Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1928 19 juin 1928
Description : 1928/06/19 (A29,N95). 1928/06/19 (A29,N95).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451271m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 95. CE itUMERO : » CENTIMES - .- MARDI SOIR, 19 JUIN 1929.
JOURNALJjUOTIOIEH
Rédaction & Administration :
14, m m HMi-TiaMr
PARIS (1.1)
TiliM. : LOUVRE 10-37
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Les Anna/eà Coloniales
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DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
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France et
Colonies 120 » W » as,
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LA MAIN-D'ŒUVRE AUX COLONIES
Je note dans l'étude publiée par le Bulle-
tin de la Société Française des Ingénieurs
Coloniaux" sur l'usine hydroélectrique du
Félon. Itanc rodwux marquant l'extrême
limite de la navigation en venant de Saint-
Louis, ce qui a trait aux obstacles qu'on a
dû surmonter pour la ni :i in-d'oeuvre. Ce sera
illustrer par un exemple vivant ce que j'ai
souvent dit à cette place sur les difficultés
que l'on rencontre dès qu'il s'agit d'ouvrir
un chantier en pleine brousse.
La nouvelle que (le grands travaux allaient
commencer aux chutes fait décamper les in-
digènes prestement. I.es chutes, en effet, sont
les domiciles des mauvais génies. Qu'allait-
il se passer si on délogeait ceux-l:, ? Les in-
digènes s'en vont, et l'on devine les senti-
ments de ceux qui restent. Il faut palabrer
à n'en plus finir et surtout gagner les chefs
des villages en leur apportant des petits
cadeaux et des grands, puur que l'embauche
soit posible..
On n'embauche que du tout-venant. Dame!
Il ne fallait pas faire les difficiles : * tel
indigène, qui se présentait comme maçon.
montait un mur à parement hélicoïdal; tel
autre, forgeron, demandait de la soudure
pour braser deux moxceaux de fer et igno-
rait l'usage du mètre. N'y eut-il pas un chef
mineur qui changea, sans grand (Iommage à
cette époque des travaux, l'axe de la cunette
«bi canal d'amenée, qu'il dirigeait en droite
ligne vers le magasin de l'entreprise? 9 On
a beau être indigène, on ne peut pas savoir
ce qu'on n'a pas appris, et il est vraisemhla-
ble que le maçon et le forgeron n'avaient ni
beaucoup bâti ni l)eau« (>uj) forgé.
Enfin, voici les bâtiments terminés, ou à
peu près : la toiture de l'immeuble à habita-
tion n'est pas eivore posée, en mars 1924,
mais on préfère installer les gens sous (les
plafonds en fibro-ciment que de les laisser
à Médine, a 4 kilomètres du chantier ; les
gens sont logés sur place, le matériel est dans
le magasin, on pourra surveiller et organiser
les travaux.
Cela n'ira pas tout seul et la mam-ri œu-
vre fera défaut plus d'une fois, en dépit de
toutes les précautions prises. Un exemple :
en mai 1925, on ne peut pas, par suite du
manque de main-d'œuvre, terminer complète-
ment le déblaiement Je la fosse du tube
d'aspiration ; l'hiver arrive ; les eaux du
fleuve comblent la fouille par les dépôts de
terre efde sable qu'elles y entrainent ; il
faut attendre de longs mois que les eaux
aient baissé, et on entreprend alors le net-
toyage de la fouille, avant de reprendre les
travaux de mine. Mais, comme on ne peut
pas faire travailler à la fois, dans un es-
pace aussi restreint, et les manœuvres char-
gés (lu déblaiement, et les mineurs chargés
du forage des trous de mine, les travaux de
dérochement ne s'achèvent qu'en février
1926. Dès qu'on a un supplément de main-
d'œuvre, on se hâte de mettre les bouchées
doubles ; c'est autant de pris, mais, malgré
tout, on n'avance pas aussi vite qu'on le vou-
drait et que ce serait nécessaire.
Aussi comprend-on que M. Y. ( hameau
parle avec ironie de « la formidable réserve
d'hommes » que les colonies de la côte occi-
dentale africaine devaient fournir aux tra-
vaux d'utilité générale et aux entreprises
particulières. L'entrepreneur savait si bien
de quoi il retournait que, dès le début, il
se préoccupait de faire venir des travailleurs
des région du Hatit-Niger et de recruter
des Barnbaras, des travailleurs du Mossi et
des Bobos. Travailleurs intelligents, nous
dit-on, dévoués, qu'on se hâte de promou-
voir du rang de manœuvres au grade de
chefs d'équipes, chargés de commander aux
indigènes de la race locale, les Gassoukes,
anciens captifs des Toucouleurs ; la France
les a arrachés à l'esclavage, sans leur faire
perdre cette insouciance du lendemain
qu'avait fait naître chez eux l'habitude de
demander au maître la nourriture plus ou
moins abondante qu'il leur distribuait.
Nous avons vu que l'embauche, dès l'ou-
verture des travaux, avait été difficile. De
novembre 1924 à mai 1925. pas de crise
proprement dite. Le 30 avril arri, ve ; c'est
la paye ; le chantier se dépeuple à peu près
complètement ; les indigènes s'en vont pour
les cultures, et on les a assez vus jusqu'à
fin novembre, après la récolte.
Que faire dans un pays où la main-d'œu-
vre est locale, où on ne peut pas trouver
des indigènes pour remplacer ceux qui s'en
vont, parce que tous en même temps se li-
vrent aux travaux agricoles ? Augmenter les
salaires ? Distribuer gratuitement des vivres
pendant cette période où la disette se fait
toujours sentir ? Cela aurait fait augmenter
le prix des travaux sans amener les ouvriers
indispensables. Deux solutions : fermer les
chantiers pendant sept mois -- de - l'année, -- ce
qui était impossible; demander a 1 adminis-
tration civile d'intervenir auprès des chefs
Indigènes de la contrée pour qu'ils facili-
tent le recrutement des travailleurs. l.rs dé-
lais fixés par l'Administration pour l'achè-
vement des travaux étaient trop courts et
l'on ne pouvait pas suspendre les opérations.
L'Administration dresse donc des listes (le
travailleurs et fixe le contingent que chaque
villace doit fournir.
Evidemment, un Européen, un Français
surtout, ne peut s'empêcher d'esquisser un
geste de protestation. Voici comment M. Y.
Chaineau le prévient ou l'arrête :
JO au Soudan, la culture est très simpli-
fiée et faite uniquement par les femmes et
les enfants; ce que les indigènes appellent
se livrer aux travaux agricoles, c'est pala-
brer indéfiniment à l'ombre des rares ombra-
ges ; les indigènes sont des fainéants nés
qui ont l'habitude de prendre quatre longs
mois de vacances, sans compter le reste ;
20 au Soudan comme ailleurs, l'indigène
prend, au contact des autres ouvriers, des
habitudes de régularité, de discipline, de
travail, et il finit par comprendre qu'il est
plus avantageux pour lui de travailler chez
les blanes que de bavarder couché au milieu
du village, en regardant peiner les femrnes;
3" au Soudan comme ailleurs, l'indigène
en fin d'embauché, peut acheier le « hou.
bou » dont il avait grande envie ; il se crée
des besoins nouveaux, il prend le sens d'un
certain confort et revient à la besogne pour
le satisfaire.
Nous avons vu ces arguments invoqués
ailleurs et sous la même forme. Ils prennent
plus de poids quand on ne néglige rien pour
que la transition se fasse sans incident et
sans dommage, pour que l'indigène prenne
de nouvelles habitudes presque avec joie,
pour qu'il soit logé proprement, soigné de
même, nourri de même, tout en ayant le
sentiment qu'it vit encore dans son village:
on peut constater que. te but est atteint quand
le nombre des désertions devient insignitiant.
Le travailleur indigène a mille moyens de 1
s'évader, et il en invente même au besoin.
S'il est bien, il reste.
Installation de campements en suivant les
coutumes locales et en ne supprimant de ces
coutumes que ce qui est contraire à la santé,
à l'hygiène ; des campements bien nettoyés,
loin des marigots et des moustiques ; lutte
efficace contre la mortalité ; en recrutant le
plus possible sur place, de façon que le
travailleur indigène garde sa résistance à la
maladie précisément parce qu'il n'est pas
transplanté loin du sol où il a pris racine ;
lenouvellement incessant des travailleurs,
qui, n'étant pas entraînés à un travail per-
manent, ont besoin de cinq ou six mois de
repos dans leur village avant de revenir
pour un stage d'un mois ; ravitaillement
sain, abondant, varié autant que possible,
dans lequel arachides fraîches, poisson frais,
bref tout aliment riche en principes actifs
et en vitamines occupe une bonne place ;
tout cela garantit des épidémies dévastatri-
ces les hommes des campements ; tout cela,
d'après l'étude à laquelle je renvoie mes
lecteurs, a été mis en pratique pour les tra-
vaux de l'usine hydro-électrique du Félou.
Quant aux prix de journée, les prix de
base sur le chantier étaient de 4 à 5 francs
pour le manœuvre, de 7 à 10 francs pour
le chef manœuvre, de 5 à 7 francs pour le
mineur, de 7 à 9 francs pour le chef mi-
neur, de 9 à 16 francs pour le maçon, de
9 à 16 francs pour le forgeron. Prix de
base relativement faibles et, cependant, les
rendements sont tels que les prix de revient
sont fréquemment plus élevés qu'ils ne le
seraient en France : il est vrai aussi que,
malgré tout, ils le sont moins en plus d'un
cas.
Telles sont les observations intéressantes
que j'ai trouvées dans l'étude publiée par
le Bulletin de la Société Française des In-
génieurs Coloniaux ; elles rejoignent celles
que j'ai recueillies ailleurs ; peut-être n'y
ajoutent-elles rien, (lu moins il ne me paraît
pas inutile de grossir ce chapitre de l'ex-
ploitation coloniale si important et parfois
si mal connu qu'on pourrait appel : De
la main-d'œuvre aux colonies et de ses dif-
ficultés.
Ifarfo Itonafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A m CHAMBRE
LES GRANDES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
La liste des candidats à la Commission
des Affaires Etrangères a été modifiée.
M. Augo&neur remplace M. Catliala dons
cette Commission.
M. Paul-Boncour, président sortant, qui
n toutes les chances d'être réélu ce soir, a
pour concurrent à la présidence M. Aaiga-
gneur, auquel le groupe de la gauche unio-
niste a donné tout exprès la place de com-
missaire primitivement échue à M. Ca-
thalu.
L'élection des bureaux
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, les Commissions des
Finances, des Affaires Etrangères, de l'Ar-
mée, de l'Agriculture et de l'Administration
générale se réunissent ce soir pour pro-
céder à leur constitution définitive et élire
leurs bureaux respectifs.
Mort de M. John Dal Piaz
On annonce la mort à Paris hier, de M.
John Dal Piaz, président du Conseil d'ad-
ministration de. la Compagnie Générale
Transatlantique, vice-président du Comité
Central des Armateurs de France, président
de la Société des Armateurs Français, admi-
nistrateur de la Banque d'Algérie. Il s'occu.
pait avec sollicitude du Comité France-Amé-
rique et du Comité France-Etats-Unis.
Membre de l'Académie de Marine, des
Conseils supérieurs de la Marine marchande,
des Travaux publics, des Colonies et du Tou-
risme, M. Dal Piaz avait été élevé, au début
de 1928, a la dignité de grand'croix de la
Légion d'honneur.
C'est une grande physionomie du monde
maritime et touristique qui disparaît.
Né à Paris, le 26 février 1865, M. John dal
Piaz était eé en 1888 à la Compagnie
Transatlantique.
D'une activité infatigable, il fut vraiment
l'animateur de la grande Compagnie qu'il
dirigeait.
Les richesses du Soudan
«♦»
Le problème de la création du
chemin de fer transsallariclJ posé
actuellement devant le Sénat après
son vote par la Chambre doit avoir four
premier résultat la mise en valeur des riches
territoires arrosés par le Niger.
Là, dans nos colonies du Soudan et de
la llalllc-V olt a, se trouvent groupés se pt ou
huit millions d'habitants répartis sur un sol
d'environ 60 millions d'hectares de terres
cultivables présentant de formidables ri-
chesses végétales.
A ce titre, le rail doit amener la mise en
culture de ces terres dont les produits peu-
vent tenir alimenter nos marchés d'Europe,
ce qu'ils ne sauraient faire actuellement,
puisque les voies ferrées de l'A.O.F. et ses
ports sont insuffisants pour assurer leur
évacuation.
Ces richesses soudanaises viennent, d'ail-
leurs, d'être étudiées dans une intéressante
brochure, fortement documentée, que public
le colonel Maurice Abadie, de Vinfanterie
coloniale.
La fertilité des terres de ces contrées a été
bien souvent et justement comparée à celle
du Nil avec son régime naturel d'inondation.
Jusqu'à la fin de réPoqw: iatiairc, il ne
faut pas oublier que le Niger aboutissait
dans le bassin intérieur de Tombouctou-
Taoudeni. Ce qu'il importe aujourd'hui,
c'est que nous puissions d'abord, pour remé-
dier à la pénurie des denrées sur les mar-
chés d'Europe, trouver là-bas en quantité les
produits alimelltaires.
Et d'abord le riz, réclamé par l'A.O.F.,
qui fil doit imporla, puis le mil, "dollt le
rendement est énorme, chaque kilogramme
de semences donnant une ricolit- de 400 kilo-
grammes.
Enfin, le Soudan est un pays d'élevage,
dont le chepttl est de grande imporlallce.
Les agriculteurs indigènes en tirent des pro-
fits déjà très remarquables. Bovidés, ovidés
et caprides s'y rencontrent par milliolls, et
l'on peut prévoir dès maintenant la possible
exportation de 200.000 tonnes annuelles de
viande.
Cette exportation serait (lIj,,, l'argi 'h ut
le plus décisif contre la vie chère.
Cik. DeWerre,
Sénateur du Nord.
Le magfiilique effort de la Réjence
-60
Il a fallu moins d'un demi-siècle pour
faire de la Tunisie le riche cellier de la
France, le grenier abondamment fourni de la
métropole. - --- - -
Les terres aujourd'hui cultivées en lum-
sie dépassent deux millions d'hectares. Le
blé en couvre 570.000 dont la production
moyenne est de* 1.853.00a quintaux. L'avoine
s'inscrit pour 460.000 quintaux récoltes sur
440.000 hectares ensemencés, tandis que la
culture de l'orge couvre 58.0-J0 hectares pro-
duisant 1.600,000 quintaux de grain.
18 millions de pieds d'olivier sont cultivés
dans le Centre et le Sud. Rien qu'autouT de
Sfax, les oliveraies couvrent 500.000 hecta-
res. La production d'huile expédiée tant en
France qu'en Italie, durant ces trois der-
nières années, est passée de 3.349.640 kilos
(pour la France), 4.682.724 kilos (pour l'Ita-
lie) en 1925, à 4.310.837 kilos (pour la
France), 7.222.041 (pour l'Italie) en 1927.
Le Sahel de Sousse compte à lui seul * 500
moulins et l'exportation, qui n'atteignait
que 76.796 quintaux métriques en 1924, s'est
haussée en 1925 à 157 467 quintaux métri-
ques. 1
La culture des dattes communes et (le.
gla est une source particulièrement pros-
père. Les dattes communes, comme on le
sait, sont utilisées en grande partie dans la
colonie. Pour les dégla, qui avaient donné
un total d'exportation de 16.224 quintaux en
1924, leur transport, hors de la colonie, en
1925, s'est chiffré par 32.086 quintaux.
Le sous-sol est également richement ex-
ploitable et fort bien exploité. Les prospec-
teurs font rendre aux divers gisements, fer,
zinc, plomb, phosphates, des quantités ap-
préciables.
Les échanges de la Tunisie avec la métro-
pole ont ainsi atteint en 1923, 812 millions
de francs, plus d'un milliard en 1925 et près
de deux milliards en 1926. Cet accroissement
rapide tiendrait'du prodige si on ne connais-
sait la magnifique et active politique de M.
Lucien Saint, le courage et la persévérance
des colons et des industriels qui concourent
dans une union parfaite à la toujours plus
grande prospérité de la Régence.
.1.
L'Alcérie, la Tunisie.
.e.
M. Pierre Bordes, Gouverneur Général de
l'Algérie, entre deux séances des délégations
financières, a rappelé, à propos de la prépa-
ration du Centenaire, que le commerce de
l'Algérie se chiffrait désormais par milliards,
alors qu'au moment de la conquête, il ne
portait que sur quelques centaines de mille
francs.
Puis il a tracé à grands traits l'objet de sa
mission et les devoirs de sa charge tels qu'il
les conçoit. - - - ---- -
C'est ainsi que M. Bordes a pu, sans pro-
voquer les inquiétudes des colons, demander
lui-même à Paris la fin du fameux « régime
disciplinaire » appliqué jusqu'ici aux indi-
gènes.
M. Bordes peut se féliciter pour sa part,
marquée surtout par la reconstitution
des régions dévastées par les inondations.
Les dégâts sont à peu près réparés. Ils se
chiffrent par près de 350 millions, que la
métropole pour 100 millions (qui lui seraient
rendus en 20 annuités) et que l'Algérie sur
ses propres ressources ont su trouver.
D'autre part, le Résident Général de Tu-
nisie, M. Lucien Saint, a déclaré : 1( La Tu-
nisie est heureuse. Il a plu et des récoltes
surabondantes, on attend ici le prix : deux
milliards d'argent liquide vont entrer en Tu.
nisie. »
Notre Afrique du Nord, on le voit, offre,
après moins de cent ans d'efforts, un magni-
fique bilan dont peut s'enorgueillir la Franc*
à juste titre.
BROUSSES
J & BROUmiLES
[ A la recherche du temps perdu
Tous les coloniaux ont, au cours des lon-
Çttas traversées, usé plus ou moins de temps
à considérer les ébats des marsouins, ces es-
pèces de clowns à collerette d'écume, pour
lesquels semble avoir été faite la locution :
heureux comme un poisson dans l'eau.
Ils ne se sont probablement pas demandé
combien un marsouin pouvait parcourir de
kilomètres en vingt-quatre heures. Seul, un
savant était capable de se poser pareille
question. Et, en effet, un savant a logé en
un grand aquarium un marsouin qu'il a Ion.
guement observe, « pour l'avancement des
sciences e), non sans couvrir un tableau noir
d'une infinité de chiffres. Après quoi il a
affirmé que son cétacé abattait trois cents
kilomètres en un jour
Aux coloniaux amateurs de mathématiques
et qui s'ennuient entre le château d'If et le
cap Saint-Jacques, je propose ce petit pro-
blème :
Combien d'heures sont nécessaires à un sa-
vant moyen, pour calculer la vitesse horaiie
d'un marsouin faisant ses galipettes en cir-
cuit fermé?
Le joug brisé
Les matelots d'un voilier français, accos-
tant par hasard une petite île, à l'ouest de
Mudagascar, en auraient été chassés par la
population, tout entière composée de chiens.
Personne ne peut dire comment s'est for-
mée cette aboyante république, mais le cer-
tain c'est qu'elle a rompu le contrat archi-
miltfcnaire qui unissait à l'homme la race
canine. Elle ne veut plus rien savoir des
bipèdes pensants (ou soi-disant pensants, par
une abusive généralisation) qui si longtemps
ont obtenu des chiens une obéissance folle-
ment servile. grâce au caprice le plus étau
nant de la Providence.
• Evénement considérable! A force de par'
1er de liberté et d'égalité, l'on a, semble-t-il
- et c'est une opinion qui m'est toute per-
sonnelle - tué jusque chez les chiens et la
notion des nécessaires hiérarchies et, cela
va sans dire, la faculté d'être heureux en
se dévouant.
Pauvres, pauvres chiens de l'ilot tropical !
Auctton.
L Art au Sahara
Peintures du Hoggar
Un peintre a suivi la mission envoyée dans le
Hoggar. Nul artiste n'avait encore, jusqu'ici,
pénétré dans le mystérieux royaume où régna
Antinea. M. EJie Dubois, grâce à l'heureuse
décision de M. Pierre Bordes, eut ce privilège.
Dans une exposition organisée au Palais
d'Hiver, à Alger, et qui fut une véritable révé-
lation pour les visiteurs, dessins, croqui s, pein-
tures, ramenés du Hoggar par M. Elie Dubois,
furent incontestablement admirés des visiteurs.
Dans quelques mois, Paris verra à son tour
cette curieuse exposition.
Paysages d'apocalypse, qui voisinent avec de
charmantes visions de printemps, exubérante
végétation que rien ne laissait prévoir dans des
étendues ordinairement si mornes ; physionomies
parfois alanguies de grandes dames touaregs.
contrastant avec la gravité du profil des « hom-
mes bleus » ; tout cela évoquera aux yeux des
Parisiens épris d'exotisme une civilisation qui
ne manque ni de grandeur, ni de beauté. A
côté de ces aspects du temps présent, de cu-
rieuses reproductions de dessins rures atti-
reront également l'attention des préhistoriens.
L'ensemble satisfera tout le monde. Il offrira
maints documents pittoresques, colorés et altiers
aux artistes de la capitale.
Cette belle initiative de M. Pierre Borde
portera donc ses fruits. Nous ne saurions assc:
gré au Gouverneur Général de l'Algéri
d'avoir fait entrer le Hoggar dans le domair
de l'Art.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Les corps des deux aviateurs, un lieute-
nant et un sergent du 39' régiment., qui, ic
U juin dernier, pendant (lue nos forces
supplétives occupaient le plateau de
l'Aderbo, avaient dil atterrir avec leur ap-
pareil en flammes, lans la vallée du Drcnt,
en zone dissidente, ont été retrouvés. Ces
dépouilles mortelles ont été ramenées à
K asbah-de-Tadla.
Base d'aviation navale
Répondant aux propositions de ln Cham-
bre de commerce de Brest, au sujet de l'or-
ganisation, dans la- région, d'un terrain
d'atterrissage pou;- avions, le directeur de
l'aéronautique fait connaître qu'il approuve
les projets suivants :
1° Installation d'un aéiodrome et d'un..!
l use mixte à t'Ennvioe. ; 2° Aménagement
du terrain de Guipavas pour le trafic pos-
tal à l'aide d'avions moyens ; 30 Aménage-
ment du port Je Pouillic-Ar-l or et de son
terre-plein POU)' escale d'appareils amphi-
bie ou d'hydravions.
Il El décidé de donner suite à ces projets
et d'en assurer la réalisa lion
Randonnée d'un aviateur arec
Le colonel AdumydfS, directeur de Fauro.
nautique grecque, qui était arrivé a. Alger
le .17 juin, venant de Tripoli, est reparti le
lendemain pour Casablanca
Pappelons que, parti d Athènes le 10 juin
le colonel grec atterrissait à Alep. Le
11, il ae rendait à Alexandrie où il était
reçu par l'aviation anglaise. Le hi, il quit-
tait Alexandrie pour Tripoli. Il se propose
d'accomplir l'étape Casabiarca-Paris
teront
Notre ami et collaborateur Lucien - Gaspa-
rin, député de la Réunion, est arrivé hier
à Marseille par le courrier de Madagascar
et de la Réunion à bord du paquebot Avia-
teur-Rolland-Garros.
Quant à M. Auguste Brunet, qui a quitté
la lon par le paquebot suivant, il sera
à Paris dans le courant de juillet.
Le commerce de l'Indochine
avec la Nouvelle Calédonie
lu 1
L'Indochine bénéficie d'un courant d'ex-
portation sur la Nouvelle-Calédonie et les
Nouvelles-Hébrides, dont les statistiques éta-
blies par les soins de M. Delamarre, inspec-
teur général du travail en Indochine, font
connaître l'importance.
Ce courant n'a cessé de s'accroître depuis
1923.
Les ventes effectuées par le Tonkin ont
été, en 1923, de 214.949 francs, en 1924 de
1.965.025 francs, en 1925 de 1.009.20 francs,
en 1926 d; 4.260.217 francs, et en 1927 de
2.227.690 fiancs.
Celles de la Cochinchine se sont élevées,
pendant les mêmes années, à 1.350.825,
2.sfJ6.797, 2.014.161, 0.485.588 et 2.533.622 fr.
La conversion en piastres de ces sommes,
opérée en tenant compte du taux moyen de
cette monnaie locale, fait ressortir un com-
merce total, pour le Tonkin et la Cochin-
chine, de 185.297 piastres en 1923, 448.694 p.
en 1924, 258.040 p. en 1925, 632.106 p. en
HJ26, 371.977 p. en 1927.
Le mouvement d émigration vers la Nou-
velle-Calédonic et les Nouvelles-Hébrides a
compris 1.129 départs en 1923, 2.270 en 1924,
1.708 en 1925, 2.832 en 1926, et 1.982 seule-
ment en 1927. ,
Lomme on peut le constater, les transac-
tions suivent le mouvement de l'émigration.
Si le plus grand nombre des achats effec-
tués dans les ports de l'Indochine par les
armateurs calédoniens sont consacrés à la
consommation et à l'usage des travailleurs
annamites au cours de leur transport ou du-
rant leur séjour sur les plantations, il a été
fait d'autres acquisitions qui doivent être
considérées comme le début de transactions
pouvant prendre une importance particu-
lière, et parmi les statistique qui ont été
établies, il faut citer celles du Ciment de
HaïphoÍlg, qui ont porté sur 170 tonnes en
1923, sur 487 tonnes en 1924, sur 360 tonnes
en 1925, et sur 509 tonnes en 1927.
Le tabac, les cigares, le thé, le poivre, les
meubles et beaucoup d'autres produits indo-
chinois peuvent trouver en Nouvelle-Calédo-
nie et aux Nouvelles-Hébrides un impor-
tant débouché.
L'émigration de la main-d'œuvre annamite
ne peut donc pas être considérée comme une
perte pour l' 1 ndochinef et les 5.000 coolies
qui lui sont demandés pour ces colonies peu-
vent lui .assurer une clientèle importante
pour tous ses produits en Océanie.
Les rootes en Noavelle-Calédonie
Dès son arrivée dans la colonie, M. le
Gouverneur Guyon a constitué une commis-
sion pour établir un projet de grands travaux
à exécuter, et les propositions de cette Com-
mission ayant été acceptées, il a commencé
avec les seules ressources du budget l'exé-
cution des travaux de routes qui mettront en
communication les principaux centres de la
colonie.
La route n° 1 qui part de Nouméa et qui
s'arrêtait à Bourail, va maintenant jusqu'à
Muéo et elle a été construite de façon à per-
mettre aux auto-camions des Messageries Au-
tomobiles de circuler trois fois par semaine
sur sa chaussée. On travaille aux terrasse-
ments sur la partie de cette route qui va de
Muéo à Pouembout, et les 17 premiers kilo-
mètres pourront être livrés prochainement à
la circulation.
Entre Koné et Yoli, les terrassements de
la route qui contourne le Kaféat, sont ter-
minés et, avant la fin de l'année, il pourra y
avoir un service d'automobiles régulier jus-
qu'à Voh.
Entre Bourail et Houallou, on a atteint
le 236 kilomètre du côté de Bourail, et la
route sera sous peu livrée à la cirèulation
jusqu'au 20e; du côté de Houailou, on a at-
teint le 200 kilomètre, et l'on termine les ter-
rassements entre le ce et le tol, kilomètres.
Le commerce français
avec le Siam
--0-0-
D'après un communiqué du consul de
France à Oubone (Siam), il appert que le
commerce français avec le Siam est en dé-
croissance marquée. Tous les efforts déployés
par la Légation de Bangkok et par les pos-
tes consulaires du royaume, ne peuvent en-
traver la baisse rapide de notre trafic.
En vérité, la faute en est à l'industrie
française. Il est urgent que les groupements
financiers, industriels, commerciaux réadap-
tent leurs méthodes aux goûts de l'acheteur
et aux nouveaux besoins du marché dont la
puissance s'est considérablement accrue au
sortir de la cuerre.
En ce qui concerne la circonscription con- 1
sulaire Oubône-Oudera - soit du Laos sia- I
mois moins Khorat l'effort' commercial se
borne à l'envoi de catalogues, sans doute fort
bien présentés, mais dépourvus d'échantil-
lons. Les acheteurs, préférant voir la mar-
chandise plutôt que de s'en rapporter à sa
description. Résultat : ils passent commande
aux firmes étrangères : américaines, anglai-
ses, allemandes, tchécoslovaques, dont les
offres s'accompagnent abondamment d'échan-
tillons - variés. --
Jusqu ici, Bangkok était l entrepôt des
marchandises du Laos français par Khorat.
Mais Oubone menace sérieusement de sup-
planter Khorat.
Oubone, marché du Sud, déverse d'une
part les produits de Bangkok, aussi bien sur
son territoire que sur la rive gauche grâce
aux intermédiaires chinois qui, d'autre part,
drainent au détriment des ports indochin01
les productions naturelles du Bas-Laos. On
voit partir d'Oubone, en août, de fortes pi-
rogues bourrées de marchandises destinées K
conclure des achats par avances en nature
(étoffes, outils, etc.), portant intérêt ad valo-
rem et leur assurant lors de leur voyage de
janvier, la ràfle des produits laotiens à des
prix avantageux.
Nongkhay, marché du Nord, absorbe dans
les mêmes conditions la majeure partie, de
ce que fournit le Moyen et Haut-Laos fran-
çais. Le trafic global se monte à 4 ou 5 mil-
lions de ticaux.
Les produits français sont, sans contredit,
très appréciés sur place. A nos commerçants
nationaux de reprendre l'avantage, de faire
leur métier sans timidité, et avec l'énergie
qui a toujours caractérisé les grands mar-
enands de nos routes coloniales.
PHILATÉLIE
Maroc
Le timbre rouge de Demnat-Iarrakedl
avec ses initiales C. F. et sa double valeur
10/20, a longtemps été pour les philatélistes
un mystère.
Que signifiaient ces lettres et ces chiffres?
Les chercheurs se désespèrent à vouloir
découvrir l'énigme du timbre des « courriers
allemands Il et cette désespérance ne serait
pas prête à prendre fin si des renseigne-
ments qui sont parvenus à la Vigie Maro-
caine, ne venaient enfin y mettre un terme.
Le fameux timbre dit « courrier alle-
mand » est bel et bien un courrier français,
M. Charles Firbach, l'inventeur, étaut en
effet un Français, d'origine suisse.
Son nom règle tout d'abord l'énigme des
initiales C. F., placées à gauche et à droite
du cadre du timbie et qui ne sont auties
que celles de son prénom et de son nom.
Voici l'explication de la double valeur
10/20.
A l'instant de fonder le nouveau courrier,
M. Charles Firbach arrêta le prix de l'af-
Irancliissement pour une lettre, à o fr. 20.
Les commerçants indigènes, enchantés de
son initiative, furent moins enthousiastes en
apprenant le montant de la taxe qu'ils au-
raient a acquitter.
1 rouvant le prix trop eleve, ils protestè-
rent et proposèrent celui de o fr. JO,
M. Firbach, après maints pourparlers, dut
satisfaire à leur demande, mais ne désespé-
rant pas de les convaincre que la taxe de
o fr. 20 n'avait rien d'exagéré, il résolut de
faire imprimer des vignettes portant à la
fois les deux valeurs 10 et 20 afin de pouvoir
les utiliser dans l'un ou l'autre cas.
Ainsi fut fait, et le service Dernnal-Marra-
kech débuta en octobre i«)o6.
Demnat était une petite ville très commer-
çante, le service connut une immédiate pros-
périté qui ne fut pas sans éveiller la jalou-
sie.
Le courrier Charles Firbach rendait de
signalés services, cela était évident, mais
son succès même devait consommer sa perte.
Le caïd intrigua et finalement réussit à le
faire cesser dans le premier semestre de
l'année 1027.
Son fonctionnement avait donc duré à
peine pendant huit mois.
Les timbres lestants furent déposés dans
un fondouk appartenant à M. Firbach; or,
un certain jour, éclata un violent incendie
dont le souvenir demeure encore dans la mé-
moire des marrakchis et la presque totalité
de ce qui restait de CI Demnat-Marrakech »
fut consommée au cours du sinistre.
Les vignettes ayant servi à l'affranchisse-
ment se rencontrent avec les oblitérations :
» Marrakech-Maroc » et « Demnat-Maroc »,
selon qu'elles ont servi dans l'un ou l'au-
tre sens.
Ces oblitérations étaient obtenues a l'aide
d'un tampon en caoutchouc. Les premières
sont parfaitement nettes, mais la fréquence
de l'usage altéra peu h peu le tampon dont
le cercle fut rongé entre la lettre M et le
premier r de Marrakech, ainsi qu'entre PM
et le c de Maroc.
La case aux livres
–o–
Écrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUÏSB SICARD.
LA POLITIQUE COLONIALE
DE LA FBANCE
par Albert Duchêne
Nul n'était plus qualifié que M. Albert
Duchêne, directeur des Affaires politiques au
ministère des Colonies, pour procéder à la
synthèse saisissante de l'action coloniale de
la France.
Placé auprès du pouvoir central « comme
dans un observatoire outillé et averti », il
mesure les initiatives et rend une justice
éclatante à la vieille centralisation bureau-
cratique vouée au bUme public par une
sorte d'habitude quasi héréditaire!. Peu de
Français, en dehors des intiés, savent que
depuis trois siècles, la France travaille,
avec des alternatives de faveur et de défa-
veur, mais sans relâche, à l'organisation
d'une, administration coloniale. C'est donc
un anniversaire que célèbre M. Albert Du-
chènc, le tricentenaire de l'institution colo-
niale dont Richelieu, le premier qui eût des
conceptions nettes et la volonté nécessaire
à l'action, fut le véritable créateur. Et M.
Duchêne nous explique mot à mot, avec une
clarté qui n'a d'égale que la richesse de sa
documentation, 1 extraordinaire mystère,
comment « !e rêve d'un homme devient un
empire Il : « Il faut que l'aventure se trans-
forme en entreprise, l'entreprise en adminis-
tration ». La formule semble infiniment sim-
ple, telle l'explication du Miracle des Noces
de Cana. En vérité, que de luttes il a fallu
soutenir contre les politiciens terre à terre,
tremblants devant les responsabilités! que
de vues mesquines à combattre, avant de réa-
liser les vastes desseins des grands colo-
niaux. Le temps seul, parce qu'il marche
avec les volontés tenaces et que grâce à un
certain recul il projette sur les œuvres hu-
maines un phare lumineux, le temps sauve
et consolide peu à peu l'entreprise, que la
couardise et l'intérêt, sans souci du bien pu-
blic, avaient vouée à l'échec ! Or, après trois
siècles, voici d'après M. Albert Duchêne, le
résultat colonial issu d'un drame obscur et
magnifique : « Un empire dont la popula-
tion atteint près de 60 millions d'habitants ;
dont les budgets, budgets généraux, locaux,
régionaux, communaux, prélevés sur les res-
sources du pays, atteignent près de 3 mil-
liards de francs, dont le commerce extérieur
a dépassé, en 1026, 16 milliards de francs,
soit 13,5 du commerce total de la
France. %)
Depuis Richelieu, Colbert, les Pontchar-
train, a part des expériences mort-nées, il
n'y a pas eu à proprement parler de minis-
tère des Colonies. L'institution du ministère
des Colonies, après tous les avatars de di-
rections et sous-secrétariats, date d\l 20 mars
1894. Création de ministère!. choix de mi-
nistres!. à quelle révélation d'intrigues M.
Albert Duchêne convie son lecteur. Heureu-
sement qu'en dépit de la malveillance hu-
mainc, il émane des événements une sorte
d'équivalence entre le faste et le néfaste et
que le bon sens, grâce à la santé morale de
pays, finit par l'emporter à échéance plus,
ou moins longue.
Affaire de mimétisme peut-être, l'intluence.
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 95. CE itUMERO : » CENTIMES - .- MARDI SOIR, 19 JUIN 1929.
JOURNALJjUOTIOIEH
Rédaction & Administration :
14, m m HMi-TiaMr
PARIS (1.1)
TiliM. : LOUVRE 10-37
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Les Anna/eà Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du tournai.
DIRECTEURS : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans noire journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Un on 6 Moi* 8 Mois
France et
Colonies 120 » W » as,
Etranger.. 180 9 100 9 iO J
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
LA MAIN-D'ŒUVRE AUX COLONIES
Je note dans l'étude publiée par le Bulle-
tin de la Société Française des Ingénieurs
Coloniaux" sur l'usine hydroélectrique du
Félon. Itanc rodwux marquant l'extrême
limite de la navigation en venant de Saint-
Louis, ce qui a trait aux obstacles qu'on a
dû surmonter pour la ni :i in-d'oeuvre. Ce sera
illustrer par un exemple vivant ce que j'ai
souvent dit à cette place sur les difficultés
que l'on rencontre dès qu'il s'agit d'ouvrir
un chantier en pleine brousse.
La nouvelle que (le grands travaux allaient
commencer aux chutes fait décamper les in-
digènes prestement. I.es chutes, en effet, sont
les domiciles des mauvais génies. Qu'allait-
il se passer si on délogeait ceux-l:, ? Les in-
digènes s'en vont, et l'on devine les senti-
ments de ceux qui restent. Il faut palabrer
à n'en plus finir et surtout gagner les chefs
des villages en leur apportant des petits
cadeaux et des grands, puur que l'embauche
soit posible..
On n'embauche que du tout-venant. Dame!
Il ne fallait pas faire les difficiles : * tel
indigène, qui se présentait comme maçon.
montait un mur à parement hélicoïdal; tel
autre, forgeron, demandait de la soudure
pour braser deux moxceaux de fer et igno-
rait l'usage du mètre. N'y eut-il pas un chef
mineur qui changea, sans grand (Iommage à
cette époque des travaux, l'axe de la cunette
«bi canal d'amenée, qu'il dirigeait en droite
ligne vers le magasin de l'entreprise? 9 On
a beau être indigène, on ne peut pas savoir
ce qu'on n'a pas appris, et il est vraisemhla-
ble que le maçon et le forgeron n'avaient ni
beaucoup bâti ni l)eau« (>uj) forgé.
Enfin, voici les bâtiments terminés, ou à
peu près : la toiture de l'immeuble à habita-
tion n'est pas eivore posée, en mars 1924,
mais on préfère installer les gens sous (les
plafonds en fibro-ciment que de les laisser
à Médine, a 4 kilomètres du chantier ; les
gens sont logés sur place, le matériel est dans
le magasin, on pourra surveiller et organiser
les travaux.
Cela n'ira pas tout seul et la mam-ri œu-
vre fera défaut plus d'une fois, en dépit de
toutes les précautions prises. Un exemple :
en mai 1925, on ne peut pas, par suite du
manque de main-d'œuvre, terminer complète-
ment le déblaiement Je la fosse du tube
d'aspiration ; l'hiver arrive ; les eaux du
fleuve comblent la fouille par les dépôts de
terre efde sable qu'elles y entrainent ; il
faut attendre de longs mois que les eaux
aient baissé, et on entreprend alors le net-
toyage de la fouille, avant de reprendre les
travaux de mine. Mais, comme on ne peut
pas faire travailler à la fois, dans un es-
pace aussi restreint, et les manœuvres char-
gés (lu déblaiement, et les mineurs chargés
du forage des trous de mine, les travaux de
dérochement ne s'achèvent qu'en février
1926. Dès qu'on a un supplément de main-
d'œuvre, on se hâte de mettre les bouchées
doubles ; c'est autant de pris, mais, malgré
tout, on n'avance pas aussi vite qu'on le vou-
drait et que ce serait nécessaire.
Aussi comprend-on que M. Y. ( hameau
parle avec ironie de « la formidable réserve
d'hommes » que les colonies de la côte occi-
dentale africaine devaient fournir aux tra-
vaux d'utilité générale et aux entreprises
particulières. L'entrepreneur savait si bien
de quoi il retournait que, dès le début, il
se préoccupait de faire venir des travailleurs
des région du Hatit-Niger et de recruter
des Barnbaras, des travailleurs du Mossi et
des Bobos. Travailleurs intelligents, nous
dit-on, dévoués, qu'on se hâte de promou-
voir du rang de manœuvres au grade de
chefs d'équipes, chargés de commander aux
indigènes de la race locale, les Gassoukes,
anciens captifs des Toucouleurs ; la France
les a arrachés à l'esclavage, sans leur faire
perdre cette insouciance du lendemain
qu'avait fait naître chez eux l'habitude de
demander au maître la nourriture plus ou
moins abondante qu'il leur distribuait.
Nous avons vu que l'embauche, dès l'ou-
verture des travaux, avait été difficile. De
novembre 1924 à mai 1925. pas de crise
proprement dite. Le 30 avril arri, ve ; c'est
la paye ; le chantier se dépeuple à peu près
complètement ; les indigènes s'en vont pour
les cultures, et on les a assez vus jusqu'à
fin novembre, après la récolte.
Que faire dans un pays où la main-d'œu-
vre est locale, où on ne peut pas trouver
des indigènes pour remplacer ceux qui s'en
vont, parce que tous en même temps se li-
vrent aux travaux agricoles ? Augmenter les
salaires ? Distribuer gratuitement des vivres
pendant cette période où la disette se fait
toujours sentir ? Cela aurait fait augmenter
le prix des travaux sans amener les ouvriers
indispensables. Deux solutions : fermer les
chantiers pendant sept mois -- de - l'année, -- ce
qui était impossible; demander a 1 adminis-
tration civile d'intervenir auprès des chefs
Indigènes de la contrée pour qu'ils facili-
tent le recrutement des travailleurs. l.rs dé-
lais fixés par l'Administration pour l'achè-
vement des travaux étaient trop courts et
l'on ne pouvait pas suspendre les opérations.
L'Administration dresse donc des listes (le
travailleurs et fixe le contingent que chaque
villace doit fournir.
Evidemment, un Européen, un Français
surtout, ne peut s'empêcher d'esquisser un
geste de protestation. Voici comment M. Y.
Chaineau le prévient ou l'arrête :
JO au Soudan, la culture est très simpli-
fiée et faite uniquement par les femmes et
les enfants; ce que les indigènes appellent
se livrer aux travaux agricoles, c'est pala-
brer indéfiniment à l'ombre des rares ombra-
ges ; les indigènes sont des fainéants nés
qui ont l'habitude de prendre quatre longs
mois de vacances, sans compter le reste ;
20 au Soudan comme ailleurs, l'indigène
prend, au contact des autres ouvriers, des
habitudes de régularité, de discipline, de
travail, et il finit par comprendre qu'il est
plus avantageux pour lui de travailler chez
les blanes que de bavarder couché au milieu
du village, en regardant peiner les femrnes;
3" au Soudan comme ailleurs, l'indigène
en fin d'embauché, peut acheier le « hou.
bou » dont il avait grande envie ; il se crée
des besoins nouveaux, il prend le sens d'un
certain confort et revient à la besogne pour
le satisfaire.
Nous avons vu ces arguments invoqués
ailleurs et sous la même forme. Ils prennent
plus de poids quand on ne néglige rien pour
que la transition se fasse sans incident et
sans dommage, pour que l'indigène prenne
de nouvelles habitudes presque avec joie,
pour qu'il soit logé proprement, soigné de
même, nourri de même, tout en ayant le
sentiment qu'it vit encore dans son village:
on peut constater que. te but est atteint quand
le nombre des désertions devient insignitiant.
Le travailleur indigène a mille moyens de 1
s'évader, et il en invente même au besoin.
S'il est bien, il reste.
Installation de campements en suivant les
coutumes locales et en ne supprimant de ces
coutumes que ce qui est contraire à la santé,
à l'hygiène ; des campements bien nettoyés,
loin des marigots et des moustiques ; lutte
efficace contre la mortalité ; en recrutant le
plus possible sur place, de façon que le
travailleur indigène garde sa résistance à la
maladie précisément parce qu'il n'est pas
transplanté loin du sol où il a pris racine ;
lenouvellement incessant des travailleurs,
qui, n'étant pas entraînés à un travail per-
manent, ont besoin de cinq ou six mois de
repos dans leur village avant de revenir
pour un stage d'un mois ; ravitaillement
sain, abondant, varié autant que possible,
dans lequel arachides fraîches, poisson frais,
bref tout aliment riche en principes actifs
et en vitamines occupe une bonne place ;
tout cela garantit des épidémies dévastatri-
ces les hommes des campements ; tout cela,
d'après l'étude à laquelle je renvoie mes
lecteurs, a été mis en pratique pour les tra-
vaux de l'usine hydro-électrique du Félou.
Quant aux prix de journée, les prix de
base sur le chantier étaient de 4 à 5 francs
pour le manœuvre, de 7 à 10 francs pour
le chef manœuvre, de 5 à 7 francs pour le
mineur, de 7 à 9 francs pour le chef mi-
neur, de 9 à 16 francs pour le maçon, de
9 à 16 francs pour le forgeron. Prix de
base relativement faibles et, cependant, les
rendements sont tels que les prix de revient
sont fréquemment plus élevés qu'ils ne le
seraient en France : il est vrai aussi que,
malgré tout, ils le sont moins en plus d'un
cas.
Telles sont les observations intéressantes
que j'ai trouvées dans l'étude publiée par
le Bulletin de la Société Française des In-
génieurs Coloniaux ; elles rejoignent celles
que j'ai recueillies ailleurs ; peut-être n'y
ajoutent-elles rien, (lu moins il ne me paraît
pas inutile de grossir ce chapitre de l'ex-
ploitation coloniale si important et parfois
si mal connu qu'on pourrait appel : De
la main-d'œuvre aux colonies et de ses dif-
ficultés.
Ifarfo Itonafan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
A m CHAMBRE
LES GRANDES COMMISSIONS
Commission des Affaires étrangères
La liste des candidats à la Commission
des Affaires Etrangères a été modifiée.
M. Augo&neur remplace M. Catliala dons
cette Commission.
M. Paul-Boncour, président sortant, qui
n toutes les chances d'être réélu ce soir, a
pour concurrent à la présidence M. Aaiga-
gneur, auquel le groupe de la gauche unio-
niste a donné tout exprès la place de com-
missaire primitivement échue à M. Ca-
thalu.
L'élection des bureaux
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats, les Commissions des
Finances, des Affaires Etrangères, de l'Ar-
mée, de l'Agriculture et de l'Administration
générale se réunissent ce soir pour pro-
céder à leur constitution définitive et élire
leurs bureaux respectifs.
Mort de M. John Dal Piaz
On annonce la mort à Paris hier, de M.
John Dal Piaz, président du Conseil d'ad-
ministration de. la Compagnie Générale
Transatlantique, vice-président du Comité
Central des Armateurs de France, président
de la Société des Armateurs Français, admi-
nistrateur de la Banque d'Algérie. Il s'occu.
pait avec sollicitude du Comité France-Amé-
rique et du Comité France-Etats-Unis.
Membre de l'Académie de Marine, des
Conseils supérieurs de la Marine marchande,
des Travaux publics, des Colonies et du Tou-
risme, M. Dal Piaz avait été élevé, au début
de 1928, a la dignité de grand'croix de la
Légion d'honneur.
C'est une grande physionomie du monde
maritime et touristique qui disparaît.
Né à Paris, le 26 février 1865, M. John dal
Piaz était eé en 1888 à la Compagnie
Transatlantique.
D'une activité infatigable, il fut vraiment
l'animateur de la grande Compagnie qu'il
dirigeait.
Les richesses du Soudan
«♦»
Le problème de la création du
chemin de fer transsallariclJ posé
actuellement devant le Sénat après
son vote par la Chambre doit avoir four
premier résultat la mise en valeur des riches
territoires arrosés par le Niger.
Là, dans nos colonies du Soudan et de
la llalllc-V olt a, se trouvent groupés se pt ou
huit millions d'habitants répartis sur un sol
d'environ 60 millions d'hectares de terres
cultivables présentant de formidables ri-
chesses végétales.
A ce titre, le rail doit amener la mise en
culture de ces terres dont les produits peu-
vent tenir alimenter nos marchés d'Europe,
ce qu'ils ne sauraient faire actuellement,
puisque les voies ferrées de l'A.O.F. et ses
ports sont insuffisants pour assurer leur
évacuation.
Ces richesses soudanaises viennent, d'ail-
leurs, d'être étudiées dans une intéressante
brochure, fortement documentée, que public
le colonel Maurice Abadie, de Vinfanterie
coloniale.
La fertilité des terres de ces contrées a été
bien souvent et justement comparée à celle
du Nil avec son régime naturel d'inondation.
Jusqu'à la fin de réPoqw: iatiairc, il ne
faut pas oublier que le Niger aboutissait
dans le bassin intérieur de Tombouctou-
Taoudeni. Ce qu'il importe aujourd'hui,
c'est que nous puissions d'abord, pour remé-
dier à la pénurie des denrées sur les mar-
chés d'Europe, trouver là-bas en quantité les
produits alimelltaires.
Et d'abord le riz, réclamé par l'A.O.F.,
qui fil doit imporla, puis le mil, "dollt le
rendement est énorme, chaque kilogramme
de semences donnant une ricolit- de 400 kilo-
grammes.
Enfin, le Soudan est un pays d'élevage,
dont le chepttl est de grande imporlallce.
Les agriculteurs indigènes en tirent des pro-
fits déjà très remarquables. Bovidés, ovidés
et caprides s'y rencontrent par milliolls, et
l'on peut prévoir dès maintenant la possible
exportation de 200.000 tonnes annuelles de
viande.
Cette exportation serait (lIj,,, l'argi 'h ut
le plus décisif contre la vie chère.
Cik. DeWerre,
Sénateur du Nord.
Le magfiilique effort de la Réjence
-60
Il a fallu moins d'un demi-siècle pour
faire de la Tunisie le riche cellier de la
France, le grenier abondamment fourni de la
métropole. - --- - -
Les terres aujourd'hui cultivées en lum-
sie dépassent deux millions d'hectares. Le
blé en couvre 570.000 dont la production
moyenne est de* 1.853.00a quintaux. L'avoine
s'inscrit pour 460.000 quintaux récoltes sur
440.000 hectares ensemencés, tandis que la
culture de l'orge couvre 58.0-J0 hectares pro-
duisant 1.600,000 quintaux de grain.
18 millions de pieds d'olivier sont cultivés
dans le Centre et le Sud. Rien qu'autouT de
Sfax, les oliveraies couvrent 500.000 hecta-
res. La production d'huile expédiée tant en
France qu'en Italie, durant ces trois der-
nières années, est passée de 3.349.640 kilos
(pour la France), 4.682.724 kilos (pour l'Ita-
lie) en 1925, à 4.310.837 kilos (pour la
France), 7.222.041 (pour l'Italie) en 1927.
Le Sahel de Sousse compte à lui seul * 500
moulins et l'exportation, qui n'atteignait
que 76.796 quintaux métriques en 1924, s'est
haussée en 1925 à 157 467 quintaux métri-
ques. 1
La culture des dattes communes et (le.
gla est une source particulièrement pros-
père. Les dattes communes, comme on le
sait, sont utilisées en grande partie dans la
colonie. Pour les dégla, qui avaient donné
un total d'exportation de 16.224 quintaux en
1924, leur transport, hors de la colonie, en
1925, s'est chiffré par 32.086 quintaux.
Le sous-sol est également richement ex-
ploitable et fort bien exploité. Les prospec-
teurs font rendre aux divers gisements, fer,
zinc, plomb, phosphates, des quantités ap-
préciables.
Les échanges de la Tunisie avec la métro-
pole ont ainsi atteint en 1923, 812 millions
de francs, plus d'un milliard en 1925 et près
de deux milliards en 1926. Cet accroissement
rapide tiendrait'du prodige si on ne connais-
sait la magnifique et active politique de M.
Lucien Saint, le courage et la persévérance
des colons et des industriels qui concourent
dans une union parfaite à la toujours plus
grande prospérité de la Régence.
.1.
L'Alcérie, la Tunisie.
.e.
M. Pierre Bordes, Gouverneur Général de
l'Algérie, entre deux séances des délégations
financières, a rappelé, à propos de la prépa-
ration du Centenaire, que le commerce de
l'Algérie se chiffrait désormais par milliards,
alors qu'au moment de la conquête, il ne
portait que sur quelques centaines de mille
francs.
Puis il a tracé à grands traits l'objet de sa
mission et les devoirs de sa charge tels qu'il
les conçoit. - - - ---- -
C'est ainsi que M. Bordes a pu, sans pro-
voquer les inquiétudes des colons, demander
lui-même à Paris la fin du fameux « régime
disciplinaire » appliqué jusqu'ici aux indi-
gènes.
M. Bordes peut se féliciter pour sa part,
marquée surtout par la reconstitution
des régions dévastées par les inondations.
Les dégâts sont à peu près réparés. Ils se
chiffrent par près de 350 millions, que la
métropole pour 100 millions (qui lui seraient
rendus en 20 annuités) et que l'Algérie sur
ses propres ressources ont su trouver.
D'autre part, le Résident Général de Tu-
nisie, M. Lucien Saint, a déclaré : 1( La Tu-
nisie est heureuse. Il a plu et des récoltes
surabondantes, on attend ici le prix : deux
milliards d'argent liquide vont entrer en Tu.
nisie. »
Notre Afrique du Nord, on le voit, offre,
après moins de cent ans d'efforts, un magni-
fique bilan dont peut s'enorgueillir la Franc*
à juste titre.
BROUSSES
J & BROUmiLES
[ A la recherche du temps perdu
Tous les coloniaux ont, au cours des lon-
Çttas traversées, usé plus ou moins de temps
à considérer les ébats des marsouins, ces es-
pèces de clowns à collerette d'écume, pour
lesquels semble avoir été faite la locution :
heureux comme un poisson dans l'eau.
Ils ne se sont probablement pas demandé
combien un marsouin pouvait parcourir de
kilomètres en vingt-quatre heures. Seul, un
savant était capable de se poser pareille
question. Et, en effet, un savant a logé en
un grand aquarium un marsouin qu'il a Ion.
guement observe, « pour l'avancement des
sciences e), non sans couvrir un tableau noir
d'une infinité de chiffres. Après quoi il a
affirmé que son cétacé abattait trois cents
kilomètres en un jour
Aux coloniaux amateurs de mathématiques
et qui s'ennuient entre le château d'If et le
cap Saint-Jacques, je propose ce petit pro-
blème :
Combien d'heures sont nécessaires à un sa-
vant moyen, pour calculer la vitesse horaiie
d'un marsouin faisant ses galipettes en cir-
cuit fermé?
Le joug brisé
Les matelots d'un voilier français, accos-
tant par hasard une petite île, à l'ouest de
Mudagascar, en auraient été chassés par la
population, tout entière composée de chiens.
Personne ne peut dire comment s'est for-
mée cette aboyante république, mais le cer-
tain c'est qu'elle a rompu le contrat archi-
miltfcnaire qui unissait à l'homme la race
canine. Elle ne veut plus rien savoir des
bipèdes pensants (ou soi-disant pensants, par
une abusive généralisation) qui si longtemps
ont obtenu des chiens une obéissance folle-
ment servile. grâce au caprice le plus étau
nant de la Providence.
• Evénement considérable! A force de par'
1er de liberté et d'égalité, l'on a, semble-t-il
- et c'est une opinion qui m'est toute per-
sonnelle - tué jusque chez les chiens et la
notion des nécessaires hiérarchies et, cela
va sans dire, la faculté d'être heureux en
se dévouant.
Pauvres, pauvres chiens de l'ilot tropical !
Auctton.
L Art au Sahara
Peintures du Hoggar
Un peintre a suivi la mission envoyée dans le
Hoggar. Nul artiste n'avait encore, jusqu'ici,
pénétré dans le mystérieux royaume où régna
Antinea. M. EJie Dubois, grâce à l'heureuse
décision de M. Pierre Bordes, eut ce privilège.
Dans une exposition organisée au Palais
d'Hiver, à Alger, et qui fut une véritable révé-
lation pour les visiteurs, dessins, croqui s, pein-
tures, ramenés du Hoggar par M. Elie Dubois,
furent incontestablement admirés des visiteurs.
Dans quelques mois, Paris verra à son tour
cette curieuse exposition.
Paysages d'apocalypse, qui voisinent avec de
charmantes visions de printemps, exubérante
végétation que rien ne laissait prévoir dans des
étendues ordinairement si mornes ; physionomies
parfois alanguies de grandes dames touaregs.
contrastant avec la gravité du profil des « hom-
mes bleus » ; tout cela évoquera aux yeux des
Parisiens épris d'exotisme une civilisation qui
ne manque ni de grandeur, ni de beauté. A
côté de ces aspects du temps présent, de cu-
rieuses reproductions de dessins rures atti-
reront également l'attention des préhistoriens.
L'ensemble satisfera tout le monde. Il offrira
maints documents pittoresques, colorés et altiers
aux artistes de la capitale.
Cette belle initiative de M. Pierre Borde
portera donc ses fruits. Nous ne saurions assc:
gré au Gouverneur Général de l'Algéri
d'avoir fait entrer le Hoggar dans le domair
de l'Art.
L'Aviation Coloniale
Maroc
Les corps des deux aviateurs, un lieute-
nant et un sergent du 39' régiment., qui, ic
U juin dernier, pendant (lue nos forces
supplétives occupaient le plateau de
l'Aderbo, avaient dil atterrir avec leur ap-
pareil en flammes, lans la vallée du Drcnt,
en zone dissidente, ont été retrouvés. Ces
dépouilles mortelles ont été ramenées à
K asbah-de-Tadla.
Base d'aviation navale
Répondant aux propositions de ln Cham-
bre de commerce de Brest, au sujet de l'or-
ganisation, dans la- région, d'un terrain
d'atterrissage pou;- avions, le directeur de
l'aéronautique fait connaître qu'il approuve
les projets suivants :
1° Installation d'un aéiodrome et d'un..!
l use mixte à t'Ennvioe. ; 2° Aménagement
du terrain de Guipavas pour le trafic pos-
tal à l'aide d'avions moyens ; 30 Aménage-
ment du port Je Pouillic-Ar-l or et de son
terre-plein POU)' escale d'appareils amphi-
bie ou d'hydravions.
Il El décidé de donner suite à ces projets
et d'en assurer la réalisa lion
Randonnée d'un aviateur arec
Le colonel AdumydfS, directeur de Fauro.
nautique grecque, qui était arrivé a. Alger
le .17 juin, venant de Tripoli, est reparti le
lendemain pour Casablanca
Pappelons que, parti d Athènes le 10 juin
le colonel grec atterrissait à Alep. Le
11, il ae rendait à Alexandrie où il était
reçu par l'aviation anglaise. Le hi, il quit-
tait Alexandrie pour Tripoli. Il se propose
d'accomplir l'étape Casabiarca-Paris
teront
Notre ami et collaborateur Lucien - Gaspa-
rin, député de la Réunion, est arrivé hier
à Marseille par le courrier de Madagascar
et de la Réunion à bord du paquebot Avia-
teur-Rolland-Garros.
Quant à M. Auguste Brunet, qui a quitté
la lon par le paquebot suivant, il sera
à Paris dans le courant de juillet.
Le commerce de l'Indochine
avec la Nouvelle Calédonie
lu 1
L'Indochine bénéficie d'un courant d'ex-
portation sur la Nouvelle-Calédonie et les
Nouvelles-Hébrides, dont les statistiques éta-
blies par les soins de M. Delamarre, inspec-
teur général du travail en Indochine, font
connaître l'importance.
Ce courant n'a cessé de s'accroître depuis
1923.
Les ventes effectuées par le Tonkin ont
été, en 1923, de 214.949 francs, en 1924 de
1.965.025 francs, en 1925 de 1.009.20 francs,
en 1926 d; 4.260.217 francs, et en 1927 de
2.227.690 fiancs.
Celles de la Cochinchine se sont élevées,
pendant les mêmes années, à 1.350.825,
2.sfJ6.797, 2.014.161, 0.485.588 et 2.533.622 fr.
La conversion en piastres de ces sommes,
opérée en tenant compte du taux moyen de
cette monnaie locale, fait ressortir un com-
merce total, pour le Tonkin et la Cochin-
chine, de 185.297 piastres en 1923, 448.694 p.
en 1924, 258.040 p. en 1925, 632.106 p. en
HJ26, 371.977 p. en 1927.
Le mouvement d émigration vers la Nou-
velle-Calédonic et les Nouvelles-Hébrides a
compris 1.129 départs en 1923, 2.270 en 1924,
1.708 en 1925, 2.832 en 1926, et 1.982 seule-
ment en 1927. ,
Lomme on peut le constater, les transac-
tions suivent le mouvement de l'émigration.
Si le plus grand nombre des achats effec-
tués dans les ports de l'Indochine par les
armateurs calédoniens sont consacrés à la
consommation et à l'usage des travailleurs
annamites au cours de leur transport ou du-
rant leur séjour sur les plantations, il a été
fait d'autres acquisitions qui doivent être
considérées comme le début de transactions
pouvant prendre une importance particu-
lière, et parmi les statistique qui ont été
établies, il faut citer celles du Ciment de
HaïphoÍlg, qui ont porté sur 170 tonnes en
1923, sur 487 tonnes en 1924, sur 360 tonnes
en 1925, et sur 509 tonnes en 1927.
Le tabac, les cigares, le thé, le poivre, les
meubles et beaucoup d'autres produits indo-
chinois peuvent trouver en Nouvelle-Calédo-
nie et aux Nouvelles-Hébrides un impor-
tant débouché.
L'émigration de la main-d'œuvre annamite
ne peut donc pas être considérée comme une
perte pour l' 1 ndochinef et les 5.000 coolies
qui lui sont demandés pour ces colonies peu-
vent lui .assurer une clientèle importante
pour tous ses produits en Océanie.
Les rootes en Noavelle-Calédonie
Dès son arrivée dans la colonie, M. le
Gouverneur Guyon a constitué une commis-
sion pour établir un projet de grands travaux
à exécuter, et les propositions de cette Com-
mission ayant été acceptées, il a commencé
avec les seules ressources du budget l'exé-
cution des travaux de routes qui mettront en
communication les principaux centres de la
colonie.
La route n° 1 qui part de Nouméa et qui
s'arrêtait à Bourail, va maintenant jusqu'à
Muéo et elle a été construite de façon à per-
mettre aux auto-camions des Messageries Au-
tomobiles de circuler trois fois par semaine
sur sa chaussée. On travaille aux terrasse-
ments sur la partie de cette route qui va de
Muéo à Pouembout, et les 17 premiers kilo-
mètres pourront être livrés prochainement à
la circulation.
Entre Koné et Yoli, les terrassements de
la route qui contourne le Kaféat, sont ter-
minés et, avant la fin de l'année, il pourra y
avoir un service d'automobiles régulier jus-
qu'à Voh.
Entre Bourail et Houallou, on a atteint
le 236 kilomètre du côté de Bourail, et la
route sera sous peu livrée à la cirèulation
jusqu'au 20e; du côté de Houailou, on a at-
teint le 200 kilomètre, et l'on termine les ter-
rassements entre le ce et le tol, kilomètres.
Le commerce français
avec le Siam
--0-0-
D'après un communiqué du consul de
France à Oubone (Siam), il appert que le
commerce français avec le Siam est en dé-
croissance marquée. Tous les efforts déployés
par la Légation de Bangkok et par les pos-
tes consulaires du royaume, ne peuvent en-
traver la baisse rapide de notre trafic.
En vérité, la faute en est à l'industrie
française. Il est urgent que les groupements
financiers, industriels, commerciaux réadap-
tent leurs méthodes aux goûts de l'acheteur
et aux nouveaux besoins du marché dont la
puissance s'est considérablement accrue au
sortir de la cuerre.
En ce qui concerne la circonscription con- 1
sulaire Oubône-Oudera - soit du Laos sia- I
mois moins Khorat l'effort' commercial se
borne à l'envoi de catalogues, sans doute fort
bien présentés, mais dépourvus d'échantil-
lons. Les acheteurs, préférant voir la mar-
chandise plutôt que de s'en rapporter à sa
description. Résultat : ils passent commande
aux firmes étrangères : américaines, anglai-
ses, allemandes, tchécoslovaques, dont les
offres s'accompagnent abondamment d'échan-
tillons - variés. --
Jusqu ici, Bangkok était l entrepôt des
marchandises du Laos français par Khorat.
Mais Oubone menace sérieusement de sup-
planter Khorat.
Oubone, marché du Sud, déverse d'une
part les produits de Bangkok, aussi bien sur
son territoire que sur la rive gauche grâce
aux intermédiaires chinois qui, d'autre part,
drainent au détriment des ports indochin01
les productions naturelles du Bas-Laos. On
voit partir d'Oubone, en août, de fortes pi-
rogues bourrées de marchandises destinées K
conclure des achats par avances en nature
(étoffes, outils, etc.), portant intérêt ad valo-
rem et leur assurant lors de leur voyage de
janvier, la ràfle des produits laotiens à des
prix avantageux.
Nongkhay, marché du Nord, absorbe dans
les mêmes conditions la majeure partie, de
ce que fournit le Moyen et Haut-Laos fran-
çais. Le trafic global se monte à 4 ou 5 mil-
lions de ticaux.
Les produits français sont, sans contredit,
très appréciés sur place. A nos commerçants
nationaux de reprendre l'avantage, de faire
leur métier sans timidité, et avec l'énergie
qui a toujours caractérisé les grands mar-
enands de nos routes coloniales.
PHILATÉLIE
Maroc
Le timbre rouge de Demnat-Iarrakedl
avec ses initiales C. F. et sa double valeur
10/20, a longtemps été pour les philatélistes
un mystère.
Que signifiaient ces lettres et ces chiffres?
Les chercheurs se désespèrent à vouloir
découvrir l'énigme du timbre des « courriers
allemands Il et cette désespérance ne serait
pas prête à prendre fin si des renseigne-
ments qui sont parvenus à la Vigie Maro-
caine, ne venaient enfin y mettre un terme.
Le fameux timbre dit « courrier alle-
mand » est bel et bien un courrier français,
M. Charles Firbach, l'inventeur, étaut en
effet un Français, d'origine suisse.
Son nom règle tout d'abord l'énigme des
initiales C. F., placées à gauche et à droite
du cadre du timbie et qui ne sont auties
que celles de son prénom et de son nom.
Voici l'explication de la double valeur
10/20.
A l'instant de fonder le nouveau courrier,
M. Charles Firbach arrêta le prix de l'af-
Irancliissement pour une lettre, à o fr. 20.
Les commerçants indigènes, enchantés de
son initiative, furent moins enthousiastes en
apprenant le montant de la taxe qu'ils au-
raient a acquitter.
1 rouvant le prix trop eleve, ils protestè-
rent et proposèrent celui de o fr. JO,
M. Firbach, après maints pourparlers, dut
satisfaire à leur demande, mais ne désespé-
rant pas de les convaincre que la taxe de
o fr. 20 n'avait rien d'exagéré, il résolut de
faire imprimer des vignettes portant à la
fois les deux valeurs 10 et 20 afin de pouvoir
les utiliser dans l'un ou l'autre cas.
Ainsi fut fait, et le service Dernnal-Marra-
kech débuta en octobre i«)o6.
Demnat était une petite ville très commer-
çante, le service connut une immédiate pros-
périté qui ne fut pas sans éveiller la jalou-
sie.
Le courrier Charles Firbach rendait de
signalés services, cela était évident, mais
son succès même devait consommer sa perte.
Le caïd intrigua et finalement réussit à le
faire cesser dans le premier semestre de
l'année 1027.
Son fonctionnement avait donc duré à
peine pendant huit mois.
Les timbres lestants furent déposés dans
un fondouk appartenant à M. Firbach; or,
un certain jour, éclata un violent incendie
dont le souvenir demeure encore dans la mé-
moire des marrakchis et la presque totalité
de ce qui restait de CI Demnat-Marrakech »
fut consommée au cours du sinistre.
Les vignettes ayant servi à l'affranchisse-
ment se rencontrent avec les oblitérations :
» Marrakech-Maroc » et « Demnat-Maroc »,
selon qu'elles ont servi dans l'un ou l'au-
tre sens.
Ces oblitérations étaient obtenues a l'aide
d'un tampon en caoutchouc. Les premières
sont parfaitement nettes, mais la fréquence
de l'usage altéra peu h peu le tampon dont
le cercle fut rongé entre la lettre M et le
premier r de Marrakech, ainsi qu'entre PM
et le c de Maroc.
La case aux livres
–o–
Écrivains coloniaux. et d'ailleurs
Par MARIE-LOUÏSB SICARD.
LA POLITIQUE COLONIALE
DE LA FBANCE
par Albert Duchêne
Nul n'était plus qualifié que M. Albert
Duchêne, directeur des Affaires politiques au
ministère des Colonies, pour procéder à la
synthèse saisissante de l'action coloniale de
la France.
Placé auprès du pouvoir central « comme
dans un observatoire outillé et averti », il
mesure les initiatives et rend une justice
éclatante à la vieille centralisation bureau-
cratique vouée au bUme public par une
sorte d'habitude quasi héréditaire!. Peu de
Français, en dehors des intiés, savent que
depuis trois siècles, la France travaille,
avec des alternatives de faveur et de défa-
veur, mais sans relâche, à l'organisation
d'une, administration coloniale. C'est donc
un anniversaire que célèbre M. Albert Du-
chènc, le tricentenaire de l'institution colo-
niale dont Richelieu, le premier qui eût des
conceptions nettes et la volonté nécessaire
à l'action, fut le véritable créateur. Et M.
Duchêne nous explique mot à mot, avec une
clarté qui n'a d'égale que la richesse de sa
documentation, 1 extraordinaire mystère,
comment « !e rêve d'un homme devient un
empire Il : « Il faut que l'aventure se trans-
forme en entreprise, l'entreprise en adminis-
tration ». La formule semble infiniment sim-
ple, telle l'explication du Miracle des Noces
de Cana. En vérité, que de luttes il a fallu
soutenir contre les politiciens terre à terre,
tremblants devant les responsabilités! que
de vues mesquines à combattre, avant de réa-
liser les vastes desseins des grands colo-
niaux. Le temps seul, parce qu'il marche
avec les volontés tenaces et que grâce à un
certain recul il projette sur les œuvres hu-
maines un phare lumineux, le temps sauve
et consolide peu à peu l'entreprise, que la
couardise et l'intérêt, sans souci du bien pu-
blic, avaient vouée à l'échec ! Or, après trois
siècles, voici d'après M. Albert Duchêne, le
résultat colonial issu d'un drame obscur et
magnifique : « Un empire dont la popula-
tion atteint près de 60 millions d'habitants ;
dont les budgets, budgets généraux, locaux,
régionaux, communaux, prélevés sur les res-
sources du pays, atteignent près de 3 mil-
liards de francs, dont le commerce extérieur
a dépassé, en 1026, 16 milliards de francs,
soit 13,5 du commerce total de la
France. %)
Depuis Richelieu, Colbert, les Pontchar-
train, a part des expériences mort-nées, il
n'y a pas eu à proprement parler de minis-
tère des Colonies. L'institution du ministère
des Colonies, après tous les avatars de di-
rections et sous-secrétariats, date d\l 20 mars
1894. Création de ministère!. choix de mi-
nistres!. à quelle révélation d'intrigues M.
Albert Duchêne convie son lecteur. Heureu-
sement qu'en dépit de la malveillance hu-
mainc, il émane des événements une sorte
d'équivalence entre le faste et le néfaste et
que le bon sens, grâce à la santé morale de
pays, finit par l'emporter à échéance plus,
ou moins longue.
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