Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 novembre 1928 26 novembre 1928
Description : 1928/11/26 (A29,N176). 1928/11/26 (A29,N176).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64513442
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N* 176.
OS NUMERO : 80 GHNTBfBS
LUNDI SOIR. 26 NOVEMBRE IWR
JOURIAL OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, au a MM-Tkalir
PARIS Cl#r>
TtUÉm. : Louvm le-"
RICHIIL.8U 87.
Les Annales Coloniales
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LE COMMUNISME ET LES COLONIES
ar
Le Ier septembre dernier, le programme de
l'Internationale Communiste était adopté una-
nimement par le Congrès. Document copieux,
considérable, où l'cn retrouve d'ailleurs une
quantité de lieux communs, mille et mille fois
développés. Il y a cependant une remarque à
faire : comme il avait tenu une place impor-
tante dans les débats, le problème colonial en
tient une non moins grande da4is la rédaction
définitive du programme.
A la période de « libre concurrence » du
capitalisme industriel, y est-il dit, et du par-
tage des terres coloniales encore libres, a suc-
cédé. depuis trente ans, la période de l im-
périalisme qui a remplacé la libre concurrence
par les monopoles et conduit à la lutte pour
une répartition nouvelle des colonies. :
« Contre les forces puissamment organisées
du capital s'organisent deux forces révolution-
naires principales : d'une part, les ouvriers
des Etats capitalistes; d'autre part, les mas-
ses populaircs des colonies ». Forces égales,
on le voit, et mises sur le même plan. Il y a
des millions et des millions de « prolétaires
coloniaux ». Leur action, dans ce quon ap-
pelle la période transitoire entre le système du
capitalisme et le système du communisme est
ainsi appréciée : « Les colonies et semi-coîo-
nics présentent, pendant la période de transi-
tion. une importance d'autant plus grande
qu'elles jouent relativement aux pays industriels
le rôle des campagnes vis-à-vis des villes.
C'est pourquoi une union de combat avec les
masses laborieuses des colonies constitue l'une
Jes principales tâches du prolétariat indus-
triel mondial. »
lâche immense, mais pour la réalisation de 1
laquelle le socialisme, la social-démocratie est
l'adversaire le plus dangereux. Plus que « la
trahison de la bourgeoisie des pays coloniaux
et semi-coloniaux, effrayée par le mouvement
révolutionnaire des masses i,, le communisme
doit redouter « la soumission de certaines frac-
tions du prolétariat européen, nord-américain
et japonais, vendues à l'impérialisme ». La
social-démocratie semble avoir été créée et
mise au monde pour « combattre l unité indis-
pensable du prolétariat dans sa lutte contre
t'impérialisme n. La bourReoisie. pour endor-
mir la vigilance des masses, a deux alliés : le
fascisme, le socialisme; le plus précieux est le
second. Le réformisme social-démocrate est
une trahison du marxisme, qu'il s'agisse du
socialisme constructeur (Mac Donald), du so-
cialisme coopérateur (Charles Gide), du socia-
lisme de Guilde (Penti, Hogson), de l'austro-
marxisme, etc. Les tendances de r anarchisme
sont non moins hostiles au mouvement commu-
niste ; en prêchant la terreur individuelle, il
éloigne le prolétaire de l'embrigadement : aux
colonies, le communisme se heurte à des ten-
dances qui, pour avoir été primitivement ré-
volutionnaires, n'en deviennent pas moins les
doctrines de la réaction ; sun-yat-sénisme, gan-
disme, gaorisme, autant de doctrines contrai-
res à la doctrine de Marx et dEnaeia dont
les seuls prophètes appartiennent à l'Intetna.
tionale Communiste. Hors de cette EeJise.
point de salut
Mais encore une fois, l'adversaire le plus
redoutable aux colonies, c'est le socialisme,
allié permanent de l'impérialisme quand ce
dernier prépare la campagne contre l'U.R.S.
S., la guerre de demain, comme quand il or-
ganise les expéditions et les exploitations co-
loniales. Le démasquer d'abord, le détruire
ensuite, voilà le but de tous les soulèvements
coloniaux, même de ceux qui ne sont pas par
eux-mêmes des mouvements communistes mais
qui préparent, en sapant un des appuis qui em-
pêchent le capitalisme de s'écrouler, la dicta-
ture universelle du prolétariat :
C'est là un des - « buts stratégiques » que
vise la tactique communiste. Les autres seront
ensuite plus faciles à atteindre. « Les tâches
stratégiques » qui s'imposeront seront alors :
la conquête des paysans des colonies, grâce
au rapprochement intime entre le prolétariat des
pays oppresseurs et les masses laborieuses des
pays opprimés; l'appui prêté à tout mouvement
contre l'impérialisme colonial, la propagande
contre tout chauvinisme (sauf là où le chauvi-
nisme est l'instrmnent ou l'introducteur du com-
munisme intégral); les proclamations par les par-
tis communistes des colonies du droit de toutes
les nations, quelle que soit leur race, à l'indé-
pendance, à la libre disposition d' elles-mêmes,
de leur droit au soulèvement armé ; la prépara-
tion de la révolution agraire, la guerre menée
contre le clergé, les missions, etc. « Dans les
colonies, et, en particulier dans les colonies
de la puissance impérialiste qui aurait attaqué
l'U.R.S.S., il est nécessaire d'utiliser le dé-
pôt des forces militaires de l'impérialisme pour
intensifier au maximum la lutte anti-impérialiste
et organiser des manifestations révolutionnaires
tendant à resserrer le joug de l'impérialisme
et à conquérir l' indépendance complète ».
Ainsi, nous voilà prévenus, et bien prévenus:
dans le Programme Général, le communisme
déclare qu'il n'a à cacher ni ses intentions ni
ses procédés; on voit qu'il a tenu parole.
On voit surtout, et c'est là que j'en veux ve-
nir, combien le problème colonial le préoccupe.
La Praoda, au lendemain de la publication du
Programme, après avoir noté l'importance his-
torique du Congrès et du document qui avait
mis fin à rcs travaux, écrivait : « Ce n'est pas
fortuitement que le Congrès a consacré - une
grande partie de ses travaux à 1 étude de la
question coloniale. La marche de l'histoire a
placé cette question au premier plan. » On
aura compris par ce qui précède comment et
pourquoi la problème des colonies est le pro-
blème central pour l'internationale Commu-
niste.
Maria If.,.,".
Sénateur fia l'Hérault, ancien minittr*
t'l,,,.iltCfJ' fie la (rmml*.,tfon
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Au grand. conseil
de Tunisie
Le Grand Conseil, issu des réformes du
printemps dernier, comme nous l'avions
Annoncé mercredi dernier, a commencé ses
travaux jeudi matin. On sait que le régime
de JC):! a été amélioré. Une part plus gran-
de a été. faite à l'élément proprement tuni-
sien, notamment par l'accès à l'assemblée
d'éléments appartenant à la classe intellec-
tuel le. D'autre part, le nombre des membres
de chaque section a été augmenté, rappro-
chant ainsi davantage l'élu de l'électeur. La
section française comprend aujourd'hui 52
membres contre 44 autrefois; la section in-
digène, 26 membres contre 18 hier.
M. Lucien Saint dans son discours, y a
fait heureusement allusion.
Je suis assuré a-t-il dit, qu'ils (les indigè-
nes) verront dans la nouvelle étape accom-
plie dans la voie du libéralisme, une mani-
festation de la confiance que la France a
placée dans l'attachement loyal et indéfec-
tible de ses protégés envers la nation protec-
trice. Nous avons le droit d'espérer que le
dévouement de tous les membres de la sec-
tion indigène au cours de ses travaux s'ins-
pirera de la reconnaissance due aux servi-
ces rendus et que les délibérations de l'as-
semblée se développeront dans l'atmosphère
de calme et de dignité qui convient aux
grands intérêts qui lui sont confiés.
La question des impôts, qui inquiétait fort
la population et fut l'objet d'une catnpagne
de presse, a été mise au point par cette dé-
claration du Résident Général.
Puisque, aussi bien, on ne trouve pas les
programmes du gouvernement suffisants
dans les différentes branches d'activité du
protectorat, il faut bien recourir à des im-
pôts. Le développement normal du produit
des taxes existantes qui, pour la plupart,
remontent a l'origine du protectorat, ne
pouvant suffire, quoi que l'on dise, à satis-
faire tous les besoins de la régence, jusqu'à
re jour, à raison des répercussions de la
guerre, il a fallu se montrer prudent dans
les évaluations budgétaires et se garder
d'apporter le trouble dans l'économie du
pays par une réforme du régime fiscal
actuel, régime qui, cependant, a permis d'at-
teindre le rivage de la stabilisation moné-
taire et du redressement fiscal sans qu'on
puisse prétendre avec justice que le pays a
souffert dans ses œuvres vives.
Un nouveau régime fiscal de la Régence
rst N l'étude. Il appartiendra aux assem-
blées, en collaboration avec le Gouverne-
ment, de déterminer comment la balance
entre les besoins et les moyens doit être éta-
blie, et le ministre a fait appel à l'abnéga-
tion et au désintéressement de tous, à la sin-
cérité sans réserve, à la cordialité qui doi-
vent dominer les débats. Point de critique
vainc et puérile, mais un effort dans la re-
rherche des butions d'avenir.
Enfin, M. Lucien Saint a terminé en di-
sant « que nous avons le devoir d'être ferme-
ment optimistes M.
La T. S, F. en Indochine
Avant de rejoindre son poste, M. Pierre
Pasquier, Gouverneur Général de l'Indochine,
a eu samedi une importante entrevue avec M.
Germain Martin, sous-secrétaire d'Etat aux
P. T. T.
Outre la question de la liaison aérienne qui
a été traitée par les deux interlocuteurs, il a
surtout été envisagé, au cours de leur entretien,
la possibilité d'organiser définitivement les ser-
vices de télégraphie et de téléphonie sans fil
qui uniront la métropole à la colonie, et de
créer en Indochine un puissant poste d'émis-
sion. II suffit de signaler le fait pour en souli-
gner I intérêt.
L'ANTENNE COLONIALE
-
Le réseau des émetteurs
et le raid Paris-Madagascar
Nous nous souvenons du rôle joué par le
Réseau des Emetteurs Français, en juillet
demiel" lors de la tentative de traversée do
1 Atlantique par le lieutenant Pans.
Il y a quelques semaines, les lieutenants
Marie et BonImer. partant de Paris pour
atteindre Madagascar, le H. E. F. offrit aux
organisateurs du raid le concours de ses
huit cents membres, de leurs stations ré-
parties dans le monde entier, de son ser-
vice d'écoute dirigé par MM. Carrot et Le-
vaesor, de Melun, ainsi que du Journal des
8, son organe officiel.
8, Immédiatement après le départ des avia-
teurs, ce service entra en fonctionnement.
Le poste de Melun, suivant un horaire éta-
bli à l'avance, fit l'écoute des signaux de
l'avion. Il recueillait également les rensei-
gnementa communiqués par tous les autres
postes français et étrangers. Ceux-ci, sur
ondes courtes lui transmettaient leurs ré-
sultats, les dépêchés étaient comparées et
diffusées quelques minutes après par le
poste central, sur onde de 43 mètres.
Heure par heure, l'avion était suivi dans
sa course. Sur la côte d'Espagne, à Co-
lomb-Béchar, à Tesealit, sur le Niger, à
Zinder, sur le Chari, au-dessus du lac Léo-
pold II, etc.
Les renseignements étaient ensuite com-
muniqués aux ministères intéressés. Plus
de trente messages furent ainsi recueillis
pendant tout le voyage de l'avion.
Grâce à l'organisation du service d'écou-
te et à l'entraînement des opérateurs du
réeeau, presque tous les messages émis
par l'avion furent reçus, soit directement
par les stations françaises, ou par relais,
aux stations nord-africaines qui les re-
transmettaient à Melun.
Ce fut, en somme, une magnifique mise
en évidence de l'Importance des ondes
courtes et de l'utilité des amateurs émet-
teurs. -
Les exploitations agricoles
au Cameroun
-60
/'extrais quelques renseigne-
ments intéressants d'une lettre reçut
de l'A. E. F.
A Ngotig Samba, point terminus du chemin
de fer du Nord-Cameroun, se développe une
vaste exploitation agricole poursuivant la
culture du café, du cacao, des palmistes,
des bois d'acajou, et surtout du tabac de
Cape. Il est bon de signaler cet effort fran-
çais qui continue celui des Allemands, car
nous sommes encore tributaires de Vétranger
pour les tabacs et la Régie déplore d'avoir
à payer au dehors des sommes considérables
pour procurer à ses clients la satisfaction de
c pétuner v.
Le tabac de Cape, notamment, est jus-
qu'ici presque un monopole de Sutllatra. Il
sert à enrouler les cigares et doit avoir toutes
sortes de qualités qui font que son prix est
fort èlcvc. Et n'oublions pas que le florin
hollandais est à 10 fr. 50.
Les Allemands avaient fait des essais au
sujet de cette culture au Cameroun et une
Société française a poursuivi ces travaux
dans la région volcanique de cette possession
où la terre se prête merveilleusement à la
culture du tabac. Les rendements et la qua-
lité du produit dépassent ceux de Sumatra,
au dire du Directeur hollandais de l'ex-
ploitation.
Souhaitons bonne chance à V entre frise et
souhaitons aussi que d'autres viennent s'ins-
taller là.
En allant de Njornbé jusqu'à Ngong ,
Samba à 161 kilomètres de Douai a et à 880
mètres d'altitude, on trouve une végétation
merveilleuse, partout le sol est d'une ferti-
lité incroyable et le pays donne l'impression
d'être très riche.
Partout, le long de la voie du chemin de
fer on aperçoit des plantations de caféiers,
de cacaoyers, de palmiers à huile (Elais) et
des cultures vivrières qui se multiplient.
Le cacao pousse admirablement, mais
malheureusement, les indigènes propriétai-
res des plantations ne donnent, pas au pro-
duit les soins minutieux qu'il exige. Il en ré-
sulte que sur les marchés detirope, le cacao
du Cameroun n'est pas coté à sa juste va-
leur.
A Ngong-Samba, le commerce le plus im-
portant c'est le palmiste, expédié en Europe
pour faire de l'huile, surtout du bon beitrre
frais que certains s'obstinent à appeler
« Tip » quand ce n'est pas a Margarine ».
Il est intéressant de signaler le buffet
de gare installé à Njombé, le seul bon buffet
en Afrique. Partout ailleurs, c'est encore le
système D pour se nourrir en route, c'est-
à-dire la caisse avec des bottes de conserves
et des bouteilles de liquide qui, à l'heure du
déjeuner font ressembler les ivagons à un
trottoir envahi par les mereantis. Ce buffet
est un vrai progrès.
J'enregistre avec plaisir ces nouveaux ren-
seignements sur la fertilité du sol au Came-
roun et j'estime que l'Administration doit
faire tous ses efforts pour faciliter les cul-
tures qui sont d'un grand rapport et dont les
produits sont actuellement achetés à l'étran-
ger à un haut prix.
Cil. tteWrre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Le désastre de la Guadeloupe
.1
La liste des victimes
Le Journal Officiel du 24 novembre 1928 a
publié la liste nominative des victimes
du cyclone de la Guadeloupe du 12 septem-
bre 1928, telle qu'elle résultait des docu-
ments parvenus à ce jour au Ministère des
Colonies.
Voici comment se répartissent les décès
par commune :
Nombre
Communes de décès
Abymes. 85
L'Anse-Bertrand. 1
Baie-Mahault. 58
Le Baillif 2
Basse-Terre 3
Bouillante o
Capesterre (Guadeloupe) 2
Capesterre (Marie Galante) 13
Deshaies , ., 4
Gosier 113
Gourbeyre o
Goyave 6.
Grand-Bour p 32
Le LamentIn. 22
Morne-à-l'Eau 78
Le Moule.,. 84
Le Petit-Bourg 44
Le Petit-Canal 32
Pointe-à-Pitre : identifiés.. 187
- non identifiés 40
Port-Louis 12
Sainte-Anne : identifiés. 105
- non identifiés 5
Saint-Barthélemy. 3
Saint-Claude 2
Saint-Louis (Marie Galante) 19
Saint-Martin o
Sainte-Rose. 50
Ter.re-de-B3IS-Sai,ntes. 1
Terrc-de-Haut-Saintes, Trois
Rivières, Vieux-Fort o
Vieux-Habitants ., 4
Total. 1.007
Il manque les listes des communes de la
Désirade, de Pointe-à-Pitre et de Saint-Fran-
çois.
Au Ministère - de la Marine
Le cabinet civil du ministre
M. Blenes (P.-F..), administrateur des Co-
lonies, ancien chef adjoint du cabinet civil
du ministre de la Marine, est de nouveau
nommé dans cet mêmes fonctions par arrêté
ministériel.
A LA CHAMBRE
»+•
DEBATS
Une demande de crédits pour le muséum
Sur le chapitre rJO de la loi de finances,
concernant le personnel du muséum d'his-
toire naturelle, M. Bertrand Nogaro, rup-
porteur, a fait connaître que la Commis-
sion acceptait une augmentation de crédits
de 24.. francs.
M. Louis Bollin a fait observer que les
jardiniers du muséum SOfiit injustement
traités : ils ne peuvent avoir plus de 13.000
francs par an, alors que leurs collègues du
Luxembourg vont jusqu'à 16.000 francs.
Cependant le concours d'entrée au
muséum comporte des difficultés assez
sérieuses.
Le fait que ce personnel soit aussi mal
traité a pour conséquence une pénurie de
candidats et un mécontentement légitime.
Le député de la Seine a insisté pour
obtenir un examen approfondi de la ques-
tion est une promesse formelle du Gouver-
nement.
En outre. M. Emile Burel a demandé une
uugmentation, entre autres, du coefficient
attribué ail Directeur du muséum.
M. Chéron, ministre des Finances, a
promis que la question serait étudiée.
DANS LES COMMISSIONS
Le mandat syrien à la Commission
des Attaires étrangères
La Commission vies Affuires étrangères
a entendu M. Ponsot, liuut commissaire eu
Syrie, qui a fait un exposé de la situation
dans les territoires placés sous le mandat
de la France.
L'Agence Économique de l'A. 0. F.
et les Foires-Exposilioos
Le Bulletin de l'A gence Economique de
l'A. O. F. du mois de novembre 1928 nous si-
gnale que, depuis le début de l' année, l' Agen-
ce Economique de l'A.O.F. avait déjà parti-
cipé à douze manifestations économiques, dont
quatre à Paris et huit en province. En dernier
lieu, elle a participé, ainsi que les Annales
Coloniales du I,.r octobre 1928 en ont rendu
compte, à la Troisième Semaine du Cuir de
France, au Parc des Expositions, et à la Foire
de Marseille.
La participation à la Foire de Marseille con-
sistait en un échantillonnage complet de pro-
duits et matières premières, ainsi qu'une pré-
sentation d'articles manufacturés à l'étranger
que nos industries nationales seraient en mesure
de concurrencer.
La déleose des rhums coloniaux
6.
Le Groupe de Défense des Rhums colo-
niaux s'est réuni le 16 novembre à 10 h. 45
à l'Institut colonial français, 4, rue Vol.
ney (2e) sous la présidence de M. Auguste
Brunet, député.
MM. Henry Bércnger, ambassadeur de
France, sénateur de la Guadeloupe; Graeve,
député de la Guadeloupe, et Alcide Delmont,
député de la Martinique, assistaient à la
séance.
L'ordre du jour appelait l'examen de la
modification éventuelle du taux de la sur
taxe sur les rhums hors contingent. Après
discussion, il a été décidé de confier l'étude
de la mise au point de cette importante
question, à une Commission composée à la
fois de producteurs et d'importateurs. Tou-
tefois, le groupe est, dès à présent, d'accord
pour constater que la question de l'abaisse-
ment de la surtaxe ne devait pas se poser
pour la récolte en cours et que, de toute fa-
çon, la modification de la surtaxe, si elle
était admise, ne devrait être appliquée qu'un
an après la date de la décision l'ayant sanc-
tionnée.
Les Alsaciens et les Colonies
Les Alsaciens ont mis à profit les grandes
vacances pour prendre contact avec nos colo-
nies.
Le directeur de l'Ecole commerciale de
Mulhouse est allé au Maroc avec tous ses élè-
ves. Quant aux fabricants de textile, plusieurs
ont passé leurs vacances au bord du Niger pour
se rendre compte des progrès de la culture du
coton.
RETOUR
«»»
I.c maréchal Franchet d'Esperey rentrant
de sa mission d'inspection des troupes de
l'Afrique du Nord qui s'est embarqué di-
manche à Tanger est attendu demain mardi
à Marseille.
EN MER
Le steamer Tours, venant de la Côte occi-
dentale d'Afrique, et arrivé hier matin en rade
de la Rochelle-Pal lice ; une partie de sa
pontée a été enlevée et l'un de ses mâts a été
attaché par les bourrasques et les vagues.
Le cargo mixte Amiral-Ponty, des Char-
geurs Réunis, a lancé hier matin un S.O.S.,
disant que, par suite d'une voie d'eau, il se
trouvait en détresse à 120 milles à l'ouest
d'Ouessant. Le remorqueur Iroise a appa-
reillé à 9 heures et s'est porté à son secours.
Les paquebots Alacoris et Aqtiitania, avi-
ses par T.S.F., se sont dirigés aussitôt à
toute vapeur vers le point signalé par le
message de secours. Les deux bateaux ont
rejoint VAmiral-Ponty vers 16 h. 30. Le Ma.
coris se chargeant de secourir V Amiral-
Ponty, V Aquitania a pu reprendre sa route.
Le dernier message du paquebot Amiral.
Ponty est ainsi conçu :
« Avons quatre mètres d'eau dans la raie
numéro un. Sommes désemparés. Essaierons
tenir jusqu'à demain matin. »
Amiral-Ponty, qui avait quitté le port du
Havre le 23 novembre, est un cargo mixte de
5.578 tonneaux affecté au service régulier
Havre-Afrique occidentale. U n'y aurait pas
de passagers à bord.
Le commerce des primeursalgériens
La mission franco-britannique
Les Annales Coloniales ont annoncé la
venue en Algérie de négociants en primeurs
anglais et français. Ils ont constaté de visu
les belles possibilités des terres et des ver-
gers algériens et l'admirable organisation
des industries de transformation.
Ils se sont arrêtés dans la région de Bou-
farik, et dans la plaine de la Mitidja, joyaux
de notre œuvre de colonisation, si fertile en
cultures de toutes sortes. Aux vignes, aux
céréales, au tabac s'ajoutent là, les cultures
fourragères, maraîchères et frugifères, sur-
tout celle de l'orange et de la mandarine.
Différentes industries découlant de ces
cultures, distilleries de vin, d'essences di-
verses, fabriques de tartre, de confitures, de
conserves de fruits, se sont installées et con-
tribuent à la prospérité économique Je la
région.
Reçus par les administrateurs de la Coo-
pérative des agrumes de la MItidja, qui
groupe plus de soixante coopérateurs et dont
le chiffre d'affaires est de plus de 12 mil-
lions de francs annuellement, la mission a
assisté au tri des fruits de la saison (oran-
ges et mandarines) à leur mise en caisse, eu
billots, en cagettes.
M. l'aulcuu, Administrateur délégué de la
Coopérative, donna toutes les précisions sur
la marche ascendante de cet organisme. Il
parla « fruits » avec toute sa grande compé-
tence et il cita les fruits dont la cul-
ture est développée par les coopérateurs de
la région, tels que l'orange Thomson-Na-
velle, la mandarine précoce la Clémentine,
qui peut être consommée quinze jours ou
trois semaines avant la mandarine ordinaire
et qui, naturellement, fat prime sur le mar-
ché parisien, la Satsuma japonaise, la Por-
tugal, la Jatta et la Valencia, qui est une
sélection importée d'Amérique. 11 signala éga-
lement qu'outre les oranges pt les mandari-
nes. la Coopéiative traitait et cultivait les
pèches let prunes japonaises, très demandées
sur le marché anglais.
Le délégué anglais à l'issue de la visite,
fit cette déclaration qui mérite d'être enten-
due : «i Vos produits, di-il, sont concurren-
ces avantageusement pour les prix et la ra-
pidité de réception par les produits d'Espa-
gne, d'Amérique et des Dominions. Mais,
néanmoins, il arrive que la récolte en Espa-
gne laisse à désirer, il faut alors que vos
produits trouvent # chel nous un débouché
plus grand, mais pour cela il faut faire vite
et bien. Quant à la question des prunes, dit-
il, vos premiers envois ont déçu le marché
anglais, la marchandise n'étant pas loyale,
c'est-à-dire que certains expéditeurs peu scru-
puleux avaient mis de la belle marchandise
sur le premier rang des caisses et une mar-
chandise inférieure au-dessous. Si vous vou-
lez réussir et vous le pouvez, il faut que
cette première impression soit effacée, nous
ferons à nouveau de la bonne propagande
pour vos produits, mais livrez une marchan-
dise uniforme et sans reproche. Nous sou-
haitons que les primeuristes algériens en-
tendent d'une oreille confiante ces sages pro-
pos.
.Mirffniff'Ararcel/i! 'Jefllns.
Richesse algérienne
Le chepiel
Les Pouvoirs Publics et les éleveurs, dans
un intelligent accord, poussent au dévelop-
pement du cheptel algérien.
Politique bien comprise de l'eau, méthodes
rationnelles d'élevage, mesures sociales qui
viennent en aide aux producteurs éprouvés,
rien n'est épargné pour reconstituer le riche
troupeau des parcages d'Algérie - et ac-
croître son effectif.
La désastreuse année de 1926 avait accusé
une baisse inqniétante de 10 sur les bo-
vins, 25 sur les moutons, 15 sur les
caprins.
L'année 1927 se montra plus clémente.
Les pâturages régénérés par les pluies
bienfaisantes de l'hiver et de l'automne,
donnèrent aux agnelages de printemps et
d'automne l'extension désirable. A aucun mo-
ment, les animaux ne manquèrent de nour-
riture ; la mortalité fut enrayée, et le trou-
teau se trouva en bonne voie de reconstitu-
tion.
1 En mai dernier l'effectif du cheptel s'éta-
blissait ainsi
Espèces Tètes
Chevaline 104.019
Bovine 886.985
Ovine 5 -6'.5-93 7
Mulassièrc 164.107
Asine 279-455
Caprine. 2.919.907
Porcine 88.954
Caméline 172.817
Soit une augmentation, sur 1927, de 2.339
chevaux, 37.503 bovins, 530.746 ovins, 267.909
caprins, 18.111 chameaux.
L'effort de la reconstitution a porté sur-
tout sur les ovins.
Une sélection rigoureuse des reproducteurs
et une alimentation plus rationnelle et meil-
leure ont peimis d'obtenir une laine plus
abondante et de qualité supérieure ; la laine
fine, qui n'était que de 1/8 de la tonte, y
figure maintenant dans la proportion des SIR.
Ajoutons que des cours, pratiqués sur
l'élevage des ovins, où l'on s'efforce d'atti-
rer le plus grand nombre d'indigènes, pré-
parent un meilleur avenir au troupeau algé-
rien qui d'ores et déjà s'est accru en nombre
et en qualité.
Dépêches de l'Indochine
Réunion du Conseil du Gouvernement
Après deux jours consacrés à l'examen
par les commissions de l'emprunt, d'affai-
res diverses, des tarifs doyaniers, des
comptes et budgets locaux et du budget gé-
néral, le Conseil du Gouvernement s'est
réuni en séance plénière jeudi matin et a
approuvé les budgets locaux. L'après-midi
il a commencé l'examen du budget général.
Indopacifl.
TAUX DE U PIASTRE
Vm»
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 23 novembre 1988, le taux de ln
piastre était de 12 fr. 55.
Départ de M. Pierre Pasquier
Gouverneur général de l'Indochine
M. Pierre Pasquier, Gouverneur Général de
l' Indochine, accompagné de Mme Pierre Pas-
quier, a quitté ce soir Paris par le train de
19 h. 45 pour rejoindre son poste. Il s'arrêtera
la journée de demain à Lyon, où il prendra
contact avec la Chambre de Commerce et les
organisations coloniales de cette ville. Il sera
mercredi à Marseille, où l Institut colonial et
la Chambre de Commerce lui ont préparé d'im-
portantes réceptions.
Le vendredi 30, M. Pasquier, qu accompa-
gneront M. Grafeuil, Résident Supérieur au
Laos, et différents fonctionnaires de sa suite,
prendra passage sur le paquebot D'Artagnan,
de Messageries Maritimes.
Un discours de M. Maginot
et. t
M. André Maginot, ministre des ('oloiiies,
a présidé aujourd'hui le déjeuner qui lui
altil offert fuir l'Institut Colonial.
Il a prononcé, à la fin du banquet, le dis-
cours suiîdnt, qui est la première manifes-
tation publique du nouveau ministtu.
Messieurs,
Je remercie mon excellent collègue, votie
distingué secrétaire général, M. Delmont,
de m'avoir, aussitôt mon arrivée au Minis-
tère des Colonies, convié à présider le
déjeuner de votre Institut Colonial. Je rai-,
en l'fret, combien est intéressante l'œuvre que
vous y avez entreprise et quel effort est le
vôtre pour intenitier, dans l'intérêt de notie
développement colonial, une propagande
sans laqudlc, à l'époque où nous vivons, il
n'est point d'entreprise féconde et durable.
Mon honorable prédécesseur, M. Léon
Perrier, qui a été, je tiens à lui tendre cet
hommage, un bon ministre des Colonies, un
ministre laborieux, consciencieux et intente,
m'a dit qu'il avait toujours trouvé 1 liez vous
le concours le plus dévoué et le plus actif.
Je nie plais à espérer que tous ceux qui se
groupent autour de votre Institut voudront
bien me conserver iette collaboration pré-
cieuse. Je l'espère d'autant plus que je
connais déjà beaucoup d'entre vous et que
j'ai eu l'occasion d'apprécier les qualités
d'initiative, d'énergie, d'intelligence et de
bons Français que vous êtes. [Applaudisse-
ments. )
Je ne suis pas, en effet, pour voli-, un
nouveau venu; je ne fais que teprendre
contact, et parmi ceux qui sont ici il en est
beaucoup qui se rappellent m'avoir vu il y a
une dizaine d'années, rue. Oudinot, lorsque
j'y remplissais les fonctions de ministre des
Colonies et de l'Afrique du Nord. Je dis
bien, ministre des Colonies et de l'Afrique
du Nord, car tel était mon titre à l'époque,
et ce titre que j'avais revendiqué répondait
à une conception qui m'est chère. J'ai tou-
jours considéré, en effet, que notre Afrique
du Nord devait être rattachée au Départe-
ment chargé d'administrer nos posse-sions
de l'Afrique Occidentale et de l'Afrique
Equatoriale. Je pensais, et je pense encore,
qu'il n'y a qu'un seul Islam, que notre Afri-
que méditerranéenne et notre Afrique cen-
trale ont des intérêts communs qu'entre
elles il doit exister des relations inces-antes
et des pénétrations qui. avec le développe-
ment des moyens de communication, ne
peuvent aller qu'en s'accentuant. Mon opi-
nion, à cet égard, n'a point changé. C'est
vous dire que si les événements, ou plutôt
la politique, nous assure une longévité- suf-
fisante, je serais assez tenté, car je n'aban-
donne pas volontiers mes conception-, de
faire un effort pour rétablir le ministère des
Colonies dans la situation où je l'ai laissé
en 1917 et réaliser, le mot a dcj.\ été pro-
noncé, ce ministère de la France extérieure
dont il n'y aurait aucune bonne raison d'ex-
clure notre France nord-africaine.
Mais mon intention n'est pas de vous
exposer un programme. Je trouve, en effet,
bien présomptueux les hommes qui, en arri-
vant dans un ministère, et surtout dans un
ministère comme celui des Colonies, se
croient autorisés à confier à l'opinion, tou-
jours disposée à recevoir de semblables
confidences, leur programme et leurs vues
d'avenir. J'estime qu'avant de parler d'un
programme, il convient de faire l'inventaire
de la maison dont on prend posses-ion,
d'étudier consciencieusement et dan- le
détail les questions qui y sont en souffrance,
afin de pouvoir préconiser ensuite avec quel-
que autorité des solutions utiles. Si je ne
me permets pas de vous présenter un pro-
gramme, je puis vous faire connaître mes
tendances. Elles se résument en ceci : un
dévouement passionné aux intérêts colo-
niaux de la Fiante, une votonte ardente de
contribuer à la prospérité de nos Colonies,
dans l'intérêt d'abord de nos Colonies et.
par voie de conséquence, dans l'intérêt de la
patrie elle-même. (Applaudissements.)
D'ailleurs, si je suis revenu rue Oudinot,
c'est parce que j'ai demandé à y revenir,
non pas pour donner raison au vieux dic-
ton, qui veut qu'on retourne ton joui'; à < ses
premières amours », mais parce que je
considère quil y a, au ministère «les Colo-
nies, une couvre des plus importantes à
remplir et que, dans la période de l'après-
guerre, ce Département est un de ceux où
la tâche d'un ministre peut être la plus
intéressante et la plus passionnante. T.e
ministère des Colonies comprend touH^ le-
administrations; on y est la fois ministre
de l'Intérieur, de la Tusticc. de. la. Guerre,
des Travaux publics, de l'Armée et du Com-
merce; on n'est pas obligé de s'y compar-
timenter et de s'y spécialiser; il est permi-
d'y avoir des idées générales, et on y a
même parfois la chance de voir, ch"c:, rate
pour un ministre, aboutir quelques-unes de
ses conceptions. Aussi je ne m'étonne pa-
de voir, dans un pays voisin et uni du
nôtre, un homme de la valeur et de la per-
sonnalité de M. Jaspar attacher de l'impor-
tance au ministère des Colonie-, au point
de s'en réserver la direction en même temps
que la présidence du Conseil.
Mais pour faire besogne vraiment utile, il
faudrait que le Ministre des Colonies, -
c'est vrai pour tous les Ministres, mais c'est
surtout vrai pour celui-là, - soit assuré de
plus de stabilité. Je ne serais pas éloigné
de penser qu'il devrait être à l'abri des vi-
cissitudes de la politique. 11 ne suffit pas,
OS NUMERO : 80 GHNTBfBS
LUNDI SOIR. 26 NOVEMBRE IWR
JOURIAL OIOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, au a MM-Tkalir
PARIS Cl#r>
TtUÉm. : Louvm le-"
RICHIIL.8U 87.
Les Annales Coloniales
ù. annOnCe, et réclames sont reçu" au
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DIRECTEURS : Maroel RUEDEL et L.-G. THÉBAUL T
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
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Colonies 120 » 85 » lis
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tous les bureaux de poste.
LE COMMUNISME ET LES COLONIES
ar
Le Ier septembre dernier, le programme de
l'Internationale Communiste était adopté una-
nimement par le Congrès. Document copieux,
considérable, où l'cn retrouve d'ailleurs une
quantité de lieux communs, mille et mille fois
développés. Il y a cependant une remarque à
faire : comme il avait tenu une place impor-
tante dans les débats, le problème colonial en
tient une non moins grande da4is la rédaction
définitive du programme.
A la période de « libre concurrence » du
capitalisme industriel, y est-il dit, et du par-
tage des terres coloniales encore libres, a suc-
cédé. depuis trente ans, la période de l im-
périalisme qui a remplacé la libre concurrence
par les monopoles et conduit à la lutte pour
une répartition nouvelle des colonies. :
« Contre les forces puissamment organisées
du capital s'organisent deux forces révolution-
naires principales : d'une part, les ouvriers
des Etats capitalistes; d'autre part, les mas-
ses populaircs des colonies ». Forces égales,
on le voit, et mises sur le même plan. Il y a
des millions et des millions de « prolétaires
coloniaux ». Leur action, dans ce quon ap-
pelle la période transitoire entre le système du
capitalisme et le système du communisme est
ainsi appréciée : « Les colonies et semi-coîo-
nics présentent, pendant la période de transi-
tion. une importance d'autant plus grande
qu'elles jouent relativement aux pays industriels
le rôle des campagnes vis-à-vis des villes.
C'est pourquoi une union de combat avec les
masses laborieuses des colonies constitue l'une
Jes principales tâches du prolétariat indus-
triel mondial. »
lâche immense, mais pour la réalisation de 1
laquelle le socialisme, la social-démocratie est
l'adversaire le plus dangereux. Plus que « la
trahison de la bourgeoisie des pays coloniaux
et semi-coloniaux, effrayée par le mouvement
révolutionnaire des masses i,, le communisme
doit redouter « la soumission de certaines frac-
tions du prolétariat européen, nord-américain
et japonais, vendues à l'impérialisme ». La
social-démocratie semble avoir été créée et
mise au monde pour « combattre l unité indis-
pensable du prolétariat dans sa lutte contre
t'impérialisme n. La bourReoisie. pour endor-
mir la vigilance des masses, a deux alliés : le
fascisme, le socialisme; le plus précieux est le
second. Le réformisme social-démocrate est
une trahison du marxisme, qu'il s'agisse du
socialisme constructeur (Mac Donald), du so-
cialisme coopérateur (Charles Gide), du socia-
lisme de Guilde (Penti, Hogson), de l'austro-
marxisme, etc. Les tendances de r anarchisme
sont non moins hostiles au mouvement commu-
niste ; en prêchant la terreur individuelle, il
éloigne le prolétaire de l'embrigadement : aux
colonies, le communisme se heurte à des ten-
dances qui, pour avoir été primitivement ré-
volutionnaires, n'en deviennent pas moins les
doctrines de la réaction ; sun-yat-sénisme, gan-
disme, gaorisme, autant de doctrines contrai-
res à la doctrine de Marx et dEnaeia dont
les seuls prophètes appartiennent à l'Intetna.
tionale Communiste. Hors de cette EeJise.
point de salut
Mais encore une fois, l'adversaire le plus
redoutable aux colonies, c'est le socialisme,
allié permanent de l'impérialisme quand ce
dernier prépare la campagne contre l'U.R.S.
S., la guerre de demain, comme quand il or-
ganise les expéditions et les exploitations co-
loniales. Le démasquer d'abord, le détruire
ensuite, voilà le but de tous les soulèvements
coloniaux, même de ceux qui ne sont pas par
eux-mêmes des mouvements communistes mais
qui préparent, en sapant un des appuis qui em-
pêchent le capitalisme de s'écrouler, la dicta-
ture universelle du prolétariat :
C'est là un des - « buts stratégiques » que
vise la tactique communiste. Les autres seront
ensuite plus faciles à atteindre. « Les tâches
stratégiques » qui s'imposeront seront alors :
la conquête des paysans des colonies, grâce
au rapprochement intime entre le prolétariat des
pays oppresseurs et les masses laborieuses des
pays opprimés; l'appui prêté à tout mouvement
contre l'impérialisme colonial, la propagande
contre tout chauvinisme (sauf là où le chauvi-
nisme est l'instrmnent ou l'introducteur du com-
munisme intégral); les proclamations par les par-
tis communistes des colonies du droit de toutes
les nations, quelle que soit leur race, à l'indé-
pendance, à la libre disposition d' elles-mêmes,
de leur droit au soulèvement armé ; la prépara-
tion de la révolution agraire, la guerre menée
contre le clergé, les missions, etc. « Dans les
colonies, et, en particulier dans les colonies
de la puissance impérialiste qui aurait attaqué
l'U.R.S.S., il est nécessaire d'utiliser le dé-
pôt des forces militaires de l'impérialisme pour
intensifier au maximum la lutte anti-impérialiste
et organiser des manifestations révolutionnaires
tendant à resserrer le joug de l'impérialisme
et à conquérir l' indépendance complète ».
Ainsi, nous voilà prévenus, et bien prévenus:
dans le Programme Général, le communisme
déclare qu'il n'a à cacher ni ses intentions ni
ses procédés; on voit qu'il a tenu parole.
On voit surtout, et c'est là que j'en veux ve-
nir, combien le problème colonial le préoccupe.
La Praoda, au lendemain de la publication du
Programme, après avoir noté l'importance his-
torique du Congrès et du document qui avait
mis fin à rcs travaux, écrivait : « Ce n'est pas
fortuitement que le Congrès a consacré - une
grande partie de ses travaux à 1 étude de la
question coloniale. La marche de l'histoire a
placé cette question au premier plan. » On
aura compris par ce qui précède comment et
pourquoi la problème des colonies est le pro-
blème central pour l'internationale Commu-
niste.
Maria If.,.,".
Sénateur fia l'Hérault, ancien minittr*
t'l,,,.iltCfJ' fie la (rmml*.,tfon
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
Au grand. conseil
de Tunisie
Le Grand Conseil, issu des réformes du
printemps dernier, comme nous l'avions
Annoncé mercredi dernier, a commencé ses
travaux jeudi matin. On sait que le régime
de JC):! a été amélioré. Une part plus gran-
de a été. faite à l'élément proprement tuni-
sien, notamment par l'accès à l'assemblée
d'éléments appartenant à la classe intellec-
tuel le. D'autre part, le nombre des membres
de chaque section a été augmenté, rappro-
chant ainsi davantage l'élu de l'électeur. La
section française comprend aujourd'hui 52
membres contre 44 autrefois; la section in-
digène, 26 membres contre 18 hier.
M. Lucien Saint dans son discours, y a
fait heureusement allusion.
Je suis assuré a-t-il dit, qu'ils (les indigè-
nes) verront dans la nouvelle étape accom-
plie dans la voie du libéralisme, une mani-
festation de la confiance que la France a
placée dans l'attachement loyal et indéfec-
tible de ses protégés envers la nation protec-
trice. Nous avons le droit d'espérer que le
dévouement de tous les membres de la sec-
tion indigène au cours de ses travaux s'ins-
pirera de la reconnaissance due aux servi-
ces rendus et que les délibérations de l'as-
semblée se développeront dans l'atmosphère
de calme et de dignité qui convient aux
grands intérêts qui lui sont confiés.
La question des impôts, qui inquiétait fort
la population et fut l'objet d'une catnpagne
de presse, a été mise au point par cette dé-
claration du Résident Général.
Puisque, aussi bien, on ne trouve pas les
programmes du gouvernement suffisants
dans les différentes branches d'activité du
protectorat, il faut bien recourir à des im-
pôts. Le développement normal du produit
des taxes existantes qui, pour la plupart,
remontent a l'origine du protectorat, ne
pouvant suffire, quoi que l'on dise, à satis-
faire tous les besoins de la régence, jusqu'à
re jour, à raison des répercussions de la
guerre, il a fallu se montrer prudent dans
les évaluations budgétaires et se garder
d'apporter le trouble dans l'économie du
pays par une réforme du régime fiscal
actuel, régime qui, cependant, a permis d'at-
teindre le rivage de la stabilisation moné-
taire et du redressement fiscal sans qu'on
puisse prétendre avec justice que le pays a
souffert dans ses œuvres vives.
Un nouveau régime fiscal de la Régence
rst N l'étude. Il appartiendra aux assem-
blées, en collaboration avec le Gouverne-
ment, de déterminer comment la balance
entre les besoins et les moyens doit être éta-
blie, et le ministre a fait appel à l'abnéga-
tion et au désintéressement de tous, à la sin-
cérité sans réserve, à la cordialité qui doi-
vent dominer les débats. Point de critique
vainc et puérile, mais un effort dans la re-
rherche des butions d'avenir.
Enfin, M. Lucien Saint a terminé en di-
sant « que nous avons le devoir d'être ferme-
ment optimistes M.
La T. S, F. en Indochine
Avant de rejoindre son poste, M. Pierre
Pasquier, Gouverneur Général de l'Indochine,
a eu samedi une importante entrevue avec M.
Germain Martin, sous-secrétaire d'Etat aux
P. T. T.
Outre la question de la liaison aérienne qui
a été traitée par les deux interlocuteurs, il a
surtout été envisagé, au cours de leur entretien,
la possibilité d'organiser définitivement les ser-
vices de télégraphie et de téléphonie sans fil
qui uniront la métropole à la colonie, et de
créer en Indochine un puissant poste d'émis-
sion. II suffit de signaler le fait pour en souli-
gner I intérêt.
L'ANTENNE COLONIALE
-
Le réseau des émetteurs
et le raid Paris-Madagascar
Nous nous souvenons du rôle joué par le
Réseau des Emetteurs Français, en juillet
demiel" lors de la tentative de traversée do
1 Atlantique par le lieutenant Pans.
Il y a quelques semaines, les lieutenants
Marie et BonImer. partant de Paris pour
atteindre Madagascar, le H. E. F. offrit aux
organisateurs du raid le concours de ses
huit cents membres, de leurs stations ré-
parties dans le monde entier, de son ser-
vice d'écoute dirigé par MM. Carrot et Le-
vaesor, de Melun, ainsi que du Journal des
8, son organe officiel.
8, Immédiatement après le départ des avia-
teurs, ce service entra en fonctionnement.
Le poste de Melun, suivant un horaire éta-
bli à l'avance, fit l'écoute des signaux de
l'avion. Il recueillait également les rensei-
gnementa communiqués par tous les autres
postes français et étrangers. Ceux-ci, sur
ondes courtes lui transmettaient leurs ré-
sultats, les dépêchés étaient comparées et
diffusées quelques minutes après par le
poste central, sur onde de 43 mètres.
Heure par heure, l'avion était suivi dans
sa course. Sur la côte d'Espagne, à Co-
lomb-Béchar, à Tesealit, sur le Niger, à
Zinder, sur le Chari, au-dessus du lac Léo-
pold II, etc.
Les renseignements étaient ensuite com-
muniqués aux ministères intéressés. Plus
de trente messages furent ainsi recueillis
pendant tout le voyage de l'avion.
Grâce à l'organisation du service d'écou-
te et à l'entraînement des opérateurs du
réeeau, presque tous les messages émis
par l'avion furent reçus, soit directement
par les stations françaises, ou par relais,
aux stations nord-africaines qui les re-
transmettaient à Melun.
Ce fut, en somme, une magnifique mise
en évidence de l'Importance des ondes
courtes et de l'utilité des amateurs émet-
teurs. -
Les exploitations agricoles
au Cameroun
-60
/'extrais quelques renseigne-
ments intéressants d'une lettre reçut
de l'A. E. F.
A Ngotig Samba, point terminus du chemin
de fer du Nord-Cameroun, se développe une
vaste exploitation agricole poursuivant la
culture du café, du cacao, des palmistes,
des bois d'acajou, et surtout du tabac de
Cape. Il est bon de signaler cet effort fran-
çais qui continue celui des Allemands, car
nous sommes encore tributaires de Vétranger
pour les tabacs et la Régie déplore d'avoir
à payer au dehors des sommes considérables
pour procurer à ses clients la satisfaction de
c pétuner v.
Le tabac de Cape, notamment, est jus-
qu'ici presque un monopole de Sutllatra. Il
sert à enrouler les cigares et doit avoir toutes
sortes de qualités qui font que son prix est
fort èlcvc. Et n'oublions pas que le florin
hollandais est à 10 fr. 50.
Les Allemands avaient fait des essais au
sujet de cette culture au Cameroun et une
Société française a poursuivi ces travaux
dans la région volcanique de cette possession
où la terre se prête merveilleusement à la
culture du tabac. Les rendements et la qua-
lité du produit dépassent ceux de Sumatra,
au dire du Directeur hollandais de l'ex-
ploitation.
Souhaitons bonne chance à V entre frise et
souhaitons aussi que d'autres viennent s'ins-
taller là.
En allant de Njornbé jusqu'à Ngong ,
Samba à 161 kilomètres de Douai a et à 880
mètres d'altitude, on trouve une végétation
merveilleuse, partout le sol est d'une ferti-
lité incroyable et le pays donne l'impression
d'être très riche.
Partout, le long de la voie du chemin de
fer on aperçoit des plantations de caféiers,
de cacaoyers, de palmiers à huile (Elais) et
des cultures vivrières qui se multiplient.
Le cacao pousse admirablement, mais
malheureusement, les indigènes propriétai-
res des plantations ne donnent, pas au pro-
duit les soins minutieux qu'il exige. Il en ré-
sulte que sur les marchés detirope, le cacao
du Cameroun n'est pas coté à sa juste va-
leur.
A Ngong-Samba, le commerce le plus im-
portant c'est le palmiste, expédié en Europe
pour faire de l'huile, surtout du bon beitrre
frais que certains s'obstinent à appeler
« Tip » quand ce n'est pas a Margarine ».
Il est intéressant de signaler le buffet
de gare installé à Njombé, le seul bon buffet
en Afrique. Partout ailleurs, c'est encore le
système D pour se nourrir en route, c'est-
à-dire la caisse avec des bottes de conserves
et des bouteilles de liquide qui, à l'heure du
déjeuner font ressembler les ivagons à un
trottoir envahi par les mereantis. Ce buffet
est un vrai progrès.
J'enregistre avec plaisir ces nouveaux ren-
seignements sur la fertilité du sol au Came-
roun et j'estime que l'Administration doit
faire tous ses efforts pour faciliter les cul-
tures qui sont d'un grand rapport et dont les
produits sont actuellement achetés à l'étran-
ger à un haut prix.
Cil. tteWrre,
Sénateur du Nord, membre
de la Commission des Affaires
étrangères.
Le désastre de la Guadeloupe
.1
La liste des victimes
Le Journal Officiel du 24 novembre 1928 a
publié la liste nominative des victimes
du cyclone de la Guadeloupe du 12 septem-
bre 1928, telle qu'elle résultait des docu-
ments parvenus à ce jour au Ministère des
Colonies.
Voici comment se répartissent les décès
par commune :
Nombre
Communes de décès
Abymes. 85
L'Anse-Bertrand. 1
Baie-Mahault. 58
Le Baillif 2
Basse-Terre 3
Bouillante o
Capesterre (Guadeloupe) 2
Capesterre (Marie Galante) 13
Deshaies , ., 4
Gosier 113
Gourbeyre o
Goyave 6.
Grand-Bour p 32
Le LamentIn. 22
Morne-à-l'Eau 78
Le Moule.,. 84
Le Petit-Bourg 44
Le Petit-Canal 32
Pointe-à-Pitre : identifiés.. 187
- non identifiés 40
Port-Louis 12
Sainte-Anne : identifiés. 105
- non identifiés 5
Saint-Barthélemy. 3
Saint-Claude 2
Saint-Louis (Marie Galante) 19
Saint-Martin o
Sainte-Rose. 50
Ter.re-de-B3IS-Sai,ntes. 1
Terrc-de-Haut-Saintes, Trois
Rivières, Vieux-Fort o
Vieux-Habitants ., 4
Total. 1.007
Il manque les listes des communes de la
Désirade, de Pointe-à-Pitre et de Saint-Fran-
çois.
Au Ministère - de la Marine
Le cabinet civil du ministre
M. Blenes (P.-F..), administrateur des Co-
lonies, ancien chef adjoint du cabinet civil
du ministre de la Marine, est de nouveau
nommé dans cet mêmes fonctions par arrêté
ministériel.
A LA CHAMBRE
»+•
DEBATS
Une demande de crédits pour le muséum
Sur le chapitre rJO de la loi de finances,
concernant le personnel du muséum d'his-
toire naturelle, M. Bertrand Nogaro, rup-
porteur, a fait connaître que la Commis-
sion acceptait une augmentation de crédits
de 24.. francs.
M. Louis Bollin a fait observer que les
jardiniers du muséum SOfiit injustement
traités : ils ne peuvent avoir plus de 13.000
francs par an, alors que leurs collègues du
Luxembourg vont jusqu'à 16.000 francs.
Cependant le concours d'entrée au
muséum comporte des difficultés assez
sérieuses.
Le fait que ce personnel soit aussi mal
traité a pour conséquence une pénurie de
candidats et un mécontentement légitime.
Le député de la Seine a insisté pour
obtenir un examen approfondi de la ques-
tion est une promesse formelle du Gouver-
nement.
En outre. M. Emile Burel a demandé une
uugmentation, entre autres, du coefficient
attribué ail Directeur du muséum.
M. Chéron, ministre des Finances, a
promis que la question serait étudiée.
DANS LES COMMISSIONS
Le mandat syrien à la Commission
des Attaires étrangères
La Commission vies Affuires étrangères
a entendu M. Ponsot, liuut commissaire eu
Syrie, qui a fait un exposé de la situation
dans les territoires placés sous le mandat
de la France.
L'Agence Économique de l'A. 0. F.
et les Foires-Exposilioos
Le Bulletin de l'A gence Economique de
l'A. O. F. du mois de novembre 1928 nous si-
gnale que, depuis le début de l' année, l' Agen-
ce Economique de l'A.O.F. avait déjà parti-
cipé à douze manifestations économiques, dont
quatre à Paris et huit en province. En dernier
lieu, elle a participé, ainsi que les Annales
Coloniales du I,.r octobre 1928 en ont rendu
compte, à la Troisième Semaine du Cuir de
France, au Parc des Expositions, et à la Foire
de Marseille.
La participation à la Foire de Marseille con-
sistait en un échantillonnage complet de pro-
duits et matières premières, ainsi qu'une pré-
sentation d'articles manufacturés à l'étranger
que nos industries nationales seraient en mesure
de concurrencer.
La déleose des rhums coloniaux
6.
Le Groupe de Défense des Rhums colo-
niaux s'est réuni le 16 novembre à 10 h. 45
à l'Institut colonial français, 4, rue Vol.
ney (2e) sous la présidence de M. Auguste
Brunet, député.
MM. Henry Bércnger, ambassadeur de
France, sénateur de la Guadeloupe; Graeve,
député de la Guadeloupe, et Alcide Delmont,
député de la Martinique, assistaient à la
séance.
L'ordre du jour appelait l'examen de la
modification éventuelle du taux de la sur
taxe sur les rhums hors contingent. Après
discussion, il a été décidé de confier l'étude
de la mise au point de cette importante
question, à une Commission composée à la
fois de producteurs et d'importateurs. Tou-
tefois, le groupe est, dès à présent, d'accord
pour constater que la question de l'abaisse-
ment de la surtaxe ne devait pas se poser
pour la récolte en cours et que, de toute fa-
çon, la modification de la surtaxe, si elle
était admise, ne devrait être appliquée qu'un
an après la date de la décision l'ayant sanc-
tionnée.
Les Alsaciens et les Colonies
Les Alsaciens ont mis à profit les grandes
vacances pour prendre contact avec nos colo-
nies.
Le directeur de l'Ecole commerciale de
Mulhouse est allé au Maroc avec tous ses élè-
ves. Quant aux fabricants de textile, plusieurs
ont passé leurs vacances au bord du Niger pour
se rendre compte des progrès de la culture du
coton.
RETOUR
«»»
I.c maréchal Franchet d'Esperey rentrant
de sa mission d'inspection des troupes de
l'Afrique du Nord qui s'est embarqué di-
manche à Tanger est attendu demain mardi
à Marseille.
EN MER
Le steamer Tours, venant de la Côte occi-
dentale d'Afrique, et arrivé hier matin en rade
de la Rochelle-Pal lice ; une partie de sa
pontée a été enlevée et l'un de ses mâts a été
attaché par les bourrasques et les vagues.
Le cargo mixte Amiral-Ponty, des Char-
geurs Réunis, a lancé hier matin un S.O.S.,
disant que, par suite d'une voie d'eau, il se
trouvait en détresse à 120 milles à l'ouest
d'Ouessant. Le remorqueur Iroise a appa-
reillé à 9 heures et s'est porté à son secours.
Les paquebots Alacoris et Aqtiitania, avi-
ses par T.S.F., se sont dirigés aussitôt à
toute vapeur vers le point signalé par le
message de secours. Les deux bateaux ont
rejoint VAmiral-Ponty vers 16 h. 30. Le Ma.
coris se chargeant de secourir V Amiral-
Ponty, V Aquitania a pu reprendre sa route.
Le dernier message du paquebot Amiral.
Ponty est ainsi conçu :
« Avons quatre mètres d'eau dans la raie
numéro un. Sommes désemparés. Essaierons
tenir jusqu'à demain matin. »
Amiral-Ponty, qui avait quitté le port du
Havre le 23 novembre, est un cargo mixte de
5.578 tonneaux affecté au service régulier
Havre-Afrique occidentale. U n'y aurait pas
de passagers à bord.
Le commerce des primeursalgériens
La mission franco-britannique
Les Annales Coloniales ont annoncé la
venue en Algérie de négociants en primeurs
anglais et français. Ils ont constaté de visu
les belles possibilités des terres et des ver-
gers algériens et l'admirable organisation
des industries de transformation.
Ils se sont arrêtés dans la région de Bou-
farik, et dans la plaine de la Mitidja, joyaux
de notre œuvre de colonisation, si fertile en
cultures de toutes sortes. Aux vignes, aux
céréales, au tabac s'ajoutent là, les cultures
fourragères, maraîchères et frugifères, sur-
tout celle de l'orange et de la mandarine.
Différentes industries découlant de ces
cultures, distilleries de vin, d'essences di-
verses, fabriques de tartre, de confitures, de
conserves de fruits, se sont installées et con-
tribuent à la prospérité économique Je la
région.
Reçus par les administrateurs de la Coo-
pérative des agrumes de la MItidja, qui
groupe plus de soixante coopérateurs et dont
le chiffre d'affaires est de plus de 12 mil-
lions de francs annuellement, la mission a
assisté au tri des fruits de la saison (oran-
ges et mandarines) à leur mise en caisse, eu
billots, en cagettes.
M. l'aulcuu, Administrateur délégué de la
Coopérative, donna toutes les précisions sur
la marche ascendante de cet organisme. Il
parla « fruits » avec toute sa grande compé-
tence et il cita les fruits dont la cul-
ture est développée par les coopérateurs de
la région, tels que l'orange Thomson-Na-
velle, la mandarine précoce la Clémentine,
qui peut être consommée quinze jours ou
trois semaines avant la mandarine ordinaire
et qui, naturellement, fat prime sur le mar-
ché parisien, la Satsuma japonaise, la Por-
tugal, la Jatta et la Valencia, qui est une
sélection importée d'Amérique. 11 signala éga-
lement qu'outre les oranges pt les mandari-
nes. la Coopéiative traitait et cultivait les
pèches let prunes japonaises, très demandées
sur le marché anglais.
Le délégué anglais à l'issue de la visite,
fit cette déclaration qui mérite d'être enten-
due : «i Vos produits, di-il, sont concurren-
ces avantageusement pour les prix et la ra-
pidité de réception par les produits d'Espa-
gne, d'Amérique et des Dominions. Mais,
néanmoins, il arrive que la récolte en Espa-
gne laisse à désirer, il faut alors que vos
produits trouvent # chel nous un débouché
plus grand, mais pour cela il faut faire vite
et bien. Quant à la question des prunes, dit-
il, vos premiers envois ont déçu le marché
anglais, la marchandise n'étant pas loyale,
c'est-à-dire que certains expéditeurs peu scru-
puleux avaient mis de la belle marchandise
sur le premier rang des caisses et une mar-
chandise inférieure au-dessous. Si vous vou-
lez réussir et vous le pouvez, il faut que
cette première impression soit effacée, nous
ferons à nouveau de la bonne propagande
pour vos produits, mais livrez une marchan-
dise uniforme et sans reproche. Nous sou-
haitons que les primeuristes algériens en-
tendent d'une oreille confiante ces sages pro-
pos.
.Mirffniff'Ararcel/i! 'Jefllns.
Richesse algérienne
Le chepiel
Les Pouvoirs Publics et les éleveurs, dans
un intelligent accord, poussent au dévelop-
pement du cheptel algérien.
Politique bien comprise de l'eau, méthodes
rationnelles d'élevage, mesures sociales qui
viennent en aide aux producteurs éprouvés,
rien n'est épargné pour reconstituer le riche
troupeau des parcages d'Algérie - et ac-
croître son effectif.
La désastreuse année de 1926 avait accusé
une baisse inqniétante de 10 sur les bo-
vins, 25 sur les moutons, 15 sur les
caprins.
L'année 1927 se montra plus clémente.
Les pâturages régénérés par les pluies
bienfaisantes de l'hiver et de l'automne,
donnèrent aux agnelages de printemps et
d'automne l'extension désirable. A aucun mo-
ment, les animaux ne manquèrent de nour-
riture ; la mortalité fut enrayée, et le trou-
teau se trouva en bonne voie de reconstitu-
tion.
1 En mai dernier l'effectif du cheptel s'éta-
blissait ainsi
Espèces Tètes
Chevaline 104.019
Bovine 886.985
Ovine 5 -6'.5-93 7
Mulassièrc 164.107
Asine 279-455
Caprine. 2.919.907
Porcine 88.954
Caméline 172.817
Soit une augmentation, sur 1927, de 2.339
chevaux, 37.503 bovins, 530.746 ovins, 267.909
caprins, 18.111 chameaux.
L'effort de la reconstitution a porté sur-
tout sur les ovins.
Une sélection rigoureuse des reproducteurs
et une alimentation plus rationnelle et meil-
leure ont peimis d'obtenir une laine plus
abondante et de qualité supérieure ; la laine
fine, qui n'était que de 1/8 de la tonte, y
figure maintenant dans la proportion des SIR.
Ajoutons que des cours, pratiqués sur
l'élevage des ovins, où l'on s'efforce d'atti-
rer le plus grand nombre d'indigènes, pré-
parent un meilleur avenir au troupeau algé-
rien qui d'ores et déjà s'est accru en nombre
et en qualité.
Dépêches de l'Indochine
Réunion du Conseil du Gouvernement
Après deux jours consacrés à l'examen
par les commissions de l'emprunt, d'affai-
res diverses, des tarifs doyaniers, des
comptes et budgets locaux et du budget gé-
néral, le Conseil du Gouvernement s'est
réuni en séance plénière jeudi matin et a
approuvé les budgets locaux. L'après-midi
il a commencé l'examen du budget général.
Indopacifl.
TAUX DE U PIASTRE
Vm»
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 23 novembre 1988, le taux de ln
piastre était de 12 fr. 55.
Départ de M. Pierre Pasquier
Gouverneur général de l'Indochine
M. Pierre Pasquier, Gouverneur Général de
l' Indochine, accompagné de Mme Pierre Pas-
quier, a quitté ce soir Paris par le train de
19 h. 45 pour rejoindre son poste. Il s'arrêtera
la journée de demain à Lyon, où il prendra
contact avec la Chambre de Commerce et les
organisations coloniales de cette ville. Il sera
mercredi à Marseille, où l Institut colonial et
la Chambre de Commerce lui ont préparé d'im-
portantes réceptions.
Le vendredi 30, M. Pasquier, qu accompa-
gneront M. Grafeuil, Résident Supérieur au
Laos, et différents fonctionnaires de sa suite,
prendra passage sur le paquebot D'Artagnan,
de Messageries Maritimes.
Un discours de M. Maginot
et. t
M. André Maginot, ministre des ('oloiiies,
a présidé aujourd'hui le déjeuner qui lui
altil offert fuir l'Institut Colonial.
Il a prononcé, à la fin du banquet, le dis-
cours suiîdnt, qui est la première manifes-
tation publique du nouveau ministtu.
Messieurs,
Je remercie mon excellent collègue, votie
distingué secrétaire général, M. Delmont,
de m'avoir, aussitôt mon arrivée au Minis-
tère des Colonies, convié à présider le
déjeuner de votre Institut Colonial. Je rai-,
en l'fret, combien est intéressante l'œuvre que
vous y avez entreprise et quel effort est le
vôtre pour intenitier, dans l'intérêt de notie
développement colonial, une propagande
sans laqudlc, à l'époque où nous vivons, il
n'est point d'entreprise féconde et durable.
Mon honorable prédécesseur, M. Léon
Perrier, qui a été, je tiens à lui tendre cet
hommage, un bon ministre des Colonies, un
ministre laborieux, consciencieux et intente,
m'a dit qu'il avait toujours trouvé 1 liez vous
le concours le plus dévoué et le plus actif.
Je nie plais à espérer que tous ceux qui se
groupent autour de votre Institut voudront
bien me conserver iette collaboration pré-
cieuse. Je l'espère d'autant plus que je
connais déjà beaucoup d'entre vous et que
j'ai eu l'occasion d'apprécier les qualités
d'initiative, d'énergie, d'intelligence et de
bons Français que vous êtes. [Applaudisse-
ments. )
Je ne suis pas, en effet, pour voli-, un
nouveau venu; je ne fais que teprendre
contact, et parmi ceux qui sont ici il en est
beaucoup qui se rappellent m'avoir vu il y a
une dizaine d'années, rue. Oudinot, lorsque
j'y remplissais les fonctions de ministre des
Colonies et de l'Afrique du Nord. Je dis
bien, ministre des Colonies et de l'Afrique
du Nord, car tel était mon titre à l'époque,
et ce titre que j'avais revendiqué répondait
à une conception qui m'est chère. J'ai tou-
jours considéré, en effet, que notre Afrique
du Nord devait être rattachée au Départe-
ment chargé d'administrer nos posse-sions
de l'Afrique Occidentale et de l'Afrique
Equatoriale. Je pensais, et je pense encore,
qu'il n'y a qu'un seul Islam, que notre Afri-
que méditerranéenne et notre Afrique cen-
trale ont des intérêts communs qu'entre
elles il doit exister des relations inces-antes
et des pénétrations qui. avec le développe-
ment des moyens de communication, ne
peuvent aller qu'en s'accentuant. Mon opi-
nion, à cet égard, n'a point changé. C'est
vous dire que si les événements, ou plutôt
la politique, nous assure une longévité- suf-
fisante, je serais assez tenté, car je n'aban-
donne pas volontiers mes conception-, de
faire un effort pour rétablir le ministère des
Colonies dans la situation où je l'ai laissé
en 1917 et réaliser, le mot a dcj.\ été pro-
noncé, ce ministère de la France extérieure
dont il n'y aurait aucune bonne raison d'ex-
clure notre France nord-africaine.
Mais mon intention n'est pas de vous
exposer un programme. Je trouve, en effet,
bien présomptueux les hommes qui, en arri-
vant dans un ministère, et surtout dans un
ministère comme celui des Colonies, se
croient autorisés à confier à l'opinion, tou-
jours disposée à recevoir de semblables
confidences, leur programme et leurs vues
d'avenir. J'estime qu'avant de parler d'un
programme, il convient de faire l'inventaire
de la maison dont on prend posses-ion,
d'étudier consciencieusement et dan- le
détail les questions qui y sont en souffrance,
afin de pouvoir préconiser ensuite avec quel-
que autorité des solutions utiles. Si je ne
me permets pas de vous présenter un pro-
gramme, je puis vous faire connaître mes
tendances. Elles se résument en ceci : un
dévouement passionné aux intérêts colo-
niaux de la Fiante, une votonte ardente de
contribuer à la prospérité de nos Colonies,
dans l'intérêt d'abord de nos Colonies et.
par voie de conséquence, dans l'intérêt de la
patrie elle-même. (Applaudissements.)
D'ailleurs, si je suis revenu rue Oudinot,
c'est parce que j'ai demandé à y revenir,
non pas pour donner raison au vieux dic-
ton, qui veut qu'on retourne ton joui'; à < ses
premières amours », mais parce que je
considère quil y a, au ministère «les Colo-
nies, une couvre des plus importantes à
remplir et que, dans la période de l'après-
guerre, ce Département est un de ceux où
la tâche d'un ministre peut être la plus
intéressante et la plus passionnante. T.e
ministère des Colonies comprend touH^ le-
administrations; on y est la fois ministre
de l'Intérieur, de la Tusticc. de. la. Guerre,
des Travaux publics, de l'Armée et du Com-
merce; on n'est pas obligé de s'y compar-
timenter et de s'y spécialiser; il est permi-
d'y avoir des idées générales, et on y a
même parfois la chance de voir, ch"c:, rate
pour un ministre, aboutir quelques-unes de
ses conceptions. Aussi je ne m'étonne pa-
de voir, dans un pays voisin et uni du
nôtre, un homme de la valeur et de la per-
sonnalité de M. Jaspar attacher de l'impor-
tance au ministère des Colonie-, au point
de s'en réserver la direction en même temps
que la présidence du Conseil.
Mais pour faire besogne vraiment utile, il
faudrait que le Ministre des Colonies, -
c'est vrai pour tous les Ministres, mais c'est
surtout vrai pour celui-là, - soit assuré de
plus de stabilité. Je ne serais pas éloigné
de penser qu'il devrait être à l'abri des vi-
cissitudes de la politique. 11 ne suffit pas,
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