Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 février 1928 16 février 1928
Description : 1928/02/16 (A29,N27). 1928/02/16 (A29,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451214k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - N° 27.
LE NUMERO ; 10 CENTIMES
̃livlJPI SOIR, tG FEVfilEH 1D28.
-–-– -
JOUR IlL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, Bit II ̃•It-TUMT
PARIS 081)
Ttlira. 1 ILOUVM le-"
M RICHELIEU 87.
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Les Annales Coloniales
Git mmimi et récUiMê tonl reçutt m
bureau du fowMl.
Directiurs 1 Maroel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
LM AmiALBs COLONIALES ne publient flUI de» arti-
cil. MédUs. qui sont leur propriété exclutivê.
À96
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un la 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 120 a 65 t 35 »
ttrupr - - 110 > 100 > SCI.
On t'abonne sans trait diM
tous les bureaux de paAe.
Le Gouvernement général de l'Indochine
Récemment, en quelques lignes brèves,
nous avions, à propos de la démission de
M. Varenne, dit notre sentiment sur la dési-
gnatton de son successeur. Nous ne faisions
paturellement allusion à aucune personnalité
et nous ne nous proposions pas de présenter
un candidat au choix du gouvernement. Ces
questions de personnes nous intéressent au de-
meurant fort peu, encore qu'il ne faille pas les
négliger et penser que n'importe qui est bon à
n'importe quoi. Mais la nomination des gou-
verneurs de nos grandes possessions d outre-mer
soulève quelques problèmes d'ordre général,
dont il est bon que l' opinion publique se préoc-
cupe.
La Reçue hebdomadaire reprend la question
avec ampleur et netteté. Elle déclare sans am-
bages que l'Indo-Chine a besoin d'un chef.
Un chef, cela ne signifie pas une sorte de tyran,
une manière de despote oriental régnant sur une
multitude de sujets tremblants de peur et trans-
formés en un troupeau humain, vivant dans la
crainte des châtiments. Non, un chef, cela
veut dire quelqu'un qui gouverne, prenne des
décisions, alors qu'on n'en prend pas ou qu'on
en prend de contradictoires, qui administre et
surtout qui réside.
Cette thèse, l'auteur de l'article, qui a con-
servé l'anonymat, la justifie en nous donnant
un tableau un peu sommaire, mais cependant
vivant de la situation en Indo-Chine.
L'Indo-Chine, dit-il, ne peut être gouvernée
«le Paris. Le pays est éloigné de la France et
surtout il occupe dans notre domaine colonial
une place particulière. Il fait partie d'un monde
économique spécial : le monde du riz et de
l'étalon .d' argent. La moyenne de ses habitants
« appartient à une race qui n'a rien de com-
mun avec les Indo-Européens et possède une
civilisation très ancienne, empruntée à un grand
peuple voisin, » Rien de comparable avec
nos grandes possessions d'Afrique. Aussi la po-
litique coloniale française devrait formuler des
principes généraux, desquels les représentants
de la métropol e devraient -- s'inspirer - dans 1 ac-
complissement de leurs fonctions, mais avec la
possibilité d'user de la plus large initiative.
L Indo-Chine plus que toute autre colonie
souffre d'une centralisation excessive. Sans
doute on ne saurait suspendre le contrôle du
ministère des Colonies, mais il faut le pratiquer
avec un réel libéralisme et une grande largeur
de vues. - « Le Gouverneur Général de l'Indo-
Chine, dit notre auteur, doit avoir les pouvoirs
les plus étendus et l'influence métropolitaine
doit se faire sentir non sous la forme d'un con-
trôle intermittent fragmentaire et tracassier, mais
.d'échanges de vues fréquents entre le gouver-
nement général et le département et de débats
parlementaires bien menés sur des problèmes
précis et bien posés. » -.
Nous sommes tout à fait d accord avec le
rédacteur de la Revue Hebdomadaire. Seu-
lement le contrôle du Paiement est incertain et
ne s'exerce pas avec toute Ta clarté nécessaire.
Les commissions ne peuvent pas ou ne veulent
pas remplir leur rôle. Elles se heurtent à la
mauvaise volonté de l'administration et pres-
que toujours ne travaillent que sur des docu-
ments incomplets et parfois même truqués. Les
commissaires curieux ont infiniment de peine
à obtenir même la communication # verbale des
documents qui leur permettraient d'établir leurs
convictions. Je ne veux rien dire de l'audition
Aes- ministres oui atteint en de certains cas les
limites extrêmes de la plaisanterie. Un fait en-
tre tant d'autres : l'an dernier le Gouverne-
ment rappelle le Gouverneur de l'Afrique
Equatoriale à la suite d'incidents. où il avait
été mis en cause au cours de la discussion du
budget. Le ministre avait-il eu tort ? Avait-il
eu nison) Personne n' en savait rien et la
Commission pas plus que la Chambre. Elle dé-
sire être éclairée et naturellement demande que
le ministre et le gouverneur général viennent
lui donner des informations. Cette demande est
réitérée jusqu'à cinq ou six fois. Un prétexte
survient toujours à point pour justifier un re-
tard. Bref, de moyens dilatoires en moyens di-
latoires on atteint la fin de la session et le
gouverneur général repart sans que nous ayons
pu arriver à obtenir de lui les éclaircissements
que nous étions nombreux à désirer. rajoute
que la responsabilité de ce gouverneur n est nul-
lement en cause ici. Je crois même qu'il aurait
été désireux de s'expliquer devant la commis-
sion, mais il en a été empêché par je ne sais
quelle autorité toute puissante et ennemie de
la lumière. - -
Il convient d ailleurs de faire remarquer
-qu'une partie de la commission était totalement
indifférente à la question. Malheureusement il
en est de même du Parlement, devant qui les
problèmes coloniaux n'ont d'intérêt que dans la
mesure où ils cachent que lques scandales et
peuvent donner lieu. quelques débats bruyants
où la vie du ministère est en danger. Tenez :
l'an dernier on a fait autour de l'affaire Mail-
lot un bruit d'enfer, alors que je ne suis pas
du tout certain qu'elle méritait tout ce tapage.
Mais admettons qu'elle légitimât l'agitation
qui alors envahit la Chambre, pensez-vous
qu'on en ait profité pour discuter le régime des
concessions ? Pas du tout. Une tois le débat
terminé, on pense à autre chose. Ainsi va la
vie parlementaire.
Il est donc nécessaire au plus haut point
d'oraanisel le contrôle parlementaire, pas même
- mais de le faire fonctionner. C'est l'unique
garantie qu'aient les hauts fonctionnaires des
colonies contre les intrigues, les complots de
-diverses origines, dont il leur arrive parfois
d'être les victimes.
Donc surveillance étroite et éclairée du Par-
lement. Puis réforme dans les rapports entre
le gouverneur général et le gouvemement mé-
lemgeonutv. erneur : liens, écrit le co l la b mateur
tropolitain. « Les liens, écrit le collaborateur
de la Revue, sont a notre sens trop étroits pour
les détails de l'administration, trop taches
lonqu'it s'agit des grands problèmes indo-chi-
IIOis. »
L'auteur énumère ensuite les problèmes po-
litiques qu'il faut résoudre incessamment dans
l'Union Indochinoise : Extension du corps
électoral pour la représentation au Parlement,
tous les Français, résidant sur le territoire, se-
raient électeurs et prendraient part au choix du
député de la Cochinchine ; participation plus
grande des colons à l'administration de la colo-
nie, et création d'une assemblée analogue aux
délégations financières de Madagascar ; modi-
fications dans le recrutement et le rôle de la
représentation des indigènes en conformité avec
l'évolution qu' a suivie la population annamite
depuis trente ans. « Il semble que l' adminis-
tration, dit-il, ait perdu le contact avec la po-
pulation indigène et qu' aujourd hui encore elle
ne veuille pas attribuer à I évolution qui s est
produite toute son importance. Si l'évolution
annamite a été quelque peu décevante, c'est
nous-mêmes que nous devons accuser. Nous
n'avons jamais eu de politique indigène nette
et à longue vue et nous n' avons pas compris
que la politique indigène est l'aboutissement
de tous les événemnts de la vie du pays,
qu'elle doit enregistrer toutes les influences. »
Ces réflexions sont sévères. Mais sont-elles
d'une rigueur excessive ? Nous ne le pensons
pas. Et même si elles l'étaient, elles seraient
encore préférables à ces éloges sans mesure et
sans vérité par lesquels on trompe l' opinion pu-
blique et l'on prépare les catastrophes.
Nous ne saurions suivre l'auteur dans l'ex-
posé fort détaillé au'il fait des réformes à in-
troduire dans le domaine économique quelque
peu négligé. Où en est-on par exemple du
grand plan de travaux publics esquissé il y a
une trentaine d'années ? Qu'avons-nous fait
pour l' outillage de 1" Indo-Chine, pour l'amé-
nagement de ses richesses ? Certes des résultats
ont été obtenus, mais on est encore loin du
but. Des réformes administratives sont néces-
saires, des économies peuvent être réalisées.
Quelques-unes sont ébauchées, mais il reste
beaucoup à faire. Pourquoi en est-il ainsi ?
Pourquoi les hommes de valeur que compte
l'Administration n'agissent-ils pas ? « Parce
que, disent-ils, ils ne sont pas dirigés. ils
ne se sentent ni guidés, ni soutenus. Ils sont
aussi démoralisés par le favoritisme qui préside
au choix de certains hauts fonctionnaires. »
« En vérité, continue le rédacteur de la Re-
vue, ce qui manque à l'Indo-Chine c'est un
chef, qui ait une âme de chef et là-bas som-
bre de colons et de fonctionnaires n'hésitent pas
à dire que depuis, vingt-cinq ans, la colonie
n a pas eu - de chef! »
Mais que sera ce chef ? Sera-ce un fonction-
naire, un parlementaire, sénateur ou député ?
L'auteur n'est pas favorable au choix d'un
fonctionnaire qui. n'arriverait à cette situation
qu'après avoir passé vingt-cinq on trente ans
dans des fonctions subalternes, où l'on n'ac-
quiert pas la largeur de vues nécessaire au gou-
vernement d'un peuple de vingt-cinq millions
d'habitants. Sans doute. Mais il ne faudrait
pas ériger ceci en règle générale.
« Seul un parlementaire peut remplir les
conditions exigées. Il faut qu'il ait de trente à
quarante ans, qu'il ait l'étoffe d'un homme de
gouvernement, qu'il soit un grand travailleur
et qu'il connaisse à fond en Indo-Chine les
gens et les choses. » Ces conditions ne sont pas
excessives, mais elles sont difficiles à remplir.
Aussi bien ne suffit-il pas qu'elles le soient
toutes d une façon absolue. Mais il en est une
qui doit l'être, c'est la durée du séjour. « Le
jour, où quel qu'il soit, un gouverneur général
débarquera à Saïgon et pourra dire : je viens ici
pour travailler et vivre parmi vous, je viens
pour quinze ans. pour vingt ans,
pour dix ans, l'Indo-Chine aussi longtemps que
je servirai aussi longtemps que
j'en serai capable, sans autre ambition que
d'être un de ses bons serviteurs, ce jour-l à le
découragement et le scepticisme qui régnent en
Indo-Chine et qui constituent la plus grave me-
nace pour la colonie disparaissent aussitôt. »
Le collaborateur de la Reçue expose d'une
façon plus brillante que nous ne l'avions fait
nous-même la thèse qui avait été développée
dans ces colonnes. C est l'évidence même. Il
ne faut plus en Indo-Chine, de gouverneur gé-
néral provisoire. Le choix est peut-être diffi-
cile et nous comprenons que le ministre hésite
avant de s'arrêter à un candidat.. Mais gou-
verner, c'est choisir, et M. Peirier ne l'ignore
certainement pas.
Henry Fontanier
Député du CantàL
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
des Affaires étrangères.
Cinéma o Colonial
---00--
Dépari pour 1. Maroc
M. Jacques Natanson vient de partir pour
le Maroc, accompagnant MM. Mario Nalpas
et Henri Etiévant, qui vont réaliser pour la
Centrale Cinématographique un film d'après
le roman de Léo Duran : La Symphonie Pa-
thétique.
Cette production sera interprétée par Geor-
ges Carpentier, Henri Krauss, Olga Day,
Michèle Verly et Régina Balthy.
Enlèvement
Ces jours derniers, des cavaliers maro-
cains enlevaient une jeune fille. Un coura-
geux officier de spahis se lançait à leur
poursuite et arrachait la jeune proie éplorée
à ses ravisseurs. Comme le vaillant officier
n'était autre que Georges Carpentier, qui
mit knock-out un certain nombre de cava-
liers marocains, il est facile de conclure
qu'il s'agissait d'une scène de la Symphonie
pathétique.
A la Mairie de Pointe à Pitre
Au scrutin du 12 février, pour la nomina.
-tion du Bureau du Conseil municipal de
Pointe-à-Pitre, M. Fidelin a .été nommé
maire ; MM. Wachter, Naton, Lacascade et
Saint-Félix ont été nommés adjoints.
LE DUEL DU CAOUTCHOUC
La place des caoutchoucs
français 1
Que, dans le duel tpique qui te
poursuit entre l'Amérique et VAn-
gleterre, d'autres peuples restent
spectateurs, cela se comprend : que faire ?
Cela ne se comprendrait pas quand il s'agit
de la Hollande, j'ai montré pourquoi. Cela
ne se comprendrait pas davantage quand il
s'agit de la France ; d'autres Vont souvent
montré ; je le dirai à mon tour, avec non
moins de conviction et d'énergie.
Le Français moyen sent parfaitement que
le problème dtt caoutchouc dépasse Vindus-
trie des automobiles et n'intéresse pas seule-
ment ceux qui fabriquent, ceux qui vendent,
ceux qui utilisent des voitures. C'est déjà
beaucoup que ces derniers paient 5 à 600
francs (je ne parle pas des voitures de luxe
ou des fortes voitures) un pneu qu'ils
payaient, il y a quelques années, moins de
300 francs ; ils payent par là les trais de
la lutte grandiose à laquelle ils ne sont pas
mêlés. Mais le piéton lyi-même, qui échange
tant d'aménités avec l'automobiliste, pâtit
constamment de Vénormc conflit dont il ne
soupçonne pas la gravité, mais dont il de-
vine l'importance. Le caoutchouc, on Va dit
excellemment, c'est de la livre, du dollar,
c'est du blé, c'est une monnaie d'échange
internationale. Nous en avons quelque peu.
Nous pourrons en avoir bien davantage. Si
nous en avions beaucoup, les choses change-
raient de face.
Le Français moyen confond, il est vrai,
le caoutchouc sylvestre et celui des planli
tions. Rappelons-lui ou apprenons-lui qu'en
1906, pour 500 tonnes que fournissaient les
cultures d'hévéas, il y avait, dans le monde,
66.000 tonnes de caoutchouc sylvestre. Au
lendemain de la guerre, le caoutchouc syl-
vestre ne compte plus que pour 41.000 ton-
nes, tandis que les plantations en fournissent
300.000. A l'heure présente, sur un rende-
ment global de 500.000 tonnes, la contribu
tion des forêts sauvages représente 25 coo
tonnes environ. Il n'y a donc pas à lair.
fond sur les forêts du Congo (je ne dis pas
qu'il faille les mépriser). Il faut .omftcr
principalement sur notre Indoch'ti>.
L'exportation du caoutchouc ;m/orlllflPI.{
commence en 1913, soit 300 tonnes. Actuel
lement, l'Indochine produit plus de 8.000
tonnes par an, d'autres affirment 10.000
La France a besoin de 45.000 tonnes envi-
ron de caoutchouc. L'Indochine lui fournit
à peine 12 de ce chiffre. (L'A, O. F, et
l'A.E.F. lui apportent 1.000 à 1. 500 ton-
nes).
Or, j'ai sous les yeux des calculs qui éta-
blissent que l'Indochine pourrait nous four-
nir 100.000 tonnes de caoutchouc. Au cours
actuel, cela ferait près de 2 milliards ait-
nuellement.
Ce serait même trop pour nous, obser-
vera le Frallfais moyen.
Que non pas 1 Songez, en effet, que la
plus grande France deviendrait exportatrice
d: caoutcllollC. Dans quels pays 1 Dans ceux
que vous voudrez, ou dans ceux qui en vou-
dront, à commencer par les Etats-Unis, Et
alors, non seulement le duel prend une autre
tournure, mais, au lieu de porter notre bel
argent, ou notre pauvre argent, aux Indes
Anglaises, à la Grande-Bretagne, àu Brésil,
etc., ce sont les autres qui nous porteront le
leur. -- C'est une véritable révolution ? -
- -..
Terme inexact, celui d évolution convient
mieux. - Ceux qui parlcllt de 100.000 ton-
nes que peut nous donner l'Indochine nous
bourrent le crâne s'ils nous cachent ou J'ils
ignorent qu'on ne saigne pas un arbre avant
sept ou huit ans, au minimum ; si bien qu'on
a calculi que, pour atteindre ce chiffre a
l'exportation, il faudrait en Indochine une
vingtaine d'années - Qu'est-ce que cet es-
pace de temps, dites-moi, dans la vie d'un
petàple 1 Cela s appelle : demain.
Mario Rourtan,
Sénateur de L'ilérauti, ancien ministre
Vice-Président de la Commission
sénatoriale des Ceù»'Ue'.
t.
Sinistre aux Kerguelen
O
C'est sur les récifs du détroit de Gazelle
que le Lozère s'est brisé.
L'équipage a réussi à rallier Vaucou-
vreux sur des chaloupes de chasse. Le ca-
pitaine fait savoir qu'il ne pourrait plus
émettre de radios, mais qu'il allait installer
à Vaucouvreux un poste de réception et
que l'équipage était en bonne santé.
(Par dépêche.)
La Société des pêches australes, à la-
quelle appartenait le Lozère, a immédiate-
ment frété un navire pour aller chercher
l'équipage en vue de son rapatriement en
Europe.
Le vapeur anglais « Kilbalky ¡). va par-
tir du Cap pour aller recueillir l'équipage
du vapeur français « Lozère », (ancien LOr
r*°'ie)' (Par dépêche.)
CANDIDATURES
ALPES-MAIUTIMES
Nice
On annonce que M. Gianotti. un des cinq
entrepreneurs (pories, Mege, Vandevalle,
Gilquin) du Consortium adjudicataire du
chemin de fer du Betsiléo, à Madagascar, se-
rait candidat d'Union Nationale dans la 46 cir-
conscription de Nice aux prochaines élections
législatives. On ne connaît pas encore les noms
de ses concurrents,
Nous n'avons pas encore de renseignements
précis sur l'état des travaux entrepris dans la
Grande lie.
BROUSSES
* BROUTILLES
Oui, mais.
Oserai-je, après les plus éminents colla-
borateurs de ce journal, donner mon opinion
sur un problème ferroviaire qui intéresse la
défense nationale, le développement écono-
mique de toute l'Afrique française, et même
à cause d'une éventuelle application du
plan Dawes - nos relations avec l'Allema-
gne?
Bah ! qu'est-ce que je risque ! Ce n'est sû-
rement pas sur une de mes broutilles que le
Transsaharien déraillera.
Je souhaite d'ailleurs très vivement qu'un
jour-, cette espèce de cordon ombilical serve
à l'échange d une foule de bons procédés en-
tre la France maternelle et ses enfants noirs.
Et je crois que le rail est capable de créer
de la vie même à travers les vastes espaces
sahariens.
Oui, mais, voilà, justement : le problème
est, en somme, posé dans l'espace, puisqu'il
a pour donnée essentielle le nombre de ki-
lomètres de sable que les locomotives de-
vront avaler sans boire.
Dites ! Si on le posait, ce problème, dans
le temps? Oui ? Alors, il peut s'énoncer
ainsi :
Considérant que le Transsaliarien est une
œuvre sans doute utile, féconde et tricolore
au premier chef ;
Que, cependant, d'autres œuvres peuvent
légitimement prétendre à mettre en circula-
tion les tonnes d'or récupérées à dur labeur
par un grand ministre des Finances;
Que, pour ne prendre qu'un exemple, une
armée de médecins, nombreuse, jeune, agile
et princièrement payée, serait une vraie bé-
nédiction en A. O. F., en A. E. F., à Ma-
dagascar et même ailleurs ;
Que mal étreint qui trop embrasse, sur-
tout quand il s'agit d'II embrassements »
excessivement coûteux ;
Tout bien considéré, il est excellent de
consacrer dès aujourd'hui quelque pécune à
l'étude d'une voie ferrée de l'Afrique du
Nord au Niger, mais il est encore meilleur,
avant de passer à l'une des réalisations d'en-
vergure qu'attendent nos colonies, de bien
examiner ce qui presse le plus.
Audion
1
Chacun à sa place
-0-0-
C'est ce que désire M. le Gouverneur Gé-
néral de l'A.O.F., et c'est ce qu'il obtiendra
certainement, grâce à la circulaire qu'il vient
d'adresser à ses Lieutenants-Gouverneurs et à
l'administrateur de la circonscription de Da-
kar.
Après avoir rappelé que des faits graves
survenus récemment dans diverses colonies du
groupe l'avaient mis dans l'obligation d'attirer
à nouveau l'attention de ses collaborateurs sur
les défenses faites aux fonctionnaires de pren-
dre un intérêt quelconque à des affaires lo-
cales, M. Carde rappelle les diverses circu-
laires réglant la matière, et dont les prescrip-
tions semblent avoir été oubliées.
Il rappelle, entre autres, la circulaire minis-
térielle du 22 juin 1911 qui, tout en recon-
naissant aux fonctionnaires la faculté de se
rendre acquéreurs de droits immobiliers dans
le but de faire fructifier leur fortune comme
tout autre citoyen, interdit notamment de leur
accorder des concessions, sous quelque forme
que ce soit, non seulement pendant qu'ils sont
en activité, mais encore pendant les deux an-
nées qui suivent la cessation de leurs services ;
il est même spécifié que tout fonctionnaire ou
officier qui achète un immeuble doit en aviser
immédiatement le chef de la colonie ; une se-
conde dépêche ministérielle, en date du 12
août 1921, comporte, pour les mêmes, défense
de « participer à l'administration d'aucune so-
ciété à but commercial ».
M. Carde, en conséquence, invite les chefs
des colonies a signaler à l'autorité judiciaire
tous ceux qui commettraient des actes spécifiés
jdans les dispositions qui précèdent et qui sont
défendus par la loi du 6 octobre 1919. Et il
termine par cet hommage rendu au personnel
qu'il a sous ses ordres :
Je sais que le nombre n'est pas grand des
fonctionnaires ou agents moins soucieux de leur
dignité que de profits pécuniaires illégitimes ;
pour peu nombreux qu'ils soient, il ne faut pas
que quelques éléments indésirables ternissent la
réputation de droiture et de labeur désintéressé
que mérite à tant de titres le corps colonial tout
entier. Dans rlnlbêt de tous, poursuivez sans
pitié ni retard V épuration nécessaire : vous êtes
armés et suffisamment guidés par les textes
que fai rappelés.
.1.
ItfEHES It l IMDtMIE
Au loyer des Etudiants Annamites 1
Une réception a été organisée à Ilanol
dimanche en t'honneur de M. Fontaine,
président du Conseil d'administration de la
Société des Distilleries de t'Indochine, par
le Foyer des Etudiants Annamites, à la-
quelle ont assisté les personnalités locales
et un grand nombre d'étudiants. M. Fon-
taine a exposé t'œuvre réalisée à Paris à la
Cité Universitaire où la Maison a été édi-
fiée avec le concours financier du Gouver-
nement Général de t'Indochine et de parti-
culiers ; elle accueillera dès L'an prochain
les étudiants indochinois poursuivant leurs
études dans la Métropole.
Résidence apostolique
Mgr Aiuti, délégué apostolique en In-
dochine et au Siam, venu de France
par le « Sphijnr », est arrivé A flué oh il
compte installer sa résidence.
Inrlopacifl.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur g6n6rnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre dos Colonies qu'il
la dnte du 15 février treg le taux officiel de la
piastre était de 13 fr. 05.
L'Aviation Coloniale
–0-0–
Lisbonne-Goa
Venant des environs de BizerU où le
mauvais temps l'avait retenu, l'aviateur
portugais Bleck est arrive- à Tunis le 14
février, et a dû repartir hier matin pour
Tripoli.
Tripoli. En Méditerranée
Le radiotélégraphiste aviateur Maillard
qui resta 72 heures en mer Méditerranée
avant d'atteindre l'lie d'Ustica, au nord de
la Sardaigne, a rejoint son poste avant-hier
soir. Une centaine d'élèves de l'Ecole cen-
trale de T. S. F. ont escorté le valeureux
opérateur jusqu'au train et lui ont fait une
chaleureuse ovation, vouiant témoigner
ainsi leur admiration sincère pour le cou-
rage de leur aîné et rendre un juste hom-
mage à l'aviation et à ses « radios It,
La radiogoniométrie
L'an dernier les capitaines Cornillon et
Gérardot effectuèrent le voyage Paris-Ca-
blanca en se repérant la-huit au moyen
de la radiogoniométrie.
S'étant rendus, il y a une semaine, il
Istres, ils doivent en revenir aujourd'hui
toujours en utilisant la T. S. F. pour na-
viguer.
Le voyage est destiné à mettre au point
l'appareil avec lequel les deux aviateurs
doivent tenter prochainement le raid Paris,
Casablanca, Dakar et Tombouctou, en
compagnie du capitaine Lamey et du méca-
nicien Vigroux.
.1.
L'enseignement aux colonies
Pour l'ensemble des colonies, relevant du
Ministère des Colonies, le nombre des élèves
recevant un enseignement primaire a fait, en
quelques années, les progrès suivants: en 1920,
317.300 élèves ; en 1924. 361.800 ; en 1926,
458.839.
Pendant le même temps, le nombre des
élèves recevant un enseignement secondaire,
primaire supérieur, technique ou supérieur, a
passé de 6.500 en 1920, à 10.800 en 1924,
et 14.400 en 1926.
Dans la même période, les prévisions bud-
Sétaires pour ("Instruction" publique passaient
dans l'ensemble des colonies (non compris l'In-
dochine) : de 16.500.000 francs en -1920, à
29.300.000 francs en 1924, et 58.000.000 en
1927.
En Indochine, les prévisions budgétaires
passaient de 3 millions de piastres en 1920 à
5.700.000 piastres en 1924, et 8.150.000
piastres en 1927 (non compris, dans l'une et
dans les autres, les augmentations résultant des
récentes augmentations de traitemeats).
Sans doute, la date est encore éloignée où
l'on pourra, dans les nouvelles colonies, ren-
dre 1- enseignement primaire obligatoire pour
tous comme en France.
Pourtant l'obligation scolaire est en marche,
comme le montre un fait significatif, car, pour
la première fois, un arrêté du 27 juin 1927
du Lieutenant-Gouverneur rend, dans toute la
Cochinchine, obligatoire l'enseignement pri-
maire élémentaire.
-–
Le Laos, terre d'amour
--GO
Le véritable maître des Laotiens et des
Laotiennes est l'amour. Mais ce peuple, dont
les femmes se couronnent de fleurs, les jeu-
nes hommes sont chercheurs de volupté, ne
s'adonne qu'aux industries qui servent son
plaisir.
Aussi le Laos n'exposait-il, à propre-
ment parler - lors de la foire de Saïgon,
que les dons naturels de sa terre et le tra-
vail fait dans les maisons : parures pour la
danse, tissus brodes en mille couleurs, bi-
joux ciselés sur ivoire ou sur argent ; bou-
cles d'oreille, bracelets, boîtes à poudre, boî-
tes à fards. Sans compter les couteaux bien
larges, les sabres courts destinés a donner
un air martial aux amoureux des Laotiennes.
Mais comment parler de commerce et d'in-
dustrie à cette indolente population unique-
ment éprise de plaisirs bucoliques, de mu-
sique de danse et d'amour au fond des bois
laotiens ?
Les richesses qui dorment dans les bassins
du Haut-Ménam, de la Salouen et du Mé-
kong sont bien mortes pour elle. En soup"
çonne-t-on seulement ici les riches possibi-
lités? Mines, forêts, champs donnent aux
Laotiens tout juste ce qu'il est nécessaire à
leurs stricts besoins. L'amour et l'eau
claire, une poignée de riz suffisent à leurs
joies. Les soirs de grande lune les comblent
de poésie chantante et d'ivresses amoureuses ;
le Mékong, par ses jaillissements sur les ro-
ches. déborde les chemins et leur offre
toute l'eau claire souhaitable pour apaiser
leur soif et rafraîchir les fleurs de leur front.
Un paddy très fin croît presque spontané-
ment.
N'est-ce pas assez ?
Du côté européen, on regrette que ce Mé-
kong ne soit pas, depuis longtemps, le grand
fleuve de vie du Laos. On souhaite que ses
mines deviennent les plus riches du monde.
Pourquoi non ? Ce n'est pas le Laotien qui
s'y - opposerait.
Qu'on exploite donc, sans lui, les trésors
de la forêt laotienne. Que l'on pose des
rails ici, que l'on fasse des routes, un ca-
nal là. Que l'on récolte le paddy, le jute,
le tabac, le coton, le kapok, le caoutchouc,
la gomme. si l'on veut. Le Laotien laissera
faire.
Les fleurs au front des femmes, les par-
fums et les clairs de luncl la danse et les
chants, sont les seuls privilèges auxquels
il tient. Tiam bac (au fond, jusqu'au bout).
Au Comité du Transsaharien
--00-
Sons la présidence de notre ami et colla-
borateur M. Kdnuard de Warren, député
de Meurthe-et-Moselle, le Comité du Trans-
saliarien se réunira en un grand déjeuner
le jeudi 2:1 février, iï midi, dans les salons
de l'HAtel Continental, rue Honget-de-l'lale.
Adresser les adhésions au Comité du
Transsaharien, 21, rue Cassette, Paris-(5°.
AU SÉNAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission de l'Algérie
Héuni dans ses bureaux, le mardi 14 fit-
vrier, le Sénat a procédé à la nomination
d'une Commission de dix-huit membres
chargée, en 1928. de l'examen des projets
et propositions de loi relatifs à l'Algérie.
Ont été nommés : MM. le comte d'Alsace,
Auber, Bourgeois, Chagnuud. Cornudet,
Cuttoli, Charles Dumont, Jacques Duroux,
Hervey, de Landemont, Le Hurs, Mahieu,
Mauger, Mcssnny, Ordmaire, Heboul,
Saurin et Vallier.
Commission d'Instruction de la Haute-Cour
Au début de sa séance de mardi dernier,
le Sénat a nommé notre ami M. Peyron-
net en qualité de vice-président de la Cour
de Justice, chargé d'en diriger les débats
en cas d'empêchement du président du
Sénat.
Un second scrutin a désigné conflue
membres de la Commission d'Instruction
de la Cour de Justice : MM. Betoulle, do-
pIunlicr, Penancier, Alfred Graud, Louis
Martin, Pérès, Antony Ratier et Jean
Richard.
Enfin, MM. Calmeî, Magnien, Morisspr-
vin et Morand ont été nommés, par un
troisième scrutin, membres suppléants de
la Commission d'Instruction de la Cour de
Justice.
-– 'oie
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le régime douanier des produits
pétrolifères
Au cours des débats du projet de loi por-
tant revision du régime douanier des pn>-
duits pétrolières, M. Morinaud a proposé
une addition, d'apr»\s laquelle les tarifs de
la loi en discussion 110 doivent pas être
appliqués à l'Algérie.
M. Morinaud. - [,'tgt"¡'ie a le droit de voter
et de percevoir des impôts, mais, en matière
douimière, les tarif.-j de la mclr^iole lui sont
applicable*, sans qu'elle nit. à intervenir. Je df-
mande à ln. Ch;iruine de ne pius appliquer les
tarifs de lu présente loi ù l'Algérie.
Nous ne pouvons faire marcher notre indus-
trie qu'it l'aide do moteurs Diesel et aucune
surcharge fiscale n'est plus possible. C'est au
contraire une politique de dégrèvements qu'il
faudrait instaurer à l'égard de l'Afrique du Nord
pour sauvegarder notre industrie.
M. le Président de la Commission. - La Com-
mission accepte l'amendement.
M. le ministre du Commerce. - t.c Couverne-
ment également.
Le paragraphe additionnel est aùupté.
A l'unanimité des 520 votants, l'ensemble
du projet de loi est adopté.
La Compagnie Fraissinet
La dernière séance de l'après-midi de la
Chambre, a été marquée par un débat qui
ne manquait pas d'intérêt colonial.
M. de Moro-Giafferi posa une question à
M. Tardieu, ministre des Travaux publics,
sur l'attitude prise par M. Jean Fraissinei,
président du Conseil d'administration de la
Compagnie du mémo nom, envers un syndi-
cat.
On soit que cette importante Compagnie
dessert outre la Corse, toute la côte d'Afri-
que du Xlaroc au Dahomey.
L'honorable député de la Corse n'avait
certainement pas dessein d'embarrasser le
ministre qui venait, le momant d'avant,
d'échanger quelques répliques au verjus, et
victorieuses, avec l'extrême-gauche commu-
niste, au sujet de certaines indemnités de
dommages de guerre, et qui méritait, som-
me toute, de se reposer un peu sur ses lau-
riers.
Mais, défenseur professionnel de la veuve
et de l'orphelin, M. de Moro-Giafferi était
dans son rôle en faisant entendre la voix
de la justice.
Lorsque, dit-il, en juin ou juillet dernier, la
Commission de la marine marchande a bien
voulu convoquer les députés de la Gors<' pour
examiner le projet de convention qui devait
devenir la convention de juillet 1927, le sort du
personnel navigant a été envisagé et lie.s dis-
positions démocratiques ont été prises.
Au relloul's, rien n'était dit au sujet du per-
sonnel sédentaire.
St j'examine la situation faite à ce person-
nel, je constate qu'il a tic maigres salaires, qu'il
n a pas de eongo annuel, qu il travaille en gé-
nérai dams ll\' locaux oil les garanties «l'hygiène
ne lui sont pas assurées, qu'il n'a ni le béné-
fice du repos hebdomadaire ni celui de la loi
de huit heures, qu'on ne lui assure pas le.:; frais
médicinaux et pharmaceutiques et. entin, qu'it
n'a jamais été question de lui donner une re-
traite.
Nous avions marqué l'intention que la compa-
gnie gérante fut invitée, préalablement à. la st-
gnature du contrat, a s'entendre avec le syndi-
cat du personnel sédentaire.
Ceci se passait en juillet 1927 ; des le mots
d'août, le secrétaire général du syndicat écri-
vait IL M. Jean Fraissinet, rappelant la situa-
tion (le ses camarades et demandant à être reçu,
mandaté qu'il était, pour s'entendre avec lut,
comme la commission et le ministre en avaient
eux-mêmes exprimé le désir. !.c 13 septembre,
M. Alessi, secrétaire général du syndicat, rece-
vait de M. Jean Fraissinet une lettre que je
trouve particulièrement savoureuse. C'est sur-
tout l'esprit marqué pivr cette lettre qui justitle
la question que je pose.
C'est la conception d'un patronat de droit di-
vin que soutient, dans sa correspondance avec
lo secrétaire d'un syndicat, le directeur d'une
compagnie gérante d'un grand service public
sous le contrôle de l'Etal,
Non content de dire au syndicat qu'il ne veut
pas 1e connaître, le directeur de la compagnie
lance cette menace, llèche du Parthe, à la tin
de sa lettre :
CI Vous n'avez que cinq ans de présence chez
nous. Nous vous trouvons bien jeune pour vous
occuper de ces choses là. ., C'est dire en bon
Français : « Je vous signilie que vous êtes me.
nacé. de renvoi si vous continuez votre action
syndicale n,
Or, le syndicat «les employés sédentaires Ih
la Compagnie Fraissinet est parfaitement paci
flquc, n'a jamais fait d'agitation politique, s'est
borné à réclamer, comme c'est l'epri de la loi
de 1884, l'amélioration du sort des travailleurs.
Je vous ai écrit aussitôt, monsieur lo Ministre
des Travaux publics, pour vous indiquer la sur-
prise que j'ai éprouvée et la réprobation, que
j'espérais voir partagée par vous.
Je dois dire que vous avez fait immédiate-
ment ce que je pouvais attendre de votre dili-
- -
gence.
Vous avez convoqué M. Jean Fraissinet fi l'a-
ris et. vous lui avez marqué votre désir de voir
une bonne volonté, plus cordiale se manifester
de la part du directeur d'une grande compagnie.
M. Fraissinet a répondu en invoquant de> ai -
guincnts juridique- qui me sont, il va de s.ji,
LE NUMERO ; 10 CENTIMES
̃livlJPI SOIR, tG FEVfilEH 1D28.
-–-– -
JOUR IlL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, Bit II ̃•It-TUMT
PARIS 081)
Ttlira. 1 ILOUVM le-"
M RICHELIEU 87.
-- ----
Les Annales Coloniales
Git mmimi et récUiMê tonl reçutt m
bureau du fowMl.
Directiurs 1 Maroel RUEDEL et L.-G. THÈBAULT
LM AmiALBs COLONIALES ne publient flUI de» arti-
cil. MédUs. qui sont leur propriété exclutivê.
À96
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un la 6 Mois 3 Moi.
France et
Colonies 120 a 65 t 35 »
ttrupr - - 110 > 100 > SCI.
On t'abonne sans trait diM
tous les bureaux de paAe.
Le Gouvernement général de l'Indochine
Récemment, en quelques lignes brèves,
nous avions, à propos de la démission de
M. Varenne, dit notre sentiment sur la dési-
gnatton de son successeur. Nous ne faisions
paturellement allusion à aucune personnalité
et nous ne nous proposions pas de présenter
un candidat au choix du gouvernement. Ces
questions de personnes nous intéressent au de-
meurant fort peu, encore qu'il ne faille pas les
négliger et penser que n'importe qui est bon à
n'importe quoi. Mais la nomination des gou-
verneurs de nos grandes possessions d outre-mer
soulève quelques problèmes d'ordre général,
dont il est bon que l' opinion publique se préoc-
cupe.
La Reçue hebdomadaire reprend la question
avec ampleur et netteté. Elle déclare sans am-
bages que l'Indo-Chine a besoin d'un chef.
Un chef, cela ne signifie pas une sorte de tyran,
une manière de despote oriental régnant sur une
multitude de sujets tremblants de peur et trans-
formés en un troupeau humain, vivant dans la
crainte des châtiments. Non, un chef, cela
veut dire quelqu'un qui gouverne, prenne des
décisions, alors qu'on n'en prend pas ou qu'on
en prend de contradictoires, qui administre et
surtout qui réside.
Cette thèse, l'auteur de l'article, qui a con-
servé l'anonymat, la justifie en nous donnant
un tableau un peu sommaire, mais cependant
vivant de la situation en Indo-Chine.
L'Indo-Chine, dit-il, ne peut être gouvernée
«le Paris. Le pays est éloigné de la France et
surtout il occupe dans notre domaine colonial
une place particulière. Il fait partie d'un monde
économique spécial : le monde du riz et de
l'étalon .d' argent. La moyenne de ses habitants
« appartient à une race qui n'a rien de com-
mun avec les Indo-Européens et possède une
civilisation très ancienne, empruntée à un grand
peuple voisin, » Rien de comparable avec
nos grandes possessions d'Afrique. Aussi la po-
litique coloniale française devrait formuler des
principes généraux, desquels les représentants
de la métropol e devraient -- s'inspirer - dans 1 ac-
complissement de leurs fonctions, mais avec la
possibilité d'user de la plus large initiative.
L Indo-Chine plus que toute autre colonie
souffre d'une centralisation excessive. Sans
doute on ne saurait suspendre le contrôle du
ministère des Colonies, mais il faut le pratiquer
avec un réel libéralisme et une grande largeur
de vues. - « Le Gouverneur Général de l'Indo-
Chine, dit notre auteur, doit avoir les pouvoirs
les plus étendus et l'influence métropolitaine
doit se faire sentir non sous la forme d'un con-
trôle intermittent fragmentaire et tracassier, mais
.d'échanges de vues fréquents entre le gouver-
nement général et le département et de débats
parlementaires bien menés sur des problèmes
précis et bien posés. » -.
Nous sommes tout à fait d accord avec le
rédacteur de la Revue Hebdomadaire. Seu-
lement le contrôle du Paiement est incertain et
ne s'exerce pas avec toute Ta clarté nécessaire.
Les commissions ne peuvent pas ou ne veulent
pas remplir leur rôle. Elles se heurtent à la
mauvaise volonté de l'administration et pres-
que toujours ne travaillent que sur des docu-
ments incomplets et parfois même truqués. Les
commissaires curieux ont infiniment de peine
à obtenir même la communication # verbale des
documents qui leur permettraient d'établir leurs
convictions. Je ne veux rien dire de l'audition
Aes- ministres oui atteint en de certains cas les
limites extrêmes de la plaisanterie. Un fait en-
tre tant d'autres : l'an dernier le Gouverne-
ment rappelle le Gouverneur de l'Afrique
Equatoriale à la suite d'incidents. où il avait
été mis en cause au cours de la discussion du
budget. Le ministre avait-il eu tort ? Avait-il
eu nison) Personne n' en savait rien et la
Commission pas plus que la Chambre. Elle dé-
sire être éclairée et naturellement demande que
le ministre et le gouverneur général viennent
lui donner des informations. Cette demande est
réitérée jusqu'à cinq ou six fois. Un prétexte
survient toujours à point pour justifier un re-
tard. Bref, de moyens dilatoires en moyens di-
latoires on atteint la fin de la session et le
gouverneur général repart sans que nous ayons
pu arriver à obtenir de lui les éclaircissements
que nous étions nombreux à désirer. rajoute
que la responsabilité de ce gouverneur n est nul-
lement en cause ici. Je crois même qu'il aurait
été désireux de s'expliquer devant la commis-
sion, mais il en a été empêché par je ne sais
quelle autorité toute puissante et ennemie de
la lumière. - -
Il convient d ailleurs de faire remarquer
-qu'une partie de la commission était totalement
indifférente à la question. Malheureusement il
en est de même du Parlement, devant qui les
problèmes coloniaux n'ont d'intérêt que dans la
mesure où ils cachent que lques scandales et
peuvent donner lieu. quelques débats bruyants
où la vie du ministère est en danger. Tenez :
l'an dernier on a fait autour de l'affaire Mail-
lot un bruit d'enfer, alors que je ne suis pas
du tout certain qu'elle méritait tout ce tapage.
Mais admettons qu'elle légitimât l'agitation
qui alors envahit la Chambre, pensez-vous
qu'on en ait profité pour discuter le régime des
concessions ? Pas du tout. Une tois le débat
terminé, on pense à autre chose. Ainsi va la
vie parlementaire.
Il est donc nécessaire au plus haut point
d'oraanisel le contrôle parlementaire, pas même
garantie qu'aient les hauts fonctionnaires des
colonies contre les intrigues, les complots de
-diverses origines, dont il leur arrive parfois
d'être les victimes.
Donc surveillance étroite et éclairée du Par-
lement. Puis réforme dans les rapports entre
le gouverneur général et le gouvemement mé-
lemgeonutv. erneur : liens, écrit le co l la b mateur
tropolitain. « Les liens, écrit le collaborateur
de la Revue, sont a notre sens trop étroits pour
les détails de l'administration, trop taches
lonqu'it s'agit des grands problèmes indo-chi-
IIOis. »
L'auteur énumère ensuite les problèmes po-
litiques qu'il faut résoudre incessamment dans
l'Union Indochinoise : Extension du corps
électoral pour la représentation au Parlement,
tous les Français, résidant sur le territoire, se-
raient électeurs et prendraient part au choix du
député de la Cochinchine ; participation plus
grande des colons à l'administration de la colo-
nie, et création d'une assemblée analogue aux
délégations financières de Madagascar ; modi-
fications dans le recrutement et le rôle de la
représentation des indigènes en conformité avec
l'évolution qu' a suivie la population annamite
depuis trente ans. « Il semble que l' adminis-
tration, dit-il, ait perdu le contact avec la po-
pulation indigène et qu' aujourd hui encore elle
ne veuille pas attribuer à I évolution qui s est
produite toute son importance. Si l'évolution
annamite a été quelque peu décevante, c'est
nous-mêmes que nous devons accuser. Nous
n'avons jamais eu de politique indigène nette
et à longue vue et nous n' avons pas compris
que la politique indigène est l'aboutissement
de tous les événemnts de la vie du pays,
qu'elle doit enregistrer toutes les influences. »
Ces réflexions sont sévères. Mais sont-elles
d'une rigueur excessive ? Nous ne le pensons
pas. Et même si elles l'étaient, elles seraient
encore préférables à ces éloges sans mesure et
sans vérité par lesquels on trompe l' opinion pu-
blique et l'on prépare les catastrophes.
Nous ne saurions suivre l'auteur dans l'ex-
posé fort détaillé au'il fait des réformes à in-
troduire dans le domaine économique quelque
peu négligé. Où en est-on par exemple du
grand plan de travaux publics esquissé il y a
une trentaine d'années ? Qu'avons-nous fait
pour l' outillage de 1" Indo-Chine, pour l'amé-
nagement de ses richesses ? Certes des résultats
ont été obtenus, mais on est encore loin du
but. Des réformes administratives sont néces-
saires, des économies peuvent être réalisées.
Quelques-unes sont ébauchées, mais il reste
beaucoup à faire. Pourquoi en est-il ainsi ?
Pourquoi les hommes de valeur que compte
l'Administration n'agissent-ils pas ? « Parce
que, disent-ils, ils ne sont pas dirigés. ils
ne se sentent ni guidés, ni soutenus. Ils sont
aussi démoralisés par le favoritisme qui préside
au choix de certains hauts fonctionnaires. »
« En vérité, continue le rédacteur de la Re-
vue, ce qui manque à l'Indo-Chine c'est un
chef, qui ait une âme de chef et là-bas som-
bre de colons et de fonctionnaires n'hésitent pas
à dire que depuis, vingt-cinq ans, la colonie
n a pas eu - de chef! »
Mais que sera ce chef ? Sera-ce un fonction-
naire, un parlementaire, sénateur ou député ?
L'auteur n'est pas favorable au choix d'un
fonctionnaire qui. n'arriverait à cette situation
qu'après avoir passé vingt-cinq on trente ans
dans des fonctions subalternes, où l'on n'ac-
quiert pas la largeur de vues nécessaire au gou-
vernement d'un peuple de vingt-cinq millions
d'habitants. Sans doute. Mais il ne faudrait
pas ériger ceci en règle générale.
« Seul un parlementaire peut remplir les
conditions exigées. Il faut qu'il ait de trente à
quarante ans, qu'il ait l'étoffe d'un homme de
gouvernement, qu'il soit un grand travailleur
et qu'il connaisse à fond en Indo-Chine les
gens et les choses. » Ces conditions ne sont pas
excessives, mais elles sont difficiles à remplir.
Aussi bien ne suffit-il pas qu'elles le soient
toutes d une façon absolue. Mais il en est une
qui doit l'être, c'est la durée du séjour. « Le
jour, où quel qu'il soit, un gouverneur général
débarquera à Saïgon et pourra dire : je viens ici
pour travailler et vivre parmi vous, je viens
pour quinze ans. pour vingt ans,
pour dix ans, l'Indo-Chine aussi longtemps que
je servirai aussi longtemps que
j'en serai capable, sans autre ambition que
d'être un de ses bons serviteurs, ce jour-l à le
découragement et le scepticisme qui régnent en
Indo-Chine et qui constituent la plus grave me-
nace pour la colonie disparaissent aussitôt. »
Le collaborateur de la Reçue expose d'une
façon plus brillante que nous ne l'avions fait
nous-même la thèse qui avait été développée
dans ces colonnes. C est l'évidence même. Il
ne faut plus en Indo-Chine, de gouverneur gé-
néral provisoire. Le choix est peut-être diffi-
cile et nous comprenons que le ministre hésite
avant de s'arrêter à un candidat.. Mais gou-
verner, c'est choisir, et M. Peirier ne l'ignore
certainement pas.
Henry Fontanier
Député du CantàL
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commision
des Affaires étrangères.
Cinéma o Colonial
---00--
Dépari pour 1. Maroc
M. Jacques Natanson vient de partir pour
le Maroc, accompagnant MM. Mario Nalpas
et Henri Etiévant, qui vont réaliser pour la
Centrale Cinématographique un film d'après
le roman de Léo Duran : La Symphonie Pa-
thétique.
Cette production sera interprétée par Geor-
ges Carpentier, Henri Krauss, Olga Day,
Michèle Verly et Régina Balthy.
Enlèvement
Ces jours derniers, des cavaliers maro-
cains enlevaient une jeune fille. Un coura-
geux officier de spahis se lançait à leur
poursuite et arrachait la jeune proie éplorée
à ses ravisseurs. Comme le vaillant officier
n'était autre que Georges Carpentier, qui
mit knock-out un certain nombre de cava-
liers marocains, il est facile de conclure
qu'il s'agissait d'une scène de la Symphonie
pathétique.
A la Mairie de Pointe à Pitre
Au scrutin du 12 février, pour la nomina.
-tion du Bureau du Conseil municipal de
Pointe-à-Pitre, M. Fidelin a .été nommé
maire ; MM. Wachter, Naton, Lacascade et
Saint-Félix ont été nommés adjoints.
LE DUEL DU CAOUTCHOUC
La place des caoutchoucs
français 1
Que, dans le duel tpique qui te
poursuit entre l'Amérique et VAn-
gleterre, d'autres peuples restent
spectateurs, cela se comprend : que faire ?
Cela ne se comprendrait pas quand il s'agit
de la Hollande, j'ai montré pourquoi. Cela
ne se comprendrait pas davantage quand il
s'agit de la France ; d'autres Vont souvent
montré ; je le dirai à mon tour, avec non
moins de conviction et d'énergie.
Le Français moyen sent parfaitement que
le problème dtt caoutchouc dépasse Vindus-
trie des automobiles et n'intéresse pas seule-
ment ceux qui fabriquent, ceux qui vendent,
ceux qui utilisent des voitures. C'est déjà
beaucoup que ces derniers paient 5 à 600
francs (je ne parle pas des voitures de luxe
ou des fortes voitures) un pneu qu'ils
payaient, il y a quelques années, moins de
300 francs ; ils payent par là les trais de
la lutte grandiose à laquelle ils ne sont pas
mêlés. Mais le piéton lyi-même, qui échange
tant d'aménités avec l'automobiliste, pâtit
constamment de Vénormc conflit dont il ne
soupçonne pas la gravité, mais dont il de-
vine l'importance. Le caoutchouc, on Va dit
excellemment, c'est de la livre, du dollar,
c'est du blé, c'est une monnaie d'échange
internationale. Nous en avons quelque peu.
Nous pourrons en avoir bien davantage. Si
nous en avions beaucoup, les choses change-
raient de face.
Le Français moyen confond, il est vrai,
le caoutchouc sylvestre et celui des planli
tions. Rappelons-lui ou apprenons-lui qu'en
1906, pour 500 tonnes que fournissaient les
cultures d'hévéas, il y avait, dans le monde,
66.000 tonnes de caoutchouc sylvestre. Au
lendemain de la guerre, le caoutchouc syl-
vestre ne compte plus que pour 41.000 ton-
nes, tandis que les plantations en fournissent
300.000. A l'heure présente, sur un rende-
ment global de 500.000 tonnes, la contribu
tion des forêts sauvages représente 25 coo
tonnes environ. Il n'y a donc pas à lair.
fond sur les forêts du Congo (je ne dis pas
qu'il faille les mépriser). Il faut .omftcr
principalement sur notre Indoch'ti>.
L'exportation du caoutchouc ;m/orlllflPI.{
commence en 1913, soit 300 tonnes. Actuel
lement, l'Indochine produit plus de 8.000
tonnes par an, d'autres affirment 10.000
La France a besoin de 45.000 tonnes envi-
ron de caoutchouc. L'Indochine lui fournit
à peine 12 de ce chiffre. (L'A, O. F, et
l'A.E.F. lui apportent 1.000 à 1. 500 ton-
nes).
Or, j'ai sous les yeux des calculs qui éta-
blissent que l'Indochine pourrait nous four-
nir 100.000 tonnes de caoutchouc. Au cours
actuel, cela ferait près de 2 milliards ait-
nuellement.
Ce serait même trop pour nous, obser-
vera le Frallfais moyen.
Que non pas 1 Songez, en effet, que la
plus grande France deviendrait exportatrice
d: caoutcllollC. Dans quels pays 1 Dans ceux
que vous voudrez, ou dans ceux qui en vou-
dront, à commencer par les Etats-Unis, Et
alors, non seulement le duel prend une autre
tournure, mais, au lieu de porter notre bel
argent, ou notre pauvre argent, aux Indes
Anglaises, à la Grande-Bretagne, àu Brésil,
etc., ce sont les autres qui nous porteront le
leur. -- C'est une véritable révolution ? -
- -..
Terme inexact, celui d évolution convient
mieux. - Ceux qui parlcllt de 100.000 ton-
nes que peut nous donner l'Indochine nous
bourrent le crâne s'ils nous cachent ou J'ils
ignorent qu'on ne saigne pas un arbre avant
sept ou huit ans, au minimum ; si bien qu'on
a calculi que, pour atteindre ce chiffre a
l'exportation, il faudrait en Indochine une
vingtaine d'années - Qu'est-ce que cet es-
pace de temps, dites-moi, dans la vie d'un
petàple 1 Cela s appelle : demain.
Mario Rourtan,
Sénateur de L'ilérauti, ancien ministre
Vice-Président de la Commission
sénatoriale des Ceù»'Ue'.
t.
Sinistre aux Kerguelen
O
C'est sur les récifs du détroit de Gazelle
que le Lozère s'est brisé.
L'équipage a réussi à rallier Vaucou-
vreux sur des chaloupes de chasse. Le ca-
pitaine fait savoir qu'il ne pourrait plus
émettre de radios, mais qu'il allait installer
à Vaucouvreux un poste de réception et
que l'équipage était en bonne santé.
(Par dépêche.)
La Société des pêches australes, à la-
quelle appartenait le Lozère, a immédiate-
ment frété un navire pour aller chercher
l'équipage en vue de son rapatriement en
Europe.
Le vapeur anglais « Kilbalky ¡). va par-
tir du Cap pour aller recueillir l'équipage
du vapeur français « Lozère », (ancien LOr
r*°'ie)' (Par dépêche.)
CANDIDATURES
ALPES-MAIUTIMES
Nice
On annonce que M. Gianotti. un des cinq
entrepreneurs (pories, Mege, Vandevalle,
Gilquin) du Consortium adjudicataire du
chemin de fer du Betsiléo, à Madagascar, se-
rait candidat d'Union Nationale dans la 46 cir-
conscription de Nice aux prochaines élections
législatives. On ne connaît pas encore les noms
de ses concurrents,
Nous n'avons pas encore de renseignements
précis sur l'état des travaux entrepris dans la
Grande lie.
BROUSSES
* BROUTILLES
Oui, mais.
Oserai-je, après les plus éminents colla-
borateurs de ce journal, donner mon opinion
sur un problème ferroviaire qui intéresse la
défense nationale, le développement écono-
mique de toute l'Afrique française, et même
à cause d'une éventuelle application du
plan Dawes - nos relations avec l'Allema-
gne?
Bah ! qu'est-ce que je risque ! Ce n'est sû-
rement pas sur une de mes broutilles que le
Transsaharien déraillera.
Je souhaite d'ailleurs très vivement qu'un
jour-, cette espèce de cordon ombilical serve
à l'échange d une foule de bons procédés en-
tre la France maternelle et ses enfants noirs.
Et je crois que le rail est capable de créer
de la vie même à travers les vastes espaces
sahariens.
Oui, mais, voilà, justement : le problème
est, en somme, posé dans l'espace, puisqu'il
a pour donnée essentielle le nombre de ki-
lomètres de sable que les locomotives de-
vront avaler sans boire.
Dites ! Si on le posait, ce problème, dans
le temps? Oui ? Alors, il peut s'énoncer
ainsi :
Considérant que le Transsaliarien est une
œuvre sans doute utile, féconde et tricolore
au premier chef ;
Que, cependant, d'autres œuvres peuvent
légitimement prétendre à mettre en circula-
tion les tonnes d'or récupérées à dur labeur
par un grand ministre des Finances;
Que, pour ne prendre qu'un exemple, une
armée de médecins, nombreuse, jeune, agile
et princièrement payée, serait une vraie bé-
nédiction en A. O. F., en A. E. F., à Ma-
dagascar et même ailleurs ;
Que mal étreint qui trop embrasse, sur-
tout quand il s'agit d'II embrassements »
excessivement coûteux ;
Tout bien considéré, il est excellent de
consacrer dès aujourd'hui quelque pécune à
l'étude d'une voie ferrée de l'Afrique du
Nord au Niger, mais il est encore meilleur,
avant de passer à l'une des réalisations d'en-
vergure qu'attendent nos colonies, de bien
examiner ce qui presse le plus.
Audion
1
Chacun à sa place
-0-0-
C'est ce que désire M. le Gouverneur Gé-
néral de l'A.O.F., et c'est ce qu'il obtiendra
certainement, grâce à la circulaire qu'il vient
d'adresser à ses Lieutenants-Gouverneurs et à
l'administrateur de la circonscription de Da-
kar.
Après avoir rappelé que des faits graves
survenus récemment dans diverses colonies du
groupe l'avaient mis dans l'obligation d'attirer
à nouveau l'attention de ses collaborateurs sur
les défenses faites aux fonctionnaires de pren-
dre un intérêt quelconque à des affaires lo-
cales, M. Carde rappelle les diverses circu-
laires réglant la matière, et dont les prescrip-
tions semblent avoir été oubliées.
Il rappelle, entre autres, la circulaire minis-
térielle du 22 juin 1911 qui, tout en recon-
naissant aux fonctionnaires la faculté de se
rendre acquéreurs de droits immobiliers dans
le but de faire fructifier leur fortune comme
tout autre citoyen, interdit notamment de leur
accorder des concessions, sous quelque forme
que ce soit, non seulement pendant qu'ils sont
en activité, mais encore pendant les deux an-
nées qui suivent la cessation de leurs services ;
il est même spécifié que tout fonctionnaire ou
officier qui achète un immeuble doit en aviser
immédiatement le chef de la colonie ; une se-
conde dépêche ministérielle, en date du 12
août 1921, comporte, pour les mêmes, défense
de « participer à l'administration d'aucune so-
ciété à but commercial ».
M. Carde, en conséquence, invite les chefs
des colonies a signaler à l'autorité judiciaire
tous ceux qui commettraient des actes spécifiés
jdans les dispositions qui précèdent et qui sont
défendus par la loi du 6 octobre 1919. Et il
termine par cet hommage rendu au personnel
qu'il a sous ses ordres :
Je sais que le nombre n'est pas grand des
fonctionnaires ou agents moins soucieux de leur
dignité que de profits pécuniaires illégitimes ;
pour peu nombreux qu'ils soient, il ne faut pas
que quelques éléments indésirables ternissent la
réputation de droiture et de labeur désintéressé
que mérite à tant de titres le corps colonial tout
entier. Dans rlnlbêt de tous, poursuivez sans
pitié ni retard V épuration nécessaire : vous êtes
armés et suffisamment guidés par les textes
que fai rappelés.
.1.
ItfEHES It l IMDtMIE
Au loyer des Etudiants Annamites 1
Une réception a été organisée à Ilanol
dimanche en t'honneur de M. Fontaine,
président du Conseil d'administration de la
Société des Distilleries de t'Indochine, par
le Foyer des Etudiants Annamites, à la-
quelle ont assisté les personnalités locales
et un grand nombre d'étudiants. M. Fon-
taine a exposé t'œuvre réalisée à Paris à la
Cité Universitaire où la Maison a été édi-
fiée avec le concours financier du Gouver-
nement Général de t'Indochine et de parti-
culiers ; elle accueillera dès L'an prochain
les étudiants indochinois poursuivant leurs
études dans la Métropole.
Résidence apostolique
Mgr Aiuti, délégué apostolique en In-
dochine et au Siam, venu de France
par le « Sphijnr », est arrivé A flué oh il
compte installer sa résidence.
Inrlopacifl.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur g6n6rnl de l'Indochine vient
de faire connaître nu ministre dos Colonies qu'il
la dnte du 15 février treg le taux officiel de la
piastre était de 13 fr. 05.
L'Aviation Coloniale
–0-0–
Lisbonne-Goa
Venant des environs de BizerU où le
mauvais temps l'avait retenu, l'aviateur
portugais Bleck est arrive- à Tunis le 14
février, et a dû repartir hier matin pour
Tripoli.
Tripoli. En Méditerranée
Le radiotélégraphiste aviateur Maillard
qui resta 72 heures en mer Méditerranée
avant d'atteindre l'lie d'Ustica, au nord de
la Sardaigne, a rejoint son poste avant-hier
soir. Une centaine d'élèves de l'Ecole cen-
trale de T. S. F. ont escorté le valeureux
opérateur jusqu'au train et lui ont fait une
chaleureuse ovation, vouiant témoigner
ainsi leur admiration sincère pour le cou-
rage de leur aîné et rendre un juste hom-
mage à l'aviation et à ses « radios It,
La radiogoniométrie
L'an dernier les capitaines Cornillon et
Gérardot effectuèrent le voyage Paris-Ca-
blanca en se repérant la-huit au moyen
de la radiogoniométrie.
S'étant rendus, il y a une semaine, il
Istres, ils doivent en revenir aujourd'hui
toujours en utilisant la T. S. F. pour na-
viguer.
Le voyage est destiné à mettre au point
l'appareil avec lequel les deux aviateurs
doivent tenter prochainement le raid Paris,
Casablanca, Dakar et Tombouctou, en
compagnie du capitaine Lamey et du méca-
nicien Vigroux.
.1.
L'enseignement aux colonies
Pour l'ensemble des colonies, relevant du
Ministère des Colonies, le nombre des élèves
recevant un enseignement primaire a fait, en
quelques années, les progrès suivants: en 1920,
317.300 élèves ; en 1924. 361.800 ; en 1926,
458.839.
Pendant le même temps, le nombre des
élèves recevant un enseignement secondaire,
primaire supérieur, technique ou supérieur, a
passé de 6.500 en 1920, à 10.800 en 1924,
et 14.400 en 1926.
Dans la même période, les prévisions bud-
Sétaires pour ("Instruction" publique passaient
dans l'ensemble des colonies (non compris l'In-
dochine) : de 16.500.000 francs en -1920, à
29.300.000 francs en 1924, et 58.000.000 en
1927.
En Indochine, les prévisions budgétaires
passaient de 3 millions de piastres en 1920 à
5.700.000 piastres en 1924, et 8.150.000
piastres en 1927 (non compris, dans l'une et
dans les autres, les augmentations résultant des
récentes augmentations de traitemeats).
Sans doute, la date est encore éloignée où
l'on pourra, dans les nouvelles colonies, ren-
dre 1- enseignement primaire obligatoire pour
tous comme en France.
Pourtant l'obligation scolaire est en marche,
comme le montre un fait significatif, car, pour
la première fois, un arrêté du 27 juin 1927
du Lieutenant-Gouverneur rend, dans toute la
Cochinchine, obligatoire l'enseignement pri-
maire élémentaire.
-–
Le Laos, terre d'amour
--GO
Le véritable maître des Laotiens et des
Laotiennes est l'amour. Mais ce peuple, dont
les femmes se couronnent de fleurs, les jeu-
nes hommes sont chercheurs de volupté, ne
s'adonne qu'aux industries qui servent son
plaisir.
Aussi le Laos n'exposait-il, à propre-
ment parler - lors de la foire de Saïgon,
que les dons naturels de sa terre et le tra-
vail fait dans les maisons : parures pour la
danse, tissus brodes en mille couleurs, bi-
joux ciselés sur ivoire ou sur argent ; bou-
cles d'oreille, bracelets, boîtes à poudre, boî-
tes à fards. Sans compter les couteaux bien
larges, les sabres courts destinés a donner
un air martial aux amoureux des Laotiennes.
Mais comment parler de commerce et d'in-
dustrie à cette indolente population unique-
ment éprise de plaisirs bucoliques, de mu-
sique de danse et d'amour au fond des bois
laotiens ?
Les richesses qui dorment dans les bassins
du Haut-Ménam, de la Salouen et du Mé-
kong sont bien mortes pour elle. En soup"
çonne-t-on seulement ici les riches possibi-
lités? Mines, forêts, champs donnent aux
Laotiens tout juste ce qu'il est nécessaire à
leurs stricts besoins. L'amour et l'eau
claire, une poignée de riz suffisent à leurs
joies. Les soirs de grande lune les comblent
de poésie chantante et d'ivresses amoureuses ;
le Mékong, par ses jaillissements sur les ro-
ches. déborde les chemins et leur offre
toute l'eau claire souhaitable pour apaiser
leur soif et rafraîchir les fleurs de leur front.
Un paddy très fin croît presque spontané-
ment.
N'est-ce pas assez ?
Du côté européen, on regrette que ce Mé-
kong ne soit pas, depuis longtemps, le grand
fleuve de vie du Laos. On souhaite que ses
mines deviennent les plus riches du monde.
Pourquoi non ? Ce n'est pas le Laotien qui
s'y - opposerait.
Qu'on exploite donc, sans lui, les trésors
de la forêt laotienne. Que l'on pose des
rails ici, que l'on fasse des routes, un ca-
nal là. Que l'on récolte le paddy, le jute,
le tabac, le coton, le kapok, le caoutchouc,
la gomme. si l'on veut. Le Laotien laissera
faire.
Les fleurs au front des femmes, les par-
fums et les clairs de luncl la danse et les
chants, sont les seuls privilèges auxquels
il tient. Tiam bac (au fond, jusqu'au bout).
Au Comité du Transsaharien
--00-
Sons la présidence de notre ami et colla-
borateur M. Kdnuard de Warren, député
de Meurthe-et-Moselle, le Comité du Trans-
saliarien se réunira en un grand déjeuner
le jeudi 2:1 février, iï midi, dans les salons
de l'HAtel Continental, rue Honget-de-l'lale.
Adresser les adhésions au Comité du
Transsaharien, 21, rue Cassette, Paris-(5°.
AU SÉNAT
DANS LES COMMISSIONS
Commission de l'Algérie
Héuni dans ses bureaux, le mardi 14 fit-
vrier, le Sénat a procédé à la nomination
d'une Commission de dix-huit membres
chargée, en 1928. de l'examen des projets
et propositions de loi relatifs à l'Algérie.
Ont été nommés : MM. le comte d'Alsace,
Auber, Bourgeois, Chagnuud. Cornudet,
Cuttoli, Charles Dumont, Jacques Duroux,
Hervey, de Landemont, Le Hurs, Mahieu,
Mauger, Mcssnny, Ordmaire, Heboul,
Saurin et Vallier.
Commission d'Instruction de la Haute-Cour
Au début de sa séance de mardi dernier,
le Sénat a nommé notre ami M. Peyron-
net en qualité de vice-président de la Cour
de Justice, chargé d'en diriger les débats
en cas d'empêchement du président du
Sénat.
Un second scrutin a désigné conflue
membres de la Commission d'Instruction
de la Cour de Justice : MM. Betoulle, do-
pIunlicr, Penancier, Alfred Graud, Louis
Martin, Pérès, Antony Ratier et Jean
Richard.
Enfin, MM. Calmeî, Magnien, Morisspr-
vin et Morand ont été nommés, par un
troisième scrutin, membres suppléants de
la Commission d'Instruction de la Cour de
Justice.
-– 'oie
A LA CHAMBRE
DEBATS
Le régime douanier des produits
pétrolifères
Au cours des débats du projet de loi por-
tant revision du régime douanier des pn>-
duits pétrolières, M. Morinaud a proposé
une addition, d'apr»\s laquelle les tarifs de
la loi en discussion 110 doivent pas être
appliqués à l'Algérie.
M. Morinaud. - [,'tgt"¡'ie a le droit de voter
et de percevoir des impôts, mais, en matière
douimière, les tarif.-j de la mclr^iole lui sont
applicable*, sans qu'elle nit. à intervenir. Je df-
mande à ln. Ch;iruine de ne pius appliquer les
tarifs de lu présente loi ù l'Algérie.
Nous ne pouvons faire marcher notre indus-
trie qu'it l'aide do moteurs Diesel et aucune
surcharge fiscale n'est plus possible. C'est au
contraire une politique de dégrèvements qu'il
faudrait instaurer à l'égard de l'Afrique du Nord
pour sauvegarder notre industrie.
M. le Président de la Commission. - La Com-
mission accepte l'amendement.
M. le ministre du Commerce. - t.c Couverne-
ment également.
Le paragraphe additionnel est aùupté.
A l'unanimité des 520 votants, l'ensemble
du projet de loi est adopté.
La Compagnie Fraissinet
La dernière séance de l'après-midi de la
Chambre, a été marquée par un débat qui
ne manquait pas d'intérêt colonial.
M. de Moro-Giafferi posa une question à
M. Tardieu, ministre des Travaux publics,
sur l'attitude prise par M. Jean Fraissinei,
président du Conseil d'administration de la
Compagnie du mémo nom, envers un syndi-
cat.
On soit que cette importante Compagnie
dessert outre la Corse, toute la côte d'Afri-
que du Xlaroc au Dahomey.
L'honorable député de la Corse n'avait
certainement pas dessein d'embarrasser le
ministre qui venait, le momant d'avant,
d'échanger quelques répliques au verjus, et
victorieuses, avec l'extrême-gauche commu-
niste, au sujet de certaines indemnités de
dommages de guerre, et qui méritait, som-
me toute, de se reposer un peu sur ses lau-
riers.
Mais, défenseur professionnel de la veuve
et de l'orphelin, M. de Moro-Giafferi était
dans son rôle en faisant entendre la voix
de la justice.
Lorsque, dit-il, en juin ou juillet dernier, la
Commission de la marine marchande a bien
voulu convoquer les députés de la Gors<' pour
examiner le projet de convention qui devait
devenir la convention de juillet 1927, le sort du
personnel navigant a été envisagé et lie.s dis-
positions démocratiques ont été prises.
Au relloul's, rien n'était dit au sujet du per-
sonnel sédentaire.
St j'examine la situation faite à ce person-
nel, je constate qu'il a tic maigres salaires, qu'il
n a pas de eongo annuel, qu il travaille en gé-
nérai dams ll\' locaux oil les garanties «l'hygiène
ne lui sont pas assurées, qu'il n'a ni le béné-
fice du repos hebdomadaire ni celui de la loi
de huit heures, qu'on ne lui assure pas le.:; frais
médicinaux et pharmaceutiques et. entin, qu'it
n'a jamais été question de lui donner une re-
traite.
Nous avions marqué l'intention que la compa-
gnie gérante fut invitée, préalablement à. la st-
gnature du contrat, a s'entendre avec le syndi-
cat du personnel sédentaire.
Ceci se passait en juillet 1927 ; des le mots
d'août, le secrétaire général du syndicat écri-
vait IL M. Jean Fraissinet, rappelant la situa-
tion (le ses camarades et demandant à être reçu,
mandaté qu'il était, pour s'entendre avec lut,
comme la commission et le ministre en avaient
eux-mêmes exprimé le désir. !.c 13 septembre,
M. Alessi, secrétaire général du syndicat, rece-
vait de M. Jean Fraissinet une lettre que je
trouve particulièrement savoureuse. C'est sur-
tout l'esprit marqué pivr cette lettre qui justitle
la question que je pose.
C'est la conception d'un patronat de droit di-
vin que soutient, dans sa correspondance avec
lo secrétaire d'un syndicat, le directeur d'une
compagnie gérante d'un grand service public
sous le contrôle de l'Etal,
Non content de dire au syndicat qu'il ne veut
pas 1e connaître, le directeur de la compagnie
lance cette menace, llèche du Parthe, à la tin
de sa lettre :
CI Vous n'avez que cinq ans de présence chez
nous. Nous vous trouvons bien jeune pour vous
occuper de ces choses là. ., C'est dire en bon
Français : « Je vous signilie que vous êtes me.
nacé. de renvoi si vous continuez votre action
syndicale n,
Or, le syndicat «les employés sédentaires Ih
la Compagnie Fraissinet est parfaitement paci
flquc, n'a jamais fait d'agitation politique, s'est
borné à réclamer, comme c'est l'epri de la loi
de 1884, l'amélioration du sort des travailleurs.
Je vous ai écrit aussitôt, monsieur lo Ministre
des Travaux publics, pour vous indiquer la sur-
prise que j'ai éprouvée et la réprobation, que
j'espérais voir partagée par vous.
Je dois dire que vous avez fait immédiate-
ment ce que je pouvais attendre de votre dili-
- -
gence.
Vous avez convoqué M. Jean Fraissinet fi l'a-
ris et. vous lui avez marqué votre désir de voir
une bonne volonté, plus cordiale se manifester
de la part du directeur d'une grande compagnie.
M. Fraissinet a répondu en invoquant de> ai -
guincnts juridique- qui me sont, il va de s.ji,
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