Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-11-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 novembre 1928 23 novembre 1928
Description : 1928/11/23 (A29,N175). 1928/11/23 (A29,N175).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451343n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANN8II - N* 178.
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Les Annales Ccloniales
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DlltECTEURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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Colonie* 120 » 65 » M*
Étranger.. 180» 100 » 60 »
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LE COMMUNISME ET LES COLONIES
Le communisme s'occupe beaucoup des co-
lonies. Il n'est pas de Congrès où la « décolo-
nisation » ne prenne une place importante, et
où on n'expose copieusement les moyens d'as-
surer la libération des peuples coloniaux, grâ-
ce à la lutte des masses ouvrières et paysannes.
On entend bien que c'est le style de ces mes-
lieurs. Le catéchisme communiste a, comme
l'autre, ses formules toutes prêtes, et que le
fidèle doit constamment répéter pour renforcer
sa foi.
Partie négative : attaques violentes contre
les social-démocrate#. coupables de duper les
gens avec des projets de réformes auxquels
eux-mêmes n'accordent aucun crédit. Les ten-
dances dites libérales du socialisme sont des
attrape-nigauds. Les hommes de gauche ne va-
lent pas plus que les hommes de droite, c'est
la communistes, le socialisme hollandais, le
travaillisme anglais : le premier ne reconnaîtra
jamais que l'Indonésie a le droit absolu de se
séparer de la Hollande, le second que les
colonies anglaises ont le droit de vivre dans
r indépendance.
La - conséquence première, c est que les partis
communistes doivent aux colonies lutter con-
tre le réformisme menteur, montrer aux indigè-
nes que tous les compromis qu'on leur propose
conduisent h la coopération avec l'impérialis-
me. avec le capitalisme, que seule la lutte
quotidienne les conduira à la libération défini-
tive, la lutte sous l'étendard de l'Internationale
communiste.
Dans les colonies, la question, à en croire
les communistes, est d'une simplicité qui dis-
pense de tout commentaire : ou la dictature
de la bourgeoisie ou celle du prolétariat, ou la
dictature des propriétaires ou celle des paysans.
C'est le problème qui se pose, dans toute sa
netteté, au moment de la révolution : ou la
bourgeoisie est terrassée, et avec elle, le fas-
cisme, d'une part, le réformisme, de l'autre ;
ou la bourgeoisie l'emporte, et alors adieu à
tout mouvement démocratique.
J'ouvre une parenthèse pour demander si on
imagine ce que des idées aussi « simples »
peuvent causer de ravages dans la cervelle de
certains indigènes, en admettant qu'elles par-
viennent jusqu'à eut. tt Nous ne cherchons
pas assez énergiquement, a déclaré un orateur
du dernier Congrès, a établir la liaison avec les
mouvementt indigènes ». Supposons que cette
liaison soit en effet établie; que peut-il résul-
ter de cet aermea déposés dans des esprits
frustes et non défrichés ? te Il faut, déclare
un aaIIe. lutter contre les tétonnittet et ren-
forcer idéologiquement nos partis, afin qu'ils
deviennent des partis de masse et conquièrent
la direction du mouvement révolutionnaire. »
Aux colonies ? Pauvres gens 1 Et à quel ren-
forcement idéologique avez-vous l'illusion de
travailler ?
Mais après ceux qui ont parlé de la « dé-
colonisation » de l'Inde, de l' Indonésie, de
l'Amérique du Sud, en voici un qui vient mon-
trer les larges masses de l'Indo-Chine s'éloi-
gnant de la bourgeoisie, laquelle est passée à
la contre-révolution. Et Alexandre Varenne ?
Il a eu vite prouvé qu'il était u un véritable
aociat-démocrate H. et cette appellation suffit
sans un torrent d'injures; il a -étouffé impi-
toyablement te mouvement révolutionnaire, il a
fait toutes les concessions à la bourgeoisie
annamite, celle qui, par définition, coopère
avec l'impérialisme. Plus de compromis, en-
core une fois; plus de réformisme : « l'Interna-
tionalisme communiste doit attacher une grande
importance à la formation du parti communis-
te indochinois, pour diriger la lutte des ouvriers
et paysans, actuellement inorganisés. Nous fon-
dons, à cet égard, un grand espoir sur les par-
tis communistes de France et de Chine. »
Même son de cloche pour l'Algérie, la Tu-
nisie. Depuis la guerre du Maroc, le commu-
nisme algérien a établi la liaison avec les mou-
vements indigènes; sans doute, il lui manque
encore une expérience politique plus grande ;
mais ça ira, et le réformisme, on l'aura : u il
est indispensable de commencer également à
travailler les paysans et les ouvriers agricoles,
de former un parti national-révolutionnaire et
de former des unions professionnelles d'indi-
gènes ». Parti national-révolutionnaire ; c'est
bien cela, et l'on retrouve ici cette collabora-
tion que j'ai si souvent dénoncée entre le
nationalisme et le bolchevisme, celui-ci se ser-
vant de celui-là comme véhicule dans les pays
coloniaux.
Je passe vite sur les déclarations analogues
de la Nouvelle-Zélande, des nous des Ltats-
Unis, de l'Attique du Sud, de la Birmanie,
du Mexique, de la Perse, etc. Ce sont toujours
les mêmes thèmes : mort au retonmsme, à la
bourgeoisie, au fascisme, à l'impérialisme,
groupement sous l'étendard de l'Internationale
Communiste.
Un délégué a précisé les méthodes que doit
employer dans les diverses colonies le parti
communiste français : provoquer l'étude ap-
profondie, par tout le parti communiste de la
question cotooiale; rentorcer l'organisation du
prolétariat colonial ; développer dans les colo-
nies t'agitation contre la bourgeoisie nationale
et pour l'indépendance.
« Edification des partis communistes dans
les pays coloniaux, organisation des syndicats.
conqpête des masses, lutte sans merci contre
les impérialistes et leurs collaborateurs, les
social-démocrates M. telles sont les conclusions
du rapporteur général. Je crois qu'il est intéres-
sant qu'elles soient connues par d'autres que
les communistes, et qu'elles reçoivent une pu-
blicité plus étendue que celle du Congrès.
Déjà,* dans son rapport d'ensemble sur le pro-
gramme de l'lntematiooale Communiste, Bou-
kharine avait dévoilé l' importance numérique
de ces centaines de millions d'hommes qui
peuplent les colonies, « gigantesque force mas-
sive, réserve colossale de prolétariat, force dé-
cisive », armée formidable qui peut faire pen-
cher la victoire du côté communiste. « C'est
pourquoi, ajoutait-il, le problème colonial est
tellement aigu, et pourquoi nous devons le
souligner avec autant de force ». On a vu avec
quelle force le communisme ne manque aucune
occasion de le aouligner.
M«rl« Jt«ual«n,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
AU SEMAT
DEBATS
déclassement de postes en Algérie
Au cours de sa séance de jeudi, le Sénat
a adopté sans discussion les conclusions
du rapport de M Messimy, au nom de la
Commission de l'armée, tendant à l'adop-
tion du projet portant déclassement de di-
vers postes d'Algérie et autorisant l'aliéna-
tion de l'un d'eux.
Les ouvrages déclassés sont : le blockaus
des carrières à. plâtre et le blockaus du
djerb Borda, commune d'Aumale ; le poète
de Sidi-Zaher et la Smala de Blea-Cbabaà,
commune de Lalla-Maghrnia ; le poste du
djebel Keltonn, commune de Reinabi ; les
postes optiques des points A et C et do
J'Antar, commune de Mecheria ; le bordj
d'Am-Sussifa, commune d'Aïn-8efra ; Le
poste d'Ata-BeiirKhelli, commune de Me-
cheria ; les trois blockhaus du Col de Fou-
nassa et le blockaus de Fourm-el-Kreng,
commune de Djemica-Bou-Rerg.
Le projet autorise l'aliénation de l'un de
ces postes, le poste du Djebel Keltoun qui,
situé sur le front de mer est soumis aux
dispositions spéciales de la loi du 29 août
lum.
Une inspection de M. Steeg
- - -
En quittant Taza, M. Steeg s'est rendu au
poste militaire de Ksiba dont l'inspection a
revêtu un caractère particulier.
Les fils de Moha ou Saïd ont affirmé leur
volonté de continuer avec les Français une
collaboration confiante et loyale et de parti-
ciper au maintien de la sécurité dont ils se
considèrent comme les premiers responsables.
Dans cette manifestation de loyalisme, le
Résident Général a eu la preuve du travail
fécond des officiers des affaires indigènes
qu'il a remerciés de ce résultat significatif.
Sur la piste, au retour, à Kasbah-Tadla,
M. Steeg a eu l'agréable surprise de voir
une exploitation agricole française, où les
instruments mécaniques modernes, actionnés
par la main-d'œuvre indigène, ont retenu
son attention. Le Résident n'a pas manqué
de souligner la valeur de ce geste rendu
possible par notre avance récente sur le
massif d'Aderbo et l'installation du bastion
avancé, dont on apercevait la silhouette sur
le flanc de la montagne.
Il a associé dans ses rémerciements les
chefs et les troupes de l'armée marocaine
qui ont accompli ici une besogne ingrate,
parfois obscure, et pourtant ont obtenu des
résultats dont il est le premier à se féliciter.
Le Résident Général a donné l'assurance
qu'il renouvellerait sa visite dans quelques
1Dei1. --"", -.
A LA CHAMBRE
LA NOMINATION
D'UN VI(ÀE-PRES,WENT
Le scrutin pour l'élection d'un vice-prési-
dent u donné luer les résultats suivanw ;
Uilt obtenu :
\1M. George» Lernol 282 suffrages
J.-L. ouiiiesiul 212
M. Pernut ayant obtenu la majorité abso-
lue des suilruges exprimés, est. proclamé
vice-président de la Chambre des dépules.
DEBATS
Question orale' sur un sinistre maritime
a Bougie
L'ordre du jour d'hier appelait une ques-
tion ue M. Ai'jjerun, uepuic aeu Bouçhob-uu-
itiàoiie, u m. iu ministre doô travaux, pu-
blics sur les circonstances qui ont entoure
le naulrage de la Drague A, qui a sombre
en rade ue liougie, causant ia mort de huit
nommes d'équipage.
M. Aibertm. Le la août dernier la Dra-
gue X quittait Port-de-Bouc pour se rendre
a lJoUfite. Arrivée à 2 milles de ta côte, ette
lut assaillie par la tempête et sombra. Huit
hommes d'équipage, tous du quartier mari-
time des Marligues, trouvèrent ta mort
dans cet accident.
Certes je ne prétends pas que les dra-
gues doivent rester en p&rnxanence dans
Leurs ports d'attaché, mais je voudrais. qw
ion surveillât davantage les conditions de
leur remorquage et l'observation des me-
sures de sécurité.
On nous dit que la Drague X a été saisie
pas un séisme, par un cyclone
M. Morinaud. Ellrovabte.
M. Albertin. Elle a sombré, mais son
remorqueur n'a subi aucune avarie, parce
que c'était, lui, un bâtiment doué de quali-
tés de navigabilité.
Je ne demandé pas de sanctions, mais
des mesures propres à empêcher le retour
de pareils drames.
M. Pierre Forgeot, ministre des Travaux
publics, donne 1 assurance que des mesu-
res seront prises.
Nous rerrianions, en ce moment, la loi
de 1907, en réservant à un règlement d'ad-
ministration publique le soin de faire pré-
ciser les conditions de viabilité et notam-
ment de prescrire L'inslaUalioik de postes de
T. S. F.
Je puis donner L'assitrance que, dans ce
règlement, toutes les précautions seront
prises. Tout ce qui pourra être fait dans le
sentiment de la plus large humanité le
puis vous en donner Vassurance avec t'as-
sentiment de M. le président du conseil -
sera fait.
M. AÎBertiTi remeroto te mtnlstr» et l'tn-
ctdent Mt dOK,
L'ESPRIT COLONIAL
«»«
Il y a quelques mois (ic n'étais
pas encore député), fai demandé
aux Annales Coloniales de bien*
vouloir publier un appel en faveur d'une
manifestation que nous préparons pour ho-
norer un grand colonial, Auguste Pavie.
Les directeurs de ce journal ont aimable-
ment accueilli mon idée et le tiells à leur
exprimer mes remerciements.
Depuis la publication de cet article, la
première circonscription de Dinan m'a fait,
l'honneur de m envoyer siéger à la Cham-
bre, et les Annales Coloniales m ont deman
dé ma collaboration.
le me suis empressé d'accepter.
le considère, en effet, que les questions
coloniales doivent tout pat tieuh ère ment re-
tenir l'attention du Parlement.
Même depuis Jules Ferry, d'excellents
esprits ont eu la phobie du « Colonialisme 9
parce qu'ils ont identifié la colonisation a
la conquête violente, a Voccupation et a
l'administration militaire.
D'autres ont accepté le princi pe, mais,
considérant la colonie comme une terre
serve, ils ont considéré que la loi du plus
fort pouvait y régner, en dépit de toute jus-
tice.
Cette conception a vécu et si elle survi-
vait dans certains esprits, ceux qui, aujour-
d'hui, font autorité en la matière, ont les
moyens de la détruire faCIlement.
Un pays maritime comme la France doit,
avant tout, créer des liens puissants avec ses
colonies. C'est son intérêt. C'est aussi celui
des pays jeunes qui ont accepté Sel tutelle,
en attendant de pouvoir devenir pour elle,
des alliés.
Même au point de vue social, ceux qui
ont foi dans l'idéal démocratique, doivent
chercher à le propager : la doctrine et le
régime républicains sont « désirables » par-
tout, ou tls ne le sont nulle part ; les prin-
cipes républicains doivent donc être un
a article d'exportation ».
Seuls ceux qui doutent de la force de
cet idéal ou qui le combattent peuvent rai-
sonner autrement.
Je ne redoute pas le reproche d'être idéa-
liste sur le terrain colonial - - car mon
maître, en la matière, fut précisément AII-
guste Pavie qui, ppussé par la et loi. civi-
lisatrice et, profondément attaché à ses prin-
cipes de libre-penseur, a accompli, en Indo-,
chine, une oeuvre admirable.
Bien des esprits, soi-disalll « réalistes »,
pourraient envier les résultats pratiques ob-
tenus par cet idéaliste convaincu.
Telle est la première raison, presque doc-
trinale qui doit inciter à l'examen des ques-
j tions coloniales.
Personnellement, j'en ai une autre, plus
locale, plus sentimentale. La Bretagne est
te pays de la Mer. Sur ses côtes, c'est la
perpétuelle « invitation au voyage » : même
Lorsqu'on ne navigue pas, l'horizon finit par
être obsédant.
On part, non pour se déraciner, car tms
les marins reviennent dans leur pays natal.
On part au contraire ce n'est pas un
paradoxe - pour mieux s'enraciner. après
s'être fortifié, après s'être élargi le cœur
et l'esprit sous les cieux lointains.
Aussi la Bretagne est-elle une véritable
pépinière pour la Marine Marchande, la
Marine Militaire et la Colonie, trois rameaux
d'une même branche, rameaux qui se diffé-
rencient après avoir eu une commune ori-
gine.
Ayant interrogé les coloniaux en congé
ou retraités revenus des clivers points
du globe, j'ai eu souvent l'occasion de cons-
tater que la Métropole ne comprenait pas
encore tout ce qu'elle devait à ses colonies,
ni tout l'intérêt qu'elle pouvait tirer, elle-
même, d'une politique coloniale clairvoycntre
et active.
C'est à dresser cc plan, que tous ceux qui
ont souci de la plus grande France doivent
s'appliquer. Il n'est pas de problème plus
passionnant.
passionnant. Michel aeintdoerfer,
IMputé. des Côtes-du-Nord, l
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
RUINES
Les catacombes de Sousse
N'y a-t-il pas lieu de s'alarmer ? Sousse
qui pouvait être fière de ses catacombes les
voit tomber en ruine, s'ébouler, s'effondrer
djans que les autorités compétentes s'en émeu-
vent.
La Société archéologique de Sousse dont
la principale tàche jusqu'ici fut d'étudier
ces remarquables galeries et de veiller à leur
entretien, n'a pas cessé, depuis sa reconsti-
tution, de crier au danger. Ses efforts, hé-
las, sont demeurés vains.
Ses catacombes sont toujours fermés au
public.
L'intérêt de ce monument des temps an-
ciens est pourtant, au dire de tous les élt.
chéologues, digne de la sollicitude des pou-
voirs publics. Au dire des commerçants
soussiens, la réouverture des catacombes
i chères aux touristes est une question de
vie ou de mort pour leurs affaires.
Ne prendra-t-on pas au plus vite les me-
sures utiles pour sauver d'une tuine certaine
ces catacombes qui constituent pour Sousc
la part la plus saisissante de son originalité.
LTHE EN SECONDE PAGE :
Le cocotier en Océanie par le commandant
J, Laporte. 1
Au Consei d'Etat.
L'Angleterre veut des pommes de terre.
Un second canal de Panama.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
Les conoeastons du Darlac
La Commission, sous la présidence de M.
Pierre l'aittinser. président, s'est réunie hier,
ainsi que nous l'avions annoncé.
Les concessions du Darlac ont fait l'objet
d'une assez longue discussion.
Lecture est donnée de la lettre de M. Alexan-
dre Varenne, député du Puy-de-Dôme, ancien
Gouverneur Général de l' Indochine, réclamant
la publication du rapport de la Commission
d'enquête.
En réponse à cette demande transmise par
le président de la Commission au nom de la
Commission, M. Maginot, ministre des Co lo-
nies, déclare qu'il portera la question devant
le Conseil des ministres.
M. faittinger fait observer que si l'on dé-
couvrait des fonctionnaires, ce serait là créer un
précédent assez grave, et M. L.-O. Frossard
demande si ne rien publier ne serait pas encore
plus grave.
u il faut, dit M. Taittinger, obtenir des
conclusions. »
Avec sa verbosité bien connue, M. Ernest
Outrey rappelle alors la triste figure qu'il fit
lors de son interpellation ; il note que l'envoi
et les travaux de la mission d'enquête Richard
ont coûté 2 millions, et dit avoir eu connais-
sance (grâce à des indiscrétions et non sans dit-
ficulté) des conclusions. Le député de la Co-
chinchine s'affirme d accord avec M. Alexan-
dre Varenne pour insister, ahn que le rapport
soit communiqué.
M. Auguste Brunet, intervenant, rappelle
qu'il s'agit d'une interpellation qui a abouti à
la création d'une mission d'enquête au lieu
d'une commission d'enquête élue par la Cham-
bre.
L'affaire ne peut donc être close tant que
le Parlement n aura pas eu connaissance du
résultat de l'enquête. M. Reille-Soult. député
conservateur du 1 arn. et M. Thomas, député
S. F. 1. O. de Saône-et-Loire. se trouvent
aussi d'accord pour que la Commission ait (sur-
tout à la suite des incorrections commises par
un des collaborateurs du Conseiller d'Etat Ri-
chard) communication intégrale du dossier.
Enfin. les membres de la Commission des
Colonies se trouvent unanimes pour exiger la
publication des rapports.
Les tabacs à Madagascar
La Commission est saisie d'une protestation
de la Chambre de Commerce d'Alger contre
l'institution du monopole des tabacs à Mada-
gascar. 1
La Commission décide de demander au Gou-
vernement s'il y a un projet de loi établissant
le monopole à ce sujet.
Voyage en Afrique du Nord
En ce qui concerne le voyage d'étude en
Algérie qui a été décidé avant les vacances.
M. TTiomson insiste pour que la Commission
se rende en Algérie à la veille de la grande
manifestation du Centenaire. La date envisagée
qui avait été fixée après Pâques et avant la ren-
trée des Chambres, a dû être reculée en raison
des élections municipales, et M. Gaston Thom-
son, après avoir félicité M. Pierre Taittinger
d'avoir pris l'initiative de ce voyage en Afrique
du Nord qui débutera par la Tunisie et finira
par le Maroc, fait adopter la date d'octobre
1929.
Les banques coloniales
La question du privilège de la Banque de
l' A.O. est évoquée. La Commission invite le
Gouvernement à faire hâter le vote du Sénat,
afin qu'une solution intervienne avant la discus-
sion du budget des Colonies, en mettant toute-
fois en harmonie les textes votés par la Cham-
bre avec les transformations indispensables à
apporter à la convention avec la Banque de
l' A. O. du fait de la stabilisation.
Le désastre de la Guadeloupe
et les élections à la Guyane
Il est, en outre, décidé que le ministre sera
entendu sur les événements de la Guyane, plus
encore sur l'assassinat de M. Jean Galmot que
sur les fraudes électorales qui ont déterminé
1 élection de M. Eugène Lautier ; puis sur les
moyens de venir en aide à la Guadeloupe dé-
vastée et enfin sur le cas de M. Colonna, Pro-
cureur Général, qui, rappelé d'Indochine, est
toujours en France et n'a pas rejoint le poste
qui lui avait été affecté.
Le Brazzaville-Océan
M. Georges Nouelle, vice-président de la
Commission, député de Saône-et-Loirc, vou-
drait que M. André Maginpt soit entendu sur
la construction du chemin de fer du Congo.
M. Auguste Brunet, député de La Réunion,
qui fut le rapporteur favorable de la construc-
tion du chemin de fer Brazzaville-Océan, pro-
pose de communiquer à la Commission un rap-
port qu'il a rédigé sur les travaux de construc-
tion en cours, afin qu'elle soit pleinement docu-
mentée avant l' audition du ministre.
-
M. Augagnecr contre M. Herriot
M. Victor Augagneur, député, ancien maire
de Lyon, ancien Gouverneur Général de Ma-
dagascar et de l'A. E. F ., commence une cam-
pagne politique contre son successeur, M.
Edouard Herriot, maire actuel. Le Comité
électoral de M. Augagneur, qui s'intitule « Co-
mité d'action réformatrice démocratique et so-
ciale », annonce que ce dernier fera, le samedi
1er décembre, une conférence. L'ancien maire
traitera le sujet suivant : « La situation finan-
cière de la ville de Lyon créée par l'adminis-
tration municipale actuelle. n
M. Victor Augagneur, ancien socialiste révo-
lutionnaire, conduira les forces du Bloc national
contre le Cartel des puehe.,
Les débuts de l'aviation
coloniale française
l' r
Le programme de 1919
Un regard en arrière n est pas inutile. Si des
esprits cuagrins jugent que 1 on n a pas vu as-
sez grand au début, ce ne sera peut-être pas
très juste, mais la crataque, même entactiee
d atrabile, est toujours un bon stunutant.
est pour l'année 1919 que la Direction de
r Aéronautique, a la demande du Ministre de
la guerre et du Ministre des Colonies, établit
son premier programme d aviation coloniale.
L Indo-Oune devait recevoir une escadrille
et une section photographique aérienne pour
la région d Hanoi et d Haïphong, et une
deuxieme escadrille pour la région de Saigon.
L'A.O.h devait être pourvue d une esca-
drille et d une section photographique aérien-
ne, t'upe et 1 autre ayant pour port d attache
Bamako.
Lnfan, Madagascar aurait également une es-
cadrille et une section photographique, répar-
ties entre lananarive et Majunga.
Fait à noter : toutes ces escadrilles ne de-
vaient pas être de « pure aviation », si l'on
peut s'exprimer ainsi, mais comprenaient, ou-
tre des avions et des hydravions, des hydro-
glisseurs. C'est ainsi que cinq avions, quatre
hydravions et quatre hydroglisseurs seraient af-
fectés à l Indochine.
Au total, l'aviation - coloniale devait com-
prendre, à la hn de 1919, quatre escadrilles
avec leurs appareils de réserve, soit cinquante
avions ou hydravions et vingt hydroglisseurs.
L'idée était ingénieuse et pratique. semble-
t-il, d'adjoindre aux routes aériennes les plans
d'eau. en ces pays neufs où la construction
des routes terrestres demande de si pénibles
et de si longs efforts. et elle parait bonne à
appliquer longtemps encore.
Quant au dédoublement des escadrilles pro-
prement aériennes en avions et hydravions, il
ne devrait plus être envisagé, d'après de nom-
breux spécialistes qui estiment que l'appareil le
plus sûr et le plus utile. nonobstant son prix
plus élevé, est l'appareil mixte, pouvant in-
différemment se poser sur terre et sur l' eau.
Quoi qu'il en soit. la Direction de 1 Aéro-
nautique, consciente sans doute de la modestie
de son projet, promettait, en établissant son
programme, de « voir plus large dans l'ave-
nir ». Nous montrerons plus tard qu'elle est en
train de ténir sa promesse.
L'on peut, croyons-nous, se dispenser de sui-
vre pas à pas la réalisation du programme de
1919. Mais il était intéressant de noter la
date et l'importance exacte du premier effort
tenté pour doter nos colonies du plus moder-
1 ne des moyens de transport. et d' action mi-
litaire.
Les grands raids
En cette même année 1919 ont commence
les grands raids. On ne saurait oublier l im-
mense service rendu par les pilotes qui les ont
accomplis. Ils ont littéralement « découvert »
le tracé des futures voies aériennes et, en mê-
me temps, créé le mouvement d' opinion néces-
saire au développement de l'aviation coloniale.
C'est Lemaîtrc qui vole de Paris à Port-
Etienne par Casablanca : 3800 kilomètres,
puis c'est Bossoutrot et Coupet qui couvrent U
distance Paris-Casablanca-Koufra, en Mauri-
tanie : 4.100 kilomètres. A la même époque,
le lieutenant Lefranc fait sur un hydravion le
voyage Dakar-Kayes et retour : 2.015 kilomè-
tres.
En 1920, le commandant Vuillemin va de
Paris à Dakar, par Alger, Ouargla, Gao et
Bamako : 6.600 kilomètres.
Et rappelons encore :
En 1924 : Dakar-Colomb Béchard et retour
par les trois avions de l'escadrille I ulasne :
11.600 kilomètres en 81 jours.
En 1925, Paris-Niamey par la mission de
Goys : 4.400 kilomètres en 20 jours.
En 1926, le tour de la Méditerranée (un
fécond voyage d'étude), par M. L. Hirs-
chauer, ingénieur en chef de l' Aéronautique
12.000 kilomètres en 98 jours.
En 1927, le tour encore de la mer latine
par Pelletier-Doisy : 10.800 kilomètres en
sept jours; le raid Marseille-Saint-Louis-T om-
bouctou- T ananarive-Aboukir-Paris. par le lieu-
tenant Bernard : 27.400 kilomètres en 95
jours. Marseille - Saint-Louis - Albertville-Le
Caire-Marseille, par Guilbaud : 21.200 kilo-
mètres. Oran-Niamey-Quilimane-Majunga. par
le commandant Dagnaux : 14.285 kilomètres.
Et, en 1928, Rey et Gérardot couvrent en
cinq jours la distance Paris-Colomb Béchard-
Bamako-Dakar-Paris : 10.300 kilomètres ;
puis Muller et Baud effectuent leur étonnante
randonnée Paris-Le Cap et retour, sur avion
léger.
Enfin, les retentissants voyages au long
cours de Pelletier-Doisy et Challe vers l' Ex-
trême-Orient, le retour foudroyant d'Hanoï à
Paris de Coste et Le Brix, après leur tour du
monde, sont dans toutes les mémoires.
Moins éclatants, mais aussi méritoires sont
les vols quotidiens réalisés sur la ligne France-
Dakar-Amérique du Sud. Le public ne s' y mé-
prend pas, témoin l'accueil chaleureux, émou-
vant, fait ces jours derniers à Reine et à Serre.
De même que nous devons nos colonies à
quelques fortes individualités, nous devrons à
quelques pilotes l'établissement du réseau de
routes aériennes qui doit unir la France à ses
colonies et celles-ci entre elles.
/4fi«fr £ fSoutin
Une "liaison" entre les Agriculteurs
de France et des Colonies
--.--
Le groupe de défense paysanne, convaincu
de la nécessité d'établir une liaison entre
l'agriculture coloniale et l'agriculture mé-
tropolitaine a décidé d'adjoindre à son co-
mité directeur et de déléguer pour cette
liaison MM. Mallarmé (Algérie); de War-
ren (Tunisie, Maroc, Syrie); Candace (an-
ciennes colonjrs); Diagne (Afrique équato-
riale et Madagascar) ; Ontrev (Kxtr^ine-
Ort»nt).
A bord de ma jonque
̃
Sociétés secrètes
On vient de découvrir l'existence d'une
fcociété secrète dans a province du Giadinb.
Cela en fait une de plus.
Le chef a été arrété. N guyen-an-N illh,
nous dit-on, a été mis en présence de nota-
bles qui l'ont reconnu comme ayant tenu en
public des propos séditieux. La conférence
a eu lieu entre Ba-dlcm et Hocmon, dans
une pagode, route de Quang-Tre.
Les arrestations se poursuivent et l'on pré-
voit qu'elles seront nombreuses, car on se
trouve en présence d'une organisation se-
crète d'une très grande envergure, sur la-
quelle on ne possède encore que des rensei-
gnements incomplets.
Evidemment. Dès que l'on possédera des
renseignements complets sur ladite société
secrète, elle ne sera plus secrète du tout.
Et alors où sera le délit?
Dans les propos séditieux tenus en public.'
Hélas! Est-il bien nécessaire d'appartenir
à une société secrète pour dire à haute voix
que l'opium est rare, le riz cher et que la
figure de l'empereur (du roi, du Président de
la République ou du percepteur) ne nous
revient pas ?
l'eut-on empêcher les bonzes de faire vivre
leurs bonzesses et leurs bonzillons en pro-
mettant des bonheurs futurs aux malheureux,
quand ce petit trafic leur assure immédiate-
ment une matérielle très enviable?
Si ce n'est divin que pour ceux dont ir
lucratif métier est de faire mentir Bouddah
cent fois par jour, c'est bien humain aux
autres de les écouter.
Mais le mieux, n est-ce pa. dans l'occur-
rence de bêler avec les moutons. Les « mou-
tons" ne m'ont d'ailleurs pas du tout l'air
de manquer dall les pagodes où se tiennent
les réunions séditieuses. A preuve, ces « no-
tables JI qui ont" reconnu » guren-¡ln-
Ninh.
Au surplus l'essentiel (':ot que le secret des
sociétés secrètes ne soit plus secret.
Le Secret de Polichinelle n'est jamais
grave.
Miranc-Marcmtte Deflinm.
--
La coquetterie de Saison
---- -. --
Au jardin botanique
Saigon, aux approches de la saison sèr lie,
a fait la toilette de son délicieux jardin.
L'ancien parc aux « erfs a été transformé en
une immeuse pelouse gazonnée. Toutes les
canalisations ont été soigneusement revisées,
sur les ordres de M. Angles, l'actif sous-di-
recteur du jardin, une année de coolies, dont
le bras porte une médaille, marquée d'un nu-
méro, évolue ,lllIS les branches, dans les ter-
res fraîchement retournées.
L est à la main-d'ceuvre pénale, que. l'on
demande de réorganiser le parr si cher aux
Saïgonnais et qui fait l'admiration des tou-
ristes. (Quelle douce punition!
La cage qui enclôt la mare aux crocodiles
- il. sont h'lit - ,-;¡ ¡.tre, ag-ritndif. du tiers.
Mais ( <> qui est la vraie nouveauté du
jardin c'e»t l.i pelouse où l'on plante des
arbres en tout petit nombre, où l'on élague
1 çà et là pour ouvrir une perspective pleine
d'agrément. P ('('t i %-(' [)Ieine
- ------- --.--
Le Mont de-Piété de Saigon
---.-
Xour. ayon* déjà parlé de» difficulté^ que
remontrait le Mout-de-Pieté de Saigon dans
son fonctionnement.
l.ur» de la plus récente adjudication d'un
ff e 1- 1 iiige 1)0 ti 1-
affermage pour lequel il était demandé
30.000 piastres, auc un soumissionnaire ne
s'est piesente. On eut beau ai corder les
15 minutes d usage aux retardataires, il n'y
eut pas dt> retardataires.
Dans proc haine séance, le Con-eil mu-
nicipal examinera vraisemblablement, la si-
tuation du Mont-de-Piété de Saigon et les
deux solutions convenables 1" Renouvelle-
ment aux conditions actuelles à MM. llui-
Bon-Hoa Itères et Ogliastro, de. l'affermage
pour une nouvelle péiicde de six années;
2" exploitation en régie.
La première solution est équitable et Jt.
bon sens. La seconde, non-, l'avons déjà dit,
est l'acheminement vers les pire» catastro-
phes et les conseillers qui la défendront prê-
teront une. lourde, responsabilité.
Il est d'ailleurs peu piobable que. cette
I dernière solution soit adoptée.
L'Aviation Coloniale
--+---
Hollande-Imles néerlandaises
Le cinquième avion postal de lu Compa-
gnie K. L. M., de la liiTno Hollande-Indes
néerlandaise, parti de lùitaviu le (J nos om-
bre, a atterri, le IG du courant, sur l'aéro-
drome de r.hipol, près d'Amsterdam.
C.el. appnreii, muni de Imis moteursmo-RliAne Titan "JÎO C,Y, piloté par l'avia-
teur Smirnnff, n effectué ce voyage t'II fin l'
jours, ballant le précédent record npr
escales :\ Bntavin, BOllgkok, Calcutta, Hny-
dad, Conslanlinople et Budapest.
Cinéma Colonial
._--- .-
L'on tourne à Alger
1.,l lioupe des l'hat'is tourne actuellement
à Alger, sous la direction de. J,-F, Martial,
les extérieurs du tilm l.c Secret du Cargo
(scénario et mise en scène de Maurice Ma-
ri au d\
Les artistes sont Henri Baudin, J.-F.
Martial, Franc e M:< heline, Lisette d'Emerit,
Neuville, Jacquinct.
Le. chien policier Pierrot, et le canard Né-
nette Pantnu he, le célèbre canard de ^a.
(t'tinte épreuve sont de vedettes améri-
ca ines
« Vénus » en Afrique du Nord
Pour à bien son adaptation de
l'anus avec tout le réalisme désirable, Louis
Mercanton, qui en dirige la mise en scène,
'I..,t rendu avec ses collaborateurs et inter-
prètes dans le Nord africain, où l'auteur,
fran Vignaud, a situé une partie rlf' sc^ue*
capitales dt son roman.
m NVMfcttO 3Q carrraota
VftJfDttfifcl auttt, U3 NOVUMliMft Uéd.
JOIIRIIAIQUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
e qe la --- ----
PARIS on
TÉUCPM. t LOUVRB 19-37
» RICHBLIKU1744
Les Annales Ccloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DlltECTEURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les article* publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant tes ANNALES COLONIALES.
ABONNElErrS
avec le supplément illustré:
Un au 6 Moit a Met.
FrllNll et
Colonie* 120 » 65 » M*
Étranger.. 180» 100 » 60 »
On s'abonne sans frais dufs
tous les bureaux de poste.
LE COMMUNISME ET LES COLONIES
Le communisme s'occupe beaucoup des co-
lonies. Il n'est pas de Congrès où la « décolo-
nisation » ne prenne une place importante, et
où on n'expose copieusement les moyens d'as-
surer la libération des peuples coloniaux, grâ-
ce à la lutte des masses ouvrières et paysannes.
On entend bien que c'est le style de ces mes-
lieurs. Le catéchisme communiste a, comme
l'autre, ses formules toutes prêtes, et que le
fidèle doit constamment répéter pour renforcer
sa foi.
Partie négative : attaques violentes contre
les social-démocrate#. coupables de duper les
gens avec des projets de réformes auxquels
eux-mêmes n'accordent aucun crédit. Les ten-
dances dites libérales du socialisme sont des
attrape-nigauds. Les hommes de gauche ne va-
lent pas plus que les hommes de droite, c'est
travaillisme anglais : le premier ne reconnaîtra
jamais que l'Indonésie a le droit absolu de se
séparer de la Hollande, le second que les
colonies anglaises ont le droit de vivre dans
r indépendance.
La - conséquence première, c est que les partis
communistes doivent aux colonies lutter con-
tre le réformisme menteur, montrer aux indigè-
nes que tous les compromis qu'on leur propose
conduisent h la coopération avec l'impérialis-
me. avec le capitalisme, que seule la lutte
quotidienne les conduira à la libération défini-
tive, la lutte sous l'étendard de l'Internationale
communiste.
Dans les colonies, la question, à en croire
les communistes, est d'une simplicité qui dis-
pense de tout commentaire : ou la dictature
de la bourgeoisie ou celle du prolétariat, ou la
dictature des propriétaires ou celle des paysans.
C'est le problème qui se pose, dans toute sa
netteté, au moment de la révolution : ou la
bourgeoisie est terrassée, et avec elle, le fas-
cisme, d'une part, le réformisme, de l'autre ;
ou la bourgeoisie l'emporte, et alors adieu à
tout mouvement démocratique.
J'ouvre une parenthèse pour demander si on
imagine ce que des idées aussi « simples »
peuvent causer de ravages dans la cervelle de
certains indigènes, en admettant qu'elles par-
viennent jusqu'à eut. tt Nous ne cherchons
pas assez énergiquement, a déclaré un orateur
du dernier Congrès, a établir la liaison avec les
mouvementt indigènes ». Supposons que cette
liaison soit en effet établie; que peut-il résul-
ter de cet aermea déposés dans des esprits
frustes et non défrichés ? te Il faut, déclare
un aaIIe. lutter contre les tétonnittet et ren-
forcer idéologiquement nos partis, afin qu'ils
deviennent des partis de masse et conquièrent
la direction du mouvement révolutionnaire. »
Aux colonies ? Pauvres gens 1 Et à quel ren-
forcement idéologique avez-vous l'illusion de
travailler ?
Mais après ceux qui ont parlé de la « dé-
colonisation » de l'Inde, de l' Indonésie, de
l'Amérique du Sud, en voici un qui vient mon-
trer les larges masses de l'Indo-Chine s'éloi-
gnant de la bourgeoisie, laquelle est passée à
la contre-révolution. Et Alexandre Varenne ?
Il a eu vite prouvé qu'il était u un véritable
aociat-démocrate H. et cette appellation suffit
sans un torrent d'injures; il a -étouffé impi-
toyablement te mouvement révolutionnaire, il a
fait toutes les concessions à la bourgeoisie
annamite, celle qui, par définition, coopère
avec l'impérialisme. Plus de compromis, en-
core une fois; plus de réformisme : « l'Interna-
tionalisme communiste doit attacher une grande
importance à la formation du parti communis-
te indochinois, pour diriger la lutte des ouvriers
et paysans, actuellement inorganisés. Nous fon-
dons, à cet égard, un grand espoir sur les par-
tis communistes de France et de Chine. »
Même son de cloche pour l'Algérie, la Tu-
nisie. Depuis la guerre du Maroc, le commu-
nisme algérien a établi la liaison avec les mou-
vements indigènes; sans doute, il lui manque
encore une expérience politique plus grande ;
mais ça ira, et le réformisme, on l'aura : u il
est indispensable de commencer également à
travailler les paysans et les ouvriers agricoles,
de former un parti national-révolutionnaire et
de former des unions professionnelles d'indi-
gènes ». Parti national-révolutionnaire ; c'est
bien cela, et l'on retrouve ici cette collabora-
tion que j'ai si souvent dénoncée entre le
nationalisme et le bolchevisme, celui-ci se ser-
vant de celui-là comme véhicule dans les pays
coloniaux.
Je passe vite sur les déclarations analogues
de la Nouvelle-Zélande, des nous des Ltats-
Unis, de l'Attique du Sud, de la Birmanie,
du Mexique, de la Perse, etc. Ce sont toujours
les mêmes thèmes : mort au retonmsme, à la
bourgeoisie, au fascisme, à l'impérialisme,
groupement sous l'étendard de l'Internationale
Communiste.
Un délégué a précisé les méthodes que doit
employer dans les diverses colonies le parti
communiste français : provoquer l'étude ap-
profondie, par tout le parti communiste de la
question cotooiale; rentorcer l'organisation du
prolétariat colonial ; développer dans les colo-
nies t'agitation contre la bourgeoisie nationale
et pour l'indépendance.
« Edification des partis communistes dans
les pays coloniaux, organisation des syndicats.
conqpête des masses, lutte sans merci contre
les impérialistes et leurs collaborateurs, les
social-démocrates M. telles sont les conclusions
du rapporteur général. Je crois qu'il est intéres-
sant qu'elles soient connues par d'autres que
les communistes, et qu'elles reçoivent une pu-
blicité plus étendue que celle du Congrès.
Déjà,* dans son rapport d'ensemble sur le pro-
gramme de l'lntematiooale Communiste, Bou-
kharine avait dévoilé l' importance numérique
de ces centaines de millions d'hommes qui
peuplent les colonies, « gigantesque force mas-
sive, réserve colossale de prolétariat, force dé-
cisive », armée formidable qui peut faire pen-
cher la victoire du côté communiste. « C'est
pourquoi, ajoutait-il, le problème colonial est
tellement aigu, et pourquoi nous devons le
souligner avec autant de force ». On a vu avec
quelle force le communisme ne manque aucune
occasion de le aouligner.
M«rl« Jt«ual«n,
Sénateur de t'ilérauti, ancien ministre
Vice-président de la Commission
de l'Algérie, des Colonies et des
Protectorats.
AU SEMAT
DEBATS
déclassement de postes en Algérie
Au cours de sa séance de jeudi, le Sénat
a adopté sans discussion les conclusions
du rapport de M Messimy, au nom de la
Commission de l'armée, tendant à l'adop-
tion du projet portant déclassement de di-
vers postes d'Algérie et autorisant l'aliéna-
tion de l'un d'eux.
Les ouvrages déclassés sont : le blockaus
des carrières à. plâtre et le blockaus du
djerb Borda, commune d'Aumale ; le poète
de Sidi-Zaher et la Smala de Blea-Cbabaà,
commune de Lalla-Maghrnia ; le poste du
djebel Keltonn, commune de Reinabi ; les
postes optiques des points A et C et do
J'Antar, commune de Mecheria ; le bordj
d'Am-Sussifa, commune d'Aïn-8efra ; Le
poste d'Ata-BeiirKhelli, commune de Me-
cheria ; les trois blockhaus du Col de Fou-
nassa et le blockaus de Fourm-el-Kreng,
commune de Djemica-Bou-Rerg.
Le projet autorise l'aliénation de l'un de
ces postes, le poste du Djebel Keltoun qui,
situé sur le front de mer est soumis aux
dispositions spéciales de la loi du 29 août
lum.
Une inspection de M. Steeg
- - -
En quittant Taza, M. Steeg s'est rendu au
poste militaire de Ksiba dont l'inspection a
revêtu un caractère particulier.
Les fils de Moha ou Saïd ont affirmé leur
volonté de continuer avec les Français une
collaboration confiante et loyale et de parti-
ciper au maintien de la sécurité dont ils se
considèrent comme les premiers responsables.
Dans cette manifestation de loyalisme, le
Résident Général a eu la preuve du travail
fécond des officiers des affaires indigènes
qu'il a remerciés de ce résultat significatif.
Sur la piste, au retour, à Kasbah-Tadla,
M. Steeg a eu l'agréable surprise de voir
une exploitation agricole française, où les
instruments mécaniques modernes, actionnés
par la main-d'œuvre indigène, ont retenu
son attention. Le Résident n'a pas manqué
de souligner la valeur de ce geste rendu
possible par notre avance récente sur le
massif d'Aderbo et l'installation du bastion
avancé, dont on apercevait la silhouette sur
le flanc de la montagne.
Il a associé dans ses rémerciements les
chefs et les troupes de l'armée marocaine
qui ont accompli ici une besogne ingrate,
parfois obscure, et pourtant ont obtenu des
résultats dont il est le premier à se féliciter.
Le Résident Général a donné l'assurance
qu'il renouvellerait sa visite dans quelques
1Dei1. --"", -.
A LA CHAMBRE
LA NOMINATION
D'UN VI(ÀE-PRES,WENT
Le scrutin pour l'élection d'un vice-prési-
dent u donné luer les résultats suivanw ;
Uilt obtenu :
\1M. George» Lernol 282 suffrages
J.-L. ouiiiesiul 212
M. Pernut ayant obtenu la majorité abso-
lue des suilruges exprimés, est. proclamé
vice-président de la Chambre des dépules.
DEBATS
Question orale' sur un sinistre maritime
a Bougie
L'ordre du jour d'hier appelait une ques-
tion ue M. Ai'jjerun, uepuic aeu Bouçhob-uu-
itiàoiie, u m. iu ministre doô travaux, pu-
blics sur les circonstances qui ont entoure
le naulrage de la Drague A, qui a sombre
en rade ue liougie, causant ia mort de huit
nommes d'équipage.
M. Aibertm. Le la août dernier la Dra-
gue X quittait Port-de-Bouc pour se rendre
a lJoUfite. Arrivée à 2 milles de ta côte, ette
lut assaillie par la tempête et sombra. Huit
hommes d'équipage, tous du quartier mari-
time des Marligues, trouvèrent ta mort
dans cet accident.
Certes je ne prétends pas que les dra-
gues doivent rester en p&rnxanence dans
Leurs ports d'attaché, mais je voudrais. qw
ion surveillât davantage les conditions de
leur remorquage et l'observation des me-
sures de sécurité.
On nous dit que la Drague X a été saisie
pas un séisme, par un cyclone
M. Morinaud. Ellrovabte.
M. Albertin. Elle a sombré, mais son
remorqueur n'a subi aucune avarie, parce
que c'était, lui, un bâtiment doué de quali-
tés de navigabilité.
Je ne demandé pas de sanctions, mais
des mesures propres à empêcher le retour
de pareils drames.
M. Pierre Forgeot, ministre des Travaux
publics, donne 1 assurance que des mesu-
res seront prises.
Nous rerrianions, en ce moment, la loi
de 1907, en réservant à un règlement d'ad-
ministration publique le soin de faire pré-
ciser les conditions de viabilité et notam-
ment de prescrire L'inslaUalioik de postes de
T. S. F.
Je puis donner L'assitrance que, dans ce
règlement, toutes les précautions seront
prises. Tout ce qui pourra être fait dans le
sentiment de la plus large humanité le
puis vous en donner Vassurance avec t'as-
sentiment de M. le président du conseil -
sera fait.
M. AÎBertiTi remeroto te mtnlstr» et l'tn-
ctdent Mt dOK,
L'ESPRIT COLONIAL
«»«
Il y a quelques mois (ic n'étais
pas encore député), fai demandé
aux Annales Coloniales de bien*
vouloir publier un appel en faveur d'une
manifestation que nous préparons pour ho-
norer un grand colonial, Auguste Pavie.
Les directeurs de ce journal ont aimable-
ment accueilli mon idée et le tiells à leur
exprimer mes remerciements.
Depuis la publication de cet article, la
première circonscription de Dinan m'a fait,
l'honneur de m envoyer siéger à la Cham-
bre, et les Annales Coloniales m ont deman
dé ma collaboration.
le me suis empressé d'accepter.
le considère, en effet, que les questions
coloniales doivent tout pat tieuh ère ment re-
tenir l'attention du Parlement.
Même depuis Jules Ferry, d'excellents
esprits ont eu la phobie du « Colonialisme 9
parce qu'ils ont identifié la colonisation a
la conquête violente, a Voccupation et a
l'administration militaire.
D'autres ont accepté le princi pe, mais,
considérant la colonie comme une terre
serve, ils ont considéré que la loi du plus
fort pouvait y régner, en dépit de toute jus-
tice.
Cette conception a vécu et si elle survi-
vait dans certains esprits, ceux qui, aujour-
d'hui, font autorité en la matière, ont les
moyens de la détruire faCIlement.
Un pays maritime comme la France doit,
avant tout, créer des liens puissants avec ses
colonies. C'est son intérêt. C'est aussi celui
des pays jeunes qui ont accepté Sel tutelle,
en attendant de pouvoir devenir pour elle,
des alliés.
Même au point de vue social, ceux qui
ont foi dans l'idéal démocratique, doivent
chercher à le propager : la doctrine et le
régime républicains sont « désirables » par-
tout, ou tls ne le sont nulle part ; les prin-
cipes républicains doivent donc être un
a article d'exportation ».
Seuls ceux qui doutent de la force de
cet idéal ou qui le combattent peuvent rai-
sonner autrement.
Je ne redoute pas le reproche d'être idéa-
liste sur le terrain colonial - - car mon
maître, en la matière, fut précisément AII-
guste Pavie qui, ppussé par la et loi. civi-
lisatrice et, profondément attaché à ses prin-
cipes de libre-penseur, a accompli, en Indo-,
chine, une oeuvre admirable.
Bien des esprits, soi-disalll « réalistes »,
pourraient envier les résultats pratiques ob-
tenus par cet idéaliste convaincu.
Telle est la première raison, presque doc-
trinale qui doit inciter à l'examen des ques-
j tions coloniales.
Personnellement, j'en ai une autre, plus
locale, plus sentimentale. La Bretagne est
te pays de la Mer. Sur ses côtes, c'est la
perpétuelle « invitation au voyage » : même
Lorsqu'on ne navigue pas, l'horizon finit par
être obsédant.
On part, non pour se déraciner, car tms
les marins reviennent dans leur pays natal.
On part au contraire ce n'est pas un
paradoxe - pour mieux s'enraciner. après
s'être fortifié, après s'être élargi le cœur
et l'esprit sous les cieux lointains.
Aussi la Bretagne est-elle une véritable
pépinière pour la Marine Marchande, la
Marine Militaire et la Colonie, trois rameaux
d'une même branche, rameaux qui se diffé-
rencient après avoir eu une commune ori-
gine.
Ayant interrogé les coloniaux en congé
ou retraités revenus des clivers points
du globe, j'ai eu souvent l'occasion de cons-
tater que la Métropole ne comprenait pas
encore tout ce qu'elle devait à ses colonies,
ni tout l'intérêt qu'elle pouvait tirer, elle-
même, d'une politique coloniale clairvoycntre
et active.
C'est à dresser cc plan, que tous ceux qui
ont souci de la plus grande France doivent
s'appliquer. Il n'est pas de problème plus
passionnant.
passionnant. Michel aeintdoerfer,
IMputé. des Côtes-du-Nord, l
Membre de la Commission
de la Marine Marchande.
RUINES
Les catacombes de Sousse
N'y a-t-il pas lieu de s'alarmer ? Sousse
qui pouvait être fière de ses catacombes les
voit tomber en ruine, s'ébouler, s'effondrer
djans que les autorités compétentes s'en émeu-
vent.
La Société archéologique de Sousse dont
la principale tàche jusqu'ici fut d'étudier
ces remarquables galeries et de veiller à leur
entretien, n'a pas cessé, depuis sa reconsti-
tution, de crier au danger. Ses efforts, hé-
las, sont demeurés vains.
Ses catacombes sont toujours fermés au
public.
L'intérêt de ce monument des temps an-
ciens est pourtant, au dire de tous les élt.
chéologues, digne de la sollicitude des pou-
voirs publics. Au dire des commerçants
soussiens, la réouverture des catacombes
i chères aux touristes est une question de
vie ou de mort pour leurs affaires.
Ne prendra-t-on pas au plus vite les me-
sures utiles pour sauver d'une tuine certaine
ces catacombes qui constituent pour Sousc
la part la plus saisissante de son originalité.
LTHE EN SECONDE PAGE :
Le cocotier en Océanie par le commandant
J, Laporte. 1
Au Consei d'Etat.
L'Angleterre veut des pommes de terre.
Un second canal de Panama.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
Les conoeastons du Darlac
La Commission, sous la présidence de M.
Pierre l'aittinser. président, s'est réunie hier,
ainsi que nous l'avions annoncé.
Les concessions du Darlac ont fait l'objet
d'une assez longue discussion.
Lecture est donnée de la lettre de M. Alexan-
dre Varenne, député du Puy-de-Dôme, ancien
Gouverneur Général de l' Indochine, réclamant
la publication du rapport de la Commission
d'enquête.
En réponse à cette demande transmise par
le président de la Commission au nom de la
Commission, M. Maginot, ministre des Co lo-
nies, déclare qu'il portera la question devant
le Conseil des ministres.
M. faittinger fait observer que si l'on dé-
couvrait des fonctionnaires, ce serait là créer un
précédent assez grave, et M. L.-O. Frossard
demande si ne rien publier ne serait pas encore
plus grave.
u il faut, dit M. Taittinger, obtenir des
conclusions. »
Avec sa verbosité bien connue, M. Ernest
Outrey rappelle alors la triste figure qu'il fit
lors de son interpellation ; il note que l'envoi
et les travaux de la mission d'enquête Richard
ont coûté 2 millions, et dit avoir eu connais-
sance (grâce à des indiscrétions et non sans dit-
ficulté) des conclusions. Le député de la Co-
chinchine s'affirme d accord avec M. Alexan-
dre Varenne pour insister, ahn que le rapport
soit communiqué.
M. Auguste Brunet, intervenant, rappelle
qu'il s'agit d'une interpellation qui a abouti à
la création d'une mission d'enquête au lieu
d'une commission d'enquête élue par la Cham-
bre.
L'affaire ne peut donc être close tant que
le Parlement n aura pas eu connaissance du
résultat de l'enquête. M. Reille-Soult. député
conservateur du 1 arn. et M. Thomas, député
S. F. 1. O. de Saône-et-Loire. se trouvent
aussi d'accord pour que la Commission ait (sur-
tout à la suite des incorrections commises par
un des collaborateurs du Conseiller d'Etat Ri-
chard) communication intégrale du dossier.
Enfin. les membres de la Commission des
Colonies se trouvent unanimes pour exiger la
publication des rapports.
Les tabacs à Madagascar
La Commission est saisie d'une protestation
de la Chambre de Commerce d'Alger contre
l'institution du monopole des tabacs à Mada-
gascar. 1
La Commission décide de demander au Gou-
vernement s'il y a un projet de loi établissant
le monopole à ce sujet.
Voyage en Afrique du Nord
En ce qui concerne le voyage d'étude en
Algérie qui a été décidé avant les vacances.
M. TTiomson insiste pour que la Commission
se rende en Algérie à la veille de la grande
manifestation du Centenaire. La date envisagée
qui avait été fixée après Pâques et avant la ren-
trée des Chambres, a dû être reculée en raison
des élections municipales, et M. Gaston Thom-
son, après avoir félicité M. Pierre Taittinger
d'avoir pris l'initiative de ce voyage en Afrique
du Nord qui débutera par la Tunisie et finira
par le Maroc, fait adopter la date d'octobre
1929.
Les banques coloniales
La question du privilège de la Banque de
l' A.O. est évoquée. La Commission invite le
Gouvernement à faire hâter le vote du Sénat,
afin qu'une solution intervienne avant la discus-
sion du budget des Colonies, en mettant toute-
fois en harmonie les textes votés par la Cham-
bre avec les transformations indispensables à
apporter à la convention avec la Banque de
l' A. O. du fait de la stabilisation.
Le désastre de la Guadeloupe
et les élections à la Guyane
Il est, en outre, décidé que le ministre sera
entendu sur les événements de la Guyane, plus
encore sur l'assassinat de M. Jean Galmot que
sur les fraudes électorales qui ont déterminé
1 élection de M. Eugène Lautier ; puis sur les
moyens de venir en aide à la Guadeloupe dé-
vastée et enfin sur le cas de M. Colonna, Pro-
cureur Général, qui, rappelé d'Indochine, est
toujours en France et n'a pas rejoint le poste
qui lui avait été affecté.
Le Brazzaville-Océan
M. Georges Nouelle, vice-président de la
Commission, député de Saône-et-Loirc, vou-
drait que M. André Maginpt soit entendu sur
la construction du chemin de fer du Congo.
M. Auguste Brunet, député de La Réunion,
qui fut le rapporteur favorable de la construc-
tion du chemin de fer Brazzaville-Océan, pro-
pose de communiquer à la Commission un rap-
port qu'il a rédigé sur les travaux de construc-
tion en cours, afin qu'elle soit pleinement docu-
mentée avant l' audition du ministre.
-
M. Augagnecr contre M. Herriot
M. Victor Augagneur, député, ancien maire
de Lyon, ancien Gouverneur Général de Ma-
dagascar et de l'A. E. F ., commence une cam-
pagne politique contre son successeur, M.
Edouard Herriot, maire actuel. Le Comité
électoral de M. Augagneur, qui s'intitule « Co-
mité d'action réformatrice démocratique et so-
ciale », annonce que ce dernier fera, le samedi
1er décembre, une conférence. L'ancien maire
traitera le sujet suivant : « La situation finan-
cière de la ville de Lyon créée par l'adminis-
tration municipale actuelle. n
M. Victor Augagneur, ancien socialiste révo-
lutionnaire, conduira les forces du Bloc national
contre le Cartel des puehe.,
Les débuts de l'aviation
coloniale française
l' r
Le programme de 1919
Un regard en arrière n est pas inutile. Si des
esprits cuagrins jugent que 1 on n a pas vu as-
sez grand au début, ce ne sera peut-être pas
très juste, mais la crataque, même entactiee
d atrabile, est toujours un bon stunutant.
est pour l'année 1919 que la Direction de
r Aéronautique, a la demande du Ministre de
la guerre et du Ministre des Colonies, établit
son premier programme d aviation coloniale.
L Indo-Oune devait recevoir une escadrille
et une section photographique aérienne pour
la région d Hanoi et d Haïphong, et une
deuxieme escadrille pour la région de Saigon.
L'A.O.h devait être pourvue d une esca-
drille et d une section photographique aérien-
ne, t'upe et 1 autre ayant pour port d attache
Bamako.
Lnfan, Madagascar aurait également une es-
cadrille et une section photographique, répar-
ties entre lananarive et Majunga.
Fait à noter : toutes ces escadrilles ne de-
vaient pas être de « pure aviation », si l'on
peut s'exprimer ainsi, mais comprenaient, ou-
tre des avions et des hydravions, des hydro-
glisseurs. C'est ainsi que cinq avions, quatre
hydravions et quatre hydroglisseurs seraient af-
fectés à l Indochine.
Au total, l'aviation - coloniale devait com-
prendre, à la hn de 1919, quatre escadrilles
avec leurs appareils de réserve, soit cinquante
avions ou hydravions et vingt hydroglisseurs.
L'idée était ingénieuse et pratique. semble-
t-il, d'adjoindre aux routes aériennes les plans
d'eau. en ces pays neufs où la construction
des routes terrestres demande de si pénibles
et de si longs efforts. et elle parait bonne à
appliquer longtemps encore.
Quant au dédoublement des escadrilles pro-
prement aériennes en avions et hydravions, il
ne devrait plus être envisagé, d'après de nom-
breux spécialistes qui estiment que l'appareil le
plus sûr et le plus utile. nonobstant son prix
plus élevé, est l'appareil mixte, pouvant in-
différemment se poser sur terre et sur l' eau.
Quoi qu'il en soit. la Direction de 1 Aéro-
nautique, consciente sans doute de la modestie
de son projet, promettait, en établissant son
programme, de « voir plus large dans l'ave-
nir ». Nous montrerons plus tard qu'elle est en
train de ténir sa promesse.
L'on peut, croyons-nous, se dispenser de sui-
vre pas à pas la réalisation du programme de
1919. Mais il était intéressant de noter la
date et l'importance exacte du premier effort
tenté pour doter nos colonies du plus moder-
1 ne des moyens de transport. et d' action mi-
litaire.
Les grands raids
En cette même année 1919 ont commence
les grands raids. On ne saurait oublier l im-
mense service rendu par les pilotes qui les ont
accomplis. Ils ont littéralement « découvert »
le tracé des futures voies aériennes et, en mê-
me temps, créé le mouvement d' opinion néces-
saire au développement de l'aviation coloniale.
C'est Lemaîtrc qui vole de Paris à Port-
Etienne par Casablanca : 3800 kilomètres,
puis c'est Bossoutrot et Coupet qui couvrent U
distance Paris-Casablanca-Koufra, en Mauri-
tanie : 4.100 kilomètres. A la même époque,
le lieutenant Lefranc fait sur un hydravion le
voyage Dakar-Kayes et retour : 2.015 kilomè-
tres.
En 1920, le commandant Vuillemin va de
Paris à Dakar, par Alger, Ouargla, Gao et
Bamako : 6.600 kilomètres.
Et rappelons encore :
En 1924 : Dakar-Colomb Béchard et retour
par les trois avions de l'escadrille I ulasne :
11.600 kilomètres en 81 jours.
En 1925, Paris-Niamey par la mission de
Goys : 4.400 kilomètres en 20 jours.
En 1926, le tour de la Méditerranée (un
fécond voyage d'étude), par M. L. Hirs-
chauer, ingénieur en chef de l' Aéronautique
12.000 kilomètres en 98 jours.
En 1927, le tour encore de la mer latine
par Pelletier-Doisy : 10.800 kilomètres en
sept jours; le raid Marseille-Saint-Louis-T om-
bouctou- T ananarive-Aboukir-Paris. par le lieu-
tenant Bernard : 27.400 kilomètres en 95
jours. Marseille - Saint-Louis - Albertville-Le
Caire-Marseille, par Guilbaud : 21.200 kilo-
mètres. Oran-Niamey-Quilimane-Majunga. par
le commandant Dagnaux : 14.285 kilomètres.
Et, en 1928, Rey et Gérardot couvrent en
cinq jours la distance Paris-Colomb Béchard-
Bamako-Dakar-Paris : 10.300 kilomètres ;
puis Muller et Baud effectuent leur étonnante
randonnée Paris-Le Cap et retour, sur avion
léger.
Enfin, les retentissants voyages au long
cours de Pelletier-Doisy et Challe vers l' Ex-
trême-Orient, le retour foudroyant d'Hanoï à
Paris de Coste et Le Brix, après leur tour du
monde, sont dans toutes les mémoires.
Moins éclatants, mais aussi méritoires sont
les vols quotidiens réalisés sur la ligne France-
Dakar-Amérique du Sud. Le public ne s' y mé-
prend pas, témoin l'accueil chaleureux, émou-
vant, fait ces jours derniers à Reine et à Serre.
De même que nous devons nos colonies à
quelques fortes individualités, nous devrons à
quelques pilotes l'établissement du réseau de
routes aériennes qui doit unir la France à ses
colonies et celles-ci entre elles.
/4fi«fr £ fSoutin
Une "liaison" entre les Agriculteurs
de France et des Colonies
--.--
Le groupe de défense paysanne, convaincu
de la nécessité d'établir une liaison entre
l'agriculture coloniale et l'agriculture mé-
tropolitaine a décidé d'adjoindre à son co-
mité directeur et de déléguer pour cette
liaison MM. Mallarmé (Algérie); de War-
ren (Tunisie, Maroc, Syrie); Candace (an-
ciennes colonjrs); Diagne (Afrique équato-
riale et Madagascar) ; Ontrev (Kxtr^ine-
Ort»nt).
A bord de ma jonque
̃
Sociétés secrètes
On vient de découvrir l'existence d'une
fcociété secrète dans a province du Giadinb.
Cela en fait une de plus.
Le chef a été arrété. N guyen-an-N illh,
nous dit-on, a été mis en présence de nota-
bles qui l'ont reconnu comme ayant tenu en
public des propos séditieux. La conférence
a eu lieu entre Ba-dlcm et Hocmon, dans
une pagode, route de Quang-Tre.
Les arrestations se poursuivent et l'on pré-
voit qu'elles seront nombreuses, car on se
trouve en présence d'une organisation se-
crète d'une très grande envergure, sur la-
quelle on ne possède encore que des rensei-
gnements incomplets.
Evidemment. Dès que l'on possédera des
renseignements complets sur ladite société
secrète, elle ne sera plus secrète du tout.
Et alors où sera le délit?
Dans les propos séditieux tenus en public.'
Hélas! Est-il bien nécessaire d'appartenir
à une société secrète pour dire à haute voix
que l'opium est rare, le riz cher et que la
figure de l'empereur (du roi, du Président de
la République ou du percepteur) ne nous
revient pas ?
l'eut-on empêcher les bonzes de faire vivre
leurs bonzesses et leurs bonzillons en pro-
mettant des bonheurs futurs aux malheureux,
quand ce petit trafic leur assure immédiate-
ment une matérielle très enviable?
Si ce n'est divin que pour ceux dont ir
lucratif métier est de faire mentir Bouddah
cent fois par jour, c'est bien humain aux
autres de les écouter.
Mais le mieux, n est-ce pa. dans l'occur-
rence de bêler avec les moutons. Les « mou-
tons" ne m'ont d'ailleurs pas du tout l'air
de manquer dall les pagodes où se tiennent
les réunions séditieuses. A preuve, ces « no-
tables JI qui ont" reconnu » guren-¡ln-
Ninh.
Au surplus l'essentiel (':ot que le secret des
sociétés secrètes ne soit plus secret.
Le Secret de Polichinelle n'est jamais
grave.
Miranc-Marcmtte Deflinm.
--
La coquetterie de Saison
---- -. --
Au jardin botanique
Saigon, aux approches de la saison sèr lie,
a fait la toilette de son délicieux jardin.
L'ancien parc aux « erfs a été transformé en
une immeuse pelouse gazonnée. Toutes les
canalisations ont été soigneusement revisées,
sur les ordres de M. Angles, l'actif sous-di-
recteur du jardin, une année de coolies, dont
le bras porte une médaille, marquée d'un nu-
méro, évolue ,lllIS les branches, dans les ter-
res fraîchement retournées.
L est à la main-d'ceuvre pénale, que. l'on
demande de réorganiser le parr si cher aux
Saïgonnais et qui fait l'admiration des tou-
ristes. (Quelle douce punition!
La cage qui enclôt la mare aux crocodiles
- il. sont h'lit - ,-;¡ ¡.tre, ag-ritndif. du tiers.
Mais ( <> qui est la vraie nouveauté du
jardin c'e»t l.i pelouse où l'on plante des
arbres en tout petit nombre, où l'on élague
1 çà et là pour ouvrir une perspective pleine
d'agrément. P ('('t i %-(' [)Ieine
- ------- --.--
Le Mont de-Piété de Saigon
---.-
Xour. ayon* déjà parlé de» difficulté^ que
remontrait le Mout-de-Pieté de Saigon dans
son fonctionnement.
l.ur» de la plus récente adjudication d'un
ff e 1- 1 iiige 1)0 ti 1-
affermage pour lequel il était demandé
30.000 piastres, auc un soumissionnaire ne
s'est piesente. On eut beau ai corder les
15 minutes d usage aux retardataires, il n'y
eut pas dt> retardataires.
Dans proc haine séance, le Con-eil mu-
nicipal examinera vraisemblablement, la si-
tuation du Mont-de-Piété de Saigon et les
deux solutions convenables 1" Renouvelle-
ment aux conditions actuelles à MM. llui-
Bon-Hoa Itères et Ogliastro, de. l'affermage
pour une nouvelle péiicde de six années;
2" exploitation en régie.
La première solution est équitable et Jt.
bon sens. La seconde, non-, l'avons déjà dit,
est l'acheminement vers les pire» catastro-
phes et les conseillers qui la défendront prê-
teront une. lourde, responsabilité.
Il est d'ailleurs peu piobable que. cette
I dernière solution soit adoptée.
L'Aviation Coloniale
--+---
Hollande-Imles néerlandaises
Le cinquième avion postal de lu Compa-
gnie K. L. M., de la liiTno Hollande-Indes
néerlandaise, parti de lùitaviu le (J nos om-
bre, a atterri, le IG du courant, sur l'aéro-
drome de r.hipol, près d'Amsterdam.
C.el. appnreii, muni de Imis moteurs
teur Smirnnff, n effectué ce voyage t'II fin l'
jours, ballant le précédent record npr
escales :\ Bntavin, BOllgkok, Calcutta, Hny-
dad, Conslanlinople et Budapest.
Cinéma Colonial
._--- .-
L'on tourne à Alger
1.,l lioupe des l'hat'is tourne actuellement
à Alger, sous la direction de. J,-F, Martial,
les extérieurs du tilm l.c Secret du Cargo
(scénario et mise en scène de Maurice Ma-
ri au d\
Les artistes sont Henri Baudin, J.-F.
Martial, Franc e M:< heline, Lisette d'Emerit,
Neuville, Jacquinct.
Le. chien policier Pierrot, et le canard Né-
nette Pantnu he, le célèbre canard de ^a.
(t'tinte épreuve sont de vedettes améri-
ca ines
« Vénus » en Afrique du Nord
Pour à bien son adaptation de
l'anus avec tout le réalisme désirable, Louis
Mercanton, qui en dirige la mise en scène,
'I..,t rendu avec ses collaborateurs et inter-
prètes dans le Nord africain, où l'auteur,
fran Vignaud, a situé une partie rlf' sc^ue*
capitales dt son roman.
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