Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 octobre 1928 17 octobre 1928
Description : 1928/10/17 (A29,N153). 1928/10/17 (A29,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451322g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - No 1W 1 LE NtJMBBO : » CWiTtotffi - MERCREDI SOIH, 17 OCTOBRE 1928.
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
- .., 84,
PARIS 0*0
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, RICHELIEU 07-84
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120a Mt U.
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L'alcoolisme, aux Colonies
»♦»
1 « Vous avez raison, m'écrit un
lecteur ami, et les Annales Colo-
niales sont dans la vérité quand
#Il#& montrent dans le pinard français l'ad-
versaire le plus énergique contre l'alcoolisme
dans la plus grande France, p
Biais d'abord, que je vous présente le lec-
teur ami. Personnage considérable dans la
Confédération Générale des Vignerons, pré-
sident du Syndicat de Montpellier-Lodèvc,
un de ceux-là qui ont fait le tour du monde,
menant le bon combat contre les prohibition-
tristes de tout poil et pour la defense de nos
vins français.
- Parbleut s'écriera quelqu'un; encore
un qui prêche pour son saint, et comment un
membre important de la C.G. V. ne recon-
naîtrait-il pas dans le vin le remède suprême
contre l'alcoolisme aux colonies1 Demandez
plutôt l'avis d'un colonial, d'un vrai.
Gens de peu de foi, le colonial, le
vrai, c'est précisément le lecteur aussi dont
je vous parle. Il nous vient en droite ligne
des colonies. Il a été notamment au Sénégal
et au Soudan français, pendant de longues
années, comme pharmacien de la marine. Et
là, il a vu de près, de plus pris que vous
et que moi, les ravages de l'alcool dans la
population indigène. On ne saurait s ima-
giner, dit-il, les boissons infâmes que Von
fait absorber aux indigènes, les liqueurs fre-
latées au'on leur sert, les véritables poisons
dont on les habitue à faire leurs délices.
C'est Vhomicide à plus ou moins lointaine
échéance. Evidemment ce n'est pas pour cela
que nous sommes allés aux colonies.
Donc, le vin, le bon vin de France pour
balayer tout cela. Mais, ajoute cet homme de
l'art, à deux conditions : la première, c'est
que le prix du vin ne soit pas exorbitant;
rien à ftlire, s'il devient un article de luxe;
sans être assez répandu pour constituer la
boisson courante (ce serait trop beau, et cela
prouverait que nos colonies sont arrivées à
une prospérité que nous souhaitons tous sans
oser respérer), il faut, du moins, qu'il ar-
rive à être abordable;
La seconde, c'est qu'on n'alcoolise pas,
pour en remonter le degré, les vins expédiés
aux colonies; on prétend que c'est pour leur
conservation, ce qui est tout à fait discu-
table, d'après le président de la Confédéra-
tion des Vignerons de Montpellier, et: tout
cas l'opération se fait régulièrement avec
« dés aléools de traite, lesquels sont incon-
testablement nuisibles à la santé. 8
; Tellfs sont à 1# fois les approbations et
tes ifttirVativnt qui mt sont mdfénéts vu iii-
jet de mes articles dans les Annales Colo-
niales. Je suis non moins heureux des unes
Sue des autres. Les premières me confirment
ani cette idée que je suis dans la borene
voie depuis si longtemps que je montre dans
le vin le plus sûr remède contre les mauvais
alcools aux colonies; les secondes me permet-
tent d'apporter des précisions d'ordre tech-
nique, pour ainsi parler, dans une question
qui me tient à coeur. Le vinage ou alcooli-
sation est une opération condamnée et par
l'Académie de Médecine et par la loi du
a5 juillet 1894 (et le décret du 3 juin 1898).
Tout au plus l'Académie de Médecine
Vadmettent-elle pour les vins de moins de dix
degrés et jusqu'à une limite de deux degrés.
Mais tout le monde est d'accord pour décla-
rer que le vinage est dangereux surtout par
la mauvaise qualité des alcools employés,
alcools impurs, non rectifiés, qui nuisent à
la santé publique. Interdit par la loi, le vi.
nage n'est toléré que pour la conservation
des vins de liqueur ou pour les vins d'expor.
tation. Si vraiment les vins d'exportation,
expédies aux colonies, n'ont pas besoin
d'être suralcoolisés pour être conservés, pour-
quoi cette tolérance f Et si le lecteur ami a
tort, si sa compétence est en défaut, (ce qui
m'étonnerait) pourquoi ne pas limiter, comme
l'Académie de Médecine, le nombre de degrés
alcooliques dont il est permis de relever un
vin destiné à nos provinces coloniales f Avant
tout, par-dessus tout, nous voulons préserver,
sauver, fortifier la race : toute autre préoc-
cupation doit céder devant celle-là.
Sénateur de f Hérault, ancien ministre
Viee-préstdent de la Commission
sénatoriale du Colonies
'-
En mission en A. E. F.
"1
M. Laperge, inspecteur des Colonies, vient
de s'embarquer pour l'A.E.F. où il est envoyé
«n mission.
LA MISSION DE M. STEEG
000
Au dnier Conseil des ministres, M. Aris.
tide Bnand, ministre des Affaires étran-
gères, a soumis à la signature du Pré-
sident de la République un décret renouve-
lant, pour une période de six mois, la mis-
sion de M. Steeg comme Résident Général
au Maroc.
Le régime douanier de Tanger
1 l'
Sur les négociations relatives au régime
douanier entre la zone de Tanger et celle
du khulifat de Tetouan qui ne sont pas ter-
minées, nous n'avons jusqu'ici qu'un aper-
çu de l'aspect technique de la question. Il
a été décidé d'assurer l'inspection de l'en-
trée et de la sortie des marchandises en
établissant un cordon douanier, grâce à
des postes mixtes composés de fonctionnai-
res des deux zones, sous le contrôle sans
appel, en cas de litige, d'un tribunal arbi-
tral siégeant à Tanger.
La délégation de Tanger recoimult à l'ad-
ministration de Tetouan Je droit de perce-
voir le grèvement douanier des marchan-
dises expédiées dans sa zone, mais elle es-
time que l'impôt spécial de 2,5 0/0 doit être
destiné « aux travaux publics précisément
de la ville dans le port de laquelle les mar-
chandises sont débarquées ».
Cette dernière allégation est contestée
pur la délégation du khalifat, qui invoque
l'article G0 de l'acte d'Algésirae, prévoyant,
sans autre précision, dit-elle, que cet im-
pôt de 2,5 U/O de. servir à constituer un
fonds spécial affecta à l'entretien et à l'exé-
cution de travaux publics tendant au déve-
loppement de la navigation et du com-
merce, en général, dans l'empire chérifien.
Telle est lu divergence fondamentale qui
s'opposeruit à la signature de la conven-
tion, les deux délégations maintenant fer-
mement leur thèse.
-– mollo
Dépêches de l'Indochine
Raid aérien
Le baron lluenefeld, sur avion Fokkert,
piloté par le pilote suédois Linmer, méca-
nicien Sangenh, venant de Mandolay qu'il
avait quitté vendredi à 10 heures, est ar-
rivé à Machinai le' même jour à 17 h. 30.
Il a été reçu par le commandant et les
officiers du camp d'aviation ; il est des-
cendu à l'hôtel Métropole son raid étant
effectué à 4itre priVtsamedt, à huit heures,
il est venu au camp où il a fait son plein
d'essence, il a été salué par le général
Franceeries.
Il décolla à 10 h. 50 en direction de Can-
ton, oùji pvnse arriver d Ji heures et re-
partir dimanche pour Shanget etpour Tokio, terminus.
Là sériciculture
La sériciculture ctmtinue à faire des pro-
grès en Annam. Deux ateliers de grainage
qui fonctionnent à Vinh et à Binh Dinh
sous le contrôle des services agricoles ont
fourni chacun plus de six millions de pon-
tes de ntâme que celui de Hué administré
par les services agricoles. De petits éleva-
ges particuliers en ont produit de cinq à
six millions. Les sept magnanBeHe. tt An-
nam ont donné 3.860 kilos de cocons.
8"
TAUX DE LA PIASTRE
.t.
Le uonverneup général de l'Indochine vient
do faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 14 octobre 1928 le taux offlcfël de la
piastre était de 12 fr. 40.
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaitre au ministre des Colonies qu'à
la dato du 15 octobre 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 45,
l ASSASSINAT DE JEAM GALIOT
M. Gober inculpé
M. Glard juge d'instruction au parquet de
la Seine vient d inculper de fraudes électorales
M. Gober, ancien maire de Cayenne. On sait
qu'aux élections du 22 avril dernier M. Gober,
alors maire de Cayenne fit voter quatorze à
quinze cents morts ou disparus au chef-lieu de
la colonie.
C'est sur la plainte en constitution de partie
civile de M. Georges Anquetil, candidat à la
députation, que l'inculpation a été décidée.
M. Gober, étant officier de la Légion
(d'Honneur n'est pas passible des tribunaux
ordinai res comme n'importe quel honnête ci-
toyen. .,.
Lire en seconde page ;
Au Rio de Oro.
A la Chambre.
l, A l'Office International de l'hygiène publique.
Une rue de Basse-Terre i
(Cliché do notre correspondant particulier.)
L'Aviation Coloniale
«»« -
En Méditerranée .,
Los chalutiers Jean-Bart et François-
Constancet péchant à. la traîne, devant
Collioure (Pyrénées-Orientales), ont levé
dans leurs filets un moteur d avion pesant
300 kilos, marqué Renault niuhéroe 1380
et 413.
On pense que ce moteur a fait partie de
l'avion qui, il y a cinq ans, venant
d'Afrique, se perdit en mer corps et
d'Afrique, A l'époque, l'administration mari-
biens.
time avait offert une prime pour tacher
d'obtenir des renseignements sur l'avion
disparu; mais on resta répondant sans
nouvelles.
Casablanca-Toulouse •
L'Office des P. T. T. du Protectorat a in-
formé le public que le courrier transportant
par la voie des airs parti le 3 octobre de
Casablanca pour Toulouse, a été en partie
détruit, à la suite d'un accident.
Les expéditeurs ont donc intérêt à adre..
ser des duplicataj de leurs envois.
Rio de Oro
Les captifs des Maures
Les aviateurs Reine et Serre, captifs des
Maures du Rio de Oro, ont dû être hier
conduits par leurs geôliers sur la côte, en
face de villa Cisneros, où s'achèveront les
négociations de leur libération.
La délivrance de l'aviateur Vidal
M. Léo Gerville-Réache qui est allé pour
le Matin se renseigner aur le sort des aviar-
teurs Reine et Serre captifs des Maures a*
recueillir les renseignements suivants sur
sa captivité et sa délivrance :
Le 23 septembre, gagnant Dakar, l'avion pos-
tal que pilotait Vidal avait quitté Agadir. Le
voyage s'annonçait mal. Le temps complète-
ment bouché allait obliger l'avion à voler a
quelques mètres au-dessus des vagues: Averti,
par une baisse subite du régime, du danger
qu'il y aurait à poursuivre une telle acrobatie,
Vidul avait dû revenir au-dessus de la terre et
s'engager dans la montagne, couverte de bru-
me. Ne voyant rien, incapable de poursuivre ou
de rebrousser chemin, il coupa les gaz et se
confia à sa bonne étoile.
Cette dernitie ne put mieux faire quo de le
vider, en compagnie de l'interprète, hors de ia
carlingue, alors qu'à la seconde même l'avion
s écrasait contre la montagne.
Pendant deux heures, Vidal et son compa-
gnon, évitant les sentiers, tachèrent d'obliquer
vers
gnon, l'Océan, ott, enfin, arrivés près d'une pla-
ge, Ils se cachèrent dans les rochers.
Uno heure plus tard, deux Maures qui, ayant
rùécouvœ1, l'appareil, fracassé, avaient suivi
l'aviateur à la trace, s'emparaient de l'infortuné
pilote.
Vendu 500 douros par ses deux geôliers au
Caïd Ahmed el Béchir, il fut délivré par le capi-
taine de Bellemare du poste français de Tiznit.
Le Caïd demandait pour la rançon 50.000 fr.
Le capitaine de Bellemare, lui fit offre de 15.000
francs et la promesse d'une belle frottée si le
prisonnier n'était pas dans les quarante-huit
MONO reconduit à Ttartt. -
- Tope-là, répondit-on, à peu près à l'im-
pécunieux Cald,
C'est ainsi que deux jours plus tard, sous es-
corte de 25 Maures, libre et heureux Vidal put
rentrer en zone soumise.
Goates si Le Bris récompensés
Le prix du Ministère de la Marine, d'une
valeur de 6.000 francs, vient d'être décerné
par l'Académie des sciences à l'aviateur
Dieudonné Costes et au lieutenant de vais-
seau Joseph-Marie Le Brix « pour leur
remarquable randonnée aérienne trans-
atlantique ».
La Compagnie Aéropostale
en Uruguay
La Compagnie Générale Aéropostale vient
d'obtenir du Gouvernement Uruguayen, la
concession pour 10 ans, renouvelables, du
transport postal entre la capitale, Assomp-
tion et Buenos-Ayres (1.200 km.), ce qui va
relier le Paraguay à l'Europe par la voie
des airs.
La Compagnie Française avait comme
concurrents : deux italiens, deux améri-
cains, un allemand et un anglais.
Le tarif entre les capitales du Paraguay
et de l'Argentine est fixé à 30 centavos
argentins par 10 grammes, avec service du
déibut hebdomadaire dans chaque sens.
*.01
A. VÉLYSÉÏB
Le Président de la République a reçu hier
après-midi MM. Ponsot, haut commissaire en
Syrie, et de Martel, ministre de France à Pé-
kin.
–-. -
En tournée d'inspection
M. Kair, inspecteur des Colonies, parcourt
en ce moment l'une de nos colonies de la côte
occidentale d'Afrique.
Un beau raid
d'aviateurs portugais
̃̃
0e notn correspondant particulier.)
Uàs --- d'snajMB portugaise accomplit
piéstftitoaMat - «agamoue voyage circum-afn-
caia, au cours duquel elle édidie plus particu-
lièrement la liaison Lisbonne-Saint-Paul de
Loaoda.
La mission, venue sur deux avions Vickers
avec moteurs Napier de 450 CV (faisant par-
tie du groupe d'aviation « République ») atter-
riuait fiai septembre à Douala, où nous l' avons
rencontrée, alors que nous rentrion. nous-mêmes
d'un petit vovage jusqu'à Gong-Samba, point
terminus du chemin de fer du Nord-Cameroun.
Elle se compose du commandant Faes de
Ramos, commandant rexpédition. des capi-
taines Célestino et Antonio d'Oliveira Viagas,
du lieutenant observateur Joao-Marie Alves Es-
teves et du premier sergent mécanicien Antonio
Manuel.
Les aviatssrs, partis de Lisbonne le 5 sep-
tembre, ont couvert le premier jour les deux
étapes Lisbonne-Casablanca et Casablanca-
Agadir.
Le 6, ils couvraient la distance Agadir-Cap
Juby ; le 7. Cap Juby-Port-Etienne; le 8, Port-
Eiienne-Saint-Louis-du-Sénégal ; le 9" Saint-
Louis-Bolama, où ils arrivèrent à 11 heures du
matin.
C'était la première colonie portugaise (Gui-
jgée) qii £ rencontrait la mission. Elle y séjourna
quatre jours.
Le 14, elle reprenait son vol vers Tamba-
counda, où des tornades effroyables la contrai-
gnirent d'atterrir.
Puis le voyage se poursuivit avec une régu-
larité chronométrique par les étapes suivantes :
Le 15 septembre, Tambacounda-Kayes ; le
16, Kayes-Bamako ; le 17, Bamako-Zicane et
Zicane-Bouaké ; le 18, par-dessus la grande
forêt, Bouaké-Bingerville ; le 19, une légère
avarie aux radiateurs et à la pompe à essence
nécessita un arrêt à Bingerville ; le 20, Binger-
ville-Accra.
Le 21, les vaillants aviateurs restèrent à Ac-
cra pour parachever la réparation aux radiateurs
et aussi pour attendre des renseignements sur
les conditions d'atterrissage à Lagos, où ils se
posaient le 22.
Le 23, l'étaoe Lagos-Douala fut rendue
extrêmement pénible par des tornades et une
pluie qui gênait la vision au point de cacher le
mont Cameroun (4.300 m.). Elle se fit cepen-
dant sans incidents.
De Douala, la mission devait repartir pour
Port-Gentil, &s qu'elle aurait reçu l'avis que le
'cI' m &m. pmà
:)!L"iC. la J'a.¡.l.a-¡:
meuse par son énorme piodactiou de cacao, et
enfin atteindre Pointe-Noire et Saint-Paul de
Loanda.
Mais là n'est pas le terme du voyage.
La mission doit traverser l'Afrique pour aller
au Mozambique, visiter Zembo, Tete, Beira et
Lerenzo-Marauez, et rentrer à Lisbonne par la
vallée du Nil, Le Caire, la côte africaine de
la Méditerranée et le détroit de Gibraltar.
L'on voit l'ampleur de cette randonnée, et
il n'est pas besoin de dire de quel cœur nous
souhaitons sa complète réussite à nos alliés de
la guerre, à nos amis d'aujourd'hui et de tou-
jours.
Le commandant Ramos nous a donné tous
ces renseignements en y mettant la condition
la plus délicate : « N'oubliez pas, nous a-t-il
dit, pendant que nous prenions le traditionnel
apéritif à Douala, de mentionner combien, mes
compagnons et moi , nous avons été touchés par
l'accueil sympathique qui nous a été fait dans
toutes les colonies françaises. Partout, tant de
la part des autorités que de la population ci-
vile, nous n'avons trouvé qu'affectueuse cour-
toisie.
- Mais, mon commandant, entre le Portu-
gal et nous, l'esprit de fraternité est tout natu-
rel.
ca. P.
M.LucienSaintprésidtra un banquet
»♦«
M. André Grisoni, maire, et la munici-
palité de Courbevoie organisent, sous la
présidence effective de M. Lucien Saint, Ré-
sident général de France en Tunisie, le 18
octobre, à 12 heures 30, dans les salons de
.la Mairie de Courbevoie, un déjeuner en
l'honneur des congressistes du Syndicat de
la presse nord-africaine.
LE DÉSASTRE DES AN71LLES
> StS <
M. Paul Claudel à Saint-Thomas
M. Claudel, ambassadeur de France. est
arrivé à Saint-Thomas. Il a été salué par une
salve d'artilleri. dei forts. Les honneurs mili-
t aires lui ont été rendus. Il a visité la ville.
L'ambassadeur est attendu à New-York le
19 octobre. Il arrivera à bord du croiseur Du
qaesne.
Retour d'un paquebot
Le paquebot Puerio-Rico qui vient d'arriver
au Havre, fut pris dans le cyclone qui ravagea
les Antilles. Il dut mettre à la cape dans les
journées des 12 et 13 septembre devant Fort-
de-France. L'équipage fut témoin des ravagc.4
camés à Pointe-à-ritre où l'on dut brûler les
cadavres en les arrosant de pétro le. Au groupe
des Ilets, tous les habitants furent noyés.
Le récit d'un témoin
Notre correspondant particulier nous écrit:
Voua s ave s déjà, ce qu'a été le cataclysme
Préirenus depuis la veille par le Gouverneur,
nous avions tous - Pris nos précautions, mais
le cyclone a été £ une extrbne brutalité. En
moins d'une heure les communications ont
été confies, les maisons renversées eu dé-
couvertes, les arbres abattus, les apponte-
ments emtortés. Sous les décombres de nom-
breuses vtetimes ensevelies.
A P ointe-à-Pitre un ras de marée a cou-
vert les llets et emporté les habitants. D'au-
cuns ont été transportés sans savoir com-
ment jusqu'à Petit-Bourg.
Pour avoir une idée de ce qu'est aujour-
d'hui la Guadeloupe il faut se reporter aux
visions des régions envahies après un bom-
bardement..
Dès que la circulation a été possible en-
tre Basse-Terre et PoiHte-à-Pitre) le Gouver-
neur est arrivé. Après une visite de la ville
et une eonférfnce avec le Maire et les Hot..
lies M. Tellier a procédé à des réquisitions
de vivres, de tôles, organisé un service
d'ordre et de déblaiement. Sa présence a ré-
conforté la population. De nombreux câbles
sont arrivés adressés au Gouverneur et leur
teneur communiquée par M. Tellier à la po-
pulation a ranimé les courages et rétabli la
confiance. Comme vous le voyez, si nous
avons été durement frappés nous n'avons
pas été abandonnés. Et nous savons que la
France viendra en aide à ses enfants antil-
lais, que la Mère se penchera sur sa fille
blessée pour la guérir et la soutenir. Nous
ne comptons que sur elle et confiants en la
| Patrie nous reprenons courage.
f
Un exposé de M. Lucien Saint
'( C" or.:1
M. Lucien Saint, Résident général de
France à Tunis, a prononcé hier au déjeuner
qui lui était offert par le Syndicat des Colons
Français en Tunisie, l'important discours
suivant où il a exposé les différents points
de l'œuvre administrative qu'il poursuit en
Tunisie :
DISCOURS DE M. LUCIEN SAINT
Messieurs,
le suis heureux de me retrouver au jour-
d hui parmi vous, qui êtes de si grands amis
de la Tunisie ; vous qui avez une foi pas.
sionnée en son avenir, vous qui veillez sur
cette petite France, qui offre ingénument à
ceux qui passent le charme incomparable de
sa lumière et de ses grands horizons, mais
qui retient à tout jamais ceux qui à leur
tour lui donnent leur coeur, leur intelligence
et leur volonté.
Depuis notre dernière réunion, la Tunisie
a rencontré sur sa route toute la série des
difficultés, qui se sont dans le même temps
abattues sur tous les peuples du monde, et
qui sont les conséquences des crises diverses
que la Grande Guerre a traînées derrière
elle, comme une grave maladie laisse aux
convalescents des séquelles dangereuses par.
fois à l'égale de la maladie vaincue.
Si, aujourd'hui, ce Pays est tout prêt à
reprendre dans le calme, et le travail sa
marche vers le progrès, le mérite en revient
au Gouvernement Français, qui, eu m'ho-
norant de sa confiance, a permis la conti-
nuité d une politique basée sur les sentiments
d'amitié de S. A. le Bey envers la France
et sur la conviction profonde que nous
avons tous de la communauté d'intérêt des
Français et des Tunisiens.
La fièvre de nationalisme qui s'était dé.
veloppée un peu partout dans le monde, des
la fin de la guerre est complètement calmée
en Tunisie. Ccrtes, comme partout, des va-
gues d'inquiétude et de mécontentement sont
Vt/IIICS parfois battre les côtes Tunisiennes,
mais elles n'ont point entamé l'affection de
nos protégés, la confiance que sourds à toutes
les excitations extérieures, ils ont placée
dans notre libéralisme, ni la reconnaissance
pour les services rendus, dont leur attache-
ment exemplaire pendant comme après la
guerre nous a fourni tant d'émollvallts té-
moignages. Il n'est pas excessi f de déclarer
que tout malentendu est aujourd'hui dissipé,
et que grâce à cette politique de collabora-
tion qui parait vraiment la seule propre à en
éviter le retour, Français et Indigènes sont
décidés à prêter leur concours loyal au Gou-
vernement, .pour Veffort que réclament les
intérêts matériels et moraux dit Pays.
C'est dans le domaine financier que les
difficultés se sont révélées surtout ardues
et particulièrement préoccupantes. Et ceci
n'est pas pour sur prendre ceux qui ont ré-
fléchi et observé.
Projets financiers
Il est facile de comprcmirc combien est
sensible, dans un pays neuf, qui a encore à
créer une partie importante de son outillage,
qui a à lutter contre les rigueurs d'un climat
stérilisant, une diminution rapide du pou-
voir d'achat de sa monnaie. Les efforts,
voire les sacrifices à demander au Pays,
doivent tendre à pallier aux effets de la dé.
valorisation, et à redonner au Pays ses pos-
sibilités de création, sans lesquelles il court
le risque de perdre le bénéfice des réalisa.
tions antérieures. Or, si nous (J'vous pu main-
tenir un solide équilibre budgétaire, nous
n'avons pu reconstituer les réserves annuelles
permettant l'exécution des programmes d'ave-
nir dont la nécessite impérieuse s'impose à
l'esprit de tous.
C'est là le souci le plus vif du Gouver-
nement, qui est convaincu que seule une ré-
forme profonde du régime financier de la
Tunisie pourra rendre possible la réalisation
de toutes nos espérances. Le système finan-
cier de la Tunisie, quand on l'observe avec
attention, apparaît actuellement illCfJmptl-
tible avec l'organisation moderne que la
France a cherché à donner à la Tunisie.
Si dans le domaine matériel les progrès
ont été particulièrement rapides, l'évolution
dans les tpioeîirs, dans les habitudes indi-
gètles, a été au contraire trop lente pour que
l'on puisse dans ce Pays songer à appliquer
les principes de la fiscalité frallfaise,
Il est donc nécessaire de rechercher une
solution moyenne tenant compte de ces deux
éléments, et qui sera, je l'espère, acceptée
si nous faisons appel 'au dévouement et au
patriotisme éclairés de la Col ont? Française,
et à cette confiance constante dans la
France à laquelle nos protégés nous ont
habitué.
Il me serait difficile, Messieurs, d'ajouter
aujourd'hui plus de précision à ces paroles,
et dès mon retour en 1 umsie, le compte de-
mander aux personnalités françaises et tu-
nisiennes les plus qualiliées, de prêter leur
concours à i Administration pour poser les
bases de ce nouveau régime financier qui
a es l'année 1930 permettra d'entreprendre
un nouveau programme de développement du
Pays, dont les études sont poursuivies dejcJ
depuis quelques anllées.
rous, qui suivez avec une attollion si vigi-
lante tous nos travaux, vous Il avez pas
manqué d'être tmpresstotnies par l't'/ /urt
de la Tunisie pour la mise en valeur de son
sol. C'est que nous savons tous que la t'rance
entraînée de plus en plus dans la vote d'une
industrie mécanique qui exige des moyens,
en hommes et en argent, tous les jours plus
considérables, doit pouvoir compter sur ses
Colonies pour lui apporter les produits de
leur sol. Aussi, quelles que soient les diffi-
cultés budgétaires qui ont pu surgir devant
lui, le Gouvernement du Protectorat a esti-
me que l'effort agricole ne devait en aucun
cas, être arrêté oit même ralellti.
Ainsi, nous nous étions tracé un program-
me de colonisation rurale comportant l'ins-
tallation de mille familles françaises en 10
ans. Ava',t même que cette décade fut révo-
lue les prévisions sont largement dépassées :
1.400 Colons ont été placés sur les lotisse.
ments domaniall.,
En élargissant les ressources du fonds de
Colonisation pour l'achat de terres nouvelles
en poursuivant, dans le respect scrupuleux
des droits individuels et des intérêts indt
gènes les prélèvements sur les territoires
broussailleux, Voeuvre continuera à une ca-
dence accélérée.
Encouragements à l'Agriculture
Mais il ne suffit pas de trouver des ter-
res et de les allotir.
Les nouveaux centres agricoles, où s'éri-
gent, à ICI Place des anciens maquis impé-
nétrables, les fermes de nos Colons et de
nos protégés, ont exigé un outillage de ',:,'
routest de chemins, d'alimetltattolt en
qui, insuffisant encore pour tous les besoins,
est ce pendant considérable.
Les a Jeunes » agriculÜurs Ollt Ji ètre
soutenus dans leur effort individuel : près
de 40 millions de prêts à taux réduit pour
défrichements et constructions leur ont eié
procurés avec le concours du Crédit Foncier
d'Algérie et ile l'iiiiisie ; la Caisse Régio-
nale de Crédit Agricole, cette forte orga-
nisation de mutualité, puissamment étayée
par les avances de l'Etat, leur assure en ou-
tre des crédits de campagne et des prêts à
moyen terme, dont le total en 1927 a dé-
passé 30 millions.
Grâce à ces appuis, la rude épreuve de la
campagne agricole déficitaire de l'an der-
nier a été surmontée et la récolte de 1928
bien qu'inférieure aux espérances a apporté
à la plupart des Colons une récompense par-
tielle de leurs efforts. Ceux, trop nombreux,
qui, par des accidents dus à V é chaud âge ou
à la rouille, ont vu leur nouvelle récolte
anéantie, sont certains de trouver une fois
de plus le bienveillant concours du Gouver-
nement.
L'oetivre française n'est pas faite aù détri-
ment des agriculteurs indigèllcs. Loin de
les refouler, l'action du Protectorat les as-
socie intimement à l'essort économique du
Pays. D'immenses lotissements de fixation
au sol ont été conjugués avec les lotisse-
ments de colonisation. Ils font de l'ancien
locataire précaire, du pasteur instable, à
demi lIomade, des agriculteurs propriétaires
de leur bien, construisant et défrichant, se
conformant à l'exemple et aux leçons du
Colon voisin. L'Office Public de Crédit
Agricole indigène qui vient de recevoir in-
tégralement une dotation de Il millions
500.000 francs et qui sans doute verra sa
subvention annuelle sensiblement accrue au
budget prochain, fournira progressivement
Vue générale de Pointc-à-Pitre après le passage du cyclone
(Clichti de notre correspondant particulier.).
JOURNAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration ;
- .., 84,
PARIS 0*0
TtltPII. 1 LOUVmt 1f-!7
, RICHELIEU 07-84
11 0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du iournal.
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Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en cilant les ANNALES COLONIALES.
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Un la 6 Moi. 8 Mell
France et
Colonies 120a Mt U.
ttranger.. 180. 100 1 60»
On s'abonne sans frais daQi
tous les bureaux de poste.
L'alcoolisme, aux Colonies
»♦»
1 « Vous avez raison, m'écrit un
lecteur ami, et les Annales Colo-
niales sont dans la vérité quand
#Il#& montrent dans le pinard français l'ad-
versaire le plus énergique contre l'alcoolisme
dans la plus grande France, p
Biais d'abord, que je vous présente le lec-
teur ami. Personnage considérable dans la
Confédération Générale des Vignerons, pré-
sident du Syndicat de Montpellier-Lodèvc,
un de ceux-là qui ont fait le tour du monde,
menant le bon combat contre les prohibition-
tristes de tout poil et pour la defense de nos
vins français.
- Parbleut s'écriera quelqu'un; encore
un qui prêche pour son saint, et comment un
membre important de la C.G. V. ne recon-
naîtrait-il pas dans le vin le remède suprême
contre l'alcoolisme aux colonies1 Demandez
plutôt l'avis d'un colonial, d'un vrai.
Gens de peu de foi, le colonial, le
vrai, c'est précisément le lecteur aussi dont
je vous parle. Il nous vient en droite ligne
des colonies. Il a été notamment au Sénégal
et au Soudan français, pendant de longues
années, comme pharmacien de la marine. Et
là, il a vu de près, de plus pris que vous
et que moi, les ravages de l'alcool dans la
population indigène. On ne saurait s ima-
giner, dit-il, les boissons infâmes que Von
fait absorber aux indigènes, les liqueurs fre-
latées au'on leur sert, les véritables poisons
dont on les habitue à faire leurs délices.
C'est Vhomicide à plus ou moins lointaine
échéance. Evidemment ce n'est pas pour cela
que nous sommes allés aux colonies.
Donc, le vin, le bon vin de France pour
balayer tout cela. Mais, ajoute cet homme de
l'art, à deux conditions : la première, c'est
que le prix du vin ne soit pas exorbitant;
rien à ftlire, s'il devient un article de luxe;
sans être assez répandu pour constituer la
boisson courante (ce serait trop beau, et cela
prouverait que nos colonies sont arrivées à
une prospérité que nous souhaitons tous sans
oser respérer), il faut, du moins, qu'il ar-
rive à être abordable;
La seconde, c'est qu'on n'alcoolise pas,
pour en remonter le degré, les vins expédiés
aux colonies; on prétend que c'est pour leur
conservation, ce qui est tout à fait discu-
table, d'après le président de la Confédéra-
tion des Vignerons de Montpellier, et: tout
cas l'opération se fait régulièrement avec
« dés aléools de traite, lesquels sont incon-
testablement nuisibles à la santé. 8
; Tellfs sont à 1# fois les approbations et
tes ifttirVativnt qui mt sont mdfénéts vu iii-
jet de mes articles dans les Annales Colo-
niales. Je suis non moins heureux des unes
Sue des autres. Les premières me confirment
ani cette idée que je suis dans la borene
voie depuis si longtemps que je montre dans
le vin le plus sûr remède contre les mauvais
alcools aux colonies; les secondes me permet-
tent d'apporter des précisions d'ordre tech-
nique, pour ainsi parler, dans une question
qui me tient à coeur. Le vinage ou alcooli-
sation est une opération condamnée et par
l'Académie de Médecine et par la loi du
a5 juillet 1894 (et le décret du 3 juin 1898).
Tout au plus l'Académie de Médecine
Vadmettent-elle pour les vins de moins de dix
degrés et jusqu'à une limite de deux degrés.
Mais tout le monde est d'accord pour décla-
rer que le vinage est dangereux surtout par
la mauvaise qualité des alcools employés,
alcools impurs, non rectifiés, qui nuisent à
la santé publique. Interdit par la loi, le vi.
nage n'est toléré que pour la conservation
des vins de liqueur ou pour les vins d'expor.
tation. Si vraiment les vins d'exportation,
expédies aux colonies, n'ont pas besoin
d'être suralcoolisés pour être conservés, pour-
quoi cette tolérance f Et si le lecteur ami a
tort, si sa compétence est en défaut, (ce qui
m'étonnerait) pourquoi ne pas limiter, comme
l'Académie de Médecine, le nombre de degrés
alcooliques dont il est permis de relever un
vin destiné à nos provinces coloniales f Avant
tout, par-dessus tout, nous voulons préserver,
sauver, fortifier la race : toute autre préoc-
cupation doit céder devant celle-là.
Sénateur de f Hérault, ancien ministre
Viee-préstdent de la Commission
sénatoriale du Colonies
'-
En mission en A. E. F.
"1
M. Laperge, inspecteur des Colonies, vient
de s'embarquer pour l'A.E.F. où il est envoyé
«n mission.
LA MISSION DE M. STEEG
000
Au dnier Conseil des ministres, M. Aris.
tide Bnand, ministre des Affaires étran-
gères, a soumis à la signature du Pré-
sident de la République un décret renouve-
lant, pour une période de six mois, la mis-
sion de M. Steeg comme Résident Général
au Maroc.
Le régime douanier de Tanger
1 l'
Sur les négociations relatives au régime
douanier entre la zone de Tanger et celle
du khulifat de Tetouan qui ne sont pas ter-
minées, nous n'avons jusqu'ici qu'un aper-
çu de l'aspect technique de la question. Il
a été décidé d'assurer l'inspection de l'en-
trée et de la sortie des marchandises en
établissant un cordon douanier, grâce à
des postes mixtes composés de fonctionnai-
res des deux zones, sous le contrôle sans
appel, en cas de litige, d'un tribunal arbi-
tral siégeant à Tanger.
La délégation de Tanger recoimult à l'ad-
ministration de Tetouan Je droit de perce-
voir le grèvement douanier des marchan-
dises expédiées dans sa zone, mais elle es-
time que l'impôt spécial de 2,5 0/0 doit être
destiné « aux travaux publics précisément
de la ville dans le port de laquelle les mar-
chandises sont débarquées ».
Cette dernière allégation est contestée
pur la délégation du khalifat, qui invoque
l'article G0 de l'acte d'Algésirae, prévoyant,
sans autre précision, dit-elle, que cet im-
pôt de 2,5 U/O de. servir à constituer un
fonds spécial affecta à l'entretien et à l'exé-
cution de travaux publics tendant au déve-
loppement de la navigation et du com-
merce, en général, dans l'empire chérifien.
Telle est lu divergence fondamentale qui
s'opposeruit à la signature de la conven-
tion, les deux délégations maintenant fer-
mement leur thèse.
-– mollo
Dépêches de l'Indochine
Raid aérien
Le baron lluenefeld, sur avion Fokkert,
piloté par le pilote suédois Linmer, méca-
nicien Sangenh, venant de Mandolay qu'il
avait quitté vendredi à 10 heures, est ar-
rivé à Machinai le' même jour à 17 h. 30.
Il a été reçu par le commandant et les
officiers du camp d'aviation ; il est des-
cendu à l'hôtel Métropole son raid étant
effectué à 4itre priVtsamedt, à huit heures,
il est venu au camp où il a fait son plein
d'essence, il a été salué par le général
Franceeries.
Il décolla à 10 h. 50 en direction de Can-
ton, oùji pvnse arriver d Ji heures et re-
partir dimanche pour Shanget et
Là sériciculture
La sériciculture ctmtinue à faire des pro-
grès en Annam. Deux ateliers de grainage
qui fonctionnent à Vinh et à Binh Dinh
sous le contrôle des services agricoles ont
fourni chacun plus de six millions de pon-
tes de ntâme que celui de Hué administré
par les services agricoles. De petits éleva-
ges particuliers en ont produit de cinq à
six millions. Les sept magnanBeHe. tt An-
nam ont donné 3.860 kilos de cocons.
8"
TAUX DE LA PIASTRE
.t.
Le uonverneup général de l'Indochine vient
do faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 14 octobre 1928 le taux offlcfël de la
piastre était de 12 fr. 40.
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaitre au ministre des Colonies qu'à
la dato du 15 octobre 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr. 45,
l ASSASSINAT DE JEAM GALIOT
M. Gober inculpé
M. Glard juge d'instruction au parquet de
la Seine vient d inculper de fraudes électorales
M. Gober, ancien maire de Cayenne. On sait
qu'aux élections du 22 avril dernier M. Gober,
alors maire de Cayenne fit voter quatorze à
quinze cents morts ou disparus au chef-lieu de
la colonie.
C'est sur la plainte en constitution de partie
civile de M. Georges Anquetil, candidat à la
députation, que l'inculpation a été décidée.
M. Gober, étant officier de la Légion
(d'Honneur n'est pas passible des tribunaux
ordinai res comme n'importe quel honnête ci-
toyen. .,.
Lire en seconde page ;
Au Rio de Oro.
A la Chambre.
l, A l'Office International de l'hygiène publique.
Une rue de Basse-Terre i
(Cliché do notre correspondant particulier.)
L'Aviation Coloniale
«»« -
En Méditerranée .,
Los chalutiers Jean-Bart et François-
Constancet péchant à. la traîne, devant
Collioure (Pyrénées-Orientales), ont levé
dans leurs filets un moteur d avion pesant
300 kilos, marqué Renault niuhéroe 1380
et 413.
On pense que ce moteur a fait partie de
l'avion qui, il y a cinq ans, venant
d'Afrique, se perdit en mer corps et
d'Afrique, A l'époque, l'administration mari-
biens.
time avait offert une prime pour tacher
d'obtenir des renseignements sur l'avion
disparu; mais on resta répondant sans
nouvelles.
Casablanca-Toulouse •
L'Office des P. T. T. du Protectorat a in-
formé le public que le courrier transportant
par la voie des airs parti le 3 octobre de
Casablanca pour Toulouse, a été en partie
détruit, à la suite d'un accident.
Les expéditeurs ont donc intérêt à adre..
ser des duplicataj de leurs envois.
Rio de Oro
Les captifs des Maures
Les aviateurs Reine et Serre, captifs des
Maures du Rio de Oro, ont dû être hier
conduits par leurs geôliers sur la côte, en
face de villa Cisneros, où s'achèveront les
négociations de leur libération.
La délivrance de l'aviateur Vidal
M. Léo Gerville-Réache qui est allé pour
le Matin se renseigner aur le sort des aviar-
teurs Reine et Serre captifs des Maures a*
recueillir les renseignements suivants sur
sa captivité et sa délivrance :
Le 23 septembre, gagnant Dakar, l'avion pos-
tal que pilotait Vidal avait quitté Agadir. Le
voyage s'annonçait mal. Le temps complète-
ment bouché allait obliger l'avion à voler a
quelques mètres au-dessus des vagues: Averti,
par une baisse subite du régime, du danger
qu'il y aurait à poursuivre une telle acrobatie,
Vidul avait dû revenir au-dessus de la terre et
s'engager dans la montagne, couverte de bru-
me. Ne voyant rien, incapable de poursuivre ou
de rebrousser chemin, il coupa les gaz et se
confia à sa bonne étoile.
Cette dernitie ne put mieux faire quo de le
vider, en compagnie de l'interprète, hors de ia
carlingue, alors qu'à la seconde même l'avion
s écrasait contre la montagne.
Pendant deux heures, Vidal et son compa-
gnon, évitant les sentiers, tachèrent d'obliquer
vers
gnon, l'Océan, ott, enfin, arrivés près d'une pla-
ge, Ils se cachèrent dans les rochers.
Uno heure plus tard, deux Maures qui, ayant
rùécouvœ1, l'appareil, fracassé, avaient suivi
l'aviateur à la trace, s'emparaient de l'infortuné
pilote.
Vendu 500 douros par ses deux geôliers au
Caïd Ahmed el Béchir, il fut délivré par le capi-
taine de Bellemare du poste français de Tiznit.
Le Caïd demandait pour la rançon 50.000 fr.
Le capitaine de Bellemare, lui fit offre de 15.000
francs et la promesse d'une belle frottée si le
prisonnier n'était pas dans les quarante-huit
MONO reconduit à Ttartt. -
- Tope-là, répondit-on, à peu près à l'im-
pécunieux Cald,
C'est ainsi que deux jours plus tard, sous es-
corte de 25 Maures, libre et heureux Vidal put
rentrer en zone soumise.
Goates si Le Bris récompensés
Le prix du Ministère de la Marine, d'une
valeur de 6.000 francs, vient d'être décerné
par l'Académie des sciences à l'aviateur
Dieudonné Costes et au lieutenant de vais-
seau Joseph-Marie Le Brix « pour leur
remarquable randonnée aérienne trans-
atlantique ».
La Compagnie Aéropostale
en Uruguay
La Compagnie Générale Aéropostale vient
d'obtenir du Gouvernement Uruguayen, la
concession pour 10 ans, renouvelables, du
transport postal entre la capitale, Assomp-
tion et Buenos-Ayres (1.200 km.), ce qui va
relier le Paraguay à l'Europe par la voie
des airs.
La Compagnie Française avait comme
concurrents : deux italiens, deux améri-
cains, un allemand et un anglais.
Le tarif entre les capitales du Paraguay
et de l'Argentine est fixé à 30 centavos
argentins par 10 grammes, avec service du
déibut hebdomadaire dans chaque sens.
*.01
A. VÉLYSÉÏB
Le Président de la République a reçu hier
après-midi MM. Ponsot, haut commissaire en
Syrie, et de Martel, ministre de France à Pé-
kin.
–-. -
En tournée d'inspection
M. Kair, inspecteur des Colonies, parcourt
en ce moment l'une de nos colonies de la côte
occidentale d'Afrique.
Un beau raid
d'aviateurs portugais
̃̃
0e notn correspondant particulier.)
Uàs --- d'snajMB portugaise accomplit
piéstftitoaMat - «agamoue voyage circum-afn-
caia, au cours duquel elle édidie plus particu-
lièrement la liaison Lisbonne-Saint-Paul de
Loaoda.
La mission, venue sur deux avions Vickers
avec moteurs Napier de 450 CV (faisant par-
tie du groupe d'aviation « République ») atter-
riuait fiai septembre à Douala, où nous l' avons
rencontrée, alors que nous rentrion. nous-mêmes
d'un petit vovage jusqu'à Gong-Samba, point
terminus du chemin de fer du Nord-Cameroun.
Elle se compose du commandant Faes de
Ramos, commandant rexpédition. des capi-
taines Célestino et Antonio d'Oliveira Viagas,
du lieutenant observateur Joao-Marie Alves Es-
teves et du premier sergent mécanicien Antonio
Manuel.
Les aviatssrs, partis de Lisbonne le 5 sep-
tembre, ont couvert le premier jour les deux
étapes Lisbonne-Casablanca et Casablanca-
Agadir.
Le 6, ils couvraient la distance Agadir-Cap
Juby ; le 7. Cap Juby-Port-Etienne; le 8, Port-
Eiienne-Saint-Louis-du-Sénégal ; le 9" Saint-
Louis-Bolama, où ils arrivèrent à 11 heures du
matin.
C'était la première colonie portugaise (Gui-
jgée) qii £ rencontrait la mission. Elle y séjourna
quatre jours.
Le 14, elle reprenait son vol vers Tamba-
counda, où des tornades effroyables la contrai-
gnirent d'atterrir.
Puis le voyage se poursuivit avec une régu-
larité chronométrique par les étapes suivantes :
Le 15 septembre, Tambacounda-Kayes ; le
16, Kayes-Bamako ; le 17, Bamako-Zicane et
Zicane-Bouaké ; le 18, par-dessus la grande
forêt, Bouaké-Bingerville ; le 19, une légère
avarie aux radiateurs et à la pompe à essence
nécessita un arrêt à Bingerville ; le 20, Binger-
ville-Accra.
Le 21, les vaillants aviateurs restèrent à Ac-
cra pour parachever la réparation aux radiateurs
et aussi pour attendre des renseignements sur
les conditions d'atterrissage à Lagos, où ils se
posaient le 22.
Le 23, l'étaoe Lagos-Douala fut rendue
extrêmement pénible par des tornades et une
pluie qui gênait la vision au point de cacher le
mont Cameroun (4.300 m.). Elle se fit cepen-
dant sans incidents.
De Douala, la mission devait repartir pour
Port-Gentil, &s qu'elle aurait reçu l'avis que le
'cI' m &m. pmà
:)!L"iC. la J'a.¡.l.a-¡:
meuse par son énorme piodactiou de cacao, et
enfin atteindre Pointe-Noire et Saint-Paul de
Loanda.
Mais là n'est pas le terme du voyage.
La mission doit traverser l'Afrique pour aller
au Mozambique, visiter Zembo, Tete, Beira et
Lerenzo-Marauez, et rentrer à Lisbonne par la
vallée du Nil, Le Caire, la côte africaine de
la Méditerranée et le détroit de Gibraltar.
L'on voit l'ampleur de cette randonnée, et
il n'est pas besoin de dire de quel cœur nous
souhaitons sa complète réussite à nos alliés de
la guerre, à nos amis d'aujourd'hui et de tou-
jours.
Le commandant Ramos nous a donné tous
ces renseignements en y mettant la condition
la plus délicate : « N'oubliez pas, nous a-t-il
dit, pendant que nous prenions le traditionnel
apéritif à Douala, de mentionner combien, mes
compagnons et moi , nous avons été touchés par
l'accueil sympathique qui nous a été fait dans
toutes les colonies françaises. Partout, tant de
la part des autorités que de la population ci-
vile, nous n'avons trouvé qu'affectueuse cour-
toisie.
- Mais, mon commandant, entre le Portu-
gal et nous, l'esprit de fraternité est tout natu-
rel.
ca. P.
M.LucienSaintprésidtra un banquet
»♦«
M. André Grisoni, maire, et la munici-
palité de Courbevoie organisent, sous la
présidence effective de M. Lucien Saint, Ré-
sident général de France en Tunisie, le 18
octobre, à 12 heures 30, dans les salons de
.la Mairie de Courbevoie, un déjeuner en
l'honneur des congressistes du Syndicat de
la presse nord-africaine.
LE DÉSASTRE DES AN71LLES
> StS <
M. Paul Claudel à Saint-Thomas
M. Claudel, ambassadeur de France. est
arrivé à Saint-Thomas. Il a été salué par une
salve d'artilleri. dei forts. Les honneurs mili-
t aires lui ont été rendus. Il a visité la ville.
L'ambassadeur est attendu à New-York le
19 octobre. Il arrivera à bord du croiseur Du
qaesne.
Retour d'un paquebot
Le paquebot Puerio-Rico qui vient d'arriver
au Havre, fut pris dans le cyclone qui ravagea
les Antilles. Il dut mettre à la cape dans les
journées des 12 et 13 septembre devant Fort-
de-France. L'équipage fut témoin des ravagc.4
camés à Pointe-à-ritre où l'on dut brûler les
cadavres en les arrosant de pétro le. Au groupe
des Ilets, tous les habitants furent noyés.
Le récit d'un témoin
Notre correspondant particulier nous écrit:
Voua s ave s déjà, ce qu'a été le cataclysme
Préirenus depuis la veille par le Gouverneur,
nous avions tous - Pris nos précautions, mais
le cyclone a été £ une extrbne brutalité. En
moins d'une heure les communications ont
été confies, les maisons renversées eu dé-
couvertes, les arbres abattus, les apponte-
ments emtortés. Sous les décombres de nom-
breuses vtetimes ensevelies.
A P ointe-à-Pitre un ras de marée a cou-
vert les llets et emporté les habitants. D'au-
cuns ont été transportés sans savoir com-
ment jusqu'à Petit-Bourg.
Pour avoir une idée de ce qu'est aujour-
d'hui la Guadeloupe il faut se reporter aux
visions des régions envahies après un bom-
bardement..
Dès que la circulation a été possible en-
tre Basse-Terre et PoiHte-à-Pitre) le Gouver-
neur est arrivé. Après une visite de la ville
et une eonférfnce avec le Maire et les Hot..
lies M. Tellier a procédé à des réquisitions
de vivres, de tôles, organisé un service
d'ordre et de déblaiement. Sa présence a ré-
conforté la population. De nombreux câbles
sont arrivés adressés au Gouverneur et leur
teneur communiquée par M. Tellier à la po-
pulation a ranimé les courages et rétabli la
confiance. Comme vous le voyez, si nous
avons été durement frappés nous n'avons
pas été abandonnés. Et nous savons que la
France viendra en aide à ses enfants antil-
lais, que la Mère se penchera sur sa fille
blessée pour la guérir et la soutenir. Nous
ne comptons que sur elle et confiants en la
| Patrie nous reprenons courage.
f
Un exposé de M. Lucien Saint
'( C" or.:1
M. Lucien Saint, Résident général de
France à Tunis, a prononcé hier au déjeuner
qui lui était offert par le Syndicat des Colons
Français en Tunisie, l'important discours
suivant où il a exposé les différents points
de l'œuvre administrative qu'il poursuit en
Tunisie :
DISCOURS DE M. LUCIEN SAINT
Messieurs,
le suis heureux de me retrouver au jour-
d hui parmi vous, qui êtes de si grands amis
de la Tunisie ; vous qui avez une foi pas.
sionnée en son avenir, vous qui veillez sur
cette petite France, qui offre ingénument à
ceux qui passent le charme incomparable de
sa lumière et de ses grands horizons, mais
qui retient à tout jamais ceux qui à leur
tour lui donnent leur coeur, leur intelligence
et leur volonté.
Depuis notre dernière réunion, la Tunisie
a rencontré sur sa route toute la série des
difficultés, qui se sont dans le même temps
abattues sur tous les peuples du monde, et
qui sont les conséquences des crises diverses
que la Grande Guerre a traînées derrière
elle, comme une grave maladie laisse aux
convalescents des séquelles dangereuses par.
fois à l'égale de la maladie vaincue.
Si, aujourd'hui, ce Pays est tout prêt à
reprendre dans le calme, et le travail sa
marche vers le progrès, le mérite en revient
au Gouvernement Français, qui, eu m'ho-
norant de sa confiance, a permis la conti-
nuité d une politique basée sur les sentiments
d'amitié de S. A. le Bey envers la France
et sur la conviction profonde que nous
avons tous de la communauté d'intérêt des
Français et des Tunisiens.
La fièvre de nationalisme qui s'était dé.
veloppée un peu partout dans le monde, des
la fin de la guerre est complètement calmée
en Tunisie. Ccrtes, comme partout, des va-
gues d'inquiétude et de mécontentement sont
Vt/IIICS parfois battre les côtes Tunisiennes,
mais elles n'ont point entamé l'affection de
nos protégés, la confiance que sourds à toutes
les excitations extérieures, ils ont placée
dans notre libéralisme, ni la reconnaissance
pour les services rendus, dont leur attache-
ment exemplaire pendant comme après la
guerre nous a fourni tant d'émollvallts té-
moignages. Il n'est pas excessi f de déclarer
que tout malentendu est aujourd'hui dissipé,
et que grâce à cette politique de collabora-
tion qui parait vraiment la seule propre à en
éviter le retour, Français et Indigènes sont
décidés à prêter leur concours loyal au Gou-
vernement, .pour Veffort que réclament les
intérêts matériels et moraux dit Pays.
C'est dans le domaine financier que les
difficultés se sont révélées surtout ardues
et particulièrement préoccupantes. Et ceci
n'est pas pour sur prendre ceux qui ont ré-
fléchi et observé.
Projets financiers
Il est facile de comprcmirc combien est
sensible, dans un pays neuf, qui a encore à
créer une partie importante de son outillage,
qui a à lutter contre les rigueurs d'un climat
stérilisant, une diminution rapide du pou-
voir d'achat de sa monnaie. Les efforts,
voire les sacrifices à demander au Pays,
doivent tendre à pallier aux effets de la dé.
valorisation, et à redonner au Pays ses pos-
sibilités de création, sans lesquelles il court
le risque de perdre le bénéfice des réalisa.
tions antérieures. Or, si nous (J'vous pu main-
tenir un solide équilibre budgétaire, nous
n'avons pu reconstituer les réserves annuelles
permettant l'exécution des programmes d'ave-
nir dont la nécessite impérieuse s'impose à
l'esprit de tous.
C'est là le souci le plus vif du Gouver-
nement, qui est convaincu que seule une ré-
forme profonde du régime financier de la
Tunisie pourra rendre possible la réalisation
de toutes nos espérances. Le système finan-
cier de la Tunisie, quand on l'observe avec
attention, apparaît actuellement illCfJmptl-
tible avec l'organisation moderne que la
France a cherché à donner à la Tunisie.
Si dans le domaine matériel les progrès
ont été particulièrement rapides, l'évolution
dans les tpioeîirs, dans les habitudes indi-
gètles, a été au contraire trop lente pour que
l'on puisse dans ce Pays songer à appliquer
les principes de la fiscalité frallfaise,
Il est donc nécessaire de rechercher une
solution moyenne tenant compte de ces deux
éléments, et qui sera, je l'espère, acceptée
si nous faisons appel 'au dévouement et au
patriotisme éclairés de la Col ont? Française,
et à cette confiance constante dans la
France à laquelle nos protégés nous ont
habitué.
Il me serait difficile, Messieurs, d'ajouter
aujourd'hui plus de précision à ces paroles,
et dès mon retour en 1 umsie, le compte de-
mander aux personnalités françaises et tu-
nisiennes les plus qualiliées, de prêter leur
concours à i Administration pour poser les
bases de ce nouveau régime financier qui
a es l'année 1930 permettra d'entreprendre
un nouveau programme de développement du
Pays, dont les études sont poursuivies dejcJ
depuis quelques anllées.
rous, qui suivez avec une attollion si vigi-
lante tous nos travaux, vous Il avez pas
manqué d'être tmpresstotnies par l't'/ /urt
de la Tunisie pour la mise en valeur de son
sol. C'est que nous savons tous que la t'rance
entraînée de plus en plus dans la vote d'une
industrie mécanique qui exige des moyens,
en hommes et en argent, tous les jours plus
considérables, doit pouvoir compter sur ses
Colonies pour lui apporter les produits de
leur sol. Aussi, quelles que soient les diffi-
cultés budgétaires qui ont pu surgir devant
lui, le Gouvernement du Protectorat a esti-
me que l'effort agricole ne devait en aucun
cas, être arrêté oit même ralellti.
Ainsi, nous nous étions tracé un program-
me de colonisation rurale comportant l'ins-
tallation de mille familles françaises en 10
ans. Ava',t même que cette décade fut révo-
lue les prévisions sont largement dépassées :
1.400 Colons ont été placés sur les lotisse.
ments domaniall.,
En élargissant les ressources du fonds de
Colonisation pour l'achat de terres nouvelles
en poursuivant, dans le respect scrupuleux
des droits individuels et des intérêts indt
gènes les prélèvements sur les territoires
broussailleux, Voeuvre continuera à une ca-
dence accélérée.
Encouragements à l'Agriculture
Mais il ne suffit pas de trouver des ter-
res et de les allotir.
Les nouveaux centres agricoles, où s'éri-
gent, à ICI Place des anciens maquis impé-
nétrables, les fermes de nos Colons et de
nos protégés, ont exigé un outillage de ',:,'
routest de chemins, d'alimetltattolt en
qui, insuffisant encore pour tous les besoins,
est ce pendant considérable.
Les a Jeunes » agriculÜurs Ollt Ji ètre
soutenus dans leur effort individuel : près
de 40 millions de prêts à taux réduit pour
défrichements et constructions leur ont eié
procurés avec le concours du Crédit Foncier
d'Algérie et ile l'iiiiisie ; la Caisse Régio-
nale de Crédit Agricole, cette forte orga-
nisation de mutualité, puissamment étayée
par les avances de l'Etat, leur assure en ou-
tre des crédits de campagne et des prêts à
moyen terme, dont le total en 1927 a dé-
passé 30 millions.
Grâce à ces appuis, la rude épreuve de la
campagne agricole déficitaire de l'an der-
nier a été surmontée et la récolte de 1928
bien qu'inférieure aux espérances a apporté
à la plupart des Colons une récompense par-
tielle de leurs efforts. Ceux, trop nombreux,
qui, par des accidents dus à V é chaud âge ou
à la rouille, ont vu leur nouvelle récolte
anéantie, sont certains de trouver une fois
de plus le bienveillant concours du Gouver-
nement.
L'oetivre française n'est pas faite aù détri-
ment des agriculteurs indigèllcs. Loin de
les refouler, l'action du Protectorat les as-
socie intimement à l'essort économique du
Pays. D'immenses lotissements de fixation
au sol ont été conjugués avec les lotisse-
ments de colonisation. Ils font de l'ancien
locataire précaire, du pasteur instable, à
demi lIomade, des agriculteurs propriétaires
de leur bien, construisant et défrichant, se
conformant à l'exemple et aux leçons du
Colon voisin. L'Office Public de Crédit
Agricole indigène qui vient de recevoir in-
tégralement une dotation de Il millions
500.000 francs et qui sans doute verra sa
subvention annuelle sensiblement accrue au
budget prochain, fournira progressivement
Vue générale de Pointc-à-Pitre après le passage du cyclone
(Clichti de notre correspondant particulier.).
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