Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-05-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 mai 1932 07 mai 1932
Description : 1932/05/07 (A32,N49). 1932/05/07 (A32,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRRNTMEUXŒME ANNEE. - NQ 49. ILIS O : 8D CEXTIMBB SAMEDI som, 7 MAI 19M.
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Rédaction & Administration :
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PARIS (III)
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Les Ariiiatës Coloniales
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les femmes médecins missionnaires
- ) «
Il n'est p.s sans intérêt pour l'hygiène
de nos colonies, et pour la prospérité de
leurs œuvres hospitalières, de jeter les yeux
sur une institution qui, lentement, se dé-
veloppe dans les diverses confessions chré-
tiennes : celle des femmes médecias-mis-
sionnalres. Ne croyons pas que l'idée soit
récente : elle remonte au moyen-âge, à l'é-
poque de Philippe le Bel, et on la trouve
expliquée tout au long, dans certain mé-
moire sur le recouvrement de la Terre Sain-
te, que le légiste Pierre du Bois, dans les
premières années du quatorzième siècle,
adressait au roi d'Angleterre, Edouard Ier.
L'audacieux instigateur expliquait que, pour
faire pénétrer dans le Levant méditerra-
néen les idées, les mœurs, la religion de
la chrétienté, on ne saurait trouver aucun
meilleur agent de propagande que les fem-
mes ; qu'il serait souhaitable qu'an re-
crutât un certain nombre de fillettes, qu'on
leur apprît, outre la religion, assez de latin
pour pouvoir le comprendre, assez de grec,
d'hébreu, d'arabe, .pour pouvoir converser
avec les populations orientales, et puis as-
sez de sciences naturelles, de médecine et
de chirurgie pour pouvoir pratiquer l'art
de gulérir. Pierre du Bois escomptait
qu'ainsi outillées, ces fillettes, devenues
grandes, pourraient prendre le chemin de
l'Orient et, là-bas, comme femmes-méde-
cins, gagner la confiance des populations.
C'est dans une très curieuse thèse de
doctorat sur les femmes-médecins mission-
naires, naguère soutenue à Lyon par le doc-
teur Arlette Butavand, que je relève ce pi-
quant détail. Depuis Pierre du Bois, six
siècles ont passé, et Mlle Butavand cons-
tate qu'au lendemain de leurs premiers es-
sais les Congrégations et supérieurs de mis-
sions catholiques sont d'accord avec les so-
ciétés de missions protestantes, dont l'ex-
périence date déjà d'une soixantaine d'an-
nées, pour « reconnaître que le dévouemcnt.
l'intuition, la charité des femmes-médecins
est une méthode excellente de pénétration
cher les indigènes, spécialement dans les
pays où les femmes sont soumises à la ré
clusion w. Il y a là une leçon dont nos
colonies peuvent profiter.
Les femmes-médecins sorties depuis 1850
du collège médical féminin de Pensylvanie,
celles qui font leur éducation, depuis 1876,
à l'éowe féminine de médecine de Londres.
celles enfin, qui, depuis 1886, donnent leur
concours à l' « Association pour l'aide mé-
dicale des femmes aux femmes de l'Inde »,
fondée sous le patronage de lady Dufferin,
furent les premières pionnières du mouve-
ment : dès 1899, cette dernière association
comptait aux Indes trente-cinq femmes mé-
decins anglaises ou américaines, soixante-
quinze femmes médecins indigènes. La Chi-
ne aussi, l'Egypte, la Perse, l'Afganistan,
la Mandchourie ont vu s'installer quelques
----- femmes-médecins missionnaires, sous l'égi-
de de certains groupements protestants ; et
dans notre Cameroun, on vit parattre, en
1929, une femme-médecin, envoyée par les
Missions Evangéliques de Paris.
Nos Missions Africaines de Lyon se ren-
dirent célèbres dans la Nigéria, il y a une
quarantaine d'années, par l'hôpital! et l'école
de sage-femmes indigènes que l'un des
prêtres de cet institut, le P. Coquard, avait
fondés à Abéokuta. Lorsqu'il constatait les
absurdes et malfaisants traitements que su-
bissaient les femmes en couches de la part
des médecins féticheurs, les hémorragies
auxquelles ils donnaient lieu, la brutale
maladresse avec laquelle ces féticheurs lui-
saient parfois les membres des nouveaux-
nés, il songeait qu'il y avait là un véritable
péri social et, comme médecin, ce prêtre
groupait des chrétiennes indigènes pour
leur apprendre à se rendre un jour utiles
dans le métier de sages-femmes. En ces
pays noirs où la religion fétichiste inspire.
de temps immémorial, tous les préceptes et
toutes les aberrations de la médecine locale,
l'initiative du P. Coquard était spécialement
opportune.
Le docteur Abbatucci dans son livre :
Médecins coloniaux, observait il y a qua-
tre ans qu'en œrtaines régions, ide notjrc
Afrique équatoriale, où l'on doit conduire
contre la maladie du sommeil une lutte mé-
thodique et sans trêve, les médecins sont
en nombre notoirement insuffisant. Inver-
sement, dans notre Indochine, où nous avons
fait de très vigoureux efforts médicaux pour
fa lutte contre le paludisme et contre les
maladies transmissibles, on a vu un indi-
gène, M. Da Van Tôt, écrire, !il y a cinq
ans, une thèse de doctorat sur « l'jnflucncc
pacifiante de la médecine dans la coloni-
sation » ; et dans cette thèse il proclame
que. l'Indochine, tombeau des premiers
ouvriers de la colonisation, est devenue une
des plus belles colonies de la France w.
Si les échos coloniaux nous apportent
d'aussi éloquentes leçons sur le bon usage
de la médecine, comment ne pas se réjouir
à la pensée que les cours de médecine pour
missionnaires, organisés depuis 1926 et 1928
dans les facultés catholiques de Paris et de
Lille, sont ouverts à des religieuses ; qu'il y
a depuis 1925, aux Etats-Unis, une société
de religieuses canoniquemcnt organisée, qui
sont des femmes-médecins, et qu'un autre
institut analogue, l'. Tnstitutum Deiparae »,
a été récemment fondé à Glascow par un
prêtre médecin, le P. Agius, avec les en-
couragements du Saint-Siège ? Deux fem-
mes-médecins sont déjà sorties de l'insti-
tut médico-missionnaire de Wurzbourg ; et
l'muvre bruxelloise de l'Aide médicale aux
missions, la Fondation médicale de l'Uni-
versité de Louvain au Congo, aspirent, elles
aussi, à faire rayonner au loin la compéten-
ce et le coeur des jeunes filles qu'elles au-
ront formées pour la tâche de médecins ou
pour celle d'infirmières. Dès maintenant, les
Franciscaines Missionnaires de Marie con-
grégation d'origine française et dont la
maison mère est en France, possèdent deux
sœurs-médecins ; les Catéchistes Mission-
naires de Marie Immaculée, d'origine fran-
çaise également, ont organisé, dans l'Inde,
leur activité hospitalière et médicale, et
commencent à faire bénéficier Madagascar
de l'expérience acquise aux Indes ; et ce
n'est pas sans raison que Mlle Butavand,
dans le coup d'œil qu'elle jette sur tous
ces efforts, épanouis ou en germe, signale
à notre attentive gratitude l'œuvre des
Sœurs de Saint- Joseph de Cluny ; elles
sont douze à la clinique et au dispensaire
de Saint-Louis, deux au dispensaire de
Thiès et deux à celui de Konakry ; trois
à leur léproserie de Madagascar, onze dan?
les établissements hospitaliers de l'Inde
française ; et l'importance qu'elles atta-
chent à une solide formation technique des
sœurs infirmières montre que déjà souffle,
parmi elles, cet esprit d'investigation qui
éveillera des vocations de femmes-médecins.
On peut augurer que d'ici à peu d'années
la femme-médecin missionnaire, messagère
de guérison en même temps que de charité,
ramenant avec elle la santé, ou tout au
moins 1 espérance, joignant aux prestiges de
sa science ceux de son aimante tendresse,
jouera dans la vie morale de nos colonies un
rôle d'élite, et qu'on pourra dire d'elle,
dans notre domaine colonial, ce qu'on A
pu dire, naguère, des femmes-médecins de
l'Hindoustan : « La meilleure partie de
leur œuvre consiste peut-être dans l'influen
ce qu'elles ont exercée sur les milliers de
malades avec lesquels elles sont entrées en
contact. » Et ce sera l'honneur de Mlle Bu-
tavand de s'être faite, à l'aurore même de
cette institution féconde en promesses, la
narratrice des premières tentatives et la
greffière des premières vocations.
Parler comme elle sait le faire d'hier et
d'aujourd'hui, c'est préparer les lendemains
Georges Goyau,
de t'AM
Les infirmières musulmanes
à Tunis
Nos lecteurs se souviennent de la création
du dispensaire-école adjoint il y a deux ans
à l'école des jeunes filles musulmanes René
Millet.
Nous en avons relaté l'inauguration en
janvier 1930. Le résident général, M. Man-
ceron, avait tenu à la présider 'lui-même
pour bien marquer l'intérêt qu'il portait à
une œuvre pratique, bien faite, semblait-il,
pour répandre dans les maisons musulma-
nes de Tunis, les meilleures et les plus
sûres notions de médecine et d'hygiène fa-
miliale.
Ce - dispensaire-école porte le nom de sa
fondatrice, Mme Charlotte Eigenscheak.
Son succès, désormais assllré, lui fait le
plus grand honneur, ainsi qu'aux trois pro-
fesseur"s dont elle a su s'attacher le constant
et dévoué concours, Mesdames les docteurs
Anderson, Nicolle et Raymonde Gentile.
Le premier cycle des cours et exercices
pratiques s'est clos, en effet brillamment
ces derniers jours par un examen dont le
docteur Charles Nicolle avait bien voulu
accepter la présidence.
Le directeur de l'Institut Pasteur de Tu-
nis avait dès l'origine apporté son encoura-
oement à Mme Eigenschenk. Il a lui-même
réglé les conditions des épreuves qui vien-
nent de couronner !les études des premières
élèves. Ses nouvelles obligations de profes-
seur au Collège de France l'ont empêché de
présider en personne aux interrogations ain-
si qu'aux épreuves pratiques et il a dû être
suppléé par le docteur Gobet, directeur de
l'hygiène, assisté de deux chefs de service
de service des hôpitaux de Tunis ,les doc-
teurs Bouquet et Masselot.
Il convient de mentionner que les six élè-
ves présentées avaient suivi des cours pen-
dant quatre ans avec les mêmes professeurs,
deux ans à l'infirmerie de l'école et 'les deux
autres années au dispensaire. Elles ont tou-
tes obtenu un total de points supérieur à la
moyenne et recevront toutes les six le « bre-
vet de capacité des infirmières musulma-
nes (c créé par M. Thierry, directeur géné-
ral de l'Intérieur, avec la mention « très
bien » pour Mlle Chérifa Boukkris et la
mention « bien » pour Mlles Naïma Daoud,
Djemila Turki, Habiba Boukkris, Gmar Ha-
chaïuhi, Mahjouba Mahjoub.
-– J - ..-- <
Tournées artistiques
en Afrique do Nord
Le célèbre chœur des Cosaques du Don de
Serge Jaroff, qui vient de donner plus de
cent concerts aux Etats-Unis avec un succès
sans précédent, va effectuer, ainsi que nous
l'avons annoncé, une grande tournée en Al-
gérie et Tunisie, successivement il se fera
entendre à Alger, Constantine, Tunis, Ferry-
ville, Beja, Bôno, Oran.
) -
Dépêches de l'Indochine
1"
Violent typhon au Sud-Annam
Un typhon d'un extrême violence, mais
heureusement, de faible étendue, s'est abat-
III sur le Sud-Annam. hier.
On signale (le nombreuses victimes et
d'importants déqdts, mais, toutes les lignes
télégraphiques et les voies de chemin de
de fer étant coupées, les précisions man-
quent.
Le 1er mai a été calme en Indochine
Le Gouverneur général de VIndochine fait
connaître qu'il Voccasion du 1er mai il n'y
a pas eu le moindre incident sur toute
l'étendue du territoire de tindorhine.
ils remettent CI
»»»
m
ST-CE parce que les
Etats-Unis se sont
adonnés aux excès
de la civilisation in-
dustrielle et jouent
sur le théâtre du
Nouveau - Monde
quelques « Scènes
de la Vie future P,
que les citoyens de la libre Amérique en sont
arrivés à considérer comme marchandises les
pays et l'âme des peuples 1
On serait tenté de le croire.
Apres la honteuse combinaison reprise au
début de cette année, par M. Mac Faddelt,
Président (ou ancien Président) de la
Commission des Finances de la Chambre
des Représentants à Washington, du règle-
ment des dettes de guerre, par l'abandon aux
Etats-Unis, des Antilles anglaises et fran-
çaises, VOncle Sam lance une nouvelle in-
vention aussi effarante, pour tous ceux,
- pauvres hallucinés d'idéal, qui s'imaginent
que le plus elementatre concept de civilisa-
tion impose le respect du droit des Nations.
Le Shylock américain entend se payer,
coûte que coûte, non pas en chair de débi-
teur, mais en taillant dans le vif des colo-
nies appartenant aux Alliés.
Et c'est ainsi que Stephen Leacock, qui
dirige le département de VEconomie Poli-
tique à l'Université Me Gill, ment de pu-
blier une étude très importante d'après la-
quelle les Alliés devraient, pour rembourse-
ment de leurs emprunts, abandonner aux
Etats-Unis toutes leurs possessions du cen-
tre de l'Afrique.
Autour du Congo, que la Belgique cède
rait, bien entendu, serait créé un immense
empire américain.
Stephen Leacock, qui ne doute de rien,
s'efforce de prouver que la patrie des gratte-
ciels a besoin de possessions sous les tro-
piques, ne serait-ce que pour y installer les
noirs indésirables qui peuplent les Etats-
Unis et même Cuba, c leur vestibule m.
Comme Stephen Leacock ne voit rien dans
l'éther planétaire qui puisse contrebalancer
la volonté yankee, il ne doute pas de l'
cellcnce de son projet capable de réeltauffer
les crédits « gelés. en Allcmagne et il dis-
ctlte du prix, comme s'il s'agissait de l'achat
d'un meuble à la Salle des vetrles.
Pourlaul, il ne faut pas se frapper et,
dans l'intérêt même des nombreuses étoiles
du drapeaii américain, on ne doit pas pren-
dre au sérieux les galéjades de l'Oncle Sam.
Il est bon de se rappeler que les Etats-
Unis nous ont déjà menacés de fermer le
canal de Floride pour dévier le courant du
Golfe et priver ainsi l'Europe récalcitrante
de chauffage central.
Espérons que l'Empire africano-américain
ira se perdre comme le Gulf Stream, dans
,les profondeurs abyssales.
Maremi Rumdml.
) ..- <
Une belle exposition de Syrie
et dIrak à la Suiété cole"
des Artistes français Il Gruel Palais
Vingt-sept études sur nature, paraissent
actuellement au Salon (section coloniale).
C'est une partie seulement de l'ample mois-
son rapportée par Mme Fremont, artiste co-
loniale, de sa dernière mission dont elle
nous a raconté les merveilles déjà dans sa
conférenue du 19 mars.
Vues de Damas la. bieneide Palmyre la
hlonde, de Bagdad en or, de Bassorah la
grise sous le vent de sable.
Les fouilles semblent particulièrement
l'avoir retenue. Elle nous montre des docu-
ments uniques représentant le Palais de Na-
buchodonosor, les murs de Babylone, la li-
gne du déluge la Tour de Babe'l !
On peut utilement aller puiser à ces ra
res documents des visions prenantes
d'Orient.
) - .( -
Au Conseil Wlbat
Rejet a de la requête d'un administrateur'
adjoint de Paolala (Madagascar)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Garçon, administrateur adjoint des co-
lonies, aux fins d'annulation d'une décision
implicite, de rejet résultant du silence gardé
par le ministre des Colonies sur la demande
par iui formée le 33 mars 1929 à la suite
d'un décret, le 17 décembre 1929, ayant eu
pour effet, par application de l'art. 7 de la
loi du 10 août 1923 de le reclasser comme
administrateur adjoint de première classe,
pour compter du 1er juillet 1927, et en tant
que de besoin contre ledit décret du 17 dé-
cembre 1928, ainsi que d'une décision expli-
cite du ministère, en date du 12 juin 1929
rejetant la réclamation susvisée.
Attendu, a décidé le Conseil d'Etat dans
l'arrêt par lui rendu, que. le garçon
exempté du service militaire en 1911 par le
bureau de recrutement de Tananarive, a été
rappelé sous les drapeaux le 25 mai 1915,
par application du décret du 9 septembre
1014, en vertu duquel les hommes qui se-
ront recensé à la suite d'un nouvel examen
prévu à l'article premier dudit décret, aptes
au service militaire, Seront immédiatement
soumis aux obligations de leur classe de re-
crutement.
.Attendu que le requérant appartenait
en it)ts à la réserve de l'armée active que
les services militaires par 'lui accomplis ne
rentrent donc pas dans le service actif légal
prévu à l'article 7 précité de la loi du
1er avril 1923.
D'où rejet de sa requête.
L'arrêt que vient de rendre le Conseil
d'Etat retiendra certainement, le cas échéant,
l'attention des intéressés.
i
Assassinat de M. Doumer
Président de la République
A Paris
M. Paul Doumer, Président de la Répu-
blique française, a été hier blessé mortelle-
ment à 15 heures de quatre balles tirées par
un docteur russe, président d'un Comité fas-
ciste russe; alors que le président inaugurait
avec les membres du gouvernement la vente
de livres des écrivains combattants. Trans-
porté immédiatement à l'hôpital Beaujon, les
soins les plus diligents lui furent donnés et
on procéda à la transfusion du sang à deux
reprises. Malgré tout le dévouement et la
science des professeurs Gosset, Cuneo et des
internes, M. Doumer est mort ce matin à
4 h. 40.
L'assassin un illuminé, un utopiste, a été
arrêté immédiatement après l'attentat et em-
ruené à la police judiciaire.
Au Maroc
Une vive émotion s'est répandue dans
toute la population européenne du Maroc
hier.
Le Résident général a informé télégraphi-
quement le Sultan, actuellement à Fez. Ce
ernier a témoigné sa profonde tristesse de
cet événement.
A Versailles mardi
C est mardi 10 mai que se réuniront
eu congrès à Versailles les deux Chambres
pour élire le nouveau Président de la Répu-
blique. C'est la Chambre sortante dont les
pouvoirs sont valables jusqu'au 31 mai pro-
chain, qui sera appelée avec l'autre assem-
blée à désigner le futur chef de l'Etat qui,
d'après les pronostics, sera vraisemblable-
ment M. Albert Lebrun, président actuel du
Sénat.
La vie poUUque de M. Paul Doumer
M. Paul Doumer était né à Aurillac, 43,
rue des Tanneurs, le 22 mars 1857.
11 fit ses études dans les cours du soir en
travaillant comme apprenti graveur dans la
journée, fut reçu bachelier.
Nommé en 1877 professeur de uiathémati-
ques à Mende, il tut reçu licencié de ma-
thématique. Ensuite, appelé au Collège
de Remiremont. 11 fit connaissance du
sénateur de l'Aisne, l'historien Henri Mar-
tin, qui se prit de grande amitié pour le
jeune universitaire.
Il fit du journalisme et fut élu eu 1888 dé-
puté de l'Aisne; battu en 1889, il devint chef
de cabinet de M. F loquet, président de la
Chambre, puis élu député de l'Yonne et
choisi comme ministre des Finances par
Léon Bourgeois en 1895.
Sur les conseils de Léon Bourgeois,
d'Henri Brisson, de Maurice Berteaux, ses
bllfs politiques et les leaders du parti ra-
dical-socialiste. M. Doumer accepta en 1897
du président du Conseil M. Mêiine le gou-
vernement général de l'Indochine, ce fut la
première adhésion officielle du parti radical
à l'idée coloniale.
M. Paul Doumer fut et restera le grand
gouverneur général d'Indochine.
Il a laissé une forte empreinte sur tous les
services de l'Union, et si, depuis trente ans,
le temps a fait son œuvre, il faut reconnaî-
tre que l'armature était solide.
Revenant en France en 1902, M. Paul Dou-
mer se fait réélire député à Laon, ne négli-
gea aucun des grands problèmes coloniaux
qui sollicitèrent l'attention du Parlement de-
puis le début de ce siècle. Battu en 1910 il est
élu en janvier 1912 sénateur de la Corse et
constamment réélu jusqu'il sa nomination
comme Président de la République. Tou-
jours sur la brèche, soit à la présidence de la
Chambre, soit à la présidence des grandes
Commissions, soit ministre, soit président du
Sénat, M. Doumer a manifesté son attache-
ment constant à lIa France d'outre-mer.
.- (
Dans les facultés
NOMINATIONS
M. Lebret, professeur de Droit criminel à
M. Lebret, d'A'lger, est nommé professeur de
la Faculté
procédure et voies d'exécution à cette Fa-
culté.
M. Viard, agrégé près la Faculté de Droit
d'Alger, est nommé professeur de pandectes
et histoire du Droit privé à cette Faculté.
) .+
Encore le prix
de Littérature coloniale
a*--
Même parmi les littérateurs exotiques doués
d'une chaude imagination. M. Bernard Gras-
set a fait des disciples et M. Alain Laubreaux,
auteur de Wara, se déclare contre « la cou-
tume des prix littéraires.
Il nous a adressé la lettre suivante :
Monsieur le Directeur.
Vous avez fait paraître dans les Annales
Coloniales du 19 avril 1932 sous le titre :
L'Importance du Prix de Littérature Colo-
niale, un article où il est dit que M. Alain
Laubreaux qui avait présenté Wara au jury du
Prix de Littérature coloniale. vient de retirer
son livre. »
Cela n'est pas conforme à la réalité. Mon
roman a été engagé d'autorité dans la compéti-
tion par le juty lui-même. J'ai trouvé le pro-
cédé assez cavalier, n'ayant fait personnelle-
ment aucun acte de candidature et n'ayant en-
voyé mon livre à aucun des membres de ce
jJ'
ai du reste, protesté dans une lettre qu'a
pu liée l'inttansigeant. le vendredi 15 avril, et
dans laquelle j'exprimais sans réticence possi-
ble les sentiments que je professe à l'égard des
jurys littéraires, celui du Prix de Littérature
Coloniale comme les autres.
le vous prie, Monsieur le Directeur, de faire
paraStre ces lignes à la place même où a paru
l'information me concernant.
Vtaillez recevoir, Monsieur le Directeur,
l'assurance de mes sentiments les plus distin-
,.
'AI. LAUBREAUX.
le théâtre arabe
peut-ll se féveielon ?
La modernisation de la pensée islamique
s'aflirme par quelques tendances assez ca-
ractéristiques pour etre soulignées, iemoin
1enort des Egyptiens pour créer un théatre
de langue et u interprétation arabes, il
existe en Lgypte deux sociétés oiticieiles de
tnéatre qui manitestent une certaine acti-
vité, d abord parce qu'elles sont largement
suuventionnees par un gouvernement qui
veut taire tlgure d'Etat moderne, acquis
aux arts et aux lettres et qui a tondé, dans
cet esprit, un Opéra, une sorte de Conserva-
toire de « musique arabe » ; aussi parce
que, sous 1 înuuence des idées européennes,
te public cultivé cherche à satistaire des
sentiments nouveaux des besoins esthétiques
d'origine récente. Tous les pays d'Islam
sont u ailleurs touchés par la culture d'Oc-
cident, bien qu'ils s'en défendent et préten-
dent agir contormément aux traditions an-
cestrales. Ainsi s'explique l'accueil bienveil-
lant que rencontrent auprès des populations
musulmanes de Tunisie et de Syrie les tour-
nées organisées par des troupes égyptien-
nes, notamment par la troupe cairote de
Fatma Rouchdi, qu'on a applaudie tout ré-
cemment à Tunis et dans 'les principales
villes de la Réeence.
Mais il faut bien le dire, ces manifesta-
tions sont seulement l'indice d'une évolu-
tion. Le théâtre de langue arabe n'est pas
le résultat d'une tendance profonde des
peuples musulmans, il n'a rien d'original ;
il reprend des thèmes scéniques qui nous
sont familiers, à nous Européens. Sous le
signe du drame et de la comédie, i'l n'est
guère soutenu que pàr des traductions
d'œuvres de Molière, Shakespeare, Scribe,
Dumas, Labiche, le répertoire classique et
parfois désuet. D'auteur dramatique de lan-
gue arabe, on ne peut citer que le poète
égyptien Chawki, contemporain.
ai les pays d'islam possèdent des tradi-
tions littéraires fort anciennes et encore vi-
vaces, le théâtre est un genre en quelque
sorte en dehors du fonds religieux et spi-
ritualiste, qui est à La base de la culture
arabe; et ce genre ne nous parait pas sus-
ceptible d'un développement sérieux, quoi
qu'en disent 'les journaux nationalistes indi-
gènes qui demandent l'extension de l'ensei-
gnement de la langue arabe pour permet-
tre au peuple de comprendre les chets-d'œu-
vres scéniques ! Premier obstacle, donc :
l'expression littéraire ; et l'arabe littéraire a
toujours été l'apanage d'une élite. Le peu-
ple indigène a d'autres traditions d'amuse-
ment et de distraction, dont il faut tenir
Compte. Il n'y a de spectacle vraiment popu-
laire. dans 'l'Afrique du Nord tout au moins,
que le tam-tam, la danse du ventre et Ka-
ragouz, le défunt Karagouz dont les vieux
Tunisiens se rappellent encore les proues-
ses érotiques. 11 faisait la joie des grands
et des petits quand sa virilité triomphante
enfonçait les murs, sapait les palmiers à la
base, défiait les animaux féroces et répan-
dait la crainte autour de lui, et les rires de
l'auditoire qui n'y voyait pas malice. Mais
Karagouz eut le tort de s'attaquer aux
grands de ce monde, et un Résident général
qui ne souffrait pas les plaisanteries, même
innocentes, fit interdire Karagouz, et ce jeu
de marionnettes et d'ombres chinoises n'est
plus aujourd'hui, à Halfaouine, que le pâle
reflet de lui-même, sans vigueur ni piquant.
Enfin nous ne croyons pas à. l'avenir du
théâtre arabe, parce qu'il nait à une époque
où la vie est dure pour le théâtre en gé-
néral. La scène de plus en plus fait place à
l'écran. Le cinéma triomphe partout, et
même en pays d'Islam, où les films nou-
veaux sont projetés presque en même
temps qu'à Paris, devant des foules de plus
en plus nombreuses et toujours vibrantes.
Arthur Pmllmgrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
> m*m (
Dans la Marine
Nouveau paquebot
Un paquebot neuf vient d'arriver à Mar-
seille. venant des chantiers de Newcastlç :
Yttl-Kantara, destiné à la ligne d'Alger, sur
laquelle il remplacera l'El-Golea, perdu le
18 juin 1931 aux iles Baléares.
L' t:Z-f( alltaM est un navire de 5.100 ton-
nes, long de 120 mètres et large de 16 m. 30.
Il comporte des installations pour 362 passa-
gers, et a. dépassé, aux essais, la vitesse de
20 nœuds.
La première escadre a quitté Bizerte
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Robert, a quitté Bizerte
jeudi, pour accomplir sa tournée en Médi-
terranée orientale. Se scindant en trois grou-
pes, les différentes unités de l'escadre visite-
ront la Crète, s'arrêteront en Egypte à
Alexandrie. Port-Saïd ; en Palestine à Caïffa,
à Jaffa, k Alexandrette, à Beyrouth; en
Grèce, au port du Pirée, aux îles des Cycla-
des, aux ports de Navarin, Argostoli, enfin à
Corfou.
L'escadre effectuera en juin des manœu-
vres combinées, avec l'escadre de l'Atlanti-
que, et, vers le 20 juin, les forces totales,
soit 7 £ unités, seront de nouveau rassemblées
à Bizerte.
Une brillante réception a été donnée aux
états-majors de l'escadre par 'le contrôleur
civil de Bizerte, le consul de France et Mme
Mottes. Le séjour des bâtiments de l'escadre
de Bizerte a provoqué une très grande ani-
mation.
Les torpilleurs Foudroyant, Boulonnais,
Brcstois et Forbill, faisaient partie de la
90 division, sont arrivés, dans la matinée,
dans le port do Sfax où ils séjourneront jus-
qu'au 9 coumnt.
Le croiseur r.il Motte-Piquet, battant pavil-
lon du cnntre-amirai Traub, commandant la
-,° division légère, arrivera aujourd'hui et
mouillera dans la rade de Sfax jusqu'au
11 courant.
A l'Académie de Médecine
Communication
M. Camus présente un travail de MM. A.
Sergent et F. Trenz, sur les cas, observés en
Algérie, d'immunit6 très courte procurée par
la vaccination contre la variole.
Madagascar
aux Champs-Elysées
ou la solution trouvée
Par MARIE-LOUISE SICAkD.
bon
Le 10 mai, va s'ouvrir, à Paris, 27, ave-
nue des Champs-Elysées, un magasin colonial
consacré à Madagascar, et qui continuera le
magnifique effort de propagande entrepris l'an-
née dernière à l'Exposition de Vincennes.
C'est la première fois qu'une pareille ini-
tiative voit le jour, il convient d'en féliciter
chaudement M. Léon Cayla, l' actif gouver-
neur général de la Grande lie, auteur de ce
projet, et M. Gaston Pelletier, directeur de
l'Agence Economique de la rue du Général-
Foy, qui préside à son exécution.
L'Agence Economique de Madagascar ne
change pas d'adresse, « la ruche au travail »
n'est pas transférée, mais elle se renforce, en
plein cœur de la capitale, d'une brillante de-
vanture bien faite pour accrocher la curiosité
des passants. Sur le large vitrail encadré de
métal qui surplombe « le magasin », une carte
lumineuse détaille la physionomie géographique
de la Grande lie ; de chaque côté, s' allonge
la brève et éloquente nomenclature des produits
échangés entre la France et Madagascar. Ainsi
chaque jour, cette leçon de choses coloniale
s'étalera sous tous les regards, dans l' ombre
portée de l'Arc de Triomphe (l' emplacement
est de choix).
L'initiative de Madagascar dépasse les seuls
résultats de publicité et de propagande ; elle
donne la meilleure formule qui soit, à un projet
de création qui est à l' ordre du jour. Il s' agit
de cette idée qui a déjà fait couler tant d' en-
cre, ouvert l'écluse aux discours, en attendant
le déluge des cent millions en sol aride.
Et le rébus s'illustre d'une Tour de Babel
Sennaar, symbole de cette « Maison des Colo-
nies » rêvée aussi par les enfants d'Adam
(mais au XV0 siècle après J.-C.) pour centra-
liser dans la confusion des races et des lan-
gues la France des Cinq Parties du Monde.
Tubalcaïns modernes
Voyons un peu comment les modernes suc-
cesseurs des architectes postdiluviens conçoi-
vent la Babel Coloniale :
Un grand édifice, genre Cité des Injorma
tions, sonore comme les trompettes qui firent
crouler les murs de Jéricho (c'est du reste le
sort des cloisons en ciment armé quand les
voisins parlent un peu fort). Et, dans le hall
gratte-ciel compartimenté comme un grand ma-
gasin de nouveautés, on réunirait, pêle-mêle,
tous les rayons coloniaux : au rez-de-chaussée,
la masse africaine s'installerait et monterait à
l'étage ; le premier au-dessus de l'entresol
serait réservé à l'Indochine ; au troisième,
Madagascar; au huitième, les visions du Paci-
fique. En ex-voto dans la coupole, les vieilles
colonies seraient accrochées. rel iques désuètes
qu'un miracle sans cesse renouvelé de la Vier-
ge-Marie a conservées à la France !
Et au-dessus de la création artificielle d' un
empire en matériaux futuristes, régnerait une
omnipotence, un super-directeur-Dieule-père.
décidant à sa guise de la destinée de telle ou
telle colonie. Cela aurait, n' en doutons pas,
une profonde répercussion dans la France loin-
taine correspondante. Car, l' autonomie de la
colonie-étage n'est pas possible. La centralisa-
tion extrême du projet commande une direc-
tion unique. Ou ce Jékoûa sera puissant et les
directeurs d'agence réduits aux rôles d'Archan-
ges devront s' incl iner devant une volonté supé-
rieure ; ou bien, il ne sera qu'un Jupiter de
comédie, et dans ce cas, l'anarchie régnera
et « la Maison des Colonies » s'illustrera par
le ballet de la pagaye, car chacun voudra
jouer au maître de la maison.
Puis, en face de cet immeuble exotique, se
montera, un jour prochain, un g»and Ministère
de la France Extérieure (celui-là est urgent).
Ainsi, la conduite de notre Empire d'outre-
mer, entièrement dépourvue d'amortisseurs, se
trouvera abandonnée à deux rudes directions.
De plus, cette construction hallucinante devrait
contenir : écoutez bien, bonnes gens de France
qu'on dit être doués d'un tantinet de bon sens :
1° La douzaine d'agences coloniales exis-
tant actuellement ;
2° Des services de renseignements généraux
de propagande, de placements, de ventes,
d'émigration, etc. ;
3° Le foyer des coloniaux;
4° Les associations, les ligues, les acadé-
mies, les instituts à fin coloniale ; les firme
(Compagnies de navigation, compagni es aérien-
nes, agences de voyage, banques, sociétés com-
merciales, etc.) seraient locataires de la Mai-
son ;
6° Dans cette arche de Noé, il conviendrait
d'aménager : un bureau de tourisme, commun
à toutes nos colonies ; une salle de conférence
et de cinéma ; un théâtre : « Noir » ; une bi-
bliothèque avec salle de lecture ; un 1 Im-
possible de continuer l'énumération encore lon-
gue, car les sous-sols et les combles aménagés
en bureaux-cagibis, il ne reste pas une place
sur le plan (qui pourtant élargit toujours l' hori-
zon Hes constructions-avenir).
Aux cent millions dépensés pour élever « la
Maison des Colonies n, il faudra donc ajouter
un peut supplément de dix ou vingt millions,
car très rapidement, les malheureuses agences a
l'étroit, obligées pourtant de suivre le rythme
de la mise en valeur de leurs colonies, seront
obligées d'ouvrir à n'importe quel prix et n'im-
porte où des annexes provisoires faites pour
durer.
Ce que suggère Madagascar
Justement. l'initiative prise aux Champs-Ely-
sées par la Grande lIe suggère une solution
pleine d'intérêt non seulement pour les budgets
.IIL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M.
PARIS (III)
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Les Ariiiatës Coloniales
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être reproduit» qu'en citant loi ÇMttMtM
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On s'abonne Mua frais étm
tout 1M bureaux 4e poste.
les femmes médecins missionnaires
- ) «
Il n'est p.s sans intérêt pour l'hygiène
de nos colonies, et pour la prospérité de
leurs œuvres hospitalières, de jeter les yeux
sur une institution qui, lentement, se dé-
veloppe dans les diverses confessions chré-
tiennes : celle des femmes médecias-mis-
sionnalres. Ne croyons pas que l'idée soit
récente : elle remonte au moyen-âge, à l'é-
poque de Philippe le Bel, et on la trouve
expliquée tout au long, dans certain mé-
moire sur le recouvrement de la Terre Sain-
te, que le légiste Pierre du Bois, dans les
premières années du quatorzième siècle,
adressait au roi d'Angleterre, Edouard Ier.
L'audacieux instigateur expliquait que, pour
faire pénétrer dans le Levant méditerra-
néen les idées, les mœurs, la religion de
la chrétienté, on ne saurait trouver aucun
meilleur agent de propagande que les fem-
mes ; qu'il serait souhaitable qu'an re-
crutât un certain nombre de fillettes, qu'on
leur apprît, outre la religion, assez de latin
pour pouvoir le comprendre, assez de grec,
d'hébreu, d'arabe, .pour pouvoir converser
avec les populations orientales, et puis as-
sez de sciences naturelles, de médecine et
de chirurgie pour pouvoir pratiquer l'art
de gulérir. Pierre du Bois escomptait
qu'ainsi outillées, ces fillettes, devenues
grandes, pourraient prendre le chemin de
l'Orient et, là-bas, comme femmes-méde-
cins, gagner la confiance des populations.
C'est dans une très curieuse thèse de
doctorat sur les femmes-médecins mission-
naires, naguère soutenue à Lyon par le doc-
teur Arlette Butavand, que je relève ce pi-
quant détail. Depuis Pierre du Bois, six
siècles ont passé, et Mlle Butavand cons-
tate qu'au lendemain de leurs premiers es-
sais les Congrégations et supérieurs de mis-
sions catholiques sont d'accord avec les so-
ciétés de missions protestantes, dont l'ex-
périence date déjà d'une soixantaine d'an-
nées, pour « reconnaître que le dévouemcnt.
l'intuition, la charité des femmes-médecins
est une méthode excellente de pénétration
cher les indigènes, spécialement dans les
pays où les femmes sont soumises à la ré
clusion w. Il y a là une leçon dont nos
colonies peuvent profiter.
Les femmes-médecins sorties depuis 1850
du collège médical féminin de Pensylvanie,
celles qui font leur éducation, depuis 1876,
à l'éowe féminine de médecine de Londres.
celles enfin, qui, depuis 1886, donnent leur
concours à l' « Association pour l'aide mé-
dicale des femmes aux femmes de l'Inde »,
fondée sous le patronage de lady Dufferin,
furent les premières pionnières du mouve-
ment : dès 1899, cette dernière association
comptait aux Indes trente-cinq femmes mé-
decins anglaises ou américaines, soixante-
quinze femmes médecins indigènes. La Chi-
ne aussi, l'Egypte, la Perse, l'Afganistan,
la Mandchourie ont vu s'installer quelques
----- femmes-médecins missionnaires, sous l'égi-
de de certains groupements protestants ; et
dans notre Cameroun, on vit parattre, en
1929, une femme-médecin, envoyée par les
Missions Evangéliques de Paris.
Nos Missions Africaines de Lyon se ren-
dirent célèbres dans la Nigéria, il y a une
quarantaine d'années, par l'hôpital! et l'école
de sage-femmes indigènes que l'un des
prêtres de cet institut, le P. Coquard, avait
fondés à Abéokuta. Lorsqu'il constatait les
absurdes et malfaisants traitements que su-
bissaient les femmes en couches de la part
des médecins féticheurs, les hémorragies
auxquelles ils donnaient lieu, la brutale
maladresse avec laquelle ces féticheurs lui-
saient parfois les membres des nouveaux-
nés, il songeait qu'il y avait là un véritable
péri social et, comme médecin, ce prêtre
groupait des chrétiennes indigènes pour
leur apprendre à se rendre un jour utiles
dans le métier de sages-femmes. En ces
pays noirs où la religion fétichiste inspire.
de temps immémorial, tous les préceptes et
toutes les aberrations de la médecine locale,
l'initiative du P. Coquard était spécialement
opportune.
Le docteur Abbatucci dans son livre :
Médecins coloniaux, observait il y a qua-
tre ans qu'en œrtaines régions, ide notjrc
Afrique équatoriale, où l'on doit conduire
contre la maladie du sommeil une lutte mé-
thodique et sans trêve, les médecins sont
en nombre notoirement insuffisant. Inver-
sement, dans notre Indochine, où nous avons
fait de très vigoureux efforts médicaux pour
fa lutte contre le paludisme et contre les
maladies transmissibles, on a vu un indi-
gène, M. Da Van Tôt, écrire, !il y a cinq
ans, une thèse de doctorat sur « l'jnflucncc
pacifiante de la médecine dans la coloni-
sation » ; et dans cette thèse il proclame
que. l'Indochine, tombeau des premiers
ouvriers de la colonisation, est devenue une
des plus belles colonies de la France w.
Si les échos coloniaux nous apportent
d'aussi éloquentes leçons sur le bon usage
de la médecine, comment ne pas se réjouir
à la pensée que les cours de médecine pour
missionnaires, organisés depuis 1926 et 1928
dans les facultés catholiques de Paris et de
Lille, sont ouverts à des religieuses ; qu'il y
a depuis 1925, aux Etats-Unis, une société
de religieuses canoniquemcnt organisée, qui
sont des femmes-médecins, et qu'un autre
institut analogue, l'. Tnstitutum Deiparae »,
a été récemment fondé à Glascow par un
prêtre médecin, le P. Agius, avec les en-
couragements du Saint-Siège ? Deux fem-
mes-médecins sont déjà sorties de l'insti-
tut médico-missionnaire de Wurzbourg ; et
l'muvre bruxelloise de l'Aide médicale aux
missions, la Fondation médicale de l'Uni-
versité de Louvain au Congo, aspirent, elles
aussi, à faire rayonner au loin la compéten-
ce et le coeur des jeunes filles qu'elles au-
ront formées pour la tâche de médecins ou
pour celle d'infirmières. Dès maintenant, les
Franciscaines Missionnaires de Marie con-
grégation d'origine française et dont la
maison mère est en France, possèdent deux
sœurs-médecins ; les Catéchistes Mission-
naires de Marie Immaculée, d'origine fran-
çaise également, ont organisé, dans l'Inde,
leur activité hospitalière et médicale, et
commencent à faire bénéficier Madagascar
de l'expérience acquise aux Indes ; et ce
n'est pas sans raison que Mlle Butavand,
dans le coup d'œil qu'elle jette sur tous
ces efforts, épanouis ou en germe, signale
à notre attentive gratitude l'œuvre des
Sœurs de Saint- Joseph de Cluny ; elles
sont douze à la clinique et au dispensaire
de Saint-Louis, deux au dispensaire de
Thiès et deux à celui de Konakry ; trois
à leur léproserie de Madagascar, onze dan?
les établissements hospitaliers de l'Inde
française ; et l'importance qu'elles atta-
chent à une solide formation technique des
sœurs infirmières montre que déjà souffle,
parmi elles, cet esprit d'investigation qui
éveillera des vocations de femmes-médecins.
On peut augurer que d'ici à peu d'années
la femme-médecin missionnaire, messagère
de guérison en même temps que de charité,
ramenant avec elle la santé, ou tout au
moins 1 espérance, joignant aux prestiges de
sa science ceux de son aimante tendresse,
jouera dans la vie morale de nos colonies un
rôle d'élite, et qu'on pourra dire d'elle,
dans notre domaine colonial, ce qu'on A
pu dire, naguère, des femmes-médecins de
l'Hindoustan : « La meilleure partie de
leur œuvre consiste peut-être dans l'influen
ce qu'elles ont exercée sur les milliers de
malades avec lesquels elles sont entrées en
contact. » Et ce sera l'honneur de Mlle Bu-
tavand de s'être faite, à l'aurore même de
cette institution féconde en promesses, la
narratrice des premières tentatives et la
greffière des premières vocations.
Parler comme elle sait le faire d'hier et
d'aujourd'hui, c'est préparer les lendemains
Georges Goyau,
de t'AM
Les infirmières musulmanes
à Tunis
Nos lecteurs se souviennent de la création
du dispensaire-école adjoint il y a deux ans
à l'école des jeunes filles musulmanes René
Millet.
Nous en avons relaté l'inauguration en
janvier 1930. Le résident général, M. Man-
ceron, avait tenu à la présider 'lui-même
pour bien marquer l'intérêt qu'il portait à
une œuvre pratique, bien faite, semblait-il,
pour répandre dans les maisons musulma-
nes de Tunis, les meilleures et les plus
sûres notions de médecine et d'hygiène fa-
miliale.
Ce - dispensaire-école porte le nom de sa
fondatrice, Mme Charlotte Eigenscheak.
Son succès, désormais assllré, lui fait le
plus grand honneur, ainsi qu'aux trois pro-
fesseur"s dont elle a su s'attacher le constant
et dévoué concours, Mesdames les docteurs
Anderson, Nicolle et Raymonde Gentile.
Le premier cycle des cours et exercices
pratiques s'est clos, en effet brillamment
ces derniers jours par un examen dont le
docteur Charles Nicolle avait bien voulu
accepter la présidence.
Le directeur de l'Institut Pasteur de Tu-
nis avait dès l'origine apporté son encoura-
oement à Mme Eigenschenk. Il a lui-même
réglé les conditions des épreuves qui vien-
nent de couronner !les études des premières
élèves. Ses nouvelles obligations de profes-
seur au Collège de France l'ont empêché de
présider en personne aux interrogations ain-
si qu'aux épreuves pratiques et il a dû être
suppléé par le docteur Gobet, directeur de
l'hygiène, assisté de deux chefs de service
de service des hôpitaux de Tunis ,les doc-
teurs Bouquet et Masselot.
Il convient de mentionner que les six élè-
ves présentées avaient suivi des cours pen-
dant quatre ans avec les mêmes professeurs,
deux ans à l'infirmerie de l'école et 'les deux
autres années au dispensaire. Elles ont tou-
tes obtenu un total de points supérieur à la
moyenne et recevront toutes les six le « bre-
vet de capacité des infirmières musulma-
nes (c créé par M. Thierry, directeur géné-
ral de l'Intérieur, avec la mention « très
bien » pour Mlle Chérifa Boukkris et la
mention « bien » pour Mlles Naïma Daoud,
Djemila Turki, Habiba Boukkris, Gmar Ha-
chaïuhi, Mahjouba Mahjoub.
-– J - ..-- <
Tournées artistiques
en Afrique do Nord
Le célèbre chœur des Cosaques du Don de
Serge Jaroff, qui vient de donner plus de
cent concerts aux Etats-Unis avec un succès
sans précédent, va effectuer, ainsi que nous
l'avons annoncé, une grande tournée en Al-
gérie et Tunisie, successivement il se fera
entendre à Alger, Constantine, Tunis, Ferry-
ville, Beja, Bôno, Oran.
) -
Dépêches de l'Indochine
1"
Violent typhon au Sud-Annam
Un typhon d'un extrême violence, mais
heureusement, de faible étendue, s'est abat-
III sur le Sud-Annam. hier.
On signale (le nombreuses victimes et
d'importants déqdts, mais, toutes les lignes
télégraphiques et les voies de chemin de
de fer étant coupées, les précisions man-
quent.
Le 1er mai a été calme en Indochine
Le Gouverneur général de VIndochine fait
connaître qu'il Voccasion du 1er mai il n'y
a pas eu le moindre incident sur toute
l'étendue du territoire de tindorhine.
ils remettent CI
»»»
m
ST-CE parce que les
Etats-Unis se sont
adonnés aux excès
de la civilisation in-
dustrielle et jouent
sur le théâtre du
Nouveau - Monde
quelques « Scènes
de la Vie future P,
que les citoyens de la libre Amérique en sont
arrivés à considérer comme marchandises les
pays et l'âme des peuples 1
On serait tenté de le croire.
Apres la honteuse combinaison reprise au
début de cette année, par M. Mac Faddelt,
Président (ou ancien Président) de la
Commission des Finances de la Chambre
des Représentants à Washington, du règle-
ment des dettes de guerre, par l'abandon aux
Etats-Unis, des Antilles anglaises et fran-
çaises, VOncle Sam lance une nouvelle in-
vention aussi effarante, pour tous ceux,
- pauvres hallucinés d'idéal, qui s'imaginent
que le plus elementatre concept de civilisa-
tion impose le respect du droit des Nations.
Le Shylock américain entend se payer,
coûte que coûte, non pas en chair de débi-
teur, mais en taillant dans le vif des colo-
nies appartenant aux Alliés.
Et c'est ainsi que Stephen Leacock, qui
dirige le département de VEconomie Poli-
tique à l'Université Me Gill, ment de pu-
blier une étude très importante d'après la-
quelle les Alliés devraient, pour rembourse-
ment de leurs emprunts, abandonner aux
Etats-Unis toutes leurs possessions du cen-
tre de l'Afrique.
Autour du Congo, que la Belgique cède
rait, bien entendu, serait créé un immense
empire américain.
Stephen Leacock, qui ne doute de rien,
s'efforce de prouver que la patrie des gratte-
ciels a besoin de possessions sous les tro-
piques, ne serait-ce que pour y installer les
noirs indésirables qui peuplent les Etats-
Unis et même Cuba, c leur vestibule m.
Comme Stephen Leacock ne voit rien dans
l'éther planétaire qui puisse contrebalancer
la volonté yankee, il ne doute pas de l'
cellcnce de son projet capable de réeltauffer
les crédits « gelés. en Allcmagne et il dis-
ctlte du prix, comme s'il s'agissait de l'achat
d'un meuble à la Salle des vetrles.
Pourlaul, il ne faut pas se frapper et,
dans l'intérêt même des nombreuses étoiles
du drapeaii américain, on ne doit pas pren-
dre au sérieux les galéjades de l'Oncle Sam.
Il est bon de se rappeler que les Etats-
Unis nous ont déjà menacés de fermer le
canal de Floride pour dévier le courant du
Golfe et priver ainsi l'Europe récalcitrante
de chauffage central.
Espérons que l'Empire africano-américain
ira se perdre comme le Gulf Stream, dans
,les profondeurs abyssales.
Maremi Rumdml.
) ..- <
Une belle exposition de Syrie
et dIrak à la Suiété cole"
des Artistes français Il Gruel Palais
Vingt-sept études sur nature, paraissent
actuellement au Salon (section coloniale).
C'est une partie seulement de l'ample mois-
son rapportée par Mme Fremont, artiste co-
loniale, de sa dernière mission dont elle
nous a raconté les merveilles déjà dans sa
conférenue du 19 mars.
Vues de Damas la. bieneide Palmyre la
hlonde, de Bagdad en or, de Bassorah la
grise sous le vent de sable.
Les fouilles semblent particulièrement
l'avoir retenue. Elle nous montre des docu-
ments uniques représentant le Palais de Na-
buchodonosor, les murs de Babylone, la li-
gne du déluge la Tour de Babe'l !
On peut utilement aller puiser à ces ra
res documents des visions prenantes
d'Orient.
) - .( -
Au Conseil Wlbat
Rejet a de la requête d'un administrateur'
adjoint de Paolala (Madagascar)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Garçon, administrateur adjoint des co-
lonies, aux fins d'annulation d'une décision
implicite, de rejet résultant du silence gardé
par le ministre des Colonies sur la demande
par iui formée le 33 mars 1929 à la suite
d'un décret, le 17 décembre 1929, ayant eu
pour effet, par application de l'art. 7 de la
loi du 10 août 1923 de le reclasser comme
administrateur adjoint de première classe,
pour compter du 1er juillet 1927, et en tant
que de besoin contre ledit décret du 17 dé-
cembre 1928, ainsi que d'une décision expli-
cite du ministère, en date du 12 juin 1929
rejetant la réclamation susvisée.
Attendu, a décidé le Conseil d'Etat dans
l'arrêt par lui rendu, que. le garçon
exempté du service militaire en 1911 par le
bureau de recrutement de Tananarive, a été
rappelé sous les drapeaux le 25 mai 1915,
par application du décret du 9 septembre
1014, en vertu duquel les hommes qui se-
ront recensé à la suite d'un nouvel examen
prévu à l'article premier dudit décret, aptes
au service militaire, Seront immédiatement
soumis aux obligations de leur classe de re-
crutement.
.Attendu que le requérant appartenait
en it)ts à la réserve de l'armée active que
les services militaires par 'lui accomplis ne
rentrent donc pas dans le service actif légal
prévu à l'article 7 précité de la loi du
1er avril 1923.
D'où rejet de sa requête.
L'arrêt que vient de rendre le Conseil
d'Etat retiendra certainement, le cas échéant,
l'attention des intéressés.
i
Assassinat de M. Doumer
Président de la République
A Paris
M. Paul Doumer, Président de la Répu-
blique française, a été hier blessé mortelle-
ment à 15 heures de quatre balles tirées par
un docteur russe, président d'un Comité fas-
ciste russe; alors que le président inaugurait
avec les membres du gouvernement la vente
de livres des écrivains combattants. Trans-
porté immédiatement à l'hôpital Beaujon, les
soins les plus diligents lui furent donnés et
on procéda à la transfusion du sang à deux
reprises. Malgré tout le dévouement et la
science des professeurs Gosset, Cuneo et des
internes, M. Doumer est mort ce matin à
4 h. 40.
L'assassin un illuminé, un utopiste, a été
arrêté immédiatement après l'attentat et em-
ruené à la police judiciaire.
Au Maroc
Une vive émotion s'est répandue dans
toute la population européenne du Maroc
hier.
Le Résident général a informé télégraphi-
quement le Sultan, actuellement à Fez. Ce
ernier a témoigné sa profonde tristesse de
cet événement.
A Versailles mardi
C est mardi 10 mai que se réuniront
eu congrès à Versailles les deux Chambres
pour élire le nouveau Président de la Répu-
blique. C'est la Chambre sortante dont les
pouvoirs sont valables jusqu'au 31 mai pro-
chain, qui sera appelée avec l'autre assem-
blée à désigner le futur chef de l'Etat qui,
d'après les pronostics, sera vraisemblable-
ment M. Albert Lebrun, président actuel du
Sénat.
La vie poUUque de M. Paul Doumer
M. Paul Doumer était né à Aurillac, 43,
rue des Tanneurs, le 22 mars 1857.
11 fit ses études dans les cours du soir en
travaillant comme apprenti graveur dans la
journée, fut reçu bachelier.
Nommé en 1877 professeur de uiathémati-
ques à Mende, il tut reçu licencié de ma-
thématique. Ensuite, appelé au Collège
de Remiremont. 11 fit connaissance du
sénateur de l'Aisne, l'historien Henri Mar-
tin, qui se prit de grande amitié pour le
jeune universitaire.
Il fit du journalisme et fut élu eu 1888 dé-
puté de l'Aisne; battu en 1889, il devint chef
de cabinet de M. F loquet, président de la
Chambre, puis élu député de l'Yonne et
choisi comme ministre des Finances par
Léon Bourgeois en 1895.
Sur les conseils de Léon Bourgeois,
d'Henri Brisson, de Maurice Berteaux, ses
bllfs politiques et les leaders du parti ra-
dical-socialiste. M. Doumer accepta en 1897
du président du Conseil M. Mêiine le gou-
vernement général de l'Indochine, ce fut la
première adhésion officielle du parti radical
à l'idée coloniale.
M. Paul Doumer fut et restera le grand
gouverneur général d'Indochine.
Il a laissé une forte empreinte sur tous les
services de l'Union, et si, depuis trente ans,
le temps a fait son œuvre, il faut reconnaî-
tre que l'armature était solide.
Revenant en France en 1902, M. Paul Dou-
mer se fait réélire député à Laon, ne négli-
gea aucun des grands problèmes coloniaux
qui sollicitèrent l'attention du Parlement de-
puis le début de ce siècle. Battu en 1910 il est
élu en janvier 1912 sénateur de la Corse et
constamment réélu jusqu'il sa nomination
comme Président de la République. Tou-
jours sur la brèche, soit à la présidence de la
Chambre, soit à la présidence des grandes
Commissions, soit ministre, soit président du
Sénat, M. Doumer a manifesté son attache-
ment constant à lIa France d'outre-mer.
.- (
Dans les facultés
NOMINATIONS
M. Lebret, professeur de Droit criminel à
M. Lebret, d'A'lger, est nommé professeur de
la Faculté
procédure et voies d'exécution à cette Fa-
culté.
M. Viard, agrégé près la Faculté de Droit
d'Alger, est nommé professeur de pandectes
et histoire du Droit privé à cette Faculté.
) .+
Encore le prix
de Littérature coloniale
a*--
Même parmi les littérateurs exotiques doués
d'une chaude imagination. M. Bernard Gras-
set a fait des disciples et M. Alain Laubreaux,
auteur de Wara, se déclare contre « la cou-
tume des prix littéraires.
Il nous a adressé la lettre suivante :
Monsieur le Directeur.
Vous avez fait paraître dans les Annales
Coloniales du 19 avril 1932 sous le titre :
L'Importance du Prix de Littérature Colo-
niale, un article où il est dit que M. Alain
Laubreaux qui avait présenté Wara au jury du
Prix de Littérature coloniale. vient de retirer
son livre. »
Cela n'est pas conforme à la réalité. Mon
roman a été engagé d'autorité dans la compéti-
tion par le juty lui-même. J'ai trouvé le pro-
cédé assez cavalier, n'ayant fait personnelle-
ment aucun acte de candidature et n'ayant en-
voyé mon livre à aucun des membres de ce
jJ'
ai du reste, protesté dans une lettre qu'a
pu liée l'inttansigeant. le vendredi 15 avril, et
dans laquelle j'exprimais sans réticence possi-
ble les sentiments que je professe à l'égard des
jurys littéraires, celui du Prix de Littérature
Coloniale comme les autres.
le vous prie, Monsieur le Directeur, de faire
paraStre ces lignes à la place même où a paru
l'information me concernant.
Vtaillez recevoir, Monsieur le Directeur,
l'assurance de mes sentiments les plus distin-
,.
'AI. LAUBREAUX.
le théâtre arabe
peut-ll se féveielon ?
La modernisation de la pensée islamique
s'aflirme par quelques tendances assez ca-
ractéristiques pour etre soulignées, iemoin
1enort des Egyptiens pour créer un théatre
de langue et u interprétation arabes, il
existe en Lgypte deux sociétés oiticieiles de
tnéatre qui manitestent une certaine acti-
vité, d abord parce qu'elles sont largement
suuventionnees par un gouvernement qui
veut taire tlgure d'Etat moderne, acquis
aux arts et aux lettres et qui a tondé, dans
cet esprit, un Opéra, une sorte de Conserva-
toire de « musique arabe » ; aussi parce
que, sous 1 înuuence des idées européennes,
te public cultivé cherche à satistaire des
sentiments nouveaux des besoins esthétiques
d'origine récente. Tous les pays d'Islam
sont u ailleurs touchés par la culture d'Oc-
cident, bien qu'ils s'en défendent et préten-
dent agir contormément aux traditions an-
cestrales. Ainsi s'explique l'accueil bienveil-
lant que rencontrent auprès des populations
musulmanes de Tunisie et de Syrie les tour-
nées organisées par des troupes égyptien-
nes, notamment par la troupe cairote de
Fatma Rouchdi, qu'on a applaudie tout ré-
cemment à Tunis et dans 'les principales
villes de la Réeence.
Mais il faut bien le dire, ces manifesta-
tions sont seulement l'indice d'une évolu-
tion. Le théâtre de langue arabe n'est pas
le résultat d'une tendance profonde des
peuples musulmans, il n'a rien d'original ;
il reprend des thèmes scéniques qui nous
sont familiers, à nous Européens. Sous le
signe du drame et de la comédie, i'l n'est
guère soutenu que pàr des traductions
d'œuvres de Molière, Shakespeare, Scribe,
Dumas, Labiche, le répertoire classique et
parfois désuet. D'auteur dramatique de lan-
gue arabe, on ne peut citer que le poète
égyptien Chawki, contemporain.
ai les pays d'islam possèdent des tradi-
tions littéraires fort anciennes et encore vi-
vaces, le théâtre est un genre en quelque
sorte en dehors du fonds religieux et spi-
ritualiste, qui est à La base de la culture
arabe; et ce genre ne nous parait pas sus-
ceptible d'un développement sérieux, quoi
qu'en disent 'les journaux nationalistes indi-
gènes qui demandent l'extension de l'ensei-
gnement de la langue arabe pour permet-
tre au peuple de comprendre les chets-d'œu-
vres scéniques ! Premier obstacle, donc :
l'expression littéraire ; et l'arabe littéraire a
toujours été l'apanage d'une élite. Le peu-
ple indigène a d'autres traditions d'amuse-
ment et de distraction, dont il faut tenir
Compte. Il n'y a de spectacle vraiment popu-
laire. dans 'l'Afrique du Nord tout au moins,
que le tam-tam, la danse du ventre et Ka-
ragouz, le défunt Karagouz dont les vieux
Tunisiens se rappellent encore les proues-
ses érotiques. 11 faisait la joie des grands
et des petits quand sa virilité triomphante
enfonçait les murs, sapait les palmiers à la
base, défiait les animaux féroces et répan-
dait la crainte autour de lui, et les rires de
l'auditoire qui n'y voyait pas malice. Mais
Karagouz eut le tort de s'attaquer aux
grands de ce monde, et un Résident général
qui ne souffrait pas les plaisanteries, même
innocentes, fit interdire Karagouz, et ce jeu
de marionnettes et d'ombres chinoises n'est
plus aujourd'hui, à Halfaouine, que le pâle
reflet de lui-même, sans vigueur ni piquant.
Enfin nous ne croyons pas à. l'avenir du
théâtre arabe, parce qu'il nait à une époque
où la vie est dure pour le théâtre en gé-
néral. La scène de plus en plus fait place à
l'écran. Le cinéma triomphe partout, et
même en pays d'Islam, où les films nou-
veaux sont projetés presque en même
temps qu'à Paris, devant des foules de plus
en plus nombreuses et toujours vibrantes.
Arthur Pmllmgrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
> m*m (
Dans la Marine
Nouveau paquebot
Un paquebot neuf vient d'arriver à Mar-
seille. venant des chantiers de Newcastlç :
Yttl-Kantara, destiné à la ligne d'Alger, sur
laquelle il remplacera l'El-Golea, perdu le
18 juin 1931 aux iles Baléares.
L' t:Z-f( alltaM est un navire de 5.100 ton-
nes, long de 120 mètres et large de 16 m. 30.
Il comporte des installations pour 362 passa-
gers, et a. dépassé, aux essais, la vitesse de
20 nœuds.
La première escadre a quitté Bizerte
La première escadre, sous le commande-
ment du vice-amiral Robert, a quitté Bizerte
jeudi, pour accomplir sa tournée en Médi-
terranée orientale. Se scindant en trois grou-
pes, les différentes unités de l'escadre visite-
ront la Crète, s'arrêteront en Egypte à
Alexandrie. Port-Saïd ; en Palestine à Caïffa,
à Jaffa, k Alexandrette, à Beyrouth; en
Grèce, au port du Pirée, aux îles des Cycla-
des, aux ports de Navarin, Argostoli, enfin à
Corfou.
L'escadre effectuera en juin des manœu-
vres combinées, avec l'escadre de l'Atlanti-
que, et, vers le 20 juin, les forces totales,
soit 7 £ unités, seront de nouveau rassemblées
à Bizerte.
Une brillante réception a été donnée aux
états-majors de l'escadre par 'le contrôleur
civil de Bizerte, le consul de France et Mme
Mottes. Le séjour des bâtiments de l'escadre
de Bizerte a provoqué une très grande ani-
mation.
Les torpilleurs Foudroyant, Boulonnais,
Brcstois et Forbill, faisaient partie de la
90 division, sont arrivés, dans la matinée,
dans le port do Sfax où ils séjourneront jus-
qu'au 9 coumnt.
Le croiseur r.il Motte-Piquet, battant pavil-
lon du cnntre-amirai Traub, commandant la
-,° division légère, arrivera aujourd'hui et
mouillera dans la rade de Sfax jusqu'au
11 courant.
A l'Académie de Médecine
Communication
M. Camus présente un travail de MM. A.
Sergent et F. Trenz, sur les cas, observés en
Algérie, d'immunit6 très courte procurée par
la vaccination contre la variole.
Madagascar
aux Champs-Elysées
ou la solution trouvée
Par MARIE-LOUISE SICAkD.
bon
Le 10 mai, va s'ouvrir, à Paris, 27, ave-
nue des Champs-Elysées, un magasin colonial
consacré à Madagascar, et qui continuera le
magnifique effort de propagande entrepris l'an-
née dernière à l'Exposition de Vincennes.
C'est la première fois qu'une pareille ini-
tiative voit le jour, il convient d'en féliciter
chaudement M. Léon Cayla, l' actif gouver-
neur général de la Grande lie, auteur de ce
projet, et M. Gaston Pelletier, directeur de
l'Agence Economique de la rue du Général-
Foy, qui préside à son exécution.
L'Agence Economique de Madagascar ne
change pas d'adresse, « la ruche au travail »
n'est pas transférée, mais elle se renforce, en
plein cœur de la capitale, d'une brillante de-
vanture bien faite pour accrocher la curiosité
des passants. Sur le large vitrail encadré de
métal qui surplombe « le magasin », une carte
lumineuse détaille la physionomie géographique
de la Grande lie ; de chaque côté, s' allonge
la brève et éloquente nomenclature des produits
échangés entre la France et Madagascar. Ainsi
chaque jour, cette leçon de choses coloniale
s'étalera sous tous les regards, dans l' ombre
portée de l'Arc de Triomphe (l' emplacement
est de choix).
L'initiative de Madagascar dépasse les seuls
résultats de publicité et de propagande ; elle
donne la meilleure formule qui soit, à un projet
de création qui est à l' ordre du jour. Il s' agit
de cette idée qui a déjà fait couler tant d' en-
cre, ouvert l'écluse aux discours, en attendant
le déluge des cent millions en sol aride.
Et le rébus s'illustre d'une Tour de Babel
Sennaar, symbole de cette « Maison des Colo-
nies » rêvée aussi par les enfants d'Adam
(mais au XV0 siècle après J.-C.) pour centra-
liser dans la confusion des races et des lan-
gues la France des Cinq Parties du Monde.
Tubalcaïns modernes
Voyons un peu comment les modernes suc-
cesseurs des architectes postdiluviens conçoi-
vent la Babel Coloniale :
Un grand édifice, genre Cité des Injorma
tions, sonore comme les trompettes qui firent
crouler les murs de Jéricho (c'est du reste le
sort des cloisons en ciment armé quand les
voisins parlent un peu fort). Et, dans le hall
gratte-ciel compartimenté comme un grand ma-
gasin de nouveautés, on réunirait, pêle-mêle,
tous les rayons coloniaux : au rez-de-chaussée,
la masse africaine s'installerait et monterait à
l'étage ; le premier au-dessus de l'entresol
serait réservé à l'Indochine ; au troisième,
Madagascar; au huitième, les visions du Paci-
fique. En ex-voto dans la coupole, les vieilles
colonies seraient accrochées. rel iques désuètes
qu'un miracle sans cesse renouvelé de la Vier-
ge-Marie a conservées à la France !
Et au-dessus de la création artificielle d' un
empire en matériaux futuristes, régnerait une
omnipotence, un super-directeur-Dieule-père.
décidant à sa guise de la destinée de telle ou
telle colonie. Cela aurait, n' en doutons pas,
une profonde répercussion dans la France loin-
taine correspondante. Car, l' autonomie de la
colonie-étage n'est pas possible. La centralisa-
tion extrême du projet commande une direc-
tion unique. Ou ce Jékoûa sera puissant et les
directeurs d'agence réduits aux rôles d'Archan-
ges devront s' incl iner devant une volonté supé-
rieure ; ou bien, il ne sera qu'un Jupiter de
comédie, et dans ce cas, l'anarchie régnera
et « la Maison des Colonies » s'illustrera par
le ballet de la pagaye, car chacun voudra
jouer au maître de la maison.
Puis, en face de cet immeuble exotique, se
montera, un jour prochain, un g»and Ministère
de la France Extérieure (celui-là est urgent).
Ainsi, la conduite de notre Empire d'outre-
mer, entièrement dépourvue d'amortisseurs, se
trouvera abandonnée à deux rudes directions.
De plus, cette construction hallucinante devrait
contenir : écoutez bien, bonnes gens de France
qu'on dit être doués d'un tantinet de bon sens :
1° La douzaine d'agences coloniales exis-
tant actuellement ;
2° Des services de renseignements généraux
de propagande, de placements, de ventes,
d'émigration, etc. ;
3° Le foyer des coloniaux;
4° Les associations, les ligues, les acadé-
mies, les instituts à fin coloniale ; les firme
(Compagnies de navigation, compagni es aérien-
nes, agences de voyage, banques, sociétés com-
merciales, etc.) seraient locataires de la Mai-
son ;
6° Dans cette arche de Noé, il conviendrait
d'aménager : un bureau de tourisme, commun
à toutes nos colonies ; une salle de conférence
et de cinéma ; un théâtre : « Noir » ; une bi-
bliothèque avec salle de lecture ; un 1 Im-
possible de continuer l'énumération encore lon-
gue, car les sous-sols et les combles aménagés
en bureaux-cagibis, il ne reste pas une place
sur le plan (qui pourtant élargit toujours l' hori-
zon Hes constructions-avenir).
Aux cent millions dépensés pour élever « la
Maison des Colonies n, il faudra donc ajouter
un peut supplément de dix ou vingt millions,
car très rapidement, les malheureuses agences a
l'étroit, obligées pourtant de suivre le rythme
de la mise en valeur de leurs colonies, seront
obligées d'ouvrir à n'importe quel prix et n'im-
porte où des annexes provisoires faites pour
durer.
Ce que suggère Madagascar
Justement. l'initiative prise aux Champs-Ely-
sées par la Grande lIe suggère une solution
pleine d'intérêt non seulement pour les budgets
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