Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 novembre 1927 19 novembre 1927
Description : 1927/11/19 (A28,N170). 1927/11/19 (A28,N170).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511644
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE, r- N° 170
LE NUMERO : - 10 CENTIMES
SAMiiMX from iîi NOVFAinnR (!);n
OUIIll GUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, in li MHfcaiir
PARIS O-)
TtliPM. t LOUVM 1141
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Les Annales Coloniales
Cm mnoncê» «I réclames sont reçu» m
kWIN Al fOUTMl.
Dimctiurs t M. RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
LM Amuus Coumtulii ne publient que des irii-
., qui sont leur propriété exclu rttnj.
ABONNEMENTS
«»« 14 supplément illustré :
UII.. a Moii S M.i.
FrtAM lt
MmIM 120 • as. Ii.
ttr.,.. 1M » 190 > M »
on nu– nu frai* dut
Imm - kimn a» part*
Le Rapport de M. Archimbaud
––-–
Il me reste à ajouter quelques observations
à celles que j'ai faites la semaine dernière sur
le rapport de M. Archimbaud.
M. Archimbaud préconise la mise en valeur
de notre immense domaine colonial, mais il
ne considère pas que cette œuvre doive être
absolument fonction du développement éco-
nomique de la métropole L'activité écono-
mique de nos possessions n'est pas, à son sens,
le complément de celle de la mère-patrie. En
ce domaine comme dans celui du Gouverne-
ment, il tend vers une autonomie dont les de-
grés peuvent varier avec le temps et les lieux.
Il est fort net en cette matière. A la page 28
de son rapport, nous lisons en effet : « Dans
la mise en valeur de nos colonies, nous ne de-
vons avoir qu une préoccupation : faire pro-
duire à nos possessions le plus grand nombre
possible de matières premières indispensables
quelles qu'elles soient, et la seule règle à sui-
vre est de favoriser dans chaque colonie la
production pour laquelle elTe est la mieux
adaptée en s'efforçant d'augmenter la qualité
du produit et le rendement et d'en abaisser le
prix de revient. »
Ce sont là de sages préceptes, et dont la
vérité ne saurait être contestée. Et cependant,
elle l'a été, et en pratique elle a été mécon-
nue. Car il y a encore de par notre monde des
hommes qui, dominés beaucoup moins par des
considérations tT ordre économique que par des
considérations d ordre politique, estiment qu'un
pays métropole et colonies doit se suffire
à lui-même. Sinon, il est exposé en temps de
guerre aux pires difficultés et aux dangers les
plus redoutables. C'est une conception parfai-
tement soutenable, mais alors il faut se deman-
der si l'activité économique des nations doit
être subordonnée exclusivement à cette fin
guerrière, ou bien si elle doit tendre à accroî-
tre le bien-être général. Poser le problème,
c'est, pourrait-on dire, le résoudre.
Cette doctrine n'est pas, en tout cas, celle
du rapporteur de la Chambre qui souligne l'in-
terdépendance économique des divers pays
comme un facteur de paix. « La loi de la divi-
sion du travail, écrit-il, qui est à ïa base du
progrès, veut que les nations, comme les indi-
vidus, se répartissent la besogne selon leurs
aptitudes spéciales. Ainsi il esl produit un plus
grand nombre de richesses, et leur prix de re-
vient est moindre. Autrefois, chaque pays de-
vait se suffire à peu près à lui-même, et c'était
une cause de stagnation et de misère même.
Le développement des moyens de transport,
en créant de vastes mouvements d'échanses, a
permis aux peuples de se consacrer aux cultures
et aux industries qui leur conviennent le mieux,
et ils n'ont plus à demander à leurs champs
des produits qui y viennent difficilement. »
Nous sommes pleinement d'accord avec
notre collègue et nous ne pouvons que souhai-
ter que les principes qu'il énonce en termes
si clairs ne reçoivent pas, dans la pratique,
quelques démentis.
Il nous a d'ailleurs semblé que dans la suite
de son intéressant exposé, notre auteur a fait
quelques concessions aux errements courants.
Peut-être avons-nous mal lu ? Ou bien est-ce
- ce qui est, après tout, fort explicable
qu'en une matière aussi vaste, aussi neuve et
aussi délicate, il n'est pas toujours facile de
se garder de quelques défaillances.
M. Archimbaud signale la nécessité d'entre-
prendre ou de poursuivre les grands travaux
dont l'exécution est la condition même du
développement ultérieur de nos possessions. Il
se jplaint de ce que l'on a à peine commencé.
Pourquoi ? Qu'attend-on pour s'engager
dans cette politique ? On attend les capitaux.
Faute d'argent, écrit le rapporteur, nos colo-
nies exécutent peu de travaux neufs. Il pré-
conise alors l'émission d'un grand emprunt à
l'étranger. Et si on lui objecte qu'il y a « quel-
que danger à employer dans nos colonies des
capitaux étrangers ». il répond vigoureusement:
-. - -. ,-. - t
« Quelle absurdité ! L'Amérique du Sud s'est
outillée en grande partie avec des capitaux
français, est-ce que la France s'est jamais mê-
lée de la politique des Républiques sud-amé-
ricaines ? H
Le danger est d'ailleurs plus grand du point
de vue purement national, de laisser dormir les
richesses de nos colonies que de faire appel- à
l'argent étranger pour les exploiter. M. Ar-
chimbaud ajoute, en effet : « A l'étranger, on
commence à murmurer contre. la France qui
bride l'expansion de ses colonies et accapare
de vastes territoires qu'elle est impuissante à
mettre en valeur, et surtout nos indigènes se
plaignent que 1" influence française soit bien
onéreuse. Quand les Annamites éclairés re-
gardent du côté du Siam, leur voisin, ils ne
peuvent se défendre, si loyalistes soient-ils en-
vers la France, d'un mouvement de dépit et
de regret. »
Les faits auxquels fait allusion le député de
la Drôme sont exacts. Une lecture même ra-
pide de la presse allemande et surtout de la
presse italienne nous édifie comptètement a ce
sujet. , Quant à l'exemple « révolutionnaire »
du Siam, il est tout à fait vrai et beaucoup
plus aros de conséquences que certains n'ai-
ment à se l'imaginer. -- - v --
Nom éprouvons quelque surprise à ne pas
trouver dans le rapport que nous discutons ou
plus exactement dont nous analysons certaines
parties, quelques lignes consacrées à la ques-
tion des prestations en nature prévues par le
plan Dawes. Peut-être notre collègue a-t-il
estimé qu'il n'était pas utile de revenir sur un
sujet qui a été si souvent traité dans la presse ?
Mais pourquoi n'a-t-il rien dit sur l'ordre
dans lequel ces grands travaux doivent être
exécutés. Il tombe sous le sens qu'ils ne peu-
vent tous être entreprit et menés à leur terme
en même temps. Un antre d'urgence, comme
on - dit, doit être envisagé et fixé.
La question ne manque pas d'intérêt dans
notre situation où nos ressourcé sont forcé-
ment limitées, et où nos disponibilités finatn-
eikM - on avm S'itwopm «• on» «A»
assez longue d'années. On s' agite beaucoup
dans certains milieux pour obtenir des Pouvoirs
publics un classement des travaux qui serait fort
susceptible de favoriser certains intérêts parti-
culiers et probablement contraire à l'intérêt gé-
néral.
Nos lecteurs ont sans doute deviné que nous
voulons parler du Transsaharien à propos du-
quel une campagne ardente est menée, afin
d'impressionner les Pouvoirs publics : minis-
tère et Chambres. Nous eussions, pour notre
part, aimé à connaître le sentiment du rappor-
teur sur ce point. Il est fort possible qu'il nous
le communique au cours de la discussion du
budget à moins qu'il ne laisse ce soin au mi-
nistre qui aura ainsi à définir sa politique.
Le ministre des Colonies n' pas, à en
croire notre - rapporteur, la situation politique
qui lui convient. Son portefeuille occupe, dans
U hiérarchie, une place modeste et quelque
peu de second ordre, alors qu'elle devrait être
de preinier plan. « Ce département, écrit-il,
qui h est encore qu'un parent pauvre, devrait
être sinon réservé au président du Conseil, tout
au moins considéré comme l'un des premiers
du Gouvernement. » Je veux bien. Mais je'
ferai observer que l' importance du portefeuille
tient un peu à la façon dont il est géré. Et
si au cours des murante dernières années- - le
- - --- -- - - -- --- - , --
Ministère des Cofonies « n'a toui que d une
mince considération dans les milieux parlemen-
taires et politiques », cela tient à ce que les
titulaires changent trop souvent et n'ont pas le
temps de faire œuvre utile. Car, voyez-vous,
il ne faut pas que des charges aussi délicates
passent aussi rapidement d'une main à l'autre.
En 1924, le département des Colonies a eu
trois titulaires; autant en 192).. Comment vou-
lez-vous, mon cher Archimbaud, qu'on puisse
ainsi faire quelque chose de sérieux ? Comment
pouvez-vous réaliser cette continuité dans le
dessein et dans l'effort qui est indispensable à
l'accomplissement d'une grande œuvre. Per-
mettez-moi d'ajouter que mon observation s'ap-
plique à nos grands gouvernements coloniaux
qui connaissent presque tous la même instabi-
lité. Je ne veux pas examiner s il vaut mieux
les confier à de hauts fonctionnaires de la car-
rière ou à des parlementaires particulièrement
désignés par leur intelligence et leurs aptitudes
à les occuper. Les deux thèses se soutiennent,
et peut-être l'application de l'une ou de l'au-
tre dépend-elle des circonstances qui sont chan-
geantes. Mais ce qui ne varie pas, c'est cette
idée que les hommes qui occupent ces hauts
postes ne doivent pas être -comme des oiseaux
de passage. Sinon c' estle règne de la bureau-
cratie anonyme et le triomphe de l'irresponsa-
bilité.
M. Archimbaud voudrait donner au Minis-
tère des Colonies un rôle d'animateur et de
direction qu'il n'a pas ou qu'il remplit mal.
La tâche du Ministère est formulée dans ces
deux principes : élaboration des directives et
contrôle de leur exécution.
Pour appliquer le premier principe, réorga..
nisation de l'Administration centrale qui, à
l'heure présente, n'est pas assez nombreuse et
manque de compétence.
Pour le second, modification du rôle des
inspecteurs des colonies qui seraient beauco:!!
moins chargés de vérifier d41 comptabilités que
« d'étudier les grands problèmes économiques,
soit pour permettre de rectifier l'action des
administrations locales, soit pour permettre, en
accord avec elles, l'élaboration des program-
mes à réaliser ».
Ces suggestions et nous voulons parler
de toutes celles que nous avons relevées au
cours de ces deux articles sont fort intéres-
santes. Elles mériteraient d'être discutées el
examinées non pas seulement dans la presse,
mais à la tribune même du Parlement. Malheu.
reusement, ce n'est pas durant cette législa.
ture que cette discussion viendra. Il est main.
tenant - bien tard nour - le faire.
r - - - - - - ---
Henry Fontanier
Député dIt Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Pour TA E. F.
-o+--
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale de l'Union Colo-
niale a examiné les projets de construction de
certaines routes en A.E.F. i
Elle a étudié ensuite la situation des tra-
vailleurs indigènes en rupture de contrat, main-
d' œuvre flottante qu'il y aurait intérêt à fixer.
Elle a pris connaissance d'un rapport sur la
réglementation forestière au Gabon et décidé
de le soumettre au ministre des Colonies et au
Gouverneur Général de l'Afrique Equatoriale.
Elle a émis le vœu que des mesures de pro-
l, tedion sanitaire soient prises dans les ports
du Gabon, notamment pour ce qui concerne la
peste pulmonaire et la fièvre jaune.
Elle a enfin décidé d'intervenir auprès des
pouvoirs publics pour hiter l'organisation des
communications télégraphiques par T. S. F.
entre les différentes colonies au groupe de
l'A. E. F. et avec la métropole par l'inter-
médiaire du poste central de Brazzaville.
Le Miitii QuierMir téléral
de l'literie
--0-
Le Conseil des Ministres, réuni ce matin à
l'Elysée, a, sur la proposition de M. Albert
Sarraut, ministre de l'Intérieur, nommé Gou-
verneur Général de l'Algérie M. Bordes, pré-
cédemment préfet d'Alger.
--- -- - ----
MME EN V PAUli :
LE LJlJIJGNT TUNISIEN.
EPILOGUE DES ENLEVEMENTS AU MAROC.
DEBOUCHES POUR LES CONSERVES DE
LBGUMRS SN H.O.F.
Chênes-liège
»♦»
J'ai vu, au Portugal, quelques
centres d'exportation des lièges.
Le Portugal tient, à ce Point de
vue, la première place parmi les pays pro-
ducteurs (80.000 tonnes environ). Immé-
diatement après, vient VEspagne (75.000
tonnes) ; puis, VItalie avec 15.000 tonnes
environ de liège brut, en y comprenant la
production de la Sardaigne et de la Sicile.
Nous arrivolls, en quatrième ligllc, avec
10.000 tonnes, récoltées annuellement, dans
les Pyrénées Oricntales, le Var, la Corse.
Oui, mais nous avons aujourd'hui les forêts
de chêne-liège de VAlgérie et de la Tunisie,
et nous aurons demain celles du Maroc. Le
premier rang nous est assuré parmi les pays
exportateurs. Il n'y a au'à vouloir.
Le chêne-liège tic notre Afrique du Nord
est dans son pays de prédilection. On nous
affirme qu'il peut y atteindre 20 mètres de
haut et parfois 5 « 6 mètres de circonfé-
rCllcc; V enveloppe corticale a une épaisseur
de 15, 20 et 30 centimètres. La première
icorce de l'arbre, le liège mâle, une fois en-
levée, le liège femelle lui succède .- c'est le
liège commercial. Il faut laisser à Varbre un
repos de 8, 10 ou 12 ans : le liège femelle
offre alors une épaisseur de 20 à 25 centi-
mètres. On compte une moyenne de 10 à 12
récoltes possibles.
Or. V exploitation de la s vive marocaine.
à ses débuts, présente de belles espérances.
Quant à la Tunisie, on évalue à 8.000 ton-
nes, les quantités qu'elle exporte par Alger,
et on prétend qu'elle pourrait en exporter
bien davalltage. L'Algérie four ni t\ Vo.ooo
tonnes par an; dans ces forets immenses où
le chêne-vert et le pill d'Alep constituent
les essences principales, il semble qu'il y
aurait, place pour des chenes-liege, beaucoup
plus nombreux, si l'on se préoccupait, de les
multiplier avec méthode et obstination. Re-
marquez que, suivant l'âge et les dimensions.
une récolte donne, par arbre, de 20 à 200
kilos d'écorce. C'est une vraie fortune. Aux
environs de Setubal, de l'orlo, sur les co-
teaux secs de la vallée du Doyro et sur les
terres peu profondes, (nul ce s par le soleil
qui cuit tous les arbustes, nous regardions
les troncs êcorchés de ces arbres qui de loin
semblaient rouges de sang et dont les cui.
rasses s'empilaient là-bas, sur les quais des
ports, prêtes à être chargées à destination de
tous les pays du monde. Et nous pensions
que, grâce à notre France africaillc, c'est
nous qui pourrions prendre rang avant lotis
les pays exportateurs de liège.
La demande est supérieure à l'offre. Ce
commerce est assuré d'une prospérité lon-
gue et indiscutable. L'industrie des bou-
chons consomme dit liège en quantités COII-
sidérables. Mais ce n'est pas tout : les se-
melles qui garantissent les pieds contre l'hu-
midité sont en liège, les flotteurs de filets
de pèche, les bondes formées de deux écor-
ces collées ensemble, etc., etc.
Il y a deux emplois que le liège, a per-
dus : celui des ceintures de sauvetage ; le
kapok l'y a détrôné, parce qu'il supporte
plus de trente fois son poids, tandis que le
liège le supporte cinq fois à peine; un nau-
fragé de cent kilos a besoin d'un engin de
kapok qui n'en pèse que trois ou quatre, au
lieu qu'il lui faudrait une couronne de liège
qui en pèserait au moins vingt; et celui
d'amulette pour « écarter le lait », comme
on dit dans nos provinces : un collier de
bouchons a longtemps passé et passe encore,
dans les traditions de la médecine populaire,
pour faire disparaître le lait des mèus
nourrices privées de leurs petits et on voil
encore, dans certains villages, des chiennes
ou des chattes qui se promènent avec cette
parure destinée à les préserver des maladies
qu'aurait pu engendrer l'abondallce du lait
inutilisé; à mesure que l'instruction se ré-
pand davantage, le liège perd dava/ltage de
cette séculaire réputatiOlt.
Ell revallclle. les emplois industriels du
liège et ses applications sérieuses assurent
des débouchés à ce produit; l'industrie des
agglomérés obtenus par le concassage, le
broyage et la pulvérisation est une de celles
qui se sont le plus développées : la pharma-
cie et la droguerie, la construction, etc., les
utilisent et le linoléum est, dans sa partie
essentielle, un composé d'huile de lin et de
déchets de liège agglomérés.
Il y a donc pour nos exportateurs d'écor-
ces un vaste champ qui stol/vre devant eux :
il ne tient qu'à eux de ne pas rester en ar-
rière et cela d'autant plus que les lièges de
l'Afrique Nord sont, à juste titre, plus ap-
préciés que leurs concurrents.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la* Commission
sénatoriale des coipnies.
4
Cinéma o Colonial
Retour
M. Mathot est revenu du Maroc, où nous
avons relaté son séjour, avec sa troupe de
vingt artistès parmi lesquels Mme Louise l a-
grange, Thérèse Kolb, Jacquie Monnier, MM.
Liabel et Maupré. Ils viennent, on s'en sou-
vient, de tourner les extérieurs de A l'om-
bre du Harem. Ils ont débarqué hier matin,
à 9 heures, à la gare de Lyon.
8'. –-
(Société oolontnlo
clos Artistes français
n
M. Doumergue, Président de la Républi-
que, qu' accompagneront MM. Perrier, minis-
tre des Colonies, M. Albert Sarraut, ministre
de ! Intérieur, et M. Paul Léon, directeur des
Beaux-Arts, inaugurera lundi matin, à 10 heu-
res 30, - aux Galeries Bemheim- Jeune, -- 83,
Faubourg-Saint-Honoré, un Salon organisé par
la Société Coloniale des Artistes Français,
dont le président est M. Henry Bérenger, sé-
nateur.
A LA CHAMBRE
--0-0-
DEBATS
Ouverture et annulation de crédits
, Au cours de la discussion sur le projet
de loi portant ouverture et annulation de
crédits sur l'exercice 1927 au titre du bud-
get général et des budgets annexes, MM.
Dessein et Morinaud ont déposé un amen
denient tendant à reprendre les articles 29
fi 31 du projet du Gouvorencment, articles
disjoints par la commission des finances et
renvoyés par elle à la Commission de l'ad-
ministration générale.
Après un échange de vues entre le Pré-
sident du Conseil, M. Maurice Marchais,
Président de la Commission de l'adminis-
tration générale et notre ami et collabora-
leur. M. Morinaud, le sympathique député
de ConsUmtine a obtenu satisfaction. Les
articles 29 à 3i du projet du Gouvernement
ont été rétablis. Il avait d'ailleurs déclaré
quelques instants auparavant qu'il dépo-
semil prochainement une proposition de loi
en faveur des fonctionnaires d'Algérie,ayant
combattu au front
A l'article 37, M. Auguste Brunet a déposé
un amendement relatif à la contribution
du ministère des colonies aux frais d'entre-
tien de l'école coloniale el de l'institut natio-
nal d'agronomie coloniale.
M. Léon Pcnrier, ministre des Colonies, a
promis a notre distingué collaborateur M.
Auguste Brunct d'étudier sérieusement la
ventilation se rapportant à son amende-
ment.
M. Auguste Bnmet n'insistant pas da-
vantage a retiré son amendement.
PROJETS DE LOIS
Les mutilés de guerre du Marte
La loi du 20 décembre l'.)23, abrogeant
les trois derniers alinéas de l'articlc prc-
mier d<' la loi du 16 août 1920, relatifs uu
même objet, a prévu la nomination ou pro-
motion dans l'ordre de la Légion d'hon-
IlIlIr, avec traitement, des mutilés de guer-
re de 100 0/0, déjà médaillés miilitaires ou
légionnaires.
Ces lois ont été votées pour témoigner
la reconnaissance du pays envers les plus
éprouvées d't'ntre les victimes de la guerre
de 1914.
Or, les (militaires qui, ayant pris part
aux récente opérations du Maroc et du Le-
vant, sont réformés à 100 0/0 pour blessu-
res de guerre, paraissent devoir recevoir
le même témoignage de gratitude.
C'est pourquoi le gouvernement a déposé
hier un projet de lui tendant à rendre ap-
plicables aux mutilés de guerre de 100 0/0
pour blessure rcçuc au cours des opéra-
nous du Maroc nt du Levant, les disposi-
tions de lu loi du 2G décembre 1923.
Les interprètes militaires de langue arabe
Le Coin ornement vient de déposer un
projet de loi modifiant l'ailiele 3 de la loi
du 24 juillet 19:25 portant réorganisation du
corps des interprètes militaires de langue
arabe.
L. article unique du projet de loi est ainsi
conçu :
« Les ofliciers iiiitenprétes de 3° classe se
recrutent parmi les interprètes stagiaires
citoyens Français ou naturalisés Français
ayant deux années de stage. Ils sont pro-
mus ofiieiers interprètes do 2° classe lors-
qu'ils ont accompli deux ans de grade >1.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
0-0- -
La Commission s'est réunie hier à 15 h.,
sous la présidence de M. Diagne.
Diverses questions ont été posées à M.
Léon Perrier, ministre des - Colonies, au sujet
des conditions dans lesquelles s'est faite la
dévolution au trône du prince Monivong,
proclamé roi à la mort de Sisovath, le 9 août
1927.
D'après les renseignements tournis à la
Commission, il semble établi que l'ordre de
dévolution au trône devait y faire monter un
fils de Norodom et non le prince Monivong.
Le Résident Supérieur Beaudoin, que le
ministre des Colonies a mis d'office à LI¡ re-
traite il y a quelques mois, serait encore à
la base de cette intrigue scandaleuse.
M. Heaudoin, a la suite de la proclama-
tion du prince Monivong, s'est fait confier le
préceptorat de deux de ses fils qu'il a amc-
nés en Europe, et s'est fait allouer, de ce
fait, une rétribution annuelle de 24.000 pias-
tres, soit environ 325.000 francs !
Ces faits ont produit une vive indignation
parmi les membres de la Commission, et
M.. Léon Perrier a promis de prescrire im-
médiatement une enquête administrative
dont il communiquera les conclusions à la
Commission, indiquant qu'il saura prendre
les sanctions nécessaires contre l'ancien Ré-
sident Supérieur au Cambodge. - -".--
0
60
M. Léon Perrier a ensuite fait connaître,
à la demande de M. Outrey, les conclusions
du rapport de la Commission d'enquête, pré-
sidée par M. Richard, sur l'attribution de
concessions dans le Darlac à une Compagnie
privée.
Le rapport ayant été soumis au Comité de
contentieux du ministère des Colonies par le
ministre, celui-ci n'a pu en donner lecture,
mais il a indiqué que ce document n'établis-
sait nullement qu'il y ait eu collusion.
Interrogé sur les motifs de la démission
de l'un des membres de la Commission d'en-
quête, inspecteur des finances, M. Léon Per-
rier a répondu que cette démission n'avait
pas été officiellement portée à sa connais-
sance et avait simplement constaté l'absence
de la signature de l'intéressé au bas du rap-
port.
La Commission n'a donné aucune suite à
l'audition du ministre; il a été simplement
ntlS Act". ri". RA-Z nr nliKii>ni<;
de ses membres qui avaient, il y a plusieurs
mois, attiré l'attention du Parlement sur
cette affaire.
* *
Avant de se séparer, la Commission a pro-
cédé à la nomination des cinq membres qui
doivent faire partie de la Sous-Commission
chargée d'examiner le projet de loi, portant
renouvellement du privilège do, la Banque
de l'A. O.
Ont été désignés 1 MM. Angoulvant, An-
TONELLI, BRUNET, DIAGNE, PROUST.
La mort de Moulay-Youssef
.1.
S. M. Mouiluy Youssef, sultan du Maroc,
est décédé avant-hier tna'in à 9 h. 30 d'une
crise d'urémie, au palais impérial de Fez.
M. stcPg, résident général de France au
Maroc, a quitté Habat pour Fez où il re-
présente le (iouverneiiH'iit.
Des que la nouvelle fut connue, le palais
impérial a retenti des cris de douleur pous-
sés par les femmes et leai domestiques.
Un cortège ininterrompu de notables et
d'ouLemas, quittant la ville ancienne, se
dirigea vers le palais situé à Fez-Djedid, a
l'entrée même de la ville, du côté de Mek-
nès.
Des délégations de notables israélile*
sent venues présenter leurs condoléances
au khalifat.
Le générai de Chambrun s'est aussitôt
rendu au palais pour présenter ses condo-
léances aux frères du souverain.
Les funérailles
Les obsèques du sultan Moulay Yousset
ont en lieu hier dans le cadre émouvant de
la vieiiile cité musulmane,, par une matinée
superbe et ensoleillée.
Les cérémonies se sont déroulées dans
le palais du sultan Crand Mechouur, en
présence d'une loule innombrable, des
liants personnages du mnkhzcn et des
hauts fonctionnaires des makhzen et
protectorat espagnols. L a dépouille mortelle
du sultan était exposée dans un pavillon
du palais. Dans la grande cour, trois ba-
taillons du 15e tirailleurs, du 5° sénégalais
et du étranger rendaient les honneurs.
Peu après arrivait l'état-major du général
de Chambrun, qui prenait place devant le
Iront des troupes, puis M. teeg, résident
général, accompagné des généraux de
Chambrun et Vidalon.
Iaï résident s'est incliné devant lu dé.
pouille mortelle du sultall, qui était entou-
l'ée (tes vizirs et des ministres. L'hymne
chérifien a été joué par une musique mili-
taire. Puis, les troupes ont défilé, tous les
ofliciers portant leur épée cravatée de
deuil.
A l'issue du dcfHc, un cortège s'est for-
mé, pour accompagner la dépouille du sul-
tan vers la mosquée de Moulai Abdallah,
située non loin du palais impérial.
A la Mosquée de Paris
A peino les dépèches avaient-elles an-
noncé à Paris la mort de Moulay Youssef
que la nouvelle s'est répandue avec une ra-
pidité étonnante dans les milieux musul-
mans.
Commandeur des croyants, Moulay
Youssef était, à ce titre, le chef religieux de
l'Islam. Aussi sa mort attriste-t-ello non
seulement les Marocains, mais encore tous
les fidèles de la mosquée de la rue Cieof-
fi ov-Saint-Hilaire.
Le sanctuaire a reçu vendredi jour de
la prière ses visiteurs de chaque semai-
ne, accius d'un nombre imposant de ma-
homélans de Paris appartenant à des mi-
lieux les plus divers.
Le muezzin, du haut du minaret, a an-
noncé la triste nouvelle, tandis que l'iman,
au cours de la cérémonie de la prière, la
commentait.
Si Kaddour heu Cihabrit était à Fez lors
de la mort du sultan. U fut l'ordonnateur
des cérémonies de l'ensevelissement du
sultan.
Le règne de Moulay Youssef
Le sultan du Maroc, S. M. Moulay Yous-
sef, .naquit à Mefcuès en 1882 et fut pro-
clamé sultan à Fez le 17 août 1912 dans
les formes traditionnelles, par les Oulémas
el les notables de Fez, ainsi que par les
grandes villes du Maroc. Sa Majesté Mou-
lay Youssef est de la dynastie îles Alaoui-
tes qui règne.au Maroc depuis lGaB et dont
la souche est Moulay Mahonuxl bon Ali,
preinier sultan alaouile proclamé il
SidjIinwlltt en 1010.
Les Alaouites remplacèrent les Saadit.Mis
qui régnèrent au Maroc après les Almora-
vides, les Almohaùes, et les Merinides.
lin des plus puissants chefs de la dynastie
des Alaouiles fut Mouluy ïsinaïl, très actif
et doué d'un réel esprit organisateur, qui
parvint, après un long règne de r>8 ans
(1072-17^7) à pacifier et a soumettre le
Mil 1( K'
Le sultan Moulai Youssef, lils du sultan
Moulay-el-lfassan qui régna ,llc 1873 à ISH,
succéda à son frère Moulay-Abdel-Hafid qui
abdiqua le 12 août 1!)12. C'est ce prince qui
avait signé le traité du protectorat ; il avait
lui-môme succédé a son frère Moulay-Abd-
cl-Aziz, qui avait aibdiqué en IVX)8.
S. M. Moulay Youssef qui a eu quatre
fUs, devint sultan du Maroc à une époque
particulièrement diflicilc.
L'Empire était en pleine anarchie et les
tribus. nresnue entièrement soulevées.
étaient en complète effervescence. C'était
également le temps où dans le sud, l'agita-
teur EŒ lliha. groupait autour de lui les
éléments hostiles à toute idée d'ordre et
d'autorité.
Après avoir reçu l'acte d'adhésion et le
serment d'allégeance des villes et tribus
soumises, Moulay Youssef se rendit à Fez,
puis à Raibat où la Résidence générale ve-
nait de s'installer. Son preinier ade fut
de procéder, d'accord avec le Gouverne-
ment du Protectorat, à un remaniement du
Makhzen ou administration centrale, puis il
se rendit à Marrakech d'où nos troupes ve-
naient de chasser lil lliba, après avoir
bousculé ses harkas sur l'Oum Kr Rebia,
-1 --'.:.-.,.t ,Pnn rime 1
VI ïStïJtHIr.lHl l'irn m un < 111 « m no iu, « »,
du sud, où il contribua par la dignité de sa
sa ses qualités d'intelligence et
de mesure, a rassurer la population du
Marrakech dont, l'état d'esprit se ressen-
tait des désordres qui avaient caractérise
l' i
les deux précédents règnes.
Dès son retour à Rabat, en octobre KM;l,
le sultan continua la série des réformes
déjii commencées et conseilla lui-même la
suppression de certains organismes du
Makhzen dont l'expérience, avait démontré
l'inutilité, Knfln, Moulay Yousscf; qui, de-
puis son avènement au trOme, n c'ait pas
retourné à Fez, jugea utile de faire un
séjour de quelques mois dans sa capitale
du non! où il resta d'octobre 1010 ¡\ mai
1017 épcxiue à laquelle il revint à Rabat.
Depuis, le sultan séjourna à pllusieurs re-
prises à Fez et à Marrakech, et entreprit
dans les dillerejites parties de son Empire
récemment soumises à son autorité, des
déplacements (lui eurent pour effet, 'grâce
au prestige dont il jouit et à sa profonde
connaissance de l'esprit des populations,
de faciliter grandement l'o'uvre de progrès
qui s'y poursuivait.
Ioll'Iay Youssef s'est, par son. prestige
personnel et ses conseils éclairés, associé
dans la mesure la plus large à l'œuvro du
ProLeelurut. Il a marqué un intérêt très vif
pour les questions de Gouvernement qui se
posent journellement dans ce pays neuf et
dont il se faisait rendre compte par les con-
seillers du Gouvernement chérilien.
Le sultan travaillait régulièrement avec
ses ministres qui le tenaient au courant des
affaires traitées dans leurs ministères res-
pectifs. Chaque semaine, il présiduit le
Conseil des Vizirs ainsi que le Conseil d'
contrôle du haut Enseignement musul
man.
S. M. Moulay Youssef a toujours suivi
avec une attention soutenue le déveluppe-
ment économique du Muruc, ne manquant
aucune occasion de se faire renseigner sur
les questions de cet ordre qu'il s'agit
d'élevage ou d'améliorations agricoles, de
l'aménagement du réseau des roules et des
voies ferrées ou de la construction des
ports ; notamment lors de la réalisation de
la réforme monétaire, il n'hésita pas à en-
voyer ses ministres dans les musquées
pour faire comprendre par l'ensemble de
ses sujets l'utilité de mesures dont le sens
pouvait leur échapper.
Convaincu de la nécessité d'une bonne
administration, le sultan a,par- la netteté- do
ses vues gouvernementales, exercé une in-
lluenco des plus heureuses sur le dévelop
pement de l'empire marocain.
Moulay Youssef était animé des disposi-
tions les plus amicales vis-a-vis «le la
France. Pendant- la guerre, sun altitude
loyale permit au maréchal Lyautey, non
seulement de ne pas demander de troupes
en France, mais encore d'envoyer sur I ;
front des troupes françaises du Maroc et
de recruter ces belles unités marocaines qui
se sont bravement, battues à ctMc des régi-
ments français. Kfi même temps, le Rési-
dent général, pouvait, grâce au loyalisme
du Sultan et de son Maghzen, poursuivie
malgré des effectifs extrêmement réduils
les progrès de la pacification de la zone
française.
De 101 i à 10'Jf», année où se produisit
l'attaque rilfaine Abd cl Krim, les territoi-
res soumis réellement un Sultan s'accru-
rent de plus de 300.000 kilomètres carrés.
Malgré les difficultés de tout ordre résul-
tant do la grn IIdt guerre, malgré les ré-
sistances de Ruissouli et d'Abd-el-Krim,
son autorité, s'étendit dès 1011 au sud ti c.
Meknès, de Fez et de Marrakech et dans
le Moyen Atlas.
Eli' 1017, l'Atlas est traversé, la balaille li-
vrée à Oujjane aux partisans d'El lliba as-
sure l'autorité du Sultan sur la plus gran-
de partie du Sous.
Fin 1017, les troupes françaises pénètrent
dans la haute vallée de la Moiilouya. Peu à
pou, la zone de sécuiité s'élargit dans la
trouée de Tuza, puis dans le Tatilalel 't
dans les régions les plus lointaines du liant-
Atlas.
En I02O, Ouc/an est occupe cl les tri-
bus avoisinantes pacifiées.
De 1021 à 1021 se poursuit la pacilicali-.ci
de la région de Ta/.a el s achève celle de ta
Ilaute-Moulouya, et l'occupation de la rive
droite «le l'Ouergha.
Pendant l'ngressii>n rilfaine?, la Fran.e
eut de nouvelles preuves do la l"yau!é d«»
Moulay Youssef ainsi «pie de ses réelles
qualités de souverain el de sa haute au-
torité «h1 chef religieux.
En effet, par sou action personnelle et m
collaboration de sou inaghzen et de ses
caïds, le sultan aida puissamment 1'teuvic
politique de pacification. Il lit plus encore
sa proclamation adressée en sa qualité de.
chef religieux aux tribus détermina la for-
mation do troupes volontaires qui combatti-
rent bravement à côté des troupes réguli- •
rcs fran«;aiscs et dont la présence p.rrs do
celles-ci eut un gros effet moral sur !'-s
populations du bled.
Les opérations militaires concertées Ira >•
co-cspagnoles appuyées par une sage ai-fi 'il
politique permirent de venir ;'i b"iit de a
résistance d'Abd-el-Krim et de :-\1'" ,II inei-
paux lieutenants.
A la frontière nord, tous les terijloiivs
de la limite de la zone française purent- ètr-
enfin occupés. En mèiqe temps s achevai!
la réduction tolale de la tache de Taza.
pendant que, dans la région «le Marrakech,
sans action militaire, s'achevait la soumis-
sion de 3.0CO tentes .des tribus Sek.-M'iu
Guedinioua et Douiraue qui jusqu'i ><• jour
étaient en complet état de dissidi m-.: pas-
sive
Moulay Youssef vil donc rallié .'1 son ait-
torilô réelle la presque totalité des terril ti-
res qui constituent son empire, autorité
qu'aucun do ses prédécesseurs, et moine
Moulay Ismnïl, le plus puissant d'entre eux
n'avait jamais exercée.
Dans l'été 10>(>, le sultan, accompagné
de ses lils. ver.ait en France pour répondie
à III visite, que. lui avait faite précédem-
ment le Président de la République et pour
marquer, après la victoire du Rit. la s<'!i
M'p.nels d'estime et dtï confiance, n?ï:si que
de profonde amitié qu'il professait pour !a
France.
Le Imisième lils «le Moiiîay Youssef. -..;.i
llamada a été proclamé sultan du Maio •
par 1rs Oulémas et les noiables des grandes
villes do l'empire.
f.e nouveau sultan qui portera le nom le
Moulav Mohamed e;q, iïge (le seii',e ans.
Parlant et écrivant nolie langue, il sera un
souverain instruit, ouvert aux conceptions
et aux idées modernes, conscient de l'im-
poi iance «le son nMe,
La femme du jeune sultan qu'il épousa mi
novembre 1020 est sa cousine, fille de Mmi-
lav otlunan, frère du sultan défunt.
LE NUMERO : - 10 CENTIMES
SAMiiMX from iîi NOVFAinnR (!);n
OUIIll GUOTIDIEI
Rédaction & Administration :
14, in li MHfcaiir
PARIS O-)
TtliPM. t LOUVM 1141
» nochuilau W-M
Les Annales Coloniales
Cm mnoncê» «I réclames sont reçu» m
kWIN Al fOUTMl.
Dimctiurs t M. RUEDEL et L.-G. THÊBAULT
LM Amuus Coumtulii ne publient que des irii-
., qui sont leur propriété exclu rttnj.
ABONNEMENTS
«»« 14 supplément illustré :
UII.. a Moii S M.i.
FrtAM lt
MmIM 120 • as. Ii.
ttr.,.. 1M » 190 > M »
on nu– nu frai* dut
Imm - kimn a» part*
Le Rapport de M. Archimbaud
––-–
Il me reste à ajouter quelques observations
à celles que j'ai faites la semaine dernière sur
le rapport de M. Archimbaud.
M. Archimbaud préconise la mise en valeur
de notre immense domaine colonial, mais il
ne considère pas que cette œuvre doive être
absolument fonction du développement éco-
nomique de la métropole L'activité écono-
mique de nos possessions n'est pas, à son sens,
le complément de celle de la mère-patrie. En
ce domaine comme dans celui du Gouverne-
ment, il tend vers une autonomie dont les de-
grés peuvent varier avec le temps et les lieux.
Il est fort net en cette matière. A la page 28
de son rapport, nous lisons en effet : « Dans
la mise en valeur de nos colonies, nous ne de-
vons avoir qu une préoccupation : faire pro-
duire à nos possessions le plus grand nombre
possible de matières premières indispensables
quelles qu'elles soient, et la seule règle à sui-
vre est de favoriser dans chaque colonie la
production pour laquelle elTe est la mieux
adaptée en s'efforçant d'augmenter la qualité
du produit et le rendement et d'en abaisser le
prix de revient. »
Ce sont là de sages préceptes, et dont la
vérité ne saurait être contestée. Et cependant,
elle l'a été, et en pratique elle a été mécon-
nue. Car il y a encore de par notre monde des
hommes qui, dominés beaucoup moins par des
considérations tT ordre économique que par des
considérations d ordre politique, estiment qu'un
pays métropole et colonies doit se suffire
à lui-même. Sinon, il est exposé en temps de
guerre aux pires difficultés et aux dangers les
plus redoutables. C'est une conception parfai-
tement soutenable, mais alors il faut se deman-
der si l'activité économique des nations doit
être subordonnée exclusivement à cette fin
guerrière, ou bien si elle doit tendre à accroî-
tre le bien-être général. Poser le problème,
c'est, pourrait-on dire, le résoudre.
Cette doctrine n'est pas, en tout cas, celle
du rapporteur de la Chambre qui souligne l'in-
terdépendance économique des divers pays
comme un facteur de paix. « La loi de la divi-
sion du travail, écrit-il, qui est à ïa base du
progrès, veut que les nations, comme les indi-
vidus, se répartissent la besogne selon leurs
aptitudes spéciales. Ainsi il esl produit un plus
grand nombre de richesses, et leur prix de re-
vient est moindre. Autrefois, chaque pays de-
vait se suffire à peu près à lui-même, et c'était
une cause de stagnation et de misère même.
Le développement des moyens de transport,
en créant de vastes mouvements d'échanses, a
permis aux peuples de se consacrer aux cultures
et aux industries qui leur conviennent le mieux,
et ils n'ont plus à demander à leurs champs
des produits qui y viennent difficilement. »
Nous sommes pleinement d'accord avec
notre collègue et nous ne pouvons que souhai-
ter que les principes qu'il énonce en termes
si clairs ne reçoivent pas, dans la pratique,
quelques démentis.
Il nous a d'ailleurs semblé que dans la suite
de son intéressant exposé, notre auteur a fait
quelques concessions aux errements courants.
Peut-être avons-nous mal lu ? Ou bien est-ce
- ce qui est, après tout, fort explicable
qu'en une matière aussi vaste, aussi neuve et
aussi délicate, il n'est pas toujours facile de
se garder de quelques défaillances.
M. Archimbaud signale la nécessité d'entre-
prendre ou de poursuivre les grands travaux
dont l'exécution est la condition même du
développement ultérieur de nos possessions. Il
se jplaint de ce que l'on a à peine commencé.
Pourquoi ? Qu'attend-on pour s'engager
dans cette politique ? On attend les capitaux.
Faute d'argent, écrit le rapporteur, nos colo-
nies exécutent peu de travaux neufs. Il pré-
conise alors l'émission d'un grand emprunt à
l'étranger. Et si on lui objecte qu'il y a « quel-
que danger à employer dans nos colonies des
capitaux étrangers ». il répond vigoureusement:
-. - -. ,-. - t
« Quelle absurdité ! L'Amérique du Sud s'est
outillée en grande partie avec des capitaux
français, est-ce que la France s'est jamais mê-
lée de la politique des Républiques sud-amé-
ricaines ? H
Le danger est d'ailleurs plus grand du point
de vue purement national, de laisser dormir les
richesses de nos colonies que de faire appel- à
l'argent étranger pour les exploiter. M. Ar-
chimbaud ajoute, en effet : « A l'étranger, on
commence à murmurer contre. la France qui
bride l'expansion de ses colonies et accapare
de vastes territoires qu'elle est impuissante à
mettre en valeur, et surtout nos indigènes se
plaignent que 1" influence française soit bien
onéreuse. Quand les Annamites éclairés re-
gardent du côté du Siam, leur voisin, ils ne
peuvent se défendre, si loyalistes soient-ils en-
vers la France, d'un mouvement de dépit et
de regret. »
Les faits auxquels fait allusion le député de
la Drôme sont exacts. Une lecture même ra-
pide de la presse allemande et surtout de la
presse italienne nous édifie comptètement a ce
sujet. , Quant à l'exemple « révolutionnaire »
du Siam, il est tout à fait vrai et beaucoup
plus aros de conséquences que certains n'ai-
ment à se l'imaginer. -- - v --
Nom éprouvons quelque surprise à ne pas
trouver dans le rapport que nous discutons ou
plus exactement dont nous analysons certaines
parties, quelques lignes consacrées à la ques-
tion des prestations en nature prévues par le
plan Dawes. Peut-être notre collègue a-t-il
estimé qu'il n'était pas utile de revenir sur un
sujet qui a été si souvent traité dans la presse ?
Mais pourquoi n'a-t-il rien dit sur l'ordre
dans lequel ces grands travaux doivent être
exécutés. Il tombe sous le sens qu'ils ne peu-
vent tous être entreprit et menés à leur terme
en même temps. Un antre d'urgence, comme
on - dit, doit être envisagé et fixé.
La question ne manque pas d'intérêt dans
notre situation où nos ressourcé sont forcé-
ment limitées, et où nos disponibilités finatn-
eikM - on avm S'itwopm «• on» «A»
assez longue d'années. On s' agite beaucoup
dans certains milieux pour obtenir des Pouvoirs
publics un classement des travaux qui serait fort
susceptible de favoriser certains intérêts parti-
culiers et probablement contraire à l'intérêt gé-
néral.
Nos lecteurs ont sans doute deviné que nous
voulons parler du Transsaharien à propos du-
quel une campagne ardente est menée, afin
d'impressionner les Pouvoirs publics : minis-
tère et Chambres. Nous eussions, pour notre
part, aimé à connaître le sentiment du rappor-
teur sur ce point. Il est fort possible qu'il nous
le communique au cours de la discussion du
budget à moins qu'il ne laisse ce soin au mi-
nistre qui aura ainsi à définir sa politique.
Le ministre des Colonies n' pas, à en
croire notre - rapporteur, la situation politique
qui lui convient. Son portefeuille occupe, dans
U hiérarchie, une place modeste et quelque
peu de second ordre, alors qu'elle devrait être
de preinier plan. « Ce département, écrit-il,
qui h est encore qu'un parent pauvre, devrait
être sinon réservé au président du Conseil, tout
au moins considéré comme l'un des premiers
du Gouvernement. » Je veux bien. Mais je'
ferai observer que l' importance du portefeuille
tient un peu à la façon dont il est géré. Et
si au cours des murante dernières années- - le
- - --- -- - - -- --- - , --
Ministère des Cofonies « n'a toui que d une
mince considération dans les milieux parlemen-
taires et politiques », cela tient à ce que les
titulaires changent trop souvent et n'ont pas le
temps de faire œuvre utile. Car, voyez-vous,
il ne faut pas que des charges aussi délicates
passent aussi rapidement d'une main à l'autre.
En 1924, le département des Colonies a eu
trois titulaires; autant en 192).. Comment vou-
lez-vous, mon cher Archimbaud, qu'on puisse
ainsi faire quelque chose de sérieux ? Comment
pouvez-vous réaliser cette continuité dans le
dessein et dans l'effort qui est indispensable à
l'accomplissement d'une grande œuvre. Per-
mettez-moi d'ajouter que mon observation s'ap-
plique à nos grands gouvernements coloniaux
qui connaissent presque tous la même instabi-
lité. Je ne veux pas examiner s il vaut mieux
les confier à de hauts fonctionnaires de la car-
rière ou à des parlementaires particulièrement
désignés par leur intelligence et leurs aptitudes
à les occuper. Les deux thèses se soutiennent,
et peut-être l'application de l'une ou de l'au-
tre dépend-elle des circonstances qui sont chan-
geantes. Mais ce qui ne varie pas, c'est cette
idée que les hommes qui occupent ces hauts
postes ne doivent pas être -comme des oiseaux
de passage. Sinon c' estle règne de la bureau-
cratie anonyme et le triomphe de l'irresponsa-
bilité.
M. Archimbaud voudrait donner au Minis-
tère des Colonies un rôle d'animateur et de
direction qu'il n'a pas ou qu'il remplit mal.
La tâche du Ministère est formulée dans ces
deux principes : élaboration des directives et
contrôle de leur exécution.
Pour appliquer le premier principe, réorga..
nisation de l'Administration centrale qui, à
l'heure présente, n'est pas assez nombreuse et
manque de compétence.
Pour le second, modification du rôle des
inspecteurs des colonies qui seraient beauco:!!
moins chargés de vérifier d41 comptabilités que
« d'étudier les grands problèmes économiques,
soit pour permettre de rectifier l'action des
administrations locales, soit pour permettre, en
accord avec elles, l'élaboration des program-
mes à réaliser ».
Ces suggestions et nous voulons parler
de toutes celles que nous avons relevées au
cours de ces deux articles sont fort intéres-
santes. Elles mériteraient d'être discutées el
examinées non pas seulement dans la presse,
mais à la tribune même du Parlement. Malheu.
reusement, ce n'est pas durant cette législa.
ture que cette discussion viendra. Il est main.
tenant - bien tard nour - le faire.
r - - - - - - ---
Henry Fontanier
Député dIt Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
Pour TA E. F.
-o+--
Au cours de sa dernière séance, la Section
de l'Afrique Equatoriale de l'Union Colo-
niale a examiné les projets de construction de
certaines routes en A.E.F. i
Elle a étudié ensuite la situation des tra-
vailleurs indigènes en rupture de contrat, main-
d' œuvre flottante qu'il y aurait intérêt à fixer.
Elle a pris connaissance d'un rapport sur la
réglementation forestière au Gabon et décidé
de le soumettre au ministre des Colonies et au
Gouverneur Général de l'Afrique Equatoriale.
Elle a émis le vœu que des mesures de pro-
l, tedion sanitaire soient prises dans les ports
du Gabon, notamment pour ce qui concerne la
peste pulmonaire et la fièvre jaune.
Elle a enfin décidé d'intervenir auprès des
pouvoirs publics pour hiter l'organisation des
communications télégraphiques par T. S. F.
entre les différentes colonies au groupe de
l'A. E. F. et avec la métropole par l'inter-
médiaire du poste central de Brazzaville.
Le Miitii QuierMir téléral
de l'literie
--0-
Le Conseil des Ministres, réuni ce matin à
l'Elysée, a, sur la proposition de M. Albert
Sarraut, ministre de l'Intérieur, nommé Gou-
verneur Général de l'Algérie M. Bordes, pré-
cédemment préfet d'Alger.
--- -- - ----
MME EN V PAUli :
LE LJlJIJGNT TUNISIEN.
EPILOGUE DES ENLEVEMENTS AU MAROC.
DEBOUCHES POUR LES CONSERVES DE
LBGUMRS SN H.O.F.
Chênes-liège
»♦»
J'ai vu, au Portugal, quelques
centres d'exportation des lièges.
Le Portugal tient, à ce Point de
vue, la première place parmi les pays pro-
ducteurs (80.000 tonnes environ). Immé-
diatement après, vient VEspagne (75.000
tonnes) ; puis, VItalie avec 15.000 tonnes
environ de liège brut, en y comprenant la
production de la Sardaigne et de la Sicile.
Nous arrivolls, en quatrième ligllc, avec
10.000 tonnes, récoltées annuellement, dans
les Pyrénées Oricntales, le Var, la Corse.
Oui, mais nous avons aujourd'hui les forêts
de chêne-liège de VAlgérie et de la Tunisie,
et nous aurons demain celles du Maroc. Le
premier rang nous est assuré parmi les pays
exportateurs. Il n'y a au'à vouloir.
Le chêne-liège tic notre Afrique du Nord
est dans son pays de prédilection. On nous
affirme qu'il peut y atteindre 20 mètres de
haut et parfois 5 « 6 mètres de circonfé-
rCllcc; V enveloppe corticale a une épaisseur
de 15, 20 et 30 centimètres. La première
icorce de l'arbre, le liège mâle, une fois en-
levée, le liège femelle lui succède .- c'est le
liège commercial. Il faut laisser à Varbre un
repos de 8, 10 ou 12 ans : le liège femelle
offre alors une épaisseur de 20 à 25 centi-
mètres. On compte une moyenne de 10 à 12
récoltes possibles.
Or. V exploitation de la s vive marocaine.
à ses débuts, présente de belles espérances.
Quant à la Tunisie, on évalue à 8.000 ton-
nes, les quantités qu'elle exporte par Alger,
et on prétend qu'elle pourrait en exporter
bien davalltage. L'Algérie four ni t\ Vo.ooo
tonnes par an; dans ces forets immenses où
le chêne-vert et le pill d'Alep constituent
les essences principales, il semble qu'il y
aurait, place pour des chenes-liege, beaucoup
plus nombreux, si l'on se préoccupait, de les
multiplier avec méthode et obstination. Re-
marquez que, suivant l'âge et les dimensions.
une récolte donne, par arbre, de 20 à 200
kilos d'écorce. C'est une vraie fortune. Aux
environs de Setubal, de l'orlo, sur les co-
teaux secs de la vallée du Doyro et sur les
terres peu profondes, (nul ce s par le soleil
qui cuit tous les arbustes, nous regardions
les troncs êcorchés de ces arbres qui de loin
semblaient rouges de sang et dont les cui.
rasses s'empilaient là-bas, sur les quais des
ports, prêtes à être chargées à destination de
tous les pays du monde. Et nous pensions
que, grâce à notre France africaillc, c'est
nous qui pourrions prendre rang avant lotis
les pays exportateurs de liège.
La demande est supérieure à l'offre. Ce
commerce est assuré d'une prospérité lon-
gue et indiscutable. L'industrie des bou-
chons consomme dit liège en quantités COII-
sidérables. Mais ce n'est pas tout : les se-
melles qui garantissent les pieds contre l'hu-
midité sont en liège, les flotteurs de filets
de pèche, les bondes formées de deux écor-
ces collées ensemble, etc., etc.
Il y a deux emplois que le liège, a per-
dus : celui des ceintures de sauvetage ; le
kapok l'y a détrôné, parce qu'il supporte
plus de trente fois son poids, tandis que le
liège le supporte cinq fois à peine; un nau-
fragé de cent kilos a besoin d'un engin de
kapok qui n'en pèse que trois ou quatre, au
lieu qu'il lui faudrait une couronne de liège
qui en pèserait au moins vingt; et celui
d'amulette pour « écarter le lait », comme
on dit dans nos provinces : un collier de
bouchons a longtemps passé et passe encore,
dans les traditions de la médecine populaire,
pour faire disparaître le lait des mèus
nourrices privées de leurs petits et on voil
encore, dans certains villages, des chiennes
ou des chattes qui se promènent avec cette
parure destinée à les préserver des maladies
qu'aurait pu engendrer l'abondallce du lait
inutilisé; à mesure que l'instruction se ré-
pand davantage, le liège perd dava/ltage de
cette séculaire réputatiOlt.
Ell revallclle. les emplois industriels du
liège et ses applications sérieuses assurent
des débouchés à ce produit; l'industrie des
agglomérés obtenus par le concassage, le
broyage et la pulvérisation est une de celles
qui se sont le plus développées : la pharma-
cie et la droguerie, la construction, etc., les
utilisent et le linoléum est, dans sa partie
essentielle, un composé d'huile de lin et de
déchets de liège agglomérés.
Il y a donc pour nos exportateurs d'écor-
ces un vaste champ qui stol/vre devant eux :
il ne tient qu'à eux de ne pas rester en ar-
rière et cela d'autant plus que les lièges de
l'Afrique Nord sont, à juste titre, plus ap-
préciés que leurs concurrents.
Mario Roaatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de la* Commission
sénatoriale des coipnies.
4
Cinéma o Colonial
Retour
M. Mathot est revenu du Maroc, où nous
avons relaté son séjour, avec sa troupe de
vingt artistès parmi lesquels Mme Louise l a-
grange, Thérèse Kolb, Jacquie Monnier, MM.
Liabel et Maupré. Ils viennent, on s'en sou-
vient, de tourner les extérieurs de A l'om-
bre du Harem. Ils ont débarqué hier matin,
à 9 heures, à la gare de Lyon.
8'. –-
(Société oolontnlo
clos Artistes français
n
M. Doumergue, Président de la Républi-
que, qu' accompagneront MM. Perrier, minis-
tre des Colonies, M. Albert Sarraut, ministre
de ! Intérieur, et M. Paul Léon, directeur des
Beaux-Arts, inaugurera lundi matin, à 10 heu-
res 30, - aux Galeries Bemheim- Jeune, -- 83,
Faubourg-Saint-Honoré, un Salon organisé par
la Société Coloniale des Artistes Français,
dont le président est M. Henry Bérenger, sé-
nateur.
A LA CHAMBRE
--0-0-
DEBATS
Ouverture et annulation de crédits
, Au cours de la discussion sur le projet
de loi portant ouverture et annulation de
crédits sur l'exercice 1927 au titre du bud-
get général et des budgets annexes, MM.
Dessein et Morinaud ont déposé un amen
denient tendant à reprendre les articles 29
fi 31 du projet du Gouvorencment, articles
disjoints par la commission des finances et
renvoyés par elle à la Commission de l'ad-
ministration générale.
Après un échange de vues entre le Pré-
sident du Conseil, M. Maurice Marchais,
Président de la Commission de l'adminis-
tration générale et notre ami et collabora-
leur. M. Morinaud, le sympathique député
de ConsUmtine a obtenu satisfaction. Les
articles 29 à 3i du projet du Gouvernement
ont été rétablis. Il avait d'ailleurs déclaré
quelques instants auparavant qu'il dépo-
semil prochainement une proposition de loi
en faveur des fonctionnaires d'Algérie,ayant
combattu au front
A l'article 37, M. Auguste Brunet a déposé
un amendement relatif à la contribution
du ministère des colonies aux frais d'entre-
tien de l'école coloniale el de l'institut natio-
nal d'agronomie coloniale.
M. Léon Pcnrier, ministre des Colonies, a
promis a notre distingué collaborateur M.
Auguste Brunct d'étudier sérieusement la
ventilation se rapportant à son amende-
ment.
M. Auguste Bnmet n'insistant pas da-
vantage a retiré son amendement.
PROJETS DE LOIS
Les mutilés de guerre du Marte
La loi du 20 décembre l'.)23, abrogeant
les trois derniers alinéas de l'articlc prc-
mier d<' la loi du 16 août 1920, relatifs uu
même objet, a prévu la nomination ou pro-
motion dans l'ordre de la Légion d'hon-
IlIlIr, avec traitement, des mutilés de guer-
re de 100 0/0, déjà médaillés miilitaires ou
légionnaires.
Ces lois ont été votées pour témoigner
la reconnaissance du pays envers les plus
éprouvées d't'ntre les victimes de la guerre
de 1914.
Or, les (militaires qui, ayant pris part
aux récente opérations du Maroc et du Le-
vant, sont réformés à 100 0/0 pour blessu-
res de guerre, paraissent devoir recevoir
le même témoignage de gratitude.
C'est pourquoi le gouvernement a déposé
hier un projet de lui tendant à rendre ap-
plicables aux mutilés de guerre de 100 0/0
pour blessure rcçuc au cours des opéra-
nous du Maroc nt du Levant, les disposi-
tions de lu loi du 2G décembre 1923.
Les interprètes militaires de langue arabe
Le Coin ornement vient de déposer un
projet de loi modifiant l'ailiele 3 de la loi
du 24 juillet 19:25 portant réorganisation du
corps des interprètes militaires de langue
arabe.
L. article unique du projet de loi est ainsi
conçu :
« Les ofliciers iiiitenprétes de 3° classe se
recrutent parmi les interprètes stagiaires
citoyens Français ou naturalisés Français
ayant deux années de stage. Ils sont pro-
mus ofiieiers interprètes do 2° classe lors-
qu'ils ont accompli deux ans de grade >1.
A la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats
0-0- -
La Commission s'est réunie hier à 15 h.,
sous la présidence de M. Diagne.
Diverses questions ont été posées à M.
Léon Perrier, ministre des - Colonies, au sujet
des conditions dans lesquelles s'est faite la
dévolution au trône du prince Monivong,
proclamé roi à la mort de Sisovath, le 9 août
1927.
D'après les renseignements tournis à la
Commission, il semble établi que l'ordre de
dévolution au trône devait y faire monter un
fils de Norodom et non le prince Monivong.
Le Résident Supérieur Beaudoin, que le
ministre des Colonies a mis d'office à LI¡ re-
traite il y a quelques mois, serait encore à
la base de cette intrigue scandaleuse.
M. Heaudoin, a la suite de la proclama-
tion du prince Monivong, s'est fait confier le
préceptorat de deux de ses fils qu'il a amc-
nés en Europe, et s'est fait allouer, de ce
fait, une rétribution annuelle de 24.000 pias-
tres, soit environ 325.000 francs !
Ces faits ont produit une vive indignation
parmi les membres de la Commission, et
M.. Léon Perrier a promis de prescrire im-
médiatement une enquête administrative
dont il communiquera les conclusions à la
Commission, indiquant qu'il saura prendre
les sanctions nécessaires contre l'ancien Ré-
sident Supérieur au Cambodge. - -".--
0
60
M. Léon Perrier a ensuite fait connaître,
à la demande de M. Outrey, les conclusions
du rapport de la Commission d'enquête, pré-
sidée par M. Richard, sur l'attribution de
concessions dans le Darlac à une Compagnie
privée.
Le rapport ayant été soumis au Comité de
contentieux du ministère des Colonies par le
ministre, celui-ci n'a pu en donner lecture,
mais il a indiqué que ce document n'établis-
sait nullement qu'il y ait eu collusion.
Interrogé sur les motifs de la démission
de l'un des membres de la Commission d'en-
quête, inspecteur des finances, M. Léon Per-
rier a répondu que cette démission n'avait
pas été officiellement portée à sa connais-
sance et avait simplement constaté l'absence
de la signature de l'intéressé au bas du rap-
port.
La Commission n'a donné aucune suite à
l'audition du ministre; il a été simplement
ntlS Act". ri". RA-Z nr nliKii>ni<;
de ses membres qui avaient, il y a plusieurs
mois, attiré l'attention du Parlement sur
cette affaire.
* *
Avant de se séparer, la Commission a pro-
cédé à la nomination des cinq membres qui
doivent faire partie de la Sous-Commission
chargée d'examiner le projet de loi, portant
renouvellement du privilège do, la Banque
de l'A. O.
Ont été désignés 1 MM. Angoulvant, An-
TONELLI, BRUNET, DIAGNE, PROUST.
La mort de Moulay-Youssef
.1.
S. M. Mouiluy Youssef, sultan du Maroc,
est décédé avant-hier tna'in à 9 h. 30 d'une
crise d'urémie, au palais impérial de Fez.
M. stcPg, résident général de France au
Maroc, a quitté Habat pour Fez où il re-
présente le (iouverneiiH'iit.
Des que la nouvelle fut connue, le palais
impérial a retenti des cris de douleur pous-
sés par les femmes et leai domestiques.
Un cortège ininterrompu de notables et
d'ouLemas, quittant la ville ancienne, se
dirigea vers le palais situé à Fez-Djedid, a
l'entrée même de la ville, du côté de Mek-
nès.
Des délégations de notables israélile*
sent venues présenter leurs condoléances
au khalifat.
Le générai de Chambrun s'est aussitôt
rendu au palais pour présenter ses condo-
léances aux frères du souverain.
Les funérailles
Les obsèques du sultan Moulay Yousset
ont en lieu hier dans le cadre émouvant de
la vieiiile cité musulmane,, par une matinée
superbe et ensoleillée.
Les cérémonies se sont déroulées dans
le palais du sultan Crand Mechouur, en
présence d'une loule innombrable, des
liants personnages du mnkhzcn et des
hauts fonctionnaires des makhzen et
protectorat espagnols. L a dépouille mortelle
du sultan était exposée dans un pavillon
du palais. Dans la grande cour, trois ba-
taillons du 15e tirailleurs, du 5° sénégalais
et du étranger rendaient les honneurs.
Peu après arrivait l'état-major du général
de Chambrun, qui prenait place devant le
Iront des troupes, puis M. teeg, résident
général, accompagné des généraux de
Chambrun et Vidalon.
Iaï résident s'est incliné devant lu dé.
pouille mortelle du sultall, qui était entou-
l'ée (tes vizirs et des ministres. L'hymne
chérifien a été joué par une musique mili-
taire. Puis, les troupes ont défilé, tous les
ofliciers portant leur épée cravatée de
deuil.
A l'issue du dcfHc, un cortège s'est for-
mé, pour accompagner la dépouille du sul-
tan vers la mosquée de Moulai Abdallah,
située non loin du palais impérial.
A la Mosquée de Paris
A peino les dépèches avaient-elles an-
noncé à Paris la mort de Moulay Youssef
que la nouvelle s'est répandue avec une ra-
pidité étonnante dans les milieux musul-
mans.
Commandeur des croyants, Moulay
Youssef était, à ce titre, le chef religieux de
l'Islam. Aussi sa mort attriste-t-ello non
seulement les Marocains, mais encore tous
les fidèles de la mosquée de la rue Cieof-
fi ov-Saint-Hilaire.
Le sanctuaire a reçu vendredi jour de
la prière ses visiteurs de chaque semai-
ne, accius d'un nombre imposant de ma-
homélans de Paris appartenant à des mi-
lieux les plus divers.
Le muezzin, du haut du minaret, a an-
noncé la triste nouvelle, tandis que l'iman,
au cours de la cérémonie de la prière, la
commentait.
Si Kaddour heu Cihabrit était à Fez lors
de la mort du sultan. U fut l'ordonnateur
des cérémonies de l'ensevelissement du
sultan.
Le règne de Moulay Youssef
Le sultan du Maroc, S. M. Moulay Yous-
sef, .naquit à Mefcuès en 1882 et fut pro-
clamé sultan à Fez le 17 août 1912 dans
les formes traditionnelles, par les Oulémas
el les notables de Fez, ainsi que par les
grandes villes du Maroc. Sa Majesté Mou-
lay Youssef est de la dynastie îles Alaoui-
tes qui règne.au Maroc depuis lGaB et dont
la souche est Moulay Mahonuxl bon Ali,
preinier sultan alaouile proclamé il
SidjIinwlltt en 1010.
Les Alaouites remplacèrent les Saadit.Mis
qui régnèrent au Maroc après les Almora-
vides, les Almohaùes, et les Merinides.
lin des plus puissants chefs de la dynastie
des Alaouiles fut Mouluy ïsinaïl, très actif
et doué d'un réel esprit organisateur, qui
parvint, après un long règne de r>8 ans
(1072-17^7) à pacifier et a soumettre le
Mil 1( K'
Le sultan Moulai Youssef, lils du sultan
Moulay-el-lfassan qui régna ,llc 1873 à ISH,
succéda à son frère Moulay-Abdel-Hafid qui
abdiqua le 12 août 1!)12. C'est ce prince qui
avait signé le traité du protectorat ; il avait
lui-môme succédé a son frère Moulay-Abd-
cl-Aziz, qui avait aibdiqué en IVX)8.
S. M. Moulay Youssef qui a eu quatre
fUs, devint sultan du Maroc à une époque
particulièrement diflicilc.
L'Empire était en pleine anarchie et les
tribus. nresnue entièrement soulevées.
étaient en complète effervescence. C'était
également le temps où dans le sud, l'agita-
teur EŒ lliha. groupait autour de lui les
éléments hostiles à toute idée d'ordre et
d'autorité.
Après avoir reçu l'acte d'adhésion et le
serment d'allégeance des villes et tribus
soumises, Moulay Youssef se rendit à Fez,
puis à Raibat où la Résidence générale ve-
nait de s'installer. Son preinier ade fut
de procéder, d'accord avec le Gouverne-
ment du Protectorat, à un remaniement du
Makhzen ou administration centrale, puis il
se rendit à Marrakech d'où nos troupes ve-
naient de chasser lil lliba, après avoir
bousculé ses harkas sur l'Oum Kr Rebia,
-1 --'.:.-.,.t ,Pnn rime 1
VI ïStïJtHIr.lHl l'irn m un < 111 « m no iu, « »,
du sud, où il contribua par la dignité de sa
sa ses qualités d'intelligence et
de mesure, a rassurer la population du
Marrakech dont, l'état d'esprit se ressen-
tait des désordres qui avaient caractérise
l' i
les deux précédents règnes.
Dès son retour à Rabat, en octobre KM;l,
le sultan continua la série des réformes
déjii commencées et conseilla lui-même la
suppression de certains organismes du
Makhzen dont l'expérience, avait démontré
l'inutilité, Knfln, Moulay Yousscf; qui, de-
puis son avènement au trOme, n c'ait pas
retourné à Fez, jugea utile de faire un
séjour de quelques mois dans sa capitale
du non! où il resta d'octobre 1010 ¡\ mai
1017 épcxiue à laquelle il revint à Rabat.
Depuis, le sultan séjourna à pllusieurs re-
prises à Fez et à Marrakech, et entreprit
dans les dillerejites parties de son Empire
récemment soumises à son autorité, des
déplacements (lui eurent pour effet, 'grâce
au prestige dont il jouit et à sa profonde
connaissance de l'esprit des populations,
de faciliter grandement l'o'uvre de progrès
qui s'y poursuivait.
Ioll'Iay Youssef s'est, par son. prestige
personnel et ses conseils éclairés, associé
dans la mesure la plus large à l'œuvro du
ProLeelurut. Il a marqué un intérêt très vif
pour les questions de Gouvernement qui se
posent journellement dans ce pays neuf et
dont il se faisait rendre compte par les con-
seillers du Gouvernement chérilien.
Le sultan travaillait régulièrement avec
ses ministres qui le tenaient au courant des
affaires traitées dans leurs ministères res-
pectifs. Chaque semaine, il présiduit le
Conseil des Vizirs ainsi que le Conseil d'
contrôle du haut Enseignement musul
man.
S. M. Moulay Youssef a toujours suivi
avec une attention soutenue le déveluppe-
ment économique du Muruc, ne manquant
aucune occasion de se faire renseigner sur
les questions de cet ordre qu'il s'agit
d'élevage ou d'améliorations agricoles, de
l'aménagement du réseau des roules et des
voies ferrées ou de la construction des
ports ; notamment lors de la réalisation de
la réforme monétaire, il n'hésita pas à en-
voyer ses ministres dans les musquées
pour faire comprendre par l'ensemble de
ses sujets l'utilité de mesures dont le sens
pouvait leur échapper.
Convaincu de la nécessité d'une bonne
administration, le sultan a,par- la netteté- do
ses vues gouvernementales, exercé une in-
lluenco des plus heureuses sur le dévelop
pement de l'empire marocain.
Moulay Youssef était animé des disposi-
tions les plus amicales vis-a-vis «le la
France. Pendant- la guerre, sun altitude
loyale permit au maréchal Lyautey, non
seulement de ne pas demander de troupes
en France, mais encore d'envoyer sur I ;
front des troupes françaises du Maroc et
de recruter ces belles unités marocaines qui
se sont bravement, battues à ctMc des régi-
ments français. Kfi même temps, le Rési-
dent général, pouvait, grâce au loyalisme
du Sultan et de son Maghzen, poursuivie
malgré des effectifs extrêmement réduils
les progrès de la pacification de la zone
française.
De 101 i à 10'Jf», année où se produisit
l'attaque rilfaine Abd cl Krim, les territoi-
res soumis réellement un Sultan s'accru-
rent de plus de 300.000 kilomètres carrés.
Malgré les difficultés de tout ordre résul-
tant do la grn IIdt guerre, malgré les ré-
sistances de Ruissouli et d'Abd-el-Krim,
son autorité, s'étendit dès 1011 au sud ti c.
Meknès, de Fez et de Marrakech et dans
le Moyen Atlas.
Eli' 1017, l'Atlas est traversé, la balaille li-
vrée à Oujjane aux partisans d'El lliba as-
sure l'autorité du Sultan sur la plus gran-
de partie du Sous.
Fin 1017, les troupes françaises pénètrent
dans la haute vallée de la Moiilouya. Peu à
pou, la zone de sécuiité s'élargit dans la
trouée de Tuza, puis dans le Tatilalel 't
dans les régions les plus lointaines du liant-
Atlas.
En I02O, Ouc/an est occupe cl les tri-
bus avoisinantes pacifiées.
De 1021 à 1021 se poursuit la pacilicali-.ci
de la région de Ta/.a el s achève celle de ta
Ilaute-Moulouya, et l'occupation de la rive
droite «le l'Ouergha.
Pendant l'ngressii>n rilfaine?, la Fran.e
eut de nouvelles preuves do la l"yau!é d«»
Moulay Youssef ainsi «pie de ses réelles
qualités de souverain el de sa haute au-
torité «h1 chef religieux.
En effet, par sou action personnelle et m
collaboration de sou inaghzen et de ses
caïds, le sultan aida puissamment 1'teuvic
politique de pacification. Il lit plus encore
sa proclamation adressée en sa qualité de.
chef religieux aux tribus détermina la for-
mation do troupes volontaires qui combatti-
rent bravement à côté des troupes réguli- •
rcs fran«;aiscs et dont la présence p.rrs do
celles-ci eut un gros effet moral sur !'-s
populations du bled.
Les opérations militaires concertées Ira >•
co-cspagnoles appuyées par une sage ai-fi 'il
politique permirent de venir ;'i b"iit de a
résistance d'Abd-el-Krim et de :-\1'" ,II inei-
paux lieutenants.
A la frontière nord, tous les terijloiivs
de la limite de la zone française purent- ètr-
enfin occupés. En mèiqe temps s achevai!
la réduction tolale de la tache de Taza.
pendant que, dans la région «le Marrakech,
sans action militaire, s'achevait la soumis-
sion de 3.0CO tentes .des tribus Sek.-M'iu
Guedinioua et Douiraue qui jusqu'i ><• jour
étaient en complet état de dissidi m-.: pas-
sive
Moulay Youssef vil donc rallié .'1 son ait-
torilô réelle la presque totalité des terril ti-
res qui constituent son empire, autorité
qu'aucun do ses prédécesseurs, et moine
Moulay Ismnïl, le plus puissant d'entre eux
n'avait jamais exercée.
Dans l'été 10>(>, le sultan, accompagné
de ses lils. ver.ait en France pour répondie
à III visite, que. lui avait faite précédem-
ment le Président de la République et pour
marquer, après la victoire du Rit. la s<'!i
de profonde amitié qu'il professait pour !a
France.
Le Imisième lils «le Moiiîay Youssef. -..;.i
llamada a été proclamé sultan du Maio •
par 1rs Oulémas et les noiables des grandes
villes do l'empire.
f.e nouveau sultan qui portera le nom le
Moulav Mohamed e;q, iïge (le seii',e ans.
Parlant et écrivant nolie langue, il sera un
souverain instruit, ouvert aux conceptions
et aux idées modernes, conscient de l'im-
poi iance «le son nMe,
La femme du jeune sultan qu'il épousa mi
novembre 1020 est sa cousine, fille de Mmi-
lav otlunan, frère du sultan défunt.
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