Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mai 1928 02 mai 1928
Description : 1928/05/02 (A29,N69). 1928/05/02 (A29,N69).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512528
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N* 8.
amjumo.mcEimÈma
MERCREDI SOIR, 2 MAI 1928.
JOVMALQIOTIDItll
Rédaction & Administration :
H, MUMA-MFEIR
PARIS air)
TtYPH. t LOUVIIII 1 t-IT
MCHKLIBU «MM
Les Annales Coloniales
Les annonce» et réclamât sont reçues au
bureau du journal.
Directeurs; Marosl RUiWL et L.-G. THIBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal R" peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales Coloniaixs.
AIONIEIEVTS
eue 10 supplément illustré :
Ut M < Meh 8 Mer,
- - -
Fpsass àt - -
Coteslss 120» Mt H.
ttr.nger.. 180 » tOO. 80 s
On s'abonne sans frais 418
tous les bureaux de poste.
La Colonisation Française
en Nouvelle-Calédonie
Résultaig obtenus. - Enseignement à tirer
–
Après avoir exposé dam les A mdeu Colo-
niales des 16 et 23 avril courant les mesures
prises par les Gouverneurs de la Nouvelle-Calé-
donie pour introduire une population française
dans cette colonie, il me reste à faire connaître
les résultats obtenus et l'enseignement à ea
tire*.
Beaucoup de gens croient pouvoir devenir
agriculteurs et cultivateurs sans aucune prépara-
tion à ce métier ; d'autru sont convaincus de
pouvoir faire fortune aux colonies sans rien
faire.
La vie d'un coton, et on entend par là celui
qui fait métier de travailler la terre, est pénible
partout, et malgré le merveilleux climat et la
iertilité de la Nouvelle-Calédonie, ce n'est
ju' avec beaucoup de travail qu on arrive à la
-- oitune - dans cette colonie. - -
Ceux qui voudront s en rendre compte n ont
'lui lire un livre que vient de publier sous le
itre u Dans la Brousse Calédonienne » M.
Marc Le Goupils, ancien planteur, professeur
Je rhétorique au lycée Louis-le-Grand, à Paris.
Venu en Nouvelle-Calédonie avec deux de ses
frères, M. Le Goupils a dirigé pendant six ans
de 1096 à 1904 à Nassirah près de Bouloupui
une importante exploitation agricole où il oc-
cupait une nombreuse main-d oeuvre. Ce livre,
dont la lecture est rendue facile et attrayante
par un style simple, clair et précis, permet de
connaître, comme s'ils r avaient eux-mêmes vé-
cue, la vie d'une exploitation agricole, les diffi-
cultés qu'elle présente et les résultats qu'on
'ut obtenir.
l'' 'a' ,
La Nouvel le-^>aledonie n a pas ete le pre-
mier pays où nous nous sommes trouvés dans
l'obligation d introduire une population fran-
çaiie dès notre arrivée. L occupation du Canada
a imposé la même nécessité à Jacques Cartier
e,-, Roberval en 1536 et à ceux qui les ont
suivies. Notre histoire coloniale était assez riche
de précédents en 1855 pour pouvoir bénéficier
des expériences du passé. Mais 1 urgence qu il
y avait à peupler notre jeune Colonie de Fran-
çail pouvant la mettre en valeur a déterminé
les Gouverneurs. prendre sur leur initiative
les mesures que j'ai indiquées et qui n'ont pu
toujours donné les résultats qu ils en atten-
daient.
La principale, sinon la seule cause de 1 insuc-
cet. * toujours été l'incapacité des colons M.
trbauits dans la colonie où il fallait des agricut-
tours et où il arrivait des aventuriers conn&W
lIIIt toute sorte de métiers sauf celui concernant
la culture de la terre. Trouver des cultivateurs
qui consentent à abandonner les exploitations
qu'ils ont dans leur pays pour aller en créer de
nouvelles dans un autre qui leur est inconnu a
toujours été chose (difficile. La terre est ce que
le paysan abandonne le moins. Une semblable
détermination ne peut être prise que pour des
raisons qui en font suspecter la cause. Aussi
l'administration métropolitaine a-t-elle souvent
consenti au départ pour la Nouvelle-Calédonie
de personnes qui n avaient pas toutes les qua-
lités voulues pour le travail de la terre et qui
ont abandonné les terrains qui leur avaient été
donnés en concession à leur arrivée. Un certain
nombre cependant, ayant du courage, de la vo-
lonté et de la ténacité, se sont mises au travail
et ont réussi à se créer une situation honorable.
Mais elles sont l'exception.
C'est à peine si on peut compter qu un
dixième des contingents de colons envoyés de
France en Nouvelle-Calédonie y ont exploité
les terrains qui leur ont été donnés en conces-
s ion. Tous les autres ont dû rechercher d'au-
tres moyens d'existence lorsqu ils n'ont pas pu
rentrer dans leur pays.
Pour arriver à avoir des cultivateurs profes-
sionnels et non des amateurs, susceptibles de
tout faire sauf de l'agriculture, le gouverneur
Feillet les a attirés en préconisant la culture du
café dans la colonie, et en faisant ressortir les
importants bénéfices qu'elle pouvait donner.
Une active propagande fut faite dès son arrivée
en 1894. Les plantations de caféiers prirent une
yande extension. Lefe Canaques eux-mêmes
exploitèrent les caféiers sauvages qu'ils trou-
vèrent sur. leurs terrains. Les résultats obtenus
ayant donné toute satisfaction, le nombre des
colons demandant à aller en Nouvelle-Calédo-
nie augmenta dans de notables proportions, de
1895 à 1900 ; la colonisation prit, à. cette
époque, une telle extension que plusieurs éta-
blissements agricoles furent achetés par des
colons venus de France.
La culture du café a - continué. Elle existe
encore, mais elle a été réduite par suite d une
culture nouvelle, celle du coton.
Le coton a toujours existé en Nouvelle-Calé-
donie, sans y être cultivé. La raréfaction de
cette matière première, son ptix et la nécessité
pour les dateurs de s'en procurer ont déterminé
les colons à le cultiver. L'exposition coloniale
de Marseille ayant fait connaître la qualité supé-
rieure du coton calédonien, cette culture a pris
une extension considérable, et des caféenes en
rapport ont été remplacées par des plantations
ck cotonniers.
En 1925, de nombreuses conférences furent
faitu, tant à Paris qu'en province, et plus par-
ticulièrement dans les départements du Nord et
du Pas-de Calais, où il y a de nombreuses fila-
tures pour la culture du coton en tene calédo-
nienne. Peu après, 236 habitants des départe-
ments du Nord et du Pas-de-Calais aiment
cultiver le coton dans la France australe.
Ils ont formé plusieun groupes constitués M
sociétés, ayant chacune son capital et son CIIP-
nisation. Le travail devait être fait en jjummi.
Ils n'ont rien demandé à l administration coIô-
niale métropolitaine ni au Gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie. Celui-ci n a connu les
départ que plusieurs jours après lew embseque-
pM. C'était une aventure comme il ne s en
était jamais produite depuis l'oçctpitiw de la
jeune colonie.
Le gouverneur et la population de Nouméa
les ont reçus chaleureusement, et l'administra-
tion a mis des tenaina à leur disposition. Mais
lonqueil. cet vu ce qu'était la Inusee calédo-
nienne avec les moustiques, les difficultés de
transport et la pénurie des routes et des che-
mins, leur enthousiasme s'est éteint, les discus-
sions entre les associés ont rffnrnwwf et les
associations ont été rompues et liquidées.
Dans cette affaire comme dans toutes celles
que j'ai citées, les personnes qui formaient ces
groupes avaient toutes sortes de professions,
sauf celle de cultivateur.
Tous ces fait. suffisent à démontrer que l'in-
succè s de toute colonisation est due à 1 incapa-
cité des colons qui y pllticipeut. On est amené
à en tirer les enseignements suivants :
10 Nécessité de n'envoyer aux colonies que
des gens ayant une profession connue et défi-
nie et particulièrement celle qui est demandée
par le Gouvernement de la colonie ;
2" Imposer aux personnes envoyées par la
métropole l'obligation de déposer dans la caisse
de la çolonie qui les reçoit la somme nécessaire
pour assurer leur rapatriement dans le cas où lës
moyens d'existence dans la colonie viendraient
à leur manquer.
Edouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
La Conférence Nord-Africaine
La Conférence Nord-Africaine se tiendra
cette année à Rabat du 4 au 7 juillet pro-
chain.
Le cyclone de Madagascar
060 ̃
Des renseignements complémentaires
parvenus sur les effets du cyclone et du
rai-de-martc lt4i ont sévi le 20 avril der-
nier sur la ,.,il,' Kst de Madagascar, il ré-
sulte que th's ilcgdts sérieux sont enregls-
trés sur la rnte, depuis Tamatave fusa u à
Fort-Dauphin ; plusieurs bâtiments admi-
nistratifs ou privés, et de nombreux em-
placements de cases indigènes ont été dé-
truits ou endommagés, les route, et les li-
gnes télégraphiques ont été coupées. Au-
cun Européen n'a été atteint, par contre on
signale pafvii ta jmpnfati • ! indigène, auel-
ques blessés r' :',":' ,; :III)/'is. Néan-
moins les dé g tu) s graves,
sont loin d'avoir NUCINL l'importance du
cyclone du 3 mars 1U27 et bien que les cul-
tures aient été très éprouvées, tout danger
de disette est écarté par les dispositions
prises pour assurer le ravitaillement de la
population.
(Par dépêche.)
18081
L'Aviation Coloniale
Paris-Bicerte et retour
Le commandant Guilbaud qui avait pris
son vol de Bizerte pour Berre, le 30 avril
à 23 heures, avec les mêmes passagers qu'à
l'aller a amerri à Berrc, hier 1er mai à
23 h. 40.
Maroc
Le générul Suconey, continuant en avion
l'inspection des troupes d'aéronautiques du
Maroc est arrivé à Beni Malek, près
d'Ouezzan, pour passer en revue les esca-
drilles détachées ii ce centre.
De Londree au Gap
Lady Bailey partie le 9 mars dernier de
Londres-Croydon, seule à bord d'un avion.
léger est arrivée, avant-hier, au Cap, ayant
couvert seule un immense parcours de
13.000 kilomètres.
Lady Bailey a été seulement accompa-
gnée par le lieutenant Bentley et sa femme,
en voyage de noces, entre hartoum et
Nairobi, parce que lés autorités du Haut-
Soudan avaient interdit à l'aviatrice de vo-
ler isolée au-dessus des régions du Haut-Nil
et de la jungle. Le lieutenant Bentley et sa
femme venaient de faire le voyage aller en
compagnie de lady Heath qui entreprenait,
également seule, la randonnée le Cap-
Londres.
Lady Bailey avait brisé son avion léger
en atterrissant à Tabora. Mais rAéro-Club
de Johannesburg lui dépécha un autre
avion avec lequel elle vient de terminer
le parcours.
L'aviatrice a l'intention de se reposer
pendant une semaine et de se rendre en
avion à Port-Elisabeth et à Durban. Elle
prendra alors une autre semaine de repos
dans la ferme que son mari possède à Co- -
lesberg. Après - quoi, elle reprendra, tou-
jours seule, le voyage de retour en Angle-
terre par la voie des airs.
Le Cap-Loodrse
Lady Heath dont nous avons annoncé
l'arrivée à Tripoli est atteinte d'une légère
attaque de fièvre. L'hydravion qui devait
l'escorter en Méditerranée, s'est perdu dans
la tempête récente.
D'Egypte au Caire
Les quatre avions militaires sud-africatns
qui ont accompagné l'escadrille militaire
jusqu'à Kihartoum dans le voi le Cap-Le
Caire sont partis hier dans la matinée pour
tenter d'atteindre Prétoria en quatre jours.
.11
Cinéma Colonial
« Aatar »
Notre confrère Jaobert de Bénie vient de
terminât wa scénario original : AnUr, fres-
que de la vie dn héros arabe. Ce scénario
serait destiné à un acteur américain.
Propagande Coloniale
Le Toubib
.'1
Le nouveau livre de GtutaJ,
Kahn : s Vieil. Orimt^ ^Orient
neuf t, peut figurer. k^èamJre
parmi III ouvrages Us plus séduisants de
profagande coloniale. Nets pas qu'il ait II
icrtt avec cette intention. Notre poète-roman-
cier tient à nous faire partager ses sentiments
et ses émotions en présence de a ces mirages
et vérités d Orient P, gui m'ont, pour ma
part, enchanté. Contons, mais contons bien,
peignons, mais peignons bien, c'est le point
principal ; à cela près, lecteurs, je vous
conseille de dormir, comme moi, sur l'une
et Vautre oreille. Gustave Kahn reprendrait
volontiers pour son compte cette profession
de foi du bonhomme dont on a voulu faire
un moralisateur. Propagandiste T Non. Pein-
tre, poète, conteur, artiste f Oui.
Mais précisément parce qu'il évoque avec
un sens des couleurs et une magie des mots
remarquables, ces pays de rêve qui servent
de cadre à des passions toujours les mimes
sous tous les deux, il fait naître en nos
âmes le regret de ne pas les conncdtre et le
désir d'aller y chercher des sensations et des
souvenirs. Or, beaucoup de ces pays sont
nôtres ; cet. Orient * n'est pas seulement
celui de l'Asie, c'est celui de notre Afrique
du Nord, que nous aimons, que nous admi-
rons davantage après avoir lu Gustave Kahn,
jtLOJume il l'admire et comme il l'aime, luj
qui y a vécu, observé, écrit et chanté.
le me suis arrêté un instant à l'une de
ces nouvelles, qui porte ce titre : Le Toubib.
C'est une nouvelle dramatique, contée par
un docteur, au/reluis major de deuxième
classe dans le Sud Tunisien, J'y retrouve
un certain nombre des idées que j'ai plus
d'une fois exposées ici sur la médecine indi-
gène. C'est l'histoire d'un vieux marabout
aveugle qui est venu s'installer dans une
kouba longtemps abandonnée, à l'extrémité
sud de la région, ou plutôt celle de son
assesseur - Ali ben Sohar, qui aide et - même
supplée le marabout Hadj; Youssouf, dont
la réputation est connue à cent lieues à la
ronde. Il est vrai que ce Ali ben Sohar n'est
autre que Fulder, l'assassin du pharmacien
de la rue 'du Faubourg^ Saint-Honorê ; ce
Fulder, ayant fris la futte après son crime,
a débarqué en Algérie et, avant beaucoup
roulé dans les tribus et les douars, déguisé
en Arabe, a fini par rencontrer le marabout,
délaissé far son ancien guide, et mis tout
simplement à son service ses connaissances
de potard. A.
Mats, avant^MEME a-avoir découvert la
vdrïm qu'il n'apprendra bailleurs fil. lit
de mort d'Ali ben Sohar, frafpé A un coup
de couteau par Hansour dont il avait serré
de trop près une des mouhères nommée YA-
mina, le toubib expose sa théorie sur la mé-
decine indigène. Certes, la vie n'est pas gaie
pour le toubib dans le Sud Tunisien : a des
sables, des dunes, quelques palmiers, un
bordj et les chotfs tout alentour t ; et beau-
coup de service, non pas tant pour la gar-
nison composée de quelques spahis ou ba-
taïllonncnres, mais pour les douars. a Vous
n'ignorez pas, déclare le imtbib, que la mé-
decine est une des armes de l'expansion colo-
niale. » Oui, et la meilleure, je l'ai souvent
redit et démontré. « Nous ne tuons pas tou-
jours, ajoute-t-il avec une douce ironie, et
même parfois nous guérissons. Ce ne serait
pas fatigant si l'indigène venait volontiers
à la consultation, au bordj ; mais ce n'est
point sa manière ; aussi vous recommandait-
on les rondes sanitaires. s
Et c'est alors que nos majors se trouvent
en concurrence avec leur rival : le marabout.
Que faire 1 « On ne peut fias le traiter
comme un rebouteux et le poursuivre pour
exercice illégal de la médecine. 9 C'est bien
de légalité qu'il s'agit là-basl c Il est, si
je puis dire, tabou, car il peut être ou deve-
nir un agent de propagande gouvernemen-
tale. » Voilà pour le point de vue colonial.
Voici pour le point de vue médical : « Puis,
s'il ne guérit rien, ses - oraisons n'aggravent
rien. Leur effet moral peut cotnctder avec
l'effet de notre effort thérapeutique et,
dans ce cas, tout l'honneur lui en revient
auprès de Vindigène. »
Sic vos non vobis. J'ai tenu à citer ce
passage. Il engagera mes lecteurs à aller le
chercher dans le livre lui-même (Paris, Char-
pentier). Il y en a de cette sorte et de bien
meilleurs presque à chaque endroit. Et ce
n'est pas seulement le portrait moral du ma-
rabout qui apparaît ici, du marabout qui,
s'il ne guérit rien, n'aggrave rien par ses
oraisons, c'est celui du toubib français qui
parfois guérit, fui ne tue pas toujours, 'mais
fui toujours fait aimer la France avec un
eau courage et avec le sourdre.
juaffle mrnmrniesst,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de le Commission
sénatoriale des Colonies.
t.i. es»
Une inspection de M. Steeg
n»
Le voyage que nous avons annoncé de M.
Th. Steeg à Marrakech n'aura pas seulement
une portée économique, mais doit cowennft
notre oeuvre politique de pénétration chez les
tribus dissidentes ou léfractaires da Sud maro-
cain. Samedi prochain, en effet, M. Steel se
rendra au col de Telouet, dans le CtaacI Atlas,
oè il sera salué par les tirbus raaseabléee, «ris
déjeunera - lew présence avec El Hadj Tha-
mi Glaoui, pacha de Marrakech, et Si Ham- !
mou, calife put k pays des Quanarst. Ce
ma dalle - et
dMmportsnce cmntale, ffcBqsl'de tXïrf se
déroula à la linêre du Moyeu Aidas veis la fai
de la gusne du Rif.
(P. 'l"'M.)
; NOIR SUR BLANC
1 L'ÉPILOGUE HOHSERG
«s»
Nous avons combattu avec autant de cour-
toisie que d'énergie la candidature de M.
Qcj&rç Homberg aux élections législatives
otriii imîi iïwmer. -
Battu ce JmWlà, nous l'avons laissé mou-
rir en paix, car nous n'avons pas ici l'ha-
bitude des piétiner les cadavres.
Nos lecteurs nous en voudraient de ne pas
reproduire aujourd'hui les lignes par les-
quelles, dans son propre journal, le financier
trop fâcheusement cité, commente et souli-
gne son propre échec :
Si, dans Vensemble, les résultats du scru-
tin nous causent de grandes satisfactions et
nous ouvrent de solides espoirs, nous avons
le profond regret d'enregistrer un résultat
dans lequel les considérations locales et per-
sonnelles l'ont emporté lamentablement sur
l'intérêt général du fays.
Les électeurs de Cannes-Antibes n'ont pas
compris qu'un homme dont toute la carrière
a été consacré et avec attelle maitrisel --
aux deux séries de problèmes les plus im-
portants pour l'avenir de la France pro-
blèmes financiers et problèmes coloniaux --
avait sa place marquée au Parlement. M.
Octave Homberg aurait joui, dans la nou-
velle Chambre, un rôle de premier plan et
auront été l'un des Plus précieux collabora-
teurs de la grande acteur e ie restauration na-
tionale. Son insuccès n'est pas à l'honneur
de la clairvoyance du suffrage universel.
M. Octave Homberg et la modestie ne se
sont jamais rencontrés dans la même porte,
cela se voit. Pour nous, qui sommes justes,
nous n'avons pas de peine à déclarer que
c'est un garçon intelligent et habile. plus
d'ailleurs en Bourse qu'en colonisation et en
politique. Il l'a prouvé en accumulant des
centaines de millions au détriment des poires
juteuses.
Ce manque de modestie lui a fait beau-
coup de tort. Au cours de sa campagne, dans
les réunions plus ou moins privées où il
avait convoqué le gratin des électeurs de la
circonscription de Cannes, il ne manquait
pas d'annoncer qu'il serait le ministre des
Finances du cabinet de Bloc National de
demain, comme tout est possible en politi-
que. même et surtout les pires bêtises.
Malheureusement pour lui, il y avait,
dans ce pays d'épargne, beaucoup de gens
ayant de petits capitaux et aussi d'anciens
Indochinois. Les uns et les autres lui ont
reproché véhémentement les lourdes pertes
qu'ils ont subies en achetant des actions et
d parts de fondateur de l'Indochinoise de
Cultures Troficalts, des Sucreries et Raffi-
neries de l'Indochine, des Graphites de Ma-
dagascar, etc.; il y en a toute une brochette.
Ils se sont justement demandé si M. Oc-
tave Homberg ferait, rue de Rivoli, aussi
bien les affaires de la France qu'il avait su
faire celles de ses malheureux et confiants
acheteurs de titres.
La réponse n'était pas douteuse.
Alléluia! Le bon sens du suffrage uni-
versel n'a pas voulu de cette nouvelle me-
nace contre le franc.
..- An.-
Dépêches de rlndochine
Radiotélégraphie
On vient de promulguer en Indochine le
décret modifiant tes taxes radiotélégraphi-
ques et prévoyant Vacceptation de télé-
grammes différés dans les relations radio-
télégraphiques franco-coloniales.
Budget général
Les recettes effectuées au 29 février 1928
pour les trois premiers titres du budget gé-
néral ont atteint au total 13.432.906 pias-
tres, 28 cents, s.auoir ;
1° Douanes, régies. 11,669.620 piastres,
soit une moins-value de 718.713,33 sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budgétaires. ;
2° Enregistrement, Domaine, Timbre.
1.148.96& piastres 96, soit une plus-value
de 161.030 piastres 06,
3° Exploitation industrielle. 614.320
piastres 33, soit une plus-value de 17.487
piastres.
ites recettes effectuées par les douanes et
les régies depuis le 1" janvier accusent une
augmentation de 1.163.ÛÛ6 piastres sur les
recettes de la même période de 1927.
Chambre de Commerce
La nouvelle Chambre de Commerce de
Pnom-Penh, réunie lundi dernier, a nommé
MM. Chasseriaud, préstdent; Blaconi, vice-
président : Martin, secrétaire.
(Indopaciti.)
» si»
L'élection de la Guadeloupe
..f
Le ministre des Colonies a rte n du Gouver-
neur de la Guadeloupe un câblogramme ftn-
fonhanf que « les résultats dans les communes
de Sdrrf..LoaII, Marie-Gelante ne sont pas en-
core connus, et ils seront examinés par la Com-
mission de recensement qui se réunira mercredi
à Basst-Terre. »
Prâenfemenf, les chiffres communiqués eu
département, concernant fa I1* drcoIrtcriptfOft,
sont les suivants :
Canlac.:. 5.031 OoiTx
Lara 4.490 -
Jean François 185
Laoau 15
- - - - --. -
Le rpnfwe des buttetim blancs n est pas
Crest donc crabemlhblemeni dans ta joi-
nte de jgudi «e le nêdsfrs des Colonies sera
informé éhs résultat» dlftdMfr de Ut première
circonscription de la Giwffapf.
Sauvons la petits annamites
Des tricots pour les écoliers
des hauts plateaux
M. Corne, délégué adbsinistratif i PIei-Ku
(Annam), écrivait à l'un de nos confrères pari-
.«!“•.
Les enfants vont nus par les vents froids,
vingt-deux décès cet hiver dans un village oui
ne comptait pas plus Je soixante errants. ai
beau clamer : a Couvrez vos enfants oar tembe
froid ou pluvieux », il faudrait une démonstra-
tion. Oà, avec quel argent acheter les iricoto
nécessaires ? Le crédit mis à ma disposition
pour l'école que je viens d'ouvrir me permet
à peine de vêtir mes internes d'un unique com-
plet kflkf-
Hélas 1 cela est si vrai 1
Le plateau de Plei-Ku et la province de
Kentum, dont il dépend, est le centre des
Terres-Rouges ; c' est-à-dire que là vivent et se
développent et prospèrent les nombreuses So-
ciétés financières qui exploitent les riches plan-
tations de thé et de café. Et M. Come, faisant
appel à la solidarité de tous, tourne un regard
plus appuyé sur ces riches industriels de la
région. El il ajoute pour les autres : u Quel
usinier acceptera de dire à ses actionnaires :
« Messieurs, nous distribuons vingt-cinq cen-
times de moins cette année parce que nous
avons envoyé au Kentum les jerseys que nous
jugions imparfaits pour la vente ? »
Nous nous faisons bien volontiers l'écho de
cette désintéressée et généreuse suggestion.
Elle vient d'un esprit avisé et prévoyant qui
connaît bien l'importance capitale du relève-
ment et de la préservation des races autoch-
tones. Elle est dictée, de plus, par un coeur
très humain. Espérons qu'on l'entendra.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
»♦.
Les bolides
Au cours d'une récente séance, M. Lacroix
a présenté une brochure rédigée par lui, inti-
tulée Météorites tombées en France et dans les
Colonies françaises, une étude d' ensemble,
d'après la collection du Muséum. très com-
plète, contenant la classification de ces projec-
tiles d'origine céleste.
La détermination des longitudes
M. Deslandres a présenté une note de M.
Lambert sur la récente opération mondiale pour
la détermination des longitudes. M. Lambert
insiste sur l'extrême précision de cette détermi-
nation.
La répétition de celle-ci, de temps à autre,
fera connaître exactement les déformations
pouvant se présenter dans l'écorce terrestre. La
précision astronomique a été remarquable : on
en peut juger à ce fait qu'à Alger, où l'obser-
vation se faisait avec deux instruments peu éloi-
gnés l'un de l'autre, la différence observée a
été de 44 millièmes de seconde, correspondant
bien à l'écart, dans le sens Est-Ouest, entre
les deux positions. Et la précision géodésique
est révélée par la façon très exacte dont se
ferment les triangles.
L'Energie thermique des mers
M. Georges Claude a annoncé à ! Acadé-
mie des Sciences que l'installation d'essai du
procédé Boucherot-Claude, établie à Ougrée-
Marihaye, près de Liéae, vient d'être mise en
route dans de bonnes conditions. La turbine de
50 kilowatts a pu déjà marcher en fournissant
une puissance de 40 kilowatts entre les tem-
pératures de 35 et 15 degrés. Cette puissance
fournie est de beaucoup supérieure à celle
qu'exigent le pompage de l'eau et l' extraction
des gaz dissous.
Rappelons ele le procédé Boucherot-Claude
a tout d'abord été basé sur la température
moyenne des mers tropicales, ainsi que les
Annales Coloniales l'ont relaté.
Le séjour colonial
Afin de fixer les idées des intéressés, rap-
pelons que le séjour colonial en A. O. F.
commence du jour du débarquement à Da-
kar, date portée par le Service du Personnel
du Gouvernement Général sur le livret de
solde du fonctionnaire.
Ce séjour se termine le jour de l'embar-
quement du fonctionnaire, en un point quel-
conque de la Côte occidentale. Le congé
part du jour du débarquement en France.
Les traversées comptent comme services à
la mer et ceux-ci ne doivent être incorporés
ni au séjour colonial ni aux périodes de
congé.
-mow
Pour chasser le cafard 1
8 6..
L'histoire est vieille, et bon nombre de
coloniaux la connaissent. Cependant, nous
ne pouvons résister au plaisir de la citer.
S'ennuyant dans la brousse tonkinoise,
un résident venait de télégraphier au rési-
dent supérieur :
« Phénomène intéressant s'est produit.
Bolide 50 kilos tombé à terre. »
On discuta beaucoup et on se décida fina-
lement à envoyer une commission d'en-
quête.
Dès qu'il apprit le départ de la commis-
sion, le résident télégraphia à nouveau :
sion, Inutile vous déranger. Bolide reparti, n
«
Et ce fut, dans la colonie, un immense
éclat de rire.
te..
PHILA TËLIE
>»«
Tunisie
Les timbres des anciennes émissions sur-
chargés sont mis en vente en Tunisie à par-
tir du 1" mal.
Tous les modèles anciens seront retirés de
la circulation de manière à obtenir une unité
d'ensemble des figurines actuellement en
UtIle. La ne sure sera générale à partir du
1er août 1918.
La case aux livres
Écrivains coloDian. et d'ailleurs
l' 1
LE RETOUR DU TCHAD
par André Gide
Au petit bonheur, un peu comme les fa-
natiques consultent les Saintes Ecritures,
j'ouvre les carnets de Gide et je tombe sur
cette remarque : » Moins le blanc est in-
telligent, plus le noir lui parait bête. » J'ai,
moi-même, tant vécu avec des noirs, que je
surprends sans effort la vérité contenue dans
cette parole d'évangile colonial. Pourquoi
le hautain mépris au blanc pour le noir?
lac pur le noir?
« Tant de dévouement, d'humble noblesse,
d'enfantin désir de bien faire, tant de pos-
sibilité d'amour qui ne rencontrent le plus
souvent que rebuffades. Adoum, assurément,
n'est pas très différent de ses frères. A tra-
vers lui, je sens toute une race opprimée,
dont nous avons mal su comprendre la beau-
té, la valeur. » Cet Adoum, interprète de
Gide, va servir de thème à un véritable
éloge de la délicatesse de l'âme subtile,
naïve, honnête et si douce des indigènes.
Beaucoup de détails pris sur le vif, nous
révèlent la misère des populations de l'A.
E. F. ! Nous apprenons que, trop souvent,
au Tchad « un porteur gagne i fr. 25
par tour, pour trente kilomètres, avec 25 ki-
lo de bagages sur la tête et non nourri,. m
Porteurs et pagayeurs, sans choix possible
de métier, ne réclament jamais. Si on leur
offre en plus quelques cabris, à défaut de
la viande de chasse, voici des gens ravis.
« Merci, Gouvernement! merci. » Les pau-
vres gens attendent la dernière extrémité
pour se plaindre. Indifférence, apathie, ré-
signation, accoutumance à la misère. Ils
meurent jeunes ces beaux noirs aux muscles
luisants, - fauchés par les trop rudes - efforts
sous un climat meurtrier, décimés par les
privations, le manque d'hygiène, la maladie
du sommeil, la tuberculose, etc. Hélas! An-
dré Gide le constate, << ils ne sont pas mûrs
pour les revendications sociales ». Le blanc
est tenté d'abuser de cette faiblesse qui s'of-
fre sans défense. Que pouvons-nous pour
ceux qu'accable encore un véritable servage?
Il faudrait des âmes d'apôtres, pour créer
une mentalité coloniale à la hauteur de la
tâche à accomplir, qui exige, on doit le re-
connaître, des qualités d'élite expérience,
instruction suffisante, force de caractère.
une valeur morale à toute épreuve. L'em-
ploi de forces inintelligibles aux noirs, de
mesures arbitraires - ruinent notre crédit et
provoquent les exodes d indigènes la où la
main-d'(euvre fait déjà terriblement défaut.
Le Retour du Tchad nous découvre une
Vérité émouvante, dans le décousu des notes
quotidiennes, sans aucune recherche d'un
mode littéraire. Le style est plus heurté que
dans le Voyage au (fongo, les notes se res-
sentent de l'essoufflement, des fatigues de
la longue route parcourue, haché par les ac-
cès de fièvre et l'inconfort des moyens de
transport et des haltes au petit bonheur de
l'étape. Pourtant, c'est cela qui me plaît
dans les carnets de Gide, comme les rides
creusées par la vie dans un visage humain.
Heures pathétiques, heures grises, heures
somnolentes, heures de lumière fulgurante,
où comme lui, aveuglés, nous clignons des
paupières sur l'horizon en feu de la brousse.
- Heures - d'enchantement -- aussi, - dans - Mala,
village Massa, « un des points les plus éton-
nants de notre voyage et même des plus
beaux. La gravité des formes, la subtilité
des couleurs rappellent certains Corot d'Ita-
lie ». Et c'est une symphonie de douces to-
nalités fondantes dans les eaux du Logone
vert-gris-bleu. Gide sait admirablement de
ses yeux de voyant découvrir les lignes psy-
chologiques d'un paysage, en trois lignes,
il le rend vivant, aéré, plus ressemblant que
la meilleure des photographies.
Parfois, le paysage disparaît, on ne voit
plus que les hommes. Alors de nouveau,
Gide révolté contre l'injustice, ouvre sa ru-
brique : k Est-il vrai oue?. » Une sombre
amertume envahit le lecteur et lui fait pré-
férer la criminelle peut-être mais si douce
quiétude de l'ignorance. cc Ainsi cela se
passe ainsi ?. Quoi. » Lisez les carnets
de Gide, ils exposent avec une crânerie can-
dide, ce que je n'oserais extraire de ses
pages, car l'ensemble est le cadre nécessaire
pour comprendre le détail.
Le Voyage au Congo, le Retour du Tchad
sont deux livres révélateurs qui peuvent ai-
der en France à savoir, à comprendre, afin
d'agir. (Edition de la Nouvelle Revue Fran-
çaise.)
Mar'e-£ou'.e Sicesret.
Un Jardin zoologique
- au Havre
Port de transit d'une foule d'animaux exo-
tiques destinés pour la plupart au remarquable
Tier Pjark de Stellingen via Hambourg, Le
Havre paraît à ses habitants tout à fait indiqué
pour posséder aussi bien que Londres, Paris,
Marseille ou Amsterdam, un jardin zoologique
qui, d' après M. Stéphane Ker, du Journal Ja
Havre, serait bien situé à Gravilte, à l'extré-
mité de la route nationale ou à 1 extrême pointe
du Nice-Havrais, autour de l'Hôtellerie splen-
dide déserte et inemployée.
Ce port, en effet, est admirablement placé
pour les réceptions d'animaux exotiques. En
relations constantes avec les colonies et les pays
étrangers renfermant les diverses espèces les
plus appréciées, des bellua iies et des visiteurs
des jardins zoo l ogiques, Le Havre en importe
chaque année des quantités. En outre, vu que
Le Havre est le premier point d'escale, même
lorsque cette marchandise pourrait poursuivre
directement sur Anvers, Amsterdam, Londres
ou - Hambourg, - vu son genre tout spécial, ou
s empresse de la mettre à terre ici parce que
l'état dans lequel l'a mise le long voyage pu
mer, impose expressément cette mesure. Ne pu
agir ainsi serait, et les marchands de fauves le
savent mieux que d'autres, courir à des pertes
certaines.
U y a actuellement au Havre deux jeunes
éléphants de cinq ans qui attendent, iDlOUCiaats.
leur embarquement pour Hambourg. Ce sort,
ensuite, place Danton, tous les pensionnaires
du cirque des quatre frères Amar : deux gros
éléphants de rinde. un mile a Bébi », tgé
de vingt-huit ans, porteur de belles défenses
amjumo.mcEimÈma
MERCREDI SOIR, 2 MAI 1928.
JOVMALQIOTIDItll
Rédaction & Administration :
H, MUMA-MFEIR
PARIS air)
TtYPH. t LOUVIIII 1 t-IT
MCHKLIBU «MM
Les Annales Coloniales
Les annonce» et réclamât sont reçues au
bureau du journal.
Directeurs; Marosl RUiWL et L.-G. THIBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal R" peuvent
être reproduits qu'en citant les Annales Coloniaixs.
AIONIEIEVTS
eue 10 supplément illustré :
Ut M < Meh 8 Mer,
- - -
Fpsass àt - -
Coteslss 120» Mt H.
ttr.nger.. 180 » tOO. 80 s
On s'abonne sans frais 418
tous les bureaux de poste.
La Colonisation Française
en Nouvelle-Calédonie
Résultaig obtenus. - Enseignement à tirer
–
Après avoir exposé dam les A mdeu Colo-
niales des 16 et 23 avril courant les mesures
prises par les Gouverneurs de la Nouvelle-Calé-
donie pour introduire une population française
dans cette colonie, il me reste à faire connaître
les résultats obtenus et l'enseignement à ea
tire*.
Beaucoup de gens croient pouvoir devenir
agriculteurs et cultivateurs sans aucune prépara-
tion à ce métier ; d'autru sont convaincus de
pouvoir faire fortune aux colonies sans rien
faire.
La vie d'un coton, et on entend par là celui
qui fait métier de travailler la terre, est pénible
partout, et malgré le merveilleux climat et la
iertilité de la Nouvelle-Calédonie, ce n'est
ju' avec beaucoup de travail qu on arrive à la
-- oitune - dans cette colonie. - -
Ceux qui voudront s en rendre compte n ont
'lui lire un livre que vient de publier sous le
itre u Dans la Brousse Calédonienne » M.
Marc Le Goupils, ancien planteur, professeur
Je rhétorique au lycée Louis-le-Grand, à Paris.
Venu en Nouvelle-Calédonie avec deux de ses
frères, M. Le Goupils a dirigé pendant six ans
de 1096 à 1904 à Nassirah près de Bouloupui
une importante exploitation agricole où il oc-
cupait une nombreuse main-d oeuvre. Ce livre,
dont la lecture est rendue facile et attrayante
par un style simple, clair et précis, permet de
connaître, comme s'ils r avaient eux-mêmes vé-
cue, la vie d'une exploitation agricole, les diffi-
cultés qu'elle présente et les résultats qu'on
'ut obtenir.
l'' 'a' ,
La Nouvel le-^>aledonie n a pas ete le pre-
mier pays où nous nous sommes trouvés dans
l'obligation d introduire une population fran-
çaiie dès notre arrivée. L occupation du Canada
a imposé la même nécessité à Jacques Cartier
e,-, Roberval en 1536 et à ceux qui les ont
suivies. Notre histoire coloniale était assez riche
de précédents en 1855 pour pouvoir bénéficier
des expériences du passé. Mais 1 urgence qu il
y avait à peupler notre jeune Colonie de Fran-
çail pouvant la mettre en valeur a déterminé
les Gouverneurs. prendre sur leur initiative
les mesures que j'ai indiquées et qui n'ont pu
toujours donné les résultats qu ils en atten-
daient.
La principale, sinon la seule cause de 1 insuc-
cet. * toujours été l'incapacité des colons M.
trbauits dans la colonie où il fallait des agricut-
tours et où il arrivait des aventuriers conn&W
lIIIt toute sorte de métiers sauf celui concernant
la culture de la terre. Trouver des cultivateurs
qui consentent à abandonner les exploitations
qu'ils ont dans leur pays pour aller en créer de
nouvelles dans un autre qui leur est inconnu a
toujours été chose (difficile. La terre est ce que
le paysan abandonne le moins. Une semblable
détermination ne peut être prise que pour des
raisons qui en font suspecter la cause. Aussi
l'administration métropolitaine a-t-elle souvent
consenti au départ pour la Nouvelle-Calédonie
de personnes qui n avaient pas toutes les qua-
lités voulues pour le travail de la terre et qui
ont abandonné les terrains qui leur avaient été
donnés en concession à leur arrivée. Un certain
nombre cependant, ayant du courage, de la vo-
lonté et de la ténacité, se sont mises au travail
et ont réussi à se créer une situation honorable.
Mais elles sont l'exception.
C'est à peine si on peut compter qu un
dixième des contingents de colons envoyés de
France en Nouvelle-Calédonie y ont exploité
les terrains qui leur ont été donnés en conces-
s ion. Tous les autres ont dû rechercher d'au-
tres moyens d'existence lorsqu ils n'ont pas pu
rentrer dans leur pays.
Pour arriver à avoir des cultivateurs profes-
sionnels et non des amateurs, susceptibles de
tout faire sauf de l'agriculture, le gouverneur
Feillet les a attirés en préconisant la culture du
café dans la colonie, et en faisant ressortir les
importants bénéfices qu'elle pouvait donner.
Une active propagande fut faite dès son arrivée
en 1894. Les plantations de caféiers prirent une
yande extension. Lefe Canaques eux-mêmes
exploitèrent les caféiers sauvages qu'ils trou-
vèrent sur. leurs terrains. Les résultats obtenus
ayant donné toute satisfaction, le nombre des
colons demandant à aller en Nouvelle-Calédo-
nie augmenta dans de notables proportions, de
1895 à 1900 ; la colonisation prit, à. cette
époque, une telle extension que plusieurs éta-
blissements agricoles furent achetés par des
colons venus de France.
La culture du café a - continué. Elle existe
encore, mais elle a été réduite par suite d une
culture nouvelle, celle du coton.
Le coton a toujours existé en Nouvelle-Calé-
donie, sans y être cultivé. La raréfaction de
cette matière première, son ptix et la nécessité
pour les dateurs de s'en procurer ont déterminé
les colons à le cultiver. L'exposition coloniale
de Marseille ayant fait connaître la qualité supé-
rieure du coton calédonien, cette culture a pris
une extension considérable, et des caféenes en
rapport ont été remplacées par des plantations
ck cotonniers.
En 1925, de nombreuses conférences furent
faitu, tant à Paris qu'en province, et plus par-
ticulièrement dans les départements du Nord et
du Pas-de Calais, où il y a de nombreuses fila-
tures pour la culture du coton en tene calédo-
nienne. Peu après, 236 habitants des départe-
ments du Nord et du Pas-de-Calais aiment
cultiver le coton dans la France australe.
Ils ont formé plusieun groupes constitués M
sociétés, ayant chacune son capital et son CIIP-
nisation. Le travail devait être fait en jjummi.
Ils n'ont rien demandé à l administration coIô-
niale métropolitaine ni au Gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie. Celui-ci n a connu les
départ que plusieurs jours après lew embseque-
pM. C'était une aventure comme il ne s en
était jamais produite depuis l'oçctpitiw de la
jeune colonie.
Le gouverneur et la population de Nouméa
les ont reçus chaleureusement, et l'administra-
tion a mis des tenaina à leur disposition. Mais
lonqueil. cet vu ce qu'était la Inusee calédo-
nienne avec les moustiques, les difficultés de
transport et la pénurie des routes et des che-
mins, leur enthousiasme s'est éteint, les discus-
sions entre les associés ont rffnrnwwf et les
associations ont été rompues et liquidées.
Dans cette affaire comme dans toutes celles
que j'ai citées, les personnes qui formaient ces
groupes avaient toutes sortes de professions,
sauf celle de cultivateur.
Tous ces fait. suffisent à démontrer que l'in-
succè s de toute colonisation est due à 1 incapa-
cité des colons qui y pllticipeut. On est amené
à en tirer les enseignements suivants :
10 Nécessité de n'envoyer aux colonies que
des gens ayant une profession connue et défi-
nie et particulièrement celle qui est demandée
par le Gouvernement de la colonie ;
2" Imposer aux personnes envoyées par la
métropole l'obligation de déposer dans la caisse
de la çolonie qui les reçoit la somme nécessaire
pour assurer leur rapatriement dans le cas où lës
moyens d'existence dans la colonie viendraient
à leur manquer.
Edouard JVéron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-président de la Commission
des Douanes.
La Conférence Nord-Africaine
La Conférence Nord-Africaine se tiendra
cette année à Rabat du 4 au 7 juillet pro-
chain.
Le cyclone de Madagascar
060 ̃
Des renseignements complémentaires
parvenus sur les effets du cyclone et du
rai-de-martc lt4i ont sévi le 20 avril der-
nier sur la ,.,il,' Kst de Madagascar, il ré-
sulte que th's ilcgdts sérieux sont enregls-
trés sur la rnte, depuis Tamatave fusa u à
Fort-Dauphin ; plusieurs bâtiments admi-
nistratifs ou privés, et de nombreux em-
placements de cases indigènes ont été dé-
truits ou endommagés, les route, et les li-
gnes télégraphiques ont été coupées. Au-
cun Européen n'a été atteint, par contre on
signale pafvii ta jmpnfati • ! indigène, auel-
ques blessés r' :',":' ,; :III)/'is. Néan-
moins les dé g tu) s graves,
sont loin d'avoir NUCINL l'importance du
cyclone du 3 mars 1U27 et bien que les cul-
tures aient été très éprouvées, tout danger
de disette est écarté par les dispositions
prises pour assurer le ravitaillement de la
population.
(Par dépêche.)
18081
L'Aviation Coloniale
Paris-Bicerte et retour
Le commandant Guilbaud qui avait pris
son vol de Bizerte pour Berre, le 30 avril
à 23 heures, avec les mêmes passagers qu'à
l'aller a amerri à Berrc, hier 1er mai à
23 h. 40.
Maroc
Le générul Suconey, continuant en avion
l'inspection des troupes d'aéronautiques du
Maroc est arrivé à Beni Malek, près
d'Ouezzan, pour passer en revue les esca-
drilles détachées ii ce centre.
De Londree au Gap
Lady Bailey partie le 9 mars dernier de
Londres-Croydon, seule à bord d'un avion.
léger est arrivée, avant-hier, au Cap, ayant
couvert seule un immense parcours de
13.000 kilomètres.
Lady Bailey a été seulement accompa-
gnée par le lieutenant Bentley et sa femme,
en voyage de noces, entre hartoum et
Nairobi, parce que lés autorités du Haut-
Soudan avaient interdit à l'aviatrice de vo-
ler isolée au-dessus des régions du Haut-Nil
et de la jungle. Le lieutenant Bentley et sa
femme venaient de faire le voyage aller en
compagnie de lady Heath qui entreprenait,
également seule, la randonnée le Cap-
Londres.
Lady Bailey avait brisé son avion léger
en atterrissant à Tabora. Mais rAéro-Club
de Johannesburg lui dépécha un autre
avion avec lequel elle vient de terminer
le parcours.
L'aviatrice a l'intention de se reposer
pendant une semaine et de se rendre en
avion à Port-Elisabeth et à Durban. Elle
prendra alors une autre semaine de repos
dans la ferme que son mari possède à Co- -
lesberg. Après - quoi, elle reprendra, tou-
jours seule, le voyage de retour en Angle-
terre par la voie des airs.
Le Cap-Loodrse
Lady Heath dont nous avons annoncé
l'arrivée à Tripoli est atteinte d'une légère
attaque de fièvre. L'hydravion qui devait
l'escorter en Méditerranée, s'est perdu dans
la tempête récente.
D'Egypte au Caire
Les quatre avions militaires sud-africatns
qui ont accompagné l'escadrille militaire
jusqu'à Kihartoum dans le voi le Cap-Le
Caire sont partis hier dans la matinée pour
tenter d'atteindre Prétoria en quatre jours.
.11
Cinéma Colonial
« Aatar »
Notre confrère Jaobert de Bénie vient de
terminât wa scénario original : AnUr, fres-
que de la vie dn héros arabe. Ce scénario
serait destiné à un acteur américain.
Propagande Coloniale
Le Toubib
.'1
Le nouveau livre de GtutaJ,
Kahn : s Vieil. Orimt^ ^Orient
neuf t, peut figurer. k^èamJre
parmi III ouvrages Us plus séduisants de
profagande coloniale. Nets pas qu'il ait II
icrtt avec cette intention. Notre poète-roman-
cier tient à nous faire partager ses sentiments
et ses émotions en présence de a ces mirages
et vérités d Orient P, gui m'ont, pour ma
part, enchanté. Contons, mais contons bien,
peignons, mais peignons bien, c'est le point
principal ; à cela près, lecteurs, je vous
conseille de dormir, comme moi, sur l'une
et Vautre oreille. Gustave Kahn reprendrait
volontiers pour son compte cette profession
de foi du bonhomme dont on a voulu faire
un moralisateur. Propagandiste T Non. Pein-
tre, poète, conteur, artiste f Oui.
Mais précisément parce qu'il évoque avec
un sens des couleurs et une magie des mots
remarquables, ces pays de rêve qui servent
de cadre à des passions toujours les mimes
sous tous les deux, il fait naître en nos
âmes le regret de ne pas les conncdtre et le
désir d'aller y chercher des sensations et des
souvenirs. Or, beaucoup de ces pays sont
nôtres ; cet. Orient * n'est pas seulement
celui de l'Asie, c'est celui de notre Afrique
du Nord, que nous aimons, que nous admi-
rons davantage après avoir lu Gustave Kahn,
jtLOJume il l'admire et comme il l'aime, luj
qui y a vécu, observé, écrit et chanté.
le me suis arrêté un instant à l'une de
ces nouvelles, qui porte ce titre : Le Toubib.
C'est une nouvelle dramatique, contée par
un docteur, au/reluis major de deuxième
classe dans le Sud Tunisien, J'y retrouve
un certain nombre des idées que j'ai plus
d'une fois exposées ici sur la médecine indi-
gène. C'est l'histoire d'un vieux marabout
aveugle qui est venu s'installer dans une
kouba longtemps abandonnée, à l'extrémité
sud de la région, ou plutôt celle de son
assesseur - Ali ben Sohar, qui aide et - même
supplée le marabout Hadj; Youssouf, dont
la réputation est connue à cent lieues à la
ronde. Il est vrai que ce Ali ben Sohar n'est
autre que Fulder, l'assassin du pharmacien
de la rue 'du Faubourg^ Saint-Honorê ; ce
Fulder, ayant fris la futte après son crime,
a débarqué en Algérie et, avant beaucoup
roulé dans les tribus et les douars, déguisé
en Arabe, a fini par rencontrer le marabout,
délaissé far son ancien guide, et mis tout
simplement à son service ses connaissances
de potard. A.
Mats, avant^MEME a-avoir découvert la
vdrïm qu'il n'apprendra bailleurs fil. lit
de mort d'Ali ben Sohar, frafpé A un coup
de couteau par Hansour dont il avait serré
de trop près une des mouhères nommée YA-
mina, le toubib expose sa théorie sur la mé-
decine indigène. Certes, la vie n'est pas gaie
pour le toubib dans le Sud Tunisien : a des
sables, des dunes, quelques palmiers, un
bordj et les chotfs tout alentour t ; et beau-
coup de service, non pas tant pour la gar-
nison composée de quelques spahis ou ba-
taïllonncnres, mais pour les douars. a Vous
n'ignorez pas, déclare le imtbib, que la mé-
decine est une des armes de l'expansion colo-
niale. » Oui, et la meilleure, je l'ai souvent
redit et démontré. « Nous ne tuons pas tou-
jours, ajoute-t-il avec une douce ironie, et
même parfois nous guérissons. Ce ne serait
pas fatigant si l'indigène venait volontiers
à la consultation, au bordj ; mais ce n'est
point sa manière ; aussi vous recommandait-
on les rondes sanitaires. s
Et c'est alors que nos majors se trouvent
en concurrence avec leur rival : le marabout.
Que faire 1 « On ne peut fias le traiter
comme un rebouteux et le poursuivre pour
exercice illégal de la médecine. 9 C'est bien
de légalité qu'il s'agit là-basl c Il est, si
je puis dire, tabou, car il peut être ou deve-
nir un agent de propagande gouvernemen-
tale. » Voilà pour le point de vue colonial.
Voici pour le point de vue médical : « Puis,
s'il ne guérit rien, ses - oraisons n'aggravent
rien. Leur effet moral peut cotnctder avec
l'effet de notre effort thérapeutique et,
dans ce cas, tout l'honneur lui en revient
auprès de Vindigène. »
Sic vos non vobis. J'ai tenu à citer ce
passage. Il engagera mes lecteurs à aller le
chercher dans le livre lui-même (Paris, Char-
pentier). Il y en a de cette sorte et de bien
meilleurs presque à chaque endroit. Et ce
n'est pas seulement le portrait moral du ma-
rabout qui apparaît ici, du marabout qui,
s'il ne guérit rien, n'aggrave rien par ses
oraisons, c'est celui du toubib français qui
parfois guérit, fui ne tue pas toujours, 'mais
fui toujours fait aimer la France avec un
eau courage et avec le sourdre.
juaffle mrnmrniesst,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de le Commission
sénatoriale des Colonies.
t.i. es»
Une inspection de M. Steeg
n»
Le voyage que nous avons annoncé de M.
Th. Steeg à Marrakech n'aura pas seulement
une portée économique, mais doit cowennft
notre oeuvre politique de pénétration chez les
tribus dissidentes ou léfractaires da Sud maro-
cain. Samedi prochain, en effet, M. Steel se
rendra au col de Telouet, dans le CtaacI Atlas,
oè il sera salué par les tirbus raaseabléee, «ris
déjeunera - lew présence avec El Hadj Tha-
mi Glaoui, pacha de Marrakech, et Si Ham- !
mou, calife put k pays des Quanarst. Ce
ma dalle - et
dMmportsnce cmntale, ffcBqsl'de tXïrf se
déroula à la linêre du Moyeu Aidas veis la fai
de la gusne du Rif.
(P. 'l"'M.)
; NOIR SUR BLANC
1 L'ÉPILOGUE HOHSERG
«s»
Nous avons combattu avec autant de cour-
toisie que d'énergie la candidature de M.
Qcj&rç Homberg aux élections législatives
otriii imîi iïwmer. -
Battu ce JmWlà, nous l'avons laissé mou-
rir en paix, car nous n'avons pas ici l'ha-
bitude des piétiner les cadavres.
Nos lecteurs nous en voudraient de ne pas
reproduire aujourd'hui les lignes par les-
quelles, dans son propre journal, le financier
trop fâcheusement cité, commente et souli-
gne son propre échec :
Si, dans Vensemble, les résultats du scru-
tin nous causent de grandes satisfactions et
nous ouvrent de solides espoirs, nous avons
le profond regret d'enregistrer un résultat
dans lequel les considérations locales et per-
sonnelles l'ont emporté lamentablement sur
l'intérêt général du fays.
Les électeurs de Cannes-Antibes n'ont pas
compris qu'un homme dont toute la carrière
a été consacré et avec attelle maitrisel --
aux deux séries de problèmes les plus im-
portants pour l'avenir de la France pro-
blèmes financiers et problèmes coloniaux --
avait sa place marquée au Parlement. M.
Octave Homberg aurait joui, dans la nou-
velle Chambre, un rôle de premier plan et
auront été l'un des Plus précieux collabora-
teurs de la grande acteur e ie restauration na-
tionale. Son insuccès n'est pas à l'honneur
de la clairvoyance du suffrage universel.
M. Octave Homberg et la modestie ne se
sont jamais rencontrés dans la même porte,
cela se voit. Pour nous, qui sommes justes,
nous n'avons pas de peine à déclarer que
c'est un garçon intelligent et habile. plus
d'ailleurs en Bourse qu'en colonisation et en
politique. Il l'a prouvé en accumulant des
centaines de millions au détriment des poires
juteuses.
Ce manque de modestie lui a fait beau-
coup de tort. Au cours de sa campagne, dans
les réunions plus ou moins privées où il
avait convoqué le gratin des électeurs de la
circonscription de Cannes, il ne manquait
pas d'annoncer qu'il serait le ministre des
Finances du cabinet de Bloc National de
demain, comme tout est possible en politi-
que. même et surtout les pires bêtises.
Malheureusement pour lui, il y avait,
dans ce pays d'épargne, beaucoup de gens
ayant de petits capitaux et aussi d'anciens
Indochinois. Les uns et les autres lui ont
reproché véhémentement les lourdes pertes
qu'ils ont subies en achetant des actions et
d parts de fondateur de l'Indochinoise de
Cultures Troficalts, des Sucreries et Raffi-
neries de l'Indochine, des Graphites de Ma-
dagascar, etc.; il y en a toute une brochette.
Ils se sont justement demandé si M. Oc-
tave Homberg ferait, rue de Rivoli, aussi
bien les affaires de la France qu'il avait su
faire celles de ses malheureux et confiants
acheteurs de titres.
La réponse n'était pas douteuse.
Alléluia! Le bon sens du suffrage uni-
versel n'a pas voulu de cette nouvelle me-
nace contre le franc.
..- An.-
Dépêches de rlndochine
Radiotélégraphie
On vient de promulguer en Indochine le
décret modifiant tes taxes radiotélégraphi-
ques et prévoyant Vacceptation de télé-
grammes différés dans les relations radio-
télégraphiques franco-coloniales.
Budget général
Les recettes effectuées au 29 février 1928
pour les trois premiers titres du budget gé-
néral ont atteint au total 13.432.906 pias-
tres, 28 cents, s.auoir ;
1° Douanes, régies. 11,669.620 piastres,
soit une moins-value de 718.713,33 sur le
montant des douzièmes échus des évalua-
tions budgétaires. ;
2° Enregistrement, Domaine, Timbre.
1.148.96& piastres 96, soit une plus-value
de 161.030 piastres 06,
3° Exploitation industrielle. 614.320
piastres 33, soit une plus-value de 17.487
piastres.
ites recettes effectuées par les douanes et
les régies depuis le 1" janvier accusent une
augmentation de 1.163.ÛÛ6 piastres sur les
recettes de la même période de 1927.
Chambre de Commerce
La nouvelle Chambre de Commerce de
Pnom-Penh, réunie lundi dernier, a nommé
MM. Chasseriaud, préstdent; Blaconi, vice-
président : Martin, secrétaire.
(Indopaciti.)
» si»
L'élection de la Guadeloupe
..f
Le ministre des Colonies a rte n du Gouver-
neur de la Guadeloupe un câblogramme ftn-
fonhanf que « les résultats dans les communes
de Sdrrf..LoaII, Marie-Gelante ne sont pas en-
core connus, et ils seront examinés par la Com-
mission de recensement qui se réunira mercredi
à Basst-Terre. »
Prâenfemenf, les chiffres communiqués eu
département, concernant fa I1* drcoIrtcriptfOft,
sont les suivants :
Canlac.:. 5.031 OoiTx
Lara 4.490 -
Jean François 185
Laoau 15
- - - - --. -
Le rpnfwe des buttetim blancs n est pas
Crest donc crabemlhblemeni dans ta joi-
nte de jgudi «e le nêdsfrs des Colonies sera
informé éhs résultat» dlftdMfr de Ut première
circonscription de la Giwffapf.
Sauvons la petits annamites
Des tricots pour les écoliers
des hauts plateaux
M. Corne, délégué adbsinistratif i PIei-Ku
(Annam), écrivait à l'un de nos confrères pari-
.«!“•.
Les enfants vont nus par les vents froids,
vingt-deux décès cet hiver dans un village oui
ne comptait pas plus Je soixante errants. ai
beau clamer : a Couvrez vos enfants oar tembe
froid ou pluvieux », il faudrait une démonstra-
tion. Oà, avec quel argent acheter les iricoto
nécessaires ? Le crédit mis à ma disposition
pour l'école que je viens d'ouvrir me permet
à peine de vêtir mes internes d'un unique com-
plet kflkf-
Hélas 1 cela est si vrai 1
Le plateau de Plei-Ku et la province de
Kentum, dont il dépend, est le centre des
Terres-Rouges ; c' est-à-dire que là vivent et se
développent et prospèrent les nombreuses So-
ciétés financières qui exploitent les riches plan-
tations de thé et de café. Et M. Come, faisant
appel à la solidarité de tous, tourne un regard
plus appuyé sur ces riches industriels de la
région. El il ajoute pour les autres : u Quel
usinier acceptera de dire à ses actionnaires :
« Messieurs, nous distribuons vingt-cinq cen-
times de moins cette année parce que nous
avons envoyé au Kentum les jerseys que nous
jugions imparfaits pour la vente ? »
Nous nous faisons bien volontiers l'écho de
cette désintéressée et généreuse suggestion.
Elle vient d'un esprit avisé et prévoyant qui
connaît bien l'importance capitale du relève-
ment et de la préservation des races autoch-
tones. Elle est dictée, de plus, par un coeur
très humain. Espérons qu'on l'entendra.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
»♦.
Les bolides
Au cours d'une récente séance, M. Lacroix
a présenté une brochure rédigée par lui, inti-
tulée Météorites tombées en France et dans les
Colonies françaises, une étude d' ensemble,
d'après la collection du Muséum. très com-
plète, contenant la classification de ces projec-
tiles d'origine céleste.
La détermination des longitudes
M. Deslandres a présenté une note de M.
Lambert sur la récente opération mondiale pour
la détermination des longitudes. M. Lambert
insiste sur l'extrême précision de cette détermi-
nation.
La répétition de celle-ci, de temps à autre,
fera connaître exactement les déformations
pouvant se présenter dans l'écorce terrestre. La
précision astronomique a été remarquable : on
en peut juger à ce fait qu'à Alger, où l'obser-
vation se faisait avec deux instruments peu éloi-
gnés l'un de l'autre, la différence observée a
été de 44 millièmes de seconde, correspondant
bien à l'écart, dans le sens Est-Ouest, entre
les deux positions. Et la précision géodésique
est révélée par la façon très exacte dont se
ferment les triangles.
L'Energie thermique des mers
M. Georges Claude a annoncé à ! Acadé-
mie des Sciences que l'installation d'essai du
procédé Boucherot-Claude, établie à Ougrée-
Marihaye, près de Liéae, vient d'être mise en
route dans de bonnes conditions. La turbine de
50 kilowatts a pu déjà marcher en fournissant
une puissance de 40 kilowatts entre les tem-
pératures de 35 et 15 degrés. Cette puissance
fournie est de beaucoup supérieure à celle
qu'exigent le pompage de l'eau et l' extraction
des gaz dissous.
Rappelons ele le procédé Boucherot-Claude
a tout d'abord été basé sur la température
moyenne des mers tropicales, ainsi que les
Annales Coloniales l'ont relaté.
Le séjour colonial
Afin de fixer les idées des intéressés, rap-
pelons que le séjour colonial en A. O. F.
commence du jour du débarquement à Da-
kar, date portée par le Service du Personnel
du Gouvernement Général sur le livret de
solde du fonctionnaire.
Ce séjour se termine le jour de l'embar-
quement du fonctionnaire, en un point quel-
conque de la Côte occidentale. Le congé
part du jour du débarquement en France.
Les traversées comptent comme services à
la mer et ceux-ci ne doivent être incorporés
ni au séjour colonial ni aux périodes de
congé.
-mow
Pour chasser le cafard 1
8 6..
L'histoire est vieille, et bon nombre de
coloniaux la connaissent. Cependant, nous
ne pouvons résister au plaisir de la citer.
S'ennuyant dans la brousse tonkinoise,
un résident venait de télégraphier au rési-
dent supérieur :
« Phénomène intéressant s'est produit.
Bolide 50 kilos tombé à terre. »
On discuta beaucoup et on se décida fina-
lement à envoyer une commission d'en-
quête.
Dès qu'il apprit le départ de la commis-
sion, le résident télégraphia à nouveau :
sion, Inutile vous déranger. Bolide reparti, n
«
Et ce fut, dans la colonie, un immense
éclat de rire.
te..
PHILA TËLIE
>»«
Tunisie
Les timbres des anciennes émissions sur-
chargés sont mis en vente en Tunisie à par-
tir du 1" mal.
Tous les modèles anciens seront retirés de
la circulation de manière à obtenir une unité
d'ensemble des figurines actuellement en
UtIle. La ne sure sera générale à partir du
1er août 1918.
La case aux livres
Écrivains coloDian. et d'ailleurs
l' 1
LE RETOUR DU TCHAD
par André Gide
Au petit bonheur, un peu comme les fa-
natiques consultent les Saintes Ecritures,
j'ouvre les carnets de Gide et je tombe sur
cette remarque : » Moins le blanc est in-
telligent, plus le noir lui parait bête. » J'ai,
moi-même, tant vécu avec des noirs, que je
surprends sans effort la vérité contenue dans
cette parole d'évangile colonial. Pourquoi
le hautain mépris au blanc pour le noir?
lac pur le noir?
« Tant de dévouement, d'humble noblesse,
d'enfantin désir de bien faire, tant de pos-
sibilité d'amour qui ne rencontrent le plus
souvent que rebuffades. Adoum, assurément,
n'est pas très différent de ses frères. A tra-
vers lui, je sens toute une race opprimée,
dont nous avons mal su comprendre la beau-
té, la valeur. » Cet Adoum, interprète de
Gide, va servir de thème à un véritable
éloge de la délicatesse de l'âme subtile,
naïve, honnête et si douce des indigènes.
Beaucoup de détails pris sur le vif, nous
révèlent la misère des populations de l'A.
E. F. ! Nous apprenons que, trop souvent,
au Tchad « un porteur gagne i fr. 25
par tour, pour trente kilomètres, avec 25 ki-
lo de bagages sur la tête et non nourri,. m
Porteurs et pagayeurs, sans choix possible
de métier, ne réclament jamais. Si on leur
offre en plus quelques cabris, à défaut de
la viande de chasse, voici des gens ravis.
« Merci, Gouvernement! merci. » Les pau-
vres gens attendent la dernière extrémité
pour se plaindre. Indifférence, apathie, ré-
signation, accoutumance à la misère. Ils
meurent jeunes ces beaux noirs aux muscles
luisants, - fauchés par les trop rudes - efforts
sous un climat meurtrier, décimés par les
privations, le manque d'hygiène, la maladie
du sommeil, la tuberculose, etc. Hélas! An-
dré Gide le constate, << ils ne sont pas mûrs
pour les revendications sociales ». Le blanc
est tenté d'abuser de cette faiblesse qui s'of-
fre sans défense. Que pouvons-nous pour
ceux qu'accable encore un véritable servage?
Il faudrait des âmes d'apôtres, pour créer
une mentalité coloniale à la hauteur de la
tâche à accomplir, qui exige, on doit le re-
connaître, des qualités d'élite expérience,
instruction suffisante, force de caractère.
une valeur morale à toute épreuve. L'em-
ploi de forces inintelligibles aux noirs, de
mesures arbitraires - ruinent notre crédit et
provoquent les exodes d indigènes la où la
main-d'(euvre fait déjà terriblement défaut.
Le Retour du Tchad nous découvre une
Vérité émouvante, dans le décousu des notes
quotidiennes, sans aucune recherche d'un
mode littéraire. Le style est plus heurté que
dans le Voyage au (fongo, les notes se res-
sentent de l'essoufflement, des fatigues de
la longue route parcourue, haché par les ac-
cès de fièvre et l'inconfort des moyens de
transport et des haltes au petit bonheur de
l'étape. Pourtant, c'est cela qui me plaît
dans les carnets de Gide, comme les rides
creusées par la vie dans un visage humain.
Heures pathétiques, heures grises, heures
somnolentes, heures de lumière fulgurante,
où comme lui, aveuglés, nous clignons des
paupières sur l'horizon en feu de la brousse.
- Heures - d'enchantement -- aussi, - dans - Mala,
village Massa, « un des points les plus éton-
nants de notre voyage et même des plus
beaux. La gravité des formes, la subtilité
des couleurs rappellent certains Corot d'Ita-
lie ». Et c'est une symphonie de douces to-
nalités fondantes dans les eaux du Logone
vert-gris-bleu. Gide sait admirablement de
ses yeux de voyant découvrir les lignes psy-
chologiques d'un paysage, en trois lignes,
il le rend vivant, aéré, plus ressemblant que
la meilleure des photographies.
Parfois, le paysage disparaît, on ne voit
plus que les hommes. Alors de nouveau,
Gide révolté contre l'injustice, ouvre sa ru-
brique : k Est-il vrai oue?. » Une sombre
amertume envahit le lecteur et lui fait pré-
férer la criminelle peut-être mais si douce
quiétude de l'ignorance. cc Ainsi cela se
passe ainsi ?. Quoi. » Lisez les carnets
de Gide, ils exposent avec une crânerie can-
dide, ce que je n'oserais extraire de ses
pages, car l'ensemble est le cadre nécessaire
pour comprendre le détail.
Le Voyage au Congo, le Retour du Tchad
sont deux livres révélateurs qui peuvent ai-
der en France à savoir, à comprendre, afin
d'agir. (Edition de la Nouvelle Revue Fran-
çaise.)
Mar'e-£ou'.e Sicesret.
Un Jardin zoologique
- au Havre
Port de transit d'une foule d'animaux exo-
tiques destinés pour la plupart au remarquable
Tier Pjark de Stellingen via Hambourg, Le
Havre paraît à ses habitants tout à fait indiqué
pour posséder aussi bien que Londres, Paris,
Marseille ou Amsterdam, un jardin zoologique
qui, d' après M. Stéphane Ker, du Journal Ja
Havre, serait bien situé à Gravilte, à l'extré-
mité de la route nationale ou à 1 extrême pointe
du Nice-Havrais, autour de l'Hôtellerie splen-
dide déserte et inemployée.
Ce port, en effet, est admirablement placé
pour les réceptions d'animaux exotiques. En
relations constantes avec les colonies et les pays
étrangers renfermant les diverses espèces les
plus appréciées, des bellua iies et des visiteurs
des jardins zoo l ogiques, Le Havre en importe
chaque année des quantités. En outre, vu que
Le Havre est le premier point d'escale, même
lorsque cette marchandise pourrait poursuivre
directement sur Anvers, Amsterdam, Londres
ou - Hambourg, - vu son genre tout spécial, ou
s empresse de la mettre à terre ici parce que
l'état dans lequel l'a mise le long voyage pu
mer, impose expressément cette mesure. Ne pu
agir ainsi serait, et les marchands de fauves le
savent mieux que d'autres, courir à des pertes
certaines.
U y a actuellement au Havre deux jeunes
éléphants de cinq ans qui attendent, iDlOUCiaats.
leur embarquement pour Hambourg. Ce sort,
ensuite, place Danton, tous les pensionnaires
du cirque des quatre frères Amar : deux gros
éléphants de rinde. un mile a Bébi », tgé
de vingt-huit ans, porteur de belles défenses
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