Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-02-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1932 06 février 1932
Description : 1932/02/06 (A33,N15). 1932/02/06 (A33,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804527
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNE. N* 15. -* LE NUMERO ! 90 CENTIMES
SAMEDI SOIR, li FEVRIER 1932.
NriMljlOTlPIM
RèdmcUon & Aiministrêtion.
II.
PARIS OT
ttidtam.t LOuVMiMr
- M<@Htmu IM4
Les Annales Coloniales
Cm mmonees et réclames conl irqui m
limii du Journal.
DmecTeuR.FoNDATeuR i Mareel RUEDIL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peweni
dire reproduits qu'en citant les Arralbs CoLGIIIALII.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un h 6 mois 8 kfoii
France et
Colonies 180 » 100. M<
Étranger.. 240 > 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
Tahiti réclame
̃ > .te' (
L'ile légendaire de la paresse et de la
volupté réclame.
Elle réclame une assemblée délibérante
pour l'ensemble des Etablissements français
de l'Océanie, et des conseils de districts élus
au suffrage universel.
Ces corps élus assureraient l'autonomie
financière et administrative'de nos posses-
sions du Pacifique.
Je me garderai bien de porter un juge-
ment, de Paris, sur les raisons de fait par
lesquelles on prétend justifier la réclamation.
Et je ne veux pas ignorer que, en l'occur-
rence, les conditions locales dans lesquelles
doit se développer l'exercice de notre sou-
veraineté ont une importance qu'on ne peut
mésestimer.
Mais me plaçant strictement au point de
vue du droit, je ne. puis m'empêcher de
constater la singularité du régime politique
actuel de nos possessions du Pacifique.
La reine Pomaré met son royaume sous
notre protectorat le 9 septembre 1842.
Le protectorat est transformé en annexion
le 29 juin 1880, et la loi du 30 décembre
1880, portant ratification du traité, accorde
à tous les habitants, sans distinction,* tous les
droits politiques du citoyen français.
Puis un décret organique du 28 décembre
1885 donne la haute administration des éta-
blissements au gouverneur, représentant de
l'autorité* du président de la République, ct
institue un Conseil général, élu, fonctionnant
dans lès mêmes conditions que celui l'j la
Nouvelle-Calédonie.
Mais, dans sa séance du 23 novembre
1898, ce Conseil général émettait un vœu
bien extraordinaire, qu'on pourrait qualifier,
pour rester dans la terminologie du Pacifi-
que, de vœu,de « hara-kiri tt.
Ce vœu avait pour but :
1) D'obtenir de la métropole l'autonomie
administrative et financière de la colonie ;
2) D'obtenir, si cette autonomie était ac-
cordée, que le Conseil général fût supprimé
et remplacé par un c Comité des fmances »,
formé par les membres du Conseil privé aux-
quels seraient adjoints un nombre supérieur
de délégués élus de la population.
On devine quel fut le malentendu qui per-
mit Padoption de ce vœu.
On fit entendre au Conseil général que la
dualité du Corps élu et du Conseil privé ten-
dait à dresser l'administration caritre la po-
pulation et que les habitants aurnlent plus
de contrôle sur un organisme unique où leurs
représentants seraient, en majorité.
Mais, le vœu émis, l'administration de-
inonda à la métropole la suppression du
Conseil général, réclamée, disait-cite, par
cette assemblée elle-même!
Le décret du 19 mai 1903 supprima donc
le Conseil général et le remplaça par un
Conseil d'administration qui existe encore.
Ce Conseil, purement consultatif, est com-
posé du gouverneur, président, du secrétaire
général, du chef du service judiciaire, du
chef de service de l'enregistrement, du maire
de Papeete, du président de la Chambre de
commerce, du président de la Chambre
d'agriculture, des fonctionnaires chargés des
îles Sous-le-Vent, des Marquises, des Tua-
motou, des Gambier.
En réalité, les « Etablissements français
de l'Océanie » vivent sous le régime du pou-
voir absolu d'un gouverneur, d'autant plus
arbitraire que le contrôle de la métropole est,
on le devine, absolument vain.
D'une lettre ouverte, adressée au ministre
et publiée par un journal de la Nouvelle-Ca-
lédonie, je détache ce passage qui définit,
avec une particulière modération de langage,
la situation créée :
« Au surplus, aurions-nous le meilleur
gouverneur, ce système est condamné
d'avance à l'impopularité, car en n'accor-
dant pas à la colbnie les libertés locales
qu'elle est en droit d'attendre, il ,pèche par
la base. Quelles que soient les capacités, la
bonne volonté, la sagacité, la sagesse, l'indé-
pendance qu'un gouverneur tara avis
pourraient montrer dans l'exercice de ses
fonctions, son administration encourt tou-
jours, de par la Constitution qui régit actuel-
lement la colonie, le reproche d'être arbi-
traire. On peut dire, en général, que le ma-
laise qui règne, cet esprit de défiance et de
mécontentement qui empoisonne tous les rap-
ports de l'élément civil de la popu],ntion
avec l'administration et des citoyens eux-
mêmes entre eux, selon que l'on prend parti
pour ou contre tel ou tel acte administratif,
vient d'une organisation administrative im-
politique à tous points de vue et malheu-
reux. »
Je ne sais ce qui se cache sous cette ex-
pression discrète d'un mécontentement cer.
tain.
Peut-être une enquête en ces terres loin-
taines ne serait pas inutile. ",
Les événements actuels qui se déroulent*«n
Chine évoquent péniblement, pour tous les
amis de la paix, au moment où va s'ouvrir,
à Genève, la Conférence du désarmement,
une autre conférence tenue à Washington, en
novembre 1921, -pour l'examen de la propo-
sition de limitation des armements et le rè-
glement des questions du Pacifique.
On sait qu h. la suite de cette conférence,
fut conclu un traité du i* décembre 1921,
passé pour dix ans, relatif aux possessions
et dominions dans le Pacifique, dont les
danses principales étaient : respect des
droits réciproques des partis mntractnJftes,
arbitrage en cas de conflit entre deux parties,
pu la Conférence composufe de toutes les
parties contractantes, mesures communes en
cas de conduite agressive d'une puissance.
Au moment où l'esprit de ce traité est si
scandaleusement violé, sachons respecter le
vieux traité par lequel nous avons donné les
libertés politiques de la Cité française aux
anciens sujets de la reine Pomaré.
Etienne AntonaUi,
Dèpttté de la fiaute-Saivolo,
Rapporteur du budget de
CMgérir.
) -.- (
A la faculté des Sciences d'Alger
>»«
Création d'une nouvelle chaire
La chaire d'astronomie de la Faculté des
sciences de l'Université d'Alger est transfor-
mée en chaire d'astronomie et astrophysi-
que, M. Lagrula, directeur de l'Observatoire
d'Alger, est notnmé professeur d'astronomie
et astrophysique à ladite Faculté.
- > e.. E-
Le raisin d'Algérie aux halles
be
L'Office international du vin a reçu des
Halles centrales le relevé des quantités de
raisins de table introduites annuellement sur
ce marché de 1925 à 1931 avec le cours
moyen pratiqué.
Il résulte de cette communication que le
total des expéditions de raisins de table aux
Halles centrales, qui était de 4.263 tonnes
en 1925 est passé à 6.609 tonnes en 1931.
Sur ce total, les expéditions de raisins de
France ont passé de 3.366 tonnes en 1925 à
4.160 tonnes en 1931, celles de raisins d'Al-
gérie de 890 tonnes à 1.384, de raisins de
Belgique de 7 à 34 tonnes et d'Espagne de
7 à 977 tonnes. En outre le marché des Hal-
les centrales a reçu, en 1931, 7 tonnes do
raisins des Pays-Bas et 46 tonnes de raisins
d'Amérique.
Quant au cours moyen annuel du raisin
de table, il s'établissait aux prix suivants en
1931 1 de 14 à 2S francs le kilo pour le rai-
sin de serre de Thomery ou de Belgique, de
3 fr. 73 à 5 francs le kilo pour le muscat
u ni di de la France ou _poux le muscat
du midi de la France ou d'Espagne, de 200
francs à 300 francs le quintal pour le raisin
du Midi, de 300 à 450 francs le quintal pour
le raisin d'Algérie et de 500 à 550 francs le
quintal pour le raisin frais de Carthagène
en Espagne.
) «*t ( »
L'antenne coloniale
1 1.'
Le Poste colonial apporte son aide
à Reginensi
Au cours de ses émissions de l'après-midi
du iOt février, la station Radio-Coloniale a
passé tous les quarts d'heure un avis destiné
à l'équipage Réginensi. Touge-Lénier, obligé
d'atterrir en plein désert. Elle leur a fait sa-
voir les mesures prises pour leur porter se-
cours. Le commandant Dagnaux, qui se trou-
vait au studio, leur a adressé quelques paro-
les d'encouragement.
> M*up (
Le commerce des bois
en A. E. f.
»♦*
On connaît les difficultés traversées l'an der-
nier par T industrie forestière au Gabon. La
production du bois d'okoumé utilisé par l'indus-
trie du contre-plaquage avait atteint 380.000
tonnes en 1930, chiffre très supérieur aux pos-
sibilités d'absolption du marché, provoquant
ainsi une chute verticale des cours. Saisie des
revendications des exploitants, l'Administration
propriétaire du domaine forestier prit une série
de mesures, notamment la suspension d'octroi
des permis de coupe et établit un contingente-
ment à l'exportation. Ces mesures produisirent
l'effet attendu, et en 1931 l'exportation tomba
à 224.227 tonnes pour l'okoumé et à 8.876
tonnes pour le bois divers. Les stocks accumu-
lés dans les ports disparurent graduellement et
le cours revint au niveau normal. De grands sa-
crifices budgétaires furent consentis, car outre
le manque à gagner sur la sortie des bois, l'ad-
ministration locale abaissa de moitié les taxes
territoriales, lesquelles s'appliquent sur une
superficie réduite à un million cent quatre mille
hectares concédés au 1er janvier 1932 contre un
million cent quatre-vingt mille hectares au
Ier janvier 1931.
? cyclône sir lit de la Rênaion
»♦«
Des radiotélégrammes à la date du 5,
captés par les stations de T.S. F. du Sud-
Aifricain, annoncent qu'un cyclone s'est
abattu aujourd'hui sur l'Ile de La Réunion,
où il a causé des dégâtS: considérables, par-
ticulièrement dans les agglomérations situées
ticulièreiiient dans les Igglomét ations situées
sur le borcî' dc!fc"t:ôteS. -
Ces radiotélégrammes s'accordent pour
déclarer que le nombre des victimes n'est
pas encore connu, mais qu'il semble peu
élevé. Dans le port de La Pointe-des-Ga-
lets, la tornade a provoqué une collision
entre le paquebot français Grandidier et le
vapeur anglais ïngtfid. h'itigcrid coula en
quelques minutes, mais son équipage a pu
être sauvé.
D'autre part, le vapeur Linario, poussé
par la violence du vent, est venu s'échouer
sur ila côte. Son équipage est sauf.
Après le dur cyclone de mars dernier,
notre vieille colonie de La Réunion connaît
donc une nouvelle épreuve. Nous souhaitons
de tout cœur que le désastre ne soit pas
aussi grave que la dépèche ci-dessus le don-
nerait à penser.
L'Océan. Pacifique
60
lit
MMENSE océan qui
sépare l'Amérique
de l'Asie s'appelle,
parait-il, l'Océan.
Pacifique.
Souhaitons qu'il
le reste totijoursi
Personne n'a intérêt à cc qu'il cesse de
l'être : car Vexpérience prouve que la gtterre
n'épargne ntème pas ceux qui, en restant
neutres, comptaient sur elle pour s'enri-
chir.
La France a, en tout cas, le devoir de se
préoccuper de l'avenir des établissements
français qu'elle a créés dans Vhémisphère
austral.
Taftiti hante beaucoup de Français.
Tahiti « terre promise 9 pour ceux que
notre civilisation a fatigués ou déçus.
Des Ftattfais, et parmi eux l'excellent
marin qu'est le commandant BfJlffgC, com-
prirent, avant la guerre, que la France de-
vait, là-bas, jouer le rôle d'une puissance
Hlariiime. Mais ce sont les lignes de la Nou-
velle-télande qui, encore actuellement, des-
servent les « îles ».
En 1927, cependant, des projets de ser-
vice maritime interinsulaire furent ébauchés
en France pour nos établissements dit Pa-
cifique. On accorda même une subvention à
un paquebot franfais pour assurer le ser-
vice.
L'essai fut abandonne.
Présentement, aucune compagnie fran-
çaise n'assure le lien entre nos îles du Pa-
cifique. La navigation entre nos possessions
est pour ainsi dire interrompue et pendant
de longs mois certains archipels restent iso-
lés.
Seul, dans le Pacifiquc, flotte le pavil-
lolt britannique ou amcricaiJt, servant uni-
qtlcmoll, comme c'est naturel, les intérêts
de VAngleterre ou des Etats-Unis,
Quel que soit l'avenir réservé aux terres
océaniennes, PcrSOllllC ne peut nier que la
situation actuelle ne peut se prolonger sans
porter une grave atteinte à nos illtérêts.
Nous lit manquons ni de bateaux ni
d'excellents marins connaissant ces régions.
Si, pour assurer aux terres françaises du
grand océan l'activité qui leur manque,
l'initiative privée est défaillante, que l'Etai.
agisse,
Nous croyons que le moment est oppor-
tun.
tun. Michel Geistdoerfer,
- Député des Câtes-du-tford 1
Secréuiïre ile la TfofjfffRMion
de la Marine Marchande
) gm+eb (
AU SIMAT 1
Le renflouement
de la Transatlantique
Cyprien-Fabw;, profiteur de la Transat et
naufrageur do l1 « Asia » peut se vanter
d'avoir entraîné le Gouvernement dans une
passe dangeretise.
Les explications véhémentes de M. le Pré-
sident du Conseil et les silences « rensei-
gnés » de M. de Chuppcdctainc révèlent
toutes les difficultés de la navigation entre
deux récifs.
A bâbord, un ne peut pas laisser sombrer
la Compagnie Générale Transatlantique qui
représente l'une des grandes forces mariti-
mes et coloniales de la France.
A tribord, les 36 membres de la Commis-
sion sénatoriale des Finances ont parfaite-
ment raison, il est inadmissible d'appâter
encore avec les 300 millions prévus dans le
projet de la Chambre la pèche un eau trou-
ble qu'exploite avec tant de succès le grand
armateur-pirate.
Qui Feût cru?
Qui l'eût dit ?
0 « influences en haut lieu » î que Sallll-
Cyprien-Fabre à qui l'on aurait donné le
Bon Dieu sans confession, savait aussi su-
périeurement détrousser le trésor public,
frauder le fisc, etc.
Ainsi, si la construction de nos bateaux
est arrêtée momentanément, si le chômage
sévit sur les chantiers maritimes, si la Tran-
sat est discréditée, si les actions en Bourse
connaissent des cours de misère, cc n'est pas
la sage prudence de la Commission sénato-
riale des Finances qu'il faut incriminer.
M. Laval, président du Conseil, l'a dit
catégoriquement :
« Des fautes ont été commises, il faut
chercher les responsabilités boxir prendre
des sanctions. n
Or, le coup du chèque sur la Banque de
France de 4.020.880 fr. 50 est un aveu signé
qui autorise, en effet, que « des sanctions »
soient prises contre le coupable. JWIL.
M ..£¡ S,
XÉCROt.at*tE
., .,(.
.,
Mort de Mme Jean Ris
On annonce la mort de Mme Jean Ris, née
Thérèse Bérenger, décédée en son domicile,
14, avenue de la Motte-Picquet. Selon la vo-
lonté de la défunte, les obsèques ont eu lieu
dans la plus stricte intimité. 1
De la part du chef de bataillon au 24° d'in-
fanterie Jean Ris, son époux, de Mlle Elisa-
beth Ris et de M. Jean-Pierre Ris, ses enfants;
du sénateur Henry Bérenger, ambassadeur de
France, et de Mme Henry Béreniger, ses père
et belle-mère, de Mme Emile Ris, sa belle-
mbe, de M. Albert Marchand, inspecteur gé-
néral à la Compagnie de l'Est, et de Mme
Albert Marchand , ses beau«frère y et belle-
sœur, des familles Bérenger, Coupe!, Deglati-
gny, Deschamps, Thomas, Lcrebourg et de
toute la famille.
Élections législatives coloniales
*♦«
DAMS L'INDE FRANÇAISE
Nous nous sommes fait l'écho d'une informa-
tion qui ciféqle dans les couloirs» de la Chambre
annonçant la candidature de M. Maitre, ancien
député conservateur de Louhans, dans les Eta-
blissements Français de l'Inde sous l'égide de
M. Gabriel Angoulvant, Gouverneur Général
honoraire des Colonies, ancien député de
l'Inde.
Ce dernier nous écrit pour démentir cette in-
formation et nous faire savoir qu'il ne soutient
aucun « poulain » aux prochaines élections lé-
gislatives a Pondichéry. Dont acte.
) «*M (
Dans les Commissions
A ÀLA CHAMBRE
A LA COMMISSION DES COLONIES
DE L'ALGERIE
ET DES PROTECTORATS
La Réunion de vendredi
La Commi ssion de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats s'est réunie hier vendredi,
sous la présidence de M. Taittinger.
Elle a adopté deux rapports pour avis de
M. Cultoli, le premier sur le projet de loi
ayant pour objet le classement des routes natio-
nales en Algérie ; le second sur le projet de loi
relatif au déclassement de certains ouvrages en
Algérie.
La Commission a ensuite nommé M. Gaspa-
rin rapporteur pour avis du projet de loi de
M. Taittinger, ayant pour but d'accorder un
premier crédit de 10 millions de francs pour
venir en aide aux sinistrés de Tunisie.
A la suite d'une intervention de M. Proust,
la Commission a chargé M. Gasparin de por-
ter ce crédit à 25 millions. M. Taittingerf a
souligné que le vote de ce crédit n'était qu'un
prenuer geste et qu'il appartiendrait au Gou-
vernement de déposer un projet ouvrant un
crédit plw considérable lorsque sera terminé le
recensement des dégâts.
Sur la proposition du Président, la Commis-
sion a décidé de faire une démarche auprès du
Gouvernement pour qu'il ne soit pas apporté
de modifications au régime fiscal des sociétés
ayant leur siège social en Algérie, aux colonies
ou dans les pays de protectorat et territoires
sous mandat.
Le Président a signalé à la Commission la
situation de l'Indochine, dont le commerce et
l'industrie sont particulièrement défavorisés par
la dévalorisation de la monnaie japonaise.
Après unfe ijïtëf^eHtion de M- Otitrep, la Com-
mission a estimé que toute concession sur les
tarifs actuels de douane à l'entrée en Indochine
rendraient pour nos produits toute concurrence
impossible.
Une proposition de résolution sera déposée
pour soumettre cette question à la Chambre, Il
portera les signatures de M. Taittinger, Prési-
dent de la Commission; de M. OUlrey et d'un
grand nombre de Commissaires.
M. Outrey a demandé à la Commission -
qui a accepté de vouloir bien l'entendre
dans sa prochaine réunion au sujet de la réduc-
tion des émoluments des fonctionnaires d'Indo-
chine et au sujet des mesures à prendre pour
parer à la grave crise économique qui sévit dans
cette colonie.
Au SIlNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La Transat
La Commission sénatoriale des Finances,
réunie sous la présidence de M. Jeanneney,
s'est prononcée sur les propositions dont elle
avait été saisie la veille par le Président du
Conseil au sujet de la Compagnie Générale
Transatlantique. Elle a décidé d'accorder les
110 millions qui doivent assurer l'exploitation
pendant la période transi toire, mai s elle a re-
fusé les 90 millions destinés à faire face à des
paiements urgents et à l'achèvement des travaux
en cours. Toutefois, la Commission a adopté,
par 13 voix contre 7, une proposition de MM.
Caillaux et Fourcade chargeant le président et
le rapporteur général d'inviter le Gouvernement
à déposer, s'il le croyait nécessaire, un projet
de loi tendant à ouvrir des crédits, afin de ne
pas interrompre certaines constructions de ba-
teaux en cours.
M. Abel Gardey, rapporteur général, a ré-
sumé l'état de la question après l'audition du
Président du Conseil. Il a proposé à la Com-
mission de rester fidèle à ses votes antérieùrs
excluant toute idée de renflouement de la Com-
pagnie Générale Transatlantique, mais admet-
tant le vote de la somme nécessaire pour faire
face au déficit de l'exploitation pendant six
mois.
Après étude des nouvelles communications
faites par le Gouvernement sur le montant de
ce déficit, le rapporteur géhéral a proposé le
vote d'une somme de 110 millions à prélever
sur les ressources de la trésorerie. t
Après une discussion à laquelle ont pris part:
MM. Jénouvrier, Farjon, Chéron, Roy, Fran-
çois-Saint-Maur, Fourcade, Caiillaux, Mahieu,
Régnier, Serre, Cuminal, Perrier, Milan, gé-
néral Hirsohauer, Pierre Robert, Abel Gardey
et Jeanneney, les propositions du rapporteur
général ont été adoptées par 19 voix contre 1.
La Commission, hostile en principe à tout
renflouement, a entendu marquer ainsi notam-
ment sa volonté de ne pas créer un précédent,
surtout en présence de la situation du Trésor
et du Budget.
Sur la proposition de M.M. Caillaux et Four-
cade, la Commission a, d'autre part, chargé
son président et son rapporteur général d'indi-
quer au Gouvernement que s'il y avait nécessité
de ne pas interrompre le travail de certaines
constructions de bateaux cSfl cours, il lui appar-
tiendrait d en demander |çs moyens par un pro-
jet spkial.
Artisans marocains
sec
Les vieilles industries indigènes connaissent le
moyen de tirer un parti excellent des ressources
locales de toutes sortes, dont elles ont, par ata-
visme, étudié judicieusement l'emploi. En voici
un exemple ; nous laissons les industriels mo-
dernes de la partie tirer la morale en
action de ce que nous allons dire.
Il existe à Marrakech, comme dans toutes
les agglomérations urbaines importantes du Ma-
roc, une corporation des teinturiers, (Moulsba-
gha). Ils occupent une vingtaine de boutiques
dans le quartier du Mouassin, chacune d'elle
étant dirigée par un maître qui a sous ses ordres
de un à quatre ouvriers (sanaa) et un apprenti
(mataalem). Quant à l'outillage, il comprend
cinq à six cuves pour faire tremper les matières à
teindre, et quatre bassines en cuivre pour prépa-
rer les différentes couleurs.
Les teintures sont parfois à base de couleurs
d'aniline importées d'Europe, mais comme elles
n' ont pas la richesse de coloris, ni surtout la
solidité de celles à base végétale, les teintu-
riers de Marrakech leur préfèrent ces dernières,
et font usage notamment des plantes suivantes :
1° Le foua, racine séchée et pilée d'une
plante qui se trouve en grande quantité sur le
territoire de la tribu des Frougas (M'Touga) et
qui donne une riche couleur rouge garance ;
2° Le tebach que l'on récolte dans le bled
Srarghna, dans la tribu des Zemrane et qui four-
nit une teinture d'un beau jaune;
3 u L'alzaz. très commune dans le bled Mes-
fiona qui donne aussi une couleur jaune ;
4° Pour le bleu, les Moulsbagha se servent
de l'indigo provenant en bonne partie des In-
des Anglaises et qu'ils achètent dans le Mel.
lah ou Souk de la droguerie. Notons en pas-
sant que rien ne serait plus facile que d'obtenii
cette plante en A. O. F. où elle pousse à l'étal
sauvage ;
5° Des Canaries ils font venir la coche-
nille qui produit une teinture écarlate.
Enfin, on teint en jaune les cuirs, avec
r écorce de grenade.
Les bains préparatoires sont à base d'alun et
de noix de galles (afsa) , et à toutes les cou.
leurs d'aniline, quand ils s'en servent, les tein..
turiers de Marrakech ajoutent de l'écorce de
grenade, du soufre. det', Takaout et du citron.
selon qu'ils ont à teindre des fils de laine ou de
se l on qu'
soie,, ou du cuir.
Les moulsbagha travaillent toujours à façon.
Leurs prix varient selon la teinte à donner à
l'objet qu'on leur confie et selon la nature de
celui-ci. La teinture la plus chère est celle d'in..
digo. Les fils de soie sont cotés à un prix plus
- élevé que ceux de laine.
-- --- - -
La teinture des peaux de chèvre coûte de
cinq à six EtanGs, et pqut les vêtements confec-
tionnés le prix est débattu entre le lient et le
teinturier.
Ajoutons enfin que cette industrie est l'une
des plus prospères de la capitale du Sud et
que le chômage y est pour ainsi dire inconnu
remarque qui laissera probablement songeurs
bien des ouvriers et des patrons d'Europe ou
d Amérique.
Louis Le Barbier.
Le sultan du Maroc à Fez
̃
Le Sultan du Maroc est arrivé à Fez, ve-
nant de Rabat, pour faire le pèlerinage an-
nuel sur la tombe de Moulay-Youstsef, s>nn
père. Le Sultan restera cinq jours à Fez.
1(
Notre action au Maroc
0«6
Après l'occupation du Tafilalet
On prévoit que très prochainement les
groupes du sud et du Zit. feront leur liaison,
ce qui portera un coup mortel aux derniers
bastions de la dissidence.
Le corps du lieutenant de Chappedelaine
ramené en France
Le corps du lieutenant de. Chappedelainc,
cousin du ministre de la Marine marchande
mort pour la France à Touroug, a été ra-
mené à Rabat jeudi où une chapelle ardente
a été dressée à l'hôpital militaire.
Le cercueil disparaissait sous les couron-
nes et les fleurs. Des camarade? du jeune
officier rendaient les honneurs.
Les obsèques ont eu lieu hier. Le corps
sera transporté ensuite en France et sera in-
humé à Paris.
) (
Le "Tiers colonial"
«♦«
( M. Pierre Renaudel a reçu du ministre de
l'Air la réponse suivante h une question
qu'il avait posée à propos du « tiers colo-
nial » (supplément payé, on le sait, auv
agents des différentes administrations civi-
les en service dans l'Afrique du X urd) :
« Monsieur le Député,
« Vous avez bien voulu me demander si la
mesure dite du « Tiers Colonial » est appli-
cable au personnel civil relevant du Minis-
tèré de l'Air.
« J'ai l'honneur de vous faire connaître
que les personnels civils du Ministère de
l'Air, alfïliés à la loi du 14 avril 1924 tui-
les pensions, et affectés en Afrique du Xord.
bénéficient du tiers colonial. comme l'pli,
relevant du Ministère de la Guerre.
« On peut par ailleurs considérer, {:Il'\Jrin-'
cipe, que les décisions prises par le Minis-
tère de la Guerre ;), l'égard de son person-
nel sont étendues au personnel régi par jea
mêmes statuts et qui relôve du. Ministère de
l'Air.
« En portant ces laits à votie connai:--
sance, je vous prie d'agréer, etc. »
+e.<.---- ----,-
A l'Académie des Iascriplions
et Belles-Lettres
»
Attribution du prix Fould
L'Académie a partagé le prix Fould entre
MM. Massoul (2.000 francs) pour la Céra-
mique musulmane en Egypte; Paul Dcs-
champs (t.500 francs) pour la sculpture fran-
çllise à l époque romane, et M. Godard (1.500
francs) , pour les Bromes du Louristan. -
Au musée du Trocadéro
Création d'un musée des Arts populaires
Le musée d'ethnographie du Trocadéro,
ayant décidé do renoncer aux cullectiun"
ethnographiques françaises qu'il possède
pour se consacrer exclusivement à l'ethno-
graphie et à la préhistoire de l'Asie, de
l'Afrique, de l'Amérique et de l'Océanie, la
question s'est immédiatement posée d'utili-
ser ces collections, et l'on a estimé que cel-
les-ci devront constituer le premier élément
d'un grand musée spécial : le Musée des
Arts populaires. Tandis que la plupart des
Etats étrangers ont consacré de magnifiques
établissements à leurs folklores nationaux,
aucune synthèse de notre ethnographie na-
tionale n'existe encore.
Un comité d'études charge de combler
cette lacune vient d'être constitué par
M. Jean Casson. inspecteur généial des arts
appliqués, avec l'aide du docteur Rivet, pro-
fesseur au Muséum et administrateur du
musée du Trocadéro. La première réunion
de ce comité aura lieu le f2 février.
-> «m4 90» <
AU CONSËILÉNÉRAL
DE LA GUYANE FRANÇAISE
- -- ,
Nous sommes à une époque où les gouver-
neurs des Colonies qui ont à faire des discours
devant les Assemblées élues des pays qu'ils
gouvernent sont obligés d'observer une pru-
dente réserve dans leurs commentaires sur la
situation de ces pays dont quelques-uns,
comme la Guyane française, sont dans une
véritable détresse financière. Aussi M. le
Gouverneur Bouge, arrivé à la Guyane depuis
quelques mois seulement, a-t-il été amené à
dire dès le début du discours qu'il a prononcé
en ouvrant pour la première fois la session
ordinaire du Conseil général de la Colonie,
le 5 décembre 1931 :
« Trêve, si vous le voulez bien, Messieurs.
« de pessimisme, d'optimisme, de critiques,
« de plaintes ou de récriminations.
« A ttaquons ensemble la réalité ; exami-
<( lions-la sous ses aspects divers dans le seul
« but de la bien connaître et de la jaçonner à
« la mesure de nos possibilités et de nos be-
« soins. »
Cette entrée en matières nous a fait prévoir
que le discours de M. Bouge serait dépourvu
de tout lyrisme comme il l'a d'ailleurs déclaré
lui-même en terminant son allocution.
Après ces considérations préliminaires, le
Gouverneur a exposé la situation déficitaire de
la - colonie.
Le budget local de la Guyane est défici-
taire depuis dix-sept ans. De 1914 à 1922,
le déficit assez faible a été comblé par la
Caisse de réserve qui possédait alors des fonds
disponibles. De 1923 à 1929, i' a fallu re-
courir à r aide de la métropol pour l'équili-
bre du budget. Le déficit était, en 1927, de
l'ordre de 2 millions, en 1928 de 6 millions
et une fraction, et en 1929 de plus de 4 mil-
lions et demi.
Le budget de 1930, qui avait été dressé
avec une demande de subvention de 3 millions
800.000 francs accordés par le Parlement,
s est clôturé avec une différence entre les dé-
penses et les recettes de 4.870.415 francs,
laissant un déséquilibre de 1.070.415 francs.
Le budget de 1931 a été voté avec une de-
mande de subvention de 3.718.025 francs que
le Département a ramenée a 3.000.000 non
1 accordés à -- ce jour. ---- - -- --- - --
Cependant, 1 excédent des dépenses sur les
recettes qui était, lors de l' arrivée de M.
Bouge dans la colonie, en mai dernier, de
2.940.453 francs pour les cinq premiers mois
de l'exercice, atteignait 5.108.665 francs le
de l'exerc i ce, atteign,
1er novembre, en amélioration d' environ
500.000 sur la même période de dix mois en
1930.
Ainsi, malgré Jes mesures prises pour le
réduire au strict minimum, le déficit de 1931
sera de l'ordre de 5.000.000, en dépassement
d'environ 2 millions sur la subvention acceptée
par le Département des colonies et refusée
une première fois par le Département du bud-
get.
Après avoir exposé ainsi la situation de la
Colonie, le Gouverneur a dit :
a C'est dans ces conditions nettement dé-
« gagées que nous avons dû préparer le bud-
« get de 1932 sur lequel vous allez cous pro -
« noncer :
t: Indépendamment des méthodes d'exécu-
(( lion budgétaire qui peuvent apporter une
I( augmentation de recettes et une diminution
,l de dépenses, nous avons dû faire le tour des
(l moyens classiques employés pour redresser
« les situations déficitaires. »
N'ayant pu terminer l'étude des modifica-
tions de la matière imposable de la colonie,
M. Bouge a déclare qu'il avait dû se horner
à l' examen des projets envisagés précédem-
ment comme devant apporter un chiffre de re-
cettes supérieur aux rentrées actuelles.
Ces projets concernent le relèvement du
droit de circulation sur l' or natif, l'élévation
des droits d'enregistrement et la taxe spéciale
sur les marchandises importées.
Après avoir examine devant le Consei l gé-
néral les projets d'impôt dont il était question,
le Gouverneur a déclaré qu'il ne lui avait pas
paru possible d' envisager la création d'impôts
nouveaux pour l'année à venir.
11 a été amené ainsi à porter en premier lieu
toute son attention vers la compression des dé-
penses ci surtoiil des d'pen:;l' de personnel.
Le budget de 1931 comporte 65 /, d(' dé
penses de personnel. 11 a été réduit à 62 "•
en 1932 et le plan de fimpaanc a bénéficié
de ce gain de 3 °.
Par extinction et réduction progressives,
compatibles avec la bonne marche des ser-
vices publics, noirs devons arriver à diminuer
encore cc pourcentage qui reste fort pow un
budget de 16 millions et demi, a dit M.
Bouge.
Après avoir posé ces principes, il a parlé
de 1 amélioration des voies de communication
SAMEDI SOIR, li FEVRIER 1932.
NriMljlOTlPIM
RèdmcUon & Aiministrêtion.
II.
PARIS OT
ttidtam.t LOuVMiMr
- M<@Htmu IM4
Les Annales Coloniales
Cm mmonees et réclames conl irqui m
limii du Journal.
DmecTeuR.FoNDATeuR i Mareel RUEDIL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peweni
dire reproduits qu'en citant les Arralbs CoLGIIIALII.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un h 6 mois 8 kfoii
France et
Colonies 180 » 100. M<
Étranger.. 240 > 125 » 70 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
Tahiti réclame
̃ > .te' (
L'ile légendaire de la paresse et de la
volupté réclame.
Elle réclame une assemblée délibérante
pour l'ensemble des Etablissements français
de l'Océanie, et des conseils de districts élus
au suffrage universel.
Ces corps élus assureraient l'autonomie
financière et administrative'de nos posses-
sions du Pacifique.
Je me garderai bien de porter un juge-
ment, de Paris, sur les raisons de fait par
lesquelles on prétend justifier la réclamation.
Et je ne veux pas ignorer que, en l'occur-
rence, les conditions locales dans lesquelles
doit se développer l'exercice de notre sou-
veraineté ont une importance qu'on ne peut
mésestimer.
Mais me plaçant strictement au point de
vue du droit, je ne. puis m'empêcher de
constater la singularité du régime politique
actuel de nos possessions du Pacifique.
La reine Pomaré met son royaume sous
notre protectorat le 9 septembre 1842.
Le protectorat est transformé en annexion
le 29 juin 1880, et la loi du 30 décembre
1880, portant ratification du traité, accorde
à tous les habitants, sans distinction,* tous les
droits politiques du citoyen français.
Puis un décret organique du 28 décembre
1885 donne la haute administration des éta-
blissements au gouverneur, représentant de
l'autorité* du président de la République, ct
institue un Conseil général, élu, fonctionnant
dans lès mêmes conditions que celui l'j la
Nouvelle-Calédonie.
Mais, dans sa séance du 23 novembre
1898, ce Conseil général émettait un vœu
bien extraordinaire, qu'on pourrait qualifier,
pour rester dans la terminologie du Pacifi-
que, de vœu,de « hara-kiri tt.
Ce vœu avait pour but :
1) D'obtenir de la métropole l'autonomie
administrative et financière de la colonie ;
2) D'obtenir, si cette autonomie était ac-
cordée, que le Conseil général fût supprimé
et remplacé par un c Comité des fmances »,
formé par les membres du Conseil privé aux-
quels seraient adjoints un nombre supérieur
de délégués élus de la population.
On devine quel fut le malentendu qui per-
mit Padoption de ce vœu.
On fit entendre au Conseil général que la
dualité du Corps élu et du Conseil privé ten-
dait à dresser l'administration caritre la po-
pulation et que les habitants aurnlent plus
de contrôle sur un organisme unique où leurs
représentants seraient, en majorité.
Mais, le vœu émis, l'administration de-
inonda à la métropole la suppression du
Conseil général, réclamée, disait-cite, par
cette assemblée elle-même!
Le décret du 19 mai 1903 supprima donc
le Conseil général et le remplaça par un
Conseil d'administration qui existe encore.
Ce Conseil, purement consultatif, est com-
posé du gouverneur, président, du secrétaire
général, du chef du service judiciaire, du
chef de service de l'enregistrement, du maire
de Papeete, du président de la Chambre de
commerce, du président de la Chambre
d'agriculture, des fonctionnaires chargés des
îles Sous-le-Vent, des Marquises, des Tua-
motou, des Gambier.
En réalité, les « Etablissements français
de l'Océanie » vivent sous le régime du pou-
voir absolu d'un gouverneur, d'autant plus
arbitraire que le contrôle de la métropole est,
on le devine, absolument vain.
D'une lettre ouverte, adressée au ministre
et publiée par un journal de la Nouvelle-Ca-
lédonie, je détache ce passage qui définit,
avec une particulière modération de langage,
la situation créée :
« Au surplus, aurions-nous le meilleur
gouverneur, ce système est condamné
d'avance à l'impopularité, car en n'accor-
dant pas à la colbnie les libertés locales
qu'elle est en droit d'attendre, il ,pèche par
la base. Quelles que soient les capacités, la
bonne volonté, la sagacité, la sagesse, l'indé-
pendance qu'un gouverneur tara avis
pourraient montrer dans l'exercice de ses
fonctions, son administration encourt tou-
jours, de par la Constitution qui régit actuel-
lement la colonie, le reproche d'être arbi-
traire. On peut dire, en général, que le ma-
laise qui règne, cet esprit de défiance et de
mécontentement qui empoisonne tous les rap-
ports de l'élément civil de la popu],ntion
avec l'administration et des citoyens eux-
mêmes entre eux, selon que l'on prend parti
pour ou contre tel ou tel acte administratif,
vient d'une organisation administrative im-
politique à tous points de vue et malheu-
reux. »
Je ne sais ce qui se cache sous cette ex-
pression discrète d'un mécontentement cer.
tain.
Peut-être une enquête en ces terres loin-
taines ne serait pas inutile. ",
Les événements actuels qui se déroulent*«n
Chine évoquent péniblement, pour tous les
amis de la paix, au moment où va s'ouvrir,
à Genève, la Conférence du désarmement,
une autre conférence tenue à Washington, en
novembre 1921, -pour l'examen de la propo-
sition de limitation des armements et le rè-
glement des questions du Pacifique.
On sait qu h. la suite de cette conférence,
fut conclu un traité du i* décembre 1921,
passé pour dix ans, relatif aux possessions
et dominions dans le Pacifique, dont les
danses principales étaient : respect des
droits réciproques des partis mntractnJftes,
arbitrage en cas de conflit entre deux parties,
pu la Conférence composufe de toutes les
parties contractantes, mesures communes en
cas de conduite agressive d'une puissance.
Au moment où l'esprit de ce traité est si
scandaleusement violé, sachons respecter le
vieux traité par lequel nous avons donné les
libertés politiques de la Cité française aux
anciens sujets de la reine Pomaré.
Etienne AntonaUi,
Dèpttté de la fiaute-Saivolo,
Rapporteur du budget de
CMgérir.
) -.- (
A la faculté des Sciences d'Alger
>»«
Création d'une nouvelle chaire
La chaire d'astronomie de la Faculté des
sciences de l'Université d'Alger est transfor-
mée en chaire d'astronomie et astrophysi-
que, M. Lagrula, directeur de l'Observatoire
d'Alger, est notnmé professeur d'astronomie
et astrophysique à ladite Faculté.
- > e.. E-
Le raisin d'Algérie aux halles
be
L'Office international du vin a reçu des
Halles centrales le relevé des quantités de
raisins de table introduites annuellement sur
ce marché de 1925 à 1931 avec le cours
moyen pratiqué.
Il résulte de cette communication que le
total des expéditions de raisins de table aux
Halles centrales, qui était de 4.263 tonnes
en 1925 est passé à 6.609 tonnes en 1931.
Sur ce total, les expéditions de raisins de
France ont passé de 3.366 tonnes en 1925 à
4.160 tonnes en 1931, celles de raisins d'Al-
gérie de 890 tonnes à 1.384, de raisins de
Belgique de 7 à 34 tonnes et d'Espagne de
7 à 977 tonnes. En outre le marché des Hal-
les centrales a reçu, en 1931, 7 tonnes do
raisins des Pays-Bas et 46 tonnes de raisins
d'Amérique.
Quant au cours moyen annuel du raisin
de table, il s'établissait aux prix suivants en
1931 1 de 14 à 2S francs le kilo pour le rai-
sin de serre de Thomery ou de Belgique, de
3 fr. 73 à 5 francs le kilo pour le muscat
u ni di de la France ou _poux le muscat
du midi de la France ou d'Espagne, de 200
francs à 300 francs le quintal pour le raisin
du Midi, de 300 à 450 francs le quintal pour
le raisin d'Algérie et de 500 à 550 francs le
quintal pour le raisin frais de Carthagène
en Espagne.
) «*t ( »
L'antenne coloniale
1 1.'
Le Poste colonial apporte son aide
à Reginensi
Au cours de ses émissions de l'après-midi
du iOt février, la station Radio-Coloniale a
passé tous les quarts d'heure un avis destiné
à l'équipage Réginensi. Touge-Lénier, obligé
d'atterrir en plein désert. Elle leur a fait sa-
voir les mesures prises pour leur porter se-
cours. Le commandant Dagnaux, qui se trou-
vait au studio, leur a adressé quelques paro-
les d'encouragement.
> M*up (
Le commerce des bois
en A. E. f.
»♦*
On connaît les difficultés traversées l'an der-
nier par T industrie forestière au Gabon. La
production du bois d'okoumé utilisé par l'indus-
trie du contre-plaquage avait atteint 380.000
tonnes en 1930, chiffre très supérieur aux pos-
sibilités d'absolption du marché, provoquant
ainsi une chute verticale des cours. Saisie des
revendications des exploitants, l'Administration
propriétaire du domaine forestier prit une série
de mesures, notamment la suspension d'octroi
des permis de coupe et établit un contingente-
ment à l'exportation. Ces mesures produisirent
l'effet attendu, et en 1931 l'exportation tomba
à 224.227 tonnes pour l'okoumé et à 8.876
tonnes pour le bois divers. Les stocks accumu-
lés dans les ports disparurent graduellement et
le cours revint au niveau normal. De grands sa-
crifices budgétaires furent consentis, car outre
le manque à gagner sur la sortie des bois, l'ad-
ministration locale abaissa de moitié les taxes
territoriales, lesquelles s'appliquent sur une
superficie réduite à un million cent quatre mille
hectares concédés au 1er janvier 1932 contre un
million cent quatre-vingt mille hectares au
Ier janvier 1931.
? cyclône sir lit de la Rênaion
»♦«
Des radiotélégrammes à la date du 5,
captés par les stations de T.S. F. du Sud-
Aifricain, annoncent qu'un cyclone s'est
abattu aujourd'hui sur l'Ile de La Réunion,
où il a causé des dégâtS: considérables, par-
ticulièrement dans les agglomérations situées
ticulièreiiient dans les Igglomét ations situées
sur le borcî' dc!fc"t:ôteS. -
Ces radiotélégrammes s'accordent pour
déclarer que le nombre des victimes n'est
pas encore connu, mais qu'il semble peu
élevé. Dans le port de La Pointe-des-Ga-
lets, la tornade a provoqué une collision
entre le paquebot français Grandidier et le
vapeur anglais ïngtfid. h'itigcrid coula en
quelques minutes, mais son équipage a pu
être sauvé.
D'autre part, le vapeur Linario, poussé
par la violence du vent, est venu s'échouer
sur ila côte. Son équipage est sauf.
Après le dur cyclone de mars dernier,
notre vieille colonie de La Réunion connaît
donc une nouvelle épreuve. Nous souhaitons
de tout cœur que le désastre ne soit pas
aussi grave que la dépèche ci-dessus le don-
nerait à penser.
L'Océan. Pacifique
60
lit
MMENSE océan qui
sépare l'Amérique
de l'Asie s'appelle,
parait-il, l'Océan.
Pacifique.
Souhaitons qu'il
le reste totijoursi
Personne n'a intérêt à cc qu'il cesse de
l'être : car Vexpérience prouve que la gtterre
n'épargne ntème pas ceux qui, en restant
neutres, comptaient sur elle pour s'enri-
chir.
La France a, en tout cas, le devoir de se
préoccuper de l'avenir des établissements
français qu'elle a créés dans Vhémisphère
austral.
Taftiti hante beaucoup de Français.
Tahiti « terre promise 9 pour ceux que
notre civilisation a fatigués ou déçus.
Des Ftattfais, et parmi eux l'excellent
marin qu'est le commandant BfJlffgC, com-
prirent, avant la guerre, que la France de-
vait, là-bas, jouer le rôle d'une puissance
Hlariiime. Mais ce sont les lignes de la Nou-
velle-télande qui, encore actuellement, des-
servent les « îles ».
En 1927, cependant, des projets de ser-
vice maritime interinsulaire furent ébauchés
en France pour nos établissements dit Pa-
cifique. On accorda même une subvention à
un paquebot franfais pour assurer le ser-
vice.
L'essai fut abandonne.
Présentement, aucune compagnie fran-
çaise n'assure le lien entre nos îles du Pa-
cifique. La navigation entre nos possessions
est pour ainsi dire interrompue et pendant
de longs mois certains archipels restent iso-
lés.
Seul, dans le Pacifiquc, flotte le pavil-
lolt britannique ou amcricaiJt, servant uni-
qtlcmoll, comme c'est naturel, les intérêts
de VAngleterre ou des Etats-Unis,
Quel que soit l'avenir réservé aux terres
océaniennes, PcrSOllllC ne peut nier que la
situation actuelle ne peut se prolonger sans
porter une grave atteinte à nos illtérêts.
Nous lit manquons ni de bateaux ni
d'excellents marins connaissant ces régions.
Si, pour assurer aux terres françaises du
grand océan l'activité qui leur manque,
l'initiative privée est défaillante, que l'Etai.
agisse,
Nous croyons que le moment est oppor-
tun.
tun. Michel Geistdoerfer,
- Député des Câtes-du-tford 1
Secréuiïre ile la TfofjfffRMion
de la Marine Marchande
) gm+eb (
AU SIMAT 1
Le renflouement
de la Transatlantique
Cyprien-Fabw;, profiteur de la Transat et
naufrageur do l1 « Asia » peut se vanter
d'avoir entraîné le Gouvernement dans une
passe dangeretise.
Les explications véhémentes de M. le Pré-
sident du Conseil et les silences « rensei-
gnés » de M. de Chuppcdctainc révèlent
toutes les difficultés de la navigation entre
deux récifs.
A bâbord, un ne peut pas laisser sombrer
la Compagnie Générale Transatlantique qui
représente l'une des grandes forces mariti-
mes et coloniales de la France.
A tribord, les 36 membres de la Commis-
sion sénatoriale des Finances ont parfaite-
ment raison, il est inadmissible d'appâter
encore avec les 300 millions prévus dans le
projet de la Chambre la pèche un eau trou-
ble qu'exploite avec tant de succès le grand
armateur-pirate.
Qui Feût cru?
Qui l'eût dit ?
0 « influences en haut lieu » î que Sallll-
Cyprien-Fabre à qui l'on aurait donné le
Bon Dieu sans confession, savait aussi su-
périeurement détrousser le trésor public,
frauder le fisc, etc.
Ainsi, si la construction de nos bateaux
est arrêtée momentanément, si le chômage
sévit sur les chantiers maritimes, si la Tran-
sat est discréditée, si les actions en Bourse
connaissent des cours de misère, cc n'est pas
la sage prudence de la Commission sénato-
riale des Finances qu'il faut incriminer.
M. Laval, président du Conseil, l'a dit
catégoriquement :
« Des fautes ont été commises, il faut
chercher les responsabilités boxir prendre
des sanctions. n
Or, le coup du chèque sur la Banque de
France de 4.020.880 fr. 50 est un aveu signé
qui autorise, en effet, que « des sanctions »
soient prises contre le coupable. JWIL.
M ..£¡ S,
XÉCROt.at*tE
., .,(.
.,
Mort de Mme Jean Ris
On annonce la mort de Mme Jean Ris, née
Thérèse Bérenger, décédée en son domicile,
14, avenue de la Motte-Picquet. Selon la vo-
lonté de la défunte, les obsèques ont eu lieu
dans la plus stricte intimité. 1
De la part du chef de bataillon au 24° d'in-
fanterie Jean Ris, son époux, de Mlle Elisa-
beth Ris et de M. Jean-Pierre Ris, ses enfants;
du sénateur Henry Bérenger, ambassadeur de
France, et de Mme Henry Béreniger, ses père
et belle-mère, de Mme Emile Ris, sa belle-
mbe, de M. Albert Marchand, inspecteur gé-
néral à la Compagnie de l'Est, et de Mme
Albert Marchand , ses beau«frère y et belle-
sœur, des familles Bérenger, Coupe!, Deglati-
gny, Deschamps, Thomas, Lcrebourg et de
toute la famille.
Élections législatives coloniales
*♦«
DAMS L'INDE FRANÇAISE
Nous nous sommes fait l'écho d'une informa-
tion qui ciféqle dans les couloirs» de la Chambre
annonçant la candidature de M. Maitre, ancien
député conservateur de Louhans, dans les Eta-
blissements Français de l'Inde sous l'égide de
M. Gabriel Angoulvant, Gouverneur Général
honoraire des Colonies, ancien député de
l'Inde.
Ce dernier nous écrit pour démentir cette in-
formation et nous faire savoir qu'il ne soutient
aucun « poulain » aux prochaines élections lé-
gislatives a Pondichéry. Dont acte.
) «*M (
Dans les Commissions
A ÀLA CHAMBRE
A LA COMMISSION DES COLONIES
DE L'ALGERIE
ET DES PROTECTORATS
La Réunion de vendredi
La Commi ssion de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats s'est réunie hier vendredi,
sous la présidence de M. Taittinger.
Elle a adopté deux rapports pour avis de
M. Cultoli, le premier sur le projet de loi
ayant pour objet le classement des routes natio-
nales en Algérie ; le second sur le projet de loi
relatif au déclassement de certains ouvrages en
Algérie.
La Commission a ensuite nommé M. Gaspa-
rin rapporteur pour avis du projet de loi de
M. Taittinger, ayant pour but d'accorder un
premier crédit de 10 millions de francs pour
venir en aide aux sinistrés de Tunisie.
A la suite d'une intervention de M. Proust,
la Commission a chargé M. Gasparin de por-
ter ce crédit à 25 millions. M. Taittingerf a
souligné que le vote de ce crédit n'était qu'un
prenuer geste et qu'il appartiendrait au Gou-
vernement de déposer un projet ouvrant un
crédit plw considérable lorsque sera terminé le
recensement des dégâts.
Sur la proposition du Président, la Commis-
sion a décidé de faire une démarche auprès du
Gouvernement pour qu'il ne soit pas apporté
de modifications au régime fiscal des sociétés
ayant leur siège social en Algérie, aux colonies
ou dans les pays de protectorat et territoires
sous mandat.
Le Président a signalé à la Commission la
situation de l'Indochine, dont le commerce et
l'industrie sont particulièrement défavorisés par
la dévalorisation de la monnaie japonaise.
Après unfe ijïtëf^eHtion de M- Otitrep, la Com-
mission a estimé que toute concession sur les
tarifs actuels de douane à l'entrée en Indochine
rendraient pour nos produits toute concurrence
impossible.
Une proposition de résolution sera déposée
pour soumettre cette question à la Chambre, Il
portera les signatures de M. Taittinger, Prési-
dent de la Commission; de M. OUlrey et d'un
grand nombre de Commissaires.
M. Outrey a demandé à la Commission -
qui a accepté de vouloir bien l'entendre
dans sa prochaine réunion au sujet de la réduc-
tion des émoluments des fonctionnaires d'Indo-
chine et au sujet des mesures à prendre pour
parer à la grave crise économique qui sévit dans
cette colonie.
Au SIlNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
La Transat
La Commission sénatoriale des Finances,
réunie sous la présidence de M. Jeanneney,
s'est prononcée sur les propositions dont elle
avait été saisie la veille par le Président du
Conseil au sujet de la Compagnie Générale
Transatlantique. Elle a décidé d'accorder les
110 millions qui doivent assurer l'exploitation
pendant la période transi toire, mai s elle a re-
fusé les 90 millions destinés à faire face à des
paiements urgents et à l'achèvement des travaux
en cours. Toutefois, la Commission a adopté,
par 13 voix contre 7, une proposition de MM.
Caillaux et Fourcade chargeant le président et
le rapporteur général d'inviter le Gouvernement
à déposer, s'il le croyait nécessaire, un projet
de loi tendant à ouvrir des crédits, afin de ne
pas interrompre certaines constructions de ba-
teaux en cours.
M. Abel Gardey, rapporteur général, a ré-
sumé l'état de la question après l'audition du
Président du Conseil. Il a proposé à la Com-
mission de rester fidèle à ses votes antérieùrs
excluant toute idée de renflouement de la Com-
pagnie Générale Transatlantique, mais admet-
tant le vote de la somme nécessaire pour faire
face au déficit de l'exploitation pendant six
mois.
Après étude des nouvelles communications
faites par le Gouvernement sur le montant de
ce déficit, le rapporteur géhéral a proposé le
vote d'une somme de 110 millions à prélever
sur les ressources de la trésorerie. t
Après une discussion à laquelle ont pris part:
MM. Jénouvrier, Farjon, Chéron, Roy, Fran-
çois-Saint-Maur, Fourcade, Caiillaux, Mahieu,
Régnier, Serre, Cuminal, Perrier, Milan, gé-
néral Hirsohauer, Pierre Robert, Abel Gardey
et Jeanneney, les propositions du rapporteur
général ont été adoptées par 19 voix contre 1.
La Commission, hostile en principe à tout
renflouement, a entendu marquer ainsi notam-
ment sa volonté de ne pas créer un précédent,
surtout en présence de la situation du Trésor
et du Budget.
Sur la proposition de M.M. Caillaux et Four-
cade, la Commission a, d'autre part, chargé
son président et son rapporteur général d'indi-
quer au Gouvernement que s'il y avait nécessité
de ne pas interrompre le travail de certaines
constructions de bateaux cSfl cours, il lui appar-
tiendrait d en demander |çs moyens par un pro-
jet spkial.
Artisans marocains
sec
Les vieilles industries indigènes connaissent le
moyen de tirer un parti excellent des ressources
locales de toutes sortes, dont elles ont, par ata-
visme, étudié judicieusement l'emploi. En voici
un exemple ; nous laissons les industriels mo-
dernes de la partie tirer la morale en
action de ce que nous allons dire.
Il existe à Marrakech, comme dans toutes
les agglomérations urbaines importantes du Ma-
roc, une corporation des teinturiers, (Moulsba-
gha). Ils occupent une vingtaine de boutiques
dans le quartier du Mouassin, chacune d'elle
étant dirigée par un maître qui a sous ses ordres
de un à quatre ouvriers (sanaa) et un apprenti
(mataalem). Quant à l'outillage, il comprend
cinq à six cuves pour faire tremper les matières à
teindre, et quatre bassines en cuivre pour prépa-
rer les différentes couleurs.
Les teintures sont parfois à base de couleurs
d'aniline importées d'Europe, mais comme elles
n' ont pas la richesse de coloris, ni surtout la
solidité de celles à base végétale, les teintu-
riers de Marrakech leur préfèrent ces dernières,
et font usage notamment des plantes suivantes :
1° Le foua, racine séchée et pilée d'une
plante qui se trouve en grande quantité sur le
territoire de la tribu des Frougas (M'Touga) et
qui donne une riche couleur rouge garance ;
2° Le tebach que l'on récolte dans le bled
Srarghna, dans la tribu des Zemrane et qui four-
nit une teinture d'un beau jaune;
3 u L'alzaz. très commune dans le bled Mes-
fiona qui donne aussi une couleur jaune ;
4° Pour le bleu, les Moulsbagha se servent
de l'indigo provenant en bonne partie des In-
des Anglaises et qu'ils achètent dans le Mel.
lah ou Souk de la droguerie. Notons en pas-
sant que rien ne serait plus facile que d'obtenii
cette plante en A. O. F. où elle pousse à l'étal
sauvage ;
5° Des Canaries ils font venir la coche-
nille qui produit une teinture écarlate.
Enfin, on teint en jaune les cuirs, avec
r écorce de grenade.
Les bains préparatoires sont à base d'alun et
de noix de galles (afsa) , et à toutes les cou.
leurs d'aniline, quand ils s'en servent, les tein..
turiers de Marrakech ajoutent de l'écorce de
grenade, du soufre. det', Takaout et du citron.
selon qu'ils ont à teindre des fils de laine ou de
se l on qu'
soie,, ou du cuir.
Les moulsbagha travaillent toujours à façon.
Leurs prix varient selon la teinte à donner à
l'objet qu'on leur confie et selon la nature de
celui-ci. La teinture la plus chère est celle d'in..
digo. Les fils de soie sont cotés à un prix plus
- élevé que ceux de laine.
-- --- - -
La teinture des peaux de chèvre coûte de
cinq à six EtanGs, et pqut les vêtements confec-
tionnés le prix est débattu entre le lient et le
teinturier.
Ajoutons enfin que cette industrie est l'une
des plus prospères de la capitale du Sud et
que le chômage y est pour ainsi dire inconnu
remarque qui laissera probablement songeurs
bien des ouvriers et des patrons d'Europe ou
d Amérique.
Louis Le Barbier.
Le sultan du Maroc à Fez
̃
Le Sultan du Maroc est arrivé à Fez, ve-
nant de Rabat, pour faire le pèlerinage an-
nuel sur la tombe de Moulay-Youstsef, s>nn
père. Le Sultan restera cinq jours à Fez.
1(
Notre action au Maroc
0«6
Après l'occupation du Tafilalet
On prévoit que très prochainement les
groupes du sud et du Zit. feront leur liaison,
ce qui portera un coup mortel aux derniers
bastions de la dissidence.
Le corps du lieutenant de Chappedelaine
ramené en France
Le corps du lieutenant de. Chappedelainc,
cousin du ministre de la Marine marchande
mort pour la France à Touroug, a été ra-
mené à Rabat jeudi où une chapelle ardente
a été dressée à l'hôpital militaire.
Le cercueil disparaissait sous les couron-
nes et les fleurs. Des camarade? du jeune
officier rendaient les honneurs.
Les obsèques ont eu lieu hier. Le corps
sera transporté ensuite en France et sera in-
humé à Paris.
) (
Le "Tiers colonial"
«♦«
( M. Pierre Renaudel a reçu du ministre de
l'Air la réponse suivante h une question
qu'il avait posée à propos du « tiers colo-
nial » (supplément payé, on le sait, auv
agents des différentes administrations civi-
les en service dans l'Afrique du X urd) :
« Monsieur le Député,
« Vous avez bien voulu me demander si la
mesure dite du « Tiers Colonial » est appli-
cable au personnel civil relevant du Minis-
tèré de l'Air.
« J'ai l'honneur de vous faire connaître
que les personnels civils du Ministère de
l'Air, alfïliés à la loi du 14 avril 1924 tui-
les pensions, et affectés en Afrique du Xord.
bénéficient du tiers colonial. comme l'pli,
relevant du Ministère de la Guerre.
« On peut par ailleurs considérer, {:Il'\Jrin-'
cipe, que les décisions prises par le Minis-
tère de la Guerre ;), l'égard de son person-
nel sont étendues au personnel régi par jea
mêmes statuts et qui relôve du. Ministère de
l'Air.
« En portant ces laits à votie connai:--
sance, je vous prie d'agréer, etc. »
+e.<.---- ----,-
A l'Académie des Iascriplions
et Belles-Lettres
»
Attribution du prix Fould
L'Académie a partagé le prix Fould entre
MM. Massoul (2.000 francs) pour la Céra-
mique musulmane en Egypte; Paul Dcs-
champs (t.500 francs) pour la sculpture fran-
çllise à l époque romane, et M. Godard (1.500
francs) , pour les Bromes du Louristan. -
Au musée du Trocadéro
Création d'un musée des Arts populaires
Le musée d'ethnographie du Trocadéro,
ayant décidé do renoncer aux cullectiun"
ethnographiques françaises qu'il possède
pour se consacrer exclusivement à l'ethno-
graphie et à la préhistoire de l'Asie, de
l'Afrique, de l'Amérique et de l'Océanie, la
question s'est immédiatement posée d'utili-
ser ces collections, et l'on a estimé que cel-
les-ci devront constituer le premier élément
d'un grand musée spécial : le Musée des
Arts populaires. Tandis que la plupart des
Etats étrangers ont consacré de magnifiques
établissements à leurs folklores nationaux,
aucune synthèse de notre ethnographie na-
tionale n'existe encore.
Un comité d'études charge de combler
cette lacune vient d'être constitué par
M. Jean Casson. inspecteur généial des arts
appliqués, avec l'aide du docteur Rivet, pro-
fesseur au Muséum et administrateur du
musée du Trocadéro. La première réunion
de ce comité aura lieu le f2 février.
-> «m4 90» <
AU CONSËILÉNÉRAL
DE LA GUYANE FRANÇAISE
- -- ,
Nous sommes à une époque où les gouver-
neurs des Colonies qui ont à faire des discours
devant les Assemblées élues des pays qu'ils
gouvernent sont obligés d'observer une pru-
dente réserve dans leurs commentaires sur la
situation de ces pays dont quelques-uns,
comme la Guyane française, sont dans une
véritable détresse financière. Aussi M. le
Gouverneur Bouge, arrivé à la Guyane depuis
quelques mois seulement, a-t-il été amené à
dire dès le début du discours qu'il a prononcé
en ouvrant pour la première fois la session
ordinaire du Conseil général de la Colonie,
le 5 décembre 1931 :
« Trêve, si vous le voulez bien, Messieurs.
« de pessimisme, d'optimisme, de critiques,
« de plaintes ou de récriminations.
« A ttaquons ensemble la réalité ; exami-
<( lions-la sous ses aspects divers dans le seul
« but de la bien connaître et de la jaçonner à
« la mesure de nos possibilités et de nos be-
« soins. »
Cette entrée en matières nous a fait prévoir
que le discours de M. Bouge serait dépourvu
de tout lyrisme comme il l'a d'ailleurs déclaré
lui-même en terminant son allocution.
Après ces considérations préliminaires, le
Gouverneur a exposé la situation déficitaire de
la - colonie.
Le budget local de la Guyane est défici-
taire depuis dix-sept ans. De 1914 à 1922,
le déficit assez faible a été comblé par la
Caisse de réserve qui possédait alors des fonds
disponibles. De 1923 à 1929, i' a fallu re-
courir à r aide de la métropol pour l'équili-
bre du budget. Le déficit était, en 1927, de
l'ordre de 2 millions, en 1928 de 6 millions
et une fraction, et en 1929 de plus de 4 mil-
lions et demi.
Le budget de 1930, qui avait été dressé
avec une demande de subvention de 3 millions
800.000 francs accordés par le Parlement,
s est clôturé avec une différence entre les dé-
penses et les recettes de 4.870.415 francs,
laissant un déséquilibre de 1.070.415 francs.
Le budget de 1931 a été voté avec une de-
mande de subvention de 3.718.025 francs que
le Département a ramenée a 3.000.000 non
1 accordés à -- ce jour. ---- - -- --- - --
Cependant, 1 excédent des dépenses sur les
recettes qui était, lors de l' arrivée de M.
Bouge dans la colonie, en mai dernier, de
2.940.453 francs pour les cinq premiers mois
de l'exercice, atteignait 5.108.665 francs le
de l'exerc i ce, atteign,
1er novembre, en amélioration d' environ
500.000 sur la même période de dix mois en
1930.
Ainsi, malgré Jes mesures prises pour le
réduire au strict minimum, le déficit de 1931
sera de l'ordre de 5.000.000, en dépassement
d'environ 2 millions sur la subvention acceptée
par le Département des colonies et refusée
une première fois par le Département du bud-
get.
Après avoir exposé ainsi la situation de la
Colonie, le Gouverneur a dit :
a C'est dans ces conditions nettement dé-
« gagées que nous avons dû préparer le bud-
« get de 1932 sur lequel vous allez cous pro -
« noncer :
t: Indépendamment des méthodes d'exécu-
(( lion budgétaire qui peuvent apporter une
I( augmentation de recettes et une diminution
,l de dépenses, nous avons dû faire le tour des
(l moyens classiques employés pour redresser
« les situations déficitaires. »
N'ayant pu terminer l'étude des modifica-
tions de la matière imposable de la colonie,
M. Bouge a déclare qu'il avait dû se horner
à l' examen des projets envisagés précédem-
ment comme devant apporter un chiffre de re-
cettes supérieur aux rentrées actuelles.
Ces projets concernent le relèvement du
droit de circulation sur l' or natif, l'élévation
des droits d'enregistrement et la taxe spéciale
sur les marchandises importées.
Après avoir examine devant le Consei l gé-
néral les projets d'impôt dont il était question,
le Gouverneur a déclaré qu'il ne lui avait pas
paru possible d' envisager la création d'impôts
nouveaux pour l'année à venir.
11 a été amené ainsi à porter en premier lieu
toute son attention vers la compression des dé-
penses ci surtoiil des d'pen:;l' de personnel.
Le budget de 1931 comporte 65 /, d(' dé
penses de personnel. 11 a été réduit à 62 "•
en 1932 et le plan de fimpaanc a bénéficié
de ce gain de 3 °.
Par extinction et réduction progressives,
compatibles avec la bonne marche des ser-
vices publics, noirs devons arriver à diminuer
encore cc pourcentage qui reste fort pow un
budget de 16 millions et demi, a dit M.
Bouge.
Après avoir posé ces principes, il a parlé
de 1 amélioration des voies de communication
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