Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-12-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 décembre 1927 03 décembre 1927
Description : 1927/12/03 (A28,N179). 1927/12/03 (A28,N179).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451172p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
IrtNGT-HUITIEME NNEE. ,- N° 179
^LË N^^iiFib ran r:r.TnIE
SAMEDI SOIR, 3 DEi.EMURE 1927
Les Affftalèà Coloniales
Las annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS I MàrèfI AUfiftEfL et L.«G. THlIÀULT
• 4
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La politique agricole en A. O. F.
: i 'te. 1
'Là mise en valeur des colonies est un pro-
blème contres solution* théoriqué*- soi* relai'
tiVement flc:iJel A Jcxmulr. mais qui, dans la
"réalité.;' n'est pas sans présenter des difficultés.
Nous avons tous tu de ces études où l'on
indique. la possibilité d'obtenir en abondance
de tçlle ou telle région du coton, des arachides,
du caoutchouc, que sais-je encore, mais où l'on
ne parait pas avoir recherché sérieusement le
- moyen de parvenir à de pareils résultats. Nous
levons, trouvé la preuve la plus caractéristique
de cette méthode dans un récent rapport parle-
mentaire où, avec des grands mots et des
phrases à panaches, on résolvait toutes les
questions. Ceci produit de l'effet uni effet
passager, d'ailleurs - sur la foule. Mais on
ne tarde pas à appliquer à ces démonstrations
impressionnantes le mot de l'écrivain latin :
Verba et (toces prcetérea-que nihil. Traduction
libre : du bruit et du vent, c'est-à-dire rien.
Aussi est-il utile de nous dégager de cette litté-
rature sans valeur pour examiner ce qu'ont fait
ou essayé de faire des hommes qui, saifc mépri-
ser injustement la doctrine, tachent dé donner
aux problèmes qui se présentent sinort une solu-
tion parfaite, tout àu moins un commencement
de solution.
Dans cet ordre d'idée, rien ne me parait plus
instructif que de suivre les. efforts qui ont été.
tentés en Afrique Occidentale. Il s'agit d'un
terfitoire très étendu, possédant des ressources
agricoles virtuelles très considérables, et dont on
veut assurer lia mise en valeur. Les terrains sont
variés et souvent riches. Le climat sur bien des
points, ou, si l'on préfère, sur des zones aussi
grandes que la France, n'est pas défavorable
aux cultures, à l'élevage. Mais la population
est rare. Elle est d'un niveau intellectuel, je
ne dirai pas inférieur, mais légèrement en re-
tard. Elle a besoin d'être dirigée, qu'on lui
apprenne certaines cltbses qui sont courantes
parmi les hommes de race blanche les moins
évolués. Tâche ardue et qui ne peut pas être
menée à bién en quelques jours.
L'administration s'en est parfaitement rendu
compté et elle s'est mise à l'œuvre. Elle s'est
attachée à constituer ce que quelqu'un. appelé
un agriculteur d'Etat. Elle a compris qu'il fal-
lait faire l'éd ucation de l'indigène, lui procurer
les semences dont il avait besoin et surveiller
h vente* dé ses produits.
La première chose à réaliser était d augmen-
ter léi cultures viVrières, d'en intensifier le ren-
iement. M. Carde à très bien compris que la
tâche devant laquelle toutes les autres devaient
s'effllcer momentanément était de donner à
mftnger à ces populations qui souffraient de ne
pas «être umtumnté". sou*-alimeatation
est et malheureusement restera encore' pendant
qlqùe8 années une des- causes du débérisse-
, nfënt de Itai race en Afrique Occidentale. On
a pris des mesures pour y remédier, et cela est
bien.,
Mais en: même temps on a songé à examiner
les moyens de pratiquer des cultures indus-
trielles. C'est ..insÍ.qù'on s'est préoccupé de
celle du cbtori. On a recherché Jës variétés qui
fournissent le plus grand rendement, les engrais
les plus favorables. Les conditions de vente des
produits ont été réglementées. Lai lutte contre
1 «maladie a été"tfïg&nisée. Bref, un ensemble"
de mesures ont été envisagées ou prises qui
seront des plus utiles.
Les résultats n'ont pas. été absolument immé-
diats ni aussi heureux que d" aucuns l'avaient
espéré, mais ils sont quand même appréciables
et encourageants sans qu'il faille se laisser aller
à un optimisme excessif et à penser que, dans
quelques années, la production cotonnière de
l'A.O.F. égalera celle dé la vallée du Nil ou
s'en rapprochera sérieusement. Non, pas d'illu-
sions, pas de ces illusions qui engendrent en-
suite les plus amères déceptions. ,'"
Une œuvre semblable a été entreprise pour
les produits oléagineux aracbide; (pllmier à
huile –et pour Tes cultures dites riches comme
le caféier et le cacaoyer. :--
Pour le café et le cacaoyer, on fait I éduca-
tion de la jeunesse dans des stations d'études.
Des graines sélectionnées sont distribuées. Des
ateliers de fermentation sont installés pour le
cacao, de dépulpage et d'épanchage pour le
café. -
Ce sont là des essais intéressants et qui mon-
trent que sur certains points au moins nos colo-
nies ne sont pas inférieures taux colonies étran-
gères, et notamment aux colonies britanniques.
La question de. l'i?tgdlàge--aecole n'est pas
mbins importante, dans ce ttays de peuplement
rare. Il est indispensable de trouver les imstru-
meiffs perfectionnés et adaptés au milieu qui
permettront dé suppléer à une nmin-d'oeuvre
insuffisante. Le problème est plus délicat qu'on
ne se l'imagine parfois, puisqu'il s'agit de tenir
compte du niveau intellectuel des travailleurs
et de leur aptitude à mettre en œuvre un ma-
chinisme qui leur était totalement inconnu.
Au Sénégal, le problème a été étudié depuis j
longtemps. On a envoyé en 1922 une mission
aux Etats-Unis pour examiner de très près l'uti-
lisation de différents instruments aratoires et de
semoirs de divers modèles. La mission revint
sans avoir fait un choix, ou plus exactement en
déclarant que les instruments étudiés ne con-
venaient pas au Sénégal. Des études furent
ensuite faites en France, mais n'ont pas encore
donné de solutions. Il est permis sans témoi-
gner d'une patience excessive d'espérer qu'il
serait temps, après cinq ans de recherches.
d'arriver a une conclusion.
En Guinée, M. le Gouverneur Poiiet parait
avoir atteint des résultats plus décisifs. Il a eu
l'heureuse idée d'introduire l'usage de la char-
rue et o, fait dresser lès bœufs aux travaux du
labour. Cela nous parait très simple et d'une
valeur sociale nnédkxre. Erreur ! Des transfor-
inations semblables ont suffi dans le passé à
changer la face de certaines civilisations. Les
premiers essais ont eit lieu, il y a une dizaine
d'années environ. Ils rencontrèrent d'abord des
résistances. Mais celles-ci ne durèrent pas, et
les indigènes furent bientôt heureux de 1 emploi
de méthodes auxquelles ils' avaient d'abord été
hostiles.
Le tableau suivant donne des indications
prises sur l'extension des modes de cultures pré-
conisées par l'administration.
Années Cultivateurs
employant Herses Bœufs dressés Surfaces
des méthodes Charrues Cultivées.
modernes.
1918 9 13 » 129 40
1919' 24 29 » 157 105
1020 33 - 49 » 219 203
1921' i. 63 64 H 377 319
1922 .,. 129 132 » 767 496
1923 , 144 149 » 831 825
1924 o," Ho." , 304 374 » 1,541 1.347
1925. 628 811 395 2.311 2.618
1926..,. 910 1.275 798 3.487 5.351
1927 2.329 3.341 2.019 8.539 10.414
Grace à la méthode de culture nouvelle, le
cultivateur à, avec moins de peine, pu labourer
des espacés plus étendus. Alors qu'autrefois
une e entière réussissait à peine à semer
un hectare, auouM'hut un homme seul peut en
Aellièr cinq. Le proRfès est sensible et évident.
Dans la région de Kankou, pendant la guerre,
- on obtenait 400 tonnes de riz. En 1923, elle
en a fourni, grâce àux nouveaux procédés agri-
coles, 3.248.
Les /ColÓnies voisines : Mauritanie, Soudan,
Dahomey se laissent gagner par ce bon exem-
pte. La Guinée a mis. des moniteurs expérimen-
tés à leur service. Le mouvement va donc se
propager. Des fermes-écoles, des stations de
dressage vont se créer un peu. partout. La ma-
chine agricole s'étendra peu à peu dans toutes
les colonies, surtout quand les essais qui se
poursuivent auront perm is de mettre au point les
instruments qui conviennent le mieux à ces
payAna de civilisation tudiiftentaire. Il n'est pas
doutéux que dans quelques années la production
s'en trouverai sérieusement intensifiée.
En même tenps que l'on s'attache à répandre
l'usage des machInes, des efforts louables sont
faits pour trouver les semences oui sont le mieux
adaptées àuxdifférents loi*. Problème capital
et que% w .as n'aVons pas encore résolu dans la
métropole.
Pour les arachides, des 1910) des essais de
sélection étaient faits. Les résultats furent mé-
diocres, et en 1921 le Gouvernement créa la
station expérimentale de .M'Bambev. On y étu-
die toutes les ouestiom jfetatives a Meutture de
l'arachide et les améliorations à apporter aux
méthodes employées. -
Des travaux analogues sont faits pour le co-
ton, le palmier à huijie - non seulement au Séné-
gal, mais aum au. an, au Dahomey. Dans
ctfte dernière colonie, là expériences ont été
poussées très loin.
Oh « aussi fait quelque chose pour le aMier
et le ci On a esssyé a obtenir des va-
riétés améliorées. Stations d'essai, pépinières
ont été criées.
Les cultures vfarfcres n'ont pas été négligées,
uuliniurtni le mil, dont on mt le rôle de tout
premier ordre tkns VtltnmKIfiQiE irâifltae.
Certes, il ne faut rien exagérer et ne pas ou-
blier que nous ne sommes qu'au début de la
mise en pratique de méthodes nouvelles. Il y a
encore beaucoup à faire. Mais nous devons en-
courager ces initiatives beaucoup plus utiles que
la réalisation de soi-disant projets impériaux qui
ne sont qu'une duperie pour ne pas dire davan-
tage.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
.- Vice-président de la Commission
-- des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
.,.
La musique à Tunis
--0-0--
On annonce que le « Trio Radisse » se
fera entendre le 14 décembre à Tunis.
Il est composé de Lucienne Radisse, prix
d'excellence de violoncelle du Conservatoire
de Paris, de Madeleine Radisse, sa sœur, vio-
loniste, premier violon des Concerts Pasde-
loup, et Maurice Camot, pianiste, lauréat
du Conservatoire de Paris.
J'ai entendu et un peu connu ces trois
artistes. Ils sont jeunes, charmants, pleins de
courage, et leur talent est de premier ordre.
Au reste, leur nom appartient déjà à la no-
toriété. Mais, à notre époque où jeunes filles
et jeunes femmes montrent tant de vaillance
dans la lutte pour la vie, j'ai plaisir à ren-
dre hommage au caractère étonnamment vo-
lontaire et « organisateur » de Lucienne Ra-
disse. Elle est sans doute la fondatrice dti,
Trio. Quant à mes souhaits de succès, ni
elle, ni sa sceur, ni 'Maurice Carnot n'en ont
besoin.
-' R. B. L
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le cominerte de In France avec ses colonies.
En Vhonnertr de Mme Maurice Viollette.
III. Bordes a rejoint son poste.
Le désastre algérien.
M. Jean Longuet parle du Maroc.
Les vins du Maroc. ','
Les tissus de coton à Madagascar.
,EN TROISIEME PAGE :
A la Chambre : questions écrites,
Pour nos rhums coloniaux
, ', - -
*. - Il y a, quand. il s'agit Hé fios
rhum S colenihux; tut -problènW^jnte
connaissent tous. ceux, ouf 'otïtrim «i»
s'occuper Jet"'l';';;S; des tafias, et même des
eauxrde-vie en. général. C'est celui du « de-
gré habituel de consommation i.
l'ai dû Vexaminer moi-même, avec soin,
lorsque je préparais, il y a quelques années,
mon rapport sur la proposition de loi ten-
dant à réprimer les fraudes et falsifications
sur les rhums et tafias. Notre Commission
sénatoriale, frappée des incertitudes de la
Direction- des services de" la répression des
fratides à ce sujet, avait tenu à s'entourer
de renseignements, écrits et orauIX., dema/t-
dés aux meilleures sources. * Il semble que.
si cependant;.. 'Du moins cette manière de
voir. L'évolution de la jurisprudence en
cette matière. » etc., etc., la prose admi-
nistrative offrait, selon nous, trop. d'à peu
frès, et témoignait d'une prudence qui
tiétait pas la mèr'è de la sûreté pour les tri-
bunaux, mais qui était une mère secourable
pour les fratldeurs toujours prêts à mettre
à profit les obscurités et les contradictions.
Notre Commission du Commerce seltlait
fort bien que nous avions une occasion excel-
lente de fixer légalement le degré habituel
de consommation ; mais, tandis que la Com-
mission de législation civile et criminelle
.proposait de le fi-xer a 4.5 degrés, m
étions d'avis, après une enquête mttittiifm
de le fixer a 40.
Or, les conventions commerciales franco-
italiennes de mai 1926 comportent ces dis-
positions suivantes en cc qui concerne les
caux-de-vie :
i° Eaux-de-vie françaises en fût s : la
taxe est calculée sur la base de la quantité
réelle d'alcool qui y est contenue,
20 Eaux-dc-vic en bouteilles : la taxe est
calculée siti la base d'une teneur alcoolique
de 50 degrés.
Elle était autrefois calculée sur la base
d'une teneur alcoolique de 70 degrés, ao
degrés de différence : c'est une améliora-
tion évidente pour les eaux-de-vie françai-
ses importées en Italie. Mais ce que nous
avons dit du degré habituel de consommation
des rhums nous fait comprendre que ceux-ci
ne retirent aucun bénéfice des nouvelles dis-
positions, et qu'au contraire elles leur ap-
portent un réel préjudice.
Aussi est-il naturel que les défenseurs des
rhums coloniaux se soient émus. Le Minis-
tre du Commerce a été invite à rétablir la
justice, et à réclamer pour les rhums de vos
colonies françaises le mènte traitement- ''que
l'Italie a accordé aux attires eaux-de-vie de
vin. Eaux-de-vie, cognacs, armagnacs, fines
Champagne, ne peuvent pas plus être sépares
des rhums que les colonies qui produisent
ces rhums ne peuvent être séparées de la
France.
Il serait d'ailleurs à souhaiter qu'on ne
l'oubliât plus désormais datts les négocia-
tions commerciales qui préparent nos accords
avec les pays étrangers. En attendant, il
n'est pas trop tard pour réparer celte omis-
sion fâcheuse dans les conventions signées
antérieurement avec des nations commerçan-
les autres que' VItalie.
Corriger les erreurs du passé, 11'cn plus
commettre à l'avcuir,.' double* invitation que
nous adressons, nous aussi, à ceux auxquels
nous recommandons les rhums de nos pro-
vinces lointaines.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Cinéma Colonial
..-.o'}o,,,;,,,,
« Chang »
Ce nouveau film nous transporte dans là
jungle siarhoise, où une famille indigène
lutte-contre les fauves et parvient à capturer
un troupeau d'élépbants. Des tigres, des otirs,
des serpents, des léopards, des singes, des
mangoustes sont parmi les figurants de cette
œuvre intéreséante. Zout n'est que lutte. Le
tigre attaque l'homme, mais celui-ci tue une
tigresse, et le tigre se précipite auprès du
cadavre de sa femelle. On vole un. petit élé-
phant que sa mère "ient délivrer. Puis la
capture de l'élépbant Chang et de ses sem-
blables assure bientôt à l'homme de nouveaux
Ferviteurs.
Retour
M. Léon Mathot et sa troupe viennent de
rentrer à Paris, revenant du Sud-Algérien,
où ils ont terminé les extérieurs, commencés
au Maroc, du film Dans l'omhre du harem.
Ces dernières scènes, qui comportaient une
figuration importante, ont été tournées en ;
plein désert. Ce retour s'est effectué assez
péniblement, les cafs ramenant la troupe
vers Alger ayant eu à franchir les dernières
étapes sous une pluie diluvienne, prélude des
terribles inondations qui ont ravagé l'lAlgé.:
rie.
, , L'Indochine à l'écran
On vient de passer dans la salle de la
Société théosophique le film que MM. Jacques
Feyder et Henri Chomette ont ramené d In-
dochine.
XDc sont de jolies notes de voyage. Un
fleuve encadré de végétations luxuriantes,
des éléphants prenant leur bain. Puis Ang-
kor-Vat dans le lointain, de plus près, tout
proche ; le grand escalier qu'animent les bon-
zes aux parasols jaunes.
Enfin, les quatre visages étonnants de
Brahrfta. Toute une révélation de l'art khmer
que l'on applaudit fort.
Figurants sénégalais
René Hervil tourne actuellement Le Prince
Jean à MaTseille. Lucien Dalsace qui joue
le rôle du pThtce, interprète de brillantes et
pittoresques scènes avec un détachement de
tirailleurs sénégalais qui paraissent s'amuser
beaucoup de leur rôle.
Propagande coloniale
OuJiait tout île soin apporté par M. Léon
PeriScr, ministre des\Çolonies, à la forma.
tlon d'une « mentalité coloniale ». Celui
que M. Gratien Candace, député de la Gua-
deloupe, appelait âu ëours d'une récente dis-
cussion budgétaire le CI ministre pèlerin de
la propagande coloniale » vient d'adresser
aux Présidents des groupements de propa-
gande acluèllement existants et dont plu-
sieurs lui doivent- le jour, une lettre-pro-
gramme dont nous sommes heureux de pou-
voir donner. le texte à nos lecteurs.
CONFERENCES b
Les Directeurs des Agences Economiques
ont, conformément à me!;, jnstructions, étudié
en commun les moyens de renforcer et d' har-
moniser les cpncours, jusqu'à présent ap-
portés individuellement taux Comités de Pro-
pagande "Coloniale, par leurs Offices res-
pectifs. !..
Un premier examen a fait apparaître la
nécessité pressante de régler la collaboration
des Agences à la prochaine campagne de
conférences coloniales 1927-1928 dont beau-
coup de Comités ont déjà envisagé l'orga-
nisation.
Cette forme de propagande a obtenu; au
cours des exercices précédents, des résultats
jfort/întéJ^sants • Lei Comités ont, à cette
fin, fairllppel soit U. là compétence des mem-
bres du corps enseignant et- des coloniaux
en résidence dans leur ressort, soit au con-
cours de conférenciers mis à leur disposition
par 4es agences. Quelques-uns même ont
obtenu des Gouverneurs Généraux et Gou-
verneurs en congé, des exposés faits en pu-
blic sous la présidence du ministre.
En tout état de cause, l'initiative de ces
manifestations appartient aux Comités de
propagande. Seuls, ils ont qualité pour ap-
précier l'opportunité d'une conférence, en
fixer la date, louer la salle et faire la pu-
blicité nécessaire. Les agences prennent à
leur charge les frais de déplacement de leurs
conférenciers. Le choix de ces derniers dé-
pend de la nature de la réunion où ils doi-
vent prendre la parolev
A la demande de. certains Comités, des
études strictement techniques ont été déve-
loppées sur une question spéciale d'économie
coloniale, une matière première ou un article
d'exportation déterminé, devant un audi-
toire restreint mais exclusivement composé
des spécialistes intéressés de la région. Lch
agents des services techniques des colonies,
et\ congé, les chargés de missions économi-
ques ou scientifiques semblent, avec cçrtaîns
fonctionnaires des agences, particulièrement
qualifiés pour traiter de ces sujets.
Indépendamment des exposés techniqtt,
il convient de poursuivre l'éducation colo-
niale du public par les conférences illustrées
de films et de projections.
En outre des ressources qu'offrent aux
Comités les compétences locales, les agences
se feront un devoir de mettre à leur dispo-
sition, dans les limites de leurs possibilités
les moyens d'organiser ces conférences. Il
importe, toutefois, d'assurer un roulement
entre les sujets traités afin de faire con-
nattre au public les différents éléments com-
posant notre Empire colonial. A cet effet,
vous voudrez bien me faire connaître, au-
tant que possible avant le 15 décembre, le
nombre de conférences dont vous envisagez
l'organisation au cours du prochain exer-
cice et ayant trait respectivement à l'Indo-
chine, l'A.O.F., Madagascar, l'A.E.F. et
aux territoires sous mandat.
Vous indiquerez, également, pour chacune
des conférences demandées, si elle doit re-
vêtir un caractère général, économiquc, his-
torique ou pittoresque. Les Directeurs
d'agences, en possession des demandes des
.Comités de propagande, organiseront au
mieux le programme de la propagande ver-
bale pour le prochain exercice. Les confé-
renciers désignés prendront directement con-
tact avec vous, en vue de régler les détails
d'exécution.
Les exposés d'ordre strictement technique
feront l'objet de demandes spéciales de la
part des Comités. Des mesures seront prises,
suivant les circonstances, pour leur donner
satisfaction.
FILMS ET T.S.F.
A la question des conférences est liée celle
des projections et des films. Les agences en
possèdent un certain nombre qu'elles met-
tent, gratuitement, à la disposition des Co-
mités. Mais leur stock de bandes est limité,
il exige un entretien coûteux et ne peut être
renouvelé que difficilement et 4'grands frais.
Il convient, en conséquence, de n'utiliser les
films qu'avec modération et à bon escient.
Les Comités devront donc, en sollicitant le
prêt d., bandes ou de projections préciser
l'objet, de la conférence pour laquelle ils le
demandent. Les agences pourront ainsi choi-
sir, parmi leurs plaques et films en magasin,
ceux qçti s'adapteront le mieux au sujet
traité. Les frais d'envoi sont pris à leur
charge par les agences. Les Comités s'en-
gagent à reavoyer les films à la date fixée et
à payer le port de retour et l'assurance. Ils
.0l1t responsables des détériorations direc-
tement imputables à leur faute et h celle de
leurs opérateurs.
Il importe que, dans 1 intérêt commun,
toutes précautions soient prises pour assurer
la conservation d'un matériel coûteux el in-
dispensable à la propagande.
Les agences, en outre, utilisent, pour la
divulgation coloniale les conférences par
T. S. F. Les Comités seront avisés
d'avance de la date et de l'heure de ces
ccn^rhimiqués afin qu'ils en puissent informer
le public par des insertions dans ta presse
locale.
PRESSE
Il importe, également, d'intensifier la pro-
pagande par les journaux et particulièrement
avec l'aide de la presse départementale né-
gligée jusqu'à ce jour.
J'estime que pour atteindre ce but il est
indispensable de s'assurer votre concours
'éclairé; l'intérêt que vous portez à la cause
coloniale m'autorise à penser que vous vou-
drez bien apporter votre contribution au suc-
cès de cette entreprise de vulgarisation.
La propagande devant se faire par voie
d'articles, votre connaissance des organes lo-
caux et régionaux sera utile aux agences
auxquelles vous indiquerez les journaux à
toucher plus particulièrement en raison de
leur publication et de leur tirage. Les arti-
cles rédigés par mes Services pourraient
même être répartis par les soins de votre
Comité qui assurerait ainsi une distribution
plus régulière; partant plus efficace que celle
qui pourrait être faite de Paris.
En tout état de cause, je serais très heu-
reux de connaître votre opinion à ce sujet
et j'accueillerais avec attention vos sugges-
tions sur la réalisation (le la collaboration
que je vous propose.
Veuillez agréer, Monsieur le Président,
S'assurance de ma parfaite considération.
Léon Perjukr.
Cette lettre a mis au point la question si
vivante et utilede la propagande coloniale.
Elle sera diffusée dans toutes les classes
de la société par les groupements d'Amiens,
"Annecy, Auch, Avignon, Bourges, Caen,
Chambéry, Cherbourg. Clermont-Ferrand,
Colmar, Dijon, Dunkerque, Grenohlc, La
Rochelle, Lille, Lyon, Metz, Montpellier,
Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Paris,
Reims, Rennes, Rouen, Sarrebrvick, Tou-
louse, Troyes et Versailles.
LtAviation Coloniale
Randonnée africaine
Dans une quinzaine de jours, une im-
portante mission officielle s'envolera do
Paris pour l'Afrique. Elle sera composée
de trois sesquiiplans de série, sous la direc-
Uon duapommundant Gamat.
La mission passera par Dakar, Bamako,
Niamey, Fo.du..N'GoUJ'Jnu, Ouagadougou,
Bobo-Dioulasso et retour vers Dakar et lu
France.
M. Laurent-Eynac, ancien sous-secreftl ui.ic
d'Etat à l'Aéronautique, et M. Proust, dé-
puté d'Indre-et-Loire, vice-président (le la
commission, des Colonies 4lie la Chambre,
feront partie de cette mission,
Maroc ':'
Parmi eH six victimes elldJUllisées, eri
service commandé, dans la chute de
l'avion U0dia.U1, de l'oseadrille do Fez, :0
2G novembre, nu Tallilalot, se trouvait le
sergent-major René linudi.n, brillant pilote
de la 10e escadrille. Il était figé de 25 ans.
Paris-Hanoï
Les cinq aviateurs qui veulent, sur le
trimoteur, tlcoryes-Guunemer, couvrir en
cinq jours la distance Paris-Hanoï, ont ar-
ifèté, pour l'aller, l'itinéraire suivant :
Home, Athènes, tiagdud, liassorah, Djask,
Knrnehi, Culcdtln, Kangoon et Banol.
Au retour, le Georges-Guyn&mev, doit
survoler Saigon, Bangkok, Hangoon, Cal-
cul la, AlUilmbad, Yanaon, Pondichéry, Co-
lombo, Mahé, Bomhay, Karachi, Djask,
Bassoràh, Téhéran, Bagdad, .Térusa.tT?m, le
Caire, Benifluisi, Tunis, Alger, Casablanca,
Madrid et, Paris.
Partout des ravi lu il'.ciments d'essence e)r
d'huile ont été prévus. Des pièces de re-
change ont été expédiées à Hanoï.
L'avion a été aménage spécialement.
Au poste de pilolnge; le .lieutenant Mion
et le g(,I',ell.t Assolant se rclaieronl.
Au poste de navigation, le lieutenant co-
lonel Anloinat cl. le sergent Lefèvre prcn-
dront place à tour de rôle.
Le sergent-major mécanicien Bousson
aura la charge de veiller tlll bon fonclion-
nom en l des deux moteurs de 420 CV. et à
ieur entretien aux étapes.
Avant l'envol définitif, qui est lié aux
conditions météorologiques, il est probable
que le bimoteur Georges-Guynemer s'es-
saiera sur un voyage Pnris-Bordeaux-Mar-
seille cl retour.
Pour le moment, l'appareil est à Villa-
coublay.
Londres-Le Cap
Carberry, l'aviateur anglais qui se rend
d\\nglelerre au Cap, a attcrri, £ Tripoli
hier, venant de Malte, où il était depuis le
^5 novembre.
:
Dépêches de l'Indochine
Création d'un grand conseil au Siam
Le Conseil privé de la t\JtM'onne vient de
créer un grand conseil formé de quarante
dignitaires siamois pris dans tous les mi-
nistères et dans Vadministration. Il aura
pour but d'étudier toutes les questions in-
téressant le développement rapide du paiis,
La première assemblée a eu lieu le 10 no-
vembre.
Les déplacements du roi Monivong
Le vouveau roi dit Cambodge, S. M. Mo-
nivong,effectuait depuis quelque loups une.
série de tournées, accompagné de rlel/.r de
ses minisires et de 110trc Résident sHl'é-
rieur à Pnom-Penil. Il vient de clore celte
première série de tournées par la visite des
ruines d'Angkor. Le roi s est; rendu dans
foules les provinces du CambÕrlae et s'est
spécialement intéressé aux Travaux îiti-
blics, à la mise en valeur agricole et au dé-
veloppement de l'enseignement, de Vhygiène
el de la santé publique.
La population cambodgienne a manifesté
partout son très vif attachement pour le
jeune souverain.
NOIR SUR BLANC
––O-O
A qui le tour?
Décidément, les hauts fonctionnaires colo-
niaux jouent de malchance. Il suffit qu'ils
aient à rejoindre leur colonie pour qu'immédia-
tement une catastrophe éclate ou un malheur
survienne.
Au début de l'année, M. Marcel Olivier
rejoignait Tananarive lorsqu'il a appris le cy-
clone de Madagascar, auquel il dut dès son ar-
rivée dans la Grande Ile le meilleur de ses
spins.
Puis voici l'automne et M. J. Carde obligé
de rejoindre d'urgence Dakar pour organiser la
défense contre la fièvre jaune qui récidive.
Le trois dernier, c' est M. Steeg qui apprend
à Lyon dans le rapide qui le conduisait à Mar-
seille pour s'y embarquer, l'imprudence de
son neveu* et de M. J. Maillet.
Ennn, te nouveau gouverneur général. de
l'Algérie, M. Bordes, venait de débarquer au
début de la sema ine à Marseille, que les inon-
dations d'Oranie le rappellent sans délai sur
les lieux du sinistre, avant de pouvoir recevoir
dans une cérémonie intime aujourd'hui même
dans le cabinet du ministre de l'Intérieur, les
pouvoirs des mains de son prédécesseur M.
Maurice Viollette, revenant d'Algérie après
avoir visité les régions sinistrées et organisé les
premiers secours.
Décidément, MM. les Gouverneur Géné-
raux ont eu cette année un mauvais sort sans
précédent. Heureusement que l' année se finit.
Vive 1928 1
V Angély
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission des Colonies, réunie hier sous
In présidence de M. Blaise Diagne, a entendu
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, sur
le projet de loi relatif à l'ajournement à 1931
de l'Exposition Coloniale Internationale de
Paris.
Après échange d' observations entre le mi-
nistre, MM. Robaglia, Angoulvant, Brunet,
Delmont, Proust, la Commission a adopté le
rapport de M. Proust, tendant à approuver le
projet de loi.
«t t
DÉlART
«H» -
M* le Gouverneur Lamblin, Lieutenant-Gou-
verneur de l'Oubangui-Chari, rejoignant son
poste à Bangui, quittera Paris demain soir peur
s'embarquer le 7 courant à bord de Y Amérique.
-
AU CLUB DU FAUBOURG
"TAM TAM"
PAR R.-B. DE Laromiguière.
-V u
Il ne faut rien exagérer, mais le Club du
Faubourg, microcosme bouillonnant de vie.
est vraiment le lieu où parfois, et même
souvent, l'on découvre le mieux, sous ses
mille formes, l'tlme de Paris. L'on y traite
plaisamment des sujets les plus graves, et
sérieusement des thèmes les plus scabreux
et, le miracle, c'est que, des consultations
populaires imaginées par Léo Poldès, il
sort toujours un verdict raisonnable, voire
très proche de la pure sagesse. Il reste inex-
primé, mais les applaudissements ou les pro-
testations de la foule le prononcent fort
clairement.
A propos de Tam-Tam, que vient de pu-
blier l'explorateur Julien Maigret, les que?
tions suivantes étaient posées :
V)i blanc peut-il aimer une noire? Que
jallt-il penser de la jJolygtllllÍt af ricaine.' Les
négresses sont-elles sensuelles? L'homosexua-
lité existe-i-elle chez les noirs?
Simplement !
Et. pour répondre, Julien Maigret eut une
verve sans apprêt, un tact, une visible < in.
cérité qui enchantèrent les auditeurs. Il
s'amusait franchement, riait lui-même de
certaines anecdotes, et communiquait à tome
la salle sa bonne humeur, Bref. un type de
» colonial » sceptique à fond et qui, au delà
du scepticisme, a trouvé l'inùulgence, (A
coup sûr, les opinions, les faits et gestes de
Jérôme Coignard lui sont extrêmement fami-
liers. )
–- Si un blanc peut aimer une noire: Mai-,
dit-il, cela se peut voir non loin d'ici. :l
Iontmaltrc, Mais, au l'ail, qu'est-ce qu«i
l'amour? 11 a trois degrés : le besoin de se
perpétuer, l'exaltation physique, en comme
pas désagréable, et l'exaltation morale, réser-
vée aux natures d'élite.
x Or, en Afrique noire, seul pays dont je
puisse et veuille parler, car j'y ai yénl
vingt-deux ans, il est incontestable que des
blancs se sont u prolongés « en collaboration
avec les femmes autochtones témoin les
sang-mele assez nombreux qu on y rencon-
tre. Quant à l'exaltation physique, cela dé-
pend. T.es femmes à plateaux, que le film
de la Coisière Noire a rendues célèbres, n'y
prédisposent pas. Par contre, il est des Ga-
bonaises très désirables. Puis, elles savent
embrasser progrès considérable. Beaucoup
d'autres noires, moins évoluées, ne connais-
sent pas le baiser, s'en étonnent comme d'un
geste inutile, et même incongiu. En tout cas,
un a vu des blancs rester longtemps attachés
h des femmes de couleur et atteindre avec
elles à un sentiment assez élevé (Ilie. justifient
leur douceur, leur docilité et quelquefois leur
dévouement. Maintenanl. aiment-eUes? Iim-
possible de savoir. Déjà, quand on se le de-
mande au sujet d'une blanche. Í Nirc's dans
la salle et a p plandissemenis masculins.)
Pourtant, je crois connaître les femmes
d'Afrique. J'en ai eu jusqu'à dix à la f\.i.:,
Etaient-elles fidèlf's ?.., Je présume que mes
boys, mes cuisiniers m'ont « aidé. ». T.e cer-
tain, c'est qu'elles étaient toujours de nmii
avis. Nous autres hommes, ça nous flatte.
Rien trailresses, pourtant, à l'occasion. Je
garantis l'authenticité d'un massacre qui ne
fut possible que parce que les petites épou-
ses de quatre blancs avaient retiré à point
nommé les cartouches des rartoucni&res. Les
quatre blancs furent mangés sur place, fes-
^LË N^^iiFib ran r:r.TnIE
SAMEDI SOIR, 3 DEi.EMURE 1927
Les Affftalèà Coloniales
Las annonces et réclames sont reçues au
bureau du Journal.
DIRECTEURS I MàrèfI AUfiftEfL et L.«G. THlIÀULT
• 4
v
Tout Us articlet publiés dans notre ioufnaLpe peufànt
être reproduits qu'en citant les Amhales GofcoiuuB.
JQUMIIJUOTIDIEN -
.,. - .}II - ,..
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La politique agricole en A. O. F.
: i 'te. 1
'Là mise en valeur des colonies est un pro-
blème contres solution* théoriqué*- soi* relai'
tiVement flc:iJel A Jcxmulr. mais qui, dans la
"réalité.;' n'est pas sans présenter des difficultés.
Nous avons tous tu de ces études où l'on
indique. la possibilité d'obtenir en abondance
de tçlle ou telle région du coton, des arachides,
du caoutchouc, que sais-je encore, mais où l'on
ne parait pas avoir recherché sérieusement le
- moyen de parvenir à de pareils résultats. Nous
levons, trouvé la preuve la plus caractéristique
de cette méthode dans un récent rapport parle-
mentaire où, avec des grands mots et des
phrases à panaches, on résolvait toutes les
questions. Ceci produit de l'effet uni effet
passager, d'ailleurs - sur la foule. Mais on
ne tarde pas à appliquer à ces démonstrations
impressionnantes le mot de l'écrivain latin :
Verba et (toces prcetérea-que nihil. Traduction
libre : du bruit et du vent, c'est-à-dire rien.
Aussi est-il utile de nous dégager de cette litté-
rature sans valeur pour examiner ce qu'ont fait
ou essayé de faire des hommes qui, saifc mépri-
ser injustement la doctrine, tachent dé donner
aux problèmes qui se présentent sinort une solu-
tion parfaite, tout àu moins un commencement
de solution.
Dans cet ordre d'idée, rien ne me parait plus
instructif que de suivre les. efforts qui ont été.
tentés en Afrique Occidentale. Il s'agit d'un
terfitoire très étendu, possédant des ressources
agricoles virtuelles très considérables, et dont on
veut assurer lia mise en valeur. Les terrains sont
variés et souvent riches. Le climat sur bien des
points, ou, si l'on préfère, sur des zones aussi
grandes que la France, n'est pas défavorable
aux cultures, à l'élevage. Mais la population
est rare. Elle est d'un niveau intellectuel, je
ne dirai pas inférieur, mais légèrement en re-
tard. Elle a besoin d'être dirigée, qu'on lui
apprenne certaines cltbses qui sont courantes
parmi les hommes de race blanche les moins
évolués. Tâche ardue et qui ne peut pas être
menée à bién en quelques jours.
L'administration s'en est parfaitement rendu
compté et elle s'est mise à l'œuvre. Elle s'est
attachée à constituer ce que quelqu'un. appelé
un agriculteur d'Etat. Elle a compris qu'il fal-
lait faire l'éd ucation de l'indigène, lui procurer
les semences dont il avait besoin et surveiller
h vente* dé ses produits.
La première chose à réaliser était d augmen-
ter léi cultures viVrières, d'en intensifier le ren-
iement. M. Carde à très bien compris que la
tâche devant laquelle toutes les autres devaient
s'effllcer momentanément était de donner à
mftnger à ces populations qui souffraient de ne
pas «être umtumnté". sou*-alimeatation
est et malheureusement restera encore' pendant
qlqùe8 années une des- causes du débérisse-
, nfënt de Itai race en Afrique Occidentale. On
a pris des mesures pour y remédier, et cela est
bien.,
Mais en: même temps on a songé à examiner
les moyens de pratiquer des cultures indus-
trielles. C'est ..insÍ.qù'on s'est préoccupé de
celle du cbtori. On a recherché Jës variétés qui
fournissent le plus grand rendement, les engrais
les plus favorables. Les conditions de vente des
produits ont été réglementées. Lai lutte contre
1 «maladie a été"tfïg&nisée. Bref, un ensemble"
de mesures ont été envisagées ou prises qui
seront des plus utiles.
Les résultats n'ont pas. été absolument immé-
diats ni aussi heureux que d" aucuns l'avaient
espéré, mais ils sont quand même appréciables
et encourageants sans qu'il faille se laisser aller
à un optimisme excessif et à penser que, dans
quelques années, la production cotonnière de
l'A.O.F. égalera celle dé la vallée du Nil ou
s'en rapprochera sérieusement. Non, pas d'illu-
sions, pas de ces illusions qui engendrent en-
suite les plus amères déceptions. ,'"
Une œuvre semblable a été entreprise pour
les produits oléagineux aracbide; (pllmier à
huile –et pour Tes cultures dites riches comme
le caféier et le cacaoyer. :--
Pour le café et le cacaoyer, on fait I éduca-
tion de la jeunesse dans des stations d'études.
Des graines sélectionnées sont distribuées. Des
ateliers de fermentation sont installés pour le
cacao, de dépulpage et d'épanchage pour le
café. -
Ce sont là des essais intéressants et qui mon-
trent que sur certains points au moins nos colo-
nies ne sont pas inférieures taux colonies étran-
gères, et notamment aux colonies britanniques.
La question de. l'i?tgdlàge--aecole n'est pas
mbins importante, dans ce ttays de peuplement
rare. Il est indispensable de trouver les imstru-
meiffs perfectionnés et adaptés au milieu qui
permettront dé suppléer à une nmin-d'oeuvre
insuffisante. Le problème est plus délicat qu'on
ne se l'imagine parfois, puisqu'il s'agit de tenir
compte du niveau intellectuel des travailleurs
et de leur aptitude à mettre en œuvre un ma-
chinisme qui leur était totalement inconnu.
Au Sénégal, le problème a été étudié depuis j
longtemps. On a envoyé en 1922 une mission
aux Etats-Unis pour examiner de très près l'uti-
lisation de différents instruments aratoires et de
semoirs de divers modèles. La mission revint
sans avoir fait un choix, ou plus exactement en
déclarant que les instruments étudiés ne con-
venaient pas au Sénégal. Des études furent
ensuite faites en France, mais n'ont pas encore
donné de solutions. Il est permis sans témoi-
gner d'une patience excessive d'espérer qu'il
serait temps, après cinq ans de recherches.
d'arriver a une conclusion.
En Guinée, M. le Gouverneur Poiiet parait
avoir atteint des résultats plus décisifs. Il a eu
l'heureuse idée d'introduire l'usage de la char-
rue et o, fait dresser lès bœufs aux travaux du
labour. Cela nous parait très simple et d'une
valeur sociale nnédkxre. Erreur ! Des transfor-
inations semblables ont suffi dans le passé à
changer la face de certaines civilisations. Les
premiers essais ont eit lieu, il y a une dizaine
d'années environ. Ils rencontrèrent d'abord des
résistances. Mais celles-ci ne durèrent pas, et
les indigènes furent bientôt heureux de 1 emploi
de méthodes auxquelles ils' avaient d'abord été
hostiles.
Le tableau suivant donne des indications
prises sur l'extension des modes de cultures pré-
conisées par l'administration.
Années Cultivateurs
employant Herses Bœufs dressés Surfaces
des méthodes Charrues Cultivées.
modernes.
1918 9 13 » 129 40
1919' 24 29 » 157 105
1020 33 - 49 » 219 203
1921' i. 63 64 H 377 319
1922 .,. 129 132 » 767 496
1923 , 144 149 » 831 825
1924 o," Ho." , 304 374 » 1,541 1.347
1925. 628 811 395 2.311 2.618
1926..,. 910 1.275 798 3.487 5.351
1927 2.329 3.341 2.019 8.539 10.414
Grace à la méthode de culture nouvelle, le
cultivateur à, avec moins de peine, pu labourer
des espacés plus étendus. Alors qu'autrefois
une e entière réussissait à peine à semer
un hectare, auouM'hut un homme seul peut en
Aellièr cinq. Le proRfès est sensible et évident.
Dans la région de Kankou, pendant la guerre,
- on obtenait 400 tonnes de riz. En 1923, elle
en a fourni, grâce àux nouveaux procédés agri-
coles, 3.248.
Les /ColÓnies voisines : Mauritanie, Soudan,
Dahomey se laissent gagner par ce bon exem-
pte. La Guinée a mis. des moniteurs expérimen-
tés à leur service. Le mouvement va donc se
propager. Des fermes-écoles, des stations de
dressage vont se créer un peu. partout. La ma-
chine agricole s'étendra peu à peu dans toutes
les colonies, surtout quand les essais qui se
poursuivent auront perm is de mettre au point les
instruments qui conviennent le mieux à ces
payAna de civilisation tudiiftentaire. Il n'est pas
doutéux que dans quelques années la production
s'en trouverai sérieusement intensifiée.
En même tenps que l'on s'attache à répandre
l'usage des machInes, des efforts louables sont
faits pour trouver les semences oui sont le mieux
adaptées àuxdifférents loi*. Problème capital
et que% w .as n'aVons pas encore résolu dans la
métropole.
Pour les arachides, des 1910) des essais de
sélection étaient faits. Les résultats furent mé-
diocres, et en 1921 le Gouvernement créa la
station expérimentale de .M'Bambev. On y étu-
die toutes les ouestiom jfetatives a Meutture de
l'arachide et les améliorations à apporter aux
méthodes employées. -
Des travaux analogues sont faits pour le co-
ton, le palmier à huijie - non seulement au Séné-
gal, mais aum au. an, au Dahomey. Dans
ctfte dernière colonie, là expériences ont été
poussées très loin.
Oh « aussi fait quelque chose pour le aMier
et le ci On a esssyé a obtenir des va-
riétés améliorées. Stations d'essai, pépinières
ont été criées.
Les cultures vfarfcres n'ont pas été négligées,
uuliniurtni le mil, dont on mt le rôle de tout
premier ordre tkns VtltnmKIfiQiE irâifltae.
Certes, il ne faut rien exagérer et ne pas ou-
blier que nous ne sommes qu'au début de la
mise en pratique de méthodes nouvelles. Il y a
encore beaucoup à faire. Mais nous devons en-
courager ces initiatives beaucoup plus utiles que
la réalisation de soi-disant projets impériaux qui
ne sont qu'une duperie pour ne pas dire davan-
tage.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
.- Vice-président de la Commission
-- des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
.,.
La musique à Tunis
--0-0--
On annonce que le « Trio Radisse » se
fera entendre le 14 décembre à Tunis.
Il est composé de Lucienne Radisse, prix
d'excellence de violoncelle du Conservatoire
de Paris, de Madeleine Radisse, sa sœur, vio-
loniste, premier violon des Concerts Pasde-
loup, et Maurice Camot, pianiste, lauréat
du Conservatoire de Paris.
J'ai entendu et un peu connu ces trois
artistes. Ils sont jeunes, charmants, pleins de
courage, et leur talent est de premier ordre.
Au reste, leur nom appartient déjà à la no-
toriété. Mais, à notre époque où jeunes filles
et jeunes femmes montrent tant de vaillance
dans la lutte pour la vie, j'ai plaisir à ren-
dre hommage au caractère étonnamment vo-
lontaire et « organisateur » de Lucienne Ra-
disse. Elle est sans doute la fondatrice dti,
Trio. Quant à mes souhaits de succès, ni
elle, ni sa sceur, ni 'Maurice Carnot n'en ont
besoin.
-' R. B. L
LIRE EN SECONDE PAGE :
Le cominerte de In France avec ses colonies.
En Vhonnertr de Mme Maurice Viollette.
III. Bordes a rejoint son poste.
Le désastre algérien.
M. Jean Longuet parle du Maroc.
Les vins du Maroc. ','
Les tissus de coton à Madagascar.
,EN TROISIEME PAGE :
A la Chambre : questions écrites,
Pour nos rhums coloniaux
, ', - -
*. - Il y a, quand. il s'agit Hé fios
rhum S colenihux; tut -problènW^jnte
connaissent tous. ceux, ouf 'otïtrim «i»
s'occuper Jet"'l';';;S; des tafias, et même des
eauxrde-vie en. général. C'est celui du « de-
gré habituel de consommation i.
l'ai dû Vexaminer moi-même, avec soin,
lorsque je préparais, il y a quelques années,
mon rapport sur la proposition de loi ten-
dant à réprimer les fraudes et falsifications
sur les rhums et tafias. Notre Commission
sénatoriale, frappée des incertitudes de la
Direction- des services de" la répression des
fratides à ce sujet, avait tenu à s'entourer
de renseignements, écrits et orauIX., dema/t-
dés aux meilleures sources. * Il semble que.
si cependant;.. 'Du moins cette manière de
voir. L'évolution de la jurisprudence en
cette matière. » etc., etc., la prose admi-
nistrative offrait, selon nous, trop. d'à peu
frès, et témoignait d'une prudence qui
tiétait pas la mèr'è de la sûreté pour les tri-
bunaux, mais qui était une mère secourable
pour les fratldeurs toujours prêts à mettre
à profit les obscurités et les contradictions.
Notre Commission du Commerce seltlait
fort bien que nous avions une occasion excel-
lente de fixer légalement le degré habituel
de consommation ; mais, tandis que la Com-
mission de législation civile et criminelle
.proposait de le fi-xer a 4.5 degrés, m
étions d'avis, après une enquête mttittiifm
de le fixer a 40.
Or, les conventions commerciales franco-
italiennes de mai 1926 comportent ces dis-
positions suivantes en cc qui concerne les
caux-de-vie :
i° Eaux-de-vie françaises en fût s : la
taxe est calculée sur la base de la quantité
réelle d'alcool qui y est contenue,
20 Eaux-dc-vic en bouteilles : la taxe est
calculée siti la base d'une teneur alcoolique
de 50 degrés.
Elle était autrefois calculée sur la base
d'une teneur alcoolique de 70 degrés, ao
degrés de différence : c'est une améliora-
tion évidente pour les eaux-de-vie françai-
ses importées en Italie. Mais ce que nous
avons dit du degré habituel de consommation
des rhums nous fait comprendre que ceux-ci
ne retirent aucun bénéfice des nouvelles dis-
positions, et qu'au contraire elles leur ap-
portent un réel préjudice.
Aussi est-il naturel que les défenseurs des
rhums coloniaux se soient émus. Le Minis-
tre du Commerce a été invite à rétablir la
justice, et à réclamer pour les rhums de vos
colonies françaises le mènte traitement- ''que
l'Italie a accordé aux attires eaux-de-vie de
vin. Eaux-de-vie, cognacs, armagnacs, fines
Champagne, ne peuvent pas plus être sépares
des rhums que les colonies qui produisent
ces rhums ne peuvent être séparées de la
France.
Il serait d'ailleurs à souhaiter qu'on ne
l'oubliât plus désormais datts les négocia-
tions commerciales qui préparent nos accords
avec les pays étrangers. En attendant, il
n'est pas trop tard pour réparer celte omis-
sion fâcheuse dans les conventions signées
antérieurement avec des nations commerçan-
les autres que' VItalie.
Corriger les erreurs du passé, 11'cn plus
commettre à l'avcuir,.' double* invitation que
nous adressons, nous aussi, à ceux auxquels
nous recommandons les rhums de nos pro-
vinces lointaines.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Cinéma Colonial
..-.o'}o,,,;,,,,
« Chang »
Ce nouveau film nous transporte dans là
jungle siarhoise, où une famille indigène
lutte-contre les fauves et parvient à capturer
un troupeau d'élépbants. Des tigres, des otirs,
des serpents, des léopards, des singes, des
mangoustes sont parmi les figurants de cette
œuvre intéreséante. Zout n'est que lutte. Le
tigre attaque l'homme, mais celui-ci tue une
tigresse, et le tigre se précipite auprès du
cadavre de sa femelle. On vole un. petit élé-
phant que sa mère "ient délivrer. Puis la
capture de l'élépbant Chang et de ses sem-
blables assure bientôt à l'homme de nouveaux
Ferviteurs.
Retour
M. Léon Mathot et sa troupe viennent de
rentrer à Paris, revenant du Sud-Algérien,
où ils ont terminé les extérieurs, commencés
au Maroc, du film Dans l'omhre du harem.
Ces dernières scènes, qui comportaient une
figuration importante, ont été tournées en ;
plein désert. Ce retour s'est effectué assez
péniblement, les cafs ramenant la troupe
vers Alger ayant eu à franchir les dernières
étapes sous une pluie diluvienne, prélude des
terribles inondations qui ont ravagé l'lAlgé.:
rie.
, , L'Indochine à l'écran
On vient de passer dans la salle de la
Société théosophique le film que MM. Jacques
Feyder et Henri Chomette ont ramené d In-
dochine.
XDc sont de jolies notes de voyage. Un
fleuve encadré de végétations luxuriantes,
des éléphants prenant leur bain. Puis Ang-
kor-Vat dans le lointain, de plus près, tout
proche ; le grand escalier qu'animent les bon-
zes aux parasols jaunes.
Enfin, les quatre visages étonnants de
Brahrfta. Toute une révélation de l'art khmer
que l'on applaudit fort.
Figurants sénégalais
René Hervil tourne actuellement Le Prince
Jean à MaTseille. Lucien Dalsace qui joue
le rôle du pThtce, interprète de brillantes et
pittoresques scènes avec un détachement de
tirailleurs sénégalais qui paraissent s'amuser
beaucoup de leur rôle.
Propagande coloniale
OuJiait tout île soin apporté par M. Léon
PeriScr, ministre des\Çolonies, à la forma.
tlon d'une « mentalité coloniale ». Celui
que M. Gratien Candace, député de la Gua-
deloupe, appelait âu ëours d'une récente dis-
cussion budgétaire le CI ministre pèlerin de
la propagande coloniale » vient d'adresser
aux Présidents des groupements de propa-
gande acluèllement existants et dont plu-
sieurs lui doivent- le jour, une lettre-pro-
gramme dont nous sommes heureux de pou-
voir donner. le texte à nos lecteurs.
CONFERENCES b
Les Directeurs des Agences Economiques
ont, conformément à me!;, jnstructions, étudié
en commun les moyens de renforcer et d' har-
moniser les cpncours, jusqu'à présent ap-
portés individuellement taux Comités de Pro-
pagande "Coloniale, par leurs Offices res-
pectifs. !..
Un premier examen a fait apparaître la
nécessité pressante de régler la collaboration
des Agences à la prochaine campagne de
conférences coloniales 1927-1928 dont beau-
coup de Comités ont déjà envisagé l'orga-
nisation.
Cette forme de propagande a obtenu; au
cours des exercices précédents, des résultats
jfort/întéJ^sants • Lei Comités ont, à cette
fin, fairllppel soit U. là compétence des mem-
bres du corps enseignant et- des coloniaux
en résidence dans leur ressort, soit au con-
cours de conférenciers mis à leur disposition
par 4es agences. Quelques-uns même ont
obtenu des Gouverneurs Généraux et Gou-
verneurs en congé, des exposés faits en pu-
blic sous la présidence du ministre.
En tout état de cause, l'initiative de ces
manifestations appartient aux Comités de
propagande. Seuls, ils ont qualité pour ap-
précier l'opportunité d'une conférence, en
fixer la date, louer la salle et faire la pu-
blicité nécessaire. Les agences prennent à
leur charge les frais de déplacement de leurs
conférenciers. Le choix de ces derniers dé-
pend de la nature de la réunion où ils doi-
vent prendre la parolev
A la demande de. certains Comités, des
études strictement techniques ont été déve-
loppées sur une question spéciale d'économie
coloniale, une matière première ou un article
d'exportation déterminé, devant un audi-
toire restreint mais exclusivement composé
des spécialistes intéressés de la région. Lch
agents des services techniques des colonies,
et\ congé, les chargés de missions économi-
ques ou scientifiques semblent, avec cçrtaîns
fonctionnaires des agences, particulièrement
qualifiés pour traiter de ces sujets.
Indépendamment des exposés techniqtt,
il convient de poursuivre l'éducation colo-
niale du public par les conférences illustrées
de films et de projections.
En outre des ressources qu'offrent aux
Comités les compétences locales, les agences
se feront un devoir de mettre à leur dispo-
sition, dans les limites de leurs possibilités
les moyens d'organiser ces conférences. Il
importe, toutefois, d'assurer un roulement
entre les sujets traités afin de faire con-
nattre au public les différents éléments com-
posant notre Empire colonial. A cet effet,
vous voudrez bien me faire connaître, au-
tant que possible avant le 15 décembre, le
nombre de conférences dont vous envisagez
l'organisation au cours du prochain exer-
cice et ayant trait respectivement à l'Indo-
chine, l'A.O.F., Madagascar, l'A.E.F. et
aux territoires sous mandat.
Vous indiquerez, également, pour chacune
des conférences demandées, si elle doit re-
vêtir un caractère général, économiquc, his-
torique ou pittoresque. Les Directeurs
d'agences, en possession des demandes des
.Comités de propagande, organiseront au
mieux le programme de la propagande ver-
bale pour le prochain exercice. Les confé-
renciers désignés prendront directement con-
tact avec vous, en vue de régler les détails
d'exécution.
Les exposés d'ordre strictement technique
feront l'objet de demandes spéciales de la
part des Comités. Des mesures seront prises,
suivant les circonstances, pour leur donner
satisfaction.
FILMS ET T.S.F.
A la question des conférences est liée celle
des projections et des films. Les agences en
possèdent un certain nombre qu'elles met-
tent, gratuitement, à la disposition des Co-
mités. Mais leur stock de bandes est limité,
il exige un entretien coûteux et ne peut être
renouvelé que difficilement et 4'grands frais.
Il convient, en conséquence, de n'utiliser les
films qu'avec modération et à bon escient.
Les Comités devront donc, en sollicitant le
prêt d., bandes ou de projections préciser
l'objet, de la conférence pour laquelle ils le
demandent. Les agences pourront ainsi choi-
sir, parmi leurs plaques et films en magasin,
ceux qçti s'adapteront le mieux au sujet
traité. Les frais d'envoi sont pris à leur
charge par les agences. Les Comités s'en-
gagent à reavoyer les films à la date fixée et
à payer le port de retour et l'assurance. Ils
.0l1t responsables des détériorations direc-
tement imputables à leur faute et h celle de
leurs opérateurs.
Il importe que, dans 1 intérêt commun,
toutes précautions soient prises pour assurer
la conservation d'un matériel coûteux el in-
dispensable à la propagande.
Les agences, en outre, utilisent, pour la
divulgation coloniale les conférences par
T. S. F. Les Comités seront avisés
d'avance de la date et de l'heure de ces
ccn^rhimiqués afin qu'ils en puissent informer
le public par des insertions dans ta presse
locale.
PRESSE
Il importe, également, d'intensifier la pro-
pagande par les journaux et particulièrement
avec l'aide de la presse départementale né-
gligée jusqu'à ce jour.
J'estime que pour atteindre ce but il est
indispensable de s'assurer votre concours
'éclairé; l'intérêt que vous portez à la cause
coloniale m'autorise à penser que vous vou-
drez bien apporter votre contribution au suc-
cès de cette entreprise de vulgarisation.
La propagande devant se faire par voie
d'articles, votre connaissance des organes lo-
caux et régionaux sera utile aux agences
auxquelles vous indiquerez les journaux à
toucher plus particulièrement en raison de
leur publication et de leur tirage. Les arti-
cles rédigés par mes Services pourraient
même être répartis par les soins de votre
Comité qui assurerait ainsi une distribution
plus régulière; partant plus efficace que celle
qui pourrait être faite de Paris.
En tout état de cause, je serais très heu-
reux de connaître votre opinion à ce sujet
et j'accueillerais avec attention vos sugges-
tions sur la réalisation (le la collaboration
que je vous propose.
Veuillez agréer, Monsieur le Président,
S'assurance de ma parfaite considération.
Léon Perjukr.
Cette lettre a mis au point la question si
vivante et utilede la propagande coloniale.
Elle sera diffusée dans toutes les classes
de la société par les groupements d'Amiens,
"Annecy, Auch, Avignon, Bourges, Caen,
Chambéry, Cherbourg. Clermont-Ferrand,
Colmar, Dijon, Dunkerque, Grenohlc, La
Rochelle, Lille, Lyon, Metz, Montpellier,
Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Paris,
Reims, Rennes, Rouen, Sarrebrvick, Tou-
louse, Troyes et Versailles.
LtAviation Coloniale
Randonnée africaine
Dans une quinzaine de jours, une im-
portante mission officielle s'envolera do
Paris pour l'Afrique. Elle sera composée
de trois sesquiiplans de série, sous la direc-
Uon duapommundant Gamat.
La mission passera par Dakar, Bamako,
Niamey, Fo.du..N'GoUJ'Jnu, Ouagadougou,
Bobo-Dioulasso et retour vers Dakar et lu
France.
M. Laurent-Eynac, ancien sous-secreftl ui.ic
d'Etat à l'Aéronautique, et M. Proust, dé-
puté d'Indre-et-Loire, vice-président (le la
commission, des Colonies 4lie la Chambre,
feront partie de cette mission,
Maroc ':'
Parmi eH six victimes elldJUllisées, eri
service commandé, dans la chute de
l'avion U0dia.U1, de l'oseadrille do Fez, :0
2G novembre, nu Tallilalot, se trouvait le
sergent-major René linudi.n, brillant pilote
de la 10e escadrille. Il était figé de 25 ans.
Paris-Hanoï
Les cinq aviateurs qui veulent, sur le
trimoteur, tlcoryes-Guunemer, couvrir en
cinq jours la distance Paris-Hanoï, ont ar-
ifèté, pour l'aller, l'itinéraire suivant :
Home, Athènes, tiagdud, liassorah, Djask,
Knrnehi, Culcdtln, Kangoon et Banol.
Au retour, le Georges-Guyn&mev, doit
survoler Saigon, Bangkok, Hangoon, Cal-
cul la, AlUilmbad, Yanaon, Pondichéry, Co-
lombo, Mahé, Bomhay, Karachi, Djask,
Bassoràh, Téhéran, Bagdad, .Térusa.tT?m, le
Caire, Benifluisi, Tunis, Alger, Casablanca,
Madrid et, Paris.
Partout des ravi lu il'.ciments d'essence e)r
d'huile ont été prévus. Des pièces de re-
change ont été expédiées à Hanoï.
L'avion a été aménage spécialement.
Au poste de pilolnge; le .lieutenant Mion
et le g(,I',ell.t Assolant se rclaieronl.
Au poste de navigation, le lieutenant co-
lonel Anloinat cl. le sergent Lefèvre prcn-
dront place à tour de rôle.
Le sergent-major mécanicien Bousson
aura la charge de veiller tlll bon fonclion-
nom en l des deux moteurs de 420 CV. et à
ieur entretien aux étapes.
Avant l'envol définitif, qui est lié aux
conditions météorologiques, il est probable
que le bimoteur Georges-Guynemer s'es-
saiera sur un voyage Pnris-Bordeaux-Mar-
seille cl retour.
Pour le moment, l'appareil est à Villa-
coublay.
Londres-Le Cap
Carberry, l'aviateur anglais qui se rend
d\\nglelerre au Cap, a attcrri, £ Tripoli
hier, venant de Malte, où il était depuis le
^5 novembre.
:
Dépêches de l'Indochine
Création d'un grand conseil au Siam
Le Conseil privé de la t\JtM'onne vient de
créer un grand conseil formé de quarante
dignitaires siamois pris dans tous les mi-
nistères et dans Vadministration. Il aura
pour but d'étudier toutes les questions in-
téressant le développement rapide du paiis,
La première assemblée a eu lieu le 10 no-
vembre.
Les déplacements du roi Monivong
Le vouveau roi dit Cambodge, S. M. Mo-
nivong,effectuait depuis quelque loups une.
série de tournées, accompagné de rlel/.r de
ses minisires et de 110trc Résident sHl'é-
rieur à Pnom-Penil. Il vient de clore celte
première série de tournées par la visite des
ruines d'Angkor. Le roi s est; rendu dans
foules les provinces du CambÕrlae et s'est
spécialement intéressé aux Travaux îiti-
blics, à la mise en valeur agricole et au dé-
veloppement de l'enseignement, de Vhygiène
el de la santé publique.
La population cambodgienne a manifesté
partout son très vif attachement pour le
jeune souverain.
NOIR SUR BLANC
––O-O
A qui le tour?
Décidément, les hauts fonctionnaires colo-
niaux jouent de malchance. Il suffit qu'ils
aient à rejoindre leur colonie pour qu'immédia-
tement une catastrophe éclate ou un malheur
survienne.
Au début de l'année, M. Marcel Olivier
rejoignait Tananarive lorsqu'il a appris le cy-
clone de Madagascar, auquel il dut dès son ar-
rivée dans la Grande Ile le meilleur de ses
spins.
Puis voici l'automne et M. J. Carde obligé
de rejoindre d'urgence Dakar pour organiser la
défense contre la fièvre jaune qui récidive.
Le trois dernier, c' est M. Steeg qui apprend
à Lyon dans le rapide qui le conduisait à Mar-
seille pour s'y embarquer, l'imprudence de
son neveu* et de M. J. Maillet.
Ennn, te nouveau gouverneur général. de
l'Algérie, M. Bordes, venait de débarquer au
début de la sema ine à Marseille, que les inon-
dations d'Oranie le rappellent sans délai sur
les lieux du sinistre, avant de pouvoir recevoir
dans une cérémonie intime aujourd'hui même
dans le cabinet du ministre de l'Intérieur, les
pouvoirs des mains de son prédécesseur M.
Maurice Viollette, revenant d'Algérie après
avoir visité les régions sinistrées et organisé les
premiers secours.
Décidément, MM. les Gouverneur Géné-
raux ont eu cette année un mauvais sort sans
précédent. Heureusement que l' année se finit.
Vive 1928 1
V Angély
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commission des Colonies, réunie hier sous
In présidence de M. Blaise Diagne, a entendu
M. Léon Perrier, ministre des Colonies, sur
le projet de loi relatif à l'ajournement à 1931
de l'Exposition Coloniale Internationale de
Paris.
Après échange d' observations entre le mi-
nistre, MM. Robaglia, Angoulvant, Brunet,
Delmont, Proust, la Commission a adopté le
rapport de M. Proust, tendant à approuver le
projet de loi.
«t t
DÉlART
«H» -
M* le Gouverneur Lamblin, Lieutenant-Gou-
verneur de l'Oubangui-Chari, rejoignant son
poste à Bangui, quittera Paris demain soir peur
s'embarquer le 7 courant à bord de Y Amérique.
-
AU CLUB DU FAUBOURG
"TAM TAM"
PAR R.-B. DE Laromiguière.
-V u
Il ne faut rien exagérer, mais le Club du
Faubourg, microcosme bouillonnant de vie.
est vraiment le lieu où parfois, et même
souvent, l'on découvre le mieux, sous ses
mille formes, l'tlme de Paris. L'on y traite
plaisamment des sujets les plus graves, et
sérieusement des thèmes les plus scabreux
et, le miracle, c'est que, des consultations
populaires imaginées par Léo Poldès, il
sort toujours un verdict raisonnable, voire
très proche de la pure sagesse. Il reste inex-
primé, mais les applaudissements ou les pro-
testations de la foule le prononcent fort
clairement.
A propos de Tam-Tam, que vient de pu-
blier l'explorateur Julien Maigret, les que?
tions suivantes étaient posées :
V)i blanc peut-il aimer une noire? Que
jallt-il penser de la jJolygtllllÍt af ricaine.' Les
négresses sont-elles sensuelles? L'homosexua-
lité existe-i-elle chez les noirs?
Simplement !
Et. pour répondre, Julien Maigret eut une
verve sans apprêt, un tact, une visible < in.
cérité qui enchantèrent les auditeurs. Il
s'amusait franchement, riait lui-même de
certaines anecdotes, et communiquait à tome
la salle sa bonne humeur, Bref. un type de
» colonial » sceptique à fond et qui, au delà
du scepticisme, a trouvé l'inùulgence, (A
coup sûr, les opinions, les faits et gestes de
Jérôme Coignard lui sont extrêmement fami-
liers. )
–- Si un blanc peut aimer une noire: Mai-,
dit-il, cela se peut voir non loin d'ici. :l
Iontmaltrc, Mais, au l'ail, qu'est-ce qu«i
l'amour? 11 a trois degrés : le besoin de se
perpétuer, l'exaltation physique, en comme
pas désagréable, et l'exaltation morale, réser-
vée aux natures d'élite.
x Or, en Afrique noire, seul pays dont je
puisse et veuille parler, car j'y ai yénl
vingt-deux ans, il est incontestable que des
blancs se sont u prolongés « en collaboration
avec les femmes autochtones témoin les
sang-mele assez nombreux qu on y rencon-
tre. Quant à l'exaltation physique, cela dé-
pend. T.es femmes à plateaux, que le film
de la Coisière Noire a rendues célèbres, n'y
prédisposent pas. Par contre, il est des Ga-
bonaises très désirables. Puis, elles savent
embrasser progrès considérable. Beaucoup
d'autres noires, moins évoluées, ne connais-
sent pas le baiser, s'en étonnent comme d'un
geste inutile, et même incongiu. En tout cas,
un a vu des blancs rester longtemps attachés
h des femmes de couleur et atteindre avec
elles à un sentiment assez élevé (Ilie. justifient
leur douceur, leur docilité et quelquefois leur
dévouement. Maintenanl. aiment-eUes? Iim-
possible de savoir. Déjà, quand on se le de-
mande au sujet d'une blanche. Í Nirc's dans
la salle et a p plandissemenis masculins.)
Pourtant, je crois connaître les femmes
d'Afrique. J'en ai eu jusqu'à dix à la f\.i.:,
Etaient-elles fidèlf's ?.., Je présume que mes
boys, mes cuisiniers m'ont « aidé. ». T.e cer-
tain, c'est qu'elles étaient toujours de nmii
avis. Nous autres hommes, ça nous flatte.
Rien trailresses, pourtant, à l'occasion. Je
garantis l'authenticité d'un massacre qui ne
fut possible que parce que les petites épou-
ses de quatre blancs avaient retiré à point
nommé les cartouches des rartoucni&res. Les
quatre blancs furent mangés sur place, fes-
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