Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1928 27 mars 1928
Description : 1928/03/27 (A29,N50). 1928/03/27 (A29,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451233x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
!
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - Ne W. LE NUMEIIO : m M rmiTiUTC CENTIMES MAHDI SOI 11, 27 MARStMt
AMIRAL quaime
Réfaction & A dm i n ist ration :
14, IN ta ̃•It-TfcUK
PARIS (1*0
VÈLÉM. s LOUVRE 10-87
« VtICHELIBU 97-M
Les Annales Coloniales
La mnnonctê et réelamet ml ,. m
bureau du (oumal.
Dirbctcurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
TOU les arflcle. pubEU. dans notre tournai ne peuvent
être reprocluU. qu'en citant les Akhales Colokales.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Ui 6 Moi* 8 M«U
france et
Colonies - - 120 a 66 » M s
Etranger.. ISO » tOO » H »
On s'abonne sans frais daDI
tous les bureau de poste.
, LE TOURISME AU MAROC
Nous ne croyons pas que l'on serve la
cause du tourisme dans un pays en faisant
le silence sur ce qui peut y survenir de
désagréable ou d'inquiétant. Tout transpire
a la longue, et l'inconvénient le plus
grave, c'est qu'alors on multiplie par le
coefficient que fournissent la fantaisie et
l'imagination la vérité qu'on a vainement
essayé de cacher. Supposez qu'on ait essayé
de dissimuler que les dernières inondations
en Algérie ont rendu certaines routes im-
praticables. Il suffira de quelques récits où
seront exagérées les conséquences des désas-
tres pour que ceux qui ont l'intention de
s'embarquer à destination de l'Algérie
s'abstiennent de donner une suite à leur pro-
jet. et s'empressent d'aller ailleurs, peut-
f-tre même dans la région d'où sont partis
ces renseignements utilisés pour servir des
concurrences jusqu'alors impuissantes.
Il est beaucoup plus simple et beaucoup
plus habile de déplorer que ces routes aient
été abîmées et de se réjouir ensuite que,
grâce à la diligence de tous, elles aient été
promptement et complètement remises en
ctat.
Il vaut mieux donc, à tous les points de
vne, ne rien celer de la réalité, mais désarmer
toutes les campagnes tendancieuses en la
montrant sous son vrai jour; en opposant
aux fausses opinions la simple et exacte des-
cription des choses et des événements. Au
Maroc, il n'est pas exact que le confort ait
atteint son dernier progrès la preuve en est
que le crédit hôtelier dont j'ai parlé a été
institué pour que le touriste soit logé et
pourri mieux qu'il ne l'est à cette heure ;
mais il est faux que les grandes villes
'l'offrent pas à l'Européen les avantages des
bons hôtels auxquels le touriste est hahitup.
Il est exact que, pendant l'hiver de 1926.
1927, il y a eu une épidémie de typhus :
seulement, le nombre des cas s'est trouvé
inférieur à celui qui a été constaté dans
d'autres pays voisins, dont on s'est bien
gardé de dire qu'ils ava ient été contaminés.
L'insécurité? Pourquoi nier qu'elle existe,
à la périphérie du Maroc, et qu'il est. à
de grandes, à de très grandes distances des
régions pacifiées, colonisées. quessillonnent
des routes et des rails, des régions dange-
reuses où des pillards de tradition, de nais-
sance et de métier échappent à toute con-
trainte, réfugiés dans les creux des monta-
gnes, et vivant de hriganclages et de rapi-
nes ? Mais quel rapport y a-t-il entre ces
régions où nul ne s'aventure et 1% reste du
..pays ? Les villes ne montrent pas ces cein-
tures crénelées qui enserrent les cités algé-
riennes, les villas et les jardinets qui se
répandent autour des grands centres n'ônt
d'autres palissades que celles des fleurs, et,
en plein bled, la ferme isolée s'offre aux
regards, sans clôture, dans la tranquillité
du décor et le calme du paysage. -
La caractéristique du Maroc, c'est le
contraste d'un Orient qui s'éveille du long
sonuneil où il est plongé depuis le Moyen
Age et d'un Occident qui apporte eoM ar-
deur au travail et son besoin de vie intense.
Il aurait pu y avoir heurt brutal et violent ;
en fait, il y a développement parallèle, sans
qu'il y ait interpénétration. A travers ce
pays de légendes, des routes goudronnées
déroulent leurs rubans et des automobiles
y glissent avec une rapidité qu'elles ne pour-
raient pas atteindre en France. On nous dit
que le Maroc a, par rapport à la popula-
tion européenne, un nombre d'automobiles
plus élevé qu'en aucun pays du vieux
continent, et que ce nombre vient immédia-
tement après celui des chiffres américains
dans les statistiques générales. C'est bien
un indice de la sécurité.
En voici d'autres qui ne trompent pas.
Sécurité, activité, prospérité, tout cela se
tient. Le Maroc a importé 90.000 tonnes de
charbon en 1925, .48.000 en 1926. Encore
les installations hydro-électriques de l'Oum-
cr-Rebia fourniront-elles l'équivalent de
30.000 tonnes. En 1927, le pays a pu em-
ployer plus de 200 millions aux services
d'intérêt économique et le tiers de ce chiffre
aux services d'intérêt local. La régie des
phosphates procure des profits miniers qui
permettent de faire face aux dépenses des
travaux neufs. L'épargne envoie des fonds
aux Compagnies de chemins de fer. Les
importations de sucre étaient de 60.000
tonnes en 1925, de 100.000 tonnes en 1926.
L'électricité pénètre partout, et l'antique
charrue de bois. péniblement traînée par le
couple inégal du chameau et de l'âne, laisse
la place au tracteur automobile.
Et cependant ces diverses manifestations
d'une activité que les dévots fervents du
passé ont le droit de regretter, en vers et
en prose, ne laissent pas moins subsister la
beauté archéologique, la poésie et le pitto.
resque du Maroc. Le pays garde, dans toute
notre Afrique du Nord, sa splendeur et sa
puissance évocatrice. Et songez que ce pays
est à trois jours de traversée de Bordeaux
et de Marseille. C'est là surtout ce qui ren.
dra inutiles les campagnes de dénigrement
contre lesquelles, après tant d'autres, nous
avons voulu nous élever. A beau mentir qui
vient de loin. Les a inventions. venues du
Maroc ont mis à peine trois jours pour tra-
verser 1. mer et quelques heures à .peine si
elles sont transposées par îa ligne d'avions
Toulouse-Casabranca. Plus nos compatrio-
tes iront eux-tuhhes visiter cette merveille de
notre Afriquerlu Nord, plus ils décourage-
ront, en racontant ce que leurs yeux auront
vu, ceux qui tentent de détourner, pour
une raison ou une autre, la clientèle de tou-
ristes que le Maroc attire invinciblement et
dont il aura vite fait de conquérir pour tou-
jours le cœur et l'esprit. -
Vitrfa JtttMsIan,
Sénateur rie l'Hérault, ancien ministre
̃ - Vice-président de la Commission
.i ;z.~j sénatoriale des Colonies.
L'lvialioa Côtoniak
.81
Bordeaux-Toulouse A. O. F.
Dès le début d'avril, un service aéro-
postal Bordeaux-Toulouse sera inauguré.
Bordeaux sera, dès lors, relié à la ligne
du Maroc, de l'A. O. F. et de l'Amérique
(lu Sud.
Un raid radiogonotmétriqiie
Les canitaiues Cornillon et Girardot,
poursuivant ln mise au point de leur appa-
reil en vue de leur voyage radiogoniomé-
trique Pnris-SninWLouis-Tonibouotou-Paris,
ont procédé à Villacoublay, à des es-
sais de T. S. F., en liaison avec la base
de Suint-Cyr, sur ondes de 30 nMtrea.
- Lu mise au point du gros biplan" CV
étant maintenant complètement terminée, le
départ de Villacoublay est subordonné à la
situation météoroJogique. On sait que l'uti-
lisât ion d'ondes courtes sur avion permet
it (eux-ci l'emploi d'une antenne de quel-
ques mètres toujours tendue ; les émissions
deviennent alors possibles, l'avion étant au
sol.
Les deux capitaines devaient partir ce
matin au lever du jour, de l'aérodrome du
Hour^cl oit leur avion, a été amené hier
après-midi.
Mais le temps brumeux n fait ajourner
le départ vers Tombouctou.
De Londres au Cap
Lady Halley, qui a enfin été autorisée a
poursuivre son vol. à la condition qu'elle
soit escortée îi partir de Karthoum, durant
la traversée du Soudan, a décidé de quitter
le Caire aujourd'hui pour Karthoum, où
viendra la Rejoindre le lieutenant Bentley,
qui raccompagnera ensuite pendant Je sur-
vol de la zone soudanaise.
,
Touareg ou Targui
«♦«
Etant donné que les Touareg sont sujets
français, on peut, à la rigueur, considérer com-
me français le nom « ouareg » donné à un
des gagnants de la dernière journée d'Auteuil.
Un de nos confrères remarque qu'il aurait
été plus normal d'appeler le cheval « Targui »
i est le singulier de « Touareg » en lanpe
Tamachek.
Mais peu d'entre nous connaissènt les idiomes
si variés de nos possessions d'outre-mer.
n y. a bien un paquebot de la ligne occiden-
Il d y. Afrique qui s'appelle Tomareg. En chan-
tale
tt dy 'Afrique qui s appene Tow«reg. En c h an-
ger le nom' en « Targui » pouffait lui paIte
malheur.
C'est à - de supposer que ce navivt Mt
on et que le chev81 Touareg est un swple
quadrupède et non m mm mihipaffl.
Dépêclae. de rMechiM
Au Conseil Supérieur des Colonies
Voici les résultats des élections au Con-
seil supérieur des Colonies en Indochine :
Cambodge
Electeurs iraserits : 772.
Votants : 509.
Ont obtenu :
M. Espinel. 273 voix,
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
cfUne, 840.
Certains renseignements électoraux fai-
sant défaut. M. Espinet n'a pas encore été
proclamé élu, mais son succès ne fait au-
cun doute.
M. Bspinet est avocat-défenseur à Can-
tho. Installé depuis plusieurs années en
l'ftdoclnu, « a rempli les fonctions de secré-
taire de M. Foray, avocat, ancien maire
de Saigon.
Annam
Electeurs inscrits ; 1.029.
Votants : m.
Ont obtenu :
M. de Monpezat, 554 voix, élu.
M. Loisu, 97.
Divers K.
Tonkin
Electeurs inscrits : 3.114.
Votants : 1.980.
Ont obtenu :
M. Borcl, planteur, 737 voix.
M. le Docteur Forest, ancien déLégué, 406.
M. Tissot, ancien Résident Supérieur in-
térimaire en Annam, 291 voix.
M. Aubrll, inspecteur de l'Enseignement
Primaire, ancien député, grand blessé de
guerre, 264 voix.
Gravitz, ancien Président de la Chambre
de Commerce de Hanoï, 145 voix. :
Martin, ancien délégué de L'Annam-
Tonkin, 40 voix.
Il y a baUottage.
.1..
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministro des Colonies qu'à
la date du 26 mars 1928, le taux offleiel de la
piastre était de 13 fr.
Exposition coloniale néerlandaise
coq .–-
Une exposition coloniale néerlandaise doit se
tenir à Anhem du 11 juin au 25 juillet pro-
chain. Afin d'aswrer la participation de la
France à cette importante manifestation écono-
mique, ua Comité vient de, m constituer en
ma U présidence d'honneur du O J,
Lopdon, ministre des Pays-Bas, et sous la prè-
lidUatii effective de M. Laaia Marin, minttM
des flawioni.
UNE ERREUR
̃ «♦»
J'ai assez souvent entretenu les
lecteurs des « Annales Coloniales 1
de la riche région de Marovoay, où
l'admlnlstration poursuit qn intéressant ef-
fort en vue du développement de la prodt"-
tion agricole dans cette nouvelle province.
En 1927, le port fluvial de Marovoay a
assuré un trafic total de 26.000 tonnes,
d'une valeur totale de 55 millions, ce qui le
classe au quatrième rang des ports de la
Grande Ile, immédiatement après Tamatave,
Majunga et Diego-Suarez. On me signale
Par le dernier courrier, les difficultés que
les représentants de l'administration locale
ont pour faire admettre cette importance
aux chefs de service, si bien que par mes
précédents artides, les lecteurs des a An-
nales » ont été mieux renseignés que cer-
tains fonctionnaires de Tananarive. Une ré-
cente décision du service des Travaux pu-
blics, notamment, le prouve. Le tracé de la
grande route automobile de Majunga à Ta-
nanarive devait traverser le centre de* cette
région en desservant de nombreux et gros
villages.
UtfC récente décision de ce service vient
d'adopter un nouveau tracé qui, passant très
à l'est, laisse complètement en dehors de son
action la « plaine de Marovoay P.
Pourquoi cette dÙisionl
Raisons techniques. répond le service in-
téressé, sachant très bien qu'ainsi il se place
sur un terrain où il est difficile de le com-
battre.
Nous nous refusons à croire que ces dif-
ficultés techniques en l'espèce établisse-
ment de ponts et ponce aux dans un terrain
marécageux soient si graves. Elles n'ont
pas empêché le service local de construire
sur ce tracé des ponts et ponceaux nécCJsai-
res à une piste et qui durent depuis quinze
ans.
A côté de cette question technique, il y
a aussi des raisons d'ordre économique qui
doivent être prises en considération. la
Chambre de commerce de Majunga, illléft's-
sée dans cette question, a protesté d'ailleurs
auprès de M. le (îonverncnr Général Olivier.
Souhaitons que la voix de cette assemblée
soit entendue à Tananarive.
Mmmrtcm 0OMfllOMX-La//onf,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
AU CONSEIL D'ETAT
Retet de la requête
des Magasins Généraux d'Oran
Le groupement dit « Magasins Généraux
d'Oran », constitué entre négociants pour
assurer la répartition des sucres, n'est pas
imposable à la contribution extraordinaire.
C'est ce que soutenait son président du
Conseil d'administration, M. Valière, dans
la requête introduite au Conseil d'Etat aux
fins d'annulation d'une décision, en date du
18 juin 1925, de la Commission supérieure
des bénéfices de guerre, fixant li
des bénéfices de guerre, fixant l'imposition
à la contribution pour la cinquième période.
H. Il s'agit, ajoutait ce requérant, d'un
cc véritable organisme administratif, n'cffcc-
« tuant aucune opération commerciale. »
Cette version n'a pas été admise par le
Conseil d'Etat qui, statuant sur cette affaire,
a rejeté la requête dont s'agit pour les mo-
tifs entre autres :
Oue la Commission supérieure des bé-
néfices de guerre, à la suite d'une appré-
ciation souveraine des faits, a constaté que
le groupement des Magasins Généraux
d'Oran se livrait à la répartition et à la
vente du sucre au cours des périodes d'im-
position et effectuait ainsi des opérations
commerciales.
En l'état de ces constatations souve-
raines, ladite Commission a pu légalement
décider que ces faits constituaient l'exer-
cice d'une profession comprise dans les ex-
ceptions déterminées par le décret du 26
décembre 1881 et, par suite, le groupement
requérant était passible de la contribution
des patentes et, par application des disposi-
tions de l'article premier du décret du 22
décembre 1917, était imposable à la contri-
bution extraordinaire.
D'où, ainsi que dit, rejet de la requête.
Admission dans les services civils
de l'Indochine
A la requête de M. Herbinet, administra-
teur de 30 classe des services civils de l'In-
dochine, demeurant à Lhuto (Tonkin), le
Conseil d'Etat a annulé un décret du 22
septembre 1921, portant nomination de M.
Moulin, chef de bureau à la direction des
finances de l'Indochine, au grade d'admi-
nistrateur de 3e classe des services civils
de - l'Indochine. -
Le requérant faisait observer dans son
pourvoi que M. Moulin ne pouvait bénéfi-
cier des dispositions de l'article 34 du dé-
cret du 1er décembre 1920, ainsi conçu :
« A titre exceptionnel et pour la première
« formation seulement, pourront être nom-
« més administrateurs dans le nouveau ca-
« dre, avec le grade correspondant à leur
« assimilation, les chefs de bureau du Gou-
« vernement Général et de la direction des
« Finances ayant appartenu au .corps des
« services civils (ancienne formation) et qui
« en feront la demande. »
Le Conseil d'Etat, admettant cette argu-
mentation, a donné satisfaction au requé-
rant.
Il résulte, en effet, de l'instruction, que
la première formation du nouveau cadre
des administrateurs des services civils, a été
effectuée par un décret en date du a juin
1921, qui a fixé le versement des admmis-
trateurs de l'andeaae formation, woit dans
le cadre nouveau, aoit dans le cadre des
bureaux. Or, le décret portant la nomina-
tion de M. Moulins étant intervenu, posté-
rieurement au a juin 1911, dès lort, le re-
quérant est fonde à soutenir ans le décret
dont s'anlt a t
positions#» l'article 34 du décftt du «" dé-
cembre ip|». du d qw
La musique en Afrique du Nord
L Afrique du Nord ne se refuse rien. (Pour-
quoi, d'ailleurs, jeune, ardente, et s'enrichissant
à la force de ses bras, se refuserait-elle quel-
que éhote ?) Elle s'est offert une « tournée
(AlioeJRaveeu ». L'excellente cantatrice vient
de rentrer à Paris avec la belle moisson de lau-
riers que sa voix magnifique et son art accompli
l'ont habituée à récolter en tous lieux.
Poule phénomène
Le record du poids d'un œuf de poule avait
toujours été battu, jusqu'ici, par des poules
étrangères ou métropolitaines.
Mais, récemment, une modeste poule du
Chéliff vient de battre comme plâtre tous les
records.
A Littré, à la ferme Wattin, le gérant, M.
Fortuny Joseph, obtenait depuis quelque temps
des oeufs énormes d'une poule « Bresse
Noire ».
Mais ce n'était rien que cela ! Ces jours
derniers, un oeuf frais pondu a été ramassé par
le propriétaire de la poule. Le poids de cet
œuf est de 176 grammes, sa circonférence est
de 20 centimètres et, dans son grand axe, il
mesure 23 centimètres de tour.
Que faut-il le plus admirer : l'oeuf ou la
poule? Si la poule n'est pas un canard. la
ferme de Wattin est en bonne voie de prospé-
rité.
Foire aux tapis à Kairouan
*
L'ouverture de la Foire annuelle des Ta.
pis de Kairouan est définitivement fixée au
1er mai. Dans le Comité d'organisation figu-
rent les personnalités françaises et indigè-
nes les plus marquantes du Centre Tuni-
sien.
Deux promenades touristiques seront orga-
nisées l'une vers les ruines de Sbeitla, l'au-
tre vers la citadelle byzantine de Lemsa dans
l'Ousseltia.
De grandes réjouissances indigènes et en
particulier une grande fantasia clôtureront
la foire.
Lalnada vins dU DCClr
Les vins du Zaccar sont, depuis longtemps,
l'objet de fraudes d'appellation d'origine. Les
viticulteurs des centres de Margueritte. Mi-
liana, Levacher et Hammam-Righa, s'en alar-
ment très justement.
Les délimitations des vins du Zaccar ont be-
soin d'être précisées.
Indépendamment des prescriptions relatives à
ll origine, contenues à l'article premier de la
loi du 6 mai 1919, aucun vin n'a droit à une
appellation d'origine régionale ou locale, s'il
ne provient pas de cépages et d une aire de
production, consacrés par des usages locaux,
loyaux et constants. , :
lut ce qui concerne les vins du Z.accar, la
délimitation ne peut avoir lieu qu' aux condi-
tions suivantes :
Déclaration d'appellation d'origine sur le
registre de déclarations ,de récoltes des mairies.
La dénomination générioue u Zaccar » devra
être accompagnée de celles de : Miliana, Mar-
gueritte, Levacher, Hammam-Righa, pour les
viticulteurs de chacun de ces centres.
Ceux qui n'ont pas fait cette déclaration à
la dernière récolte devront la faire à la récolte
1928.
Les cépages consacrés par les usages locaux
sont surtout : le Carignan, le Cinsault, le Mo-
rastel, le Grenache, le Cabernet, le Pinot pour
les rouges ; le Farana, 1 urigny blanc et la
Clairette, pour les blancs.
Mais pour que l' appellation ait force de loi,
il faudrait qu'elle soit consacrée judiciaire-
ment. Une contestation du droit à l' appellation
d'origine (contestation civile, non susceptible
d'entraîner une condamnation pénale) attein-
drait ce but. De même qu'un jugement consa-
crant l'accord des intéressés serait nécessaire.
C'est ce que réaliseront sous peu les viticul-
teurs des régions des grands crus du Zaccar.
A ce propos, un syndicat est en formation.
Groupés, comme le sont les planteurs de ta-
nfet, les propriétaires d'agrumes, les planteurs
dé géranium, les viticulteurs algériens obtien-
dront plus sûrement que les dispositions des
lois du 6 mai 1919 et du 22 juillet 1927 leur
soient appliquées.
Les grands vins du Zaccar comptent, à juste
titre, parmi les meilleurs crus d'Algérie. Il faut
leur en laisser l' avantage et le mérite. On ne
veillera jamais trop pour combattre la fraude.
Et Dieu sait combien de vins d'Algérie par-
tent dans des chais bourguignons, pour revenir
après quelques mois munis de belles étiquettes
de vins de France, pour être revendus cinq à
six fois plus cher que le prix d'achat dans les
propriétés d'origine.
I 11 ̃
Les légumineuses en Tunisie
«♦«
La récolte de fèves en Tutùsic a été fai-
ble en 1927, à cause de la levée tardive à
l'automne et de l'abaissement de la tempé-
rature en janvier qui n'ont pas permis à
la plante de se développer normalement.
La récolte de fèves évaluée à 220.000 quin-
taux a été inférieure à celle de 1926 qui pro-
duisit 240.000 quintaux, et à la moyenne des
années Igza à 1926 qui fut de 244.000 quin-
taux. ":",
D'autre part, la sécheresse du printemps
a été défavorable à la culture des pois chi-
ches. La surface ensemencée : 2.100 hecta-
res, a été inférieure à la moyenne des années
1922-1926 qui fut de 4.517 hectares.
Quant à la production, elle n'a été que de
4.000 quintaux, alors que la moyenne des
années 1922-1926 fut de 6.640 quintaux.
<– I
DÉPART D'ESCADRE
, ou
La première escadre, sous les ordres du
vice-amiral Jules Docteur, quitte Toulon, se
rendant en croisière sur le littoral de Tuni-
sie.
Du haut de mon cocotier
a »♦«–.
L'art d'accommoder
un jeune homme
Nous qui n'étant ni des hommes, ni des
loups, mais simplement des anthropopithè-
qttesJ ne nous mangions pas entre, nous,
mais grignotonsJ en sautillant, dans la
plaine ou dans la forêt, les fmits de la na-
ture, nous apprécions comme il convient les
recettes culinaires de la race humaine.
Voici un écho plein de. charme et d'at-
traits; jugez-en :
Cette jeune femme de lettres, qui est très
aventureuse, vient de faire le tour du monde
sur un cargo.
Elle s'est arrêtée dans des îles à peine
explorées.
Elle a vu de près, même de très près, des
anthropophages.
Maintenant qu'elle est rentrée à Paris, elle
raconte ce qu'elle a vu. Elle s'amuse dans
les rédactions et dans les salons à plonger
les gens dans la plus absolue stupéfaction -
Figurez-vous, dit-elle, que, de là-bas,
j'ai envoyé à Prosper Montagné une recette,
absolument inédite. Il m'a répondu que tous
les journaux consultés avaient refusé de la
reproduire. Pourtant, une recette de cuisine 1
Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir de mal là-
dedans !.
Bien entendu, les auditeurs demandent
aussitôt à la jeune - femme brune quelle peut -
bien être cette recette.
Très calme, elle explique :
- Il s'agit de la façon de faire cuire un
homme pour le manger.
- Rien que ça?
Rien que ça! D'abord. l'homme doit
être tué d'un seul coup porté sur la tête. En-
suite il doit être ouvert comme un bœuf à la
boucherie, vidé et rempli d'herbes aromati-
ques. Enfin, il est placé, assis, dans un im-
mense four, plein de braises très chaudes. En
sept ou huit heures, c'est cuit. Il n'y a plus
qu'à servir, à découper et à manger.
Généralement, les auditeurs, à ce moment
du récit, font la grimace.
L'exploratrice triomphe :
J étais dans la compagnie du Gouver-
neur. Je n'ai donc pas pu partager le repas
des anthropophages. Mais je reconnais qu'un
jeune homme de dix-sept ou dix-huit ans, ça
doit être rudement bon à manger. Je suis
d'ailleurs convaincue que, !'Ii nous mangions
de la chair humaine, nous aurions moins
d'inquiétude sentimentale.
Ce sont surtout ceux que l'on mange qui
en ont moins. Tel est notre modeste avis !
l'raimolt, pour les hommes, les mets tara-
biscotés Je mon grand frère Robert Chauve-
lot, prince des cuistots exotiques, paraissent
fades à côté de la recette si fraîche, si hu-
maine, je dirais même, si fraîchement hu-
maine de ma petite sœur Titayna, car c'est
d'elle qu'il s'agit, Elle revient des îles du
Pacifique, les mœurs n'y sont pas partout
pacifiques.
J'ai 7'U dans le Centre Afrique des brous-
sards manger du noir sans s'en douter et avec
joie, après avoir broyé du noir en le sa-
chant et avec tristesse.
Voilà maintenant que la gente humaine va
;peut-être, lasse des mets les plus friallds, se
dévorer elle-même ait sens strict dit mot.
C'est la plus pimpante et la plus gaie de nos
consoeurs qui nous y invite.
Vraiment, je 7,-ais plus loin que Lucie-De-
larue-Mardrus. Les civilisés, ce ne sont pas
les blancs, ce ne sont même pas les Arabes
souvent si nonchalants, c'est nous qui vivons
dans la forêt cquatoriale des seuls fruits de
la terre.
Bolooo-
Du Cameroun au Tchad
•+ 1
C est, en effet, en partant de Douala que
M. Bruneau de Laborie a atteint le lac Tchad.
empruntant l'itinéraire préconisé dès 1909 par
le Lieutenant-Colonel Moll. A cette époque,
re Il. A cette éfflue,
les Allemands avaient amorcé le chemin de fer
vers Yaoundé, il suffisait donc de prolonger ce
railway en direction de Bangui. Depuis notre
occupation du Cameroun, le rail a atteint
Yaoundé, une route automobile a prolongé le
rail au point qu'il n'y a plus que quatre jours
de portage au lieu de trois semaines au départ
de l'explorateur. Dans quatre mois, on ira en
six jours de Douala à Bangui, et en vingt-quatre
jours de Bordeaux à Bangui. Et cet heureux
résultat est dû, comme le remarque M. Bru-
neau de Laborie, aux efforts conjugués de l'Ou-
bangi-Chari, en Moyen-Congo, et du Came-
roun. (Il m'a fallu près de deux mois, en 1909,
pour arriver à Mobaye dans le Haut-Oubangui!)
Le développement du réseau des voies car-
rossables de l'Oubangui-Chari (6.000 kilomè-
tres) a fortement impressionné M. Bruneau de
Laborie.
Ces travaux, ainsi que les résultats qui en
découlent, un commerce actif et avisé, des rè-
glements sages et précis, tout cela est l' œuvre
de M. Lamblin, qui y a montré ce qu'un gou-
verneur clairvoyant, consciencieux et expéri-
menté, doublé d'une forte personnalité, peut
faire lorsqu'en le maintenant un temps suffisant
dans le même poste, on le met à même d'entre-
prendre et de poursuivre une oeuvre de longue
haleine.
., ,.. 119
fartant de la main-d œuvre, question pri-
mordiale, l'explorateur a rendu un hommage
mérité aux efforts des administrateurs pour ré-
soudre ce problème, aidés qu'ils sont par la
haute administration de la colonie.
Mener a bien cette lourde tache, augmenter
le bien-être, sainement compris, des indigènes,
leurs profits légitimes, la somme de leurs con-
naissances utiles dans l'ordre mqidl comme dans
l'ordre matériel - nous garder, ce faisant, de
la très grave et très dangereuse erreur qui con-
sisterait à confondre le libéralisme avec l'abdi-
cation de nos devoirs d'éducateurs et de tu-
teurs, et à nous orienter trop tôt vers cette der-
nière, sous prétexte de céder aux généreuses
suggestions du premier, tels me paraissent devoir
être actuellement nos principaux objectifs so-
ciaux, telle est la conclusion que M. Bruneau
de Laborie a tirée de sa nouvelle exploration.
fiMyéne Demiajr.
NOIR SUR BLANC
> 1.. ̃»
L'affaire du « Trentiniaa »
C'est au compte-gouttes que les nouvelles
nous arrivent de Cochincltine. L'émoi est
considérable. Saïgun Républicain, l'Opinion,
la Presse Indochinutsc déplorent les résultats
de la catastrophe. Ce dernier écrit :
« Quand donc se décidera-t-on à régle-
« menter le transport des matières réputées
« dangereuses? Est-il admissible que des
« êtres humains soient embarqués comme un
(c vil bétail dans des conditions telles que
(c le moindre accident peut prendre les pro-
« portions d'une catastrophe? »
La Presse Indochinoise ajoute
Des renseignements que nous avons pu ob.
tenir, il résulte que l'accident aurait été
causé, non pas par les touques d'essence
qui brûlent mais n'explosent pas, mais par
la présence dans la cale de pétards chinois
et pois fulminants.
Ceci concorderait assez bien avec les cir-
constances mêmes de la catastrophe qui
s'est produite au moment précis où le vapeur
accostait ; ainsi le choc aurait fait éclater un
colis de pétards ou de détonateurs, insuffi-
samment protégé. Il est, en effet, invraisem-
blable qu'un incendie, même très violent,
ait pu venir à bout en si peu de temps d'un
bateau à coque métallique. De plus, si nous
sommes bien renseignés, une déchirure de
20 centimètres existerait dans la coque que
seule une explosion a pu produire.
Une enquête est en cours qui nous rensei-
gnera plus sûrement. De toutes façons, une
réglementation sévère de ce genre de trans-
port s'impose et ce serait un véritable crime
que tarder un jour de plous pour la promul-
guer.
Le crime des Missagcries Fltanales de
Cochinchine, c'est d'avoir attendu le tlm.
bre avertissement de cinquante morts pour
s'apercevoir du danger.
Devant le dÓas/re, la Compagnie Saifion-
naise de Navigation et de Transport avertit
le public que les matières explosibles, dyna-
mite, détonateurs, pétards, essence, éther,
carbure de calcium, ne seront plus acceptés
à bord de ses bateaux- poste.
Saigon Républicain nous disait le 7 février
dernier que les enquêtes administrative et
*
judiciaire se pou/suivaient. Espérons Iiie
dans une affaire aussi douloureusement
claire, les sanctions administratives et les ju-
gements des tribunaux seront à IcI hauteur
des responsabilités.
C n autre journal, rappelle la catastrophe
dans laquelle périt, Il y a une vingtaine
d'années le général de Heylie. La compa-
gnie homicide a une fois de plus enseveli
dans les eaux du Mékong, de bons Français
qui fra'aillaient dans cette région lointaine
du Laos pour la grandeur et la prospérité
de notre pays.
« Des tinettes, les sabots des Messageries
Fluviales de Coehinchine It. répètent de-
puis des al/llhs. les mal heureux qui sont
obligés de s en servir. Allons donc! IvtlS
êtes indulgents, messieurs les usagers, pas
des tinettes, mais des cercueils dans les-
quels le colone l Bernard immerge les vi-
vants.
L'/tngél;;.
D'Oran au Golfe de Guinée
̃̃̃̃ ̃ ..1
Du récit que M. le professeur Emile Pei
rot vient de faire de sa récente mission afri.
caine (d'Oran au golfe de Guinée), à la Fa-
culté de Pharmacie, nous avons notç quel-
ques renseignements jusqu'alors poui ainsi
dire inédits tels que la vaccination antipé-
ripneumonique inventée par les Peuhls et
Touareg, bien avant l'occupation française.
L'importance future du canal de Sotuba
n'a pas échappé à M. Emile Pcrrot, mais
ce qui est fort curieux, c'est la découverte
d'un ancien bras du Niger au nord de San-
sanding où se trouve une dépression dont le
niveau est plus bas que celui du fleuve.
Au marché de Mopti, un interprète a mon-
tré à la mission des drogues de fabrication
indigène - .0.,.
Dans la Haute-x olta, qui n est pas chtté-
rente du Soudan français, le coton présente
un avenir intéressant. Le karité y est très
répandu, l'arachide ne peut y être cultivée
que dans certains endroits.
La climatologie du Fouta Djallon a per-
mis à l'orateur de conclure à l'établissement
d'un sanatorium pour l'A.O. F. Ce serait une
grande économie pour les budgets coloniaux.
Des ressources nombreuses de l'A.O.F. on
peut déduire l'aide que ces colonies doivent
apporter à la mltropole: l'exposé de M.
Emile Perrot nous en a convaincu une fois
de plus.
^4«i 1
--- L'auteur est à Ouagadougou
L'auteur, c'est Albert Londres. Il a mis une
fois de plus la clef sous la porte, et, s'il n'a
pas inscrit dessus son adresse actuellc. il la fait
connaître par une carte de visite incluse dans
les « services de presse » de son nouveau livre
et ainsi conçue :
L'AUTEUR
ACTUELLEMENT A OUAGADOUGOU
s' excuse sur l'impossibilité où il se trouve de
signer le présent ouvrage. Il vous envie de
vivre sous un climat tempéré et vous adresse
le témoignage de ses sentiments confraternels.
Mais un de nos confrères, généralement
mieux iuformé, se demande où peut bien per-
cher Ouagadougou.
Les colonies, heureusement, et grâce à M.
Léon Perrier, tiennent désormais une place
honorable dans les programmes scolaire. Le
besoin s'en faisait sentir.
Congo Belge
«♦»
M. Bureau, vice-Rouvernenr du J\ntMlgD, ren-
trera définitivement en Belgique, Un juin pro-
rhain. Il sera remplacé par M. le vice-Rouver-
neur Ileenen, actuellement au ministère des
Colonies, et qui s'embarquera dans les pre-
miers jours d'avril.
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - Ne W. LE NUMEIIO : m M rmiTiUTC CENTIMES MAHDI SOI 11, 27 MARStMt
AMIRAL quaime
Réfaction & A dm i n ist ration :
14, IN ta ̃•It-TfcUK
PARIS (1*0
VÈLÉM. s LOUVRE 10-87
« VtICHELIBU 97-M
Les Annales Coloniales
La mnnonctê et réelamet ml ,. m
bureau du (oumal.
Dirbctcurs : Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
TOU les arflcle. pubEU. dans notre tournai ne peuvent
être reprocluU. qu'en citant les Akhales Colokales.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré:
Ui 6 Moi* 8 M«U
france et
Colonies - - 120 a 66 » M s
Etranger.. ISO » tOO » H »
On s'abonne sans frais daDI
tous les bureau de poste.
, LE TOURISME AU MAROC
Nous ne croyons pas que l'on serve la
cause du tourisme dans un pays en faisant
le silence sur ce qui peut y survenir de
désagréable ou d'inquiétant. Tout transpire
a la longue, et l'inconvénient le plus
grave, c'est qu'alors on multiplie par le
coefficient que fournissent la fantaisie et
l'imagination la vérité qu'on a vainement
essayé de cacher. Supposez qu'on ait essayé
de dissimuler que les dernières inondations
en Algérie ont rendu certaines routes im-
praticables. Il suffira de quelques récits où
seront exagérées les conséquences des désas-
tres pour que ceux qui ont l'intention de
s'embarquer à destination de l'Algérie
s'abstiennent de donner une suite à leur pro-
jet. et s'empressent d'aller ailleurs, peut-
f-tre même dans la région d'où sont partis
ces renseignements utilisés pour servir des
concurrences jusqu'alors impuissantes.
Il est beaucoup plus simple et beaucoup
plus habile de déplorer que ces routes aient
été abîmées et de se réjouir ensuite que,
grâce à la diligence de tous, elles aient été
promptement et complètement remises en
ctat.
Il vaut mieux donc, à tous les points de
vne, ne rien celer de la réalité, mais désarmer
toutes les campagnes tendancieuses en la
montrant sous son vrai jour; en opposant
aux fausses opinions la simple et exacte des-
cription des choses et des événements. Au
Maroc, il n'est pas exact que le confort ait
atteint son dernier progrès la preuve en est
que le crédit hôtelier dont j'ai parlé a été
institué pour que le touriste soit logé et
pourri mieux qu'il ne l'est à cette heure ;
mais il est faux que les grandes villes
'l'offrent pas à l'Européen les avantages des
bons hôtels auxquels le touriste est hahitup.
Il est exact que, pendant l'hiver de 1926.
1927, il y a eu une épidémie de typhus :
seulement, le nombre des cas s'est trouvé
inférieur à celui qui a été constaté dans
d'autres pays voisins, dont on s'est bien
gardé de dire qu'ils ava ient été contaminés.
L'insécurité? Pourquoi nier qu'elle existe,
à la périphérie du Maroc, et qu'il est. à
de grandes, à de très grandes distances des
régions pacifiées, colonisées. quessillonnent
des routes et des rails, des régions dange-
reuses où des pillards de tradition, de nais-
sance et de métier échappent à toute con-
trainte, réfugiés dans les creux des monta-
gnes, et vivant de hriganclages et de rapi-
nes ? Mais quel rapport y a-t-il entre ces
régions où nul ne s'aventure et 1% reste du
..pays ? Les villes ne montrent pas ces cein-
tures crénelées qui enserrent les cités algé-
riennes, les villas et les jardinets qui se
répandent autour des grands centres n'ônt
d'autres palissades que celles des fleurs, et,
en plein bled, la ferme isolée s'offre aux
regards, sans clôture, dans la tranquillité
du décor et le calme du paysage. -
La caractéristique du Maroc, c'est le
contraste d'un Orient qui s'éveille du long
sonuneil où il est plongé depuis le Moyen
Age et d'un Occident qui apporte eoM ar-
deur au travail et son besoin de vie intense.
Il aurait pu y avoir heurt brutal et violent ;
en fait, il y a développement parallèle, sans
qu'il y ait interpénétration. A travers ce
pays de légendes, des routes goudronnées
déroulent leurs rubans et des automobiles
y glissent avec une rapidité qu'elles ne pour-
raient pas atteindre en France. On nous dit
que le Maroc a, par rapport à la popula-
tion européenne, un nombre d'automobiles
plus élevé qu'en aucun pays du vieux
continent, et que ce nombre vient immédia-
tement après celui des chiffres américains
dans les statistiques générales. C'est bien
un indice de la sécurité.
En voici d'autres qui ne trompent pas.
Sécurité, activité, prospérité, tout cela se
tient. Le Maroc a importé 90.000 tonnes de
charbon en 1925, .48.000 en 1926. Encore
les installations hydro-électriques de l'Oum-
cr-Rebia fourniront-elles l'équivalent de
30.000 tonnes. En 1927, le pays a pu em-
ployer plus de 200 millions aux services
d'intérêt économique et le tiers de ce chiffre
aux services d'intérêt local. La régie des
phosphates procure des profits miniers qui
permettent de faire face aux dépenses des
travaux neufs. L'épargne envoie des fonds
aux Compagnies de chemins de fer. Les
importations de sucre étaient de 60.000
tonnes en 1925, de 100.000 tonnes en 1926.
L'électricité pénètre partout, et l'antique
charrue de bois. péniblement traînée par le
couple inégal du chameau et de l'âne, laisse
la place au tracteur automobile.
Et cependant ces diverses manifestations
d'une activité que les dévots fervents du
passé ont le droit de regretter, en vers et
en prose, ne laissent pas moins subsister la
beauté archéologique, la poésie et le pitto.
resque du Maroc. Le pays garde, dans toute
notre Afrique du Nord, sa splendeur et sa
puissance évocatrice. Et songez que ce pays
est à trois jours de traversée de Bordeaux
et de Marseille. C'est là surtout ce qui ren.
dra inutiles les campagnes de dénigrement
contre lesquelles, après tant d'autres, nous
avons voulu nous élever. A beau mentir qui
vient de loin. Les a inventions. venues du
Maroc ont mis à peine trois jours pour tra-
verser 1. mer et quelques heures à .peine si
elles sont transposées par îa ligne d'avions
Toulouse-Casabranca. Plus nos compatrio-
tes iront eux-tuhhes visiter cette merveille de
notre Afriquerlu Nord, plus ils décourage-
ront, en racontant ce que leurs yeux auront
vu, ceux qui tentent de détourner, pour
une raison ou une autre, la clientèle de tou-
ristes que le Maroc attire invinciblement et
dont il aura vite fait de conquérir pour tou-
jours le cœur et l'esprit. -
Vitrfa JtttMsIan,
Sénateur rie l'Hérault, ancien ministre
̃ - Vice-président de la Commission
.i ;z.~j sénatoriale des Colonies.
L'lvialioa Côtoniak
.81
Bordeaux-Toulouse A. O. F.
Dès le début d'avril, un service aéro-
postal Bordeaux-Toulouse sera inauguré.
Bordeaux sera, dès lors, relié à la ligne
du Maroc, de l'A. O. F. et de l'Amérique
(lu Sud.
Un raid radiogonotmétriqiie
Les canitaiues Cornillon et Girardot,
poursuivant ln mise au point de leur appa-
reil en vue de leur voyage radiogoniomé-
trique Pnris-SninWLouis-Tonibouotou-Paris,
ont procédé à Villacoublay, à des es-
sais de T. S. F., en liaison avec la base
de Suint-Cyr, sur ondes de 30 nMtrea.
- Lu mise au point du gros biplan" CV
étant maintenant complètement terminée, le
départ de Villacoublay est subordonné à la
situation météoroJogique. On sait que l'uti-
lisât ion d'ondes courtes sur avion permet
it (eux-ci l'emploi d'une antenne de quel-
ques mètres toujours tendue ; les émissions
deviennent alors possibles, l'avion étant au
sol.
Les deux capitaines devaient partir ce
matin au lever du jour, de l'aérodrome du
Hour^cl oit leur avion, a été amené hier
après-midi.
Mais le temps brumeux n fait ajourner
le départ vers Tombouctou.
De Londres au Cap
Lady Halley, qui a enfin été autorisée a
poursuivre son vol. à la condition qu'elle
soit escortée îi partir de Karthoum, durant
la traversée du Soudan, a décidé de quitter
le Caire aujourd'hui pour Karthoum, où
viendra la Rejoindre le lieutenant Bentley,
qui raccompagnera ensuite pendant Je sur-
vol de la zone soudanaise.
,
Touareg ou Targui
«♦«
Etant donné que les Touareg sont sujets
français, on peut, à la rigueur, considérer com-
me français le nom « ouareg » donné à un
des gagnants de la dernière journée d'Auteuil.
Un de nos confrères remarque qu'il aurait
été plus normal d'appeler le cheval « Targui »
i est le singulier de « Touareg » en lanpe
Tamachek.
Mais peu d'entre nous connaissènt les idiomes
si variés de nos possessions d'outre-mer.
n y. a bien un paquebot de la ligne occiden-
Il d y. Afrique qui s'appelle Tomareg. En chan-
tale
tt dy 'Afrique qui s appene Tow«reg. En c h an-
ger le nom' en « Targui » pouffait lui paIte
malheur.
C'est à - de supposer que ce navivt Mt
on et que le chev81 Touareg est un swple
quadrupède et non m mm mihipaffl.
Dépêclae. de rMechiM
Au Conseil Supérieur des Colonies
Voici les résultats des élections au Con-
seil supérieur des Colonies en Indochine :
Cambodge
Electeurs iraserits : 772.
Votants : 509.
Ont obtenu :
M. Espinel. 273 voix,
M. Ernest Outrey, député de la Cochin-
cfUne, 840.
Certains renseignements électoraux fai-
sant défaut. M. Espinet n'a pas encore été
proclamé élu, mais son succès ne fait au-
cun doute.
M. Bspinet est avocat-défenseur à Can-
tho. Installé depuis plusieurs années en
l'ftdoclnu, « a rempli les fonctions de secré-
taire de M. Foray, avocat, ancien maire
de Saigon.
Annam
Electeurs inscrits ; 1.029.
Votants : m.
Ont obtenu :
M. de Monpezat, 554 voix, élu.
M. Loisu, 97.
Divers K.
Tonkin
Electeurs inscrits : 3.114.
Votants : 1.980.
Ont obtenu :
M. Borcl, planteur, 737 voix.
M. le Docteur Forest, ancien déLégué, 406.
M. Tissot, ancien Résident Supérieur in-
térimaire en Annam, 291 voix.
M. Aubrll, inspecteur de l'Enseignement
Primaire, ancien député, grand blessé de
guerre, 264 voix.
Gravitz, ancien Président de la Chambre
de Commerce de Hanoï, 145 voix. :
Martin, ancien délégué de L'Annam-
Tonkin, 40 voix.
Il y a baUottage.
.1..
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministro des Colonies qu'à
la date du 26 mars 1928, le taux offleiel de la
piastre était de 13 fr.
Exposition coloniale néerlandaise
coq .–-
Une exposition coloniale néerlandaise doit se
tenir à Anhem du 11 juin au 25 juillet pro-
chain. Afin d'aswrer la participation de la
France à cette importante manifestation écono-
mique, ua Comité vient de, m constituer en
ma U présidence d'honneur du O J,
Lopdon, ministre des Pays-Bas, et sous la prè-
lidUatii effective de M. Laaia Marin, minttM
des flawioni.
UNE ERREUR
̃ «♦»
J'ai assez souvent entretenu les
lecteurs des « Annales Coloniales 1
de la riche région de Marovoay, où
l'admlnlstration poursuit qn intéressant ef-
fort en vue du développement de la prodt"-
tion agricole dans cette nouvelle province.
En 1927, le port fluvial de Marovoay a
assuré un trafic total de 26.000 tonnes,
d'une valeur totale de 55 millions, ce qui le
classe au quatrième rang des ports de la
Grande Ile, immédiatement après Tamatave,
Majunga et Diego-Suarez. On me signale
Par le dernier courrier, les difficultés que
les représentants de l'administration locale
ont pour faire admettre cette importance
aux chefs de service, si bien que par mes
précédents artides, les lecteurs des a An-
nales » ont été mieux renseignés que cer-
tains fonctionnaires de Tananarive. Une ré-
cente décision du service des Travaux pu-
blics, notamment, le prouve. Le tracé de la
grande route automobile de Majunga à Ta-
nanarive devait traverser le centre de* cette
région en desservant de nombreux et gros
villages.
UtfC récente décision de ce service vient
d'adopter un nouveau tracé qui, passant très
à l'est, laisse complètement en dehors de son
action la « plaine de Marovoay P.
Pourquoi cette dÙisionl
Raisons techniques. répond le service in-
téressé, sachant très bien qu'ainsi il se place
sur un terrain où il est difficile de le com-
battre.
Nous nous refusons à croire que ces dif-
ficultés techniques en l'espèce établisse-
ment de ponts et ponce aux dans un terrain
marécageux soient si graves. Elles n'ont
pas empêché le service local de construire
sur ce tracé des ponts et ponceaux nécCJsai-
res à une piste et qui durent depuis quinze
ans.
A côté de cette question technique, il y
a aussi des raisons d'ordre économique qui
doivent être prises en considération. la
Chambre de commerce de Majunga, illléft's-
sée dans cette question, a protesté d'ailleurs
auprès de M. le (îonverncnr Général Olivier.
Souhaitons que la voix de cette assemblée
soit entendue à Tananarive.
Mmmrtcm 0OMfllOMX-La//onf,
Député du Finistère,
Vice-Président de la Chambre.
AU CONSEIL D'ETAT
Retet de la requête
des Magasins Généraux d'Oran
Le groupement dit « Magasins Généraux
d'Oran », constitué entre négociants pour
assurer la répartition des sucres, n'est pas
imposable à la contribution extraordinaire.
C'est ce que soutenait son président du
Conseil d'administration, M. Valière, dans
la requête introduite au Conseil d'Etat aux
fins d'annulation d'une décision, en date du
18 juin 1925, de la Commission supérieure
des bénéfices de guerre, fixant li
des bénéfices de guerre, fixant l'imposition
à la contribution pour la cinquième période.
H. Il s'agit, ajoutait ce requérant, d'un
cc véritable organisme administratif, n'cffcc-
« tuant aucune opération commerciale. »
Cette version n'a pas été admise par le
Conseil d'Etat qui, statuant sur cette affaire,
a rejeté la requête dont s'agit pour les mo-
tifs entre autres :
Oue la Commission supérieure des bé-
néfices de guerre, à la suite d'une appré-
ciation souveraine des faits, a constaté que
le groupement des Magasins Généraux
d'Oran se livrait à la répartition et à la
vente du sucre au cours des périodes d'im-
position et effectuait ainsi des opérations
commerciales.
En l'état de ces constatations souve-
raines, ladite Commission a pu légalement
décider que ces faits constituaient l'exer-
cice d'une profession comprise dans les ex-
ceptions déterminées par le décret du 26
décembre 1881 et, par suite, le groupement
requérant était passible de la contribution
des patentes et, par application des disposi-
tions de l'article premier du décret du 22
décembre 1917, était imposable à la contri-
bution extraordinaire.
D'où, ainsi que dit, rejet de la requête.
Admission dans les services civils
de l'Indochine
A la requête de M. Herbinet, administra-
teur de 30 classe des services civils de l'In-
dochine, demeurant à Lhuto (Tonkin), le
Conseil d'Etat a annulé un décret du 22
septembre 1921, portant nomination de M.
Moulin, chef de bureau à la direction des
finances de l'Indochine, au grade d'admi-
nistrateur de 3e classe des services civils
de - l'Indochine. -
Le requérant faisait observer dans son
pourvoi que M. Moulin ne pouvait bénéfi-
cier des dispositions de l'article 34 du dé-
cret du 1er décembre 1920, ainsi conçu :
« A titre exceptionnel et pour la première
« formation seulement, pourront être nom-
« més administrateurs dans le nouveau ca-
« dre, avec le grade correspondant à leur
« assimilation, les chefs de bureau du Gou-
« vernement Général et de la direction des
« Finances ayant appartenu au .corps des
« services civils (ancienne formation) et qui
« en feront la demande. »
Le Conseil d'Etat, admettant cette argu-
mentation, a donné satisfaction au requé-
rant.
Il résulte, en effet, de l'instruction, que
la première formation du nouveau cadre
des administrateurs des services civils, a été
effectuée par un décret en date du a juin
1921, qui a fixé le versement des admmis-
trateurs de l'andeaae formation, woit dans
le cadre nouveau, aoit dans le cadre des
bureaux. Or, le décret portant la nomina-
tion de M. Moulins étant intervenu, posté-
rieurement au a juin 1911, dès lort, le re-
quérant est fonde à soutenir ans le décret
dont s'anlt a t
positions#» l'article 34 du décftt du «" dé-
cembre ip|». du d qw
La musique en Afrique du Nord
L Afrique du Nord ne se refuse rien. (Pour-
quoi, d'ailleurs, jeune, ardente, et s'enrichissant
à la force de ses bras, se refuserait-elle quel-
que éhote ?) Elle s'est offert une « tournée
(AlioeJRaveeu ». L'excellente cantatrice vient
de rentrer à Paris avec la belle moisson de lau-
riers que sa voix magnifique et son art accompli
l'ont habituée à récolter en tous lieux.
Poule phénomène
Le record du poids d'un œuf de poule avait
toujours été battu, jusqu'ici, par des poules
étrangères ou métropolitaines.
Mais, récemment, une modeste poule du
Chéliff vient de battre comme plâtre tous les
records.
A Littré, à la ferme Wattin, le gérant, M.
Fortuny Joseph, obtenait depuis quelque temps
des oeufs énormes d'une poule « Bresse
Noire ».
Mais ce n'était rien que cela ! Ces jours
derniers, un oeuf frais pondu a été ramassé par
le propriétaire de la poule. Le poids de cet
œuf est de 176 grammes, sa circonférence est
de 20 centimètres et, dans son grand axe, il
mesure 23 centimètres de tour.
Que faut-il le plus admirer : l'oeuf ou la
poule? Si la poule n'est pas un canard. la
ferme de Wattin est en bonne voie de prospé-
rité.
Foire aux tapis à Kairouan
*
L'ouverture de la Foire annuelle des Ta.
pis de Kairouan est définitivement fixée au
1er mai. Dans le Comité d'organisation figu-
rent les personnalités françaises et indigè-
nes les plus marquantes du Centre Tuni-
sien.
Deux promenades touristiques seront orga-
nisées l'une vers les ruines de Sbeitla, l'au-
tre vers la citadelle byzantine de Lemsa dans
l'Ousseltia.
De grandes réjouissances indigènes et en
particulier une grande fantasia clôtureront
la foire.
Lalnada vins dU DCClr
Les vins du Zaccar sont, depuis longtemps,
l'objet de fraudes d'appellation d'origine. Les
viticulteurs des centres de Margueritte. Mi-
liana, Levacher et Hammam-Righa, s'en alar-
ment très justement.
Les délimitations des vins du Zaccar ont be-
soin d'être précisées.
Indépendamment des prescriptions relatives à
ll origine, contenues à l'article premier de la
loi du 6 mai 1919, aucun vin n'a droit à une
appellation d'origine régionale ou locale, s'il
ne provient pas de cépages et d une aire de
production, consacrés par des usages locaux,
loyaux et constants. , :
lut ce qui concerne les vins du Z.accar, la
délimitation ne peut avoir lieu qu' aux condi-
tions suivantes :
Déclaration d'appellation d'origine sur le
registre de déclarations ,de récoltes des mairies.
La dénomination générioue u Zaccar » devra
être accompagnée de celles de : Miliana, Mar-
gueritte, Levacher, Hammam-Righa, pour les
viticulteurs de chacun de ces centres.
Ceux qui n'ont pas fait cette déclaration à
la dernière récolte devront la faire à la récolte
1928.
Les cépages consacrés par les usages locaux
sont surtout : le Carignan, le Cinsault, le Mo-
rastel, le Grenache, le Cabernet, le Pinot pour
les rouges ; le Farana, 1 urigny blanc et la
Clairette, pour les blancs.
Mais pour que l' appellation ait force de loi,
il faudrait qu'elle soit consacrée judiciaire-
ment. Une contestation du droit à l' appellation
d'origine (contestation civile, non susceptible
d'entraîner une condamnation pénale) attein-
drait ce but. De même qu'un jugement consa-
crant l'accord des intéressés serait nécessaire.
C'est ce que réaliseront sous peu les viticul-
teurs des régions des grands crus du Zaccar.
A ce propos, un syndicat est en formation.
Groupés, comme le sont les planteurs de ta-
nfet, les propriétaires d'agrumes, les planteurs
dé géranium, les viticulteurs algériens obtien-
dront plus sûrement que les dispositions des
lois du 6 mai 1919 et du 22 juillet 1927 leur
soient appliquées.
Les grands vins du Zaccar comptent, à juste
titre, parmi les meilleurs crus d'Algérie. Il faut
leur en laisser l' avantage et le mérite. On ne
veillera jamais trop pour combattre la fraude.
Et Dieu sait combien de vins d'Algérie par-
tent dans des chais bourguignons, pour revenir
après quelques mois munis de belles étiquettes
de vins de France, pour être revendus cinq à
six fois plus cher que le prix d'achat dans les
propriétés d'origine.
I 11 ̃
Les légumineuses en Tunisie
«♦«
La récolte de fèves en Tutùsic a été fai-
ble en 1927, à cause de la levée tardive à
l'automne et de l'abaissement de la tempé-
rature en janvier qui n'ont pas permis à
la plante de se développer normalement.
La récolte de fèves évaluée à 220.000 quin-
taux a été inférieure à celle de 1926 qui pro-
duisit 240.000 quintaux, et à la moyenne des
années Igza à 1926 qui fut de 244.000 quin-
taux. ":",
D'autre part, la sécheresse du printemps
a été défavorable à la culture des pois chi-
ches. La surface ensemencée : 2.100 hecta-
res, a été inférieure à la moyenne des années
1922-1926 qui fut de 4.517 hectares.
Quant à la production, elle n'a été que de
4.000 quintaux, alors que la moyenne des
années 1922-1926 fut de 6.640 quintaux.
<– I
DÉPART D'ESCADRE
, ou
La première escadre, sous les ordres du
vice-amiral Jules Docteur, quitte Toulon, se
rendant en croisière sur le littoral de Tuni-
sie.
Du haut de mon cocotier
a »♦«–.
L'art d'accommoder
un jeune homme
Nous qui n'étant ni des hommes, ni des
loups, mais simplement des anthropopithè-
qttesJ ne nous mangions pas entre, nous,
mais grignotonsJ en sautillant, dans la
plaine ou dans la forêt, les fmits de la na-
ture, nous apprécions comme il convient les
recettes culinaires de la race humaine.
Voici un écho plein de. charme et d'at-
traits; jugez-en :
Cette jeune femme de lettres, qui est très
aventureuse, vient de faire le tour du monde
sur un cargo.
Elle s'est arrêtée dans des îles à peine
explorées.
Elle a vu de près, même de très près, des
anthropophages.
Maintenant qu'elle est rentrée à Paris, elle
raconte ce qu'elle a vu. Elle s'amuse dans
les rédactions et dans les salons à plonger
les gens dans la plus absolue stupéfaction -
Figurez-vous, dit-elle, que, de là-bas,
j'ai envoyé à Prosper Montagné une recette,
absolument inédite. Il m'a répondu que tous
les journaux consultés avaient refusé de la
reproduire. Pourtant, une recette de cuisine 1
Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir de mal là-
dedans !.
Bien entendu, les auditeurs demandent
aussitôt à la jeune - femme brune quelle peut -
bien être cette recette.
Très calme, elle explique :
- Il s'agit de la façon de faire cuire un
homme pour le manger.
- Rien que ça?
Rien que ça! D'abord. l'homme doit
être tué d'un seul coup porté sur la tête. En-
suite il doit être ouvert comme un bœuf à la
boucherie, vidé et rempli d'herbes aromati-
ques. Enfin, il est placé, assis, dans un im-
mense four, plein de braises très chaudes. En
sept ou huit heures, c'est cuit. Il n'y a plus
qu'à servir, à découper et à manger.
Généralement, les auditeurs, à ce moment
du récit, font la grimace.
L'exploratrice triomphe :
J étais dans la compagnie du Gouver-
neur. Je n'ai donc pas pu partager le repas
des anthropophages. Mais je reconnais qu'un
jeune homme de dix-sept ou dix-huit ans, ça
doit être rudement bon à manger. Je suis
d'ailleurs convaincue que, !'Ii nous mangions
de la chair humaine, nous aurions moins
d'inquiétude sentimentale.
Ce sont surtout ceux que l'on mange qui
en ont moins. Tel est notre modeste avis !
l'raimolt, pour les hommes, les mets tara-
biscotés Je mon grand frère Robert Chauve-
lot, prince des cuistots exotiques, paraissent
fades à côté de la recette si fraîche, si hu-
maine, je dirais même, si fraîchement hu-
maine de ma petite sœur Titayna, car c'est
d'elle qu'il s'agit, Elle revient des îles du
Pacifique, les mœurs n'y sont pas partout
pacifiques.
J'ai 7'U dans le Centre Afrique des brous-
sards manger du noir sans s'en douter et avec
joie, après avoir broyé du noir en le sa-
chant et avec tristesse.
Voilà maintenant que la gente humaine va
;peut-être, lasse des mets les plus friallds, se
dévorer elle-même ait sens strict dit mot.
C'est la plus pimpante et la plus gaie de nos
consoeurs qui nous y invite.
Vraiment, je 7,-ais plus loin que Lucie-De-
larue-Mardrus. Les civilisés, ce ne sont pas
les blancs, ce ne sont même pas les Arabes
souvent si nonchalants, c'est nous qui vivons
dans la forêt cquatoriale des seuls fruits de
la terre.
Bolooo-
Du Cameroun au Tchad
•+ 1
C est, en effet, en partant de Douala que
M. Bruneau de Laborie a atteint le lac Tchad.
empruntant l'itinéraire préconisé dès 1909 par
le Lieutenant-Colonel Moll. A cette époque,
re Il. A cette éfflue,
les Allemands avaient amorcé le chemin de fer
vers Yaoundé, il suffisait donc de prolonger ce
railway en direction de Bangui. Depuis notre
occupation du Cameroun, le rail a atteint
Yaoundé, une route automobile a prolongé le
rail au point qu'il n'y a plus que quatre jours
de portage au lieu de trois semaines au départ
de l'explorateur. Dans quatre mois, on ira en
six jours de Douala à Bangui, et en vingt-quatre
jours de Bordeaux à Bangui. Et cet heureux
résultat est dû, comme le remarque M. Bru-
neau de Laborie, aux efforts conjugués de l'Ou-
bangi-Chari, en Moyen-Congo, et du Came-
roun. (Il m'a fallu près de deux mois, en 1909,
pour arriver à Mobaye dans le Haut-Oubangui!)
Le développement du réseau des voies car-
rossables de l'Oubangui-Chari (6.000 kilomè-
tres) a fortement impressionné M. Bruneau de
Laborie.
Ces travaux, ainsi que les résultats qui en
découlent, un commerce actif et avisé, des rè-
glements sages et précis, tout cela est l' œuvre
de M. Lamblin, qui y a montré ce qu'un gou-
verneur clairvoyant, consciencieux et expéri-
menté, doublé d'une forte personnalité, peut
faire lorsqu'en le maintenant un temps suffisant
dans le même poste, on le met à même d'entre-
prendre et de poursuivre une oeuvre de longue
haleine.
., ,.. 119
fartant de la main-d œuvre, question pri-
mordiale, l'explorateur a rendu un hommage
mérité aux efforts des administrateurs pour ré-
soudre ce problème, aidés qu'ils sont par la
haute administration de la colonie.
Mener a bien cette lourde tache, augmenter
le bien-être, sainement compris, des indigènes,
leurs profits légitimes, la somme de leurs con-
naissances utiles dans l'ordre mqidl comme dans
l'ordre matériel - nous garder, ce faisant, de
la très grave et très dangereuse erreur qui con-
sisterait à confondre le libéralisme avec l'abdi-
cation de nos devoirs d'éducateurs et de tu-
teurs, et à nous orienter trop tôt vers cette der-
nière, sous prétexte de céder aux généreuses
suggestions du premier, tels me paraissent devoir
être actuellement nos principaux objectifs so-
ciaux, telle est la conclusion que M. Bruneau
de Laborie a tirée de sa nouvelle exploration.
fiMyéne Demiajr.
NOIR SUR BLANC
> 1.. ̃»
L'affaire du « Trentiniaa »
C'est au compte-gouttes que les nouvelles
nous arrivent de Cochincltine. L'émoi est
considérable. Saïgun Républicain, l'Opinion,
la Presse Indochinutsc déplorent les résultats
de la catastrophe. Ce dernier écrit :
« Quand donc se décidera-t-on à régle-
« menter le transport des matières réputées
« dangereuses? Est-il admissible que des
« êtres humains soient embarqués comme un
(c vil bétail dans des conditions telles que
(c le moindre accident peut prendre les pro-
« portions d'une catastrophe? »
La Presse Indochinoise ajoute
Des renseignements que nous avons pu ob.
tenir, il résulte que l'accident aurait été
causé, non pas par les touques d'essence
qui brûlent mais n'explosent pas, mais par
la présence dans la cale de pétards chinois
et pois fulminants.
Ceci concorderait assez bien avec les cir-
constances mêmes de la catastrophe qui
s'est produite au moment précis où le vapeur
accostait ; ainsi le choc aurait fait éclater un
colis de pétards ou de détonateurs, insuffi-
samment protégé. Il est, en effet, invraisem-
blable qu'un incendie, même très violent,
ait pu venir à bout en si peu de temps d'un
bateau à coque métallique. De plus, si nous
sommes bien renseignés, une déchirure de
20 centimètres existerait dans la coque que
seule une explosion a pu produire.
Une enquête est en cours qui nous rensei-
gnera plus sûrement. De toutes façons, une
réglementation sévère de ce genre de trans-
port s'impose et ce serait un véritable crime
que tarder un jour de plous pour la promul-
guer.
Le crime des Missagcries Fltanales de
Cochinchine, c'est d'avoir attendu le tlm.
bre avertissement de cinquante morts pour
s'apercevoir du danger.
Devant le dÓas/re, la Compagnie Saifion-
naise de Navigation et de Transport avertit
le public que les matières explosibles, dyna-
mite, détonateurs, pétards, essence, éther,
carbure de calcium, ne seront plus acceptés
à bord de ses bateaux- poste.
Saigon Républicain nous disait le 7 février
dernier que les enquêtes administrative et
*
judiciaire se pou/suivaient. Espérons Iiie
dans une affaire aussi douloureusement
claire, les sanctions administratives et les ju-
gements des tribunaux seront à IcI hauteur
des responsabilités.
C n autre journal, rappelle la catastrophe
dans laquelle périt, Il y a une vingtaine
d'années le général de Heylie. La compa-
gnie homicide a une fois de plus enseveli
dans les eaux du Mékong, de bons Français
qui fra'aillaient dans cette région lointaine
du Laos pour la grandeur et la prospérité
de notre pays.
« Des tinettes, les sabots des Messageries
Fluviales de Coehinchine It. répètent de-
puis des al/llhs. les mal heureux qui sont
obligés de s en servir. Allons donc! IvtlS
êtes indulgents, messieurs les usagers, pas
des tinettes, mais des cercueils dans les-
quels le colone l Bernard immerge les vi-
vants.
L'/tngél;;.
D'Oran au Golfe de Guinée
̃̃̃̃ ̃ ..1
Du récit que M. le professeur Emile Pei
rot vient de faire de sa récente mission afri.
caine (d'Oran au golfe de Guinée), à la Fa-
culté de Pharmacie, nous avons notç quel-
ques renseignements jusqu'alors poui ainsi
dire inédits tels que la vaccination antipé-
ripneumonique inventée par les Peuhls et
Touareg, bien avant l'occupation française.
L'importance future du canal de Sotuba
n'a pas échappé à M. Emile Pcrrot, mais
ce qui est fort curieux, c'est la découverte
d'un ancien bras du Niger au nord de San-
sanding où se trouve une dépression dont le
niveau est plus bas que celui du fleuve.
Au marché de Mopti, un interprète a mon-
tré à la mission des drogues de fabrication
indigène - .0.,.
Dans la Haute-x olta, qui n est pas chtté-
rente du Soudan français, le coton présente
un avenir intéressant. Le karité y est très
répandu, l'arachide ne peut y être cultivée
que dans certains endroits.
La climatologie du Fouta Djallon a per-
mis à l'orateur de conclure à l'établissement
d'un sanatorium pour l'A.O. F. Ce serait une
grande économie pour les budgets coloniaux.
Des ressources nombreuses de l'A.O.F. on
peut déduire l'aide que ces colonies doivent
apporter à la mltropole: l'exposé de M.
Emile Perrot nous en a convaincu une fois
de plus.
^4«i 1
--- L'auteur est à Ouagadougou
L'auteur, c'est Albert Londres. Il a mis une
fois de plus la clef sous la porte, et, s'il n'a
pas inscrit dessus son adresse actuellc. il la fait
connaître par une carte de visite incluse dans
les « services de presse » de son nouveau livre
et ainsi conçue :
L'AUTEUR
ACTUELLEMENT A OUAGADOUGOU
s' excuse sur l'impossibilité où il se trouve de
signer le présent ouvrage. Il vous envie de
vivre sous un climat tempéré et vous adresse
le témoignage de ses sentiments confraternels.
Mais un de nos confrères, généralement
mieux iuformé, se demande où peut bien per-
cher Ouagadougou.
Les colonies, heureusement, et grâce à M.
Léon Perrier, tiennent désormais une place
honorable dans les programmes scolaire. Le
besoin s'en faisait sentir.
Congo Belge
«♦»
M. Bureau, vice-Rouvernenr du J\ntMlgD, ren-
trera définitivement en Belgique, Un juin pro-
rhain. Il sera remplacé par M. le vice-Rouver-
neur Ileenen, actuellement au ministère des
Colonies, et qui s'embarquera dans les pre-
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