Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1928 30 avril 1928
Description : 1928/04/30 (A29,N68). 1928/04/30 (A29,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. Ne 68.
LE ITUMEftO : 8V CBNTIMK5
I.UNDI SOIR, 30 AVRIL 192&
0 l
Les Annules Coloniales
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LA PROPAGANDE COLONIALE
8.1
A son arrivée au ministère det Colonies, mon
distingué coMègue M. Léon Peiner comprit
tout le parti qui pouvait être tiré de la propa-
gande, pour la création et le développement
d'une mentalité coloniale. Déjà son prédéces-
seur, M. André Hesse, dans une circulaire du
22 octobre 1925, avait tracé les directives con-
cernant les conditions dans lesquelles devait être
poursuivie l'action de propagande en faveur des
Colonies et territoires représentés par l'Agence
Générale et les Agences Economiques Colo-
niales. Keprenant cette idée, la développant et
la précisant, notamment par ses circulaires des
24 janvier et 30 novembre 1927, M. Léon
Perrier imprima à la propagande une orienta-
tion pratique dont il n'est pas inutile de donner
un bref aperçu.
A la base : la création dans les régions les
plus diverses de groupements de propagande
coloniale, et leur utilisation rationne lle, en liai-
son étroite avec les Agences Economiques colo-
niales. Ces organismes officiels alimentent les
Comités de propagande en documentation im-
primée : tracts, brochures, études, cartes, mo-
nographies, documentation que les Comités ré-
pandent ensuite dans le public. Rendons justice
aussi aux initiatives privées. Tous les orga-
nismes provinciaux ainsi créés qui ont notam-
ment demandé le service gratuit des Annales
Coloniales se le sont vu immédiatement ac-
corder.
Un système de propagande régionale a été
instauré au moyen de 1 établissement par les
Agences Economiques de monographies rela-
tives aux matières premières de nos colonies, de
nature à intéresser les industriels et commerçants
des diverses régions de la France, ainsi qu'aux
produits fabriqués dans ces régions, susceptibles
d être achetés dans nos possessions. Ces mono-
graphies contiennent tous renseignements utiles
sur les importations et les exportations, la part
de la France et de l'Etranger. sur le régime
douanier, les conditions d'emballage, d'expédi-
tion et de vente. Elles peuvent être complétées
sur demande, par l'envoi de la liste des maisons
importatrices ou exportatrices en France et dans
la colonie. Tirées k de nombreux exemplaires,
ces monographies sont répandues parmi les
firmes intéressées de la région qui, le càs
échéant, sollicitent ou provoquent des préci-
sions.
Les participations de plus en plus fréquentes
des Agences. puissamment aidées par les grou-
pements régionaux, aux diverses foires et expo-
sitions de la Métropole et de l'Etranger ont im-
pressionné favorablement le public et les spé-
c ialilltes, A tel point, qu'un programme d'en-
semble a dû être établi, devant la multiplicité
des demandes. Il n'est pas sans intérêt de cons-
tater qu' au cours de la présente année une par-
ticipation coloniale aussi complète que possible
a été ou sera assurée aux manifestations sui-
vantes : Foires de Lyon, de Troyes; concours
général agricole de Paris ; foires commerciales
de Lille. Nantes, Le Havre, Bordeaux ; expo-
sitions de Reims, Rouen, Brest ; foires de
Marseille, Vienne (Autriche), Prague ; expo-
sition de Mulhouse ; semaine du cuir de France;
foire ue de Dijon.
M. Léon Perrier, qu'un député au cours
d' une récente discussion budgétaire appelait le
« ministre pélerin de la propagande coloniale »,
a présidé plusieurs inaugurations, tandis qu'il
contribuait personnellement d'autre part à la
constitution du Comité de propagande de
Mulhouse et à la fondation des Groupements de
la XIIe Région Economique : Grenoble, An-
necy et Chambéry.
Au cours de réunions des Directeurs des
Agences et Offices Economiques des colonies
françaises et pays de protectorat, il a été dé-
cidé que satisfaction serait accordée à tous les
groupements désireux d' avoir "des conférenciers
dans le courant de l'année 1926. Un plan de
campagne a été dressé, en accord avec les in-
téressés et l'exécution en est assurée régulière-
ment. Etant donné que la plupart des groupe-
ments de propagande actuellement existants ont
tenu à faire entendre des conférences coloniales
à leurs adhérents, on peut considérer que des
conférenciers qualifiés ont parlé ou parleront à
Amiens, Annecy, Auch, Avignon, Bourges,
Caen, Chambéry, Cherbourg, aermont-Fer-
rand. Colinar, Dijon, Dunkerque, Grenoble,
La Rochelle, Lille, Lyon, Metz, Montpellier,
Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Per-
pignan, Reims, Rennes, Rouen, Sarrebruck,
Toulouse, Troyes et Versailles,
La propagande par prêts de films, auditions
de T.S.F. et articles de presse n'a pas été né-
gligée et les résultats obtenus sont des plus en-
courageants.
1931 verra le couronnement de cette politi-
que de propagande avec l'Exposition Coloniale
Internationale, Chacun sait les vicissitudes
qu elle a traversées depuis le jour où elle se
nommait interalliée jusqu'à l'époque où certai-
nes difficultés ont pu faire craindre pour son
existence.
Un décret du 6 janvier 1928, pris en appli-
cation de la loi du 27 décembre 1927, modi-
fiant celle du 9 avril 1926 a fixé à l'année 1931,
t' ouverture de cette grandiose manifestation. Il
est apparu qu'elle ne pouvait être organisée
avec tout le soin désirable avant cette date qui
devra manquer avec éclat notre prestige écono-
mique et colonial.
Ainsi sera rendue possible la participation de
certaines grandes puissances coloniales qu'au-
rait écartées une inauguration plus rapprochée.
Ainsi, pourra-t-on aménager et décorer de la
façon la plus complète le palais du Musée per-
manent des Colonies qui doit survivre à I-Ex-
position et représenter pour les générations
futures le signe de notre grandeur coloniale.
Déjà, les services du Commissariat Général
de l'Exposition se sont installés au Grand Pa-
lais. Demain ce sera la pose symbolique de la
première pierre et voici venir l'inauguration.
Peut-il être de meilleure, de plus complète
et de plus utile propagande ?
EmcMi Baudo.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douancs,
Le cyclone de Madagascar
e. 1
Les ravages paraissent avoir été impor-
tants dans la région de Mananjary et sur
le territoire de lJetsilco. Les localités de
Voamba et de Satnimasina sont complète-
ment détruites et leurs habitants ont dû se
réfugier sur les montagnes. L'église ri
l'école de l''l&udralldavll. ont été anéanties.
On compte plus de cinquante églises ou
thapelles et plus de vingt écoles renver-
sées.
En de nombreux endroits, les vignes sont
noyées et il ne reste rien des récoltes de
riz qu'on était à la veille de faire. On craint
même la famine, étant donné que les réser-
ves de riz ont été détruites.
La ville de Mananfary a été le plus éprou-
vée. Partout, dans cette région, les routes
sont éventrées, le télégraphe couvé, les
ponts rompus. (Par dépêche.)
Les Beaux- Arts en Indochine
Au Conservatoire Français d'Hanoi
En 1927, M. Alexandre Varenne créait, à
H,noï, le Conservatoire Français d'Ex-
trême-Orient. Cet organisme avait pour but
l'enseignement et la diffusion de la musique.
Son rôle est de former des instrumentistes,
des professeurs, des virtuoses européens et
indigènes. Pour la musique, il a été prévu
une section de musique orientale où seront
étudiées notamment les musiques annamite,
laotienne, cambodgienne, moï et chinoise.
Dans cette section seront recherchées, re-
cueillies et transcrites les musiques orien-
tales anciennes et modernes. Les musiciens
indigènes intéressés seront appelés à s'y per-
fectionner ou à s'y former, soit comme pro-
fesseurs, soit comme exécutants.
La bibliothèque et le musée du Conser-
vatoire offrent aux élèves la plus parfaite
documentation musicale rêvée. Ils compren-
nent deux sections : l'une occidentale, l'au-
tre orientale où sont collectionnés, classés
et exposés partitions et instruments anciens
et modernes.
Le Conservatoire d'Hanoï ne se propose
pas simplement d'enseigner et de cultiver la
musique. Il à l'intention de fonder bientôt
des sections professionnelles où les élèves
indigènes apprendront méthodiquement à fa-
briquer ou à réparer toutes sortes d'instru-
ments de musique européens ou indigènes.
Il n'est pas jusqu'à la gravure et à l'im-
pression musicales dont ne se soient préoc-
cupés les actifs et prévoyants fondateurs du
rnn Sf»rv atoire.
--U"-- ..----- -.
C'est une œuvre utile et féconde qui naît
dans notre Extrême-Orient. Elle est appe-
fée à faire rayonner le génie artistique de
ta France, tout en conservant la tradition
de l'art national qui semblait près de s'étein-
dre.
11 vaudra dans l'avenir une grande répu-
tation à l'lndochifte tant en France qu'à
IVimnitAP
Un catalogue des bois coloniaux
L'Association « Colonies-Sciences », M, rue
Blanche, Paris, présidée par M. le général Mes-
simy, sénateur, ancien ministre, a commence,
de concert avec. le Comité National des Bois Co-
loniaux, la publication d'une série de fiches dû
vulgarisation sur les bois coloniaux dont le be-
soin se faisait réellement sentir. Celles-ci com-
portent cn- principe, une partie botanique et
forestière accompagnée d'un ou plusieurs des-
sins, et une partie industrielle et comlllercialf
illustrée (l'un cliché trichrome, représentant le
bots étudié. A chaque fiche sont joints un ou
plusieurs placages débités dans des sons di-
vers.
Une série de quatre fiches comprenant
rOkûlimé, l'Evmo, le Limbo et l'Iroko vient
de paraître. La fiche du Bossé a été éditée
hors série.
Prix de vente (port en sus) : 3 francs la
fiche ; 27 fr. 50 les 10 fiches ; 250 fr. les 100
fiches.
En même temps paraîtra une série de mono-
graphies scIentifiques, consacrées à chaque es-
sence, comportant une étude complète, tant
scientifique nué pratique. Des planches repré-
sentant les feuilles, les fleurs et fruits et des
coupes do bois y seront InsérÓes, ainsi nue di-
verses autres figures, telles que la denture de
scie la plus appropriée au débitage.
L'Aviation Coloniale
, -
Maroc
Le général Sacconey, venant inspecter les
troupes de l'aéronautique (W Maroc, est
arrivé à Fez par avion, venant de France.
Londres-Le Cap
- Lady Railey est arrivée de Pretoria à
Joonnesburg sur son avionnette.
Europe-Australie
L'aviateur Manning, qui tente en avion-
nette le raid Europe-Australie et se trouve
depuis trois jours à Tunis, a effectué hier
un vol d'essai avec son avionnette, mais au
cours de ce vol, ayant constaté que le mo-
teur fonctionnait mal, il revint au port
aérien de Tunis, où une rapide visite du
moteur a démontré la nécessité de changer
deux cylindres. Les pièces nécessaires ont
été aussitôt demandées en Angleterre.
L'aviateur Manning attendra leur arrivée
h Tunis pour continuer son voyage vers
l'Australie.
De Londres aux Indes
Le colonel Smith Pigott, attaché de l'air
britannique à Paris, qui avait quitté l'aéro-
drome anglais d'FAStc.huroh-\ hier à 11 heu-
res, à bord d'une avionnette de 70 CV, a
atterri au camp d'Avord à 15 h. 30, termi-
nant avec succès la première étape de son
raid vers les Indes.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 28 avril 1928 le taux officiel de
la piastre était de 13 fr.
BUVEURS DE cAFi
•»« ,
Nous avons toujours été de
grands buveurs de café. Nous le
sommes devenus davantage encore
avec les années. En 1923, nous iMforiioip
eh fèves et pellicules, 1.728.818 quintêux;
en 1924, 1.709.070 quintaux; en 1925,
1.681.180 quintaux; ce qui représente respec-
tivement des sommes qui atteignent 834 mil-
lions 32.000 francs, 1.342.135.000 francs;
1.732.041.000 francs.
Encore faudrait-il ajouter à. ces chiffrés
ceux du café torréfié et moulu : 112 quin-
taux pour 122.000 francs en 1923, 45 quin-
taux pour 71.000 francs en 1924, 117 quin-
taux pour 299.000 francs en 1925,
Nous sommes à ce point de vue les clients
du Brésil, d'Haiti, des Indes Néerlandaises,
du Venezuela, du Nicaragua, des Indes An-
glaises, du San Salvador, des Etats-Unis, de
la Colombie, de la Grande-Bretagne, etc. Le
Brésil, Haïti, les Indes Néerlandaises nous
fournissent, à eux seuls, en 1925, 1.131.848
quintaux, 188.175 quintaux, 126.400 quin-
taux. Le Brésil est de toute évidence notre
plus important, notre premier fournisseur.
Les colonies françaises, pendant ces trois
années, nous envoient 39.297 qllintaux,
36.070 quintaux, 52.431 quintaux, représen-
tant des sommes de 23.666 francs, 32.689
francs, 60.254 francs; soit, comme propor-
tions 2,28 en IP3, 2,11 en 1924,
3,12 en 1925.
Lisez maintenant nne géographie de la
France Coloniale : vous y verrez que la cul-
ture du café est possible et serait fructueuse
si les difficultés étaient ap/allies ou sup-
primées (notamment celles de Ici main d'œu-
vre), à Madagascitr, en Indochine, à la NOll.
velle Calédonie, aux Nouvelles Hébrides, en
A.E.F., en A.O.F., ait Dahomey, aux An-
tilles Françaises, au Camrrorill. au Togo. Or
le résultat est le suivant : 3,u en 1925,
2,46 en 1926 des cafés que nous consom-
mons viennent de terres françaises.
Ne faisons pas de phrases, évitons les vains
discours. Du calcul établi par le chef de la
mission permanente d'agriculture coloniale,
M. Auguste Chevalier, il résulte que, four
satisfaire à nos besoins il « suffirait » de
quelques centaines d'entreprises européennes
cultivant chacune de 300 à 500 hectares, ou
1.000 hectares plantés de caféiers et de moins
d'un million de familles indigènes se consa-
crant à celle culture, concurremment avec
celle des plantes vivrie'res indispensables qui
vivent côte à côte avec le caféier, et vendant
leurs produits à nos comptoirs coloniaux.
Ces quelques centaines d1 entreprises, arrive-
rons-nous à les fonder, à les organiser, à les
faire vivre et prospérer 1 Ce million de fa-
milles indigènes, arriverons-nous à les trou-
ver, à faire leur éducation, à les décider à
se livrer à une culture ,b",mératriu J La
question est là, et non ailleurs. Si oui, dans
une dizaine ou une quinzaine d'années, la
France sera délivrée en partie du lourd tri-
but qu'elle acquitte aux étrangers. Si non,
(1 quoi sert de réclamer sans cesse qu'on pro-
tège nos cafés coloniaux si nous n en produi-
sons pas tous les ans - davantage l
Encore quelques chiffres pour montrer
l'imminence du problème : le nombre indice
des prix de gros pour les cafés qui était de
596 et de 672 pour les deux derniers tri-
mestres de 1925, passait pour les trois pre-
miers trimestres de 1926 à 740, 897, 1.049.
Sauf pour le riz et pour l'huile de colza, les
nombres indices n'ont pas connu pareilles
ascensions.
Nous ne sommes pas de ces enthousiastes,
confiants et ignorants, qui déclament que la
France devrait arriver bien vite à prendre
(Ja"s ses colonies tout le café qui lui est
nécessaire; mais nous serions heureux d'ap-
prendre que, peu à peu notre tribut est al-
légé et d'espérer qu'un jour, plus on moins
lointain, la France achètera sans doute à
Vétranger un certain nombre de tonnes mais
qu'elle se fournira à elle-même, une grande
partie de ce qu'il faut, tous les ans, à notre
peuple de buveurs de café.
Wori« Houalan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Côlontes.
.,.
En Guyane
»»«
La réélection de M. Eugène Lautier à
Cayenne semble avoir été très pénible. M.
Gober, maire de Cayenne, qui lui avait apporté
son entier concours, s'est vu dans l'obligation
de donner sa démission, et M. Maillet, Gou-
verneur de la Guyanne, a dissous le Conseil
municipal de Cayenne.
De source privée, on affirme que des trou-
bles auraient suivi les trois premiers jours de la
semaine passée.
8..
Le statut de Tanger
A l'issue du Conseil de cabinet de samedi
dernier, le général Primo de Rivera a déclaré
qu'il avait reçu une dépêche de l'Ambassadeur
a Espagne à Paris lui rendant compte qu'à la
conférence relative au statut de Tanger, les
desiderata de l'Italie ont été présentés et que
la conférence en a fait un premier examen.
Le voyage eu France de M. Uciei Saint
Le "Jlle ea FrlllCe de M- -. Saint
M. Lucien Saintt Résident Génélal en Tu.
nisie, vient de quitter Paris pour rejoindre
son poste.
Durant son séjour, M. Lucien Saint s'est
occupé de différentes questions importantes
concernant la Tunisie. - - -
Il s'est entretenu notamment avec M. Bo.
kanowski, ministre du Commerce, au sujet
des lignes d'aviation intéressant la régence;
avec le ministre de la Marine, au sujet de
la prochaine visite à Bizerte de la Com-
mission sénatoriale de la marine. Enfin, il
a eu une longue conversation, samedi soir,
avec le président du Conseil.
Le coMerce ialercolocial de la Giiaée Française
et de la Cèle d'Ivoire en 1927
–- cr- --8.-,,"
r 1.es chiffres du mouvement commercial des
cotoniea françaises de la Côte occidentale
d'Afrique sont déterminés chaque année d'après
les statistiques établies par le service local des
douanes.
Le courant d'échanges qui s'établit entre les
différentes colonies du groupe échappe à ces
statistiques qui n'enregistrent que les rel ations
.vec l'extérieur.
Ce commerce est cependant loin d'être né-
Sligeable ; mais faute d'éléments de contrôle,
il est impossible d'çn mesurer l'exacte impor-
tance.
Toutefois, en Guinée française et en Côte
d Ivoire, si les échanges par voie de terre ne
peuvent encore être évalués par l'administra-
tion, le service local tient des statistiques spé-
ciales qui permettent de se rendre compte de
la nature des expéditions faites par la voie
maritime entre ces colonies d' une part, et les
autres possessions du groupe, d'autre part.
En Guinée française, le trafic intercolonial a
atteint, pour l' année 1927, le chiffre de. 1.410
tonnes, représentant une valeur de 5,325.000
francs environ. Rendant l'année 1926, ce trafic
avait été de 1.746 tonnes estimées 4.220.000
francs.
Le tableau suivant donne la comparaison
des expéditions sur les colonies du groupe
pour les années 1927 et 1926 :
Année 1927 Année 1926
Produifs Quantités Valeurs Quantités Valeurs
Noix de colas..,.,. 255 106 2.018.569 M7 082 1.352.395
Indigo 370.490 756 901 557.023 1.170 335
Huile d'arachides.,. -" 42.743 382.868 102.488 738.552
Bananes 242.077 242 077 382.597 382.597
Piments 93.327 233.318 24.802 62.005
Nattes 100.718 124.569 145 910 165.100
Ananas et autres fruits. 153.070 99.576 124.435 93.868
Mil.,.,. 54.245 48.920 120.147 120.113
Riz 30.000 36.000 10 009 10.009
La plupart de ces produits ont été consommés
par le Sénégal.
; En dote d'Ivoire, le tonnage dm - principaux
produits du cru exportés en 1927 sur les colo-
nies côtières s'est élevé à 2.840 tonnes corres-
pondant à une valeur globale de 26 millions
de francs environ.
La majeure partie de ces exportations est
représentée par 2.540 tonnes de noix de colas
évaluées 25 millions de francs et dirigées pres-
que en totalité sur le Sénégal (contre 2.323
tonnes en 1926).
Parmi les autres sorties de la Côte d'Ivoire
constatées en 1927, et dont le Sénégal est,
d'ailleurs, le principal client, il faut citer 91
tonnes d'huile de palme contre 155 tonnes en
1926, 20 tonnes de café contre 69 tonnes et
18 tonnes de piments contre 3 tonnes.
Les bois de la Côte d'Ivoire ont trouvé au
Dahomey un débouché plus important qu'au
Sénégal. Sur 39 stères de bois d'ébénisterie
exportés contre 236 en 1926, la part du Daho-
mey a été de 30 stères, et sur 222 stères de
bois communs enregistrés en 1927 contre 1.146
l'année précédente, la part de la même colonie
a été de 182 stères.
En résumé, le trafic intercolonial de la Gui-
née et de la Côte d'Ivoire (31 millions) aug-
mente d'un dixième le chiffre de leurs exporta-
tions totales qui s'élève, pour l' année 1927, à
310 millions en chiffres ronds.
Le liège de Tunisie
Ainsi que les Annales Coloniales le signa-
laient dernièrement, le vote du projet de loi
concernant le régime douanier franco-tuni-
sien aura dans la Régence, les conséquences
les plus heureuses.
L'entrée en franchise des lièges va entraî-
ner la création d'une industrie nouvelle en
Tunisie. Toute la région de la Khroumirie,
notamment, en connaîtra particulièrement
las effets économiques.
Les forêts de chênes-lièges constituent, en
effet, la richesse du no ; ld iè es constituent, en
effet, la richesse du nord de la Régence. Ces
forêts s'étendent depuis la frontière algé-
rienne jusqu'aux environs de Bizerte.
Chênes-liège, chêne réens, les plus beaux
boisements croissent à une altitude variant
.t une altitude v«iriant
entre 400 et 600 mètres. Un peuplement
moyen comprend à l'hectare 150 sujets de
o m. o de tour et au-dessus. Dans la cir-
conscription de Tabarka, ce chiffre s'élève
à 537, dans les parties exceptionnellement ri-
ches, pour descendre au-dessous de 22 dans
les parcelles les plus pauvres.
Pendant longtemps, le liège mâle ne fut
employé que par les indigènes pour le revê-
tement de leurs gourbis ou le chauffage do-
mestique.
Depuis 1913 date à laquelle les premiè.
res concessions de liège mâle furent données
le commerce du liège n'a cessé de seaé.
velopper. Un important mouvement commer-
tial, avant 1014, s'était établi entre l'Alle-
magne et l'Afrique du Nord.
Aujourd'hui, en raison de la modification
du régime douanier, l'industrie du liège est
prête à prendre en Tunisie un développe-
ment d'une remarquable importance. Aussi
bien en ce qui concerne la poudre de liège
mâle destinée à être transformée, mélangée
à la sciure de bois, en linoléum ou en bri-
ques, qu'en ce qui regarde la fabrication des
bouchons et la production du tanin.
Le nouveau régime douanier promet donc
d'apporter à la Régence un élément capital
de prospérité économique.
Les bovins de Thibar
-
Il y a plus de vingt ans que la race lai-
tière de Thibar a été entreprise.
Sous la direction et avec l'aide financière
du Service de l'Elevage de Tunisie, Thibar
résolut d'améliorer ses races laitières.
C'est en créant, par un mélange de sangs
appropriés, un tempérament de bovidés cor-
respondant aux exigences de l'habitat que
cette amélioration fut obtenue. Le mélange
s'effectua ainsi : indigène, zébu des Indes
et Nivernais.
La combinaison équilibrée des trois sangs
réalisée, Thibar obtint des génisses qui, dès
leur premier veau, atteignirent et même
dépassèrent quinze litres de lait, chiffre qui
fut largement dépassé dans la suite au se-
cond vêlage. Et aujourd'hui on peut voir a
Thibar une vacherie qui oscille selon les
sujets entre 15 et 25 litres de lait par bête.
Aujourd'hui, cette race est fixée. Mieux,
elle peut heureusement s'essaimer, sans per-
dre de ses qualités, sur tous les points du
Nord Africain. Des expériences ont eu lieu.
Il est prouvé que des sujets de production
laitière ayant été vendus à Souk-el-Arba,
Souk-el-Khemis, et notamment un groupe
de trois vaches de Thibar, il y a six ans,
transporté à Saint-Joseph de Tébourba et
fondu dans un troupeau de vaches indigè-
nes, condamné rigoureusement an même
régime que les bêtes indigènes ni plus, ni
moins bien soignés qu'elles, n'ont pas perdu
leurs qualités laitières.
C'est donc un grand pas de fait en ma-
tière d'élevage, dont l'importance n'échap.
pera à personne.
Les disettes de lait frais sont trop fré-
quentes en Tunisie pour que cette race lo-
cale, créée et orientée spécialement vers
les qualités laitières, ne compte pas parmi
les plus grand progrès de la Régence, pro-
grès qui, par ailleurs, sera utile à toute
l'Afrique du Nord.
Le mouvement commercial
de la Côte d'ivoire
pendant le 4" trimestre et l'année 1927
l' T
(Chiffres provisoires)
Le mouvement commercial de la Côte
d'Ivoire pendant le quatrième trimestre 1927
s'est élevé à 116.597.163 francs, dont 48 mil-
lions 23.350 francs d'articles importés et 68
millions 573.813 francs de produits exportés.
Au cours de la période correspondante de
1926, le mouvement des échanges avait atteint
92.657.485 francs, dont 40.009.816 francs à
l'importation, et 52.647.669 francs à l' expor-
tation.
Les résultats du quatrième trimestre 1927
portent à 428.772.259 francs la valeur des
échanges commerciaux de la Côte d'Ivoire
pendant l'année 1927, dont 193.305.193 fr.
à l'entrée et 235.467.066 francs à 1 a sortie.
Pendant l'année 1926, le mouvement commer-
cial de la colonie avait été de 395.400.169
francs, dont 181.580.971 fr. d'articles impor-
tés et 213.819.198 francs de produits expor-
tés. Dans l'ensemble, les résultats de l' année
1927 sont en augmentation de 33.372.090 fr.
dont 11.724.222 francs à l'importation et 21
647.868 fr. à l'exportation.
Comparé à la moyenne quinquennale des
années 1922 à 1926, qui s'élève à 202.458.039
francs, le commerce de la Côte d'Ivoire pré-
sente, en 1927, un accroissement de 226 mil-
lions 314.220 francs, dont 101.604.355 francs
aux importations et 124.709.865 francs aux
exportations.
En ce qui concerne les importations de 1927,
la plus-value constatée sur 1926 est due à une
augmentation d'autant plus sensible du tonnage
des entrées que les prix de base ont été plus
élevés en 1926 qu' en 1927.
L'accroissement des exportations provient
surtout des sorties de cacao qui sont passées
de 6.837 tonnes, en 1926, à 9.808 tonnes en
1927, entraînant une augmentation de plus de
32 millions sur les chiffres de 1926 ; cette plus-
value compense largement la régression accusée
sur les amandes de palme et le caoutchouc.
Les exportations de bois sont en augmentation
sensible (de plus de 19.000 tonnes).
Il convient de noter, d'ailleurs, la progres-
sion considérable enregistrée sur les exportations
de cacaos deouis vinet ans :
Kilos
Moyenne 1907^ 1911 11.347
1912-1916. , 87.648
1917-1921 865.212
1922-1926.. , 4.698.171
Année 1927 ":.;" 9.808.5
Uans 1 ensemble du mouvement commercial
de la Côte d'Ivoire pendant l'année 1927. la
France figure pour 233.750.417 francs, soit
54,51 O{>. les colonies françaises pour 1 million
715.624 francs ou 0,40 ": et l'étranger pour
193.306.218 francs, ou 45.09
Pendant l'année 1926, la part de la France
avait été de 215.397.480 francs, soit 54,47 ;
celle des colonies françaises, de 188.717 fr.,
soit 0,06 %, et enfin celle de l'étranger, 179
millions 813.972 francs, soit 45,47
.1..
A l'Institut d'Agronomie coloniale
Un commrnooment «l'inccndio s'r.- t. d{>('\nré
hier n près-midi dans 1111 alolior de l'Institut
d'ngronomie coloniale Nogent.. Un polc ser-
vant A la misson do la oullo pour la prépara-
tion dos bois roloninux :'¡'\nt. ,'hi"1ff un peu trop
avait communiqué le reti nu t'oit, de l'nlelior.
Craignant que le feu n'ntteignit la pagode qui
se trouve tout près de l'atelier, M. Porno t., di-
recteur des études, mobilisa ses élèves qui,
avec quelques seaux d'eau, éteignirent le sinis-
tre, cependant que M. Fnuloonis. chef de 'a sta-
tion d essai, prévenait le commissariat de No-
gent.
Quand les pompiers (le la localité arrivèrent,
tout danger était écarté.
Les élections législatives
Le second tour a confirmé les résultats «)w
premier. On verra. par le tableau ci-dessous,
les vainqueurs et les vaincus du tournoi. TOUl
nos collaborateur sont réélus, à l' exception de
nos amis Henry Fontanier qui est battu à
moins de cent voix à Mauriac, et Pierre Va-
lude qui tombe à Saint-Amand-Montrond daDI
une lutte inégale.
D'autres amis candidats pour la première fois
entrent au Parlement. Ils nous apporteront une
précieuse collaboration que nos lecteurs appré-
cieront à leur juste valeur.
A Cannes, M. Octave Homberg, battu au
premier tour, est écrasé au second.
M. Ernest Outrey est réélu en Cochinchine.
ALPES (BASSES-) (1 ballottage)
Circonscription de Forcalquier
Inscrits : 9.820. - Votants : 7.578
Charles Hgén., S. F. I. O V. tlï) KI.U
Musy, rad.-:;(H ;!A:,I vuia
Chaix, oom £ >0 -
GHARENTE-INFEIHEURE (5 ballottages)
Circonscription de la llochflle
Inscrits : is.9(>9
André lh-sso, déi). sortant,
arll'. ministre des Colonies,
rad.-soc 10.523 BfcM
liobert t 11. 1) 7.452 T»ia
Geoffroy, >'om j'rf.)-
GOTES-DU NORD (5 ballottages)
Ciri\,nscription de Dinan (lrr)
Inscrits li.401. Votants : 11.508
•.leistdoi'i-fcr, eons. gOn. rad.-
soc ">. 7^K) Ml»U
l'ai b ', r»'i'. di* g 5.T47 voix
EURE ET LOIR (4 ballottages)
Circonscription de Dreux
Inscrits : Votants :.
s iollcttc, drp. soit., ancien
^'0'i\cincur Relierai do l'Ai-
g.'1 ic, !'••]>. -oc 7.741 ELU
I arochi'. maire du Pr-Vliam^s
lT. M. ,1) voix
IMtheil, 1 -
1IJllll't,., "0111. ;1r,J-
FINISTERE (7 ballottages)
Circonscription Inscrits : Votunts :.
Coude, dép, sort., S. F. 1. O. 9.150 ELU
Le G oc, L. n. L) 5.77-1 voi*
Cbinpigliu, coin 87ÏJ
GIRONDE
Bordeaux
S:pt iC me circonscripl ioil
Inscrits : :!ll, t;);.L N otants : 17.077
Labroue, anc. dép., r. t\'d. 7 .tl ELU
Capus, dco. * s., anc. min., iép.
do "'* »** * ''*'******' 5.71 >7 voix
(-~ ,
Cabaiines, S. F. 1. 0, ;.;:;t
Larsacu, t'Olli..,..,.,.,. :.:!u-
HAUTE-SAVOIE
Circonscription de Saint-Julien
cn-Génevois
Inscrits : 10.7il). - Votants : 1J.-VTD
AntoiU'lli, dép. s., S.F.I.U ELU
Tapponnier, anc. dép. L. Fl. D. 6.648 voix,
INDRE-ET-LOIRE
Circonscription de Tours ln)
Proust, dép. sort., délôgué du
Soudan au Conseil supérieur
des Colonies, r.-stjo ELU
De Ja Bouillene. eonserv .;.51U veix
JURA (4 ballottages)
Ci i'coii sert pl io n de l .un s-le-S a u (i ic r
Inscrits : Votants :
Berthod, dép. sort., cons. gcn.
radical-socialiste lo,:!n KLU
fora.s, L'. R 1).. D.-J04 voix
Hobardet, < om *210 voix
NIEVRE (5 ballottages)
a
Circonscription de Xccers ,1")
Inscrits -. - : 17.-U>D
Luciluin, dép. sort. S.l'M.O. X.I,';'!) ELU
Piélin, rép. do g ♦j.SlU voix
Petit, com. 1.087
PUY-DE-DOME
Riom
2° Circonscription
Alexandre Varenne, dép. s.
ancien gouverneur généial
de l'Indochine S.F.l.u 0.'jl4 ELU
1 eco
RHONE (11 ballottages)
Lyon
Troisième circonscription
Inscrits : Votants :
Augagneur, gouverneur géné-
- -1
rai honoraire, rép. suc. 5.?26 ELU.
Moutel, dép. sort., S.F.I.U voix
VAUCLUSE
C i rcon scription d'O ra nge
Inscrits : 18.^11. Votants : ti.825
Paladier. dép. sort., an--, min.
- -
des Colonies, rud.-sr» 7.77;i El.U
Fontenay, coin ;L-i96 VOl.
Mittler, rép. de g 2.8U8 --
ALGER (3 ballottages)
Elus en ÎIK'I. an scrutin de ballottage»
MM. Fiori (rép. soc.) et Mallarmé (rcp,
t p
do g.). Pas d'élu au premier tour.
Circonscription d'Mgcr ll'tl)
Tn::;crits : .,.. - \'ota!lts :
I.aquièro, eonserv 1H.^25 El U
Fiori, dép. sort., rép. soc 11.023 voi 1
Deuxième circonscription
Inscrits :. Yntnnts :
Mallarmé, dép. sort., rép. de g. G.250 El U
Troisième circonscription
Inscrits : Votants :
Ricci, cons. gén., U.P.D. - - - - 7.210 ELU
Abbo, anc. dép., cons. gén. rép.
soc. G.070 Vu»*
LE ITUMEftO : 8V CBNTIMK5
I.UNDI SOIR, 30 AVRIL 192&
0 l
Les Annules Coloniales
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DIRECTEURS: Maroel RUIDeL et L.-G. THÉBAULT
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduit* qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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LA PROPAGANDE COLONIALE
8.1
A son arrivée au ministère det Colonies, mon
distingué coMègue M. Léon Peiner comprit
tout le parti qui pouvait être tiré de la propa-
gande, pour la création et le développement
d'une mentalité coloniale. Déjà son prédéces-
seur, M. André Hesse, dans une circulaire du
22 octobre 1925, avait tracé les directives con-
cernant les conditions dans lesquelles devait être
poursuivie l'action de propagande en faveur des
Colonies et territoires représentés par l'Agence
Générale et les Agences Economiques Colo-
niales. Keprenant cette idée, la développant et
la précisant, notamment par ses circulaires des
24 janvier et 30 novembre 1927, M. Léon
Perrier imprima à la propagande une orienta-
tion pratique dont il n'est pas inutile de donner
un bref aperçu.
A la base : la création dans les régions les
plus diverses de groupements de propagande
coloniale, et leur utilisation rationne lle, en liai-
son étroite avec les Agences Economiques colo-
niales. Ces organismes officiels alimentent les
Comités de propagande en documentation im-
primée : tracts, brochures, études, cartes, mo-
nographies, documentation que les Comités ré-
pandent ensuite dans le public. Rendons justice
aussi aux initiatives privées. Tous les orga-
nismes provinciaux ainsi créés qui ont notam-
ment demandé le service gratuit des Annales
Coloniales se le sont vu immédiatement ac-
corder.
Un système de propagande régionale a été
instauré au moyen de 1 établissement par les
Agences Economiques de monographies rela-
tives aux matières premières de nos colonies, de
nature à intéresser les industriels et commerçants
des diverses régions de la France, ainsi qu'aux
produits fabriqués dans ces régions, susceptibles
d être achetés dans nos possessions. Ces mono-
graphies contiennent tous renseignements utiles
sur les importations et les exportations, la part
de la France et de l'Etranger. sur le régime
douanier, les conditions d'emballage, d'expédi-
tion et de vente. Elles peuvent être complétées
sur demande, par l'envoi de la liste des maisons
importatrices ou exportatrices en France et dans
la colonie. Tirées k de nombreux exemplaires,
ces monographies sont répandues parmi les
firmes intéressées de la région qui, le càs
échéant, sollicitent ou provoquent des préci-
sions.
Les participations de plus en plus fréquentes
des Agences. puissamment aidées par les grou-
pements régionaux, aux diverses foires et expo-
sitions de la Métropole et de l'Etranger ont im-
pressionné favorablement le public et les spé-
c ialilltes, A tel point, qu'un programme d'en-
semble a dû être établi, devant la multiplicité
des demandes. Il n'est pas sans intérêt de cons-
tater qu' au cours de la présente année une par-
ticipation coloniale aussi complète que possible
a été ou sera assurée aux manifestations sui-
vantes : Foires de Lyon, de Troyes; concours
général agricole de Paris ; foires commerciales
de Lille. Nantes, Le Havre, Bordeaux ; expo-
sitions de Reims, Rouen, Brest ; foires de
Marseille, Vienne (Autriche), Prague ; expo-
sition de Mulhouse ; semaine du cuir de France;
foire ue de Dijon.
M. Léon Perrier, qu'un député au cours
d' une récente discussion budgétaire appelait le
« ministre pélerin de la propagande coloniale »,
a présidé plusieurs inaugurations, tandis qu'il
contribuait personnellement d'autre part à la
constitution du Comité de propagande de
Mulhouse et à la fondation des Groupements de
la XIIe Région Economique : Grenoble, An-
necy et Chambéry.
Au cours de réunions des Directeurs des
Agences et Offices Economiques des colonies
françaises et pays de protectorat, il a été dé-
cidé que satisfaction serait accordée à tous les
groupements désireux d' avoir "des conférenciers
dans le courant de l'année 1926. Un plan de
campagne a été dressé, en accord avec les in-
téressés et l'exécution en est assurée régulière-
ment. Etant donné que la plupart des groupe-
ments de propagande actuellement existants ont
tenu à faire entendre des conférences coloniales
à leurs adhérents, on peut considérer que des
conférenciers qualifiés ont parlé ou parleront à
Amiens, Annecy, Auch, Avignon, Bourges,
Caen, Chambéry, Cherbourg, aermont-Fer-
rand. Colinar, Dijon, Dunkerque, Grenoble,
La Rochelle, Lille, Lyon, Metz, Montpellier,
Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Per-
pignan, Reims, Rennes, Rouen, Sarrebruck,
Toulouse, Troyes et Versailles,
La propagande par prêts de films, auditions
de T.S.F. et articles de presse n'a pas été né-
gligée et les résultats obtenus sont des plus en-
courageants.
1931 verra le couronnement de cette politi-
que de propagande avec l'Exposition Coloniale
Internationale, Chacun sait les vicissitudes
qu elle a traversées depuis le jour où elle se
nommait interalliée jusqu'à l'époque où certai-
nes difficultés ont pu faire craindre pour son
existence.
Un décret du 6 janvier 1928, pris en appli-
cation de la loi du 27 décembre 1927, modi-
fiant celle du 9 avril 1926 a fixé à l'année 1931,
t' ouverture de cette grandiose manifestation. Il
est apparu qu'elle ne pouvait être organisée
avec tout le soin désirable avant cette date qui
devra manquer avec éclat notre prestige écono-
mique et colonial.
Ainsi sera rendue possible la participation de
certaines grandes puissances coloniales qu'au-
rait écartées une inauguration plus rapprochée.
Ainsi, pourra-t-on aménager et décorer de la
façon la plus complète le palais du Musée per-
manent des Colonies qui doit survivre à I-Ex-
position et représenter pour les générations
futures le signe de notre grandeur coloniale.
Déjà, les services du Commissariat Général
de l'Exposition se sont installés au Grand Pa-
lais. Demain ce sera la pose symbolique de la
première pierre et voici venir l'inauguration.
Peut-il être de meilleure, de plus complète
et de plus utile propagande ?
EmcMi Baudo.,
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douancs,
Le cyclone de Madagascar
e. 1
Les ravages paraissent avoir été impor-
tants dans la région de Mananjary et sur
le territoire de lJetsilco. Les localités de
Voamba et de Satnimasina sont complète-
ment détruites et leurs habitants ont dû se
réfugier sur les montagnes. L'église ri
l'école de l''l&udralldavll. ont été anéanties.
On compte plus de cinquante églises ou
thapelles et plus de vingt écoles renver-
sées.
En de nombreux endroits, les vignes sont
noyées et il ne reste rien des récoltes de
riz qu'on était à la veille de faire. On craint
même la famine, étant donné que les réser-
ves de riz ont été détruites.
La ville de Mananfary a été le plus éprou-
vée. Partout, dans cette région, les routes
sont éventrées, le télégraphe couvé, les
ponts rompus. (Par dépêche.)
Les Beaux- Arts en Indochine
Au Conservatoire Français d'Hanoi
En 1927, M. Alexandre Varenne créait, à
H,noï, le Conservatoire Français d'Ex-
trême-Orient. Cet organisme avait pour but
l'enseignement et la diffusion de la musique.
Son rôle est de former des instrumentistes,
des professeurs, des virtuoses européens et
indigènes. Pour la musique, il a été prévu
une section de musique orientale où seront
étudiées notamment les musiques annamite,
laotienne, cambodgienne, moï et chinoise.
Dans cette section seront recherchées, re-
cueillies et transcrites les musiques orien-
tales anciennes et modernes. Les musiciens
indigènes intéressés seront appelés à s'y per-
fectionner ou à s'y former, soit comme pro-
fesseurs, soit comme exécutants.
La bibliothèque et le musée du Conser-
vatoire offrent aux élèves la plus parfaite
documentation musicale rêvée. Ils compren-
nent deux sections : l'une occidentale, l'au-
tre orientale où sont collectionnés, classés
et exposés partitions et instruments anciens
et modernes.
Le Conservatoire d'Hanoï ne se propose
pas simplement d'enseigner et de cultiver la
musique. Il à l'intention de fonder bientôt
des sections professionnelles où les élèves
indigènes apprendront méthodiquement à fa-
briquer ou à réparer toutes sortes d'instru-
ments de musique européens ou indigènes.
Il n'est pas jusqu'à la gravure et à l'im-
pression musicales dont ne se soient préoc-
cupés les actifs et prévoyants fondateurs du
rnn Sf»rv atoire.
--U"-- ..----- -.
C'est une œuvre utile et féconde qui naît
dans notre Extrême-Orient. Elle est appe-
fée à faire rayonner le génie artistique de
ta France, tout en conservant la tradition
de l'art national qui semblait près de s'étein-
dre.
11 vaudra dans l'avenir une grande répu-
tation à l'lndochifte tant en France qu'à
IVimnitAP
Un catalogue des bois coloniaux
L'Association « Colonies-Sciences », M, rue
Blanche, Paris, présidée par M. le général Mes-
simy, sénateur, ancien ministre, a commence,
de concert avec. le Comité National des Bois Co-
loniaux, la publication d'une série de fiches dû
vulgarisation sur les bois coloniaux dont le be-
soin se faisait réellement sentir. Celles-ci com-
portent cn- principe, une partie botanique et
forestière accompagnée d'un ou plusieurs des-
sins, et une partie industrielle et comlllercialf
illustrée (l'un cliché trichrome, représentant le
bots étudié. A chaque fiche sont joints un ou
plusieurs placages débités dans des sons di-
vers.
Une série de quatre fiches comprenant
rOkûlimé, l'Evmo, le Limbo et l'Iroko vient
de paraître. La fiche du Bossé a été éditée
hors série.
Prix de vente (port en sus) : 3 francs la
fiche ; 27 fr. 50 les 10 fiches ; 250 fr. les 100
fiches.
En même temps paraîtra une série de mono-
graphies scIentifiques, consacrées à chaque es-
sence, comportant une étude complète, tant
scientifique nué pratique. Des planches repré-
sentant les feuilles, les fleurs et fruits et des
coupes do bois y seront InsérÓes, ainsi nue di-
verses autres figures, telles que la denture de
scie la plus appropriée au débitage.
L'Aviation Coloniale
, -
Maroc
Le général Sacconey, venant inspecter les
troupes de l'aéronautique (W Maroc, est
arrivé à Fez par avion, venant de France.
Londres-Le Cap
- Lady Railey est arrivée de Pretoria à
Joonnesburg sur son avionnette.
Europe-Australie
L'aviateur Manning, qui tente en avion-
nette le raid Europe-Australie et se trouve
depuis trois jours à Tunis, a effectué hier
un vol d'essai avec son avionnette, mais au
cours de ce vol, ayant constaté que le mo-
teur fonctionnait mal, il revint au port
aérien de Tunis, où une rapide visite du
moteur a démontré la nécessité de changer
deux cylindres. Les pièces nécessaires ont
été aussitôt demandées en Angleterre.
L'aviateur Manning attendra leur arrivée
h Tunis pour continuer son voyage vers
l'Australie.
De Londres aux Indes
Le colonel Smith Pigott, attaché de l'air
britannique à Paris, qui avait quitté l'aéro-
drome anglais d'FAStc.huroh-\ hier à 11 heu-
res, à bord d'une avionnette de 70 CV, a
atterri au camp d'Avord à 15 h. 30, termi-
nant avec succès la première étape de son
raid vers les Indes.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
de faire connaître au Ministre des Colonies
qu'à la date du 28 avril 1928 le taux officiel de
la piastre était de 13 fr.
BUVEURS DE cAFi
•»« ,
Nous avons toujours été de
grands buveurs de café. Nous le
sommes devenus davantage encore
avec les années. En 1923, nous iMforiioip
eh fèves et pellicules, 1.728.818 quintêux;
en 1924, 1.709.070 quintaux; en 1925,
1.681.180 quintaux; ce qui représente respec-
tivement des sommes qui atteignent 834 mil-
lions 32.000 francs, 1.342.135.000 francs;
1.732.041.000 francs.
Encore faudrait-il ajouter à. ces chiffrés
ceux du café torréfié et moulu : 112 quin-
taux pour 122.000 francs en 1923, 45 quin-
taux pour 71.000 francs en 1924, 117 quin-
taux pour 299.000 francs en 1925,
Nous sommes à ce point de vue les clients
du Brésil, d'Haiti, des Indes Néerlandaises,
du Venezuela, du Nicaragua, des Indes An-
glaises, du San Salvador, des Etats-Unis, de
la Colombie, de la Grande-Bretagne, etc. Le
Brésil, Haïti, les Indes Néerlandaises nous
fournissent, à eux seuls, en 1925, 1.131.848
quintaux, 188.175 quintaux, 126.400 quin-
taux. Le Brésil est de toute évidence notre
plus important, notre premier fournisseur.
Les colonies françaises, pendant ces trois
années, nous envoient 39.297 qllintaux,
36.070 quintaux, 52.431 quintaux, représen-
tant des sommes de 23.666 francs, 32.689
francs, 60.254 francs; soit, comme propor-
tions 2,28 en IP3, 2,11 en 1924,
3,12 en 1925.
Lisez maintenant nne géographie de la
France Coloniale : vous y verrez que la cul-
ture du café est possible et serait fructueuse
si les difficultés étaient ap/allies ou sup-
primées (notamment celles de Ici main d'œu-
vre), à Madagascitr, en Indochine, à la NOll.
velle Calédonie, aux Nouvelles Hébrides, en
A.E.F., en A.O.F., ait Dahomey, aux An-
tilles Françaises, au Camrrorill. au Togo. Or
le résultat est le suivant : 3,u en 1925,
2,46 en 1926 des cafés que nous consom-
mons viennent de terres françaises.
Ne faisons pas de phrases, évitons les vains
discours. Du calcul établi par le chef de la
mission permanente d'agriculture coloniale,
M. Auguste Chevalier, il résulte que, four
satisfaire à nos besoins il « suffirait » de
quelques centaines d'entreprises européennes
cultivant chacune de 300 à 500 hectares, ou
1.000 hectares plantés de caféiers et de moins
d'un million de familles indigènes se consa-
crant à celle culture, concurremment avec
celle des plantes vivrie'res indispensables qui
vivent côte à côte avec le caféier, et vendant
leurs produits à nos comptoirs coloniaux.
Ces quelques centaines d1 entreprises, arrive-
rons-nous à les fonder, à les organiser, à les
faire vivre et prospérer 1 Ce million de fa-
milles indigènes, arriverons-nous à les trou-
ver, à faire leur éducation, à les décider à
se livrer à une culture ,b",mératriu J La
question est là, et non ailleurs. Si oui, dans
une dizaine ou une quinzaine d'années, la
France sera délivrée en partie du lourd tri-
but qu'elle acquitte aux étrangers. Si non,
(1 quoi sert de réclamer sans cesse qu'on pro-
tège nos cafés coloniaux si nous n en produi-
sons pas tous les ans - davantage l
Encore quelques chiffres pour montrer
l'imminence du problème : le nombre indice
des prix de gros pour les cafés qui était de
596 et de 672 pour les deux derniers tri-
mestres de 1925, passait pour les trois pre-
miers trimestres de 1926 à 740, 897, 1.049.
Sauf pour le riz et pour l'huile de colza, les
nombres indices n'ont pas connu pareilles
ascensions.
Nous ne sommes pas de ces enthousiastes,
confiants et ignorants, qui déclament que la
France devrait arriver bien vite à prendre
(Ja"s ses colonies tout le café qui lui est
nécessaire; mais nous serions heureux d'ap-
prendre que, peu à peu notre tribut est al-
légé et d'espérer qu'un jour, plus on moins
lointain, la France achètera sans doute à
Vétranger un certain nombre de tonnes mais
qu'elle se fournira à elle-même, une grande
partie de ce qu'il faut, tous les ans, à notre
peuple de buveurs de café.
Wori« Houalan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Côlontes.
.,.
En Guyane
»»«
La réélection de M. Eugène Lautier à
Cayenne semble avoir été très pénible. M.
Gober, maire de Cayenne, qui lui avait apporté
son entier concours, s'est vu dans l'obligation
de donner sa démission, et M. Maillet, Gou-
verneur de la Guyanne, a dissous le Conseil
municipal de Cayenne.
De source privée, on affirme que des trou-
bles auraient suivi les trois premiers jours de la
semaine passée.
8..
Le statut de Tanger
A l'issue du Conseil de cabinet de samedi
dernier, le général Primo de Rivera a déclaré
qu'il avait reçu une dépêche de l'Ambassadeur
a Espagne à Paris lui rendant compte qu'à la
conférence relative au statut de Tanger, les
desiderata de l'Italie ont été présentés et que
la conférence en a fait un premier examen.
Le voyage eu France de M. Uciei Saint
Le "Jlle ea FrlllCe de M- -. Saint
M. Lucien Saintt Résident Génélal en Tu.
nisie, vient de quitter Paris pour rejoindre
son poste.
Durant son séjour, M. Lucien Saint s'est
occupé de différentes questions importantes
concernant la Tunisie. - - -
Il s'est entretenu notamment avec M. Bo.
kanowski, ministre du Commerce, au sujet
des lignes d'aviation intéressant la régence;
avec le ministre de la Marine, au sujet de
la prochaine visite à Bizerte de la Com-
mission sénatoriale de la marine. Enfin, il
a eu une longue conversation, samedi soir,
avec le président du Conseil.
Le coMerce ialercolocial de la Giiaée Française
et de la Cèle d'Ivoire en 1927
–- cr- --8.-,,"
r 1.es chiffres du mouvement commercial des
cotoniea françaises de la Côte occidentale
d'Afrique sont déterminés chaque année d'après
les statistiques établies par le service local des
douanes.
Le courant d'échanges qui s'établit entre les
différentes colonies du groupe échappe à ces
statistiques qui n'enregistrent que les rel ations
.vec l'extérieur.
Ce commerce est cependant loin d'être né-
Sligeable ; mais faute d'éléments de contrôle,
il est impossible d'çn mesurer l'exacte impor-
tance.
Toutefois, en Guinée française et en Côte
d Ivoire, si les échanges par voie de terre ne
peuvent encore être évalués par l'administra-
tion, le service local tient des statistiques spé-
ciales qui permettent de se rendre compte de
la nature des expéditions faites par la voie
maritime entre ces colonies d' une part, et les
autres possessions du groupe, d'autre part.
En Guinée française, le trafic intercolonial a
atteint, pour l' année 1927, le chiffre de. 1.410
tonnes, représentant une valeur de 5,325.000
francs environ. Rendant l'année 1926, ce trafic
avait été de 1.746 tonnes estimées 4.220.000
francs.
Le tableau suivant donne la comparaison
des expéditions sur les colonies du groupe
pour les années 1927 et 1926 :
Année 1927 Année 1926
Produifs Quantités Valeurs Quantités Valeurs
Noix de colas..,.,. 255 106 2.018.569 M7 082 1.352.395
Indigo 370.490 756 901 557.023 1.170 335
Huile d'arachides.,. -" 42.743 382.868 102.488 738.552
Bananes 242.077 242 077 382.597 382.597
Piments 93.327 233.318 24.802 62.005
Nattes 100.718 124.569 145 910 165.100
Ananas et autres fruits. 153.070 99.576 124.435 93.868
Mil.,.,. 54.245 48.920 120.147 120.113
Riz 30.000 36.000 10 009 10.009
La plupart de ces produits ont été consommés
par le Sénégal.
; En dote d'Ivoire, le tonnage dm - principaux
produits du cru exportés en 1927 sur les colo-
nies côtières s'est élevé à 2.840 tonnes corres-
pondant à une valeur globale de 26 millions
de francs environ.
La majeure partie de ces exportations est
représentée par 2.540 tonnes de noix de colas
évaluées 25 millions de francs et dirigées pres-
que en totalité sur le Sénégal (contre 2.323
tonnes en 1926).
Parmi les autres sorties de la Côte d'Ivoire
constatées en 1927, et dont le Sénégal est,
d'ailleurs, le principal client, il faut citer 91
tonnes d'huile de palme contre 155 tonnes en
1926, 20 tonnes de café contre 69 tonnes et
18 tonnes de piments contre 3 tonnes.
Les bois de la Côte d'Ivoire ont trouvé au
Dahomey un débouché plus important qu'au
Sénégal. Sur 39 stères de bois d'ébénisterie
exportés contre 236 en 1926, la part du Daho-
mey a été de 30 stères, et sur 222 stères de
bois communs enregistrés en 1927 contre 1.146
l'année précédente, la part de la même colonie
a été de 182 stères.
En résumé, le trafic intercolonial de la Gui-
née et de la Côte d'Ivoire (31 millions) aug-
mente d'un dixième le chiffre de leurs exporta-
tions totales qui s'élève, pour l' année 1927, à
310 millions en chiffres ronds.
Le liège de Tunisie
Ainsi que les Annales Coloniales le signa-
laient dernièrement, le vote du projet de loi
concernant le régime douanier franco-tuni-
sien aura dans la Régence, les conséquences
les plus heureuses.
L'entrée en franchise des lièges va entraî-
ner la création d'une industrie nouvelle en
Tunisie. Toute la région de la Khroumirie,
notamment, en connaîtra particulièrement
las effets économiques.
Les forêts de chênes-lièges constituent, en
effet, la richesse du no ; ld iè es constituent, en
effet, la richesse du nord de la Régence. Ces
forêts s'étendent depuis la frontière algé-
rienne jusqu'aux environs de Bizerte.
Chênes-liège, chêne réens, les plus beaux
boisements croissent à une altitude variant
.t une altitude v«iriant
entre 400 et 600 mètres. Un peuplement
moyen comprend à l'hectare 150 sujets de
o m. o de tour et au-dessus. Dans la cir-
conscription de Tabarka, ce chiffre s'élève
à 537, dans les parties exceptionnellement ri-
ches, pour descendre au-dessous de 22 dans
les parcelles les plus pauvres.
Pendant longtemps, le liège mâle ne fut
employé que par les indigènes pour le revê-
tement de leurs gourbis ou le chauffage do-
mestique.
Depuis 1913 date à laquelle les premiè.
res concessions de liège mâle furent données
le commerce du liège n'a cessé de seaé.
velopper. Un important mouvement commer-
tial, avant 1014, s'était établi entre l'Alle-
magne et l'Afrique du Nord.
Aujourd'hui, en raison de la modification
du régime douanier, l'industrie du liège est
prête à prendre en Tunisie un développe-
ment d'une remarquable importance. Aussi
bien en ce qui concerne la poudre de liège
mâle destinée à être transformée, mélangée
à la sciure de bois, en linoléum ou en bri-
ques, qu'en ce qui regarde la fabrication des
bouchons et la production du tanin.
Le nouveau régime douanier promet donc
d'apporter à la Régence un élément capital
de prospérité économique.
Les bovins de Thibar
-
Il y a plus de vingt ans que la race lai-
tière de Thibar a été entreprise.
Sous la direction et avec l'aide financière
du Service de l'Elevage de Tunisie, Thibar
résolut d'améliorer ses races laitières.
C'est en créant, par un mélange de sangs
appropriés, un tempérament de bovidés cor-
respondant aux exigences de l'habitat que
cette amélioration fut obtenue. Le mélange
s'effectua ainsi : indigène, zébu des Indes
et Nivernais.
La combinaison équilibrée des trois sangs
réalisée, Thibar obtint des génisses qui, dès
leur premier veau, atteignirent et même
dépassèrent quinze litres de lait, chiffre qui
fut largement dépassé dans la suite au se-
cond vêlage. Et aujourd'hui on peut voir a
Thibar une vacherie qui oscille selon les
sujets entre 15 et 25 litres de lait par bête.
Aujourd'hui, cette race est fixée. Mieux,
elle peut heureusement s'essaimer, sans per-
dre de ses qualités, sur tous les points du
Nord Africain. Des expériences ont eu lieu.
Il est prouvé que des sujets de production
laitière ayant été vendus à Souk-el-Arba,
Souk-el-Khemis, et notamment un groupe
de trois vaches de Thibar, il y a six ans,
transporté à Saint-Joseph de Tébourba et
fondu dans un troupeau de vaches indigè-
nes, condamné rigoureusement an même
régime que les bêtes indigènes ni plus, ni
moins bien soignés qu'elles, n'ont pas perdu
leurs qualités laitières.
C'est donc un grand pas de fait en ma-
tière d'élevage, dont l'importance n'échap.
pera à personne.
Les disettes de lait frais sont trop fré-
quentes en Tunisie pour que cette race lo-
cale, créée et orientée spécialement vers
les qualités laitières, ne compte pas parmi
les plus grand progrès de la Régence, pro-
grès qui, par ailleurs, sera utile à toute
l'Afrique du Nord.
Le mouvement commercial
de la Côte d'ivoire
pendant le 4" trimestre et l'année 1927
l' T
(Chiffres provisoires)
Le mouvement commercial de la Côte
d'Ivoire pendant le quatrième trimestre 1927
s'est élevé à 116.597.163 francs, dont 48 mil-
lions 23.350 francs d'articles importés et 68
millions 573.813 francs de produits exportés.
Au cours de la période correspondante de
1926, le mouvement des échanges avait atteint
92.657.485 francs, dont 40.009.816 francs à
l'importation, et 52.647.669 francs à l' expor-
tation.
Les résultats du quatrième trimestre 1927
portent à 428.772.259 francs la valeur des
échanges commerciaux de la Côte d'Ivoire
pendant l'année 1927, dont 193.305.193 fr.
à l'entrée et 235.467.066 francs à 1 a sortie.
Pendant l'année 1926, le mouvement commer-
cial de la colonie avait été de 395.400.169
francs, dont 181.580.971 fr. d'articles impor-
tés et 213.819.198 francs de produits expor-
tés. Dans l'ensemble, les résultats de l' année
1927 sont en augmentation de 33.372.090 fr.
dont 11.724.222 francs à l'importation et 21
647.868 fr. à l'exportation.
Comparé à la moyenne quinquennale des
années 1922 à 1926, qui s'élève à 202.458.039
francs, le commerce de la Côte d'Ivoire pré-
sente, en 1927, un accroissement de 226 mil-
lions 314.220 francs, dont 101.604.355 francs
aux importations et 124.709.865 francs aux
exportations.
En ce qui concerne les importations de 1927,
la plus-value constatée sur 1926 est due à une
augmentation d'autant plus sensible du tonnage
des entrées que les prix de base ont été plus
élevés en 1926 qu' en 1927.
L'accroissement des exportations provient
surtout des sorties de cacao qui sont passées
de 6.837 tonnes, en 1926, à 9.808 tonnes en
1927, entraînant une augmentation de plus de
32 millions sur les chiffres de 1926 ; cette plus-
value compense largement la régression accusée
sur les amandes de palme et le caoutchouc.
Les exportations de bois sont en augmentation
sensible (de plus de 19.000 tonnes).
Il convient de noter, d'ailleurs, la progres-
sion considérable enregistrée sur les exportations
de cacaos deouis vinet ans :
Kilos
Moyenne 1907^ 1911 11.347
1912-1916. , 87.648
1917-1921 865.212
1922-1926.. , 4.698.171
Année 1927 ":.;" 9.808.5
Uans 1 ensemble du mouvement commercial
de la Côte d'Ivoire pendant l'année 1927. la
France figure pour 233.750.417 francs, soit
54,51 O{>. les colonies françaises pour 1 million
715.624 francs ou 0,40 ": et l'étranger pour
193.306.218 francs, ou 45.09
Pendant l'année 1926, la part de la France
avait été de 215.397.480 francs, soit 54,47 ;
celle des colonies françaises, de 188.717 fr.,
soit 0,06 %, et enfin celle de l'étranger, 179
millions 813.972 francs, soit 45,47
.1..
A l'Institut d'Agronomie coloniale
Un commrnooment «l'inccndio s'r.- t. d{>('\nré
hier n près-midi dans 1111 alolior de l'Institut
d'ngronomie coloniale
vant A la misson do la oullo pour la prépara-
tion dos bois roloninux :'¡'\nt. ,'hi"1ff un peu trop
avait communiqué le reti nu t'oit, de l'nlelior.
Craignant que le feu n'ntteignit la pagode qui
se trouve tout près de l'atelier, M. Porno t., di-
recteur des études, mobilisa ses élèves qui,
avec quelques seaux d'eau, éteignirent le sinis-
tre, cependant que M. Fnuloonis. chef de 'a sta-
tion d essai, prévenait le commissariat de No-
gent.
Quand les pompiers (le la localité arrivèrent,
tout danger était écarté.
Les élections législatives
Le second tour a confirmé les résultats «)w
premier. On verra. par le tableau ci-dessous,
les vainqueurs et les vaincus du tournoi. TOUl
nos collaborateur sont réélus, à l' exception de
nos amis Henry Fontanier qui est battu à
moins de cent voix à Mauriac, et Pierre Va-
lude qui tombe à Saint-Amand-Montrond daDI
une lutte inégale.
D'autres amis candidats pour la première fois
entrent au Parlement. Ils nous apporteront une
précieuse collaboration que nos lecteurs appré-
cieront à leur juste valeur.
A Cannes, M. Octave Homberg, battu au
premier tour, est écrasé au second.
M. Ernest Outrey est réélu en Cochinchine.
ALPES (BASSES-) (1 ballottage)
Circonscription de Forcalquier
Inscrits : 9.820. - Votants : 7.578
Charles Hgén., S. F. I. O V. tlï) KI.U
Musy, rad.-:;(H ;!A:,I vuia
Chaix, oom £ >0 -
GHARENTE-INFEIHEURE (5 ballottages)
Circonscription de la llochflle
Inscrits : is.9(>9
André lh-sso, déi). sortant,
arll'. ministre des Colonies,
rad.-soc 10.523 BfcM
liobert t 11. 1) 7.452 T»ia
Geoffroy, >'om j'rf.)-
GOTES-DU NORD (5 ballottages)
Ciri\,nscription de Dinan (lrr)
Inscrits li.401. Votants : 11.508
•.leistdoi'i-fcr, eons. gOn. rad.-
soc ">. 7^K) Ml»U
l'ai b ', r»'i'. di* g 5.T47 voix
EURE ET LOIR (4 ballottages)
Circonscription de Dreux
Inscrits : Votants :.
s iollcttc, drp. soit., ancien
^'0'i\cincur Relierai do l'Ai-
g.'1 ic, !'••]>. -oc 7.741 ELU
I arochi'. maire du Pr-Vliam^s
lT. M. ,1) voix
IMtheil, 1 -
1IJllll't,., "0111. ;1r,J-
FINISTERE (7 ballottages)
Circonscription Inscrits : Votunts :.
Coude, dép, sort., S. F. 1. O. 9.150 ELU
Le G oc, L. n. L) 5.77-1 voi*
Cbinpigliu, coin 87ÏJ
GIRONDE
Bordeaux
S:pt iC me circonscripl ioil
Inscrits : :!ll, t;);.L N otants : 17.077
Labroue, anc. dép., r. t\'d. 7 .tl ELU
Capus, dco. * s., anc. min., iép.
do "'* »** * ''*'******' 5.71 >7 voix
(-~ ,
Cabaiines, S. F. 1. 0, ;.;:;t
Larsacu, t'Olli..,..,.,.,. :.:!u-
HAUTE-SAVOIE
Circonscription de Saint-Julien
cn-Génevois
Inscrits : 10.7il). - Votants : 1J.-VTD
AntoiU'lli, dép. s., S.F.I.U ELU
Tapponnier, anc. dép. L. Fl. D. 6.648 voix,
INDRE-ET-LOIRE
Circonscription de Tours ln)
Proust, dép. sort., délôgué du
Soudan au Conseil supérieur
des Colonies, r.-stjo ELU
De Ja Bouillene. eonserv .;.51U veix
JURA (4 ballottages)
Ci i'coii sert pl io n de l .un s-le-S a u (i ic r
Inscrits : Votants :
Berthod, dép. sort., cons. gcn.
radical-socialiste lo,:!n KLU
fora.s, L'. R 1).. D.-J04 voix
Hobardet, < om *210 voix
NIEVRE (5 ballottages)
a
Circonscription de Xccers ,1")
Inscrits -. - : 17.-U>D
Luciluin, dép. sort. S.l'M.O. X.I,';'!) ELU
Piélin, rép. do g ♦j.SlU voix
Petit, com. 1.087
PUY-DE-DOME
Riom
2° Circonscription
Alexandre Varenne, dép. s.
ancien gouverneur généial
de l'Indochine S.F.l.u 0.'jl4 ELU
1 eco
RHONE (11 ballottages)
Lyon
Troisième circonscription
Inscrits : Votants :
Augagneur, gouverneur géné-
- -1
rai honoraire, rép. suc. 5.?26 ELU.
Moutel, dép. sort., S.F.I.U voix
VAUCLUSE
C i rcon scription d'O ra nge
Inscrits : 18.^11. Votants : ti.825
Paladier. dép. sort., an--, min.
- -
des Colonies, rud.-sr» 7.77;i El.U
Fontenay, coin ;L-i96 VOl.
Mittler, rép. de g 2.8U8 --
ALGER (3 ballottages)
Elus en ÎIK'I. an scrutin de ballottage»
MM. Fiori (rép. soc.) et Mallarmé (rcp,
t p
do g.). Pas d'élu au premier tour.
Circonscription d'Mgcr ll'tl)
Tn::;crits : .,.. - \'ota!lts :
I.aquièro, eonserv 1H.^25 El U
Fiori, dép. sort., rép. soc 11.023 voi 1
Deuxième circonscription
Inscrits :. Yntnnts :
Mallarmé, dép. sort., rép. de g. G.250 El U
Troisième circonscription
Inscrits : Votants :
Ricci, cons. gén., U.P.D. - - - - 7.210 ELU
Abbo, anc. dép., cons. gén. rép.
soc. G.070 Vu»*
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