Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-10-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 octobre 1928 13 octobre 1928
Description : 1928/10/13 (A29,N151). 1928/10/13 (A29,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451320n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNBlf. NO 151
e
LB NUMBRÛ t M CBNTUlHi
SAMEDI SOIR, 18 OCTOBRE 1928.
JOURHALJOOOTIDIEH
Réfaction & Administration :
M, IM 01 MM-IMir
PARIS a"
TtLtFM. 1 LOUVWI 1t-17
- mcmuiu 07-44
1 àlèb t ( î !10
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L,.G. THÉBAULT
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALU COLOIIIALU.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illudrl:
Un au 6 mois .818
Fram et
Colonisa 120. 65 » M*
ttreffl. - 180 » 100 » M »
On s'abonne sans frais daœ
tous les bureaux de poste.
LE BUDGET DES COLONIES
, r .., ..-
Le budget des colonies, tel qu'il est pré-
senté par le gouvernement à l'examen des
Chambres, pour l'exercice 1929, comporte
des crédits qui s'élèvent, au total, à 560 mil-
Huns, 965.910 francs.
L'an dernier, ces crédits étaient portés
au même budget pour 457.111.024 francs.
La comparaison des deux budgets fait
donc ressortir, pour l'année 1929, une aug-
mentation globale de 103.854.886 francs.
Mais tout de suite il nous faut remarquer
que l'augmentation porte, pour la quasi tota-
lité et nous allons voir qu'en fait nous
pouvons dire pour la totalité sur les dé-
penses militaires et celles des services péni-
tentiaires.
Les premières sont passées de 395.259.130
francs, l'an dernier, à 490.126.865 francs,
les secondes de 28.850.320 francs à 30 mil-
lions 574.161 francs.
Les dépenses civiles ont bien augmenté, en
apparence, de 32.951.574 francs à 40 mil-
lions 214.884 francs. Mais ce n'est là qu'une
apparence. En réalité, cette augmentation
de 7.263.310 francs résulte, à concurrence
de 1.075.301 francs, de la révision générale
des traitements pour laquelle des crédits sont
ouverts au budget du ministère des Finances
, et, à concurrence de 5.220.000 francs, de dé.
penses prévues pour encouragement à la
culture du coton (augmentation de 220.000
francs) et à la production de la laine (inscrip-
tion de 5.000.000 de francs) qui ne sont que
la contrepartie du produit des taxes instituées
par la loi du 31 mars 1927 ou par la loi de
finances de cette année même.
L'augmentation véritable se réduit ainsi à
moins de 1 million.
Et quand vous avez retranché les sommes
nouvelles affectées aux bonifications d'an-
cienneté pour services militaires aux fonc-
tionnaires anciens combattants, le renforce-
ment du personnel militaire de l'administra-
tion centrale par deux capitaines, ou encore
les 20.000 francs destinés à remplacer les
stores de l'immeuble de la rue Oudinot qui
sont dans un état de « délabrement com-
plet m, comme nous dit l'exposé des motifs
'du projet de loi et comme tous les visiteurs
de l'immeuble ont pu le constater, il ne reste
à peu près rien.
On a bien augmenté la subvention allouée
au budget spécial des Nouvelles Hébrides,
qui est portée de 800.000 francs à 1.500.000
francs, mais c'est en retirant les subventions
des Etablissements français de l'Océanie et
de l'Afrique équatoriale qui figuraient, au
budget précédent, pour 86.000 et 1.000.000
de francs.
La seule augmentation de dépenses, répon-
dant aux besoins généraux de nos colonies,
économiques ou sociaux, porte sur la cons-
truction des postes intercoloniaux de télégra-
phie sans fil qui absorbera, en 1929, un cré-
dit de 1.856.000 francs, avec une augmen-
tation de 756.000 francs indispensable,
nous dit-on, a pour permettre de continuer
la mise au point du réseau et de munir les
postes d'un matériel adapté aux récents per-
fectionnements de la technique w.
Et, en terminant son exposé, l'administra-
tion s'excuse auprès du Parlement de ne
pouvoir réaliser des économies massives : elle
n'a pu que supprimer un expéditionnaire à
l'administration centrale et ramener de 9.500
francs à 8.000 francs le crédit demandé pour
l'indemnité de fonctions de l'Inspecteur con-
seil de l'Instruction publique. Ce sont ses
DiinrinalM - jmnnmiM
Tel est le budget des colonies pour l'an-
née 1929, tel est l'effort que consentira,
au cours de cette année, la Métropole pour
son domaine colonial.
Et j'ose dire que c'est un peu une honte et
d'abord un faux calcul.
C'est un peu une honte. Nous allons, ré-
pétant, avec de grands mots sonores, que la
colonisation française est œuvre de civilisa-
tion et à cette œuvre civilisatrice qui porte
sur plus de 50 millions d'hommes, nous
consacrons tout juste 40 millions de francs
consacrés, en totalité ou presque, à l'entre-
tien de quelques fonctionnaires de Paris.
Toutes les dépenses des colonies sont cou-
vertes par les colonies elles-mêmes. De telle
sorte que tout notre effort civilisateur se
borne, au point de vue matériel, à envoyer
des fonctionnaires que nous faisons payer
par ceux-mêmes qu'il s'agit de civiliser ou
de doter des avantages matériels de la civili-
sation.
Nous prétendons apporter la civilisation,
c'est-à-dire son bien-être, sa culture, son dé-
veloppement économique et social à des po-
pulations misérables qui végètent, dans une
vie diminuée, victime de la sous-alimenta-
tion, de la misère physiologique, des mala-
dies endémiques, comme la maladie du som-
meil, victimes de leur abandon économique,
loin de tous les foyers de vie intense.
Pour que la civilisation vienne à eux,
il faut des routes, des chemins de fer,
des Pfttes, des télégraphes, il faut des éooles
pour les enfants, des médecins pour tous.
Et nous leur dirons : nous vous donnerons
tout cela, mais, bien entendu, lorsque vous
pourrez le payer. Le civilisateur ne donne
rien pour rien.
L'ancien régime était plus franc qui décla-
rait : la colonie, c'est un instrument de pro-
fit pour la métropole.
Notre budget colonial n'est pas seulement
un peu honteux du point de vue moral. Il
t'inspire, de plus, d'un faux calcul, du point
de vue matériel et proprement économique.
Le domaine colonial, c'est du capital neuf,
des du capital m puinanoe. Pour en atM-
nir le revenu qu'on peut légitimement lui de-
mander, il faut l'aménager.
Que dirait-on d'un industriel qui déclare-
rait : 1 Je possède une usine qui est suscep-
tible de me procurer les plus substantiels
bénéfices, lorsqu'elle sera en plein rende-
ment. Mais j'attendrai pour la doter de l'ou-
tillage nécessaire à ce plein rendement que
les misérables profits que j'en tire, aujour-
d'hui, m'aient fourni les capitaux néces-
saires. 9
Nous dirions à cet industriel : vous êtes
fou. Il existe des banquiers, des capitalistes
dont le rôle est précisément de fournir le
crédit, pour la mise en exploitation des ri-
chesses. Adressez-vous à eux, ils vous four-
niront les capitaux nécessaires à l'outillage
de votre usine nui nonrrA. dès InrA. vrais
--- - ---- ,-- r-----' -- ----, - ---
donner les revenus espérés, sans délai.
1 La France pense et agit comme cet indus-
triel d'un autre âge.
Elle a bien fait établir jadis un grand
programme de mise en valeur du capital mort
que représentent nos colonies. Mais quand il
s'agit d'établir un budget et de mesurer l'ef-
fort financier qu'on demandera au pays, sea
administrateurs s'excusent de ne pouvoir réa-
liser d'autres économies que celle de la sup.
pression d'un expéditionnaire à l'adminis
tration centrale.
Btimmmm A.,.ft.
Député de la Haute-Savoie, Rap
porteur du budget de l'Algérie e
des protectorats.
Le désastre de la Guadeloupe
M. Paul Claudel visite les ruines
M. Tellier, Gouverneur de la Guadeloupe,
notre éminent collaborateur et ami, M. Bé-
renaer, et M. Graeve sont allés saluer M.
Paul Claudel sur le croiseur lJaqgane, à ton
arrivée en rade de Pointo-à-Pitie. L'entrevue
fut extrêmement émouvante. M. Paul aaudel
affirma la volonté agissante de la métropole
d'aider sa colonie à relever ses raines. M.
Henry Bétenaer. qui. depui. seize ans, occupe
au Sénat une place de choix, et qui se trouve
être le prédécesseur de M. Claudel à Was-
hington, s'associa à cette déclaration.
Deux réceptions se succédèrent ensuit* :
l'une à l'Hôtel du Gouvernement, l'autre à
l'Hôtel de Ville, où le maire, M. Fidelia,
salua M. Paul Claudel, qui lui répondit en
proclamant l'indissolubilité des lieu qui unis-
sent la métropole aux Antilles françaises. Il
annonça que des crédits avaient été accordés
par le Gouvernement et que 100 millions se-
raient immédiatement employés à réparer le
désastre.
Il visita ensuite les hôpitaux improvisés sur
les décombres du cyclone ; il constata la pé-
nurie d'installations sanitaires. Puis M. Clau-
del, accompagné par MM. Tellier. Bérenger
et Graeve, a visité les communes dévastées de
Gosier. Sainte-Anne, Saint-François et Moule.
il s'est rendu compte que tout est à recons-
truire.
Et non seulement la Guadeloupe, mais fJII-
core ses dépendances insulaires : Marie-Ga-
lante, Saint-Martin. Saint-Barthéleray, la Dé-
sirade, les Saintes ont été extraordinairement
dévastées. A Marie-Galante. les usines Doro
Pirogue furent anéanties.
Les troupeaux de chevaux et de bœufs qui
formaient le principal réservoir du cheptel de
la Guadeloupe et de la Martinique n'ont plus
de prairies. A bamt-Barthélerrçy, les planta-
tions cotonnières ont énormément souffert. Il
en est de même dans les communes Sous-Ie-
Vent. A la Guadeloupe proprement dite, tout
a été saccagé par l'écume salée et la vitesse
inimaginable du vent, marchant en tourbillons
et avançant à 200 kilomètres à l'heure, cisail-
lant tout sur son passage.
Au travail
Cependant, la Guadeloupe commence à re-
nalbe. Elle a réparé ses plus immédiates mi-
sères. Dans toute la colonie, les travailleurs
retournent aux champs de cannes à sucre et aux
plantations de bananes, de café, de cacao.
Mais un vaste orogramme de reconstruction
s'^ impose, conçu selon les vues les plus moder-
nes et les plus scientifiques.
/•» 11 -II » • i« • • 11
U programme, d ailleurs, tait 1 objet a une
session extraordinaire du Conseil Général de
la Guadeloupe qui vient de s'ouvrir à Buse-
Terre. Ce Conseil, récemment renouvelé par
la consultation populaire, a la confiance du
pays. 11 saura prendre les résolutions pratiques
imposées par les circonstances. La Guadeloupe
veut ressusciter plus forte au* auparavant par
l'application immédiate de la législation mé-
tropolitaine sur les dommages de guerre, l'élec-
trificatïon nnle. les habitations à bon marché,
au moyen d'avances à long terme et à faible
intérêt pour l'agriculture, l'industrie et le com-
merce, consenties suivant les nécessités locales
sérieusement contrôlées.
Les souscriptions
La Dépêche Africaine, 5, rue Paul-Louis-
Courier, Paris, 7", tél. Littré 43-97, ouvre une
souscription au profit des malheureuses victimes
de la catastrophe de la Guadetoupe. Elle
organise également, pour la seconde quinzaine
de novembre, une grande soirée artistique qui
sera placée sous le haut patoonage du président
de la République et du minime des Colonies;
sous la présidence de M. Pierte Taiaiaaw.
député dis Pa, président de t. Gnuwinio*
des CoIoaiea, et sous - la présidence d'honneur
de MM. Gracies Candace et Graeve, dépu-
wp ! Qt M* rmtty Bhsagir, téasM*
An ministère des cokiies
Au mwdère des 0
c B. présence de frottâmes .1
veaux a, tel est te titre de Vouvrisgi
qu'André Thiers a fûblii chez
Hachette. Ces problèmes nouveau* sont
ceux qui se posent irrésistiblement dans les
nations modernes, au lendemain d'ufte guerre
qui a bouleversé le monde. La troisième
partie du livre envisage quelques-uns des
moyens pratiques de les résoudre. Quelles
sont a les conditions pour une économie
meilleure s t André Thiers tlace au Premier
rang et dans le premier chapitre cette ré-
ponse : « Avoir une administration utile 1.
Restaurer l'Etat, voilà la formule ; Vélé-
ment le plus permanent de VEtat, c'est l'Ad-
ministration. Donc, restaurer l'Administra-
tion de sorte qu'en face des intérêts prives,
qui assiègent VEtat de toutes Parts, elle soit
la sauvegarde immuable de Vintérêt général.
Pour cela, lUI certain nombre de moyens
s'offrent à nous, parmi lesquels celui-ci qui
est itimportance : modifier le recrutement
du personnel, le spécialiser davantage, le
fonare le plus possible dans le personnel
des services exlérieuri
Vieille querelle. On la retrouve dans tous
les ministères. André T hier s observe qu'au
Ministère des Affaires étrangères, les fonc-
tionnaires de VAdministration Centrale font
partie personnel diplomatique et eonsm
laire oà ils se recrutent. Il s'empresse
d'avouer que ce ministère ne saurait être
« donné en exemple pour son activité J.
mais il nous demande de reconnaître que
d'avoir séjourné à l'étranger vous permet
d'apercevoir les questions une façon diffé-
rente que si l'on n'a jamais quitté les bords
de la Seine. Nous le lui accordons très vo-
lontiers, comme nous sentons les avantages
de la méthode adoptée par les régies tinan.
cières où les services centraux sont recrutés
parmi Vélite des agents.
mais dans les autres ministères, le conflit
s'étale, plus ou moins aigu, toujours réel.
Même à l'Instruction Publique, il y a long-
temps que l'on réclame que les fonctionnaires
de l'Administration Centrale soient recrutés
farmjf ceux des cadres actifs, et les discus-
sions au sujet des nouveaux traitements ont
été des occasions de ranimer le. débat. Aux
Colonies, on entend tous les jours des récla-
mations de ce genre : Pourquoi ne pas
appeler de préférence, dans l'Administration
Centrale, le personnel des Services exté-
rieurs lequel a été aux prises avec toutes les
difficultés de l'action, et qui, par suite,
apportera dans les bureaux plus d'esprit pra-
tique et moins de superstition pour la forme
et IIOIlr le règlement t
- - - - - - - - -
C'est que de plus en plus, comme le re-
marque excellemment André Thiers, la vie
extérieure réagit sur l'administration ; les
jours heureux de la bureaucratie paperas-
sière sont révolus ; simplification des règle-
ments, adaptation plus souple des services
à la vie économique, telles sont les nécessités;
elles entraînent la relégation du « dossier e
au second plan, derrière les réalités vivall.
tes, et la préférence accordée à l'expérience
active sur Vexpérience du bureau.
Le « bureau » est en retard, dans une col-
lectivité où l'économique déborde Vadminis-
tratif. Les vieux cadres sont .périmés, chefs,
sous-chefs, rédacteurs principaux, rédacteurs,
expéditionnaires. Il faut autre chose. Quoi 1
« Une conception nouvelle dans laquelle, à
côté du bureau administratif ou même dans
son sein, dans la hiérarchie, des fonction-
naires spécialisés étudieront le côté technique
des affaires sans avoir à consulter nécessai-
rement des organismes extérieurs. Il faut
expédier plus rapidement les dossiers, et,
pour ce faire, une centralisation nouvelle,
une concentration des attributions est né.
cessaire. 1
le reviendrai sur ces suggestions.
Marie Meswmtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale du Colonies.
DEPARTS
»♦»
M. Steeg, Résident Général de France
au Maroc, a quitté Paris hier soir à desti-
nation de Rabat où il va rejoindre son poste.
Il a été salué sur le quai de la gare de
Lyon par MM. Painlevé, ministre de la
Guerre ; Lucien Saint, Résident Général de
France en Tunisie; Bouju, Préfet de la
Seine; de Saint-Quentin, Directeur des Af-
faires politiques au Ministère des Affaires
étrangères ; MM. Kampmann et Mony Sa-
bin, Directeur et Chef adjoint de son Cabi-
net ; Nacivet, Directeur de l'Office du Ma-
roc, et de nombreux amis personnels.
_e-
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. Geor-
ges Poiret, le très sympathique Gouverneur
de la Guinée française, s'est embarqué à
Bordeaux, le 9 octobre, à bord de l'Amé-
rique, pour rejoindre son poste.
Ses nombreux amis apprendront avec le
plus vif plaisir que son état de santé est
maintenant excellent
intérim
1.1
Par décret en date du 5 octobre 1928,
rendu sur la proposition du ministre des Colo-
nies, M. Giabicani Antoine-Marie, inspecteur
principal de 1" classe des Douanes, a été
chargé, par intaim, des fonctions de secrétaire
générfàl du Gouvernement de La Réunion,
pendant l'absence du titulaire, appelé à d'au-
tres fonctions.
II
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine 'ient
de faire ooimaître au ministre des Colonies
T * 'n",M,
a Pm% tu m m W. r.
Coups de roulis
̃ s*
Le Théâtre Marigny tient actuellement un
gros succès avec Coups de roulis, opérette
tirée du'roman de M. Maurice Larrouy, et
dont la musique est due au compositeur
Messager, de l'Institut.
Malgré le titre, la pièce vogue allègre-
ment pendant trois actes aux constants
applaudissements du public, enthousiaste à
la fois pour l'œuvre et les artistes. Il est
vrai que ces derniers sont de qualité avec
Mlle Marcelle Denya, de l'Opéra, qui mène
la pièce avec un brio et une assurance de
comédienne qui ne le cèdent en rien à son
beau talent de cantatrice, avec M. Raimu,
haut commissaire cocasse et bien composé,
avec Pierre Magnier, toujours sobre et dis-
tingué, avec Maguy Warna, qui brûle les
planches en grande coquette, avec Robert
Bumier, toujours bien chantant.
La piece est assurée de doubler le cap
du jour de l'An. Tout en félicitant les ar-
tistes et les auteurs, nous nous en félicite-
rons nous-mêmes car, à la fin du second
acte, Mlle Marcelle Denya entre en scène,
les Annales Coloniales à la main : nulle pré-
sentation au grand public parisien ne pou-
vait nous être plus agréable que celle faite
spontanément par une cantatrice qui est aussi
la plus exquise des divettes parisiennes.
.-– 81. .-
La santé de M Léon Perrier
» • «
D'après les nouvelles parvenues à midi
rue Oudinot, l'opération dont nous avons
relaté le détail a été très pénible. Mais il
est oonfirmé que M. Léon Perrier l'a fort
bien supportée et qu'elle a parfaitement
réussi. L'état de santé du ministre est ac-
tuellement excellent.
Cinéma Colonial
1'1
Au Sahara
Dolly Davis, la jolie interprète de la Pe-
tite Chocolatière et de Feu, s'est embarquée
à Marseille avec Georges Charlia, Claire
Romer et Vladimir Gaidarotf. La caravane
est déjà depuis plusieurs jours en Afrique où
on a commencé les prises de vues du film
Les Aventures Orientales (titre provispire).
Actuellement de grandes scènes de figura-
tion sont tournées a Touggourt.
En Tunisie
MM. Jaubert de Benac et Kirsanoff, res-
pectivement scénariste et metteur en scène
du film le Croisé, viennent de rentrer d'une
JDia.ioD..d'.études en Tunisie, d'où ils rap-
portent d'intéressants documents.
Un intéressant documentaire
M. P. Antoine, fils de M. Antoine, et
l'opérateur Lugeon, sont de retour des Nou-
velles-Hébrides, où ils ont tourné un docu-
mentaire.
Le montage du film est en cours d'exécu-
tion à Billancourt.
Le harem fermé
Georges Carpentier, se trouvant à Bou-
saada où il tournait la Symphonie pathéti-
qu, fut invité, raconte un de nos confrères,
par un riche caïd à visiter son palais.
La visite terminée, il aperçut une clef
d'argent finement ciselée qui pendait à la
ceinture du caïd.
Qu'est-ce là? questionna le sympathi-
que champion, est-ce la clef de vos trésors?
Le caïd; souriant, lui répondit :
Parfaitement. C'est la clef de mon ha-
rem. qui est pour moi plus précieux que tous
les bijoux et les pièces d'or. Je m'excuse de
ne pouvoir vous le faire visiter, mais nous,
hommes du désert, si nous apprécions les
avantages de la civilisation moderne, nous
demeurons fidèles aux joies de nos ancêtres.
BN MliK
Un vapeur grec coule
le sous-marin m Ondine Il
En arrivant à Rotterdam, le commandant
du cargo grec, Elcaterirra-Coulantlm, déclara
que neuf jours auparavant, le 30 octobre, par
42° de latitude nord et 9°36, à 60 kilomètres
au large de Vigo. par beau temps, nuit claire
et forte houle, il avait coulé un sous-marin par
tribord arrière. Le sous-marin avait ses feux
réglementaires allumés. Le commandant grec
serait resté pendant deux heures sur les lieux
du sinistre sans rien retrouver et sans avoir
l'idée, cependant fort simple, de se rendre à
Vigo, dont la rade est d'accès très facile.
Ondine se rendant de Cherbourg à Bizerte
en croisière d'endurance, son arrivée en Tuni-
sie devait avoir lieu le 9 ou 10 octobre. Le
ministre de la Marine, informé du retard de
Y Ondine, avait prescrit aux forces navales à
la mer et à l'aviation de Bizerte d'effectuer
des recherches.
La première nouvelle de la catastrophe fut
apportée par le commandant du vapeur fran-
çais A lbirte-Leborgne, qui, dès son arrivée à
Rouen, fit eannalbe aux autorités du port qu'il
avait intercepté, le 4 octobre au matin, sur la
côte du Portugal, un télégramme d'un vapeur
étranger.
Celui-ci déclarait qu'il avait abordé, dans
la auit, un bateau de pêche ou une épave et
que, resté quelque temps sur les lieux, il
n'iaait ri on nii _W
L'équipage de 1 Ondine commandée par le
lieutenant de vaisseau Breittmayer, se compo-
sait de 3 officiers et 40 hommes, la plupart ori-
ginaires de Cherbourg et de Brest.
-– 8..
Grèves maritimes
'1'
Après les marins du paquebot El Biar,
courrier d'Alger, ceux du Timgad, égale-
ment courrier d'Alger, n'ayant pas obtenu
l'augmentation de salaires demandée, ont
mis sac à terre.
Par solidarité, les marins de VAviateur-
ReUmd-Cmros, courrier de Madagascar, ont
de pnuwit.
L Aviation Coloniale
.t.
Marneille-Alger
La vedette lmaqutlle, rentrée à Palma
après avoir effectué des recherches en vue
de retrouver l'hydravion coulé en Médi-
terranée, a recueilli les renseignements
suivants :
L'hydravion avait quitté Palma (Baléa-
res), où il avait fait escale avant de se
rendre à Marseille. Vers 12 h. 30 environ,
après deux heures et demie de vol il lan-
çait un massage signalant qu'ayant des
ennuis avec l'un des moteurs, il faisait
demi-tour pour essayer de rejoindre Palma.
Mais, quelques minutes après, le feu
s'étant déclaré à bord, les aviateurs ont
été contraints d'amérir et l'hydravion
coula en quelques minutes.
L'équipage réussit à se sauver à l'aide
du bateau pneumatique dont l'appareil
était muni et il a pu atterrir sain et seul
sur la côte des lies Baléares, en pleine
nuit, vers 23 heures.
Le raid AnolaDt-Lefèvrft
Suivant des déclarations d'Assolant &
un officier, VOiseau-Canari lorsqu'il quitta
le Bourget. devait filer sur New-York.
L'intention des deux navigateurs à cet
égard était formelle. Seul un vent violent,
qui ne leur aurait pas permis d'atteindre
New-York avant consommation complète
de l'essence les en empêcha.
Les captifs des Maures
Relativement au sort de Reine et de
Serre le journal la Presse Marocaine, pu-
blie linformation suivante, qu'il dit tenir
de source espagnole particulière :
La semaine dernière, le commandant
espagnol de la Fena, chef du poste de Villa-
Cisneros, décidait de faire lancer d'un
avion, aux rebelles ravisseurs, un message
définitif.
Mais les trots avions militaires dont il
dispose n'ayant pu être mis assez rapide-
ment en état pour cette mission, et l'un
d'eux, qui prétendait la tenter, ayant eu,
au départ, un accident où le pilote fut
Messé, il demanda au directeur pour le
Sénégal de la Compagnie Aéropostale dç
mettre à sa disposition un avioti et un
nilntfi.
r------
r- L'appareil prit donc le départ, empor-
tant, outre le pilote français, un interprète
grtec, et le lieutenant espagnol Lopez de
Haro chargé de lancer le message.
Malgré une visibilité imparfaite, les ten-
tes dissidentes furent facilement repérées,
et l'appareil effectua une descente en spi-
rale nu-dessus du douar, où cette manœu-
vre détermina une vive effervescence. A
150 mêtres du sol, le lieutenant espagnol
lança son message lesté d'une pierre et
cravaté aux couleurs espagnoles.
Au même moment, l'avion essuyait un
coup de feu et était atteint par une balle
qui. heureusement, s'écrasait contre la
carlingue.
Toulouse-Casablanca
Au moment où la situation de notre
aviation marchande retient particulière-
ment l'attention de l'opinion publique, la
Compagnie Générale Aéropostale vient de
faire un nouvel effort pour améliorer les
conditions d'exploitation de son réseau.
Cette Compagnie a inauguré à la date du
1" octobre dernier sur sa ligne quotidienne
Toulouse-Casablanca, un service de luxe
pour passagers qui fonctionne actuellement
dans chaque sens les mercredis et same-
dis au départ de Toulouse et les jeudis
et dimanches au départ de Casablanca.
Les appareils employés sont des avions
limousines qui comportent une spacieuse
cabine à 5 places. Ils ont été spécialement
étudiés pour le iransport des passagers et
peuvent rivaliser pour le confort et l'amé-
nagement avec les avions 3n service sur
les lignes commerciales françaises et
étrangères.
Ces nouveaux appareils sont appolés à
équiper progressivement la totalité du ro-
seau de la Compagnie Générale Aéropos-
tale.
Tonkin
Un avion monté par le lieutenant de Re-
versat-Marsac, accompagné de son cousin,
M. Ginouvrier, industriel à Haipliong, s'est
abattu en flammes sur le camp d'aviation
de Bachamal.
Les occupants ont été carbonisés.
1..
L'imbécile sensiblerie
t.
Le condamné à mort Kirsteil, ayant à
choisir entre la peine capitale (qui est quel-
que chose d'irréparable si l'on ne se place
pas à un point de vue mystique) et l'inocu-
lation de la lèpre (pis-aller qui permet de
se repentir de ses crimes encore un bon bout
de temps, si l'on se place à un point de vue
moral), n'hésita pas une seconde à manifes-
ter sa préférence pour la lèpre.
Il paraît que l'opinion publique de Riga
s'est révoltée contre la cruauté de l'alterna-
tive offerte au condamné. Celui-ci, bénéfi-
ciant de l'indignation des bonnes âmes, a vu
sa peine commuée en celle des travaux for-
cés.
- Ça, c'est une affaire.
Mais alors, un ouvrier >ans travail a sol-
licité @ spontanément l'inoculation, pourvu
que l'Etat s'engageât à l'entretenir, guéri
ou non, jusqu'à la fin de ses jours.
On ne nous dit pas si l'opinion publique
s'est indignée derechef et jusqu'au point de
demander le châtiment suprême pour l'ou-
vrier coupable d'avoir prouvé, par une de-
mande d'emploi réellement dégoûtante, que
tout n'est pas pour le mieux dans le meil-
leur des mondes économiques.
Toujours est-il que les habitants de Rica
ont fait rater une expérience dont les frais
ne les regardaient en aucune façon et qui
pouvait, à la fois, amener la science à sau-
ver d'horribles fléaux une foule de braves
ens, et déterminer ta. suppression pratique
de la peine de mort.
Car il y aurait autant de candidats que de
condamnés au guichet des virus.
Bonnes sœurs, saintes femmes des lépro-
series d'Indochine, ce n'est pas encore ce
coup-ci que vous cesserez de voir vos pen-
sionnaires s'en aller par morceaux.
a. •• il Iwi–lfiiUm,
Dépêches de l'Indochine
«♦«
Le mouvement du port de Saigon
Le mouvement du port de Saigon pour
le mois de septembre a été le suivant :
Entrées : 45 navires d'une j'auye brute totale de
215.511 tonnes.
,.. Sorties : 51 navires d'une iauga brute totale de
10.481 tonnes.
Importations Marchandises
14 français 12.000 tonnes
6 anglais 1.950
1 américain. 436
4 japonais sur lest
6 norvégiens 4.200
5 chInois. 712
8 hollandais 4.311
1 danois. 550
Exportations Marchandises
13 français 41.337 tonnes
7 anglais 29.353
J américain sur lest
5 f avouais 31.710
8 norvégiens ai.400
8 chinois ..,. 14.260 -
8 /wllandats 23.305 -
1 danois 1.884 -
Indopacifi.
La navigation aérienne
Le journal fOpinion de Saïgon publie
les statuts des Sociétés d'études d'entrepri-
ses aériennes en Indochine et en Extrême-
Orient, ayant pour but tout ce qui se rap-
porte directement ou indirectement à la
navigation aérienne. au matériel aéronau-
tique et à l'application des procédés de
photographie aérienne en Indochine et en
Extrême-Orient. Le nom de Jacques Bré-
guet y figure.
On y voit là la marque de l'ouverture
prochaine d'une ère de réalisation.
Fêtes à Cholon
De grandes fêtes ont eu lieu le 10 octo-
bre à Cholon où la population chinoise
célèbre l'anniversaire de la République
Chinoise qui coïncide cette année avec la
fête de Confucius.
aieo
La grande pitié des
lettrés tonkinois
Par LE TAY.
On sait quel rôle jouait la classe des let-
trés dans la Société Tonkinoise. De même
que la littérature aino-annamite était le vérita-
ble catéchisme de tout art, de toute science,
de toute philosophie, de même les lettrés, seu-
le élite dans la nation, en étaient les maîtres in-
oontestés au triple int de vue intellectuel,
moral et politique. Certes, la République fran-
çaÏIe ne pouvait tolérer que les cerveaux de la
population protégée continuassent & s'atrophier
dans la contemplation stérile de dogmatistnes
surannés : il fallait donner aux générations nou-
velles les moyens d' acquérir une culture ra-
tioonelle, digne de la France moderne. Mais
était-il indispensable qu'une réforme aussi jus-
te dans son principe fut réalisée au détriment
d'individualités dignes d'intérêt ? La démocra-
tie française eut dû considérer, semble-t-il. que
la classe des vieux lettrés d' Annam constituait,
après tout, la plus incontestablement démocra-
tique des élites nationales ayant existé sur la
terre : ouverte à tous, sans distinction d' origine,
les seuls mérites des candidats intervenaient
pour en opérer le classement, au moyen de
concours très sévères et impartiaux. On pou-
vait, à bon droit, s'attacher à en améliorer les
programmes ; il convenait d' en respecter le
principe, tout en modernisant ses applications.
11 est donc regrettable que, sans tenir compte
1 1 .- • f 0 1.
des droits acquis, on an trappe a un ostracisme
de fait toute la classe des lettrés. Cette classe,
a-t-on dit, était hostile à l'idée française.
C'était bien possible I Etait-ce sans cause ? et
le Protectorat a-t-il tenté quelque effort pour
ramener ces gens-là à lui ?
On doit reconnaître que la venue des Fran-
çais au Tonkin fut envisagée par eux d'un très
mauvais œil. Pour des motifs (dont quelques-
uns ne laissaient point d'être, somme toute,
respectables) trop de lettrés, parfois même ou-
vertement, firent cause commune avec les pira-
tes qui désolaient alors le pays soutiens inat-
tendus de la Cour d'Annam 1 Naturellement,
il fallut bien sévir contre eux et remplacer
les mandarins révoltés, déserteurs ou maI-inten-
tionnés. Mais par qui les remplaça-t-on ? L' au-
torité militaire (seule maîtresse alors) choisit ses
préfets et sous-préfets indigènes, sous prétexte
de loyalisme (présumé), parmi ses indicateurs,
ses émissaires, ou ceux de ses gradés, qu'une
vague connaissance de quelqu mots français
désignait à la faveur de leurs chefs : c' est-à-
dire presque toujours, en fait, d'anciens boys
d'officiers. Ces gens manquaient du moindre
prestige auprès des populations, comme d'ail-
leurs de capacités et de qualités morales.
Aussi, lorsqu' on procéda à une organisation
régulière des services du Protectorat, s'efforça-
t-on de recruter ces auxiliaires politiques d'une
iaçon plus conforme au bon sens, comme aux
coutumes du pays.
Or, précisément, les lettrés gagnés à la cau-
se française ne manquaient plus. Les uns
s'étaient ralliés par amour de l'ordre et par
amour pour leur pays : nous tenons le fait
pour incontestable. D'autres, moins intéressants,
caressaient d'égoïstes pensées d'ambition. D'au-
tres enfin, simplement résignés, étaient poussés
par la nécessité.
En effet, sitôt que l'énorme anachronisme
constitué par la civilisation sino-annamite entra
en contact effectif avec celle d'Occident, il
n' y eut même pas entre elles un semblant de
concurrence vitale : tout de suite les méthodes
asiatiques apparurent vouées à l'impuissance
par sélection naturelle ! Parmi les carrières, jus-
qu'alors insoupçonnées des Tonkinois, que les
nouvelles règles de vie offraient virtuellement
à leurs activités, aucune n'était susceptible de
s'ouvrir aux vieux lettrés, cat ces gens s'avé-
raient lourdement handicapés non moins par
la nature de leurs connaissances que par leurs
préjugés. Sous l'ancien régime, ils étaient man-
ëtarmt, omlm ou péducogucs et ils n'étaient
e
LB NUMBRÛ t M CBNTUlHi
SAMEDI SOIR, 18 OCTOBRE 1928.
JOURHALJOOOTIDIEH
Réfaction & Administration :
M, IM 01 MM-IMir
PARIS a"
TtLtFM. 1 LOUVWI 1t-17
- mcmuiu 07-44
1 àlèb t ( î !10
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L,.G. THÉBAULT
Tout les articles publiés dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALU COLOIIIALU.
IIOIIEIEITS
avec le supplément illudrl:
Un au 6 mois .818
Fram et
Colonisa 120. 65 » M*
ttreffl. - 180 » 100 » M »
On s'abonne sans frais daœ
tous les bureaux de poste.
LE BUDGET DES COLONIES
, r .., ..-
Le budget des colonies, tel qu'il est pré-
senté par le gouvernement à l'examen des
Chambres, pour l'exercice 1929, comporte
des crédits qui s'élèvent, au total, à 560 mil-
Huns, 965.910 francs.
L'an dernier, ces crédits étaient portés
au même budget pour 457.111.024 francs.
La comparaison des deux budgets fait
donc ressortir, pour l'année 1929, une aug-
mentation globale de 103.854.886 francs.
Mais tout de suite il nous faut remarquer
que l'augmentation porte, pour la quasi tota-
lité et nous allons voir qu'en fait nous
pouvons dire pour la totalité sur les dé-
penses militaires et celles des services péni-
tentiaires.
Les premières sont passées de 395.259.130
francs, l'an dernier, à 490.126.865 francs,
les secondes de 28.850.320 francs à 30 mil-
lions 574.161 francs.
Les dépenses civiles ont bien augmenté, en
apparence, de 32.951.574 francs à 40 mil-
lions 214.884 francs. Mais ce n'est là qu'une
apparence. En réalité, cette augmentation
de 7.263.310 francs résulte, à concurrence
de 1.075.301 francs, de la révision générale
des traitements pour laquelle des crédits sont
ouverts au budget du ministère des Finances
, et, à concurrence de 5.220.000 francs, de dé.
penses prévues pour encouragement à la
culture du coton (augmentation de 220.000
francs) et à la production de la laine (inscrip-
tion de 5.000.000 de francs) qui ne sont que
la contrepartie du produit des taxes instituées
par la loi du 31 mars 1927 ou par la loi de
finances de cette année même.
L'augmentation véritable se réduit ainsi à
moins de 1 million.
Et quand vous avez retranché les sommes
nouvelles affectées aux bonifications d'an-
cienneté pour services militaires aux fonc-
tionnaires anciens combattants, le renforce-
ment du personnel militaire de l'administra-
tion centrale par deux capitaines, ou encore
les 20.000 francs destinés à remplacer les
stores de l'immeuble de la rue Oudinot qui
sont dans un état de « délabrement com-
plet m, comme nous dit l'exposé des motifs
'du projet de loi et comme tous les visiteurs
de l'immeuble ont pu le constater, il ne reste
à peu près rien.
On a bien augmenté la subvention allouée
au budget spécial des Nouvelles Hébrides,
qui est portée de 800.000 francs à 1.500.000
francs, mais c'est en retirant les subventions
des Etablissements français de l'Océanie et
de l'Afrique équatoriale qui figuraient, au
budget précédent, pour 86.000 et 1.000.000
de francs.
La seule augmentation de dépenses, répon-
dant aux besoins généraux de nos colonies,
économiques ou sociaux, porte sur la cons-
truction des postes intercoloniaux de télégra-
phie sans fil qui absorbera, en 1929, un cré-
dit de 1.856.000 francs, avec une augmen-
tation de 756.000 francs indispensable,
nous dit-on, a pour permettre de continuer
la mise au point du réseau et de munir les
postes d'un matériel adapté aux récents per-
fectionnements de la technique w.
Et, en terminant son exposé, l'administra-
tion s'excuse auprès du Parlement de ne
pouvoir réaliser des économies massives : elle
n'a pu que supprimer un expéditionnaire à
l'administration centrale et ramener de 9.500
francs à 8.000 francs le crédit demandé pour
l'indemnité de fonctions de l'Inspecteur con-
seil de l'Instruction publique. Ce sont ses
DiinrinalM - jmnnmiM
Tel est le budget des colonies pour l'an-
née 1929, tel est l'effort que consentira,
au cours de cette année, la Métropole pour
son domaine colonial.
Et j'ose dire que c'est un peu une honte et
d'abord un faux calcul.
C'est un peu une honte. Nous allons, ré-
pétant, avec de grands mots sonores, que la
colonisation française est œuvre de civilisa-
tion et à cette œuvre civilisatrice qui porte
sur plus de 50 millions d'hommes, nous
consacrons tout juste 40 millions de francs
consacrés, en totalité ou presque, à l'entre-
tien de quelques fonctionnaires de Paris.
Toutes les dépenses des colonies sont cou-
vertes par les colonies elles-mêmes. De telle
sorte que tout notre effort civilisateur se
borne, au point de vue matériel, à envoyer
des fonctionnaires que nous faisons payer
par ceux-mêmes qu'il s'agit de civiliser ou
de doter des avantages matériels de la civili-
sation.
Nous prétendons apporter la civilisation,
c'est-à-dire son bien-être, sa culture, son dé-
veloppement économique et social à des po-
pulations misérables qui végètent, dans une
vie diminuée, victime de la sous-alimenta-
tion, de la misère physiologique, des mala-
dies endémiques, comme la maladie du som-
meil, victimes de leur abandon économique,
loin de tous les foyers de vie intense.
Pour que la civilisation vienne à eux,
il faut des routes, des chemins de fer,
des Pfttes, des télégraphes, il faut des éooles
pour les enfants, des médecins pour tous.
Et nous leur dirons : nous vous donnerons
tout cela, mais, bien entendu, lorsque vous
pourrez le payer. Le civilisateur ne donne
rien pour rien.
L'ancien régime était plus franc qui décla-
rait : la colonie, c'est un instrument de pro-
fit pour la métropole.
Notre budget colonial n'est pas seulement
un peu honteux du point de vue moral. Il
t'inspire, de plus, d'un faux calcul, du point
de vue matériel et proprement économique.
Le domaine colonial, c'est du capital neuf,
des du capital m puinanoe. Pour en atM-
nir le revenu qu'on peut légitimement lui de-
mander, il faut l'aménager.
Que dirait-on d'un industriel qui déclare-
rait : 1 Je possède une usine qui est suscep-
tible de me procurer les plus substantiels
bénéfices, lorsqu'elle sera en plein rende-
ment. Mais j'attendrai pour la doter de l'ou-
tillage nécessaire à ce plein rendement que
les misérables profits que j'en tire, aujour-
d'hui, m'aient fourni les capitaux néces-
saires. 9
Nous dirions à cet industriel : vous êtes
fou. Il existe des banquiers, des capitalistes
dont le rôle est précisément de fournir le
crédit, pour la mise en exploitation des ri-
chesses. Adressez-vous à eux, ils vous four-
niront les capitaux nécessaires à l'outillage
de votre usine nui nonrrA. dès InrA. vrais
--- - ---- ,-- r-----' -- ----, - ---
donner les revenus espérés, sans délai.
1 La France pense et agit comme cet indus-
triel d'un autre âge.
Elle a bien fait établir jadis un grand
programme de mise en valeur du capital mort
que représentent nos colonies. Mais quand il
s'agit d'établir un budget et de mesurer l'ef-
fort financier qu'on demandera au pays, sea
administrateurs s'excusent de ne pouvoir réa-
liser d'autres économies que celle de la sup.
pression d'un expéditionnaire à l'adminis
tration centrale.
Btimmmm A.,.ft.
Député de la Haute-Savoie, Rap
porteur du budget de l'Algérie e
des protectorats.
Le désastre de la Guadeloupe
M. Paul Claudel visite les ruines
M. Tellier, Gouverneur de la Guadeloupe,
notre éminent collaborateur et ami, M. Bé-
renaer, et M. Graeve sont allés saluer M.
Paul Claudel sur le croiseur lJaqgane, à ton
arrivée en rade de Pointo-à-Pitie. L'entrevue
fut extrêmement émouvante. M. Paul aaudel
affirma la volonté agissante de la métropole
d'aider sa colonie à relever ses raines. M.
Henry Bétenaer. qui. depui. seize ans, occupe
au Sénat une place de choix, et qui se trouve
être le prédécesseur de M. Claudel à Was-
hington, s'associa à cette déclaration.
Deux réceptions se succédèrent ensuit* :
l'une à l'Hôtel du Gouvernement, l'autre à
l'Hôtel de Ville, où le maire, M. Fidelia,
salua M. Paul Claudel, qui lui répondit en
proclamant l'indissolubilité des lieu qui unis-
sent la métropole aux Antilles françaises. Il
annonça que des crédits avaient été accordés
par le Gouvernement et que 100 millions se-
raient immédiatement employés à réparer le
désastre.
Il visita ensuite les hôpitaux improvisés sur
les décombres du cyclone ; il constata la pé-
nurie d'installations sanitaires. Puis M. Clau-
del, accompagné par MM. Tellier. Bérenger
et Graeve, a visité les communes dévastées de
Gosier. Sainte-Anne, Saint-François et Moule.
il s'est rendu compte que tout est à recons-
truire.
Et non seulement la Guadeloupe, mais fJII-
core ses dépendances insulaires : Marie-Ga-
lante, Saint-Martin. Saint-Barthéleray, la Dé-
sirade, les Saintes ont été extraordinairement
dévastées. A Marie-Galante. les usines Doro
Pirogue furent anéanties.
Les troupeaux de chevaux et de bœufs qui
formaient le principal réservoir du cheptel de
la Guadeloupe et de la Martinique n'ont plus
de prairies. A bamt-Barthélerrçy, les planta-
tions cotonnières ont énormément souffert. Il
en est de même dans les communes Sous-Ie-
Vent. A la Guadeloupe proprement dite, tout
a été saccagé par l'écume salée et la vitesse
inimaginable du vent, marchant en tourbillons
et avançant à 200 kilomètres à l'heure, cisail-
lant tout sur son passage.
Au travail
Cependant, la Guadeloupe commence à re-
nalbe. Elle a réparé ses plus immédiates mi-
sères. Dans toute la colonie, les travailleurs
retournent aux champs de cannes à sucre et aux
plantations de bananes, de café, de cacao.
Mais un vaste orogramme de reconstruction
s'^ impose, conçu selon les vues les plus moder-
nes et les plus scientifiques.
/•» 11 -II » • i« • • 11
U programme, d ailleurs, tait 1 objet a une
session extraordinaire du Conseil Général de
la Guadeloupe qui vient de s'ouvrir à Buse-
Terre. Ce Conseil, récemment renouvelé par
la consultation populaire, a la confiance du
pays. 11 saura prendre les résolutions pratiques
imposées par les circonstances. La Guadeloupe
veut ressusciter plus forte au* auparavant par
l'application immédiate de la législation mé-
tropolitaine sur les dommages de guerre, l'élec-
trificatïon nnle. les habitations à bon marché,
au moyen d'avances à long terme et à faible
intérêt pour l'agriculture, l'industrie et le com-
merce, consenties suivant les nécessités locales
sérieusement contrôlées.
Les souscriptions
La Dépêche Africaine, 5, rue Paul-Louis-
Courier, Paris, 7", tél. Littré 43-97, ouvre une
souscription au profit des malheureuses victimes
de la catastrophe de la Guadetoupe. Elle
organise également, pour la seconde quinzaine
de novembre, une grande soirée artistique qui
sera placée sous le haut patoonage du président
de la République et du minime des Colonies;
sous la présidence de M. Pierte Taiaiaaw.
député dis Pa, président de t. Gnuwinio*
des CoIoaiea, et sous - la présidence d'honneur
de MM. Gracies Candace et Graeve, dépu-
wp ! Qt M* rmtty Bhsagir, téasM*
An ministère des cokiies
Au mwdère des 0
c B. présence de frottâmes .1
veaux a, tel est te titre de Vouvrisgi
qu'André Thiers a fûblii chez
Hachette. Ces problèmes nouveau* sont
ceux qui se posent irrésistiblement dans les
nations modernes, au lendemain d'ufte guerre
qui a bouleversé le monde. La troisième
partie du livre envisage quelques-uns des
moyens pratiques de les résoudre. Quelles
sont a les conditions pour une économie
meilleure s t André Thiers tlace au Premier
rang et dans le premier chapitre cette ré-
ponse : « Avoir une administration utile 1.
Restaurer l'Etat, voilà la formule ; Vélé-
ment le plus permanent de VEtat, c'est l'Ad-
ministration. Donc, restaurer l'Administra-
tion de sorte qu'en face des intérêts prives,
qui assiègent VEtat de toutes Parts, elle soit
la sauvegarde immuable de Vintérêt général.
Pour cela, lUI certain nombre de moyens
s'offrent à nous, parmi lesquels celui-ci qui
est itimportance : modifier le recrutement
du personnel, le spécialiser davantage, le
fonare le plus possible dans le personnel
des services exlérieuri
Vieille querelle. On la retrouve dans tous
les ministères. André T hier s observe qu'au
Ministère des Affaires étrangères, les fonc-
tionnaires de VAdministration Centrale font
partie personnel diplomatique et eonsm
laire oà ils se recrutent. Il s'empresse
d'avouer que ce ministère ne saurait être
« donné en exemple pour son activité J.
mais il nous demande de reconnaître que
d'avoir séjourné à l'étranger vous permet
d'apercevoir les questions une façon diffé-
rente que si l'on n'a jamais quitté les bords
de la Seine. Nous le lui accordons très vo-
lontiers, comme nous sentons les avantages
de la méthode adoptée par les régies tinan.
cières où les services centraux sont recrutés
parmi Vélite des agents.
mais dans les autres ministères, le conflit
s'étale, plus ou moins aigu, toujours réel.
Même à l'Instruction Publique, il y a long-
temps que l'on réclame que les fonctionnaires
de l'Administration Centrale soient recrutés
farmjf ceux des cadres actifs, et les discus-
sions au sujet des nouveaux traitements ont
été des occasions de ranimer le. débat. Aux
Colonies, on entend tous les jours des récla-
mations de ce genre : Pourquoi ne pas
appeler de préférence, dans l'Administration
Centrale, le personnel des Services exté-
rieurs lequel a été aux prises avec toutes les
difficultés de l'action, et qui, par suite,
apportera dans les bureaux plus d'esprit pra-
tique et moins de superstition pour la forme
et IIOIlr le règlement t
- - - - - - - - -
C'est que de plus en plus, comme le re-
marque excellemment André Thiers, la vie
extérieure réagit sur l'administration ; les
jours heureux de la bureaucratie paperas-
sière sont révolus ; simplification des règle-
ments, adaptation plus souple des services
à la vie économique, telles sont les nécessités;
elles entraînent la relégation du « dossier e
au second plan, derrière les réalités vivall.
tes, et la préférence accordée à l'expérience
active sur Vexpérience du bureau.
Le « bureau » est en retard, dans une col-
lectivité où l'économique déborde Vadminis-
tratif. Les vieux cadres sont .périmés, chefs,
sous-chefs, rédacteurs principaux, rédacteurs,
expéditionnaires. Il faut autre chose. Quoi 1
« Une conception nouvelle dans laquelle, à
côté du bureau administratif ou même dans
son sein, dans la hiérarchie, des fonction-
naires spécialisés étudieront le côté technique
des affaires sans avoir à consulter nécessai-
rement des organismes extérieurs. Il faut
expédier plus rapidement les dossiers, et,
pour ce faire, une centralisation nouvelle,
une concentration des attributions est né.
cessaire. 1
le reviendrai sur ces suggestions.
Marie Meswmtmn,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale du Colonies.
DEPARTS
»♦»
M. Steeg, Résident Général de France
au Maroc, a quitté Paris hier soir à desti-
nation de Rabat où il va rejoindre son poste.
Il a été salué sur le quai de la gare de
Lyon par MM. Painlevé, ministre de la
Guerre ; Lucien Saint, Résident Général de
France en Tunisie; Bouju, Préfet de la
Seine; de Saint-Quentin, Directeur des Af-
faires politiques au Ministère des Affaires
étrangères ; MM. Kampmann et Mony Sa-
bin, Directeur et Chef adjoint de son Cabi-
net ; Nacivet, Directeur de l'Office du Ma-
roc, et de nombreux amis personnels.
_e-
Ainsi que nous l'avions annoncé, M. Geor-
ges Poiret, le très sympathique Gouverneur
de la Guinée française, s'est embarqué à
Bordeaux, le 9 octobre, à bord de l'Amé-
rique, pour rejoindre son poste.
Ses nombreux amis apprendront avec le
plus vif plaisir que son état de santé est
maintenant excellent
intérim
1.1
Par décret en date du 5 octobre 1928,
rendu sur la proposition du ministre des Colo-
nies, M. Giabicani Antoine-Marie, inspecteur
principal de 1" classe des Douanes, a été
chargé, par intaim, des fonctions de secrétaire
générfàl du Gouvernement de La Réunion,
pendant l'absence du titulaire, appelé à d'au-
tres fonctions.
II
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine 'ient
de faire ooimaître au ministre des Colonies
T * 'n",M,
a Pm% tu m m W. r.
Coups de roulis
̃ s*
Le Théâtre Marigny tient actuellement un
gros succès avec Coups de roulis, opérette
tirée du'roman de M. Maurice Larrouy, et
dont la musique est due au compositeur
Messager, de l'Institut.
Malgré le titre, la pièce vogue allègre-
ment pendant trois actes aux constants
applaudissements du public, enthousiaste à
la fois pour l'œuvre et les artistes. Il est
vrai que ces derniers sont de qualité avec
Mlle Marcelle Denya, de l'Opéra, qui mène
la pièce avec un brio et une assurance de
comédienne qui ne le cèdent en rien à son
beau talent de cantatrice, avec M. Raimu,
haut commissaire cocasse et bien composé,
avec Pierre Magnier, toujours sobre et dis-
tingué, avec Maguy Warna, qui brûle les
planches en grande coquette, avec Robert
Bumier, toujours bien chantant.
La piece est assurée de doubler le cap
du jour de l'An. Tout en félicitant les ar-
tistes et les auteurs, nous nous en félicite-
rons nous-mêmes car, à la fin du second
acte, Mlle Marcelle Denya entre en scène,
les Annales Coloniales à la main : nulle pré-
sentation au grand public parisien ne pou-
vait nous être plus agréable que celle faite
spontanément par une cantatrice qui est aussi
la plus exquise des divettes parisiennes.
.-– 81. .-
La santé de M Léon Perrier
» • «
D'après les nouvelles parvenues à midi
rue Oudinot, l'opération dont nous avons
relaté le détail a été très pénible. Mais il
est oonfirmé que M. Léon Perrier l'a fort
bien supportée et qu'elle a parfaitement
réussi. L'état de santé du ministre est ac-
tuellement excellent.
Cinéma Colonial
1'1
Au Sahara
Dolly Davis, la jolie interprète de la Pe-
tite Chocolatière et de Feu, s'est embarquée
à Marseille avec Georges Charlia, Claire
Romer et Vladimir Gaidarotf. La caravane
est déjà depuis plusieurs jours en Afrique où
on a commencé les prises de vues du film
Les Aventures Orientales (titre provispire).
Actuellement de grandes scènes de figura-
tion sont tournées a Touggourt.
En Tunisie
MM. Jaubert de Benac et Kirsanoff, res-
pectivement scénariste et metteur en scène
du film le Croisé, viennent de rentrer d'une
JDia.ioD..d'.études en Tunisie, d'où ils rap-
portent d'intéressants documents.
Un intéressant documentaire
M. P. Antoine, fils de M. Antoine, et
l'opérateur Lugeon, sont de retour des Nou-
velles-Hébrides, où ils ont tourné un docu-
mentaire.
Le montage du film est en cours d'exécu-
tion à Billancourt.
Le harem fermé
Georges Carpentier, se trouvant à Bou-
saada où il tournait la Symphonie pathéti-
qu, fut invité, raconte un de nos confrères,
par un riche caïd à visiter son palais.
La visite terminée, il aperçut une clef
d'argent finement ciselée qui pendait à la
ceinture du caïd.
Qu'est-ce là? questionna le sympathi-
que champion, est-ce la clef de vos trésors?
Le caïd; souriant, lui répondit :
Parfaitement. C'est la clef de mon ha-
rem. qui est pour moi plus précieux que tous
les bijoux et les pièces d'or. Je m'excuse de
ne pouvoir vous le faire visiter, mais nous,
hommes du désert, si nous apprécions les
avantages de la civilisation moderne, nous
demeurons fidèles aux joies de nos ancêtres.
BN MliK
Un vapeur grec coule
le sous-marin m Ondine Il
En arrivant à Rotterdam, le commandant
du cargo grec, Elcaterirra-Coulantlm, déclara
que neuf jours auparavant, le 30 octobre, par
42° de latitude nord et 9°36, à 60 kilomètres
au large de Vigo. par beau temps, nuit claire
et forte houle, il avait coulé un sous-marin par
tribord arrière. Le sous-marin avait ses feux
réglementaires allumés. Le commandant grec
serait resté pendant deux heures sur les lieux
du sinistre sans rien retrouver et sans avoir
l'idée, cependant fort simple, de se rendre à
Vigo, dont la rade est d'accès très facile.
Ondine se rendant de Cherbourg à Bizerte
en croisière d'endurance, son arrivée en Tuni-
sie devait avoir lieu le 9 ou 10 octobre. Le
ministre de la Marine, informé du retard de
Y Ondine, avait prescrit aux forces navales à
la mer et à l'aviation de Bizerte d'effectuer
des recherches.
La première nouvelle de la catastrophe fut
apportée par le commandant du vapeur fran-
çais A lbirte-Leborgne, qui, dès son arrivée à
Rouen, fit eannalbe aux autorités du port qu'il
avait intercepté, le 4 octobre au matin, sur la
côte du Portugal, un télégramme d'un vapeur
étranger.
Celui-ci déclarait qu'il avait abordé, dans
la auit, un bateau de pêche ou une épave et
que, resté quelque temps sur les lieux, il
n'iaait ri on nii _W
L'équipage de 1 Ondine commandée par le
lieutenant de vaisseau Breittmayer, se compo-
sait de 3 officiers et 40 hommes, la plupart ori-
ginaires de Cherbourg et de Brest.
-– 8..
Grèves maritimes
'1'
Après les marins du paquebot El Biar,
courrier d'Alger, ceux du Timgad, égale-
ment courrier d'Alger, n'ayant pas obtenu
l'augmentation de salaires demandée, ont
mis sac à terre.
Par solidarité, les marins de VAviateur-
ReUmd-Cmros, courrier de Madagascar, ont
de pnuwit.
L Aviation Coloniale
.t.
Marneille-Alger
La vedette lmaqutlle, rentrée à Palma
après avoir effectué des recherches en vue
de retrouver l'hydravion coulé en Médi-
terranée, a recueilli les renseignements
suivants :
L'hydravion avait quitté Palma (Baléa-
res), où il avait fait escale avant de se
rendre à Marseille. Vers 12 h. 30 environ,
après deux heures et demie de vol il lan-
çait un massage signalant qu'ayant des
ennuis avec l'un des moteurs, il faisait
demi-tour pour essayer de rejoindre Palma.
Mais, quelques minutes après, le feu
s'étant déclaré à bord, les aviateurs ont
été contraints d'amérir et l'hydravion
coula en quelques minutes.
L'équipage réussit à se sauver à l'aide
du bateau pneumatique dont l'appareil
était muni et il a pu atterrir sain et seul
sur la côte des lies Baléares, en pleine
nuit, vers 23 heures.
Le raid AnolaDt-Lefèvrft
Suivant des déclarations d'Assolant &
un officier, VOiseau-Canari lorsqu'il quitta
le Bourget. devait filer sur New-York.
L'intention des deux navigateurs à cet
égard était formelle. Seul un vent violent,
qui ne leur aurait pas permis d'atteindre
New-York avant consommation complète
de l'essence les en empêcha.
Les captifs des Maures
Relativement au sort de Reine et de
Serre le journal la Presse Marocaine, pu-
blie linformation suivante, qu'il dit tenir
de source espagnole particulière :
La semaine dernière, le commandant
espagnol de la Fena, chef du poste de Villa-
Cisneros, décidait de faire lancer d'un
avion, aux rebelles ravisseurs, un message
définitif.
Mais les trots avions militaires dont il
dispose n'ayant pu être mis assez rapide-
ment en état pour cette mission, et l'un
d'eux, qui prétendait la tenter, ayant eu,
au départ, un accident où le pilote fut
Messé, il demanda au directeur pour le
Sénégal de la Compagnie Aéropostale dç
mettre à sa disposition un avioti et un
nilntfi.
r------
r- L'appareil prit donc le départ, empor-
tant, outre le pilote français, un interprète
grtec, et le lieutenant espagnol Lopez de
Haro chargé de lancer le message.
Malgré une visibilité imparfaite, les ten-
tes dissidentes furent facilement repérées,
et l'appareil effectua une descente en spi-
rale nu-dessus du douar, où cette manœu-
vre détermina une vive effervescence. A
150 mêtres du sol, le lieutenant espagnol
lança son message lesté d'une pierre et
cravaté aux couleurs espagnoles.
Au même moment, l'avion essuyait un
coup de feu et était atteint par une balle
qui. heureusement, s'écrasait contre la
carlingue.
Toulouse-Casablanca
Au moment où la situation de notre
aviation marchande retient particulière-
ment l'attention de l'opinion publique, la
Compagnie Générale Aéropostale vient de
faire un nouvel effort pour améliorer les
conditions d'exploitation de son réseau.
Cette Compagnie a inauguré à la date du
1" octobre dernier sur sa ligne quotidienne
Toulouse-Casablanca, un service de luxe
pour passagers qui fonctionne actuellement
dans chaque sens les mercredis et same-
dis au départ de Toulouse et les jeudis
et dimanches au départ de Casablanca.
Les appareils employés sont des avions
limousines qui comportent une spacieuse
cabine à 5 places. Ils ont été spécialement
étudiés pour le iransport des passagers et
peuvent rivaliser pour le confort et l'amé-
nagement avec les avions 3n service sur
les lignes commerciales françaises et
étrangères.
Ces nouveaux appareils sont appolés à
équiper progressivement la totalité du ro-
seau de la Compagnie Générale Aéropos-
tale.
Tonkin
Un avion monté par le lieutenant de Re-
versat-Marsac, accompagné de son cousin,
M. Ginouvrier, industriel à Haipliong, s'est
abattu en flammes sur le camp d'aviation
de Bachamal.
Les occupants ont été carbonisés.
1..
L'imbécile sensiblerie
t.
Le condamné à mort Kirsteil, ayant à
choisir entre la peine capitale (qui est quel-
que chose d'irréparable si l'on ne se place
pas à un point de vue mystique) et l'inocu-
lation de la lèpre (pis-aller qui permet de
se repentir de ses crimes encore un bon bout
de temps, si l'on se place à un point de vue
moral), n'hésita pas une seconde à manifes-
ter sa préférence pour la lèpre.
Il paraît que l'opinion publique de Riga
s'est révoltée contre la cruauté de l'alterna-
tive offerte au condamné. Celui-ci, bénéfi-
ciant de l'indignation des bonnes âmes, a vu
sa peine commuée en celle des travaux for-
cés.
- Ça, c'est une affaire.
Mais alors, un ouvrier >ans travail a sol-
licité @ spontanément l'inoculation, pourvu
que l'Etat s'engageât à l'entretenir, guéri
ou non, jusqu'à la fin de ses jours.
On ne nous dit pas si l'opinion publique
s'est indignée derechef et jusqu'au point de
demander le châtiment suprême pour l'ou-
vrier coupable d'avoir prouvé, par une de-
mande d'emploi réellement dégoûtante, que
tout n'est pas pour le mieux dans le meil-
leur des mondes économiques.
Toujours est-il que les habitants de Rica
ont fait rater une expérience dont les frais
ne les regardaient en aucune façon et qui
pouvait, à la fois, amener la science à sau-
ver d'horribles fléaux une foule de braves
ens, et déterminer ta. suppression pratique
de la peine de mort.
Car il y aurait autant de candidats que de
condamnés au guichet des virus.
Bonnes sœurs, saintes femmes des lépro-
series d'Indochine, ce n'est pas encore ce
coup-ci que vous cesserez de voir vos pen-
sionnaires s'en aller par morceaux.
a. •• il Iwi–lfiiUm,
Dépêches de l'Indochine
«♦«
Le mouvement du port de Saigon
Le mouvement du port de Saigon pour
le mois de septembre a été le suivant :
Entrées : 45 navires d'une j'auye brute totale de
215.511 tonnes.
,.. Sorties : 51 navires d'une iauga brute totale de
10.481 tonnes.
Importations Marchandises
14 français 12.000 tonnes
6 anglais 1.950
1 américain. 436
4 japonais sur lest
6 norvégiens 4.200
5 chInois. 712
8 hollandais 4.311
1 danois. 550
Exportations Marchandises
13 français 41.337 tonnes
7 anglais 29.353
J américain sur lest
5 f avouais 31.710
8 norvégiens ai.400
8 chinois ..,. 14.260 -
8 /wllandats 23.305 -
1 danois 1.884 -
Indopacifi.
La navigation aérienne
Le journal fOpinion de Saïgon publie
les statuts des Sociétés d'études d'entrepri-
ses aériennes en Indochine et en Extrême-
Orient, ayant pour but tout ce qui se rap-
porte directement ou indirectement à la
navigation aérienne. au matériel aéronau-
tique et à l'application des procédés de
photographie aérienne en Indochine et en
Extrême-Orient. Le nom de Jacques Bré-
guet y figure.
On y voit là la marque de l'ouverture
prochaine d'une ère de réalisation.
Fêtes à Cholon
De grandes fêtes ont eu lieu le 10 octo-
bre à Cholon où la population chinoise
célèbre l'anniversaire de la République
Chinoise qui coïncide cette année avec la
fête de Confucius.
aieo
La grande pitié des
lettrés tonkinois
Par LE TAY.
On sait quel rôle jouait la classe des let-
trés dans la Société Tonkinoise. De même
que la littérature aino-annamite était le vérita-
ble catéchisme de tout art, de toute science,
de toute philosophie, de même les lettrés, seu-
le élite dans la nation, en étaient les maîtres in-
oontestés au triple int de vue intellectuel,
moral et politique. Certes, la République fran-
çaÏIe ne pouvait tolérer que les cerveaux de la
population protégée continuassent & s'atrophier
dans la contemplation stérile de dogmatistnes
surannés : il fallait donner aux générations nou-
velles les moyens d' acquérir une culture ra-
tioonelle, digne de la France moderne. Mais
était-il indispensable qu'une réforme aussi jus-
te dans son principe fut réalisée au détriment
d'individualités dignes d'intérêt ? La démocra-
tie française eut dû considérer, semble-t-il. que
la classe des vieux lettrés d' Annam constituait,
après tout, la plus incontestablement démocra-
tique des élites nationales ayant existé sur la
terre : ouverte à tous, sans distinction d' origine,
les seuls mérites des candidats intervenaient
pour en opérer le classement, au moyen de
concours très sévères et impartiaux. On pou-
vait, à bon droit, s'attacher à en améliorer les
programmes ; il convenait d' en respecter le
principe, tout en modernisant ses applications.
11 est donc regrettable que, sans tenir compte
1 1 .- • f 0 1.
des droits acquis, on an trappe a un ostracisme
de fait toute la classe des lettrés. Cette classe,
a-t-on dit, était hostile à l'idée française.
C'était bien possible I Etait-ce sans cause ? et
le Protectorat a-t-il tenté quelque effort pour
ramener ces gens-là à lui ?
On doit reconnaître que la venue des Fran-
çais au Tonkin fut envisagée par eux d'un très
mauvais œil. Pour des motifs (dont quelques-
uns ne laissaient point d'être, somme toute,
respectables) trop de lettrés, parfois même ou-
vertement, firent cause commune avec les pira-
tes qui désolaient alors le pays soutiens inat-
tendus de la Cour d'Annam 1 Naturellement,
il fallut bien sévir contre eux et remplacer
les mandarins révoltés, déserteurs ou maI-inten-
tionnés. Mais par qui les remplaça-t-on ? L' au-
torité militaire (seule maîtresse alors) choisit ses
préfets et sous-préfets indigènes, sous prétexte
de loyalisme (présumé), parmi ses indicateurs,
ses émissaires, ou ceux de ses gradés, qu'une
vague connaissance de quelqu mots français
désignait à la faveur de leurs chefs : c' est-à-
dire presque toujours, en fait, d'anciens boys
d'officiers. Ces gens manquaient du moindre
prestige auprès des populations, comme d'ail-
leurs de capacités et de qualités morales.
Aussi, lorsqu' on procéda à une organisation
régulière des services du Protectorat, s'efforça-
t-on de recruter ces auxiliaires politiques d'une
iaçon plus conforme au bon sens, comme aux
coutumes du pays.
Or, précisément, les lettrés gagnés à la cau-
se française ne manquaient plus. Les uns
s'étaient ralliés par amour de l'ordre et par
amour pour leur pays : nous tenons le fait
pour incontestable. D'autres, moins intéressants,
caressaient d'égoïstes pensées d'ambition. D'au-
tres enfin, simplement résignés, étaient poussés
par la nécessité.
En effet, sitôt que l'énorme anachronisme
constitué par la civilisation sino-annamite entra
en contact effectif avec celle d'Occident, il
n' y eut même pas entre elles un semblant de
concurrence vitale : tout de suite les méthodes
asiatiques apparurent vouées à l'impuissance
par sélection naturelle ! Parmi les carrières, jus-
qu'alors insoupçonnées des Tonkinois, que les
nouvelles règles de vie offraient virtuellement
à leurs activités, aucune n'était susceptible de
s'ouvrir aux vieux lettrés, cat ces gens s'avé-
raient lourdement handicapés non moins par
la nature de leurs connaissances que par leurs
préjugés. Sous l'ancien régime, ils étaient man-
ëtarmt, omlm ou péducogucs et ils n'étaient
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