Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juillet 1928 26 juillet 1928
Description : 1928/07/26 (A29,N116). 1928/07/26 (A29,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451292s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. Ne 116.
LE NUMERO : 10 CllNTIMBS
JEUDI SOIR, 26 JUILLET 1928.
.U.IIL le
JOHMALJjlOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, MM «i Mi-iiaft*
PARIS 0*0
'VeLem. 1 bouvm it-or
- RICHELIEU «7-M
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Les Annales Coloniales
Us atMMMMM et réclames sont reçue. au
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés daiis notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
tBO H N E ̃ ENTS
avtc U supplément Ulutirii
Un ta 6 Hell 8 Mol»
FralMl et
Colonies 120» 65 » 35 »
ttruger.. 180 » 100 » 60 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
La Ligue des Musulmans Français de Tunisie
0
L'année dernière, comme un certain nom-
bre de parlementaires, de journalistes et de
personnalités du monde intellectuel, je reçus
un Bulletin annuel de la Ligue des Musul-
mans français de Tunisie.
C'était le premier numéro de cette pubIL
cation. Il constituait une brochure, bien pré-
sentée, de quelque deux cents pages, que je
lus avec un vif intérêt.
Je viens de voir le deuxième numéro de
ce Bulletin, et je ne puis que corroborer le
témoignage qu'il se rend à lui-même, avec
une fierté très légitime, en disant, dans une
courte c Introduction. :
1 Le Bulletin publié l'année dernière par
la Ligue des Musulmans français lui a valu
de telles félicitations, 'de si vives sympathies,
qu'il en résulte pour elle une sorte d'obliga-
tion de renouveler cet effort.
a Nos adhérents ont été heureux d'y
trouver un exposé des doctrines, des travaux,
des démarches, des résultats qui constituent
la vie d'un groupement auquel la plupart
avaient adhéré par inclination, sans se ren-
dre bien compte de l'oeuvre qu'il était pos-
sible d'accomplir.
c Mais, c'est en dehors de notre Ligue que
ce Bulletin a produit l'impression la plus
profonde. Pour la grande majorité de ceux
1 qui nous l'avons adressé, il a été une
véritable révélation dont ils ont été à la fois
surpris et émus.
a Nous retrouvons ce sentiment étonné
dans presque toutes les nombreuses lettres
que nous ont écrites des personnalités émi-
nentes du monde parlementaire, du journa-
lisme, de l'Université, de la Littérature.
a Tous ces correspondants nous remercient
de leur avoir permis de connaître un état
de choses qu'il ne soupçonnaient pas et au-
quel ils s'intéressent chaleureusement. -
On ne peut pas exprimer plus exactement
l'impression produite par ce Bulletin sur ses
lecteurs, si j'en juge par moi-même.
C'est bien une révélation de choses insoup-
çonnées qu'il apporte à ceux qui ont la bonne
fortune d'en prendre connaissance. On ne
peut donc que déplorer que ceux qui le pu-
blient soient amenés à déclarer encore :
« En vérité, en présence de l'effet ainsi
pbtenu, nous devons regretter d'avoir été et
d'être encore obligés par des considérations
budgétaires, de restreindre l'édition de notre
W"llet;" à un nombre d'exemplaires inférieur
nos désirs et à nos intentions de propa-
gande. »
Il n'est pas admissible, qu'une œuvre
aussi intéressante et aussi utile soit étouffée
ou menacée dans son existence, pour une
question très limitée de moyens pécuniaires,
que peut résoudre une subvention adminis-
trative ou une largesse amicale.
D'ailleurs,la Ligue elle-même se développe
avec une progression remarquable : A l'as-
semblée générale de 1926, son Comité an-
nonçait qu'elle comptait 250 adhérents na-
turalisés, la plupart chefs de famille accom-
pagnés de 200 sympathisants ou candidats
à la naturalisation; en 1927, c'est un effec-
tif à peu près doublé qu'il accusait, à la
même occasion. Or, le Bulletin dont je si-
gnale la toute récente réception, porte, pour
[1928, une liste nominale de 612 adhérents,
toujours suivis de loin par de nombreux aspi-
rants en attente de naturalisation.
Cette liste est en elle-même des plus inté-
ressante. On peut constater dans ce tableau,
que la Ligue des Musulmans français compte
des représentants dans de nombreuses loca-
lités et non pas seulement dans les grandes
.villes, et que, par conséquent, elle peut
exercer une influence morale dans le pays
tout entier.
Elle a des siens jusque dans les Terri-
toires militaires de l'extrême-sud, à Zarzis,
jehez les Matmata, à Médenine', à Tatahouine.
Je relève, dans cette liste, le nom de trois
femmes, dont, à Tunis, celui de Mlle Der-
tadji, Habiba-Hàfida, a étudiante ». Le rap-
prochement de ces noms si gentiment exoti-
ques et de ce qualificatif professionnel, n'est-
il pas suggestif?
Mais la « Ligue des Musulmans français
de Tunisie » déborde les frontières du Pro-
tectorat : elle a des affiliés en Algérie, au
Maroc, en S'yrie, et l'un des siens, M. Bana-
blla Abderrahmane est commis des P.T.T. à
Djibouti.
En France, ses ligueurs sont assez nom-
breux et disséminés sur tout le territoire,
puisque l'on en trouve à Marseille, à Besan-
çon, à Sarreguemines, à Bourgoin, à Hyè-
res, à Bezons, à Roanne, et enfin à Paris,
où l'un d'eux est Répétiteur au Lycée
Henri-IV.
Ces détails prouvent la force de vitalité
qui imprègne ce groupement et la considéra-
tion qu'il mérite pour l'œuvre qu'il se pro-
pose et que son - président expliquait ainsi - à
l'assemblée générale de 1927 : « La Ligue
'des Musulmans français n'avait, au début,
que l'ambition de grouper les musulmans na-
turalisés français, pour assurer la défense
'de leurs droits et les rappeler, à l'occasion,
& l'observation de leurs devoirs. L'hostilité
'de certains de nos coreligionnaires, mal in-
tentionnés ou mal avertis, nous* amena à
ajouter à ces buts un peu particularistes, un
prosélytisme profrançais. La cause est lielle,
notre ardeur est grande. Nous avons réussi.
Nous devons persévérer. »
On ne peut qu'applaudir à ce langage
On applaudira encore aux conseils que ce
tnême président donnait à ses auditeurs :
« Nous-mêmes, chers Ligueurs, nous ne
devons négliger aucune occasion de manifes-
ter par notre attitude que si nous revendi-
quons tous les droits des citoyens fran-
çais, nous en acceptons tous les devoirs, y
compris les devoirs volontaires.
a C'est dans cet esprit que quelques-uns
d'entre nous ont adhéré à la Société fran-
çaise de Bienfaisance, d'autres, à la Ligue
de Enseignement.
e Ne négligeons pas de nous faire inscrire
sur les listes électorales dès que nous y
aurons droit.
e En un mot, en toute circonstance, fai-
sons ostensiblement, fièrement, le geste fran-
çais. »
On ne sera pas surpris d'apprendre que
celui qui formulait ces excellents conseils
n'est autre que M. Abdelkader Kebaïli, avo-
cat défenseur, qui, conformant sa propre
conduite à ses paroles, donna un exemple
sensationnel en conduisant, l'hiver dernier,
à une soirée de la Résidence Générale, sa
jeune et charmante femme, fille d'une des
plus grandes familles musulmanes de Tuni-
sie. M. Lucien Saint tint à lui manifester
une déférence particulière en lui offrant
son bras pour faire le tour des salons; mais
les c Vieux Turbans - dont beaucoup sont
des jeunes, émirent à ce propos de violentes
critiques auxquelles répondirent nos confrères
français de Tunisie et qui eurent leur écho
jusque dans les colonnes des Annales Colo-
niales.
C'est du reste toujours M. Abdelkader Ke-
baïli qui préside avec une active intelligence
aux destinées de la Ligue des Musulmans
français qui vient, il y a quelques jours à
peine, de lui donner un nouveau témoignage
de sa confiance en le réélisant à l'unanimité.
Le Bulletin qu'il nous a fait parvenir,
nous fait connaître, comme il le dit lui-même
fort justement, un état de choses que nous
ne soupçonnions pas et nous y trouverons en-
core des suggestions pour traiter ici-même
certaines questions qui y sont exposées.
Erncal JVflMrfofl,
Sénateur de la Marne,
A LA CHAMBRE
Prochaine interpellation
M. Barthe, président du groupe viticole
de la Chambre, demande à interpeller à la
rentrée parlementaire, le ministre de 1 Agri-
culture, sur les mesures que le Gouverne-
ment compte prendre pour développer sys-
tématiquement, en Algérie, les cultures de
primeurs et les cultures arbustives, notam-
ment les agrumes, orangers, citronniers,
etc.
M. Barthe estime qu'il faut éviter que,
par suite des charges fiscales et des frais
de transport qui pèsent lourdement sur cer-
taitiep productions complémentaires, les co-
lons soient défcouragés et irrités de ce fait,
à abandonner ces cultures pour s'adonner
uniquement à celle de la vigne, ce qui au-
rait pour conséquence d'accroître la con-
currence faite aux vins de France, par la
production agricole algérienne.
Dans les Groupes
M. Candace change de groupe
Parmi les modifications apportées dans la
classification des groupes de la Chambre
parue au J. 0. du 10 juin, nous avions noté
que M. Candace, détputé de la Guadeloupe,
qui dans l'ancienne législation était inscrit
au groupe républicain socialiste, s'était fait
inscrire aux députés n'appartenant à aucun
groupe. Il s'est rallié depuis à la gauche ra-
dicale.
l ..e
Eledioas maaicipales à la lIIarli..
(par dépêche).
Voici les résultats des élections munici-
pales dans deux communes de l'arrondisse-
ment de Saint-Pierre, que représente M.
L.-O. Frossard, député S. F. I. 0.
LE CARBET
Inscrits 1530.
Votants 822.
Majorité absolue 412.
Liste Maurice Edgar, 426 voix, élu (parti
Lemery-Delmont).
Liste Donatien, 387 voix (Parti Frossard-
Lagrosillièré).
A/OUPA BOUILLON
Ballottage
Notons que le Carbet est après Sainte-
Marie la plus importante commune de l'ar-
rondissement de Saint-Pierrc.
Ajoupa Bouillon, par contre, dépasse à
peine 1.000 habitants.
.,.
Poissons sahariens
La récente découverte à six ou sept mètre.
de profondeur, dans le Sahara, de poissons,
bien vivants et frétillants, semble confirmer
qu'il existe toute une hydrographie souter-
raine qui a succédé à une période où il y
avait un lac immense, là où s'étend aujour-
d'hui le désert de sable. et où tant d'explo-
rateurs ont connu les angoisses de la soit,
avec, qui sait, des eaux douces souterraines
à quelques mètres.
Du reste les autochtones connaissent par-
faitement le cours des rivières souterraines et
depuis longtemps déjJT on a trouvé dans les
Gueltas des poissons dits de sable.
Le malheur est que le Sahara soit bien des-
séché; et que le temps de creuser un puits
est suffisamment long pour permettre de
mourir de soif.
818 -
AU MUSÉUM
., c
Nous avons les meilleures nouvelles du
jeune (llAphant Idu Tehael, Arrivé récem-
ment au Muséum. 11 se porte fort bien, a
beaucoup grandi et jouit d'un excellent
appétit. Quant à rrétendrn qu'il ne s'ennuie
pas. c'est une autre affaire.
Mise eo valeur des colonies
r t 1
Si Vhistoire que Monsieur U
Parthe conte cette semaine dans
e VExportateur Français » est à*.
thentique, elle justifie les commentaires dont
notre distingué confrère l'accompagne, et
elle nous fait réfléchir sur la maladresse
pire que la mauvaise volonté, qui arrête trop
souvent le développement économique de nos
tolomes.
Voici Vhistoire, telle que Monsieur le
Parthe nous la raconte.
Une maison française est installée dans
une de nos grandes colonies ; en Indo-
Chine, nous dit-on ; peut-être ailleurs,
plut aux dieux que t histoire ne fut être
exacte que dons une seule de nos provinces
lointaines 1 Donc cette maison a besoin d'ap-
pareils fabriqués. par une firme importante
de la région parisienne, - - et -- probablement
aussi par des industriels étrangers. On s'a-
dresse à la maison parisienne, on envoie un
câblogramme, car la commande est urgente,
et simultanément on dépose la couverture
(oh 1 ce style commercial) dans une Banque
avec la conviction que la commande va être
satisfaite dans le minimum de temps et avec
le minimum de formalités. Pas du tout. La
maison parisienne répond par une lettre
(voyes-vous cet empressement !) et c'est tout
juste si ce n'est pas une lettre de sottises.
Oyez plutôt : -
Premier point de la réponse éptsfolatre :
on est prié de ne pas confondre, une maison
parisienne ne traite pas d'affaires par câ-
blogramme (elle laisse ce mode de commer-
ce trop précipité à des maisons concurrentes
étrangères qui se souviennent, elles, qu'on ne
voyage plus par diligence et estiment que
les câblogrammes ne sont pas faits pour les
chiens 1)
Deuxième point de la réponse épisto- ,!
laire : une maison parisienne ne livre pas
ses appareils à d'autres maisons dont elle
ignore si elles sauront s'en servir ; montres.
nous patte blanche, et l'on vous ouvrira ;
toute proposition d'affaires est considérée
comme nulle et non avenue si elle n'est pas
appuyée d'attestations démontrant, que ce-
lui qui commande des appareils n'ignore
rien 'de leur fonctionnement.
On croit rêver. On se demande SI Mon-
sieur le Parthe est sérieux. Il en a l'air te-
pendant, et d'ordinaire, il ne manque ni de
bons sens, ni d'exactitude. Il faut observer
après cela, que la lettre a dû mettre pour
arriver en Indo-Chine le temps que met une
lettre qui ne s'égare pas, sans laisser de
trace (mon cher confrère, celle-là était peut-
Itre recommandée ; ne répliques pas .- rai-
son de plus, bien entendit) et il suppose que
la maison qui r a reçue a été guérie une
bonne fois pour toutes de l'idée d'envoyer
une commande à la même adresse. C'est
vraisemblable. Ainsi finit la comédie.
Car c'est une comédie, en effet, après
laquelle si on nous disait : Applaudissez
citoyens, nous seriàns plutôt tentés d'en-
voyer 'des pommes cuites au personnage
principal. Monsieur le Parthe en profite
pour tourner quelque peu en ridicule les
grands discours et les belles tirades sur la
mise en valeur des colonies. Je ne crois pas
que ces manifestations oratoires et lyriques
aient été inutiles, je ne pense pas qu'elles
le soient devenues. Elles ont appris beau-
coup de choses à des quantités de gens qui
ignoraient absolument tout de notre empire
colonial, et elles ont créé l'atmosphère.
Mais cela ne suffit pas. Il faut que chacun
V mette du sien, et je n'hésiterais même
pas à ajouter : il faut que les maisons de'
la métropole gardent un traitement de fa-
iseur aux maisons établies dans notre plus
grande France. Si donc une des premières
à manqué à ce devoir, si elle a traité de
Turc à More une t maison française en
Indo-Chine ou ailleurs, bref si l'histoire est
vraie dans tous ses détails et dans son en-
semble, nous ne saurions trop louer Mon-
sieur le Parthe d'avoir si bien dirigé une de
ses flèches les plus pointues, et nous l'en-
courageons même, si cela se renouvelle, à
ne pas hésiter à vider son carquois.
Itarlo Xouslan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
génatormte des Colonies.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le sergent observateur Goutte, qui avait
été.. grièvement brûlé dans l'occident
d'aviation de Fez, le 11 juillet, a succom-
bé. Les obsèques solennelles ont eu lieu
en présence de toutes les autorités locales.
Retour du Cap
L'avion Cinéma ntonlé par les pilotes
Mauler et Baud et par le cinégraphistc.
Cohendy, venant de Porto-Alexandre,
province de Mossamedes, dans l'Angola,
où il avait fait escale,est arrivé à Bcnguc-
ln, le grand port de l'Angola.
L'Italie demande encore
quelque chose
«♦»
Commentant les nouvelles de sources an-
glaises sur la possibilité d'une entente franco-
anglaise en Afrique Occidentale, le journal
italien Teoere estime qu'aucun changement ne
saurait être apporté dans le régime actuel des
colonies à mandat, ni économiquement, ni poli-
tiquement, sans obtenir au préalable le consen-
tement de l'Italie, qui est intéressée double-
ment, tout d'abord comme puissance faisant
partie de l'Institut de Genève, et ensuite
comme puissance ayant besoin de commercer
directement et sans intermédiaire avec les indi-
gènes du Togo et du Cameroun.
LI siito H mm ei Frace
• • s •
Décoré par le roi Fouad
Profitant du séjour à Paris du Sultan du
JtiatK* le roi d'Egypte Fouad 1* lui a fait
remettre par Si Kaddour ben Gabrit le
grand collier en brillants de M'Hammed Ali
qui est la plus haute distinction que les rois
d'Egypte accordent aux Souverains. Le roi
Fouad avait reçu précédemment du Sultan
du Maroc le grand cordon en pierres pré-
cieuses du Ouissam Alaouïte.
Dans la matinée d'avant-hier S. M. Sidi
Mohamed accompagné de son grand vizir
Mohammed el Mokri, a fait, de bonne heure,
une promenade aux Champs-Elysées et au
Bois. -
Il s'est fait conduire ensuite dans un
grand magasin, qu'il a longuement visité,
s'arrêtant notamment pour acheter des
chaussures, des bas de soie et des robes.
Il a regagné à midi son hôtel, où il a dé-
jeuné dans son appartement. Son après-midi
a été consacrée à une promenade à travers
Paris, en flâneur.
Hier matin, le Sultan a fait une courte
promenade en auto.
Réception à l'Elysée
Le Président de la République a offert
hier à l'Elysée, un déjeuner en l'honneur de
S. M. le Sultan du Maroc.
Sidi Mohamed était accompagné de S. Ex-
cellence El Mokri, grand vizir ; Si Kaddour
Ben Gabrit, et Si Mameri, chef et cbef-ad-
joint du protocole, ainsi que de M. Marc,
directeur des Affaires cbénfiennes.
- Assistaient également a ce déjeuner :
MM. Raymond Poincaré, Président du
Conseil ; Barthou, garde des sceaux, minis-
tre de la Justice; A. Briand, ministre des
Affaires étiangères ; Georges Leygues, mi-
nistre de la Marine; Edouard Herriot, mi-
nistre de l'Instruction publique; André Tar-
dieu, ministre des Travaux publics; Boka-
nowski, ministre du Commerce et de l'In-
dustrie; Queuille, ministre de l'Agriculture;
Léon Perrier, ministre des Colomes; Lou-
Fi r, minis
cheur, ministre du Travail ; Louis Marin,
ministre des Pensions ; Oberkirch, sous-se-
crétaire d'Etat au ministère du Travail ; le
maréchal Franchet d'Espérey; Jules Cam-
bon et Philippe Berthelot, ambassadeurs de
France; Corbin et de SaintQuentin, minis-
tres pléniotentiaires; Bouilloux-Lafont, vice-
président de la Chambre des députés rap-
porteur du budget du Protectorat maro-
cain ; Piétri, Barety, Guilhaumon, députés,
membres du groupe marocain ; Steeg, com-
missaire, Résident général au Maroc ; Lucien
Saint, Résident général à Tunis; Bordes,
Gouverneur de l'Algérie; les généraux Gou-
raud et Simon; MM. André Lebon, Griolet,
etc.. etc.
Les honneurs militaires ont été rendus à
Sa Majesté à son arrivée au palais de
l'Elysée, ainsi qu'à son départ, par un ba-
taillon du 5* régiment d'infanterie avec dra-
peau et musique, qui joua l'hymne chérifien.
Au cours de l'audience qui a précédé le
déjeuner, le Président de la République a
remis à Sa Majesté le Sultan les insignes de
grand'croix de l'ordre national de la Légion
d'honneur.
M. Marc, directeur des Affaires indigènes,
qui est l'agent de liaison constant entre le
Sultan et le Résident, a proposé à S.M. Sidi
Mohamed quelques buts d'excursion. Ver-
sailles, Fontainebleau, Chantilly, tentent
également le jeune prince. Il choisira vers
la fin de la semaine lorsqu'il aura erré, tout
à son aise, à travers Paris, en touriste libre
de son temps.
III
Un sosie du Sultan
»♦»
Un commerçant tunisien déambulait hier
soir, sur le boulevard, le chef coiffé d'un fez
et vêtu d'une gandourah de tussor gris
perle.
Parmi les promeneurs affairés, quelqu'un
dit : *
- Je le reconnais, c'est le Sultan du Ma-
roc !
En un clin d'oeil, tout le boulevard fut en
ébullition. On pressait le pas pour voir de
plus près le souverain, une importante es-
corte de curieux se forma instantanément et
nul ne sait jusqu'où aurait pu aller l'enthou-
siasme des badauds, quand le placide Orien-
tal, faisant courageusement face à la foule,
cria de toutes ses forces :
Je ne suis pas sultan, je suis un sim-
ple commerçant tunisien de passage à Paris,
je vous supplie de me f.icher la paix t
Ce qui était rigoureusement exact.
N'empêche qu'il lui- fallut finalement
rendre un taxi pour échapper à l'encom-
brante admiration des Parisiens et, surtout,
des Parisiennes 1
Le statut de Tanger
«»«
Les signatures officielles
M. Philippe Rerthetot, secrétaire général
du ministère des Affaires étrangères ; lord
Crewe, ambassadeur de Grande-Bretagne ;
M. Quinones de Léon, ambassadeur d'Espa-
gne, et le comte Manzoni, ambassadeur
d'Italie, se sont réunis hier matin à 10 h. 30,
au ministère des Affaires étrangères, et ont
apposé leurs signatures à l'accord sur Tan-
ger, qu'ils avaient déjà paraphé il y a huit
jours.
L'accord sera soumis à l'adhésion de tou-
tes les puissances qui sont appelées à y par-
ticiper la Belgique, les Etats-Unis, la Hol-
lande, la Suède et le Portugal.
Le texte de l'accord sera publié à la fin
du mois, sous réserve de l'adhésion des puis-
sances déjà mentionnas.
-bal-
Jeux de Majestés
Tandis que le sympathique Sultan du Ma-
roc, S. M. Mohamed, fait des achats au
non Marché, visite les usines d'aviation,
S. M. le jeune empereur d'Annam, toujours
à Vichy, s'entraîne au tennis sous l'rril vigi-
lant du prince Bourbon Parme, qui fut son
initiateur dans ce jeu d'adresse et d'élé-
gance.
.1.
M. Léon Perrier dans ITère
0*0
M. Léon Peiner, ministre des Colonies,
quittera Paris ce soir pour l'Ire. Il sera ren-
tré mardi dans la capitale.
Le mouvement commercial au Gabon en 1927
* .'- IW
'-– <
Le mouvement commercial du Gabon qui,
déjà en 1926, gr&ce à l'extension prise par
les exploitations forestières, avait marqué une
amélioration considérable sur les années pré-
cédentes, a encore accentué sa progression pen-
dant l'année 1927 et se chiffre :
Au 31 décembre par fr. 152.275.442 »
En augmentation de fr. 43.366.216 9
Sur le chiffre de 1926 qui
était de fr. 108.909.226 »
La valew des marchandises exportées et
importées pour 1926 et 1927 s'établit comme
suit :
1926 1927 En plus pour 1927
Importations. 56.291.077 » 68.364 912 » 12.073.835»
Exportations. 1 52.618.149 » 83-910.530 » 31.292.381 »
Totaux 108.909.226 » 152-275.442 » 43.366.216 »
U y a lieu de remarquer que ces chiffres sont
loin de représenter la valeur réelle, des expor-
tations ; lett bois ont en effet été mercurialisés
à des taux presque de moitié inférieurs aux
coun pratiqués sur les places de Libreville et
Port-Gentil. C'est ainsi que l'okoumé a été
calcul é à raison de 250 francs la tonne, alors
que les prix d'achat ont oscillé aux environs
de 500 francs. En valorisant la tonne de bols
à 400 francs, on anive encore au chiffre de
133 millions.
Le total des exportations se chiffre ainsi à
146 millions, et le montant global des trans-
actions commerciales à plus de 214 núllion.
Le tonnage se répartit comme suit :
1926 1927
Importations 20.752 t. 20.607 t. dont 7.893 pr. Lib. et 12.714 pr. P.G.
Exportations 241.728 t. 335.668 t. dont 155.899 pr. Lib. et 179.769 pr. P.C.
Totaux 262.480 1. 356.275 t. 163.792 192.483
Les principales importations qui, dans la
proportion de 80 %, proviennent de la France
ou de ses colonies, ont été : les tissus (5 mil-
lions 263.000 francs), l'essence (5.100.000),
qui est à peu près le seul article d'importation
d'origine étrangère, les vins et liqueun (4 mil-
lions 800.000), les bâtiments de rivière (4 mil-
lions 647.000), le riz (4.231.000), les confec-
tions (2.565.000), les poissons secs et conser-
ves de viande (2.400.000), le tabac (2 millions
364.000), le ciment (1.636.000), les automo-
biles (1.152.000).
La majeure partie de 1 activité économique
de la colonie étant actuellement concentrée
sur l'exploitation forestière dont le rendement
est immédiat et extrêmement rémunérateur
(étant donné les cours actuels, le bénéfice net
ressort souvent à plus. 4e 250 fr. par tonne),
le bois constitue à lui seul la quasi-totalité des
exportations, pour un tonna ge de 334.000
tonnes et une valeur mercuriahsée de 72 mil-
lions (en fait 133 millions) sur un total de
84 millions. Les grosses sociétés seules consa-
crent une partie de leur effort à la création de
plantations, principalement de pa lmeraies qui,
encore récentes, ne donnent à l'heure actuelle
que des rendements minimes. Il a été exporté
en 1927, 2.445 tonnes de palmistes contre
1.022 en 1921. Le cacao en fèves figure aux
exportations pour 641.000 francs, le café po.-
563.000. et le caoutchouc pour 531.000. Il
est à noter que les sorties d ivoire sont en ré-
gression (4.392 kilos = 464.000 francs contre
6.636 kilos = 596.000 francs en 1926).
Après la France, qui reçoit 45 des expor-
tations, les principaux clients du Gabon sont
l'Allemagne (38 %) et les Pays-Bas (8 %).
Il faut d'ailleurs remarquer que le pavillon
national prédomine très largement dans les tran-
sactions de la colonie (en tonnage 78 aux
importations et 58 aux exportations).
Ce qui serait maladroit
.t.
Ce serait de suivre le conseil (?) du cor-
respondant du Tempsy M. Robert Poulaine,
actuellement enquêteur colonial en A. O. F.
Il s'agirait, pour pacifier définitivement la
Mauritanie en collaboration du Maroc et de
l'Algérie, de transformer des tirailleurs séné-
galais en méharistes.
Mais ce brave monsieur ignore que le noir
est tout ce qu'il y a de plus contre-indicée
pour faire un méhariste. Nos valeureux mé-
aristes actuels sont surtou des Maures,
grands sahariens qui, eux, n'ont pas du cha-
meau une peur instinctive.
Il suffit de se rappeler les débuts de l'or-
ganisation de nos pelotons méharistes pour
comprendre combien M. Robert Poulaine se
trompe.
Comme il faut se méfier de ces enquêtes
faites par des profanes 1
, b. B.
-
Trophée du Tonkin
»♦«
Ainsi que nous l'avions annoncé, le dépôt
au musée de l'armée d'un drapeau pris aux
pirates chinois, a eu lieu ce matin au cours
d'une prise d'armes aux Invalides.
Entouré des généraux Andlauer, Claudel,
Peltier, du lieutenant-colonel, ancien comman-
dant du 56 territoire, le lieutenant Graille, de
l'Infanterie coloniale, portait son glorieux tro-
phée : un pavillon bleu foncé sur lequel se dé-
tachent en blanc de gros caractères chinois et
que surmonte un petit pavillon rouge portant
cinq étoiles rouge foncé, M. Pasquier, direc-
teur de l'Agence Economique de l' Indochine,
et le chef du bureau des Affaires économiques
de l'Agence assistaient à cette cérémonie, ainsi
que plusieurs coloniaux d'Indochine.
Après une remise de décorations, le général
Gouraud, Gouverneur militaire de Paris, a
remis le drapeau chinois au délégué du général
Mariaux, directeur du Musée de l'Année, et
ce ne fut pas sans avoir rappelé en quelques
mots les fastes brillantes de l'infanterie de Ma-
rine et de l'infanterie coloniale dans la con-
quête, puis dans la pacification de l'Indochine.
Dépêches de l'Indochine
l'
Les fêtes du couronnement
de S. M. Monivong
Les lâtcs du couronnement de S. M. Mo-
niuonq se sont poursuivies à Phnom-Penh
dan. l'allégresse générale.
Le roi accompagné des Princes, des
Ministres et des grands dignitaires ont
parcouru la ville dans un cortège fééri-
que, en palanquin, en char, à cheval et à
éléphant, suivant les rites traditionnels en
distribuant des aumônes ; il a été salué
par tes acc'amalions enthousiastes d'une
foule immense accourue souvent des pro-
vinces les plus reculées, l.e Roi a. été reçu
lolennellement à la Résidence Supérieure,
par le Ueprésenlant de la France.
Indopacifl.
..1
LE TAUX DE LA PIASTRE
.e-
T,e Gouverneur géiW'rnl do l'Indochine vient
41e faire connaître nu ministre dos Colonies qu'ft
la date du 2-t juillet 1028, le taux oflioiel de la
pinslre était de 12 fr. 85.
Est de 12 fr. 90 le 2"> du ntfmo mois.
EiV MER
-
Le paquebot Marcchal-Lyautey, courrier
du Maroc, arrivé avant-hier à Marseille, a
recueilli dans la rade de Marseille les huit
occupants d'un petit canot à moteur, le l'co
loce, qui était en perdition.
Photo • Cinématographie
en Indochine
–* 8.
L'arrêté du 28 mai 1921 relatif à la photo-
cinématographie vient d'être modifié.
A l'exception des films édités par le ser-
vice photo-cinématographique de l'Indo-
chine aucun film cinématographique ne peut
être représenté en public ou, s'il a été édité
en Indochine, exporté de la colonie, si ce
film et son titre n'ont obtenu le visa du Gou-
verneur de la Cochinchine ou du Résident
supérieur au Tonkin, par délégation perma-
nente du Gouverneur général de l'Indo-
chine.
Tout autre éditeur ou importateur de
films est tenu à requérir son inscription sur
une liste tenue à Saigon, dans les bureaux
du Gouvernement de la Cochinchine, à Ha-
noï, à la Résidence supérieure.
Les demandes d'inscription doivent énon-
cer :
t" Le nom, les prénoms, l'âge, le lieu et
la date de naissance, la nationalité et le do-
micile du demandeur ;
2° Le lieu principal de son exploitation
commerciale, les succursales, s'il en existe,
les professions connexes qu'il représente ou
dont il importe habituellement les films, la
périodicité et le mode habituel d'expédition
des envois ;
3° S'il est asiatique étranger, la justifica-
tion qu'il a satisfait aux obligations prévues
par le décret du 27 février 1892 ou des ar-
rêtés du 23 avril 1910, 23 octobre 1011, is
janvier 1912 et ier mai 1914 ;
, 4° S'il réside en dehors du territoire dee
villes de Saigon ou de Hanoi ou de leur
banlieue immédiate, la désignation du ou des
fondés de pouvoirs accrédités par les deman-
- deurs auprès - de la -- Commission locale
Les demandes d'inscription émanant d'édi.
teurs de films ne doivent comporter, outre
les énonciations prescrites par l'alinéa pre-
mier et, éventuellement, par les alinéas 38
et 40 ci-dessus, que l'indication du lieu prin-
cipal de l'exploitation commerciale du de.
mandeur, de ses succursales, s'il en existe,
et des professions connexes qu'il exerce.
Tout importateur de films est tenu de dres.
ser, dans les 24 heures de la délivrance de
1 envoi, le bordereau des films reçus et de
faire parvenir, sous pli recommandé et avec
accusé postal de réception, le double de ce
bordereau au Président de la Commission
lout auteur ou éditeur de livret - ou - scéna-
rio doit préalablement à la réalisation ciné-
matographique dudit livret ou scénario dans
la Colonie, ou à son exportation, en in-ot.
mer, par pli recommandé et avec accusé
postal de réception, le Président de !a Com-
mission. Cette déclaration devra indiquer le
titre du film en projet, le nom de l'auteur
et de l'éditeur du livret ou scénario il ce-
lui de 1 éditeur éventuel du fiiiii ; ille pté.
dscra si ce livret ou scénario doit être I.ti-
lisé dans la Colonie ou s'il est dcsth, à
1 exportation.
L examen des livrets ou scénarios et des
films a lieu en présence des autours éditeurs
ou importateurs ou de leurs fondés de pou-
voirs, ou ceux-ci dûment convoqués.
Toutefois le Président de la Commission
peut, en cas d'urgence, convoquer par voie
de consultation à domicile, l'avis des mem-
bres de la Commission, au sujet des livrets
ou scénarios se rapportant soit a des films
dont la réalisation est envisagée, soit à des
films déjà realises et dont la présentation au
publi, c est demandée. Si cet avis est favora-
ble, le livret, lo scénario ou film en qiies.
tion peut être soumis directement au visa
administratif, sans Due soit suivie la nrr»r*.
dure prescrite, laquelle est obligatoire dans
le cas contraire.
Il est tenu. par iec soins des Commis.
sions, un répertoire général des filtns et li-
vrets ou scénarios vi .;{os pour réprésentation
ou utilisation en Indochine.
Les numéros impairs sont attribués à la
LE NUMERO : 10 CllNTIMBS
JEUDI SOIR, 26 JUILLET 1928.
.U.IIL le
JOHMALJjlOTIDIEN
Rédaction & Administration :
M, MM «i Mi-iiaft*
PARIS 0*0
'VeLem. 1 bouvm it-or
- RICHELIEU «7-M
~I àl 1 1 0 1' 1
Les Annales Coloniales
Us atMMMMM et réclames sont reçue. au
bureau du Journal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés daiis notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
tBO H N E ̃ ENTS
avtc U supplément Ulutirii
Un ta 6 Hell 8 Mol»
FralMl et
Colonies 120» 65 » 35 »
ttruger.. 180 » 100 » 60 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
La Ligue des Musulmans Français de Tunisie
0
L'année dernière, comme un certain nom-
bre de parlementaires, de journalistes et de
personnalités du monde intellectuel, je reçus
un Bulletin annuel de la Ligue des Musul-
mans français de Tunisie.
C'était le premier numéro de cette pubIL
cation. Il constituait une brochure, bien pré-
sentée, de quelque deux cents pages, que je
lus avec un vif intérêt.
Je viens de voir le deuxième numéro de
ce Bulletin, et je ne puis que corroborer le
témoignage qu'il se rend à lui-même, avec
une fierté très légitime, en disant, dans une
courte c Introduction. :
1 Le Bulletin publié l'année dernière par
la Ligue des Musulmans français lui a valu
de telles félicitations, 'de si vives sympathies,
qu'il en résulte pour elle une sorte d'obliga-
tion de renouveler cet effort.
a Nos adhérents ont été heureux d'y
trouver un exposé des doctrines, des travaux,
des démarches, des résultats qui constituent
la vie d'un groupement auquel la plupart
avaient adhéré par inclination, sans se ren-
dre bien compte de l'oeuvre qu'il était pos-
sible d'accomplir.
c Mais, c'est en dehors de notre Ligue que
ce Bulletin a produit l'impression la plus
profonde. Pour la grande majorité de ceux
1 qui nous l'avons adressé, il a été une
véritable révélation dont ils ont été à la fois
surpris et émus.
a Nous retrouvons ce sentiment étonné
dans presque toutes les nombreuses lettres
que nous ont écrites des personnalités émi-
nentes du monde parlementaire, du journa-
lisme, de l'Université, de la Littérature.
a Tous ces correspondants nous remercient
de leur avoir permis de connaître un état
de choses qu'il ne soupçonnaient pas et au-
quel ils s'intéressent chaleureusement. -
On ne peut pas exprimer plus exactement
l'impression produite par ce Bulletin sur ses
lecteurs, si j'en juge par moi-même.
C'est bien une révélation de choses insoup-
çonnées qu'il apporte à ceux qui ont la bonne
fortune d'en prendre connaissance. On ne
peut donc que déplorer que ceux qui le pu-
blient soient amenés à déclarer encore :
« En vérité, en présence de l'effet ainsi
pbtenu, nous devons regretter d'avoir été et
d'être encore obligés par des considérations
budgétaires, de restreindre l'édition de notre
W"llet;" à un nombre d'exemplaires inférieur
nos désirs et à nos intentions de propa-
gande. »
Il n'est pas admissible, qu'une œuvre
aussi intéressante et aussi utile soit étouffée
ou menacée dans son existence, pour une
question très limitée de moyens pécuniaires,
que peut résoudre une subvention adminis-
trative ou une largesse amicale.
D'ailleurs,la Ligue elle-même se développe
avec une progression remarquable : A l'as-
semblée générale de 1926, son Comité an-
nonçait qu'elle comptait 250 adhérents na-
turalisés, la plupart chefs de famille accom-
pagnés de 200 sympathisants ou candidats
à la naturalisation; en 1927, c'est un effec-
tif à peu près doublé qu'il accusait, à la
même occasion. Or, le Bulletin dont je si-
gnale la toute récente réception, porte, pour
[1928, une liste nominale de 612 adhérents,
toujours suivis de loin par de nombreux aspi-
rants en attente de naturalisation.
Cette liste est en elle-même des plus inté-
ressante. On peut constater dans ce tableau,
que la Ligue des Musulmans français compte
des représentants dans de nombreuses loca-
lités et non pas seulement dans les grandes
.villes, et que, par conséquent, elle peut
exercer une influence morale dans le pays
tout entier.
Elle a des siens jusque dans les Terri-
toires militaires de l'extrême-sud, à Zarzis,
jehez les Matmata, à Médenine', à Tatahouine.
Je relève, dans cette liste, le nom de trois
femmes, dont, à Tunis, celui de Mlle Der-
tadji, Habiba-Hàfida, a étudiante ». Le rap-
prochement de ces noms si gentiment exoti-
ques et de ce qualificatif professionnel, n'est-
il pas suggestif?
Mais la « Ligue des Musulmans français
de Tunisie » déborde les frontières du Pro-
tectorat : elle a des affiliés en Algérie, au
Maroc, en S'yrie, et l'un des siens, M. Bana-
blla Abderrahmane est commis des P.T.T. à
Djibouti.
En France, ses ligueurs sont assez nom-
breux et disséminés sur tout le territoire,
puisque l'on en trouve à Marseille, à Besan-
çon, à Sarreguemines, à Bourgoin, à Hyè-
res, à Bezons, à Roanne, et enfin à Paris,
où l'un d'eux est Répétiteur au Lycée
Henri-IV.
Ces détails prouvent la force de vitalité
qui imprègne ce groupement et la considéra-
tion qu'il mérite pour l'œuvre qu'il se pro-
pose et que son - président expliquait ainsi - à
l'assemblée générale de 1927 : « La Ligue
'des Musulmans français n'avait, au début,
que l'ambition de grouper les musulmans na-
turalisés français, pour assurer la défense
'de leurs droits et les rappeler, à l'occasion,
& l'observation de leurs devoirs. L'hostilité
'de certains de nos coreligionnaires, mal in-
tentionnés ou mal avertis, nous* amena à
ajouter à ces buts un peu particularistes, un
prosélytisme profrançais. La cause est lielle,
notre ardeur est grande. Nous avons réussi.
Nous devons persévérer. »
On ne peut qu'applaudir à ce langage
On applaudira encore aux conseils que ce
tnême président donnait à ses auditeurs :
« Nous-mêmes, chers Ligueurs, nous ne
devons négliger aucune occasion de manifes-
ter par notre attitude que si nous revendi-
quons tous les droits des citoyens fran-
çais, nous en acceptons tous les devoirs, y
compris les devoirs volontaires.
a C'est dans cet esprit que quelques-uns
d'entre nous ont adhéré à la Société fran-
çaise de Bienfaisance, d'autres, à la Ligue
de Enseignement.
e Ne négligeons pas de nous faire inscrire
sur les listes électorales dès que nous y
aurons droit.
e En un mot, en toute circonstance, fai-
sons ostensiblement, fièrement, le geste fran-
çais. »
On ne sera pas surpris d'apprendre que
celui qui formulait ces excellents conseils
n'est autre que M. Abdelkader Kebaïli, avo-
cat défenseur, qui, conformant sa propre
conduite à ses paroles, donna un exemple
sensationnel en conduisant, l'hiver dernier,
à une soirée de la Résidence Générale, sa
jeune et charmante femme, fille d'une des
plus grandes familles musulmanes de Tuni-
sie. M. Lucien Saint tint à lui manifester
une déférence particulière en lui offrant
son bras pour faire le tour des salons; mais
les c Vieux Turbans - dont beaucoup sont
des jeunes, émirent à ce propos de violentes
critiques auxquelles répondirent nos confrères
français de Tunisie et qui eurent leur écho
jusque dans les colonnes des Annales Colo-
niales.
C'est du reste toujours M. Abdelkader Ke-
baïli qui préside avec une active intelligence
aux destinées de la Ligue des Musulmans
français qui vient, il y a quelques jours à
peine, de lui donner un nouveau témoignage
de sa confiance en le réélisant à l'unanimité.
Le Bulletin qu'il nous a fait parvenir,
nous fait connaître, comme il le dit lui-même
fort justement, un état de choses que nous
ne soupçonnions pas et nous y trouverons en-
core des suggestions pour traiter ici-même
certaines questions qui y sont exposées.
Erncal JVflMrfofl,
Sénateur de la Marne,
A LA CHAMBRE
Prochaine interpellation
M. Barthe, président du groupe viticole
de la Chambre, demande à interpeller à la
rentrée parlementaire, le ministre de 1 Agri-
culture, sur les mesures que le Gouverne-
ment compte prendre pour développer sys-
tématiquement, en Algérie, les cultures de
primeurs et les cultures arbustives, notam-
ment les agrumes, orangers, citronniers,
etc.
M. Barthe estime qu'il faut éviter que,
par suite des charges fiscales et des frais
de transport qui pèsent lourdement sur cer-
taitiep productions complémentaires, les co-
lons soient défcouragés et irrités de ce fait,
à abandonner ces cultures pour s'adonner
uniquement à celle de la vigne, ce qui au-
rait pour conséquence d'accroître la con-
currence faite aux vins de France, par la
production agricole algérienne.
Dans les Groupes
M. Candace change de groupe
Parmi les modifications apportées dans la
classification des groupes de la Chambre
parue au J. 0. du 10 juin, nous avions noté
que M. Candace, détputé de la Guadeloupe,
qui dans l'ancienne législation était inscrit
au groupe républicain socialiste, s'était fait
inscrire aux députés n'appartenant à aucun
groupe. Il s'est rallié depuis à la gauche ra-
dicale.
l ..e
Eledioas maaicipales à la lIIarli..
(par dépêche).
Voici les résultats des élections munici-
pales dans deux communes de l'arrondisse-
ment de Saint-Pierre, que représente M.
L.-O. Frossard, député S. F. I. 0.
LE CARBET
Inscrits 1530.
Votants 822.
Majorité absolue 412.
Liste Maurice Edgar, 426 voix, élu (parti
Lemery-Delmont).
Liste Donatien, 387 voix (Parti Frossard-
Lagrosillièré).
A/OUPA BOUILLON
Ballottage
Notons que le Carbet est après Sainte-
Marie la plus importante commune de l'ar-
rondissement de Saint-Pierrc.
Ajoupa Bouillon, par contre, dépasse à
peine 1.000 habitants.
.,.
Poissons sahariens
La récente découverte à six ou sept mètre.
de profondeur, dans le Sahara, de poissons,
bien vivants et frétillants, semble confirmer
qu'il existe toute une hydrographie souter-
raine qui a succédé à une période où il y
avait un lac immense, là où s'étend aujour-
d'hui le désert de sable. et où tant d'explo-
rateurs ont connu les angoisses de la soit,
avec, qui sait, des eaux douces souterraines
à quelques mètres.
Du reste les autochtones connaissent par-
faitement le cours des rivières souterraines et
depuis longtemps déjJT on a trouvé dans les
Gueltas des poissons dits de sable.
Le malheur est que le Sahara soit bien des-
séché; et que le temps de creuser un puits
est suffisamment long pour permettre de
mourir de soif.
818 -
AU MUSÉUM
., c
Nous avons les meilleures nouvelles du
jeune (llAphant Idu Tehael, Arrivé récem-
ment au Muséum. 11 se porte fort bien, a
beaucoup grandi et jouit d'un excellent
appétit. Quant à rrétendrn qu'il ne s'ennuie
pas. c'est une autre affaire.
Mise eo valeur des colonies
r t 1
Si Vhistoire que Monsieur U
Parthe conte cette semaine dans
e VExportateur Français » est à*.
thentique, elle justifie les commentaires dont
notre distingué confrère l'accompagne, et
elle nous fait réfléchir sur la maladresse
pire que la mauvaise volonté, qui arrête trop
souvent le développement économique de nos
tolomes.
Voici Vhistoire, telle que Monsieur le
Parthe nous la raconte.
Une maison française est installée dans
une de nos grandes colonies ; en Indo-
Chine, nous dit-on ; peut-être ailleurs,
plut aux dieux que t histoire ne fut être
exacte que dons une seule de nos provinces
lointaines 1 Donc cette maison a besoin d'ap-
pareils fabriqués. par une firme importante
de la région parisienne, - - et -- probablement
aussi par des industriels étrangers. On s'a-
dresse à la maison parisienne, on envoie un
câblogramme, car la commande est urgente,
et simultanément on dépose la couverture
(oh 1 ce style commercial) dans une Banque
avec la conviction que la commande va être
satisfaite dans le minimum de temps et avec
le minimum de formalités. Pas du tout. La
maison parisienne répond par une lettre
(voyes-vous cet empressement !) et c'est tout
juste si ce n'est pas une lettre de sottises.
Oyez plutôt : -
Premier point de la réponse éptsfolatre :
on est prié de ne pas confondre, une maison
parisienne ne traite pas d'affaires par câ-
blogramme (elle laisse ce mode de commer-
ce trop précipité à des maisons concurrentes
étrangères qui se souviennent, elles, qu'on ne
voyage plus par diligence et estiment que
les câblogrammes ne sont pas faits pour les
chiens 1)
Deuxième point de la réponse épisto- ,!
laire : une maison parisienne ne livre pas
ses appareils à d'autres maisons dont elle
ignore si elles sauront s'en servir ; montres.
nous patte blanche, et l'on vous ouvrira ;
toute proposition d'affaires est considérée
comme nulle et non avenue si elle n'est pas
appuyée d'attestations démontrant, que ce-
lui qui commande des appareils n'ignore
rien 'de leur fonctionnement.
On croit rêver. On se demande SI Mon-
sieur le Parthe est sérieux. Il en a l'air te-
pendant, et d'ordinaire, il ne manque ni de
bons sens, ni d'exactitude. Il faut observer
après cela, que la lettre a dû mettre pour
arriver en Indo-Chine le temps que met une
lettre qui ne s'égare pas, sans laisser de
trace (mon cher confrère, celle-là était peut-
Itre recommandée ; ne répliques pas .- rai-
son de plus, bien entendit) et il suppose que
la maison qui r a reçue a été guérie une
bonne fois pour toutes de l'idée d'envoyer
une commande à la même adresse. C'est
vraisemblable. Ainsi finit la comédie.
Car c'est une comédie, en effet, après
laquelle si on nous disait : Applaudissez
citoyens, nous seriàns plutôt tentés d'en-
voyer 'des pommes cuites au personnage
principal. Monsieur le Parthe en profite
pour tourner quelque peu en ridicule les
grands discours et les belles tirades sur la
mise en valeur des colonies. Je ne crois pas
que ces manifestations oratoires et lyriques
aient été inutiles, je ne pense pas qu'elles
le soient devenues. Elles ont appris beau-
coup de choses à des quantités de gens qui
ignoraient absolument tout de notre empire
colonial, et elles ont créé l'atmosphère.
Mais cela ne suffit pas. Il faut que chacun
V mette du sien, et je n'hésiterais même
pas à ajouter : il faut que les maisons de'
la métropole gardent un traitement de fa-
iseur aux maisons établies dans notre plus
grande France. Si donc une des premières
à manqué à ce devoir, si elle a traité de
Turc à More une t maison française en
Indo-Chine ou ailleurs, bref si l'histoire est
vraie dans tous ses détails et dans son en-
semble, nous ne saurions trop louer Mon-
sieur le Parthe d'avoir si bien dirigé une de
ses flèches les plus pointues, et nous l'en-
courageons même, si cela se renouvelle, à
ne pas hésiter à vider son carquois.
Itarlo Xouslan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
génatormte des Colonies.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le sergent observateur Goutte, qui avait
été.. grièvement brûlé dans l'occident
d'aviation de Fez, le 11 juillet, a succom-
bé. Les obsèques solennelles ont eu lieu
en présence de toutes les autorités locales.
Retour du Cap
L'avion Cinéma ntonlé par les pilotes
Mauler et Baud et par le cinégraphistc.
Cohendy, venant de Porto-Alexandre,
province de Mossamedes, dans l'Angola,
où il avait fait escale,est arrivé à Bcnguc-
ln, le grand port de l'Angola.
L'Italie demande encore
quelque chose
«♦»
Commentant les nouvelles de sources an-
glaises sur la possibilité d'une entente franco-
anglaise en Afrique Occidentale, le journal
italien Teoere estime qu'aucun changement ne
saurait être apporté dans le régime actuel des
colonies à mandat, ni économiquement, ni poli-
tiquement, sans obtenir au préalable le consen-
tement de l'Italie, qui est intéressée double-
ment, tout d'abord comme puissance faisant
partie de l'Institut de Genève, et ensuite
comme puissance ayant besoin de commercer
directement et sans intermédiaire avec les indi-
gènes du Togo et du Cameroun.
LI siito H mm ei Frace
• • s •
Décoré par le roi Fouad
Profitant du séjour à Paris du Sultan du
JtiatK* le roi d'Egypte Fouad 1* lui a fait
remettre par Si Kaddour ben Gabrit le
grand collier en brillants de M'Hammed Ali
qui est la plus haute distinction que les rois
d'Egypte accordent aux Souverains. Le roi
Fouad avait reçu précédemment du Sultan
du Maroc le grand cordon en pierres pré-
cieuses du Ouissam Alaouïte.
Dans la matinée d'avant-hier S. M. Sidi
Mohamed accompagné de son grand vizir
Mohammed el Mokri, a fait, de bonne heure,
une promenade aux Champs-Elysées et au
Bois. -
Il s'est fait conduire ensuite dans un
grand magasin, qu'il a longuement visité,
s'arrêtant notamment pour acheter des
chaussures, des bas de soie et des robes.
Il a regagné à midi son hôtel, où il a dé-
jeuné dans son appartement. Son après-midi
a été consacrée à une promenade à travers
Paris, en flâneur.
Hier matin, le Sultan a fait une courte
promenade en auto.
Réception à l'Elysée
Le Président de la République a offert
hier à l'Elysée, un déjeuner en l'honneur de
S. M. le Sultan du Maroc.
Sidi Mohamed était accompagné de S. Ex-
cellence El Mokri, grand vizir ; Si Kaddour
Ben Gabrit, et Si Mameri, chef et cbef-ad-
joint du protocole, ainsi que de M. Marc,
directeur des Affaires cbénfiennes.
- Assistaient également a ce déjeuner :
MM. Raymond Poincaré, Président du
Conseil ; Barthou, garde des sceaux, minis-
tre de la Justice; A. Briand, ministre des
Affaires étiangères ; Georges Leygues, mi-
nistre de la Marine; Edouard Herriot, mi-
nistre de l'Instruction publique; André Tar-
dieu, ministre des Travaux publics; Boka-
nowski, ministre du Commerce et de l'In-
dustrie; Queuille, ministre de l'Agriculture;
Léon Perrier, ministre des Colomes; Lou-
Fi r, minis
cheur, ministre du Travail ; Louis Marin,
ministre des Pensions ; Oberkirch, sous-se-
crétaire d'Etat au ministère du Travail ; le
maréchal Franchet d'Espérey; Jules Cam-
bon et Philippe Berthelot, ambassadeurs de
France; Corbin et de SaintQuentin, minis-
tres pléniotentiaires; Bouilloux-Lafont, vice-
président de la Chambre des députés rap-
porteur du budget du Protectorat maro-
cain ; Piétri, Barety, Guilhaumon, députés,
membres du groupe marocain ; Steeg, com-
missaire, Résident général au Maroc ; Lucien
Saint, Résident général à Tunis; Bordes,
Gouverneur de l'Algérie; les généraux Gou-
raud et Simon; MM. André Lebon, Griolet,
etc.. etc.
Les honneurs militaires ont été rendus à
Sa Majesté à son arrivée au palais de
l'Elysée, ainsi qu'à son départ, par un ba-
taillon du 5* régiment d'infanterie avec dra-
peau et musique, qui joua l'hymne chérifien.
Au cours de l'audience qui a précédé le
déjeuner, le Président de la République a
remis à Sa Majesté le Sultan les insignes de
grand'croix de l'ordre national de la Légion
d'honneur.
M. Marc, directeur des Affaires indigènes,
qui est l'agent de liaison constant entre le
Sultan et le Résident, a proposé à S.M. Sidi
Mohamed quelques buts d'excursion. Ver-
sailles, Fontainebleau, Chantilly, tentent
également le jeune prince. Il choisira vers
la fin de la semaine lorsqu'il aura erré, tout
à son aise, à travers Paris, en touriste libre
de son temps.
III
Un sosie du Sultan
»♦»
Un commerçant tunisien déambulait hier
soir, sur le boulevard, le chef coiffé d'un fez
et vêtu d'une gandourah de tussor gris
perle.
Parmi les promeneurs affairés, quelqu'un
dit : *
- Je le reconnais, c'est le Sultan du Ma-
roc !
En un clin d'oeil, tout le boulevard fut en
ébullition. On pressait le pas pour voir de
plus près le souverain, une importante es-
corte de curieux se forma instantanément et
nul ne sait jusqu'où aurait pu aller l'enthou-
siasme des badauds, quand le placide Orien-
tal, faisant courageusement face à la foule,
cria de toutes ses forces :
Je ne suis pas sultan, je suis un sim-
ple commerçant tunisien de passage à Paris,
je vous supplie de me f.icher la paix t
Ce qui était rigoureusement exact.
N'empêche qu'il lui- fallut finalement
rendre un taxi pour échapper à l'encom-
brante admiration des Parisiens et, surtout,
des Parisiennes 1
Le statut de Tanger
«»«
Les signatures officielles
M. Philippe Rerthetot, secrétaire général
du ministère des Affaires étrangères ; lord
Crewe, ambassadeur de Grande-Bretagne ;
M. Quinones de Léon, ambassadeur d'Espa-
gne, et le comte Manzoni, ambassadeur
d'Italie, se sont réunis hier matin à 10 h. 30,
au ministère des Affaires étrangères, et ont
apposé leurs signatures à l'accord sur Tan-
ger, qu'ils avaient déjà paraphé il y a huit
jours.
L'accord sera soumis à l'adhésion de tou-
tes les puissances qui sont appelées à y par-
ticiper la Belgique, les Etats-Unis, la Hol-
lande, la Suède et le Portugal.
Le texte de l'accord sera publié à la fin
du mois, sous réserve de l'adhésion des puis-
sances déjà mentionnas.
-bal-
Jeux de Majestés
Tandis que le sympathique Sultan du Ma-
roc, S. M. Mohamed, fait des achats au
non Marché, visite les usines d'aviation,
S. M. le jeune empereur d'Annam, toujours
à Vichy, s'entraîne au tennis sous l'rril vigi-
lant du prince Bourbon Parme, qui fut son
initiateur dans ce jeu d'adresse et d'élé-
gance.
.1.
M. Léon Perrier dans ITère
0*0
M. Léon Peiner, ministre des Colonies,
quittera Paris ce soir pour l'Ire. Il sera ren-
tré mardi dans la capitale.
Le mouvement commercial au Gabon en 1927
* .'- IW
'-– <
Le mouvement commercial du Gabon qui,
déjà en 1926, gr&ce à l'extension prise par
les exploitations forestières, avait marqué une
amélioration considérable sur les années pré-
cédentes, a encore accentué sa progression pen-
dant l'année 1927 et se chiffre :
Au 31 décembre par fr. 152.275.442 »
En augmentation de fr. 43.366.216 9
Sur le chiffre de 1926 qui
était de fr. 108.909.226 »
La valew des marchandises exportées et
importées pour 1926 et 1927 s'établit comme
suit :
1926 1927 En plus pour 1927
Importations. 56.291.077 » 68.364 912 » 12.073.835»
Exportations. 1 52.618.149 » 83-910.530 » 31.292.381 »
Totaux 108.909.226 » 152-275.442 » 43.366.216 »
U y a lieu de remarquer que ces chiffres sont
loin de représenter la valeur réelle, des expor-
tations ; lett bois ont en effet été mercurialisés
à des taux presque de moitié inférieurs aux
coun pratiqués sur les places de Libreville et
Port-Gentil. C'est ainsi que l'okoumé a été
calcul é à raison de 250 francs la tonne, alors
que les prix d'achat ont oscillé aux environs
de 500 francs. En valorisant la tonne de bols
à 400 francs, on anive encore au chiffre de
133 millions.
Le total des exportations se chiffre ainsi à
146 millions, et le montant global des trans-
actions commerciales à plus de 214 núllion.
Le tonnage se répartit comme suit :
1926 1927
Importations 20.752 t. 20.607 t. dont 7.893 pr. Lib. et 12.714 pr. P.G.
Exportations 241.728 t. 335.668 t. dont 155.899 pr. Lib. et 179.769 pr. P.C.
Totaux 262.480 1. 356.275 t. 163.792 192.483
Les principales importations qui, dans la
proportion de 80 %, proviennent de la France
ou de ses colonies, ont été : les tissus (5 mil-
lions 263.000 francs), l'essence (5.100.000),
qui est à peu près le seul article d'importation
d'origine étrangère, les vins et liqueun (4 mil-
lions 800.000), les bâtiments de rivière (4 mil-
lions 647.000), le riz (4.231.000), les confec-
tions (2.565.000), les poissons secs et conser-
ves de viande (2.400.000), le tabac (2 millions
364.000), le ciment (1.636.000), les automo-
biles (1.152.000).
La majeure partie de 1 activité économique
de la colonie étant actuellement concentrée
sur l'exploitation forestière dont le rendement
est immédiat et extrêmement rémunérateur
(étant donné les cours actuels, le bénéfice net
ressort souvent à plus. 4e 250 fr. par tonne),
le bois constitue à lui seul la quasi-totalité des
exportations, pour un tonna ge de 334.000
tonnes et une valeur mercuriahsée de 72 mil-
lions (en fait 133 millions) sur un total de
84 millions. Les grosses sociétés seules consa-
crent une partie de leur effort à la création de
plantations, principalement de pa lmeraies qui,
encore récentes, ne donnent à l'heure actuelle
que des rendements minimes. Il a été exporté
en 1927, 2.445 tonnes de palmistes contre
1.022 en 1921. Le cacao en fèves figure aux
exportations pour 641.000 francs, le café po.-
563.000. et le caoutchouc pour 531.000. Il
est à noter que les sorties d ivoire sont en ré-
gression (4.392 kilos = 464.000 francs contre
6.636 kilos = 596.000 francs en 1926).
Après la France, qui reçoit 45 des expor-
tations, les principaux clients du Gabon sont
l'Allemagne (38 %) et les Pays-Bas (8 %).
Il faut d'ailleurs remarquer que le pavillon
national prédomine très largement dans les tran-
sactions de la colonie (en tonnage 78 aux
importations et 58 aux exportations).
Ce qui serait maladroit
.t.
Ce serait de suivre le conseil (?) du cor-
respondant du Tempsy M. Robert Poulaine,
actuellement enquêteur colonial en A. O. F.
Il s'agirait, pour pacifier définitivement la
Mauritanie en collaboration du Maroc et de
l'Algérie, de transformer des tirailleurs séné-
galais en méharistes.
Mais ce brave monsieur ignore que le noir
est tout ce qu'il y a de plus contre-indicée
pour faire un méhariste. Nos valeureux mé-
aristes actuels sont surtou des Maures,
grands sahariens qui, eux, n'ont pas du cha-
meau une peur instinctive.
Il suffit de se rappeler les débuts de l'or-
ganisation de nos pelotons méharistes pour
comprendre combien M. Robert Poulaine se
trompe.
Comme il faut se méfier de ces enquêtes
faites par des profanes 1
, b. B.
-
Trophée du Tonkin
»♦«
Ainsi que nous l'avions annoncé, le dépôt
au musée de l'armée d'un drapeau pris aux
pirates chinois, a eu lieu ce matin au cours
d'une prise d'armes aux Invalides.
Entouré des généraux Andlauer, Claudel,
Peltier, du lieutenant-colonel, ancien comman-
dant du 56 territoire, le lieutenant Graille, de
l'Infanterie coloniale, portait son glorieux tro-
phée : un pavillon bleu foncé sur lequel se dé-
tachent en blanc de gros caractères chinois et
que surmonte un petit pavillon rouge portant
cinq étoiles rouge foncé, M. Pasquier, direc-
teur de l'Agence Economique de l' Indochine,
et le chef du bureau des Affaires économiques
de l'Agence assistaient à cette cérémonie, ainsi
que plusieurs coloniaux d'Indochine.
Après une remise de décorations, le général
Gouraud, Gouverneur militaire de Paris, a
remis le drapeau chinois au délégué du général
Mariaux, directeur du Musée de l'Année, et
ce ne fut pas sans avoir rappelé en quelques
mots les fastes brillantes de l'infanterie de Ma-
rine et de l'infanterie coloniale dans la con-
quête, puis dans la pacification de l'Indochine.
Dépêches de l'Indochine
l'
Les fêtes du couronnement
de S. M. Monivong
Les lâtcs du couronnement de S. M. Mo-
niuonq se sont poursuivies à Phnom-Penh
dan. l'allégresse générale.
Le roi accompagné des Princes, des
Ministres et des grands dignitaires ont
parcouru la ville dans un cortège fééri-
que, en palanquin, en char, à cheval et à
éléphant, suivant les rites traditionnels en
distribuant des aumônes ; il a été salué
par tes acc'amalions enthousiastes d'une
foule immense accourue souvent des pro-
vinces les plus reculées, l.e Roi a. été reçu
lolennellement à la Résidence Supérieure,
par le Ueprésenlant de la France.
Indopacifl.
..1
LE TAUX DE LA PIASTRE
.e-
T,e Gouverneur géiW'rnl do l'Indochine vient
41e faire connaître nu ministre dos Colonies qu'ft
la date du 2-t juillet 1028, le taux oflioiel de la
pinslre était de 12 fr. 85.
Est de 12 fr. 90 le 2"> du ntfmo mois.
EiV MER
-
Le paquebot Marcchal-Lyautey, courrier
du Maroc, arrivé avant-hier à Marseille, a
recueilli dans la rade de Marseille les huit
occupants d'un petit canot à moteur, le l'co
loce, qui était en perdition.
Photo • Cinématographie
en Indochine
–* 8.
L'arrêté du 28 mai 1921 relatif à la photo-
cinématographie vient d'être modifié.
A l'exception des films édités par le ser-
vice photo-cinématographique de l'Indo-
chine aucun film cinématographique ne peut
être représenté en public ou, s'il a été édité
en Indochine, exporté de la colonie, si ce
film et son titre n'ont obtenu le visa du Gou-
verneur de la Cochinchine ou du Résident
supérieur au Tonkin, par délégation perma-
nente du Gouverneur général de l'Indo-
chine.
Tout autre éditeur ou importateur de
films est tenu à requérir son inscription sur
une liste tenue à Saigon, dans les bureaux
du Gouvernement de la Cochinchine, à Ha-
noï, à la Résidence supérieure.
Les demandes d'inscription doivent énon-
cer :
t" Le nom, les prénoms, l'âge, le lieu et
la date de naissance, la nationalité et le do-
micile du demandeur ;
2° Le lieu principal de son exploitation
commerciale, les succursales, s'il en existe,
les professions connexes qu'il représente ou
dont il importe habituellement les films, la
périodicité et le mode habituel d'expédition
des envois ;
3° S'il est asiatique étranger, la justifica-
tion qu'il a satisfait aux obligations prévues
par le décret du 27 février 1892 ou des ar-
rêtés du 23 avril 1910, 23 octobre 1011, is
janvier 1912 et ier mai 1914 ;
, 4° S'il réside en dehors du territoire dee
villes de Saigon ou de Hanoi ou de leur
banlieue immédiate, la désignation du ou des
fondés de pouvoirs accrédités par les deman-
- deurs auprès - de la -- Commission locale
Les demandes d'inscription émanant d'édi.
teurs de films ne doivent comporter, outre
les énonciations prescrites par l'alinéa pre-
mier et, éventuellement, par les alinéas 38
et 40 ci-dessus, que l'indication du lieu prin-
cipal de l'exploitation commerciale du de.
mandeur, de ses succursales, s'il en existe,
et des professions connexes qu'il exerce.
Tout importateur de films est tenu de dres.
ser, dans les 24 heures de la délivrance de
1 envoi, le bordereau des films reçus et de
faire parvenir, sous pli recommandé et avec
accusé postal de réception, le double de ce
bordereau au Président de la Commission
lout auteur ou éditeur de livret - ou - scéna-
rio doit préalablement à la réalisation ciné-
matographique dudit livret ou scénario dans
la Colonie, ou à son exportation, en in-ot.
mer, par pli recommandé et avec accusé
postal de réception, le Président de !a Com-
mission. Cette déclaration devra indiquer le
titre du film en projet, le nom de l'auteur
et de l'éditeur du livret ou scénario il ce-
lui de 1 éditeur éventuel du fiiiii ; ille pté.
dscra si ce livret ou scénario doit être I.ti-
lisé dans la Colonie ou s'il est dcsth, à
1 exportation.
L examen des livrets ou scénarios et des
films a lieu en présence des autours éditeurs
ou importateurs ou de leurs fondés de pou-
voirs, ou ceux-ci dûment convoqués.
Toutefois le Président de la Commission
peut, en cas d'urgence, convoquer par voie
de consultation à domicile, l'avis des mem-
bres de la Commission, au sujet des livrets
ou scénarios se rapportant soit a des films
dont la réalisation est envisagée, soit à des
films déjà realises et dont la présentation au
publi, c est demandée. Si cet avis est favora-
ble, le livret, lo scénario ou film en qiies.
tion peut être soumis directement au visa
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