Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-07-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juillet 1928 24 juillet 1928
Description : 1928/07/24 (A29,N115). 1928/07/24 (A29,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451291c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 115. LE NUMERO : 90 CENTIMES
MARDI soin, 2i JUILLET lU'lK.
JOURNAL QUOTIOIER
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Les Annales Coloniales
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LE STATUT DE TANGER
JA.S Anwin Coloniales, dans leur nu-
BCro du jeudi 19 juillet, ont donné une
analyse tres complète des différents accords,
signés à l'aris, le 17 juillet, par les ambas-
sadeurs d'Espagne, de France, de Grande
Bretagne et d'iulie et qui établissent le
nouveau statut de Tanger.
En réalité, ces accords apportent à l'Es-
pagne et à l'Italie d'importantes satisfac-
tions sur des revendications formulées par
ces deux pays depuis longtemps, mais ne
modifient pas, dans ses lignes essentielles,
le statut politique, administratif et finan-
cier de la zone de Tanger, établi par la con-
tention du 18 décembre 1923. qui n'est, elle-
même, peut on dire, que l'aboutissement
dune longue série d'actes diplomatiques.
Cn sait que Tanger, « antichambre du
Maroc », résidence des représentants des
Puissances étrangères, était depuis le dé-
but du XIX0 siècle, une véritable ville in-
ternationale.
Le Sultan du Maroc dont la souveraineté
s'étendait, incontestaolemcnt, à la zone de
Tanger y était représenté par un Naib.
Mais cette souveraineté se trouvait, en fait,
limitée par les capitulations, dans le do-
maine judiciaire et, dans le domaine aclmi.
nistratif, pour certaines institutions, rendues
nécessaires par la présence des représen-
tants des l'uissanccs et d'une nombreuse
totonie européenne, comme le « conseil sa-
nitaire i,, créé dès 1840 et la « commission
d'hygiène et de voierie », fondée en 1889
par les habitants et reconnue officiellement
dans l'acte d'Algésiras.
Tous les actes diplomatiques qui se sont
succédés depuis le début de ce siècle ont
proclamé le maintien de ce régime spécial.
La convention franco-espagnole du 3 octo-
bre 1904 déclare que « la ville de Tanger
gardera le caractère spécial que lui donnent
la présence du corps diplomatique et ses
institutions municipales et sanitaires ».
L'acte d'Algérisas prévoit la création d'une
organisation municipale et d'une police
mixte fraco-espagnole. L'accord du 23 fé-
vrier 1927 organisait cette police sous la
forme de deux tabors ; le premier, dit
talmr urbain, composé de 200 hommes
avait un cadre espagnol, le second, uit tauor
tural, composé de 400 hommes, avait un
cadre français. Le traité de protectorat du
so mars 1912 prévoit que a la ville de Tan-
ger gardera le caractère spécial qui lui a
•té reconnu », de même la convention fran-
oo-espagnole du 27 novembre 1912 décide
que « la ville de Tanger et sa banlieue se-
ront dotées d'un régime spécial qui sera dé-
terminé ultérieurement. 1
Mais si l'on fut toujours d accord pour
reconnaître la nécessité de donner a Tau-
ger, ville internationale en fait, un statut
spécial, l'accord fut beaucoup plus difficile
à réaliser sur le contenu de ce statut spé-
cial.
Trois conceptions se heurtaient là, en
effet, que l'on put croire, pendant long-
temps, irréductibles. L'Espaime tendait, par
toute sa politique, à l'incorporation de la
zone de Tanger dans la zone espagnole où
terre, suivant sa politique traditionnelle, ré-
.Iamait l'internationalisation de cette « se-
conde mâchoire de l'étau Clilbraltar-lan-
ger » et s'opposait, irréductiblement, à
f installation d'une puissance étrangère
quelconque à Tanger. Enfin la France,
ayant établi son protectorat sur le Maroc,
tIsirait, naturellement, sauvegarder le prin-
cipe de la souveraineté du Sultan sur cette
wortion de son empire.
Après de longues et délicates négocia-
tions, on parvint cependant à établir un ré-
gime qui donnait, semblait-il, satisfaction
aux trois puissances intéressés : ce fut la con-
vention du 18 décembre 1923.
Ijc principe de la souveraineté du Sultan
sur la zone de Tanger est formellement re-
connu dans l'article 25 de cette convention.
Un « mendoub » représente le Sultan et
tst chargé d'administrer la population in-
digène et isréalite, avec des pouvoirs éten-
nhis qui vont jusqu'au droit d'expulsion,
même à l'encontre des justiciables du tribu-
nal mixte, après avis conforme de l'assem-
blée générale des membres titulaires de ce
tribunal. - u - -.
Mais, en fait, Je Sultan délègue, d'une
manière permanente, tous ses pouvoirs légis-
latifs et administratifs, dans la zone de
Tanger, à une assemblée législative interna-
tionale, composée de 26 membres, dont 17
luropécns et 9 indigènes. Les 17 européens
comprennent : 4 Français, 4 Espagnols, 4
Anglais, 2 Italiens (la nouvelle convention
forte ce nombre à 3, dont 1 vice-président),
c Américain, t Belge, 1 Hollandais et 1
Portugais. L'assemblée se réunit chaque
mois, sous la présidence du « mendoub ».
EHe vote le budget et édicte les réglements
administratifs qu'elle juge nécessaires, mais
fini doivent être communiqués au « Comité
♦le contrôle » qui peut opposer son veto à
- four application. ---
Ce « Comité de contrôle » est composé des
consuls de arrière des Puissances signa-
taires de l'acte d'Algésiras.
Le pouvoir exécutif appartient à un ad-
ministrateur nommé par le Sultan, sur pré-
sentation du Comité de contrôle.
L'administrateur, d'après la convention,
frnit être pour les 6 premières années, un
français mais il est assisté de 2 adminis-
trateurs ad joints, l'un espagnol, l'autre an-
glais. En vertu de la nouvelle convention,
irrt troisième poste d'administrateur adjoint
chargé de la direction de la iustice sera con-
fié à un italien. L'administrateur a encore
sous ses ordres jdeux ingénieurs^ l'un fran-
çais, Fautre espagnol.
Enfin, la convention de 1923 institue un
Tribunal mixte qui comprend 6 magistrats
de carrière, 2 anglais, 2 français et 2 es-
pagnols.
- La Police était assurée, d'anrès la conven-
tion de 1923, par une gendarmerie indigène,
commandée par un capitaine belge, assisté de
cadres français et espagnols et composée de
250 hommes. Cette disposition avait tout
particulièrement soulevé les protestations de
l'Espagne qui obtient que la nouvelle con-
vention décide que cette gendarmerie
sera commandée par un officier espagnol du
grade de commandant qui aura pour ad joint
un capitaine français.
On comprend qu'un juriste aussi autorisé
que M. le professeur Arthur Girault ait pu
écrire : « Aux yeux des amateurs de belles
constructions juridiques, logiquement ordon-
nées, le statut de Tanger est un véritable
monstre.. » et que le même auteur ait pu
conclure son étude par cette phrase pleine
d'amère ironie : « Peut-être. après avoir
songé surtout à sauvegarder dans la mesure
du possible leurs intérêts respectifs, les
Puissances qui ont présidé à la naissance
du statut de Tanger pourraient-elles son-
ger maintenant aux intérêts de la viile de
Tanger et de ses habitants. 9
Hélas ! ce ne sont pas encore les nou-
veaux accords qui viennent d'être signés qui
nous rapprocheront de ce régime idéal, véri-
tablement international dans son esprit
comme dans sa lettre. Ces accords consa-
crent seulement, en effet, des concessions té-
ciproques des diverses puissances intéressées
dont les rivalités continuent à s'observer et
à s'opposer.
Etienne Antonetti,
Député île la lIautc-Savoie, Rap.
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
,'JI
Le SDlla du Maroc il France
̃»i
Venant de Tours, le Sultan du Maroc, ac-
compagné de son précepteur, du Grand
Vi7ir Kl Mokri, et de M. Poncet, s'est arrêté
hier à Chartres où, après avoir été reçu par
le préfet d'Eure-et-Loir et le maire, il a vi-
sité la cathédtale. Le Sultan a pris un vif
intérêt à cette visite.
11 est reparti ensuite pour Paris où il est
arrivé à midi 1$, sans aucun cérémonial. 11
est allé immédiatement à l'hôtel Crillon.
- - - - - - --
Mohammed el Mokri, grand vizir et M.
Marc, directeur des Affaires chérifiennes,
l'accompagnent. Il était suivi par un nom-
breux personnel de domestiques nègres char-
gés d'objets de voyage.
L'arrivée de Sidi Mohamed est passée ina-
perçue des Parisiens qui, cependant, nom-
breux à cette heure-là, ne se sont pas douté
de la qualité des touristes qui arrivaient.
0
00
A huit heures ce matin le Sultan faisait
dire à son chauffeur de se tenir prêt, et, suivi
de son seul secrétaire, il partait en auto,
vêtu de sa gandourah gris perle, vers les
Champs-Elysées et l'avenue du Bois.
Apres cette promenade apéritive, S. M. Sidi
Mohamed rentra à l'hôtel Crillon. Le Sul-
tan n'occupe pas les appartements habituels
des souverains. Les fenêtres de sa chambre
donnent sur la ue Boissy-d'Anglas, mais il
à la disposition d'un grand salon sur la place
de la Concorde. C'est du reste dans ce salon
Que le Sultan du Marnr nrpnil ClPc;, rpnic
- ------- -- ------- r----- --. --1"-"
Depuis longtemps déjà, S. M. Sidi Moha-
med s'est habitué à 14 cuisine française qu'il
prise fort.
Cet après-midi, S. M. Sidi Mohamed s'est
firomené à pied, car il aime aller sans but, où
le portent ses pas, s'arrêtant devant tout ce
qui flatte ses yeux.
- Il ne fera pendant son séjour aucune visite
officielle, il ne visitera aucun monument,
aucun musée.
Aujourd'hui, il prétend découvrir Paris
dans ses moindres détails, comme un simple
touriste.
Le Saint Cyr marocain eo France
tlif'r, est arrivée à ftyuen, venant de la Som-
me, la
Hier, délégation de l'Ecole militaire des élèves
officiers marocains do Meknès, composée de
cinq aspirants, que dirige le commandant
Turrit.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le pilote aviateur Reine, de la ligne
France-Amérique du Sud, prisonnier des
Maures à l'est du Rio del Oro, n'a pas en-
core été libéré par suite des exigences de
ses geôliers qui réclament une rançon ex-
trêmement élevée ; on a pu croire au début
que sa captivité serait de courte durée, car
un accord semblait être intervenu entre les
Maures et les autorités espagnoles. Mais
les Maures ayant brusquement augmenté
leurs exigences, de nouvelles palabres sont
devenues nécessaires.
Reine est très bien traité et les tracta-
tions, pçnse-t-_on, ne tarderont pas à pren-
dre une tournure favorable.
Il n'en reste pas moins vrai que, par une
répression énergique à la suite des précé-
dentes captures d'aviateurs, on aurait dé-
goûté les Maures de continuer leur honteux
trnftc.
Il faudra bien un jour trouver une so-
lution.
1.1
ub4a d'oru clin H. Peiacaré
M. Poincaré, iprésident du Conseil, a reçu
hier matin, Mgr Durand, évêque d'Oran.
Visites de souverains
-
Il est heureux que la France ait
depuis deux ans deux capitalet :
- Carcassoum et Paris. La vieille
ville morte languedocienne ne se contente
pas de s'offrir à intervalles très réduits la
présence du président de la République, du
Président du Conseil et d'une demi douzaine
de ministres, elle reçoit généralement au
débotté les souverains coloniaux quand ils
viennent habiter ou villégiaturer en France.
Le jeune empereur d'Annam n'a pas man-
qué le pèlerinage de Carcassonne, je crois
même qu'il Va renouvelé depuis son arrivée
en France.
Le jeune sultan du Maroc, Moulay Mo-
hammed, a sacrifié au même rite.
Louons le Seigneur que la métropole se-
conde de la politique française soit aussi
éloignée de la métropole première ; sans avoir
le temps d'apprendre la langue d'oc avant la
langue d'oil, les distances permettent à ces
majestés de faire leur petit tour de France
comme les coureurs cyclistes.
La Méditerranée, les Pyrénées, la vallée
de la Garonne, la vallée de la Loire, Char-
tres et Paris, Moulay Mohammed peut,
comme Ciboulette, chanter en regardant de
son appartement, ce soir, l'Obélisque, la
Concorde et le Palan Bourbon, que lui et sa
suite ont fait un beau 'v°J'agc.
Beau vovaee. mais aussi instructif et tttilc:
à ce point de vue. il serait bon que tous les
grands chefs illdigèllfS, et notamment Sisso-
uath Monivong, le nouveau roi du Cam-
bodge. viennent bientôt dans notre pays.
Pour la nation protectrice, rien ne soude
mieux Vamitié d'un chef d'Etat protégé que
les tmpressions recueillies par lui au cours
d'un séjour où. abstraction faite des galas et
des réceptions, il peut se tendre compte de
ce qu'cst cette ruche si harmonieusement
organisée dans ses campagnes et dans ses
villcs, dans son sol comme dans son sous-
sol, dans soit travail comme dans ses distrac-
tions sportives et artistiques qu'est la terre
de France.
Tous les souverains asiatiqucs ou africains
qui ont fait un petit tour ehez nous en ont
em porté une impression de force et de bien-
veillance, d'harmonie et de trcrJail, qui ne
s'est jamais effacée de leur esprit.
le me souviens, il y a trente ans, c'était
en Tunisie, étant pris par une inondation de
la Medjerda, qui avait submerge les routes
et attaqué les ponts, je fils obligé de m'ar-
rêter à Tebourba. J'y fus l'hôte du cadi. Il
me reçut avec mille grâces, mais ne connais-
sait pas le français, le repas aurait été tr;ti"
si un interprète bénévole ne s'était prttè à
notre conversation. Et il fallait voir la joie
se refléter dans les yeux de mon interlocu-
teur, la joie du souvenir des belles heures
passées dans Paris, si beau lors de l'Expo-
sition universelle de 1878.
Vingt ans après il en gardait un somnir vivant et émtl qui l'incitait à recevoir en
toute cordialité, ceux qui pommaient lui par-
ler des beaux jours trop rapidement passés
sur les bords de la Seine.
En attendant l'Exposition coloniale de
1931, à laquelle ils viendront tous, les empe-
reurs, les rois, les sultans et les be vs de la
plus grande France, ainsi que l'élite de nos
protégés, félicitons-nous de ce que pour eux,
plus que pour tous les autres, le vieil adage
doit demeurer vrai : Tout homme à deux
patries : la France et la sienne.
Marcel Huedel.
81-
L'inauguration du médaillon
de M. B. Roy
-
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont
annoncé, un médaillon de bronze a été
apposé sur la maison natale de B. Roy.
Cette inauguration a eu lieu le dimanche
22 juillet 102S à Marigny-le-Ctfiouet (Côte-
d'Or), village natal de celui qui fut pen-
dant plus de vingt ans secrétaire général
du gouvernement Tunisien. A la cérémo-
nie que présidait M. Alapetite, * ambassa-
deur de France, ancien résident général à
Tunis, assistaient entre autres personna-
lités éminentes, MM. 1t. Cognât, secré-
taire perpétuel de l'Académie des Inscrip-
tions et belles-lettres ; Renault, ambassa-
deur de France, ancien secrétaire général
du gouvernement tunisien ; A. Merlin,
membre de l'Institut, conservateur au mu-
sée du Louvre ; Poinssot, directeur du
service des anliquitéts et arts de la régen-
ce de Tunis ; Guyot, ingénieur en chef des
ponts et chaussées de la Côte-d'Or ; Poil-
lot, député de Scmur-Montbard : J. Tou-
tain, président de la Société des Sciences
de Semur, directeur des fouilles d'Alé-
sia, etç. Une foule nombreuse était ac-
courue de toute la région, où le nom de
B. Roy était resté très populaire.
A 9 heures du giatin, un vin d'honneur
fut offert par la municipalité de Marigny;
le maire, M. Morot, souhaita la bienvenue
à tous ceux qui avaient répondu à l'appel
du Comité d'organisation et rappela, en
môme temps que la brillante carrière de
R. Hoy. tous les bienfaits qu'il avait pro-
digués à son village. M. A-lapetite répon-
dit par une allocution émue. De la mairie
de Marigny, on se rendit au cimetière 0C1
B. Roy repose dans la même tombe que
ses parents. Et, devant la modeste mai-
son éclusière du canal de Bourgogne, où
B. Roy naquit en 1845, et sur la façade de
laquelle a été placé le médaillon, œuvre
du statuaire Oeccoc, des discours furent
prononcés par MM. J. Toutain, Guyot, Re-
gnault et Alapetite. Dans ces discours lu-
rent mis en lumière les services éminents
rendus par B. Roy, à la cause française
en Tunisie, ainsi que l'héroïsme dont il fit
preuve lors de l'arrivée des troupes fran-
çaises en 18R1 devant la ville du Rif, où
il résidait alors comme agent consulaire
de Frante.
Dépêches de HndccMM 1
., Au cours d'une interview du commandant
Den Teu, du Cap-Lay, celui-ci a déclaré
avoir @ pris un pilote le 15 juillet à 21 h. 30
et qu'il avait gouverné sur t'entrée du che-
nat mais avait dû renoncer à s'y engager
car il ne voyait pas les feux d'alignement
en raison du temps bouché.
Le commandant et le pilote décidèrent
alors de mouiller. Le baromètre descendait
rapidement. Le cap du navire et la tenue da
la chaîne ont été vérifiés plusieurs fois. A
2 h. 5 le navire ayant dérivé dans les rafa-
les du tt/phan sur une douzaine de milles,
toucha un rocher. Le compartiment de la
machine ayant été immédiatement envahi
par l'eau, la lumière manqua. L'arrière du
navire étant proche du rocher, le sauvetage
commença sur ce point mais, la chute du
grand nuit et de la cheminée rendirent bien-
tôt impossible le sauvetage par cette voie.
On organisa alors à l'avant un petit va et
vient. Vers 5 heures erwiron, l'évacuation
devint difficile par suite des rafales de vent
et de pluie ; le rocher était à pic et les arê-
tes coupantes. Il fut cependant terminé grâ-
ce au courage et au sang froid de l'équipage
et des IJussagers.
Toutes les personnes présentes au point
d'évacuation ont été sauvées, ,mais plu-
sieurs passagers des secondes ayant reçu
l'ordre de monter sur le pont étaient restés
dans leurs cabines.
De nombreux actes de courage et de dé-
vouement sont à signaler, particulièrement
le soldat Barderis qui, malgré la violence
des vagues et du vent essaya le 10 au petit
jour de gagner il la nage l'Ile du Cap nlane
pour signaler la situation et le courage des
naufragés, mais il atterrit sur un autre Ilot.
Un typhon sur la côte d'Annam
Ott signale la présence d'un typhon sur la
câte d'Annam, dans la région de Touranc
et de Quillhon.
/'t', communications télégraphiques ont
été coupées avec lIw: et Hanoï.
Le navire annexe du Tonlîin, le Claudc-
Cluippc attend dans le port de Touranc une
amélioration tI('S conditions atmosphéri-
ques.
Au couronnement du roi Monivong
S. M. le roi du Luang-Prabang est passée
A //alphong, se rendant à Phnom-Penh. pour
les cérémonies du couronnement du roi-Mo-
nivong qui tt eu lieu hier en. présence du.
Gouverneur Général.
Indo Pndft.
Le couronnement de S. M. Monivong
roi da Cambodge
., 1
C'est hier 23 juillet qu'a eu lieu, à Phnom-
penh, le couronnement du roi du Cambodge,
S. M. Monivong.
La cérémonie s'est déroulée dans la saJle
du Trône, eu présence des autorités fran-
çaises et indigènes. ,.. u -, ,-
velu ue nianc, le' roi accompagne uu
col lège, a fuit son entrée tluns la salle du
Trône uux sous des conques marines et de
la musique. Après avoir offert des offrandes
au IJouddliu et invité les bonzes à réciter
des prières chaynnto durant le Bain royal,
il a reçu les représentants de la France et
leurs Saintetés, les Cliefli suprèmus des
Moha Nikay et des Tliomayuth, les cinq
Ministres et le Directeur des Hakous, l'ac-
compagnent au pavillon du Bain. Sa Ma-
jesté placé sur une plaque en argent et
une plaque en or, isolées du sol un moyen
de feuilles de l'arbrc appelé Lovéu WiguieJ',
a reçu des mains du Directeur des Bakous
une branche de l'arbre chéy pruc, symbole
du pouvoir suprême et dUDonhcul' éternel.
Une salve de vingt et un - coups de canon
a été tirée au moment précis où M. le Gou-
verneur Général, p. i. M. le Résident SUpl.
rieur du Cambodge, les Ministres, les Chefs
des Sectes et des Bakous sont venus verser
chacun à leur tour, de l'Eau lustraTe sur
Sa Injcstth
Le Directeur des Brahmes ayant donné
à boire à Sa Majesté une gorgée d'Eau lus-
trale, la couronne, le Trône, lui lurent remis
solennellement par l'Oknhu, directeur du
Protocole.
Enfin, princes, ministres ,mandarins
fonctionnaires ont présenté à Sa Majesté
leurs cachets symbole de leurs fonctions.
Aujourd'hui, à sept heures du matin, le
roi, suivi du cortège traditionnel, a quitté
le Palais Royal et parcourra les rues de la
capitaJe. Des tribunes édifiées en différents
points de l'itinéraire étaient librement ou-
vertes au mublic.
Né à Phnôm-Penh (Cambodge), le lundi
dixième jour de la lune croissante du
deuxième mois ou de Bos des Eres de
Bouddha Putsukrnch 2Î20, Moha Sakrach
1798 et Chollassukrach 1238 de l'année du
Hat ou Chut Atthasak (8° décade) janvier
1875.
S. M. Sissowasmonivong avait fait ses
études militaires en France. Elle fut chef
de bataillon dans l'armée française.
C'est le 3 août 1927, à l'Age de 52 ans,
qu'elle succéda il ,son père, S. M. Sisso-
wath.
-oeb
LA JUNGLE EST DANGEREUSE
«»«
Le bilan des morts de la jungle est beau-
coup plus terrible cette année que les années
précédentes. Le total des personnes tuées par
les animaux sauvages, dans FInde anglaise
seulement, atteint 2.285 contre , f)55 en io26.
Si l'on y comprend les; victimes des serpents,
on arrive à un total de 22.000 morts pour
l'année.
Les tigres sont responsables de 1.033 morts;
les léopards 218, les loups 465, les ours 78,
les éléphants 56, les hyènes 12, les crocodi-
les 136, les sangliers 85, les chacals 41, les
serpents 19.724, chiffre qui est légèrement
inférieur à celui de l'an dernier.
Si l'on examine les animaux qui sont
tombés sous les balles des chasseurs, on trou-
ve le formidable tableau de chasse suivant :
t.368 tigres, 4*390 léopards, 2.738 ours, 2.439
loups. En outre, 57.116 serpents ont été tués.
140.000 roupies ont été payées au titre de
récompenses pour la destruction des animaux
sauvages.
Les débouchés pour les sucres
en Afrique Occidentale Française
La France se classe, par sa production, au
troisième rang des pays sucriers d hurope après
l'Allemagne et la Tchéco-Slovaquie ; pendant
l'année 1927, elle a exporté 213.500 tonnes
de sucres bruts et raffinés dont la plus grande
partie est consommée dans les territoires de
l'Afrique du Nord.
Les colonies de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, dont la moyenne annuelle d'absorption.
calculée sur les quatre dernières années, est d'en-
viron 13.600 tonnes, reçoivent des ports de la
Métropole les dix-neuf vingtièmes de leur
consommation, mais, comme on le verra plus
loin, plus des trois quarts de ces sucres sont,
en réalité, d'origine étrangère, et cela s'expli-
que du fait que la France, qui a importé en
1927 368.842 tonnes de sucres bruts, raffinés
et vergeoises, a dû acheter aux producteurs
étrangers 251.375 tonnes, la différence étant
représentée par les sucres provenant des colo-
nies françaises.
Les sucres importés dans les colonies du
groupe de l' A. O. F. sont d'une part des sucres
bruts et vergeoises, d'autre part des sucres raffi-
nés soit en pains soit en plaquettes, cassés ou
sciés, soit en poudre.
Importations. - Le tonnage importé en 1927
s'est élevé a 1352r tonnes. En dix ans, les
importations de sacres ont marqué un accrois-
sement de près de 74 ; elles étaient, en
effet, de 7.780 tonnes en 1918. Les sucres dé-
douanés au cours de l'année 1927 compre-
naient :
Sucres bruts et vergeoises.. Kg 306.675
Sucres raffinés en pains, cassés
ou sciés 13.198.385
Sucres raffinés en poudre. 17.183
La colonie du Sénégal a enregistré à l'entrée
10.277.284 kilos de sucres de toutes sortes,
soit 76 ïo des entrées totales de toute l' A. O.
F. La presque totalité des vergeoises, soit
305.376 kilos, a été dédouanée dans les ports
du Sénégal ; les sucres raffinés se chiffrent par
9.971.908 kilos, ddnt 3.844 kilos de sucre en
poudre. Mais il convient d'ajouter que toutes
ces importations ne sont pas exclusivement des-
tinées à la cientèle sénégalaise. Un tonnage
important de ces sucres ne fait que transiter
par la colonie du Sénégal pour être écoulé sur
les marchés soudanais et mauritanien.
Le Soudan français vient au deuxième rang
avec 1.282.731 kilos dont 1.250 kilos de ver-
geoises et 1.281.481 kilos de sucres raffinés en
pains, sciés ou cas. Le Dahomey prend la
troisième place avec 979.850 kilos de sucres
raffinés dont 12.254 en poudre. Dans cette der-
nière spécialité, la colonie du Dahomey se
montre le plus gros consommateur de l' A.O.F.
en prenant à elle seule plus de 71 des en-
trées totales de sucre en poudre.
La Côte d'Ivoire n'a importé que des sucres
en pains, cassés ou sciés, soit 523.899 kilos,
et la Guinée française figure dans les statisti-
ques avec 49 kilos de vergeoises et 406.032
kilos de sucres raffinés dont 1.087 kilos en
poudre. Enfin, le bureau des douanes de Port-
Etienne, en Mauritanie, a constaté l'entrée de
50.400 kilos de sucres raffinés.
Concurrence. - Sur 13.522.245 kilos de
sucres de toutes sortes entrés en 1927, 10 mil-
lions 023.909 kilos figurent dans les statistiques
douanières comme sucres étrangers ayant béné-
ficié à l'entrée en France du régime de l'admis-
sion temporaire. Si l'on ajoute à ce tonnage
les sucres d'origine française importés des ports
de la métropole et qui s'élèvent à 3.132.171
kilos, on obtient un chiffre de 13.156.080 kilos
qui représente la part des sucreries et raffineries
françaises dans l'approvisionnement des colonies
de l'A.O.F., soit 97,29
Après la France, mai s fort loin derrière elle,
le principal fournisseur de la colonie est l'Alle-
magne, qui a exporté en 1927 sur le Sénégal,
la Côte d Ivoire, le Dahomey et le Soudan
françai s 133.613 kilos de sucres en pains. sciés
ou cassés. La part de I Angleterre et de ses
colonies de la côte occidentale d'Afrique est de
46.342 kilos ; la Belgique s 'inscrit pour 28.317
Vilos : la tchéco-Stovaquie. pour 13.596 ki-
los ; les Etats-Unis pour 8.440 kilos et les
Indes Néerlandaises pour 5.074 kilos de sucre
en poudre importé au Dahomey. Le tonnage
des « autres pays » est de 127.556 kilos.
Valeur à l'entrée. - Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l' année 1927
s'élève dans t'ensemble à 50.266.593 francs
et se répartit comme suit par spécialité et par
pays de provenance :
A. - Sacres bruts et vergeoises Prix moyen
au kilo
Kilos Francs
France 3 .754 10.902 290
Etrangers, en admissioo temporaire 275.094 800.888 2 91
Autres pays. ",. ",'-.818) 27.827 104.351 3 74
306.675 916.141 j
B. - Sucres raffinés en pains, sciés ou cassés 306-675 916.141
France 3.120.141 10.835.177 347
Etrangers, en admission temporaire 9-744.980 37.296.972 3 82
Allemagne 133.613 463.495 346
Angleterre et ses colonies 46.342 149.375 3 22
Belgique 28.317 89-201 3 17 >
Tchéco-Slovaquie 13.5% 44.554 3 27
Etats-Unis. 8.440 30.709 3 63
Autres pays. 102.956 387.535 3 76
1 --
13.198.385 49 299.018
C. - Sucres en pondre
France 8.276 22.643 273
Etrangers, en admission temporaire. 3.835 14.381 3 74
Indes néerlandaises 5 074 13.810 2 72
17.185 50.834
Les prix de vente au détail des sucres va-
rient selon les spécialités. Il est facile de les
déterminer en ajoutant au prix initial de France
les frais de transport, les droits de douane et
le bénéfice du détaillant basé sur un pourcen-
tage comprenant la rémunération des intermé-
diaires et les frais généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. - La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'A.O.F.,
159, boulevard Haussmann, à Paris, tient à la
disposition des fabricants et commerçants inté-
ressés ies listes des principales firmes installées
en A.O.F.
Méthodes commerciales. - Les méthodes
commerciales employées pour la vente et l'ex-
portation des sucres sont celles communes à
toutes les marchandises expédiées des différents
ports de la Métropole par les fabricants et com-
merçants à leurs représentants et à leurs succur-
sales. Ces sucres sont généralement vendus par
les fabricants franco au port d'embarquement,
les paiements s'effectuent, soit au comptant,
soit à 30, 60 ou 90 jours. Les fabricants étran-
gers vendent généralement F. O. B.
Les sucres en pains comprennent des éléments
de 1.250 à 1.400 grammes ; ils sont expédiés
généralement en double sacs ou en caisses de
50 à 60 kilos.
Les sucres en plaquettes, composés d'élé-
ments de 80 à 100 grammes, sont livrés en
caisses de 50 kilos environ ; les sucres sciés et
en poudre sont expédiés en paquets de 1 kilo
renfermés dans des caisses type exportation de
50 à 60 kilos. Certains envois destinés aux co-
lonies du sud voyagent quelquefois sous caisse
intérieure en zinc.
Frets. - Les frets pratiqués par les Compa-
gnies de navigation desservant la côte occiden-
tale d" Afrique pour le transport de ces mar-
chandises sont en moyenne de 130 fr. par ton-
neau de 1.000 kilos, à destination de Dakar,
et de 285 fr. par tonneau pour Conakry, Grand-
Bassam et Cotonou.
Les frais de mise à bord au départ et au dé-
barquement depuis sous palan à l' arrivée sont
à la charge de la marchandise.
Régime douanier. - A l'entrée en Afri-
que Occidentale française, les sucres sont
soumis aux droits ci-après :
1° Sucres raffinés ou assimilés (1) :
a) au Sénégal, en Guinée française, au
Soudan français, en Mauritanie :
Provenance française.. 20 fr. les 100 kgs net
Provenance étrangère. 26
b) en Côte dt voire et au Dahomey :
Quelle que soit la provenance, 20 fr. les
100 kilos net.
20 Sucres autres que ci-dessus :
a) au Sénégal, en Guinée française, au Sou-
dan français, en Mauritanie :
Provenance française.. 20 fr. les 100 kgs net
Provenance étrangère. 25 50 -
b) en Côte d'Ivoire et au Dahomey :
Quelle que soit la provenance, 20 fr. les
100 kilos net.
Ces droits sont affectés d'un coefficient de
majoration fixé à 2 pour le premier semestre
1928.
Les sucres exportés de France à destination
des colonies de la zone libre (colonies autres que
la Côte d'Ivoire et le Dahomey) avec réserve
d imputation à la décharge d'obligations d'ad-
mission temporaire de sucres bruts étrangers sont
passibles à l' arrivée, sur leur poids net effectif,
du droit de surtaxe, soit pour les sucres de la
première catégorie 6 francs par 100 kilos, et
pour ceux de la seconde catégorie, 5,50 par
100 kil.-Iq
Pour la justification d'origine (indispensable
pour les co l onies du premier groupe) les mar-
chandises métropolitaines doivent être accom-
pagnées de passavants délivrés par l'adminis-
tration des Douanes de France afin de bénéfi-
cier des réductions tarifaires prévues en leur fa-
veur. Des certificats d'origine délivrés par les
autorités municipales de la Métropole et dû-
ment visés par la Douane du port français
d'embarquement peuvent être admis, à titre
exceptionnel, à suppléer les passavants adirés.
sous la double condition que les titres dont il
s'agit contiennent toutes les indications suscepti-
bles de permettre l'identification des envoi s et
qu ils fassent, en outre, mention de* Iate- et
numéros des passavants levés au pert d'embar-
quement.
Ces formalités sont généralement accomplies
dans les ports par les agents trahit ai res deî
acheteurs.
1(0 Sont assimilés aux sucres raf.tint5 tous
1 sucres titrant <}o et plus.
MARDI soin, 2i JUILLET lU'lK.
JOURNAL QUOTIOIER
Rédaction & Administration :
34, iNMMMVIfealir
PARIS (lM)
TÉLira. 1 louvri it-37
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Les Annales Coloniales
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être reproduits qu'en aluni les ANNALES COLO.MAI.ES.
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Colonies 120 a 85 » 35.
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tous les bureaux de poste.
LE STATUT DE TANGER
JA.S Anwin Coloniales, dans leur nu-
BCro du jeudi 19 juillet, ont donné une
analyse tres complète des différents accords,
signés à l'aris, le 17 juillet, par les ambas-
sadeurs d'Espagne, de France, de Grande
Bretagne et d'iulie et qui établissent le
nouveau statut de Tanger.
En réalité, ces accords apportent à l'Es-
pagne et à l'Italie d'importantes satisfac-
tions sur des revendications formulées par
ces deux pays depuis longtemps, mais ne
modifient pas, dans ses lignes essentielles,
le statut politique, administratif et finan-
cier de la zone de Tanger, établi par la con-
tention du 18 décembre 1923. qui n'est, elle-
même, peut on dire, que l'aboutissement
dune longue série d'actes diplomatiques.
Cn sait que Tanger, « antichambre du
Maroc », résidence des représentants des
Puissances étrangères, était depuis le dé-
but du XIX0 siècle, une véritable ville in-
ternationale.
Le Sultan du Maroc dont la souveraineté
s'étendait, incontestaolemcnt, à la zone de
Tanger y était représenté par un Naib.
Mais cette souveraineté se trouvait, en fait,
limitée par les capitulations, dans le do-
maine judiciaire et, dans le domaine aclmi.
nistratif, pour certaines institutions, rendues
nécessaires par la présence des représen-
tants des l'uissanccs et d'une nombreuse
totonie européenne, comme le « conseil sa-
nitaire i,, créé dès 1840 et la « commission
d'hygiène et de voierie », fondée en 1889
par les habitants et reconnue officiellement
dans l'acte d'Algésiras.
Tous les actes diplomatiques qui se sont
succédés depuis le début de ce siècle ont
proclamé le maintien de ce régime spécial.
La convention franco-espagnole du 3 octo-
bre 1904 déclare que « la ville de Tanger
gardera le caractère spécial que lui donnent
la présence du corps diplomatique et ses
institutions municipales et sanitaires ».
L'acte d'Algérisas prévoit la création d'une
organisation municipale et d'une police
mixte fraco-espagnole. L'accord du 23 fé-
vrier 1927 organisait cette police sous la
forme de deux tabors ; le premier, dit
talmr urbain, composé de 200 hommes
avait un cadre espagnol, le second, uit tauor
tural, composé de 400 hommes, avait un
cadre français. Le traité de protectorat du
so mars 1912 prévoit que a la ville de Tan-
ger gardera le caractère spécial qui lui a
•té reconnu », de même la convention fran-
oo-espagnole du 27 novembre 1912 décide
que « la ville de Tanger et sa banlieue se-
ront dotées d'un régime spécial qui sera dé-
terminé ultérieurement. 1
Mais si l'on fut toujours d accord pour
reconnaître la nécessité de donner a Tau-
ger, ville internationale en fait, un statut
spécial, l'accord fut beaucoup plus difficile
à réaliser sur le contenu de ce statut spé-
cial.
Trois conceptions se heurtaient là, en
effet, que l'on put croire, pendant long-
temps, irréductibles. L'Espaime tendait, par
toute sa politique, à l'incorporation de la
zone de Tanger dans la zone espagnole où
.Iamait l'internationalisation de cette « se-
conde mâchoire de l'étau Clilbraltar-lan-
ger » et s'opposait, irréductiblement, à
f installation d'une puissance étrangère
quelconque à Tanger. Enfin la France,
ayant établi son protectorat sur le Maroc,
tIsirait, naturellement, sauvegarder le prin-
cipe de la souveraineté du Sultan sur cette
wortion de son empire.
Après de longues et délicates négocia-
tions, on parvint cependant à établir un ré-
gime qui donnait, semblait-il, satisfaction
aux trois puissances intéressés : ce fut la con-
vention du 18 décembre 1923.
Ijc principe de la souveraineté du Sultan
sur la zone de Tanger est formellement re-
connu dans l'article 25 de cette convention.
Un « mendoub » représente le Sultan et
tst chargé d'administrer la population in-
digène et isréalite, avec des pouvoirs éten-
nhis qui vont jusqu'au droit d'expulsion,
même à l'encontre des justiciables du tribu-
nal mixte, après avis conforme de l'assem-
blée générale des membres titulaires de ce
tribunal. - u - -.
Mais, en fait, Je Sultan délègue, d'une
manière permanente, tous ses pouvoirs légis-
latifs et administratifs, dans la zone de
Tanger, à une assemblée législative interna-
tionale, composée de 26 membres, dont 17
luropécns et 9 indigènes. Les 17 européens
comprennent : 4 Français, 4 Espagnols, 4
Anglais, 2 Italiens (la nouvelle convention
forte ce nombre à 3, dont 1 vice-président),
c Américain, t Belge, 1 Hollandais et 1
Portugais. L'assemblée se réunit chaque
mois, sous la présidence du « mendoub ».
EHe vote le budget et édicte les réglements
administratifs qu'elle juge nécessaires, mais
fini doivent être communiqués au « Comité
♦le contrôle » qui peut opposer son veto à
- four application. ---
Ce « Comité de contrôle » est composé des
consuls de arrière des Puissances signa-
taires de l'acte d'Algésiras.
Le pouvoir exécutif appartient à un ad-
ministrateur nommé par le Sultan, sur pré-
sentation du Comité de contrôle.
L'administrateur, d'après la convention,
frnit être pour les 6 premières années, un
français mais il est assisté de 2 adminis-
trateurs ad joints, l'un espagnol, l'autre an-
glais. En vertu de la nouvelle convention,
irrt troisième poste d'administrateur adjoint
chargé de la direction de la iustice sera con-
fié à un italien. L'administrateur a encore
sous ses ordres jdeux ingénieurs^ l'un fran-
çais, Fautre espagnol.
Enfin, la convention de 1923 institue un
Tribunal mixte qui comprend 6 magistrats
de carrière, 2 anglais, 2 français et 2 es-
pagnols.
- La Police était assurée, d'anrès la conven-
tion de 1923, par une gendarmerie indigène,
commandée par un capitaine belge, assisté de
cadres français et espagnols et composée de
250 hommes. Cette disposition avait tout
particulièrement soulevé les protestations de
l'Espagne qui obtient que la nouvelle con-
vention décide que cette gendarmerie
sera commandée par un officier espagnol du
grade de commandant qui aura pour ad joint
un capitaine français.
On comprend qu'un juriste aussi autorisé
que M. le professeur Arthur Girault ait pu
écrire : « Aux yeux des amateurs de belles
constructions juridiques, logiquement ordon-
nées, le statut de Tanger est un véritable
monstre.. » et que le même auteur ait pu
conclure son étude par cette phrase pleine
d'amère ironie : « Peut-être. après avoir
songé surtout à sauvegarder dans la mesure
du possible leurs intérêts respectifs, les
Puissances qui ont présidé à la naissance
du statut de Tanger pourraient-elles son-
ger maintenant aux intérêts de la viile de
Tanger et de ses habitants. 9
Hélas ! ce ne sont pas encore les nou-
veaux accords qui viennent d'être signés qui
nous rapprocheront de ce régime idéal, véri-
tablement international dans son esprit
comme dans sa lettre. Ces accords consa-
crent seulement, en effet, des concessions té-
ciproques des diverses puissances intéressées
dont les rivalités continuent à s'observer et
à s'opposer.
Etienne Antonetti,
Député île la lIautc-Savoie, Rap.
porteur du budget de l'Algérie et
des protectorats.
,'JI
Le SDlla du Maroc il France
̃»i
Venant de Tours, le Sultan du Maroc, ac-
compagné de son précepteur, du Grand
Vi7ir Kl Mokri, et de M. Poncet, s'est arrêté
hier à Chartres où, après avoir été reçu par
le préfet d'Eure-et-Loir et le maire, il a vi-
sité la cathédtale. Le Sultan a pris un vif
intérêt à cette visite.
11 est reparti ensuite pour Paris où il est
arrivé à midi 1$, sans aucun cérémonial. 11
est allé immédiatement à l'hôtel Crillon.
- - - - - - --
Mohammed el Mokri, grand vizir et M.
Marc, directeur des Affaires chérifiennes,
l'accompagnent. Il était suivi par un nom-
breux personnel de domestiques nègres char-
gés d'objets de voyage.
L'arrivée de Sidi Mohamed est passée ina-
perçue des Parisiens qui, cependant, nom-
breux à cette heure-là, ne se sont pas douté
de la qualité des touristes qui arrivaient.
0
00
A huit heures ce matin le Sultan faisait
dire à son chauffeur de se tenir prêt, et, suivi
de son seul secrétaire, il partait en auto,
vêtu de sa gandourah gris perle, vers les
Champs-Elysées et l'avenue du Bois.
Apres cette promenade apéritive, S. M. Sidi
Mohamed rentra à l'hôtel Crillon. Le Sul-
tan n'occupe pas les appartements habituels
des souverains. Les fenêtres de sa chambre
donnent sur la ue Boissy-d'Anglas, mais il
à la disposition d'un grand salon sur la place
de la Concorde. C'est du reste dans ce salon
Que le Sultan du Marnr nrpnil ClPc;, rpnic
- ------- -- ------- r----- --. --1"-"
Depuis longtemps déjà, S. M. Sidi Moha-
med s'est habitué à 14 cuisine française qu'il
prise fort.
Cet après-midi, S. M. Sidi Mohamed s'est
firomené à pied, car il aime aller sans but, où
le portent ses pas, s'arrêtant devant tout ce
qui flatte ses yeux.
- Il ne fera pendant son séjour aucune visite
officielle, il ne visitera aucun monument,
aucun musée.
Aujourd'hui, il prétend découvrir Paris
dans ses moindres détails, comme un simple
touriste.
Le Saint Cyr marocain eo France
tlif'r, est arrivée à ftyuen, venant de la Som-
me, la
Hier, délégation de l'Ecole militaire des élèves
officiers marocains do Meknès, composée de
cinq aspirants, que dirige le commandant
Turrit.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Le pilote aviateur Reine, de la ligne
France-Amérique du Sud, prisonnier des
Maures à l'est du Rio del Oro, n'a pas en-
core été libéré par suite des exigences de
ses geôliers qui réclament une rançon ex-
trêmement élevée ; on a pu croire au début
que sa captivité serait de courte durée, car
un accord semblait être intervenu entre les
Maures et les autorités espagnoles. Mais
les Maures ayant brusquement augmenté
leurs exigences, de nouvelles palabres sont
devenues nécessaires.
Reine est très bien traité et les tracta-
tions, pçnse-t-_on, ne tarderont pas à pren-
dre une tournure favorable.
Il n'en reste pas moins vrai que, par une
répression énergique à la suite des précé-
dentes captures d'aviateurs, on aurait dé-
goûté les Maures de continuer leur honteux
trnftc.
Il faudra bien un jour trouver une so-
lution.
1.1
ub4a d'oru clin H. Peiacaré
M. Poincaré, iprésident du Conseil, a reçu
hier matin, Mgr Durand, évêque d'Oran.
Visites de souverains
-
Il est heureux que la France ait
depuis deux ans deux capitalet :
- Carcassoum et Paris. La vieille
ville morte languedocienne ne se contente
pas de s'offrir à intervalles très réduits la
présence du président de la République, du
Président du Conseil et d'une demi douzaine
de ministres, elle reçoit généralement au
débotté les souverains coloniaux quand ils
viennent habiter ou villégiaturer en France.
Le jeune empereur d'Annam n'a pas man-
qué le pèlerinage de Carcassonne, je crois
même qu'il Va renouvelé depuis son arrivée
en France.
Le jeune sultan du Maroc, Moulay Mo-
hammed, a sacrifié au même rite.
Louons le Seigneur que la métropole se-
conde de la politique française soit aussi
éloignée de la métropole première ; sans avoir
le temps d'apprendre la langue d'oc avant la
langue d'oil, les distances permettent à ces
majestés de faire leur petit tour de France
comme les coureurs cyclistes.
La Méditerranée, les Pyrénées, la vallée
de la Garonne, la vallée de la Loire, Char-
tres et Paris, Moulay Mohammed peut,
comme Ciboulette, chanter en regardant de
son appartement, ce soir, l'Obélisque, la
Concorde et le Palan Bourbon, que lui et sa
suite ont fait un beau 'v°J'agc.
Beau vovaee. mais aussi instructif et tttilc:
à ce point de vue. il serait bon que tous les
grands chefs illdigèllfS, et notamment Sisso-
uath Monivong, le nouveau roi du Cam-
bodge. viennent bientôt dans notre pays.
Pour la nation protectrice, rien ne soude
mieux Vamitié d'un chef d'Etat protégé que
les tmpressions recueillies par lui au cours
d'un séjour où. abstraction faite des galas et
des réceptions, il peut se tendre compte de
ce qu'cst cette ruche si harmonieusement
organisée dans ses campagnes et dans ses
villcs, dans son sol comme dans son sous-
sol, dans soit travail comme dans ses distrac-
tions sportives et artistiques qu'est la terre
de France.
Tous les souverains asiatiqucs ou africains
qui ont fait un petit tour ehez nous en ont
em porté une impression de force et de bien-
veillance, d'harmonie et de trcrJail, qui ne
s'est jamais effacée de leur esprit.
le me souviens, il y a trente ans, c'était
en Tunisie, étant pris par une inondation de
la Medjerda, qui avait submerge les routes
et attaqué les ponts, je fils obligé de m'ar-
rêter à Tebourba. J'y fus l'hôte du cadi. Il
me reçut avec mille grâces, mais ne connais-
sait pas le français, le repas aurait été tr;ti"
si un interprète bénévole ne s'était prttè à
notre conversation. Et il fallait voir la joie
se refléter dans les yeux de mon interlocu-
teur, la joie du souvenir des belles heures
passées dans Paris, si beau lors de l'Expo-
sition universelle de 1878.
Vingt ans après il en gardait un som
toute cordialité, ceux qui pommaient lui par-
ler des beaux jours trop rapidement passés
sur les bords de la Seine.
En attendant l'Exposition coloniale de
1931, à laquelle ils viendront tous, les empe-
reurs, les rois, les sultans et les be vs de la
plus grande France, ainsi que l'élite de nos
protégés, félicitons-nous de ce que pour eux,
plus que pour tous les autres, le vieil adage
doit demeurer vrai : Tout homme à deux
patries : la France et la sienne.
Marcel Huedel.
81-
L'inauguration du médaillon
de M. B. Roy
-
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont
annoncé, un médaillon de bronze a été
apposé sur la maison natale de B. Roy.
Cette inauguration a eu lieu le dimanche
22 juillet 102S à Marigny-le-Ctfiouet (Côte-
d'Or), village natal de celui qui fut pen-
dant plus de vingt ans secrétaire général
du gouvernement Tunisien. A la cérémo-
nie que présidait M. Alapetite, * ambassa-
deur de France, ancien résident général à
Tunis, assistaient entre autres personna-
lités éminentes, MM. 1t. Cognât, secré-
taire perpétuel de l'Académie des Inscrip-
tions et belles-lettres ; Renault, ambassa-
deur de France, ancien secrétaire général
du gouvernement tunisien ; A. Merlin,
membre de l'Institut, conservateur au mu-
sée du Louvre ; Poinssot, directeur du
service des anliquitéts et arts de la régen-
ce de Tunis ; Guyot, ingénieur en chef des
ponts et chaussées de la Côte-d'Or ; Poil-
lot, député de Scmur-Montbard : J. Tou-
tain, président de la Société des Sciences
de Semur, directeur des fouilles d'Alé-
sia, etç. Une foule nombreuse était ac-
courue de toute la région, où le nom de
B. Roy était resté très populaire.
A 9 heures du giatin, un vin d'honneur
fut offert par la municipalité de Marigny;
le maire, M. Morot, souhaita la bienvenue
à tous ceux qui avaient répondu à l'appel
du Comité d'organisation et rappela, en
môme temps que la brillante carrière de
R. Hoy. tous les bienfaits qu'il avait pro-
digués à son village. M. A-lapetite répon-
dit par une allocution émue. De la mairie
de Marigny, on se rendit au cimetière 0C1
B. Roy repose dans la même tombe que
ses parents. Et, devant la modeste mai-
son éclusière du canal de Bourgogne, où
B. Roy naquit en 1845, et sur la façade de
laquelle a été placé le médaillon, œuvre
du statuaire Oeccoc, des discours furent
prononcés par MM. J. Toutain, Guyot, Re-
gnault et Alapetite. Dans ces discours lu-
rent mis en lumière les services éminents
rendus par B. Roy, à la cause française
en Tunisie, ainsi que l'héroïsme dont il fit
preuve lors de l'arrivée des troupes fran-
çaises en 18R1 devant la ville du Rif, où
il résidait alors comme agent consulaire
de Frante.
Dépêches de HndccMM 1
., Au cours d'une interview du commandant
Den Teu, du Cap-Lay, celui-ci a déclaré
avoir @ pris un pilote le 15 juillet à 21 h. 30
et qu'il avait gouverné sur t'entrée du che-
nat mais avait dû renoncer à s'y engager
car il ne voyait pas les feux d'alignement
en raison du temps bouché.
Le commandant et le pilote décidèrent
alors de mouiller. Le baromètre descendait
rapidement. Le cap du navire et la tenue da
la chaîne ont été vérifiés plusieurs fois. A
2 h. 5 le navire ayant dérivé dans les rafa-
les du tt/phan sur une douzaine de milles,
toucha un rocher. Le compartiment de la
machine ayant été immédiatement envahi
par l'eau, la lumière manqua. L'arrière du
navire étant proche du rocher, le sauvetage
commença sur ce point mais, la chute du
grand nuit et de la cheminée rendirent bien-
tôt impossible le sauvetage par cette voie.
On organisa alors à l'avant un petit va et
vient. Vers 5 heures erwiron, l'évacuation
devint difficile par suite des rafales de vent
et de pluie ; le rocher était à pic et les arê-
tes coupantes. Il fut cependant terminé grâ-
ce au courage et au sang froid de l'équipage
et des IJussagers.
Toutes les personnes présentes au point
d'évacuation ont été sauvées, ,mais plu-
sieurs passagers des secondes ayant reçu
l'ordre de monter sur le pont étaient restés
dans leurs cabines.
De nombreux actes de courage et de dé-
vouement sont à signaler, particulièrement
le soldat Barderis qui, malgré la violence
des vagues et du vent essaya le 10 au petit
jour de gagner il la nage l'Ile du Cap nlane
pour signaler la situation et le courage des
naufragés, mais il atterrit sur un autre Ilot.
Un typhon sur la côte d'Annam
Ott signale la présence d'un typhon sur la
câte d'Annam, dans la région de Touranc
et de Quillhon.
/'t', communications télégraphiques ont
été coupées avec lIw: et Hanoï.
Le navire annexe du Tonlîin, le Claudc-
Cluippc attend dans le port de Touranc une
amélioration tI('S conditions atmosphéri-
ques.
Au couronnement du roi Monivong
S. M. le roi du Luang-Prabang est passée
A //alphong, se rendant à Phnom-Penh. pour
les cérémonies du couronnement du roi-Mo-
nivong qui tt eu lieu hier en. présence du.
Gouverneur Général.
Indo Pndft.
Le couronnement de S. M. Monivong
roi da Cambodge
., 1
C'est hier 23 juillet qu'a eu lieu, à Phnom-
penh, le couronnement du roi du Cambodge,
S. M. Monivong.
La cérémonie s'est déroulée dans la saJle
du Trône, eu présence des autorités fran-
çaises et indigènes. ,.. u -, ,-
velu ue nianc, le' roi accompagne uu
col lège, a fuit son entrée tluns la salle du
Trône uux sous des conques marines et de
la musique. Après avoir offert des offrandes
au IJouddliu et invité les bonzes à réciter
des prières chaynnto durant le Bain royal,
il a reçu les représentants de la France et
leurs Saintetés, les Cliefli suprèmus des
Moha Nikay et des Tliomayuth, les cinq
Ministres et le Directeur des Hakous, l'ac-
compagnent au pavillon du Bain. Sa Ma-
jesté placé sur une plaque en argent et
une plaque en or, isolées du sol un moyen
de feuilles de l'arbrc appelé Lovéu WiguieJ',
a reçu des mains du Directeur des Bakous
une branche de l'arbre chéy pruc, symbole
du pouvoir suprême et dUDonhcul' éternel.
Une salve de vingt et un - coups de canon
a été tirée au moment précis où M. le Gou-
verneur Général, p. i. M. le Résident SUpl.
rieur du Cambodge, les Ministres, les Chefs
des Sectes et des Bakous sont venus verser
chacun à leur tour, de l'Eau lustraTe sur
Sa Injcstth
Le Directeur des Brahmes ayant donné
à boire à Sa Majesté une gorgée d'Eau lus-
trale, la couronne, le Trône, lui lurent remis
solennellement par l'Oknhu, directeur du
Protocole.
Enfin, princes, ministres ,mandarins
fonctionnaires ont présenté à Sa Majesté
leurs cachets symbole de leurs fonctions.
Aujourd'hui, à sept heures du matin, le
roi, suivi du cortège traditionnel, a quitté
le Palais Royal et parcourra les rues de la
capitaJe. Des tribunes édifiées en différents
points de l'itinéraire étaient librement ou-
vertes au mublic.
Né à Phnôm-Penh (Cambodge), le lundi
dixième jour de la lune croissante du
deuxième mois ou de Bos des Eres de
Bouddha Putsukrnch 2Î20, Moha Sakrach
1798 et Chollassukrach 1238 de l'année du
Hat ou Chut Atthasak (8° décade) janvier
1875.
S. M. Sissowasmonivong avait fait ses
études militaires en France. Elle fut chef
de bataillon dans l'armée française.
C'est le 3 août 1927, à l'Age de 52 ans,
qu'elle succéda il ,son père, S. M. Sisso-
wath.
-oeb
LA JUNGLE EST DANGEREUSE
«»«
Le bilan des morts de la jungle est beau-
coup plus terrible cette année que les années
précédentes. Le total des personnes tuées par
les animaux sauvages, dans FInde anglaise
seulement, atteint 2.285 contre , f)55 en io26.
Si l'on y comprend les; victimes des serpents,
on arrive à un total de 22.000 morts pour
l'année.
Les tigres sont responsables de 1.033 morts;
les léopards 218, les loups 465, les ours 78,
les éléphants 56, les hyènes 12, les crocodi-
les 136, les sangliers 85, les chacals 41, les
serpents 19.724, chiffre qui est légèrement
inférieur à celui de l'an dernier.
Si l'on examine les animaux qui sont
tombés sous les balles des chasseurs, on trou-
ve le formidable tableau de chasse suivant :
t.368 tigres, 4*390 léopards, 2.738 ours, 2.439
loups. En outre, 57.116 serpents ont été tués.
140.000 roupies ont été payées au titre de
récompenses pour la destruction des animaux
sauvages.
Les débouchés pour les sucres
en Afrique Occidentale Française
La France se classe, par sa production, au
troisième rang des pays sucriers d hurope après
l'Allemagne et la Tchéco-Slovaquie ; pendant
l'année 1927, elle a exporté 213.500 tonnes
de sucres bruts et raffinés dont la plus grande
partie est consommée dans les territoires de
l'Afrique du Nord.
Les colonies de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise, dont la moyenne annuelle d'absorption.
calculée sur les quatre dernières années, est d'en-
viron 13.600 tonnes, reçoivent des ports de la
Métropole les dix-neuf vingtièmes de leur
consommation, mais, comme on le verra plus
loin, plus des trois quarts de ces sucres sont,
en réalité, d'origine étrangère, et cela s'expli-
que du fait que la France, qui a importé en
1927 368.842 tonnes de sucres bruts, raffinés
et vergeoises, a dû acheter aux producteurs
étrangers 251.375 tonnes, la différence étant
représentée par les sucres provenant des colo-
nies françaises.
Les sucres importés dans les colonies du
groupe de l' A. O. F. sont d'une part des sucres
bruts et vergeoises, d'autre part des sucres raffi-
nés soit en pains soit en plaquettes, cassés ou
sciés, soit en poudre.
Importations. - Le tonnage importé en 1927
s'est élevé a 1352r tonnes. En dix ans, les
importations de sacres ont marqué un accrois-
sement de près de 74 ; elles étaient, en
effet, de 7.780 tonnes en 1918. Les sucres dé-
douanés au cours de l'année 1927 compre-
naient :
Sucres bruts et vergeoises.. Kg 306.675
Sucres raffinés en pains, cassés
ou sciés 13.198.385
Sucres raffinés en poudre. 17.183
La colonie du Sénégal a enregistré à l'entrée
10.277.284 kilos de sucres de toutes sortes,
soit 76 ïo des entrées totales de toute l' A. O.
F. La presque totalité des vergeoises, soit
305.376 kilos, a été dédouanée dans les ports
du Sénégal ; les sucres raffinés se chiffrent par
9.971.908 kilos, ddnt 3.844 kilos de sucre en
poudre. Mais il convient d'ajouter que toutes
ces importations ne sont pas exclusivement des-
tinées à la cientèle sénégalaise. Un tonnage
important de ces sucres ne fait que transiter
par la colonie du Sénégal pour être écoulé sur
les marchés soudanais et mauritanien.
Le Soudan français vient au deuxième rang
avec 1.282.731 kilos dont 1.250 kilos de ver-
geoises et 1.281.481 kilos de sucres raffinés en
pains, sciés ou cas. Le Dahomey prend la
troisième place avec 979.850 kilos de sucres
raffinés dont 12.254 en poudre. Dans cette der-
nière spécialité, la colonie du Dahomey se
montre le plus gros consommateur de l' A.O.F.
en prenant à elle seule plus de 71 des en-
trées totales de sucre en poudre.
La Côte d'Ivoire n'a importé que des sucres
en pains, cassés ou sciés, soit 523.899 kilos,
et la Guinée française figure dans les statisti-
ques avec 49 kilos de vergeoises et 406.032
kilos de sucres raffinés dont 1.087 kilos en
poudre. Enfin, le bureau des douanes de Port-
Etienne, en Mauritanie, a constaté l'entrée de
50.400 kilos de sucres raffinés.
Concurrence. - Sur 13.522.245 kilos de
sucres de toutes sortes entrés en 1927, 10 mil-
lions 023.909 kilos figurent dans les statistiques
douanières comme sucres étrangers ayant béné-
ficié à l'entrée en France du régime de l'admis-
sion temporaire. Si l'on ajoute à ce tonnage
les sucres d'origine française importés des ports
de la métropole et qui s'élèvent à 3.132.171
kilos, on obtient un chiffre de 13.156.080 kilos
qui représente la part des sucreries et raffineries
françaises dans l'approvisionnement des colonies
de l'A.O.F., soit 97,29
Après la France, mai s fort loin derrière elle,
le principal fournisseur de la colonie est l'Alle-
magne, qui a exporté en 1927 sur le Sénégal,
la Côte d Ivoire, le Dahomey et le Soudan
françai s 133.613 kilos de sucres en pains. sciés
ou cassés. La part de I Angleterre et de ses
colonies de la côte occidentale d'Afrique est de
46.342 kilos ; la Belgique s 'inscrit pour 28.317
Vilos : la tchéco-Stovaquie. pour 13.596 ki-
los ; les Etats-Unis pour 8.440 kilos et les
Indes Néerlandaises pour 5.074 kilos de sucre
en poudre importé au Dahomey. Le tonnage
des « autres pays » est de 127.556 kilos.
Valeur à l'entrée. - Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l' année 1927
s'élève dans t'ensemble à 50.266.593 francs
et se répartit comme suit par spécialité et par
pays de provenance :
A. - Sacres bruts et vergeoises Prix moyen
au kilo
Kilos Francs
France 3 .754 10.902 290
Etrangers, en admissioo temporaire 275.094 800.888 2 91
Autres pays. ",. ",'-.818) 27.827 104.351 3 74
306.675 916.141 j
B. - Sucres raffinés en pains, sciés ou cassés 306-675 916.141
France 3.120.141 10.835.177 347
Etrangers, en admission temporaire 9-744.980 37.296.972 3 82
Allemagne 133.613 463.495 346
Angleterre et ses colonies 46.342 149.375 3 22
Belgique 28.317 89-201 3 17 >
Tchéco-Slovaquie 13.5% 44.554 3 27
Etats-Unis. 8.440 30.709 3 63
Autres pays. 102.956 387.535 3 76
1 --
13.198.385 49 299.018
C. - Sucres en pondre
France 8.276 22.643 273
Etrangers, en admission temporaire. 3.835 14.381 3 74
Indes néerlandaises 5 074 13.810 2 72
17.185 50.834
Les prix de vente au détail des sucres va-
rient selon les spécialités. Il est facile de les
déterminer en ajoutant au prix initial de France
les frais de transport, les droits de douane et
le bénéfice du détaillant basé sur un pourcen-
tage comprenant la rémunération des intermé-
diaires et les frais généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offres. - La plupart des maisons importatrices
de la colonie sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'A.O.F.,
159, boulevard Haussmann, à Paris, tient à la
disposition des fabricants et commerçants inté-
ressés ies listes des principales firmes installées
en A.O.F.
Méthodes commerciales. - Les méthodes
commerciales employées pour la vente et l'ex-
portation des sucres sont celles communes à
toutes les marchandises expédiées des différents
ports de la Métropole par les fabricants et com-
merçants à leurs représentants et à leurs succur-
sales. Ces sucres sont généralement vendus par
les fabricants franco au port d'embarquement,
les paiements s'effectuent, soit au comptant,
soit à 30, 60 ou 90 jours. Les fabricants étran-
gers vendent généralement F. O. B.
Les sucres en pains comprennent des éléments
de 1.250 à 1.400 grammes ; ils sont expédiés
généralement en double sacs ou en caisses de
50 à 60 kilos.
Les sucres en plaquettes, composés d'élé-
ments de 80 à 100 grammes, sont livrés en
caisses de 50 kilos environ ; les sucres sciés et
en poudre sont expédiés en paquets de 1 kilo
renfermés dans des caisses type exportation de
50 à 60 kilos. Certains envois destinés aux co-
lonies du sud voyagent quelquefois sous caisse
intérieure en zinc.
Frets. - Les frets pratiqués par les Compa-
gnies de navigation desservant la côte occiden-
tale d" Afrique pour le transport de ces mar-
chandises sont en moyenne de 130 fr. par ton-
neau de 1.000 kilos, à destination de Dakar,
et de 285 fr. par tonneau pour Conakry, Grand-
Bassam et Cotonou.
Les frais de mise à bord au départ et au dé-
barquement depuis sous palan à l' arrivée sont
à la charge de la marchandise.
Régime douanier. - A l'entrée en Afri-
que Occidentale française, les sucres sont
soumis aux droits ci-après :
1° Sucres raffinés ou assimilés (1) :
a) au Sénégal, en Guinée française, au
Soudan français, en Mauritanie :
Provenance française.. 20 fr. les 100 kgs net
Provenance étrangère. 26
b) en Côte dt voire et au Dahomey :
Quelle que soit la provenance, 20 fr. les
100 kilos net.
20 Sucres autres que ci-dessus :
a) au Sénégal, en Guinée française, au Sou-
dan français, en Mauritanie :
Provenance française.. 20 fr. les 100 kgs net
Provenance étrangère. 25 50 -
b) en Côte d'Ivoire et au Dahomey :
Quelle que soit la provenance, 20 fr. les
100 kilos net.
Ces droits sont affectés d'un coefficient de
majoration fixé à 2 pour le premier semestre
1928.
Les sucres exportés de France à destination
des colonies de la zone libre (colonies autres que
la Côte d'Ivoire et le Dahomey) avec réserve
d imputation à la décharge d'obligations d'ad-
mission temporaire de sucres bruts étrangers sont
passibles à l' arrivée, sur leur poids net effectif,
du droit de surtaxe, soit pour les sucres de la
première catégorie 6 francs par 100 kilos, et
pour ceux de la seconde catégorie, 5,50 par
100 kil.-Iq
Pour la justification d'origine (indispensable
pour les co l onies du premier groupe) les mar-
chandises métropolitaines doivent être accom-
pagnées de passavants délivrés par l'adminis-
tration des Douanes de France afin de bénéfi-
cier des réductions tarifaires prévues en leur fa-
veur. Des certificats d'origine délivrés par les
autorités municipales de la Métropole et dû-
ment visés par la Douane du port français
d'embarquement peuvent être admis, à titre
exceptionnel, à suppléer les passavants adirés.
sous la double condition que les titres dont il
s'agit contiennent toutes les indications suscepti-
bles de permettre l'identification des envoi s et
qu ils fassent, en outre, mention de* Iate- et
numéros des passavants levés au pert d'embar-
quement.
Ces formalités sont généralement accomplies
dans les ports par les agents trahit ai res deî
acheteurs.
1(0 Sont assimilés aux sucres raf.tint5 tous
1 sucres titrant <}o et plus.
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