Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1932 23 avril 1932
Description : 1932/04/23 (A32,N45). 1932/04/23 (A32,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380480j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRHNTWPEUXIBMB ANNEE. N° 46.
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SAMEDI SOIR, 23 AVRIL 1932.
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ABONNEMENTS
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Colonies 111a m » M •
Étranger.. Mt Mtt Mw
On s'abonne sans Brait 4aw
tous les bureaux de pol".
Le rôle de b laaqaé
de r Afrique occidentale
* ) «i» < :–
Le redressement complet dé la situation
de la Banque de l'A..0. présentait avant
tout un Caractère d'intérêt général.
Je t'ai écrit dans les colonnes de ce jour-
nal avant le vote.
A l'heure actuelle, il est intéressant de
préciser le rôle que joue dans l'économie
de nos colonies d'A. O. et d'A. E., ce graityd
institut d'émission qui avait été alourdi dan-
gereusement par les risques qu'il avait as-
sumés à la demande du Gouvernement, en
faveur de la Banque Française de l'Afrique.
Le Sénat a compris le grave préjudice que
les atermoiements portaient à nos colonies de
l'A. O. et de l'A. E., aussi a-t-il tenu à vo-
ter avant de se séparer, la Convention pas-
sée par le Gouvernement avec la Banque
de l'Afrique Occidentale.
- le ps,.,,de la rédaction de cette convention,
'la Banque d'Emission avait demandé l'au-
torisation d'apporter certaines modifications
à ses statuts et la convention du 26 juin
1931 stipule que la Banque est autorisée « à
consentir des avances sur des effets de corn-'
merce à deux signatures ou à une signature
accompagnée de connaissement à ordre. * et
à participer à la création d'entreprises n-
dustrielles, commerciales, agricoles ou ma-
ritimes, intéressant les- pays où elle possède
des établissements, sans que le mode de ces
participations puisse, sauf autorisation spé-
ciale du - ministre, dépasser le quart - de ses
réservés, w
A la demande de son rapporteur, mon:!
éminent collègue M. Léon Perrier, la Coin-'
mission des Finances du Sénat n'ayant pas
cru devoir suivre la Chambre des Députés
et la Commission des Colonies du Sénat, a
subordonné son adhésion, à l'ensemble du
projet, à la condition que la Banque accep-
terait de ne pas se prévaloir des autorisa-
tions ainsi prévues.
La Banque de l'Afrique Occidentale s'est,
inclinée devant le désir de t la Commission
des Finances et a doriné son accord écrit à
cette renonciation. ','
Cet accord a le caractère d'une contre-
lettre, et le texte officiel de la Convention
qui serd annexé à la loi votée par le Parle-
ment, ne leia pas,1 lui-même, modifié.
En demandant ce que la ! Commission dés
-Finances a appelé plutôt improprement
•é l'àsâouplissentient de sesstatuts », la Ban-
lcnfc!/âePlt,ÀfBqueu Oodidanta^ n'a poursuivi
Hé toieuï remplir son
rôle. , :
;' Il lié faut, pas Oublier, en ejfot, que c'est.
•ifcfûr fépcÈtidfe'à de nombreuses. réclamations;
.dps commerçants métropolitains en rapports!
avec l'Afrique que la Banque avait de-
mandé de pouvdlr faire des avances sur trai-!
tes, accompagnées ou non d'un connaisse-
ment. Ces avances remplaçant, dans certains
cas. L'pscqmpte des effets les garantissant,
étaient avantageuses pour ses clients, étant
•donné que l'intérêt demandé à ces derniers
pouvait ainsi être réduit à la durée même de
leurs besoins de crédit* En outre, ces opéra-
tions intéressant les maisons secondaires et
ne portant que sur un pourcentage à déter-
miner du montant des effets ou de la valeur
.des marchandises couvertes par le connais-
sement, paraissaient pleinement garantir la
Banque d'émission.
Le deuxième point réservé par la Com-
mission concerne les participations financiè-
res : cette question des participations des
banques d'émission coloniales a été soulevée,
il y a de nombreuses années, puisqu'une de
nos grandes banques d'émission coloniales :
la Banque de l'Indochine a été autoriséë,
dès 1900, je crois, à prendre des intérêts
dans les Sociétés coloniales, et cette autori-
sation lui a été confirmée lors du renouvel-
lement de son privilège d'émission (loi du
31 mars 1931) et même étendue à certaines
affaires métropolitaines.
On peut dire qu'en ce qui concerne l'In-
dochine, les participations de la Banque
d'émission ont eu une importance moins
considérable par leur montant que par la
possibilité qui a été ainsi donnée à des affai-
rés nouveilles ou réorganisées, de trouver
groupés, autour de la Banque, des concours
financiers et techniques de premier ordre.
Ce groupement de concours a donc per-
mis, en grande partie, le développement de
l'économie de la colonie, dans toutes ses
branches, que ce soit en ce qui concerne les
mines, l'industrie, les plantations, la navi-
gation puviale, les entreprises commerciales
ou les Sociétés de transport entre l'Indo-
chine et les autres pays.
A ce sujet, il est intéressant de rappeler
l'appel du Gouvernement à la Banque
d'émission, lorsqu'il, s'est agi de trouver les
concours nécessaires pour constituer la So-
ciété d'étude de la ligne « impériale 1 aé-
rienne France-Indochine.
Il n'est pas téméraire, de dire que ce rôle
de concentration d'énergies financières n'a
été qu'imparfaitement rempli jusqu'à présent
en Afrique, et, au moment olt l'on peut espé-
rer que le développement de l'outillage de
nos colonies va permettre un nouvel essor
économique, il paraissait désirable, à 1a Ban-
que de l'Afrique Occidentale, de concrétiser,
par certaines participations, son appui aux
différentes branches de l'économie atflcame.
1 C'est ce que la Commission des Colonies
du Sénat, que préside mon distingué collè-
gue M. Théodore Steeg, avait compris.
Indépendamment du groupe très impor-
tant des Sociétés de plantations diverses
(caoutchouc, cacao, sisal, café, bananes, etc.)
dont beaucoup ne sont pas encore arrivées
à la période d'exploitation normale, il est
d'autres ofgatlismes, créés ou à créer, à l'ac-
tivité desquels il etlt peut-être été heureux
de voir collaborer la Banque d'émission : tel
est le. cas de la Société Aéropostale qui dèvra
être vraisemblablement réorganisée, et des
Sociétés de chemin de fer des. différentes
colonies de l'Ouest-Africain qui, je l'espère
fermement, seront un jour reliées au Trans-
africain.
Il ne me parait pas que l'extension des
statuts, de la Banque de .l'Afrique Occiden-
tale ait été empreinte d'un -. grand risque,
étant donné que la Convention du 26 juin
1931 prévoyait que ces participations finan-
cièref ne pouvaient dépasser le quart des ré-
serves de la Banque, soit, actuellement, au
maximum, 5 millions de francs cenviron.
La Banque de l'Afrique Occidentale s'est
inclinée devant cette seconde réserve de la
Commission des Finances. Cependant, le
Gouvernement pourrait être amené à faire
appel à la Banque d'émission dont le haut
patronage et le caractère de Banque privi-
légiée contribueraient au succès d une nou-
velle entreprise d'intérêt national.
Ce que la Commission des Finances a ré-
servé, dans le projet de loi intéressant la
Banque d'émission, elile sera, je le pense,
amenée à l'examiner, à nouveau, d'une fa-
çon plus approfondie, et à reconnaître le
bien-fondé de la rédaction primitive soumise
à son agrément qui avait pour but de mettre
la Banque de 1: Afrique Occidentale en me-
sure d'apporter un appui plus efficace à la
réorganisation de l'économie africaine.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loiret
vice-Président de la Commlision
des Douanes.
il .+ < <
Le retour de la mission Clérisse
Après un voyage de cinq mois, d'Alger à
l a ko u n d 6
Gao, puis Abéché par Tonaidaro. Niakoundé
et 1 Abidjan, lu mission de l'explorateur
Henri Clérisse a regagné la France et Paris
où elle est arrivée il y a deux jours.
Elle a pu, au cours de ce périple de 30.000
kilomètres, grâce à 'l'énergie de son chef et
de ceux, qui la composaient : MM. Plantey,
Carnpionnct, Goulain, Veur, Clmpuis et Lé-
gué, exécuter point par point le programme
qu'elle s'était fixé d'accord avec les mitis-
teres des Beaux-Arts et des Colonies : étu-
ditr, les vbies d'accès du Transafricain et
prospecter ethnographiquement les pays
qu'elle a traversés.
Le musée du Trocadéro va ainsi s'enrichir
de très nombreuses et précieuses pièces afri-
caines, qu'ellq a rapatriées dans trente-deux
caisses.
Au cours d'une réception qui avait lieu au
Trocadéro, M. G. Henri Rivière, sous-direc-
teur du Trocadéro. au nom du docteur Ri-
vet, empêché, a félicité et remercié chaleu-
reusement M. Clérisse et ses collaborateurs
3ui, sans bruit, ont réalisé une expédition
du plus certain intérêt scientifique.
) - ( •
Les travaux du professeur Mailhe
L
La Sorbonne vient de perdre un de ses
membres les -plus éminents.
M, A. Mailhe étant encore professeur à
la Faculté de Toulouse, a publié d'intéres-
sants travaux sur le carburant national.
Poursuivant ses recherches traitant certains
produits par des procédés nouveaux, le ré-
sultat. heurqux. avait permis iL la France, à
l'aide de ses produits coloniaux, de se pro-
cuter 'l'essence nécessaire, sans recourir à
l'étranger.
Le grand savant fut également un grand
réalisateur.
-- - +e-e
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les travaux de M. Seyrig
M. Jérôme Carcopino a communiqué hier
à la Compagnie de la part.de M. Seyrig, di-
recteur du service des antiquités de Syrie,
deux inscriptions latines qui intéressent
grandement l'histoire de la, politique ro-
maine à Palmyre.
L'une, que M. Seyrig vient de découvrir
dans les fouilles qù'il conduit avec tant de
méthode et de bonheur à l'extérieur de l'en-
ceinte du grand temple de Bel, est une dé-
dicace consacrée à l'empereur Tibère et K
ses fi'ls par le commandant de la légion Xe.
M. Seyrig l'a justement rapprochée du
voyage de Germanicus en Orient, datée en
conséquence de 17-18 de notre ère.
Il y voit à bon droit la première trace
que nous possédions de l'activité impériale
en Palmyrène.
L'autre, trouvée l'an dernier à Erek, à 23
kilomètres à l'est de Palmyre, est une borne
militaire dont un estampage avait été déjà
publié par le R. P. Mouterde et dont M. Sey-
rig a pu améliorer la lecture par un examen
direct de la pièce.
El'ie prouve que la route qu'elle a jalon-
née fut tracée en 75 de notre ère par ordre
de Vespasien et Titus, et par les soins du
légat qui gouvernait alors la Syrie, Ulpius
Traianus, père du futur empereur Trajan.
De ce document, M. Seyrig a raison de
conclure, dit M. Carcopino, que dès 75 les
Romains traitaient la Palmyrène en province
conquise.
En félicitant chaleureusement M. Seyrig
de ses trouvailles et du commentaire appro-
fondi qu'il 'leur a donné, M. Carcopino se
demande si cette situation de fait a été alors
convertie en situation de droit ; il incline à
croire que même après 75, Palmyre, création
des Romains, a continué à sauver les appa-
rences d'une semi-autonomir.
Observations de MM. ÏVJthier et Blanchet,
soulignant l'intérêt de cette communication.
Communications aériennes
entre l'Algérie et là France
Ii i
:- : - ," 1
811
ALGÉRIE éprouve - les
plus grandes diffi-
eûltés à organiser
des liaisons aérien-
nes régulières avec
la France. Les li-
gnes projetées en-
tre le littoral fran-
çais et Bone d'une part, Oralt de Vautre
n'ont jamais pu fonctionner. Le service lI/ar-;
seille-Alger cause tant de déceptiotlS, a vu
de si cruels accidents, qu'il a presque rc-
notice à prendre des voyageurs qui, d'ail-
leurs, se font rares, et se borne à transporter
les. courriers postaux.
L'Algérie est d'autant plus sensible à cette
déconvenue que sur son Orient, comme sur
soit Occident, elle voit, se- développer avec ;
succès les lignes Marignane-Turns et Tou-
louse-Casablanca-Dakar- Amérique.
Cette situation vient d'inspirer à l'Aéro-
Club d'Oranie une idée assez singulière :
puisque nos voisins du Maroc ont une ligne
qui fonctionne bien, pourquoi n'essaierions-
nous pas de ICI détourner à notre sert»ce f
Et 1. Aéro-Club d'Oranie demande tout sim-
plement que la ligne, de Toulouse à Casa-
blanca, qui se continue ne l'oublions pas
sur le Sénégal et 1 Amérique dit sua, soit
déviée el partir d'Alicante sur Oran pour se
diriger ensuite vers le Maroc et rejoindre
Casablanca par Olldjcla et Fez. Ce serait
infliger à cette grande ligne aérienne directe
un détour considérable.
On pente bien que cette motion du plus
plir égotisnte orenais soulève de vives protes-
tations data le Maroc occidental. ,V AéfÓ-
Clt/J de Casablanca s'oppose 'de tonic son
énergie à cette déformation d'une ligne qui
fonctionne depuis dix (lIIS à la satisfaction
de tous.
Que l'Algérie demande toutes les lignes
dont elte a besoin. dit-if. nous serons Iltll-
reux de les lui voir accorda.
Qu'Oran réclame ou plutôt orgaltise, pat
ses propres moyens, un embranchement de
correspondance à partir d'Alicante, nous n'y
voyous aucun inconvénient ; mais cela peut
parfaitement se faire sans occasionner un
retard important ù un service qui établit non
seulement les relations du Maroc occidental
avec la France mais qui met celle-ci en rela-
tions avec le Sénégal et le monde français de
l'Afrique équatoriale, ct même avec le Bré-
sil, la République Argentine et le grand
Continent de l' Amérique ^méridionale. - *
Et l Airo-Club de Casablanca faisant
preuve de ses sentiments altruistes à l'égard ;
de l'Algérie, insiste pour que soit rialisé le
projet depuis longtemps admis mais pas Cil-
core exécuté qui comporte un service aérien
partant de Casablallca pour aboutir à Tunis
cil traversant toute VAlgérie ci desservant
ainsi Oran. AI.rr et d'autres escales algé-
riennes.
Quant aux relations de l'Algérie avec la
iliétropole, il estime qu'il appartient aux
Dé le gâtions financières et au Gouvernement
Général de prendre les mesures nécessaires
pour en hâter la réalisation et surtout pour
corriger les vices qui ont fait échouer les
essais déjà tentés.
On ne peut s'empêcher d.'approuver la
façou de voir de VAéro-Club de Casablanca
que d'ailleurs la Chambre de Commerce de
cette capitale économique du Maroc a faite
sieiliie.
Il est à désirer que l'Algérie soit reliée à
la FraiLc par plusieurs lignes aériennes et
il n'est, pas douteux que les hautes compl-
tences aéronautiques ne puissent dresser et
faire exécuter, avec l'appui des. Pouvoirs
publics, un plan normal de réalisation don-
11411t salis faction à ce vœu légitime.
Toutefoisf satisfaction doit être obtenue
par Oral, sans qu'on lui sacrifie une ligne
dont. Vexpérience démontre les importants
services et le rôle à la fois français, maro-
cain et mondial qu'elle assume avec succès.
Lucien Cmpariài,
Député de la Béunion,
membre de la Commission de VAlgérie,
de s Colonies et des Protectorats.
-> +
L'interdiction de la vente
des huiles d'arachide
de fabrication indigène
qes
Par arrêté du 5 mars dernier fixant au Il
du même mois la date de fermeture des hui-
les d'arachides, le Lieutenant-Gouverneur
du Sénégal a interdit la circulation, la vente
et l'achat des arachides, de manière à assu-
rer la conservation des semences.
La Chambre de commerce de Rufisque a
fait remarquer à ce sujet, à l'Administra-
tion que la mesure ainsi prise était incom-
plète et qu'elle devait s'étendre à la vente et
à la circulation des huiles d'arachide de fa-
brication indigène.
C'est évidemment logique. Mais la logique
extrême devrait, pour être opérante, s'éten-
dre à la fabrication elle-même, car rien
n'empêcherait les indigènes de stocker 'le
produit pour le mettre en circulation après
le 31 août, date-limite envisagée par la
Chambre elle-même pour la reprise des trans-
actions sur l'huile indigène.
Quel contrôle pourrait être exercé sur cette
fabrication? On peut se le demander.'
Mais puisqu'aujourd'hui en vertu d'un dé.
cret, l'Administration est armée pour obliger
les cultivateurs à. réserver les semences, il
conviendrait à une heure où 'l'argent circule
peu dans la colonie, de gêner le moins pos-
sible toute manifestation d'activité commer-
ciale chez les indigènes. Il est juste que ces
derniers puissent consommer et même. ven-
dre-Illh-uile provenant des graines qu'ils pro-
duisent. •
HectKMM coloniales
* 1..
* Gochinchine
Deux nouveaux candidats se sont fait ins-
crite aux élections législatives, ce sont : MM.
Rivière François, ostréiculteur, républicain in-
dépendant ; La Chevrotière-Chevigny (de), ré-
publicain indépendant.
Martinique
, 2° Circonscription
M. Julienne-Caffie (Marie-Georges-Augus-
te), avocat à la Cour de Paris, radical-socia-
liste.
Sénégal
MM. Aramy d'Oxoby, publiciste à Dakar ;
Huchard Nicolas, agent d'affaires à Rufisque;
Baye François, dit Salzoami, publiciste à
Saint-Louis ; Sibènaler Paul, docteur, socia-
liste indépendant (action économique) ; Ga-
landon Diouf, cultivateur à Rufisque (S. F.
I. O.).
Guadèloupe
2° Circonscription
M. Radjaina Nicame, républicain.
lre circonscription
M. Paul-Jean Baptiste, avocat, républicain
démocrate.
A la présidence du Conseil
d'administration du P. L. M.
«»̃
M. Gabriel Cordier, ainsi qu'il l'a annoncé
à l'assemblée générale des actionnaires, a
demandé à ses collègues de le décharger des
fonctions de président du Conseil d'adminis-
tration de la Compagnie P.-L.-M.
M. André Lebon a été appelé à succéder à
M. Gabriel Cordier, nommé président hono-
raire de la Compagnie.
M. André Lebon est président d'honneur
de la Compagnie des Messageries Mariti-
mes, administrateur du Canal de Suez, cen-
seur du Crédit Foncier de Frallct, l'résident
du Crédit Foncier d'A'igérie.
Ancien professeur à l'Ecole des Sciences
politiques, il fut député de 1893 à 1898, et,
par deux fois, siégea au gouvernement com-'
me ministre du Commerce, puis comme mi-
nistre des Colonies.
Cette nomination prouve une fois de plus
l'étroite liaison entre le réseau du P.-L.-M.
'et les grandes questions coloniales auxquel-
les M. André Lebon continue à apporter un
intérêt constant.
i aux cotoMes
;
L aux colonies
A la Guadeloupe
La Commission, consultative de prophy-
laxie des maladies vénériennes aux colonies,
présidéo par le docteur Pierre Even. séna-
teur des Côtes-du-Nord, a approuve, dans
ses dernières séances, le rapport de mission
de MM. Pierre Even et Marce'l Léger sur la
Guadeloupe et son redressement sanitaire.
Ce rapport sera publié dans les Archives
de VInstitut proPkyltlctiquc.l tome IV, n° 2,
avril-juin 1932.
Les auteurs passent successivement en re-
vue les questions d'hygiène générale, d'ur-
banisme, les sources thermales, la liaison
entre le corps médical civil et le corps de
santé colonial, l'assistance médica'le, les ma-
ladies sociales : lèpre, tuberculose, alcoo-
lisme, syphilis, paludisme, mortalité infan-
tile, etc.
Les conclusions de eu rapport ont été pri-
ses en considération, "tant par le ministère
que par le gouvernement de la Guadeloupe,
et sorit déjà en voie de réalisation.
1'1 est à souhaiter que dans chaque colonie
un effort analogue à celui qui vient d'être
fait pour la Guadeloupe soit effectué.
Tu te rends compte.
BON, APPETIT, MESSIEURS,
C'EST DU PRIX FIXE ! 1
Pour les pensionnaires de notre Zoo, du Ja,"
âiu des Plantes. du Jardin d'Acclimatation, les
mots restrictions, vie chère sont tnconQtM. Peu
leur chaut le prix du lait, du pain, des fruits,
l'équilibre de leur budget ne les tourmente pas
plus que les diminutions de salaires ou le cM.
mage. Mais si leur fondé de pouvoir aux vivres
se fait attendre pour la distribution, si les repas
ne sont pas servis en temps voulu, on manifeste,
on rugit, on mugit, on bâtit, la gent animale
proteste, l appétit est grand l
Emip, le nourrisseur est là, l'éléphant peut
s'attabler, son menu, le même chaque leur, me
direz-vous, le voici : 30 kilos de pois, des lé-
gumes, des fruits, du lait, du son et de l'bvoine,
enfin une addition de 35 francs, pourboire et
taxe tout compris 1
Le grand singe si gai, si grimaçant, qui fait
tant rire ses admirateurs, guette l'arrivée de sa
nourriture, lui aussi il lui faut chaque jour son
litre de lait. deux œufs, un kilo de pain, de la
confiture, des salades et des légumes, des ba-
nanes et aulres fruits, des biscuits, des çqcqhuè-
tes, enfin quantité et qualité,
Pour les lions, pour les tigres, pour les bêtes
fauves, que de fyfas de viande distribués cha-
que jour 1
Ce que nous coûtent ces pensionnaires, nous
le dirons un jour prochain ; mais c'est sans re-
gret qu'on patye leur pension alimentaire pour
la joie des petits et des grands ont visitent ces
jardins.
F. J.
FIA.NÇA][""£S
Le mariage de Mlle Claude Mancrron,
fille de M. François Mancerpn, ministre plé-
nipotentiaire, résident général en Tunisie,
helle-finë de Mme Manceron, avec M. Jean
Luret sera béni à la fin du mois en la ca-
thédrale de Tunis.
»
A propos du prix
de Littérature coloniale
L'Angely, qui vivait par curiosité, ne ,'en-'
nuierait pas dans le temps où nous sommes, la
chose littéraire le divertirait prodigieusement.
Dans le seul compartiment des 241 prix de
littérature, je relève deux faits savoureux au
possible pour les amateurs de borme farce.
Prix Goncourt 1931
-Diatribes fulminantes de l'éditeur-auteur
Bernard Grasset contre le Goncourisme, ré-
compense de foire du Trône, qui déshonore la
haute littérature nationale.
Le père des Remarques sur ri l'Action
s' exprima sans aménité :
« Trop de noms sans talent ont ravalé le
Goncourt désormais sans importancè, je ne
veux plus du prix du Grenier pour mes pou-
lains. »
'Et la noble académie, histoire de plaisanter,
1 * 1 « >1 • f
sans plus s occuper de revéler au public une
œuvre de valeur, ne chercha qu'à se venger
des irrespects de Bernard Grasset en couron-
nant un petit page-pageot. Le héros du Mal
d'amour était, certes, dépourvu des qualités
chères aux auteurs de Germinie Lacerteux,
mais'il était fils de M. Arthème Fayard, édi-
teur-concurrent-redouté de M. Bernard Gras-
set.
Prix de Littérature Coloniale 1932 !
Jury présidé par M. Pierre Mille : autre
histoire pour rire, quand on se remémore cer-
taines aberrations coloniales que ce chroniqueur
prolifique se plaît à écrire après boire.
J' ai sous les - yeux un article signé « Pierre
Mille », vieux de six mois, et qui éclaire sin-
gul,ièrement la religion littéraire du président
du Jury du Prix de Littérature Coloniale.
Le modeste Pierre Mille corfVmence d'abord
par prouver « qu'il est le seul de nos écrivains
auquel on puisse décerner le titre de colo-
nial ».
Puis, (( le seul écrivain colonial » poursuit
en afifrmant que la France n'a pas de littéra-
ture coloniale, que la métropole est une ter-
rienne, courtaude, rustaude, obtuse, qui n' en-
tend rien à la mer et encore moins à ses colo-
nies, et dont les habitants méritent la littérature
exotique, « bobardissante » qu'ils ont. Il
conclut fort galamment que « nos écrivains
(( coloniaux sont des voyageurs qui ne don-
« nent pas le frisson colonial » (spécialité ré-
servée à l'auteur deÀBarnavaux).
Le jeudi 21 avril 1932, lors de l'attribution
du Prix de littémture coloniale, on peut se
demander, après une telle profession de foi,
pour quel candidat Pierre Mille a voté ? à
moins que. il n'ait inscrit son propre nom sur
son bulletin. -
Mettons les choses au pire : en admettant
que le Président du Jury ait bien voulu hono-
rer un livre de son impuissante et haute pro-
tection, l'auteur est plutôt à plaindre, l'appui
équivaut à un brevet de « littérature bobardis-
sante ». Evidemment, pour ce pauvre plumitif,
il vaut mieux que les votes qui marquèrent les
étapes d'une lutte chaude demeurent secrets.
Vraiment, il n'y a rien de plus ahurissant,
de plus cocasse, de plus drôlalique que de
voir à la tête d'un jury le détracteur de ce qui
doit être couronné.
Quelques précisions
Voici le procèsiverbal de ta réunion mouve-
mentée qui eut lieu rue dl Enghien:
Par 11 voix au sixième tour, la majorité
dètida de donner le prix de littérature colo-
niale (d'une valeur de 5.000 francs) au seul
auteur rentrant dans le cadre des desiderata du
jury, à un fonctionnaire colonial, M. Roger
Delavignette, pour son livre : Les Paysans
noirs. Il s'était fait remarquer l'année dernière
par des articles sur l'A. O. F. publiés dans le
Journal des Débats sous le pseudonyme de
Louis Faivre.
Un autre candidat, doué d'un beau talent,
avait été mis en avant, il toucha presque le
but, mais son œuvre fut éliminée parce qu'elle
émanait d'une plume métropolitaine.
Le jury comprenait notamment: MM. Ajal-
bert, de l'Académie Goncourt; Jean Vignaud,
bf ri e
directeur littéraire du Petit Parisien; Mme
Myriam Harry. Citons encore M. Georges
Hardy, directeur de rEcole coloniale, le géo-
graphe Dubois.
Marie-Lo,u$e Sicard.
) (
A l'Académie Française
-
Acceptation d'un legs
Dans sa réunion de jeudi, l'Académie a
accepte un legs universel de Mme Françoise
Marguerite, dite Amélie Tbollot" de
M. Jean-François-Marc Verrière, d employer les revenus de ce legs (t pour fa-
voriser l'influence française1 à l'étranger et
aux colonies, particulièrement par le moyen
de missionnaires catholiques n, en encoura-
geant non seulement leurs œuvres d'ensei-
gnement, mais aussi celles d'éducation, de
chanté et de soins aux malades.
A l'Hôtel des Ventes
ces -
Objets d'art d Extrême-Orient
M" Al pli. Relier et M. André Portier ont
achevé leur vente d'objets d'art d'Indochine
et de Chine. Deux vases eu jade pi-yu for-
mant paire, furent adjugés 1.200 fr. ; deux
importantes jardinières en jado vert pi-yu
sculptéos de faces de taotic'h et de motifs
Axiaux, 3.610 fr. une très important vase
couvert en quartz rose, 3.100 fr. ; deux fong
hoang sur rocher, formant paire, en quartz
rose, 1.850 fr. ; une stèle en pierre sculptée
représentant le Bouddha assis sur le naga,
Camhqdge, art Khmer, on 7.U'mc-d onzième
siècle, T.480 fr., et un important groupe en
bronze doré représentant un Dhyani-Boud-
riha debout sur le lottis, le front ceint d'un
haut diadème, ses huit bras portant des attri-
buts, t.020 francs.
Notes sur la Guyane
Boshs et Bonis
On connaît l'histoire de ces nègres qui, au
lendemain de l'abolition de l'esclavage,
s'enfuirent des plantations et se réfugièrent
sur 'les rives désertes du Maroni afin d'y
jouir en paix de leur nouvelle indépendance.
Ils forment aujourd'hui deux tribus : les
Boshs, séjournant sur la rive hollandaise et
les Bonis sur la rive française. Malgré ce
semblant de division politique, ces noirs vi-
vent selon les mêmes coutumes et peuvent
être englobés dans une même étude ethnogra-
phique.
Ils adorent en principe un seul Dieu
« Massa Gadou » (du hollandais Got), qui
est le Dieu chrétien grossièrement incorporé
dans une multitude de croyances païennes.
La justice est représentée par le grand Mar,
titre généralement héréditaire. Awensaï, ac.
tuellement détenteur du titre, réside à
Boniville sur la rive droite du Maroni et sa
juridiction s'étend sur toute la tribu Boni.
Tout en étant l'objet des hommages de son
peuple, le grand Man ne jouit que d'une au-
torité restreinte et ses décisions n'ont pas
force de loi. L'influence d'Awensaï s'étend
pourtant jusque chez les indiens Roucouyen-
nes grâce à un habile mariage politique avec
une des fil'les de cette tribu.
L'art bosh n'est pas sans intérêt. Si ces
noirs sont devenus totalement ignorants dans
l'industrie du tissage en raison de leurs fré-
quents séjours parmi les créoles de la côte,
ils ont acquis en revanche une habileté re-
marquable dans le travail du bois. Leurs pi-
lons, pagayes, peignes, battoirs à linge et
petits bancs, trahissent des recherches déco-
ratives fort originales.
Leur langage, qu'ils appel'ient « taki-
taki » est un mélange de mots hollandais et
français plus ou moins déformés à la de-
mande de leurs aptitudes phonétiques. Ils
ont réussi à composer à l'aide de ce jargon
des mélodies qui ne sont pas sans agrément
et dont ils se servent sur la rivière pour
rythmer le mouvement de la pagaye.
La principale occupation des Boshs et Bo-
nis est la navigation fluviale. Ce sont in-
contestablement les maîtres de là rivière et
les placcriens sont obligés d'avoir recours à
leurs services pour assurer leur ravitaille-
ment. Mais les canotiers ont acquis à ce com-
merce une telle âpreté au gain, un tel esprit
de mercantilisme et de vénalité qu'ils entra-
vent sonvent 'l a prospérité du trafic. Leur
ingratitude fondamentale déçoit les plus gé-
néreuses indulgences. Les plus apparemment
dévoués d'entre eux ne sauraient sacrifier le
moindre caprice au plus pressant intérêt de
leur client. Sachant fort bien qu'ils sont in-
dispensables, ils pratiquent sas vergogne
un chantage facile. Il faut souhaiter que la
création du territoire de l'Inini aura pour
effet d'imposer sur les rives du Maroni une
justice élémentaire et capable d'intimider ces
noirs trop habitués à 'l'impunité.
Sans concurrents sur le fleuve, Boshs et
Bonis fournissent encore presque toute la
main-d'œuvre des exploitations forestières.
Une société, en effet, n'exploite pas elle-
même les milliers d'hectares de sa conces-
sion; elle autorise les Boshs à y couper les
arbres, sans contrôle ni surveillance, et leur
achèt les bi'lles au prix convenu. C'est une
achètç d'œuvre médiocre dont il faut bien se
contenter puisque les créoles, dédaignant
tout ce qui n'est pas or ou balata, ni les
transportés ou libérés, incapables de fournir
dans les bois un travail un peu rude, ne
sauraient les remplacer.
Parmi toutes les difficultés dans lesquel-
les se débattent les entreprises guyanaises,
la plus immédiate fut longtemps celle de la
main-d'œuvre j du moins le croyait-on. Peut-
être serait-il plus sage d'avouer que le ma-
rasme où végète depuis si longtemps notre
vieille colonie n'a d'autre origine qu'une
organisation paralysée par le goût excessif
des intrigues politiques ; c'est un jeu fu-
neste pour un pays dont l'activité économi-
que est encore embryonnaire.
Jacques Perret.
Membre de la Mission Monteux-Richard.
) -.- (
La visite du général Billotte
aux lies Philippines
Invité par le général Hines, commandant
en chef des troupes américaines en Extrême-
Orient, le général Billotte, accompagné du
commandant Bourselle s'est rendu aux Phi-
lippines afin d'assister aux grandes ma-
nœuvres.
Il a été, durant son bref séjour, l'objet de
multiples témoignages de sympathie. Le gé-
néral Hincs qui est lié avec le général Bil-
lotte d'une amitié née en France pendant la
guerre, a voulu que la visite du Comman-
dant Supérieur du groupe de l'Indochine re-
vêtit le caractère d'une émouvante manifes-
tation d'amitié franco-américaine.
Haïphong-Paris en quadrillette
1
Trois jeunes gens, MM. Joseph Baron,
Maurice Le Diraison et Alfred Schaefer ont
conçu de se rendre de Haïphong à Paris en
utilisant un véhicule de leur invention com-
posé d'un châssis do voiturctte automobile
et actionné par trois pédaliers.
Quand leur machine fut en état, ils quit-
tèrent Haïphong au début de mars.
Cette machine est une manière de triplette
à quatre roue;. Elle peut, grâre à l'énergie
de ses occupants, à la qualité de leurs jar-
rets, atteindre une vitesse d'une vingtaine
de kilomètres à l'heure. Les trois voyageurs
ont quitté Saïgon le 8 mars pour gagner
Paris. Ils comptent pour ce faire, mettre au
moins une quinzaine, de moi*, deux ans au
surplus.
Ils passeront au Cambodge. 111 Si.1111, Cil
Birmanie, dans l'Inde, en Afghanistan, en
Perse, en Turquie, on lWlgarir, en Au tri-"
che, en Tchécoslovaquie, en Allemagne, en
Belgique, en France.
q NUMERO ; m CBNT1MBB
SAMEDI SOIR, 23 AVRIL 1932.
JINMIJtlTIIIN
Réduction & AéminMrèHên i
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PARIS m
ITRAPM. 8 m tom
* linHKkliUHhtl
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irtMiël t Maipees Rut-DEL éh-< reproduit* qu'en citant les Anhales Commalm.
-, J
ABONNEMENTS
ttetc la Rtvut mtnsutlU i
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FrMMtt
Colonies 111a m » M •
Étranger.. Mt Mtt Mw
On s'abonne sans Brait 4aw
tous les bureaux de pol".
Le rôle de b laaqaé
de r Afrique occidentale
* ) «i» < :–
Le redressement complet dé la situation
de la Banque de l'A..0. présentait avant
tout un Caractère d'intérêt général.
Je t'ai écrit dans les colonnes de ce jour-
nal avant le vote.
A l'heure actuelle, il est intéressant de
préciser le rôle que joue dans l'économie
de nos colonies d'A. O. et d'A. E., ce graityd
institut d'émission qui avait été alourdi dan-
gereusement par les risques qu'il avait as-
sumés à la demande du Gouvernement, en
faveur de la Banque Française de l'Afrique.
Le Sénat a compris le grave préjudice que
les atermoiements portaient à nos colonies de
l'A. O. et de l'A. E., aussi a-t-il tenu à vo-
ter avant de se séparer, la Convention pas-
sée par le Gouvernement avec la Banque
de l'Afrique Occidentale.
- le ps,.,,de la rédaction de cette convention,
'la Banque d'Emission avait demandé l'au-
torisation d'apporter certaines modifications
à ses statuts et la convention du 26 juin
1931 stipule que la Banque est autorisée « à
consentir des avances sur des effets de corn-'
merce à deux signatures ou à une signature
accompagnée de connaissement à ordre. * et
à participer à la création d'entreprises n-
dustrielles, commerciales, agricoles ou ma-
ritimes, intéressant les- pays où elle possède
des établissements, sans que le mode de ces
participations puisse, sauf autorisation spé-
ciale du - ministre, dépasser le quart - de ses
réservés, w
A la demande de son rapporteur, mon:!
éminent collègue M. Léon Perrier, la Coin-'
mission des Finances du Sénat n'ayant pas
cru devoir suivre la Chambre des Députés
et la Commission des Colonies du Sénat, a
subordonné son adhésion, à l'ensemble du
projet, à la condition que la Banque accep-
terait de ne pas se prévaloir des autorisa-
tions ainsi prévues.
La Banque de l'Afrique Occidentale s'est,
inclinée devant le désir de t la Commission
des Finances et a doriné son accord écrit à
cette renonciation. ','
Cet accord a le caractère d'une contre-
lettre, et le texte officiel de la Convention
qui serd annexé à la loi votée par le Parle-
ment, ne leia pas,1 lui-même, modifié.
En demandant ce que la ! Commission dés
-Finances a appelé plutôt improprement
•é l'àsâouplissentient de sesstatuts », la Ban-
lcnfc!/âePlt,ÀfBqueu Oodidanta^ n'a poursuivi
Hé toieuï remplir son
rôle. , :
;' Il lié faut, pas Oublier, en ejfot, que c'est.
•ifcfûr fépcÈtidfe'à de nombreuses. réclamations;
.dps commerçants métropolitains en rapports!
avec l'Afrique que la Banque avait de-
mandé de pouvdlr faire des avances sur trai-!
tes, accompagnées ou non d'un connaisse-
ment. Ces avances remplaçant, dans certains
cas. L'pscqmpte des effets les garantissant,
étaient avantageuses pour ses clients, étant
•donné que l'intérêt demandé à ces derniers
pouvait ainsi être réduit à la durée même de
leurs besoins de crédit* En outre, ces opéra-
tions intéressant les maisons secondaires et
ne portant que sur un pourcentage à déter-
miner du montant des effets ou de la valeur
.des marchandises couvertes par le connais-
sement, paraissaient pleinement garantir la
Banque d'émission.
Le deuxième point réservé par la Com-
mission concerne les participations financiè-
res : cette question des participations des
banques d'émission coloniales a été soulevée,
il y a de nombreuses années, puisqu'une de
nos grandes banques d'émission coloniales :
la Banque de l'Indochine a été autoriséë,
dès 1900, je crois, à prendre des intérêts
dans les Sociétés coloniales, et cette autori-
sation lui a été confirmée lors du renouvel-
lement de son privilège d'émission (loi du
31 mars 1931) et même étendue à certaines
affaires métropolitaines.
On peut dire qu'en ce qui concerne l'In-
dochine, les participations de la Banque
d'émission ont eu une importance moins
considérable par leur montant que par la
possibilité qui a été ainsi donnée à des affai-
rés nouveilles ou réorganisées, de trouver
groupés, autour de la Banque, des concours
financiers et techniques de premier ordre.
Ce groupement de concours a donc per-
mis, en grande partie, le développement de
l'économie de la colonie, dans toutes ses
branches, que ce soit en ce qui concerne les
mines, l'industrie, les plantations, la navi-
gation puviale, les entreprises commerciales
ou les Sociétés de transport entre l'Indo-
chine et les autres pays.
A ce sujet, il est intéressant de rappeler
l'appel du Gouvernement à la Banque
d'émission, lorsqu'il, s'est agi de trouver les
concours nécessaires pour constituer la So-
ciété d'étude de la ligne « impériale 1 aé-
rienne France-Indochine.
Il n'est pas téméraire, de dire que ce rôle
de concentration d'énergies financières n'a
été qu'imparfaitement rempli jusqu'à présent
en Afrique, et, au moment olt l'on peut espé-
rer que le développement de l'outillage de
nos colonies va permettre un nouvel essor
économique, il paraissait désirable, à 1a Ban-
que de l'Afrique Occidentale, de concrétiser,
par certaines participations, son appui aux
différentes branches de l'économie atflcame.
1 C'est ce que la Commission des Colonies
du Sénat, que préside mon distingué collè-
gue M. Théodore Steeg, avait compris.
Indépendamment du groupe très impor-
tant des Sociétés de plantations diverses
(caoutchouc, cacao, sisal, café, bananes, etc.)
dont beaucoup ne sont pas encore arrivées
à la période d'exploitation normale, il est
d'autres ofgatlismes, créés ou à créer, à l'ac-
tivité desquels il etlt peut-être été heureux
de voir collaborer la Banque d'émission : tel
est le. cas de la Société Aéropostale qui dèvra
être vraisemblablement réorganisée, et des
Sociétés de chemin de fer des. différentes
colonies de l'Ouest-Africain qui, je l'espère
fermement, seront un jour reliées au Trans-
africain.
Il ne me parait pas que l'extension des
statuts, de la Banque de .l'Afrique Occiden-
tale ait été empreinte d'un -. grand risque,
étant donné que la Convention du 26 juin
1931 prévoyait que ces participations finan-
cièref ne pouvaient dépasser le quart des ré-
serves de la Banque, soit, actuellement, au
maximum, 5 millions de francs cenviron.
La Banque de l'Afrique Occidentale s'est
inclinée devant cette seconde réserve de la
Commission des Finances. Cependant, le
Gouvernement pourrait être amené à faire
appel à la Banque d'émission dont le haut
patronage et le caractère de Banque privi-
légiée contribueraient au succès d une nou-
velle entreprise d'intérêt national.
Ce que la Commission des Finances a ré-
servé, dans le projet de loi intéressant la
Banque d'émission, elile sera, je le pense,
amenée à l'examiner, à nouveau, d'une fa-
çon plus approfondie, et à reconnaître le
bien-fondé de la rédaction primitive soumise
à son agrément qui avait pour but de mettre
la Banque de 1: Afrique Occidentale en me-
sure d'apporter un appui plus efficace à la
réorganisation de l'économie africaine.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loiret
vice-Président de la Commlision
des Douanes.
il .+ < <
Le retour de la mission Clérisse
Après un voyage de cinq mois, d'Alger à
l a ko u n d 6
Gao, puis Abéché par Tonaidaro. Niakoundé
et 1 Abidjan, lu mission de l'explorateur
Henri Clérisse a regagné la France et Paris
où elle est arrivée il y a deux jours.
Elle a pu, au cours de ce périple de 30.000
kilomètres, grâce à 'l'énergie de son chef et
de ceux, qui la composaient : MM. Plantey,
Carnpionnct, Goulain, Veur, Clmpuis et Lé-
gué, exécuter point par point le programme
qu'elle s'était fixé d'accord avec les mitis-
teres des Beaux-Arts et des Colonies : étu-
ditr, les vbies d'accès du Transafricain et
prospecter ethnographiquement les pays
qu'elle a traversés.
Le musée du Trocadéro va ainsi s'enrichir
de très nombreuses et précieuses pièces afri-
caines, qu'ellq a rapatriées dans trente-deux
caisses.
Au cours d'une réception qui avait lieu au
Trocadéro, M. G. Henri Rivière, sous-direc-
teur du Trocadéro. au nom du docteur Ri-
vet, empêché, a félicité et remercié chaleu-
reusement M. Clérisse et ses collaborateurs
3ui, sans bruit, ont réalisé une expédition
du plus certain intérêt scientifique.
) - ( •
Les travaux du professeur Mailhe
L
La Sorbonne vient de perdre un de ses
membres les -plus éminents.
M, A. Mailhe étant encore professeur à
la Faculté de Toulouse, a publié d'intéres-
sants travaux sur le carburant national.
Poursuivant ses recherches traitant certains
produits par des procédés nouveaux, le ré-
sultat. heurqux. avait permis iL la France, à
l'aide de ses produits coloniaux, de se pro-
cuter 'l'essence nécessaire, sans recourir à
l'étranger.
Le grand savant fut également un grand
réalisateur.
-- - +e-e
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les travaux de M. Seyrig
M. Jérôme Carcopino a communiqué hier
à la Compagnie de la part.de M. Seyrig, di-
recteur du service des antiquités de Syrie,
deux inscriptions latines qui intéressent
grandement l'histoire de la, politique ro-
maine à Palmyre.
L'une, que M. Seyrig vient de découvrir
dans les fouilles qù'il conduit avec tant de
méthode et de bonheur à l'extérieur de l'en-
ceinte du grand temple de Bel, est une dé-
dicace consacrée à l'empereur Tibère et K
ses fi'ls par le commandant de la légion Xe.
M. Seyrig l'a justement rapprochée du
voyage de Germanicus en Orient, datée en
conséquence de 17-18 de notre ère.
Il y voit à bon droit la première trace
que nous possédions de l'activité impériale
en Palmyrène.
L'autre, trouvée l'an dernier à Erek, à 23
kilomètres à l'est de Palmyre, est une borne
militaire dont un estampage avait été déjà
publié par le R. P. Mouterde et dont M. Sey-
rig a pu améliorer la lecture par un examen
direct de la pièce.
El'ie prouve que la route qu'elle a jalon-
née fut tracée en 75 de notre ère par ordre
de Vespasien et Titus, et par les soins du
légat qui gouvernait alors la Syrie, Ulpius
Traianus, père du futur empereur Trajan.
De ce document, M. Seyrig a raison de
conclure, dit M. Carcopino, que dès 75 les
Romains traitaient la Palmyrène en province
conquise.
En félicitant chaleureusement M. Seyrig
de ses trouvailles et du commentaire appro-
fondi qu'il 'leur a donné, M. Carcopino se
demande si cette situation de fait a été alors
convertie en situation de droit ; il incline à
croire que même après 75, Palmyre, création
des Romains, a continué à sauver les appa-
rences d'une semi-autonomir.
Observations de MM. ÏVJthier et Blanchet,
soulignant l'intérêt de cette communication.
Communications aériennes
entre l'Algérie et là France
Ii i
:- : - ," 1
811
ALGÉRIE éprouve - les
plus grandes diffi-
eûltés à organiser
des liaisons aérien-
nes régulières avec
la France. Les li-
gnes projetées en-
tre le littoral fran-
çais et Bone d'une part, Oralt de Vautre
n'ont jamais pu fonctionner. Le service lI/ar-;
seille-Alger cause tant de déceptiotlS, a vu
de si cruels accidents, qu'il a presque rc-
notice à prendre des voyageurs qui, d'ail-
leurs, se font rares, et se borne à transporter
les. courriers postaux.
L'Algérie est d'autant plus sensible à cette
déconvenue que sur son Orient, comme sur
soit Occident, elle voit, se- développer avec ;
succès les lignes Marignane-Turns et Tou-
louse-Casablanca-Dakar- Amérique.
Cette situation vient d'inspirer à l'Aéro-
Club d'Oranie une idée assez singulière :
puisque nos voisins du Maroc ont une ligne
qui fonctionne bien, pourquoi n'essaierions-
nous pas de ICI détourner à notre sert»ce f
Et 1. Aéro-Club d'Oranie demande tout sim-
plement que la ligne, de Toulouse à Casa-
blanca, qui se continue ne l'oublions pas
sur le Sénégal et 1 Amérique dit sua, soit
déviée el partir d'Alicante sur Oran pour se
diriger ensuite vers le Maroc et rejoindre
Casablanca par Olldjcla et Fez. Ce serait
infliger à cette grande ligne aérienne directe
un détour considérable.
On pente bien que cette motion du plus
plir égotisnte orenais soulève de vives protes-
tations data le Maroc occidental. ,V AéfÓ-
Clt/J de Casablanca s'oppose 'de tonic son
énergie à cette déformation d'une ligne qui
fonctionne depuis dix (lIIS à la satisfaction
de tous.
Que l'Algérie demande toutes les lignes
dont elte a besoin. dit-if. nous serons Iltll-
reux de les lui voir accorda.
Qu'Oran réclame ou plutôt orgaltise, pat
ses propres moyens, un embranchement de
correspondance à partir d'Alicante, nous n'y
voyous aucun inconvénient ; mais cela peut
parfaitement se faire sans occasionner un
retard important ù un service qui établit non
seulement les relations du Maroc occidental
avec la France mais qui met celle-ci en rela-
tions avec le Sénégal et le monde français de
l'Afrique équatoriale, ct même avec le Bré-
sil, la République Argentine et le grand
Continent de l' Amérique ^méridionale. - *
Et l Airo-Club de Casablanca faisant
preuve de ses sentiments altruistes à l'égard ;
de l'Algérie, insiste pour que soit rialisé le
projet depuis longtemps admis mais pas Cil-
core exécuté qui comporte un service aérien
partant de Casablallca pour aboutir à Tunis
cil traversant toute VAlgérie ci desservant
ainsi Oran. AI.rr et d'autres escales algé-
riennes.
Quant aux relations de l'Algérie avec la
iliétropole, il estime qu'il appartient aux
Dé le gâtions financières et au Gouvernement
Général de prendre les mesures nécessaires
pour en hâter la réalisation et surtout pour
corriger les vices qui ont fait échouer les
essais déjà tentés.
On ne peut s'empêcher d.'approuver la
façou de voir de VAéro-Club de Casablanca
que d'ailleurs la Chambre de Commerce de
cette capitale économique du Maroc a faite
sieiliie.
Il est à désirer que l'Algérie soit reliée à
la FraiLc par plusieurs lignes aériennes et
il n'est, pas douteux que les hautes compl-
tences aéronautiques ne puissent dresser et
faire exécuter, avec l'appui des. Pouvoirs
publics, un plan normal de réalisation don-
11411t salis faction à ce vœu légitime.
Toutefoisf satisfaction doit être obtenue
par Oral, sans qu'on lui sacrifie une ligne
dont. Vexpérience démontre les importants
services et le rôle à la fois français, maro-
cain et mondial qu'elle assume avec succès.
Lucien Cmpariài,
Député de la Béunion,
membre de la Commission de VAlgérie,
de s Colonies et des Protectorats.
-> +
L'interdiction de la vente
des huiles d'arachide
de fabrication indigène
qes
Par arrêté du 5 mars dernier fixant au Il
du même mois la date de fermeture des hui-
les d'arachides, le Lieutenant-Gouverneur
du Sénégal a interdit la circulation, la vente
et l'achat des arachides, de manière à assu-
rer la conservation des semences.
La Chambre de commerce de Rufisque a
fait remarquer à ce sujet, à l'Administra-
tion que la mesure ainsi prise était incom-
plète et qu'elle devait s'étendre à la vente et
à la circulation des huiles d'arachide de fa-
brication indigène.
C'est évidemment logique. Mais la logique
extrême devrait, pour être opérante, s'éten-
dre à la fabrication elle-même, car rien
n'empêcherait les indigènes de stocker 'le
produit pour le mettre en circulation après
le 31 août, date-limite envisagée par la
Chambre elle-même pour la reprise des trans-
actions sur l'huile indigène.
Quel contrôle pourrait être exercé sur cette
fabrication? On peut se le demander.'
Mais puisqu'aujourd'hui en vertu d'un dé.
cret, l'Administration est armée pour obliger
les cultivateurs à. réserver les semences, il
conviendrait à une heure où 'l'argent circule
peu dans la colonie, de gêner le moins pos-
sible toute manifestation d'activité commer-
ciale chez les indigènes. Il est juste que ces
derniers puissent consommer et même. ven-
dre-Illh-uile provenant des graines qu'ils pro-
duisent. •
HectKMM coloniales
* 1..
* Gochinchine
Deux nouveaux candidats se sont fait ins-
crite aux élections législatives, ce sont : MM.
Rivière François, ostréiculteur, républicain in-
dépendant ; La Chevrotière-Chevigny (de), ré-
publicain indépendant.
Martinique
, 2° Circonscription
M. Julienne-Caffie (Marie-Georges-Augus-
te), avocat à la Cour de Paris, radical-socia-
liste.
Sénégal
MM. Aramy d'Oxoby, publiciste à Dakar ;
Huchard Nicolas, agent d'affaires à Rufisque;
Baye François, dit Salzoami, publiciste à
Saint-Louis ; Sibènaler Paul, docteur, socia-
liste indépendant (action économique) ; Ga-
landon Diouf, cultivateur à Rufisque (S. F.
I. O.).
Guadèloupe
2° Circonscription
M. Radjaina Nicame, républicain.
lre circonscription
M. Paul-Jean Baptiste, avocat, républicain
démocrate.
A la présidence du Conseil
d'administration du P. L. M.
«»̃
M. Gabriel Cordier, ainsi qu'il l'a annoncé
à l'assemblée générale des actionnaires, a
demandé à ses collègues de le décharger des
fonctions de président du Conseil d'adminis-
tration de la Compagnie P.-L.-M.
M. André Lebon a été appelé à succéder à
M. Gabriel Cordier, nommé président hono-
raire de la Compagnie.
M. André Lebon est président d'honneur
de la Compagnie des Messageries Mariti-
mes, administrateur du Canal de Suez, cen-
seur du Crédit Foncier de Frallct, l'résident
du Crédit Foncier d'A'igérie.
Ancien professeur à l'Ecole des Sciences
politiques, il fut député de 1893 à 1898, et,
par deux fois, siégea au gouvernement com-'
me ministre du Commerce, puis comme mi-
nistre des Colonies.
Cette nomination prouve une fois de plus
l'étroite liaison entre le réseau du P.-L.-M.
'et les grandes questions coloniales auxquel-
les M. André Lebon continue à apporter un
intérêt constant.
i aux cotoMes
;
L aux colonies
A la Guadeloupe
La Commission, consultative de prophy-
laxie des maladies vénériennes aux colonies,
présidéo par le docteur Pierre Even. séna-
teur des Côtes-du-Nord, a approuve, dans
ses dernières séances, le rapport de mission
de MM. Pierre Even et Marce'l Léger sur la
Guadeloupe et son redressement sanitaire.
Ce rapport sera publié dans les Archives
de VInstitut proPkyltlctiquc.l tome IV, n° 2,
avril-juin 1932.
Les auteurs passent successivement en re-
vue les questions d'hygiène générale, d'ur-
banisme, les sources thermales, la liaison
entre le corps médical civil et le corps de
santé colonial, l'assistance médica'le, les ma-
ladies sociales : lèpre, tuberculose, alcoo-
lisme, syphilis, paludisme, mortalité infan-
tile, etc.
Les conclusions de eu rapport ont été pri-
ses en considération, "tant par le ministère
que par le gouvernement de la Guadeloupe,
et sorit déjà en voie de réalisation.
1'1 est à souhaiter que dans chaque colonie
un effort analogue à celui qui vient d'être
fait pour la Guadeloupe soit effectué.
Tu te rends compte.
BON, APPETIT, MESSIEURS,
C'EST DU PRIX FIXE ! 1
Pour les pensionnaires de notre Zoo, du Ja,"
âiu des Plantes. du Jardin d'Acclimatation, les
mots restrictions, vie chère sont tnconQtM. Peu
leur chaut le prix du lait, du pain, des fruits,
l'équilibre de leur budget ne les tourmente pas
plus que les diminutions de salaires ou le cM.
mage. Mais si leur fondé de pouvoir aux vivres
se fait attendre pour la distribution, si les repas
ne sont pas servis en temps voulu, on manifeste,
on rugit, on mugit, on bâtit, la gent animale
proteste, l appétit est grand l
Emip, le nourrisseur est là, l'éléphant peut
s'attabler, son menu, le même chaque leur, me
direz-vous, le voici : 30 kilos de pois, des lé-
gumes, des fruits, du lait, du son et de l'bvoine,
enfin une addition de 35 francs, pourboire et
taxe tout compris 1
Le grand singe si gai, si grimaçant, qui fait
tant rire ses admirateurs, guette l'arrivée de sa
nourriture, lui aussi il lui faut chaque jour son
litre de lait. deux œufs, un kilo de pain, de la
confiture, des salades et des légumes, des ba-
nanes et aulres fruits, des biscuits, des çqcqhuè-
tes, enfin quantité et qualité,
Pour les lions, pour les tigres, pour les bêtes
fauves, que de fyfas de viande distribués cha-
que jour 1
Ce que nous coûtent ces pensionnaires, nous
le dirons un jour prochain ; mais c'est sans re-
gret qu'on patye leur pension alimentaire pour
la joie des petits et des grands ont visitent ces
jardins.
F. J.
FIA.NÇA][""£S
Le mariage de Mlle Claude Mancrron,
fille de M. François Mancerpn, ministre plé-
nipotentiaire, résident général en Tunisie,
helle-finë de Mme Manceron, avec M. Jean
Luret sera béni à la fin du mois en la ca-
thédrale de Tunis.
»
A propos du prix
de Littérature coloniale
L'Angely, qui vivait par curiosité, ne ,'en-'
nuierait pas dans le temps où nous sommes, la
chose littéraire le divertirait prodigieusement.
Dans le seul compartiment des 241 prix de
littérature, je relève deux faits savoureux au
possible pour les amateurs de borme farce.
Prix Goncourt 1931
-Diatribes fulminantes de l'éditeur-auteur
Bernard Grasset contre le Goncourisme, ré-
compense de foire du Trône, qui déshonore la
haute littérature nationale.
Le père des Remarques sur ri l'Action
s' exprima sans aménité :
« Trop de noms sans talent ont ravalé le
Goncourt désormais sans importancè, je ne
veux plus du prix du Grenier pour mes pou-
lains. »
'Et la noble académie, histoire de plaisanter,
1 * 1 « >1 • f
sans plus s occuper de revéler au public une
œuvre de valeur, ne chercha qu'à se venger
des irrespects de Bernard Grasset en couron-
nant un petit page-pageot. Le héros du Mal
d'amour était, certes, dépourvu des qualités
chères aux auteurs de Germinie Lacerteux,
mais'il était fils de M. Arthème Fayard, édi-
teur-concurrent-redouté de M. Bernard Gras-
set.
Prix de Littérature Coloniale 1932 !
Jury présidé par M. Pierre Mille : autre
histoire pour rire, quand on se remémore cer-
taines aberrations coloniales que ce chroniqueur
prolifique se plaît à écrire après boire.
J' ai sous les - yeux un article signé « Pierre
Mille », vieux de six mois, et qui éclaire sin-
gul,ièrement la religion littéraire du président
du Jury du Prix de Littérature Coloniale.
Le modeste Pierre Mille corfVmence d'abord
par prouver « qu'il est le seul de nos écrivains
auquel on puisse décerner le titre de colo-
nial ».
Puis, (( le seul écrivain colonial » poursuit
en afifrmant que la France n'a pas de littéra-
ture coloniale, que la métropole est une ter-
rienne, courtaude, rustaude, obtuse, qui n' en-
tend rien à la mer et encore moins à ses colo-
nies, et dont les habitants méritent la littérature
exotique, « bobardissante » qu'ils ont. Il
conclut fort galamment que « nos écrivains
(( coloniaux sont des voyageurs qui ne don-
« nent pas le frisson colonial » (spécialité ré-
servée à l'auteur deÀBarnavaux).
Le jeudi 21 avril 1932, lors de l'attribution
du Prix de littémture coloniale, on peut se
demander, après une telle profession de foi,
pour quel candidat Pierre Mille a voté ? à
moins que. il n'ait inscrit son propre nom sur
son bulletin. -
Mettons les choses au pire : en admettant
que le Président du Jury ait bien voulu hono-
rer un livre de son impuissante et haute pro-
tection, l'auteur est plutôt à plaindre, l'appui
équivaut à un brevet de « littérature bobardis-
sante ». Evidemment, pour ce pauvre plumitif,
il vaut mieux que les votes qui marquèrent les
étapes d'une lutte chaude demeurent secrets.
Vraiment, il n'y a rien de plus ahurissant,
de plus cocasse, de plus drôlalique que de
voir à la tête d'un jury le détracteur de ce qui
doit être couronné.
Quelques précisions
Voici le procèsiverbal de ta réunion mouve-
mentée qui eut lieu rue dl Enghien:
Par 11 voix au sixième tour, la majorité
dètida de donner le prix de littérature colo-
niale (d'une valeur de 5.000 francs) au seul
auteur rentrant dans le cadre des desiderata du
jury, à un fonctionnaire colonial, M. Roger
Delavignette, pour son livre : Les Paysans
noirs. Il s'était fait remarquer l'année dernière
par des articles sur l'A. O. F. publiés dans le
Journal des Débats sous le pseudonyme de
Louis Faivre.
Un autre candidat, doué d'un beau talent,
avait été mis en avant, il toucha presque le
but, mais son œuvre fut éliminée parce qu'elle
émanait d'une plume métropolitaine.
Le jury comprenait notamment: MM. Ajal-
bert, de l'Académie Goncourt; Jean Vignaud,
bf ri e
directeur littéraire du Petit Parisien; Mme
Myriam Harry. Citons encore M. Georges
Hardy, directeur de rEcole coloniale, le géo-
graphe Dubois.
Marie-Lo,u$e Sicard.
) (
A l'Académie Française
-
Acceptation d'un legs
Dans sa réunion de jeudi, l'Académie a
accepte un legs universel de Mme Françoise
Marguerite, dite Amélie Tbollot" de
M. Jean-François-Marc Verrière,
voriser l'influence française1 à l'étranger et
aux colonies, particulièrement par le moyen
de missionnaires catholiques n, en encoura-
geant non seulement leurs œuvres d'ensei-
gnement, mais aussi celles d'éducation, de
chanté et de soins aux malades.
A l'Hôtel des Ventes
ces -
Objets d'art d Extrême-Orient
M" Al pli. Relier et M. André Portier ont
achevé leur vente d'objets d'art d'Indochine
et de Chine. Deux vases eu jade pi-yu for-
mant paire, furent adjugés 1.200 fr. ; deux
importantes jardinières en jado vert pi-yu
sculptéos de faces de taotic'h et de motifs
Axiaux, 3.610 fr. une très important vase
couvert en quartz rose, 3.100 fr. ; deux fong
hoang sur rocher, formant paire, en quartz
rose, 1.850 fr. ; une stèle en pierre sculptée
représentant le Bouddha assis sur le naga,
Camhqdge, art Khmer, on 7.U'mc-d onzième
siècle, T.480 fr., et un important groupe en
bronze doré représentant un Dhyani-Boud-
riha debout sur le lottis, le front ceint d'un
haut diadème, ses huit bras portant des attri-
buts, t.020 francs.
Notes sur la Guyane
Boshs et Bonis
On connaît l'histoire de ces nègres qui, au
lendemain de l'abolition de l'esclavage,
s'enfuirent des plantations et se réfugièrent
sur 'les rives désertes du Maroni afin d'y
jouir en paix de leur nouvelle indépendance.
Ils forment aujourd'hui deux tribus : les
Boshs, séjournant sur la rive hollandaise et
les Bonis sur la rive française. Malgré ce
semblant de division politique, ces noirs vi-
vent selon les mêmes coutumes et peuvent
être englobés dans une même étude ethnogra-
phique.
Ils adorent en principe un seul Dieu
« Massa Gadou » (du hollandais Got), qui
est le Dieu chrétien grossièrement incorporé
dans une multitude de croyances païennes.
La justice est représentée par le grand Mar,
titre généralement héréditaire. Awensaï, ac.
tuellement détenteur du titre, réside à
Boniville sur la rive droite du Maroni et sa
juridiction s'étend sur toute la tribu Boni.
Tout en étant l'objet des hommages de son
peuple, le grand Man ne jouit que d'une au-
torité restreinte et ses décisions n'ont pas
force de loi. L'influence d'Awensaï s'étend
pourtant jusque chez les indiens Roucouyen-
nes grâce à un habile mariage politique avec
une des fil'les de cette tribu.
L'art bosh n'est pas sans intérêt. Si ces
noirs sont devenus totalement ignorants dans
l'industrie du tissage en raison de leurs fré-
quents séjours parmi les créoles de la côte,
ils ont acquis en revanche une habileté re-
marquable dans le travail du bois. Leurs pi-
lons, pagayes, peignes, battoirs à linge et
petits bancs, trahissent des recherches déco-
ratives fort originales.
Leur langage, qu'ils appel'ient « taki-
taki » est un mélange de mots hollandais et
français plus ou moins déformés à la de-
mande de leurs aptitudes phonétiques. Ils
ont réussi à composer à l'aide de ce jargon
des mélodies qui ne sont pas sans agrément
et dont ils se servent sur la rivière pour
rythmer le mouvement de la pagaye.
La principale occupation des Boshs et Bo-
nis est la navigation fluviale. Ce sont in-
contestablement les maîtres de là rivière et
les placcriens sont obligés d'avoir recours à
leurs services pour assurer leur ravitaille-
ment. Mais les canotiers ont acquis à ce com-
merce une telle âpreté au gain, un tel esprit
de mercantilisme et de vénalité qu'ils entra-
vent sonvent 'l a prospérité du trafic. Leur
ingratitude fondamentale déçoit les plus gé-
néreuses indulgences. Les plus apparemment
dévoués d'entre eux ne sauraient sacrifier le
moindre caprice au plus pressant intérêt de
leur client. Sachant fort bien qu'ils sont in-
dispensables, ils pratiquent sas vergogne
un chantage facile. Il faut souhaiter que la
création du territoire de l'Inini aura pour
effet d'imposer sur les rives du Maroni une
justice élémentaire et capable d'intimider ces
noirs trop habitués à 'l'impunité.
Sans concurrents sur le fleuve, Boshs et
Bonis fournissent encore presque toute la
main-d'œuvre des exploitations forestières.
Une société, en effet, n'exploite pas elle-
même les milliers d'hectares de sa conces-
sion; elle autorise les Boshs à y couper les
arbres, sans contrôle ni surveillance, et leur
achèt les bi'lles au prix convenu. C'est une
achètç d'œuvre médiocre dont il faut bien se
contenter puisque les créoles, dédaignant
tout ce qui n'est pas or ou balata, ni les
transportés ou libérés, incapables de fournir
dans les bois un travail un peu rude, ne
sauraient les remplacer.
Parmi toutes les difficultés dans lesquel-
les se débattent les entreprises guyanaises,
la plus immédiate fut longtemps celle de la
main-d'œuvre j du moins le croyait-on. Peut-
être serait-il plus sage d'avouer que le ma-
rasme où végète depuis si longtemps notre
vieille colonie n'a d'autre origine qu'une
organisation paralysée par le goût excessif
des intrigues politiques ; c'est un jeu fu-
neste pour un pays dont l'activité économi-
que est encore embryonnaire.
Jacques Perret.
Membre de la Mission Monteux-Richard.
) -.- (
La visite du général Billotte
aux lies Philippines
Invité par le général Hines, commandant
en chef des troupes américaines en Extrême-
Orient, le général Billotte, accompagné du
commandant Bourselle s'est rendu aux Phi-
lippines afin d'assister aux grandes ma-
nœuvres.
Il a été, durant son bref séjour, l'objet de
multiples témoignages de sympathie. Le gé-
néral Hincs qui est lié avec le général Bil-
lotte d'une amitié née en France pendant la
guerre, a voulu que la visite du Comman-
dant Supérieur du groupe de l'Indochine re-
vêtit le caractère d'une émouvante manifes-
tation d'amitié franco-américaine.
Haïphong-Paris en quadrillette
1
Trois jeunes gens, MM. Joseph Baron,
Maurice Le Diraison et Alfred Schaefer ont
conçu de se rendre de Haïphong à Paris en
utilisant un véhicule de leur invention com-
posé d'un châssis do voiturctte automobile
et actionné par trois pédaliers.
Quand leur machine fut en état, ils quit-
tèrent Haïphong au début de mars.
Cette machine est une manière de triplette
à quatre roue;. Elle peut, grâre à l'énergie
de ses occupants, à la qualité de leurs jar-
rets, atteindre une vitesse d'une vingtaine
de kilomètres à l'heure. Les trois voyageurs
ont quitté Saïgon le 8 mars pour gagner
Paris. Ils comptent pour ce faire, mettre au
moins une quinzaine, de moi*, deux ans au
surplus.
Ils passeront au Cambodge. 111 Si.1111, Cil
Birmanie, dans l'Inde, en Afghanistan, en
Perse, en Turquie, on lWlgarir, en Au tri-"
che, en Tchécoslovaquie, en Allemagne, en
Belgique, en France.
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