Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 avril 1932 26 avril 1932
Description : 1932/04/26 (A32,N46). 1932/04/26 (A32,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380481z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRBNT&DBUXIBMB ANNE®, D» 46. - * Cft NUMERO : A CJENTItylS l' -, -.. -" MARDI SOIR, 2G AVIIIL 1932.
WÉmiJgQtlDICN
RèimcHon & AëmMi»tr§ti0» :
Wiâ ^rJ,Am ii ̃MiJhafeif
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Les Annales Coloniales
Lu âMMCM et réclame» sont retwi m
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: L'Enfant prodige
4e l'Océan Indien
S
> e.. <–
Ce n'est nullement un titre alléchant pour
roman d'aventures, mais la constatation pré-
cise et digne d'être énoncée par le p'us scru-
puleux des historiens, d'une rapide et ma-
gnifique réussite coloniale..
Pour s'en rendre compte, il n y a qu a
confronter un nom et deux dates : Madagas-
car 1896-1931. A l'orée du xx" siècle, la
troisième des grandes. îles. du. gloue, après
la Nouvel le7Gui née et Bornéo, n'avait que
quatre ans d'annexion ! Mais le poupon bé-
gayant connut la chance insigne d'être confié
des ses premiers. pas il un gouverneur appar-
tenant à la lignée des grands coloniaux qui
ont admirablement travaillé pour la Franco.
Le général Gallieni. emmaillota Madagas-
car d'une afrnaturc administrative, écono-
mique et sociale que ses successeurs agran-
dirent et consolidèrent sans en chahger la
epup'e, tandis que. leur élève prenait corps
et. taille en montant vers l'adolescence P.
C'est, du reste, -cette enfance qui. tient du
prodige que M. André You expose dans4son
dernier ouvrage encyclopédique sur Mada-
gascar. Il suffit, en effet. d'analyser l'ret!-
vire dessinée par le premier gouverneur gé-
néral et sa physionomie actuelle pour avoir
une vue d'ensemble'de la personnalité de
notre grande possession de 1 Océan Indien.
Tous les progrès réalisés dans le domaine
politique, administratif, financier, et en ma-
tière économique ont eu leur origine dans
l'nrmalure créée par le général OalHeni ùans
la période de 1896 à 1905. « S'ils ont été
ralentis par les événements de la grande
guerre, ils ont repris leur essor aussitôt après
et placé lu plus jeune de nos colonies, qui
avait participé à notre défense nationale. à
un niveau de réussite comparable à celui
de ses aînées les plus favorisées de la for-
tune t. Trente-cinq ans de civilisation!.
cela devrait être encore la petite enfance,
si l'on ï considère la marche de l'évolution
humaine ît travers les siècles. Et puis, Ma-
dagascar n'a pas, comme le tryptique de
l'Afrique du Nord, toutes les fenêtres ou-
vertes sur la Méditerranée, ce premier miroir
de lu civilisation, formidable cause lltétnun.
tion entfo les peuples.
l.il Grande Ile (dont la superficie égale
ttiV.è «le la France, do-la Hclgiquc^et^de la
Hotlancle réunie*). au temps de lu reine
Kanavolo, otnnol(lH à 10.200 ktns de la
Métropole il peu près dans le même état
:primjtif oii. l'avait trouvée, sous Louis XIV.
la Compagnie des Indes Orientales.
i899 ! Pénétration et organisation. Gai-
Jiciil eut tout de suite une étonnante pres-
cience de l'avenir et il esquissa la politique
qui n'a cessé d'être suivie depuis : politi-
que des races, en ubliturmt des chef., lo-
caux aux gouverneurs Hovas imposés par le
gouvernement do Tnnanarive -, premières
ïmscs de Jtorgnnisntlon administrative de
l'île; premiers tracés routiers; fondation
partout d'écoles, d'hôpitaux. Grficc à l'au-
torisation obtenue pour un. emprunt, lés pre-
miers grands travaux public& furetit entre-
pris sur le sol malgache. Le programme
tracé par Gallieni était si excellent que
l'honneur de ses successeurs fut de l'avoir
suivi dans les grandes lignes et modifié seu-
lement selon les exigences de l'heure pré-
sente.
C'est dans cet esprit que les gouverneur;
généraux, MM. Augagneur, Picquié, Gar-
bit, Merlin, Schrameck, Auguste Brunet,
Marcel Olivier poursuivirent l'oeuvre entre-
prise par Gallieni.
1931! Avec les réformes apportées dès
son arrivée à Madagascar par M- Léon
Cayla, l'enfant prodige s'est encore déve-
loppé et fait preuve d'une vitalité extraor-
dinaire à tous les points de vue : politique.
économique et social.
Pourtant, la crise mondiale n'a pas épar-
gné Madagascar, et dès son arrivée dans
cette colonie, M. Léon Caylà dut lutter
éne.rgjquement contre le fléau économique
déjà menaçant. Cela ne l'empêcha pas de
continuer la tradition qui tend à associer de
plus en plus les indigènes à la gestion des
intérêts locaux et d'apporter de précieuses
modifications à l'organisation administrai e
de la colonie.
Les dernières réformes opérées par M.
Léon Cayla ont pour objet le développe-
ment -du régionalisme, une réduction du nom -
bre des provinces, la suppression -des sub-
divisions et comme conséquence le rétablis-
sement des districts avec attribution de pou-
voir personnel à leurs chefs, ainsi que celui
de gouverneurs indigènes pour renforcer la
surveillance des cantons et les relations de
leurs dirigeants avec les autorités- françaises.
Cet acheminement vers une participation de
plus en plus accentuée des populations au-
tochtones à leur propre administration, tout
en resserrant notre contact étroit avec les
malgaches, marque dans l'évolution de l'en-
fant prodige une étape de libéralisme qui
ne peut qu'être très favorable à sa crois-
sance,
Attendons avec confiance la bienfaisante
artlvité qui *i®it xasw'mI' de la mise en CfiUwe
des grands travaux d'équipement économi-
que ; ils composeront un remède puissant
contre les malaises provoqués par les graves
mécomptes économiques du temps présent.
Il ne faut pas oublier que le sous-.sol de
Madagascar, rationnellement exploité, doit
être une des sources de richesses les plus
productives de la colonie.
Il s'agit d'arrondir maintenant la dot de
l'enfant prodige de l'Océan Indien.
Ernest Hattdos,
Sénateur de la Marnei
Vice-Pré&dent de la Commission
des Dottatut.
A la société coloniale
des artistes français
•+«
Composition du jury
Le jury de la Société Coloniale des Ar-
tistes français, pour son Exposition au Sa-
'Ion de 1932, a cte constitué comme suit :
Président : M. Fatil Clîabàs, membre de
l'Institut.
Vicc-l'l"ésidtnts : MM. Lucien Simun,
membre de l'Institut et Dauchcz.
Secrétaire : M. Lartiourdedicu.
Membres : MM. Henry Bérenger, L.
Ruffc. Fouqucray, Jouve, Marx, du Gardier,
Marché, Halande, 13uvent. Landowski, Lévy-
Dhurmcr, Morcau-Vauthier, Olivier, Tar-
dieu, Villeneuve, Foreau, Sabatté, Aubry,
Montagné, Montézin, Constant Roux, Frantt
Jourdain, Desvallières Hamm, Dunoyer de
Segonzac, Goulinat, Georges Ballot, Val-
lette, Jouas, Aubert et Defrasse.
Le vernissage de l'exposition de la Société
Coloniale des Artistes français aura lieu le
vendredi 29 avril au Grand-Palais.
> ---+.-<
A IACldéDlie des Beais-Arts
1'
En souvenir d'Henri Deglane
L'Académie des Beaux-Arts a reçu, pré-
sentée par son président, M. Tournaire, une
médaille offerte par Mme veuve Deglane, et
que M. Dammann vient de graver en mé-
moire et à l'effigie d'Henri Deglane, le re-
gretté architecte du Grand-Palais, ancien
membre de la Compagnie.
Tournées artistiques
en Afrique du Nord
1t1
Walter Rummel rentre prochainement
Après unp tournée en Afrique du Nord,
qui se poursuit actuellement, Walter Rum-
mel sera de retour à Paris dans la deuxième
quinzaine de mai et donncrit un récital salle
Plcycl.
LI prochain départ des Conques du Don
Le célèbre chœur des Cosaques du Don de
Serge Jaroffj de retour des Etats-Unis, en-
treprendra une grande tournée en Algérie et
Munisie, à partir du 27 courant.
M. Maoceton inauloreul monument
1"
Le monument aux morts de Tbarka. a été
inauguré en présence de M. Manccron, du
général Naulin et de nombreuses personna-
lités civiles et militaires.
Les régiments ayant participé aux manœu-
vres ont défilé devant 'la pierre du souvenir.
Le Résident général est rentré le soir même
a Tunis.
) -.- (
Notre action au Maroc
Occupation de l'oasis du Fezzou
Complétant leur avance a 'l'ouest du Ta-
lilalet, nos cléments mixtes de la région de
Taouz ont occupé vendredi, sans coup férir,
l'oasis du Fezzou, dans la basse vallée, de
l'oued Rcgg. Cette occupation, demandée
par les populations indigènes, précise l'en
çcrclement des tribus insoumises.
–-,. t 6
Le sultan du Maroc
viendra en France cet été
.8.
Le Sultan Sidi Mohamed, accompagné du
jeune prince héritier Moulay Hassan, se
rendra en France cet été. La date du départ
est fixée au ior août et la durée du séjour
sera (^.environ deux mois.
Le Sultan se rendra à Paris eu passant
par le Midi les Pyrénées, la Côte d'Ar-
gent et la Bretagne. On prévoit également
une visite du Souverain dans l'Est de la
France, notamment à Nancy et Metz.
Il est possible que la jeune princesse
Aïcba, sœur cadette du prince héritier Mou-
lay Hassan, soit du voyage.. Le souverain
sera accompagné de son conseiller intime et
de quelques secrétaires.
> <
Scènes de lâ Vie Indochinoise
M. Joe de la Selle a rapporté une série de
petits tableaux fort intéressants; chaque
étude évoque une scène de la vie quotidienne
en Extrême-Asie.
Le grand mérite de l'artiste est d'avoir su
saisir sur le vif le trait vivant et de l'avoir
noté sans charge, dans sa curieuse simpli-
cité, qu'il s'agjse de ct cuisine ambulante
chinoise », de « haut Mandarin »4 de boy
ou de coz !
ou de cOlaiea.
Ces tableaux sont exposée, Jusqu'au 15
mai, à l'Agence générale des Colonies (Pa-
lais-Royal, galerie d'Orléans).
Lueurs d'espoir
1>8
--.. - -
sz
> - ̃ j
ÀNiJls - que la crise
économique
s'acharne $Ur le
* Monde et attagtiC
l'espérallce liumai-
ne à rudes coups
de chômage, de
sitr-hroduclion o u
plutôt de sous-consommation, de faillites
commerciales, de Ilfacll; financiers, de dé-
ficits budgétaires, il semble bien fou de
parler d'optimisme. Pourtalll, nous n'avons
pas le droit dyin(crfréter Vavenir fatalement
et de l'hypothéquer de panique boursière et
de crise motté/aire. Au lieu d'aggraver « les
difficultés coloniales » de demain par une
précision qui les défigure, car seule l'am-
biance du montent peut donner leur mesure
exacte, essayons de dégager quelques lueurs
d'espoir. Ce sport est infiniment plus sain
que celui qui consiste à suivre le cortège des
pleureuses. Puis, j'imagine que ceux qui ont
le coeur assez bien placé pour prendre déjà
une positiolt hardie de déPart, ceux-là seront
les gagnants, et ils ne l'atirollt pas volé, lors
de la reprise des affaires dans nos colonur.
a Lueurs d'espoir », ai-je dit
En Indochine, c'est t amélioration sensible
du marché dit riz favorisé du reste par les
récoltes déficitaires du Siam et de Birmanie.
Heureux indice dans cette France d'Ex-
trime-Asie: où la politique indigène est for-
tement conditionntc par la vie économique
du pays, oit les « ventres-creux » sont les
meilleures recrues des agitateurs commu-
nistes ou nationalistes.
En Afrique Occidentale, c'est le cours de
Varachide qui remonte de 90 francs à 150 fr.
les 100 kilos; les bois coloniaux suivent plus
modestement III même courbe asccndatfte.
Evidemment,. L'ète des gains fabuleux et fa-
ciles de l'après-guerre est passée. Ne la re-
grettons pas, clic a engendré un monstre qui
marquera dans l'histoire de cette époque
aussi mince qu'un champ 'de bataille; ce
monstre, c'est le supplice de l'abondancel
L'équilibre économique qu'il faut de tou-
tes nos possibilités développer dans les
France « d'outre-mer », ce n'est certaine-
ment pas le miracle du gros lot, mais une
prQspérité rationnelle, basée sur la mise en
valeur que vont réaliser les grands travaux,
fruits des emprunts volis par le Parlement.
Il y a là, plus qu'une lueur d'espoir, une
(luasi certitude de mieux-être immédiat, sur
tous les points oÙ s'ouvrent de grands chan-
tiers.
Ga .gu'il faut, 6Î-0H~qw hoate ne laissions*
pas croupir dans l'inertie, par petit des res-
ponsabilités et des paniques prédites, ce mo-
ment. qui doit marquer une étape dans Vévo-
lution de notre empire colonial.
Edouard Néron,
Sénateur dé la ffaute-Loire,
Vice-Président de 14 Commission
des Douanes.
> + <
Elections coloniales
»♦«
Département d'Oran
Deuxième circonscription
Nous avons déjà publié la liste des candi-
dats d'Oran iro circonscription.
Dans la deuxième circonscription, le dé-
puté sortant, M. Brière, qui appartient au
groupe do l'action démocratique et sociale,
se représente, ayant pour concurrents M.
Danthon, maire d'Aïn-Temouchcnt (concen-
tration républicaine), et M. Bertrand, du
parti S.F.I.O.
Troisième circonscription
Dans la troisième circonscription, contre
M. Roux-Freissincng, député sortant, inscrit
à la gauche radicale, qui sollicite les suffra-
ges de ses électeurs, c'est M. P. Saurin, doc-
teur en droit, fils du sénateur d'Oran, qui se
déclare son concurrent.
Les 600 vies humaines disparues
seront-elles vengées?
LES CHARGEURS REUNIS
SONT RESPONSABLES
Malgré les moyens dilatoires qu'ils ont cm-
ployé pour éluder la question et ne pas payer
le prix du sang aux victimes et aux familles
des victimes de VAfrique, les Chargeurs Réunis
poursuivis par les malheureux tenaces vont avoir
à régler leur compte avec la justice du pays.
Devant la Cour d'appel de Rouen, sera de
nouveau évoqué aujourd hui le naufrage du pa-
quebot l'Afrique, qui, faisant route vers l'Afri-
que du Nord, sombra le 10 janvier 1920 contre
le bateau-feu de Rochebonne, en face de La
Pallice.
L'agonie du navire se prolongea pendant
deux jours, sans que l'on pût lui porter secours
en raison de la tempête, Six cents vies humai-
nes furent englouties. Un seul passager et quel-
ques matelots furent sauvés.
Un arrêt de la Cour de Rouen, retenant la
responsabilité du capitaine et de l'armateur, fut
annulé par la Cour de cassation.
Les familles des naufragés introduisirent une
nouvelle action. Trois experts furent commis,
notamment l'amiral Levasseur. Deux de leurs
rapports engagent la responsabilité de la com-
pagnie.
Aujourd'hui, devant la Cour de Rouen, les
familles plaignantes seront assistées par MOI
Albert Crémieux, Shayé et Jacqueline Lang.
La compagnie sera défendue par MI) Dor.
l
Encore les sauterelles ?
Une véritable armée de sauterelles avance
à l'allure de 160 km. par jour sur les dis-
tricts de l'Union sud-atrlcaine et de l'Afri.
que Occidentale,
pte. sur la Guyane
̃t -
Le travail de l'or
ilbe
Après la crique Sparouine, située à deux
jours de Saint-Laurent, la région aurifère la
plus importante est cc'llc qui s'étend sur
.tout le bassin de l'Inini, soit à douze ou
quinze jours de la côte. Au confluent de cette
trivière et du Maroni se trouve un petit
Ipoble de douane, comme à l'embouchure, des
juives criques les plus aurifères : Sparouine
et Ouaqui.
-
Le rôle de ces postes eijt de contrôler la
production d'or, de percevoir les droits (un
franc par gramme) et d'assurer quelques ru-
dimentaires fonctions administratives et po-
licières. Les rapports et statistiques du chef
de poste doivent renseigner suffisamment
sur l'activité très ralentie et l'utilité discu.
table de cette timide et extrême manifesta-
tion de Il' administration coloniale. Il y a là,
en effet, un brigadier et deux douaniers, ac-
compagnés de leur famille, qu'il faui nour-
rir à grands frais. Si l'existence de tels pos-
très pouvait sq légitimer à l'époque des gran-
des productions de l'Inini et de l'Ouaqui,
les occupations de ces trois douaniers se li-
mitent aujourd'hui, aux périodes de grande
activité, à une heure de travail quotidien en-
viron. Si les droits perçus sur l'or pouvaient
Suffire à ^émbouiser les frais du poste, sa
fonclioh. sfitajit en partie justifiée, mais tel
n'est pdint le cas, tant s'en faut.
La population des chercheurs d'or est d'un
recensement difficile en raison de l'éparpil-
lemcnt des mineurs dans les bois. Néanmoins
on peut évaluer à deux ou trois mille le
nombre des mineurs établis dans les bassins
de l'Inini et du Ouaqui. Cette population est
composée exclusivement de noirs et de mulâ-
tres. Aucun blanc, à ma connaissance, n'est
étab'li dans cette région. Les romancier de
fantaisie qui font évoluer dans le fond des
bois évadés ou libérés à la recherche de l'or
ne se fondent que sur des cas tout à fait ex-
ceptionnels : d'une façon générale en effet,
l'Européen sortant du bagne, a quelque titre
que ce soit, ne s'aventure pas à la poursuite
de l'or ou du balata. Les plus audacieux
vont chasser le papillon aux environs de
Saint-Laurent.
Cette population de mineurs créoles comp-
te environ 75 de sujets britanniques, ori-
ginaires de Démérara, de Sainte-Lucie ou de
a Barbadc..11 va de soi que la plupart d'en-
tre eux ne sont pas en règle avec les autori-
tés françaises) (défaut de passeport ou de
licence personnelle) et que beaucoup ont
cherché dans- les 'bois un refuge contre la
justice de leur pays. Soit pour cette raison,
.soit que la vie des bois leur ait fait oublier
la côte civfhsêÓ, nombreux sont les mineurs
qui n'ont pas quitté leur « dégrad » depuis
dix ou quinze ans. Quant au petit nombre
de mineurs sujets français, on rn trouve
à peine trois pour ceut d'origine guyanalse,
tous les autres venant de la Martinique ou
de la Guadeloupe. Malgré l'envahissement
des mulâtres anglais, le seul dialcct en
usage est le crrole français.
C'est le concessionnaire du terrain qui ra-
vitaille les mineurs autorisés par lui à tra-
vailler dans son périmètre. C est ainsi que
ce magasinier draine la presque totalité de
la production. Voici, à titre d'indication, 'le
prix de quelques denrées sur le Ouaqui en
1931 :
Un litre d'huile, 1 gr. 1/ 2 d'or ; Trois ki-
los de tiz, 2 gr. ; 1 kilo de viande salée, 2
grammes ; 1 litre de tafia, 2 grammes.
Ce sont là les prix du « dégrad », c'est-à-
dire de l'établissement situé au bord de la
rivière. Mais, il arrive que ces mêmes den-
rées, vendues « au fond n, soient augmen-
tées jusqu'à 100 en raison du colportage
à dos d'hommc, souvent long et pénible. En
1931, 'l'or natif, acheté 14 fr. 60 à Saint-Lau-
rent, était estimé u francs sur le Ouaqui.
Quand on saura que la production moyen-
ne et quotidienne dépasse très rarement qua-
tre à cinq grammes par homme! on imagi-
nera facilement à quel'le vie misérable ces
mineurs sont condamnés. Mais, ni la fièvre,
ni la faim, ni les pires déboires, ni les pires
fatigues ne sauraient entamer leur espoir
de tomber un jour sur la ci poche », le « pa-
nier d'orange nt qui les fera riches en quel-
ques jours.
Jacques Perret.
Membre de la Mission Moiticiex-Richard.
)..
Le commerce de la France
avec ses Colonies
-60
Janvier 1932
Le tableau suivant donne la valeur com-
parée on milliers de francs des échanges de
marchandises avec les colonies et pays de
protectorat pendant les mois de janvier 1932
et 1Q31 :
Importations 1932 1931
Afrique Occid. française.. 30.145 25.788
Algérie .,. ".,.,. 250.592 230.004
Indochine 3i,oot 34.05°
Madagascar et dépend.,.. z.759 21.338
Maroc 36.131 14.657
Syrie (mand. français). 2.513 4.167
Tunisie ,',.,. 27.653 4* - 5°6
Autres colonies et pays de
protectorat 45-741 50.124
Totaux 446.805 421.634
Exportations
Afrique Occid. française.. 19.003 33.098
Algérie. 272.407 335.102
Indochine • 31.383 64.0591
Madagascar et dépend. 24.136 26.531
Maroc 80.928 80.020
Syrie (mand. français). 12,307 12.329
Tunisie 64.952 66.879
Autres colonies et pays de
protectorat 38*993 47.922
Totaux - 543-809 666,010
1
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
- 40
Communication de M. Marcel Olivier
TU. Marrol Olivier, gouverneur général des
colonie-;, ;1 fait une 'communication sur
« la Politique suciale dans les colonies fran-
çaises ». Il a pxposé que, jusqu'aux premiè-
res années du vingtième sièrlc, nutie législa-
tion coloniale a quelque peu négligé les
qucslÍllns sociales pour s'attacher de préfé-
rence aux problèmes d'ordre politique et ad-
ministratif. Mail les bouleversements éro-
nomiques de la guerre, en provoquant un
vaste mouvement en faveur d'une mise en
valeur plus rapide et ralionucllc (k nos co-
lonies, ont. pincé au premier rang jes pré-
occupa lion s gouvernementales, les £ fl'oblè-
nies de politique sociale dohfles incidences
sur la politique pure sont des plus pro-
fondes.
M. Olivier ne ci oit pas que la politique
sociale doit obéir aux mêmes lois qu'en
France e'. il a cité, en terminant, des faits
concrets prouvant les dangers d'une ltgisla-
tion trop assimilatrice.
> - + - <
Au Conseil d'État
Gratuité du voyage pour les familles des
fonctionnaires coloniaux
Le 6 novembre 19C4, M. Laine, ingénieur
des Travaux publics de l'Etat, était envoyé
en Indochine pour y effectuer des travaux.
Sa femme et ses trois enfants mineurs qui
l'accumpagnaicllt étaient bénéficiaires d'une
réquisition de passage gratuit.
Après un séjour de trois ans, M. Lainé
obtenait un congé. Sa femme et ses trois en-
fants, dont l'un était devenu majeur, s'em-
barquaient également avec lui à destination
de la France.
Mais par décision eu date du 15 niai iy^8 1
le ministre des Colonies déniait à M. Lainé
le droit au bénéfice d'une réquisition de
parcours gratuit pour son fils aîné.
Estimant que cette décision était cotitraile
à celle du Gouvernement général de l'Indo-
chine, M. Lainé eu avait demandé l'aunu-
lation au Conseil d'Etat pur voie de re-
quGte. attendu faisait remarquer ce dernier
que si l'article 51 du décret du 3 juillet 1897
exclut les fils majeurs du bénéfice de 'la. ré-
quisition de parcours gratuit, cette exclu-
sion lie s'applique pas à ceux qui ont quitté
la Fiance pendant leur minorité et partant
peuvent Invoquer les droits qu'ils tiennent
de l'article 33 du même décret.
Appelé à "juger cette affaire - dunt l'in-
térêt retiendra, le ans échéaut, l'atteutiun
des fonctionnaires le Conseil d'Etat a re-
jeté la jequête de M. Lainé eti décidant que
c'est par une exacte application de 'l'article
SI du 3 juillet 1897 que le ministre des Co-
lonies a., par lu décision attaqué dénié
à M. Laitié fils, devenu majeur, le droit au
bénéfice, de la gratuité de parcours pour ce
dernier vovage.
-'- >-8. <
La question des prêts
sur gages au Sénégal
..1
La question des prêts sur gages vieut d'être
soumise, en vue d'une réglementation nou-
velle. aux Chambres de commerce du Sé-
négal.
La Chambie de commerce de Rufisque a
formulé à ce sujet diverses observations qui
se résument ainsi :
IOLe principe de la suppression de la ré-
glementation actuelle et de son remplace-
ment par la création de maisons de prêts sur
gages, telles qu'elles sont définies dans les
projets soumis aux Assemblées consulaires,
est excellent et répond aux desiderata expri-
més par le ruinmcrce depuis plusieurs an-
nées.
20 Mais les conditions économiques actuel-
'les ne paraissent pas favorables à la création
des maisons envisagées car :
ff) Les indigènes ne possèdent plus de bi-
joux susceptibles d'être acceptés comme ga-
ges. Ceux qu'ils possédaient, autrefois, sont
depuis longtemps entre les mains des com-
merçants, ou même ont été expédiés en
France pour la vente.
b) Les bijoux de remplacement qu'ont ache-
tés les indigènes sont de mauvais gages, ne
pouvant constituer de véritables garanties.
c) L'expertise de ces bijoux serait extrê-
mement difficile et pourrait donner lieu à de
désagréables surprises.
d) L'établissement et le fonctionnement des
maisons de prêts sur gages chargeraient en-
core le budget de la colonie, déjà bien diffi-
cile à équilibrer, sans que 'l'on puisse espé-
rer, d'ici longtemps, que ces maisons puis-
sent faire face à leurs dépenses d'exploita-
tion avec le produit de l'intérêt des prêts.
3° Par ailleurs, en attendant des circons-
tances plus favorables, et pour permettre un
fonctionnement normal des maisons de prêts
sur gages, un service de la garantie devrait
être institué pour le poinçonnage des bijoux.
Dans ces conditions, la Commission pro-
pose que la création des maisons de prêts sur
.gages soit différée et qu'en attendant cette
création les prêts sur gages soient interdits
au commerce, la Banque de l'Afrique Occi-
dentale restant seulle autorisée à continuer,
et même à étendre dans certaines conditions,
les prêts qu'elle pratique actuellement.
Dans le passé, les prêts dont il s'agit ont
donné lieu à pas mal d'abus. L'esprit de pré-
voyance d'un indigène nanti d'une somme
d'argent, par le dépôt en garantie d'un bi-
jou, ne s'étendait que rarement au moyen de
rentrer ultérieurement en possession de
l'obiet.
N'est-ce pas aussi un signe des temps que
cette disparition des colliers, bracelets et ba-
gues finement ciselés par des orfèvres locaux
parfois très habiles dont étaient 'littérale-
ment chargées les belles et indolentes Ouolof.
La vie locale indigène perd chaque jour
aux colonies quelques-unes de ses origina-
lités. Tout s'uniformise et il n'y aura bien-
tôt plus d'exotisme.
C'est dommage.
LInE EN SECONDE PAGE :
La botaille dos questions écrites.
Lltalic en Afrique du Nord.
Un mooting dn protestation ;\ l'île Mari-
rice. <
-
Aux délégations financières
de Madagascar
Nous avons fait remarquer, lois 'df'") pie-
mières mesures de protection prises en fa
veur des productions de nos colonies, rl':1I:
la discrimination faite par les Pouvoirs pu-
Viics ne répondait guère à la logique, et
que la prospérité des producteurs de liz et
d'arachides ou ùps entreprises minières de-
vait intéresser le 'législateur au même titre
que celle des exportateurs de cafés, de
caoutchouc, du manioc et du sisal.
Sur certaines pentes, disions-nou) il esl
parfois bien difficile de s'arrêter.
Or les journaux de Madagascar llOU::- iap-
porteut que la Commission permanente des
Délégations ifnancières de la colonie, vient
d'être saisie, d'un vu.*u ainsi conçu :
cc En réciprocité de la protection dans la
colonie des produits français, protection qui
résulte de IMévation des droits d'entrée sur
certains produits étrangers dont la consom-
mation était courante, tels la. farine, les al-
lumettes, etc., la Métropole veuille bien étu-
dier et mettre en application aussitôt que pos-
sible les mesures utiles pour assurer une
protection p'ius efficace de tous les produits
des colonies, qui, trop souvent, sont concur-
rencés par des produits similaires en prove-
nance des colonies ou pays étrangers.
Dès maintcnant, ils signalent l'absolue ué-
cessité de maintenir, sans aucune. modifica-
tion, les dispositions du décret qui garantis-
sent aux planteurs un prix de vente égal au
prix de revient minimum fixé dans chaque
colonie : que si besoin en était, la Métropole
veuille bien faire momentanément des avan-
ces au compte spécial, qui assure le place-
ment de cette prime. -.
Le manioc et ses uerives, tarmc iucutc,
tapioca, sont insuffisamment protégés contre
l'importation massive de maïs étrangers ; il
en est de même des maïs et des riz des co-
lonies françaises. Il semblerait donc indis-
pensable que l'entrée des maïs étrangers
dans la Métropole soit contingentée.
Des mesures de protection sont nécessai-
res pour le cacao, la vanille concurrencée
par la vanïiline, le girofle et la cannelle
concurrencée par l'ethyl-vanilitic.
Les planteurs de vanille et de girolle sont
dans une situation désespérée.
Les producteurs de coprah 11e pourront
être sauvés que bi des mesures efficaces et
immédiates sont prises pour leur venir en
aide.
Le-, cuirs, qui sont l'un des principaux
produits d'exportation de la colonie, sont
actuellement à peu près incjxportables à
cause de la baisse provenant de l'importa
tion des cuits étrangers en France; 'les éle-
veurs,. qui sont pour la presque totalité des
indigènes, éprouvent une gêne considérable.
Des mesures sont donc urgentes pour favori-
ser l'écoulement des cuirs coloniaux en-
France. »
.--
A la Chamlire de commerce
de Malunga
Contre le transport
sous pavillon français
des produits protégés
Le président de la Chambre de Commerce
de Majunga. a présenté à sa Compagnie le
rapport suivant, au sujet de la proposition
de loi déposée par M. Candace, et subordon-
nant le paiement de la prime à l'exporta-
teur au chargement sous pavillon français
des produits protégés :
« Une telle mesure, si elle était adoptée,
aurait pour conséquence de- constituer un
monopole de fait en faveur des deux Compa -
gnies françaises de navigation, assurant la
tiaison de Madagascar avec la Métropole,
nous n'aurions donc qu'à applaudir à cette
initiative, si elle parvenait à établir une me..
sure de protection en faveur des navires
françaie,. sans porter atteinte aux intérêts
des chargeurs.
« Mais, en examinant ly. question de plus
près, nous constatons que Madagascar était
situé en dehors des grandes routes mariti-
mes. la concurrence étrangère est de ce fait
très atténuée. Les deux Compagnies Fran-
çaises desservant la Colonie ont un accord
éliminant toute concurrence entre elles. Dès
maintenant, d'ailleurs, elles ont annoncé une
hausse assez sensible de leurs tarifs. Il y a.
lieu donc de craindre que la concurrence
étrangère étant éliminée, l'augmentation des
taux de frèt se poursuive, absorbant ainsi
une bonne part de la prime devant revenir
aux producteurs.
« Il est donc un facteur important inter-
venant contre l'appliscation de la loi Can-
dace : c'est l'insuffisance des navires fran-
çais pour le transport du frêt qui leur est
proposé. Ainsi, à Majunga, les exportateurs,
au cours des mois de septembre à décembre,
ont eu de nombreuses offres de fret refusées
par les Compagnies de navigation. Je suis
également informé que dans la plupart des
ports, et notamment à Nossi-Bé, 'les mêmes
cas se sont produits malgré le concours de
deux Compagnies étrangères desservant
également la colonie. Cet embouteillage des
produits ne pourrait donc que s'accentuer au
plus grand dam des exportateurs souvent
liés par des contrats de vente comportant
des dates d'embarquement impfratives.
» Pour ces motifs, je suis d'avis qu'il ne
doit pas être porté atteinte à la libre concur-
rence du fret, et je propose que l'assemblée
émette un vom favorable au maintien du
statu quo. »
) -.. < -
L'Aviation Coloniale
,.,
Le retour de Costes
I)iii Jean
Schneider, souffr-inl d'accès fébrile, riant
resté à Madrid sonl arrivés dimanche h
Iti h. ;!•>. après avoir fait esralr pendant
Irois heures à Tours pour déjeuner, termi-
nuYil ainsi heureusement leur périple d(
:!:!.ono kilomètres environ au-dessus de ré-
gions parfois Irès inhospitalières, r.ostes
rapports de ln mission qu'il mena à boimo
fin une imporlanlc doenmenlnliuTi qui sera
complétée plus tard par les observations
die la mission automobile du princo Sixte do
Rnurhon. encore rn route h l'heure actuelle.
Parmi les personnalités venues accueillir
WÉmiJgQtlDICN
RèimcHon & AëmMi»tr§ti0» :
Wiâ ^rJ,Am ii ̃MiJhafeif
PAlÉI8 (W
TÉtÉP^M. i MUVMÉ !•••? -
MetoU.HU 47*4
à lés 1 I 9 le
Les Annales Coloniales
Lu âMMCM et réclame» sont retwi m
bureau du foùrjMl. ,
Dirkctbmr-Ponoatiuii » Marotl RUEDEL
i i » *
Tou. les articles publiés dans notre journal ne peuvtftl
être reproduits qu'en cUanC les Amhaus CoLOJflALII.
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Etranger.. 240 » 115 » lès
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: L'Enfant prodige
4e l'Océan Indien
S
> e.. <–
Ce n'est nullement un titre alléchant pour
roman d'aventures, mais la constatation pré-
cise et digne d'être énoncée par le p'us scru-
puleux des historiens, d'une rapide et ma-
gnifique réussite coloniale..
Pour s'en rendre compte, il n y a qu a
confronter un nom et deux dates : Madagas-
car 1896-1931. A l'orée du xx" siècle, la
troisième des grandes. îles. du. gloue, après
la Nouvel le7Gui née et Bornéo, n'avait que
quatre ans d'annexion ! Mais le poupon bé-
gayant connut la chance insigne d'être confié
des ses premiers. pas il un gouverneur appar-
tenant à la lignée des grands coloniaux qui
ont admirablement travaillé pour la Franco.
Le général Gallieni. emmaillota Madagas-
car d'une afrnaturc administrative, écono-
mique et sociale que ses successeurs agran-
dirent et consolidèrent sans en chahger la
epup'e, tandis que. leur élève prenait corps
et. taille en montant vers l'adolescence P.
C'est, du reste, -cette enfance qui. tient du
prodige que M. André You expose dans4son
dernier ouvrage encyclopédique sur Mada-
gascar. Il suffit, en effet. d'analyser l'ret!-
vire dessinée par le premier gouverneur gé-
néral et sa physionomie actuelle pour avoir
une vue d'ensemble'de la personnalité de
notre grande possession de 1 Océan Indien.
Tous les progrès réalisés dans le domaine
politique, administratif, financier, et en ma-
tière économique ont eu leur origine dans
l'nrmalure créée par le général OalHeni ùans
la période de 1896 à 1905. « S'ils ont été
ralentis par les événements de la grande
guerre, ils ont repris leur essor aussitôt après
et placé lu plus jeune de nos colonies, qui
avait participé à notre défense nationale. à
un niveau de réussite comparable à celui
de ses aînées les plus favorisées de la for-
tune t. Trente-cinq ans de civilisation!.
cela devrait être encore la petite enfance,
si l'on ï considère la marche de l'évolution
humaine ît travers les siècles. Et puis, Ma-
dagascar n'a pas, comme le tryptique de
l'Afrique du Nord, toutes les fenêtres ou-
vertes sur la Méditerranée, ce premier miroir
de lu civilisation, formidable cause lltétnun.
tion entfo les peuples.
l.il Grande Ile (dont la superficie égale
ttiV.è «le la France, do-la Hclgiquc^et^de la
Hotlancle réunie*). au temps de lu reine
Kanavolo, otnnol(lH à 10.200 ktns de la
Métropole il peu près dans le même état
:primjtif oii. l'avait trouvée, sous Louis XIV.
la Compagnie des Indes Orientales.
i899 ! Pénétration et organisation. Gai-
Jiciil eut tout de suite une étonnante pres-
cience de l'avenir et il esquissa la politique
qui n'a cessé d'être suivie depuis : politi-
que des races, en ubliturmt des chef., lo-
caux aux gouverneurs Hovas imposés par le
gouvernement do Tnnanarive -, premières
ïmscs de Jtorgnnisntlon administrative de
l'île; premiers tracés routiers; fondation
partout d'écoles, d'hôpitaux. Grficc à l'au-
torisation obtenue pour un. emprunt, lés pre-
miers grands travaux public& furetit entre-
pris sur le sol malgache. Le programme
tracé par Gallieni était si excellent que
l'honneur de ses successeurs fut de l'avoir
suivi dans les grandes lignes et modifié seu-
lement selon les exigences de l'heure pré-
sente.
C'est dans cet esprit que les gouverneur;
généraux, MM. Augagneur, Picquié, Gar-
bit, Merlin, Schrameck, Auguste Brunet,
Marcel Olivier poursuivirent l'oeuvre entre-
prise par Gallieni.
1931! Avec les réformes apportées dès
son arrivée à Madagascar par M- Léon
Cayla, l'enfant prodige s'est encore déve-
loppé et fait preuve d'une vitalité extraor-
dinaire à tous les points de vue : politique.
économique et social.
Pourtant, la crise mondiale n'a pas épar-
gné Madagascar, et dès son arrivée dans
cette colonie, M. Léon Caylà dut lutter
éne.rgjquement contre le fléau économique
déjà menaçant. Cela ne l'empêcha pas de
continuer la tradition qui tend à associer de
plus en plus les indigènes à la gestion des
intérêts locaux et d'apporter de précieuses
modifications à l'organisation administrai e
de la colonie.
Les dernières réformes opérées par M.
Léon Cayla ont pour objet le développe-
ment -du régionalisme, une réduction du nom -
bre des provinces, la suppression -des sub-
divisions et comme conséquence le rétablis-
sement des districts avec attribution de pou-
voir personnel à leurs chefs, ainsi que celui
de gouverneurs indigènes pour renforcer la
surveillance des cantons et les relations de
leurs dirigeants avec les autorités- françaises.
Cet acheminement vers une participation de
plus en plus accentuée des populations au-
tochtones à leur propre administration, tout
en resserrant notre contact étroit avec les
malgaches, marque dans l'évolution de l'en-
fant prodige une étape de libéralisme qui
ne peut qu'être très favorable à sa crois-
sance,
Attendons avec confiance la bienfaisante
artlvité qui *i®it xasw'mI' de la mise en CfiUwe
des grands travaux d'équipement économi-
que ; ils composeront un remède puissant
contre les malaises provoqués par les graves
mécomptes économiques du temps présent.
Il ne faut pas oublier que le sous-.sol de
Madagascar, rationnellement exploité, doit
être une des sources de richesses les plus
productives de la colonie.
Il s'agit d'arrondir maintenant la dot de
l'enfant prodige de l'Océan Indien.
Ernest Hattdos,
Sénateur de la Marnei
Vice-Pré&dent de la Commission
des Dottatut.
A la société coloniale
des artistes français
•+«
Composition du jury
Le jury de la Société Coloniale des Ar-
tistes français, pour son Exposition au Sa-
'Ion de 1932, a cte constitué comme suit :
Président : M. Fatil Clîabàs, membre de
l'Institut.
Vicc-l'l"ésidtnts : MM. Lucien Simun,
membre de l'Institut et Dauchcz.
Secrétaire : M. Lartiourdedicu.
Membres : MM. Henry Bérenger, L.
Ruffc. Fouqucray, Jouve, Marx, du Gardier,
Marché, Halande, 13uvent. Landowski, Lévy-
Dhurmcr, Morcau-Vauthier, Olivier, Tar-
dieu, Villeneuve, Foreau, Sabatté, Aubry,
Montagné, Montézin, Constant Roux, Frantt
Jourdain, Desvallières Hamm, Dunoyer de
Segonzac, Goulinat, Georges Ballot, Val-
lette, Jouas, Aubert et Defrasse.
Le vernissage de l'exposition de la Société
Coloniale des Artistes français aura lieu le
vendredi 29 avril au Grand-Palais.
> ---+.-<
A IACldéDlie des Beais-Arts
1'
En souvenir d'Henri Deglane
L'Académie des Beaux-Arts a reçu, pré-
sentée par son président, M. Tournaire, une
médaille offerte par Mme veuve Deglane, et
que M. Dammann vient de graver en mé-
moire et à l'effigie d'Henri Deglane, le re-
gretté architecte du Grand-Palais, ancien
membre de la Compagnie.
Tournées artistiques
en Afrique du Nord
1t1
Walter Rummel rentre prochainement
Après unp tournée en Afrique du Nord,
qui se poursuit actuellement, Walter Rum-
mel sera de retour à Paris dans la deuxième
quinzaine de mai et donncrit un récital salle
Plcycl.
LI prochain départ des Conques du Don
Le célèbre chœur des Cosaques du Don de
Serge Jaroffj de retour des Etats-Unis, en-
treprendra une grande tournée en Algérie et
Munisie, à partir du 27 courant.
M. Maoceton inauloreul monument
1"
Le monument aux morts de Tbarka. a été
inauguré en présence de M. Manccron, du
général Naulin et de nombreuses personna-
lités civiles et militaires.
Les régiments ayant participé aux manœu-
vres ont défilé devant 'la pierre du souvenir.
Le Résident général est rentré le soir même
a Tunis.
) -.- (
Notre action au Maroc
Occupation de l'oasis du Fezzou
Complétant leur avance a 'l'ouest du Ta-
lilalet, nos cléments mixtes de la région de
Taouz ont occupé vendredi, sans coup férir,
l'oasis du Fezzou, dans la basse vallée, de
l'oued Rcgg. Cette occupation, demandée
par les populations indigènes, précise l'en
çcrclement des tribus insoumises.
–-,. t 6
Le sultan du Maroc
viendra en France cet été
.8.
Le Sultan Sidi Mohamed, accompagné du
jeune prince héritier Moulay Hassan, se
rendra en France cet été. La date du départ
est fixée au ior août et la durée du séjour
sera (^.environ deux mois.
Le Sultan se rendra à Paris eu passant
par le Midi les Pyrénées, la Côte d'Ar-
gent et la Bretagne. On prévoit également
une visite du Souverain dans l'Est de la
France, notamment à Nancy et Metz.
Il est possible que la jeune princesse
Aïcba, sœur cadette du prince héritier Mou-
lay Hassan, soit du voyage.. Le souverain
sera accompagné de son conseiller intime et
de quelques secrétaires.
> <
Scènes de lâ Vie Indochinoise
M. Joe de la Selle a rapporté une série de
petits tableaux fort intéressants; chaque
étude évoque une scène de la vie quotidienne
en Extrême-Asie.
Le grand mérite de l'artiste est d'avoir su
saisir sur le vif le trait vivant et de l'avoir
noté sans charge, dans sa curieuse simpli-
cité, qu'il s'agjse de ct cuisine ambulante
chinoise », de « haut Mandarin »4 de boy
ou de coz !
ou de cOlaiea.
Ces tableaux sont exposée, Jusqu'au 15
mai, à l'Agence générale des Colonies (Pa-
lais-Royal, galerie d'Orléans).
Lueurs d'espoir
1>8
--.. - -
sz
> - ̃ j
ÀNiJls - que la crise
économique
s'acharne $Ur le
* Monde et attagtiC
l'espérallce liumai-
ne à rudes coups
de chômage, de
sitr-hroduclion o u
plutôt de sous-consommation, de faillites
commerciales, de Ilfacll; financiers, de dé-
ficits budgétaires, il semble bien fou de
parler d'optimisme. Pourtalll, nous n'avons
pas le droit dyin(crfréter Vavenir fatalement
et de l'hypothéquer de panique boursière et
de crise motté/aire. Au lieu d'aggraver « les
difficultés coloniales » de demain par une
précision qui les défigure, car seule l'am-
biance du montent peut donner leur mesure
exacte, essayons de dégager quelques lueurs
d'espoir. Ce sport est infiniment plus sain
que celui qui consiste à suivre le cortège des
pleureuses. Puis, j'imagine que ceux qui ont
le coeur assez bien placé pour prendre déjà
une positiolt hardie de déPart, ceux-là seront
les gagnants, et ils ne l'atirollt pas volé, lors
de la reprise des affaires dans nos colonur.
a Lueurs d'espoir », ai-je dit
En Indochine, c'est t amélioration sensible
du marché dit riz favorisé du reste par les
récoltes déficitaires du Siam et de Birmanie.
Heureux indice dans cette France d'Ex-
trime-Asie: où la politique indigène est for-
tement conditionntc par la vie économique
du pays, oit les « ventres-creux » sont les
meilleures recrues des agitateurs commu-
nistes ou nationalistes.
En Afrique Occidentale, c'est le cours de
Varachide qui remonte de 90 francs à 150 fr.
les 100 kilos; les bois coloniaux suivent plus
modestement III même courbe asccndatfte.
Evidemment,. L'ète des gains fabuleux et fa-
ciles de l'après-guerre est passée. Ne la re-
grettons pas, clic a engendré un monstre qui
marquera dans l'histoire de cette époque
aussi mince qu'un champ 'de bataille; ce
monstre, c'est le supplice de l'abondancel
L'équilibre économique qu'il faut de tou-
tes nos possibilités développer dans les
France « d'outre-mer », ce n'est certaine-
ment pas le miracle du gros lot, mais une
prQspérité rationnelle, basée sur la mise en
valeur que vont réaliser les grands travaux,
fruits des emprunts volis par le Parlement.
Il y a là, plus qu'une lueur d'espoir, une
(luasi certitude de mieux-être immédiat, sur
tous les points oÙ s'ouvrent de grands chan-
tiers.
Ga .gu'il faut, 6Î-0H~qw hoate ne laissions*
pas croupir dans l'inertie, par petit des res-
ponsabilités et des paniques prédites, ce mo-
ment. qui doit marquer une étape dans Vévo-
lution de notre empire colonial.
Edouard Néron,
Sénateur dé la ffaute-Loire,
Vice-Président de 14 Commission
des Douanes.
> + <
Elections coloniales
»♦«
Département d'Oran
Deuxième circonscription
Nous avons déjà publié la liste des candi-
dats d'Oran iro circonscription.
Dans la deuxième circonscription, le dé-
puté sortant, M. Brière, qui appartient au
groupe do l'action démocratique et sociale,
se représente, ayant pour concurrents M.
Danthon, maire d'Aïn-Temouchcnt (concen-
tration républicaine), et M. Bertrand, du
parti S.F.I.O.
Troisième circonscription
Dans la troisième circonscription, contre
M. Roux-Freissincng, député sortant, inscrit
à la gauche radicale, qui sollicite les suffra-
ges de ses électeurs, c'est M. P. Saurin, doc-
teur en droit, fils du sénateur d'Oran, qui se
déclare son concurrent.
Les 600 vies humaines disparues
seront-elles vengées?
LES CHARGEURS REUNIS
SONT RESPONSABLES
Malgré les moyens dilatoires qu'ils ont cm-
ployé pour éluder la question et ne pas payer
le prix du sang aux victimes et aux familles
des victimes de VAfrique, les Chargeurs Réunis
poursuivis par les malheureux tenaces vont avoir
à régler leur compte avec la justice du pays.
Devant la Cour d'appel de Rouen, sera de
nouveau évoqué aujourd hui le naufrage du pa-
quebot l'Afrique, qui, faisant route vers l'Afri-
que du Nord, sombra le 10 janvier 1920 contre
le bateau-feu de Rochebonne, en face de La
Pallice.
L'agonie du navire se prolongea pendant
deux jours, sans que l'on pût lui porter secours
en raison de la tempête, Six cents vies humai-
nes furent englouties. Un seul passager et quel-
ques matelots furent sauvés.
Un arrêt de la Cour de Rouen, retenant la
responsabilité du capitaine et de l'armateur, fut
annulé par la Cour de cassation.
Les familles des naufragés introduisirent une
nouvelle action. Trois experts furent commis,
notamment l'amiral Levasseur. Deux de leurs
rapports engagent la responsabilité de la com-
pagnie.
Aujourd'hui, devant la Cour de Rouen, les
familles plaignantes seront assistées par MOI
Albert Crémieux, Shayé et Jacqueline Lang.
La compagnie sera défendue par MI) Dor.
l
Encore les sauterelles ?
Une véritable armée de sauterelles avance
à l'allure de 160 km. par jour sur les dis-
tricts de l'Union sud-atrlcaine et de l'Afri.
que Occidentale,
pte. sur la Guyane
̃t -
Le travail de l'or
ilbe
Après la crique Sparouine, située à deux
jours de Saint-Laurent, la région aurifère la
plus importante est cc'llc qui s'étend sur
.tout le bassin de l'Inini, soit à douze ou
quinze jours de la côte. Au confluent de cette
trivière et du Maroni se trouve un petit
Ipoble de douane, comme à l'embouchure, des
juives criques les plus aurifères : Sparouine
et Ouaqui.
-
Le rôle de ces postes eijt de contrôler la
production d'or, de percevoir les droits (un
franc par gramme) et d'assurer quelques ru-
dimentaires fonctions administratives et po-
licières. Les rapports et statistiques du chef
de poste doivent renseigner suffisamment
sur l'activité très ralentie et l'utilité discu.
table de cette timide et extrême manifesta-
tion de Il' administration coloniale. Il y a là,
en effet, un brigadier et deux douaniers, ac-
compagnés de leur famille, qu'il faui nour-
rir à grands frais. Si l'existence de tels pos-
très pouvait sq légitimer à l'époque des gran-
des productions de l'Inini et de l'Ouaqui,
les occupations de ces trois douaniers se li-
mitent aujourd'hui, aux périodes de grande
activité, à une heure de travail quotidien en-
viron. Si les droits perçus sur l'or pouvaient
Suffire à ^émbouiser les frais du poste, sa
fonclioh. sfitajit en partie justifiée, mais tel
n'est pdint le cas, tant s'en faut.
La population des chercheurs d'or est d'un
recensement difficile en raison de l'éparpil-
lemcnt des mineurs dans les bois. Néanmoins
on peut évaluer à deux ou trois mille le
nombre des mineurs établis dans les bassins
de l'Inini et du Ouaqui. Cette population est
composée exclusivement de noirs et de mulâ-
tres. Aucun blanc, à ma connaissance, n'est
étab'li dans cette région. Les romancier de
fantaisie qui font évoluer dans le fond des
bois évadés ou libérés à la recherche de l'or
ne se fondent que sur des cas tout à fait ex-
ceptionnels : d'une façon générale en effet,
l'Européen sortant du bagne, a quelque titre
que ce soit, ne s'aventure pas à la poursuite
de l'or ou du balata. Les plus audacieux
vont chasser le papillon aux environs de
Saint-Laurent.
Cette population de mineurs créoles comp-
te environ 75 de sujets britanniques, ori-
ginaires de Démérara, de Sainte-Lucie ou de
a Barbadc..11 va de soi que la plupart d'en-
tre eux ne sont pas en règle avec les autori-
tés françaises) (défaut de passeport ou de
licence personnelle) et que beaucoup ont
cherché dans- les 'bois un refuge contre la
justice de leur pays. Soit pour cette raison,
.soit que la vie des bois leur ait fait oublier
la côte civfhsêÓ, nombreux sont les mineurs
qui n'ont pas quitté leur « dégrad » depuis
dix ou quinze ans. Quant au petit nombre
de mineurs sujets français, on rn trouve
à peine trois pour ceut d'origine guyanalse,
tous les autres venant de la Martinique ou
de la Guadeloupe. Malgré l'envahissement
des mulâtres anglais, le seul dialcct en
usage est le crrole français.
C'est le concessionnaire du terrain qui ra-
vitaille les mineurs autorisés par lui à tra-
vailler dans son périmètre. C est ainsi que
ce magasinier draine la presque totalité de
la production. Voici, à titre d'indication, 'le
prix de quelques denrées sur le Ouaqui en
1931 :
Un litre d'huile, 1 gr. 1/ 2 d'or ; Trois ki-
los de tiz, 2 gr. ; 1 kilo de viande salée, 2
grammes ; 1 litre de tafia, 2 grammes.
Ce sont là les prix du « dégrad », c'est-à-
dire de l'établissement situé au bord de la
rivière. Mais, il arrive que ces mêmes den-
rées, vendues « au fond n, soient augmen-
tées jusqu'à 100 en raison du colportage
à dos d'hommc, souvent long et pénible. En
1931, 'l'or natif, acheté 14 fr. 60 à Saint-Lau-
rent, était estimé u francs sur le Ouaqui.
Quand on saura que la production moyen-
ne et quotidienne dépasse très rarement qua-
tre à cinq grammes par homme! on imagi-
nera facilement à quel'le vie misérable ces
mineurs sont condamnés. Mais, ni la fièvre,
ni la faim, ni les pires déboires, ni les pires
fatigues ne sauraient entamer leur espoir
de tomber un jour sur la ci poche », le « pa-
nier d'orange nt qui les fera riches en quel-
ques jours.
Jacques Perret.
Membre de la Mission Moiticiex-Richard.
)..
Le commerce de la France
avec ses Colonies
-60
Janvier 1932
Le tableau suivant donne la valeur com-
parée on milliers de francs des échanges de
marchandises avec les colonies et pays de
protectorat pendant les mois de janvier 1932
et 1Q31 :
Importations 1932 1931
Afrique Occid. française.. 30.145 25.788
Algérie .,. ".,.,. 250.592 230.004
Indochine 3i,oot 34.05°
Madagascar et dépend.,.. z.759 21.338
Maroc 36.131 14.657
Syrie (mand. français). 2.513 4.167
Tunisie ,',.,. 27.653 4* - 5°6
Autres colonies et pays de
protectorat 45-741 50.124
Totaux 446.805 421.634
Exportations
Afrique Occid. française.. 19.003 33.098
Algérie. 272.407 335.102
Indochine • 31.383 64.0591
Madagascar et dépend. 24.136 26.531
Maroc 80.928 80.020
Syrie (mand. français). 12,307 12.329
Tunisie 64.952 66.879
Autres colonies et pays de
protectorat 38*993 47.922
Totaux - 543-809 666,010
1
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
- 40
Communication de M. Marcel Olivier
TU. Marrol Olivier, gouverneur général des
colonie-;, ;1 fait une 'communication sur
« la Politique suciale dans les colonies fran-
çaises ». Il a pxposé que, jusqu'aux premiè-
res années du vingtième sièrlc, nutie législa-
tion coloniale a quelque peu négligé les
qucslÍllns sociales pour s'attacher de préfé-
rence aux problèmes d'ordre politique et ad-
ministratif. Mail les bouleversements éro-
nomiques de la guerre, en provoquant un
vaste mouvement en faveur d'une mise en
valeur plus rapide et ralionucllc (k nos co-
lonies, ont. pincé au premier rang jes pré-
occupa lion s gouvernementales, les £ fl'oblè-
nies de politique sociale dohfles incidences
sur la politique pure sont des plus pro-
fondes.
M. Olivier ne ci oit pas que la politique
sociale doit obéir aux mêmes lois qu'en
France e'. il a cité, en terminant, des faits
concrets prouvant les dangers d'une ltgisla-
tion trop assimilatrice.
> - + - <
Au Conseil d'État
Gratuité du voyage pour les familles des
fonctionnaires coloniaux
Le 6 novembre 19C4, M. Laine, ingénieur
des Travaux publics de l'Etat, était envoyé
en Indochine pour y effectuer des travaux.
Sa femme et ses trois enfants mineurs qui
l'accumpagnaicllt étaient bénéficiaires d'une
réquisition de passage gratuit.
Après un séjour de trois ans, M. Lainé
obtenait un congé. Sa femme et ses trois en-
fants, dont l'un était devenu majeur, s'em-
barquaient également avec lui à destination
de la France.
Mais par décision eu date du 15 niai iy^8 1
le ministre des Colonies déniait à M. Lainé
le droit au bénéfice d'une réquisition de
parcours gratuit pour son fils aîné.
Estimant que cette décision était cotitraile
à celle du Gouvernement général de l'Indo-
chine, M. Lainé eu avait demandé l'aunu-
lation au Conseil d'Etat pur voie de re-
quGte. attendu faisait remarquer ce dernier
que si l'article 51 du décret du 3 juillet 1897
exclut les fils majeurs du bénéfice de 'la. ré-
quisition de parcours gratuit, cette exclu-
sion lie s'applique pas à ceux qui ont quitté
la Fiance pendant leur minorité et partant
peuvent Invoquer les droits qu'ils tiennent
de l'article 33 du même décret.
Appelé à "juger cette affaire - dunt l'in-
térêt retiendra, le ans échéaut, l'atteutiun
des fonctionnaires le Conseil d'Etat a re-
jeté la jequête de M. Lainé eti décidant que
c'est par une exacte application de 'l'article
SI du 3 juillet 1897 que le ministre des Co-
lonies a., par lu décision attaqué dénié
à M. Laitié fils, devenu majeur, le droit au
bénéfice, de la gratuité de parcours pour ce
dernier vovage.
-'- >-8. <
La question des prêts
sur gages au Sénégal
..1
La question des prêts sur gages vieut d'être
soumise, en vue d'une réglementation nou-
velle. aux Chambres de commerce du Sé-
négal.
La Chambie de commerce de Rufisque a
formulé à ce sujet diverses observations qui
se résument ainsi :
IOLe principe de la suppression de la ré-
glementation actuelle et de son remplace-
ment par la création de maisons de prêts sur
gages, telles qu'elles sont définies dans les
projets soumis aux Assemblées consulaires,
est excellent et répond aux desiderata expri-
més par le ruinmcrce depuis plusieurs an-
nées.
20 Mais les conditions économiques actuel-
'les ne paraissent pas favorables à la création
des maisons envisagées car :
ff) Les indigènes ne possèdent plus de bi-
joux susceptibles d'être acceptés comme ga-
ges. Ceux qu'ils possédaient, autrefois, sont
depuis longtemps entre les mains des com-
merçants, ou même ont été expédiés en
France pour la vente.
b) Les bijoux de remplacement qu'ont ache-
tés les indigènes sont de mauvais gages, ne
pouvant constituer de véritables garanties.
c) L'expertise de ces bijoux serait extrê-
mement difficile et pourrait donner lieu à de
désagréables surprises.
d) L'établissement et le fonctionnement des
maisons de prêts sur gages chargeraient en-
core le budget de la colonie, déjà bien diffi-
cile à équilibrer, sans que 'l'on puisse espé-
rer, d'ici longtemps, que ces maisons puis-
sent faire face à leurs dépenses d'exploita-
tion avec le produit de l'intérêt des prêts.
3° Par ailleurs, en attendant des circons-
tances plus favorables, et pour permettre un
fonctionnement normal des maisons de prêts
sur gages, un service de la garantie devrait
être institué pour le poinçonnage des bijoux.
Dans ces conditions, la Commission pro-
pose que la création des maisons de prêts sur
.gages soit différée et qu'en attendant cette
création les prêts sur gages soient interdits
au commerce, la Banque de l'Afrique Occi-
dentale restant seulle autorisée à continuer,
et même à étendre dans certaines conditions,
les prêts qu'elle pratique actuellement.
Dans le passé, les prêts dont il s'agit ont
donné lieu à pas mal d'abus. L'esprit de pré-
voyance d'un indigène nanti d'une somme
d'argent, par le dépôt en garantie d'un bi-
jou, ne s'étendait que rarement au moyen de
rentrer ultérieurement en possession de
l'obiet.
N'est-ce pas aussi un signe des temps que
cette disparition des colliers, bracelets et ba-
gues finement ciselés par des orfèvres locaux
parfois très habiles dont étaient 'littérale-
ment chargées les belles et indolentes Ouolof.
La vie locale indigène perd chaque jour
aux colonies quelques-unes de ses origina-
lités. Tout s'uniformise et il n'y aura bien-
tôt plus d'exotisme.
C'est dommage.
LInE EN SECONDE PAGE :
La botaille dos questions écrites.
Lltalic en Afrique du Nord.
Un mooting dn protestation ;\ l'île Mari-
rice. <
-
Aux délégations financières
de Madagascar
Nous avons fait remarquer, lois 'df'") pie-
mières mesures de protection prises en fa
veur des productions de nos colonies, rl':1I:
la discrimination faite par les Pouvoirs pu-
Viics ne répondait guère à la logique, et
que la prospérité des producteurs de liz et
d'arachides ou ùps entreprises minières de-
vait intéresser le 'législateur au même titre
que celle des exportateurs de cafés, de
caoutchouc, du manioc et du sisal.
Sur certaines pentes, disions-nou) il esl
parfois bien difficile de s'arrêter.
Or les journaux de Madagascar llOU::- iap-
porteut que la Commission permanente des
Délégations ifnancières de la colonie, vient
d'être saisie, d'un vu.*u ainsi conçu :
cc En réciprocité de la protection dans la
colonie des produits français, protection qui
résulte de IMévation des droits d'entrée sur
certains produits étrangers dont la consom-
mation était courante, tels la. farine, les al-
lumettes, etc., la Métropole veuille bien étu-
dier et mettre en application aussitôt que pos-
sible les mesures utiles pour assurer une
protection p'ius efficace de tous les produits
des colonies, qui, trop souvent, sont concur-
rencés par des produits similaires en prove-
nance des colonies ou pays étrangers.
Dès maintcnant, ils signalent l'absolue ué-
cessité de maintenir, sans aucune. modifica-
tion, les dispositions du décret qui garantis-
sent aux planteurs un prix de vente égal au
prix de revient minimum fixé dans chaque
colonie : que si besoin en était, la Métropole
veuille bien faire momentanément des avan-
ces au compte spécial, qui assure le place-
ment de cette prime. -.
Le manioc et ses uerives, tarmc iucutc,
tapioca, sont insuffisamment protégés contre
l'importation massive de maïs étrangers ; il
en est de même des maïs et des riz des co-
lonies françaises. Il semblerait donc indis-
pensable que l'entrée des maïs étrangers
dans la Métropole soit contingentée.
Des mesures de protection sont nécessai-
res pour le cacao, la vanille concurrencée
par la vanïiline, le girofle et la cannelle
concurrencée par l'ethyl-vanilitic.
Les planteurs de vanille et de girolle sont
dans une situation désespérée.
Les producteurs de coprah 11e pourront
être sauvés que bi des mesures efficaces et
immédiates sont prises pour leur venir en
aide.
Le-, cuirs, qui sont l'un des principaux
produits d'exportation de la colonie, sont
actuellement à peu près incjxportables à
cause de la baisse provenant de l'importa
tion des cuits étrangers en France; 'les éle-
veurs,. qui sont pour la presque totalité des
indigènes, éprouvent une gêne considérable.
Des mesures sont donc urgentes pour favori-
ser l'écoulement des cuirs coloniaux en-
France. »
.--
A la Chamlire de commerce
de Malunga
Contre le transport
sous pavillon français
des produits protégés
Le président de la Chambre de Commerce
de Majunga. a présenté à sa Compagnie le
rapport suivant, au sujet de la proposition
de loi déposée par M. Candace, et subordon-
nant le paiement de la prime à l'exporta-
teur au chargement sous pavillon français
des produits protégés :
« Une telle mesure, si elle était adoptée,
aurait pour conséquence de- constituer un
monopole de fait en faveur des deux Compa -
gnies françaises de navigation, assurant la
tiaison de Madagascar avec la Métropole,
nous n'aurions donc qu'à applaudir à cette
initiative, si elle parvenait à établir une me..
sure de protection en faveur des navires
françaie,. sans porter atteinte aux intérêts
des chargeurs.
« Mais, en examinant ly. question de plus
près, nous constatons que Madagascar était
situé en dehors des grandes routes mariti-
mes. la concurrence étrangère est de ce fait
très atténuée. Les deux Compagnies Fran-
çaises desservant la Colonie ont un accord
éliminant toute concurrence entre elles. Dès
maintenant, d'ailleurs, elles ont annoncé une
hausse assez sensible de leurs tarifs. Il y a.
lieu donc de craindre que la concurrence
étrangère étant éliminée, l'augmentation des
taux de frèt se poursuive, absorbant ainsi
une bonne part de la prime devant revenir
aux producteurs.
« Il est donc un facteur important inter-
venant contre l'appliscation de la loi Can-
dace : c'est l'insuffisance des navires fran-
çais pour le transport du frêt qui leur est
proposé. Ainsi, à Majunga, les exportateurs,
au cours des mois de septembre à décembre,
ont eu de nombreuses offres de fret refusées
par les Compagnies de navigation. Je suis
également informé que dans la plupart des
ports, et notamment à Nossi-Bé, 'les mêmes
cas se sont produits malgré le concours de
deux Compagnies étrangères desservant
également la colonie. Cet embouteillage des
produits ne pourrait donc que s'accentuer au
plus grand dam des exportateurs souvent
liés par des contrats de vente comportant
des dates d'embarquement impfratives.
» Pour ces motifs, je suis d'avis qu'il ne
doit pas être porté atteinte à la libre concur-
rence du fret, et je propose que l'assemblée
émette un vom favorable au maintien du
statu quo. »
) -.. < -
L'Aviation Coloniale
,.,
Le retour de Costes
I)i
Schneider, souffr-inl d'accès fébrile, riant
resté à Madrid sonl arrivés dimanche h
Iti h. ;!•>. après avoir fait esralr pendant
Irois heures à Tours pour déjeuner, termi-
nuYil ainsi heureusement leur périple d(
:!:!.ono kilomètres environ au-dessus de ré-
gions parfois Irès inhospitalières, r.ostes
rapports de ln mission qu'il mena à boimo
fin une imporlanlc doenmenlnliuTi qui sera
complétée plus tard par les observations
die la mission automobile du princo Sixte do
Rnurhon. encore rn route h l'heure actuelle.
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