Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 18 juin 1928 18 juin 1928
Description : 1928/06/18 (A29,N94). 1928/06/18 (A29,N94).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512706
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NRUVIEME ANNEE. - N° M.
CB NUMERO : W CENTIMES
LUNDI SOIR, 18 JUIN 1WM.
JOtfMâlJjUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, m m ̃NK-TUitr
PARIS ON)
TÉLkm. 1 LOUVM ie-37
RICHBUKU 87-"
Les Annalek Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS: Marcel RUEDBT et L.-G. THèBAUL T
DiReeTc-uite: Marcel RUEDÏ L* -"et L -G 'irMIbBAULir
i
Tous les articles publias dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré;
Un »n 0 Mol. 8 Moi.
France et
Colonies 120 o 65 » 85.
Étranger.. 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais daQ0
tous les bureaux de poste.
La production de la canne à sucre à la Réunion
Sans être un paya de monoculture, comme
Maurice qui produit exclusivement de la canne
à sucre, la Réunion a une production sucrière
prépondérante et qui intiue directement sur
l'économie générale du pays.
La canne récoltée et le sucre fabriqué
ont atteint les tonnages suivants, pour les trois
dernières campagnes : - -
Cannes bucre Kende-
Exercices récoltées fabriqué ment
(en tonnes) (en tonnes)
,1924-25 563 668 46.970 9,34
1925-26 632 268 59 130 9,46
1926-27 613.020 56.578 9,118%
Le résultat détaillé de la campagne sucrière
1926-1927 est le suivant : -
(en kilogr.)
Cannes des propriétés sucrières 110. 702.026
Cannes des planteurs 440*880.082
Cannes des colons * 37.937-881
Total des cannes 613.019 889
Sucre produit 56.578.603
Rendement en sucre 9,118
On est frappé d'abord du faible rendement
en sucre de la canne usinée : 9,118 dans
en sucre de la caqnun'e à ur i ce on extrait cou-
l'ensemble, alors qu'à Maurice on extrait cou-
ramment 11 à 12 de sucre par tonne traitée.
Ce médiocre résultat tient à des causes mul-
tiples : emploi de plants dégénérés, manque
d engrais, outillage insuffisant des usines,
absence de techniciens à la direction des sucre-
ries (deux sucreries seulement ont un chimiste),
enfin tendance à épuiser incomplètement le
sucre de canne.
Les industriels de la Réunion ne retirent que
70 à 85 du sucre contenu dans les jus ; le
surplus est entraîné dans les mélasses, dont la
distillation produit par la suite l'eau-de-vie et
le rhum. Du point de vue de la production
agricole, cette particularité se trouve avoir une
grande imDOrtance.
La rémunération. de la culture est établie, en
effet, en tenant compte seulement du sucre rcux
extrait de la matière usinée ; elle ne tient pas
compte de la valeur commerciale des mélasses,
dont seul le fabricant tire profit. Il serait certai-
nement désirable que les colons et les plan-
teurs puissent obtenir, à l'exemple des bette-
raviers du Nord de la France, l'établissement
de contrats-types tenant compte de la richesse
en sucre de la matière première, ainsi que l'éta-
blissement de commissions paritaires qui fixe-
raient, au début de la campagne, les bases sur
lesquelles sera calculé le prix de la canne.
En France et à la Guadeloupe, les produc-
teurs ont acquis ces résultats en s'associant au
préalable en syndicats et coopératives sur le ter-
rain professionnel. C'est dans cette voie que
doivent s'engager, avec la collaboration du ser-
vice d'agriculture, les planteurs de la colonie
pour faire entendre, dans la légalité et par
l'union, leurs revendications.
La division du tableau précédent en « cannes
des propriétés sucrières », « cannes des plan-
teurs H, « cannes des colons », suggère, au
point de vue de la production, d autres remar-
ques.
Cette division correspond aux trois modes
d'exploitation usités dans l'île.
1° Par les propriétaires des sucreries qui,
possédant en général de grandes étendues de
terres, sont le plus souvent industriels et agri-
culteurs ;
2° Par les planteurs, c'est-à-dire les petits,
moyens et grands propriétaires, qui pratiquent
le faire-valoir direct ou exploitent avec le
concours soit d'ouvriers salariés, soit de colons
partiaires ;
30 Par les colons, cultivateurs de condition
très modeste, qui prennent une terre à bail. Ils
y édifient une maison en bois et quelques abris
pour le bétail, le matériel et la récolte. Le par-
tage de la canne à sucre se fait en général dans
la proportion de 2/3 pour le colon et 1/3 pour
le possesseur du fonds.
Le tonnage relativement faible de cannes
attribué aux colons par la statistique précédente
- moins de 1/20 de la production totale -
laisserait supposer de prime abord que le co-
lonage partiake est peu développé dans l'lie.
mais il convient d'observer que certains usi-
niers portent au compte des propriétaires les
récoltes livrées par leurs colons, ce qui modifie
la production relative des trois catégories d ex-
ploitants.
Il n'existe pas à la Réunion une indépen-
dance complète entre usiniers, planteurs et co-
lons.
Les fabricants de sucre dont l'intérêt est
d'agglomérer un nombre suffisant de producteun
pour assurer l'approvisionnement de leurs usines,
se sont efforcés de tout temps de s' attacher leà
cultivateurs résidant dans le voisinage. Ils y sont
parvenus en leur consentant de larges facilités
de crédit sous la forme de prêts sur récoltes.
Les prêts sont consentis à des taux très varia-
bles qui ont fréquemment dépassé 8 Let
usiniers trouvent ainsi un placement rémunéra.
teur de leurs disponibilités qui sont considéra-
bles, depuis la hausse survenue sur le cours des
denrées coloniales.
Ces opérations offrent par surcroît, en raison
des garanties que la législation prévoit en ? fa-
veur des prêts sur récoltes, le caractère d une
main-mite de l'usinier sur les cannes à sucre des
débiteurs.
Dans toute sucrerie, des comptes sont ouverts
aux planteurs ou aux colons qui, en cours de
campagne se font avancer de 1 argent. A cha-
que livraison, l'exploitant reçoit, après pelage.
un « bon de canne » libellé en substance ainsi
qu'il suit. -
« Bon pour. kilos de cannes devant être ré-
glé à M., à raison de 62 k. 500 de sucre pur
par 1.000 kilos de cannes M.
Lorsque l'usine a armei des fonds à 1 ex-
ploitant, elle déduit d'ahaid la quantité de su-
cre nécessaire au cours du jeu pour libérer le
débiteur. ,.
Le prêt se trouve ainsi soldé automatique-
--
ment.
Assez simple en apparence, le système des
(( bons de cannes » n'est pas sans inconvénient
dans la pratique pour le producteur.
Le nom du récoltant n' y figure pas toujours
et est remplacé par celui du propriétaire si ce-
lui-ci a avisé la sucrerie qu'il avait prêté de
l'argent au colon.
Dans d'autres circonstances, le bon porte à la
fois le nom du colon et celui du propriétaire et
il ne peut être monnayé sans l' assentiment de
ce dernier.
Ces pratiques ont pour conséquence, dans un
pays où la masse des cultivateurs est illettrée et
peu familiarisée avec les questions commercia.
les, de mettre les colons et les petits planteurs
sous la dépendance des usiniers et des grands
propriétaires.
Telle était la situation faite, dans la Métro-
pole, aux planteurs de betteraves, avant que le
crédit agricole mutuel ne leur permette d'em-
prunter, sans aliéner leur indépendance.
Sans doute à la Réunion, les colons indo.
lents et peu instruits de leurs drpits, ont une
inclination toute naturelle à s' adresser aux fa..
bricants de sucre, avec lesquels ils sont en rela-
tions iournalières.
Pour les affranchir complètement de toute
tutelle, il. importe de multiplier au plus tôt
dans toute lue, les caisses locales de crédit
agricole dont les services ne tarderont pas à être
justement appréciés par la foule des petits pro-
ducteurs.
La production sera d'ailleurs favorablement
influencée par la vulgarisation du crédit mutel
agricole.
George. JVonelle,
l>rpuis de lu Saône-ct-Loirc, secrétaire
fie la Commission des Colonies,
, memorc de la Commission des
Mines.
L'enseignement secondaire technique
à Madagascar
Dans un rupport sur l'enseignement tech-
nique, notre eulluboruteur et umi M. Jeun
Locquin, député de la Nièvre, déclarait que
« l'organisation de, cet enseignement, ses
méthodes pédagogiques, les programmes
qu'il applique ont de tout temps rencontre
des adversaires pussionnés qui lui repro-
ciacnt de suerilier lu culture générale au
souci dominant (le former des ouvriers du
inéliur et des techniciens ». C'est là un re-
proche qu'on ne pourra pas formuler
contre l'essui actuellement tenté pur le
gouvernement général do Madagascar.
Dans une Ille aussi grande que la Franco
et la Belgique xéunies, habitée par une po-
pulation européenne s'élevant à ipeine à
quelque 21.000 Français et 3.000 étrangers,
il fulluit tenir compte de l'orientation de
cette population clairsemée vera la grande
«xpluitution ou l'industrie de triinslorina-
tion ; de l'ucroissement graduel des usines
ou eiilreprises de toutes sortes : féculent*,
rizeries, sucreries ; du la multiplication
des moyens de transport pour évacuer les
produits manufacturés ; bref, du dévelop-
pement des procédés mécaniques exigeant
de plus en plus urne nmhi-d'muvre quali-
tiée et des cadres pour cette main-d'œuvre
Or. juaqu'ici, les ingénieurs et agent*
agricoles compétents n'étaient guère recru-
tés que dans la métropole. Par contre, à
Madagascar même, bon nombre de famil-
les, d'origine métropolitaine ou réunion-
naise, s'étaient fixées iL demeure et fou-
issaient aux établissements secondaires la
plus grande partie de leur clientèle,
clientèle qui parvenait au baccalauréat
sans grand espoir de pousser plus loin les
études.
M. Marcel Olivier s'est avisé de faire le
départ entre les deux catégories très nette-
ment distinctes de la population scolaire du
lycée de Tananarive : pour ceux à qui les
possibilités de séjour en France permettent
do poursuivre leurs études au delà du bac-
calauréat, continuer à suiivre les cours et
a observer les programmes fixés par les
décrets métropolitains et pour les autres,
une instruction plus nettement orientée
vers la pratique.
Le danger à éviter était de priver ces
derniers d'une véritable culture, de donner
aux éièves de la section technique une
sorte d'enseignement de parents pauvres.
Le projet adopté prévoit quatre années
d'études préliminaires, où les matières
sont communes aux différentes sections
des classes de (jo, flo, 4° et ao, l'instruction
technique étant amorcée, cependant, par
des cours complémentaires de travail ma-
nuel, de sténo-dactylographie, de droit, etc.
Puis, à lnsuile: d'un examen viennent trois
années de spécialisation industrielle, agri-
cole ou commerciale ; ainsi se trouvent ga-
ranties de larges counaissances générales,
complétées par des études adaptées à leur
objet pratique ; le nouveau régime assure
la préparation de jaunes gens de dix-huit
à vingt ans instruits dès leur enfance des
conditions de l'existence locale, des ires-
sources du pays, des difficultés ii vaincre;
ayant toujours vécu dans le milieu où ils
exerceront leur métier ; assez malléables,
du fait de leur Age, ,pour pouvoir se sou-
mettre a d'utiles stages chez les industriels
ou les commerçants, sur les concessions ou
dans les services.
La tentative est intéressante, et, si elle
est menée dans l'esprit ofi elle a été con-
çue, elle promet, d'ici quelques années, de
mettre à la disposition de notre colonie de
l'océan Indien les forces nouvelles qui sont
devenues nécessaires à son essor écono-
mique.
8.8
Feu 1 *" Elisabeth ville
Ainsi que nous l'avons annoncé, le paquebot
italien Artialio va tenter, & environ dix mHtet
nu sud de Belle-Ile, le sauvetage d'un coffre
contenant des diamants du Congo, appartenant
à l'Etat belge et coulé, en septembre 1917, avec
lï navire belge YRlitabethviUe.
Ce sauvetage sera tenté à l'aide d'un gigantes-
que électro-aimant.
Caoutchouc
Il est fort intéressant de suivre
les commentaires des. journaux
étrangers sur la suppression du
Plan Stevenson et ses conséquences pour
l'avenir des producteurs de caoutchouc..
Les journaux américains sont, en majeure
partie, satisfaits, et ils expriment leur satis-
faction en s'élevant jusqu'aux idées géné-
rales. Certains attribuent la mesure à la
campagne qu'a faite M. Hoover auprès des
consommateurs et des producteurs améri-
cains. C'est un argument invoqué eu faveur
de la candidature de ce dernier à la prési-
dence contre la candidature de M. Smith.
Mais la plupart y voient une preuve que
les lois économiques sont plus fortes que
tous les règlements, et que les plans de ré-
duction artificielle, pour provoquer une
hausse des cours, sont fatalement voués à
la faillite. Il est inévitable, disent-ils, que,
par suite de cette réduction locale, la pro-
duction soit stimulée à se développer là où
le plan de réduction ne peut pas être mis
en vigueur. Ainsi, quand, dans l'Amérique
du Nord, on a réduit les territoires produc-
teurs de cotons, au bout d un an ou deux la
production était accrue. De même pour le
caoutchouc : le plan de 1922 réduit d'abord
les exportations à 60 du chiffre qu'elles
atteignaient en 1920, mais le même insuc-
cès e$t au bout, tout simplement parce que
les régions auxquelles le plan ne s'appli.
quait pas avaient une capacité de production
supérieure à celle des régions auxquelles il
s'appliquait.
On signale pourtant, dans d'autres
feuilles, l'opillioll contraire. Il est inexactT
affirment celles-ci, qu'on puisse déduire de
l'échec du pian Stevenson cette conclusion
qu'il est impossible d'intervenir, pour la
contrôler, dans la loi dt l'offre et de la
iOllatule. Le plan (OmPld. tel qu'il était
conçu à l'origine, devait comprendre les pro-
ducteurs hollandais ; après le refus de ces
derniers, on l'a cependant conservé, parce
qu'il permettait de préserver de la banque-
route les plantations de la plus haute im-
portance. On y a réussi. Mais, naturelle-
ment, au fur et à mesure qi¡ les mois s'écou-
laient, la restriction de la production bri-
tannique stimulait la production hollandaise
et la concurrence américaine.
Que va-t-il se passer à présent ? Un abais-
sement des cours, c'est vrai ; la disparition
des producteurs de troisième zone, c'est pro-
bable. Mais tout porte à croire que se cons-
titueront des cartels, englobant Hollandais
et Britanniques, et qu'un contrôle particu-
lier, plus efficace et plus large que celui
d'un gouvernement, parviendra à introduire
la régularité indispensable Hans la produc-
tion et dans les bénéfices. Ce sera là le con-
trôle du monopole.
« Il restera, disait la New Rcpublic, un
problème de plus en plus important celui
de créer le contrôle du monopole dans l'in-
térêt du consommateur. »
Evidemment, ceci est tout autre chose, et
bien impudent qui déclarerait ici que poser
la question, c'est la résoudre. Mais cette
opinion que la période qui succéderait im-
médiatement à la suppression du plan Ster
venson verrait peu à peu s'organiser des car-
tels de producteurs et de commerçants, je
l'ai exprimée à cette même place, le jour
même oÙ nous apprenions que le plan de
restriction était aboli. Et il est intéressant,
je le répète, de constater que les commen-
taires des journaux, surtout des journaux
américains, partent de cet exemple pour
aborder une des questions générales les plus
graves qui se posent devant le monde éco-
nomique contemporain.
Jlfarlo Bou.lan.
Sénateur de t'llérault, ancien ministre
Vtce-prësident de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
-60-
La Conférence Nord-Africaine
- Il
Comme nous l'avons annoncé dans notre nu-
méro du 2 juin, la conférence nord-africaine se
tiendra cette année à Rabat, à partir du 4 juil-
let.
La Résidence Générale pousse activement
les travaux préparatoires et les réceptions du
Gouverneur Général de l'Algérie, du Résident
Général en Tunisie et du représentant de l Afri-
que Occidentale française, aimi que de la mis-
sion de presse, composée d'une vingtaine de
journalistes nord-africains. La rédaction dé
l'ordre du jour vient d'être terminée et a été
communiquée aux chets de gouvernements. Il
sera publié, suivant la tradition établie, la veille
de l'ouverture de la conférence.
On se souvient que la conférence nord-afri-
caine de 1927 avait permis l'étude de questions
communes à nos possessions nord-africaines,
telles que les questions du tourisme, des rela-
tions commerciales avec l'Afrique occidentale,
française, la police aux confins du Sahara, les
attributions de lots en vue de la colonisation, la
construction d une ligne de chemin de 1er de
Fez à Oudjda, l'exposition annuelle de pein-
ture de Rabat, Tunis, Alger, etc.
Plusieurs de ces questions ont évolué favo-
rablement et ont abouti à des réalisations peu-
tiques profitables à notre empire nord-africain.
Au rappel des questions déjà examinées par
h conférence d'Alger succédera l'étude de
questions nouvelles comportant un programme
très étendu.
La se conférence nord-africaine sera ouverte
dans la salle du Conseil du Gouvernement, à
la villa résidentielle de Rabat.
tœToum
,.
Par le paquebot "ïUe-dt-Vmlun des Messa-
geries Maritimes, venant de Nouvelle-Calédonie,
est arrh hier à Marseille, M. Solari, gouver-
neur des Etablissements français en Océanie.
La pêche au requin
L'article que j'avais consacré, il y a quel-
que temps déjà, dans les Armâtes Colonial,
1M Requin, ,- énvisàgé au point de vue de bon
utilisation presque complète par l'industrie
moderne, m'a valu un certain nombre de
lettres et même de visites de négociants et
d'industriels que la question intéresse.
Il est un détail, si l'on peut s'exprimer
ainsi, qui semble avoir échappé à mes cor-
respondants. Il est cependant d'importance.
Le requin existe un peu partout sur les côtes
de nos différentes colonies, mais il n'est pas
très abondant. 11 s'en suit qu'il est fort dou-
teux que l'on puisse créer des exploitations
intéressantes pour le pêcher et travailler ses
dépouilles, car la matière première ferait dé-
faut. Les quelques animaux que l'on peut
capturer dans les parages de l A.O.F., ou
du Maroc, par exemple, au cours d'une cam-
pagne de pêche, ne peuvent pas être la base
d' une industrie spécialement créée dans le
but unique de se livrer à l' exploitation de ces
squales. Ce peut être un dérivé, mais pas un
motif spécial d'installation.
Il n'en va pas de même dans d autres pays.
En Alaska, par exemple, et surtout sur la
côte Nord-Est, les requins abondent. On les
capture à l'aide de lignes de 550 mètres de
long, armées d'hameçons, espacés de 11 mè-
tres les uns des autres, et qu on relève toutes
les trois ou quatre heures dans le jour, ou que
l"\)n tend lé soir pour les relever le matin.
Dans ce pays, on exploite seulement les foies,
pour en extraire l'huile et les nageoires qui
sont exportées en Chine. On sait, en effet,
que les Chinois en sont très friands.
Dans le golfe du Mexique, les requins vi-
vent en très grand nombre. Là aussi, on
n'exploite que les foies et les nageoires. On
se sert pour les capturer de lignes de fond
traînées par des embarcations et de harpons.
Dans l'archipel malais, la pêche des squa-
lidés est fort en honneur, tout au moins pen-
dant une partie de l' année, quand, à partir
d octobre, les requins remontent sur les bas-
fonds. Ils pullulent, littéralement parlant, à
ce moment et dans ces parages. Les naturels
les capturent avec des harpons et font preuve
du plus grand courage. Il paraît qu'à cette
époque de l'année, les tendres animaux vont
toujours par couples. On tue d'abord le mâle,
la femelle ne s'éloigne pas et vient se faire
tuer à son tour. On a dénombré dans ces
parages dix-sept espèces différentes de re-
quins ; le foie d'un individu de taille moyenne
(3 mètres) contient 22 litres d'huile. Des
centres de pêche existent à Singapour, Bor-
néo. Penang, Sarawak, et plus loin jusqu'à
Ceylan et sur - la côte de Coromandel.
Mais c est surtout sur les côtes américaines
que la pêche et l'exploitation sont devenues
absolument rationnelles. On se sert de filets
ayant jusqu'à 275 mètres de long, à mailles
.de 20, 25, 30 et 35 centimètres, et dont la
hauteur comprend en général 30 mailles. La
partie supérieure est garnie de flotteurs et la
base de poids. A chaque extrémité, sont des
brides qui servent à tirer le filet hors de 1 eau.
C'est dans ces exploitations que l'on fait em-
ploi non seulement des foies et des nageoires,
mais de toutes les parties de l'animal, y com-
pris les peaux qui sont tannées et la viande
qui est employée comme nous l'avons dit pré-
cédemment.
On voit que les ressources en squalides de
nos côtes, tout au moins en Afrique, ne justi-
fieraient pas l'installation d'inidustries aussi
coûteuses à monter. Et tes ne payeraient pas.
Tout au plus, peut-on s'arranger pour tirer
parti des quelques égarés qui viennent se faire
prendre de temps à autre dans les filets des
pêcheries déjà. installées.
Louise Le BarbIer.
A LA CHAMBRE
1 1
Le « Groupe colonial »
M. Léon Archimbnud, député de la DrÔme:
délégué de la Nouvelle-Calédonie au Conseil
supérieur des Colonies, qui présidait déjà
le « Groupe colonial » de la Chambre au
cours de la précédente législature, s'em-
ploie actuellement à la reconstitution de ce
groupe.
DANS LA RUE
Quatre gosses, dont un petit nègre, sont
assemblés sur le trottoir. Le plus grand orga-
nise le jeu.
- Moi, je ferai le chef de gare- Toi, tu
feras la locomotive. Toi, le train.
- Et moi, qu' est-ce que je ferai ? de-
mande le petit nègre.
Imperturbable, le chef de gare de décider :
- Toi, tu feras le charbon.
L'Aviation Coloniale
( ..1
De Paris au Cap
L'avion-cinéma continue avec succès son
voyage do tourisme de Paris nu Cap.
Après avoir fait étape à Douala, Port-
Ócnlil, Pointe-Noire, Maulor, Maurico
Baud et l'opérateur de cinéma Cohcndy
sont arrivés il Brazzaville le 15 juin.
Ils ont été reçus par M. Anlpnetti, gou-
verneur général de l'Afrique équatoriale
française.
Retour
Le c'apilninc aviateur Pelletier Doisy,
qui, par suite d'un accident, avait dl) in-
terrompre son raid en Asie, est arrivé a
Colombo, regagnant la France par paquo
bot.
TAUX DE LA PIASTOE
-0-
Le gouveraeur général de l'Indochine vient de
faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 16 juin 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr, 90,
Richesses minérales
de l'Afrique du Nord
1»'
LES PHOSPHATES
Parmi les richesses du sot»-sol de l'Afrique
du Nord, les phosphates de chaux occupent
le tout premier rang.
En Tunisie, notamment, il existe des gise-
ments depuis fort longtemps exploités. Mais
ceux que l'on trouve en Algérie, et surtout au
Maroc, dans le crétacé supérieur et l' éocène
inférieur, ne sont ni moins nombreux, ni moins
riches que dans la Régence, et leur produc-
tion prend place parmi le& plus fructueuses du
monde.
En 1926, la production a atteint pour l'en"
semble économique constitué par l'Algérie, la
Tunisie et le Maroc, le chiffre de 4 297.000
tonnes se répartissant de la manière suivante :
Algérie, 714.000 tonnes.
Tunisie, 2.697.197 tonnes.
Maroc, 885.700 tonnes.
Total : 4.297.000 tonnes.
Valeur : 308 millions de francs.
La plus importante partie des phosphates
fournis par l'Afrique du Nord est absorbée par
h France métropolitaine.
Le surplus de la production africaine, soit
près de 3.000.000 de tonnes, a été écoulé sur
le marché européen qui, en 1926, a consommé
5 360.000 tonnes.
De ce fait, les fournitures américaines ont
baissé id'une manière sensible; de 1.025.000
tonnes en 1920, elles tombent à 776.000 tonnes
en 1925, et à 638.000 en 1926. De leur côté,
r Asie et 'Océanie voient leurs exportations en
Europe diminuer sans cesse et tomber à 45.000
tonnes en 1926. Et cela en faveur de l'Afrique
du Nord et principalement du Maroc, où des
progrès remarquables ont été enregistrés au
cours de ces dernières années.
L'exploitation rationnelle des richesses miné-
rales de notre Afrique du Nord mérite donc des
cloges exceptionnels. Elle joue un rôle pleine-
ment satisfaisant ,dans notre économie nationale.
- < -
EN TUNISIE
La taille dés oliviers
En raison des résultats déjà obtenus dans
l'oasis de Gafsa, en ce qui concerne les oliviers
et leur rendement, la Direction de l'Agri-
culture à Tunis a envoyé, cette année, dans la
région de Bou-Hamran. Bir-Saad et Sened-
village, des moniteurs pour la taille des oliviers
de ces régions du Sud. Ces localités seront
en outre comprises dans le programme des
démonstrations de taille de l'olivier l'an pro-
chain et les années suivantes s'il y a lieu.
Le papillon du cocotier
.,.
Parmi les parasites dont le cocotier a fré-
quemment à souffrir, le papillon du cocotier
est un des plus redoutables. Adulte, c'est un
petit papillon de deux centimètres d'enver-
gure et d'un centimètre de longueur. Le fond -
des ailes est clair; les ailes antérieures dont
les bords sont ariondis, portent plusieurs
points noirs.
Il s'attaque de préférence aux feuilles. Les
femelles pondent leurs œufs microscopiques,
à raison de trois ou quatre cents au cours
de leur vie éphémère. Les chenilles sont
elles-mêmes de très petite taille. Klles se
nourrissent aux dépens de la feuille qui a
reçu le paquet d'œufs.
Le papillon sorti de la chrysalide, quitte
le feuillage natal et se rend sur les palmiers
d'alentour oit, à son tour, il pond et multi-
pluie les dégâts.
Heureusement, il arrive que des parasites
naturels de ces papillons aident l'homme
dans sa lutte d'assainissement. Mais si l'on
ri'intei vient pas, les papillons du cocotier
s'engendrent avec rapidité. Et sous leur nom-
bre, les feuilles dépérissent et les jeunes
fruits ne tardent pas à tomber.
Le ( plus simple est de couper les feuillages
malades et de les brûler. Œufs, chenilles,
chrysalides sont ainsi complètement détruits.
Quant aux papillons qui échappent à la des-
truction, le meilleur pour les détruire est en-
core d'employer les pièges lumineux, que
l'on place la nuit dans les zones parasitées.
Les chenilles dans les orangers
, »♦ T
C'est la saison des poux rouges ou coche-
nilles des orangers.
l.a période intense de reproduction se
place entre mai et octobre. On sait les ra-
vages de la cochenillp, particulièrement dan-
gereuse en raison de sa grande fécondité.
Chaque femelle, en effet, pond, en moyenne,
ÎOO à 150 trufs, et il peut y avoir 3 ou 4 gé
nérations par an.
Si l'on n'y prend garde, les arbres sont
envahis en quelques saisons par des millions
d'insectes. Ils produisent de moins en moins,
donnent des fruits à croûtes rougeâtres et pé-
rissent finalement.
Pour combattre la dangereuse chenille de
l'oranger, toutes les sortes d'insecticide en
pulvérisation sont bonnes. Deux ou trois trai-
tements, à huit jours d'intervalle, suffisent
en général, mais à condition que toutes les
parties du végétal soient atteintes.
Pourtant, les solutions de supersolfo et les
bouillies au pyrètre sont particulièrement re-
commandables.
Bien entendu, comme nous le signalions
pour la destruction des altises, il est indis-
pensable, si l'on veut se débarrasser des co-
chenilles des orangers, de traiter les arbres
voisins tels que les fiscus, fusains, lauriers-
sauce, palmiers, etc., qui ne manqueraient
pas, par la suite, d'entretenir des foyers de
contagion.
L'AGRICULTURE au TOGO
p-=-r Henri Micliel
Depuis que le Togo a été placé sous le
mandat de la France, l'application stricte du
programme de mise en valeur intensive de ce
territoire a eu pour résultat un accroissement
considérable et continu de ba production.
Dès 1922, le Commissaire de la Républi-
que au Togo faisait dresser par ses adminis-
trateurs, chacun pour leur cercle respectif, un
programme de mise en valeur, « dont la réa-
« lisation, écrivait-il, devra être poursuivie et
- 11 1
« achevée dans une période determinee. La
K production, ajoutait-il, est, en effet, le lac-
« teur principal .de l'essor économique d une
« colonie. » On ne saurait mieux dire. ,
Le Togo est un pays essentiellement agri-
cole. Les efforts portèrent donc, principale-
ment, sur le développement et r amélioration
des cultures, sur la mise en valeur des terres
vacantes, sur les moyens propres à favoriser
l'écoulement et l'évacuation des produits.
Afin d'obtenir des indigènes qu'ils étendis-
sent les superficies cultivées, divers moyens
- 1 1 1 t
furent et continuent à être employés : QlstrlDU-
tions de semences et distributions de plants dans
tous les villages par les soins des Services de
l'Agriculture. A cet effet, des stations agricoles
furent créées à N uatja et à Tové.
La station de Nuatja est plus spéciale-
ment consacrée à l'étude et à la sélection du
coton. Chaque année, les graines de coton
sont expédiées de Nuatja dans les différents
cercles du Togo, en quantités considérables.
C'est ainsi que 800 tonnes ont pu être répar-
te en 1927.
La station de Tové est spécialisée dans
l'étude des plantes arbustives : café, cacao,
palmiers à huile, etc. Elle comprend de très
importantes pépinières qui ont fourni, durant
ces trois dernières années, plus de 170.000
plants de café et 130.000 de cacao.
Dans ce dernier domaine de 200 hectares,
les élèves reçoivent un enseignement à la fois
théorique et pratique, et sont ainsi en mesure
de diriger, à leur sortie, les divers travaux
que nécessitent la culture et 1 entretien des
plantations.
D'autres pépinières ont également été
créées, en particulier dans les cercles de
Klouto et d Atakpamé, dont les vallées pro-
fondes et les hauts plateaux offrent des ter-
rains si favorables au développement des,
cultures du caféier et du cacaoyer. -1 1
- # ,
L'Administration ne s est pas contentée ae
distribuer aux indigènes des graines et des
plants ; elle s'est appliquée à les doter d'un
important matériel agricoie perfectionné, tel
que : tracteurs, bineuses, chamies de ditte-
rents modèles, pulvériseurs, débroussailleurs,
égreneuses et presses à kapok, etc., tous ins-
truments avec lesquels la population s est ra-
pidement familiarisée et dont eUe se sen
aujourd'hui avec beaucoup d'habileté, Cela
n'a rien de surprenant pour qui connaît I intel-
ligence et le travail de cette population.
La mise en culture des terres vacantes a
té obtenue en facilitant 1 installation, dans la
zone centrale du Togo, presque déserte bien
que très propice aux cultures, de familles in-
digènes venues des fégions surpeuplées du
Nord et du Sud du Territoire. Les résultats
acquis à ce jour sont des plus encourageants.
L'installation de nombreux villages se pour-
suit.
En ce qui concerne l'écoulement des pro-
duits, il a été favorisé principalement par des
détaxes accordées, chaque année, pour un cer-
tain contingent de chacun d'eux.
En même temps que l'Administration s in-
géniait à augmenter la production, elle veil-
lait à l'amélioration de la qualité des pro-
duits. A cet effet, des mesures sévères d ins-
pection et de contrôle turent prises, telles que:
bulletins de vérification accompagnant les
produits à leur sortie du Togo, classificatian
desdits produits, spécialement du coton par
les soins de l' Association Cotonnière Colo-
niale, au moment de l'exportation. D'autre
part, un service d'Inspection sur les marchés
a itté également institué, plus particulière-
ment chargé de vérifier et de contrôler la
bonne qualité des produits.
Poursuivant le même but, 1 Administration
a organisé et continue d'organiser - ce dont
on ne saurait trop la louer - des foires, des
expositions, des concours agricoles annuels
dans les différents cercles. Ces concours sont
,. , 1 -A. _I 1.-6-
dotés de nombreux prix en especes et ne mis
en nature sous forme d'outils aratoires perfer.
tionnés qui viennent récompenser les lauréats
indigènes.
Mais il ne suffit pas de produire, il faut en-
core évacuer.
L'évacuation des produits a été facilitée,
autant qu'il est possible, par l' extension et
l'amélioration du réseau routier et ferré. C est
ainsi qu'en sus de la grande voie Sokodé-
Mango, de nombreuses routes secondaires re-
lient aujourd'hui les principaux centres du
Haut Togo. En outre, un service général de
transport par automobile -- a - été - récemment
créé. Il relie Atakpamé à Mango par Sokodé,
Enfin, le port de Lomé, déjà fortement ou-
tillé, vient d'être doté d'un nouveau wharf et
d'une flotille de chaloupes qui assureront aux
produits de la colonie une évacuation encore
plus facile et plus rapide.
Il ressort de ce bref exposé que l' Admini
tration du Togo a su appliquer une politique
de mise en valeur raisonnée, méthodique et
sage, dont les résultats heureux se trouvent
consignés dans les récentes statistiques rela-
tives aux exportations des principaux produits
effectuées en 1927, et dont voici quelques
exemples :
Cacao: 6.314 tonnes exportées en 1927,
contre 5.125 tonnes en 1926.
Café : 4.520 tonnes exportées en 1927,
contre 3.346 tonnes en 1926.
Coton : 1.661 tonnes exportées en 1926,
contre 1.230 tonnes en 1926.
Kapok : 79 tonnes exportées en Ï927, con-
tre 23 tonnes en 1926.
CB NUMERO : W CENTIMES
LUNDI SOIR, 18 JUIN 1WM.
JOtfMâlJjUOTIDIEII
Rédaction & Administration :
14, m m ̃NK-TUitr
PARIS ON)
TÉLkm. 1 LOUVM ie-37
RICHBUKU 87-"
Les Annalek Coloniales
Les annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS: Marcel RUEDBT et L.-G. THèBAUL T
DiReeTc-uite: Marcel RUEDÏ L* -"et L -G 'irMIbBAULir
i
Tous les articles publias dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré;
Un »n 0 Mol. 8 Moi.
France et
Colonies 120 o 65 » 85.
Étranger.. 180 » 100 » 50 »
On s'abonne sans frais daQ0
tous les bureaux de poste.
La production de la canne à sucre à la Réunion
Sans être un paya de monoculture, comme
Maurice qui produit exclusivement de la canne
à sucre, la Réunion a une production sucrière
prépondérante et qui intiue directement sur
l'économie générale du pays.
La canne récoltée et le sucre fabriqué
ont atteint les tonnages suivants, pour les trois
dernières campagnes : - -
Cannes bucre Kende-
Exercices récoltées fabriqué ment
(en tonnes) (en tonnes)
,1924-25 563 668 46.970 9,34
1925-26 632 268 59 130 9,46
1926-27 613.020 56.578 9,118%
Le résultat détaillé de la campagne sucrière
1926-1927 est le suivant : -
(en kilogr.)
Cannes des propriétés sucrières 110. 702.026
Cannes des planteurs 440*880.082
Cannes des colons * 37.937-881
Total des cannes 613.019 889
Sucre produit 56.578.603
Rendement en sucre 9,118
On est frappé d'abord du faible rendement
en sucre de la canne usinée : 9,118 dans
en sucre de la caqnun'e à ur i ce on extrait cou-
l'ensemble, alors qu'à Maurice on extrait cou-
ramment 11 à 12 de sucre par tonne traitée.
Ce médiocre résultat tient à des causes mul-
tiples : emploi de plants dégénérés, manque
d engrais, outillage insuffisant des usines,
absence de techniciens à la direction des sucre-
ries (deux sucreries seulement ont un chimiste),
enfin tendance à épuiser incomplètement le
sucre de canne.
Les industriels de la Réunion ne retirent que
70 à 85 du sucre contenu dans les jus ; le
surplus est entraîné dans les mélasses, dont la
distillation produit par la suite l'eau-de-vie et
le rhum. Du point de vue de la production
agricole, cette particularité se trouve avoir une
grande imDOrtance.
La rémunération. de la culture est établie, en
effet, en tenant compte seulement du sucre rcux
extrait de la matière usinée ; elle ne tient pas
compte de la valeur commerciale des mélasses,
dont seul le fabricant tire profit. Il serait certai-
nement désirable que les colons et les plan-
teurs puissent obtenir, à l'exemple des bette-
raviers du Nord de la France, l'établissement
de contrats-types tenant compte de la richesse
en sucre de la matière première, ainsi que l'éta-
blissement de commissions paritaires qui fixe-
raient, au début de la campagne, les bases sur
lesquelles sera calculé le prix de la canne.
En France et à la Guadeloupe, les produc-
teurs ont acquis ces résultats en s'associant au
préalable en syndicats et coopératives sur le ter-
rain professionnel. C'est dans cette voie que
doivent s'engager, avec la collaboration du ser-
vice d'agriculture, les planteurs de la colonie
pour faire entendre, dans la légalité et par
l'union, leurs revendications.
La division du tableau précédent en « cannes
des propriétés sucrières », « cannes des plan-
teurs H, « cannes des colons », suggère, au
point de vue de la production, d autres remar-
ques.
Cette division correspond aux trois modes
d'exploitation usités dans l'île.
1° Par les propriétaires des sucreries qui,
possédant en général de grandes étendues de
terres, sont le plus souvent industriels et agri-
culteurs ;
2° Par les planteurs, c'est-à-dire les petits,
moyens et grands propriétaires, qui pratiquent
le faire-valoir direct ou exploitent avec le
concours soit d'ouvriers salariés, soit de colons
partiaires ;
30 Par les colons, cultivateurs de condition
très modeste, qui prennent une terre à bail. Ils
y édifient une maison en bois et quelques abris
pour le bétail, le matériel et la récolte. Le par-
tage de la canne à sucre se fait en général dans
la proportion de 2/3 pour le colon et 1/3 pour
le possesseur du fonds.
Le tonnage relativement faible de cannes
attribué aux colons par la statistique précédente
- moins de 1/20 de la production totale -
laisserait supposer de prime abord que le co-
lonage partiake est peu développé dans l'lie.
mais il convient d'observer que certains usi-
niers portent au compte des propriétaires les
récoltes livrées par leurs colons, ce qui modifie
la production relative des trois catégories d ex-
ploitants.
Il n'existe pas à la Réunion une indépen-
dance complète entre usiniers, planteurs et co-
lons.
Les fabricants de sucre dont l'intérêt est
d'agglomérer un nombre suffisant de producteun
pour assurer l'approvisionnement de leurs usines,
se sont efforcés de tout temps de s' attacher leà
cultivateurs résidant dans le voisinage. Ils y sont
parvenus en leur consentant de larges facilités
de crédit sous la forme de prêts sur récoltes.
Les prêts sont consentis à des taux très varia-
bles qui ont fréquemment dépassé 8 Let
usiniers trouvent ainsi un placement rémunéra.
teur de leurs disponibilités qui sont considéra-
bles, depuis la hausse survenue sur le cours des
denrées coloniales.
Ces opérations offrent par surcroît, en raison
des garanties que la législation prévoit en ? fa-
veur des prêts sur récoltes, le caractère d une
main-mite de l'usinier sur les cannes à sucre des
débiteurs.
Dans toute sucrerie, des comptes sont ouverts
aux planteurs ou aux colons qui, en cours de
campagne se font avancer de 1 argent. A cha-
que livraison, l'exploitant reçoit, après pelage.
un « bon de canne » libellé en substance ainsi
qu'il suit. -
« Bon pour. kilos de cannes devant être ré-
glé à M., à raison de 62 k. 500 de sucre pur
par 1.000 kilos de cannes M.
Lorsque l'usine a armei des fonds à 1 ex-
ploitant, elle déduit d'ahaid la quantité de su-
cre nécessaire au cours du jeu pour libérer le
débiteur. ,.
Le prêt se trouve ainsi soldé automatique-
--
ment.
Assez simple en apparence, le système des
(( bons de cannes » n'est pas sans inconvénient
dans la pratique pour le producteur.
Le nom du récoltant n' y figure pas toujours
et est remplacé par celui du propriétaire si ce-
lui-ci a avisé la sucrerie qu'il avait prêté de
l'argent au colon.
Dans d'autres circonstances, le bon porte à la
fois le nom du colon et celui du propriétaire et
il ne peut être monnayé sans l' assentiment de
ce dernier.
Ces pratiques ont pour conséquence, dans un
pays où la masse des cultivateurs est illettrée et
peu familiarisée avec les questions commercia.
les, de mettre les colons et les petits planteurs
sous la dépendance des usiniers et des grands
propriétaires.
Telle était la situation faite, dans la Métro-
pole, aux planteurs de betteraves, avant que le
crédit agricole mutuel ne leur permette d'em-
prunter, sans aliéner leur indépendance.
Sans doute à la Réunion, les colons indo.
lents et peu instruits de leurs drpits, ont une
inclination toute naturelle à s' adresser aux fa..
bricants de sucre, avec lesquels ils sont en rela-
tions iournalières.
Pour les affranchir complètement de toute
tutelle, il. importe de multiplier au plus tôt
dans toute lue, les caisses locales de crédit
agricole dont les services ne tarderont pas à être
justement appréciés par la foule des petits pro-
ducteurs.
La production sera d'ailleurs favorablement
influencée par la vulgarisation du crédit mutel
agricole.
George. JVonelle,
l>rpuis de lu Saône-ct-Loirc, secrétaire
fie la Commission des Colonies,
, memorc de la Commission des
Mines.
L'enseignement secondaire technique
à Madagascar
Dans un rupport sur l'enseignement tech-
nique, notre eulluboruteur et umi M. Jeun
Locquin, député de la Nièvre, déclarait que
« l'organisation de, cet enseignement, ses
méthodes pédagogiques, les programmes
qu'il applique ont de tout temps rencontre
des adversaires pussionnés qui lui repro-
ciacnt de suerilier lu culture générale au
souci dominant (le former des ouvriers du
inéliur et des techniciens ». C'est là un re-
proche qu'on ne pourra pas formuler
contre l'essui actuellement tenté pur le
gouvernement général do Madagascar.
Dans une Ille aussi grande que la Franco
et la Belgique xéunies, habitée par une po-
pulation européenne s'élevant à ipeine à
quelque 21.000 Français et 3.000 étrangers,
il fulluit tenir compte de l'orientation de
cette population clairsemée vera la grande
«xpluitution ou l'industrie de triinslorina-
tion ; de l'ucroissement graduel des usines
ou eiilreprises de toutes sortes : féculent*,
rizeries, sucreries ; du la multiplication
des moyens de transport pour évacuer les
produits manufacturés ; bref, du dévelop-
pement des procédés mécaniques exigeant
de plus en plus urne nmhi-d'muvre quali-
tiée et des cadres pour cette main-d'œuvre
Or. juaqu'ici, les ingénieurs et agent*
agricoles compétents n'étaient guère recru-
tés que dans la métropole. Par contre, à
Madagascar même, bon nombre de famil-
les, d'origine métropolitaine ou réunion-
naise, s'étaient fixées iL demeure et fou-
issaient aux établissements secondaires la
plus grande partie de leur clientèle,
clientèle qui parvenait au baccalauréat
sans grand espoir de pousser plus loin les
études.
M. Marcel Olivier s'est avisé de faire le
départ entre les deux catégories très nette-
ment distinctes de la population scolaire du
lycée de Tananarive : pour ceux à qui les
possibilités de séjour en France permettent
do poursuivre leurs études au delà du bac-
calauréat, continuer à suiivre les cours et
a observer les programmes fixés par les
décrets métropolitains et pour les autres,
une instruction plus nettement orientée
vers la pratique.
Le danger à éviter était de priver ces
derniers d'une véritable culture, de donner
aux éièves de la section technique une
sorte d'enseignement de parents pauvres.
Le projet adopté prévoit quatre années
d'études préliminaires, où les matières
sont communes aux différentes sections
des classes de (jo, flo, 4° et ao, l'instruction
technique étant amorcée, cependant, par
des cours complémentaires de travail ma-
nuel, de sténo-dactylographie, de droit, etc.
Puis, à lnsuile: d'un examen viennent trois
années de spécialisation industrielle, agri-
cole ou commerciale ; ainsi se trouvent ga-
ranties de larges counaissances générales,
complétées par des études adaptées à leur
objet pratique ; le nouveau régime assure
la préparation de jaunes gens de dix-huit
à vingt ans instruits dès leur enfance des
conditions de l'existence locale, des ires-
sources du pays, des difficultés ii vaincre;
ayant toujours vécu dans le milieu où ils
exerceront leur métier ; assez malléables,
du fait de leur Age, ,pour pouvoir se sou-
mettre a d'utiles stages chez les industriels
ou les commerçants, sur les concessions ou
dans les services.
La tentative est intéressante, et, si elle
est menée dans l'esprit ofi elle a été con-
çue, elle promet, d'ici quelques années, de
mettre à la disposition de notre colonie de
l'océan Indien les forces nouvelles qui sont
devenues nécessaires à son essor écono-
mique.
8.8
Feu 1 *" Elisabeth ville
Ainsi que nous l'avons annoncé, le paquebot
italien Artialio va tenter, & environ dix mHtet
nu sud de Belle-Ile, le sauvetage d'un coffre
contenant des diamants du Congo, appartenant
à l'Etat belge et coulé, en septembre 1917, avec
lï navire belge YRlitabethviUe.
Ce sauvetage sera tenté à l'aide d'un gigantes-
que électro-aimant.
Caoutchouc
Il est fort intéressant de suivre
les commentaires des. journaux
étrangers sur la suppression du
Plan Stevenson et ses conséquences pour
l'avenir des producteurs de caoutchouc..
Les journaux américains sont, en majeure
partie, satisfaits, et ils expriment leur satis-
faction en s'élevant jusqu'aux idées géné-
rales. Certains attribuent la mesure à la
campagne qu'a faite M. Hoover auprès des
consommateurs et des producteurs améri-
cains. C'est un argument invoqué eu faveur
de la candidature de ce dernier à la prési-
dence contre la candidature de M. Smith.
Mais la plupart y voient une preuve que
les lois économiques sont plus fortes que
tous les règlements, et que les plans de ré-
duction artificielle, pour provoquer une
hausse des cours, sont fatalement voués à
la faillite. Il est inévitable, disent-ils, que,
par suite de cette réduction locale, la pro-
duction soit stimulée à se développer là où
le plan de réduction ne peut pas être mis
en vigueur. Ainsi, quand, dans l'Amérique
du Nord, on a réduit les territoires produc-
teurs de cotons, au bout d un an ou deux la
production était accrue. De même pour le
caoutchouc : le plan de 1922 réduit d'abord
les exportations à 60 du chiffre qu'elles
atteignaient en 1920, mais le même insuc-
cès e$t au bout, tout simplement parce que
les régions auxquelles le plan ne s'appli.
quait pas avaient une capacité de production
supérieure à celle des régions auxquelles il
s'appliquait.
On signale pourtant, dans d'autres
feuilles, l'opillioll contraire. Il est inexactT
affirment celles-ci, qu'on puisse déduire de
l'échec du pian Stevenson cette conclusion
qu'il est impossible d'intervenir, pour la
contrôler, dans la loi dt l'offre et de la
iOllatule. Le plan (OmPld. tel qu'il était
conçu à l'origine, devait comprendre les pro-
ducteurs hollandais ; après le refus de ces
derniers, on l'a cependant conservé, parce
qu'il permettait de préserver de la banque-
route les plantations de la plus haute im-
portance. On y a réussi. Mais, naturelle-
ment, au fur et à mesure qi¡ les mois s'écou-
laient, la restriction de la production bri-
tannique stimulait la production hollandaise
et la concurrence américaine.
Que va-t-il se passer à présent ? Un abais-
sement des cours, c'est vrai ; la disparition
des producteurs de troisième zone, c'est pro-
bable. Mais tout porte à croire que se cons-
titueront des cartels, englobant Hollandais
et Britanniques, et qu'un contrôle particu-
lier, plus efficace et plus large que celui
d'un gouvernement, parviendra à introduire
la régularité indispensable Hans la produc-
tion et dans les bénéfices. Ce sera là le con-
trôle du monopole.
« Il restera, disait la New Rcpublic, un
problème de plus en plus important celui
de créer le contrôle du monopole dans l'in-
térêt du consommateur. »
Evidemment, ceci est tout autre chose, et
bien impudent qui déclarerait ici que poser
la question, c'est la résoudre. Mais cette
opinion que la période qui succéderait im-
médiatement à la suppression du plan Ster
venson verrait peu à peu s'organiser des car-
tels de producteurs et de commerçants, je
l'ai exprimée à cette même place, le jour
même oÙ nous apprenions que le plan de
restriction était aboli. Et il est intéressant,
je le répète, de constater que les commen-
taires des journaux, surtout des journaux
américains, partent de cet exemple pour
aborder une des questions générales les plus
graves qui se posent devant le monde éco-
nomique contemporain.
Jlfarlo Bou.lan.
Sénateur de t'llérault, ancien ministre
Vtce-prësident de ta Commission
sénatoriale des Colonies.
-60-
La Conférence Nord-Africaine
- Il
Comme nous l'avons annoncé dans notre nu-
méro du 2 juin, la conférence nord-africaine se
tiendra cette année à Rabat, à partir du 4 juil-
let.
La Résidence Générale pousse activement
les travaux préparatoires et les réceptions du
Gouverneur Général de l'Algérie, du Résident
Général en Tunisie et du représentant de l Afri-
que Occidentale française, aimi que de la mis-
sion de presse, composée d'une vingtaine de
journalistes nord-africains. La rédaction dé
l'ordre du jour vient d'être terminée et a été
communiquée aux chets de gouvernements. Il
sera publié, suivant la tradition établie, la veille
de l'ouverture de la conférence.
On se souvient que la conférence nord-afri-
caine de 1927 avait permis l'étude de questions
communes à nos possessions nord-africaines,
telles que les questions du tourisme, des rela-
tions commerciales avec l'Afrique occidentale,
française, la police aux confins du Sahara, les
attributions de lots en vue de la colonisation, la
construction d une ligne de chemin de 1er de
Fez à Oudjda, l'exposition annuelle de pein-
ture de Rabat, Tunis, Alger, etc.
Plusieurs de ces questions ont évolué favo-
rablement et ont abouti à des réalisations peu-
tiques profitables à notre empire nord-africain.
Au rappel des questions déjà examinées par
h conférence d'Alger succédera l'étude de
questions nouvelles comportant un programme
très étendu.
La se conférence nord-africaine sera ouverte
dans la salle du Conseil du Gouvernement, à
la villa résidentielle de Rabat.
tœToum
,.
Par le paquebot "ïUe-dt-Vmlun des Messa-
geries Maritimes, venant de Nouvelle-Calédonie,
est arrh hier à Marseille, M. Solari, gouver-
neur des Etablissements français en Océanie.
La pêche au requin
L'article que j'avais consacré, il y a quel-
que temps déjà, dans les Armâtes Colonial,
1M Requin, ,- énvisàgé au point de vue de bon
utilisation presque complète par l'industrie
moderne, m'a valu un certain nombre de
lettres et même de visites de négociants et
d'industriels que la question intéresse.
Il est un détail, si l'on peut s'exprimer
ainsi, qui semble avoir échappé à mes cor-
respondants. Il est cependant d'importance.
Le requin existe un peu partout sur les côtes
de nos différentes colonies, mais il n'est pas
très abondant. 11 s'en suit qu'il est fort dou-
teux que l'on puisse créer des exploitations
intéressantes pour le pêcher et travailler ses
dépouilles, car la matière première ferait dé-
faut. Les quelques animaux que l'on peut
capturer dans les parages de l A.O.F., ou
du Maroc, par exemple, au cours d'une cam-
pagne de pêche, ne peuvent pas être la base
d' une industrie spécialement créée dans le
but unique de se livrer à l' exploitation de ces
squales. Ce peut être un dérivé, mais pas un
motif spécial d'installation.
Il n'en va pas de même dans d autres pays.
En Alaska, par exemple, et surtout sur la
côte Nord-Est, les requins abondent. On les
capture à l'aide de lignes de 550 mètres de
long, armées d'hameçons, espacés de 11 mè-
tres les uns des autres, et qu on relève toutes
les trois ou quatre heures dans le jour, ou que
l"\)n tend lé soir pour les relever le matin.
Dans ce pays, on exploite seulement les foies,
pour en extraire l'huile et les nageoires qui
sont exportées en Chine. On sait, en effet,
que les Chinois en sont très friands.
Dans le golfe du Mexique, les requins vi-
vent en très grand nombre. Là aussi, on
n'exploite que les foies et les nageoires. On
se sert pour les capturer de lignes de fond
traînées par des embarcations et de harpons.
Dans l'archipel malais, la pêche des squa-
lidés est fort en honneur, tout au moins pen-
dant une partie de l' année, quand, à partir
d octobre, les requins remontent sur les bas-
fonds. Ils pullulent, littéralement parlant, à
ce moment et dans ces parages. Les naturels
les capturent avec des harpons et font preuve
du plus grand courage. Il paraît qu'à cette
époque de l'année, les tendres animaux vont
toujours par couples. On tue d'abord le mâle,
la femelle ne s'éloigne pas et vient se faire
tuer à son tour. On a dénombré dans ces
parages dix-sept espèces différentes de re-
quins ; le foie d'un individu de taille moyenne
(3 mètres) contient 22 litres d'huile. Des
centres de pêche existent à Singapour, Bor-
néo. Penang, Sarawak, et plus loin jusqu'à
Ceylan et sur - la côte de Coromandel.
Mais c est surtout sur les côtes américaines
que la pêche et l'exploitation sont devenues
absolument rationnelles. On se sert de filets
ayant jusqu'à 275 mètres de long, à mailles
.de 20, 25, 30 et 35 centimètres, et dont la
hauteur comprend en général 30 mailles. La
partie supérieure est garnie de flotteurs et la
base de poids. A chaque extrémité, sont des
brides qui servent à tirer le filet hors de 1 eau.
C'est dans ces exploitations que l'on fait em-
ploi non seulement des foies et des nageoires,
mais de toutes les parties de l'animal, y com-
pris les peaux qui sont tannées et la viande
qui est employée comme nous l'avons dit pré-
cédemment.
On voit que les ressources en squalides de
nos côtes, tout au moins en Afrique, ne justi-
fieraient pas l'installation d'inidustries aussi
coûteuses à monter. Et tes ne payeraient pas.
Tout au plus, peut-on s'arranger pour tirer
parti des quelques égarés qui viennent se faire
prendre de temps à autre dans les filets des
pêcheries déjà. installées.
Louise Le BarbIer.
A LA CHAMBRE
1 1
Le « Groupe colonial »
M. Léon Archimbnud, député de la DrÔme:
délégué de la Nouvelle-Calédonie au Conseil
supérieur des Colonies, qui présidait déjà
le « Groupe colonial » de la Chambre au
cours de la précédente législature, s'em-
ploie actuellement à la reconstitution de ce
groupe.
DANS LA RUE
Quatre gosses, dont un petit nègre, sont
assemblés sur le trottoir. Le plus grand orga-
nise le jeu.
- Moi, je ferai le chef de gare- Toi, tu
feras la locomotive. Toi, le train.
- Et moi, qu' est-ce que je ferai ? de-
mande le petit nègre.
Imperturbable, le chef de gare de décider :
- Toi, tu feras le charbon.
L'Aviation Coloniale
( ..1
De Paris au Cap
L'avion-cinéma continue avec succès son
voyage do tourisme de Paris nu Cap.
Après avoir fait étape à Douala, Port-
Ócnlil, Pointe-Noire, Maulor, Maurico
Baud et l'opérateur de cinéma Cohcndy
sont arrivés il Brazzaville le 15 juin.
Ils ont été reçus par M. Anlpnetti, gou-
verneur général de l'Afrique équatoriale
française.
Retour
Le c'apilninc aviateur Pelletier Doisy,
qui, par suite d'un accident, avait dl) in-
terrompre son raid en Asie, est arrivé a
Colombo, regagnant la France par paquo
bot.
TAUX DE LA PIASTOE
-0-
Le gouveraeur général de l'Indochine vient de
faire connaître au Ministre des Colonies qu'à
la date du 16 juin 1928 le taux officiel de la
piastre était de 12 fr, 90,
Richesses minérales
de l'Afrique du Nord
1»'
LES PHOSPHATES
Parmi les richesses du sot»-sol de l'Afrique
du Nord, les phosphates de chaux occupent
le tout premier rang.
En Tunisie, notamment, il existe des gise-
ments depuis fort longtemps exploités. Mais
ceux que l'on trouve en Algérie, et surtout au
Maroc, dans le crétacé supérieur et l' éocène
inférieur, ne sont ni moins nombreux, ni moins
riches que dans la Régence, et leur produc-
tion prend place parmi le& plus fructueuses du
monde.
En 1926, la production a atteint pour l'en"
semble économique constitué par l'Algérie, la
Tunisie et le Maroc, le chiffre de 4 297.000
tonnes se répartissant de la manière suivante :
Algérie, 714.000 tonnes.
Tunisie, 2.697.197 tonnes.
Maroc, 885.700 tonnes.
Total : 4.297.000 tonnes.
Valeur : 308 millions de francs.
La plus importante partie des phosphates
fournis par l'Afrique du Nord est absorbée par
h France métropolitaine.
Le surplus de la production africaine, soit
près de 3.000.000 de tonnes, a été écoulé sur
le marché européen qui, en 1926, a consommé
5 360.000 tonnes.
De ce fait, les fournitures américaines ont
baissé id'une manière sensible; de 1.025.000
tonnes en 1920, elles tombent à 776.000 tonnes
en 1925, et à 638.000 en 1926. De leur côté,
r Asie et 'Océanie voient leurs exportations en
Europe diminuer sans cesse et tomber à 45.000
tonnes en 1926. Et cela en faveur de l'Afrique
du Nord et principalement du Maroc, où des
progrès remarquables ont été enregistrés au
cours de ces dernières années.
L'exploitation rationnelle des richesses miné-
rales de notre Afrique du Nord mérite donc des
cloges exceptionnels. Elle joue un rôle pleine-
ment satisfaisant ,dans notre économie nationale.
- < -
EN TUNISIE
La taille dés oliviers
En raison des résultats déjà obtenus dans
l'oasis de Gafsa, en ce qui concerne les oliviers
et leur rendement, la Direction de l'Agri-
culture à Tunis a envoyé, cette année, dans la
région de Bou-Hamran. Bir-Saad et Sened-
village, des moniteurs pour la taille des oliviers
de ces régions du Sud. Ces localités seront
en outre comprises dans le programme des
démonstrations de taille de l'olivier l'an pro-
chain et les années suivantes s'il y a lieu.
Le papillon du cocotier
.,.
Parmi les parasites dont le cocotier a fré-
quemment à souffrir, le papillon du cocotier
est un des plus redoutables. Adulte, c'est un
petit papillon de deux centimètres d'enver-
gure et d'un centimètre de longueur. Le fond -
des ailes est clair; les ailes antérieures dont
les bords sont ariondis, portent plusieurs
points noirs.
Il s'attaque de préférence aux feuilles. Les
femelles pondent leurs œufs microscopiques,
à raison de trois ou quatre cents au cours
de leur vie éphémère. Les chenilles sont
elles-mêmes de très petite taille. Klles se
nourrissent aux dépens de la feuille qui a
reçu le paquet d'œufs.
Le papillon sorti de la chrysalide, quitte
le feuillage natal et se rend sur les palmiers
d'alentour oit, à son tour, il pond et multi-
pluie les dégâts.
Heureusement, il arrive que des parasites
naturels de ces papillons aident l'homme
dans sa lutte d'assainissement. Mais si l'on
ri'intei vient pas, les papillons du cocotier
s'engendrent avec rapidité. Et sous leur nom-
bre, les feuilles dépérissent et les jeunes
fruits ne tardent pas à tomber.
Le ( plus simple est de couper les feuillages
malades et de les brûler. Œufs, chenilles,
chrysalides sont ainsi complètement détruits.
Quant aux papillons qui échappent à la des-
truction, le meilleur pour les détruire est en-
core d'employer les pièges lumineux, que
l'on place la nuit dans les zones parasitées.
Les chenilles dans les orangers
, »♦ T
C'est la saison des poux rouges ou coche-
nilles des orangers.
l.a période intense de reproduction se
place entre mai et octobre. On sait les ra-
vages de la cochenillp, particulièrement dan-
gereuse en raison de sa grande fécondité.
Chaque femelle, en effet, pond, en moyenne,
ÎOO à 150 trufs, et il peut y avoir 3 ou 4 gé
nérations par an.
Si l'on n'y prend garde, les arbres sont
envahis en quelques saisons par des millions
d'insectes. Ils produisent de moins en moins,
donnent des fruits à croûtes rougeâtres et pé-
rissent finalement.
Pour combattre la dangereuse chenille de
l'oranger, toutes les sortes d'insecticide en
pulvérisation sont bonnes. Deux ou trois trai-
tements, à huit jours d'intervalle, suffisent
en général, mais à condition que toutes les
parties du végétal soient atteintes.
Pourtant, les solutions de supersolfo et les
bouillies au pyrètre sont particulièrement re-
commandables.
Bien entendu, comme nous le signalions
pour la destruction des altises, il est indis-
pensable, si l'on veut se débarrasser des co-
chenilles des orangers, de traiter les arbres
voisins tels que les fiscus, fusains, lauriers-
sauce, palmiers, etc., qui ne manqueraient
pas, par la suite, d'entretenir des foyers de
contagion.
L'AGRICULTURE au TOGO
p-=-r Henri Micliel
Depuis que le Togo a été placé sous le
mandat de la France, l'application stricte du
programme de mise en valeur intensive de ce
territoire a eu pour résultat un accroissement
considérable et continu de ba production.
Dès 1922, le Commissaire de la Républi-
que au Togo faisait dresser par ses adminis-
trateurs, chacun pour leur cercle respectif, un
programme de mise en valeur, « dont la réa-
« lisation, écrivait-il, devra être poursuivie et
- 11 1
« achevée dans une période determinee. La
K production, ajoutait-il, est, en effet, le lac-
« teur principal .de l'essor économique d une
« colonie. » On ne saurait mieux dire. ,
Le Togo est un pays essentiellement agri-
cole. Les efforts portèrent donc, principale-
ment, sur le développement et r amélioration
des cultures, sur la mise en valeur des terres
vacantes, sur les moyens propres à favoriser
l'écoulement et l'évacuation des produits.
Afin d'obtenir des indigènes qu'ils étendis-
sent les superficies cultivées, divers moyens
- 1 1 1 t
furent et continuent à être employés : QlstrlDU-
tions de semences et distributions de plants dans
tous les villages par les soins des Services de
l'Agriculture. A cet effet, des stations agricoles
furent créées à N uatja et à Tové.
La station de Nuatja est plus spéciale-
ment consacrée à l'étude et à la sélection du
coton. Chaque année, les graines de coton
sont expédiées de Nuatja dans les différents
cercles du Togo, en quantités considérables.
C'est ainsi que 800 tonnes ont pu être répar-
te en 1927.
La station de Tové est spécialisée dans
l'étude des plantes arbustives : café, cacao,
palmiers à huile, etc. Elle comprend de très
importantes pépinières qui ont fourni, durant
ces trois dernières années, plus de 170.000
plants de café et 130.000 de cacao.
Dans ce dernier domaine de 200 hectares,
les élèves reçoivent un enseignement à la fois
théorique et pratique, et sont ainsi en mesure
de diriger, à leur sortie, les divers travaux
que nécessitent la culture et 1 entretien des
plantations.
D'autres pépinières ont également été
créées, en particulier dans les cercles de
Klouto et d Atakpamé, dont les vallées pro-
fondes et les hauts plateaux offrent des ter-
rains si favorables au développement des,
cultures du caféier et du cacaoyer. -1 1
- # ,
L'Administration ne s est pas contentée ae
distribuer aux indigènes des graines et des
plants ; elle s'est appliquée à les doter d'un
important matériel agricoie perfectionné, tel
que : tracteurs, bineuses, chamies de ditte-
rents modèles, pulvériseurs, débroussailleurs,
égreneuses et presses à kapok, etc., tous ins-
truments avec lesquels la population s est ra-
pidement familiarisée et dont eUe se sen
aujourd'hui avec beaucoup d'habileté, Cela
n'a rien de surprenant pour qui connaît I intel-
ligence et le travail de cette population.
La mise en culture des terres vacantes a
té obtenue en facilitant 1 installation, dans la
zone centrale du Togo, presque déserte bien
que très propice aux cultures, de familles in-
digènes venues des fégions surpeuplées du
Nord et du Sud du Territoire. Les résultats
acquis à ce jour sont des plus encourageants.
L'installation de nombreux villages se pour-
suit.
En ce qui concerne l'écoulement des pro-
duits, il a été favorisé principalement par des
détaxes accordées, chaque année, pour un cer-
tain contingent de chacun d'eux.
En même temps que l'Administration s in-
géniait à augmenter la production, elle veil-
lait à l'amélioration de la qualité des pro-
duits. A cet effet, des mesures sévères d ins-
pection et de contrôle turent prises, telles que:
bulletins de vérification accompagnant les
produits à leur sortie du Togo, classificatian
desdits produits, spécialement du coton par
les soins de l' Association Cotonnière Colo-
niale, au moment de l'exportation. D'autre
part, un service d'Inspection sur les marchés
a itté également institué, plus particulière-
ment chargé de vérifier et de contrôler la
bonne qualité des produits.
Poursuivant le même but, 1 Administration
a organisé et continue d'organiser - ce dont
on ne saurait trop la louer - des foires, des
expositions, des concours agricoles annuels
dans les différents cercles. Ces concours sont
,. , 1 -A. _I 1.-6-
dotés de nombreux prix en especes et ne mis
en nature sous forme d'outils aratoires perfer.
tionnés qui viennent récompenser les lauréats
indigènes.
Mais il ne suffit pas de produire, il faut en-
core évacuer.
L'évacuation des produits a été facilitée,
autant qu'il est possible, par l' extension et
l'amélioration du réseau routier et ferré. C est
ainsi qu'en sus de la grande voie Sokodé-
Mango, de nombreuses routes secondaires re-
lient aujourd'hui les principaux centres du
Haut Togo. En outre, un service général de
transport par automobile -- a - été - récemment
créé. Il relie Atakpamé à Mango par Sokodé,
Enfin, le port de Lomé, déjà fortement ou-
tillé, vient d'être doté d'un nouveau wharf et
d'une flotille de chaloupes qui assureront aux
produits de la colonie une évacuation encore
plus facile et plus rapide.
Il ressort de ce bref exposé que l' Admini
tration du Togo a su appliquer une politique
de mise en valeur raisonnée, méthodique et
sage, dont les résultats heureux se trouvent
consignés dans les récentes statistiques rela-
tives aux exportations des principaux produits
effectuées en 1927, et dont voici quelques
exemples :
Cacao: 6.314 tonnes exportées en 1927,
contre 5.125 tonnes en 1926.
Café : 4.520 tonnes exportées en 1927,
contre 3.346 tonnes en 1926.
Coton : 1.661 tonnes exportées en 1926,
contre 1.230 tonnes en 1926.
Kapok : 79 tonnes exportées en Ï927, con-
tre 23 tonnes en 1926.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.37%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k64512706/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k64512706/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k64512706/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k64512706
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k64512706
Facebook
Twitter