Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-02-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 février 1928 18 février 1928
Description : 1928/02/18 (A29,N28). 1928/02/18 (A29,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512150
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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SAMEDI SOIR. 18 FEVRIER. 1928.
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Le 25 octobre 1927, c'est-à-dire quèlques 1
jours seulement avant d'abandonner le Gou.
vernement général de l'Indochine, M.Alexan-
dre Varenne prenait un arrêté portant régle-
mentation sur la protection de la main-
d'œuvre indigène employée par contrat sur
les exploitations agricoles, industrielles et
minières en Indochine.
Cet arrêté pris in-extremis constitue en
quelque sorte le couronnement d'une œuvre
remarquable à de nombreux points de vue,
mais particulièrement au point de vue social.
Fidèle à un long passé tout entier consacré
à la défense des humbles, des travailleurs,
de ceux qui, par un dur labeur quotidien,
sont les créateurs principaux de la richesse,
il s'est penché, dès son arrivée en Extrême-
Orient, sur l'armée innombrable de ces coo-
lies qui, du Tonkin surpèuplé; se répandent
dans toute la péninsule à la recherche d'un
travail salarié.
A quels abus regrettables n'a pas donné
lieu jusqu'ici l'emploi'de cette main-d'œu-
vre indigène ? Combien de travailleurs, allé-
chés par les promesses fallacieuses d'agents
Recruteurs dénués de tout scrupule, ont-ils
abandonné leur famille pour aller, loin de
leur foyer, éprouver sur les chantiers et les
plantations les pires déceptions ? Voyage
exténuant, nourriture insuffisante; salaires
dérisoires, hygiènç déplorable, inexistence de
toute protection efficace, tout leur apportait
la preuve qu'ils avaient été victiirfes d un in-
tolérable abus de confiance.
Comment s'étonner que, dans Cee' condi-
tions, la mortalité soit trop forte sur les
chantiers, que les désertions y soient nom-
breuses, que les indigènes rentrent dans leurs
villages avec au cœur une hàine solide pour
l'Européen exploiteur et pour la France, qui
n'a pas su les protéger.
En prenant des mesures rigoureuses pour
supprimer de - tels -- abus, - - M. Alexandre Va-
renne n a pas seulement fait une œuvre d hu-
manité, il a aussi puissamment servi la
cause do la France en Extrême-Orient en
prouvant .à des miniers d'indigènes que nous
savons les protéger contre toute exaction.
L'arrête du 25 octobre tç27 mériterait
d'être intégralement publié dans les colon-
nes de ce journal, sa .longueur ne le permet
pas. Nous nous bornerons donc à l'analyser
succinctement.
-11 était tout d'abord nécessaire de déh-
miter avec précision la partie de la popula-
tion autorisée à émigrer par contrat. Cette
autorisation est donnée exclusivement aux
hommes de plus de 18 an, aux femmes ma-
riées de plus de 18 ans qui accompagnent
leur mari, aux femmes célibataires ayant
plus de 18 ans, si elles ont l'autorisation
de leurs parents, enfin aux enfants de 14 à
18 ans qui accompagnent leurs parents. Ainsi
deux grands progrès sont réalisés : la fa-
mille doit rester unie sur le lieu du travail,
la maip..d'œuvre enfantine ne peut être enga-
gée.
Le contrat de travail doit être parfaite-
ment intelligible à l'engagé ; pour cela, il
doit être rédigé en français et en langue na.
tionale et contenir les plus grandes préci-
sions sur l'identité de l'employeur, du recru-
teur, de l'engagé, sur le lieu de l'exécution
du travail, sur la nature de l'exploitation,
les conditions du travail, le salaire, le loge-
ment, la nourriture, le vêtement, les soins
médicaux, la clause de rapatriement, etc. Sa
durée rie peut être supérieure à trois ans.
1 Enfin, Pengagé doit subir, avant lasigna-
ture du contrat, une visite médicale sérieuse
faite par un médecin de l'Administration.
Une deuxième visite médicale peut être or-
donnée à l'arrivée sur le lieu du travail.
Pendant toute la durée de leur engage-
ment, les travailleurs sont protégés par une
surveillance administrative. vigilante exercée
par les contrÔleurs du travail, les adminis-
trateurs et l'inspecteur du travail.
La journée de travail est de dix heures au
maximum et doit "être interrompue obligatoi-
rement par un repos de deux heures. Toute
heure supplémentaire doit être payée au tarif
ordinaire de l'heure majoré de 50 Le
repos hebdomadaire est obligatoire. Le tra-
vail à la tâche est soigneusement réglementé.
Le salaire doit être payé tous les mois, en
monnaife indochinoise. Les avances ne peu-
vent dépasser deux mois de salaire et il ne
peut en être consenti dans les trois derniers)
mois de l'engagement. Toute retenue poui
avance ne peut excéder un quart du salaire.
La nourriture est l'objet, dans l'arrêté, des
prescriptions les plus minutieuses. La ration
quotidienne devra être clairement indiquée
dans le contrat en poids et nature d'aliments.
Elle devra assurer à l'homme adulte au
moins 3.200 calories et comporter une pro-
portion dêterminée d'aliments frais (vitamj-
nes). Les enfants au-dessous de 18 mois re-
cevront, lorsque la mère ne les nourrit pas,
une boîte de lait condensé de 400 grammes
tous lès deux jours. Le contrat de tout tra-
vailleur indigène engagé devra prévoir au
minimum, outre le salaire, l'allocation gra-
tuite journalière d'une ration de 700 gram-
mes de rte sec.
Tout engagé a droit, gratuitement, au lo-
gemerit pour lui et sa famille. Le logement
devra être sain, convenable, et répondre aux
règles de l'hygiène; les familles seront lo-
gées dans des cases spéciales et chacune
d'elles disposera "d'un compartiment.
Des mesures rigoureuses contre le palu-
disme eunt édictées ; l'eau doit titre distri-
buée gratuitement, stérilisée ou javellisée; les
fosses d'aisance sont obligatoires. Les enga-
gées doivent assurer le service médical de
leur plantation, qui doit posséder une infir-
merie largement approvisionnée en médica-
ments.
Enfin, l'arrêté instauré fort heureusement
des mesures spéciales de protection des fem-
mes et des enfants. En particulier, les fem-
mes auront un' mois de repos payé après
accouchement ; à la fin de leur grossesse et
pendant les deux premiers mois de l'allaite-
ment, elles ne seront astreintes qu'à des tra-
vaux légers.
Telles sont les mesures essentielles qu'a*
eu le courage de prendre, avant son départ,
M. Alexandre Varenne. Mais, comme beau-
coup d'autres mesures heureuses qu'il a su
prendre pendant son trop court séjour en
Indochine, celles-ci lui valent des critiques
acerbes. Elles ont été résumées en une bro-
chure que vient d'éditer la Dépêche Colo-
niale.
Nous n entreprendrons pas ici de réfuter
ces critiques. Ce serait superflu. Disons tout
simplement qu'en réglementant l'emploi de
la main-d'œuvre indigène en Indochine, X.
Alexandre Varenne s'est honoré; il a honoré
la France, qui doit être l'éducatrice et la
protectrice des populations soumises à sa
loi ; il l'a fait aimet par des centàines de
millièrs de coolies qui n'avaient jusqu'ici que
haine pour notre civilisation trop dure aux
humbles.
Souhaitons que l'arrêté pris par' M.
Alexandre Varenne soit rigoureusement ap-
pliqué par' ses successeurs, dût-il en coûter
quelques millions de francs à quelques grands
concessionnaires. ,
Georges- Nouelie,
Député de Saône-eULoire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Alo-
Ærice. -
Au Conseil colonial du Sénégal
Parmi les vœux qui ont été émis au cours
de la dernière session du Conseil colonial du
Sénégal, nous avons noté le suivant qui montre
le souci des conseillers de protéger le proléta-
riat indigène :
Signaler aux autorités supérieures l'oppoi-
tunité de promulguer dans la colonie un Code
de travail spécial qui garantisse effectivement
les ouvriers et employés à tous les points de
vue : accidents du travail, retraitet ouvrières et
assUiances, etc.
Attendu que le statu quo actuel laisse les
uns et les autres livrés à 1 arbitraire ou au bon
plaisir des employeurs ;
Attendu surtout que les travailleurs intéres-
sés remarquent avec une douloureuse tristesse
combien anormale devient leur situation dans
leur propre pays d'origine quand, partout, à
l'extérieur ; en France, en Algérie, au Maroc
et autres colonies, ils jouissent de plein droit
de la protection du Code de travail métropoli-
tain, laquelle semble leur être obstinément re-
fusée ici.
Vœu qui a été voté à l'unanimité avec
f amendement de M. Lamine Gueye, deman-
dant que l'Administration s'instruise de l'avis
du. Conseil colonial et non uniquement des
arguments des employeurs avant de prendre une
décision quelconque.
J'ignore son nom. sa naissance
---0-0-
Le président du Conseil colonial du Sé-
négal aurait un autre nom patronymique
que celui de Duguay Clédor selon, du
moins, notre confrère V Ouest Africain Fran-
çais de Dakar.
1 Il serait, en effet, le descendant direct
d'un des héros de l'escadron de spahis sé-
négalais dissous le 1er janvier dernier et dont
le nom figure sur le tableau d'honneuf de
cette troupe d'élite.
Peu importe, du reste, le véritable nom
du distingué et sympathique président du
Conseil cdlonial du Sénégal, du moment
qu'il remplit ses fonctions à la satisfaction
de tous.
..,.
Fournitures scolaires
––- 0«0--
* L Administration compte sans doute tout
simplement qu'ainsi que je le fis jadis vers
1905-1906, un membre de l'Alliance Fran-
çaise signalèra à sa Société qui fera aussitôt le
nécessaire et avec le plus grand empressement
que les écoles du Sénégal (dans l'intérieur)
manquent de fournitures scolaires. C'est entre
autres le cas de l'école de Khombole ; mais
elle n'est pas la seule, écrit la Frante Colo-
niale de Dakar, puisque la plupart des écoles
de l intérieur se trouvent dans la mime situa-
Won.
Et notre confrère ajoute ;
Qu'attend VAdministration du Sénégal Pour
faire le nécessaire, le Conseil colonial tfyant
voté - discussion tous les crédits demandés
pour renseignement, pour l'assistance médicale
Indigène et pour l'assainissement et l'embellis-
sement de nos cilles P
Mais je dois prévenir ce membre de l'AI..
liance Française ou de toute autre soçiété s' in-
téressant au développement de l'instruction des
indigènes qu'il devra avoir bien soin de tendre
compte de sa démarche à. la susdite ad'mi-ms-
tra-tion, sans quoi, tout comme moi. il encourra
un blâme sévère autant aué stutside.
Blâme qui me fut infligé sans qu'on ait
songé que la première une murale scolaire du
Sénégal avait été dressée par moi en Fan de
grâce 1896 !
MejÊm Démon,
M. Steef en France
M. Steeg, Résident Général de Fr au
Mvrec, < été reçu avant-Mer par M. Briad,
ministre des Affaires étrangères.
L'hyglta à Madagascar
,'. - --" - , »*'̃ - - - 1
M. Marcel lOUviety g&Bgjerntyr
jgêiïfàtt ûr JfTadB^Bscart '*went St
pïeHdre trôis arrêtés imputants,
par lesquels il a organisé et réglementé, les
services sanitaires et d'hygiène de lauratide
lie et de ses dépendances.
Il ne semble pas que le plus petit détail
ait été oublié. C'est ainsi qu'on fait les
bonnes maisons, le? villes saines et les colo-
nies bien portantes. Pour vaincre l'infini-
ment petit, qui est le grand ennemi de
V homme, il faut Une stratégie subtile et va-
riée et une multitude de règles tactiques.
- Voici les principales dispositions de ces
textes:
Il est créé dans les principales villes des
bureaux municipaux d'hygiène. Ces bureaux
bitreatix matiici p atex
ont pour rnisshn d'assûrert notamment, la
désinfection, la dératisation, les vaccinations
obligatoires, l'isolement des malades sus-
pects, la surveillance des établissements Ren-
seignement officiels ou privés, des établisse-
ment incommodes ou insalubres et des ports.
Ils sont munis d'un laboratoire.
Dans chaque commune esi institué un co-
mité municipal d'hygiène, qui se réunit obli-
gatoirement une fois par trimestre et, en
outre, chaque fois que les circonstances l'exi-
gent. Il est obligatoirement consulté sur les
règlements municipal intéressant V hygiène
de Id commune et son avis peut-être requis!
Des bureaux et des comités provinciaux
d'hygiène sont également créés.
Le fonctionnement de l Insltlut Pasteur
de Tananarive reste soumis à la convention
particulière du 15 janvier 1927.
Le service antipaludique est réorganisé de
façon à bien fixer les attributions de cha-
cun et, partant, ses responsabilités.
Le caractère obligatoire de certaines vac..
cinations et revaccinations est strictement
établi ; de même, celui de la déclaration
des maladies énumérées dans le - dÜret du
10 août 1926, et les conditions d'exécution
de toutes mesures prophylactiques sont mi-
nutieusement étiot:cées; -
Enfin, la lutte antipesteuse fait Cobjel
de nombreux articles, où il semble vraiment
que tout ait été prévu pour réduire la plus
redoutable des endémies; et la police des
cimetières, celle, si l'on peut dire, des eaux
stagnantes, et la généralisation de la quitta-
prophylaxie, sont également organisées ou
réorganisées avec le même souci de ne rien
abandonner à l'actiotr des hasards hostiles.
Pour conclure, les infractions aux arrêtés
gubernatoriaux sont passibles de sanctions
allant de l'amende de 16 francs à l'empri-
sonnement pour, cinq ans. -
Venant immédiatement après la réforme
administrative, la réforme des services d'hy-
giène dom une fois de plus, l'impression
qu'une vie nouvelle commencé pour Mada-
gascar*
Combien de progrès doivent marcher de
frontf dans ces pays neufs dont nous avons
assumé la tutellel Il n'en petit être astre-
int nt, mais lorsque, songeant aux initiatives
prises en Algérie, en A.E.F., dans la Grande
Ile, je vois le chef d'une colonie ou, regar-
dant plus haut, le ministre des Colonies en-
gager un grand effort méthodique contre la
muladie, f éprouve une satisfaction partie".
lièrement profonde.
Ernest HGado., 1
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
«♦»
BROUSSES
* BROUTILLES
-– o - o
Sport et tendresse conjugale r
L'indigène de' Madagascar n'est pas, nos
lecteurs le saVent, réfractaire au sport.
Mais, comme on dit, il en prend et il en
laisse. Il prend ce qui l'amuse et néglige
ce qui nécessite un effort persévérant. Le
jeu, c'est parfait. L'entrainement, c'est mo-
notone, Voire fatigant. Montrer en - public
la vigueur et la souplesse de ses muscles,
ce n'est qu'agrément, amour-propre douce-
ment chatouillé et, parfois, appel à l'amour
d'une jeune fille. Mais soulever chaque
jour des haltères, endurcir progressivement
ses jarrets à la fatigue de la course à pied,
s'exercer à « passer »le ballon dé rugby,
ce n'est pas une réjouissance.
Le jeune malgache, cependant, persévère
dans la pratique du football. S il se disci-
plinait avec plus de rigueur et renonçait à
sa prédilection pour les « effets » person-
nels, il progresserait assez vite.
Mais presque toujours, une fois marié, il
abandonne toute activité sportive. Sa femme,
dit-on, a peur des accidents, et exige qu'il
ne risque pas bénévolement la moindre por-
tion de son anatomie. On voit par là que
les jeunes épousées de Madagascar ont beau-
coup d'influente sur leurs maris. A moins
-que ceux-ci ne considèrent d'eux-mêmes que
les poids, le saut, la course, le football, tout
ça ne vaut'pas 1 amour.
Après tout !.
Audion
MASCOTTE
Le pingouin Alfred avait détrôné quel-
que peu l'éléphant porte-bonheur. -
En breloques, en effigie de velours et de
soie, de porcelaine, de métal, le volatile en
gilet blanc connaissait le succès d'un petit
maître.
L'éléphant vient de reprendre sa revan-
che dans des circonstances particulièrement
solennelles, Tout un peuple se met aujour-
d'hui-sous sa protection. L'éléphant est su-
perbe; d'origine siamoise, il vient d'arriver
à Bangkok, En son honneur, de grandes
fêtes ont eu lieu. Cèla est bien compréhen-
sible. La possession d'un éléphant blanc,
n'est-ce pas, est un présage de grande pros-
périté.
Comme porte-veine. il est un peu là.
Et il n'y a que la terre de Siam pour por-
ter cette breloque un peu massive.
- i
4o. »
Une misiion japonaise
IrlMafascar ",,
* Une miMtoD Ms-
dagascar, est arrivée à l ananarive, venant de
Zanzibar.
Llle est composée de : MM. Ujyo Oyama,
Consul général honoraire du Japon, chet de la
mission ; Hakuzai Yamada, ingénieur agricole
du Gouvernement Général de Formose ; Doc-
teur lstafo Umemoto, médecin du Gouverne-
ment Général de Formose; Kanaii - lriye, se-
crétaire général du Syndicat. des Exportateurs
de tissus de coton du Japon; Massao lida,
Chancelier de Consulat; Massao Kawaguchi
et Yoshihei Hara, agents dé Compagnies de
Filatures japonaises.
M. le Gouverneur Général et Mme Olivier
ont reçu à déjeuner les membres de la mission.
Parmi les invités figuraient les membres de la
mission d'inspection, dirigée par M. l'Inspec-
teur Général Pégourier, et arrivée dans la
capitale en même temps que les Japonais.
Le but de la mission japonaise est exclusi-
vement d'ordre économique. Dès son arrivée à
Tananarive, elle a prjs contact avec les direc-
teurs et chefs de service (Domaines, Mines,
Douanes, Agriculture, Forêts), le directeur du
Service sie Santé et les notabilités du corn-
- 1 l" t • Il 1 1- 1
merce et ce 1 industrie, oous la conduite de
plusieurs membres de la Chambre de Com-
merce, elle a visité les principales usines de
IJlicapitale et des environs : tannerie et manu-
facture de chaussures, d'articles de corroirie et
de voyage, de la maison Ottino, à Antanjom-
bato ; usine de fabrication de conserves de la
Société de l'Emyme, à Soanierana ; rizeries
Modrin, à Tananarive, W il son à Tananarive ;
Huilerie Pocbard ; usine de traitement du
graphite, de la Société « Le Graphite de
Madagascar », à Anjeva ; usine de raffinage
de graphite Lasnier et Cie, à Tananarive.
L e docteur Istaro Umemoto, accompagné du
Dr Thiroux, médecin-inspecteur et directeur du
Service de Santé, a visité les hôpitaux et les
divers services à l'Assistance médicale, ainsi
aue t'tnstitut Pasteur, à Tananarive.
Quelques jours auparavant, dès son arrivée
à l'escale de Majunga, la mission nippone
avait été reçue à la Résidence par 1. Adminis.
qu'ils avaient reçu.
A Diégo-Suarez, la Chambre de Commerce
s est mise à la disposition des intéressés pour
leur faire visiter le bassin de Radoub, les an-
ciennes Salines Plion, près d'Anamakia, la dé-
cortiquerie Kassam Cnenai, à Mahavanona ;
la ferme agricole et d'é levage de M. Ma-
reuil, à 13 km. de Diégo-Suarez.
Un vin d'honneur fut offert par M. Agasaki,
leur compatriote, et, le soir, un banquet d'une
trentaine de couverte réunissait les deux mis-
sions et un certain nombre de notabilités euro-
péennes de Diégo à la table de M. Giresse.
administrateur-maire et chef de la province de
Diégo-Suarez.
Au cours de ces différentes tournées, les
membres de la mission se sont montrés parti-
culièrement satisfaits de l'accueil empressé
qu'ils avaient reçu
La Chambre de Commerce, d'Industrie et
d' Agriculture de Tananarive a reçu à déjeuner
la mission japonaise dans les Salons du Grand
Hôtel. M. le Gouverneur Général Olivier
était présent. Au dessert, M. Allain, président
p. i. de la Chambre, prononça une courte et
amicale allocution à laquelle répondit M. le
Carnut Oyama, qui exprima toute sa gratitude
pour l'accueil reçu par la mission.
Celle-ci a quitté Tananarive pour entre-
prendre une tournée dans plusieurs régions de
Madagascar. Sous la conduite de MM. Bar-
riéty, administrateur de lro classe, Rollot, chef
du service de I agriculture, M. (Juod, adjoint
des Services civils (interprète), elle visitera
Antsirabé, Ambohimahasoa, Ifanadiana, Ma-
nanjary, Fianarantsoa, la station forestière
d'Analamazaotra, la vallée du Mangoto, la ré-
gion du lac Al aotra, celle de Soavinandriana,
et séjournera ensuite auelques jours à Antsirabé
avant de quitter la colonie.
4»
La gratitude de Tallalave
à r élard de H. et Mme Olivier
Le voyage de l'éminent gouverneur géné-
ral et de Mme Olivier à Tamatave, dont les
Annales Coloniales du 23 janvier ont rendu
compte en détail, a laissé dans la région un
sentiment de profonde sympathie.
On s'en souvient, Mme Olivier procédait
alors à la pose de la première pierre
de l'établissement de la Goutte de Lait dont
elle est la présidente d'honneur et l'anima-
trice.
Déjà, plus de 300 enfants sont inscrits
sur les registres de cet établissement, où les
mères malgaches (betsimisaraka, pour la
plupart), n'hsitent pas à se présenter avec
leur progéniture, assurées d'y trouver l'ac-
cueil le plus réconfortant.
C'est dire avec quelle expression de recon-
naissance le nom de Mme Marcel Olivier,
comme celui du Gouverneur général, peut
être @ prononcé par la population indigène de
Tiilatave,
\, -– .1."
POUR LE TRANSSAHARIEN
1 GD
Dans sa séance de ce matin, le Conseil des
Ministres a autorisé M. André Tardieu, Mi-
nistre des Travaux publics, à déposer, sur le
bureau de la Chambre, un projet de loi créant
un Office d'études du Chemin de fer trans-
saharien.
MRE EN SECONDE PAGE- :
AU SENAT
A LA CHAMBRli
AU CONSEIL WETAT
ORPECms OR L'ÎXDOCHINIS
CINEMA COLONIAL
M. VIOLLBTTE EN EURB-ET-LOIR
f
Voyage aux Antilles
0
J* J3j Juv# Juv#aDLfl ̃ • ̃
: - !J - .: :.
La première terre où 1* aborde, une chaise
pliante sous Je bras, est le pont du paquebot
par mer plus calme.
De gros poissons en joie organisent un fox-
trott-poursuite dans le sillage du bateau, puis
ils teplongent vers les profondeurs abyssales
qu'illuminent les gorgones, étincelantes de
feux pourpres, violets, orangés, bleuâtres;
verts surtout de l'émeraude au Nil pâle.
Le bruit de l'immense espace océanique
envahit l'âme. J'habite une zone étrange de
renoncement au passé et je vis dans la joie
amoureuse des beautés de la planète. J'espère
l'arrivée aux Iles éclatantes, où le soleil ma-
tinal flambe sur les cîmes des manguiers.
Ainsi, depuis l'enfance, des noms chantent à
mon oreille de créole née dans le Vieux
Monde, et j'imagine des colonnades de hauts
palmiers, des délicatesses fléchissantes de
bambous.
Depuis qu'un baromètre remonté a enrayé
le mal de mer, la vie sociale s'organise dans
la petite cité mouvante. Malheureusement, au
lieu de trouver un bonheur nouveau dans la
contemplation de la ligne d'horizon si sou-
vent changeante sous les lueurs marines, les
passagers se cherchent, se trouvent, s'agglo-
mèrent à la façon des hyménoptères en d'iden-
tiques essaims, et les groupes se reforment
comme sur la terre bâtie : les joueurs, les
danseurs, le sporting-club, les mères de fa-
mille inquiètes, les entants audacieux. Il y a
aussi le coin des maîtresses-femmes qui comp-
tent les points d'un tricot et établissent sous
l'œil de Dieu « le casier judiciaire » des au-
tres passagers. La présidente de l' oeuvre dont
le menton repose sur une opulente poitrine
bien pliée dans un sweater berlingot, a vite
fait de me délivrer un excellent certificat :
« Ces femmes journalistes, ça a un porte-
plume à la place du sexe. Elle ne doit jamais
repriser ses bas, celle-là ! »
« Celle-là », pronom démonstratif, répond
aux injures par le cri sublime : « Terre t. »
Et je me précipite contre le bastingage.
Nous sommes en vue des Acores : les vi-
5nobles, les champs de b16. "les plantations
de citronniers, les claires maisons de l'île
Santa-Maria se décounent en Detits tableaux
qu'estompe un brouillard légèrement dégradé.
plus au large, dans un évasement lununeux,
se profile une apparence de ville. Puis Santa-
Maria s'enfonce sous l'horizon, l'océan rede-
vient un désert dont l'ouest appartient à un
énorme coucher de soleil orangé.
Ma compagne anglaise, qui entretient à
force de soins un mal de mer chronique, mur-
mure du fond de ses châles :
« Partir, c'est vomi bocoup. »
Je l'abandonne à ses citrons pressés, à quoi
bon lui vanter les charmes disparus de Santa-
Maria. J'abandonne aussi le puissant groupe-
ment financier où règnent le milliardaire brési-
lien et un jeune homme à allure de toréador,
les cheveul. u gominés » noirs et plats comme
du macadam, principal actionnaite d'une ifrme
importante de diamants alluvionnaires. Tout
cet or monnayé en paroles monte vers le ciel
sans réussir à faire pâlir les étoiles.
Comme les bergers, j' attends, moi aussi,
une étoile : la Croix du Sud 1 Je sais qu'une
nuit viendra où elle affirmera sa suprématie
stellaire entre le Navire et le Centaure.
La mer des Sargasses, la mer des Antilles 1
Qu'il est bon d'accepter l'invitation au voyage 1
Je suis certaine maintenant de ne pas mourir
sans avoir vu ces mers, dont les noms d'algues
et de soleil, inscrits sur le bleu d'une carte
d'atlas, réveillaient soudain une ? somnolente
étude. Je revois la classe, ornée d'une science,
appliquée sur les murs et les visions attirantes
habiTlées de vagues qui illuminaient la leçon.
Le passage de la Ligne du Tropique a dé-
clanché les ventilateurs et les fraîches élé-
gances. A l'heure du cocktail, le pont encom-
bre d'estivales toilettes fait concurrence aux
planches de Deauville, seulement il n'y a pas
de bains de mer sensationnels. Des poissons
volants en costumes argentés s'élancent hors
de l'eau, ils voltigent au-dessus de l'écume,
plus légers ue l'oiseau; leur élan décrit un
arc rapide d une vague à l'autre.
Après six jours de traversée, on signale de
nouveau une terre à l'horizon, « la Dési-
rade » 1 une toute petite île dont la chaine
continue de falaises abrite une léproserie. Le
ê 1 1 w »
nom evoque le crame du second voyage de
Christophe Colomb : les caravelles errantes à
la recherche de la piste perdue de l'Amé-
rique.
L'îlot insignifiant, terre tant désirée, comme
les cailloux du Petit Poucet, permit de retrou-
ver ce Nouveau-Monde éoaré.
Tandis que je pense au voyage à la voile
des frêles esquifs, la Snta-Mdria. la Nina
et la Pinta dont un seul était ponté, l'énorme
paquebot glisse entre la Désirade et les Pe-
tites Terres ; i.1 met enfin le cap sur la Gua-
deloupe qui m'apparaît dominée par la Sou-
frière, fondue dans la brume du soir.
Marie-tuai.. Sicard
M. Bordes a Paris
---0-0--
Au cours d'un entretien que M. Painlevé,
ministre de la Guerre, a eu avec M. Pierre
Bordes, Gouverneur Général de l'Algérie, ce
dernier a exprimé au ministre de la Guerre la
reconnaissance que l'Algérie tout entière con-
servera à l'armée d'Afrique pour le dévoue-
ment sans borne dont elle a fait et continue à
faire preuve dans les régions sinistrées.
Un cyclone ?
OG
D'après une dépêche dont la transmission
semble avoir été confuse, M. Guyon aurait eu
connaissance d'un cyclone au nord des Nou-
velles-Hébrides le 8 fmier.
m
Du haut de mon cocotier
0
Robert Cbauvelot, cuistot
1
Comme le marquis dans ies 'Gîpches de
Comeoillet Robert Chaiivelot a fait trois fois >
le tour du monde, peut-être même plus. Et à
le regarder, explorateur débrouillard, conféren-
cier disert, écrivain délicat, je. me sens tout
petit, moi anthropopithèque devant ce grand
frère arrivé. Mais là où il me vexe, c'est
quand il parle cuisine, moi qui passe mon
temps à grignoter bananes et cacahuètes du
haut de mon cocotier. l
Ah 1 Robert, mon vieux Robert, j'aime
presque, autant en toi le vice-président. de
l'Association des gastronomes régionalistes que
l'auteur de ces livres charmants : l'Inde mys-
térieaue, le Japon souriant, Iles 'de Paradis et
Visions d' Èxirême-Orient que tu m'envoies
parfois.
Le vice-président gastronome vient de don-
ner à notre confrère ['Hôtellerie ses impres-
sions culinaires des deux hémisphères. Il se
délecte au souvenir d'une salade de cocotiers
mangée aux îles .de Salut de-compagnie avec
le commandant Michet. Il se pourlèche au
souvenir d'un salmis de tortues terrestres,
agréable à condition d'être bien poivré,
dégusté à la Martinique chez M. Asthon Tar-
don. Il se - souvient avec émotion de l'iguane
grillé, serpent dont la chair fibreuse rappelle
le blanc de poulet légèrement musqué, con-
sommé en Guyane.
Chauvelot ne se tient pas d'aise au souvenir
d une friture de vers de palmier qui lui fut
offerte en Indochine. Plat cher, puisque cha-
que ver coûte 2 fr. 50.
Il oublie, l'ingrat, le mechoui et le cous-
cous marocain et conclut judicieusement que
l'exotisme en cuisine n'est qu'un épisode amu-
sant : « J'aime mieux la cuisine lyonnaise. »
Il n' est pas le seul.
Mais il y a un point sur lequel je ne suis
pas d'accord avec lui.
Non, Robert, les Japonais n'ont pas les
papilles les plus sensibles. Tu dis : « Une pas-
tille de menthe ou un cachou leur brûle la
langue. » A moi aussi, et cependant, je ne
suis que. -
Bala,oo-
4i>
L'exploration scientifique
du Sahara
Une mission au Hoggar
Les précutseurs. L'intérêt que suscite le
Sahara ne doit pas seulement y attirer des
touristes ou des voyageurs audacieux. Les
Il raids » qui y ont été effectués ces derniè-
res années et qui comportent encore un en-
seignement beaucoup plus sportif que scien-
tifique, ont, certes, leur valeur et, sans eux,
le Sahara ne connaltrait probablement pas
la faveur dont il jouit aujourd'hui, car ce
sont eux qui l'ont imposé à. l'attention de
l'opinion publique. Mais, après le grand
tourisme, il semble que la Science se doive
à son tour de tenter des incursions dans des
régions qu'il met désormais à sa portée. A
vrai dire, cependant, elle nra pas attendu
jusque-là pour qu'on lui frayât les voies, et
ce sont des savants qui nous ont ouvert le
Sahara. Les Duveyrier, les de Foucauld; les
Flamand, les Foureau, les Chudeau, les
-Gautier l'ont sillonné et étudié bien avant
qu'on eût songé à y soupçonner une terre
de tourisme, et les grandes missions, mis-
sions héroïques des jours tragiques, mis-
sions mixtes, de soldats et de savants, ou
exclusivement militaires, dont chacun des
officiers portait en lui l'âme d'un chercheur,
ont jalonné le grand désert de repères pré-
cieux et rapporté les premiers matériaux de
la science saharienne. Mais, il faut le re-
connaître, le rôle scientifique de ces mis-
sions n'était qu'occasionnel ; il s'agissait,
avant tout, de découvrir, de gagner à la
France de nouveaux territoires, d'aller de
l'avant. Comment des hommes, marchant
vers l'inconnu, au milieu des traîtrises de
toute nature, auraient-ils pu avoir cette
tranquillité d'esprit que demande la, recher-
che scientifique? Il fallait vivre et se défen-
dre, avant de philosopher et spéculer.
Opportunité et objet de la mission. Au-
jourd'hui que ces préoccupations matérielles
et vitales ne sont plus angoissantes, M. le
Gouverneur Général Pierre Bordes a j uste-
ment pensé que l'heure était venue de don-
ner une impulsion nouvelle aux recherches
sahariennes. Il ne s'agit pas de renouveler
l'expérience des « Missions du Niger » qui,
réalisées en 1926 avec un plein succès, se
proposaient et ont atteint un tout autre ob-
jectif, presque exclusivement économique et
commercial. Nous l'aurons, d'ailleurs, suffi-
samment souligné quand nous rappellerons
qu'elles ont été organisées à l'instigation des
Assemblées consulaires de la colonie. Il
s'agit aujourd'hui de dresser l'inventaire
scientifique du Sahara et du-le confier à quel-
ques personnalités qui procéderont par éta-
pes, et étudieront région après région. Or,
de toutes les régions du Sahara, l'une des
plus intéressantes, sans conteste, est en pays
Touareg. D'abord le Hoggar, qui, par son
altitude, variant de 1.200 à 3.000 mètres,
constitue, en même temps qu'un merveil-
leux observatoire sur tout le désert, un foyer
de vie pastorale et agricole, ensuite le pays
des Ajjeurs qui n'a été encore jamais ex-
ploré scientifiquement. Le moment paraît
particulièrement choisi pour s'y livrer à des
investigations. Depuis l'automne dernier,
des pluies fréquentes y tombent, renouvelant
la. flore, alimentant les eaux souterraines,
revivifiant les terres, favorisant la création
et le développement de vergers et de jar-
dins. Peu à peu, à la faveur de ces trans-
formations naturelles, on commence à dis-
cerner un changement dans les habitudes des
populations qui, de nomades tendent à de-
venir sédentaires. Il y a donc au Hoggar
un vaste champ d'observation qui peut être
fertile en découvertes de tout ordre. C'est
au Hoggar, d'ailleurs, que l'on trouve des
vestiges d'humanité, tel le tombeau de Tin
Hinan dont l'exploration a déjà retenu l'at-
tention mondiale.
Composition de la mission. Quelle tcia
la composition de la mission? Quelques
ta WPlflBlO l lQ CENTIMES
SAMEDI SOIR. 18 FEVRIER. 1928.
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Le 25 octobre 1927, c'est-à-dire quèlques 1
jours seulement avant d'abandonner le Gou.
vernement général de l'Indochine, M.Alexan-
dre Varenne prenait un arrêté portant régle-
mentation sur la protection de la main-
d'œuvre indigène employée par contrat sur
les exploitations agricoles, industrielles et
minières en Indochine.
Cet arrêté pris in-extremis constitue en
quelque sorte le couronnement d'une œuvre
remarquable à de nombreux points de vue,
mais particulièrement au point de vue social.
Fidèle à un long passé tout entier consacré
à la défense des humbles, des travailleurs,
de ceux qui, par un dur labeur quotidien,
sont les créateurs principaux de la richesse,
il s'est penché, dès son arrivée en Extrême-
Orient, sur l'armée innombrable de ces coo-
lies qui, du Tonkin surpèuplé; se répandent
dans toute la péninsule à la recherche d'un
travail salarié.
A quels abus regrettables n'a pas donné
lieu jusqu'ici l'emploi'de cette main-d'œu-
vre indigène ? Combien de travailleurs, allé-
chés par les promesses fallacieuses d'agents
Recruteurs dénués de tout scrupule, ont-ils
abandonné leur famille pour aller, loin de
leur foyer, éprouver sur les chantiers et les
plantations les pires déceptions ? Voyage
exténuant, nourriture insuffisante; salaires
dérisoires, hygiènç déplorable, inexistence de
toute protection efficace, tout leur apportait
la preuve qu'ils avaient été victiirfes d un in-
tolérable abus de confiance.
Comment s'étonner que, dans Cee' condi-
tions, la mortalité soit trop forte sur les
chantiers, que les désertions y soient nom-
breuses, que les indigènes rentrent dans leurs
villages avec au cœur une hàine solide pour
l'Européen exploiteur et pour la France, qui
n'a pas su les protéger.
En prenant des mesures rigoureuses pour
supprimer de - tels -- abus, - - M. Alexandre Va-
renne n a pas seulement fait une œuvre d hu-
manité, il a aussi puissamment servi la
cause do la France en Extrême-Orient en
prouvant .à des miniers d'indigènes que nous
savons les protéger contre toute exaction.
L'arrête du 25 octobre tç27 mériterait
d'être intégralement publié dans les colon-
nes de ce journal, sa .longueur ne le permet
pas. Nous nous bornerons donc à l'analyser
succinctement.
-11 était tout d'abord nécessaire de déh-
miter avec précision la partie de la popula-
tion autorisée à émigrer par contrat. Cette
autorisation est donnée exclusivement aux
hommes de plus de 18 an, aux femmes ma-
riées de plus de 18 ans qui accompagnent
leur mari, aux femmes célibataires ayant
plus de 18 ans, si elles ont l'autorisation
de leurs parents, enfin aux enfants de 14 à
18 ans qui accompagnent leurs parents. Ainsi
deux grands progrès sont réalisés : la fa-
mille doit rester unie sur le lieu du travail,
la maip..d'œuvre enfantine ne peut être enga-
gée.
Le contrat de travail doit être parfaite-
ment intelligible à l'engagé ; pour cela, il
doit être rédigé en français et en langue na.
tionale et contenir les plus grandes préci-
sions sur l'identité de l'employeur, du recru-
teur, de l'engagé, sur le lieu de l'exécution
du travail, sur la nature de l'exploitation,
les conditions du travail, le salaire, le loge-
ment, la nourriture, le vêtement, les soins
médicaux, la clause de rapatriement, etc. Sa
durée rie peut être supérieure à trois ans.
1 Enfin, Pengagé doit subir, avant lasigna-
ture du contrat, une visite médicale sérieuse
faite par un médecin de l'Administration.
Une deuxième visite médicale peut être or-
donnée à l'arrivée sur le lieu du travail.
Pendant toute la durée de leur engage-
ment, les travailleurs sont protégés par une
surveillance administrative. vigilante exercée
par les contrÔleurs du travail, les adminis-
trateurs et l'inspecteur du travail.
La journée de travail est de dix heures au
maximum et doit "être interrompue obligatoi-
rement par un repos de deux heures. Toute
heure supplémentaire doit être payée au tarif
ordinaire de l'heure majoré de 50 Le
repos hebdomadaire est obligatoire. Le tra-
vail à la tâche est soigneusement réglementé.
Le salaire doit être payé tous les mois, en
monnaife indochinoise. Les avances ne peu-
vent dépasser deux mois de salaire et il ne
peut en être consenti dans les trois derniers)
mois de l'engagement. Toute retenue poui
avance ne peut excéder un quart du salaire.
La nourriture est l'objet, dans l'arrêté, des
prescriptions les plus minutieuses. La ration
quotidienne devra être clairement indiquée
dans le contrat en poids et nature d'aliments.
Elle devra assurer à l'homme adulte au
moins 3.200 calories et comporter une pro-
portion dêterminée d'aliments frais (vitamj-
nes). Les enfants au-dessous de 18 mois re-
cevront, lorsque la mère ne les nourrit pas,
une boîte de lait condensé de 400 grammes
tous lès deux jours. Le contrat de tout tra-
vailleur indigène engagé devra prévoir au
minimum, outre le salaire, l'allocation gra-
tuite journalière d'une ration de 700 gram-
mes de rte sec.
Tout engagé a droit, gratuitement, au lo-
gemerit pour lui et sa famille. Le logement
devra être sain, convenable, et répondre aux
règles de l'hygiène; les familles seront lo-
gées dans des cases spéciales et chacune
d'elles disposera "d'un compartiment.
Des mesures rigoureuses contre le palu-
disme eunt édictées ; l'eau doit titre distri-
buée gratuitement, stérilisée ou javellisée; les
fosses d'aisance sont obligatoires. Les enga-
gées doivent assurer le service médical de
leur plantation, qui doit posséder une infir-
merie largement approvisionnée en médica-
ments.
Enfin, l'arrêté instauré fort heureusement
des mesures spéciales de protection des fem-
mes et des enfants. En particulier, les fem-
mes auront un' mois de repos payé après
accouchement ; à la fin de leur grossesse et
pendant les deux premiers mois de l'allaite-
ment, elles ne seront astreintes qu'à des tra-
vaux légers.
Telles sont les mesures essentielles qu'a*
eu le courage de prendre, avant son départ,
M. Alexandre Varenne. Mais, comme beau-
coup d'autres mesures heureuses qu'il a su
prendre pendant son trop court séjour en
Indochine, celles-ci lui valent des critiques
acerbes. Elles ont été résumées en une bro-
chure que vient d'éditer la Dépêche Colo-
niale.
Nous n entreprendrons pas ici de réfuter
ces critiques. Ce serait superflu. Disons tout
simplement qu'en réglementant l'emploi de
la main-d'œuvre indigène en Indochine, X.
Alexandre Varenne s'est honoré; il a honoré
la France, qui doit être l'éducatrice et la
protectrice des populations soumises à sa
loi ; il l'a fait aimet par des centàines de
millièrs de coolies qui n'avaient jusqu'ici que
haine pour notre civilisation trop dure aux
humbles.
Souhaitons que l'arrêté pris par' M.
Alexandre Varenne soit rigoureusement ap-
pliqué par' ses successeurs, dût-il en coûter
quelques millions de francs à quelques grands
concessionnaires. ,
Georges- Nouelie,
Député de Saône-eULoire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Alo-
Ærice. -
Au Conseil colonial du Sénégal
Parmi les vœux qui ont été émis au cours
de la dernière session du Conseil colonial du
Sénégal, nous avons noté le suivant qui montre
le souci des conseillers de protéger le proléta-
riat indigène :
Signaler aux autorités supérieures l'oppoi-
tunité de promulguer dans la colonie un Code
de travail spécial qui garantisse effectivement
les ouvriers et employés à tous les points de
vue : accidents du travail, retraitet ouvrières et
assUiances, etc.
Attendu que le statu quo actuel laisse les
uns et les autres livrés à 1 arbitraire ou au bon
plaisir des employeurs ;
Attendu surtout que les travailleurs intéres-
sés remarquent avec une douloureuse tristesse
combien anormale devient leur situation dans
leur propre pays d'origine quand, partout, à
l'extérieur ; en France, en Algérie, au Maroc
et autres colonies, ils jouissent de plein droit
de la protection du Code de travail métropoli-
tain, laquelle semble leur être obstinément re-
fusée ici.
Vœu qui a été voté à l'unanimité avec
f amendement de M. Lamine Gueye, deman-
dant que l'Administration s'instruise de l'avis
du. Conseil colonial et non uniquement des
arguments des employeurs avant de prendre une
décision quelconque.
J'ignore son nom. sa naissance
---0-0-
Le président du Conseil colonial du Sé-
négal aurait un autre nom patronymique
que celui de Duguay Clédor selon, du
moins, notre confrère V Ouest Africain Fran-
çais de Dakar.
1 Il serait, en effet, le descendant direct
d'un des héros de l'escadron de spahis sé-
négalais dissous le 1er janvier dernier et dont
le nom figure sur le tableau d'honneuf de
cette troupe d'élite.
Peu importe, du reste, le véritable nom
du distingué et sympathique président du
Conseil cdlonial du Sénégal, du moment
qu'il remplit ses fonctions à la satisfaction
de tous.
..,.
Fournitures scolaires
––- 0«0--
* L Administration compte sans doute tout
simplement qu'ainsi que je le fis jadis vers
1905-1906, un membre de l'Alliance Fran-
çaise signalèra à sa Société qui fera aussitôt le
nécessaire et avec le plus grand empressement
que les écoles du Sénégal (dans l'intérieur)
manquent de fournitures scolaires. C'est entre
autres le cas de l'école de Khombole ; mais
elle n'est pas la seule, écrit la Frante Colo-
niale de Dakar, puisque la plupart des écoles
de l intérieur se trouvent dans la mime situa-
Won.
Et notre confrère ajoute ;
Qu'attend VAdministration du Sénégal Pour
faire le nécessaire, le Conseil colonial tfyant
voté - discussion tous les crédits demandés
pour renseignement, pour l'assistance médicale
Indigène et pour l'assainissement et l'embellis-
sement de nos cilles P
Mais je dois prévenir ce membre de l'AI..
liance Française ou de toute autre soçiété s' in-
téressant au développement de l'instruction des
indigènes qu'il devra avoir bien soin de tendre
compte de sa démarche à. la susdite ad'mi-ms-
tra-tion, sans quoi, tout comme moi. il encourra
un blâme sévère autant aué stutside.
Blâme qui me fut infligé sans qu'on ait
songé que la première une murale scolaire du
Sénégal avait été dressée par moi en Fan de
grâce 1896 !
MejÊm Démon,
M. Steef en France
M. Steeg, Résident Général de Fr au
Mvrec, < été reçu avant-Mer par M. Briad,
ministre des Affaires étrangères.
L'hyglta à Madagascar
,'. - --" - , »*'̃ - - - 1
M. Marcel lOUviety g&Bgjerntyr
jgêiïfàtt ûr JfTadB^Bscart '*went St
pïeHdre trôis arrêtés imputants,
par lesquels il a organisé et réglementé, les
services sanitaires et d'hygiène de lauratide
lie et de ses dépendances.
Il ne semble pas que le plus petit détail
ait été oublié. C'est ainsi qu'on fait les
bonnes maisons, le? villes saines et les colo-
nies bien portantes. Pour vaincre l'infini-
ment petit, qui est le grand ennemi de
V homme, il faut Une stratégie subtile et va-
riée et une multitude de règles tactiques.
- Voici les principales dispositions de ces
textes:
Il est créé dans les principales villes des
bureaux municipaux d'hygiène. Ces bureaux
bitreatix matiici p atex
ont pour rnisshn d'assûrert notamment, la
désinfection, la dératisation, les vaccinations
obligatoires, l'isolement des malades sus-
pects, la surveillance des établissements Ren-
seignement officiels ou privés, des établisse-
ment incommodes ou insalubres et des ports.
Ils sont munis d'un laboratoire.
Dans chaque commune esi institué un co-
mité municipal d'hygiène, qui se réunit obli-
gatoirement une fois par trimestre et, en
outre, chaque fois que les circonstances l'exi-
gent. Il est obligatoirement consulté sur les
règlements municipal intéressant V hygiène
de Id commune et son avis peut-être requis!
Des bureaux et des comités provinciaux
d'hygiène sont également créés.
Le fonctionnement de l Insltlut Pasteur
de Tananarive reste soumis à la convention
particulière du 15 janvier 1927.
Le service antipaludique est réorganisé de
façon à bien fixer les attributions de cha-
cun et, partant, ses responsabilités.
Le caractère obligatoire de certaines vac..
cinations et revaccinations est strictement
établi ; de même, celui de la déclaration
des maladies énumérées dans le - dÜret du
10 août 1926, et les conditions d'exécution
de toutes mesures prophylactiques sont mi-
nutieusement étiot:cées; -
Enfin, la lutte antipesteuse fait Cobjel
de nombreux articles, où il semble vraiment
que tout ait été prévu pour réduire la plus
redoutable des endémies; et la police des
cimetières, celle, si l'on peut dire, des eaux
stagnantes, et la généralisation de la quitta-
prophylaxie, sont également organisées ou
réorganisées avec le même souci de ne rien
abandonner à l'actiotr des hasards hostiles.
Pour conclure, les infractions aux arrêtés
gubernatoriaux sont passibles de sanctions
allant de l'amende de 16 francs à l'empri-
sonnement pour, cinq ans. -
Venant immédiatement après la réforme
administrative, la réforme des services d'hy-
giène dom une fois de plus, l'impression
qu'une vie nouvelle commencé pour Mada-
gascar*
Combien de progrès doivent marcher de
frontf dans ces pays neufs dont nous avons
assumé la tutellel Il n'en petit être astre-
int nt, mais lorsque, songeant aux initiatives
prises en Algérie, en A.E.F., dans la Grande
Ile, je vois le chef d'une colonie ou, regar-
dant plus haut, le ministre des Colonies en-
gager un grand effort méthodique contre la
muladie, f éprouve une satisfaction partie".
lièrement profonde.
Ernest HGado., 1
Sénateur de la Marne,
Vice-président de la Commission des Douanes.
«♦»
BROUSSES
* BROUTILLES
-– o - o
Sport et tendresse conjugale r
L'indigène de' Madagascar n'est pas, nos
lecteurs le saVent, réfractaire au sport.
Mais, comme on dit, il en prend et il en
laisse. Il prend ce qui l'amuse et néglige
ce qui nécessite un effort persévérant. Le
jeu, c'est parfait. L'entrainement, c'est mo-
notone, Voire fatigant. Montrer en - public
la vigueur et la souplesse de ses muscles,
ce n'est qu'agrément, amour-propre douce-
ment chatouillé et, parfois, appel à l'amour
d'une jeune fille. Mais soulever chaque
jour des haltères, endurcir progressivement
ses jarrets à la fatigue de la course à pied,
s'exercer à « passer »le ballon dé rugby,
ce n'est pas une réjouissance.
Le jeune malgache, cependant, persévère
dans la pratique du football. S il se disci-
plinait avec plus de rigueur et renonçait à
sa prédilection pour les « effets » person-
nels, il progresserait assez vite.
Mais presque toujours, une fois marié, il
abandonne toute activité sportive. Sa femme,
dit-on, a peur des accidents, et exige qu'il
ne risque pas bénévolement la moindre por-
tion de son anatomie. On voit par là que
les jeunes épousées de Madagascar ont beau-
coup d'influente sur leurs maris. A moins
-que ceux-ci ne considèrent d'eux-mêmes que
les poids, le saut, la course, le football, tout
ça ne vaut'pas 1 amour.
Après tout !.
Audion
MASCOTTE
Le pingouin Alfred avait détrôné quel-
que peu l'éléphant porte-bonheur. -
En breloques, en effigie de velours et de
soie, de porcelaine, de métal, le volatile en
gilet blanc connaissait le succès d'un petit
maître.
L'éléphant vient de reprendre sa revan-
che dans des circonstances particulièrement
solennelles, Tout un peuple se met aujour-
d'hui-sous sa protection. L'éléphant est su-
perbe; d'origine siamoise, il vient d'arriver
à Bangkok, En son honneur, de grandes
fêtes ont eu lieu. Cèla est bien compréhen-
sible. La possession d'un éléphant blanc,
n'est-ce pas, est un présage de grande pros-
périté.
Comme porte-veine. il est un peu là.
Et il n'y a que la terre de Siam pour por-
ter cette breloque un peu massive.
- i
4o. »
Une misiion japonaise
IrlMafascar ",,
* Une miMtoD Ms-
dagascar, est arrivée à l ananarive, venant de
Zanzibar.
Llle est composée de : MM. Ujyo Oyama,
Consul général honoraire du Japon, chet de la
mission ; Hakuzai Yamada, ingénieur agricole
du Gouvernement Général de Formose ; Doc-
teur lstafo Umemoto, médecin du Gouverne-
ment Général de Formose; Kanaii - lriye, se-
crétaire général du Syndicat. des Exportateurs
de tissus de coton du Japon; Massao lida,
Chancelier de Consulat; Massao Kawaguchi
et Yoshihei Hara, agents dé Compagnies de
Filatures japonaises.
M. le Gouverneur Général et Mme Olivier
ont reçu à déjeuner les membres de la mission.
Parmi les invités figuraient les membres de la
mission d'inspection, dirigée par M. l'Inspec-
teur Général Pégourier, et arrivée dans la
capitale en même temps que les Japonais.
Le but de la mission japonaise est exclusi-
vement d'ordre économique. Dès son arrivée à
Tananarive, elle a prjs contact avec les direc-
teurs et chefs de service (Domaines, Mines,
Douanes, Agriculture, Forêts), le directeur du
Service sie Santé et les notabilités du corn-
- 1 l" t • Il 1 1- 1
merce et ce 1 industrie, oous la conduite de
plusieurs membres de la Chambre de Com-
merce, elle a visité les principales usines de
IJlicapitale et des environs : tannerie et manu-
facture de chaussures, d'articles de corroirie et
de voyage, de la maison Ottino, à Antanjom-
bato ; usine de fabrication de conserves de la
Société de l'Emyme, à Soanierana ; rizeries
Modrin, à Tananarive, W il son à Tananarive ;
Huilerie Pocbard ; usine de traitement du
graphite, de la Société « Le Graphite de
Madagascar », à Anjeva ; usine de raffinage
de graphite Lasnier et Cie, à Tananarive.
L e docteur Istaro Umemoto, accompagné du
Dr Thiroux, médecin-inspecteur et directeur du
Service de Santé, a visité les hôpitaux et les
divers services à l'Assistance médicale, ainsi
aue t'tnstitut Pasteur, à Tananarive.
Quelques jours auparavant, dès son arrivée
à l'escale de Majunga, la mission nippone
avait été reçue à la Résidence par 1. Adminis.
qu'ils avaient reçu.
A Diégo-Suarez, la Chambre de Commerce
s est mise à la disposition des intéressés pour
leur faire visiter le bassin de Radoub, les an-
ciennes Salines Plion, près d'Anamakia, la dé-
cortiquerie Kassam Cnenai, à Mahavanona ;
la ferme agricole et d'é levage de M. Ma-
reuil, à 13 km. de Diégo-Suarez.
Un vin d'honneur fut offert par M. Agasaki,
leur compatriote, et, le soir, un banquet d'une
trentaine de couverte réunissait les deux mis-
sions et un certain nombre de notabilités euro-
péennes de Diégo à la table de M. Giresse.
administrateur-maire et chef de la province de
Diégo-Suarez.
Au cours de ces différentes tournées, les
membres de la mission se sont montrés parti-
culièrement satisfaits de l'accueil empressé
qu'ils avaient reçu
La Chambre de Commerce, d'Industrie et
d' Agriculture de Tananarive a reçu à déjeuner
la mission japonaise dans les Salons du Grand
Hôtel. M. le Gouverneur Général Olivier
était présent. Au dessert, M. Allain, président
p. i. de la Chambre, prononça une courte et
amicale allocution à laquelle répondit M. le
Carnut Oyama, qui exprima toute sa gratitude
pour l'accueil reçu par la mission.
Celle-ci a quitté Tananarive pour entre-
prendre une tournée dans plusieurs régions de
Madagascar. Sous la conduite de MM. Bar-
riéty, administrateur de lro classe, Rollot, chef
du service de I agriculture, M. (Juod, adjoint
des Services civils (interprète), elle visitera
Antsirabé, Ambohimahasoa, Ifanadiana, Ma-
nanjary, Fianarantsoa, la station forestière
d'Analamazaotra, la vallée du Mangoto, la ré-
gion du lac Al aotra, celle de Soavinandriana,
et séjournera ensuite auelques jours à Antsirabé
avant de quitter la colonie.
4»
La gratitude de Tallalave
à r élard de H. et Mme Olivier
Le voyage de l'éminent gouverneur géné-
ral et de Mme Olivier à Tamatave, dont les
Annales Coloniales du 23 janvier ont rendu
compte en détail, a laissé dans la région un
sentiment de profonde sympathie.
On s'en souvient, Mme Olivier procédait
alors à la pose de la première pierre
de l'établissement de la Goutte de Lait dont
elle est la présidente d'honneur et l'anima-
trice.
Déjà, plus de 300 enfants sont inscrits
sur les registres de cet établissement, où les
mères malgaches (betsimisaraka, pour la
plupart), n'hsitent pas à se présenter avec
leur progéniture, assurées d'y trouver l'ac-
cueil le plus réconfortant.
C'est dire avec quelle expression de recon-
naissance le nom de Mme Marcel Olivier,
comme celui du Gouverneur général, peut
être @ prononcé par la population indigène de
Tiilatave,
\, -– .1."
POUR LE TRANSSAHARIEN
1 GD
Dans sa séance de ce matin, le Conseil des
Ministres a autorisé M. André Tardieu, Mi-
nistre des Travaux publics, à déposer, sur le
bureau de la Chambre, un projet de loi créant
un Office d'études du Chemin de fer trans-
saharien.
MRE EN SECONDE PAGE- :
AU SENAT
A LA CHAMBRli
AU CONSEIL WETAT
ORPECms OR L'ÎXDOCHINIS
CINEMA COLONIAL
M. VIOLLBTTE EN EURB-ET-LOIR
f
Voyage aux Antilles
0
J* J3j Juv# Juv#aDLfl ̃ • ̃
: - !J - .: :.
La première terre où 1* aborde, une chaise
pliante sous Je bras, est le pont du paquebot
par mer plus calme.
De gros poissons en joie organisent un fox-
trott-poursuite dans le sillage du bateau, puis
ils teplongent vers les profondeurs abyssales
qu'illuminent les gorgones, étincelantes de
feux pourpres, violets, orangés, bleuâtres;
verts surtout de l'émeraude au Nil pâle.
Le bruit de l'immense espace océanique
envahit l'âme. J'habite une zone étrange de
renoncement au passé et je vis dans la joie
amoureuse des beautés de la planète. J'espère
l'arrivée aux Iles éclatantes, où le soleil ma-
tinal flambe sur les cîmes des manguiers.
Ainsi, depuis l'enfance, des noms chantent à
mon oreille de créole née dans le Vieux
Monde, et j'imagine des colonnades de hauts
palmiers, des délicatesses fléchissantes de
bambous.
Depuis qu'un baromètre remonté a enrayé
le mal de mer, la vie sociale s'organise dans
la petite cité mouvante. Malheureusement, au
lieu de trouver un bonheur nouveau dans la
contemplation de la ligne d'horizon si sou-
vent changeante sous les lueurs marines, les
passagers se cherchent, se trouvent, s'agglo-
mèrent à la façon des hyménoptères en d'iden-
tiques essaims, et les groupes se reforment
comme sur la terre bâtie : les joueurs, les
danseurs, le sporting-club, les mères de fa-
mille inquiètes, les entants audacieux. Il y a
aussi le coin des maîtresses-femmes qui comp-
tent les points d'un tricot et établissent sous
l'œil de Dieu « le casier judiciaire » des au-
tres passagers. La présidente de l' oeuvre dont
le menton repose sur une opulente poitrine
bien pliée dans un sweater berlingot, a vite
fait de me délivrer un excellent certificat :
« Ces femmes journalistes, ça a un porte-
plume à la place du sexe. Elle ne doit jamais
repriser ses bas, celle-là ! »
« Celle-là », pronom démonstratif, répond
aux injures par le cri sublime : « Terre t. »
Et je me précipite contre le bastingage.
Nous sommes en vue des Acores : les vi-
5nobles, les champs de b16. "les plantations
de citronniers, les claires maisons de l'île
Santa-Maria se décounent en Detits tableaux
qu'estompe un brouillard légèrement dégradé.
plus au large, dans un évasement lununeux,
se profile une apparence de ville. Puis Santa-
Maria s'enfonce sous l'horizon, l'océan rede-
vient un désert dont l'ouest appartient à un
énorme coucher de soleil orangé.
Ma compagne anglaise, qui entretient à
force de soins un mal de mer chronique, mur-
mure du fond de ses châles :
« Partir, c'est vomi bocoup. »
Je l'abandonne à ses citrons pressés, à quoi
bon lui vanter les charmes disparus de Santa-
Maria. J'abandonne aussi le puissant groupe-
ment financier où règnent le milliardaire brési-
lien et un jeune homme à allure de toréador,
les cheveul. u gominés » noirs et plats comme
du macadam, principal actionnaite d'une ifrme
importante de diamants alluvionnaires. Tout
cet or monnayé en paroles monte vers le ciel
sans réussir à faire pâlir les étoiles.
Comme les bergers, j' attends, moi aussi,
une étoile : la Croix du Sud 1 Je sais qu'une
nuit viendra où elle affirmera sa suprématie
stellaire entre le Navire et le Centaure.
La mer des Sargasses, la mer des Antilles 1
Qu'il est bon d'accepter l'invitation au voyage 1
Je suis certaine maintenant de ne pas mourir
sans avoir vu ces mers, dont les noms d'algues
et de soleil, inscrits sur le bleu d'une carte
d'atlas, réveillaient soudain une ? somnolente
étude. Je revois la classe, ornée d'une science,
appliquée sur les murs et les visions attirantes
habiTlées de vagues qui illuminaient la leçon.
Le passage de la Ligne du Tropique a dé-
clanché les ventilateurs et les fraîches élé-
gances. A l'heure du cocktail, le pont encom-
bre d'estivales toilettes fait concurrence aux
planches de Deauville, seulement il n'y a pas
de bains de mer sensationnels. Des poissons
volants en costumes argentés s'élancent hors
de l'eau, ils voltigent au-dessus de l'écume,
plus légers ue l'oiseau; leur élan décrit un
arc rapide d une vague à l'autre.
Après six jours de traversée, on signale de
nouveau une terre à l'horizon, « la Dési-
rade » 1 une toute petite île dont la chaine
continue de falaises abrite une léproserie. Le
ê 1 1 w »
nom evoque le crame du second voyage de
Christophe Colomb : les caravelles errantes à
la recherche de la piste perdue de l'Amé-
rique.
L'îlot insignifiant, terre tant désirée, comme
les cailloux du Petit Poucet, permit de retrou-
ver ce Nouveau-Monde éoaré.
Tandis que je pense au voyage à la voile
des frêles esquifs, la Snta-Mdria. la Nina
et la Pinta dont un seul était ponté, l'énorme
paquebot glisse entre la Désirade et les Pe-
tites Terres ; i.1 met enfin le cap sur la Gua-
deloupe qui m'apparaît dominée par la Sou-
frière, fondue dans la brume du soir.
Marie-tuai.. Sicard
M. Bordes a Paris
---0-0--
Au cours d'un entretien que M. Painlevé,
ministre de la Guerre, a eu avec M. Pierre
Bordes, Gouverneur Général de l'Algérie, ce
dernier a exprimé au ministre de la Guerre la
reconnaissance que l'Algérie tout entière con-
servera à l'armée d'Afrique pour le dévoue-
ment sans borne dont elle a fait et continue à
faire preuve dans les régions sinistrées.
Un cyclone ?
OG
D'après une dépêche dont la transmission
semble avoir été confuse, M. Guyon aurait eu
connaissance d'un cyclone au nord des Nou-
velles-Hébrides le 8 fmier.
m
Du haut de mon cocotier
0
Robert Cbauvelot, cuistot
1
Comme le marquis dans ies 'Gîpches de
Comeoillet Robert Chaiivelot a fait trois fois >
le tour du monde, peut-être même plus. Et à
le regarder, explorateur débrouillard, conféren-
cier disert, écrivain délicat, je. me sens tout
petit, moi anthropopithèque devant ce grand
frère arrivé. Mais là où il me vexe, c'est
quand il parle cuisine, moi qui passe mon
temps à grignoter bananes et cacahuètes du
haut de mon cocotier. l
Ah 1 Robert, mon vieux Robert, j'aime
presque, autant en toi le vice-président. de
l'Association des gastronomes régionalistes que
l'auteur de ces livres charmants : l'Inde mys-
térieaue, le Japon souriant, Iles 'de Paradis et
Visions d' Èxirême-Orient que tu m'envoies
parfois.
Le vice-président gastronome vient de don-
ner à notre confrère ['Hôtellerie ses impres-
sions culinaires des deux hémisphères. Il se
délecte au souvenir d'une salade de cocotiers
mangée aux îles .de Salut de-compagnie avec
le commandant Michet. Il se pourlèche au
souvenir d'un salmis de tortues terrestres,
agréable à condition d'être bien poivré,
dégusté à la Martinique chez M. Asthon Tar-
don. Il se - souvient avec émotion de l'iguane
grillé, serpent dont la chair fibreuse rappelle
le blanc de poulet légèrement musqué, con-
sommé en Guyane.
Chauvelot ne se tient pas d'aise au souvenir
d une friture de vers de palmier qui lui fut
offerte en Indochine. Plat cher, puisque cha-
que ver coûte 2 fr. 50.
Il oublie, l'ingrat, le mechoui et le cous-
cous marocain et conclut judicieusement que
l'exotisme en cuisine n'est qu'un épisode amu-
sant : « J'aime mieux la cuisine lyonnaise. »
Il n' est pas le seul.
Mais il y a un point sur lequel je ne suis
pas d'accord avec lui.
Non, Robert, les Japonais n'ont pas les
papilles les plus sensibles. Tu dis : « Une pas-
tille de menthe ou un cachou leur brûle la
langue. » A moi aussi, et cependant, je ne
suis que. -
Bala,oo-
4i>
L'exploration scientifique
du Sahara
Une mission au Hoggar
Les précutseurs. L'intérêt que suscite le
Sahara ne doit pas seulement y attirer des
touristes ou des voyageurs audacieux. Les
Il raids » qui y ont été effectués ces derniè-
res années et qui comportent encore un en-
seignement beaucoup plus sportif que scien-
tifique, ont, certes, leur valeur et, sans eux,
le Sahara ne connaltrait probablement pas
la faveur dont il jouit aujourd'hui, car ce
sont eux qui l'ont imposé à. l'attention de
l'opinion publique. Mais, après le grand
tourisme, il semble que la Science se doive
à son tour de tenter des incursions dans des
régions qu'il met désormais à sa portée. A
vrai dire, cependant, elle nra pas attendu
jusque-là pour qu'on lui frayât les voies, et
ce sont des savants qui nous ont ouvert le
Sahara. Les Duveyrier, les de Foucauld; les
Flamand, les Foureau, les Chudeau, les
-Gautier l'ont sillonné et étudié bien avant
qu'on eût songé à y soupçonner une terre
de tourisme, et les grandes missions, mis-
sions héroïques des jours tragiques, mis-
sions mixtes, de soldats et de savants, ou
exclusivement militaires, dont chacun des
officiers portait en lui l'âme d'un chercheur,
ont jalonné le grand désert de repères pré-
cieux et rapporté les premiers matériaux de
la science saharienne. Mais, il faut le re-
connaître, le rôle scientifique de ces mis-
sions n'était qu'occasionnel ; il s'agissait,
avant tout, de découvrir, de gagner à la
France de nouveaux territoires, d'aller de
l'avant. Comment des hommes, marchant
vers l'inconnu, au milieu des traîtrises de
toute nature, auraient-ils pu avoir cette
tranquillité d'esprit que demande la, recher-
che scientifique? Il fallait vivre et se défen-
dre, avant de philosopher et spéculer.
Opportunité et objet de la mission. Au-
jourd'hui que ces préoccupations matérielles
et vitales ne sont plus angoissantes, M. le
Gouverneur Général Pierre Bordes a j uste-
ment pensé que l'heure était venue de don-
ner une impulsion nouvelle aux recherches
sahariennes. Il ne s'agit pas de renouveler
l'expérience des « Missions du Niger » qui,
réalisées en 1926 avec un plein succès, se
proposaient et ont atteint un tout autre ob-
jectif, presque exclusivement économique et
commercial. Nous l'aurons, d'ailleurs, suffi-
samment souligné quand nous rappellerons
qu'elles ont été organisées à l'instigation des
Assemblées consulaires de la colonie. Il
s'agit aujourd'hui de dresser l'inventaire
scientifique du Sahara et du-le confier à quel-
ques personnalités qui procéderont par éta-
pes, et étudieront région après région. Or,
de toutes les régions du Sahara, l'une des
plus intéressantes, sans conteste, est en pays
Touareg. D'abord le Hoggar, qui, par son
altitude, variant de 1.200 à 3.000 mètres,
constitue, en même temps qu'un merveil-
leux observatoire sur tout le désert, un foyer
de vie pastorale et agricole, ensuite le pays
des Ajjeurs qui n'a été encore jamais ex-
ploré scientifiquement. Le moment paraît
particulièrement choisi pour s'y livrer à des
investigations. Depuis l'automne dernier,
des pluies fréquentes y tombent, renouvelant
la. flore, alimentant les eaux souterraines,
revivifiant les terres, favorisant la création
et le développement de vergers et de jar-
dins. Peu à peu, à la faveur de ces trans-
formations naturelles, on commence à dis-
cerner un changement dans les habitudes des
populations qui, de nomades tendent à de-
venir sédentaires. Il y a donc au Hoggar
un vaste champ d'observation qui peut être
fertile en découvertes de tout ordre. C'est
au Hoggar, d'ailleurs, que l'on trouve des
vestiges d'humanité, tel le tombeau de Tin
Hinan dont l'exploration a déjà retenu l'at-
tention mondiale.
Composition de la mission. Quelle tcia
la composition de la mission? Quelques
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