Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1928 15 octobre 1928
Description : 1928/10/15 (A29,N152). 1928/10/15 (A29,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LÀJNDI SOIR, 16 OCTOBRE tlla
JOIMALJMTIIItR
Rédaction & Administration :
M, IM Mi MM-TMir
PARIS O-)
II! Iril » UOUVHK iMT
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Les Annales Coloniales
LM MMMMMM et réciames sont reçues au
bureau du Journal.
DIIIIICT.un: Mipoel RUeDEL et L.-G. THÊBAULT
Toul les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AKNALES COLONIALES.
AIOMEIERTS
avec le supplément illustré.*
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FralO8 et
Colonies 120 a 61 • Us
ttruger.. 1W » tOI. Mt
On s'abonne sans frais daQI
tous les bureaux de poste.
LES FLUCTUATIONS DE NOTRE POLITIQUE
CHEZ LES MAURES
W i •» ̃̃
Le port mauritanien de la baie da Lé-
vrier : Port-Etienne suffit à nous rappeler à lui
•cul les débuts de l'intervention de la France
en Mauritanie, alors appelée par le regretté
Coppolani : Mauritanie saharienne. Interven-
tion appuyée par tous les coloniaux de race, et
dont le premier artisan et conunisaaire du Gou-
vernement Général de r A.O. F. fut Coppo-
lani.
Tant que ce grand islamisant se contenta de
prêcher, chez les Marabouts de la rive droite
du Sénégal, les avantages de la civilisation
française, tout alla bien, le Chemama, le
Trarza et le Brackna accueillirent le pèlerin
de l' Islam, et il y acquit une réputation telle
que longtemps a sa mort, sans doute en-
core de nos jours, le nom de Coppolani est
vénéré comme celui d' un grand marabout.
Mais, dès que nous allâmes troubler les
moeurs guerrières des « Hassan », vers le Ta-
gant et l' Adrar, ce fut une autre affaire : les
guemers maures prévirent la fin prochaine
de leurs fructueuses razzias chez ces bons ma-
rabouts des bords du fleuve, cultivant pour eux
le mil.
Aussi, dès que Coppolani fut arrivé au Tv
gant à Tidjikdja, le 23 mai 1903. ils l' assas-
sinàent.
La mission Coppolani fut dissoute. et quel-
que temps après, le poste de Tidjikdja, bloqué
par les Maures Kountas. puis déblooué par la
Colonne Michard en décembre 1906. Le feu
ftait néanmoins été mis aux poudres, c 'était
l'ère du « baroud », comme l'on dit au Maroc.
qui commençait. Nos postes de la Mauritanie
saharienne, situés trop loin du Sénégal, étaient
difficilement ravitaillk. sans cesse coupés de
la base du fleuve constituée par Souet-el-Ma
(remplacé par Mederdra), Boghé. Regba.
Alea. Kaedi. Sélibaby.
« Les Commissaires de l' A.O. F en Mauri-
tanie s essayèrent successivement à imposer par
la persuasion notre autorité à ces indépendants
parmi les indépendants, lisons-nous dans l' ou-
vrage du commandant Gillier sur la Mauritanie.
11 leur fallut néanmoins répondre de temps à
autre aux menaces trop pressantes des Reguei-
bat. Oui ad Delim, Ouled bou Sba et Tekna
fortement approvisionnés en armes et munitions
par le poste espagnol de Dakla (villa Cisneros)
au Rio de Oro. » Dès 1905, le Commissaire de
Mauritanie connaiuait. pu un rapport du ca-
pitaine Devaux, alors à Souet-el-Ma, les noms
des fractions de tribus s'approvisionnant au Rio-
de-Oio. Nos colonnes, trop lourdes au début,
s* allégèrent pu la création de pelotons de
ltea qui battirent l'estrade de plus en
plus loin vers le Nord.
- Aux djichs de pillards qui ne s' attaquaient
qu'aux caravanes et aux campements des Mau-
res soumis, se substituèrent, à la fin de 1923,
des attaques régulières de nos postes dont Eu-
gène Devaux donnait la liste dans les Annales
Coloniale. du 29 septembre 1928. En un an,
nous avions 17 tués, dont 4 Européens et de
nombreux blessés.
La politique du rameau d olivier du Gou-
verneur Gaden avait fait ses preuves, et comme
le déclare M. le Gouverneur Général Carde,
le Ueutenant-Gouvemeur de la Mauritanie re-
connut lui-même que la situation de l'heure ne
justifiait plus les errements suivis.
« La réponse qu'il m'adressa le 6 juin 1925,
m ajoute M. Carde, ne laisse aucun doute à
« cet égard : elle fait ressortir qu'il n'hési-
« tait pas lui-même lorsque l'occasion lui pa-
« raissait favorable à employer des moyens de
« coercition tels aue de faire razzier par l'émir
« de Trarza les Regueibats ralliés qui avaient
« fourni les hommes aux rezzous. Il réclamait,
« en outre, l'intervention énergique des Alqé-
« riens contre les grands nomades dont les
« campements étaient hors de notre portée,
u faisait razzier par eux les Fokra et leur de-
» mandait de traiter en ennemis les Lagoua-
« eem.
u Ce serait donc une erreur de croire que
« la politique qu'a suivie M. Gaden a toujours
« été aussi résolument pacifique, et je m em-
it presse de dire qu'on ne saurait lui en faire
« aucun grief. »
Peu à peu, les rezzous sept éventés ou dis-
persés, laissant chaque fois des gens sur le
sable : en juillet 1925, à Rasseremt, une
bande de 200 pillards laisse 70 tués, 3 prison-
niers, 30 fusils et 80 chameaux. Les attaques
sur Port-Etienne sont repoussées, entre autres
celle tentée en 1927 par Cheikh Ould Lajzad,
l'assassin des aviateurs de Latécoère, qui est
allé se ravitailler au poste espagnol du Cap
Juby. Nos pelotons méharistes, bien outillés,
bien montés et habilement dirigés par le com-
mandant Tranchant, le capitaine Bonafos, ont
permis de faire succéder à une politique de
concessions forcées des mesures plus fermes
sous la haute direction du Gouverneur Four-
nier, de l'administrateur en chef Oiazal et du
nouveau Gouverneur Choteau.
Malgré quelques maladresses d'un comman-
dant. connu, du reste, depuis longtemps comme
quelque peu écervelé, notre front Nord de
Mauritanie a été solidement organisé pour faire
face à toute attaque venant soit du Rio de Oro
où Ould Sidati n'a pu réunir que 140 fusils,
soit du Tafilalet.
, Mais, ainsi que le fait remarquer M. Carde,
il paraît assez difficile de rattacher à ces évé-
nements du rétablissement de notre autorité en 1
Mauritanie la capture des aviateun Reine et
.Serre par une tribu maure du Rio de Oro.
Incident que le Gouverneur Général de l'A.
O. F. n'a connu que par la voie du « Havas »
et plus tard de - la presse. - ---
Pour masquer sa carence totale en un terri-
toire qui ne relève que de lui, le Gouvernement
espagnol a tenté une divenion. Les Espagnols
n'ont rien fait jusqu'ici et il est à craindre
qu'nt nous aidemm peu à réussir dans nos tran-
sactions.
Il faut regretter d'ailleurs les sentiments peu
avantageux que les Maures cet des Espagnols,
sentiments qu'ils affichent quands ils peuvent ;
il serait bon que par une attitude énergique
vis-à-vis d'eux, nos voisins d'outre-Pyrénées
relèvent un prestige dont leur amour-propre est
légitimement chatouilleux.
Enfin, il est constant, le fait s' est déjà pro-
duit, que lorsqu'un accident d'aviation se pro-
duit en Mauritanie, nos ressortissants accourent,
non pour capturer et piller, mais bien pour
porter aide et secours aux aviateurs. Ce seul
parallèle est un critérium de la valeur de notre
politique vis-à-vis des Maures.
El M. Carde de conclure, en faisant remar-
quer qu'en Mauritanie, nous avons toujours pra-
tiqué la politique de la main tmelue, mais de
l'arme au pied ; pour des raisons sur lesquelles
il parait inutile d'insister davantaae, nous ne
&aurions changer.
Le Gouverneur Gaden avait si bien com-
pris les dangers de la carence des Espagnols
qu'il a laissé exécuter et même autorisé des
contre-razzi en territoire espagnol quand les cir-
constances l'exigeaient et qu'il jugeait la situa-
tion trop tendue. -
Ses directives politiques sont donc restees
les mêmes : t'heure seule et les circonstances
nous ont mis dans l'obligation d'en modifier
temporairement les modalités, soucieux que
nous sommes de l' avenir et de la sécurité de
la Mauritanie.
firfouorrf Jl'éron,
.Sénateur de la liaute-Lmre.
Vlce-préstdeni de la Commi»sion
des vouant..
Le désastre de la Guadeloupe
1
La session extraordinaire
du conseil général
Le ( onseil général de la Guaddoupe,
convoqué en session extraordinaire, s'est
iéuni ainsi que nous l'avions relaté.
Après le gouverneur Tellier, M. Paul
Claudel prit la parole et déclara, dans un
discours très applaudi, que la catastrophe
imméritée de la Guadeloupe devait être
pour elle comme le stimulant de sa résurrec-
tion économique.
Développant ensuite un programme prati-
que de reconstruction, M. Paul Claudel pré-
conisa une étroite collaboration entre le
conseil général, les parlementaires présents
à la colonie et le gouverneur. -
Après le dépait des autorités, le conseil
général élut une commission spéciale de
onze membres chaigés d'élaborer immédiate-
ment un rapport sur les mesures d'ensemble
les plus propres à assurer le relèvement de
la Guadeloupe. Cette commission, après
avoir choisi M. Lara pour président, et M.
Graeve pour rapporteur, décida d'entendre
aussitôt le sénateur Bérenger, qui évalua les
dommages et les pertes à plus d'un demi-
milliard.
M. ltérenger suggère de rendre possible
son programme par des facilités de paie-
ment et grâce aux fournitures du plan
Daue?.
La commission a unanimement approuvé
les conclusions de M. Bérenger.
Le conseil général s'est ajourné hier
après avoir voté une adresse de remercie-
ments au gouvernement et au peuple fran-
çais. 11 a voté ensuite des félicitations au
gouverneur Tellier, pour la fermeté avec la-
quelle il assura le maintien de l'ordre et le
réconfort qu'il sut donner à tous. Il exprima
enfin la reconnaissance unanime de la Gua-
deloupe envers le sénateur Bérenger et le
député Graeve, qui ont déjà rendu à la co-
lonie d'inestimables services.
Retour
M. Bérenger et le député Graeve se sont
embarqués sur le paquebot Flandre, pour
saisir le gouvernement français et les com-
missions parlementaires des votes émis par
tous les corps élus de la Guadeloupe. Ils
comptent arriver au havre le 27 octobre.
Un télégramme de M. Paul Claudel
Avant de s'embarquer, l'ambassadeur de
France a envoyé à M. Perrier, ministre des
Colonies, le télégramme suivant :
« Sainte-Claude {Guadeloupe) 13 octebre
IÇ)28. - Je quitte la Guadeloupe après
avoir ,¡Ùité.. en compagnie dit gouverneur et
du sénateur liérenger, la plupart des com-
mîmes sinistrées. La réunion du conseil gé-
néral, ainsi que les réceptions que m'ont ré-
servées les conseils municipaux de la Pointe-
à-Pitre et de liasse-Terre, m'ont fourni en
particulier maintes occasions de faire enten-
dre les paroles de réconfort dont le Gouver-
nement m'avait chargé, et qui ont été ac-
cueillies m'cc reconnaissance par la popula-
tion, qui a paru profondément heureuse de
voir qu'elle était traitée comme une portion
dit territoire national, et qui fait preuve
d'une discipline, d'une patience, d'un patrio-
tisme et d'une volonté de relèvement qui
m'ont frappé. Les dégâts sont étendus et
profonds. La population souffre beaucoup
des pluies violentes qui sévissent actuelle-
ment. Il serait désirable que les tôles de-
mandées par le gouverneur arrivent le
plus vite possible. Néanmoins, l'état sani-
taire n'a cessé d'être bon. Porlr le travail de
reconstruction qui doit être entrepris, il pa-
rait indispensable que les ouvriers du pays
soient encadrés par des soldats du génie. Le
gouverneur Tellier, malgré son état de
santé, a fait preuve d'un dévouement et
d'une intelligence au-dessus de tout éloge.
Les représentants dit pays, M. Bérenger et
AI. Grae'i'f', se sont prodigués, et je fais des
,rux pour que le plan de relèvement qu'ils
ont élaboré et qui a été approuvé par le con-
seil général soit promptement mis à exécu-
tion. »
M. Claudel rejoint ton poste
M. Claudel, ambassadeur de France, est
parti de la Guadeloupe pour Washington,
via Saint-Thomas (Hes Vierges) à bord du
croiseur français Duquesne,
LE CONTACT AVEC UYIE
fit
Ce n'est pas aux Colonies
qu'André Thiers (1) va chercher
des exemples, mais aux Travaux
Publics, et pour cause. Nourrs dans le sé-
rail. Afrès une critique serrée de l'orga-
nisation actuelle de la Direction des Che-
mins de fer, il montre avec précision com-
ment on devrait la renouveler, et comment,
en assurant le recrutement dans les services
extérieurs, elle aurait tout à gagner à être
constituée par des agents qui, par expérience,
connaîtraient les difficultés du fonctionne-
ment d'une gare, d'un dépôt, d'un atelier
de réparations. Il fait des remarques analo.
gues sur la Direction des Forces Hydrauli-
ques, puis il ajoute : 8 Mêmes remarques
pourraient être faites pour les autres ser-
vices. » André Thiers parle, sans doute, de
la voirie routière, et des Ports Maritimes.
Mais il songe et il fait songer aux autres
ministères. N'est-ce pas plus particulière-
ment dans le Mimstère des Colonies que
l'expérience de bureau est tout à lait insuf-
jismtte, et ne serait-il pas juste de préten-
dre qu'nlle peut être déplorable si elle ne
s'appuie pas sur Vexpérience des hommes,
des choses, des affaires? Quelles que soient
les qualités d'intelligente, d'activité, de dé-
vouement que déploient les agents des admi-
nistrations centrales, peuvent-elles remplacer
celles que donne la vision personnelle des
choses, le contact avec la vie, et le séjour
dans nos provinces lointaines n'est-il pas au
moins aussi indispensable pour le personnel
du Ministère des Colonies que le séjour à
l'étranger pour le personnel des affaires
étrangères ?
André Thiers se fait l'interprète de ceux
qui voudraient que les membres du Conseil
d'Etat fussent obliçt's de passer quelques
années de leur carrière dans les services exté-
rieurs afin de se rendre compte personnelle-
ment des difficultés de l'admi ni à trait oti
active. Eh quoi! le juge souverain en ma-
tière administrative n'aurait qu'une compé-
tence de dossier quand l'administration con-
temporaine tout entière réclame une connais-
sance complète et raisonnée des nécessités
qui s'imposent à nous? Encore André Thiers
remarque-t-il allt'C à propos qu'à mesure
qu'on s'élève dans la hiérarchie, la compé-
tence technique devient de moins en moins
indispensable, la compétence politique ou
directoriale (ce qui est tout autre cllce) de-
venant seule nécessaire. Par un raisonnement
de ce genre, il nous serait aisé de démontrer
qu'il est mille fois plus utile pour un fonc-
tionnaire du Ministère des Colonies d'avoir
vécu aux Colonies que pour un Conseiller
d'Etat d'avoir vécu dans une mairie ou dans
une préfecture.
L'idéal, d'après André Thiers, c'est « de
faire de nos fonctionnaires non pas peut-être
les animateurs de la vie économique mo-
derne, mais les soutiens, les appuis, les
conseils des activités individuelles. » Soute-
nir, appuyer, conseiller ceux qui veulent, la
prospérité de la plus grande France, on
n'apprend pas ce métier dans les écoles, les
livres et les bureaux, et si par surcroit, on
a l'ambition de faire de nos fonctionnaires
du Ministère des Colonies les animateurs de
la vie coloniale, faut-il avant tout qu'ils aient
eux-mêmes vécu cette vie.
Mtmrim Mmaemtmm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-jpretident de la Commission
sénatoriale des Colnae..
(1) Il En présenoe do problèmes nouveaux P,
par André Thiers. (Voir les Annales Coloniales
du 13 octobre).
L'état de santé de 1. Benllou-Lafont
Les contusions multiples dont a été at-
teint M. Bouilloux-Lafont, vice-président de
la Chambre, au cours de l'accident d'auto-
mobile que nous avons relaté sont actuelle-
ment en bonne voie de guérison. Seule la
luxation de l'épaule gauche a laissé une
gêne partielle qui nécessitera un traitement
énergique.
M. Bouilloux-Lafont est rentré à Paris.
Dépêches de l'Indochine
- -
La fête nationale chinoise
La fête nationale chinoise a été célébrée
dans le calme à Hanoï et à Halphong.
Dans cette dernière ville, un lunch a réuni
l'administrateur, le maire et les notabilités
françaises et chinoises. Des toasts furent
portés en t'honneur des deux rdpttbli-
ques.
A la Chambre
des représentants de l'Annam
Au cours des séances de la session de
la Chambre des représentants de l'An-
nam, plusieurs vœux intéressants concer-
nant la réforme fiscale et Venseignement
furent formmés. A t'occasion de la séance
de clôture, le nouveau président Nguyen
Trac prononça un discours, insistant sur
la nécessité de l'Jnion. loyale de la Franco
et de l'Annam et de la collaboration du
veuvle avec le Gouvernement.
IjC Résident Supérieur répondit en féli-
citant la Chambre de sa perspicacité et du
loyalisme de son attitude. Il souligna que
la dernière session sera une date pour
l'entente absolue, sans arrière-pensée, ni
équivoque, de cetie assemblée avec le
Gouvernement. pour le plus grand bien
de la population aont l'avenir est confié
a la France cmancfpatrfce,
TAUX DE LA PIASTRE
-4-
îiO Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 13 octobre 1928, le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 45.
L'ANTENNE COLONIALE
1
Pour le Centenaire de l'Algérie
Au cours de l'hiver 1930, des manifes-
tations grandioses seront organisées à Alger,
comme on le sait, pour la célébration du cen-
tenaire de l'entrée des Français en Algérie.
A cette occasion, le Comité des Fêtes
vient (le décider, d'accord avec l'Adminis-
tration algérienne des P.T.T., la création
d'une nouvelle station de Radio-diffusion,
dont la fourniture et l'installation ont été
confiées à la Société Française Radioélec-
trique. Cette station est certainement appelée
à jouer un rôle important dans le bassin mé-
diterranéen. Ses émissions pourront être en-
tendues du Maroc, de la Tunisie, de
l'Egypte et de PAsie-Mineure : elles contri-
bueront à y servir la cause française, à
répandre dans le monde musulman la pensée
française et à matérialiser l'intérêt que lui
porte notre pays.
Ce sera le trait (l'union entre notre réseau
de radiodiffusion national et notre futur
réseau colonial, dont le poste « Radio-
Maroc a, de Rabat, construit également par
la S.F.R., est la première réalisation qui
permettra un jour à tous nos compatriotes
isolés de l'Afrique Occidentale et du Sahara
d'entendre la parole française en tous les
points de nos colonies.
Cette station sera édifiée aux enviions
d'Alger, à une vingtaine de kilomètres de la
ville, et comportera un émetteur d'une puis-
sance oscillante (le 35 kw., développant dans
l'antenne une puissance d'environ 12 kw.
L'alimentation de la station sera assurée
directement sur le réseau triphasé. Le cou-
rant à haute tension sera fourni par un
redresseur à diode de 40 kw. utiles.
L'antenne sera supportée par deux pylô-
nes haubanés de 75 mètres de hauteur.
L'auditorium sera installé à Alger même,
dans une salle spécialement aménagée dans
un des édifices dont la construction est envi-
sagée à l'occasion du centenaire.
L'exploitation de la station sera assurée
par l'Administration algérienne des P. T. T.
et par l'active Société Amicale de Radio-
Alger.
EN MEH
- « ♦ «
La perte de l' « Ondine »
Les recherches faites au large de Vigo pour
retrouver des traces du lOus-marin 1 Ondine
sont restées infructueuses.
M. Ouinones de Léon, ambassadeur d'Es.
pagne ; M. Norman Armour, chargé d'affaires
des Etats-Unis, et M. Reith, chargé d'affaires
d'Allemagne, sont venus apporter au Minis-
tère des Affaires étrangères les condoléances
de leurs Gouvernements à l'occasion de la
catastrophe de l'Ondine.
De son côté, le capitaine de vaisseau Pipon,
attaché naval britannique, est venu hier expri-
mer au vice-amiral Violette, chef d'état-major
énéral de la Marine, les condoléances de tous
es attachés navals à Paris pour la perte du
sous-marin Ondine.
Des télégrammes ont été reçus de M. Brid-
geman, premier lord de r Amirauté britannique;
celui de M. Pierre Bordes, Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, était ainsi conçu :
Au nom do tous les Algériens français et In-
digènes, je tiens i( vous dire combien l'Algérie
entière est nltiïstée par la perte des vaillants
marins de YOndiiw. Nous nous inclinons tous
Inès respectueusement devant le deuil qui frappe
la marine française et la douleur des familles
de vos ehens et héroïques disparus.
Un contrès de la navigation
aux colonies
1" <––
Du 12 au 25 décembre prochain se tiendra,
au cours du 38 Salon nautique international, un
Congrès de la navigation aux Colonies, lequel
traitera de la question des moteurs, des coques
et des modes divers de propulsion et aussi de
L question des carburants.
Ce Congrès aura lieu au Grand-Palais, en
même temps que le Salon nautique et des
sports, exposition qui, on le sait, a son prolon-
gement sur les rives de la Seine, où sont pré-
sentés les différents modèles de canots auto-
mobiles, les divers systèmes de moteurs et de
carburation qu'il est ainsi possible d'essayer.
.1. –-
A bord de strancr Alcaalara
'1
Hommage à la cuisine française
Avant de quitter Lisbonne pour l'Angle-
terre, un « dîner d'adieu o fut offert aux
passagers du steamer Alcantara de la
Royal Mail Steam Packct Co.
En voici le menu bien français, tiré à
l'Imprimerie du bord.
DINKR D'ADIEU
M. V, a Alcantara » Tuesday, October u
Cantaloup Melon Rafraîchi
Tortue Claire Profumet au Sherry
Turbotin à la Portugaise
Noisettes de Pauillac aux Primeurs
Sorbet Napolitaine
Poularde de Bresse à la Broche
Pommes de Terre Bouillies, Châteaux
et Collerettes
Salade de Saison
Soufflé (;lacé Belle Nuit
Friandises
Dessert Caf
Ajoutons que ce navire est avec VAsturia
un des mieux équipés des lignes maritimes
de l'Océan. De 22.000 tonnes, il peut trans-
porter 2.000 personnes et présente le plus de
ronfortable possible. La cuisine, ainsi que
nous l'avons vu plus haut est des plue choio
sies et n'est pas à dédaigner
BROUSSES
& BROUTILLES
On demande on jazz
Miss Aimée Pherson, manager à Londres,
en ce moment, de Dieu le Père par le tru-
chement de la Bible, a eu l'idée d'intercaler
des airs de jazz entre ses prédications. Idée
de génie, puisqu'elle a eu un succès fou et
que miss Pherson se flatte d'avoir évangélisé
tout son auditoire.
Vous verrez qu'il ne se trouvera pas un 1
député ami du Ministère pour apercevoir
tout 1« parti que l'on pourrait tirer d'un
exemple aussi probant.
L'article 71 de la loi de Finances, c'est
probable, fera quelque petit bruit à la rentrée
du Paiement. Quelle ne serait pas l'utilité
d'un jazz pour agrémenter les discours édi-
fiants qui ne vont pas manquer de se répan-
dre! Et aussi pour couvrir, le cas échéant,
les clameurs anticléricales!
Je regrette, d'ail leurs, d'avoir à conseiller
de tels procédés, car, s'il ne tenait qu'à moi,
je ne laisserais pas les missionnaires étran-
gers s'emparer d'un morceau de notre in-
fluence dans nos colonies, usurpation qui ris-
que de nous faire tous passer pour de par-
faits imbéciles.
Jiwgéiion.
Les élections caotoutes
Voici les noms des personnalités « colo-
niales Il à divers degrés, qui vienncnt d'être
élues aux élections cantonales :
Finistère
Dans le deuxième canton de Brest, M.
Goude, député S.F.I.U., conseiller portant,
est réélu par 3.701 voix.
A Concarneau, notre collaborateur et ami
M. Maurice Bouilloux- Lafont, vice-prési-
dent de la Chambre, membre de la gauche
radicale, conseiller soitant, a été réélu par
1.873 voix.
Gironde
A Créon, M. Henri Labrouc, député radi-
cal indépendant, conseiller sortant, a été
réélu par 1.O24 voix.
Eure-et-Loir
A Dreux, M. Maurice Viollettc, député
socialiste indépendant, ancien gouverneur
général de l'Algérie, conseiller sortant, est
réélu par 1.974 voix.
- Côtes-du-Nord
A Dinan-Est, M. Geistdcerfer, député radi-
cal-socialiste, conseiller sortant, est brillam-
ment réélu.
Statistique provisoire
Les dernières dépèches donnent les résul-
tats suivants :
Conservateurs. , , .88. 38
Républicains (U.R.D.) 253
Républicains de giiuche. 157
Républicains radicaux ind 117
Radicaux et radicaux-soc. 372
Républicains soc. et soc. ind., 36
Socialistes (S.F.I.O.) 78
Communistes 7
Ballottages. , , , 201
Total 1. SC)
Les gains et les pertes
Gains Pertes
Conservateurs 5 9
Rép. ! U.R.D.Ï 41 .56
Rép. de gauche ib 51
Rép. rad. indép. 22 17
Rad. et rad.-soc.,. 45 48
Rép. sor. et soc i nd. 7 7
Soc. (S.F.I.O.) ., 2 9
Communistes à 2
Totaux. 159 159
Il manque a cette heure 35 résultats.
Pondichéry
Election partielle
ire liste
2 conseillers gbu}r(Jux à dire
MM. Rosario et Savcry, avocats, sont élus
par 312 et 1X2 voix.
1 conseiller local
.V. Marie Savcry, avocat, est élu par 171
voix.
Chandernagor 1
1 conseiller général à élire
M. Houchoronentukherge, notaire, est rht
par 1.314 voix.
Aucun incident à signaler.
( (Par dépêche.)
L'Aviation Coloniale
.8.
Casablanca-Oran
l.u ligne aérienne Casablanca-Oran, sup-
primée depuis deux ans, par suite de
manque de crédits, serait rétablie pro-
chainement.
Les captifs des Maures
A son retour du campement, où les avia-
teurs Heine et, Serre sont toujours en cap-
tivité, le lieutenant Lopcz de Haro fut ITI'-
posé au camp espagnol de Cap Juby d'où
il put, par T. S. F., rendre compte immé-
diatement de sa périlleuse mission a son
gouvernement. 11 faut espérer que le coup
de fusil tiré sur le pacifique avion fut te
fait isolé d'un énergumône surpris et qu'il
ne révèle pas une recrudescence d'hosti-
lité parmi les tribus en cause. Quoi qu'il
en soit, il y a lieu de remarquer le geste
des autorités espagnoles et du lieutenant.
Lopez de Haro pour le dévouement désin-
téressé. dont il vient de donner une preuve
éclatante en faveur de ses Camarades
français.
A l'heure actuelle ost. mouillé dans la
baie voisine du cap Garnett un aviso de
la Compagnie aéropostale qui attend la
libération de Reine et Serre.
Tonkin
Les obsëques de MM. de Reversat-Mar-
sae et de Son cousin M. Ginouvrier. dont
nous avons annoncé l'accident mortel au
camp de Bachmaï ont été célébrées le 1;1
octobre a HanoI.
Ranoi-Canton
L'aviateur Hûnefeld, le pilote Lindauer
et le mécanicien Laugevitch ayant quitté
ce matin Hanot à 10 neures, Aont arrivés
à Canton dans le courant de l'après-midi.
M. Steeg rejoint son poste
M. Th, Steeg, Résident Général de France
au Maroc, qui a quitté Marseille hier matin à
bord du Maréchal-Lyautey, est attendu demain
à Tanger. A son arrivée à Marseille. venant de
Nîmes. M. Steeg avait été salué par MM.
Nunzi, administrateur, et Daitloux. directeur
de la Compagnie à laquelle appartient le pa-
quebot ; Boyer et Surjous, directeurs de l'Of-
fice du Maroc ; Sarou l, président du Syndicat
de la Presse coloniale.
Sur le Maréchal-Lyautey a pris également
passage M. Joyant, récemment nommé direc-
teur général des Travaux publics du Maroc.
LES PLANTfcS A PARFUM
--.0-
BERGAMOTIERS
Par Louis LE UARDIER.
1
Si, ouvrant la brochure sur la culture des
plantes à parfum publiée chez Emile Larose,
par M. OIalot, Professeur à l'Institut Natio-
nal d'Agronomie Coloniale, vous cherchez au
tableau des huiles essentielles coloniales le nom
du Maroc, vous ne le trouvez pas. Il est vrai
que, bien que la brochure soit datée de 1928,
ce tableau donne les chiffres de 1925. Les
divers éléments statistiques nécessaires à l'éta-
blissement d'un travail de ce genre sont tou-
jours longs à parvenir en France et à grouper.
Cependant, il faut espérer - aue dam ceux
qui suivront, le Maroc prendra sa petite place.
Uh pas bien grande, assurément, puisque, en
dehors des producteurs indigènes qui font avec
des moyens primitifs quelques parfums médio-
cres, surtout à base de rose, toujours employée
sur place, il n existe encore qu'une seule usine
européenne montée avec soin, et pourvue,
d ailleurs, d'un excellent matériel. Mais cette
usine, installée à Casablanca, est sagement
menée. dirigée par un technicien de valeur, et
a. en outre, la chance de compter parmi ses
principaux actionnaires des gens plus désireux
d'arriver à un résultat parfait, que de toucher
immédiatement de gros dividendes. Ce sont
là de sérieux éléments de urrM
Dans cette usine, on obtient déjà par la dis-
tillation à la vapeur des roses, de très bons
produits, appréciés en France, valant large-
ment tous ceux des autres pays producteurs.
Conséquence logique et forcée ; la culture du
rosier à parfum, très rémunératrice pour ceux
qui s'y adonnent, se développe dans la
Chaouïa ; celle du géranium-rosat, en faveur
de laquelle nous avons, à cette même place,
rompu quelques lances il y a un certain nombre
de mois, s organise. Il v aura rvn tou-
jours dans la - même région, une cinquantaine
d hectares consacrés au géranium-rosat. Cin-
quante hectares de géraniums, à peu près autant
de rosiers, ce n' est pas énorme. C' est toutefois
un commencement : cela permet de prévoir,
dans un laps de temps assez court, un vrai
développement industriel. Car, comme le disait
M. le Maréchal Lyautey, dont le nom revient
sous la plume si facilement quand on parle
Maroc, il y a plus loin de 0 à 1 que de 1 à
100. Cela semble un gros paradoxe mathéma-
tiquement parlant, mais, économiquement, c' est
bien vrai. Cela revient à dire : il est plus diffi-
cile de créer une industrie neuve, en pays neuf.
en écrasant la routine, la paresse, le mauvais
vouloir des uns ou l'incompréhension des au-
tres, que de développer une affaire quand
celle-ci est créée et qu'elle marche bien.
Donc, voilà la culture des rosiers et des
géraniums en route. Est-ce à dire qu'il n'y
aurait pas d'autres plantes à parfum à introduire
et à cultiver dans le protectorat ? Non, ou du
moins, nous ne le croyons pas, et la brochure
de M. Chalot, déjà citée, vient fortifier notre
croyance.
Il nous parait qu'au Maroc, on pourrait obte-
nir facilement de J'essence de bergamote, et
avec un peu plus de soins, de l' essence de
vétiver.
Nous allons dire quelques mots de l'essence
de bergamote pour commencer.
La grosse importance de cette essence en
parfumerie résulte du fait qu' elle est une des
parties constituantes de l'Eau de Cologne.
Celle-ci est d'un usage courant tellement ré-
pandu qu'il est inutile d'insister ; c'est donc
un produit dont la vente est assurée.
Le bergamotier (citrus bergamia) est surtout
cultivé en Italie, dans la Calabre. L'exporta-
tion italienne de cette essence est annuelle-
ment d'environ 80.000 kilos, sur lesquels la
France en absorbe. 25.000.
D'après M. Chalot, et aussi d' après M. le
docteur Trabut, dont on doit forcément invo-
quer l' autorité chaque fois qu'il s'agit de cul-
tures spéciales en Afrique du Nord, le premier
soin - mais il est indispensable -- si l'on veut
se livrer à la culture du bergamotier, doit être
de se procurer des plants bien authentiques en
Calabre. Il ne faut pas confondre le véritable
bergamotier avec d'autres espèces sœurs com-
me les limes douces qui lui ressemblent beau-
coup, mais sont impropres à tout emploi dans
la parfumerie. Le fait qu'il existe en Algérie,
à la station botanique de Maison Carrée, un
vrai bergamotier se portant parfaitement bien,
suffit à prouver que l' arbre viendrait encore
mieux au Maroc dont le climat est plus cons-
tant.
Les deux variétés que conseille M. Chalot
sont celles dites : Mellarose et de Naples, Il
faut les greffer sur bigaradier.
Une plantation normale doit être faite en
plaçant les arbres à 5 mètres les uns des autres,
en tous sens, ce qui donne 400 pieds à l'hec-
tare.
L'essence s'obtient par l'expression des
zestes frais au moyen de machines qui déchirent
la portion extérieure des écorces où se trouvent
localisées les poch es d'essence. Les résidus
provenant de l'expression sont distillés à la
vapeur d' eau et peuvent donner une essence
de qualité inférieure, mais encore très utilisable.
L'arbre est petit, épineux, et fournit dM
LK MiniBR» ab m
LÀJNDI SOIR, 16 OCTOBRE tlla
JOIMALJMTIIItR
Rédaction & Administration :
M, IM Mi MM-TMir
PARIS O-)
II! Iril » UOUVHK iMT
- RIC»UWKU W44
Les Annales Coloniales
LM MMMMMM et réciames sont reçues au
bureau du Journal.
DIIIIICT.un: Mipoel RUeDEL et L.-G. THÊBAULT
Toul les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AKNALES COLONIALES.
AIOMEIERTS
avec le supplément illustré.*
Un ta 6 Nei. 8 M..
FralO8 et
Colonies 120 a 61 • Us
ttruger.. 1W » tOI. Mt
On s'abonne sans frais daQI
tous les bureaux de poste.
LES FLUCTUATIONS DE NOTRE POLITIQUE
CHEZ LES MAURES
W i •» ̃̃
Le port mauritanien de la baie da Lé-
vrier : Port-Etienne suffit à nous rappeler à lui
•cul les débuts de l'intervention de la France
en Mauritanie, alors appelée par le regretté
Coppolani : Mauritanie saharienne. Interven-
tion appuyée par tous les coloniaux de race, et
dont le premier artisan et conunisaaire du Gou-
vernement Général de r A.O. F. fut Coppo-
lani.
Tant que ce grand islamisant se contenta de
prêcher, chez les Marabouts de la rive droite
du Sénégal, les avantages de la civilisation
française, tout alla bien, le Chemama, le
Trarza et le Brackna accueillirent le pèlerin
de l' Islam, et il y acquit une réputation telle
que longtemps a sa mort, sans doute en-
core de nos jours, le nom de Coppolani est
vénéré comme celui d' un grand marabout.
Mais, dès que nous allâmes troubler les
moeurs guerrières des « Hassan », vers le Ta-
gant et l' Adrar, ce fut une autre affaire : les
guemers maures prévirent la fin prochaine
de leurs fructueuses razzias chez ces bons ma-
rabouts des bords du fleuve, cultivant pour eux
le mil.
Aussi, dès que Coppolani fut arrivé au Tv
gant à Tidjikdja, le 23 mai 1903. ils l' assas-
sinàent.
La mission Coppolani fut dissoute. et quel-
que temps après, le poste de Tidjikdja, bloqué
par les Maures Kountas. puis déblooué par la
Colonne Michard en décembre 1906. Le feu
ftait néanmoins été mis aux poudres, c 'était
l'ère du « baroud », comme l'on dit au Maroc.
qui commençait. Nos postes de la Mauritanie
saharienne, situés trop loin du Sénégal, étaient
difficilement ravitaillk. sans cesse coupés de
la base du fleuve constituée par Souet-el-Ma
(remplacé par Mederdra), Boghé. Regba.
Alea. Kaedi. Sélibaby.
« Les Commissaires de l' A.O. F en Mauri-
tanie s essayèrent successivement à imposer par
la persuasion notre autorité à ces indépendants
parmi les indépendants, lisons-nous dans l' ou-
vrage du commandant Gillier sur la Mauritanie.
11 leur fallut néanmoins répondre de temps à
autre aux menaces trop pressantes des Reguei-
bat. Oui ad Delim, Ouled bou Sba et Tekna
fortement approvisionnés en armes et munitions
par le poste espagnol de Dakla (villa Cisneros)
au Rio de Oro. » Dès 1905, le Commissaire de
Mauritanie connaiuait. pu un rapport du ca-
pitaine Devaux, alors à Souet-el-Ma, les noms
des fractions de tribus s'approvisionnant au Rio-
de-Oio. Nos colonnes, trop lourdes au début,
s* allégèrent pu la création de pelotons de
ltea qui battirent l'estrade de plus en
plus loin vers le Nord.
- Aux djichs de pillards qui ne s' attaquaient
qu'aux caravanes et aux campements des Mau-
res soumis, se substituèrent, à la fin de 1923,
des attaques régulières de nos postes dont Eu-
gène Devaux donnait la liste dans les Annales
Coloniale. du 29 septembre 1928. En un an,
nous avions 17 tués, dont 4 Européens et de
nombreux blessés.
La politique du rameau d olivier du Gou-
verneur Gaden avait fait ses preuves, et comme
le déclare M. le Gouverneur Général Carde,
le Ueutenant-Gouvemeur de la Mauritanie re-
connut lui-même que la situation de l'heure ne
justifiait plus les errements suivis.
« La réponse qu'il m'adressa le 6 juin 1925,
m ajoute M. Carde, ne laisse aucun doute à
« cet égard : elle fait ressortir qu'il n'hési-
« tait pas lui-même lorsque l'occasion lui pa-
« raissait favorable à employer des moyens de
« coercition tels aue de faire razzier par l'émir
« de Trarza les Regueibats ralliés qui avaient
« fourni les hommes aux rezzous. Il réclamait,
« en outre, l'intervention énergique des Alqé-
« riens contre les grands nomades dont les
« campements étaient hors de notre portée,
u faisait razzier par eux les Fokra et leur de-
» mandait de traiter en ennemis les Lagoua-
« eem.
u Ce serait donc une erreur de croire que
« la politique qu'a suivie M. Gaden a toujours
« été aussi résolument pacifique, et je m em-
it presse de dire qu'on ne saurait lui en faire
« aucun grief. »
Peu à peu, les rezzous sept éventés ou dis-
persés, laissant chaque fois des gens sur le
sable : en juillet 1925, à Rasseremt, une
bande de 200 pillards laisse 70 tués, 3 prison-
niers, 30 fusils et 80 chameaux. Les attaques
sur Port-Etienne sont repoussées, entre autres
celle tentée en 1927 par Cheikh Ould Lajzad,
l'assassin des aviateurs de Latécoère, qui est
allé se ravitailler au poste espagnol du Cap
Juby. Nos pelotons méharistes, bien outillés,
bien montés et habilement dirigés par le com-
mandant Tranchant, le capitaine Bonafos, ont
permis de faire succéder à une politique de
concessions forcées des mesures plus fermes
sous la haute direction du Gouverneur Four-
nier, de l'administrateur en chef Oiazal et du
nouveau Gouverneur Choteau.
Malgré quelques maladresses d'un comman-
dant. connu, du reste, depuis longtemps comme
quelque peu écervelé, notre front Nord de
Mauritanie a été solidement organisé pour faire
face à toute attaque venant soit du Rio de Oro
où Ould Sidati n'a pu réunir que 140 fusils,
soit du Tafilalet.
, Mais, ainsi que le fait remarquer M. Carde,
il paraît assez difficile de rattacher à ces évé-
nements du rétablissement de notre autorité en 1
Mauritanie la capture des aviateun Reine et
.Serre par une tribu maure du Rio de Oro.
Incident que le Gouverneur Général de l'A.
O. F. n'a connu que par la voie du « Havas »
et plus tard de - la presse. - ---
Pour masquer sa carence totale en un terri-
toire qui ne relève que de lui, le Gouvernement
espagnol a tenté une divenion. Les Espagnols
n'ont rien fait jusqu'ici et il est à craindre
qu'nt nous aidemm peu à réussir dans nos tran-
sactions.
Il faut regretter d'ailleurs les sentiments peu
avantageux que les Maures cet des Espagnols,
sentiments qu'ils affichent quands ils peuvent ;
il serait bon que par une attitude énergique
vis-à-vis d'eux, nos voisins d'outre-Pyrénées
relèvent un prestige dont leur amour-propre est
légitimement chatouilleux.
Enfin, il est constant, le fait s' est déjà pro-
duit, que lorsqu'un accident d'aviation se pro-
duit en Mauritanie, nos ressortissants accourent,
non pour capturer et piller, mais bien pour
porter aide et secours aux aviateurs. Ce seul
parallèle est un critérium de la valeur de notre
politique vis-à-vis des Maures.
El M. Carde de conclure, en faisant remar-
quer qu'en Mauritanie, nous avons toujours pra-
tiqué la politique de la main tmelue, mais de
l'arme au pied ; pour des raisons sur lesquelles
il parait inutile d'insister davantaae, nous ne
&aurions changer.
Le Gouverneur Gaden avait si bien com-
pris les dangers de la carence des Espagnols
qu'il a laissé exécuter et même autorisé des
contre-razzi en territoire espagnol quand les cir-
constances l'exigeaient et qu'il jugeait la situa-
tion trop tendue. -
Ses directives politiques sont donc restees
les mêmes : t'heure seule et les circonstances
nous ont mis dans l'obligation d'en modifier
temporairement les modalités, soucieux que
nous sommes de l' avenir et de la sécurité de
la Mauritanie.
firfouorrf Jl'éron,
.Sénateur de la liaute-Lmre.
Vlce-préstdeni de la Commi»sion
des vouant..
Le désastre de la Guadeloupe
1
La session extraordinaire
du conseil général
Le ( onseil général de la Guaddoupe,
convoqué en session extraordinaire, s'est
iéuni ainsi que nous l'avions relaté.
Après le gouverneur Tellier, M. Paul
Claudel prit la parole et déclara, dans un
discours très applaudi, que la catastrophe
imméritée de la Guadeloupe devait être
pour elle comme le stimulant de sa résurrec-
tion économique.
Développant ensuite un programme prati-
que de reconstruction, M. Paul Claudel pré-
conisa une étroite collaboration entre le
conseil général, les parlementaires présents
à la colonie et le gouverneur. -
Après le dépait des autorités, le conseil
général élut une commission spéciale de
onze membres chaigés d'élaborer immédiate-
ment un rapport sur les mesures d'ensemble
les plus propres à assurer le relèvement de
la Guadeloupe. Cette commission, après
avoir choisi M. Lara pour président, et M.
Graeve pour rapporteur, décida d'entendre
aussitôt le sénateur Bérenger, qui évalua les
dommages et les pertes à plus d'un demi-
milliard.
M. ltérenger suggère de rendre possible
son programme par des facilités de paie-
ment et grâce aux fournitures du plan
Daue?.
La commission a unanimement approuvé
les conclusions de M. Bérenger.
Le conseil général s'est ajourné hier
après avoir voté une adresse de remercie-
ments au gouvernement et au peuple fran-
çais. 11 a voté ensuite des félicitations au
gouverneur Tellier, pour la fermeté avec la-
quelle il assura le maintien de l'ordre et le
réconfort qu'il sut donner à tous. Il exprima
enfin la reconnaissance unanime de la Gua-
deloupe envers le sénateur Bérenger et le
député Graeve, qui ont déjà rendu à la co-
lonie d'inestimables services.
Retour
M. Bérenger et le député Graeve se sont
embarqués sur le paquebot Flandre, pour
saisir le gouvernement français et les com-
missions parlementaires des votes émis par
tous les corps élus de la Guadeloupe. Ils
comptent arriver au havre le 27 octobre.
Un télégramme de M. Paul Claudel
Avant de s'embarquer, l'ambassadeur de
France a envoyé à M. Perrier, ministre des
Colonies, le télégramme suivant :
« Sainte-Claude {Guadeloupe) 13 octebre
IÇ)28. - Je quitte la Guadeloupe après
avoir ,¡Ùité.. en compagnie dit gouverneur et
du sénateur liérenger, la plupart des com-
mîmes sinistrées. La réunion du conseil gé-
néral, ainsi que les réceptions que m'ont ré-
servées les conseils municipaux de la Pointe-
à-Pitre et de liasse-Terre, m'ont fourni en
particulier maintes occasions de faire enten-
dre les paroles de réconfort dont le Gouver-
nement m'avait chargé, et qui ont été ac-
cueillies m'cc reconnaissance par la popula-
tion, qui a paru profondément heureuse de
voir qu'elle était traitée comme une portion
dit territoire national, et qui fait preuve
d'une discipline, d'une patience, d'un patrio-
tisme et d'une volonté de relèvement qui
m'ont frappé. Les dégâts sont étendus et
profonds. La population souffre beaucoup
des pluies violentes qui sévissent actuelle-
ment. Il serait désirable que les tôles de-
mandées par le gouverneur arrivent le
plus vite possible. Néanmoins, l'état sani-
taire n'a cessé d'être bon. Porlr le travail de
reconstruction qui doit être entrepris, il pa-
rait indispensable que les ouvriers du pays
soient encadrés par des soldats du génie. Le
gouverneur Tellier, malgré son état de
santé, a fait preuve d'un dévouement et
d'une intelligence au-dessus de tout éloge.
Les représentants dit pays, M. Bérenger et
AI. Grae'i'f', se sont prodigués, et je fais des
,rux pour que le plan de relèvement qu'ils
ont élaboré et qui a été approuvé par le con-
seil général soit promptement mis à exécu-
tion. »
M. Claudel rejoint ton poste
M. Claudel, ambassadeur de France, est
parti de la Guadeloupe pour Washington,
via Saint-Thomas (Hes Vierges) à bord du
croiseur français Duquesne,
LE CONTACT AVEC UYIE
fit
Ce n'est pas aux Colonies
qu'André Thiers (1) va chercher
des exemples, mais aux Travaux
Publics, et pour cause. Nourrs dans le sé-
rail. Afrès une critique serrée de l'orga-
nisation actuelle de la Direction des Che-
mins de fer, il montre avec précision com-
ment on devrait la renouveler, et comment,
en assurant le recrutement dans les services
extérieurs, elle aurait tout à gagner à être
constituée par des agents qui, par expérience,
connaîtraient les difficultés du fonctionne-
ment d'une gare, d'un dépôt, d'un atelier
de réparations. Il fait des remarques analo.
gues sur la Direction des Forces Hydrauli-
ques, puis il ajoute : 8 Mêmes remarques
pourraient être faites pour les autres ser-
vices. » André Thiers parle, sans doute, de
la voirie routière, et des Ports Maritimes.
Mais il songe et il fait songer aux autres
ministères. N'est-ce pas plus particulière-
ment dans le Mimstère des Colonies que
l'expérience de bureau est tout à lait insuf-
jismtte, et ne serait-il pas juste de préten-
dre qu'nlle peut être déplorable si elle ne
s'appuie pas sur Vexpérience des hommes,
des choses, des affaires? Quelles que soient
les qualités d'intelligente, d'activité, de dé-
vouement que déploient les agents des admi-
nistrations centrales, peuvent-elles remplacer
celles que donne la vision personnelle des
choses, le contact avec la vie, et le séjour
dans nos provinces lointaines n'est-il pas au
moins aussi indispensable pour le personnel
du Ministère des Colonies que le séjour à
l'étranger pour le personnel des affaires
étrangères ?
André Thiers se fait l'interprète de ceux
qui voudraient que les membres du Conseil
d'Etat fussent obliçt's de passer quelques
années de leur carrière dans les services exté-
rieurs afin de se rendre compte personnelle-
ment des difficultés de l'admi ni à trait oti
active. Eh quoi! le juge souverain en ma-
tière administrative n'aurait qu'une compé-
tence de dossier quand l'administration con-
temporaine tout entière réclame une connais-
sance complète et raisonnée des nécessités
qui s'imposent à nous? Encore André Thiers
remarque-t-il allt'C à propos qu'à mesure
qu'on s'élève dans la hiérarchie, la compé-
tence technique devient de moins en moins
indispensable, la compétence politique ou
directoriale (ce qui est tout autre cllce) de-
venant seule nécessaire. Par un raisonnement
de ce genre, il nous serait aisé de démontrer
qu'il est mille fois plus utile pour un fonc-
tionnaire du Ministère des Colonies d'avoir
vécu aux Colonies que pour un Conseiller
d'Etat d'avoir vécu dans une mairie ou dans
une préfecture.
L'idéal, d'après André Thiers, c'est « de
faire de nos fonctionnaires non pas peut-être
les animateurs de la vie économique mo-
derne, mais les soutiens, les appuis, les
conseils des activités individuelles. » Soute-
nir, appuyer, conseiller ceux qui veulent, la
prospérité de la plus grande France, on
n'apprend pas ce métier dans les écoles, les
livres et les bureaux, et si par surcroit, on
a l'ambition de faire de nos fonctionnaires
du Ministère des Colonies les animateurs de
la vie coloniale, faut-il avant tout qu'ils aient
eux-mêmes vécu cette vie.
Mtmrim Mmaemtmm,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-jpretident de la Commission
sénatoriale des Colnae..
(1) Il En présenoe do problèmes nouveaux P,
par André Thiers. (Voir les Annales Coloniales
du 13 octobre).
L'état de santé de 1. Benllou-Lafont
Les contusions multiples dont a été at-
teint M. Bouilloux-Lafont, vice-président de
la Chambre, au cours de l'accident d'auto-
mobile que nous avons relaté sont actuelle-
ment en bonne voie de guérison. Seule la
luxation de l'épaule gauche a laissé une
gêne partielle qui nécessitera un traitement
énergique.
M. Bouilloux-Lafont est rentré à Paris.
Dépêches de l'Indochine
- -
La fête nationale chinoise
La fête nationale chinoise a été célébrée
dans le calme à Hanoï et à Halphong.
Dans cette dernière ville, un lunch a réuni
l'administrateur, le maire et les notabilités
françaises et chinoises. Des toasts furent
portés en t'honneur des deux rdpttbli-
ques.
A la Chambre
des représentants de l'Annam
Au cours des séances de la session de
la Chambre des représentants de l'An-
nam, plusieurs vœux intéressants concer-
nant la réforme fiscale et Venseignement
furent formmés. A t'occasion de la séance
de clôture, le nouveau président Nguyen
Trac prononça un discours, insistant sur
la nécessité de l'Jnion. loyale de la Franco
et de l'Annam et de la collaboration du
veuvle avec le Gouvernement.
IjC Résident Supérieur répondit en féli-
citant la Chambre de sa perspicacité et du
loyalisme de son attitude. Il souligna que
la dernière session sera une date pour
l'entente absolue, sans arrière-pensée, ni
équivoque, de cetie assemblée avec le
Gouvernement. pour le plus grand bien
de la population aont l'avenir est confié
a la France cmancfpatrfce,
TAUX DE LA PIASTRE
-4-
îiO Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 13 octobre 1928, le taux offi-
ciel de la piastre était de 12 fr. 45.
L'ANTENNE COLONIALE
1
Pour le Centenaire de l'Algérie
Au cours de l'hiver 1930, des manifes-
tations grandioses seront organisées à Alger,
comme on le sait, pour la célébration du cen-
tenaire de l'entrée des Français en Algérie.
A cette occasion, le Comité des Fêtes
vient (le décider, d'accord avec l'Adminis-
tration algérienne des P.T.T., la création
d'une nouvelle station de Radio-diffusion,
dont la fourniture et l'installation ont été
confiées à la Société Française Radioélec-
trique. Cette station est certainement appelée
à jouer un rôle important dans le bassin mé-
diterranéen. Ses émissions pourront être en-
tendues du Maroc, de la Tunisie, de
l'Egypte et de PAsie-Mineure : elles contri-
bueront à y servir la cause française, à
répandre dans le monde musulman la pensée
française et à matérialiser l'intérêt que lui
porte notre pays.
Ce sera le trait (l'union entre notre réseau
de radiodiffusion national et notre futur
réseau colonial, dont le poste « Radio-
Maroc a, de Rabat, construit également par
la S.F.R., est la première réalisation qui
permettra un jour à tous nos compatriotes
isolés de l'Afrique Occidentale et du Sahara
d'entendre la parole française en tous les
points de nos colonies.
Cette station sera édifiée aux enviions
d'Alger, à une vingtaine de kilomètres de la
ville, et comportera un émetteur d'une puis-
sance oscillante (le 35 kw., développant dans
l'antenne une puissance d'environ 12 kw.
L'alimentation de la station sera assurée
directement sur le réseau triphasé. Le cou-
rant à haute tension sera fourni par un
redresseur à diode de 40 kw. utiles.
L'antenne sera supportée par deux pylô-
nes haubanés de 75 mètres de hauteur.
L'auditorium sera installé à Alger même,
dans une salle spécialement aménagée dans
un des édifices dont la construction est envi-
sagée à l'occasion du centenaire.
L'exploitation de la station sera assurée
par l'Administration algérienne des P. T. T.
et par l'active Société Amicale de Radio-
Alger.
EN MEH
- « ♦ «
La perte de l' « Ondine »
Les recherches faites au large de Vigo pour
retrouver des traces du lOus-marin 1 Ondine
sont restées infructueuses.
M. Ouinones de Léon, ambassadeur d'Es.
pagne ; M. Norman Armour, chargé d'affaires
des Etats-Unis, et M. Reith, chargé d'affaires
d'Allemagne, sont venus apporter au Minis-
tère des Affaires étrangères les condoléances
de leurs Gouvernements à l'occasion de la
catastrophe de l'Ondine.
De son côté, le capitaine de vaisseau Pipon,
attaché naval britannique, est venu hier expri-
mer au vice-amiral Violette, chef d'état-major
énéral de la Marine, les condoléances de tous
es attachés navals à Paris pour la perte du
sous-marin Ondine.
Des télégrammes ont été reçus de M. Brid-
geman, premier lord de r Amirauté britannique;
celui de M. Pierre Bordes, Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, était ainsi conçu :
Au nom do tous les Algériens français et In-
digènes, je tiens i( vous dire combien l'Algérie
entière est nltiïstée par la perte des vaillants
marins de YOndiiw. Nous nous inclinons tous
Inès respectueusement devant le deuil qui frappe
la marine française et la douleur des familles
de vos ehens et héroïques disparus.
Un contrès de la navigation
aux colonies
1" <––
Du 12 au 25 décembre prochain se tiendra,
au cours du 38 Salon nautique international, un
Congrès de la navigation aux Colonies, lequel
traitera de la question des moteurs, des coques
et des modes divers de propulsion et aussi de
L question des carburants.
Ce Congrès aura lieu au Grand-Palais, en
même temps que le Salon nautique et des
sports, exposition qui, on le sait, a son prolon-
gement sur les rives de la Seine, où sont pré-
sentés les différents modèles de canots auto-
mobiles, les divers systèmes de moteurs et de
carburation qu'il est ainsi possible d'essayer.
.1. –-
A bord de strancr Alcaalara
'1
Hommage à la cuisine française
Avant de quitter Lisbonne pour l'Angle-
terre, un « dîner d'adieu o fut offert aux
passagers du steamer Alcantara de la
Royal Mail Steam Packct Co.
En voici le menu bien français, tiré à
l'Imprimerie du bord.
DINKR D'ADIEU
M. V, a Alcantara » Tuesday, October u
Cantaloup Melon Rafraîchi
Tortue Claire Profumet au Sherry
Turbotin à la Portugaise
Noisettes de Pauillac aux Primeurs
Sorbet Napolitaine
Poularde de Bresse à la Broche
Pommes de Terre Bouillies, Châteaux
et Collerettes
Salade de Saison
Soufflé (;lacé Belle Nuit
Friandises
Dessert Caf
Ajoutons que ce navire est avec VAsturia
un des mieux équipés des lignes maritimes
de l'Océan. De 22.000 tonnes, il peut trans-
porter 2.000 personnes et présente le plus de
ronfortable possible. La cuisine, ainsi que
nous l'avons vu plus haut est des plue choio
sies et n'est pas à dédaigner
BROUSSES
& BROUTILLES
On demande on jazz
Miss Aimée Pherson, manager à Londres,
en ce moment, de Dieu le Père par le tru-
chement de la Bible, a eu l'idée d'intercaler
des airs de jazz entre ses prédications. Idée
de génie, puisqu'elle a eu un succès fou et
que miss Pherson se flatte d'avoir évangélisé
tout son auditoire.
Vous verrez qu'il ne se trouvera pas un 1
député ami du Ministère pour apercevoir
tout 1« parti que l'on pourrait tirer d'un
exemple aussi probant.
L'article 71 de la loi de Finances, c'est
probable, fera quelque petit bruit à la rentrée
du Paiement. Quelle ne serait pas l'utilité
d'un jazz pour agrémenter les discours édi-
fiants qui ne vont pas manquer de se répan-
dre! Et aussi pour couvrir, le cas échéant,
les clameurs anticléricales!
Je regrette, d'ail leurs, d'avoir à conseiller
de tels procédés, car, s'il ne tenait qu'à moi,
je ne laisserais pas les missionnaires étran-
gers s'emparer d'un morceau de notre in-
fluence dans nos colonies, usurpation qui ris-
que de nous faire tous passer pour de par-
faits imbéciles.
Jiwgéiion.
Les élections caotoutes
Voici les noms des personnalités « colo-
niales Il à divers degrés, qui vienncnt d'être
élues aux élections cantonales :
Finistère
Dans le deuxième canton de Brest, M.
Goude, député S.F.I.U., conseiller portant,
est réélu par 3.701 voix.
A Concarneau, notre collaborateur et ami
M. Maurice Bouilloux- Lafont, vice-prési-
dent de la Chambre, membre de la gauche
radicale, conseiller soitant, a été réélu par
1.873 voix.
Gironde
A Créon, M. Henri Labrouc, député radi-
cal indépendant, conseiller sortant, a été
réélu par 1.O24 voix.
Eure-et-Loir
A Dreux, M. Maurice Viollettc, député
socialiste indépendant, ancien gouverneur
général de l'Algérie, conseiller sortant, est
réélu par 1.974 voix.
- Côtes-du-Nord
A Dinan-Est, M. Geistdcerfer, député radi-
cal-socialiste, conseiller sortant, est brillam-
ment réélu.
Statistique provisoire
Les dernières dépèches donnent les résul-
tats suivants :
Conservateurs. , , .88. 38
Républicains (U.R.D.) 253
Républicains de giiuche. 157
Républicains radicaux ind 117
Radicaux et radicaux-soc. 372
Républicains soc. et soc. ind., 36
Socialistes (S.F.I.O.) 78
Communistes 7
Ballottages. , , , 201
Total 1. SC)
Les gains et les pertes
Gains Pertes
Conservateurs 5 9
Rép. ! U.R.D.Ï 41 .56
Rép. de gauche ib 51
Rép. rad. indép. 22 17
Rad. et rad.-soc.,. 45 48
Rép. sor. et soc i nd. 7 7
Soc. (S.F.I.O.) ., 2 9
Communistes à 2
Totaux. 159 159
Il manque a cette heure 35 résultats.
Pondichéry
Election partielle
ire liste
2 conseillers gbu}r(Jux à dire
MM. Rosario et Savcry, avocats, sont élus
par 312 et 1X2 voix.
1 conseiller local
.V. Marie Savcry, avocat, est élu par 171
voix.
Chandernagor 1
1 conseiller général à élire
M. Houchoronentukherge, notaire, est rht
par 1.314 voix.
Aucun incident à signaler.
( (Par dépêche.)
L'Aviation Coloniale
.8.
Casablanca-Oran
l.u ligne aérienne Casablanca-Oran, sup-
primée depuis deux ans, par suite de
manque de crédits, serait rétablie pro-
chainement.
Les captifs des Maures
A son retour du campement, où les avia-
teurs Heine et, Serre sont toujours en cap-
tivité, le lieutenant Lopcz de Haro fut ITI'-
posé au camp espagnol de Cap Juby d'où
il put, par T. S. F., rendre compte immé-
diatement de sa périlleuse mission a son
gouvernement. 11 faut espérer que le coup
de fusil tiré sur le pacifique avion fut te
fait isolé d'un énergumône surpris et qu'il
ne révèle pas une recrudescence d'hosti-
lité parmi les tribus en cause. Quoi qu'il
en soit, il y a lieu de remarquer le geste
des autorités espagnoles et du lieutenant.
Lopez de Haro pour le dévouement désin-
téressé. dont il vient de donner une preuve
éclatante en faveur de ses Camarades
français.
A l'heure actuelle ost. mouillé dans la
baie voisine du cap Garnett un aviso de
la Compagnie aéropostale qui attend la
libération de Reine et Serre.
Tonkin
Les obsëques de MM. de Reversat-Mar-
sae et de Son cousin M. Ginouvrier. dont
nous avons annoncé l'accident mortel au
camp de Bachmaï ont été célébrées le 1;1
octobre a HanoI.
Ranoi-Canton
L'aviateur Hûnefeld, le pilote Lindauer
et le mécanicien Laugevitch ayant quitté
ce matin Hanot à 10 neures, Aont arrivés
à Canton dans le courant de l'après-midi.
M. Steeg rejoint son poste
M. Th, Steeg, Résident Général de France
au Maroc, qui a quitté Marseille hier matin à
bord du Maréchal-Lyautey, est attendu demain
à Tanger. A son arrivée à Marseille. venant de
Nîmes. M. Steeg avait été salué par MM.
Nunzi, administrateur, et Daitloux. directeur
de la Compagnie à laquelle appartient le pa-
quebot ; Boyer et Surjous, directeurs de l'Of-
fice du Maroc ; Sarou l, président du Syndicat
de la Presse coloniale.
Sur le Maréchal-Lyautey a pris également
passage M. Joyant, récemment nommé direc-
teur général des Travaux publics du Maroc.
LES PLANTfcS A PARFUM
--.0-
BERGAMOTIERS
Par Louis LE UARDIER.
1
Si, ouvrant la brochure sur la culture des
plantes à parfum publiée chez Emile Larose,
par M. OIalot, Professeur à l'Institut Natio-
nal d'Agronomie Coloniale, vous cherchez au
tableau des huiles essentielles coloniales le nom
du Maroc, vous ne le trouvez pas. Il est vrai
que, bien que la brochure soit datée de 1928,
ce tableau donne les chiffres de 1925. Les
divers éléments statistiques nécessaires à l'éta-
blissement d'un travail de ce genre sont tou-
jours longs à parvenir en France et à grouper.
Cependant, il faut espérer - aue dam ceux
qui suivront, le Maroc prendra sa petite place.
Uh pas bien grande, assurément, puisque, en
dehors des producteurs indigènes qui font avec
des moyens primitifs quelques parfums médio-
cres, surtout à base de rose, toujours employée
sur place, il n existe encore qu'une seule usine
européenne montée avec soin, et pourvue,
d ailleurs, d'un excellent matériel. Mais cette
usine, installée à Casablanca, est sagement
menée. dirigée par un technicien de valeur, et
a. en outre, la chance de compter parmi ses
principaux actionnaires des gens plus désireux
d'arriver à un résultat parfait, que de toucher
immédiatement de gros dividendes. Ce sont
là de sérieux éléments de urrM
Dans cette usine, on obtient déjà par la dis-
tillation à la vapeur des roses, de très bons
produits, appréciés en France, valant large-
ment tous ceux des autres pays producteurs.
Conséquence logique et forcée ; la culture du
rosier à parfum, très rémunératrice pour ceux
qui s'y adonnent, se développe dans la
Chaouïa ; celle du géranium-rosat, en faveur
de laquelle nous avons, à cette même place,
rompu quelques lances il y a un certain nombre
de mois, s organise. Il v aura rvn tou-
jours dans la - même région, une cinquantaine
d hectares consacrés au géranium-rosat. Cin-
quante hectares de géraniums, à peu près autant
de rosiers, ce n' est pas énorme. C' est toutefois
un commencement : cela permet de prévoir,
dans un laps de temps assez court, un vrai
développement industriel. Car, comme le disait
M. le Maréchal Lyautey, dont le nom revient
sous la plume si facilement quand on parle
Maroc, il y a plus loin de 0 à 1 que de 1 à
100. Cela semble un gros paradoxe mathéma-
tiquement parlant, mais, économiquement, c' est
bien vrai. Cela revient à dire : il est plus diffi-
cile de créer une industrie neuve, en pays neuf.
en écrasant la routine, la paresse, le mauvais
vouloir des uns ou l'incompréhension des au-
tres, que de développer une affaire quand
celle-ci est créée et qu'elle marche bien.
Donc, voilà la culture des rosiers et des
géraniums en route. Est-ce à dire qu'il n'y
aurait pas d'autres plantes à parfum à introduire
et à cultiver dans le protectorat ? Non, ou du
moins, nous ne le croyons pas, et la brochure
de M. Chalot, déjà citée, vient fortifier notre
croyance.
Il nous parait qu'au Maroc, on pourrait obte-
nir facilement de J'essence de bergamote, et
avec un peu plus de soins, de l' essence de
vétiver.
Nous allons dire quelques mots de l'essence
de bergamote pour commencer.
La grosse importance de cette essence en
parfumerie résulte du fait qu' elle est une des
parties constituantes de l'Eau de Cologne.
Celle-ci est d'un usage courant tellement ré-
pandu qu'il est inutile d'insister ; c'est donc
un produit dont la vente est assurée.
Le bergamotier (citrus bergamia) est surtout
cultivé en Italie, dans la Calabre. L'exporta-
tion italienne de cette essence est annuelle-
ment d'environ 80.000 kilos, sur lesquels la
France en absorbe. 25.000.
D'après M. Chalot, et aussi d' après M. le
docteur Trabut, dont on doit forcément invo-
quer l' autorité chaque fois qu'il s'agit de cul-
tures spéciales en Afrique du Nord, le premier
soin - mais il est indispensable -- si l'on veut
se livrer à la culture du bergamotier, doit être
de se procurer des plants bien authentiques en
Calabre. Il ne faut pas confondre le véritable
bergamotier avec d'autres espèces sœurs com-
me les limes douces qui lui ressemblent beau-
coup, mais sont impropres à tout emploi dans
la parfumerie. Le fait qu'il existe en Algérie,
à la station botanique de Maison Carrée, un
vrai bergamotier se portant parfaitement bien,
suffit à prouver que l' arbre viendrait encore
mieux au Maroc dont le climat est plus cons-
tant.
Les deux variétés que conseille M. Chalot
sont celles dites : Mellarose et de Naples, Il
faut les greffer sur bigaradier.
Une plantation normale doit être faite en
plaçant les arbres à 5 mètres les uns des autres,
en tous sens, ce qui donne 400 pieds à l'hec-
tare.
L'essence s'obtient par l'expression des
zestes frais au moyen de machines qui déchirent
la portion extérieure des écorces où se trouvent
localisées les poch es d'essence. Les résidus
provenant de l'expression sont distillés à la
vapeur d' eau et peuvent donner une essence
de qualité inférieure, mais encore très utilisable.
L'arbre est petit, épineux, et fournit dM
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