Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1932 01 mars 1932
Description : 1932/03/01 (A33,N25). 1932/03/01 (A33,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380460s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE.N® 25.-
1
EE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 1" MARS. 1983.
JQUMU OUOTIDIEI -
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Les Annales Coloniales
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DmieTftUR.FoNbATftu* » Mareel RUEDEL
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1
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Tout les articles publiée dans noire journal ne muniU
être reproduite qu'on citent k. Amialm Gomwimji,
, ABONNEMENTS
09U la Revue mensuelle:
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Franoc it
Colonies 1M » liée U.
Étranger.. 24# » IU 9 71 »
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1
Ré,, flexions sur une politique de l'air
i > < : de l'ai!6r
Une « note sur l'activité aux colonies de
la Compagnie aérienne française * reçue
• ces jours-ci, m'a fourni l'occasion de don-
[ ncr corps à des iddes que je roule, depuis
longtemps déjà, dans mon esprit et qui se
rattachent à,la conception générale que l'on
doit.se faire, me semble-t-il; de notre .poli-
tique de l'aviation.
Celle-ci, on le sait, n'a été conçue, jus-
qu'ici, qu'en fonction des besoins' militai-
res. •
On* dépense plus de deux milliards et de-
mi, par an, pour l'aviation, dans le budget
riatiotial (1.914 millions au budget de 1932
• pour 9 mois, soit pour 12 mois 2.550 mil-
lions)
Il est impossible de. distinguer, dans ce
total, ce qui est affecté à l'aéronautique mi-
litaire et à l'aéronautique commerciale. Au
reste, est-çe bien nécessaire ?
Les dépenses; pour l'aéronautique com-
merciale concernent à peu près uniquement,
autant que j'en puis juger, des subventions
pour exploitation de lignes, dites générale-
- ment impériales (!) et pour organisation de
raids à longue'distance.
Les lignes subventionnées ont essentiel-
lement pour objet, non de transporter du
fret ou des voyageurs, mais de former des
pilotes, d'expérimenter des matériels. Je
n'insiste pas sur ce dernier chapitre, Jes dis-
cussions récentes devant le Parlement ayant
accumulé, hélas, sur ce point, les révéla-
tions les plus pénibles.
Quant aux raids, ils ne sont, trop sou-
vent, que de pures aventures, parce que con-
çus pour la publicité - d'aucuns diraient
pour le bluff - avec des t appareils qui ne
sont pas au point et des. pilotes qui ne sont
que des acrobates sportifs.
A aucun moment, la politique aérienne
n'a été conçue, en France, dans le sens de
l'étude, de l'encouragement et du dévelop-
pement rationnel d'un nouvel instrument de
la vie commerciale et économique.
Et pourtant, l'aviation française a, main-
tenant, assez d'expérience pour que puissent
(itre envisagées d'autres méthodes, une autre
politique que celles appliquées jusqu'ici.
Je n'en veux pour preuve que l'exemple
donné par la Compagnie aérienne française
qui, si j'en crois ce qu'on m'en dit, a, de-
puis sa fondation en 1919, parfaitement
réussi à vivre, sans subvention, suivant une
formule purement industrielle.
Et l'œuvre de la C. A. F. aux colonies
est déjà considérable.
Citons-en également les principales ma-
nifestations. En 1905, la C. A. F. entre-
prend, sur la commande de M. le gouver-
neur Ri chaud, les travaux topographiques
dans l'île de la Martinique. En deux cam-
pngnes. la triangulation complète de l'ile
(l 10.000 hectares) est établie, les clichés
pris et la. livraison du ptau préparccllairc
de la Martinique peut être faite en 1927.
Au Maroc, la Compagnie s installe en
192^ Elle exécute de nombreux plans d'ur-
banisme : Azemmuur, Kenitra, Marrakech,
Ouczzanc, Settat, Mazagan, Meknès, Sa,fi,
Uudjda, etc., et plusieurs plans de domaines
de colonisation.
Les avions travaillent pouf le plan au
1/1.00 de la ville de 'J'angci* et le plan au
5/1000 de toute la zone internationale
qu'ils lèvent entièrement. (40.000 hectares).
En Algérie, elle organise et dirige l'ex-
ploitation de la' 'lignc commerciale Alger-
Biskra. Elle transporte 25.000 voyageurs
et fait 700.000 hectares de levés de plans,
parmi lesquels les plans des villes de Aïn-
Beïda, Biskra, Birrhandreis, Hussein-Dey,
Maison Carrée, Sétif, T lemcen, Bath a, etc:,
elle lève le plan au 1/500 de 14.000 hecta-
res pour l'étude du plan d'aménagement et
d'extension de la région -- algéroise ainsi -- que
celui au 1/2000 de la ville d'Alger et des
communes suburbaines, elle relève le cours
de l oued Scbaou, de l'oued El-Marrach
et fait, enfin de très nombreux plans de
domaines ruraux et d'exploitations .agrico-
les.
Même activité en Tunisie, où la C. A.. F.
participe à l'établissement des plans de la
ville de Gafsa et de son oasis, de Sfax,
Tozeur, la Goulette-Kram, Nabeul, • Sous-
se, etc., de nombreux domaines, notam-
ment d'un domaine rural de 34.000 hecta-
res.
En Afrique Eqiiïitorialc française, un dé-
tachement de la C. A. F. exécute des le.
vés de concessions dans la région du Niari.
En deux campagnes : 1928-29, 1929-30,
plus d'un demi-million d'hectares- sont le-
vés et les cartes au 1/30000 correspondantes
sont livrées, en 1931.
En Indochine, au Siatn même, la C. A. F.
entretient une grande activité assurant l'or-
ganisation de voyages sur demande et de
travaux aériens de topographie. Avec 6 hy-
dravions, à Saïgon, elle a parcouru 150.000
kilomètres, transporté 10.000 passagers et
levé 350.000 hectares de travaux topogra-
phiques.
Au total, la C. A. F., avec un effectif de
50 avions et hydravions, a parcouru, aux
colonies, 2 millions de kilomètres, trans-
porté 60.000 passagers, levé 2 millions et
dfemi d'hectares, réalisé un chiffre d'affaires
de 25 millions de francs, sans aucune sub-
vention directe de l'état, si je suis, bien ren-
seigné.
Cet exemple nre parait probant. Je pense
qu'an lieu de gaspiller des. centaines de mil-
lions à subventionner des sociétés, au nom-
bre de kilomètres parcourus, mieux vaudrait
réserver l'aide et- l'encouragement de l'Etat
et des collectivités aux sociétés commerciales
sous forme de commandes de travaux déter-
'minés - transports postaux, levés topogra-
phiques, etc. ou de services déterminés :
transports sanitaires, de fonctionnaires.
Ainsi, 011 assurerait, beaucoup mieux
qu'avec les méthodes actuelles, chez les di-
rigeants des entreprises d'aviation, un souci
.d'exploitation commerciale qui ne pourrait
que servir le progrès technique et écono-
mique sans nuire, du reste, j'en ai la convic-
tion, à celui de la défense nationale, dans
toute la mesure où l'ôn pense qu'une avia-
tion munie de bons et nombreux pilotes et
d'un matériel éprouvé peut lui être utile.
Etienne Antonelli, ;
Députe dt la liaute-bavott.,
Hapfjorteur du tttidyet de
l'Algérie..
) <
A l'Académie des Scienoea
Elections
L'Académie des Sciences a beaucoup voté
hier. Par un premier scrutin, elle a élu au
premier tour, un correspondant étranger
dans la section de géographie, en remplace-
ment de Nansen' : M. Pierre de Vanssay,
(le Monaco.
Puis par deux scrutins, l'Académie pré-
senta deux candidats pour la chaire de mé-
decine du Collège de France, en remplace-
ment do l'illustre d'Arsonval atteint par la
limite d'âge. M. Nicolle, le célèbre direc-
teur de l'institut Pasteur de Tunis, membre
de l'Académie, fut présenté en première
ligne, presque à l'unanimité, à cause de ses
beaux travaux sur les maladies microbiennes
de l'Afrique du Nord, M..André Tournade
fut présenté en deuxième ligne.
Eloge funèbre
Au cours de la séance d'hier, à l'Acadé-
mie des sciences, le général Bourgeois, pré-
sident do la Compagnie, a prononcé l'éloge
funèbre de M. Guillaume Bigourdan, de lu
section d'astronomie, qui vient de mourir
subitement.
Guillaume Bigourdan était né le 6 avril
1851, à Sistels (Tarn-et-Garonne). Alors'
qu'il poursuivait encore ses études, il
lut chargé d'observations à l'Observatoire
de Toulouse. puis,en 1879, vint assister Tis-
serand à l'Observatoire dè Paris. Il's'adonna
A l'astronomie de positipns et ses travaux
portèrent principalement sur le perïection-
iiemcnt des a^àrcllç et des" méjtpherofdeecs tiQn-,
mesure. On lui doit d'importants travaux
sur lés étoiles doubles, sur les nébuleuses
et sur les comètes, dont il a publié une liste
chronologique depuis les origines jusqu'à
moo.
- Il fut ensuite nommé directeur de l'heure,
poste qu'il conserva jusqu'en 1928. Il prit
part à de nombreuses expéditions astronomi-
ques, notamment en 1892, pour le passage
de Vénus, en 1S98, au Sénégal. en 1900, en
Espagne et, en 1905, en Tunisie,
Eu 19(14, il entrait à t'Académie des
Sciences.
Eu dehors de ses importants travaux, ses
publications dans V Annuaire dit Bureau des
longitudes furent très remarquées. Depuis
1928, il avait entrepris l'étude historique du
Bureau des longitudes.
Après l'éloge de ce « bénédictin de l'as-
tronomie », la séancc fut levée en signe de
deuil.
Communication
Il fut aussi communiqué des observations
de M. Fallot sur la géologie du. Rif espa-
gnol.
A signale f encore des notes techniques de
MM. Fabiy, Cotton, Nicolle, Desgrez, Le
Chatellier, Hadamard, Urbain.
> «M*uo (
Au congrès international
d'hygiène
>♦»
Le troisième Congrès international de
technique sanitaire et d'hygiène urbaine qui
se tiendra a Lyon du 6 au 9 mars, sous la
présidence de M. Tanon, professeur d'hy-
giène à la Flaculté de médecine de Paris,
directeur de l'Institut d'hygiène, a inscrit
jusqu'à ce jour à son programme 125 rap-
ports et ccfmmunications. Parmi les 400
congressistes qui ont envoyé leur adhésion,
figurent les délégués des 33 gouvernements
suivants : Afriqur.. Equatôriale française,
Afrique Occidentale française, Algérie, AI-
Icmagllp., Bulgarie, Cameroun, Colombie,
Chili, République dominicaine, Espagne,
Equateur, Etats-Unis .d'Amérique, Finlande.
Grèce, Hollande, Haïti, Belgique, Saint-
Pierrc-et-Miquelon, Indochine, Italie, Japon,
Maroc, Martinique, Mexique, Monaco, Po-
logne, Portugal, Réunion, Siam, Syrie et
Liban, Tunisie, Togo, Uruguay; les délé-
gués de cinquante-six villes françaises et
huit villes étrangères; les délégués de seize
départements, etc.
Pendant la durée du Congrès, deux
après-midi seront consacrés ii la visite des
plus récents travaux exécutés h Lyon: nou-
vel hôpital de Grange-Blanche ; nouvelle
Faculté de médecine; aéroport (le-Bron ;
usine d'incinénation des immondices; nou-
veaux abattoirs; stade municipal; installa-
tions d'hygiène de Villeurbanne.
Ion de Nti Hermci
et. de 111110
On apprend de Papeete, à la date d'hier,
la mort de Mgf Hfermcl, des Pères de Picpus,
évêque titulaire de Çasilmt et Vicaire aposto-
lique de Tahiti, chevalier de la ion d'hon-
neur. Né à técamp, le 26 avril 1873, Mgr
Hennel avait été sacré évêque en 1905.
L'action nécessaire *
,
't. 1
Il
E nouveau ministre de% j
Colonies, M. dIt
- CJlappedelaÙte, acti-
ve rue Oudinot à
- un moment diffi-
cile : la crise com-
merciale et, encore
plus, peut-être, la
crise financière;
frappent, la iraptce,
d'outremer.
Sous lui faisons confiance mais, il te
sait lui-même, un effort considèraOle est né.:
cessaire. J
Quand ¡JI: de Chappcdelaine était au.
Ministère de la Marine Marchandef il s'est
efforcé de servir l'mterét général au milieu
de conflits, où soùvent etc gros intérêts par-
ticuliers s'agitaient. Panant des relations
de la Frallce et de ses colonies il compara
un jOltr, l'activité de nos lignes de naviga-
tion à l'action d'une « navette ». La formule
etatt heureuse; c'est bten la Marine Mar-
cllalllÇlc, en CI fet, qili « tisse » pour ainsi
dire l'étolle dont est faite notre prospérité
coloniale.
Ce ne sont pas les occasions d'agir qui
manquent.
Dans un récent at/icle, je parlais, de futi.
lité d'un service interinstilaire dans le Pa-
cifique, océan lointain, immense où les inté-
rêts fronçais apparaissent actuellement
comme isoles pour ne pas dire noyés.
Cet article m'a vatte certaines ooservatiotts
contradictoires : les uns. m'ont dit : Vorgani-
sation d'un service illterwsulairc dans le Pa-
cifique est impossible parce que trop ollé.
reux.
if autres qui connaissent la navigation au- :
tour de Ta/nli pour l'avoir pratiquée, m'ont
dit : oui le 'SCf'l'/CC sera déficitaire, mais sur-
tout aujourd'htti il faut que la t rance fasse
les sacrifices nécessaires pour l'avettlr et
même pour le présent.
IL semble bien qu'un service de deux ou
trois goélettes pourrait être organisé datis
les archipels océaniens. Bien équipées
munies de moteurs et de 1'. S. F. elles pour-
raient servir les indigènes en assurant le
transport des marchandises et même accès-,
soirement Vembarquement d'une dizaine de
passagers..
Pariant de Papeete, l'un assurerait un
service au Nord-Est, l'autre au Sud-Est les
dates d'arrivée à Tahiti se combinant avec
le service des grandes compagnies.
Les mljristgfTT intéressésColonies et Ma-
rine Marchande ont dû être déjà saisis de
cette idée, sinon d'un prof et précis.
La créclIÍolI d'un service interinsulaire
dans le Pacifique mérite non seulement
d'être examinée mais d'être réalisée. Les ar-
chipels océaniens doivent avoir entre eux des
liens solides pour rester actifs ; ils sont
aussi, c'est moins que jamais le moment de.
roublier, les irai/s d'union de VAmérique et
de r Asie.
Michel Geiatdoerfmr,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire do la Commission
do let Marine Marchande
) (
Une étraMUeproposItton
--
C'est celle d'une taxe sur les plautalions
en Côte d'ivoite.
Et de qui éiuane-t-elle ?
De l'Administration, bien évidemment,
répondiez-vous.
Vous n'y êtes pas du tuut.
Elle émane de la Chambre d'agriculturt
de la Côte d'Ivoire.
Pour si invraisemblable que le fait pa-
raisse, il n'en est pas moins exact.
En vain le gouvernement local; la presse
locale-et les commerçants non moins locaux
protestent et s'insurgent; la Chambre
d'agriculture tient bon et récidive.
Décidément les vertus du contribuable
^'exaspèrent quand elles sont devenues ob-
jet l'xporté. Dans la métropole on laisse
venir 1 impôt et on le subit. Aux colonies
on le provoque. On ne veut' pas appartenir
à la catégorie de ceux à qui le fisc n'a rien
de nouveau à demander.
Mais, voyons, est-ce que la Chambre
d'agriculture si prête à se sacrifier, n'au.
rait pas elle-même réclamé à cor et à en
une aide à la production des denrées que
ses commettants n'arrivaient plus à écouler
et un abaissement des tarifs du chemin de
fer, sans quoi l'agriculture de la colonie
était ruinée?
Si oui, qui a-t-on .tromp'-:? 1
Et si tromperie il y a, il serait juste de
supprimer l'aide et de rétablir les tarifs.
L'agriculture de la Côte d'Ivoire aurait
ainsi, par un simple retour au passé, la
charge qu'elle désire.
Pt'Ct'Cê F.
Au Conseil rittat
Caisse locale, de retraites de Madagascar
Le 23 février 1928, le ministre des Colonies
prenait une décision refusant à M, Mignon,
inspecteur principal do police de Madagas-
car, le bénéfice des dispositions de l'art. 3
de la loi du 30 juin 1923, relatives au main-
tien en activité des agents pères d'au moins
trois enfants vivants.
Estimant que ladite décision était enta-
chée d'excès de pouvoir, M. Mignon en de.
mandait l'annulation au Conseil d'Etat et ce,
par voie de requête.
Cette haute juridiction a rejeté cette re-
quête « attendu que les dispositions de Par.
ticle ni de la loi du 30 juin 1923 n'ont pas
été étendues aux agents tributaires comme
M. Mignon de la caisse locale des retraites
de Madagascar. dès lors le requérant n'est
pas fondé à se prévaloir des dispositions
susvisées. J).
On parle de M. Juvanon
à la Présidénce du Conieil
Aujourd'hui M. Tardieu, revenant de Ge-
nève, après avoir étudié le dossier Juvanon, a
reçu au Ministère des Affaires étrangères, en-
touré de M. Paul Repndud, ministre dé la Jus-
tice, ancien ministre des Colonies, et de M. de
ChQppedelaine, ministre des Colonies, une dé-
légation sénatoriale composée de M. Jean Phi-
lip et d'un grand nombre de ses collègues du
Sénat.
Le Président du Conseil leur avait demandé
de vouloir bien venir dans son cabinet causer
avec lui de la grave situation dans laauelle
M. Juvanon a mis les Etablissements de inde
française et des solutions que le Gouvernement
peut prendre, d'accord avec eux, pour rendre
la paix et la prospérité à Pondichéry, Chonder..
nagor, Karikal, Yanaon et Mahé.
Nous n'entrerons pas dans le détail du pro-
gramme économique et social préconisé Par
notre éminent collaborateur et ami Jean Philip,
sénateur du Gers, mais ce qui est certain, c'est
que M. Juvanon ayant créé le désordre poli-
tique à Pondichéry, ayant, par des mesures
administratives, réuni à annihiler le trafic du
port de Pondichéry qui, jusqu'à son arrivée,
était une grande métropole maritime de l'Inde,
il est indispensable de mettre à la tête de la
colonie un nouveau gouverneur n' ayant jamais
été dans l'Inde française; c est-à-aire n'étant
inféodé à _- aucune cotèrie et capable d'arbitrer
au-dessus des partis, dans VitUérêt commun de
la France et de la laborieuse population hin-
doue qui souffre des brimades infligées par une
administration peu soucieuse de ta dignité de
la Mère Patrie.
M..R
--- -
A la Présidence du Conseil
M. de Chappedelaine chez M. Tardieu
M. André Tardieu, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, a reçu,
ces jours-ci M. de Chappedelaine, ministre
des Colonies.
RUE OUDINOT
Nomination d'un chargé de mission
au Clabinet du Ministre des Colonies
Par arrêté du ministre des Colonies, en
date du 26 février 1932, a été nommé chargé
de mission au cabinet du ministre des Colo-
nies, M. Paul Brustier, receveur particulier
des Finances.
Le cyclone de là Nouvelle- Calédonifl
'- .- -' "-.--. --" ..v ..tr. - --"' ..;' of.
Le Ilainistère des Colonies vient de rece-
voir de nouveaux renseignements sur le cy-
clono qui, dans la soirée du J4 février, a
dévasté la Nouvelle-Calédonie. Le territoire
a été traversé du nord-est au sud-est. Ont été
particulièrement atteints : Houailou, sur la
côte est, et Bourail sur la côte ouest. Dans
ce dernier centre qui possède 2.000 habi-
tants, les immeubles publics et privés ont
été gravement endommagés. De grosses
inondations :"le sont produites. La population
doit improviser des abris de fortune. Fort
heureusement, aucun accident de personne
n'est jusqu'à maintenant à déplorer. Cette
circonstance' heureuse est due vraisemblable-
ment au fait que le cyclone avait pu être
signalé la veille et que tous les points ha-
bités de la colonie avaient pu être avisés
a temps.
Le Gouverneur a pris immédiatement dus
mesures de secours et de ravitaillement.
Toutes les communications télégraphiques
étant coupées, il s'est rendu sur place. Une
commission a été constituée pour évaluer les
dégâts. Il n'y a eu h Nouméa que quelques
dégâts matériels.
Des mesures pour porter secours sans dé-
lai à notre colonie du Pacifique sont ac-
tuellement a l'étude.
victime ae son aevememeiii
La sœur Marie Irma. des Sœurs Mission-
naires de la Société de Marie (originaire
du diocèse de Nantes), dirigeait depuis des
années Vécole de Fayaouà, dans l'île d'Ou-
néa (N ouvell t'-C a le donic) ; mais elle se dé-
vouait également aLt. S',oin des malades et
les visitait dans leurs pauvres cases, c'est
ainsi qu'elle contracta. Ill. li:prcJ elle vient
d'entrer dans la léproserie des Sœurs de
Saint-Joseph de Chiny à Ducos, près de
Nouméa.
l/autnrilé médicale reconnaît environ 860
lépreux en Nouvelle-C alédonie, dont 750
',btdigèncs. Le chiffre, certainement inférieur
à ia- réalité, donne déjà une moyenne de
trois lépreux pour cent habitants indighles.
mais en tnaiuls citdroits, comme à Ouvéa,
cette moyenne va jusqu'à dix et douze pour
cent.
) -.. (
Une mission géologique
à Madagascar
Le paquebot Général- V oyron, des Messa-
geries Marit mes, courrier de l' océan Indien,
est arrivé à Marseille.
Parmi les passagers, se trouvait Mlle Basse,
éologue, que le Muséum d'histoire naturelle
de Paris avait chargée, au début de 1930,
d'une mission géologique à Madagascar. 11
s'agissait de dresser la carte géologique de la
région de Tuléar-Moronda, au sud-ouest de
l'île, et de rechercher les matériaux d'une col-
lection paléontologique.
Mlle Basse a réuni plus de soixante caisses
d'échantillons qui ont été dirigées sur Paris,
et elle a établi la carte géologique de la ré-
won. Une partie de cette carte a été publiée
1 an dernier par le service des mines de Mada-
gascar.
Le paquebot G énéral- V oyrop se trouvait aux
Comores lors du cyclone qui a dévasté La
Réunion. 11 n' a donc pas eu à souffrir de cette
dangereuse perturbation.
Pour les chômeurs
de Madagascar
.,.
Il y a huit mois, nous signalions déjà sous
ce titre que des entreprises minières et des
maisons de cbmmerce naguère prospères,
s'étaient vues contraintes de fermer leurs
portes ou de licencier la majeure partie de
leur personnel.
Voici que les journaux arrivés récemment
de la Grande lie relatent la situation na-
vrante d'un nombre sans cesse plus grand
d Européens qui, jetés à la rue et ne dis-
posant d'aucunes ressources, font tippel à la
chanté publique, ou, se retournant vers
raammistratiou, réclament un emploi, si
humble soit-il, leur permettant de vivre.
Mais partout où ils se présentent c'est il
une tin de non-recevoir qu'ils se heurtent.
Dans les services publics aussi bien qud
chez les particuliers, tous les postes sont oc-
cupés, et bien souvent hélas l par des étran-
gers. Ces derniers, plus habitués peut-être
que nos compatriotes, à une existence mo-
deste, ont accepté, quand il en existait en-
core, des postes misérablement rétribues.
Aujourd'hui qu'il n'y a plus rien à prendre,
c'est la détresse.
Une caisse de secours de Sans-travail qui
reçoit aussi des subsides du budget local, a
bien été instituée. Mais les ressources dont
elle dispose ne semblent guère sufnsantes
pour parer à une situation que chaque jour
aggrave. E-t c'est l'ironie du moment, qu'à
peine terminée la Grande Manitestation de
vincennes, avérant aux yeux du monde la
prodigieuse réussite de notre colonisation,
des cris de détresse nous arrivent précisé-
ment de nos Colonies.
Quand, récemment, furent votées les lois
destinees à assurer aide" et protection aux
producteurs de notre empire d'outre - mer,
nous fîmes ici même remarquer que les me-
sures prises, pour. si opportunes qu'elles
tussent, n'étaient et ne pouvaient être qu'un
pis-aller, sans répercussion durable sur la
crise que nous traversons, ce qui se passe à
Madagascar comme en Afrique Occidentale
et ailleurs, prouve bien que nos craintes
etaient fondées. L'agriculture et le com-
merce de nos Colonies sont si profondément
atteints que les remèdes où s épuise notre
empirisme y sont sans action suffisante. L'ac-
tivité antérieure qui appela à Madagascar
tant de colons énergiques, est tombée, sans
qu'on prévoie que des reprises puissent se
produire bientôt; ou voici trop de colons dé-
couragés.
N'y a-t-il. en leur faveur, rien à faire,
hors ces collectes d'aumônes où l'esprit de
solidarité s'affirme, beaucoup plus que ne
sont suffisamment secourues les misères i"
L'emprunt a mis à l'a disposition de Mada-
gascar des centaines de millions pour des
travaux extraordinaires. Ainsi sont créés
idansWes cadre"? inférieurs- wdos travaux–pu-
blics, pour ne parler que de.ceux-là, des né-
cessites, des besoins nouveaux et, par consé-
quent, des emplois supplémentaires ne ré-
clamant pas impérieusement une préparation
technique. Ne voilil-t-il pas, du même coup,
des postes à pourvoir, des situations à offrir,
modestes sans doute, mais qui seraient, avei.
joie, acceptées par plus d'un.
Que si mênif. un y allait plus largement
que de coutume, mil certes ne crierait ah
scandale pour ce que le fonctionnarisine ac-
tuellement si décrié, apporterait d'aide oc-
casionnelle et efficace à des détresses entre
toutes dignes d'intérêt.
Donc, un peu de bonne volunlé.
Il y a des initiatives à prendre, et peut-
être bien des responsabilités à endosser.
Mais l'occasion est bonne; le moment s'y
prête, et M. Cayla ne manque pas de car-
rure.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honorairc des t olonics
j
Hommage
au docteur Nicolle
En hommage aux services importants
rendus au monde par le docteur Charles Ni-
colle, directeur de l'Institut Pasteur de Tu-
nis, le Conseil municipal de Tunis a décidé
de donner son nom à une nouvelle avenue
de la ville européenne.
--. « * ---
On s'occupe toujours
de l' "Atlantide"
L'Association philomatique a consacré 50
dernière soirée mensuelle à la Lémuric,
oous la présidence de M. Wilfrid Lucas.
M0 Barquissau, avocat, a fait une cnnté-
rencc sur cette terre disparue depuis l'épo-
que tertiaire.
On se souvient qu'en 1927, le poète Wil-
frid Lucas, dans son roman la Route de Lu-
mièrei entraîna ses lecteurs vers la magni-
ficence des mers du Sud, dos îles de- l'âge
d'or qu'il avait imaginées et des pensées
qu'il y ajoutait. Mais on ne fit pas atten-
tion à la réalité géographique du continent
évoqué. On ne s'attachait encore qu'à l'At-
lantide. Malgré les travaux de deux géolo-
gues, Sclatcr et Ilaeckel qui, vers 1860,
avaient constaté la similitude des terrains
de Ceylan et de Madagascar, seuls vestiges
de la Lémurie, on ignorait généralement
cette outre-terre, qui a occupé pourtant
l'océan Indien en entier.
Mais les idées mises en circulation pai
M. V> ilfrid Lucas ont fait du chemin depui-
cinq ans. La question des origines humaines
à nouveau suscite bien des curiosités et
maintenant l'attention du public est éveillée
sur cette lointaine et mystérieuse Lémurie.
LIRE EX SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Une exposition de peinture ù Dakar, par
G. Vattier, r
L'aviation coloniale.
La lutte contre l'opium.
La sériciculture dans l'Oubangui.
Dépêches de l'Indochine
Arrivée de navires de guerre français
à Saigon
Les sous-marins .J œssc1 et FulLon, accom-
pagnés par le ravitaillent- Castor, partis de
liizcrle pour refondre la base navale d'In-
dochine à laquelle ils doivent ûlre affectés,
sont anivés le 27 février à Saigon, but de
leur voyage.
Du riz pour France
L'Athos-II est parti le 22 février avec
LJ Ion nés de riz blcmc, 125 tonnes de riz
cargo, J.392 tonnes (le brisures, et 125 de
farines, pour Marseille.
L'Azuy-le-Rideau est parti le 26 février
avec 1.108 tonnes de riz blanc, 11 tonnes de
l/(uldU, i5l tonnes de brisures pour Afar-
seille.
Indopacifi.
>--+ - <
RETOUR
M. Lavit prend son congé
M. Lavit, Résident supérieur de France au
Cambodge, sera en France en avril.
+- c -
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Le duc et la duchesse de Brabant et leur
uite sont arrivés à Xieng-Sen, sur le Haut-
Mékong, le 24 février. ils ont été salués
par les envoyés du Gouverneur général
d'Indochine, du Résident supérieur du Laos
jt du roi de Louang-Prabang.
Après avoir pris congé des autorités sia-
moises, Leurs Altesses se sont embarquées
sur des pirogues à moteur mises à leur dis-
position par le Gouverneur général de l'In-
dochine et ont descendu le Mékong jusqu'à
Louang-Prabang, où elles sont arrivées le
27 février. Les populations riveraines leur
'mt réservé partout un accueil déférent et
empressé.
Le duc et la duchesse séjourneront à
ouij.ng-Prabang jusqu'au icr mars, date à
aquelle ils partiront pour Hanoï, où ils
rriveront le 7 mars.
---- -- -- - -.e--
LE TIMBRE COLONIAL
L'histoire des Colonies
par le Timbre
par Georges BRUNEL.
- < 11
ILES SAiNT-PIERRE ET MIQUELON
Ce groupe de trois pctile.s îles (cm* les deux
Miquolon sont séparées pur une étroite chaussée
lu plus souvent soifs les eaux) d'une constitu-
Lion primitive, sans végélulion, d'un uspocl dé.
-;I)jl, nous sont très utiles pour servir de points
'taHnchc aux bateaux morutiers qui vont axer.
i* £ ;r le droit de pèche dans le grand banc et le
Ion!! des côtes de Terre-Neuve, dans le détroit
de Mu'lc-Ile, race au g,.-,If,' Saint-Laurent.
t:'l,.,L tnul ee qui nous reste vie la belle GU]u"
nio du Terre-Neuvi' : 1111 divit 'c!p pèche, dont
les iiiudalites, après l'ien clcs avatars, nul été.
délinies le 8 avril IVKji.
Ou l'a dit, c'el. pî>?»il»le. que des marins
basques et bretons auraient découvert les côtes
le Terre-Neuve et do l'Amérique avant Chris-
lophe Colomb, Mnis je buis de l'avis de Dumont
l'Urville, qui ne tient compte d'un point décou-
vert sur le globe qu'autant qu'il a été situé
^éodésiquemenl et que ses positions ont été dé-
terminées par le calcul. Sans cela, c'est trop
facile de soutenir qu'on a \u quoique terre
sans pouvoir la déterminer.
terre-Neuve nous cipparlennit par droit de
conquête et de découverte, niais le traité
t'Ltrecht du 1.1. avril 1713 en céda la souverai-
neté à l'Angleterre, la France ne conservant
lile le droit de pèche sur le Grand Banc et une
partie de la côte (French sliore). Cc: droit, sujet
à des contestations infinies, nous a été succes-
̃dveinenl, counrmé par les traités d'Aix-la-Cha-
pelle (1748), de Paris (17''>:i), d'Amiens (1^0;')
el de Paris (18.13).
Vers la lin du XYIP siècle, les Prêtons et les
Normands allaient pêcher lu morue autour des
iles ii l'embouchure du Sainl-Laurent. mais ce
n'est. < 1 ii"(*n HïiH que l'on trouve une trace L'cr-
laine du premier établissement.
Puis le Canada et l'Acadie étant décuti-
H'I'I.::, la pèche prit une extension extraordi-
naire. explicable puisque 'es marins avaient un
purl de- relâche. \près la. perle du Canada, puis
de Terre-Neuve, toule l'année dc.s bateaux se
eanlouna dans les île.- Saint-Pierre ot Mique-
!on où des petites cités s'élevêmnl, bien mo-
de.'sles d'ailleurs, d': 170' à 1770. Déjà, a cette
époque 250 bâtiments montés pur 8.000 pê-
cheurs, ramenaient en Europe 6.000 quintaux
de inorue
En 1 (8, pendant la guerre de l'Indépendance,
les Anglais s'emparèrent de Saint-Pierre et Mi-
quelon ; i's délruisirent toutes les construc-
tions de fond on comble et ils forcèrent les ha-
biliints au nombre de 12 fi 1.500 A se réfugier
en France.
Le traité de V. rsailtes de 1783 rendit les îles
à la France et continua lo droit de pèche sur
ies eûtes de Terre-Neu\e
Les colons de Saint-Pierre, furent rapatriés,
les habitations reeeiislruites et dès l'année 1785,
plus de 320 navires montés par 10.000 marins
venaient aborder dans les îles; une ère de pros-
périté s'ouvrait pour notre colonie. lUMas 1 La
Révolution. l'Empire arrêtèrent complètement
l'essor de la pêche et les Anglais s'cmpnrèrent
a nouveau en 1 itll de cette colonie qui ne nous
fut rendue qu'en 18li. Depuis celte époque, au-
cun avatar n'est venu troubler les habitants de
res petits îlots !
L'archipel connu sous le nom de Saint-Pierre
et, Miquclon fait partie géographiquement de
Terre-Neuve dont il a div. être séparé aux épo-
ques géologiques par le séisme qui a disloqué
huile la partie est de l'Amérique pour former
i-olle chaîne d'îles allant jusqu'en Guyane et
.l',,n appelle les Antilles : les plus 'lndes
rohuidetira auluiir de Saint-Pierre et Nliqtie'oii
no ""I,n,..:--alll pas 10U mètres, indiquent bien
ù rigiue de noire colonie.
Suint-Pierre mesure 7 kilomètres de long sur
à 1! de large, sa snperiicie est de 26 kilométrés
currys : eiic'esl formée d'un plateau granitique,
inculte cl stérile, arrosé de quelques cours d'eau
douce, la côte e.-l escaipée et elle n'est pres-
qu'abordable que par la rade et le port, abri*
lés des vents de l'est ct. communiquant a la
mcr par trois passes. Le port peut abriter 150
bâtiments: tous les alenlours sont disposés
pour le séchage et la préparation de la morue.
la ville est située au pied de la colline qui do-
mine la rade et s'étend sur un kilomètre ;
presque toutes les habitations sont construites
rn bois fi doubles parois et protègent bien les
1
EE NUMERO : 80 CENTIMES
MARDI SOIR, 1" MARS. 1983.
JQUMU OUOTIDIEI -
Rddaction & Administration.
àg;, des go igte-TRIM
e PARIS (h ;
t. '"0'
TftLÉPM. 8 LOIIVIII 1t*S7
1- RICHELIEU i7*M
Les Annales Coloniales
r ': ": -.
Lts «widncei et réclames sont rofws m
buremu 4» fourfMl.
J
DmieTftUR.FoNbATftu* » Mareel RUEDEL
*
1
-
Tout les articles publiée dans noire journal ne muniU
être reproduite qu'on citent k. Amialm Gomwimji,
, ABONNEMENTS
09U la Revue mensuelle:
Ha ta 6 Mtlt 8 Mtfc
- - -
Franoc it
Colonies 1M » liée U.
Étranger.. 24# » IU 9 71 »
On s'abonne mas frtia dans
tous les bureaux de poste.
1
Ré,, flexions sur une politique de l'air
i > < : de l'ai!6r
Une « note sur l'activité aux colonies de
la Compagnie aérienne française * reçue
• ces jours-ci, m'a fourni l'occasion de don-
[ ncr corps à des iddes que je roule, depuis
longtemps déjà, dans mon esprit et qui se
rattachent à,la conception générale que l'on
doit.se faire, me semble-t-il; de notre .poli-
tique de l'aviation.
Celle-ci, on le sait, n'a été conçue, jus-
qu'ici, qu'en fonction des besoins' militai-
res. •
On* dépense plus de deux milliards et de-
mi, par an, pour l'aviation, dans le budget
riatiotial (1.914 millions au budget de 1932
• pour 9 mois, soit pour 12 mois 2.550 mil-
lions)
Il est impossible de. distinguer, dans ce
total, ce qui est affecté à l'aéronautique mi-
litaire et à l'aéronautique commerciale. Au
reste, est-çe bien nécessaire ?
Les dépenses; pour l'aéronautique com-
merciale concernent à peu près uniquement,
autant que j'en puis juger, des subventions
pour exploitation de lignes, dites générale-
- ment impériales (!) et pour organisation de
raids à longue'distance.
Les lignes subventionnées ont essentiel-
lement pour objet, non de transporter du
fret ou des voyageurs, mais de former des
pilotes, d'expérimenter des matériels. Je
n'insiste pas sur ce dernier chapitre, Jes dis-
cussions récentes devant le Parlement ayant
accumulé, hélas, sur ce point, les révéla-
tions les plus pénibles.
Quant aux raids, ils ne sont, trop sou-
vent, que de pures aventures, parce que con-
çus pour la publicité - d'aucuns diraient
pour le bluff - avec des t appareils qui ne
sont pas au point et des. pilotes qui ne sont
que des acrobates sportifs.
A aucun moment, la politique aérienne
n'a été conçue, en France, dans le sens de
l'étude, de l'encouragement et du dévelop-
pement rationnel d'un nouvel instrument de
la vie commerciale et économique.
Et pourtant, l'aviation française a, main-
tenant, assez d'expérience pour que puissent
(itre envisagées d'autres méthodes, une autre
politique que celles appliquées jusqu'ici.
Je n'en veux pour preuve que l'exemple
donné par la Compagnie aérienne française
qui, si j'en crois ce qu'on m'en dit, a, de-
puis sa fondation en 1919, parfaitement
réussi à vivre, sans subvention, suivant une
formule purement industrielle.
Et l'œuvre de la C. A. F. aux colonies
est déjà considérable.
Citons-en également les principales ma-
nifestations. En 1905, la C. A. F. entre-
prend, sur la commande de M. le gouver-
neur Ri chaud, les travaux topographiques
dans l'île de la Martinique. En deux cam-
pngnes. la triangulation complète de l'ile
(l 10.000 hectares) est établie, les clichés
pris et la. livraison du ptau préparccllairc
de la Martinique peut être faite en 1927.
Au Maroc, la Compagnie s installe en
192^ Elle exécute de nombreux plans d'ur-
banisme : Azemmuur, Kenitra, Marrakech,
Ouczzanc, Settat, Mazagan, Meknès, Sa,fi,
Uudjda, etc., et plusieurs plans de domaines
de colonisation.
Les avions travaillent pouf le plan au
1/1.00 de la ville de 'J'angci* et le plan au
5/1000 de toute la zone internationale
qu'ils lèvent entièrement. (40.000 hectares).
En Algérie, elle organise et dirige l'ex-
ploitation de la' 'lignc commerciale Alger-
Biskra. Elle transporte 25.000 voyageurs
et fait 700.000 hectares de levés de plans,
parmi lesquels les plans des villes de Aïn-
Beïda, Biskra, Birrhandreis, Hussein-Dey,
Maison Carrée, Sétif, T lemcen, Bath a, etc:,
elle lève le plan au 1/500 de 14.000 hecta-
res pour l'étude du plan d'aménagement et
d'extension de la région -- algéroise ainsi -- que
celui au 1/2000 de la ville d'Alger et des
communes suburbaines, elle relève le cours
de l oued Scbaou, de l'oued El-Marrach
et fait, enfin de très nombreux plans de
domaines ruraux et d'exploitations .agrico-
les.
Même activité en Tunisie, où la C. A.. F.
participe à l'établissement des plans de la
ville de Gafsa et de son oasis, de Sfax,
Tozeur, la Goulette-Kram, Nabeul, • Sous-
se, etc., de nombreux domaines, notam-
ment d'un domaine rural de 34.000 hecta-
res.
En Afrique Eqiiïitorialc française, un dé-
tachement de la C. A. F. exécute des le.
vés de concessions dans la région du Niari.
En deux campagnes : 1928-29, 1929-30,
plus d'un demi-million d'hectares- sont le-
vés et les cartes au 1/30000 correspondantes
sont livrées, en 1931.
En Indochine, au Siatn même, la C. A. F.
entretient une grande activité assurant l'or-
ganisation de voyages sur demande et de
travaux aériens de topographie. Avec 6 hy-
dravions, à Saïgon, elle a parcouru 150.000
kilomètres, transporté 10.000 passagers et
levé 350.000 hectares de travaux topogra-
phiques.
Au total, la C. A. F., avec un effectif de
50 avions et hydravions, a parcouru, aux
colonies, 2 millions de kilomètres, trans-
porté 60.000 passagers, levé 2 millions et
dfemi d'hectares, réalisé un chiffre d'affaires
de 25 millions de francs, sans aucune sub-
vention directe de l'état, si je suis, bien ren-
seigné.
Cet exemple nre parait probant. Je pense
qu'an lieu de gaspiller des. centaines de mil-
lions à subventionner des sociétés, au nom-
bre de kilomètres parcourus, mieux vaudrait
réserver l'aide et- l'encouragement de l'Etat
et des collectivités aux sociétés commerciales
sous forme de commandes de travaux déter-
'minés - transports postaux, levés topogra-
phiques, etc. ou de services déterminés :
transports sanitaires, de fonctionnaires.
Ainsi, 011 assurerait, beaucoup mieux
qu'avec les méthodes actuelles, chez les di-
rigeants des entreprises d'aviation, un souci
.d'exploitation commerciale qui ne pourrait
que servir le progrès technique et écono-
mique sans nuire, du reste, j'en ai la convic-
tion, à celui de la défense nationale, dans
toute la mesure où l'ôn pense qu'une avia-
tion munie de bons et nombreux pilotes et
d'un matériel éprouvé peut lui être utile.
Etienne Antonelli, ;
Députe dt la liaute-bavott.,
Hapfjorteur du tttidyet de
l'Algérie..
) <
A l'Académie des Scienoea
Elections
L'Académie des Sciences a beaucoup voté
hier. Par un premier scrutin, elle a élu au
premier tour, un correspondant étranger
dans la section de géographie, en remplace-
ment de Nansen' : M. Pierre de Vanssay,
(le Monaco.
Puis par deux scrutins, l'Académie pré-
senta deux candidats pour la chaire de mé-
decine du Collège de France, en remplace-
ment do l'illustre d'Arsonval atteint par la
limite d'âge. M. Nicolle, le célèbre direc-
teur de l'institut Pasteur de Tunis, membre
de l'Académie, fut présenté en première
ligne, presque à l'unanimité, à cause de ses
beaux travaux sur les maladies microbiennes
de l'Afrique du Nord, M..André Tournade
fut présenté en deuxième ligne.
Eloge funèbre
Au cours de la séance d'hier, à l'Acadé-
mie des sciences, le général Bourgeois, pré-
sident do la Compagnie, a prononcé l'éloge
funèbre de M. Guillaume Bigourdan, de lu
section d'astronomie, qui vient de mourir
subitement.
Guillaume Bigourdan était né le 6 avril
1851, à Sistels (Tarn-et-Garonne). Alors'
qu'il poursuivait encore ses études, il
lut chargé d'observations à l'Observatoire
de Toulouse. puis,en 1879, vint assister Tis-
serand à l'Observatoire dè Paris. Il's'adonna
A l'astronomie de positipns et ses travaux
portèrent principalement sur le perïection-
iiemcnt des a^àrcllç et des" méjtpherofdeecs tiQn-,
mesure. On lui doit d'importants travaux
sur lés étoiles doubles, sur les nébuleuses
et sur les comètes, dont il a publié une liste
chronologique depuis les origines jusqu'à
moo.
- Il fut ensuite nommé directeur de l'heure,
poste qu'il conserva jusqu'en 1928. Il prit
part à de nombreuses expéditions astronomi-
ques, notamment en 1892, pour le passage
de Vénus, en 1S98, au Sénégal. en 1900, en
Espagne et, en 1905, en Tunisie,
Eu 19(14, il entrait à t'Académie des
Sciences.
Eu dehors de ses importants travaux, ses
publications dans V Annuaire dit Bureau des
longitudes furent très remarquées. Depuis
1928, il avait entrepris l'étude historique du
Bureau des longitudes.
Après l'éloge de ce « bénédictin de l'as-
tronomie », la séancc fut levée en signe de
deuil.
Communication
Il fut aussi communiqué des observations
de M. Fallot sur la géologie du. Rif espa-
gnol.
A signale f encore des notes techniques de
MM. Fabiy, Cotton, Nicolle, Desgrez, Le
Chatellier, Hadamard, Urbain.
> «M*uo (
Au congrès international
d'hygiène
>♦»
Le troisième Congrès international de
technique sanitaire et d'hygiène urbaine qui
se tiendra a Lyon du 6 au 9 mars, sous la
présidence de M. Tanon, professeur d'hy-
giène à la Flaculté de médecine de Paris,
directeur de l'Institut d'hygiène, a inscrit
jusqu'à ce jour à son programme 125 rap-
ports et ccfmmunications. Parmi les 400
congressistes qui ont envoyé leur adhésion,
figurent les délégués des 33 gouvernements
suivants : Afriqur.. Equatôriale française,
Afrique Occidentale française, Algérie, AI-
Icmagllp., Bulgarie, Cameroun, Colombie,
Chili, République dominicaine, Espagne,
Equateur, Etats-Unis .d'Amérique, Finlande.
Grèce, Hollande, Haïti, Belgique, Saint-
Pierrc-et-Miquelon, Indochine, Italie, Japon,
Maroc, Martinique, Mexique, Monaco, Po-
logne, Portugal, Réunion, Siam, Syrie et
Liban, Tunisie, Togo, Uruguay; les délé-
gués de cinquante-six villes françaises et
huit villes étrangères; les délégués de seize
départements, etc.
Pendant la durée du Congrès, deux
après-midi seront consacrés ii la visite des
plus récents travaux exécutés h Lyon: nou-
vel hôpital de Grange-Blanche ; nouvelle
Faculté de médecine; aéroport (le-Bron ;
usine d'incinénation des immondices; nou-
veaux abattoirs; stade municipal; installa-
tions d'hygiène de Villeurbanne.
Ion de Nti Hermci
et. de 111110
On apprend de Papeete, à la date d'hier,
la mort de Mgf Hfermcl, des Pères de Picpus,
évêque titulaire de Çasilmt et Vicaire aposto-
lique de Tahiti, chevalier de la ion d'hon-
neur. Né à técamp, le 26 avril 1873, Mgr
Hennel avait été sacré évêque en 1905.
L'action nécessaire *
,
't. 1
Il
E nouveau ministre de% j
Colonies, M. dIt
- CJlappedelaÙte, acti-
ve rue Oudinot à
- un moment diffi-
cile : la crise com-
merciale et, encore
plus, peut-être, la
crise financière;
frappent, la iraptce,
d'outremer.
Sous lui faisons confiance mais, il te
sait lui-même, un effort considèraOle est né.:
cessaire. J
Quand ¡JI: de Chappcdelaine était au.
Ministère de la Marine Marchandef il s'est
efforcé de servir l'mterét général au milieu
de conflits, où soùvent etc gros intérêts par-
ticuliers s'agitaient. Panant des relations
de la Frallce et de ses colonies il compara
un jOltr, l'activité de nos lignes de naviga-
tion à l'action d'une « navette ». La formule
etatt heureuse; c'est bten la Marine Mar-
cllalllÇlc, en CI fet, qili « tisse » pour ainsi
dire l'étolle dont est faite notre prospérité
coloniale.
Ce ne sont pas les occasions d'agir qui
manquent.
Dans un récent at/icle, je parlais, de futi.
lité d'un service interinstilaire dans le Pa-
cifique, océan lointain, immense où les inté-
rêts fronçais apparaissent actuellement
comme isoles pour ne pas dire noyés.
Cet article m'a vatte certaines ooservatiotts
contradictoires : les uns. m'ont dit : Vorgani-
sation d'un service illterwsulairc dans le Pa-
cifique est impossible parce que trop ollé.
reux.
if autres qui connaissent la navigation au- :
tour de Ta/nli pour l'avoir pratiquée, m'ont
dit : oui le 'SCf'l'/CC sera déficitaire, mais sur-
tout aujourd'htti il faut que la t rance fasse
les sacrifices nécessaires pour l'avettlr et
même pour le présent.
IL semble bien qu'un service de deux ou
trois goélettes pourrait être organisé datis
les archipels océaniens. Bien équipées
munies de moteurs et de 1'. S. F. elles pour-
raient servir les indigènes en assurant le
transport des marchandises et même accès-,
soirement Vembarquement d'une dizaine de
passagers..
Pariant de Papeete, l'un assurerait un
service au Nord-Est, l'autre au Sud-Est les
dates d'arrivée à Tahiti se combinant avec
le service des grandes compagnies.
Les mljristgfTT intéressésColonies et Ma-
rine Marchande ont dû être déjà saisis de
cette idée, sinon d'un prof et précis.
La créclIÍolI d'un service interinsulaire
dans le Pacifique mérite non seulement
d'être examinée mais d'être réalisée. Les ar-
chipels océaniens doivent avoir entre eux des
liens solides pour rester actifs ; ils sont
aussi, c'est moins que jamais le moment de.
roublier, les irai/s d'union de VAmérique et
de r Asie.
Michel Geiatdoerfmr,
Député des Côtes-du-Nord
Secrétaire do la Commission
do let Marine Marchande
) (
Une étraMUeproposItton
--
C'est celle d'une taxe sur les plautalions
en Côte d'ivoite.
Et de qui éiuane-t-elle ?
De l'Administration, bien évidemment,
répondiez-vous.
Vous n'y êtes pas du tuut.
Elle émane de la Chambre d'agriculturt
de la Côte d'Ivoire.
Pour si invraisemblable que le fait pa-
raisse, il n'en est pas moins exact.
En vain le gouvernement local; la presse
locale-et les commerçants non moins locaux
protestent et s'insurgent; la Chambre
d'agriculture tient bon et récidive.
Décidément les vertus du contribuable
^'exaspèrent quand elles sont devenues ob-
jet l'xporté. Dans la métropole on laisse
venir 1 impôt et on le subit. Aux colonies
on le provoque. On ne veut' pas appartenir
à la catégorie de ceux à qui le fisc n'a rien
de nouveau à demander.
Mais, voyons, est-ce que la Chambre
d'agriculture si prête à se sacrifier, n'au.
rait pas elle-même réclamé à cor et à en
une aide à la production des denrées que
ses commettants n'arrivaient plus à écouler
et un abaissement des tarifs du chemin de
fer, sans quoi l'agriculture de la colonie
était ruinée?
Si oui, qui a-t-on .tromp'-:? 1
Et si tromperie il y a, il serait juste de
supprimer l'aide et de rétablir les tarifs.
L'agriculture de la Côte d'Ivoire aurait
ainsi, par un simple retour au passé, la
charge qu'elle désire.
Pt'Ct'Cê F.
Au Conseil rittat
Caisse locale, de retraites de Madagascar
Le 23 février 1928, le ministre des Colonies
prenait une décision refusant à M, Mignon,
inspecteur principal do police de Madagas-
car, le bénéfice des dispositions de l'art. 3
de la loi du 30 juin 1923, relatives au main-
tien en activité des agents pères d'au moins
trois enfants vivants.
Estimant que ladite décision était enta-
chée d'excès de pouvoir, M. Mignon en de.
mandait l'annulation au Conseil d'Etat et ce,
par voie de requête.
Cette haute juridiction a rejeté cette re-
quête « attendu que les dispositions de Par.
ticle ni de la loi du 30 juin 1923 n'ont pas
été étendues aux agents tributaires comme
M. Mignon de la caisse locale des retraites
de Madagascar. dès lors le requérant n'est
pas fondé à se prévaloir des dispositions
susvisées. J).
On parle de M. Juvanon
à la Présidénce du Conieil
Aujourd'hui M. Tardieu, revenant de Ge-
nève, après avoir étudié le dossier Juvanon, a
reçu au Ministère des Affaires étrangères, en-
touré de M. Paul Repndud, ministre dé la Jus-
tice, ancien ministre des Colonies, et de M. de
ChQppedelaine, ministre des Colonies, une dé-
légation sénatoriale composée de M. Jean Phi-
lip et d'un grand nombre de ses collègues du
Sénat.
Le Président du Conseil leur avait demandé
de vouloir bien venir dans son cabinet causer
avec lui de la grave situation dans laauelle
M. Juvanon a mis les Etablissements de inde
française et des solutions que le Gouvernement
peut prendre, d'accord avec eux, pour rendre
la paix et la prospérité à Pondichéry, Chonder..
nagor, Karikal, Yanaon et Mahé.
Nous n'entrerons pas dans le détail du pro-
gramme économique et social préconisé Par
notre éminent collaborateur et ami Jean Philip,
sénateur du Gers, mais ce qui est certain, c'est
que M. Juvanon ayant créé le désordre poli-
tique à Pondichéry, ayant, par des mesures
administratives, réuni à annihiler le trafic du
port de Pondichéry qui, jusqu'à son arrivée,
était une grande métropole maritime de l'Inde,
il est indispensable de mettre à la tête de la
colonie un nouveau gouverneur n' ayant jamais
été dans l'Inde française; c est-à-aire n'étant
inféodé à _- aucune cotèrie et capable d'arbitrer
au-dessus des partis, dans VitUérêt commun de
la France et de la laborieuse population hin-
doue qui souffre des brimades infligées par une
administration peu soucieuse de ta dignité de
la Mère Patrie.
M..R
--- -
A la Présidence du Conseil
M. de Chappedelaine chez M. Tardieu
M. André Tardieu, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, a reçu,
ces jours-ci M. de Chappedelaine, ministre
des Colonies.
RUE OUDINOT
Nomination d'un chargé de mission
au Clabinet du Ministre des Colonies
Par arrêté du ministre des Colonies, en
date du 26 février 1932, a été nommé chargé
de mission au cabinet du ministre des Colo-
nies, M. Paul Brustier, receveur particulier
des Finances.
Le cyclone de là Nouvelle- Calédonifl
'- .- -' "-.--. --" ..v ..tr. - --"' ..;' of.
Le Ilainistère des Colonies vient de rece-
voir de nouveaux renseignements sur le cy-
clono qui, dans la soirée du J4 février, a
dévasté la Nouvelle-Calédonie. Le territoire
a été traversé du nord-est au sud-est. Ont été
particulièrement atteints : Houailou, sur la
côte est, et Bourail sur la côte ouest. Dans
ce dernier centre qui possède 2.000 habi-
tants, les immeubles publics et privés ont
été gravement endommagés. De grosses
inondations :"le sont produites. La population
doit improviser des abris de fortune. Fort
heureusement, aucun accident de personne
n'est jusqu'à maintenant à déplorer. Cette
circonstance' heureuse est due vraisemblable-
ment au fait que le cyclone avait pu être
signalé la veille et que tous les points ha-
bités de la colonie avaient pu être avisés
a temps.
Le Gouverneur a pris immédiatement dus
mesures de secours et de ravitaillement.
Toutes les communications télégraphiques
étant coupées, il s'est rendu sur place. Une
commission a été constituée pour évaluer les
dégâts. Il n'y a eu h Nouméa que quelques
dégâts matériels.
Des mesures pour porter secours sans dé-
lai à notre colonie du Pacifique sont ac-
tuellement a l'étude.
victime ae son aevememeiii
La sœur Marie Irma. des Sœurs Mission-
naires de la Société de Marie (originaire
du diocèse de Nantes), dirigeait depuis des
années Vécole de Fayaouà, dans l'île d'Ou-
néa (N ouvell t'-C a le donic) ; mais elle se dé-
vouait également aLt. S',oin des malades et
les visitait dans leurs pauvres cases, c'est
ainsi qu'elle contracta. Ill. li:prcJ elle vient
d'entrer dans la léproserie des Sœurs de
Saint-Joseph de Chiny à Ducos, près de
Nouméa.
l/autnrilé médicale reconnaît environ 860
lépreux en Nouvelle-C alédonie, dont 750
',btdigèncs. Le chiffre, certainement inférieur
à ia- réalité, donne déjà une moyenne de
trois lépreux pour cent habitants indighles.
mais en tnaiuls citdroits, comme à Ouvéa,
cette moyenne va jusqu'à dix et douze pour
cent.
) -.. (
Une mission géologique
à Madagascar
Le paquebot Général- V oyron, des Messa-
geries Marit mes, courrier de l' océan Indien,
est arrivé à Marseille.
Parmi les passagers, se trouvait Mlle Basse,
éologue, que le Muséum d'histoire naturelle
de Paris avait chargée, au début de 1930,
d'une mission géologique à Madagascar. 11
s'agissait de dresser la carte géologique de la
région de Tuléar-Moronda, au sud-ouest de
l'île, et de rechercher les matériaux d'une col-
lection paléontologique.
Mlle Basse a réuni plus de soixante caisses
d'échantillons qui ont été dirigées sur Paris,
et elle a établi la carte géologique de la ré-
won. Une partie de cette carte a été publiée
1 an dernier par le service des mines de Mada-
gascar.
Le paquebot G énéral- V oyrop se trouvait aux
Comores lors du cyclone qui a dévasté La
Réunion. 11 n' a donc pas eu à souffrir de cette
dangereuse perturbation.
Pour les chômeurs
de Madagascar
.,.
Il y a huit mois, nous signalions déjà sous
ce titre que des entreprises minières et des
maisons de cbmmerce naguère prospères,
s'étaient vues contraintes de fermer leurs
portes ou de licencier la majeure partie de
leur personnel.
Voici que les journaux arrivés récemment
de la Grande lie relatent la situation na-
vrante d'un nombre sans cesse plus grand
d Européens qui, jetés à la rue et ne dis-
posant d'aucunes ressources, font tippel à la
chanté publique, ou, se retournant vers
raammistratiou, réclament un emploi, si
humble soit-il, leur permettant de vivre.
Mais partout où ils se présentent c'est il
une tin de non-recevoir qu'ils se heurtent.
Dans les services publics aussi bien qud
chez les particuliers, tous les postes sont oc-
cupés, et bien souvent hélas l par des étran-
gers. Ces derniers, plus habitués peut-être
que nos compatriotes, à une existence mo-
deste, ont accepté, quand il en existait en-
core, des postes misérablement rétribues.
Aujourd'hui qu'il n'y a plus rien à prendre,
c'est la détresse.
Une caisse de secours de Sans-travail qui
reçoit aussi des subsides du budget local, a
bien été instituée. Mais les ressources dont
elle dispose ne semblent guère sufnsantes
pour parer à une situation que chaque jour
aggrave. E-t c'est l'ironie du moment, qu'à
peine terminée la Grande Manitestation de
vincennes, avérant aux yeux du monde la
prodigieuse réussite de notre colonisation,
des cris de détresse nous arrivent précisé-
ment de nos Colonies.
Quand, récemment, furent votées les lois
destinees à assurer aide" et protection aux
producteurs de notre empire d'outre - mer,
nous fîmes ici même remarquer que les me-
sures prises, pour. si opportunes qu'elles
tussent, n'étaient et ne pouvaient être qu'un
pis-aller, sans répercussion durable sur la
crise que nous traversons, ce qui se passe à
Madagascar comme en Afrique Occidentale
et ailleurs, prouve bien que nos craintes
etaient fondées. L'agriculture et le com-
merce de nos Colonies sont si profondément
atteints que les remèdes où s épuise notre
empirisme y sont sans action suffisante. L'ac-
tivité antérieure qui appela à Madagascar
tant de colons énergiques, est tombée, sans
qu'on prévoie que des reprises puissent se
produire bientôt; ou voici trop de colons dé-
couragés.
N'y a-t-il. en leur faveur, rien à faire,
hors ces collectes d'aumônes où l'esprit de
solidarité s'affirme, beaucoup plus que ne
sont suffisamment secourues les misères i"
L'emprunt a mis à l'a disposition de Mada-
gascar des centaines de millions pour des
travaux extraordinaires. Ainsi sont créés
idansWes cadre"? inférieurs- wdos travaux–pu-
blics, pour ne parler que de.ceux-là, des né-
cessites, des besoins nouveaux et, par consé-
quent, des emplois supplémentaires ne ré-
clamant pas impérieusement une préparation
technique. Ne voilil-t-il pas, du même coup,
des postes à pourvoir, des situations à offrir,
modestes sans doute, mais qui seraient, avei.
joie, acceptées par plus d'un.
Que si mênif. un y allait plus largement
que de coutume, mil certes ne crierait ah
scandale pour ce que le fonctionnarisine ac-
tuellement si décrié, apporterait d'aide oc-
casionnelle et efficace à des détresses entre
toutes dignes d'intérêt.
Donc, un peu de bonne volunlé.
Il y a des initiatives à prendre, et peut-
être bien des responsabilités à endosser.
Mais l'occasion est bonne; le moment s'y
prête, et M. Cayla ne manque pas de car-
rure.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honorairc des t olonics
j
Hommage
au docteur Nicolle
En hommage aux services importants
rendus au monde par le docteur Charles Ni-
colle, directeur de l'Institut Pasteur de Tu-
nis, le Conseil municipal de Tunis a décidé
de donner son nom à une nouvelle avenue
de la ville européenne.
--. « * ---
On s'occupe toujours
de l' "Atlantide"
L'Association philomatique a consacré 50
dernière soirée mensuelle à la Lémuric,
oous la présidence de M. Wilfrid Lucas.
M0 Barquissau, avocat, a fait une cnnté-
rencc sur cette terre disparue depuis l'épo-
que tertiaire.
On se souvient qu'en 1927, le poète Wil-
frid Lucas, dans son roman la Route de Lu-
mièrei entraîna ses lecteurs vers la magni-
ficence des mers du Sud, dos îles de- l'âge
d'or qu'il avait imaginées et des pensées
qu'il y ajoutait. Mais on ne fit pas atten-
tion à la réalité géographique du continent
évoqué. On ne s'attachait encore qu'à l'At-
lantide. Malgré les travaux de deux géolo-
gues, Sclatcr et Ilaeckel qui, vers 1860,
avaient constaté la similitude des terrains
de Ceylan et de Madagascar, seuls vestiges
de la Lémurie, on ignorait généralement
cette outre-terre, qui a occupé pourtant
l'océan Indien en entier.
Mais les idées mises en circulation pai
M. V> ilfrid Lucas ont fait du chemin depui-
cinq ans. La question des origines humaines
à nouveau suscite bien des curiosités et
maintenant l'attention du public est éveillée
sur cette lointaine et mystérieuse Lémurie.
LIRE EX SECONDE PAGE :
A la Chambre.
Une exposition de peinture ù Dakar, par
G. Vattier, r
L'aviation coloniale.
La lutte contre l'opium.
La sériciculture dans l'Oubangui.
Dépêches de l'Indochine
Arrivée de navires de guerre français
à Saigon
Les sous-marins .J œssc1 et FulLon, accom-
pagnés par le ravitaillent- Castor, partis de
liizcrle pour refondre la base navale d'In-
dochine à laquelle ils doivent ûlre affectés,
sont anivés le 27 février à Saigon, but de
leur voyage.
Du riz pour France
L'Athos-II est parti le 22 février avec
LJ Ion nés de riz blcmc, 125 tonnes de riz
cargo, J.392 tonnes (le brisures, et 125 de
farines, pour Marseille.
L'Azuy-le-Rideau est parti le 26 février
avec 1.108 tonnes de riz blanc, 11 tonnes de
l/(uldU, i5l tonnes de brisures pour Afar-
seille.
Indopacifi.
>--+ - <
RETOUR
M. Lavit prend son congé
M. Lavit, Résident supérieur de France au
Cambodge, sera en France en avril.
+- c -
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Le duc et la duchesse de Brabant et leur
uite sont arrivés à Xieng-Sen, sur le Haut-
Mékong, le 24 février. ils ont été salués
par les envoyés du Gouverneur général
d'Indochine, du Résident supérieur du Laos
jt du roi de Louang-Prabang.
Après avoir pris congé des autorités sia-
moises, Leurs Altesses se sont embarquées
sur des pirogues à moteur mises à leur dis-
position par le Gouverneur général de l'In-
dochine et ont descendu le Mékong jusqu'à
Louang-Prabang, où elles sont arrivées le
27 février. Les populations riveraines leur
'mt réservé partout un accueil déférent et
empressé.
Le duc et la duchesse séjourneront à
ouij.ng-Prabang jusqu'au icr mars, date à
aquelle ils partiront pour Hanoï, où ils
rriveront le 7 mars.
---- -- -- - -.e--
LE TIMBRE COLONIAL
L'histoire des Colonies
par le Timbre
par Georges BRUNEL.
- < 11
ILES SAiNT-PIERRE ET MIQUELON
Ce groupe de trois pctile.s îles (cm* les deux
Miquolon sont séparées pur une étroite chaussée
lu plus souvent soifs les eaux) d'une constitu-
Lion primitive, sans végélulion, d'un uspocl dé.
-;I)jl, nous sont très utiles pour servir de points
'taHnchc aux bateaux morutiers qui vont axer.
i* £ ;r le droit de pèche dans le grand banc et le
Ion!! des côtes de Terre-Neuve, dans le détroit
de Mu'lc-Ile, race au g,.-,If,' Saint-Laurent.
t:'l,.,L tnul ee qui nous reste vie la belle GU]u"
nio du Terre-Neuvi' : 1111 divit 'c!p pèche, dont
les iiiudalites, après l'ien clcs avatars, nul été.
délinies le 8 avril IVKji.
Ou l'a dit, c'el. pî>?»il»le. que des marins
basques et bretons auraient découvert les côtes
le Terre-Neuve et do l'Amérique avant Chris-
lophe Colomb, Mnis je buis de l'avis de Dumont
l'Urville, qui ne tient compte d'un point décou-
vert sur le globe qu'autant qu'il a été situé
^éodésiquemenl et que ses positions ont été dé-
terminées par le calcul. Sans cela, c'est trop
facile de soutenir qu'on a \u quoique terre
sans pouvoir la déterminer.
terre-Neuve nous cipparlennit par droit de
conquête et de découverte, niais le traité
t'Ltrecht du 1.1. avril 1713 en céda la souverai-
neté à l'Angleterre, la France ne conservant
lile le droit de pèche sur le Grand Banc et une
partie de la côte (French sliore). Cc: droit, sujet
à des contestations infinies, nous a été succes-
̃dveinenl, counrmé par les traités d'Aix-la-Cha-
pelle (1748), de Paris (17''>:i), d'Amiens (1^0;')
el de Paris (18.13).
Vers la lin du XYIP siècle, les Prêtons et les
Normands allaient pêcher lu morue autour des
iles ii l'embouchure du Sainl-Laurent. mais ce
n'est. < 1 ii"(*n HïiH que l'on trouve une trace L'cr-
laine du premier établissement.
Puis le Canada et l'Acadie étant décuti-
H'I'I.::, la pèche prit une extension extraordi-
naire. explicable puisque 'es marins avaient un
purl de- relâche. \près la. perle du Canada, puis
de Terre-Neuve, toule l'année dc.s bateaux se
eanlouna dans les île.- Saint-Pierre ot Mique-
!on où des petites cités s'élevêmnl, bien mo-
de.'sles d'ailleurs, d': 170' à 1770. Déjà, a cette
époque 250 bâtiments montés pur 8.000 pê-
cheurs, ramenaient en Europe 6.000 quintaux
de inorue
En 1 (8, pendant la guerre de l'Indépendance,
les Anglais s'emparèrent de Saint-Pierre et Mi-
quelon ; i's délruisirent toutes les construc-
tions de fond on comble et ils forcèrent les ha-
biliints au nombre de 12 fi 1.500 A se réfugier
en France.
Le traité de V. rsailtes de 1783 rendit les îles
à la France et continua lo droit de pèche sur
ies eûtes de Terre-Neu\e
Les colons de Saint-Pierre, furent rapatriés,
les habitations reeeiislruites et dès l'année 1785,
plus de 320 navires montés par 10.000 marins
venaient aborder dans les îles; une ère de pros-
périté s'ouvrait pour notre colonie. lUMas 1 La
Révolution. l'Empire arrêtèrent complètement
l'essor de la pêche et les Anglais s'cmpnrèrent
a nouveau en 1 itll de cette colonie qui ne nous
fut rendue qu'en 18li. Depuis celte époque, au-
cun avatar n'est venu troubler les habitants de
res petits îlots !
L'archipel connu sous le nom de Saint-Pierre
et, Miquclon fait partie géographiquement de
Terre-Neuve dont il a div. être séparé aux épo-
ques géologiques par le séisme qui a disloqué
huile la partie est de l'Amérique pour former
i-olle chaîne d'îles allant jusqu'en Guyane et
.l',,n appelle les Antilles : les plus 'lndes
rohuidetira auluiir de Saint-Pierre et Nliqtie'oii
no ""I,n,..:--alll pas 10U mètres, indiquent bien
ù rigiue de noire colonie.
Suint-Pierre mesure 7 kilomètres de long sur
à 1! de large, sa snperiicie est de 26 kilométrés
currys : eiic'esl formée d'un plateau granitique,
inculte cl stérile, arrosé de quelques cours d'eau
douce, la côte e.-l escaipée et elle n'est pres-
qu'abordable que par la rade et le port, abri*
lés des vents de l'est ct. communiquant a la
mcr par trois passes. Le port peut abriter 150
bâtiments: tous les alenlours sont disposés
pour le séchage et la préparation de la morue.
la ville est située au pied de la colline qui do-
mine la rade et s'étend sur un kilomètre ;
presque toutes les habitations sont construites
rn bois fi doubles parois et protègent bien les
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