l'aviation en acHorn,
Modèle vivant de bravoure et d'activité,
rntratnant par son exemple ses escadrilles,
en a obtenu un splendidc rendement et a
ainsi largement contribué au succès d'en-
semble.
Vient encore d'acqliérir de nouveaux ti-
tres à la reconnaissance dit corps d'occupa.-
lion en documentant le commandement de
façon complète sur les régions encore in-
connues où les opérations de cet été vont se
dérouler.
Cette citation comporte la remise de la
croix de guerre des T. O. E. avec palme.
Le général Cheutin, pilote de la pre-
mière heure (1909), a conquis tous ses gra-
des dans l'aviation et totalise plus de 3.000
heures de vol et 85 annuités. Il a rendu de
grands services en Afrique du Nord, de-
puis ses premiers vols au-dessus du ,Sa-
hara, bien avant la guerre, jusqu'au mo-
ment où le général Lyautev et plus tardl le
Résident général Lucien Saint, l'appelaient
au commandement de l'aéronautique du
Maroc. Tl a beaucoup contribué à l'essor de
l'aviation civile du 'Maroc, aviation mar-
chande et aviation de tourisme.
Utilisons aux colonies
l'alcool carburant
par Pierre DEMAISON.
rI.
On a beaucoup parlé de l'alcool commé
carburant et de nombreux essais ont été ef-
fectués, de sorte qu'on est maintenant fixé
sur les avantages et les inconvénients de l'es-
sence et de l'alcool et surtout sur les avan-
tages du mélange.
io Essence. Le pouvoir calorifique est
de 10.800 calories par kgr. à 0,720 de den-
sité soit 7.776 calories par litre.
L'essence, malheureusement, est un pro-
duit qui exige des moteurs d'une compression
assez faible, 4 kg. 500. Si on'augmente cette
compression, pour les moteurs poussés par
exemple, l'explosion est souvent prématurée ;
il en est de même pour les moteurs encras-
sés. Ces moteurs cognent et l'usure est exa-
gérée. En somme, défauts des moteurs à
essence ; mauvais rendement par suite de
combustion insuffisante, production de cala-
mine et enfin détonation.
Les différents combustibles sont loin de
présenter la même aptitude au choc, l'essen-
ce est un des plus sensible ; elle détone lors-
que la compression approche de 5. C'est ce
qui explique qu'un moteur à essence cogne
si on lui demande un gros effort en tournant
au ralenti par exemple.
On a essayé d'employer des corps antidé-
tonants. Le principal est le plomb tétraé-
thyle ; malheureusement ce corps est très
toxique et cause des cas d'empoisonnements
souvent mortels.
Le meilleur produit antidétonant est l'al-
cool absolu, nous y reviendrons plus loin.
20 Alcool. Le pouvoir calorifique est
seulement de 6.000 calories soit par litre
d'alcool pur dont la densité est 0,800 : 4.800
calories. En principe, dans un moteur, il
faudrait donc 60 de plus d'alcool que
d'essence. En réalité, les moteurs à alcool
peuvent supporter une compression bien plus
élevée. ce produit n'étant pas détonant et la
différence de consommation n'est pas propor-
tionnelle à la différence des pouvoirs calo-
rifiques, la comparaison en faveur de l'al-
cool s'accentue à mesure ciue le taux de
:ompression augmente.
M. Dumanois, directeur des Services tech-
niques dft l'Office National des Combustibles
Liquides, dans une conférence faite le 30 sep-
tembre 1931 au iio Congrès de Chimie Indus-
trielle, montre qu'à une vitesse de 1.600 tours
en passant de la compression 4 à la compres-
sion 5, on réalise dans les conditions de l'ex-
périence 25 d'augmentation de puissance
et une économie de carburant de 18,6
Il y a quelque vingt ans, la production de
l'alcool absolu était une opération de labo-
ratoire. ina4s actuellement on fabrique,
grâce a des procédés modernes et brevetés,
d'une façon industrielle, l'alcool anhydre
exempt d'impuretés çt notamment d'acidité.
La production dépasse déjà un million, d'hec-
tolitres pour la France. Cet alcool a donc un
emploi tout indiqué comme antidétonnant en
mélange avec l'essence.
30 Mélange alcool. Essence. 11 y a
fort longtemps qu'on a essayé d'utiliser le
pouvoir antidétonant de l'alcool, mais il n'y
a pas très longtemps que la question est au
point. Avec l'alcool à 950, au début, on ob-
tenait en mélange avec l'essence, un produit
instable et qui se séparait en deux couches
dès que la température s'abaissait. Pour évi-
ter cet inconvénient, on était conduit à em-
ployer beaucoup d'alcool, So %, pour une
quantité relativement faible d'essence, 20
Mais, comme le taux de compression des
moteurs à essence était trop faible pour ce
mélange, le rendement était déplorable. De-
puis l'apparition de l'alcool absolu, tous ces
inconvénients ont cessé. Le mélange d'alcool
pur et d'essence étant très stable. Ainsi à
17° 5, dans un réservoir contenant 50 litres
de carburant à 25 d'alcool, on peut ajouter
un demi-litre d'eau sans avoir à déplorer au-
tre chose qu'une légère diminution de la
puissance. La stabilité du mélange croit avec
la température et avec la proportion d'al-
cool.
Le premier carburant alcool-essence dit
« carburant national » qui contenait un mé-
lange par parties égales d'alcool et d'essence
n'a pas donné de brillants résultats, parce
qu'il aurait fallu l'employer dans des mo-
teurs spéciaux, à taux de compression plus
élevé que les moteurs ordinaires à essence ;
or, on ne trouvait pas assez régulièrement
de carburant national pour justifier une mo-
dification des moteurs.
Le mélange au contraire de 25-30 parties
d'alcool à 100 d'essence, soit 20 d'alcool en-
viron pour cent de carburant possède de nom-
breux avantages. Le moteur qui est alimenté
avec ce carburant peut supporter une plus
grande charge, il ne cogne pas au ralenti,
ne se calamine pas, est en somme plus sou-
ple et sa consommation n'est pas augmentée.
L'appellation « carburant poids lourds »
pour ce mélange de 100 parties d'essence et
25 parties d'alcool paraît tout à fait impro-
pre, puisque c'est surtout dans les moteurs
poussés que l'addition donnera de la sou-
plesse (1). Ce carburant convient donc parfai-
tement pour les voitures de tourisme. Il est
évident que si on était assuré d'avoir assez
d'alcool, il y aurait tout intérêt à employer
un mélange plus riche, par exemple 50
d'essence et 50 d'alcool, ainsi que des mo-
teurs à compression élever. Le rendement
serait meilleur et le mélange serait réelle-
ment économique. On peut d'ailleurs trans-
former facilement un moteur s'il est assez
largement calculé en rabattant la culasse et
en changeant le carburateur.
En résumé, au point de vue technique et
expérimental, la question du mélange d'al-
cool à l'essence est parfaitement au point,
les dispositions de la loi du 4 juillet 1931
permettant l'emploi d'un carburant (100 es-
sence pour 25 alcool) antidétonant, ne cala-
minant pas le moteur et lui donnant plus de
souplesse, sans augmentation de la consom-
mation si le taux de compression est d'envi-
(ï) U ne faudrait pas croire que le mélange
alrool-essenro soil moins volatil nur. l'essrnee,
il se forme ou contraire des produits aziuim-
piquos à point d'élnillilion minimum entre l'al-
cool et certains produits contenus dnns l'essen-
Cè. Üc.i explique la facilité de la mise en route
des moteurs qui emploient de l'essence addi-
tionnée d'alcool.
NWMIJWTIWII
Rédaction & Administrant* :
84, m a mtwe
PARIS 0">
flLÉPH. l LÔUVRB 1M?
- RIÇHBklIU 04M
I » 17 0
Les Annales Coloniales
Lu annonce* & réclames sont rquo m
bureau du fourmi.
DIRBCTEUR-PONDATIUR : Marcel RUBDEL
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits ,¡u'era citant les ANNALES COLbNIALU.
IMMERENTS
tntc la Revue mensuelle t
Un a 6 mois 8 Mal»
France et
Colonies 1801 1M » M »
Etranger.. 240 > ITS I 7F »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
AU CARREFOUR
--- ? <
Nos colonies aussi sont au carrefour
où convergent les routes communes de
la destinée des peuples.
Parmi les journalistes qui pratiquent
la bonne aventure, sans tarot ni marc
de café, mais en ramenant les réactions
psychologiques des humains au méca-
nisme élémentaire du 2 et 2 font 4, cer-
tains ne laissent aux êtres cilisés de
1932 que deux chemins, en dehors des-
quels le monde serait damné irrémédia-
blement. D'un côté, la pénitence en vue
d'obtenir du ciel le redressement salu-
taire; de l'autre, la dilapidation et la
mort des francs, livres, dollars, marks,
couronnes, lires, zlotys, tchervonetz,
schillings, dinars, florins, pesetas, pias-
tres et pesos !
< Gigantesque enterrement mondial,
dont les peuples, pieds nus, tiendraient
les cordons du poêle.
Allons-nous revivre les affres de l'an
mil. revoir les hommes à genoux, para-
lyses par l'inquiétude, implorer l'au-
delà ? -,
En France, nous assistons à d'étran-
ges manifestations de la peur renforcée
par l'ignorance.
C'est ainsi que, parmi ceux que l'on
pourrait appeler « conservateurs cram-
ponnés aux jupes des formules défun-
tes », il en est qui offrent de faire « la
part du feu » en abandonnant au « dik.
tat » dé Versailles, nouvelle Hydre de
Lerne, des victimes innocentes. le
Togo et le Cameroun à l'Allemagne, la
Tunisie à l'Italie, les Antilles aux
Etats-Unis. Quoi encore ?. « Ainsi,
concluait ce député métropolitain in-
fluent, la France sauverait sa sécu-
rité. » Que penser de cette autre compé-
tence droitière du Palais-Bourbon, affir-
mant dans sa candeur ignorante :
« Mais le Cameroun tout entier appar-
tient. à l'Angleterre, pourquoi le refuser
à Mussolini ? »
évidemment, nos colonies comme
tous les pays du monde sont au carre-
four ; içatè, pour elles, une seule route
doit s'imposer ** celle dkrlà Ftancej
4 Il est grand temps que l'interdépen-
dance soit telle entre la France et ses
oolonies qu'il semble aussi monstrueux
de céder nos Antilles ou Madagascar
que la Champagne ou la Provence.
Au carrefour actuel, pour la France,
la Croix du Sud est .vraiment l'Etoile
du Berger. Tandis que les théoriciens
« épris de géométrie sociale » conseil-
lent aux peuples soit de rebrousser che-
min, de- piétiner dans les ornières du
passé ou de partir à la dérive parmi les
écueils'de l'imprévu, en face de l'arma-
ture disloquée du monde, angoissé (qui
ne demande qu'à être rassuré), nous de-
vons cimenter le bloc mondial français.
Pour conjurer là cirise économique,
combattré le chômage; il serait funeste,
après avoir battu tous les records de la
prodigalité, d'établir celui de la pin-
grerie.
C'est un autre effort constructif qui
s'impose aujourd'hui à la nation, qui
ne sera à la hauteur du rôle que nous
devons jouer dans l'équilibre mondial,
que si nous représentons « la plus grande
France n.
A la base de cet effort constructif, il
y a toute une éducation à faire, celle de
nos milieux parlementaires et économi-
ques qui, ensuite, réagiront forcément
sur l'opinion publique. Il est de toute
urgence que le monde français des af-
faires s'oblige enfin lui-même d'étudier
le marché colonial, sous le rapport de
la vente et de l'achat, qu'il le considère
comme un champ d'élection pour son
activité.
Qui se doute, de Givet à Bayonne,
de la pointe du Cotentin au cap Fer-
rat, que la métropole est le débouché
naturel et primordial de notre produc-
tion coloniale ; que les colonies sont, de
leur côté, la seule ceinture de sauvetage
pour les exportations métropolitaines
en grand danger de mort sur les flots
furieux des marchés étrangers.
Il y a là, évidemment, un gros œuvre
à édifier, mais il ne faut pas oublier
qu'il y va de l'intérêt vital de la France.
Nous sommes loin de tirer de notre
empire colonial tout le parti désirable.
Il a fallu le hérissement féodal de la
plupart des marchés étrangers, la
hausse des tarifs, les contingentements,
les surtaxes compensatrices du change,
pour que l'on commence * à se rendre
compte "dans les sphères intéressées du
rôle que la France extérieure est appe-
lie-à jouer xlana-USHe dé la'J&nce.mé-
tropolitaine.
A l'heure actuelle, où la tornade éco-
nomique a débarrassé le marché colo-
nail de tous les Robert-Macaire de la
finance, au carrefour, la France n'a pas
à hésiter : c'est en collaboration étroite
avec ses possessions d'outre-mer qu'elle
doit chercher la solution de ces deux
problèmes vitaux : produire la richesse
et la répartir.
Mmreml RmméaL
Du haut de mon cocotier
m
La France n'est pas une colonie de peuple-
ment pour les peuples de couleur, les Cam-
bodgiens qui vinrent pendant la suette en
France souffrirent d'un climat rude et l'on eut
à enregistrer de multiples déçès.
Les noirs, tarit de l'Afrique que des An-
tilles qui firent leur service sur le front fran-
çais, furent eux aussi décimés, mais les obus
allemands y contribuèrent plus que le climat.
On crut bon de suppléer la nuineoeuvte do-
mestique française qui fit complètement défaut
en 1918, par des apports venant de Tchéco.
slovaquie, de Pologne et de Yougo-Siavie.
Des eiomités se créèrent pour faire venir une
main-d'cmvre de langue française, et il y eut
toute une pléïade de cuisinières et de femmes
de cnambre venant des Antilles en France.
Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux vireht leurs
pies étayées de costumes aux vives couleurs
portés par des négresses plus ou moins bien et
coiffées de leurs traditionnelles tototmes. Beau-
coup durent être rapatriées.
L'expérience ne suffit pas. Le lendemain de
l'exposition coloniale, beaucoup d'employés
des deux sexes cherchèrent à rester à Paris
comme valets de chambre, chauffeurs, bonnes
à tout faire ou nourrices, mal leur en prit ; des
affections putmonaires couchèrent la plupart
dans des lits d'hôpitaux, et l' Agence Générale
des Colonies a été obligée de faire rapatrier
ces malheureux.
Voilà une double expérience qu'il ne faudra
pas renouveler indéfiniment, l'acclimatation des
noirs ne peut se faire qu'avec des sujets excep-
tionnels comme MM. Blaise Diagne et Can-
dace qui ont tous les deux plusieurs lustres de
vie française et qui, cependant, avec l'âge, sont
aussi sensibles que nous autres blancs de la mé-
tropole aux intempéries et au poids de l'âge.
Bafooo.
RETOUR
-––*«
Mardi après-midi sont arrivés à Paris, par
le train transatlantique, MM. Candace,
Graeve, Delmont, Monerville, députés de la
Guadeloupe, de la Martinique et de la
Guyane, accompagnés de leurs familles, et
Mgr Lequien, évêque de la Martinique. Ils
étaient arrivés au Havre le matin, par le pa-
quebot Colombie,
Les mandats coloniaux
et l'Italie
1"
Le sénateur Calissa a traité au Sénat de la
question des mandats et des revendications
italiennes en ce domaine.
Il appartient à l'Italie, remarque M.
Calissa, de veiller, au sein de la Société des
Nations, à ce que l'exercice des mandats ne
déborde pas de son but. L'Italie a le droit
aussi de défendre son influence dans les pays
du Levant.
M. Calissa rappelle également qub dans la
répartition des mandats aucune part ne fut
faite à l'Italie.
Nous voulons bieu oublier le tort qui
nous a été fait, dit M. Calissa, pour ne pas
nous aigrir dans de stériles rancunes; mais
nous avons droit à une justice réparatrice ;
nous avons les mêmes droits que les autres
pays vainqueurs.
..- 't
Notre action au Maroc
Notre avance dans le Tadla
Nos partisans et nos troupes de soutien
ont fait un nouveau bond en avant, au
Tadla, et nous avons occupé les hauteurs de
Tighérmatine. C'est le déclenchement de la
marche en avant vers le dernier noyau de la
dissidence berbère.
A l'est, c'est le général Giraud qui exerce
sa pression dans les hautes vallées du Zig et
du Ghéris; au nord-est, le général Goudot,
venant de Midelt, avance vers le massif de
l'Assif Helloul, tandis qu'au sud le général
Catroux ferme toute issue par les vallées du
Torra et autres.
Enfin, au nord-ouest, marchant vers les
lacs de Tizil, le général de Loustral resserre
les mâchoires de l'étau. qui doit broyer la der-
nière dissidence et l'obliger à se soumettre.
L'ensemble de ces opérations nrendra
vraisemblablement deux mois et on escompte
qu'en août, au plus tard, nous aurons pris
possession de tous les points stratégiques im-
portants qui assureront la tranquillité dans
le pays et permettront de l'organiser pour le
mettre en valeur selon nos méthodes mo-
dernes.
BXfèwnow
Les arts Indochinois
L'école des Beaux-Arts d'Hanoi, que di-
rige le peintre Tardieu, va exposer le 4 juin,
à l'Agence du gouvernement général d'In-
dochine, des peintures sur soie dues à des
artistes Indochinois,
Colonies paneuropéennes
.1.
FFI V
OUT dépend aujouïr
d'hui de V Union
Européenne.- Rien
ne ieut être résolu,
à l'intérieur d'un
Etat, tant que l'en-
tente économique qui
suppose elle-même
l'entente politique
ne soit, en Europe,
un fait accompli.
L'Europe s'utilrtl
ou elle écrira.
Nous pourrions même dire : elle s'unira
maintenant ou elle périra bientôt.
Des esprits ingénieux se sont mis à la
besogne. Ne dédaignons pas leur%effprUy ne
négligeons aucune bonne volonté ff\t c pan-
européens 9 convaincus et iési u7yssès ne
seront jamais trop nombreux. y ;'1 foUes,
c'est-à-dirè les « annonciateUfs. l' ! sotte pas
à négliger : ils voient plus haut \: filtts foin
que les hommes d'affaires, en 04 moment
aveuglés par leurs faillites ou ltttt. liqtnda-
tions judiciaires.
Un des théoriciens de la Paneurope, M.
R.-N. Coudenhove-Kalergi qui écrit à
Vienne, mais distribue assez généreusement
ses brochures en France, s'hertue, avec un
mérite louable, à rassurer ceux qui pourraient
s'inquiéter ou ceux qui, plus simpiementy
pour aient penser que l'entreprise paneuro-
péenne est une chimère.
--- L'auteur a tout /J"bJfl •
Il a déjà organisé l'Union paneuropéenne
qu'il définit. « l'organisation du mouvement
de ta Paneurope 9.
Cette union se divise en sections nationales
'autonomes et possède déjà son siège social
là Vienne), son insigne (une croix rouge sur
soleil d'or) et son hymne (le lied à la Joie
de la 1 xe sympholtie de Beethoven).
Le sort des colonies est déjà.réglé théo-
ri^ quement. Un chapitre d'une des brochures
de M. Coudenhove-Kalergi est intitulé :
« Comment la Paneurope écarte-t-elle la lutte
pour les colonies. »
Et le système est ingénieux 1
Les colonies des puissances européennes
qui peuvent devenir un motif de querelles,
doivent êtret au contraire, un champ d'acti-
vité commune générateur d'harmonie.
Vous entendeg bien : « activité com-
mune » 1
La Paneurope réclame l égalité des droits
économiques pour tous les européens dans les
colonies des Etats européens.
: (Il convient d'ajouter que, flans It système
préconiséta confédération britannique est
en déhots de la Paneurope.)
La moitié occidentale de l'Afrique devient
la « Colonie paneuropéenne 9 si j'ose .m'ex-
primer ainsi.
Je veux citer textuellement l'auteur :
« Les Européens, se mettant au-dessus de
leurs rivalités nationales, devraient commen-
cer, en Afrique, à prendre conscience d'eux-
mêmes en tant que communauté supérieure.
Seule, la Paneurope peut tirer parti des
grandes richesses qui sont en léthargie dans
ce domaine gigantesque, par l'irrigation des
déserts, par l'assèchement des marais, par
l'extinction de la maladie du sommeil, par
la mise en coupe des forêts vierges et l'uti-
lisation de la houille blanche. Seule, la Pan-
europe peut accomplir ici, en grand, l'œuvre
de l'Angleterre dans le Soudan, de l'Amé-
.r:que en Californie, du Japon dans la Mand-
chourie..
Nous ne jugeons pas.
Nous exposons /'« idée paneuropéenne B.
Document petit-être, mais en tout cas do-
cumellt qui doit nous faite tous réfléchit.
Michel Geiatdoerler,
Député des Côtes-du-Nord.
Secrétaire da la Commission
de la Marine Marchande
M. Lucien Saint
vient en France
M. Lucien Saint partira à la fin de cette
semaine pour Paris. Au cours de son séjour
dans la capitale, il ̃̃ se présentera, selon
l'usage, au nouveau Président de la Répu-
blique.
Le Résident général s'entretiendra égale-
ment avec les nouveaux ministres de diffé-
rentes questions particulièrement importan-
tes pour le Protectorat et au sujet desquelles
il sollicitera les directives ministérielles.
Parmi ces questions figurent, notamment,
l'emprunt des chemins de fer marocains, non
voté par le Sénat et le contingentement des
produits marocains admis en franchise en
France.
–-– ,. –!–
Dans l'inspection générale
des colonies
Par décret du 24 mai 1932, rendu sur la
proposition du ministre des Colonies :
10 Est promu au grade d'inspecteur géné-
ral de 2° classe des Colonies pour compter
du 4 juin 1932, et maintenu hors cadres dans
les fonctions de directeur du Contrôle finan-
cier eA Indochine, M. l'inspecteur de pre-
mière classe Coste (Joseph-Marie-Antoine )
en remplacement de M. l'inspecteur général
de 2e classe Tixier, promu inspecteur géné-
ral de première classe par décret du 2* dé-
cembre 1931. -
20 Sont promus pour compter du 4 juin
1932, au grade d'inspecteur général de
216 classe, en remplacement de M. l'inspec-
teur général de 2« classe hors cadres Coste
M. l'inspecteur de première classe Moretti
(Ange-Sylvestre).
30 Au grade d'inspecteur de première classe,
M. l'inspecteur de 2e classe Chastenet de
Géry (Frédéric-Marie- Jean-Baptiste), en rem-
placement de M. l'inspecteur de première
classe Moretti, promu inspecteur général.
Journées du riz
colonial français
»♦»
Hier, à l'Office Central d'Electricité, a eu
lieu la journée. « parlée M du riz (rançais.
C'est-à-dire que l'assistance, malheuréusement
peu nombreuse, a dégusté force causeries, bien
Assaisonnées du reste, sur « le riz dans la cui-
èine ».
Panni les conférenciers aptes et idoines à
traiter des préparations académiques de ces
b graminées » qui font la richesse de l'indo-
chine, l'orgueil de Madagascar et l'espoir de
l'A.E.F., citons Mme jG roslier, dont les re-
cettes succulentes parurent fort appréciées.
M. Prosper Montagné, célèbre entre les
Restaurateurs et qui sut, héros classique en son
geme, mettre la cuisine française u à un si
haut prix », présidait cette séance de
« rOcel » à laquelle assistait M. le Gouver-
neur général Marcel Olivier.
De très intéressantes vues indochinoises illus-
traient sur l'écran la « Journée du riz », tan-
dis que chaque spectateur s'efforçait de ne pas
oublier la meilleure façon de faire sécher le
riz au four, dans un plat préalablement beurré.
Avons-nous inauguré en ce pluvieux jour de
mai le début des hostilités entre les tubercules
et les graminées ? C'est fort possible, le riz,
paraît-il, au point de vue nutritif, l'emporte
sur la pomme de terre.
Il nous faut bien reconnaître que l' assaut
contre la protégée de Parmentier a été vigou-
reusement mené à coups de piments rouges et
de calories.
Pour faire triompher « le riz », il ne reste
plus qu'à confier la rédaction « des meilleures
(recettes » à la nièce de M. André Thérive,
femme de lettres renommée quant aux traités
de « Cuisine des familles ». Par la publicité
d un journal du soir » 100 », André Thé-
rive a fait savoir que cette vieille demoiselle
de bonnes mœurs habitait Quimperlé et était
fidèlement attachée aux devoirs de chaisière
qu'elle exerce à la Basilique Saint-Expédit.
On peut sans crainte lui caMer 1" avenir
métropolitain du riz colonial français.
III .-L. 5.
–; > et» <
Dan. la Marine
1 1
La croisière de la première escadre
La première escadre, poursuivant sa croi-
sa dans-, le Levant, a visité les ports
dTSgypte et de Palestine (Alexahdrie. Port-,
Saïd, Caïffa). Puis les trois groupes de bâ-
timents de l'escadre se sont rendus en Syrie,
dont tous les ports ont été visités.
La venue en Syrie d'une force navale im-
posante a réveillé le souvenir de la visite
faite en .1913 par l'escadre de l'amiral Boué
de Lapeyrère. Le court séjour de la première
escadre dans les ports des territoires placés
sous mandat, en servant l'influence française,
a contribué à développer le prestige ae la
France dans ces régions.
Commandements
Le capitaine de vaisseau Lacroix est nom-
mé au commandement du porte-avion Béarn;
le capitaine de vaisseau Terreaux au com-
mandement du croiseur Suffrcn.
« < -–
L'élevage en Mauritanie
en 1931
Dans l'ensemble du territoire la situation
sanitaire du bétail a été plutôt satisfaisante.
Les tribus Maures veillent, d'ailleurs avec
soin sur leurs troupeaux, 'car le cheptel,
dans cette colonie en partie désertique, cons-
titue la richesse la plus importante du pays.
On évalue ce cheptel à 303.000 bœufs,
2.752.000 moutons et chèvres, 4.800 chevaux,
77.000 ânes et 56.000 chameaux. Si l'on songp.
que la population de la Mauritanie s'élève à
peine à environ 324.000 habitants on voit que
les principaux efforts de cette population doi-
vent se concentrer sur l'élevage.
Les plus gros débouchés du bétail maurita-
nien est le Sénégal où l'on estime que la
moitié des animaux de boucherie qui y sont
abattus proviennent de la Mauritanie. On
évalue à 10.000 bovins et 12.000 moutons et
chèvres le chiffre des animaux livrés à la
consommation locale du Sénégal.
Un important commerce se fait donc entre
les deux colonies. En 1931, ce commerce s'est
ressenti de la crise économique car les prix
du bétail se sont avilis. Alors qu'un bœuf se
vendait en 1930 de 250 à 600 francs il s'est
vendu de 125 à 250 francs en 1931. Un mou-
ton qui se vendait de 20 à 50 francs en 1930
ne s'est plus vendu que de 10 à 35 francs en
1931. Les prix d'un chameau qui étaient de
700 à 1.500 francs en 193° n'étaient plus que
de 200 à 250 francs en 1931.
Le service zootechnique de la colonie a
poursuivi ses efforts en vue de l'amélioration
du bétail. Il a été introduit, l'année der-
nière, à Méderdra deux béliers boukhara
pour arriver progressivement à la transfor-'
mation des ovins du pays en animaux pro-
ducteurs d'astrakan. Une bergerie de 100 bre-
bis a été installée dans ce but et on compte
que les agneaux métis à partir des 7/8 de
sang, soit dans une période de quatre ans et
demi, fourniront des fourrures de prix.
De même le service a contimié la lutte
contre les épizooties en effectuant en 1931 en-
viron 3.000 vaccinations, principalement dans
les régions du Guidimaka et de l'Assaba où
régnait la peste bovine.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Aux délégations financière de l'Algérie :
un discours de M. Jules Carde.
Au. musée elhnograiphicpie du Trocadéro.
L'aménagement du quartier de la gare
centrale à Tananarive.
f
A LA CHAMBRE
La rentrée parlementaire
La Chambre nouvelle s'est réunie hier
après-midi Le doyen d'âge, M. Groussau,
dléputé du Nord, présidait, assisté des six
plus jeunes députés après avoir célébré
a mémoire du Président Doumer, M.
Groussau a prononcé l'éloge funèbre de
M. Thomson.
Cette première séance de la nouvelle léj
flislature, dit-il, devait être présidée par M.
Thomson. Comme en janvier dernier, la
Chambre n'aurait pas manqué de lui témoi-
gner sa chaude sympathie. Mais, peu de
jours après sa réélection il disparaissait,
laissant le souvenir-des Qjnquante-cinq an-
nées pendant lesquelles il avait siégé au
Palais-Bourbon.
Elu pour la première fois en avril 1877,
il aimait à rappeler ses amicafes relations
avec Gambetta.
Après s'être spécialisé dans les questions
coloniales et navales, il fut ministre de la
marine de janvier 1905 à octobre 1908 et
ministre du commerce d'août 1914 à octo-
bre 1915. Son activité et son dévouement
furent à la hauteur de sa tdche.
Jusqu'en ces derniers temps, M. Thom-
son était t'un des députés les plus assidus
à nos séances.
La Chambre se souviendra lonqtemps de
ce vétéran parlementaire, dont la vie a été
consactée" aux grands intérêts du pays.
Elle prie aujourd'hui sa famille d'agréer
t'expression de nos sincères condoléances.
Aujourd'hui les bureaux examineront les
dossiers des élections contestées.
Demain cet examen aura lieu à la séance
publique du matin. L''après-midi, élection
du bureau.
> mim (
L'Aviation Coloniale
aT
L'aviateur René Lefèvre, de retour
au Bourget
L'aviateur René Lefèvre est arrivé, hier
après-midi, à l'aérodrome du Bourget, ter-
minant son voyage Paris-Madagascar et
retour. *
On se rappelle que l'aviateur était parti
le Jer décembre dernier au Bourget pour
Cannes, d'où il prit le départ, le 3 décem-
bre, en direction de Tananarive. En onze
jours exactement Lefèvre réussit à joindre
l'Ile de Madagascar en passanl par Gabès,
Bengazi, Ouadi-Halfa, Khartoùm, Kisumu,
Monbaesa, Mozambique, Majunga et Ta-
nanarive.
Durant son séjour, l'aviateur accomplit,
en outre, plusieurs vols de démonstration
a. travers Illle, vols représentant près de
8.000 kilomètres.
Tombant ensuite malade, victime d'une
crise de paludisme et de rhumatismes arti-
culaires Lefèvre resta. plus de quatre mois
au lit et ce ne fut que le 8 mai dernier qu'il
put reprendre son vol pour regagner la
France en passant par Quilimane, Zambo,
Boukama, Brazzaville, Libreville, Douala,
Niamey, Bamako, Dakar, Port-Etienne,
cap Juby, Marrakech, Alicante et Lyon.
Au cours d'un vin d'honneur, l'aviateur
Lefèvre fut vivement félicité pour son
voyage de près de 30.000 kilomètres à bord
d'un avion de tourisme muni d'un moteur
formance remarquable jamais encore réa-
lisée.
Réception que méritait bien le bel exploit
que vient d'accomplir Lefèvre, dans des
régions peu favorables, montrant ainsi les
grandes possibilités de l'aviation légère de
tourisme, et mettant en évidence les remar-
quables qualités de son monoplan « Mau-
bowsin » car tout le voyage s'accomiplit
sans aucun incident d'aucune sorte.
Les obsèques à Rome
des aviateurs Goulette et Moreau
Les obsèques des deux aviateurs (louleUe
et Moreau se sont déroulées liior malin à
réalise Saint-l/Onis-des-Franeais, en pré-
sence d'une foule émue. A rôté do l'ambas-
sodenr, M. de Beaumarchais, cM. des mem-
bres de l'ambassade, avaient, pris place de
nombreux aviateurs militaires italiens en
uniforme, ainsi que toutes les personnalités
les plus on vue de la colonie française. De-
vant. l'église, une compagnie de soldats a
rendu les honneurs.
Le général Cheutin
cité à l'ordre du jour de l'armée
Le général de division Hurë, comman-
dant supérieur des troupes du Maroc, a
cité à l'ordre de l'armée, avant son départ,
le général de hrignc-aviateur Cheutln, com-
mandant l'aéronautique du Maroc, avec le
motif suivant :
Comniandant l'aéronautique du Maroc
de 1917 à 1924, a déployé dans ce comman-
dement les plus belles qualités de chef et
d'organisateur.
Revenu du Maroc en 1931, y a donné de
nouvelles preuves de sa va.leur militaire, en
particulier pendant les opérations (le juillet
1991, où il a, pris personnellement en main
la haute direction de l'aviation en acHorn,
Modèle vivant de bravoure et d'activité,
rntratnant par son exemple ses escadrilles,
en a obtenu un splendidc rendement et a
ainsi largement contribué au succès d'en-
semble.
Vient encore d'acqliérir de nouveaux ti-
tres à la reconnaissance dit corps d'occupa.-
lion en documentant le commandement de
façon complète sur les régions encore in-
connues où les opérations de cet été vont se
dérouler.
Cette citation comporte la remise de la
croix de guerre des T. O. E. avec palme.
Le général Cheutin, pilote de la pre-
mière heure (1909), a conquis tous ses gra-
des dans l'aviation et totalise plus de 3.000
heures de vol et 85 annuités. Il a rendu de
grands services en Afrique du Nord, de-
puis ses premiers vols au-dessus du ,Sa-
hara, bien avant la guerre, jusqu'au mo-
ment où le général Lyautev et plus tardl le
Résident général Lucien Saint, l'appelaient
au commandement de l'aéronautique du
Maroc. Tl a beaucoup contribué à l'essor de
l'aviation civile du 'Maroc, aviation mar-
chande et aviation de tourisme.
Utilisons aux colonies
l'alcool carburant
par Pierre DEMAISON.
rI.
On a beaucoup parlé de l'alcool commé
carburant et de nombreux essais ont été ef-
fectués, de sorte qu'on est maintenant fixé
sur les avantages et les inconvénients de l'es-
sence et de l'alcool et surtout sur les avan-
tages du mélange.
io Essence. Le pouvoir calorifique est
de 10.800 calories par kgr. à 0,720 de den-
sité soit 7.776 calories par litre.
L'essence, malheureusement, est un pro-
duit qui exige des moteurs d'une compression
assez faible, 4 kg. 500. Si on'augmente cette
compression, pour les moteurs poussés par
exemple, l'explosion est souvent prématurée ;
il en est de même pour les moteurs encras-
sés. Ces moteurs cognent et l'usure est exa-
gérée. En somme, défauts des moteurs à
essence ; mauvais rendement par suite de
combustion insuffisante, production de cala-
mine et enfin détonation.
Les différents combustibles sont loin de
présenter la même aptitude au choc, l'essen-
ce est un des plus sensible ; elle détone lors-
que la compression approche de 5. C'est ce
qui explique qu'un moteur à essence cogne
si on lui demande un gros effort en tournant
au ralenti par exemple.
On a essayé d'employer des corps antidé-
tonants. Le principal est le plomb tétraé-
thyle ; malheureusement ce corps est très
toxique et cause des cas d'empoisonnements
souvent mortels.
Le meilleur produit antidétonant est l'al-
cool absolu, nous y reviendrons plus loin.
20 Alcool. Le pouvoir calorifique est
seulement de 6.000 calories soit par litre
d'alcool pur dont la densité est 0,800 : 4.800
calories. En principe, dans un moteur, il
faudrait donc 60 de plus d'alcool que
d'essence. En réalité, les moteurs à alcool
peuvent supporter une compression bien plus
élevée. ce produit n'étant pas détonant et la
différence de consommation n'est pas propor-
tionnelle à la différence des pouvoirs calo-
rifiques, la comparaison en faveur de l'al-
cool s'accentue à mesure ciue le taux de
:ompression augmente.
M. Dumanois, directeur des Services tech-
niques dft l'Office National des Combustibles
Liquides, dans une conférence faite le 30 sep-
tembre 1931 au iio Congrès de Chimie Indus-
trielle, montre qu'à une vitesse de 1.600 tours
en passant de la compression 4 à la compres-
sion 5, on réalise dans les conditions de l'ex-
périence 25 d'augmentation de puissance
et une économie de carburant de 18,6
Il y a quelque vingt ans, la production de
l'alcool absolu était une opération de labo-
ratoire. ina4s actuellement on fabrique,
grâce a des procédés modernes et brevetés,
d'une façon industrielle, l'alcool anhydre
exempt d'impuretés çt notamment d'acidité.
La production dépasse déjà un million, d'hec-
tolitres pour la France. Cet alcool a donc un
emploi tout indiqué comme antidétonnant en
mélange avec l'essence.
30 Mélange alcool. Essence. 11 y a
fort longtemps qu'on a essayé d'utiliser le
pouvoir antidétonant de l'alcool, mais il n'y
a pas très longtemps que la question est au
point. Avec l'alcool à 950, au début, on ob-
tenait en mélange avec l'essence, un produit
instable et qui se séparait en deux couches
dès que la température s'abaissait. Pour évi-
ter cet inconvénient, on était conduit à em-
ployer beaucoup d'alcool, So %, pour une
quantité relativement faible d'essence, 20
Mais, comme le taux de compression des
moteurs à essence était trop faible pour ce
mélange, le rendement était déplorable. De-
puis l'apparition de l'alcool absolu, tous ces
inconvénients ont cessé. Le mélange d'alcool
pur et d'essence étant très stable. Ainsi à
17° 5, dans un réservoir contenant 50 litres
de carburant à 25 d'alcool, on peut ajouter
un demi-litre d'eau sans avoir à déplorer au-
tre chose qu'une légère diminution de la
puissance. La stabilité du mélange croit avec
la température et avec la proportion d'al-
cool.
Le premier carburant alcool-essence dit
« carburant national » qui contenait un mé-
lange par parties égales d'alcool et d'essence
n'a pas donné de brillants résultats, parce
qu'il aurait fallu l'employer dans des mo-
teurs spéciaux, à taux de compression plus
élevé que les moteurs ordinaires à essence ;
or, on ne trouvait pas assez régulièrement
de carburant national pour justifier une mo-
dification des moteurs.
Le mélange au contraire de 25-30 parties
d'alcool à 100 d'essence, soit 20 d'alcool en-
viron pour cent de carburant possède de nom-
breux avantages. Le moteur qui est alimenté
avec ce carburant peut supporter une plus
grande charge, il ne cogne pas au ralenti,
ne se calamine pas, est en somme plus sou-
ple et sa consommation n'est pas augmentée.
L'appellation « carburant poids lourds »
pour ce mélange de 100 parties d'essence et
25 parties d'alcool paraît tout à fait impro-
pre, puisque c'est surtout dans les moteurs
poussés que l'addition donnera de la sou-
plesse (1). Ce carburant convient donc parfai-
tement pour les voitures de tourisme. Il est
évident que si on était assuré d'avoir assez
d'alcool, il y aurait tout intérêt à employer
un mélange plus riche, par exemple 50
d'essence et 50 d'alcool, ainsi que des mo-
teurs à compression élever. Le rendement
serait meilleur et le mélange serait réelle-
ment économique. On peut d'ailleurs trans-
former facilement un moteur s'il est assez
largement calculé en rabattant la culasse et
en changeant le carburateur.
En résumé, au point de vue technique et
expérimental, la question du mélange d'al-
cool à l'essence est parfaitement au point,
les dispositions de la loi du 4 juillet 1931
permettant l'emploi d'un carburant (100 es-
sence pour 25 alcool) antidétonant, ne cala-
minant pas le moteur et lui donnant plus de
souplesse, sans augmentation de la consom-
mation si le taux de compression est d'envi-
(ï) U ne faudrait pas croire que le mélange
alrool-essenro soil moins volatil nur. l'essrnee,
il se forme ou contraire des produits aziuim-
piquos à point d'élnillilion minimum entre l'al-
cool et certains produits contenus dnns l'essen-
Cè. Üc.i explique la facilité de la mise en route
des moteurs qui emploient de l'essence addi-
tionnée d'alcool.
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