Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-03-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1928 26 mars 1928
Description : 1928/03/26 (A29,N49). 1928/03/26 (A29,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451232h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. N° 41).
MS NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIR, 26 MARS 1928.
JOVMALJJJOTIDIEN
Rédaction & Administration :
m, Mm m Mt-TMir
PARIS ou)
îiiirn t LOUV- le-"
ITICHELIEU 87-34
Les Annales Coloniales
Lit annonce* et réclame# sont ,,. -
bureau du iounuU.
DmecTCURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THêBAULT
Tout les orHcU. publU. dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant Les ANNALES COLONIALES.
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LA QUESTION DES VINS TUNISIENS
•»» '1- 1
Un long article de la Contmnponry Review,
paru il y a quelques semaines, appréciant les
effets de notre système douanier colonial, fai-
sait la critique de la loi de 1892. Il insistait
sur « le protectionnisme » par lequel nous dé-
fendions, disait-il, le marché français contre la
concurrence des colonies, et citait plus particu-
lièrement la question des vins tunisiens. Ces der-
niers, après avoir été frappés d'un tarif plus
fort que les vins italieut sont toujours frappés,
ajoutait notre confrère, d un droit plus important
et, ce qui est plus grave, sont limités à un con-
tingent fixé chaque année. « Il est difficile
d imaginer une mesure moins faite pour encou-
rager une industrie nouvelle. » Ainsi s' expri-
mait la Contemporary ReIJiew.
Cette façon de comprendre les choses et de
tes exposer est vraiment commode, mais elle est
trop simple. La question des vins tunisiens ne
se traite pas ainsi en quatre ou cinq lignes.
La loi du 19 juillet 1890 permet aux vinr.
- tunisiens d' entrer en France moyennant un droit
de 0 fr. 60 par hectolitre au-dessous de 11 9 ;
au-dessus. ils paient une taxe supplémentaire de
0 fr. 70 par degré. Les décrets rendus par le
Président de la République sur les propositions
des ministres intéressés déterminent, d' après les
statistiques officielles de la Résidence, les quan-
tités auxquelles s'appliquent les dispositions de
la loi : c' est ce qu on appelle le contingente-
ment.
A l'époque où a paru la loi, la Tunisie avait
environ 4.500 hectares plantés en vignes et pro-
duisait une récolte annuelle de 200.000 hectoli-
tres. Comment cette industrie nouvelle a-t-elle
été découragée ? On s' en rendra compte quand
oq saura que. de 4.500 hectares en 1890. la
superficie des vignobles passe à 9.708 en 1900.
à 14.100 en 1910, à 23.414 en 1920. à
27.296 en 1927. Quant à la production, elle
atteint, de 1915 à 1918 : 300.000. 450.000.
432.000. 608.000, et. de 1922 à 1926 :
618.000, 781.300, 829.000. 918.853, 736.839
hectolitres. Que serait-ce si on avait « encou-
ragé » l'industrie nouvelle ?
Il ne s'agit pas de récriminations. Elles se-
nient d'autant plus déplacées, d'autant plus
maladroites que le Sénat vient de voter, sur le
rapport de M. Lauraine, un texte destiné à
apaiser toutes les vieilles querelles. Certes, il y
a eu des instants pénibles, dans les années sur-
tout où le marché français était encombré de
vins iMtropolitains, Le contingent avait beau
croftre. puisque, parti de 20.COO hectolitres en
1890. il atteignait 100.000 en 1895. 200.000
en 1901. 3COOOOen 1916. 500.000 en 1925,
550.000 en 1927. - Ajoutez à - ces chiffres ceux
de la consommation intérieure qui s'élève en
Tunisie à 300.000 hectolitres par an, et rap-
prochez ces chiffres de ceux de la production
donnés plus haut. Les revendications des viti-
culteurs tunisiens persistaient, ils réclamaient
que le contingent fût augmenté et se plai-
gnaient des difficultés que faisait naître l'appli-
cation des décrets.
En présence de ces récriminations, le Gou-
vernement a jugé que « l' application de la loi
du 19 juillet 1890, sur le point où elle déter-
mine les conditions de l'entrée en France des
vins tunisiens. donnait lieu à des difficultés éga-
lement nuisibles aux intérêts de la métropole et
à ceux de notre protectorat. o j ajoute : et plus
particulièrement à ceux de la viticulture, dont les
intérêts sont solidaires, qu'il s'agisse de nos vi-
gnerons ou des vignerons de Tunisie.
On constitua alors une Commission de re-
fonte du régime douanier applicable en France
aux produits tunisiens et notamment aux vins.
J'en faisais partie. J'ai suivi les débats et pris
part aux travaux. Je ne prétends pas que cela
marchait tout seul. Mais cela marchait cepen-
dant ; les discussions, parfois fort vives, rappro-
chaient chaque fois davantage ceux qui y pre-
naient part plutôt Qu'elles ne les divisaient. La
preuve, c'est qu'elles ont fini par l'établisse-
ment d'un programme d'entente qui ne compre-
Mut pas moins de dix-huit articles, où je lis :
« 80 Publication, avant le 5 décembre, des
statistiques officielles de production des vins tu-
nisiens en y mentionnant à part les stocks pro-
venant des récoltes des années précédentes.
« 11° Inscription, dans la loi à intervenir, du
principe que le contingent global fixé par cette
loi pour l'introduction en France des vins au
bénéfice du régime de faveur et en vue de leur
consommation en France, sera augmenté auto-
matiquement, en cas d'une récotte, France et
Algérie, inférieure à 60 millions d'hectolitres,
d'une quantité évaluée sur la base suivante :
20.000 hectolitres pour chaque million de déficit
constaté sur le chiffre de 60 millions.
« 15° Inscription, dans la loi à intervenir, en
vue de la modification de la loi du 19 juillet
1890, des dispositions accordant le bénéfice de
la franchise aux produits tunisiens des cultures
destinées à remplacer celle de la vigne, y com-
pris leurs produits de transformation à l'état
desséché ou conservés par quelque procédé que
ce soit.
it 16° Le contingent global fixé pour l' intro-
duction en France du régime de faveur des vins
tunisiens comprend les produits vinicoles : vins
mutés au soufre, mistelles et vins de liqueur.
L'importation des mistelles et vins de liqueur
ne pourra dépasser, en aucun cas, une proportior
de 12 du contingent total. Le régime doua-
nier applicable à ces produits sera le même que
celui dont bénéficient les produits similaires en
provenance d'Algérie. » -
J en passe, et de non moins importants. Ces
articles sufifront à faire comprendre dans quel
esprit a été rédigé le texte auquel le Sénat
et la Giambre ont donné leur approbation.
J'ai assisté à la discussion très longue et très
intéressante qui a eu lieu sur le chiffre exact
de la production moyenne des vignobles tuni-
sieM, 750.000 hectolitres environ, disant les
Statistiques officielles ; 1 - 100-000 hctol'tres d?-s
1927, protestaient les représentants de la Tuni-
sie (encore une fois, cette industrie nouve lle ne
semblait pas du tout en décadence). Ceux-ci
réclamaient donc un contingent annuel de
700.000 hectolitres.
Calculons :
700.000 hectolitres, plus 100.000 représentés
par les 12.000 hectolitres d'alcool pur admis en
franchise, ceta fait 800-000 hectolitres (sans
compter les 20 000 accordés par chaque million
d'hectolitres de la production française si elle
est au-dessous de 60 millions).
Voilà ce que réclamait la Tunisie. Voici ce
qu'offraient les représentants de la métropole :
400.000 hectolitres, plus 100.000 (12.000 hec-
tolitres d'alcool pur). soit 500.000 hectolitres.
Ils disaient que la récolte de 1926 ayant été
déficitaire en France et en Algérie, le chiffre
de 550 000 hectolitres était exceptionnel.
Que dit le texte de la loi d' arbitrage proposé
par le Gouvernement ? Il accorde la franchise
jusqu'à 550.000 hectolitres et jusqu'à concur-
rence d'un contingent de 12.000 hectol itres
d'alcool vinique pur aux alcools représentant le
produit de la - distillation de 100.000 hectolitres
de vin (le décret annuel pouvant décider que
partie de cet alcool jusqu'à 6.000 hectolitres
pourra être importée sous forme de vin). Soit :
650.000 hectolitres. Ajoutez les 300.000 hec-
tolitres de la consommation intérieure, nous
voilà à 950.000 hectolitres, soit à 200.000 hec-
tolitres de plus que ne l'indiquaient les statisti.
ques officielles, à 150.000 hectolitres de moins
que ne le prétendaient les délégués tunisiens.
Salomon n' eût pas mieux arbitré. Qui donc
pourrait prétendre que la France protectionniste
a vou l u « décourager » une industrie qui n'est
plus nouvelle et. si cette compassion exprimée
dans la grande revue anglaise part d'un bon
"ltturel. ne pouvons-nous pas l' engager, comme
dit le fabuliste, à quitter ce souci ?
Ifnrlo RoHsforf,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Parlotte de m'as tu lu
Mon éminent ami Jean Ajalbert, de 1 Aca-
démie Goncourt. qui joint à un beau talent de
plume une connaissance éclairée du monde co-
lonial, s'élevait récemment en termes aussi vifs
que justifiés contre le prix de la littérature colo-
niale décerné par quelques personnalités de va-
leur comme Myriam Harry et d'autres qui n ont
même pas l'honneur d'être discutés sous la pré-
sidence d'un plumitif sans valeur.
Jean Ajalbert avait mille fois raison quand
il contestait à la fois la méthode d'examen de
cet aréopage et son autorité.
Le Temps donnait hier le compte rendu de
cette réunion :
Le jury des prix de la littérature coloniale
s'est réuni hier chez son président, M. Pierre
Mille. Assistaient à cette assemblée MM.
Henry Berenger, sénateur de la Guadeloupe,
ancien ambassadeur ; Claude Farrère, Dubois,
Sébastien-Charles Leconte, les frères Marius et
Ary Leblond, Mme Myriam Harry, MM. de
Pouvourville. Terrier, Capus, Lichtenberg,
Jean Vignaud,
Le prix, qui s'élève, cette année, à 6.000
franc. a été décerné au colonel Je Samès pour
son roman Kahinor. dans lequel il s'est efforcé
de montrer le véritable visage des Nord-Afri-
cains, Arab es et Berbères, en mêlant aux récits
d'aventures les traits de mœurs et de carac-
tères qu'il a observés pendant vingt ans.
Trois des voix du jury s'étaient portées sur les
livres de MM. Herbert Weld : le Colosse en-
dormi ; Claude Berton ; Bilali, et Maigret :
Tam-Tam.
Une véritable rigolade !
Il faudrait mieux supprimer purement et sim-
plement le prix de littérature coloniale que
d'autoriser de telles parodies.
Les lettres et les colonies n' ont rien à gagner
dans des opérations de ce genre.
JRf. JC.
A la mémoire de Jules Ferry
Le trente-cinquième anniversaire de la
inort, de .Iules Ferry a donné lieu, à lint-
Dit'>, à une émouvante cérémonie À laquelle
ont pria part de nombreuses délégations de
la région de l'Est, Prenant la parole sur la
tombe de l'illustre homme d'Ktat, M. Haoul
Pérel, en retraçant en termes éloquents la
carrière du grand républicain réformateur,
n'a ipas omis de rappeler l'œuvre grandiose
de Jules Ferry dans le domaine colonial de
la France.
-
AU CONSEIL D'ETAT
-
Requête du directeur de l'Ecole
primaire supérieure d'Alger
Le Conseil d'Etat a rejeté la demande
que M. Delor, directeur de l'école primaire
supérieure de gardons d'Alger, avait intro-
duite afin d'obtenir l'indemnité de résidence
allouée aux fonctionnaires de l'enseignement
primaire supérieur en service dans la mé-
tropole.
Cette décision de rejet a été prise pour
les motifs qu'aux termes de l'article 63 de
la loi du 16 avril 1895, aucune indemnité ne
peut être accordée aux agents jouissant du
quart colonial dont bénéficiait le requérant.
D'autre part, si le décret du 22 septembre
1922, fixant le traitement des instituteurs et
des institutrices de l'Algérie, déclare en vi-
Sueur en Algérie les dispositions de la loi
du 30 avril 1921, applicables à la métropole,
le décret du 11 décembre soiq, auquel se
réfère cette loi et qui fixe les conditions
d'élévation des indemnités de résidence ins-
tituées par la loi des 18 et 28 octobre pré-
cédents, porte expressément en son article 7
que ses dispositions ne sont pas applicables
aux agents en fonctions à l'étranger, aux
colonies et dans les pays de protectorat.
FAISONS LE POINT
'♦1
Un jour prochain on pourra indi-
quer par quelles mesures M. Lion
Perrier a marqué son passage au
ministère des Colonies fendant les trente der-
niers mois de la législature qui se meurt.
Aujourd'hui y je me contenterai de noter le
vaste essor donné par son passage rue Om/i-
not à la propagande coloniale. Il n'est pas
de grandes régions économiques qui ne comp-
tent un ou plusieurs comités de propagande
coloniale, actifs, vivants, munis d'une docu-
mentation chaque jour plus sérieuse, visités
par des conférenciers qui, avec une inlassable
ardeur, font connaître quelques aspects de
nos colonies à la foule accourue pour enten-
dre la bonne parole.
Grâce à M. Léon Perrier, renseignement
de géographie coloniale qui était une véri-
table dérision il y a cinq ou six lustres est
quelque chose de précis, de concret. La géo-
graphie coloniale à laquelle on consacrait
aussi bien dans les lycées que dans les écoles
primaires, trois ou quatre -leçons - souvent
moins - de cottrs en fin d'exercice scolaire,
devient une matière spéciale avec son coeffi-
cient propre. Dans les examens primaires,
comme dans les écoles normales primaires, il
y a un examen de géographie coloniale. Dans
les quatre ordres de baccalauréats, il y a une
épreuve obligatoire de géograp/rie coloniale,
comme il y en a une de latin, de grec, d'al-
lemand, ou d'histoire naturelle.
VEcole coloniale est une grande école.
M. Léon Perrier a voulu que dans le cadre
rénové de l' enseignement, la préparation à
l'I..:co/t' coloniale soit envisagée aux quatre
coins de la France, l'lit' circulaire à tous les
recteurs, faite d'accord avec M. Herriot (et
nous voyons là l'influence de M. Léon Per-
Tiu. car à plusieurs reprises, M. Edouard
Herriot a manifeste, notamment à nous même,
son désintéressement pour la France d'outre-
mer), les engage à signaler aux ministères in-
téussis, quels sont les lycées du ressort de
leur Université qui seraient susceptibles et
disposés d'assurer en une classe spéciale la
préparation à l'Ecole coloniale comme sont
assurées les préparations à l'Ecole Norma/e:
supérieure, à Polytechnique, à rlllstillit agro-
mmtiqlu, à Saint-Cyr.
Les Annales Coloniales ont, en leur temps,
résumé les modifications profondes apportées
à VEcole Coloniale ; Vexamen d'entrée exi-
gera désormais des jeunes gens qui sont ap-
pelés aux plus hautes et plus nobles desti
nées - celles d'admirristrateur des colonies
qui exigent tant de qualités de chef jointes
à une maturité d'esprit précoce - une
culture générale qui risquait trop souvent de
manquer, jointe à une spécialisation colo-
niale que le séjour avenue de l'Observatoire
développera méthodiquement.
En un mot, M. Léon Perrier a transformé
l'Ecole coloniale en véritable école normale
supérieure coloniale. Il a fait une place de
choix à la géographie coloniale dans îfS en-
seignements primaire et secondaire. Félici-
tons-le. Il n'y a plus que dans l'episeignenient
supérieur que cette place est de plus en plus
inférieure.
Esférons et patientons.
Mmrcei ..ede'.
L'Aviation Coloniale
Paris-Brazzaville
Le commandant Dagnaux et le mécani-
cien Treille, qui ont accompli le raid Paris-
Madagascar, ont terminé hier, à Yillacou-
blay, les essais de l'avion sur lequel ils
veulent effectuer un raid d'études Paris-
Brazzaville.
Lt: commandant Dangnaux doit s'envoler
de Villaeoublay pour lstres si le temps est
meilleur li Marseille qu'à l'heure actuellle.
Sinon, il partira du llourget directement
pour Oran avec un approvisionnement
d'esseme de 1.500 litres, L'avion, pour ce
départ, atteindra le poids de 3.400 kilos.
Ce raid est surtout une mission d'études
complémentaires pour la ligne aérienne
pîojetée Bruxelles-Congo Belge et non un
laid de vitesse. 11 comporte l'itinéraire sui-
vant à l'aller : Paris, Oran, Adrar, Gao-
Zinder, Lac Tchad, Fort-Lamy, Bangui,
Brazzaville, soit T.otiO kilonnètres ; a*i ie-
tour : Brazzaville, Douala, Kotonou Bama-
ko, Dakar, Cas-iblanca, Lisbonne, Parie,
soit environ 8.500 kilomètres.
On voit que la distance totale à couvrir
par le commandant Hagnaux et son mé-
canicien Treille atteint 16.000 kilomètres,
dont la plus grande partie au-dessus du
Sahara et des forêts de l'Equateur.
Paris-Hanoï et retour
Le i-clonel Antoinat et les trois personnes
qui composaient sa mission sont arrivés de
Syrte, où ils 'avaient atterri brusquement
en brisant leur appareil, ù Tripoli en au-
tomobile.
En Extrême-Orient
l,ingénieur en chef de l'aéronautique,
Louis llirschauer, secrétaire de la commis-
sion d'aviation de r Aéro-Club de France,
a fait hier après-midi, dans le grand im-
phitlrôAlre du Conservatoire national des
arts et métiers, une Conférence sur la
question de l'aviation française en Extrbnc-
Orient.
Londres-Le Cap
lady Bailey a rendu visite il lord Lloyd
qui s'oppose toujours A son départ pour
Le Cap.
Les officiers aviateurs Bernard et Mac
Intosh qui exécutent un vol civil Londres-
Le Cap et qui sont attendus vers le 8 avril,
pourraient escorter lady Bailey dans la tra-
versée du désert et alors lé veto serait
sans doute levé.
- -
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
;1e faire connaître, au Ministre des Colonies,
qu'à la date du 23 mars 1928, le taux omeiel
de la piastre était de 13 fr. 05.
BROUSSES
* BROUTILLES
"":"" - - -00
Non, pas de « coup de bambou tt..,
Un de nos confrères, oui signe « Le Vieux
Colon » dans le Colon de Madagascar,
s'élève contre une éventuelle naturalisation
en masse des malgaches.
« En France, écrit-il, les gens parlent des
indigènes comme un aveugle des couleurs
et proclament que c'est nous qui nous trom-
pons lorsque nous ne partageons pas leur
avis. » (Ce coup de patte n'est d'ailleurs pas
spécialement destiné aux journalistes de la
- métropole, mais au Comité Central de la
Ligue des Droits de l'Homme.)
- Pour qui donc nous prenez-vous ? pour-
suit le vieux colon. Nous ne sommes pas
des brutes. Nous sommes des Français nor-
maux, venus de France avec leur habituel
et congénital bagage d'humanitarisme. Alors
quoi ? Le néo-colon reçoit-il des le sol mal-
gache un coup de bambou spécial qui le
transforme en sauvage, tortionnaire des mal-
heureux indigènes?. Non, mais « il est en
présence d'un état de choses tout différent
de ce qu'on lui avait dit. Alors, il examine,
il étudie, il voit la rue. la ville, la cam-
pagne, il voit l'administration. où l'indis-
cutable infériorité de l'employé malgache
saute aux yeux de tous dès qu'on veut lui
confier une responsabilité quelconque. Il
discerne bientôt le caractère gasy, iourbe,
eDtr, paresseux et, par-dessus tout, infi-
niment ingrat ».
Ce disant, notre confrère va peut-être un
peu fort, car on ne saurait oublier que le
mensonge est le triste bouclier des faibles,
et qu'il n'y a pas d'ingratitude réelle là où
les bienfaits, fussent-ils indéniables, ont été,
à l'origine, offerts à la pointe de l'épée,
Mais il rejoint les voies de la justice lors-
qu'il ajoute :
fi Dirons-nous que le malgache est ton-
cièrement mauvais et inapte au perfection
nement? Loin de là. Il n'est ni vraiment sau-
vage, ni brutal, ni cruel : il a jusqu'à un
certain poir.t le sentiment de la famille; il
a conscience du bien et du mal, de 1 honnê-
teté et de la malhonnêteté, mais tout cela
à l'échelle réduite. Un abime nous sépare
encore. Nous sommes une grande et belle
famille; ne doit pas y entrer (lui veut. Nous
adaptons le principe de l'asstmilation pro-
gressive, mais au mérite. »
Ma foi, ce confrère nous parait un sage.
Un peu rude de façons, cependant, lorb-
qu'il invite non pas formellement, mais
avec assez de clarté, les Français de la
métropole à se mêler de ce qui les regarde.
D'abord, appelant à notre secours M. ue
la Palisse, posons ce principe que si la mé-
tropole ne s'occupait pas des colonies, il n'y
aurait plus de colonies, mais des foules
d'Européens déracinés et d'indigènes peut-
être bien marris de se voir intégralement
émancipés.
Puis, en ce qui concerne les journalistes
d'ici, qui ont justement pour mission d'in-
former le public des choses coloniales et ne
peuvent pourtant pas prendre le bateau ou
l'avion chaque fois qu ils ont un article à
écrire, ils font vraiment tout leur possible
pour se documenter avec exactitude. Ils ont
à cet effet des correspondants (qui ne sont
pas toujours du même avis sur une même
question), des journaux locaux et surtout les
confidences des coloniaux fraîchement dé-
barqués aux ports français.
Dans ces conditions, je propose un pari
au Il Vieux Colon ». C'est qu il va tomber
d'accord avec les susdits coloniaux au moins
sur la vérité d'une sorte de maxime qui, de
plus en plus, a cours parmi eux.
<1 Faut-il être indigénopliile ou indigéno-
phobe? 1) leur ai-je souvent demandé.
Et presque tous ont Tépondu :
i< Il faut être indigénojuste. »
N'est-ce' pas, cher confrère de Tamatave,
que nous sommes d'accord ?
Jtuetton.
1. -
L'exploitation de la mer
Il faut moderniser l'industrie
des conserves
Le but particulier de l'Association des Pê-
ches est de favoriser l'alimentation par le pois-
son, tout en ouvrant un large débouché aux
produits de la pêche. ,
Malheureusement, r organisation actuelle des
industries de conserves n est pas en mesure
d'utiliser trop souvent la totalité des pêches
quand celles-ci sont abondantes. Les pêcheurs
s'en plaignent à juste titre.
Le grand défaut de toute pêche est d être
saisonnière et irrégulière.
- - - "'1.1
Les industriels affirment, de leur côté, qu Us
ont aménagé leurs usines de leur mieux.
Cependant, ce n'est pas sans regret que l'on
constate qu' en 1912 nos exportations attei-
gnaient 4.392 tonnes et qu'elles n'atteindront
même pas 4.000 tonnes en 1927. Les Portu-
gais ont expédié, en 1926, 4.100 tonnes de
sardines de 441.000 livres st. en Angleterre,
tandis que les exportateurs français ont à peine
atteint la valeur de 130.000 livres st. N'est-ce
pas pénible !
De plus, nous avons dû importer chez nous,
en 1926, 13.160 tonnes, alors que la France
est un des premiers pays de pêche du monde,
grâce à la longueur de ses côtes. -
- - .1-
La situation est-elle sans remède ? Non pas.
A l'exemple de l'Algérie, qui a décidé 1 ins-
tallation d'un frigorifique à la disposition des
fabriques de conserve de poissons, il faut créer
de nombreux t frigorifiques. De plus, il faut
s'inspirer de l'exemple américain. L'accord des
fabricants, outre-Atlantique, a réalisé de gran-
des économies. Unifions, comme chez eux, les
caractéristiques des conserves à livrer au pu-
blic. Cela entraînera une simplification et une
réduction énorme des frais de fabrication, d em-
ballage et de vente ; de même, les études
techniques sur tout ce qui se rattache à la con-
servation du poisson et des produits alimen-
taires, la recherche des débouchés, la vente
en commun poussés très loin et avec des moyens
puissants peuvent donner, seuls, les résultats
souhaités par les pêcheurs, les consommateurs
et. les industriels eux-mêmes.
M. Steeg reçoit le général Sanjurjo
.1.
A son arrivée à Rabat, au cours de sa vi-
site de la zone française du Maroc, Le gé-
néral Sanjurjo, haut-commissaire de la zone
espagnole, a été reçu par M. Th. Steeg qui
a offert en son honneur un dîner de gala.
Bien qu'il se soit défendu de vouloir faire
un discours, M. Steeg a prononcé une allo-
cution très applaudie.
Il Le représentant de la noble nation voi-
sine, a dit le Résident Général, sera tou-
jours le bienvenu dans notre zone ; mais un
accueil particulièrement chaleureux sera tou-
jours fait au lieutenant général Sanjurjo,
pour lequel toute la population de notre zone
ressent une affection particulière, en raison
de la simplicité, de la droiture et de la gé-
nérosité de son caractère et de son courage
indomptable, qui ne connut jamais d'échec.
Personne, ici, n'a oublié les circonstances
particulièrement émouvantes de son voyage
au Maroc, en mai 1926, lorsque, grâce aux
efforts concertés des armées espagnole et
française, le cauchemar rifain a été dissipé.
cc La collaboration confiante des deux puis-
sances, cimentée non seulement par un lien
d'intérêt commun, mais par l'estime et l'uf-
fection réciproques des deux hauts-commis-
saires, permettra le maintien dans l'empire
chérifien entier d'une paix profonde, qui fa-
vorisera, pour le plus grand bonheur de tous,
le progrès de la civilisation. Il
En terminant, M. Steeg a bu à la famille
royale d'Espagne, à la glorieuse armée es-
pagnole, à la nation voisine et amie.
Le général Sanjurjo prenant ensuite la
parole, a exprimé toute sa reconnaissance et
ses remerciements émus pour les égards, les
attentions et l'amabilité qui lui sont prodi-
gués chaque jour et à toute heure, chaque
fois qu'il a le plaisir de venir en zone fran-
çaise.
« Si la collaboration franco-espagnole a été
nécessaire, a ajovité le haut-commissaire es-
pagnol, pour terminer une guerre où les
deux nations de même race devaient, rem-
plissant un devoir, assurer la sécurité dans
un pays où elles s'étaient engagées à éta-
blir la paix, combien cette collaboration est
encore plus nécessaire après la victoire. Il
Dans la mainée du 24, le haut-commis-
saire espagnol et sa suite sont partis pour
Casablanca.
Le pacha de la ville a salué le haut-com-
missaire qui, après une courte visite de la
ville, s'est rendu à l'hôtel du contrôleur ci-
vil. Il est reparti à 1; heures à destination
de Marrakech où il est arrivé dans la soirée.
Le général Hurt-, commandant la région,
a présenté au haut-commissaire espagnol le
pacha de la ville, et le général Sanjurjo s'est
rendu au palais présidentiel de Bahia, puis
au palais du sultan. Les illustres visiteurs
ont été reçus par le prince impérial Moulai
Idriss.
Après quelques paroles de bienvenue, le
prince Moulai Idriss a offert un thé, puis ses
htel ayant pris congé, le cortège a rega-
gné le palais Bahia. A 20 h. 30, le général
Huré a donné un diner intime.
Notons qu'au cours de l'audience solen-
nelle que le sultan a aCÍordée à M. Steeg
qui lui présentait le général Sanjurjo, le
Résident Général a lu une lettre adressée à
Sidi Mohamed par le Président de la Répu-
blique. Le sultan a prié M. Steeg de trans-
mettre ses remerciements à M. Doumergue.
Adieu pousse-pousse.
L'automobile, déesse moderne, est en train
de détrôner les pousse-pousse tant au Tonkin
qu'en Cochinchine ou à Madagascar.
Tout comme nos antiques fiacres d'il y a
vingt ans, le pousse-pousse disparait petit
à petit des rues de Saïgon et d'Hanoï,
éclipsé, dépassé, voire écrasé par la diabo-
lique HP qui le frôle en trombe ou le re-
tourne comme une crêpe.
Devant un tel et dangereux état de enose,
les conducteurs de pousse ont capitulé,
comme capitulèrent les braves cochers des
vieilles gimbardcs qui furent la gloire de
Paris à l'époque des longs cheveux et des
corsets.
Ils ont remisé leurs brouettes pour deman-
der leur permis de conduire.
On prévoit qu'il ne restera plus un seul
pousse, d'ici quelques années, en circula-
tion dans nos grandes villes indochinoises.
Les régions qui ne possèdent que des pis-
tes, évidemment, recueilleront et les pousse-
pousse démodés et ceux de leurs conducteurs
attachés jusqu'à la mort, à la tradition mil-
lénaire.
Mais ces tvaditionnalistes passeront comme
le reste. Et qui sait, les pistes devenues des
routes ou les autos devenues pratiques sur
les pistes, le dernier pousse ira dormir dans
un Musée.
Pêcheries indochinoises
•+•
On parle beaucoup de l'organisation scien-
tifique des pêcheries d'Indochine. Après la
standardisation du « Nuocmam l', on envi-
sage aujourd'hui de nouveaux procédés. Us
permettraient de remplacer le sel utilisé à
la saumure, par des antiseptiques modernes
qu'étudie le laboratoire de Can-Da. Les mé-
thodes prévues permettraient alors de traiter
les 30 à 50.000 tonnes d'issues de poisson qui
se perdent annuellement sur le giand lac
du Cambodge. On pourrait fabriquer une vé-
ritable « farine » de poisson où les matière?
azotées seraient conservées intactes et d'où
l'huile et les matières grasses pourraient être
extraites par raffinage ultérieur.
SPORT INDOCHINOIS
Le Ping-Pong
Il parait que l'Indochine compte un grand
nombre de joueurs de ping-pong ou tennis
de table de première force.
Devenu à la mode, dans tous les grands
clubs de tennis, des salles spéciales sont ré-
servées aux joueurs de ping-pong qui, entre
deux parties, viennent s'y faire la main.
Ce qui lui vaut cette vogue notable, c'est
peut-être, outre l'attrait du jeu, la facilité
avec laquelle on peut s'y entraîner. En
effet, une table de salle à manger peut ser-
vir parfaitement de « court n. Des raquettes
en bois, d'ailleurs très bon marché, un filet
de modèle réduit, quelques balles de cellu-
loïd, suffisent comme attirail sportif.
Attendons le prochain championnat où
l'Indochine ne manquera pas de battre à
plate couture tous les joueurs nationaux et
Internatioftaux de ping-pong.
Voyage aux Antilles
Langage créole
Le langage pourrait se définir : parler se*
Ion les astres. En bordure d'équateur, dans
l'hémisphère austral où la Croix du Sud est
droite sur Vhorizon, le verbiage ailé na riett
des finesses civilisées de la latinité boréale.
Une sonorité pleine, nuancée de nonchaloiry
demeure au fond des gosiers guadeloupiens,
legs ancestral des cris de ralliement des guer-
riers caraïbes.
Le français déshabillé à la mode du paySt
substantifs sans articles, verbes sans temps,
pluriel simplifié, nu sous des phrases ra-
pides couleur d'air, est devenu le langage
créole.
la tonique de chaque mot, éclalanti
comme un coup de tamtam, devait rester dans
l'oreille du nègre, tandis que les syllabes
atones s'oplatircnt, se déformèrent sur ses
lèvres.
De Vacadémique « vous epitcndez Y,, les
habitants des savanes et des grands bois ont
fait « ou tanne P. Un battement de mains
sur les cuisses, un éclat de rire, un roule.
ment d'yeux confirment le verbe.
« Ou tanne 1 » « To-to-to ça qui là ? »
« C'est moin même latimou.
« La plie ka mouillé moin. »
« Vous entendez! Toc-toc toc, qui est là? -
« C'est moi-même l'amour, ouvrez la
[porte. -
« La pluie me mouille. Il
Ainsi improvise Nestor, jeune nègre sen.
sible, au passage d'une matadore :
« Mi bel négresse !. foinq li bel! bonju
mamelle. »
« Bonju missié. » L'intonation chantante
comme toute la démarche de cette beauté
notre a une grâce serpentine.
X est or poursuit : « Comment yo ka crié
ou ? Oti ou ka rété ché f » (Comment t'ap-
pelles-tu ? Où habites-tu, chère ?)
Le poing sur la hanche, elle le toise, mo-
quctlu :
« Zaffai eabritt pas zaf foi moiiion! a
(Les affaires du cabri ne regardent pas !e
mouton.)
Alors, Nestor, non découragé, suit la re-
belle en chantant. la longue intonation
bizarre s'élève jusqu'au gazouillis de l'oi-
seau et retombe au rythme monocorde du
début. ̃ C'est moin même lanmou. »
Le créole écrit est une langue inerte comme
un colibri sans mouvement. Pour que la
phrase soit claire, elle dort être exprimée à
l'aide du corps tout entier, les yeux, les
dents, les bras, les mains, les doigts, les
hanches. C'est ainsi que du français de Bos-
suet, le. nègre a fait un instrument à sa
façon.
Nul besoin de longs sermons contre les
orgueilleux, le jugement éloquent est vite
formulé: 1 Quand milatt tirri yon vié cheval
yo dit négresse pas manman yo. » (Quand
le mulâtre se voit possesseur d'un cheval, il
prétend que la négresse n'est plus sa nère. 8
Contre les égoïstes, le proverbe jaUltt de
la flamme aérienne d'un ver-luisant 'l;¡}lant,.
a Toutt bête à fé ka claire pou name yo. »
(Chaque luciole (bête à feu) éclaire pour son
âme. )
FI quand les noirs ont faim, ils peignent
ainsi leur misère : 1 Cououi deiè chien pou
frappé zo. t (Courir derrière les chiens pour
attraper des os.)
• •
- Parler-moi aussi. Céleste, de vos colè-
res, des zombis, des piayes. Riez et dites-
moi : a Dent pa khi Y,, ce qui signifie que
le rire qui découvre les dents ne révèle pas
le chagrin au fond du ciriir. Chantez-moi
vos malheurs, Canlc ?
a Mamelle ça ou titii ? D et la triste con-
clusion de la complainte :
a Ne pleurez pas ainsi, la nier ne reste
pas sans les flots bleus, le ciel sans étoiles,
la fleur sans papillon, il y a d'autres jeunes
gens qui vous consoleront. Mais, à force de
pleurer, on a porté la désrsptrée au tin fond
du cimetière sous im pied de bananes. »
Céleste assiste à mes préparatifs de départ,
elle les suit crvec un déhanchement maallco-
lique comme une mélopée de pleureuse. Les
yeux disent : fi l' l'US pilrta., vous oublierez
Cdestt'! » FI, comme le m'en défends, elle
ajoute, pour me prouver que les absents ont
toujours tort et que les souvenirs meurent :
« /adi» loin, gombo gâté. 1)
a Quand le jardin est lnin, on laisse, les
fruits pourrir sans les cueillir. D
Marie-Louise Sicard.
reraignoe (lie bas ne soie
On élève classiquement, à Madagascar, un
ver à so ie importé de France. Mais il existe
dans la grande île une araignée qui secrète, pa-
raît-il, des fils d'or de toute beauté et dont la
résistance permettrait un emploi industriel des
plus intéressants.
Seulement, cet animal-pactole, de grande
taille. agile et parfaitement répugnant, ne veut
pas se laisser exploiter de bonne grâce.
Faut-il s'en affliger ?
Il y a quelque cinquante ans, Rops, oyant
cette nouvelle, se fût complu à graver une eau-
forte où l'on verrait une araignée tisser des bas
de soie autour de longues jambes fémipines , :
symbole utile à notre temps qui ne se soucie
pas assez de discerner les ombres de laideur
accompagnant le luxe, la richesse et la sensua-
lité à tout prix.
Tout bien pesé, on peut souhaiter que d'in-
génieux colons décident les araignées madé.
casses à livrer leur soie.
Mais on demande un Rops.
H B. l.
MS NUMERO : 30 CENTIMES
LUNDI SOIR, 26 MARS 1928.
JOVMALJJJOTIDIEN
Rédaction & Administration :
m, Mm m Mt-TMir
PARIS ou)
îiiirn t LOUV- le-"
ITICHELIEU 87-34
Les Annales Coloniales
Lit annonce* et réclame# sont ,,. -
bureau du iounuU.
DmecTCURS: Marcel RUEDEL et L.-G. THêBAULT
Tout les orHcU. publU. dans notre journal ne peuvent
être reproduits qu'en citant Les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec le supplément illustrât
Ulm se 0 Moi. 8 Meie
France et
Colonie! IttO • 66 » Mt
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LA QUESTION DES VINS TUNISIENS
•»» '1- 1
Un long article de la Contmnponry Review,
paru il y a quelques semaines, appréciant les
effets de notre système douanier colonial, fai-
sait la critique de la loi de 1892. Il insistait
sur « le protectionnisme » par lequel nous dé-
fendions, disait-il, le marché français contre la
concurrence des colonies, et citait plus particu-
lièrement la question des vins tunisiens. Ces der-
niers, après avoir été frappés d'un tarif plus
fort que les vins italieut sont toujours frappés,
ajoutait notre confrère, d un droit plus important
et, ce qui est plus grave, sont limités à un con-
tingent fixé chaque année. « Il est difficile
d imaginer une mesure moins faite pour encou-
rager une industrie nouvelle. » Ainsi s' expri-
mait la Contemporary ReIJiew.
Cette façon de comprendre les choses et de
tes exposer est vraiment commode, mais elle est
trop simple. La question des vins tunisiens ne
se traite pas ainsi en quatre ou cinq lignes.
La loi du 19 juillet 1890 permet aux vinr.
- tunisiens d' entrer en France moyennant un droit
de 0 fr. 60 par hectolitre au-dessous de 11 9 ;
au-dessus. ils paient une taxe supplémentaire de
0 fr. 70 par degré. Les décrets rendus par le
Président de la République sur les propositions
des ministres intéressés déterminent, d' après les
statistiques officielles de la Résidence, les quan-
tités auxquelles s'appliquent les dispositions de
la loi : c' est ce qu on appelle le contingente-
ment.
A l'époque où a paru la loi, la Tunisie avait
environ 4.500 hectares plantés en vignes et pro-
duisait une récolte annuelle de 200.000 hectoli-
tres. Comment cette industrie nouvelle a-t-elle
été découragée ? On s' en rendra compte quand
oq saura que. de 4.500 hectares en 1890. la
superficie des vignobles passe à 9.708 en 1900.
à 14.100 en 1910, à 23.414 en 1920. à
27.296 en 1927. Quant à la production, elle
atteint, de 1915 à 1918 : 300.000. 450.000.
432.000. 608.000, et. de 1922 à 1926 :
618.000, 781.300, 829.000. 918.853, 736.839
hectolitres. Que serait-ce si on avait « encou-
ragé » l'industrie nouvelle ?
Il ne s'agit pas de récriminations. Elles se-
nient d'autant plus déplacées, d'autant plus
maladroites que le Sénat vient de voter, sur le
rapport de M. Lauraine, un texte destiné à
apaiser toutes les vieilles querelles. Certes, il y
a eu des instants pénibles, dans les années sur-
tout où le marché français était encombré de
vins iMtropolitains, Le contingent avait beau
croftre. puisque, parti de 20.COO hectolitres en
1890. il atteignait 100.000 en 1895. 200.000
en 1901. 3COOOOen 1916. 500.000 en 1925,
550.000 en 1927. - Ajoutez à - ces chiffres ceux
de la consommation intérieure qui s'élève en
Tunisie à 300.000 hectolitres par an, et rap-
prochez ces chiffres de ceux de la production
donnés plus haut. Les revendications des viti-
culteurs tunisiens persistaient, ils réclamaient
que le contingent fût augmenté et se plai-
gnaient des difficultés que faisait naître l'appli-
cation des décrets.
En présence de ces récriminations, le Gou-
vernement a jugé que « l' application de la loi
du 19 juillet 1890, sur le point où elle déter-
mine les conditions de l'entrée en France des
vins tunisiens. donnait lieu à des difficultés éga-
lement nuisibles aux intérêts de la métropole et
à ceux de notre protectorat. o j ajoute : et plus
particulièrement à ceux de la viticulture, dont les
intérêts sont solidaires, qu'il s'agisse de nos vi-
gnerons ou des vignerons de Tunisie.
On constitua alors une Commission de re-
fonte du régime douanier applicable en France
aux produits tunisiens et notamment aux vins.
J'en faisais partie. J'ai suivi les débats et pris
part aux travaux. Je ne prétends pas que cela
marchait tout seul. Mais cela marchait cepen-
dant ; les discussions, parfois fort vives, rappro-
chaient chaque fois davantage ceux qui y pre-
naient part plutôt Qu'elles ne les divisaient. La
preuve, c'est qu'elles ont fini par l'établisse-
ment d'un programme d'entente qui ne compre-
Mut pas moins de dix-huit articles, où je lis :
« 80 Publication, avant le 5 décembre, des
statistiques officielles de production des vins tu-
nisiens en y mentionnant à part les stocks pro-
venant des récoltes des années précédentes.
« 11° Inscription, dans la loi à intervenir, du
principe que le contingent global fixé par cette
loi pour l'introduction en France des vins au
bénéfice du régime de faveur et en vue de leur
consommation en France, sera augmenté auto-
matiquement, en cas d'une récotte, France et
Algérie, inférieure à 60 millions d'hectolitres,
d'une quantité évaluée sur la base suivante :
20.000 hectolitres pour chaque million de déficit
constaté sur le chiffre de 60 millions.
« 15° Inscription, dans la loi à intervenir, en
vue de la modification de la loi du 19 juillet
1890, des dispositions accordant le bénéfice de
la franchise aux produits tunisiens des cultures
destinées à remplacer celle de la vigne, y com-
pris leurs produits de transformation à l'état
desséché ou conservés par quelque procédé que
ce soit.
it 16° Le contingent global fixé pour l' intro-
duction en France du régime de faveur des vins
tunisiens comprend les produits vinicoles : vins
mutés au soufre, mistelles et vins de liqueur.
L'importation des mistelles et vins de liqueur
ne pourra dépasser, en aucun cas, une proportior
de 12 du contingent total. Le régime doua-
nier applicable à ces produits sera le même que
celui dont bénéficient les produits similaires en
provenance d'Algérie. » -
J en passe, et de non moins importants. Ces
articles sufifront à faire comprendre dans quel
esprit a été rédigé le texte auquel le Sénat
et la Giambre ont donné leur approbation.
J'ai assisté à la discussion très longue et très
intéressante qui a eu lieu sur le chiffre exact
de la production moyenne des vignobles tuni-
sieM, 750.000 hectolitres environ, disant les
Statistiques officielles ; 1 - 100-000 hctol'tres d?-s
1927, protestaient les représentants de la Tuni-
sie (encore une fois, cette industrie nouve lle ne
semblait pas du tout en décadence). Ceux-ci
réclamaient donc un contingent annuel de
700.000 hectolitres.
Calculons :
700.000 hectolitres, plus 100.000 représentés
par les 12.000 hectolitres d'alcool pur admis en
franchise, ceta fait 800-000 hectolitres (sans
compter les 20 000 accordés par chaque million
d'hectolitres de la production française si elle
est au-dessous de 60 millions).
Voilà ce que réclamait la Tunisie. Voici ce
qu'offraient les représentants de la métropole :
400.000 hectolitres, plus 100.000 (12.000 hec-
tolitres d'alcool pur). soit 500.000 hectolitres.
Ils disaient que la récolte de 1926 ayant été
déficitaire en France et en Algérie, le chiffre
de 550 000 hectolitres était exceptionnel.
Que dit le texte de la loi d' arbitrage proposé
par le Gouvernement ? Il accorde la franchise
jusqu'à 550.000 hectolitres et jusqu'à concur-
rence d'un contingent de 12.000 hectol itres
d'alcool vinique pur aux alcools représentant le
produit de la - distillation de 100.000 hectolitres
de vin (le décret annuel pouvant décider que
partie de cet alcool jusqu'à 6.000 hectolitres
pourra être importée sous forme de vin). Soit :
650.000 hectolitres. Ajoutez les 300.000 hec-
tolitres de la consommation intérieure, nous
voilà à 950.000 hectolitres, soit à 200.000 hec-
tolitres de plus que ne l'indiquaient les statisti.
ques officielles, à 150.000 hectolitres de moins
que ne le prétendaient les délégués tunisiens.
Salomon n' eût pas mieux arbitré. Qui donc
pourrait prétendre que la France protectionniste
a vou l u « décourager » une industrie qui n'est
plus nouvelle et. si cette compassion exprimée
dans la grande revue anglaise part d'un bon
"ltturel. ne pouvons-nous pas l' engager, comme
dit le fabuliste, à quitter ce souci ?
Ifnrlo RoHsforf,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des Colonies.
Parlotte de m'as tu lu
Mon éminent ami Jean Ajalbert, de 1 Aca-
démie Goncourt. qui joint à un beau talent de
plume une connaissance éclairée du monde co-
lonial, s'élevait récemment en termes aussi vifs
que justifiés contre le prix de la littérature colo-
niale décerné par quelques personnalités de va-
leur comme Myriam Harry et d'autres qui n ont
même pas l'honneur d'être discutés sous la pré-
sidence d'un plumitif sans valeur.
Jean Ajalbert avait mille fois raison quand
il contestait à la fois la méthode d'examen de
cet aréopage et son autorité.
Le Temps donnait hier le compte rendu de
cette réunion :
Le jury des prix de la littérature coloniale
s'est réuni hier chez son président, M. Pierre
Mille. Assistaient à cette assemblée MM.
Henry Berenger, sénateur de la Guadeloupe,
ancien ambassadeur ; Claude Farrère, Dubois,
Sébastien-Charles Leconte, les frères Marius et
Ary Leblond, Mme Myriam Harry, MM. de
Pouvourville. Terrier, Capus, Lichtenberg,
Jean Vignaud,
Le prix, qui s'élève, cette année, à 6.000
franc. a été décerné au colonel Je Samès pour
son roman Kahinor. dans lequel il s'est efforcé
de montrer le véritable visage des Nord-Afri-
cains, Arab es et Berbères, en mêlant aux récits
d'aventures les traits de mœurs et de carac-
tères qu'il a observés pendant vingt ans.
Trois des voix du jury s'étaient portées sur les
livres de MM. Herbert Weld : le Colosse en-
dormi ; Claude Berton ; Bilali, et Maigret :
Tam-Tam.
Une véritable rigolade !
Il faudrait mieux supprimer purement et sim-
plement le prix de littérature coloniale que
d'autoriser de telles parodies.
Les lettres et les colonies n' ont rien à gagner
dans des opérations de ce genre.
JRf. JC.
A la mémoire de Jules Ferry
Le trente-cinquième anniversaire de la
inort, de .Iules Ferry a donné lieu, à lint-
Dit'>, à une émouvante cérémonie À laquelle
ont pria part de nombreuses délégations de
la région de l'Est, Prenant la parole sur la
tombe de l'illustre homme d'Ktat, M. Haoul
Pérel, en retraçant en termes éloquents la
carrière du grand républicain réformateur,
n'a ipas omis de rappeler l'œuvre grandiose
de Jules Ferry dans le domaine colonial de
la France.
-
AU CONSEIL D'ETAT
-
Requête du directeur de l'Ecole
primaire supérieure d'Alger
Le Conseil d'Etat a rejeté la demande
que M. Delor, directeur de l'école primaire
supérieure de gardons d'Alger, avait intro-
duite afin d'obtenir l'indemnité de résidence
allouée aux fonctionnaires de l'enseignement
primaire supérieur en service dans la mé-
tropole.
Cette décision de rejet a été prise pour
les motifs qu'aux termes de l'article 63 de
la loi du 16 avril 1895, aucune indemnité ne
peut être accordée aux agents jouissant du
quart colonial dont bénéficiait le requérant.
D'autre part, si le décret du 22 septembre
1922, fixant le traitement des instituteurs et
des institutrices de l'Algérie, déclare en vi-
Sueur en Algérie les dispositions de la loi
du 30 avril 1921, applicables à la métropole,
le décret du 11 décembre soiq, auquel se
réfère cette loi et qui fixe les conditions
d'élévation des indemnités de résidence ins-
tituées par la loi des 18 et 28 octobre pré-
cédents, porte expressément en son article 7
que ses dispositions ne sont pas applicables
aux agents en fonctions à l'étranger, aux
colonies et dans les pays de protectorat.
FAISONS LE POINT
'♦1
Un jour prochain on pourra indi-
quer par quelles mesures M. Lion
Perrier a marqué son passage au
ministère des Colonies fendant les trente der-
niers mois de la législature qui se meurt.
Aujourd'hui y je me contenterai de noter le
vaste essor donné par son passage rue Om/i-
not à la propagande coloniale. Il n'est pas
de grandes régions économiques qui ne comp-
tent un ou plusieurs comités de propagande
coloniale, actifs, vivants, munis d'une docu-
mentation chaque jour plus sérieuse, visités
par des conférenciers qui, avec une inlassable
ardeur, font connaître quelques aspects de
nos colonies à la foule accourue pour enten-
dre la bonne parole.
Grâce à M. Léon Perrier, renseignement
de géographie coloniale qui était une véri-
table dérision il y a cinq ou six lustres est
quelque chose de précis, de concret. La géo-
graphie coloniale à laquelle on consacrait
aussi bien dans les lycées que dans les écoles
primaires, trois ou quatre -leçons - souvent
moins - de cottrs en fin d'exercice scolaire,
devient une matière spéciale avec son coeffi-
cient propre. Dans les examens primaires,
comme dans les écoles normales primaires, il
y a un examen de géographie coloniale. Dans
les quatre ordres de baccalauréats, il y a une
épreuve obligatoire de géograp/rie coloniale,
comme il y en a une de latin, de grec, d'al-
lemand, ou d'histoire naturelle.
VEcole coloniale est une grande école.
M. Léon Perrier a voulu que dans le cadre
rénové de l' enseignement, la préparation à
l'I..:co/t' coloniale soit envisagée aux quatre
coins de la France, l'lit' circulaire à tous les
recteurs, faite d'accord avec M. Herriot (et
nous voyons là l'influence de M. Léon Per-
Tiu. car à plusieurs reprises, M. Edouard
Herriot a manifeste, notamment à nous même,
son désintéressement pour la France d'outre-
mer), les engage à signaler aux ministères in-
téussis, quels sont les lycées du ressort de
leur Université qui seraient susceptibles et
disposés d'assurer en une classe spéciale la
préparation à l'Ecole coloniale comme sont
assurées les préparations à l'Ecole Norma/e:
supérieure, à Polytechnique, à rlllstillit agro-
mmtiqlu, à Saint-Cyr.
Les Annales Coloniales ont, en leur temps,
résumé les modifications profondes apportées
à VEcole Coloniale ; Vexamen d'entrée exi-
gera désormais des jeunes gens qui sont ap-
pelés aux plus hautes et plus nobles desti
nées - celles d'admirristrateur des colonies
qui exigent tant de qualités de chef jointes
à une maturité d'esprit précoce - une
culture générale qui risquait trop souvent de
manquer, jointe à une spécialisation colo-
niale que le séjour avenue de l'Observatoire
développera méthodiquement.
En un mot, M. Léon Perrier a transformé
l'Ecole coloniale en véritable école normale
supérieure coloniale. Il a fait une place de
choix à la géographie coloniale dans îfS en-
seignements primaire et secondaire. Félici-
tons-le. Il n'y a plus que dans l'episeignenient
supérieur que cette place est de plus en plus
inférieure.
Esférons et patientons.
Mmrcei ..ede'.
L'Aviation Coloniale
Paris-Brazzaville
Le commandant Dagnaux et le mécani-
cien Treille, qui ont accompli le raid Paris-
Madagascar, ont terminé hier, à Yillacou-
blay, les essais de l'avion sur lequel ils
veulent effectuer un raid d'études Paris-
Brazzaville.
Lt: commandant Dangnaux doit s'envoler
de Villaeoublay pour lstres si le temps est
meilleur li Marseille qu'à l'heure actuellle.
Sinon, il partira du llourget directement
pour Oran avec un approvisionnement
d'esseme de 1.500 litres, L'avion, pour ce
départ, atteindra le poids de 3.400 kilos.
Ce raid est surtout une mission d'études
complémentaires pour la ligne aérienne
pîojetée Bruxelles-Congo Belge et non un
laid de vitesse. 11 comporte l'itinéraire sui-
vant à l'aller : Paris, Oran, Adrar, Gao-
Zinder, Lac Tchad, Fort-Lamy, Bangui,
Brazzaville, soit T.otiO kilonnètres ; a*i ie-
tour : Brazzaville, Douala, Kotonou Bama-
ko, Dakar, Cas-iblanca, Lisbonne, Parie,
soit environ 8.500 kilomètres.
On voit que la distance totale à couvrir
par le commandant Hagnaux et son mé-
canicien Treille atteint 16.000 kilomètres,
dont la plus grande partie au-dessus du
Sahara et des forêts de l'Equateur.
Paris-Hanoï et retour
Le i-clonel Antoinat et les trois personnes
qui composaient sa mission sont arrivés de
Syrte, où ils 'avaient atterri brusquement
en brisant leur appareil, ù Tripoli en au-
tomobile.
En Extrême-Orient
l,ingénieur en chef de l'aéronautique,
Louis llirschauer, secrétaire de la commis-
sion d'aviation de r Aéro-Club de France,
a fait hier après-midi, dans le grand im-
phitlrôAlre du Conservatoire national des
arts et métiers, une Conférence sur la
question de l'aviation française en Extrbnc-
Orient.
Londres-Le Cap
lady Bailey a rendu visite il lord Lloyd
qui s'oppose toujours A son départ pour
Le Cap.
Les officiers aviateurs Bernard et Mac
Intosh qui exécutent un vol civil Londres-
Le Cap et qui sont attendus vers le 8 avril,
pourraient escorter lady Bailey dans la tra-
versée du désert et alors lé veto serait
sans doute levé.
- -
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine vient
;1e faire connaître, au Ministre des Colonies,
qu'à la date du 23 mars 1928, le taux omeiel
de la piastre était de 13 fr. 05.
BROUSSES
* BROUTILLES
"":"" - - -00
Non, pas de « coup de bambou tt..,
Un de nos confrères, oui signe « Le Vieux
Colon » dans le Colon de Madagascar,
s'élève contre une éventuelle naturalisation
en masse des malgaches.
« En France, écrit-il, les gens parlent des
indigènes comme un aveugle des couleurs
et proclament que c'est nous qui nous trom-
pons lorsque nous ne partageons pas leur
avis. » (Ce coup de patte n'est d'ailleurs pas
spécialement destiné aux journalistes de la
- métropole, mais au Comité Central de la
Ligue des Droits de l'Homme.)
- Pour qui donc nous prenez-vous ? pour-
suit le vieux colon. Nous ne sommes pas
des brutes. Nous sommes des Français nor-
maux, venus de France avec leur habituel
et congénital bagage d'humanitarisme. Alors
quoi ? Le néo-colon reçoit-il des le sol mal-
gache un coup de bambou spécial qui le
transforme en sauvage, tortionnaire des mal-
heureux indigènes?. Non, mais « il est en
présence d'un état de choses tout différent
de ce qu'on lui avait dit. Alors, il examine,
il étudie, il voit la rue. la ville, la cam-
pagne, il voit l'administration. où l'indis-
cutable infériorité de l'employé malgache
saute aux yeux de tous dès qu'on veut lui
confier une responsabilité quelconque. Il
discerne bientôt le caractère gasy, iourbe,
eDtr, paresseux et, par-dessus tout, infi-
niment ingrat ».
Ce disant, notre confrère va peut-être un
peu fort, car on ne saurait oublier que le
mensonge est le triste bouclier des faibles,
et qu'il n'y a pas d'ingratitude réelle là où
les bienfaits, fussent-ils indéniables, ont été,
à l'origine, offerts à la pointe de l'épée,
Mais il rejoint les voies de la justice lors-
qu'il ajoute :
fi Dirons-nous que le malgache est ton-
cièrement mauvais et inapte au perfection
nement? Loin de là. Il n'est ni vraiment sau-
vage, ni brutal, ni cruel : il a jusqu'à un
certain poir.t le sentiment de la famille; il
a conscience du bien et du mal, de 1 honnê-
teté et de la malhonnêteté, mais tout cela
à l'échelle réduite. Un abime nous sépare
encore. Nous sommes une grande et belle
famille; ne doit pas y entrer (lui veut. Nous
adaptons le principe de l'asstmilation pro-
gressive, mais au mérite. »
Ma foi, ce confrère nous parait un sage.
Un peu rude de façons, cependant, lorb-
qu'il invite non pas formellement, mais
avec assez de clarté, les Français de la
métropole à se mêler de ce qui les regarde.
D'abord, appelant à notre secours M. ue
la Palisse, posons ce principe que si la mé-
tropole ne s'occupait pas des colonies, il n'y
aurait plus de colonies, mais des foules
d'Européens déracinés et d'indigènes peut-
être bien marris de se voir intégralement
émancipés.
Puis, en ce qui concerne les journalistes
d'ici, qui ont justement pour mission d'in-
former le public des choses coloniales et ne
peuvent pourtant pas prendre le bateau ou
l'avion chaque fois qu ils ont un article à
écrire, ils font vraiment tout leur possible
pour se documenter avec exactitude. Ils ont
à cet effet des correspondants (qui ne sont
pas toujours du même avis sur une même
question), des journaux locaux et surtout les
confidences des coloniaux fraîchement dé-
barqués aux ports français.
Dans ces conditions, je propose un pari
au Il Vieux Colon ». C'est qu il va tomber
d'accord avec les susdits coloniaux au moins
sur la vérité d'une sorte de maxime qui, de
plus en plus, a cours parmi eux.
<1 Faut-il être indigénopliile ou indigéno-
phobe? 1) leur ai-je souvent demandé.
Et presque tous ont Tépondu :
i< Il faut être indigénojuste. »
N'est-ce' pas, cher confrère de Tamatave,
que nous sommes d'accord ?
Jtuetton.
1. -
L'exploitation de la mer
Il faut moderniser l'industrie
des conserves
Le but particulier de l'Association des Pê-
ches est de favoriser l'alimentation par le pois-
son, tout en ouvrant un large débouché aux
produits de la pêche. ,
Malheureusement, r organisation actuelle des
industries de conserves n est pas en mesure
d'utiliser trop souvent la totalité des pêches
quand celles-ci sont abondantes. Les pêcheurs
s'en plaignent à juste titre.
Le grand défaut de toute pêche est d être
saisonnière et irrégulière.
- - - "'1.1
Les industriels affirment, de leur côté, qu Us
ont aménagé leurs usines de leur mieux.
Cependant, ce n'est pas sans regret que l'on
constate qu' en 1912 nos exportations attei-
gnaient 4.392 tonnes et qu'elles n'atteindront
même pas 4.000 tonnes en 1927. Les Portu-
gais ont expédié, en 1926, 4.100 tonnes de
sardines de 441.000 livres st. en Angleterre,
tandis que les exportateurs français ont à peine
atteint la valeur de 130.000 livres st. N'est-ce
pas pénible !
De plus, nous avons dû importer chez nous,
en 1926, 13.160 tonnes, alors que la France
est un des premiers pays de pêche du monde,
grâce à la longueur de ses côtes. -
- - .1-
La situation est-elle sans remède ? Non pas.
A l'exemple de l'Algérie, qui a décidé 1 ins-
tallation d'un frigorifique à la disposition des
fabriques de conserve de poissons, il faut créer
de nombreux t frigorifiques. De plus, il faut
s'inspirer de l'exemple américain. L'accord des
fabricants, outre-Atlantique, a réalisé de gran-
des économies. Unifions, comme chez eux, les
caractéristiques des conserves à livrer au pu-
blic. Cela entraînera une simplification et une
réduction énorme des frais de fabrication, d em-
ballage et de vente ; de même, les études
techniques sur tout ce qui se rattache à la con-
servation du poisson et des produits alimen-
taires, la recherche des débouchés, la vente
en commun poussés très loin et avec des moyens
puissants peuvent donner, seuls, les résultats
souhaités par les pêcheurs, les consommateurs
et. les industriels eux-mêmes.
M. Steeg reçoit le général Sanjurjo
.1.
A son arrivée à Rabat, au cours de sa vi-
site de la zone française du Maroc, Le gé-
néral Sanjurjo, haut-commissaire de la zone
espagnole, a été reçu par M. Th. Steeg qui
a offert en son honneur un dîner de gala.
Bien qu'il se soit défendu de vouloir faire
un discours, M. Steeg a prononcé une allo-
cution très applaudie.
Il Le représentant de la noble nation voi-
sine, a dit le Résident Général, sera tou-
jours le bienvenu dans notre zone ; mais un
accueil particulièrement chaleureux sera tou-
jours fait au lieutenant général Sanjurjo,
pour lequel toute la population de notre zone
ressent une affection particulière, en raison
de la simplicité, de la droiture et de la gé-
nérosité de son caractère et de son courage
indomptable, qui ne connut jamais d'échec.
Personne, ici, n'a oublié les circonstances
particulièrement émouvantes de son voyage
au Maroc, en mai 1926, lorsque, grâce aux
efforts concertés des armées espagnole et
française, le cauchemar rifain a été dissipé.
cc La collaboration confiante des deux puis-
sances, cimentée non seulement par un lien
d'intérêt commun, mais par l'estime et l'uf-
fection réciproques des deux hauts-commis-
saires, permettra le maintien dans l'empire
chérifien entier d'une paix profonde, qui fa-
vorisera, pour le plus grand bonheur de tous,
le progrès de la civilisation. Il
En terminant, M. Steeg a bu à la famille
royale d'Espagne, à la glorieuse armée es-
pagnole, à la nation voisine et amie.
Le général Sanjurjo prenant ensuite la
parole, a exprimé toute sa reconnaissance et
ses remerciements émus pour les égards, les
attentions et l'amabilité qui lui sont prodi-
gués chaque jour et à toute heure, chaque
fois qu'il a le plaisir de venir en zone fran-
çaise.
« Si la collaboration franco-espagnole a été
nécessaire, a ajovité le haut-commissaire es-
pagnol, pour terminer une guerre où les
deux nations de même race devaient, rem-
plissant un devoir, assurer la sécurité dans
un pays où elles s'étaient engagées à éta-
blir la paix, combien cette collaboration est
encore plus nécessaire après la victoire. Il
Dans la mainée du 24, le haut-commis-
saire espagnol et sa suite sont partis pour
Casablanca.
Le pacha de la ville a salué le haut-com-
missaire qui, après une courte visite de la
ville, s'est rendu à l'hôtel du contrôleur ci-
vil. Il est reparti à 1; heures à destination
de Marrakech où il est arrivé dans la soirée.
Le général Hurt-, commandant la région,
a présenté au haut-commissaire espagnol le
pacha de la ville, et le général Sanjurjo s'est
rendu au palais présidentiel de Bahia, puis
au palais du sultan. Les illustres visiteurs
ont été reçus par le prince impérial Moulai
Idriss.
Après quelques paroles de bienvenue, le
prince Moulai Idriss a offert un thé, puis ses
htel ayant pris congé, le cortège a rega-
gné le palais Bahia. A 20 h. 30, le général
Huré a donné un diner intime.
Notons qu'au cours de l'audience solen-
nelle que le sultan a aCÍordée à M. Steeg
qui lui présentait le général Sanjurjo, le
Résident Général a lu une lettre adressée à
Sidi Mohamed par le Président de la Répu-
blique. Le sultan a prié M. Steeg de trans-
mettre ses remerciements à M. Doumergue.
Adieu pousse-pousse.
L'automobile, déesse moderne, est en train
de détrôner les pousse-pousse tant au Tonkin
qu'en Cochinchine ou à Madagascar.
Tout comme nos antiques fiacres d'il y a
vingt ans, le pousse-pousse disparait petit
à petit des rues de Saïgon et d'Hanoï,
éclipsé, dépassé, voire écrasé par la diabo-
lique HP qui le frôle en trombe ou le re-
tourne comme une crêpe.
Devant un tel et dangereux état de enose,
les conducteurs de pousse ont capitulé,
comme capitulèrent les braves cochers des
vieilles gimbardcs qui furent la gloire de
Paris à l'époque des longs cheveux et des
corsets.
Ils ont remisé leurs brouettes pour deman-
der leur permis de conduire.
On prévoit qu'il ne restera plus un seul
pousse, d'ici quelques années, en circula-
tion dans nos grandes villes indochinoises.
Les régions qui ne possèdent que des pis-
tes, évidemment, recueilleront et les pousse-
pousse démodés et ceux de leurs conducteurs
attachés jusqu'à la mort, à la tradition mil-
lénaire.
Mais ces tvaditionnalistes passeront comme
le reste. Et qui sait, les pistes devenues des
routes ou les autos devenues pratiques sur
les pistes, le dernier pousse ira dormir dans
un Musée.
Pêcheries indochinoises
•+•
On parle beaucoup de l'organisation scien-
tifique des pêcheries d'Indochine. Après la
standardisation du « Nuocmam l', on envi-
sage aujourd'hui de nouveaux procédés. Us
permettraient de remplacer le sel utilisé à
la saumure, par des antiseptiques modernes
qu'étudie le laboratoire de Can-Da. Les mé-
thodes prévues permettraient alors de traiter
les 30 à 50.000 tonnes d'issues de poisson qui
se perdent annuellement sur le giand lac
du Cambodge. On pourrait fabriquer une vé-
ritable « farine » de poisson où les matière?
azotées seraient conservées intactes et d'où
l'huile et les matières grasses pourraient être
extraites par raffinage ultérieur.
SPORT INDOCHINOIS
Le Ping-Pong
Il parait que l'Indochine compte un grand
nombre de joueurs de ping-pong ou tennis
de table de première force.
Devenu à la mode, dans tous les grands
clubs de tennis, des salles spéciales sont ré-
servées aux joueurs de ping-pong qui, entre
deux parties, viennent s'y faire la main.
Ce qui lui vaut cette vogue notable, c'est
peut-être, outre l'attrait du jeu, la facilité
avec laquelle on peut s'y entraîner. En
effet, une table de salle à manger peut ser-
vir parfaitement de « court n. Des raquettes
en bois, d'ailleurs très bon marché, un filet
de modèle réduit, quelques balles de cellu-
loïd, suffisent comme attirail sportif.
Attendons le prochain championnat où
l'Indochine ne manquera pas de battre à
plate couture tous les joueurs nationaux et
Internatioftaux de ping-pong.
Voyage aux Antilles
Langage créole
Le langage pourrait se définir : parler se*
Ion les astres. En bordure d'équateur, dans
l'hémisphère austral où la Croix du Sud est
droite sur Vhorizon, le verbiage ailé na riett
des finesses civilisées de la latinité boréale.
Une sonorité pleine, nuancée de nonchaloiry
demeure au fond des gosiers guadeloupiens,
legs ancestral des cris de ralliement des guer-
riers caraïbes.
Le français déshabillé à la mode du paySt
substantifs sans articles, verbes sans temps,
pluriel simplifié, nu sous des phrases ra-
pides couleur d'air, est devenu le langage
créole.
la tonique de chaque mot, éclalanti
comme un coup de tamtam, devait rester dans
l'oreille du nègre, tandis que les syllabes
atones s'oplatircnt, se déformèrent sur ses
lèvres.
De Vacadémique « vous epitcndez Y,, les
habitants des savanes et des grands bois ont
fait « ou tanne P. Un battement de mains
sur les cuisses, un éclat de rire, un roule.
ment d'yeux confirment le verbe.
« Ou tanne 1 » « To-to-to ça qui là ? »
« C'est moin même latimou.
« La plie ka mouillé moin. »
« Vous entendez! Toc-toc toc, qui est là? -
« C'est moi-même l'amour, ouvrez la
[porte. -
« La pluie me mouille. Il
Ainsi improvise Nestor, jeune nègre sen.
sible, au passage d'une matadore :
« Mi bel négresse !. foinq li bel! bonju
mamelle. »
« Bonju missié. » L'intonation chantante
comme toute la démarche de cette beauté
notre a une grâce serpentine.
X est or poursuit : « Comment yo ka crié
ou ? Oti ou ka rété ché f » (Comment t'ap-
pelles-tu ? Où habites-tu, chère ?)
Le poing sur la hanche, elle le toise, mo-
quctlu :
« Zaffai eabritt pas zaf foi moiiion! a
(Les affaires du cabri ne regardent pas !e
mouton.)
Alors, Nestor, non découragé, suit la re-
belle en chantant. la longue intonation
bizarre s'élève jusqu'au gazouillis de l'oi-
seau et retombe au rythme monocorde du
début. ̃ C'est moin même lanmou. »
Le créole écrit est une langue inerte comme
un colibri sans mouvement. Pour que la
phrase soit claire, elle dort être exprimée à
l'aide du corps tout entier, les yeux, les
dents, les bras, les mains, les doigts, les
hanches. C'est ainsi que du français de Bos-
suet, le. nègre a fait un instrument à sa
façon.
Nul besoin de longs sermons contre les
orgueilleux, le jugement éloquent est vite
formulé: 1 Quand milatt tirri yon vié cheval
yo dit négresse pas manman yo. » (Quand
le mulâtre se voit possesseur d'un cheval, il
prétend que la négresse n'est plus sa nère. 8
Contre les égoïstes, le proverbe jaUltt de
la flamme aérienne d'un ver-luisant 'l;¡}lant,.
a Toutt bête à fé ka claire pou name yo. »
(Chaque luciole (bête à feu) éclaire pour son
âme. )
FI quand les noirs ont faim, ils peignent
ainsi leur misère : 1 Cououi deiè chien pou
frappé zo. t (Courir derrière les chiens pour
attraper des os.)
• •
- Parler-moi aussi. Céleste, de vos colè-
res, des zombis, des piayes. Riez et dites-
moi : a Dent pa khi Y,, ce qui signifie que
le rire qui découvre les dents ne révèle pas
le chagrin au fond du ciriir. Chantez-moi
vos malheurs, Canlc ?
a Mamelle ça ou titii ? D et la triste con-
clusion de la complainte :
a Ne pleurez pas ainsi, la nier ne reste
pas sans les flots bleus, le ciel sans étoiles,
la fleur sans papillon, il y a d'autres jeunes
gens qui vous consoleront. Mais, à force de
pleurer, on a porté la désrsptrée au tin fond
du cimetière sous im pied de bananes. »
Céleste assiste à mes préparatifs de départ,
elle les suit crvec un déhanchement maallco-
lique comme une mélopée de pleureuse. Les
yeux disent : fi l' l'US pilrta., vous oublierez
Cdestt'! » FI, comme le m'en défends, elle
ajoute, pour me prouver que les absents ont
toujours tort et que les souvenirs meurent :
« /adi» loin, gombo gâté. 1)
a Quand le jardin est lnin, on laisse, les
fruits pourrir sans les cueillir. D
Marie-Louise Sicard.
reraignoe (lie bas ne soie
On élève classiquement, à Madagascar, un
ver à so ie importé de France. Mais il existe
dans la grande île une araignée qui secrète, pa-
raît-il, des fils d'or de toute beauté et dont la
résistance permettrait un emploi industriel des
plus intéressants.
Seulement, cet animal-pactole, de grande
taille. agile et parfaitement répugnant, ne veut
pas se laisser exploiter de bonne grâce.
Faut-il s'en affliger ?
Il y a quelque cinquante ans, Rops, oyant
cette nouvelle, se fût complu à graver une eau-
forte où l'on verrait une araignée tisser des bas
de soie autour de longues jambes fémipines , :
symbole utile à notre temps qui ne se soucie
pas assez de discerner les ombres de laideur
accompagnant le luxe, la richesse et la sensua-
lité à tout prix.
Tout bien pesé, on peut souhaiter que d'in-
génieux colons décident les araignées madé.
casses à livrer leur soie.
Mais on demande un Rops.
H B. l.
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