Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-05-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1932 10 mai 1932
Description : 1932/05/10 (A32,N50). 1932/05/10 (A32,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380485m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 50. - - ,fjj. NUMBHQ iifcD.dBNTIMBI MARDI S01H, 10 MAI1W2,
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Les Annales Coloniales
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roui let articles publiés dans notre journal ne Muvtilf
dire reproduits qu'en citant les Anhalss CoLOlhALll.
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On s'abonne sans frais dan
tous les bureaux 4a posfe.
Les gouverneurs des colonies
en surnombre
--
Les gouverneurs coloniaux août mécon-
tents. Ils 'ont raison de l'être. Ce n'est pas,
nous l'avons vu (nO du 3 mai dernier) l'ino-
pérant décret des 5 ans qui peut leur donner
des garanties sérieuses, .puisqu'il n'a été,
en fait, presque jamais appliqué.
Ce dont ils se plaignent surtout, c'est des
nominations de gouverneurs en surnombre,
qui embouteillent les cadres et grèvent lour-
dement et inutilement le budget de colonies
qui se trouvent, la plupart du temps, dans
une situation peu prospère.
- Reportons-nous à la liste des gouverneurs
et résidents supérieurs nommés en 1930 et
1931. On en compte, une vingtuine dont la
moitié d'entre eux environ se sont trouvés au
moment de leur nomination, ou se trouvent
encore en mission hors cadre ou en service
détaché.
Te cite les noms :
MM. Tholance, nommé le 30 If octobre
1931 en mission hors cadres, chargé de l'in-
térim du Tonkin ;
• Lamy, il la même date, directeur des Fi-
nances à Madagascar ;
Solornitte, à la même date, en mission hors
cadres, en service détaché en Syrie ;
Bourgine (18 janvier 1931) en mission
hors cadres, actuellement chargé de l'inté-
rim en Côte-d'Ivoire ;
Brunot (18 janvier 1931) en mission hors
cadres, représentant de la France à la con-
férence du Libéria;
Pagès, inspecteur des Colonies (26 mars
- 1931) en mission hors cadres, secrétaire gé-
néral par intérim du Gouvernement géné-
ral de l'Indochine ;
Annet (19 mai 1931), en service détaché,
chef de cabinet du gouverneur général de
l'Algérie j
Belet (19 mai 1931), en mission hors ca-
dres, détaché pendant la durée de l'Expo-
sition- Coloniale au Cahinet. du M. Marcel
Olivier, délégué général ;
Petre. chef de cabinet de M. Diacne (io
mai 1931), en mission hors cadres j -
Eutrope (22 mai 1931), en missioti hors
cadres.
'-.. je, ne discute pas, bien entendu, les mé-
rites de ces fonctionnaires. Mais je pré-
tends que la plupart de ces nominations,
qui ne sont plus 1 exception, mais tendent à
devenir la fègle, constituant de graves AbiLq-
Cat .il ne s'agit pas de remplacer des
gouverneurs' décédés ou atteints par la li-
mite d'âge. Il s'agit trop souvent de caser
des favoris, qui empiètent sur les droits
des « vrais » gouverneurs, de ceux qui ont
fait carrière dans la brousse, les gênent, les
bousculent, les arrêtent et, plus d'une fois,
les remplacent. Il barrent de plus l'avan-
cement des administrateurs qui ont fait
toute leur carrière dans les postes lointains
et qui ambitionnent aussi les feuilles de chê-
ne. Je veux bien que ces favoris, on les
case - au "petit bonheur et dans des posées
accessoires qui représentent d'ailleurs de
fructueuses sinécures.
belles les directions .des Finances de Ma-
dagascar et de l'A. O.F.
Il n'en est pas moins vrai, je le répète,
qu'une pareille pratique est extrêmement
fâcheuse. Normalement, les gouverneurs de-
vraient être recrutés parmi les administra-
teurs en chef ou les chefs de bureau du ca-
dre des secrétariats généraux, cadre qui
d'ailleurs s'éteint, ou certains préfets dont
la compétence est indiscutable. On a modi-
fié la règle. gu plutôt on l'a délibérément
violée. Le cas le plus frappant est celui de
cet ancien chef de cabinet de ministre, nom-
mé tout de go gouverneur, en ,técompense
sans doute d inestimables services, et, na-
turellement, gouverneur sans gouvernement.
On l'affecte finalement au Tchad. Il juge
ce poste indigne de lui et le refuse.
Il passe au service d'une importante fir-
me .indochinoise puis il réussit à rentrer
dans l'administration par une porte détour-
née comme directeur adjoint des Finances'
d'Indochine.
Ces variations ne lui ont pas nui, bien au
contraire, puisqu'il gagne, à l'heure actuel-
le, quelques centaines de mille francs par
an.
an Je pourrais en citer d'autres qui, partis
des situations -les plus humbles, et sans au-
cun mérite éminent, parvinrent au sommet
de la. hiérarchie comme en se jouant, par
la faveur ou le caprice des maîtres de
l'hbure.
De telles nominations, outre qu'elles sont
critiquables au premier chef et prennent
parfois les allures de Véritables scandates,
ne font que semer le découragement parmi
les hommes de la carrière. Elles restrei-
gnent toutes leurs chances; même les plus
légitimes. Elles abaissent fâcheusement -le
niveau d'une administration qui ne devrait
comprendre que des fonctionnaires d'élite,
avant fait longuement leurs preuves. Et,
en même temps qu'elles arévolitent les colo-
niaux, elles irritent les colonies elles-mêmes
qui préféreraient garder leur argent pour
leurs budgets déficitaires, plutôt que d'en-
tretenir grassement, quelquefois à l'autre
bout du monde, des gouverneurs qui, en
fait, ne servent à rien.
Quand donc reviendra-t-on au - tutélaire
principe que les gouverneurs sont faits pour
les colonies, et non les colonies pour les
gouverneurs ? Quand, -lorsqu'il! s'agit d'un
choix délicat et important à faire, mettra-t-
m à la place qui convient l'homme qu'il
faut, et non le premier venu, sous prétexte
que ce premier venu a rôdé dans les. anti-
chambres ministérielles et' sort du sérail de
quelque pacha ? Quand cessera-t-on d'im-
jxser à une malheureuse colonie, qui n'a pas
son mot à dire et qui ne peut que. se rési-
gner, un homme dont personne ne veut plus
et qui n'a réussi nulle part?
A l'heure où un vent mauvais souffle sur
toutes nos colonies, on se rend compte com-
bien est grave cette question des chefs.
On me dit que nous avons en France la
cohorte des préfets à la disposition. Ce
n'est d'ailleurs pas ce que nous faisons de
mieux. Et il y aurait là à réaliser des éco-
nomies substantielles.
Mais cent fois' pires que ces malheureux
préfets, troupe errante de demi et sou-
vent injustement limogés sont les gou-
verneurs, plus ou moins si 'la disposition
eux aussi, et qui guettent, parfois pendant
des années, la colonie sur laquelle ils pour-
ront se précipiter (quærclts qucm devorct).
Car avant d être placés,, ce sont des para-
sites ruineux. Et une fois placés, ils de-
viennent des maîtres absolus et parfois né-
fastes.
Il importe, par conséquent,, qu'ils soient
choisis avec un soin tout particulier, avec
toutes les garanties nécessaires pour l'œuvre
qu'ils ont à remplir. Il ne peut y avoir de
règle, pas même celle des 5 ans. Gallieni
1 Madagascar, Roume en A. O. F. ont eu
besoin de plus de 5 ans. raui Doumer en
Indochine n'a pas eu besoin de 5 ans.
Une seule règle peut être efficace pqur
la nomination ou l'uvancement des gouver-
neurs : écarter résolument tout favoritisme
et pousser en avant les meilleurs, au lieu de
les aigrir et de les décourager.
Jean Philip,
Sénateur, secrétaire do la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre dé la Commission des
finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
) (
Mort du général Archinard
,T..
Le générai Archinard, à qui nous devons,
avec Borgnis-Dcsbordes, la conquête du Sou-
dan, est mort dimanche matin çn son châ-
teau de Villicrs-lc.Dcl.
Il était né au Havre Je 11 février 1850. Au
"Sortir de Polytechnique, en avril 1870, il fut
versé dans l'artillerie de marine. 11 servit
deux ans en Cocllinchine, alla au Soudan en
1880, prit part aux trdis campagnes du colo-
nel Borgnis-Desbordes, commandant supé-
rieur du haut fleuve, et entra avec lui à Ba-
mako, en 1883, permettant ainsi à la France
de s'installer sur le Niger.
Tandis qu'en 1888, nous ne possédions
qu'un territoire réduit entre Médinc et le
-Niger, que Borgnis-Desbordes avait conquis
un territoire de 20 millions d'hectares, Ar-
chinard en ajouta 30 millions et ce fut le
I Soudan, dont il devint le premier gouver-
neur civil et commandant supérieur mili-
taire en 1892. 11 fut ainsi l'un des fondateurs
de notre empire colonial, en osant employer
les unités indigènes, ce qui fait de lui le vé-
ritable créateur de .l'art1\éc coloniale mo-
derne.
Après avoir commandé pendant sept ans
le corps coloniale Archinard entra, en 1912,
au Conseil supérieur de la guerre.
En 1914, il avait participé à la deuxième
occupation de Mulhouse.
Grand-croix de la Légion d'honneur, dé-
coré de la médaille militaire, le général Ar-
chinard fit longtemps partie du Conseil de
l'ordre de la Légion d'honneur.
) (
Le concours général
aux colonies
-–
Ouverture du concours
Hier lundi s'est ouvert la série des compo-
sitions pour le concours général des lycées
et collèges de Paris, des départements et des
colonies.
On commencera par l'épreuve de composi-
tion française pour la classe de 11'°. Les au-
tres compositions se feront aux dates sui-
vantes :
Mercredi Il mai. Version grecque (classe
de tva).
Mathématiques (classe de mathématiques).
Vendredi 13 mai. Version latine (classe
de IRFTV
Lundi 23 mai. - Histoire ou géographie
(classe de iM).
Mercredi 25 mai. Mathématiques (classe
de t ta).
Vendredi 27 mai. Histoire ou géogra-
phie (classes de philosophie et de mathéma-
tiques).
ti Thème latin (classe de tre).
Lundi 30 mai. Dessin (classes de 1re, de
philosophie et de mathématiques).
Mercredi il"' juin. Philosophie (classe
de philosophie).
Physique (classe de mathématiques).
Les résultats du concours de 1931
On vient de publier les résultats du
concours général de 1931, tels qu'ils figure-
ront au palmarès de 1932 : -
Mlle Blanguernon Jeanne, du lycée Al-
bert-Sarraut, à Hanoï, obtient le 2® accessit
de philosophie.
M. Dinh Xuan Quang, du lycée Chasse-
loup-Laubat de Saïgon, obtient le 5° accessit
d'histoire (classe de philosophie et mathé-
matiques).
M. Andriantsilaniarivo Edouard, du lycée
Gallieni de Tananarive, obtient le 48 acces-
sit de thème latin.
-n apparaît, d'après ces résultats, que les
éducateurs de la France d'outre-mer don-
nent un enseignement secondaire aussi solide
que celui de la Métropole et savent élever
parallèlement une élite française et une élite
indigtae.
On fabrique du sucre
au Maroc
«♦«
-1 b1
1
E Maroc est en joie en
raison d'un événe-
ment qui devrait, en
effet comporter
pour lui d'apprécia-
bles avantages, si
des considérations
d'un ordre particu-
lier ti e faisaient
craindre qu'il ne lui
attire des hostilités redoutables.
Il y a quelques jours, à Casablanca, a eu
lieu Vinauguration de la première raffinerie
de sucre organisée en Afrique titi Nord. M.
Lucien Saint, qui s'associe en toute occasion
aux manifestations de vitalité du pays qu'il
administre, a sanctionné de sa présence sou-
riante cette initiative industrielle. *
Le fait cet lui-même n'est point, pour UOIt-
ner ceux qui connaissent les possibilités en
puissance des territoires du Nord-Africain
frauçais. Il y a, en effet, pas mal d'annéef
déjà, que l'on sait qu'une des sortes de bet-
teraves les plus propres à la fabrication du
sucre réussit parfaitement sous leur climat.
Toutefois, il lui faut certaines conditions hy.
drauliques très rares en Ttmisie, peu abon-
dantes en Algérie, mais plus faciles à oble-
I nir au Maroc, beaucoup mieux doté en cours
d'eau et possédant des fleuves au débit con-
y ,
stderaule qui peuvent, au prix ac quelques
travaux, permettre l'irrigation de vastes éten-
dues.
Le soleil ajoutant sa puissance ci l'action
de l'eau, la betterave devient, particuliète-
ment riche en glucose et se prête avalltageu-
sement à la fabrication du sucre. -
La question technique se présentant ainsi,
le problème d'exploitation commerciale n'ap-
paraît pas moins fmJOrable. En effet, outre
fa consommation de la population, dit pays,
le sucre est l'objet au Maroc de transactions
très importantes. Des caravanes viennent du
l'afilalet, du Sous, des confins du Soudan
et de la Mauritanie, pour s'approvisiomtcr
de sucre à Marrakech, à Agadir, à Mogador
, A S-4 - 1- 1
et meme a l-osaOtallca.
La perspective de pouvoir aller se ravitail-
ler cet sucre aux marchés du pays tnaghaeft
tient une place, et non des moindres, parmi
les considérations qui décident les tribus dis-
sidentes à faire leur soumission, tes offi-
ciers du service des Renseignements connais-
sent bien cette tendance et ne manquent
Point d'en user à l'occasion dans leur be-
sogne diplomatique.
Du reste, la raf finerie française est loin
de fournir à toute l'importation de such du
Maroc. Il en arrive d' A #tl!.leterre de Tché-
coslovaquie, d'Egypte et d'ailleurs encore.
Allons-nous voir les betteraviers et raffi-
neurs dit Nord, plagiant l'égoïsme des vi-
gnerons du illidi, s'indigller que Von puisse
iahriouer du sucre dans un éavs de -/J,oteeto-
1 -- ..,---- - _------ ..-- r ✓ ( -- 1
rat français et réclamer du gouvernement
des mesures de prohibition contre cette in-
dustrie naissante qui pourrait apporter un
appoint de premier ordre à l'activité agri-
cole et industrielle du Maroc 1
Il faudra bien cependant que les esprits et
même les intérêts arrivent à renoncer à cette
théorie coloniale qui a fait perdre à l'Espa-
gne son vaste empire transocéanique, qui a
enlevé les Etats-Unis à la Grande-Bretagne
et lui aliène de plus en plus ses Dominions
et qui ne peut engendrer partout que l'esprit
de sécession.
V économique peut subir des restrictions
du fait de l arbitraire, mais ce n'est jamais
là qu'Une situation Provisoire, car l'expan-
sion naturelle d'un pays, fût-il colonial,
finit toujours par faire se rompre les liens
les plus solides.
Et quand vient l'heure de la rupture, le
lien politique part avec les autres. Les pays
à vilt et à sucre auxquels on a prétendu, pour
favoriser certains intérêts, interdire de pro-
duire du vin et de fabriquer du sucre, dé-
ploient un jour Vétendard de la Liberté qui
n'est., en somme, que le pavillon couvrant ces
marchandises litigieuses, vin et sucre.
Ce n'est certes point à des pensées de ce
genre que se livrait le Maroc le jour où s'est
ouverte chez lui la première raffinerie de su-
cre, mais il y viendrait fatalement si des
obstacles étaient apportés au libre essor
d'une culture et d'une industfie qu'il a le
droit de développer sur sa terre féconde et
sous son soleil généreux.
Emm«f NcnxdoM,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douante.
Av Conseil d'État
̃̃ «♦»
Annulation d'un arrêté du Conseil du Con-
tentieux de l'Indochine.
A la requête de M. D'lanchard, ex-ins-
pecteur des douanes et régies, le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté du Conseil du
Contentieux administratif de l'Indochine, en
date du 6 octobre 1926 rejetant la demande
de M. Blanchard tendant au paiement des
remises sur traites encaissées 'dans les exer-
cices 1920 et 1921,
M. Blanchard est renvoyé devant le Gou-
verneur Général de l'Indocliine pour être
statué sur sa dom e.
M. Albert Lebrun
succède à - M. Paul Doumer
Aujourd'hui a lieu à Versailles l'élection
de M. Albert Lebrun, président du Sénat,
ancien ministre des Colonies, comme prési-
dent de la République et successeur de M.
Paul Doumer.
-Tous les groupes se sont mis d'accord sur
sa» candidature qui .réunit presque une una-
nimité impressionnante. Les Annales Colo-
nioles se félicitent de voir arriver au plus
haut poste de l'Etat, M. Albert Lebrun, un
ami" de la maisoii depuis trente ans, M. Al-
bert Lebrun est un colonial de longue date,
i! a fréquenté pçur la première fois les ave-
nues du pouvoir, comme ministre des Col >
nies dans le ministère Caillaux en 1911 il
s'était fait remarquer, élu député de
Briey où il succéda à Alfred Mézieres, de
l'Académie Française, nommé sénateur,
comme rapporteur d'importants projets co-
loniaux. Il appartient plusieurs fois aux con-
seils du Gouvernement avant de se faire
élire en 1920 sénateur de Meurthe-et-Moselle
dont il est le président du Conseil général.
Il était l'année dernière encore rapporteur
du budget des Colonies au Sénat. Il y a
deux ans, il a fait un important voyage
d'études en Afrique Occidentale française,
lors de l'inauguration du Canal de Sotuba,
avec un grand nombre de ses Collègues des
deux assemblées et feu M. André Maginot,
alors ministre des Colonies.
Nous reviendrons dans notre prochain nu-
méro sur la carrière ipolitique de M. Albert
Lebrun, auquel nous adressons aujourd hui
nos cordiales félicitations.
) (
Après la mort
da Président de la République
«4»
Les condoléances de nos colonies
Le Gouverneur général de l'Algérie M.
Carde, a adressé au président du Conseil le
télégramme suivant :
« L'Algériet gui avait voulu espérer quand
atêmCj a appris avec une véritable douleur
le décès dit président Paul Doumer. /e me
fais de nouveau l'interprète de toute la po-
pulation sans distinction de race ni de re-
ligion, unie dans ta même affliction, pour
présenter au Gouvernement et à Mme Paul
Voumer le témoignage de nos condoléances
les plus sincères et de la eciiie Profonde
ressentie sur toute la terre algérienne. »
Les journées de samedi et de dimanche ont
été en Tunisie deux journées de deuil. La
population de la régence, qui a appris avec
une émotion profonde l'horrible attentat
dont fut victime le président de la Répu-
blique, a manifesté sa tristesse en suppri-
mant toutes les réjouissances dominicales
prévues. Les courses hippiques, les épreuves
sportives, les concerts, réunions ou banquets
ont été ajournés.
Des drapeaux flottent non seulement sur
les édifices publics et privés, mais chez de
nombreux particuliers et des étendards aux
couleurs étrangères1 cravatés de noir se
voient partout. Les drapeaux italiens sont
particulièrement nombreux.
Dans la ville indigène, l'émotion n'est pas
moindre et les nouvelles venues de l'inté-
rieur démontrent que « dans toute la Ré-
gence » les mêmes sentiments se manifes-
tent. .., ,., 1
LrinnomoraDies, adresses et teiegrammes ae
condoléances et des démarches officielles fai-
tes à la Résidence traduisent le sentiment
unanime.
La stupeur causée au Maroc par l'attentat
contre M. Doumer et l'émotion soulevée par
l'annonce de sa mort ne sont pas encore dis-
sipées. A la fin de la journée de samedi la
nouvelle faisait l'objet de toutes les conver-
sations attristées, dans toutes les villes du
Maroc. Les édifices publics et les établisse-
ments privés ont mis, dès le matin, les dra-
peaux en berne.
Le Sultan et le Résident général M. Lu-
cien Saint, au nom du peuple marocain et
des habitants européens, ont adressé leurs
condoléances émues au gouvernement fran-
çais et à la famille du chef de l'Etat.
Les manifestations et les concerts qui
étaiènt prévus pour dimanche ont été ren-
voyés.
Les Gouverneurs de l'Indochine. dé l'Afri-
que Occidentale, de Madagascar, de l'Afri-
que E,guatoriale, de la Réunion, de la Gua-
deloupe, de la Martinique, de la Guyane, de
Saint-Pierre et Miquelon, ont fait parvenir
au Département des Colonies les sentiments
douloureux et les condoléances émues et at-
tristées des populations qu'ils administrent.
Date des obsèques
Au cours du Conseil des ministres réunis
samedi dernier il a été décidé que les obsè-
ques de M. Paul Doumer, président de la
République, seraient nationales. La date a
été fixée au jeudi 12 mai et le corps du pré-
sident sera transféré dans le caveau de fa-
mille au cimetière de Vaugirard.
- ) (
Mort de M. Albert Thomas
l -.
M. Albert Thomas qui avait quitté Ge-
nève jeudi soir, se rendant à Paris, où il
continuait, au siège parisien du B. I. T., ses
tâches coutumieres, est mort subitement sa-
medi soir. Il allait dimanche remplir son
devoir de citoyen en votant et il était at-
tendu à Genève hier matin.
M. Albert Thomas fit l'année dernière un
voyage en Indochine durant lequel il en-
quêta sur la main-d'œuvre indochinoise.
J E
caMMaine
11 ensen sntâtou les colonies
«»»
M. Rebstock, ancien administrateur colo-
nial -directeur de l'Eveil de l'A. E. F., est
candidat au Conseil supérieur des Colonies,
dont les élections auront lieu en octobre.
LE SALON
Beaucoup de monde cette année au ver-
nissage. On se croyait revenu aux beaux
jours des salons d'avant guerre. Aux artistes
français, une très belle rétrospective à l'oc-
casion du cinquantenaire de la société, réu-
nit dans la grande salle tendue de gris ar-
gent un choix des toiles les plus marquantes
des artistes disparus : Manet, Carrière, Ger-
vex, Cottet, Gérome, Cabanel, etc.
Parcourons les salles en nous arrêtant de-
vant les sujets coloniaux. ,f
Nous avions vu à Vincennes dans le tem-
ple d'Angkor un certain nombre d'envois'des
élèves de l'école d'Hanoi. Nous retrouvons
ici avec plaisir trois d'entre eux qui ont su
garder leur sensibilité d'asiatiques raffinés :
,Nam-Son avec le beau portrait de sa mère,
Le Phô et. surtout To-Ngoc-Van avec des
teintes apaisées très délicates.
Voici les quais d'Haïphong de J. Bou-
chaud (le magistral, décorateur de la cité des
Informations) ; au marché au Tonkin de
Jos.-H. Ponchin une danseuse du Laos de
Mlle Rondenay, une autre de Durieux, la
baie d'Halong de Legouez, et un portefaix
du Mékong de Bellugue.
Raoul du Gardier reste fidèle aux mors
tropicales, son matelot noir et son pont de
navire en rade de Tamatave sont remplis de
lumière.
Montagné expose un bon souvenir de son
voyage au Groenland ; Niveit une peinture
exotique de curieuse silhouette.
L'Afrique du Nord et en particulier le
Maroc inspirent toujours les amoureux des
vieilles civilisations que le modernisme n'a
pas encore abtmé.
Les Ouled-Nails de Cauvy peintes dans sa
manière large et puissante un peu comme
une affiche ou mieux une belle tapisserie : le
marché arabe de Frédouille dans la même
note que celui de l'an dernier ; la place du
gouvernement à Alger par Bascoulès, les
danseuses sahariennes de P. Leroy, la jeune
mauresque 'Ge îain, ia lunisienne a mi-
blet, les terrasses de Sidi-Bou-Saïd par Er-
langer et le repos en terre musulmane de
Mlle Aekein qui semble assagir sa manière.
Puis le grand tableau de Duvent « les
Mines de Phosphate au Maroc », les kasbahs
du Haut-Atlas de Moreteau. le mariage en
pays berbère et les souks de Grimont, les
montreurs d'ours de Mlle Thill, les campe-
ments arabes de Génicot et surtout les beaux
chevaux marocains de Doigneau et de Rous-
seau.
N'oublions pas la porte de Fès de Durel,
l'idylle de A. '.;tyk-a la noble architecture
de la mosquée El Hassam au Caire par 1..
Cabanes, le « Paradis terrestre » de Longa,
les femmes de Ceylan de Winzer, l'« Rlé-
gant » du Togo de M. Martin, la Martini-
quaise de Mme Maliquet, les tigres de Rotig.
et le buste de Sa Majesté Dao-dat par Vil-
leneuve.
Le Hoggar a inspiré P .E. Dubois et aussi
Jouve qui montre à la Nationale de superbes
dessins pleins de caractère.
A cette même Nationale, nous remarquons
de Rieunier-Rouzaud les rois mages aper-
cevant la grotte de Bethleem, les études
d'animaux rapportés dé Laponie par Rebous-
sin, les chameaux de Suzanne Crépln et les
fantaisies en 'rouge de Dagnac-Rivière.
Contrairement à son habitude, la Société
Coloniale était prête pour l'ouverture du
Salon ; ses salles, situées au rez-de-chaussée,
sont malheureusement peu visitées et cepen-
dant elles ne manquent pas d'intérêt. Nous
avons eu je piaisir a y aecouvnr un bel en-
semble d'aquarelles marocaines de René Pi-
nard notées avec beaucoup d'esprit et de
justesse. Les dessins de Jean Camus rap-
portés de la Côte d'Ivoire sont également
pleins d'intérêt.
Notations rapidement gouachées par
Suzanne Frémont en Syrie, nègres de Her-
viault, peintures des temples d'Angkor par
Dabadie qui a vu les ruines sous un ciel
nuageux ; Boullard-Devé et aussi Alix Aymé
chargé de mission au Laos.
Signalons pour terminer les peintures, de
Lucien Lievre récemment revenu de son sé-
jour en Indochine, puis les noms de Jala-
bert, Durel, J.-E. Laurent, Pierre Bertrand,
Baldoni, Génicot, Poutoy qui a de bonnes
impressions des souks marocains, Creté-Du-
val, Grimont, Contravet, Moreteau, Jeanne
Thill et J. Bouchaud.
Tamaris.
Notre action au Maroc
0.0,1
D'importantes opérations vont avoir lieu
dans le Haut-Atlas
En plein accord avec le gouvernement,
d'importantes opérations, ayant pour but de
pénétrer dans les régions montagneuses du
Haut-Atlas, se dérouleront prochainement
sous la direction personnelle du général
Huré. commandant supérieur les troupes du
Maroc.
Les forces stationnées dans les régions de
Meknès, Tadla, Marrakech et les confins
ainsi qu'un grand nombre de partisans y
participeront sous le commandement respec-
tif des généraux Foudeaux de l'Oustal, Ca-
troux, Giraud. Le temps s'est rétabli, ren-
dant possibles la circulation en montagne et
les concentrations nécessaires. Les actions
se développeront dans quelques jours sur
tout le contour de la tache dissidente domi-
née par :les hauts sommets du Djehl Ayao-
cru (3.500 mètres) , du Djebel Badou (3.000
mètres) et du Djebel Kouger (3.096 mètres).
Selon certains renseignements. les tribus
hostiles manifestent quelque agitation et
certaines fractions marquent leur intention
de se rallier au Maghzen dès que pourra
s'assurer leur sécurité dans la montagne.
Il convient de signaler que durant tout
l'biver, de très nombreuses familles sont
rentrées de dissidence dans la région du
Tadla et se réinstallent dans la lone occu-
pée par les troupes du général de Loustal.
OepechesdeHndocMM
Le typhon du Sud-Annam
Le typhon qui a ravagé, dans la nuit du
y au l mai, le Sud-Annam, sur une pro-
fondeur de 50 kilomètres, au nord de Phan-
thiel, et toute la région, entre Bangoï au
sud de Nlialrang et Phanthiet, a fait de
nombreuses victimes.
Le nombre de celles-ci s'élèverait à cinq
cents. dont deux français, MM. Bosse et
Mogenel.
Toules les roules ont été coupées.
Voici les détails des dégâts causés par
ccl'le caluslroplic :
Les renseiijncnicnls suit;ants sont parve-
nus (t'Indochine ou suiel du typhon qui (t
ravagé une partie importante d'une région
de VAnnam.
A Phan-liang, la crue consécutive à l'ou-
ragan a provoqué l'inondation du centre ur-
bain qui s'est trouvé complètement isolé ;
tous les bâtiments ont été endommagés ou
détruits. Le mur de la prison a été ren-
versé ; la voie ferrée de Safgon à Nhar
Trang a été coupée sur plusieurs kilomè-
tres ; les roules et les lignes télégraphiques
sont interrompues. Un court-circuit a dé-
| truit le réseau électrique et les postes de
T. s. F.
Le phare de Padaran n'est plus en état de
fonctionner t. il y a actuellement danger
pour la navigation ; toutes les dispositions
ont d'ailleurs été prises pour aviser les na-
vigateurs.
A Cana, les bâtiments ont été détruits ;
les Européens sont sans abri : le village in-,
dlgène a été rasé ; on signale plusieurs cen-
taines de morts et blessés à la mine. En
direction de Dalat. de nombreux ponts en
ciment armé ont été enlevés dont celui im-
portant de Dai-Nille, sur la route coloniale
numéro 12.
A Drari, le village a disparu ; il y a deux
Français et soixante-cinq indigènes noyés.
Les autorités se sont rendues immédiate-
ment sur les lieux ; le Gouverneur général
a mis à la disposition des autorités locales
la compagnie des sapeurs de SaIgon pour
In réparation de la vote ferrée et des ponls.
Des premiers secours ont été distribués à
la population pour parer aux besoins les
plus urgents.
M. Pasquier en inspection
Le Gouverneur général Pasquier effectue
une tournée (L'inspection dans les réglons
montagneuses du nord du Tonldn. Il est sa-
tisfait.
Une cérémonie militaire a eu lieu au
camp de Tong, oit s'était rendu le Gouver-
neur général, accompagné dit général com-
mandant supérieur RUlotte, pour assister à
l'inauguration d'un monument élevé à la
mémoire des morts de la légion étrangère
décédés au cours de la conquête du Tonkin
et remettre un (trapeau ait 50 régiment
él ranger.
- Exportations de riz pour France
Le Dalmy est parti le 5 de Saïgon avec :
1Hz lJtane, 0 £ 0 tonnes ; brisures, 330 ton-
nes, pour Marseille ; brisures, 100 tonnes,
pour Strasbourg ; riz blCtnc. 1.000 tonnes ;
pour Le Havre ; riz blanc, 250 tonnes ; bri-
sures, 1.175 tonnes ; farines, 25 tonnes, pour
Dnnkcrque.
(IndopaciH.)
( :
L'accord commercial
entre le Japon et l'Indochine
A l'occasion de la conclusion prochaine d'un
accord douanier entre le Japon et l'Indochine
française, dont nous avons ici souvent parlé,
une déclaration du ministre des Affaires étran-
gères japonais à la presse rappelle - que cette
question était restée en suspens pendant trente
ans, pendant lesquels les différents gouverne-
ments qui s'étaient succédé, tant en France
qu'au Japon, avaient fait tous leurs efforts pour
la résoudre ; mais on se heurtait à des diffi-
cultés qui paraissaient insurmontables, et ce
n'est que l'année dernière que l'on a com-
mencé à entrevoir la possibilité d'une entente.
On considère au Ministère des Affaires
étrangères que la conclusion de cet accord fera
époque dans l'histoire des relations commer-
t - l' t '1. il..
ciales entre 1 Indochine et le Japon.
) .+
Le chômage aux colonies
par P. C. Georges FRANÇOIS.
»»«
Je lis dans un journal d'une de nos colo-
nies la lettre d'un père de famille qui, cruel-
lement atteint par le chômage, se plaint avec
amertume, de la misère des temps.
Licencié par une maison de commerce, il
est allé frapper aux portes administratives.
Poliment on les lui a ouvertes, mais ce fut
pour lui dire que tous 'les emplois étaient
occupés.
Notre homme ne manqua pas de remar-
quer que, parmi les heureux titulaires de cer-
taines fonctions de supplément, figuraient des
femmes et des parents de fonctionnaires et
de militaires à qui une solde suffisante ga-
rantit déjà une vie normale. D'où l'expression
rendue publique d'un mécontentement qui se
comprend.
Je prends prétexte de ce fait divers pour
noter quelques remarques.
Les administrations publiques ont des ha-
bitudes si vieilles qu'elles n'en aperçoivent
plus les mauvais côtes. Ce n'est pas d'au-
jourd'hui que leurs faveurs ou simplement
leur attention se cantonnent dans le cercle
étroit des visages de leur connaissance. Un
vide est-il à combler qui comporte salaire ou
prébende, c'est dans l'entourage, déjà nanti,
la .plupart du temps, qu'on avantage le sol-
liciteur. Ce'la s'appelle améliorer le sort du
fonctionnaire et de sa f-amille, Esprit de
corps ou de camaraderie.
C'est humain, direz-vous.
Sans doute; et peut-être ne faudrait-il pas
s'en offusquer outre mesure, si de cette fa-
çon. ne s'avérait quelque part un manque de
fermeté ou d'équité.
Nous nous trouvons à une époque de ma-
laise prorond où il convient avant tout de
surveiller l'a courbe des mécontentements.
Aux injustices qui créent les circonstances il
,ne faut pas en ajouter d'autres qui soient
volontaires ou simplement d'irréflexion. Une
ligne de conduite s'impose aux administra-
-¡it J!'t!If;J\ :.
RéUdion & Administration :
Il MÈlItfJIlM1
P.818 (III)
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Les Annales Coloniales
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bvreau Ou Journal.
DmtcTSUR.FoNDATiUR i Marcel RU aDI L
roui let articles publiés dans notre journal ne Muvtilf
dire reproduits qu'en citant les Anhalss CoLOlhALll.
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Franc* t!
Colonies lié • 11# » Ma
Étranger.. 240 » la a Mt
On s'abonne sans frais dan
tous les bureaux 4a posfe.
Les gouverneurs des colonies
en surnombre
--
Les gouverneurs coloniaux août mécon-
tents. Ils 'ont raison de l'être. Ce n'est pas,
nous l'avons vu (nO du 3 mai dernier) l'ino-
pérant décret des 5 ans qui peut leur donner
des garanties sérieuses, .puisqu'il n'a été,
en fait, presque jamais appliqué.
Ce dont ils se plaignent surtout, c'est des
nominations de gouverneurs en surnombre,
qui embouteillent les cadres et grèvent lour-
dement et inutilement le budget de colonies
qui se trouvent, la plupart du temps, dans
une situation peu prospère.
- Reportons-nous à la liste des gouverneurs
et résidents supérieurs nommés en 1930 et
1931. On en compte, une vingtuine dont la
moitié d'entre eux environ se sont trouvés au
moment de leur nomination, ou se trouvent
encore en mission hors cadre ou en service
détaché.
Te cite les noms :
MM. Tholance, nommé le 30 If octobre
1931 en mission hors cadres, chargé de l'in-
térim du Tonkin ;
• Lamy, il la même date, directeur des Fi-
nances à Madagascar ;
Solornitte, à la même date, en mission hors
cadres, en service détaché en Syrie ;
Bourgine (18 janvier 1931) en mission
hors cadres, actuellement chargé de l'inté-
rim en Côte-d'Ivoire ;
Brunot (18 janvier 1931) en mission hors
cadres, représentant de la France à la con-
férence du Libéria;
Pagès, inspecteur des Colonies (26 mars
- 1931) en mission hors cadres, secrétaire gé-
néral par intérim du Gouvernement géné-
ral de l'Indochine ;
Annet (19 mai 1931), en service détaché,
chef de cabinet du gouverneur général de
l'Algérie j
Belet (19 mai 1931), en mission hors ca-
dres, détaché pendant la durée de l'Expo-
sition- Coloniale au Cahinet. du M. Marcel
Olivier, délégué général ;
Petre. chef de cabinet de M. Diacne (io
mai 1931), en mission hors cadres j -
Eutrope (22 mai 1931), en missioti hors
cadres.
'-.. je, ne discute pas, bien entendu, les mé-
rites de ces fonctionnaires. Mais je pré-
tends que la plupart de ces nominations,
qui ne sont plus 1 exception, mais tendent à
devenir la fègle, constituant de graves AbiLq-
Cat .il ne s'agit pas de remplacer des
gouverneurs' décédés ou atteints par la li-
mite d'âge. Il s'agit trop souvent de caser
des favoris, qui empiètent sur les droits
des « vrais » gouverneurs, de ceux qui ont
fait carrière dans la brousse, les gênent, les
bousculent, les arrêtent et, plus d'une fois,
les remplacent. Il barrent de plus l'avan-
cement des administrateurs qui ont fait
toute leur carrière dans les postes lointains
et qui ambitionnent aussi les feuilles de chê-
ne. Je veux bien que ces favoris, on les
case - au "petit bonheur et dans des posées
accessoires qui représentent d'ailleurs de
fructueuses sinécures.
belles les directions .des Finances de Ma-
dagascar et de l'A. O.F.
Il n'en est pas moins vrai, je le répète,
qu'une pareille pratique est extrêmement
fâcheuse. Normalement, les gouverneurs de-
vraient être recrutés parmi les administra-
teurs en chef ou les chefs de bureau du ca-
dre des secrétariats généraux, cadre qui
d'ailleurs s'éteint, ou certains préfets dont
la compétence est indiscutable. On a modi-
fié la règle. gu plutôt on l'a délibérément
violée. Le cas le plus frappant est celui de
cet ancien chef de cabinet de ministre, nom-
mé tout de go gouverneur, en ,técompense
sans doute d inestimables services, et, na-
turellement, gouverneur sans gouvernement.
On l'affecte finalement au Tchad. Il juge
ce poste indigne de lui et le refuse.
Il passe au service d'une importante fir-
me .indochinoise puis il réussit à rentrer
dans l'administration par une porte détour-
née comme directeur adjoint des Finances'
d'Indochine.
Ces variations ne lui ont pas nui, bien au
contraire, puisqu'il gagne, à l'heure actuel-
le, quelques centaines de mille francs par
an.
an Je pourrais en citer d'autres qui, partis
des situations -les plus humbles, et sans au-
cun mérite éminent, parvinrent au sommet
de la. hiérarchie comme en se jouant, par
la faveur ou le caprice des maîtres de
l'hbure.
De telles nominations, outre qu'elles sont
critiquables au premier chef et prennent
parfois les allures de Véritables scandates,
ne font que semer le découragement parmi
les hommes de la carrière. Elles restrei-
gnent toutes leurs chances; même les plus
légitimes. Elles abaissent fâcheusement -le
niveau d'une administration qui ne devrait
comprendre que des fonctionnaires d'élite,
avant fait longuement leurs preuves. Et,
en même temps qu'elles arévolitent les colo-
niaux, elles irritent les colonies elles-mêmes
qui préféreraient garder leur argent pour
leurs budgets déficitaires, plutôt que d'en-
tretenir grassement, quelquefois à l'autre
bout du monde, des gouverneurs qui, en
fait, ne servent à rien.
Quand donc reviendra-t-on au - tutélaire
principe que les gouverneurs sont faits pour
les colonies, et non les colonies pour les
gouverneurs ? Quand, -lorsqu'il! s'agit d'un
choix délicat et important à faire, mettra-t-
m à la place qui convient l'homme qu'il
faut, et non le premier venu, sous prétexte
que ce premier venu a rôdé dans les. anti-
chambres ministérielles et' sort du sérail de
quelque pacha ? Quand cessera-t-on d'im-
jxser à une malheureuse colonie, qui n'a pas
son mot à dire et qui ne peut que. se rési-
gner, un homme dont personne ne veut plus
et qui n'a réussi nulle part?
A l'heure où un vent mauvais souffle sur
toutes nos colonies, on se rend compte com-
bien est grave cette question des chefs.
On me dit que nous avons en France la
cohorte des préfets à la disposition. Ce
n'est d'ailleurs pas ce que nous faisons de
mieux. Et il y aurait là à réaliser des éco-
nomies substantielles.
Mais cent fois' pires que ces malheureux
préfets, troupe errante de demi et sou-
vent injustement limogés sont les gou-
verneurs, plus ou moins si 'la disposition
eux aussi, et qui guettent, parfois pendant
des années, la colonie sur laquelle ils pour-
ront se précipiter (quærclts qucm devorct).
Car avant d être placés,, ce sont des para-
sites ruineux. Et une fois placés, ils de-
viennent des maîtres absolus et parfois né-
fastes.
Il importe, par conséquent,, qu'ils soient
choisis avec un soin tout particulier, avec
toutes les garanties nécessaires pour l'œuvre
qu'ils ont à remplir. Il ne peut y avoir de
règle, pas même celle des 5 ans. Gallieni
1 Madagascar, Roume en A. O. F. ont eu
besoin de plus de 5 ans. raui Doumer en
Indochine n'a pas eu besoin de 5 ans.
Une seule règle peut être efficace pqur
la nomination ou l'uvancement des gouver-
neurs : écarter résolument tout favoritisme
et pousser en avant les meilleurs, au lieu de
les aigrir et de les décourager.
Jean Philip,
Sénateur, secrétaire do la Commis-
sion des Affaires étrangères,
membre dé la Commission des
finances, membre de la Commis-
sion des Colonies.
) (
Mort du général Archinard
,T..
Le générai Archinard, à qui nous devons,
avec Borgnis-Dcsbordes, la conquête du Sou-
dan, est mort dimanche matin çn son châ-
teau de Villicrs-lc.Dcl.
Il était né au Havre Je 11 février 1850. Au
"Sortir de Polytechnique, en avril 1870, il fut
versé dans l'artillerie de marine. 11 servit
deux ans en Cocllinchine, alla au Soudan en
1880, prit part aux trdis campagnes du colo-
nel Borgnis-Desbordes, commandant supé-
rieur du haut fleuve, et entra avec lui à Ba-
mako, en 1883, permettant ainsi à la France
de s'installer sur le Niger.
Tandis qu'en 1888, nous ne possédions
qu'un territoire réduit entre Médinc et le
-Niger, que Borgnis-Desbordes avait conquis
un territoire de 20 millions d'hectares, Ar-
chinard en ajouta 30 millions et ce fut le
I Soudan, dont il devint le premier gouver-
neur civil et commandant supérieur mili-
taire en 1892. 11 fut ainsi l'un des fondateurs
de notre empire colonial, en osant employer
les unités indigènes, ce qui fait de lui le vé-
ritable créateur de .l'art1\éc coloniale mo-
derne.
Après avoir commandé pendant sept ans
le corps coloniale Archinard entra, en 1912,
au Conseil supérieur de la guerre.
En 1914, il avait participé à la deuxième
occupation de Mulhouse.
Grand-croix de la Légion d'honneur, dé-
coré de la médaille militaire, le général Ar-
chinard fit longtemps partie du Conseil de
l'ordre de la Légion d'honneur.
) (
Le concours général
aux colonies
-–
Ouverture du concours
Hier lundi s'est ouvert la série des compo-
sitions pour le concours général des lycées
et collèges de Paris, des départements et des
colonies.
On commencera par l'épreuve de composi-
tion française pour la classe de 11'°. Les au-
tres compositions se feront aux dates sui-
vantes :
Mercredi Il mai. Version grecque (classe
de tva).
Mathématiques (classe de mathématiques).
Vendredi 13 mai. Version latine (classe
de IRFTV
Lundi 23 mai. - Histoire ou géographie
(classe de iM).
Mercredi 25 mai. Mathématiques (classe
de t ta).
Vendredi 27 mai. Histoire ou géogra-
phie (classes de philosophie et de mathéma-
tiques).
ti Thème latin (classe de tre).
Lundi 30 mai. Dessin (classes de 1re, de
philosophie et de mathématiques).
Mercredi il"' juin. Philosophie (classe
de philosophie).
Physique (classe de mathématiques).
Les résultats du concours de 1931
On vient de publier les résultats du
concours général de 1931, tels qu'ils figure-
ront au palmarès de 1932 : -
Mlle Blanguernon Jeanne, du lycée Al-
bert-Sarraut, à Hanoï, obtient le 2® accessit
de philosophie.
M. Dinh Xuan Quang, du lycée Chasse-
loup-Laubat de Saïgon, obtient le 5° accessit
d'histoire (classe de philosophie et mathé-
matiques).
M. Andriantsilaniarivo Edouard, du lycée
Gallieni de Tananarive, obtient le 48 acces-
sit de thème latin.
-n apparaît, d'après ces résultats, que les
éducateurs de la France d'outre-mer don-
nent un enseignement secondaire aussi solide
que celui de la Métropole et savent élever
parallèlement une élite française et une élite
indigtae.
On fabrique du sucre
au Maroc
«♦«
-1 b1
1
E Maroc est en joie en
raison d'un événe-
ment qui devrait, en
effet comporter
pour lui d'apprécia-
bles avantages, si
des considérations
d'un ordre particu-
lier ti e faisaient
craindre qu'il ne lui
attire des hostilités redoutables.
Il y a quelques jours, à Casablanca, a eu
lieu Vinauguration de la première raffinerie
de sucre organisée en Afrique titi Nord. M.
Lucien Saint, qui s'associe en toute occasion
aux manifestations de vitalité du pays qu'il
administre, a sanctionné de sa présence sou-
riante cette initiative industrielle. *
Le fait cet lui-même n'est point, pour UOIt-
ner ceux qui connaissent les possibilités en
puissance des territoires du Nord-Africain
frauçais. Il y a, en effet, pas mal d'annéef
déjà, que l'on sait qu'une des sortes de bet-
teraves les plus propres à la fabrication du
sucre réussit parfaitement sous leur climat.
Toutefois, il lui faut certaines conditions hy.
drauliques très rares en Ttmisie, peu abon-
dantes en Algérie, mais plus faciles à oble-
I nir au Maroc, beaucoup mieux doté en cours
d'eau et possédant des fleuves au débit con-
y ,
stderaule qui peuvent, au prix ac quelques
travaux, permettre l'irrigation de vastes éten-
dues.
Le soleil ajoutant sa puissance ci l'action
de l'eau, la betterave devient, particuliète-
ment riche en glucose et se prête avalltageu-
sement à la fabrication du sucre. -
La question technique se présentant ainsi,
le problème d'exploitation commerciale n'ap-
paraît pas moins fmJOrable. En effet, outre
fa consommation de la population, dit pays,
le sucre est l'objet au Maroc de transactions
très importantes. Des caravanes viennent du
l'afilalet, du Sous, des confins du Soudan
et de la Mauritanie, pour s'approvisiomtcr
de sucre à Marrakech, à Agadir, à Mogador
, A S-4 - 1- 1
et meme a l-osaOtallca.
La perspective de pouvoir aller se ravitail-
ler cet sucre aux marchés du pays tnaghaeft
tient une place, et non des moindres, parmi
les considérations qui décident les tribus dis-
sidentes à faire leur soumission, tes offi-
ciers du service des Renseignements connais-
sent bien cette tendance et ne manquent
Point d'en user à l'occasion dans leur be-
sogne diplomatique.
Du reste, la raf finerie française est loin
de fournir à toute l'importation de such du
Maroc. Il en arrive d' A #tl!.leterre de Tché-
coslovaquie, d'Egypte et d'ailleurs encore.
Allons-nous voir les betteraviers et raffi-
neurs dit Nord, plagiant l'égoïsme des vi-
gnerons du illidi, s'indigller que Von puisse
iahriouer du sucre dans un éavs de -/J,oteeto-
1 -- ..,---- - _------ ..-- r ✓ ( -- 1
rat français et réclamer du gouvernement
des mesures de prohibition contre cette in-
dustrie naissante qui pourrait apporter un
appoint de premier ordre à l'activité agri-
cole et industrielle du Maroc 1
Il faudra bien cependant que les esprits et
même les intérêts arrivent à renoncer à cette
théorie coloniale qui a fait perdre à l'Espa-
gne son vaste empire transocéanique, qui a
enlevé les Etats-Unis à la Grande-Bretagne
et lui aliène de plus en plus ses Dominions
et qui ne peut engendrer partout que l'esprit
de sécession.
V économique peut subir des restrictions
du fait de l arbitraire, mais ce n'est jamais
là qu'Une situation Provisoire, car l'expan-
sion naturelle d'un pays, fût-il colonial,
finit toujours par faire se rompre les liens
les plus solides.
Et quand vient l'heure de la rupture, le
lien politique part avec les autres. Les pays
à vilt et à sucre auxquels on a prétendu, pour
favoriser certains intérêts, interdire de pro-
duire du vin et de fabriquer du sucre, dé-
ploient un jour Vétendard de la Liberté qui
n'est., en somme, que le pavillon couvrant ces
marchandises litigieuses, vin et sucre.
Ce n'est certes point à des pensées de ce
genre que se livrait le Maroc le jour où s'est
ouverte chez lui la première raffinerie de su-
cre, mais il y viendrait fatalement si des
obstacles étaient apportés au libre essor
d'une culture et d'une industfie qu'il a le
droit de développer sur sa terre féconde et
sous son soleil généreux.
Emm«f NcnxdoM,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douante.
Av Conseil d'État
̃̃ «♦»
Annulation d'un arrêté du Conseil du Con-
tentieux de l'Indochine.
A la requête de M. D'lanchard, ex-ins-
pecteur des douanes et régies, le Conseil
d'Etat a annulé un arrêté du Conseil du
Contentieux administratif de l'Indochine, en
date du 6 octobre 1926 rejetant la demande
de M. Blanchard tendant au paiement des
remises sur traites encaissées 'dans les exer-
cices 1920 et 1921,
M. Blanchard est renvoyé devant le Gou-
verneur Général de l'Indocliine pour être
statué sur sa dom e.
M. Albert Lebrun
succède à - M. Paul Doumer
Aujourd'hui a lieu à Versailles l'élection
de M. Albert Lebrun, président du Sénat,
ancien ministre des Colonies, comme prési-
dent de la République et successeur de M.
Paul Doumer.
-Tous les groupes se sont mis d'accord sur
sa» candidature qui .réunit presque une una-
nimité impressionnante. Les Annales Colo-
nioles se félicitent de voir arriver au plus
haut poste de l'Etat, M. Albert Lebrun, un
ami" de la maisoii depuis trente ans, M. Al-
bert Lebrun est un colonial de longue date,
i! a fréquenté pçur la première fois les ave-
nues du pouvoir, comme ministre des Col >
nies dans le ministère Caillaux en 1911 il
s'était fait remarquer, élu député de
Briey où il succéda à Alfred Mézieres, de
l'Académie Française, nommé sénateur,
comme rapporteur d'importants projets co-
loniaux. Il appartient plusieurs fois aux con-
seils du Gouvernement avant de se faire
élire en 1920 sénateur de Meurthe-et-Moselle
dont il est le président du Conseil général.
Il était l'année dernière encore rapporteur
du budget des Colonies au Sénat. Il y a
deux ans, il a fait un important voyage
d'études en Afrique Occidentale française,
lors de l'inauguration du Canal de Sotuba,
avec un grand nombre de ses Collègues des
deux assemblées et feu M. André Maginot,
alors ministre des Colonies.
Nous reviendrons dans notre prochain nu-
méro sur la carrière ipolitique de M. Albert
Lebrun, auquel nous adressons aujourd hui
nos cordiales félicitations.
) (
Après la mort
da Président de la République
«4»
Les condoléances de nos colonies
Le Gouverneur général de l'Algérie M.
Carde, a adressé au président du Conseil le
télégramme suivant :
« L'Algériet gui avait voulu espérer quand
atêmCj a appris avec une véritable douleur
le décès dit président Paul Doumer. /e me
fais de nouveau l'interprète de toute la po-
pulation sans distinction de race ni de re-
ligion, unie dans ta même affliction, pour
présenter au Gouvernement et à Mme Paul
Voumer le témoignage de nos condoléances
les plus sincères et de la eciiie Profonde
ressentie sur toute la terre algérienne. »
Les journées de samedi et de dimanche ont
été en Tunisie deux journées de deuil. La
population de la régence, qui a appris avec
une émotion profonde l'horrible attentat
dont fut victime le président de la Répu-
blique, a manifesté sa tristesse en suppri-
mant toutes les réjouissances dominicales
prévues. Les courses hippiques, les épreuves
sportives, les concerts, réunions ou banquets
ont été ajournés.
Des drapeaux flottent non seulement sur
les édifices publics et privés, mais chez de
nombreux particuliers et des étendards aux
couleurs étrangères1 cravatés de noir se
voient partout. Les drapeaux italiens sont
particulièrement nombreux.
Dans la ville indigène, l'émotion n'est pas
moindre et les nouvelles venues de l'inté-
rieur démontrent que « dans toute la Ré-
gence » les mêmes sentiments se manifes-
tent. .., ,., 1
LrinnomoraDies, adresses et teiegrammes ae
condoléances et des démarches officielles fai-
tes à la Résidence traduisent le sentiment
unanime.
La stupeur causée au Maroc par l'attentat
contre M. Doumer et l'émotion soulevée par
l'annonce de sa mort ne sont pas encore dis-
sipées. A la fin de la journée de samedi la
nouvelle faisait l'objet de toutes les conver-
sations attristées, dans toutes les villes du
Maroc. Les édifices publics et les établisse-
ments privés ont mis, dès le matin, les dra-
peaux en berne.
Le Sultan et le Résident général M. Lu-
cien Saint, au nom du peuple marocain et
des habitants européens, ont adressé leurs
condoléances émues au gouvernement fran-
çais et à la famille du chef de l'Etat.
Les manifestations et les concerts qui
étaiènt prévus pour dimanche ont été ren-
voyés.
Les Gouverneurs de l'Indochine. dé l'Afri-
que Occidentale, de Madagascar, de l'Afri-
que E,guatoriale, de la Réunion, de la Gua-
deloupe, de la Martinique, de la Guyane, de
Saint-Pierre et Miquelon, ont fait parvenir
au Département des Colonies les sentiments
douloureux et les condoléances émues et at-
tristées des populations qu'ils administrent.
Date des obsèques
Au cours du Conseil des ministres réunis
samedi dernier il a été décidé que les obsè-
ques de M. Paul Doumer, président de la
République, seraient nationales. La date a
été fixée au jeudi 12 mai et le corps du pré-
sident sera transféré dans le caveau de fa-
mille au cimetière de Vaugirard.
- ) (
Mort de M. Albert Thomas
l -.
M. Albert Thomas qui avait quitté Ge-
nève jeudi soir, se rendant à Paris, où il
continuait, au siège parisien du B. I. T., ses
tâches coutumieres, est mort subitement sa-
medi soir. Il allait dimanche remplir son
devoir de citoyen en votant et il était at-
tendu à Genève hier matin.
M. Albert Thomas fit l'année dernière un
voyage en Indochine durant lequel il en-
quêta sur la main-d'œuvre indochinoise.
J E
caMMaine
11 ensen sntâtou les colonies
«»»
M. Rebstock, ancien administrateur colo-
nial -directeur de l'Eveil de l'A. E. F., est
candidat au Conseil supérieur des Colonies,
dont les élections auront lieu en octobre.
LE SALON
Beaucoup de monde cette année au ver-
nissage. On se croyait revenu aux beaux
jours des salons d'avant guerre. Aux artistes
français, une très belle rétrospective à l'oc-
casion du cinquantenaire de la société, réu-
nit dans la grande salle tendue de gris ar-
gent un choix des toiles les plus marquantes
des artistes disparus : Manet, Carrière, Ger-
vex, Cottet, Gérome, Cabanel, etc.
Parcourons les salles en nous arrêtant de-
vant les sujets coloniaux. ,f
Nous avions vu à Vincennes dans le tem-
ple d'Angkor un certain nombre d'envois'des
élèves de l'école d'Hanoi. Nous retrouvons
ici avec plaisir trois d'entre eux qui ont su
garder leur sensibilité d'asiatiques raffinés :
,Nam-Son avec le beau portrait de sa mère,
Le Phô et. surtout To-Ngoc-Van avec des
teintes apaisées très délicates.
Voici les quais d'Haïphong de J. Bou-
chaud (le magistral, décorateur de la cité des
Informations) ; au marché au Tonkin de
Jos.-H. Ponchin une danseuse du Laos de
Mlle Rondenay, une autre de Durieux, la
baie d'Halong de Legouez, et un portefaix
du Mékong de Bellugue.
Raoul du Gardier reste fidèle aux mors
tropicales, son matelot noir et son pont de
navire en rade de Tamatave sont remplis de
lumière.
Montagné expose un bon souvenir de son
voyage au Groenland ; Niveit une peinture
exotique de curieuse silhouette.
L'Afrique du Nord et en particulier le
Maroc inspirent toujours les amoureux des
vieilles civilisations que le modernisme n'a
pas encore abtmé.
Les Ouled-Nails de Cauvy peintes dans sa
manière large et puissante un peu comme
une affiche ou mieux une belle tapisserie : le
marché arabe de Frédouille dans la même
note que celui de l'an dernier ; la place du
gouvernement à Alger par Bascoulès, les
danseuses sahariennes de P. Leroy, la jeune
mauresque 'Ge îain, ia lunisienne a mi-
blet, les terrasses de Sidi-Bou-Saïd par Er-
langer et le repos en terre musulmane de
Mlle Aekein qui semble assagir sa manière.
Puis le grand tableau de Duvent « les
Mines de Phosphate au Maroc », les kasbahs
du Haut-Atlas de Moreteau. le mariage en
pays berbère et les souks de Grimont, les
montreurs d'ours de Mlle Thill, les campe-
ments arabes de Génicot et surtout les beaux
chevaux marocains de Doigneau et de Rous-
seau.
N'oublions pas la porte de Fès de Durel,
l'idylle de A. '.;tyk-a la noble architecture
de la mosquée El Hassam au Caire par 1..
Cabanes, le « Paradis terrestre » de Longa,
les femmes de Ceylan de Winzer, l'« Rlé-
gant » du Togo de M. Martin, la Martini-
quaise de Mme Maliquet, les tigres de Rotig.
et le buste de Sa Majesté Dao-dat par Vil-
leneuve.
Le Hoggar a inspiré P .E. Dubois et aussi
Jouve qui montre à la Nationale de superbes
dessins pleins de caractère.
A cette même Nationale, nous remarquons
de Rieunier-Rouzaud les rois mages aper-
cevant la grotte de Bethleem, les études
d'animaux rapportés dé Laponie par Rebous-
sin, les chameaux de Suzanne Crépln et les
fantaisies en 'rouge de Dagnac-Rivière.
Contrairement à son habitude, la Société
Coloniale était prête pour l'ouverture du
Salon ; ses salles, situées au rez-de-chaussée,
sont malheureusement peu visitées et cepen-
dant elles ne manquent pas d'intérêt. Nous
avons eu je piaisir a y aecouvnr un bel en-
semble d'aquarelles marocaines de René Pi-
nard notées avec beaucoup d'esprit et de
justesse. Les dessins de Jean Camus rap-
portés de la Côte d'Ivoire sont également
pleins d'intérêt.
Notations rapidement gouachées par
Suzanne Frémont en Syrie, nègres de Her-
viault, peintures des temples d'Angkor par
Dabadie qui a vu les ruines sous un ciel
nuageux ; Boullard-Devé et aussi Alix Aymé
chargé de mission au Laos.
Signalons pour terminer les peintures, de
Lucien Lievre récemment revenu de son sé-
jour en Indochine, puis les noms de Jala-
bert, Durel, J.-E. Laurent, Pierre Bertrand,
Baldoni, Génicot, Poutoy qui a de bonnes
impressions des souks marocains, Creté-Du-
val, Grimont, Contravet, Moreteau, Jeanne
Thill et J. Bouchaud.
Tamaris.
Notre action au Maroc
0.0,1
D'importantes opérations vont avoir lieu
dans le Haut-Atlas
En plein accord avec le gouvernement,
d'importantes opérations, ayant pour but de
pénétrer dans les régions montagneuses du
Haut-Atlas, se dérouleront prochainement
sous la direction personnelle du général
Huré. commandant supérieur les troupes du
Maroc.
Les forces stationnées dans les régions de
Meknès, Tadla, Marrakech et les confins
ainsi qu'un grand nombre de partisans y
participeront sous le commandement respec-
tif des généraux Foudeaux de l'Oustal, Ca-
troux, Giraud. Le temps s'est rétabli, ren-
dant possibles la circulation en montagne et
les concentrations nécessaires. Les actions
se développeront dans quelques jours sur
tout le contour de la tache dissidente domi-
née par :les hauts sommets du Djehl Ayao-
cru (3.500 mètres) , du Djebel Badou (3.000
mètres) et du Djebel Kouger (3.096 mètres).
Selon certains renseignements. les tribus
hostiles manifestent quelque agitation et
certaines fractions marquent leur intention
de se rallier au Maghzen dès que pourra
s'assurer leur sécurité dans la montagne.
Il convient de signaler que durant tout
l'biver, de très nombreuses familles sont
rentrées de dissidence dans la région du
Tadla et se réinstallent dans la lone occu-
pée par les troupes du général de Loustal.
OepechesdeHndocMM
Le typhon du Sud-Annam
Le typhon qui a ravagé, dans la nuit du
y au l mai, le Sud-Annam, sur une pro-
fondeur de 50 kilomètres, au nord de Phan-
thiel, et toute la région, entre Bangoï au
sud de Nlialrang et Phanthiet, a fait de
nombreuses victimes.
Le nombre de celles-ci s'élèverait à cinq
cents. dont deux français, MM. Bosse et
Mogenel.
Toules les roules ont été coupées.
Voici les détails des dégâts causés par
ccl'le caluslroplic :
Les renseiijncnicnls suit;ants sont parve-
nus (t'Indochine ou suiel du typhon qui (t
ravagé une partie importante d'une région
de VAnnam.
A Phan-liang, la crue consécutive à l'ou-
ragan a provoqué l'inondation du centre ur-
bain qui s'est trouvé complètement isolé ;
tous les bâtiments ont été endommagés ou
détruits. Le mur de la prison a été ren-
versé ; la voie ferrée de Safgon à Nhar
Trang a été coupée sur plusieurs kilomè-
tres ; les roules et les lignes télégraphiques
sont interrompues. Un court-circuit a dé-
| truit le réseau électrique et les postes de
T. s. F.
Le phare de Padaran n'est plus en état de
fonctionner t. il y a actuellement danger
pour la navigation ; toutes les dispositions
ont d'ailleurs été prises pour aviser les na-
vigateurs.
A Cana, les bâtiments ont été détruits ;
les Européens sont sans abri : le village in-,
dlgène a été rasé ; on signale plusieurs cen-
taines de morts et blessés à la mine. En
direction de Dalat. de nombreux ponts en
ciment armé ont été enlevés dont celui im-
portant de Dai-Nille, sur la route coloniale
numéro 12.
A Drari, le village a disparu ; il y a deux
Français et soixante-cinq indigènes noyés.
Les autorités se sont rendues immédiate-
ment sur les lieux ; le Gouverneur général
a mis à la disposition des autorités locales
la compagnie des sapeurs de SaIgon pour
In réparation de la vote ferrée et des ponls.
Des premiers secours ont été distribués à
la population pour parer aux besoins les
plus urgents.
M. Pasquier en inspection
Le Gouverneur général Pasquier effectue
une tournée (L'inspection dans les réglons
montagneuses du nord du Tonldn. Il est sa-
tisfait.
Une cérémonie militaire a eu lieu au
camp de Tong, oit s'était rendu le Gouver-
neur général, accompagné dit général com-
mandant supérieur RUlotte, pour assister à
l'inauguration d'un monument élevé à la
mémoire des morts de la légion étrangère
décédés au cours de la conquête du Tonkin
et remettre un (trapeau ait 50 régiment
él ranger.
- Exportations de riz pour France
Le Dalmy est parti le 5 de Saïgon avec :
1Hz lJtane, 0 £ 0 tonnes ; brisures, 330 ton-
nes, pour Marseille ; brisures, 100 tonnes,
pour Strasbourg ; riz blCtnc. 1.000 tonnes ;
pour Le Havre ; riz blanc, 250 tonnes ; bri-
sures, 1.175 tonnes ; farines, 25 tonnes, pour
Dnnkcrque.
(IndopaciH.)
( :
L'accord commercial
entre le Japon et l'Indochine
A l'occasion de la conclusion prochaine d'un
accord douanier entre le Japon et l'Indochine
française, dont nous avons ici souvent parlé,
une déclaration du ministre des Affaires étran-
gères japonais à la presse rappelle - que cette
question était restée en suspens pendant trente
ans, pendant lesquels les différents gouverne-
ments qui s'étaient succédé, tant en France
qu'au Japon, avaient fait tous leurs efforts pour
la résoudre ; mais on se heurtait à des diffi-
cultés qui paraissaient insurmontables, et ce
n'est que l'année dernière que l'on a com-
mencé à entrevoir la possibilité d'une entente.
On considère au Ministère des Affaires
étrangères que la conclusion de cet accord fera
époque dans l'histoire des relations commer-
t - l' t '1. il..
ciales entre 1 Indochine et le Japon.
) .+
Le chômage aux colonies
par P. C. Georges FRANÇOIS.
»»«
Je lis dans un journal d'une de nos colo-
nies la lettre d'un père de famille qui, cruel-
lement atteint par le chômage, se plaint avec
amertume, de la misère des temps.
Licencié par une maison de commerce, il
est allé frapper aux portes administratives.
Poliment on les lui a ouvertes, mais ce fut
pour lui dire que tous 'les emplois étaient
occupés.
Notre homme ne manqua pas de remar-
quer que, parmi les heureux titulaires de cer-
taines fonctions de supplément, figuraient des
femmes et des parents de fonctionnaires et
de militaires à qui une solde suffisante ga-
rantit déjà une vie normale. D'où l'expression
rendue publique d'un mécontentement qui se
comprend.
Je prends prétexte de ce fait divers pour
noter quelques remarques.
Les administrations publiques ont des ha-
bitudes si vieilles qu'elles n'en aperçoivent
plus les mauvais côtes. Ce n'est pas d'au-
jourd'hui que leurs faveurs ou simplement
leur attention se cantonnent dans le cercle
étroit des visages de leur connaissance. Un
vide est-il à combler qui comporte salaire ou
prébende, c'est dans l'entourage, déjà nanti,
la .plupart du temps, qu'on avantage le sol-
liciteur. Ce'la s'appelle améliorer le sort du
fonctionnaire et de sa f-amille, Esprit de
corps ou de camaraderie.
C'est humain, direz-vous.
Sans doute; et peut-être ne faudrait-il pas
s'en offusquer outre mesure, si de cette fa-
çon. ne s'avérait quelque part un manque de
fermeté ou d'équité.
Nous nous trouvons à une époque de ma-
laise prorond où il convient avant tout de
surveiller l'a courbe des mécontentements.
Aux injustices qui créent les circonstances il
,ne faut pas en ajouter d'autres qui soient
volontaires ou simplement d'irréflexion. Une
ligne de conduite s'impose aux administra-
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