Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 novembre 1928 27 novembre 1928
Description : 1928/11/27 (A29,N177). 1928/11/27 (A29,N177).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451345g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
MARDI SOIR, 27 NOVEMBRE 1928.
m NOMIO : 10 f
JOURMLJMTIOISR
Rédaction & Administration :
II.
PARIS Cl")
WhlWI, l LOUVMIIM7
- RICHBUKUIM4
1, l àl 0
Les Annales Coloniales
Let annonça et réclames sont reçues au
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DIRECTEURS: Maroel RUEDEL «t L.-G THÊBAUL T
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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IIOmiEIEVITS
MIe le supplément illustré :
Un et 6 Mett 8 Mwit
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Colonies IMt Mt Mt
Étranger.. lu p toI. Mw
On s'abonne sans frais dafli
tous les bureaux de poste.
Les relationséconomiques des deux Togo
te Nos relations avec les Colonies étrangè-
res n'ont pas cessé d'être empreintes de la
plus parfaite cordialité » disait M. le Gou-
verneur Général Carde dans son discours
d'ouverture de la session de novembre du
Conseil de Gouvernement de l'A-O-F.
Sous les espèces d'une dignité personnelle
conférée ?u Représentant de la République
française en A. 0. F., la mission de J. E.
sir John Middlcton, Gouverneur de la Gam-
bie anglaise, offrait un nouveau témoignage
de l'entente intimement cordiale qui unit,
sur la terre d'Atrique, pour une même œu-
vre de civilisation, deux grandes nations
amies.
Si nous nous reportons, en ettet, aux dis-
cussions de la Commission des mandats de
la Société des Nations sur l'Administration
de la puissance mandataire du Togo britan-
nique nous ne pouvons que constater que des
relations économiques existent entre les ad-
ministrations britannique et française, ne se-
raiE-ce (lue par ce fait que la France a
étendu à tous les produits du Togo britanni-
que transportés par le Chemin de fer du To-
go français, la préférence accordée aux pro-
duits du Togo français. Et ce traitement spé-
c ral, disait M. Ormsby Gore, a été vivement
apprécié par les producteurs indigènes et
par la Puissance mandataire.
- Pour l'instant, le seul débouché naturel
(Je. produits du Togo méridional, en ce qui
concerne spécialement l'importante "qp des
Cacaoycif, qui se développe si rapidement,
est le chemin de fer français de Palimé (Mi-
sahohé) à Lomé. Certaines exportations se
faisant en petites quantités en Gold Coast
par le bac ae Senchye.
Si le Togo britannique septentrional est
encore à l'état primitif, par contre, la partie
méridionale est une région où le développe-
ment économique est possible grâce aux fa-
cilités de transport. Il s'y manifeste une
ex p ansion considérable de bien-être.
Tant qu'un chemin de fer n'aura pas été
construit dans le nord, passant à travers le
rentre de la Gold Coast, le développement
économique au Nord du Territoire sous man-
dat sera vraisemblablement minime.
interrogé sur le chiffre des exportations
par le Togo français, M. Ormsby Gore a ré-
pondu qu'il n'a aucun renseignement précis
à ce sujet. Mais il reconnait que Palimé oc-
cupe une situation idéale, au centre d'un
réseau routier excellent et à distance conve-
nable de la mer au point de vue économi-
que, en co qui concerne les exportations de
cacao. Il ne croit pas qu'il y aurait avantage
à prolonger la vote ferrée dans le Togo bri-
tannique. Il y aura un problème ferroviaire
plus grave à résoudre dans le nord où les
régions à cacao sont hors de la zone écono-
mique. Le développement des communica-
tions dans cette région retient depuis 1927
l'attention du Gouvernement de la Gold
Coast.
Relativement au traitement préférentiel vi-
sant le cacao il y avait lieu de se demander,
comme le fit sir F. Lugard, si cela ne cons-
titue pas une infraction au point de vue
économique.
M. Ormsby Gore explique qu'il s'est pro-
duit certaines difficultés durant la première
année administrative ; le cacao cultivé dans
la Gold Coast était transporté au Togo de
façon à pouvoir être vendu comme cacao en
provenance du Togo et à bénéficier ainsi de
a préférence que les Français donnent aux
produits du Togo britannique. Ce procédé
était déloyal à l'égard des cultivateurs du
Togo français. Si le cacao cultivé au Togo
est exporté par Accra, il bénéficie de Nla pré-
férence britannique ; exporté par Lomé, il
bénéficie de la préférence française. Ces trai-
tements préférentiels constituent en fait un
don des Gouvernements français et britan-
nique au territoire sous mandat.
L'emploi de la main-d'œuvre indigène qui
est un des principaux soucis de la Commis-
sion des mandats donne lieu à un échange
de vues annuel la même question a donné
lieu lors de l'examen du rapport sur le Togo
français ; dans le Togo français, on exige
quatre jours de travail non rémunéré par
an, alors qu'on exige vingt-quatre jours par
an de travail payé dans le Togo britannique.
Les systèmes en vigueur dans les deux terri-
toires sont différents D'après M. Orts, on
ne pourrait soumettre les indigènes à vingt-
quatre jours de travail obligatoire non ré-
munéré sans se mettre en contradiction avec
les prescriptions du mandat.
Ajoutons que des codes du travail ont été
élaborés et mis en vigueur dans les terri-
toires sous mandat et que les intérêts des
employeurs et des employés sont respective-
------ ment sauveeardés.
La. lutte contre le véritable fléau, l'alcoo-
lisme qui ravage les populations indigènes,
a été entreprise avec une égale activité dans
les deux territoires togolais.
La Convention de Saint-Germain de 1919
exigeait pour son exécution, de la part des
deux puissances mandataires l'établissement
d'un service de douane le long de la fron-
tière commune, service qui fonctionne rela-
tivement bien en des régions fort broussail-
leuses. En 1924, l'Administration avait cru
devoir réduire le nombre des gardes-fron-
tières, elle a dû le rétablir par suite d'une
recrudescence de la contrebande des spiri-
tueux.
Au cours de la troisième session, la Com-
mission des mandats avait recommandé aux
Gouvernements français et britannique de
conclure un accord peur égaliser les prix
des spiritueux afin de prévenir la contre-
bande.
Les contrebandiers anglais peuvent ache-
ter les spiritueux dans le Togo français à des
prix plus bas que dans le Togo britannique
et, par conséquent, font un profit sur toutes
les ventes effectuées dans ce dernier terri-
toire. La différence dane les prix est cepen-
dant, à t'époque actuelle, comparativement I
petite. Il semble, d'une façon générale, que
la contrebande est profitable quand la valeur
du franc tombe, tandis qu'elle cesse d'être
avantageuse si la valeur du franc monte.
Dans le Togo britannique, le droit sur les
spiritueux importés est de 25 shillings le
gallon, pour une force de 50 degrés, tandis
que le droit de licence pour la vente des
spiritueux est de L. 20 par an. -
M. Martial Merlin fit remarquer que la
différence de prix des spiritueux vendus
dans les deux territoires n'est pas très grande
et n'a pas beaucoup de répercussion sur la
*̃" contrebande. Le droit sur les spiritueux im-
portés dans le Togo français est de 30 francs
par litre, et Je droit pour une licence est de
mille francs par an. Il examinera cependant
la question avec le Gouvernement français,
en vue de conclure un accord entre les Ad-
ministrations française et britannique au
Togo. Il demanda si la bande des contre-
bandiers auxquels M. Ormsby Gore a fait
allusion, sont des habitants du Togo britan-
nique ou du Togo français.
Ces contrebandiers sont fournis à la fois
par les deux territoires qui opéreront tant
qu'il existera une différence de prix des spi-
ritueux entre le Togo français et le Togo
britannique
Il avait été question de modifier la fron-
tière entre le Togo français et le Togo bri-
tannique du fait que certaines tribus se trou-
vaient à cheval sur la frontière.
Cette question fut discutée par M. Bonne-
carrère avec sir Gordon Guggisberg et ils
conclurent qu'il était peu probable qu'un
changement radical de la frontière fut né-
cessaire.
Tout en conservant à la zone du Togoland
qui lui fut attribuée sur le traité de Versail-
les son caractère de Territoire sous mandat,
le Gouvernement britannique l'a annexé au
point de vue administratif à la colonie de la
Gold Coast à l'avenir économique de la-
quelle son propre avenir est désormais rat-
taché.
Tandis que le territoire du Togo placé
sous mandat français a conservé son auto-
nomie et ne dépend en aucune façon de no-
tre colonie limitrophe du Dahomey avec la-
quelle il sera en relation constante par le
chemin de fer Lomé, Anécho, Grand Popo-
Socbohoué.
Enclaves de l'ancien empire ouest-africain,
les deux Togo concourent de la même façon
et en parfait accord à son évolution écono-
mique.
Jfftdowtujrcg IV.
Sénateur de la Haute-Lotre.
Vice-pré tident de la Commission
des Douanes.
L'Aviation Coloniale
Cap Juby-Dakar
Avant de reprendre son service sur le
tronçon de la ligne Cap Juby-Dakar l'avia-
teur Heine a tenu à donner le baptême; de
l'air aux membres de sa famille.
A l'aéroport du Bourget, il a pris place
au poste de pilotage d'un avion sur la ligne
Biarritz-Paris et, duraut un quart d'heure,
a emmené son père et sa mère qui se mon-
trèrent enchantés de ce baptême aérien.
Après avoir atterri, Reine emmena plu-
sieurs de ses ainis dans un vol nocturne.
Angleterre-Afrique du Nord-Egypte
Lord Curbcrry, aviateur américain pilo-
tant, en touristo son monoplan Miss Africa,
est arrivé hier au Bourget, venant d'Ams-
terdam. L'aviateur se propose d'accomplir
un voyage en Afrique du Nord, Tunisie et
Egypte.
Londres-Afrique 1fu Sud
M. Guest, membre do la Chambre des
Communes, et ancien secrétaire d'Etat à
l'aviation, partira dans une quinzaine de
jours pour l'Afrique du Sud à bord d'un
avion allemand. Le but de l'ancien minis-
tre est d'explorer minutieusement la pre-
mière moitié de la route aérienne du Cap
qu Cairc en vue de certains développements
commerciaux.
Le capitaine Guest a déclaré que s'il avait
fait choix d'un appareil allemand pour sa
randonnée, c'est qu'un avion avec cabine
lui était nécessaire, et qu'un tel appareil
n'était pas actuellement sur le marché bri-
tannique.
Aviation et automobUisme
Il existerait au sud de l'Afrique une
piste merveilleuse, idéale. et les majors
Seegrave et Malcolm Campbellc, dont nous
avons relaté la mission de reconnaissance,
auraient demandé par câble des détails
complets à son sujet.
Elle serait située it Affl milles du Cap et
s'approprierait parfaitement à un essai
pour record du monde de vitesse, ayant
32 kilomètres de long sur 10 de large et
constituée par de la boue durcie au soleil.
8..
L'aviateur et l'homme important,
puis Huguette Duflos
mo 1
Reine, l'aviateur rescapé des Mames, fut
très entouré, aussitôt entré dans la maroquiDe-
rie où notre confrère Paris-Soir, avait organisé
une vente de chuité.
Une vieille dame lui prit les mains et les
serra très fort dans les siennes :
Je suis bien contente, dit-elle, bien con-
tente de vous voir. Vous êtes un brave gar-
çon.
Reine souriait, très ému.
Mais un grand, épais et décoré visiteur lui
ayant demandé d'un ton protecteur :
En somme, vous n'étiez pas si mal que
ça, là-bas ?
- Non, répondit Reine.
Et il ajouta, comme pour s'excuser d'être
revenu :
Mais vous savez, captif chez les Maures,
ce n'est pu une position sociale.
A
A cette même vente de charit. pendant que
Reine signait des autographe» avec Huguette
Duflos et Maryse Bastié. mille questions lui
étaient adressées :
Vous avez dû vous payer des parties de
chasse, dit quelqu'un.
Tu parles 1 répliqua l'ancien captif.
Ou eat-ce qu'on chaste, là-bas ? Le lion,
la panthère >.
Oui, le lion, la panthère. Et mm\ l'an-
tilope, la palle, le pou.
Et par une sorte de réflexe, le campagfto
de Sene glissa négligemment m doigt sons sa
chemise.
Huguette DuIm écatra at peu sa chabe,
1 avec une moue C M'MWM jolie.
S. "a eai
f
L'émotion causée par le désastre
du « Vestris » n'est pas encore
calmée que des signes de détresse
nous parviennent, de nouveau, de la Méditer-
ranée et de VAtlantique.
Cette fois, ce sont des navires français
qui coulent, mais, sur mer, un deuil est
toujours un deuil et un sinistre maritime
frappe également toutes les nations, soli-
daires sur la mer Internationale 1
Aujourd'hui voici le a Césarée » qui fait
naufrage sur la Cote Algérienne à hauteur
du Cap Caxine. Le personnel navigant a,
en vain, essayé de gagner la côte à la nage :
douze hommes ont péri.
D'attire part, au large d'Ouessant, le cargo
mixte des Chargeurs Réunis « Amiral
Ponty » jaugeant 6.000 tonnes, long de 118
mètres, se rendant au Cameroun, a lancé
hier le S. O. S. : par suite d'une voie d'eau
sa cale avant s'est remplie et il n'a pu mettre
ses canots de sauvetage à la mer. Le remor-
queur « l'Iroise » de Brest, toujours sur
la brèche. écumante, et sauveteur tradition-
nel, est parti à son secours hier matin à 6
heures. Avec deux autres vapeurs il s'est
dirigé vers le bateau en détresse, mais il a
bien vite fait d'inviter les deux autres navi-
res l' « Aquitania 9 et le « Maçons », qui
est resté près dit grand cargo jusqu'à son ar-
rivée pour parer, le cas échéant, à toute
éventualité, à continuer leur route, se char-
geant seul de sauver l' « Amiral Ponty ».
A midi, hier, « 1 iroise » prenait en re-
morque l' « Amiral Ponty » qui avait perdu
son gouvernail et, ec soir, demain au plus
tard, ce blessé de la mer sera au port de
Brest.
Sans doute, une très violente tempête sévijt
depuis plusieurs jours et met tons les na-
vires en difficlilté. Cependant quand on se
trouve en présence de certains accidents de
navigation frappant les gros paquebots et les
cargos mixtes on cède à une inquiétude très
justifiée.
Sur les grandes lignes, les grosses unités
qui transportent voyageurs et marchandises,
doivent être construites et équipées pour faire
face aux plus gros temps. La sécurité doit
y être toujours assurée. Quand un bâtiment
ne remplit pas ou ne remplit plus ces con-
ditions, il doit être réformé.
Toutes les Compagnies de navigation ob-
servent-elles cette règle qui n'est qu'une rè-
gle d'honnêteté ?
L'Etat assure-t-il efficacement et en toute
indépendance son contrôle, comme c'est son
devoir 1
Le paquebot a Afrique » des Chargeurs
Réunis comme l' « Amiral Ponty » ne s'est-
il pas déjà perdu, le 11 janvier 1920, au
soir, corps et bien - il n'y a eu que quelques
rescapés - en sortant du port de Bordeaux;
il a été drossé par un mauvais temps, et, une
voie d'eau s'étant déclarée, il a coulé, talon-
nant les hauts fonds sans qu'aucun secours
efficace pût lui être apporté.
Nous devons tous être convaincus qu'il
M'V a pas d'em pire colonial sans liaison ré-
gulière puissante, sûre et surveillée, entre la
Métropole et ses Colonies.
Aussi des événements comme ceux que
nous signalons ont-ils des conséquences fâ-
cheuses et lointaines.
Les hommes clairvoyants et compétents Vont
compris, tel le commandant Bourge, dans les
Nouvelles Hébrides, qui créa en Océanie des
liens solides qui, aujourd'hui, se sont étendus
et compliqués.
Il y a dans cette voie toute une politique
d'action et d'unification à entreprendre et à
appliqua. A elle seule, elle pourrait occuper
un sous-secrétaire d'Etat qui comprendrait
que Marine Marchande et Colonie, sont deux
saurs inséparables 1
Mais, hélas, la Marine Marchande en est
encore à attendre la résurrection de son sous-
secrétariat alors que le a Foot-Ball » vient
de recevoir le sien !
Mfclbel Cel«Moer/er,
Député des Côtes-du-Nord,
Membre da la Commission
de la Marine Marchande.
Le discours de M. Maginot
Le discours que M. Maginot, ministre des
Colonies, a prononcé hier à la fin du ban-
quet que lui offrait, ainsi qu'à M. Pasquier,
l'Institut Colonial, était, nous l'avons noté,
sa première manifestation publique depuis
son retour rue Oudinot.
De menues erreurs se sont glissées dans
le texte que nous* avons publié. Nous nous
faisons un devoir de rétablir les mots exacts
employés par le Ministre.
A la fin du 5e paragraphe, il fallait lire :
Aussi je ne m'étonne pas de voir dans un
pays voisin et ami du nôtre, un homme de
la valeur et de la personnalité de M. jmrspar,
attacher une telle importance au Ministère
des Colonies, qu'il ait cru devoir s'en réser-
ver la direction, en même temps que la pré-
sidence du Conseil.
Et, plus loin :
Mes adversaires comme mes amis me re-
connaissent comme à tout homme pas mal
de défauts on se montre volontiers très
lacge dans ces attributions, lorsqu'il s'agit
des autres mais ils sont généralement
d'accord pour dire de moi que je suis un
homme d'énergie et de décision. Ils veulent
bien m'accorder aussi que je n'ai pas peur.
Or, dans un Ministère comme celui des Co-
lonies, il faut un homme qui agisse et qui
n'ait pas peur, qui n'ait pas peur d'assu-
mer ses responsabilités, qui n'ait pas peur
non plus des procédés d'intimidation de cer-
tains milieux trop enclins à penser que leur
audace doit facilement triompher de la ti-
midité des ministres et des fonctionnaires
qui, comme les peuples heureux, préfèrent
ne pas avoir d'histoire.
Ce vigoureux discours, prononcé 'détint
voix fUIU-It. forte, a été très applaudi.
BROUSSES
* BROUTILLES
De quelques funestes crétins
Ces crétins-là habitent l'Algérie. Ils y
enéreent la profession de « primeuristes ».
Je ne les ai pas vus, mais je les vois d'ici.
On doit les reconnaître aux signes suivants:
un front fuyant, des yeux de merluche ané-
mique, un crâne et des pieds plats, et pas
de menton.
Ainsi faits, ils sont contents d'eux et se
jugent certainement très supérieurs aux gens
comme vous et moi. qui ont le visage ovale,
le menton moyen, le nez itou et tout ce qui
peut justifier la mention : « Signe particu-
lier, néant » sur leur livret militaire.
Je vous parie une truffe (en prévision des
fêtes de fin d'année) que les importateurs
anglais qui viennent de se balader en Al-
gérie répondent au même signalement que
vous et moi.
« Ces Anglais, avaient donc pensé quel-
Sues primeuristes algériens, c'est sûrement
des bons naïfs. On va leur expédier de bel-
les petites caissettes de prunes, condition-
nées avec tout le génie commercial qui nous
caractérise.
« Dessus, on mettra ce que nos vergers
produisent de plus réussi, et dessous, de la
prune à cochons. Et qui c'est qui va faire
rapidement fortune? Nous, bien sûr, nous
les as de la légume et du fruit précoce, et
les super-as du négoce moderne ».
Seulement, les Anglais n'ont pas envoyé
dire à leurs ingénieux expéditeurs de pru-
nes qu'ils ne marchaient pas. Ils sont venus
à Alger, ont trouvé là un tas de choses très
bien, mais ont dit eux-mêmes, ainsi que ma
bonne consœur Deffins l'a relaté hier : « Vos
premiers envois ont déçu le marché anglais,
11 marchandise n'étant pas loyale. »
Et ça, c'est très embêtant pour les nom-
breux primeuristes qui n'appartiennent pas
à la minuscule tribu des crétins.
Car, vous vous rappelez l'histoire de ce
citoyen britannique débarquant à Calais et
apercevant une femme rousse.
Il prit son carnet et écrivit :
'1 En France, toutes les femmes sont rous-
ses ! »
jÊméÊimm.
̃ ;
Cinéma Colonial
« Vénus »
Pour mener à bien son adaptation de
Vénus avec tout le réalisme désirable, Louis
Mercinton, qui en dirige la mise en scène,
s'est rendu avec ses collaborateurs et inter-
Drète, ainsi que nous l'avons relaté, dans
le Nord Africain, où l'auteur Jean Vignaud
a situé une partie des scènes de son roman.
Arrivé à Marseille pour s'y embarquer
avec sa troupe, Louis Mercanton eut la dé-
sagréable surprise de s'y voir immobilisé par
fUite de la grève des inscrits maritimes.
Mais, comme le scénario de Vénus comprend
d'importantes scènes de ce genre, il s'em-
pressa de tirer parti de ce contre-temps,
pour tourner des scènes de grève aussi au-
thentiques que possible.
C'est vers Oran que l'héroïne du film, la
princesse Béatrice Doriani, propriétaire
d'une ligne de messageries maritimes (rôle
interprété par Constance Talmadge), part
sur son yacht Vénus à la recherche du capi-
taine de marine marchande Franqueville
(Jean Murât), dont peu de temps auparavant
elle a signé l'ordre de destitution.
Dépêches de l'Indochine
Inauguration de la foire d'Hanoï
La foire a été inaugurée par M. Robin,
(iouverncur. Ella a remporté un giys suc-
cès.
(Par dépêche.)
Au Conseil de Gouvernement
La session du Conseil de Gouvernement
de rIndochine a été close le 24 ovembre.
Elle était ouverte depuis le 19.
Les membres du Conseil de Gouverne-
ment ont prié le Gouverneur général p. i.
de transmettre au Président de la Républi-
que, au Président du Conseil et au ministre
des Colonies l'assurance du fidèle attache-
ment de l'assemblée à la France.
(Par dépêche.)
ffle.
(EN INDOCHINE
0
Le trafic des œufs de volailler
Les exportations d'œufs de volaille se
sont intensifiées assez curieusement en Co-
chinchine passant de 8.291 quintaux, de jan-
vier à mai 1926 à 14.069 quintaux durant la
période correspondante de 1927 et à 14.983
quintaux, dans le même laps de temps, cette
année.
Les plus gros acheteurs sont Singapore et
Hong-Kong. Le premier avec 8.000 quintaux
et Hong-Kong avec 4.113 quintaux.
Quant aux exportations de volailles, elles
sont tombées de 5.830 quintaux dans les qua-
tre premiers mois de 1926, à 3.388 quintaux
pour la période correspondante de 1927 et
à 2.582 quintaux pour le premier tiers de
l'année en cours.
Mais il faut en rendre responsable et
l'application des nouveaux tarifs douaniers
et l'augmentation des taxes intervenant à la
sortie.
Le successeur épiscopal
de Mgr Alutl
1t1
Le pape vient de nommer délégué aposto-
lique en Indochine Mgr Dreyer.
Mgr Dreyer, qui succède à Mgr Aiuti,
prélat italien, mort en juillet dernier, est né
en 1866 à Rosheim (Alsace).
Il appartient à l'ordre des Frères mineurs.
En 1923, le vicariat de Rabat, qui venait
d'être créé, lui fut confié; en 1927, il deve-
nait premier vicaire apostolique du canal de
Suez, avec résidence à Port-Saïd.
CHASSES PRINCIÈRES
es
Au cours de ses chasses aux fauves, durant
son voyage d'Atusha à Declama (Tanganyika),
le prince de Galles a tué cinq magnifiques
lions.
La Khroomirie reine
de l'Afrique du Nord
»♦»
LE PETIT PORT DE TABARKA
Tabarka n'est pas seulement un joli vil-
lage endormi paisiblement entre deux éten-
dues bleues.
C est un port actif.
Son trafic n'a évidemment pas l'envergure
de Sfax ni même de Sousse. Tant s'en faut.
Tel quel, il est tout entier alimenté par la
forêt environnante qui est peuplée de chê-
nes-liege, de chênes-zéens et où les bruyères
abondent grassement. Et par la pêche prati-
quée surtout par les Italiens.
La forêt et la mer sont donc ses seules rai-
sons d'activité.
A
La Direction des Travaux publics a pro-
jeté diverses améliorations du port.
Un crédit de 1.600.000 francs, m',,-t-on dit,
a même été voté pour prolonger la digue jus-
qu'à l'Ile rocheuse.
Tabarka rêve d'offrir aux bâtiments venant
de Tunis ou de Bizerte pour se rendre sur
la côte algérienne, un sûr abri, aux mauvais
jours de tempête.
Les navires pourront dormir là sur leut
coque, du sommeil de l'innocence.
Par le grand chemin de la mer, la saison
venue, arrivent les cargos en file indienne.
Liège, charbon de bois, écorces à tan,
ébauchons emplissent leurs cales. Un concert
de sirènes réveille la somnolence de l'air. Ils
repartent. Les uns se traînent lentement
vers Tunis, l'Algérie, l'Italie, l'Espagne, la
Grèce. Les autres cinglent vers l'Amerique.
La Société d'Armstrong Cork de France,
dont le siège social est à Pittsburg en Amé-
rique, affrète des navires jaugeant de dix
à douze mille tonnes. Tabarka lui vend (sur
adjudication de l'Administration forestière à
Tunis) les plus grosses quantités d'émasclu-
res de liège mâle. Le liège compressé et
mis en balles sur place par ses équipes ou-
vrières, est réparti entre les agences de la
Société, essaimées dans tout le bassin médi-
terranéen. Ce n'est qu'une fois débarrassé de
ses impuretés, cornpressé encore une fois, à
.tes impuretés, co
l'aide de presses hydrauliques, qu'il est em-
barqué pour l'Amérique et dirigé sur les usi-
nes d'utilisation.
La robe des beaux arbres des forêts de Ta-
baïka va se métamorphoser en linoléum ou,
mariée au ciment, entrera dans la construc-
tion des gratte-ciel new-yorkais et dans cent
autres choses.
Affaire de destinée : elle sera foulée aux
pieds ou défiera les étoiles. A moins que,
tout bonnement devenue vulgaires bouchons,
elle coiffe virginalement la tristesse des bou-
teilles sans couleur ni saveur du pays sec.
Les arbres sont nus jusqu'à deux mètres de
leur coupole. Le soleil et la sève mettront
des années pour les recouvrir à nouveau,
d'une légère vêture.
Les arbres sont nus.
Mais le trust des lièges tient le coup.
UArmstrong reste reine du linoleum et du
liège, en Amérique.
La France n'y perd rien.
* t
J'ai visité la petite fabrique d'ébauchon.
Fort aimablement le Directeur m'a initiée
aux mystères qui entourent la naissance des
pipes de bruyère.
Combien de fumeurs se doutent-ils de la
peine que nécessite l'extraction même des
racines au cœur humide de la forêt, du tra-
vail, de la patience, de l'habileté qu'il faut
pour ébaucher cette pipe, qui fait leurs dé-
lices ?
Dans la forêt, six cents ouvriers travaillent
à l'arrachage des racines de bruyères. Qua-
rante ébaucheurs sont employés à l'usine au-
tour des scies circulaires, chacune surplom-
bée d'une petite lampe électrique.
10.000 quintaux de racines mâles la fe-
melle ne vaut rien - sont utilisés annuel-
lement à Tabarka. et fournissent 2.500 (juin-
taux de pipes ébauchées qui sont expédiées
sur le Jura à Saint-Claude.
Mais auparavant la bruyère de la forêt a
été bouillie pendant dix heures, séchée du-
rant vingt jours au feu de bois, triée, recou-
pée, mesurée sous sa forme d'ébauchons.
A Saint-Claude, selon la qualité de leur
bois qui est flammé, grainé, lisse ou rouge,
les ébauchons deviendront des pipes de luxe,
de demi-luxe ou de simples bouffardes.
Les unes et les autres feront figure quand
même de pipes de bruyère. De bruyère de
la grande forêt de Tabarka toute florissante
de fraîcheur, de lauriers-roses, d'oignons
sauvages, d'herbes hautes et de chênes.
Mais, quel est le fumeur de Paris, de
Christiana ou de Bruxelles, qui le saura?
A
Sur la jetée ensoleillée, un pêcheur ita-
lien étend nonchalamment ses longs filets.
Quatre barques sont au repos au creux du
sable : Les deux frères, Les quatre frères,
la neuve Madeleine, Maria-Santa.
La conversation est facile à engagei. Elle
s'engage d'autant mieux que je m'adresse au
propriétaire des barques : l'un des Quatre
frères.
Tabarka compte six barques de pêche et
possède un marché aux poissons. Mais, il.
faut dire qu'en saison, douze autres barques
venues de la Péninsule italique renforcent ce
contingent marin.
De mars à mai, les barques jettent leurs
filets à petites mailles aux alentours du cap
Négro et du Montagnon où l'allache vient se
faire prendre à raison de sept à quinze quin-
taux par nuit. Par beau temps, c est le petit
rouget qui alimente la pêche. En octobre, une
sorte de poisson, ressemblant assez au thon,
donne de trente à quarante kilos par pêche.
Ces prises sont vendues sur le marché de
Tabarka contrairement à l'allache. salée sur
place mais vendue à Tunis.
.'r.-"","e BejfVns.
Taliiti èt Parts
-6-
Une exposition « Tahiti », d'Octave Mo-
rillot, aura lieu du 30 novembre au 13 dé-
cembre, Galerie Charles-Atiffuste-Girard, 1,
me Rdoaard- VU.
A LA CHAMBRE
•+«
DEBATS
Les travailleurs d'Algérie
L'ordre du jour, appelait hier la suite de
la discussion du projet de loi portant fixa-
tion du budget général de l'exercice 1929 -
(budget du ministère du travail).
M. Antoine Durafour est intervenu, au
sujet des travailleurs d'Algérie, en ces
ternies :
Que vous demandons-nous aujourd'hui?
Un effort de bonté, un effort de justice. La
fédération nationale défend un programme
net, pondéré, humain : le l'éaiu.stcment de
toutes les J'cntes, sur les bases d'un salaire
de 8.000 francs. Elle demande le bénéfice
de la réforme pour ceux qui en ont été in-
justement exclus : les agriculteurs, les gens
de Jnaison, les travailleurs de VAlaériê.
Nous voulons abolir la distinction inadmis-
sible que les lois antérieures établissent
entre les travailleurs des villes et les tra-
vailleurs de la campagne. Nous réclamons
aussi, nous, députés de la métropole, la
totale assimilation aux travailleurs fran-
çais de ces travailleurs de t'Algérie que
nous ne distinguons pas des nôtres et que
nous confondons dans une même affection.
(Très bien ! très bien !)
M. Emile Morinuud. -- Très bien !
M. Antoine Durafour. - Et t'ajoute que
je suis heureux d'apporter cette thèse de
solidarité nationale, en présence de mes
collègues algériens et notamment, de notre
collègue M. Thomson, que j'ai la joie, dans
ce débat, de voir présent à son banc. (Ap-
plaudissements.)
Un peu plus turd, au cours de la séance,
M. Luquière a pris la parole sur le même
sujet. ;
M. Durafour a plaidé la cause des tnuiilcs
du travail d Algérie. Or, l'Algérie, dans ce
donttlinc comme dans tant d'autres, entend
participer au progrès social. Elle a un bud-
get spécial et toutes les mesures de nature
à entraîner des répercussions financières'
sont soumises aux délégations financières.
.>t eue est un peu en retard au point de
vue social, la fauta en tncombe-t-elle aux
dAtgations ? Non, et il importe que la
Chambre le sache. (Très bien ! très bien 1)
Sur ces questions, le droit d'initiative
n'appartient pas aux délégations, mais au
gouverneur général lequel n'en use que
lorsqu'il est d'accord avec son gouverne-
ment. D'où les rclards.
C'est ainsi que la loi de 1898 sur les acci-
dents, n'a été appliquée en Algérie qu'en
19"21.
En 1923, le ministère de l'Intérieur a rayé
un crédit d'essai destiné aux oeuvres qui-
viennent en aide aux vieillards et aux incu-
rables. Ultérieurement le ministère a oppo-
sé son veto quand les délégations ont voulu
alloyer une indemnité aux retraités algé-
riens.
Dernièrement - la nouvelle vient de
m'être annoncée par un journal - le gou-
verneur général a reçu des mutilés du tra-
vail et leur a dit que les délégations avaient
voté les crédits nécessaires pour leur ac-
corder une majoration. IL ne reste plus
qu'à attendre 1 approbation du Gouverne-
ment.
Je supplie le Gouvernement d'accorder
cette approbation non seulement dans ce
cas, mais chaque fois que les délégations
demanderont (application d'une loi sociale
et s'offriront à fairç. face aux frais que la
réforme entraînera. {Applaudissements.) Il
ne faut plus que l'on continue à refuser par
derrière ce que l'on promet par devant. (Ap-
plaudissements.)
Li), suite do la discussion est renvoyée à
la prochaine séance.
1
La Conférence atricaine
de la fièvre jaune
On sait qu'une conférence intercoloniate afri-
caine de la fièvre jaune s'est réunie à Dakar,
en avril 1928, sur l'initiative de M. Carde,
Gouverneur Général de l'Afrique occidentale,
française, avec l'assentiment de M. Perrier,
ministre des Colonies.
-.. ..-
Les délégués médicaux anglais de la Gam-
bie, de Sierra-Leone, de la Gold-Coast, de
la Nigéria y ont pris part, ainsi que le direc-
teur et un membre de la Commission de la
fièvre jaune du Bureau d'Hygiène internatio-
nal de la Fondation Rockefeller.
Le volume contenant les travaux de la con-
férence vient de paraître chez l'éditeur Four-
nier. Il sera consulté avec profit par tous ceux
qui s'intéressent à l'avenir économique de notre
domaine africain. Les exposés des constatations
épidémiologiques, des recherches bactériologi-
ques, des mesures prophylactiques appliquées
leur donneront la certitude que de grands pro-
grès ont été réalisés dans l'étude de la fièvre
jaune et que l'avenir peut désonnais être envi-
sagé avec confiance.
Les épidémies de fièvre jaune ne surviennent
qu'à de longs intervalles ; leur mortalité glo.
bale n'est pas aussi élevée que celle de tant
d'autres épidémies qui sévissent chaque année
sur les pays d'Europe. Cependant, la réputa-
tion de la fièvre jaune est particulièrement
mauvaise. C'est qu'elle opère par de singu-
liers procédés. Elle éclate et disparaît d'une
façon mystérieuse ; si les premiers cas com-
mencent en mai, ses manifestations durent pen-
dant six longs mois, jusqu'en décembre ; elle
distille ses coups, frappant une localité, puis
une autre, créant dans une ville des foyers suc-
cessib. tout cela avec des intervalles de repos
qui sont autant de fallacieux espoirs de sa dis-
parition ; dans certaines maisons, elle provoque
des hécatombes familiales ; contrairement aux
autres maladies pestil entielles, elle semble sur-
tout frapper les Européens ; il n'existe encore
aucun traitement de la maladie ; sa marche en
est tragique; après quekmes joivs de fièvre,
le malade ressent une amélioration ; on espère ;
.ce n'est que le mieux de la mort qui survient
m NOMIO : 10 f
JOURMLJMTIOISR
Rédaction & Administration :
II.
PARIS Cl")
WhlWI, l LOUVMIIM7
- RICHBUKUIM4
1, l àl 0
Les Annales Coloniales
Let annonça et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS: Maroel RUEDEL «t L.-G THÊBAUL T
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANRALIS COLONIALES.
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MIe le supplément illustré :
Un et 6 Mett 8 Mwit
PfMMtt
Colonies IMt Mt Mt
Étranger.. lu p toI. Mw
On s'abonne sans frais dafli
tous les bureaux de poste.
Les relationséconomiques des deux Togo
te Nos relations avec les Colonies étrangè-
res n'ont pas cessé d'être empreintes de la
plus parfaite cordialité » disait M. le Gou-
verneur Général Carde dans son discours
d'ouverture de la session de novembre du
Conseil de Gouvernement de l'A-O-F.
Sous les espèces d'une dignité personnelle
conférée ?u Représentant de la République
française en A. 0. F., la mission de J. E.
sir John Middlcton, Gouverneur de la Gam-
bie anglaise, offrait un nouveau témoignage
de l'entente intimement cordiale qui unit,
sur la terre d'Atrique, pour une même œu-
vre de civilisation, deux grandes nations
amies.
Si nous nous reportons, en ettet, aux dis-
cussions de la Commission des mandats de
la Société des Nations sur l'Administration
de la puissance mandataire du Togo britan-
nique nous ne pouvons que constater que des
relations économiques existent entre les ad-
ministrations britannique et française, ne se-
raiE-ce (lue par ce fait que la France a
étendu à tous les produits du Togo britanni-
que transportés par le Chemin de fer du To-
go français, la préférence accordée aux pro-
duits du Togo français. Et ce traitement spé-
c ral, disait M. Ormsby Gore, a été vivement
apprécié par les producteurs indigènes et
par la Puissance mandataire.
- Pour l'instant, le seul débouché naturel
(Je. produits du Togo méridional, en ce qui
concerne spécialement l'importante "qp des
Cacaoycif, qui se développe si rapidement,
est le chemin de fer français de Palimé (Mi-
sahohé) à Lomé. Certaines exportations se
faisant en petites quantités en Gold Coast
par le bac ae Senchye.
Si le Togo britannique septentrional est
encore à l'état primitif, par contre, la partie
méridionale est une région où le développe-
ment économique est possible grâce aux fa-
cilités de transport. Il s'y manifeste une
ex p ansion considérable de bien-être.
Tant qu'un chemin de fer n'aura pas été
construit dans le nord, passant à travers le
rentre de la Gold Coast, le développement
économique au Nord du Territoire sous man-
dat sera vraisemblablement minime.
interrogé sur le chiffre des exportations
par le Togo français, M. Ormsby Gore a ré-
pondu qu'il n'a aucun renseignement précis
à ce sujet. Mais il reconnait que Palimé oc-
cupe une situation idéale, au centre d'un
réseau routier excellent et à distance conve-
nable de la mer au point de vue économi-
que, en co qui concerne les exportations de
cacao. Il ne croit pas qu'il y aurait avantage
à prolonger la vote ferrée dans le Togo bri-
tannique. Il y aura un problème ferroviaire
plus grave à résoudre dans le nord où les
régions à cacao sont hors de la zone écono-
mique. Le développement des communica-
tions dans cette région retient depuis 1927
l'attention du Gouvernement de la Gold
Coast.
Relativement au traitement préférentiel vi-
sant le cacao il y avait lieu de se demander,
comme le fit sir F. Lugard, si cela ne cons-
titue pas une infraction au point de vue
économique.
M. Ormsby Gore explique qu'il s'est pro-
duit certaines difficultés durant la première
année administrative ; le cacao cultivé dans
la Gold Coast était transporté au Togo de
façon à pouvoir être vendu comme cacao en
provenance du Togo et à bénéficier ainsi de
a préférence que les Français donnent aux
produits du Togo britannique. Ce procédé
était déloyal à l'égard des cultivateurs du
Togo français. Si le cacao cultivé au Togo
est exporté par Accra, il bénéficie de Nla pré-
férence britannique ; exporté par Lomé, il
bénéficie de la préférence française. Ces trai-
tements préférentiels constituent en fait un
don des Gouvernements français et britan-
nique au territoire sous mandat.
L'emploi de la main-d'œuvre indigène qui
est un des principaux soucis de la Commis-
sion des mandats donne lieu à un échange
de vues annuel la même question a donné
lieu lors de l'examen du rapport sur le Togo
français ; dans le Togo français, on exige
quatre jours de travail non rémunéré par
an, alors qu'on exige vingt-quatre jours par
an de travail payé dans le Togo britannique.
Les systèmes en vigueur dans les deux terri-
toires sont différents D'après M. Orts, on
ne pourrait soumettre les indigènes à vingt-
quatre jours de travail obligatoire non ré-
munéré sans se mettre en contradiction avec
les prescriptions du mandat.
Ajoutons que des codes du travail ont été
élaborés et mis en vigueur dans les terri-
toires sous mandat et que les intérêts des
employeurs et des employés sont respective-
------ ment sauveeardés.
La. lutte contre le véritable fléau, l'alcoo-
lisme qui ravage les populations indigènes,
a été entreprise avec une égale activité dans
les deux territoires togolais.
La Convention de Saint-Germain de 1919
exigeait pour son exécution, de la part des
deux puissances mandataires l'établissement
d'un service de douane le long de la fron-
tière commune, service qui fonctionne rela-
tivement bien en des régions fort broussail-
leuses. En 1924, l'Administration avait cru
devoir réduire le nombre des gardes-fron-
tières, elle a dû le rétablir par suite d'une
recrudescence de la contrebande des spiri-
tueux.
Au cours de la troisième session, la Com-
mission des mandats avait recommandé aux
Gouvernements français et britannique de
conclure un accord peur égaliser les prix
des spiritueux afin de prévenir la contre-
bande.
Les contrebandiers anglais peuvent ache-
ter les spiritueux dans le Togo français à des
prix plus bas que dans le Togo britannique
et, par conséquent, font un profit sur toutes
les ventes effectuées dans ce dernier terri-
toire. La différence dane les prix est cepen-
dant, à t'époque actuelle, comparativement I
petite. Il semble, d'une façon générale, que
la contrebande est profitable quand la valeur
du franc tombe, tandis qu'elle cesse d'être
avantageuse si la valeur du franc monte.
Dans le Togo britannique, le droit sur les
spiritueux importés est de 25 shillings le
gallon, pour une force de 50 degrés, tandis
que le droit de licence pour la vente des
spiritueux est de L. 20 par an. -
M. Martial Merlin fit remarquer que la
différence de prix des spiritueux vendus
dans les deux territoires n'est pas très grande
et n'a pas beaucoup de répercussion sur la
*̃" contrebande. Le droit sur les spiritueux im-
portés dans le Togo français est de 30 francs
par litre, et Je droit pour une licence est de
mille francs par an. Il examinera cependant
la question avec le Gouvernement français,
en vue de conclure un accord entre les Ad-
ministrations française et britannique au
Togo. Il demanda si la bande des contre-
bandiers auxquels M. Ormsby Gore a fait
allusion, sont des habitants du Togo britan-
nique ou du Togo français.
Ces contrebandiers sont fournis à la fois
par les deux territoires qui opéreront tant
qu'il existera une différence de prix des spi-
ritueux entre le Togo français et le Togo
britannique
Il avait été question de modifier la fron-
tière entre le Togo français et le Togo bri-
tannique du fait que certaines tribus se trou-
vaient à cheval sur la frontière.
Cette question fut discutée par M. Bonne-
carrère avec sir Gordon Guggisberg et ils
conclurent qu'il était peu probable qu'un
changement radical de la frontière fut né-
cessaire.
Tout en conservant à la zone du Togoland
qui lui fut attribuée sur le traité de Versail-
les son caractère de Territoire sous mandat,
le Gouvernement britannique l'a annexé au
point de vue administratif à la colonie de la
Gold Coast à l'avenir économique de la-
quelle son propre avenir est désormais rat-
taché.
Tandis que le territoire du Togo placé
sous mandat français a conservé son auto-
nomie et ne dépend en aucune façon de no-
tre colonie limitrophe du Dahomey avec la-
quelle il sera en relation constante par le
chemin de fer Lomé, Anécho, Grand Popo-
Socbohoué.
Enclaves de l'ancien empire ouest-africain,
les deux Togo concourent de la même façon
et en parfait accord à son évolution écono-
mique.
Jfftdowtujrcg IV.
Sénateur de la Haute-Lotre.
Vice-pré tident de la Commission
des Douanes.
L'Aviation Coloniale
Cap Juby-Dakar
Avant de reprendre son service sur le
tronçon de la ligne Cap Juby-Dakar l'avia-
teur Heine a tenu à donner le baptême; de
l'air aux membres de sa famille.
A l'aéroport du Bourget, il a pris place
au poste de pilotage d'un avion sur la ligne
Biarritz-Paris et, duraut un quart d'heure,
a emmené son père et sa mère qui se mon-
trèrent enchantés de ce baptême aérien.
Après avoir atterri, Reine emmena plu-
sieurs de ses ainis dans un vol nocturne.
Angleterre-Afrique du Nord-Egypte
Lord Curbcrry, aviateur américain pilo-
tant, en touristo son monoplan Miss Africa,
est arrivé hier au Bourget, venant d'Ams-
terdam. L'aviateur se propose d'accomplir
un voyage en Afrique du Nord, Tunisie et
Egypte.
Londres-Afrique 1fu Sud
M. Guest, membre do la Chambre des
Communes, et ancien secrétaire d'Etat à
l'aviation, partira dans une quinzaine de
jours pour l'Afrique du Sud à bord d'un
avion allemand. Le but de l'ancien minis-
tre est d'explorer minutieusement la pre-
mière moitié de la route aérienne du Cap
qu Cairc en vue de certains développements
commerciaux.
Le capitaine Guest a déclaré que s'il avait
fait choix d'un appareil allemand pour sa
randonnée, c'est qu'un avion avec cabine
lui était nécessaire, et qu'un tel appareil
n'était pas actuellement sur le marché bri-
tannique.
Aviation et automobUisme
Il existerait au sud de l'Afrique une
piste merveilleuse, idéale. et les majors
Seegrave et Malcolm Campbellc, dont nous
avons relaté la mission de reconnaissance,
auraient demandé par câble des détails
complets à son sujet.
Elle serait située it Affl milles du Cap et
s'approprierait parfaitement à un essai
pour record du monde de vitesse, ayant
32 kilomètres de long sur 10 de large et
constituée par de la boue durcie au soleil.
8..
L'aviateur et l'homme important,
puis Huguette Duflos
mo 1
Reine, l'aviateur rescapé des Mames, fut
très entouré, aussitôt entré dans la maroquiDe-
rie où notre confrère Paris-Soir, avait organisé
une vente de chuité.
Une vieille dame lui prit les mains et les
serra très fort dans les siennes :
Je suis bien contente, dit-elle, bien con-
tente de vous voir. Vous êtes un brave gar-
çon.
Reine souriait, très ému.
Mais un grand, épais et décoré visiteur lui
ayant demandé d'un ton protecteur :
En somme, vous n'étiez pas si mal que
ça, là-bas ?
- Non, répondit Reine.
Et il ajouta, comme pour s'excuser d'être
revenu :
Mais vous savez, captif chez les Maures,
ce n'est pu une position sociale.
A
A cette même vente de charit. pendant que
Reine signait des autographe» avec Huguette
Duflos et Maryse Bastié. mille questions lui
étaient adressées :
Vous avez dû vous payer des parties de
chasse, dit quelqu'un.
Tu parles 1 répliqua l'ancien captif.
Ou eat-ce qu'on chaste, là-bas ? Le lion,
la panthère >.
Oui, le lion, la panthère. Et mm\ l'an-
tilope, la palle, le pou.
Et par une sorte de réflexe, le campagfto
de Sene glissa négligemment m doigt sons sa
chemise.
Huguette DuIm écatra at peu sa chabe,
1 avec une moue C M'MWM jolie.
S. "a eai
f
L'émotion causée par le désastre
du « Vestris » n'est pas encore
calmée que des signes de détresse
nous parviennent, de nouveau, de la Méditer-
ranée et de VAtlantique.
Cette fois, ce sont des navires français
qui coulent, mais, sur mer, un deuil est
toujours un deuil et un sinistre maritime
frappe également toutes les nations, soli-
daires sur la mer Internationale 1
Aujourd'hui voici le a Césarée » qui fait
naufrage sur la Cote Algérienne à hauteur
du Cap Caxine. Le personnel navigant a,
en vain, essayé de gagner la côte à la nage :
douze hommes ont péri.
D'attire part, au large d'Ouessant, le cargo
mixte des Chargeurs Réunis « Amiral
Ponty » jaugeant 6.000 tonnes, long de 118
mètres, se rendant au Cameroun, a lancé
hier le S. O. S. : par suite d'une voie d'eau
sa cale avant s'est remplie et il n'a pu mettre
ses canots de sauvetage à la mer. Le remor-
queur « l'Iroise » de Brest, toujours sur
la brèche. écumante, et sauveteur tradition-
nel, est parti à son secours hier matin à 6
heures. Avec deux autres vapeurs il s'est
dirigé vers le bateau en détresse, mais il a
bien vite fait d'inviter les deux autres navi-
res l' « Aquitania 9 et le « Maçons », qui
est resté près dit grand cargo jusqu'à son ar-
rivée pour parer, le cas échéant, à toute
éventualité, à continuer leur route, se char-
geant seul de sauver l' « Amiral Ponty ».
A midi, hier, « 1 iroise » prenait en re-
morque l' « Amiral Ponty » qui avait perdu
son gouvernail et, ec soir, demain au plus
tard, ce blessé de la mer sera au port de
Brest.
Sans doute, une très violente tempête sévijt
depuis plusieurs jours et met tons les na-
vires en difficlilté. Cependant quand on se
trouve en présence de certains accidents de
navigation frappant les gros paquebots et les
cargos mixtes on cède à une inquiétude très
justifiée.
Sur les grandes lignes, les grosses unités
qui transportent voyageurs et marchandises,
doivent être construites et équipées pour faire
face aux plus gros temps. La sécurité doit
y être toujours assurée. Quand un bâtiment
ne remplit pas ou ne remplit plus ces con-
ditions, il doit être réformé.
Toutes les Compagnies de navigation ob-
servent-elles cette règle qui n'est qu'une rè-
gle d'honnêteté ?
L'Etat assure-t-il efficacement et en toute
indépendance son contrôle, comme c'est son
devoir 1
Le paquebot a Afrique » des Chargeurs
Réunis comme l' « Amiral Ponty » ne s'est-
il pas déjà perdu, le 11 janvier 1920, au
soir, corps et bien - il n'y a eu que quelques
rescapés - en sortant du port de Bordeaux;
il a été drossé par un mauvais temps, et, une
voie d'eau s'étant déclarée, il a coulé, talon-
nant les hauts fonds sans qu'aucun secours
efficace pût lui être apporté.
Nous devons tous être convaincus qu'il
M'V a pas d'em pire colonial sans liaison ré-
gulière puissante, sûre et surveillée, entre la
Métropole et ses Colonies.
Aussi des événements comme ceux que
nous signalons ont-ils des conséquences fâ-
cheuses et lointaines.
Les hommes clairvoyants et compétents Vont
compris, tel le commandant Bourge, dans les
Nouvelles Hébrides, qui créa en Océanie des
liens solides qui, aujourd'hui, se sont étendus
et compliqués.
Il y a dans cette voie toute une politique
d'action et d'unification à entreprendre et à
appliqua. A elle seule, elle pourrait occuper
un sous-secrétaire d'Etat qui comprendrait
que Marine Marchande et Colonie, sont deux
saurs inséparables 1
Mais, hélas, la Marine Marchande en est
encore à attendre la résurrection de son sous-
secrétariat alors que le a Foot-Ball » vient
de recevoir le sien !
Mfclbel Cel«Moer/er,
Député des Côtes-du-Nord,
Membre da la Commission
de la Marine Marchande.
Le discours de M. Maginot
Le discours que M. Maginot, ministre des
Colonies, a prononcé hier à la fin du ban-
quet que lui offrait, ainsi qu'à M. Pasquier,
l'Institut Colonial, était, nous l'avons noté,
sa première manifestation publique depuis
son retour rue Oudinot.
De menues erreurs se sont glissées dans
le texte que nous* avons publié. Nous nous
faisons un devoir de rétablir les mots exacts
employés par le Ministre.
A la fin du 5e paragraphe, il fallait lire :
Aussi je ne m'étonne pas de voir dans un
pays voisin et ami du nôtre, un homme de
la valeur et de la personnalité de M. jmrspar,
attacher une telle importance au Ministère
des Colonies, qu'il ait cru devoir s'en réser-
ver la direction, en même temps que la pré-
sidence du Conseil.
Et, plus loin :
Mes adversaires comme mes amis me re-
connaissent comme à tout homme pas mal
de défauts on se montre volontiers très
lacge dans ces attributions, lorsqu'il s'agit
des autres mais ils sont généralement
d'accord pour dire de moi que je suis un
homme d'énergie et de décision. Ils veulent
bien m'accorder aussi que je n'ai pas peur.
Or, dans un Ministère comme celui des Co-
lonies, il faut un homme qui agisse et qui
n'ait pas peur, qui n'ait pas peur d'assu-
mer ses responsabilités, qui n'ait pas peur
non plus des procédés d'intimidation de cer-
tains milieux trop enclins à penser que leur
audace doit facilement triompher de la ti-
midité des ministres et des fonctionnaires
qui, comme les peuples heureux, préfèrent
ne pas avoir d'histoire.
Ce vigoureux discours, prononcé 'détint
voix fUIU-It. forte, a été très applaudi.
BROUSSES
* BROUTILLES
De quelques funestes crétins
Ces crétins-là habitent l'Algérie. Ils y
enéreent la profession de « primeuristes ».
Je ne les ai pas vus, mais je les vois d'ici.
On doit les reconnaître aux signes suivants:
un front fuyant, des yeux de merluche ané-
mique, un crâne et des pieds plats, et pas
de menton.
Ainsi faits, ils sont contents d'eux et se
jugent certainement très supérieurs aux gens
comme vous et moi. qui ont le visage ovale,
le menton moyen, le nez itou et tout ce qui
peut justifier la mention : « Signe particu-
lier, néant » sur leur livret militaire.
Je vous parie une truffe (en prévision des
fêtes de fin d'année) que les importateurs
anglais qui viennent de se balader en Al-
gérie répondent au même signalement que
vous et moi.
« Ces Anglais, avaient donc pensé quel-
Sues primeuristes algériens, c'est sûrement
des bons naïfs. On va leur expédier de bel-
les petites caissettes de prunes, condition-
nées avec tout le génie commercial qui nous
caractérise.
« Dessus, on mettra ce que nos vergers
produisent de plus réussi, et dessous, de la
prune à cochons. Et qui c'est qui va faire
rapidement fortune? Nous, bien sûr, nous
les as de la légume et du fruit précoce, et
les super-as du négoce moderne ».
Seulement, les Anglais n'ont pas envoyé
dire à leurs ingénieux expéditeurs de pru-
nes qu'ils ne marchaient pas. Ils sont venus
à Alger, ont trouvé là un tas de choses très
bien, mais ont dit eux-mêmes, ainsi que ma
bonne consœur Deffins l'a relaté hier : « Vos
premiers envois ont déçu le marché anglais,
11 marchandise n'étant pas loyale. »
Et ça, c'est très embêtant pour les nom-
breux primeuristes qui n'appartiennent pas
à la minuscule tribu des crétins.
Car, vous vous rappelez l'histoire de ce
citoyen britannique débarquant à Calais et
apercevant une femme rousse.
Il prit son carnet et écrivit :
'1 En France, toutes les femmes sont rous-
ses ! »
jÊméÊimm.
̃ ;
Cinéma Colonial
« Vénus »
Pour mener à bien son adaptation de
Vénus avec tout le réalisme désirable, Louis
Mercinton, qui en dirige la mise en scène,
s'est rendu avec ses collaborateurs et inter-
Drète, ainsi que nous l'avons relaté, dans
le Nord Africain, où l'auteur Jean Vignaud
a situé une partie des scènes de son roman.
Arrivé à Marseille pour s'y embarquer
avec sa troupe, Louis Mercanton eut la dé-
sagréable surprise de s'y voir immobilisé par
fUite de la grève des inscrits maritimes.
Mais, comme le scénario de Vénus comprend
d'importantes scènes de ce genre, il s'em-
pressa de tirer parti de ce contre-temps,
pour tourner des scènes de grève aussi au-
thentiques que possible.
C'est vers Oran que l'héroïne du film, la
princesse Béatrice Doriani, propriétaire
d'une ligne de messageries maritimes (rôle
interprété par Constance Talmadge), part
sur son yacht Vénus à la recherche du capi-
taine de marine marchande Franqueville
(Jean Murât), dont peu de temps auparavant
elle a signé l'ordre de destitution.
Dépêches de l'Indochine
Inauguration de la foire d'Hanoï
La foire a été inaugurée par M. Robin,
(iouverncur. Ella a remporté un giys suc-
cès.
(Par dépêche.)
Au Conseil de Gouvernement
La session du Conseil de Gouvernement
de rIndochine a été close le 24 ovembre.
Elle était ouverte depuis le 19.
Les membres du Conseil de Gouverne-
ment ont prié le Gouverneur général p. i.
de transmettre au Président de la Républi-
que, au Président du Conseil et au ministre
des Colonies l'assurance du fidèle attache-
ment de l'assemblée à la France.
(Par dépêche.)
ffle.
(EN INDOCHINE
0
Le trafic des œufs de volailler
Les exportations d'œufs de volaille se
sont intensifiées assez curieusement en Co-
chinchine passant de 8.291 quintaux, de jan-
vier à mai 1926 à 14.069 quintaux durant la
période correspondante de 1927 et à 14.983
quintaux, dans le même laps de temps, cette
année.
Les plus gros acheteurs sont Singapore et
Hong-Kong. Le premier avec 8.000 quintaux
et Hong-Kong avec 4.113 quintaux.
Quant aux exportations de volailles, elles
sont tombées de 5.830 quintaux dans les qua-
tre premiers mois de 1926, à 3.388 quintaux
pour la période correspondante de 1927 et
à 2.582 quintaux pour le premier tiers de
l'année en cours.
Mais il faut en rendre responsable et
l'application des nouveaux tarifs douaniers
et l'augmentation des taxes intervenant à la
sortie.
Le successeur épiscopal
de Mgr Alutl
1t1
Le pape vient de nommer délégué aposto-
lique en Indochine Mgr Dreyer.
Mgr Dreyer, qui succède à Mgr Aiuti,
prélat italien, mort en juillet dernier, est né
en 1866 à Rosheim (Alsace).
Il appartient à l'ordre des Frères mineurs.
En 1923, le vicariat de Rabat, qui venait
d'être créé, lui fut confié; en 1927, il deve-
nait premier vicaire apostolique du canal de
Suez, avec résidence à Port-Saïd.
CHASSES PRINCIÈRES
es
Au cours de ses chasses aux fauves, durant
son voyage d'Atusha à Declama (Tanganyika),
le prince de Galles a tué cinq magnifiques
lions.
La Khroomirie reine
de l'Afrique du Nord
»♦»
LE PETIT PORT DE TABARKA
Tabarka n'est pas seulement un joli vil-
lage endormi paisiblement entre deux éten-
dues bleues.
C est un port actif.
Son trafic n'a évidemment pas l'envergure
de Sfax ni même de Sousse. Tant s'en faut.
Tel quel, il est tout entier alimenté par la
forêt environnante qui est peuplée de chê-
nes-liege, de chênes-zéens et où les bruyères
abondent grassement. Et par la pêche prati-
quée surtout par les Italiens.
La forêt et la mer sont donc ses seules rai-
sons d'activité.
A
La Direction des Travaux publics a pro-
jeté diverses améliorations du port.
Un crédit de 1.600.000 francs, m',,-t-on dit,
a même été voté pour prolonger la digue jus-
qu'à l'Ile rocheuse.
Tabarka rêve d'offrir aux bâtiments venant
de Tunis ou de Bizerte pour se rendre sur
la côte algérienne, un sûr abri, aux mauvais
jours de tempête.
Les navires pourront dormir là sur leut
coque, du sommeil de l'innocence.
Par le grand chemin de la mer, la saison
venue, arrivent les cargos en file indienne.
Liège, charbon de bois, écorces à tan,
ébauchons emplissent leurs cales. Un concert
de sirènes réveille la somnolence de l'air. Ils
repartent. Les uns se traînent lentement
vers Tunis, l'Algérie, l'Italie, l'Espagne, la
Grèce. Les autres cinglent vers l'Amerique.
La Société d'Armstrong Cork de France,
dont le siège social est à Pittsburg en Amé-
rique, affrète des navires jaugeant de dix
à douze mille tonnes. Tabarka lui vend (sur
adjudication de l'Administration forestière à
Tunis) les plus grosses quantités d'émasclu-
res de liège mâle. Le liège compressé et
mis en balles sur place par ses équipes ou-
vrières, est réparti entre les agences de la
Société, essaimées dans tout le bassin médi-
terranéen. Ce n'est qu'une fois débarrassé de
ses impuretés, cornpressé encore une fois, à
.tes impuretés, co
l'aide de presses hydrauliques, qu'il est em-
barqué pour l'Amérique et dirigé sur les usi-
nes d'utilisation.
La robe des beaux arbres des forêts de Ta-
baïka va se métamorphoser en linoléum ou,
mariée au ciment, entrera dans la construc-
tion des gratte-ciel new-yorkais et dans cent
autres choses.
Affaire de destinée : elle sera foulée aux
pieds ou défiera les étoiles. A moins que,
tout bonnement devenue vulgaires bouchons,
elle coiffe virginalement la tristesse des bou-
teilles sans couleur ni saveur du pays sec.
Les arbres sont nus jusqu'à deux mètres de
leur coupole. Le soleil et la sève mettront
des années pour les recouvrir à nouveau,
d'une légère vêture.
Les arbres sont nus.
Mais le trust des lièges tient le coup.
UArmstrong reste reine du linoleum et du
liège, en Amérique.
La France n'y perd rien.
* t
J'ai visité la petite fabrique d'ébauchon.
Fort aimablement le Directeur m'a initiée
aux mystères qui entourent la naissance des
pipes de bruyère.
Combien de fumeurs se doutent-ils de la
peine que nécessite l'extraction même des
racines au cœur humide de la forêt, du tra-
vail, de la patience, de l'habileté qu'il faut
pour ébaucher cette pipe, qui fait leurs dé-
lices ?
Dans la forêt, six cents ouvriers travaillent
à l'arrachage des racines de bruyères. Qua-
rante ébaucheurs sont employés à l'usine au-
tour des scies circulaires, chacune surplom-
bée d'une petite lampe électrique.
10.000 quintaux de racines mâles la fe-
melle ne vaut rien - sont utilisés annuel-
lement à Tabarka. et fournissent 2.500 (juin-
taux de pipes ébauchées qui sont expédiées
sur le Jura à Saint-Claude.
Mais auparavant la bruyère de la forêt a
été bouillie pendant dix heures, séchée du-
rant vingt jours au feu de bois, triée, recou-
pée, mesurée sous sa forme d'ébauchons.
A Saint-Claude, selon la qualité de leur
bois qui est flammé, grainé, lisse ou rouge,
les ébauchons deviendront des pipes de luxe,
de demi-luxe ou de simples bouffardes.
Les unes et les autres feront figure quand
même de pipes de bruyère. De bruyère de
la grande forêt de Tabarka toute florissante
de fraîcheur, de lauriers-roses, d'oignons
sauvages, d'herbes hautes et de chênes.
Mais, quel est le fumeur de Paris, de
Christiana ou de Bruxelles, qui le saura?
A
Sur la jetée ensoleillée, un pêcheur ita-
lien étend nonchalamment ses longs filets.
Quatre barques sont au repos au creux du
sable : Les deux frères, Les quatre frères,
la neuve Madeleine, Maria-Santa.
La conversation est facile à engagei. Elle
s'engage d'autant mieux que je m'adresse au
propriétaire des barques : l'un des Quatre
frères.
Tabarka compte six barques de pêche et
possède un marché aux poissons. Mais, il.
faut dire qu'en saison, douze autres barques
venues de la Péninsule italique renforcent ce
contingent marin.
De mars à mai, les barques jettent leurs
filets à petites mailles aux alentours du cap
Négro et du Montagnon où l'allache vient se
faire prendre à raison de sept à quinze quin-
taux par nuit. Par beau temps, c est le petit
rouget qui alimente la pêche. En octobre, une
sorte de poisson, ressemblant assez au thon,
donne de trente à quarante kilos par pêche.
Ces prises sont vendues sur le marché de
Tabarka contrairement à l'allache. salée sur
place mais vendue à Tunis.
.'r.-"","e BejfVns.
Taliiti èt Parts
-6-
Une exposition « Tahiti », d'Octave Mo-
rillot, aura lieu du 30 novembre au 13 dé-
cembre, Galerie Charles-Atiffuste-Girard, 1,
me Rdoaard- VU.
A LA CHAMBRE
•+«
DEBATS
Les travailleurs d'Algérie
L'ordre du jour, appelait hier la suite de
la discussion du projet de loi portant fixa-
tion du budget général de l'exercice 1929 -
(budget du ministère du travail).
M. Antoine Durafour est intervenu, au
sujet des travailleurs d'Algérie, en ces
ternies :
Que vous demandons-nous aujourd'hui?
Un effort de bonté, un effort de justice. La
fédération nationale défend un programme
net, pondéré, humain : le l'éaiu.stcment de
toutes les J'cntes, sur les bases d'un salaire
de 8.000 francs. Elle demande le bénéfice
de la réforme pour ceux qui en ont été in-
justement exclus : les agriculteurs, les gens
de Jnaison, les travailleurs de VAlaériê.
Nous voulons abolir la distinction inadmis-
sible que les lois antérieures établissent
entre les travailleurs des villes et les tra-
vailleurs de la campagne. Nous réclamons
aussi, nous, députés de la métropole, la
totale assimilation aux travailleurs fran-
çais de ces travailleurs de t'Algérie que
nous ne distinguons pas des nôtres et que
nous confondons dans une même affection.
(Très bien ! très bien !)
M. Emile Morinuud. -- Très bien !
M. Antoine Durafour. - Et t'ajoute que
je suis heureux d'apporter cette thèse de
solidarité nationale, en présence de mes
collègues algériens et notamment, de notre
collègue M. Thomson, que j'ai la joie, dans
ce débat, de voir présent à son banc. (Ap-
plaudissements.)
Un peu plus turd, au cours de la séance,
M. Luquière a pris la parole sur le même
sujet. ;
M. Durafour a plaidé la cause des tnuiilcs
du travail d Algérie. Or, l'Algérie, dans ce
donttlinc comme dans tant d'autres, entend
participer au progrès social. Elle a un bud-
get spécial et toutes les mesures de nature
à entraîner des répercussions financières'
sont soumises aux délégations financières.
.>t eue est un peu en retard au point de
vue social, la fauta en tncombe-t-elle aux
dAtgations ? Non, et il importe que la
Chambre le sache. (Très bien ! très bien 1)
Sur ces questions, le droit d'initiative
n'appartient pas aux délégations, mais au
gouverneur général lequel n'en use que
lorsqu'il est d'accord avec son gouverne-
ment. D'où les rclards.
C'est ainsi que la loi de 1898 sur les acci-
dents, n'a été appliquée en Algérie qu'en
19"21.
En 1923, le ministère de l'Intérieur a rayé
un crédit d'essai destiné aux oeuvres qui-
viennent en aide aux vieillards et aux incu-
rables. Ultérieurement le ministère a oppo-
sé son veto quand les délégations ont voulu
alloyer une indemnité aux retraités algé-
riens.
Dernièrement - la nouvelle vient de
m'être annoncée par un journal - le gou-
verneur général a reçu des mutilés du tra-
vail et leur a dit que les délégations avaient
voté les crédits nécessaires pour leur ac-
corder une majoration. IL ne reste plus
qu'à attendre 1 approbation du Gouverne-
ment.
Je supplie le Gouvernement d'accorder
cette approbation non seulement dans ce
cas, mais chaque fois que les délégations
demanderont (application d'une loi sociale
et s'offriront à fairç. face aux frais que la
réforme entraînera. {Applaudissements.) Il
ne faut plus que l'on continue à refuser par
derrière ce que l'on promet par devant. (Ap-
plaudissements.)
Li), suite do la discussion est renvoyée à
la prochaine séance.
1
La Conférence atricaine
de la fièvre jaune
On sait qu'une conférence intercoloniate afri-
caine de la fièvre jaune s'est réunie à Dakar,
en avril 1928, sur l'initiative de M. Carde,
Gouverneur Général de l'Afrique occidentale,
française, avec l'assentiment de M. Perrier,
ministre des Colonies.
-.. ..-
Les délégués médicaux anglais de la Gam-
bie, de Sierra-Leone, de la Gold-Coast, de
la Nigéria y ont pris part, ainsi que le direc-
teur et un membre de la Commission de la
fièvre jaune du Bureau d'Hygiène internatio-
nal de la Fondation Rockefeller.
Le volume contenant les travaux de la con-
férence vient de paraître chez l'éditeur Four-
nier. Il sera consulté avec profit par tous ceux
qui s'intéressent à l'avenir économique de notre
domaine africain. Les exposés des constatations
épidémiologiques, des recherches bactériologi-
ques, des mesures prophylactiques appliquées
leur donneront la certitude que de grands pro-
grès ont été réalisés dans l'étude de la fièvre
jaune et que l'avenir peut désonnais être envi-
sagé avec confiance.
Les épidémies de fièvre jaune ne surviennent
qu'à de longs intervalles ; leur mortalité glo.
bale n'est pas aussi élevée que celle de tant
d'autres épidémies qui sévissent chaque année
sur les pays d'Europe. Cependant, la réputa-
tion de la fièvre jaune est particulièrement
mauvaise. C'est qu'elle opère par de singu-
liers procédés. Elle éclate et disparaît d'une
façon mystérieuse ; si les premiers cas com-
mencent en mai, ses manifestations durent pen-
dant six longs mois, jusqu'en décembre ; elle
distille ses coups, frappant une localité, puis
une autre, créant dans une ville des foyers suc-
cessib. tout cela avec des intervalles de repos
qui sont autant de fallacieux espoirs de sa dis-
parition ; dans certaines maisons, elle provoque
des hécatombes familiales ; contrairement aux
autres maladies pestil entielles, elle semble sur-
tout frapper les Européens ; il n'existe encore
aucun traitement de la maladie ; sa marche en
est tragique; après quekmes joivs de fièvre,
le malade ressent une amélioration ; on espère ;
.ce n'est que le mieux de la mort qui survient
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