Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1932 30 avril 1932
Description : 1932/04/30 (A32,N47). 1932/04/30 (A32,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380482c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTEiDEUXlEME ANNEE. N° k7. ta NUNWM : ao CRiN'UMWB * SAMEDI SOIR, 30 AVRIL 193g.
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Les Annales Coloniales
tfei annonçai et réclame» botat rem" m
.u du tournai.
Diiibctkuii.Fonoatbur i Marool RUEDEL
Tout (04 articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AKHALBS CGLOIIIALII,
ABONNEMENTS
am la Revue mon-soeik ;
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Colonies 110 • 1M » Mi
Étranger.. 240 > 1t6 » loi
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de posta.
L'élevage peut aider la Tunisie
< a préparer ses épreuves
* > c-
La Tunisie traverse une période éminem-
ment critique. Sa production minière sur. la-
quelle on avait fondé tant d'espérances, est
presque arrêtée par le fléchissement continu
du marché mondial. Son agriculture vient de
connaître deux années déficitaires, sinon
trois. Ses phosphates ont dû ralentir leur
exploitation et supportent malaisément la
concurrence des riches gisement marocains.
Pour comble d'infortune, elle a subi, un
désastre sans précédent : ce pays qui souffre
toujours du manque d'eau, en a eu, cette
fois, beaucoup plus qu'il n'en aurait voulu.
Un véritable déoliuge de plusieurs jours s'est
abattu sur une grande partie de son terri-
toire, causant sur une vaste étendue des inon-
dations dévastatrices.
Maisons urbaines écroulées,. gotirbis démo-
lis et entraînés parfois avec leurs habitants,
oliviers centenaires déracinés, récoltes, enle-
vées des terres ravinées, troupeaux noyés,
routes détruites, champs et vignes «ravagés,
figurent au bilan de la catastrophe.
Tant de dégâts ne sont certes pas com-
pensés par la promesse pour cette année
d'une récolte assez favorable dans certaines
régions grâce à l'humidité dont le sol a été
pénétré, non plus que par la destruction d'un
grand nombre de serpents que les eaux tor-
rentielles ont emportés de l'intérieur jusqu au
littoral maritime. Détail curieux, tandis que
Sur le sable des plages la mer rejetait les
cadavres des plus gros reptiles, on y trouvait
des vipères encore vivantes en nombre tel
qu'il a fallu envoyer pour les détruire des
détachements de troupès équipés pour cette
chasse. Cette expédition n'a compté qu'une
.victime, un malheureux chien non muni de
jambières. lEincore, certains serpents empor-
tes par les eaux ont-ils pu se sauver grâce
aux branches des arbres dont l'es terrains
inondés étaient complantés, d'où ils ont re-
gagné le sol après l'écoulement du flot.
Du reste, nous n'avons relaté cette inci-
dence que parce qu'elle concourt à donner
du pays qu'est la Tunisie une physionomie
exacte. En réalité, si l'on signale, chaque
année, quelques morts occasionné par des
morsures de reptiles, et .,'Ll est désirable d'en
diminuer le nombre, il n'y a pas là un fléau
d'une réelle gravité ou pbifrt de vue général.
s tfôtûs gttimfes loia, pour la TuniSiCi des !ta.
iistiques effrayantes de l'Inde et au Brésil
sur ce chaDitre.
Quoi qu'il en soit, avec ou sans les se:-
pents, la situation de la Tunisie est loin
d'être florissante et appelle de notables amé-
liorations. Il semble qu'elle devrait en trou-
ver une fort appréciable dans l'élevage qui
n'a pas pris en ce pays tout le développement
dont il est susceptible.
Rares sont les colons français qui s'y sont
adonnés. Certains se sont contentes d'acheter
des animaux et. de les confier à des indigè-
nes. Ceux-ci les ont soignés suivant leurs tra-
ditions ancestralea qui laissent fort à dési-
rer. Aussi les résultats ont-ils été médiocres
tant du côté financier de l'entreprise que sous
le rapport de la qualité - du cheptel. ----
Cependant, les quelques éleveurs dignes
de ce notn qui ont procédé sur des trou-
peaux ovins ou bovins à une culture métho-
dique, soit par des sélections, soit par des
croisements, ont obtenu des produits suscep.
tibles de leur faire honneur d'abord et de
leur rapporter ensuite des profits.
-Le Congrès des Eleveurs de moutons qui
s'est tenu, la semaine dernière, à Tunis, a
constaté dans les bergeries dont -leurs pro-
propriétaires s'occupent avec zèle, des pro-
grès de première importance. Les croisements
de brebis sélectionnées du pays avec des mé -
rinos de la Crau plutôt qu'avec ceux de
Rambouillet, avec des Algériens à queue fine
ou même aeve des barbarins de choix, réus-
sissent parfaitement.
Mais il est inutile de demander au payeur
indigène de pratiquer une sélection méthodi-
que. On dirait que son naturel est absolu-
ment réfractaire à ce procédé qui, il) est vrai,
est contraire à son « Mektoub » constitu-
tionnel.
Les éleveurs européens ne pourront réus-
sir dans çet ordre de faits qu'en s'en occu-
pant eux-mêmes ou en se faisant seconder
par des élèves des quelques écoles spéciales
de France consacrées aux études d'élevage.
Quant à obtenir des indigènes qu'ils s ha-
bituent à des méthodes toutes nouvel -
.les pour eux, il faudra bien des années.
Le meilleur moyen d'y arriver, c'est de
les pratiquer dans leur voisinage. Lors-
qu'ils verront que les produits sélectionnés
ou issus du croisement du COlonl se vendent
deux et trois fois plus cher que ceux qui pro-
viennent de leurs troupeaux, ils voudront ap-
pliquer chez eux ces procédés rémunérateurs.
.Dans l'a culture agricole, c'est cet exem-
ple qui a été le meilleur agent de propagande
et qui a conquis peu à ipeu un grand nombre
d'indigènes aux méthodes européennes et à
l'outillage moderne.
Il en sera de même pour le L-étail. Déjà
l'on cite quelques notables indigènes qui ont
introduit dans fleurs parcs, pour les accou-
pler à leurs génisses, des zé-bus grâce aux-
quels la race autochtone gagne en taille et
en force, parce qu'ils ont vu chez un colon
de leur voisinage ces nouveaux rois du trou-
peau.
Ce sont surtout les nomades du Sud qui se
livrent à l'élevage du mouton, et oeux-là sont
et seront longtemps encore réfractaires aux
leçons et aux conseils qui tendraient à mo-
difier leurs habitudes. Quant à l'exemple, il
est d'autant plus difficile de le leur mettre
sous les yeux qu'aucun colon européen. ne
saurait s'installer dans les terres de parcours
où ils pratiquent avec leurs IIULlas - et. leurs
troupeaux la transhumance héréditaire,
On ne peut ressentir à l'égard de cette obs-
tination qu'une sorte d'indulgence respec-
tueuse si l'on songe qu'elle est basée sur
une pratique multimillénaire, qui se ratta-
che, à travers d'innombrables générations
aux antiques tribus pastorales de l'Asie.
Il n'en est pas moins urgent de modifier
ces traditions. dans l'intérêt même de ceux
qu'elles frappent d'infériorité sinon d'im-
puissance en face des nécessités et des-exi-
gences de 4a vie actuelle.
Peut-être Je meilleur moyen de faire pé-
nétrer le progrès dans ce milieu réfractaire,
serait-il de choisir parmi ces nomades quel-
ques sujets d'élite la sélection étant effi-
cace pour. les hommes aussi bien que pour
les troupeaux - et de les faire séjourner
dans des conditions susceptibles de les sé-
duire, chez des éleveurs français où ils s'ini-
tieraient aux méthodes de transformisme, et
de progrès.
Enfin, il ne faut pas oublier que la pre-
mière condition indispensable à un élevage
intensifié,. qu'il s'agisse du mouton ou de
toute autre catégorie de bétail, c'est le four-
rage et l'eau, celle-ci étant génératrice de
celui-là, en dehors de son utilité directe.
Il faut donc, en venir à ce sujet comme
d'ailleurs pour à peu près tout ce que l'on
peut se proposer de faire en Tunisie, à prô-
ner une « politique hydraulique. maintes
fois réclamée par tous ceux qui se préoccu-
pent d'une mise en valeur générale du pays,
mais devant laquelle des services publics ont
toujours hésité en invoquant des impossibili-
tés pécuniaires dans 'lesquelles certains criti-
ques veulent voir surtout une insuffisance de
compétence ou une appréhension de travail.
Ernest Haudos,
Sénateur de ta Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
.+--
Notre action au Maroc
L'occupation du Fezjou
Le renforcement de notre couverture, à
l'ouest du Tafilalet, vient de s'opérer par
,1'pccqpâtion de ToaSis do FelJou, située .au
sud de Mecessi, que nous avons signalée.
Cè dernier centre est à environ 60 kilomè-
tres de Rissani et un peu au sud de 'la pal-
meraie du Tafilalet. C'est là que le chef
rebelle Belgacem M'gali, en fuite, s'était
réfugié. N'ayant pas trouvé auprès des indi-
gènes de cette région l'appui qu'il en atten-
dait, .le vieil agitateur abandonna les rives
du Uegg pour se retirer dans le coude du
Draa où i'1 est encore, cherchant à organiser
quelques djiouchs contre nos partisans.
Nos troupes continuant leur avance vers
l'ouest se rapprochent du Draa afin d'éta-
blir au sud une ligne de postes qui proté-
gera le couloir Ouarjajat, Todra, Ferula,
Erfond.
On annonce, d'autre part la soumission
des Ait Isfoul, importante fraction des Aït
Atta, du Djebel Saghe. Ainsi peu à peu et
sans coup, férir, nous gagnons du terrain
vers le sud et l'ouest tandis que nos forces
du Drga prennent position chez les Aït Odi-
lal vers Tiggnort.
L'organisation administrative du Tafilalet
Les nouveaux caïds du Tafilalet récem-
ment occupé ayant reçu l'investiture du Sul-
tan sont arrivés dans 'leurs commandements
respectifs.
Les Tafilaliens ont vu arriver avec plaisir
leurs nouveaux caïds, qui ont été installés
dans leurs fonctions par les ofnciers des
Affaires indigènes de la région. L'intégra-
tion de la fameuse palmeraie berceau de la
dissidence, dans la zone soumise à l'empire
chérifien est maintenant chose faite.
JI «M*M. <
Retour de la mission
du prince Sixte de Bourbon
S. A. R. "le Prince Sixte de Bourbon-Par-
me, arrivé le 26 avril à Touggourt, a déposé
une palme au monument de la première
traversée du Sahara en automobile, en-sou-
venir de G.-M. Haardt.
M. Louis Bréguet partira aujourd'hui à
10 h. 45, à bord d'une limousine de -l'Air
Union, pouj- Marseille. Il sera accompagné
de la princesse Sixte de Bourbon et de la
comtesse de Neubourg.
Ces personnes s'envoleront immédiate-
ment pour Tunis, où elles attendront. la
mission automobile du prince Sixte de Bour-
bon. 1
A Alger sont arrivés hier les membres de
la deuxième mission Sixte de Bourbon : le
prince Sixte de Bourbon, le comte Hector
de Béarn, le comte Jean de Neufbourg, le
capitaine Bruneux, MM. Jean Goreaux,
Lanfear, Robert Dumoutet, qui avaient
quitté Ouargla deux jours auparavant pour
gagner Alger via Touggourt.
La seconde mission de Bourbon vient d'ac-
complir une 'longue randonnée dont les prin-
cipales étapes furent depuis son départ de
Tunisie, le 2 janvier : Gabès, Fort'Saint,
Fort-F'latters, Amguid où elle a rencontré
M. Carde lors du voyage du Gouverneur
général de l'Algérie dans les territoires du
Sud Djanet In-Affelalah (Afrique Equa-
toriale), Djado Bilma, Faya, Abecner. Fort-
Archambault Fort - Lamy (capitale du
Tchad); puis au Tetour, Agadès, In-Sala,
Ouargla, soit un voyage de près de quatre
mois sur les pistes du Sahara et dans la
brousse nigérienne. Il s'agissait pour la mis-
sion de reconnaître le parcours le plus di-
rect entre la Tunisie et le Tchad. A Abé-
cher, la mission du prince de Bourbon s'est
rencontrée avec l'équipage Costes-Sclraeider
et Véron. Les aviateurs et les explorateurs
ont alors travaillé en liaison.
1
L'effort italien en Lybie
L"cfort italien en Lybie
m
L y a quelques- semai-
nes, les Annales Co-
loniales;. afwès. avoir
exposé la puissance
coloniale de V Italie,
s'exprimaient en ces
termes :
a Avant de jeter
des - regards avides
vers d'autres posses-
--- sions. Vltalie - agi-
rait. sagement en organisant celles dont elle
dispose légitimement. Il y a là de quoi l'oc-
cuper pendant pas., mal. d'années et de quoi
offrir aux capitaux aussi bien humains que
financiers- qu'elle y pourrait, consacrer - un
emploi profitable. »
Logiques avec nous-mêmes, nous ne pou-
vons que signaler avec satisfaction les dis-
positions que prend Vltalie pour accomplit
est Lybie une œuvre importante de colonisa-
tion au succès de laquelle nous applaudirons
sans réserve. Une Lybie italienne prospère
serait pour notre Tunisie d'un voisinage
plus avantageux et plus agréable qu'un pays
misérable et allarckiqtle. Elle servirait d extt-
toire aux émigrants qui, là, du moins) pour-
raient développer leur italianité sans être
tenus à une réserve qui paraît quelquefois
leur peser ailleurs.
Comme il est naturel, la théorie a précédé J
l'action - déjà, il y a deux ans environ, le
général Terruesi consacrait un livre à la
Cyrénaïque qu'il étudiait à tous les points de
vue, notamment quant aux possibilités de
mise en valeur et de peuplement que ce pays
offrait à la colonisation italienne. Plus ré-
cemment encore, M. Lessolla, sous-secrétaire
d'Etat des Colonies dans le gouvernement
que préside M. Mussolini, publiait sur le
même objet un volumineux rapport dans
lequel on lit que la Lybie peut mettre à la
disposition de cultivateurs italiens un million
et demi d'hectares de terre exploitable. Avec
M. Lessona, la technique fait bientôt place
à un plan de réalisation :
En homme averti, il sait que toute œtevre
de colonisation exige trois éléments essen-
tiels : des terres, des hommes, de l'argent.
Les terres, elles consistent, nous venons de
le dire, en un million et demi d'hectares.
Les hommes ou plutôt les familles car
la famille est la cellule initiale en matière
'de colonisation seront fournies sans peine
par le peuple italien qu'un long atavisme
prédispose -à la migration.
M. lessona considère que \00.000 famil-
les d'une moyenne de 3 personnes cAQctme'
fourraient être installées en tybie, < car il
estime que 15 hectares sont nécessaires, mais
suffisants pour la subsistance d'une famille.
Ici, nous nous permettons une observa-
tion : le calcul de M. Lessona nous semble
un peu restreint et peut-être dominé par le
souci du nombre des colons à établir. En
effets si l'on peut admettre qu'une famille
italienne rjui s'installe peut, pendant quel-
ques anttees, vivre sur quinze hectares de
terre cultivable, il faut songer que les
enfants grandiront, voudront essaimer à leur
tour. Qu'adviendra-t-il alors, si toutes les
terres disponibles ont été attribuées à l'entre-
prise de colonisation afin de pouvoir dres-
ser dès les premières années des bilans it".
posants ?
Administrer j dit-on, c'est prévoir ; mais
coloniser, c'est administrer. et ce doit donc
être aussi prévoir. L'Italie fera peut-être sa-
gement. de ne pas négliger cette considéra-
tion
Les obligations financières que comporte
un projet comme celui de M. Lessona sont
envisagées comme une avance de l'Etat à
ceux qui s'installeraient en Lybie, à raison
de 40.000 lire par famille. C'est d'abord
20.000 familles qui seraient appelées à pro-
fiter de cette disposition ; 20.000 familles
dont Venvoi par la péninsule s'échelonne-
rait sur cinq aimées.
Sur les lots qqi leur seraient concédés,
l'Etat, prendrait une hypothèque que les émi-
grants devraient éteindre par le rembourse-
ment en 30 annuités de l'avance dont ils
auraient bénéficié.
lc.ç fonds ainsi récupérés seraient immé-
diatement réemployés à Vinstallation de
nouvelles familles.
Telles sont les dispositions conçues par le
sous-secrétaire. d'Etat des Colonies du gou-
vernement italien pour tenter de réaliser
V espoir formulé par M. Mussolini dans la
préface qu'il a écrite pour le livre du gén..é-
rû Turuw que nous mentionnons plus
Ii aut : la puissance démographique de l'lia-
lie est telle, diSlrit-il, que, dans 25 alls, une
chaîne ininterrompue de colons venus de la
péninsule habitera le long des rivages
lybiens.
Personne ne souhaite plus sincèrement
1 pie nous la réalisation de ce pronostic qui
contribuerait à établir la solidarité des na-
tions civilisées en matière de colonisation.
Edtmttrd Néron,
SènA teur - de la Haute-Loiret
Vtae-Préstdent de la Commission
des - Douanes.
RETOUR
•+•
Congé
Le Gouverneur du Tchad, M. de Coppet,
a quitté Fort-Lnmy ta 20 avril pour rentrer
en congé.
LIRE EN SECONDE PAGE' :
Liste des candidats aux élections législa-
tives coloniales.
Dans la marine.
A l'hôtel des ventes.
L'aviation coloniale.
Mort de M. Auguste Terrier
.* .t1
.1 Notre vieil ami Auguste Terrier a été con-
duit hier à sa dernière demeure. J'étais lié
iec lui depuis une trentaine d'années alors
'il venait de quitter-la direction de petits
urnaux, l'un à Chartres et l'autre, à Quim-
fterlé pour prendre la succession de son beau-
ère Harxy Alis, secrétaire général du Co-
mité de Il'Afrique française qu'il venait de
fonder.
Harry Alis avait été tué en duel quelques
temps auparavant à propos d'une polémi-
que géographique et coloniale, par M. Le
Jhç-telier, professeur au collège de France.
ette fin dramatique défraya très vivement
à chronique du monde parisien colonial.
• C'était alors M. de Kerjegu, député du
finistère, qui avait fait appeler M. Auguste
Terrier au Comité de l'Afrique française
Sont dui-même était-un membre très actif.
Dans ses nouvelles fonctions, Auguste
/Terrier sut admirablement s'adapter ; il fut
l'animateur jusqu'à son dernier jour du Co-
mité de l'Afrique française, et collabora
a la plupart des grandes initiatives colonia-
les de ce groupement du continent noir.
Ensuite, il consacra particulièrement son
activité au Comité du Maroc, fils aîné du
Comité de l'Afrique française ; il fut pen-
dant quelques années directeur de l'Office du
Gouvernement chérifien.
Ces dernières années, atteint douloureuse-
ment et prématurément par la maladie, il
fut l'ardent propagandiste du Comité du
transsaharien ; il meurt sur la brèche, sans
voir ses espoirs couronnés.
C'était un honnête homme, d'une haute
probité et d'une grande loyauté ; il laisse
parmi tous ceux qui l'ont connu le souvenir
d'un confrère cordial, défendant courageu-
sement ses idées et ne heurtant jamais celles
des autres.
Af. R.
M. Auguste Terrier est mort mardi à An-
necy. Il était secrétaire général du Comité
de l'Afrique française, professeur à l'Ecole
libre des sciences politiques et à l'Ecole co-
loniale, administrateur du Crédit Foncier
d'Algérie et de Tunisie, administrateur du
Crédit Foncier de Syrie.
M. Auguste Terrier était né en 1873. Ré-
dacteur au Journal des Débats j il s'était
consacré de très bonne heure aux questions
africaines et était devenu très vite l'un des
'animateurs du Comité de l'Afrinue fran-
çaise. -
4Les grandes missions qui pénétrèrent
FAfUque noire, dans Jes dernières années
du xix4 siècle, l'eureftt - comme conseil et
comme organisateur, v et le général Meyriier
a pu le faire figurer parmi les « conquérants
du Tchad P. Lorsque se posa l'a question du
Maroc, M, Auguste Terrier fonda avec Fc-
gène Etienne le comité du Maroc et contri-
bua puissamment à créer l'irrésistible cou-
rant d'opinion qui aboutit au protectorat.
M. Auguste Terrier devint, par la suite,
directeur de il'Office du protectorat fran-
çais du Maroc à Pa.ris et continua à se con-
sacrer aux campagnes destinées à faciliter la
consolidation et l'organisation de l'Afrique
française, notamment à la campagne '¡our le
Transsaharien.
Son autorité dans les milieux coloniaux
et africains était considérable. \Elle a.
rayonné sur les jeunes générations, notam-
ment par ses cours à l'Ecole des sciences
politiques et à l'Ecole coloniale. Il a publié
plusieurs ouvrages, notamment : L' a:tlvre de
la Troisième Republique - en Afriqtie occiden-
tale ; L'Expansion française et la formation
territoriale, avec Charles Mourey et une pré-
face d'Eugène Etienne (1910) ; Le Maroc ;
l'Afrique Equatoriale française, dans le
tome IV de la grande Histoire des colonies
françaises, publiée sous la direction de MM.
Hanotaux et Martineau.
M. Auguste Terrier était commandeur de
la Légion d'honneur.
Les obsèques ont eu lieu à Annecy hier 29
avril, à 9 h. 30.
La municipalité a associé les écoles et les
sociétés locales au deuil de la famille. Dans
le cortège, on .remarquait le - général Gou-
raud, MM. Robert de Caix, Edmond Philip
part, Nacivet, directeur de l'Office Marocain
et son adjoint, M. Moures ; Ladrecit de La-
charrière ; Bobichon, directeur des Colonies;
le marquis de Segonzac ; le colonel Blondrau;
M. Bcrti, commissaire à il'Exposition Colo-
niale ; M. Robert David, ancien ministre.
A,u cimetière, le généraul Gouraud a re-
tracé la carrière de M. Terrier sans qui
l'Afrique française ne serait pas ce qu'elle
est. Le Président du Conseil et le ministre
des Colonies étaient officiellement représen-
tés par le seerétaire général -de la Préfecture.
.̃ )
Le commerce international
et le Maroc
»<»
Le document présenté par les présidents des
Chambres de Commerce britannique, française,
espagnole et les autres corps élus représentant
la population de Tanger, au représentant du
sultan du Maroc et au Consul général de Bel-
gique, prince de Croy, en sa qualité de pré-
sident du Comité de contrôle, demande notam-
ment : certains traIVaux d' uti Hté publique ; une
zone de port franc ; l'autorisation ces jeux
contrôlés ; la construction de gares et de che-
tnins de fer ; l'unification des droits de douane,
des impôts de consommation locale et des tarifs
de chemins de fer avec ceux des zones fran-
çaise et espagnole. Les Chambres de Com-
merce demandent en outre que les exportations
de Tanger vers la France et l'Espagne soient
traitées de la même façon que celles venant
des zones française et csjgagnole vers Tanger.
Elections coloniales
L'Inde française
M. Pierre Dupuy, directeur du Petit Pa-
risien, ancien député de la Gironde, sera
candidat aux élections législatives dans la
circonscription de l'Inde française.
Les Annales Coloniales savaient depuis
longtemps que M. Pierre Dupuy, directeur
général du Petit Parisietij était candidat aux
élections législatives de demain dans 'les
Etablissements français de l'Inde. Pour être
agréable au sympathique ancien ministre
nous avons tenu l'information secrète; au-
jourd'hui nous l'annonçons dévant la certi-
tude de son élection. Certains concurrents
qui avaient annoncé leurs candidatures, tels
M. Chot, rédacteur principal au ministère
des Colonies et M. Joisson, se désistent.
Nous félicitons aujourd'hui M. Pierre Du-
puy qui fut autrefois député, et sous-secré-
taire d'Etat de la Marine marchande, de
'l'accueil que la population de l'Inde lui fera
au soir de l'élection.
La Réunion 1
Deuxième circonscription
M. Albert Lougnon, propriétaire à Saint-
Paul, catholique, action 'libérale, se présente
contre M. Auguste Brunet député sortant.
Tu te rends compte.
L'ELIXIR DE LONGUE VIE
ELECTORALE
Ni l'alchimiste du Moyen dge, ni le saoant
moderne, Woronoff ou Jaworsfty n'ont encore
découvert le principe de la résurrection.
En France, comme sous beaucoup de lati-
tudes, quand on est mort c'est pour longtemps.
Mais aux Antilles l. mais à la Guyane ï.
Coquin de sort 1 Aux temps des élections lé-
gislatives, il arrive que certains maires, trop
conscients de la responsabilité qui leur in-
combe font retentir la sonnerie téléphonique
qui relie leurs communes à l'empire des trépas-
sés. Et les morts, anciens enfants du pays, ré-
pètent la grande scène de la vallée de Josa-
phat : ils rassemblent leurs os comme ils peu-
vent et s'en viennent prêter leurs voix sépul-
crales aux maires dans l'embarras.
Ainsi, sous les Tropiques, la tâche des can-
didats aux électicns législatives est singulière-
ment simplifiée. Au lieq. de gravir les mornes,
de je morfondre au soleil de feu des savanes,
de l exténuer en toumées électorales jusqu'à
la crête des volcans, il suffit aux soupfrants-Jé-
putés J'obtenir le concours du maire de chaque
commune.
Ceux-ci, grâce ala mpbilisation J.,rJupú,
peuvent assurer la victoire de leurs candidats
priférés. lia. liasse des bulletins des électeurs
ressuszités peut l'emporter de beaucoup sur le
nombre des vivants.
A ttention, les jeux se font et dans la mer des
Antilles va commencer la sarabande des zom-
bis,
M.'Lé S4
) (
Contre les fraudes
électorales aux colonies
i
La Ligue des Droits de l'Homme, rappe-
lant les fraudes et les abus dont nos vieilles
colonies - Antilles, Guyane, Sénégal, Inde
- ont trop souvent été le théâtre à l'occa-
sion des élections législatives, a demandé
au ministre des Colonies de donner tous or-
dres et de prendre toutes mesures propres
à. assurer dans nos possessions lointaines la
liberté comme la sincérité du scrutin,
) - (
Au Conseil WÉtat
1.1
Validation de l'élection de M. Lagrosillière
Le Conseil, d'Etat a validé l'élection de
M. Lagrosillière comme conseiller munici-
pal de Sainte-Marie (Martinique) et comme
conseiller général de la Trinité'(Martinique).
(Opérations électorales en date du iS octobre
1931.)
) - ( –-
Pour favoriser l'exportation
des fruits et primeurs marocains
Un contrat est intervenu entre l'Etat ché-
rifien et la Compagnie P.-L.-M., représen-
tant les Compagnies de navigation et les ré-
seaux intéressés à l'écoulement de la pro-
duction fruftièrq et primeuriste marocaine.
Ce contrat, purement technique, n'entrave
aucune initiative individuelle. Il concerne
le fonctionnement du bureau d'exportation
qui sera, en quelque sorte, une section de
l'Office ,chérifien d'exploitation, au même
titre d'ailleurs que d'autres organismes à
caractère corporatif tels que l'Union des
docks-silos, par exemple.
,, Le bureau fruitier sera chargé de dégager,
par la création de vergers expérimentaux et
aussi par la centralisation des résultats déjà
obtenus, une politique fruitière et maraî-
chère non seulement en ce qui concerne 'la
prÓductiOtl, mais, aussi les débouchés. Pour
lui permettre d'atteindre rapidement ce ré-
sultat, l'Etat lui concède une surface de
20 hectares dans chacune des cinq principa-
les régions du Maroc. Cette surface pourra
être décuplée lorsque le P.-L.-M. aura at-
teint le but qui lui est assiglH. Les surfaces
ainsi attribuées seront payables dans les mê-
mes conditions que les lots de colonisation.
Les ressources devant permettre d'assurer
le fonctionnement du bureau chérifien d'ex-
portation proviendront, pour 1932, de taxes
de'sortie de o fr. 15 par colis, de fruits et
de primeurs et de o fr. 15 par quintil de
blé,
Les crédits prévus au budget sur fonds
d'emprunt seront employés aux installations
nécessaires.
A l'Académie de Médecine
Le paludisme en Algérie
La lutte contre le paludisme en Algérie
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, consacre un grand effort à la réorgani-
sation de la médecine sociale dans l'Afrique
du Nord, et il vise présentement la lutte
contre le paludisme, qui n'est pas moins
redoutable 'là que dans les autres régions du
continent noir, où il a rencontré et combattu
ce fléau.
Ce qu'il a déjà fait et ce qu'il compte
faire encore, M. Edmond Sergent, dans un
exposé en collaboration aveC M. Lasnet, le
rapportait hier à ses confrères de l'Acadé-
mie de médecine.
Utilisant les travaux de la mission per-
manente pastorienne qui instruit magistra-
lement en paludologie son personnel médi-
cal et ambulancier, M. Carde a obtenu de
remarquables résultats.
C'est un beau début qu'a commenté avec
les plus grands éloges M. Vaillard, et qu'a
vivement applaudi l'Académie.
Radiothérapie
M. Le Roy des Barres, correspondant de
l'Académie à Hanoï, a traité par la radio-
thérapie profonde des capsules surrénales
l'artérite oblitérante de l'artère iliaque ex-
terne droite avec gangrène du membre infé-
rieur.
Une amélioration considérable a permis
une amputation de cuisse, au tiers inférieur,
dans de bonnes conditions.
M. Zimmern rappelle, à propos de cette
observation, les cas de gangrène sèche
étendue qu'il a rapportés avec MM. Cha-
vany et Brunet et qui ont été guéris ou ar-
rêtés dans leur évolution par la radiothé-
rapie de 'la région surrénale.
L'observation de M. Le Roy des Barres
lui paraît comporter une indication nouvelle
de la méthode, celle de l'irradiation précé-
dant l'amputation, si celle-ci devenait iné-
vitable.
Elle permettrait, en effet, une amputation
plus économique et favoriserait la cicatri-
sation..
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
een
Subventions
La Commission de Syrie a attribué sur les
fonds dont dispose l'Académie, 5.000 francs
à M. Deschamps pour son ouvrage sur le
« Kraek (château-fort) des chevaliers en Sy-
rie », et 5.000 francs à M. Poidebard, pour
son ouvrage : Sur la trace de Rome dans le
désert de Syrie.
>
t/amtecme coloniale
A Radio-Alger
Dimanche, Radio-Alger prolongera son
émission jusqu'à 24 heures (heure d'été fran-
çaise) pour diffuser au fur et à mesure de
leur réception les résultats des élections lé-
gislatives.
Mercredi, le poste donnera un concert
symphonique et la diffusion de Brummel,
opérette de Rcynaldo Hahn.
Vendredi, concert symphonique consacré
aux « Suites et Ballets ».
Samedi, en plus de l'heure radio-scolaire,
sélection de 'l'operette les Hrigllnds, d'Offen-
bach.
La ville d'Alger ayant doté les prillcipa.
les écoles de récepteurs radiophoniques,
l'Académie d'Alger vient d'organisé^ avec
le concours de Radio-AIRer, une u heure
scolaire » qui a. lieu tous les samedis, de
t6 à 17 heures (heure d'été en France). Les
premiers résultats de cette initiative témoi-
gnent de la satisfaction des maîtres et de
l'enthousiasme des élèves pour cette noù*
vel'le et intéressante forme d'éducation.
Mlle Costes, l'annonceur féminin de la
station, obligée de rentrer en France, quit-
tera Alger le 15 mai.
La T. S. F. en A. E. F.
La Conférence Franco-Belge météorolo-
gique s'est tenue le 20 avril à Brazzaville
pour la mise au point du service météorolo-
gique par sans fil. Le service établi en vue de
'ia liaison Belgique-Congo sera chargé de la
confection des cartes isobariques des régions
traversées. Les délégués français sont : le
directeur des postes Belpoix, chef du cabinet
militaire du Gouvernement Général; le ca-
pitaine Girard, lie directeur T. S. F. mili-
taire, capitaine Baunier, le directeur T.S.F.
civile Ottei, la Délégation belge, le directeur
T.S.F. Hignoul directeur Sabena Dumon,
chef du Service météorologique Vande-
naeclc, pilote aviateur Renoy. Le points étu-
diés furent la question scientifique compor-
tant l'établissement de certes météorologi-
ques et la question de sécurité aérienne.
Au .!1fcmie.r point on décida que les observa-
tions et les transmissions commenceront le
Premier Mai et comporteront 'la tempéra-
ture, degré hygrométrique, force direction,
vents si possible en altitude, perturbations
atmosphériques nébulosité, ciel et plafond.
Le second point les renseignements seront
simplifiés et réduits pour faciliter la capta-
tion en air par télégraphistes du bord ou les
mécaniciens et seront résumés selon les chif-
fres suivant le code aéronautique de Copen-
hague et indiqueront pour les débuts de l'ex-
ploitation la nébulosité du p'iafond et les
précipit.tiors. L'horaire des communications
sera ajusté au programme d'exploitation et
des renseignements et iront à la rencontre
des avions pour l'étape suivante aux postes
principaux d'émission qui seront : Fort-
Lamy, Bangui, Cnquilhatville, Brazzaville ;
postes accessoires : Badundu, Inongo, Li-
1. sala, Stanleyville, Portfranqui.
- >
A la Banque de l'Afrique
Occidentale
La. convention passée entre l'Etat français
et ]l
et la Banque de l'Afrique Occidentale vu la
liquidation des affaires de la Banque Fran-
çaise de l'Afrique est approuvée par la loi
du 12 avril.
jélÉNIHJjéTIIIII
Réêmdion & Administration t
PARIS en
TtLtPN. I MUVW IHf
- , RICMKL.IKUIM4
L ic 0
Les Annales Coloniales
tfei annonçai et réclame» botat rem" m
.u du tournai.
Diiibctkuii.Fonoatbur i Marool RUEDEL
Tout (04 articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AKHALBS CGLOIIIALII,
ABONNEMENTS
am la Revue mon-soeik ;
u. exois 9 IMi
FfMMWt
Colonies 110 • 1M » Mi
Étranger.. 240 > 1t6 » loi
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de posta.
L'élevage peut aider la Tunisie
< a préparer ses épreuves
* > c-
La Tunisie traverse une période éminem-
ment critique. Sa production minière sur. la-
quelle on avait fondé tant d'espérances, est
presque arrêtée par le fléchissement continu
du marché mondial. Son agriculture vient de
connaître deux années déficitaires, sinon
trois. Ses phosphates ont dû ralentir leur
exploitation et supportent malaisément la
concurrence des riches gisement marocains.
Pour comble d'infortune, elle a subi, un
désastre sans précédent : ce pays qui souffre
toujours du manque d'eau, en a eu, cette
fois, beaucoup plus qu'il n'en aurait voulu.
Un véritable déoliuge de plusieurs jours s'est
abattu sur une grande partie de son terri-
toire, causant sur une vaste étendue des inon-
dations dévastatrices.
Maisons urbaines écroulées,. gotirbis démo-
lis et entraînés parfois avec leurs habitants,
oliviers centenaires déracinés, récoltes, enle-
vées des terres ravinées, troupeaux noyés,
routes détruites, champs et vignes «ravagés,
figurent au bilan de la catastrophe.
Tant de dégâts ne sont certes pas com-
pensés par la promesse pour cette année
d'une récolte assez favorable dans certaines
régions grâce à l'humidité dont le sol a été
pénétré, non plus que par la destruction d'un
grand nombre de serpents que les eaux tor-
rentielles ont emportés de l'intérieur jusqu au
littoral maritime. Détail curieux, tandis que
Sur le sable des plages la mer rejetait les
cadavres des plus gros reptiles, on y trouvait
des vipères encore vivantes en nombre tel
qu'il a fallu envoyer pour les détruire des
détachements de troupès équipés pour cette
chasse. Cette expédition n'a compté qu'une
.victime, un malheureux chien non muni de
jambières. lEincore, certains serpents empor-
tes par les eaux ont-ils pu se sauver grâce
aux branches des arbres dont l'es terrains
inondés étaient complantés, d'où ils ont re-
gagné le sol après l'écoulement du flot.
Du reste, nous n'avons relaté cette inci-
dence que parce qu'elle concourt à donner
du pays qu'est la Tunisie une physionomie
exacte. En réalité, si l'on signale, chaque
année, quelques morts occasionné par des
morsures de reptiles, et .,'Ll est désirable d'en
diminuer le nombre, il n'y a pas là un fléau
d'une réelle gravité ou pbifrt de vue général.
s tfôtûs gttimfes loia, pour la TuniSiCi des !ta.
iistiques effrayantes de l'Inde et au Brésil
sur ce chaDitre.
Quoi qu'il en soit, avec ou sans les se:-
pents, la situation de la Tunisie est loin
d'être florissante et appelle de notables amé-
liorations. Il semble qu'elle devrait en trou-
ver une fort appréciable dans l'élevage qui
n'a pas pris en ce pays tout le développement
dont il est susceptible.
Rares sont les colons français qui s'y sont
adonnés. Certains se sont contentes d'acheter
des animaux et. de les confier à des indigè-
nes. Ceux-ci les ont soignés suivant leurs tra-
ditions ancestralea qui laissent fort à dési-
rer. Aussi les résultats ont-ils été médiocres
tant du côté financier de l'entreprise que sous
le rapport de la qualité - du cheptel. ----
Cependant, les quelques éleveurs dignes
de ce notn qui ont procédé sur des trou-
peaux ovins ou bovins à une culture métho-
dique, soit par des sélections, soit par des
croisements, ont obtenu des produits suscep.
tibles de leur faire honneur d'abord et de
leur rapporter ensuite des profits.
-Le Congrès des Eleveurs de moutons qui
s'est tenu, la semaine dernière, à Tunis, a
constaté dans les bergeries dont -leurs pro-
propriétaires s'occupent avec zèle, des pro-
grès de première importance. Les croisements
de brebis sélectionnées du pays avec des mé -
rinos de la Crau plutôt qu'avec ceux de
Rambouillet, avec des Algériens à queue fine
ou même aeve des barbarins de choix, réus-
sissent parfaitement.
Mais il est inutile de demander au payeur
indigène de pratiquer une sélection méthodi-
que. On dirait que son naturel est absolu-
ment réfractaire à ce procédé qui, il) est vrai,
est contraire à son « Mektoub » constitu-
tionnel.
Les éleveurs européens ne pourront réus-
sir dans çet ordre de faits qu'en s'en occu-
pant eux-mêmes ou en se faisant seconder
par des élèves des quelques écoles spéciales
de France consacrées aux études d'élevage.
Quant à obtenir des indigènes qu'ils s ha-
bituent à des méthodes toutes nouvel -
.les pour eux, il faudra bien des années.
Le meilleur moyen d'y arriver, c'est de
les pratiquer dans leur voisinage. Lors-
qu'ils verront que les produits sélectionnés
ou issus du croisement du COlonl se vendent
deux et trois fois plus cher que ceux qui pro-
viennent de leurs troupeaux, ils voudront ap-
pliquer chez eux ces procédés rémunérateurs.
.Dans l'a culture agricole, c'est cet exem-
ple qui a été le meilleur agent de propagande
et qui a conquis peu à ipeu un grand nombre
d'indigènes aux méthodes européennes et à
l'outillage moderne.
Il en sera de même pour le L-étail. Déjà
l'on cite quelques notables indigènes qui ont
introduit dans fleurs parcs, pour les accou-
pler à leurs génisses, des zé-bus grâce aux-
quels la race autochtone gagne en taille et
en force, parce qu'ils ont vu chez un colon
de leur voisinage ces nouveaux rois du trou-
peau.
Ce sont surtout les nomades du Sud qui se
livrent à l'élevage du mouton, et oeux-là sont
et seront longtemps encore réfractaires aux
leçons et aux conseils qui tendraient à mo-
difier leurs habitudes. Quant à l'exemple, il
est d'autant plus difficile de le leur mettre
sous les yeux qu'aucun colon européen. ne
saurait s'installer dans les terres de parcours
où ils pratiquent avec leurs IIULlas - et. leurs
troupeaux la transhumance héréditaire,
On ne peut ressentir à l'égard de cette obs-
tination qu'une sorte d'indulgence respec-
tueuse si l'on songe qu'elle est basée sur
une pratique multimillénaire, qui se ratta-
che, à travers d'innombrables générations
aux antiques tribus pastorales de l'Asie.
Il n'en est pas moins urgent de modifier
ces traditions. dans l'intérêt même de ceux
qu'elles frappent d'infériorité sinon d'im-
puissance en face des nécessités et des-exi-
gences de 4a vie actuelle.
Peut-être Je meilleur moyen de faire pé-
nétrer le progrès dans ce milieu réfractaire,
serait-il de choisir parmi ces nomades quel-
ques sujets d'élite la sélection étant effi-
cace pour. les hommes aussi bien que pour
les troupeaux - et de les faire séjourner
dans des conditions susceptibles de les sé-
duire, chez des éleveurs français où ils s'ini-
tieraient aux méthodes de transformisme, et
de progrès.
Enfin, il ne faut pas oublier que la pre-
mière condition indispensable à un élevage
intensifié,. qu'il s'agisse du mouton ou de
toute autre catégorie de bétail, c'est le four-
rage et l'eau, celle-ci étant génératrice de
celui-là, en dehors de son utilité directe.
Il faut donc, en venir à ce sujet comme
d'ailleurs pour à peu près tout ce que l'on
peut se proposer de faire en Tunisie, à prô-
ner une « politique hydraulique. maintes
fois réclamée par tous ceux qui se préoccu-
pent d'une mise en valeur générale du pays,
mais devant laquelle des services publics ont
toujours hésité en invoquant des impossibili-
tés pécuniaires dans 'lesquelles certains criti-
ques veulent voir surtout une insuffisance de
compétence ou une appréhension de travail.
Ernest Haudos,
Sénateur de ta Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
.+--
Notre action au Maroc
L'occupation du Fezjou
Le renforcement de notre couverture, à
l'ouest du Tafilalet, vient de s'opérer par
,1'pccqpâtion de ToaSis do FelJou, située .au
sud de Mecessi, que nous avons signalée.
Cè dernier centre est à environ 60 kilomè-
tres de Rissani et un peu au sud de 'la pal-
meraie du Tafilalet. C'est là que le chef
rebelle Belgacem M'gali, en fuite, s'était
réfugié. N'ayant pas trouvé auprès des indi-
gènes de cette région l'appui qu'il en atten-
dait, .le vieil agitateur abandonna les rives
du Uegg pour se retirer dans le coude du
Draa où i'1 est encore, cherchant à organiser
quelques djiouchs contre nos partisans.
Nos troupes continuant leur avance vers
l'ouest se rapprochent du Draa afin d'éta-
blir au sud une ligne de postes qui proté-
gera le couloir Ouarjajat, Todra, Ferula,
Erfond.
On annonce, d'autre part la soumission
des Ait Isfoul, importante fraction des Aït
Atta, du Djebel Saghe. Ainsi peu à peu et
sans coup, férir, nous gagnons du terrain
vers le sud et l'ouest tandis que nos forces
du Drga prennent position chez les Aït Odi-
lal vers Tiggnort.
L'organisation administrative du Tafilalet
Les nouveaux caïds du Tafilalet récem-
ment occupé ayant reçu l'investiture du Sul-
tan sont arrivés dans 'leurs commandements
respectifs.
Les Tafilaliens ont vu arriver avec plaisir
leurs nouveaux caïds, qui ont été installés
dans leurs fonctions par les ofnciers des
Affaires indigènes de la région. L'intégra-
tion de la fameuse palmeraie berceau de la
dissidence, dans la zone soumise à l'empire
chérifien est maintenant chose faite.
JI «M*M. <
Retour de la mission
du prince Sixte de Bourbon
S. A. R. "le Prince Sixte de Bourbon-Par-
me, arrivé le 26 avril à Touggourt, a déposé
une palme au monument de la première
traversée du Sahara en automobile, en-sou-
venir de G.-M. Haardt.
M. Louis Bréguet partira aujourd'hui à
10 h. 45, à bord d'une limousine de -l'Air
Union, pouj- Marseille. Il sera accompagné
de la princesse Sixte de Bourbon et de la
comtesse de Neubourg.
Ces personnes s'envoleront immédiate-
ment pour Tunis, où elles attendront. la
mission automobile du prince Sixte de Bour-
bon. 1
A Alger sont arrivés hier les membres de
la deuxième mission Sixte de Bourbon : le
prince Sixte de Bourbon, le comte Hector
de Béarn, le comte Jean de Neufbourg, le
capitaine Bruneux, MM. Jean Goreaux,
Lanfear, Robert Dumoutet, qui avaient
quitté Ouargla deux jours auparavant pour
gagner Alger via Touggourt.
La seconde mission de Bourbon vient d'ac-
complir une 'longue randonnée dont les prin-
cipales étapes furent depuis son départ de
Tunisie, le 2 janvier : Gabès, Fort'Saint,
Fort-F'latters, Amguid où elle a rencontré
M. Carde lors du voyage du Gouverneur
général de l'Algérie dans les territoires du
Sud Djanet In-Affelalah (Afrique Equa-
toriale), Djado Bilma, Faya, Abecner. Fort-
Archambault Fort - Lamy (capitale du
Tchad); puis au Tetour, Agadès, In-Sala,
Ouargla, soit un voyage de près de quatre
mois sur les pistes du Sahara et dans la
brousse nigérienne. Il s'agissait pour la mis-
sion de reconnaître le parcours le plus di-
rect entre la Tunisie et le Tchad. A Abé-
cher, la mission du prince de Bourbon s'est
rencontrée avec l'équipage Costes-Sclraeider
et Véron. Les aviateurs et les explorateurs
ont alors travaillé en liaison.
1
L'effort italien en Lybie
L"cfort italien en Lybie
m
L y a quelques- semai-
nes, les Annales Co-
loniales;. afwès. avoir
exposé la puissance
coloniale de V Italie,
s'exprimaient en ces
termes :
a Avant de jeter
des - regards avides
vers d'autres posses-
--- sions. Vltalie - agi-
rait. sagement en organisant celles dont elle
dispose légitimement. Il y a là de quoi l'oc-
cuper pendant pas., mal. d'années et de quoi
offrir aux capitaux aussi bien humains que
financiers- qu'elle y pourrait, consacrer - un
emploi profitable. »
Logiques avec nous-mêmes, nous ne pou-
vons que signaler avec satisfaction les dis-
positions que prend Vltalie pour accomplit
est Lybie une œuvre importante de colonisa-
tion au succès de laquelle nous applaudirons
sans réserve. Une Lybie italienne prospère
serait pour notre Tunisie d'un voisinage
plus avantageux et plus agréable qu'un pays
misérable et allarckiqtle. Elle servirait d extt-
toire aux émigrants qui, là, du moins) pour-
raient développer leur italianité sans être
tenus à une réserve qui paraît quelquefois
leur peser ailleurs.
Comme il est naturel, la théorie a précédé J
l'action - déjà, il y a deux ans environ, le
général Terruesi consacrait un livre à la
Cyrénaïque qu'il étudiait à tous les points de
vue, notamment quant aux possibilités de
mise en valeur et de peuplement que ce pays
offrait à la colonisation italienne. Plus ré-
cemment encore, M. Lessolla, sous-secrétaire
d'Etat des Colonies dans le gouvernement
que préside M. Mussolini, publiait sur le
même objet un volumineux rapport dans
lequel on lit que la Lybie peut mettre à la
disposition de cultivateurs italiens un million
et demi d'hectares de terre exploitable. Avec
M. Lessona, la technique fait bientôt place
à un plan de réalisation :
En homme averti, il sait que toute œtevre
de colonisation exige trois éléments essen-
tiels : des terres, des hommes, de l'argent.
Les terres, elles consistent, nous venons de
le dire, en un million et demi d'hectares.
Les hommes ou plutôt les familles car
la famille est la cellule initiale en matière
'de colonisation seront fournies sans peine
par le peuple italien qu'un long atavisme
prédispose -à la migration.
M. lessona considère que \00.000 famil-
les d'une moyenne de 3 personnes cAQctme'
fourraient être installées en tybie, < car il
estime que 15 hectares sont nécessaires, mais
suffisants pour la subsistance d'une famille.
Ici, nous nous permettons une observa-
tion : le calcul de M. Lessona nous semble
un peu restreint et peut-être dominé par le
souci du nombre des colons à établir. En
effets si l'on peut admettre qu'une famille
italienne rjui s'installe peut, pendant quel-
ques anttees, vivre sur quinze hectares de
terre cultivable, il faut songer que les
enfants grandiront, voudront essaimer à leur
tour. Qu'adviendra-t-il alors, si toutes les
terres disponibles ont été attribuées à l'entre-
prise de colonisation afin de pouvoir dres-
ser dès les premières années des bilans it".
posants ?
Administrer j dit-on, c'est prévoir ; mais
coloniser, c'est administrer. et ce doit donc
être aussi prévoir. L'Italie fera peut-être sa-
gement. de ne pas négliger cette considéra-
tion
Les obligations financières que comporte
un projet comme celui de M. Lessona sont
envisagées comme une avance de l'Etat à
ceux qui s'installeraient en Lybie, à raison
de 40.000 lire par famille. C'est d'abord
20.000 familles qui seraient appelées à pro-
fiter de cette disposition ; 20.000 familles
dont Venvoi par la péninsule s'échelonne-
rait sur cinq aimées.
Sur les lots qqi leur seraient concédés,
l'Etat, prendrait une hypothèque que les émi-
grants devraient éteindre par le rembourse-
ment en 30 annuités de l'avance dont ils
auraient bénéficié.
lc.ç fonds ainsi récupérés seraient immé-
diatement réemployés à Vinstallation de
nouvelles familles.
Telles sont les dispositions conçues par le
sous-secrétaire. d'Etat des Colonies du gou-
vernement italien pour tenter de réaliser
V espoir formulé par M. Mussolini dans la
préface qu'il a écrite pour le livre du gén..é-
rû Turuw que nous mentionnons plus
Ii aut : la puissance démographique de l'lia-
lie est telle, diSlrit-il, que, dans 25 alls, une
chaîne ininterrompue de colons venus de la
péninsule habitera le long des rivages
lybiens.
Personne ne souhaite plus sincèrement
1 pie nous la réalisation de ce pronostic qui
contribuerait à établir la solidarité des na-
tions civilisées en matière de colonisation.
Edtmttrd Néron,
SènA teur - de la Haute-Loiret
Vtae-Préstdent de la Commission
des - Douanes.
RETOUR
•+•
Congé
Le Gouverneur du Tchad, M. de Coppet,
a quitté Fort-Lnmy ta 20 avril pour rentrer
en congé.
LIRE EN SECONDE PAGE' :
Liste des candidats aux élections législa-
tives coloniales.
Dans la marine.
A l'hôtel des ventes.
L'aviation coloniale.
Mort de M. Auguste Terrier
.* .t1
.1 Notre vieil ami Auguste Terrier a été con-
duit hier à sa dernière demeure. J'étais lié
iec lui depuis une trentaine d'années alors
'il venait de quitter-la direction de petits
urnaux, l'un à Chartres et l'autre, à Quim-
fterlé pour prendre la succession de son beau-
ère Harxy Alis, secrétaire général du Co-
mité de Il'Afrique française qu'il venait de
fonder.
Harry Alis avait été tué en duel quelques
temps auparavant à propos d'une polémi-
que géographique et coloniale, par M. Le
Jhç-telier, professeur au collège de France.
ette fin dramatique défraya très vivement
à chronique du monde parisien colonial.
• C'était alors M. de Kerjegu, député du
finistère, qui avait fait appeler M. Auguste
Terrier au Comité de l'Afrique française
Sont dui-même était-un membre très actif.
Dans ses nouvelles fonctions, Auguste
/Terrier sut admirablement s'adapter ; il fut
l'animateur jusqu'à son dernier jour du Co-
mité de l'Afrique française, et collabora
a la plupart des grandes initiatives colonia-
les de ce groupement du continent noir.
Ensuite, il consacra particulièrement son
activité au Comité du Maroc, fils aîné du
Comité de l'Afrique française ; il fut pen-
dant quelques années directeur de l'Office du
Gouvernement chérifien.
Ces dernières années, atteint douloureuse-
ment et prématurément par la maladie, il
fut l'ardent propagandiste du Comité du
transsaharien ; il meurt sur la brèche, sans
voir ses espoirs couronnés.
C'était un honnête homme, d'une haute
probité et d'une grande loyauté ; il laisse
parmi tous ceux qui l'ont connu le souvenir
d'un confrère cordial, défendant courageu-
sement ses idées et ne heurtant jamais celles
des autres.
Af. R.
M. Auguste Terrier est mort mardi à An-
necy. Il était secrétaire général du Comité
de l'Afrique française, professeur à l'Ecole
libre des sciences politiques et à l'Ecole co-
loniale, administrateur du Crédit Foncier
d'Algérie et de Tunisie, administrateur du
Crédit Foncier de Syrie.
M. Auguste Terrier était né en 1873. Ré-
dacteur au Journal des Débats j il s'était
consacré de très bonne heure aux questions
africaines et était devenu très vite l'un des
'animateurs du Comité de l'Afrinue fran-
çaise. -
4Les grandes missions qui pénétrèrent
FAfUque noire, dans Jes dernières années
du xix4 siècle, l'eureftt - comme conseil et
comme organisateur, v et le général Meyriier
a pu le faire figurer parmi les « conquérants
du Tchad P. Lorsque se posa l'a question du
Maroc, M, Auguste Terrier fonda avec Fc-
gène Etienne le comité du Maroc et contri-
bua puissamment à créer l'irrésistible cou-
rant d'opinion qui aboutit au protectorat.
M. Auguste Terrier devint, par la suite,
directeur de il'Office du protectorat fran-
çais du Maroc à Pa.ris et continua à se con-
sacrer aux campagnes destinées à faciliter la
consolidation et l'organisation de l'Afrique
française, notamment à la campagne '¡our le
Transsaharien.
Son autorité dans les milieux coloniaux
et africains était considérable. \Elle a.
rayonné sur les jeunes générations, notam-
ment par ses cours à l'Ecole des sciences
politiques et à l'Ecole coloniale. Il a publié
plusieurs ouvrages, notamment : L' a:tlvre de
la Troisième Republique - en Afriqtie occiden-
tale ; L'Expansion française et la formation
territoriale, avec Charles Mourey et une pré-
face d'Eugène Etienne (1910) ; Le Maroc ;
l'Afrique Equatoriale française, dans le
tome IV de la grande Histoire des colonies
françaises, publiée sous la direction de MM.
Hanotaux et Martineau.
M. Auguste Terrier était commandeur de
la Légion d'honneur.
Les obsèques ont eu lieu à Annecy hier 29
avril, à 9 h. 30.
La municipalité a associé les écoles et les
sociétés locales au deuil de la famille. Dans
le cortège, on .remarquait le - général Gou-
raud, MM. Robert de Caix, Edmond Philip
part, Nacivet, directeur de l'Office Marocain
et son adjoint, M. Moures ; Ladrecit de La-
charrière ; Bobichon, directeur des Colonies;
le marquis de Segonzac ; le colonel Blondrau;
M. Bcrti, commissaire à il'Exposition Colo-
niale ; M. Robert David, ancien ministre.
A,u cimetière, le généraul Gouraud a re-
tracé la carrière de M. Terrier sans qui
l'Afrique française ne serait pas ce qu'elle
est. Le Président du Conseil et le ministre
des Colonies étaient officiellement représen-
tés par le seerétaire général -de la Préfecture.
.̃ )
Le commerce international
et le Maroc
»<»
Le document présenté par les présidents des
Chambres de Commerce britannique, française,
espagnole et les autres corps élus représentant
la population de Tanger, au représentant du
sultan du Maroc et au Consul général de Bel-
gique, prince de Croy, en sa qualité de pré-
sident du Comité de contrôle, demande notam-
ment : certains traIVaux d' uti Hté publique ; une
zone de port franc ; l'autorisation ces jeux
contrôlés ; la construction de gares et de che-
tnins de fer ; l'unification des droits de douane,
des impôts de consommation locale et des tarifs
de chemins de fer avec ceux des zones fran-
çaise et espagnole. Les Chambres de Com-
merce demandent en outre que les exportations
de Tanger vers la France et l'Espagne soient
traitées de la même façon que celles venant
des zones française et csjgagnole vers Tanger.
Elections coloniales
L'Inde française
M. Pierre Dupuy, directeur du Petit Pa-
risien, ancien député de la Gironde, sera
candidat aux élections législatives dans la
circonscription de l'Inde française.
Les Annales Coloniales savaient depuis
longtemps que M. Pierre Dupuy, directeur
général du Petit Parisietij était candidat aux
élections législatives de demain dans 'les
Etablissements français de l'Inde. Pour être
agréable au sympathique ancien ministre
nous avons tenu l'information secrète; au-
jourd'hui nous l'annonçons dévant la certi-
tude de son élection. Certains concurrents
qui avaient annoncé leurs candidatures, tels
M. Chot, rédacteur principal au ministère
des Colonies et M. Joisson, se désistent.
Nous félicitons aujourd'hui M. Pierre Du-
puy qui fut autrefois député, et sous-secré-
taire d'Etat de la Marine marchande, de
'l'accueil que la population de l'Inde lui fera
au soir de l'élection.
La Réunion 1
Deuxième circonscription
M. Albert Lougnon, propriétaire à Saint-
Paul, catholique, action 'libérale, se présente
contre M. Auguste Brunet député sortant.
Tu te rends compte.
L'ELIXIR DE LONGUE VIE
ELECTORALE
Ni l'alchimiste du Moyen dge, ni le saoant
moderne, Woronoff ou Jaworsfty n'ont encore
découvert le principe de la résurrection.
En France, comme sous beaucoup de lati-
tudes, quand on est mort c'est pour longtemps.
Mais aux Antilles l. mais à la Guyane ï.
Coquin de sort 1 Aux temps des élections lé-
gislatives, il arrive que certains maires, trop
conscients de la responsabilité qui leur in-
combe font retentir la sonnerie téléphonique
qui relie leurs communes à l'empire des trépas-
sés. Et les morts, anciens enfants du pays, ré-
pètent la grande scène de la vallée de Josa-
phat : ils rassemblent leurs os comme ils peu-
vent et s'en viennent prêter leurs voix sépul-
crales aux maires dans l'embarras.
Ainsi, sous les Tropiques, la tâche des can-
didats aux électicns législatives est singulière-
ment simplifiée. Au lieq. de gravir les mornes,
de je morfondre au soleil de feu des savanes,
de l exténuer en toumées électorales jusqu'à
la crête des volcans, il suffit aux soupfrants-Jé-
putés J'obtenir le concours du maire de chaque
commune.
Ceux-ci, grâce ala mpbilisation J.,rJupú,
peuvent assurer la victoire de leurs candidats
priférés. lia. liasse des bulletins des électeurs
ressuszités peut l'emporter de beaucoup sur le
nombre des vivants.
A ttention, les jeux se font et dans la mer des
Antilles va commencer la sarabande des zom-
bis,
M.'Lé S4
) (
Contre les fraudes
électorales aux colonies
i
La Ligue des Droits de l'Homme, rappe-
lant les fraudes et les abus dont nos vieilles
colonies - Antilles, Guyane, Sénégal, Inde
- ont trop souvent été le théâtre à l'occa-
sion des élections législatives, a demandé
au ministre des Colonies de donner tous or-
dres et de prendre toutes mesures propres
à. assurer dans nos possessions lointaines la
liberté comme la sincérité du scrutin,
) - (
Au Conseil WÉtat
1.1
Validation de l'élection de M. Lagrosillière
Le Conseil, d'Etat a validé l'élection de
M. Lagrosillière comme conseiller munici-
pal de Sainte-Marie (Martinique) et comme
conseiller général de la Trinité'(Martinique).
(Opérations électorales en date du iS octobre
1931.)
) - ( –-
Pour favoriser l'exportation
des fruits et primeurs marocains
Un contrat est intervenu entre l'Etat ché-
rifien et la Compagnie P.-L.-M., représen-
tant les Compagnies de navigation et les ré-
seaux intéressés à l'écoulement de la pro-
duction fruftièrq et primeuriste marocaine.
Ce contrat, purement technique, n'entrave
aucune initiative individuelle. Il concerne
le fonctionnement du bureau d'exportation
qui sera, en quelque sorte, une section de
l'Office ,chérifien d'exploitation, au même
titre d'ailleurs que d'autres organismes à
caractère corporatif tels que l'Union des
docks-silos, par exemple.
,, Le bureau fruitier sera chargé de dégager,
par la création de vergers expérimentaux et
aussi par la centralisation des résultats déjà
obtenus, une politique fruitière et maraî-
chère non seulement en ce qui concerne 'la
prÓductiOtl, mais, aussi les débouchés. Pour
lui permettre d'atteindre rapidement ce ré-
sultat, l'Etat lui concède une surface de
20 hectares dans chacune des cinq principa-
les régions du Maroc. Cette surface pourra
être décuplée lorsque le P.-L.-M. aura at-
teint le but qui lui est assiglH. Les surfaces
ainsi attribuées seront payables dans les mê-
mes conditions que les lots de colonisation.
Les ressources devant permettre d'assurer
le fonctionnement du bureau chérifien d'ex-
portation proviendront, pour 1932, de taxes
de'sortie de o fr. 15 par colis, de fruits et
de primeurs et de o fr. 15 par quintil de
blé,
Les crédits prévus au budget sur fonds
d'emprunt seront employés aux installations
nécessaires.
A l'Académie de Médecine
Le paludisme en Algérie
La lutte contre le paludisme en Algérie
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, consacre un grand effort à la réorgani-
sation de la médecine sociale dans l'Afrique
du Nord, et il vise présentement la lutte
contre le paludisme, qui n'est pas moins
redoutable 'là que dans les autres régions du
continent noir, où il a rencontré et combattu
ce fléau.
Ce qu'il a déjà fait et ce qu'il compte
faire encore, M. Edmond Sergent, dans un
exposé en collaboration aveC M. Lasnet, le
rapportait hier à ses confrères de l'Acadé-
mie de médecine.
Utilisant les travaux de la mission per-
manente pastorienne qui instruit magistra-
lement en paludologie son personnel médi-
cal et ambulancier, M. Carde a obtenu de
remarquables résultats.
C'est un beau début qu'a commenté avec
les plus grands éloges M. Vaillard, et qu'a
vivement applaudi l'Académie.
Radiothérapie
M. Le Roy des Barres, correspondant de
l'Académie à Hanoï, a traité par la radio-
thérapie profonde des capsules surrénales
l'artérite oblitérante de l'artère iliaque ex-
terne droite avec gangrène du membre infé-
rieur.
Une amélioration considérable a permis
une amputation de cuisse, au tiers inférieur,
dans de bonnes conditions.
M. Zimmern rappelle, à propos de cette
observation, les cas de gangrène sèche
étendue qu'il a rapportés avec MM. Cha-
vany et Brunet et qui ont été guéris ou ar-
rêtés dans leur évolution par la radiothé-
rapie de 'la région surrénale.
L'observation de M. Le Roy des Barres
lui paraît comporter une indication nouvelle
de la méthode, celle de l'irradiation précé-
dant l'amputation, si celle-ci devenait iné-
vitable.
Elle permettrait, en effet, une amputation
plus économique et favoriserait la cicatri-
sation..
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
een
Subventions
La Commission de Syrie a attribué sur les
fonds dont dispose l'Académie, 5.000 francs
à M. Deschamps pour son ouvrage sur le
« Kraek (château-fort) des chevaliers en Sy-
rie », et 5.000 francs à M. Poidebard, pour
son ouvrage : Sur la trace de Rome dans le
désert de Syrie.
>
t/amtecme coloniale
A Radio-Alger
Dimanche, Radio-Alger prolongera son
émission jusqu'à 24 heures (heure d'été fran-
çaise) pour diffuser au fur et à mesure de
leur réception les résultats des élections lé-
gislatives.
Mercredi, le poste donnera un concert
symphonique et la diffusion de Brummel,
opérette de Rcynaldo Hahn.
Vendredi, concert symphonique consacré
aux « Suites et Ballets ».
Samedi, en plus de l'heure radio-scolaire,
sélection de 'l'operette les Hrigllnds, d'Offen-
bach.
La ville d'Alger ayant doté les prillcipa.
les écoles de récepteurs radiophoniques,
l'Académie d'Alger vient d'organisé^ avec
le concours de Radio-AIRer, une u heure
scolaire » qui a. lieu tous les samedis, de
t6 à 17 heures (heure d'été en France). Les
premiers résultats de cette initiative témoi-
gnent de la satisfaction des maîtres et de
l'enthousiasme des élèves pour cette noù*
vel'le et intéressante forme d'éducation.
Mlle Costes, l'annonceur féminin de la
station, obligée de rentrer en France, quit-
tera Alger le 15 mai.
La T. S. F. en A. E. F.
La Conférence Franco-Belge météorolo-
gique s'est tenue le 20 avril à Brazzaville
pour la mise au point du service météorolo-
gique par sans fil. Le service établi en vue de
'ia liaison Belgique-Congo sera chargé de la
confection des cartes isobariques des régions
traversées. Les délégués français sont : le
directeur des postes Belpoix, chef du cabinet
militaire du Gouvernement Général; le ca-
pitaine Girard, lie directeur T. S. F. mili-
taire, capitaine Baunier, le directeur T.S.F.
civile Ottei, la Délégation belge, le directeur
T.S.F. Hignoul directeur Sabena Dumon,
chef du Service météorologique Vande-
naeclc, pilote aviateur Renoy. Le points étu-
diés furent la question scientifique compor-
tant l'établissement de certes météorologi-
ques et la question de sécurité aérienne.
Au .!1fcmie.r point on décida que les observa-
tions et les transmissions commenceront le
Premier Mai et comporteront 'la tempéra-
ture, degré hygrométrique, force direction,
vents si possible en altitude, perturbations
atmosphériques nébulosité, ciel et plafond.
Le second point les renseignements seront
simplifiés et réduits pour faciliter la capta-
tion en air par télégraphistes du bord ou les
mécaniciens et seront résumés selon les chif-
fres suivant le code aéronautique de Copen-
hague et indiqueront pour les débuts de l'ex-
ploitation la nébulosité du p'iafond et les
précipit.tiors. L'horaire des communications
sera ajusté au programme d'exploitation et
des renseignements et iront à la rencontre
des avions pour l'étape suivante aux postes
principaux d'émission qui seront : Fort-
Lamy, Bangui, Cnquilhatville, Brazzaville ;
postes accessoires : Badundu, Inongo, Li-
1. sala, Stanleyville, Portfranqui.
- >
A la Banque de l'Afrique
Occidentale
La. convention passée entre l'Etat français
et ]l
et la Banque de l'Afrique Occidentale vu la
liquidation des affaires de la Banque Fran-
çaise de l'Afrique est approuvée par la loi
du 12 avril.
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