Titre : La Quinzaine coloniale : organe de l'Union coloniale française / directeur Joseph Chailley-Bert
Auteur : Union coloniale française. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1899-09-25
Contributeur : Chailley-Bert, Joseph (1854-1928). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425263p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 septembre 1899 25 septembre 1899
Description : 1899/09/25 (A3,N66). 1899/09/25 (A3,N66).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51298352c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
25 Septembre 1899.
Troisième Année
Tome VI. — N° 66
LA QUINZAINE
COLONIALE
LA COLONISATION DU TONKIN
(6 e article) (V)
La main-d’œuvre
Quand on veut être colon agriculteur et qu’on
a déjà en mains ces atouts : de la terre, de l’ar
gent, des connaissances agricoles et des infor
mations sur le pays, il ne manque plus qu’une
chose : la main-d’œuvre, c’est-à-dire des tra
vailleurs nombreux, dociles, disciplinables et à
bon marché.
Ce problème de la main-d’œuvre est un pro
blème universel. Il se pose à l’heure actuelle
dans le monde entier : devant les Belges, au
Congo, devant les Allemands, en Afrique occi-
dentale, devant les Français, à la Réunion, en
Nouvelle-Calédonie, au Sénégal, même au
Tonkin. Il n’y a que les Anglais qui échappent
à l'universelle difficulté, grâce à ce réservoir
de main-d’œuvre qui s’appelle les Indes orien-
tales.
Sous l’ancien régime, c’était un problème
qui, dans nos colonies d’alors, se résolvait très
facilement. Les Européens pouvaient travailler
4 Canada, par exemple, comme en Europe,
i conséquence, le colon emmenait avec lui
oute sa famille, père, mère, femme, enfants, et
IUS les adultes travaillaient en commun. Les
IX, douze enfants de la famille bretonne ou
normande d’alors fournissaient toute la main-
œuvre désirable, et, une fois au Canada, la
al) Voir i a Quinzaine Coloniale des 10 et 25 juillet, 10 et 25
" et 10 septembre 1899.
race et le climat se convenaient si bien que les
familles comptaient non rarement quinze,
vingt, voire vingt-cinq enfants, si bien qu’il y
eut une loi qui exemptait de la dîme le père de
| plus de vingt-cinq enfants.
Aujourd’hui nous n’en sommes plus là. Ce
n’est pas que les familles nombreuses soient
introuvables en France. Quand une loi exempta
de la cote mobilière les pères de plus de sept
enfants, la statistique attesta les droits à
l’exemption de plus de cinq cent mille citoyens.
Et l’on a bien vu, à diverses reprises, men
tionné par la Quinzaine Coloniale y le départ de
familles, comme celle de ces Lapetite et de ces
Vivier, qui s’en sont allés en Nouvelle-Calé
donie, par groupes de onze et de treize. Mais,
si, à la rigueur, les grandes familles se trou
vaient encore pour fournir de la main-d’œuvre,
c’est le climat, désormais, qui s’opposerait à
l’emploi de cette main-d’œuvre européenne.
Nos colonies actuelles, toutes situées au voisi
nage des Tropiques ou de l’Équateur, ne com
portent que l’emploi d’une main-d’œuvre indi
gène, rompue aux nécessités du climat. En
sorte que le colon qui vient au Tonkin doit se
préoccuper non pas d’amener avec lui cette
main-d’œuvre, prise en Europe, mais de la
trouver dans la colonie même, s’il est possible.
*
* *
11 semble qu’au Tonkin cette question de la
main-d’œuvre ne doive pas être compliquée.
Le Tonkin est fort peuplé; le Delta a une
population d’une densité comparable à celle de
la Belgique ; il ne doit guère compter moins de
8 à 9 millions d’habitants. L’Annam — autre
centre de colons — n’en doit pas compter non
Troisième Année
Tome VI. — N° 66
LA QUINZAINE
COLONIALE
LA COLONISATION DU TONKIN
(6 e article) (V)
La main-d’œuvre
Quand on veut être colon agriculteur et qu’on
a déjà en mains ces atouts : de la terre, de l’ar
gent, des connaissances agricoles et des infor
mations sur le pays, il ne manque plus qu’une
chose : la main-d’œuvre, c’est-à-dire des tra
vailleurs nombreux, dociles, disciplinables et à
bon marché.
Ce problème de la main-d’œuvre est un pro
blème universel. Il se pose à l’heure actuelle
dans le monde entier : devant les Belges, au
Congo, devant les Allemands, en Afrique occi-
dentale, devant les Français, à la Réunion, en
Nouvelle-Calédonie, au Sénégal, même au
Tonkin. Il n’y a que les Anglais qui échappent
à l'universelle difficulté, grâce à ce réservoir
de main-d’œuvre qui s’appelle les Indes orien-
tales.
Sous l’ancien régime, c’était un problème
qui, dans nos colonies d’alors, se résolvait très
facilement. Les Européens pouvaient travailler
4 Canada, par exemple, comme en Europe,
i conséquence, le colon emmenait avec lui
oute sa famille, père, mère, femme, enfants, et
IUS les adultes travaillaient en commun. Les
IX, douze enfants de la famille bretonne ou
normande d’alors fournissaient toute la main-
œuvre désirable, et, une fois au Canada, la
al) Voir i a Quinzaine Coloniale des 10 et 25 juillet, 10 et 25
" et 10 septembre 1899.
race et le climat se convenaient si bien que les
familles comptaient non rarement quinze,
vingt, voire vingt-cinq enfants, si bien qu’il y
eut une loi qui exemptait de la dîme le père de
| plus de vingt-cinq enfants.
Aujourd’hui nous n’en sommes plus là. Ce
n’est pas que les familles nombreuses soient
introuvables en France. Quand une loi exempta
de la cote mobilière les pères de plus de sept
enfants, la statistique attesta les droits à
l’exemption de plus de cinq cent mille citoyens.
Et l’on a bien vu, à diverses reprises, men
tionné par la Quinzaine Coloniale y le départ de
familles, comme celle de ces Lapetite et de ces
Vivier, qui s’en sont allés en Nouvelle-Calé
donie, par groupes de onze et de treize. Mais,
si, à la rigueur, les grandes familles se trou
vaient encore pour fournir de la main-d’œuvre,
c’est le climat, désormais, qui s’opposerait à
l’emploi de cette main-d’œuvre européenne.
Nos colonies actuelles, toutes situées au voisi
nage des Tropiques ou de l’Équateur, ne com
portent que l’emploi d’une main-d’œuvre indi
gène, rompue aux nécessités du climat. En
sorte que le colon qui vient au Tonkin doit se
préoccuper non pas d’amener avec lui cette
main-d’œuvre, prise en Europe, mais de la
trouver dans la colonie même, s’il est possible.
*
* *
11 semble qu’au Tonkin cette question de la
main-d’œuvre ne doive pas être compliquée.
Le Tonkin est fort peuplé; le Delta a une
population d’une densité comparable à celle de
la Belgique ; il ne doit guère compter moins de
8 à 9 millions d’habitants. L’Annam — autre
centre de colons — n’en doit pas compter non
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