Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 17 novembre 1927 17 novembre 1927
Description : 1927/11/17 (A28,N169). 1927/11/17 (A28,N169).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451163q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. - No 160
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIn. 17 NOVEMBRE mi
Les Annales Coloniales
En MMMMM d Vèwom
Dirbctiurs i M. RUBDBL et L-G. THeBAUL T
Lm Airni COLOMM m pufctfMti dw «M-
«•m Iwlrtt, tilt MW ww proprtftf mmChiAm.
MMML QUCUDtM
Rédaction & Administration :
m, in (i NHt-Ttotir
PARIS CM
TtllFH. t tOUVM le,"
RICHU.IKU IMI
ABONNEMENTS
<«m le supplément illustré :
Un 1. 6 Moi* 3 tUil
FMtMtt
Ollulll 120 • 65 » ne
ttr-pr 1M > lOI J M »
On ..-- -- emb -
ém -
A J'homme par l'enfant
-– I.a –-
Mme Pascale Saiapet, inspectrice de$ Exo-
les, qui fut chargée de mission au Maroc, en
1925-1926 publie dans le Bulletin de l' En-
seignement public du Maroc de bien suggestives
ImpreSSlcns.
Mme Saisset observe d'abord : « La men-
talité du colon qui méprise 1 indigène est sinon
excusable du mOins explicable par l'ignorance
où l'école a laissé l'enf ant.
lit Mme baisset de noter : « Le pro-
amme de géographie, en France, se bane à
i étude des colonies - géographie physique,
production, avenir de "exploitaton comme
si les pays étaient vides d'hommes. »
Comme si les pays étaient vides d'hommes.
La formule est fa:sissante. Elle n' est hélas !
que trop juste. Elle me fait penser à cette
anecdote connue :
Quelques années avant la guerre, le gouver-
neur de la colonie anglaise de Sierra-Leone,
qui était alors Sir Francis Fleming, avait conclu
un acco d avec les chefs indigènes du Haut.
IVlendi. Il voulut profiter de l'occasion pour
mettre en rapports les négociants de Freetown
avec ces chefs, qui devaient assister au nombre
de plusieurs milliers à la palabre où deva t être
ralihé l'accord. M. Alldrtdge, un des commis-
saires, qui nous rapporte le propos, dans son
livre, A lrons)o.med Colony : Sierra Leone,
s ouvrit des intentions du gouverneur à un des
principaux commerçants qui lui répond t :
Il Qu ai-je à faire avec ce maudit pays ? Mon
rôle est ci' ache.er les produits non d'aller les
che.cher. C'et à t Administration de faire ré-
gner la paix et de veiller à ce que le commerce
puisse paiven.r à la côe. »
« Qu'ai-je à faire avec ce maudit pays ?
N'est-ce pas la quest.on que doit poser tout
naturellement 1 homme à qui en a appris à
l'école, dans son enfance, qu'on trouve aux
colonies de l'ébène, du cacao, des arachides,
du caoutchouc et de vagues humanités qu'on
appelle des sauvages qui ne sont là-bas, sem-
Ue-t-II. que pour apporter, au petit écolitr
devenu homme, l'ébène, le cacao, les arachi-
des et le caoutchouc.
Des écoles de France, Mme Saisset passe
aux écoles françaises du Maroc.
Elle constate que le programme enjoint aux
maîtres d'insister sur les points d histoire natio-
nale destinés à renforcer le sentiment de la soli-
darité européenne, a Lorsque l'élément étran-
ger dominera (Italie, Espagne) on insistera SUt
les périodes cà les deux pays se sont trouvés
encontact, guerresd Italie, guerres du XVllI* siè-
cle, un petit-AU de Louis XV devient roi
d'Espagne, au XIX. siècle, Joseph, frère de
Napoléon Ier, devient au si roi d'Espagne. »
Je ne sais pas si cette façon d enseigner la
solidarité européenne à des enfants étrangers
par l'histoire de nos gue.res de conquête est
bien la meilleure, la plus généreuse et la plus
habile ni si les parents de ces enfants en goû-
teront comme il convient tout le tact, mais
j'approuve la réflexion, un peu inattendue, sans
doute, qu'en tire Mme Saisset : « Ces leçons,
qui prouvent notre couitoisie à l'égard des na-
tionaux étrangers établis au Maroc (Mme Sais-
set ironise finement, je pense) ne pou raient-
elles s'équilibrer par des leçons où l'on essaie-
rait de cultiver chez nos enfants le sens de
l'amitié pour les indigènes ?» 1
Eh oui 1 j'approuve pleinement : Il taut
cultiver chez nos enfants le pens de 1 amitié
pour les indigènes ; à une condition cependant,
c'est qu'on ne cultive pas cette amitié unique-
ment par l'histcire de nos guerres coloniales.
Mais je suis sûr d'être d'accord sur ce
point, avec Mme Saisset qui écrit : « De
même, le jour où l'on réalieera pour les enfants
des villes des manifestations communes, un
grand pas sera fait en faveur de l'amitié réci-
proque. » 1
Mais pour ma part, j'irais plus loin. Je ne
me contenterais pas de « manifestations com-
munes », je souhaiterais que les enfants des
villes, sans distinction de races et d'origine, fus-
sent réunis dans les mêmes écoles.
En Algérie, il existe un enseignement pri-
maire européen et un enseignement primaire
indigène. Mais je me souviens d'avoir no-é
qu' une fusion tendait à se faire entre la clien-
tèle des deux catégories d'établissements. Au
5 novembre 1924 il y avait dans les écoles
d'Européens 7.444 garçons indigènes (819 de
plus qu'en 1913) et 2.463 filles indigènes (267
de plus qu'en 1913). D'autre part, 654 petits
Français, 541 israélites, 186 étrangers étaient
instruits dans les écoles de garçons indigènes.
Voilà la bonne méthode. Quelques années
de vie enfantine, côte à côte, sur les mêmes
bancs d'école, voilà, me semble-t-il, qui doit
taire plus pour l'amitié réciproque et la com-
préhension des mentalités que des leçons sur
les guerres d'Italie ou même que des « mani-
festations communes H.
Et cela ne sera pas -seulement prohtable
aux enfants, mais aussi, je pense, au maître.
Quand sa parole s'adressera en même temps
à de petits Français, de petits Arabes et de
pet;ts israélites, oh 1 je suis bien tranquille,
car je connais nos maîtres il trouvera spon-
tanément ce qu'il faudra dire pour renforcer,
chez tous ces enfants, non seulement le sen-
timent de la solidarité européenne, mais encore,
mais - surtout, celui de la solidarité humaine.
- - ., #
Et il n'aura pas besoin alors d en reterer au
programme qui lui rappelle, en termes bien
alambiqués, à mon goût, que « l'école ne tend
pas à l'assimilation des indigènes, soit aux
Européens, soit à telle classe marocaine, mais
à l'adaptation des futurs hommes aux condi-
tions neuve lles et variées que crée I instauration
du Protectorat, les relations plus fréquentes
avec lesi Européens et l'évolution du monde. »
Mme Pascale Saisset d'orner ce texte obscur
d'un commentaire aussi obscur : « Le but de
l'école, écrit-elle, n'ett pas de créer des équi-
valences sociales entre Français, Arabes et
juifs, ce qui serait pure chimère, ni une unifi-
cation hâtive qui nuirait à l'équilibre politique
ou économique du pays, mais, en attendant
une ère d'égalité à laquelle aspirent les plus
inconscients et les plus primitifs, à créer lente-
ment une harmonie entre les éléments compo-
sites de la population, à détruire les préjugés
de race qui établissent des échelles de supé-
riorité ou d'infériorité sans tenir compte du
facteur essentiel qui est l' intelligence, et les
sentiments de haine, de mépris ou d'indifférence
qui, mieux que les hautes murailles, isolent les
individus. »
Grands dieux de France, d'Arabie ou de
Palestine ! que tout cela est compliqué !
Le but de l'école, est-ce que ce n'est pas
beaucoup plus simplement d'apprendre aux pe-
tits Arabes et aux petits juifs comme aux petits
Français à lire, à écrire, à compter, à raisonner
juste sur les données de l'expérience et à culti-
ver ce qui fait le fond de toutes les morales
religieuses ou laïques de l'humanité, de tous
les temps, le sentiment de la solidarité $ hu-
maine exprimée dans la simple parole de l'apô-
tre de Pathmos :
« Aimez-vous, petits Français, petits Ara-
bes, petits juifs, aimez-vous les uns les autres ! »
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
–-
Retour au Congo
De noire correspondant particulier
de 1'0 nte-Noire
M. R. Antonetti, Gouverneur Général de
l' A.E.F., est arrivé à Libreville le 16 octobre.
Après une courte escale, il s'est embarqué avec
le Gouverneur du Gabon pour Po:t-Gentil, où
il a inspecté les travaux faits en son absence et
arrêté un programme de travaux pour l'avenir.
Il a reçu là les membres de l'Association des
Forestiers exploitants qui, en lui câblant leurs
félicitations pour son retour, lui avaient de-
mandé de s'arrêter une matinée pour examiner
sur placé un certain nombre de problèmes inté-
ressant l' avenir de l'industrie forestière.
Cette industrie devient chaque jour plus im-
portante et se transforme d'une façon très heu-
reuse à la suite de la décision prise par le
Gouverneur Général il y a deux ans, de trans-
former les permis de coupe en permis de plus
longue durée de 10 ans, de 20 ans, de 25 ans,
de façon à permettre aux exploitants de faire
venir du matériel perfectionné comprenant rails
Decauville, tracteurs, pour réduire l'effort à
demander à la main-d oeuvre en exploitant aUIi
plus judicieusement et rationnellement des
coupes dont les forestiers doivent avoir la jouis-
sance pour plusieurs années.
Le Gouverneur Général est paiti ensuite
pour Pointe-Noire où il est arrivé le 19, et
a été reçu par toute la population européenne
et indigène qui lui a manifesté spontanément
sa joie de le voir revenir. Au Congo, le Gou-
verneur Général s'est arrêté quelques jours pour
inspecter les travaux faits et fixer le programme
des travaux futurs.
L'exploitation forestière
de ltA. E. F.
L'Administrtttion locale a informé les ex-
ploitants forestiers que le nombre des
chantiers, coupes, concessions temporaires
de -coupe concédés (375) couvrant 833.000
hectares, nécessite déjà une main-d'œuvre
supérieure à celle que peut fournir la popu-
lation de la Colonie. Tout nouvel exploitant
ouvrira donc ses chantiers à ses risques
et périls et en sachant bien qu'il s'expose
à ne pas trouver sur place la main-d'œu-
vre nécessaire à son entreprise.
L'extension de l'industrie forestière est
donc étroitement liée, à l'heure actuelle,
non à l'ouverture de nouvelles exploitations
mais à une meilleure utilisation de la main-
d'œuvre qui doit être aidée par des moyens
mécaniques sans cesse plus importants et
plus perfectionnés : voies Docauville, treuils
à vapeur, etc.
11 sera tenu compte 'de l'importance de
l'outillage destiné à assurer une meilleure
utilisation de la main-d'œuvre lors de l'exa-
men des autorisations de recruter.
Neiges et chaleur
Les météorologues ne s'ennuient pas au
Congo français, si nous en croyons ce bulletin
météorologique reproduisant les informations
suivantes de Kinshasa.
« Grandes chutes de neige sur le Mnyumhc.
L'avancement des travaux du chemin de fer
Congo-Océan en est retardé. La sécheresse des
mois derniers les avaient également retardés
et l'on craint que les prochaines pluies on fas-
sent autant.
Température maxima + 42° (façade Kitoko).
Température minima - 2' (glace, place du
Gouvernement.)
Le Congo est décidément un pays d oppo-
sitions, même pour les météorologistes. Les
mânes de M. Angot doivent tressaillir. Quel
beau communiqué il eut fait aux Parisiens avec
ces données.
i
A L'OFFICIEL
0
(15 novembre)
Les produits de provenance tunisienne
Extrait du relevé des produits d'origine et de
provenance tunisienne s importés en France ou
en Algérie pendant la troisième décade du mois
croctore 1927 :
Quantités totales imputées à l'arrivée : Boeufs,
16 quintaux; moutons, 390 quintaux; amandes,
4.625 quintaux: vins de raisin frais, 126.382 hec-
tolitres: huiles d'olive et de grignons, 72.141
quintaux; plomb en masse, brut, saumons, bar-
res ou plaques non argentifères, 8.598 quintaux;
tapis, 7.747 mètres carrés.
Le café au Cameroun
--<>-0-
Xous avOIlS, la semaine dernière,
attiré Vattention de nos lecteurs sur
l'avalttagc qu'il y aurait à produire
du café dans nos colonies. Certaines d'entre
elles sont de par la nature du sol et le cli-
mat particulièrement qualifiées pour donner
à cette culture une extension bien supérieure
à la surface qu'elle occupe orésepitcipiciii.
Les coitditions physiques de la culture du
café sont trop connues pour qu'il soit itéces-
raire de les rappeler. Elles sont réalisées au
Cameroun où le caféier vient naturel-
lement dans certaines parties des circons-
criptions de Lomié et de Dschang.
Le café d'Arabie que l'on a introduit de-
puis longtemps à Ebolowa, s'acclimate mal
dans la zone forestière mais vient très bien
sur le plateau de Bamiléké. Les expériences
faites depuis plusieurs années ont démontré
que l'espèce G. Robusta qui est vigoureuse et
précoce, donne d'excellents résultats aux alti-
tudes égales ou légèrement supérieures à 700
mètres.
Jusqu'à une date assez réccnte, puisqu'elle
n'est pas antérieure à 1926, les Européens
s'étaie"t peu préoccupés de la culture du
café. Mais depuis une dizaine de mois les de-
mandes de concession pour la plantation de
cet arbuste et de plants sont devenues de
plus en plus nombreuses. A la station d'Ebo-
loxva pendant le premier trimestre 1927, on
a demandé 58.000 plants, chiffre énorme
si l'on considère que beaucoup de planteurs
font fux-mêmcs leurs pépinières et que d'au-
tres comme la Compagnie des Tabacs font
venir les semences du Dahomey.
L'Administration a fait auprès des indi-
gènes cet faveur du café, une propagande
qui n'a rencontré aucune difficulté, mais
afin de ne pas nuire au cacao, il a été ett-
tendu qu'on ne le ferait porter que sur les
pays où le cacaoyer ne donne pas de résultat
appréciable.
lfS efforts portent, à l'heure actuelle, sur
la circonscription de Lomié et la région
d'Ebolowa. La station d'fcbolozca distri-
buera cette année plus de 100.000 plants.
Des pépinières ont été créées dans plu-
sieurs chefs-lieux de subdivisions : Yaoundé,
Bafia, Vimeli, Yoko, Nanga-Ebolo, Ngambe,
etc.
Ces efforts sont intéressants et méritent
d'être sigllalés. Il serait cependant impru-
dent iJe supputer une grosse production à
brève échéance et de se figurer qu'elle ali-
mentera une exportation de quelque impor-
tance. Il faudra d'abord subvenir à la con-
sommation locale. Puis Von songera à la
vente au dehors. Attjourd'hui l'on commence.
C'est ce commencement que nous avons voulu
signaler.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colome..
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
lebel
à la Coaaissiofl de l' IIlérae,
des Colonies et des Protectorats
Cette importante Commission se réunira ven-
dredi 18 novembre à 15 heures.
A l'ordre du jour :
Audition de M. le Ministre des Colonies sur
diverses questions.
Mort du général Toutée
Un grand colonial vient de mourir. Nous
perdons en lui un défenseur convaincu et dé-
voué des intérêts de l'armée coloniale.
Sorti de l'Ecole Polytechnique, le général
Toutée prit part, dès le début de sa carrière,
à la pacification et à l'organisation du Tonkin,
de la Tunisie, et c'est surtout dans les missions
de délimitation des frontières occidentale et
orientale du Dahomey (1898-1900) que ses
connaissances scientifiques furent particulière-
ment appréciées. Sa mission au Niger en 1895,
au cours de laquelle le général Toutée recon-
nut les rapides de Boussa, retint l'attention du
monde colonial,
Placé dans la 28 section de réserve, il fut
candidat aux élections législatives dans l'Yon-
ne, son département d'origine.
Sur ses missions, il publia des ouvrages plu-
sieurs fois couronnés par l'Académie Française
et l'Académie des Sciences.
Très versé dans les questions agricoles, mem-
bre de l'Académie d'Agriculture de France,
le général Toutée dirigea de grandes exploita-
tions agricoles en Tunisie et s'intéressa à
l'exploitation de la forêt du Cameroun pour la
fourniture des bois pour la tonnellerie et les
traverses de chemin de fer.
La guerre l'avait momentanément arrêté dans
ses travaux de colonisation. Successeur du gé-
néral Pau à l'armée d'Alsace, en 1914, il y
fut blessé grièvement.
Le général Toutée* était commandeur de la
Légion d'honneur. Il est mort à l'âge de 72*
ans en son domicile à Paris, 107, rue de l'Uni-
versité.
Nous adressons à sa famille nos sincères con-
doléances.
A Dijon
A l'occasion de la Foire gastronomique de
Dijon, le maire et le Comité de la Foire ont
reçu à déjeuner les &recteun des diverses
Agences Economiques des Colonies et des
pays de Protectorll.
Une visite des stands coloniaux a eu lieu en-
suite.
A LA CHAMBRE
DANS LEB COMMISSIONS
Commission des Finances
La Commission des Finances de la Cham-
bre a entendu hier le ministre dies Colonies
sur le projet de loi tendant aa renouvelle-
ment du privilège d'émission de la Banque
de l'Afrique Occidentale.
M. Léon Perrier était accompagné de MM.
niugnc, président de la Commission des
Colonies et Auguste lirunet, rapporteur de
la question devant cette Commission.
Le Ministre des Colonies a tout d'abord
déclaré que du' foUit de la .signature de la ré-
cuite convention passée avec la Banque, il
ne pouvait apporter de modification au pro-
jet de IIJi, précédemment, déposé, que dans
la limite où les modifications ne touche-
raient pas à la convention.
A la suite de cette audition et sur la
proposition de M. do Tinguy la Commis-
sion des Finances a décidé de nommer une
sous-commission, à la constitution de la-
quelle la Commission des Colonies serait
appelée à participer, l'une et l'autre de ces
commissions y comptant 5 représentants.
Cette sous-Commission aura pour mis-
sion d'élaborer un texte de loi renforçant
les garanties cIlle lo projet a établies tant
au profit de }'Etat fju'au protit de l'épargne
et des colonies.
Font partie de cette sous-Commission
MM. de Tinguy du Pouet, François-Poncet,
Moutet, Marraine, Candace, au nom de la
Commission des Finances.
Les délégués de la Commission des Colo-
nies seront désignés demain.
La Commission a ensuite adopté les
amendements do MM. Candace, Brunet et
Delmont, maintenant jusqu'au 31 décembre
1939 les mesures prises pour le contingen-
tement des irhums provenant des colonies
françaises, sous réserve de l'avis de la
commission des boissons.
Elle a également adopté un amendement
de M. Looquin, faisant bénéficier les fonc-
tionnaires de l'enseignement public des
pays de protectorat et des territoires sous
mandat des mesures qui sont appliquées
aux membres de l'enseignement dans les
colonies.
Commission de la Marine marchande
La CnitmiissioiL de la Marine Marchande
s'est réunie sous ta présidence de M. Mori-
naud :
Elle a désigné M. Tasso pour faire par-
tie de la Commission d'Enquête qui doit
s'occuper de la nourriture des équipages
de la Hotte ;
Elle a chargé M. Coquelle du rapport sur
le projet de loi concernant l'organisation
du corps des professeurs d'hydrographie ;
Elle a entendu MM. Canduc, Sévère,
Lautier, sur les nouvelles conventions rela-
tives aux services maritimes des Antilles,
du Mexique et de l'Amérique Centrale. Elle
a donné son avis favorable aux diverses
améliorations demandées par les représen-
tants des Antilles et de la Guyane.
Elle a ensuite entendu l'exposé complet
du rapporteur, notre ami et collabora-
teur, M. Valude. sur la convention.
Diverses demandes de modification ont
été formulées par la Commission. Sur la
proposition du président, M. Valude, rap-
porteur provisoire, a été désigné comme
rapporteur définitif et chargé de saisir le
ministre de la Marine marchande de ces
demandes d'amélioralion. Après quoi, M.
Valude reviendra devant la Commission
pour présenter son rapport définitif. La
Commission compte que ce rapport pourra
être déposé dans la quinzaine.
QUESTIONS ECRITES
Les pouvoirs judiciaires d'un gouverneur
M. André lierthon, député, demande à M. le
ministrj des Colonies : l" quels sont les motifs
pour lesquels le gouverneur de la Nouvello-Culé-
̃ lonie, commissaire général de la Hépubliquc
française dans le lVu-ilique, vient d'ordonner
l'internement sans jugement, pendant une durée
de trois ans, de divers indigènes, parmi lesquels
F. V., A. 1',." Il. Poo., S. T., T. K., et
quels sont les textes qui ont permis a ce fonc-
tionnaire de procéder ainsi à lUlC mesure d'ar-
bitraire ; 2" quels sont les pouvoirs, en matière
judiciaire, du gouverneur de la Nouvelle-Calé-
donie vis-à-vis du roi de l'ile d'iilvéa (VVallis)
et à qui appurlicllt, selon le Gouverncmcnt, le
droit de souveraineté dans ce pays. (Question
du 3 novembre 1927.)
ire 1, Illilli,
lro réponse. I" l.c ministère des Colonies
n'a pas encore eu connaissance officiellement
de l'internement d'indigènes wallisiens qui au-
rait été ordonné récemment à Nouméa. Si le
fait était exact, il serait sans doute analogue
à la mesure prise à la demande du roi des iles
VVallis, après délibération du Conseil privé de
la Nouvelle-Calédonie et par arrêté du 23 mat
192."» du gouverneur de cette colonie, liant com-
missaire français dans le Pacilique, contre qua-
tre" indigènes convaincus d'avoir entravé la li-
berté du commerce à Ulvéa ; 2° les îles Wauis
constituent un protectorat où la législation fran-
çaise n'est pas applicable. Les habitants sont
soumis à l'autorité du roi qui agit selon les cou-
tumes locales et qui, ne disposant pas lui-mèmo
de forcs coereitives, demande l'intervention de
la nation protectrice, les droits de celle-ci, en
la matière, étant limités par les traites qui ont
établi notre protectorat sur les iles dont il s'agit.
Diins le seul cas connu jusqu'ici, le commis-
saire de la Hépublique s'était conformé aux
sollicitations du roi, mais en obtenant la réduc-
tion à trois années d'internement de sanctions
que ce dernier aurait voulu plus sévères. Quoi
qu'il en soit, il est demandé au gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie si de nouvelles circons-
tances ont motivé l'arrestation d'indigènes walli-
siens dans les conditions ci-dessus spérittées ou
dans telles auties. Dès que les renseignements
utiles seront parvenus nu ministère des colo-
nies, M. André Berthon en sera informé.
Le notariat en Tunisie
M. Tréminlin, député, demande à M. le mi-
nistre de la Justice : 1° si, en raison du fait que
le notariat n'est pas encore organisé en Tunisie
un clerc de notaire ayant commencé son stage
dans la métropole "peut valablement continuer
ce stage en iSmisie en se faisant inscrire comme
clerc de notaire chez, un contrôleur civil investi
des fonctions notariales" ; 2' si ce mode d'ms.
cription n'est pas prévu et réglementé, dans
quelles conditions t'aspirant notaire pourra faire
constater officiellement son stage en Tunisie.
(Question au 3 novembre 1927.)
Réponse. - Le stage de clerc devsunt être ac-
compli chez un notaire en Francc, en Algérie
ou aux colonies, on ne saurait assimiler à une
cléricuturc régulière l'emploi occupé en Tuni-
sie chez les agents français investis provisoire-
ment des fonctions notariales. Toutefois, l'aspt-
rant notaire ne perdrait pas, du fait de t'occupa-
tion plus ou moins prolongée d'un emploi de
ce genre, le bénéfice du stase régulier qu'il au-
rait accompli antérieurement.
BROUSSES
& BROUTILLES
--o-()-
Pour ce que rire est le propre de 1 homme
Six petits singes, solidement attachés par
le derrière au capot d'automobiles minuscu-
les, tournent, à la fête de Montmartre, une
bonne partie de l'après-midi et, le soir, jus-
qu'à minuit, sur un autodrome également de
modèle réduit.
Ils font des mifles à mourir de rire et le
public, en effet, s'en donne à cœur joie, sur-
tout lorsque le forain, s 'approchant de -es
pensionnaires, feint de leur couper la tête
avec un grand couteau, ou ..i: encore, (h:,
malins de l'honorable assistance offrent aux
bestioles en rupture de brousse une pière d--
deux sous en guise de gâteau.
Les singes ne rient pas et l'on voit bien par
là ce qui les sépare de notre espèce.
Le spectacle est hautement moral, fécond
en suggestions philosophiques et à la fois
du comique le plus raffinf,
Au point que j'ose prier M. Chiappe, qui
est homme d'esprit, d'aller y voir.
Audion
Le Régime des Affectations
0
Au cours d'une récente séance du Conseil
fédéral de la Fédération nationale des fonc-
tionnaires et agents coloniaux, il a été donné
communication d'une lettre d'un agent de
l'administration coloniale qui, en arrivant à
Dakar a été appelé au chef-lieu de l'A. O. F.
alors qu'il s'était équipé pour retourner dans
une poste de l'intérieur, dans la brousse.
Cet agent faisait remarquer :
lOque ses dé penses faites pour L équipe-
ment d'un broitssard sont devenues inutiles
et qu'il subit une perte considérable ;
2" que, nouvellement marié, il est inhu-
maill, sans avis préalable, d'obliger] sa jeune
femme à séjourner à Ditkiir., infecté par une
épidémie redoutable ;
3° qu'il est à peu près impossible de se lo-
ger dans cette ville.
Pour tous ces lIIotils, il nous demande
d'obtenir que les affectations soient commu-
niquées ait fonctionnaire en même temps
qu'il reçoit son ordre de départ. Cette façon
de procéder aurait l'avantage de permettre
à l'intéressé de s'outiller sans frais inutiles
et de prendre ses dispositions, soit pour lais-
ser sa famille en France, soit pour s'en faire
accompagner.
Le Secrétaire général, M. Valent, lit alors
connaître que semblable demande fut adres-
sée il y a trois ou quatre ails et que la
réponse fut négative. Les Gouvernements
Sénéraux craignent que le fonctionnaire rece-
lant en France une affection indésirée ne
fasse son possible pour ajourner son départ.
Après discussion, le Conseil décida d'inter-
venir à nouveau, les arguments fournis ne
lui paraissant pas de valeur pour ajourner
une mesure qui s'impose plus que jamais.
L'administration a assez1 de pouvoir pour
sanctionner un refus ou un ajournement de
départ dicté par l'unique désir de ne pas
servir dans un poste désigné.
Ajoutons qu'il est désirable que la
« valse a des fonctionnaires prenne tin. Il
existe dans les différentes colonies du groupe
de notables différences, tel qui est au cou-
rant de l'administration des Soussous et des
Foulahs de la Guinée ignore tout de celle
des Agbés dé la Côte d'Ivoire ou des Haous-
sas du Niger. Il existe un intérêt capital à
spécialiser les agents de l'Administration qui
rendront ainsi de plus grands et plus immé-
diats services.
Il faut donc que, à moins de raisons
particulières et sérieuses, les agents de
l\\dministration soient plus régulièrement
remis à la disposition de la- Colonie où ils
ont l'habitude de servir; je ne me dissimule
pas les inconvénients que cela peut présen-
ter, mais les avantages sont supérieurs, et il
n'y a pas à hésiter à abandonner les anciens
errements.
Eugène Devaux.
Les enlèvements au Maroc
--0.0--
Hier suir, à 17 heures, il était annoncé à
Rabat, que les fillettes Arnaud et les quatre
autres captifs étaient eti route vers Jaue. 1
nous et KSi/UL et que leur délivrance était
donc imminente.
Des difficultés se sont produites jusqu'à
la dernière minute.
I4 convoi transportant la rançon de MM.
Steey et Maillet et de leurs compaJnc.s. de
captivité a quitté Tadla pour KSitlll,
D'après des l'enseigucmeuts de source sû-
re, ii aucune difficulté n'a. surgi au. dernier
moment, les captifs ont été restitués c,,,
matin, les fillettes Arnaud au poste mlitaire
dWquenouz, au commandant Trinquot et
les quatre autres à Ksiba ait général Frey
denberg.
On apprend d'autre part, que la tomme
exigée serait la même pour les deux grou-
pes de captifs et n'atteindrait pas les chif-
*
fres i noncés dans certains milieux.
Sinistres en Méditerranée
0
Mardi matin, vers 2 heures, une tempête,
accompagnée d'averses, s'est déchaînée sur
le littoral algérien. Elle a provoqué deux
graves sinistres en mer.
Le vapeur Angèlc-Achaque était au mouil-
lage en rade de Tipaza tous feux allum('
Le navire fut drossé par le vent; une voie
d'eau se produisit par suite d'un choc sur un
rocher, la chaudière fit explosion et le va-
peur coula en quelques instants. Le capitaine
Hastiani, les onze hommes d'équipage et
deux journaliers indigènes, qui étaient à
bord, ont été noyés.
Un autre vapeur côtier, Y Honorine-Ach a-
que, s'est échoué entre le cap Duinet et
Del lys. L'équipage a pu gagner la terre.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient dû
faire connaître au ministre des Colonies qu'à ta
date du 16 novembre 1927, le taux offh'icl de
la piastre était, de 12 fr. 90.
Dépêches de l'Indochine
0-0-
Inauguration
Le 11 novembre a eu lieu, en présence
d'une assistance émue et recueillie, et
d'une délégation de la division navale
wnéricaine, l'inauguration du monument
aux morts cochinchinois de la guerre.
Après les discours du président des Asso-
ciations d'Anciens Combattants, du Maire
de Saigon et du Gouverneur Blanchard de
la Brosse, qui apporta l'hommage de la
gratitude du Gouvernement de la llôpubli-
;'1)", eut lieu rappel des cent cinquante
»um.s ,l,' Fran<;ais de l'ochinehine morts
/1'-1 r hi. k'r
La marine marchande japonaise <
I., Guur.erro:w.eni •]>? Tokio a décidé d'ou-
vrir une nouvelle hyi.-; de navigation sur
le Levant, avec escale,- à n r')') th, Cuns-
tantinople, Salonique, imyr-ne, .1 rat-îon de
huit voyages par an. C'est la Nippon
Yusen Kaisha » qui sera pru'.>ab:-;rr.?nt
chargée, de l'exploitation.
L'organisation judiciaire
au Laos
---1)-0-
Le Gouverneur Général vient de promulguer
et de rendre exécutoires pour compter du
à juin 1928 dans toute l'étendue du Laos.
à r exception du territoire du Royaume de
Luang-prabang. les Codes ci-après désignés for-
mant un corps de Législation à l'usage des Juri-
dictions indigènes du Laos :
1" Code de t'organisation judiciaire;
2° Code civil et commercial ;
4Q Code pénal;
5° Code de procédure pénale.
Les dispositions des cinq - codes énumérés à
l article précédent sont uniquement et exclusi-
vement applicables aux populations autochtones
du Laos, telles qu' elles sont désignées et dé-
finies dans les préambules du Code de l'Orga-
nisation judiciaire, du Code civil et commercial
et du Code pénal.
Elles forment le droit commun de ces popu-
lations.
Néanmoins, certaines coutumes et certains
usages particuliers aux populations de3 races
montagnardes « Meo », « Lu » et autres dé-
signées sous l' appellation générale du u Kha o.
pourront être maintenus provisoirement en vi-
gueur par des arrêtés du Résident supérieur au
Laos.
Ces coutumes et usages formeront un appen-
dice aux Codes promulgués par le présent ar-
rêté et il y sera renvoyé dans chaque matière
à laquelle ils se référeront.
Cesseront d'être en vigueur à compter du
1"' juin 1928 toutes dispositions antérieures
notamment les Codes civil, pénal, et de pro-
cédure laotienne promulgués par l'arrêté du
2 mai 1908 l'arrêté du 2 mai 1908 organi-
sant la justice indigène au Laos, - les arrêtés
des 2 ma i
des 2 mai 1908 et 10 juillet 1912 fixant les
frais de justice indigène au Laos, - les arrê-
tés des 30 septembre 1895 et 30 novembre
1896 susvisés.
Un Institut franco-japonais
L'Institut franco-japonais de Kyoto vient
d'être achevé. 11 offre l'hospitalité aux cher-
cheurs venus de France ou d'Indochine et or-
ganise pour les étudiants japonais, avec le
concours de dix professeurs des universités
et des grandes écoles japonaises et irançai.
ses, un enseignement supérieur de la langue,
de la littlrature, des progrès scientifiques,
des institutions, des coutumes et des arts de
la France.
Le mouvement commercial
des Etablissements français de l'Océanie
--0-0--
Le conimeivi' gi'iiêral des établissements
français de l'Océanie s'est élevé pendar.t
l'année 1D2G à luLi.ô'Ji.iyii francs contre
U,¡'.r)l., Ut3 francs pour l'année l'Jiô ; àoil
pour l'année! écoulée une plus-value de
!t,("\{().l,S francs dont tj.:IIi, t7K l'rane.s pour
les importations et ^.HiV.ToG frar.es pour les
exportations.
Les importations accusent iJ.9i3.N'ii
francs et les exportations M.650.'H'7 lianes.
Si de ce dernier chiffre on retire la valeu"
des phosphates exportés 5.648.631 francs il
ne reste que 18.011.8 hi francs pour l'expor-
tation des produits qui intéressent la ",'id
économique du pays et qui sont la base des
échanges avec le dehors.
La balance commerciale de l'année écou-
lée est. donc défavorable puisque les im-
portations dépassent les exportations ib
1.032.018 francs.
Kn 1925 déduction laite également de
valeur des phosphates, les opérations com-
merciales de la colonie s'étaient balan-
cées par un excédent de 3.573.7'» fnir.cs
des exportations sur les importations.
(Juant au mouvement général des entrées
de navires il a porté eu 1926 sur 90 navi-
res, 351.819 tonneaux* de jauge, 25.7<>2 ton-
nes de marchandises d'une valeur de M
millions 913.S6i- francs.
Le mouvement des sorties a été en 1925
do 9rt navires, HKS.OWH tonneaux de jauge.
103.202 tonnes de marchandises d'une va-
!i ur de :- ,; t. t ;;,1). 5 77 frans.
L'Aviation Coloniale
Vers l'Afrique du Sud
Alan Cobham a dl) prendre le départ sera
13 h. 30 à Hochester, à destination'du t'oit,
tinent africain.
Lady Cobham qui part avec son mari
remplira à bord du bateau vo!ant les fonc-
tions de cuisinière et de socrâtairo. Elle
emporte plusieurs robes du soir pour les
réceptions qui auront lieu nu ours du
voyage.
La croisière d'hydravions
T es quatre hydravions anglais qui ten-
tent lo raid Angleterre-Australie-Extréme-
Orient, ont améri a Gwadar aujourd'hui.
Ils repartiront pour Karachi vendredi.
LE NUMERO : 80 CENTIMES
JEUDI SOIn. 17 NOVEMBRE mi
Les Annales Coloniales
En MMMMM d V
Dirbctiurs i M. RUBDBL et L-G. THeBAUL T
Lm Airni COLOMM m pufctfMti dw «M-
«•m Iwlrtt, tilt MW ww proprtftf mmChiAm.
MMML QUCUDtM
Rédaction & Administration :
m, in (i NHt-Ttotir
PARIS CM
TtllFH. t tOUVM le,"
RICHU.IKU IMI
ABONNEMENTS
<«m le supplément illustré :
Un 1. 6 Moi* 3 tUil
FMtMtt
Ollulll 120 • 65 » ne
ttr-pr 1M > lOI J M »
On ..-- -- emb -
ém -
A J'homme par l'enfant
-– I.a –-
Mme Pascale Saiapet, inspectrice de$ Exo-
les, qui fut chargée de mission au Maroc, en
1925-1926 publie dans le Bulletin de l' En-
seignement public du Maroc de bien suggestives
ImpreSSlcns.
Mme Saisset observe d'abord : « La men-
talité du colon qui méprise 1 indigène est sinon
excusable du mOins explicable par l'ignorance
où l'école a laissé l'enf ant.
lit Mme baisset de noter : « Le pro-
amme de géographie, en France, se bane à
i étude des colonies - géographie physique,
production, avenir de "exploitaton comme
si les pays étaient vides d'hommes. »
Comme si les pays étaient vides d'hommes.
La formule est fa:sissante. Elle n' est hélas !
que trop juste. Elle me fait penser à cette
anecdote connue :
Quelques années avant la guerre, le gouver-
neur de la colonie anglaise de Sierra-Leone,
qui était alors Sir Francis Fleming, avait conclu
un acco d avec les chefs indigènes du Haut.
IVlendi. Il voulut profiter de l'occasion pour
mettre en rapports les négociants de Freetown
avec ces chefs, qui devaient assister au nombre
de plusieurs milliers à la palabre où deva t être
ralihé l'accord. M. Alldrtdge, un des commis-
saires, qui nous rapporte le propos, dans son
livre, A lrons)o.med Colony : Sierra Leone,
s ouvrit des intentions du gouverneur à un des
principaux commerçants qui lui répond t :
Il Qu ai-je à faire avec ce maudit pays ? Mon
rôle est ci' ache.er les produits non d'aller les
che.cher. C'et à t Administration de faire ré-
gner la paix et de veiller à ce que le commerce
puisse paiven.r à la côe. »
« Qu'ai-je à faire avec ce maudit pays ?
N'est-ce pas la quest.on que doit poser tout
naturellement 1 homme à qui en a appris à
l'école, dans son enfance, qu'on trouve aux
colonies de l'ébène, du cacao, des arachides,
du caoutchouc et de vagues humanités qu'on
appelle des sauvages qui ne sont là-bas, sem-
Ue-t-II. que pour apporter, au petit écolitr
devenu homme, l'ébène, le cacao, les arachi-
des et le caoutchouc.
Des écoles de France, Mme Saisset passe
aux écoles françaises du Maroc.
Elle constate que le programme enjoint aux
maîtres d'insister sur les points d histoire natio-
nale destinés à renforcer le sentiment de la soli-
darité européenne, a Lorsque l'élément étran-
ger dominera (Italie, Espagne) on insistera SUt
les périodes cà les deux pays se sont trouvés
encontact, guerresd Italie, guerres du XVllI* siè-
cle, un petit-AU de Louis XV devient roi
d'Espagne, au XIX. siècle, Joseph, frère de
Napoléon Ier, devient au si roi d'Espagne. »
Je ne sais pas si cette façon d enseigner la
solidarité européenne à des enfants étrangers
par l'histoire de nos gue.res de conquête est
bien la meilleure, la plus généreuse et la plus
habile ni si les parents de ces enfants en goû-
teront comme il convient tout le tact, mais
j'approuve la réflexion, un peu inattendue, sans
doute, qu'en tire Mme Saisset : « Ces leçons,
qui prouvent notre couitoisie à l'égard des na-
tionaux étrangers établis au Maroc (Mme Sais-
set ironise finement, je pense) ne pou raient-
elles s'équilibrer par des leçons où l'on essaie-
rait de cultiver chez nos enfants le sens de
l'amitié pour les indigènes ?» 1
Eh oui 1 j'approuve pleinement : Il taut
cultiver chez nos enfants le pens de 1 amitié
pour les indigènes ; à une condition cependant,
c'est qu'on ne cultive pas cette amitié unique-
ment par l'histcire de nos guerres coloniales.
Mais je suis sûr d'être d'accord sur ce
point, avec Mme Saisset qui écrit : « De
même, le jour où l'on réalieera pour les enfants
des villes des manifestations communes, un
grand pas sera fait en faveur de l'amitié réci-
proque. » 1
Mais pour ma part, j'irais plus loin. Je ne
me contenterais pas de « manifestations com-
munes », je souhaiterais que les enfants des
villes, sans distinction de races et d'origine, fus-
sent réunis dans les mêmes écoles.
En Algérie, il existe un enseignement pri-
maire européen et un enseignement primaire
indigène. Mais je me souviens d'avoir no-é
qu' une fusion tendait à se faire entre la clien-
tèle des deux catégories d'établissements. Au
5 novembre 1924 il y avait dans les écoles
d'Européens 7.444 garçons indigènes (819 de
plus qu'en 1913) et 2.463 filles indigènes (267
de plus qu'en 1913). D'autre part, 654 petits
Français, 541 israélites, 186 étrangers étaient
instruits dans les écoles de garçons indigènes.
Voilà la bonne méthode. Quelques années
de vie enfantine, côte à côte, sur les mêmes
bancs d'école, voilà, me semble-t-il, qui doit
taire plus pour l'amitié réciproque et la com-
préhension des mentalités que des leçons sur
les guerres d'Italie ou même que des « mani-
festations communes H.
Et cela ne sera pas -seulement prohtable
aux enfants, mais aussi, je pense, au maître.
Quand sa parole s'adressera en même temps
à de petits Français, de petits Arabes et de
pet;ts israélites, oh 1 je suis bien tranquille,
car je connais nos maîtres il trouvera spon-
tanément ce qu'il faudra dire pour renforcer,
chez tous ces enfants, non seulement le sen-
timent de la solidarité européenne, mais encore,
mais - surtout, celui de la solidarité humaine.
- - ., #
Et il n'aura pas besoin alors d en reterer au
programme qui lui rappelle, en termes bien
alambiqués, à mon goût, que « l'école ne tend
pas à l'assimilation des indigènes, soit aux
Européens, soit à telle classe marocaine, mais
à l'adaptation des futurs hommes aux condi-
tions neuve lles et variées que crée I instauration
du Protectorat, les relations plus fréquentes
avec lesi Européens et l'évolution du monde. »
Mme Pascale Saisset d'orner ce texte obscur
d'un commentaire aussi obscur : « Le but de
l'école, écrit-elle, n'ett pas de créer des équi-
valences sociales entre Français, Arabes et
juifs, ce qui serait pure chimère, ni une unifi-
cation hâtive qui nuirait à l'équilibre politique
ou économique du pays, mais, en attendant
une ère d'égalité à laquelle aspirent les plus
inconscients et les plus primitifs, à créer lente-
ment une harmonie entre les éléments compo-
sites de la population, à détruire les préjugés
de race qui établissent des échelles de supé-
riorité ou d'infériorité sans tenir compte du
facteur essentiel qui est l' intelligence, et les
sentiments de haine, de mépris ou d'indifférence
qui, mieux que les hautes murailles, isolent les
individus. »
Grands dieux de France, d'Arabie ou de
Palestine ! que tout cela est compliqué !
Le but de l'école, est-ce que ce n'est pas
beaucoup plus simplement d'apprendre aux pe-
tits Arabes et aux petits juifs comme aux petits
Français à lire, à écrire, à compter, à raisonner
juste sur les données de l'expérience et à culti-
ver ce qui fait le fond de toutes les morales
religieuses ou laïques de l'humanité, de tous
les temps, le sentiment de la solidarité $ hu-
maine exprimée dans la simple parole de l'apô-
tre de Pathmos :
« Aimez-vous, petits Français, petits Ara-
bes, petits juifs, aimez-vous les uns les autres ! »
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
–-
Retour au Congo
De noire correspondant particulier
de 1'0 nte-Noire
M. R. Antonetti, Gouverneur Général de
l' A.E.F., est arrivé à Libreville le 16 octobre.
Après une courte escale, il s'est embarqué avec
le Gouverneur du Gabon pour Po:t-Gentil, où
il a inspecté les travaux faits en son absence et
arrêté un programme de travaux pour l'avenir.
Il a reçu là les membres de l'Association des
Forestiers exploitants qui, en lui câblant leurs
félicitations pour son retour, lui avaient de-
mandé de s'arrêter une matinée pour examiner
sur placé un certain nombre de problèmes inté-
ressant l' avenir de l'industrie forestière.
Cette industrie devient chaque jour plus im-
portante et se transforme d'une façon très heu-
reuse à la suite de la décision prise par le
Gouverneur Général il y a deux ans, de trans-
former les permis de coupe en permis de plus
longue durée de 10 ans, de 20 ans, de 25 ans,
de façon à permettre aux exploitants de faire
venir du matériel perfectionné comprenant rails
Decauville, tracteurs, pour réduire l'effort à
demander à la main-d oeuvre en exploitant aUIi
plus judicieusement et rationnellement des
coupes dont les forestiers doivent avoir la jouis-
sance pour plusieurs années.
Le Gouverneur Général est paiti ensuite
pour Pointe-Noire où il est arrivé le 19, et
a été reçu par toute la population européenne
et indigène qui lui a manifesté spontanément
sa joie de le voir revenir. Au Congo, le Gou-
verneur Général s'est arrêté quelques jours pour
inspecter les travaux faits et fixer le programme
des travaux futurs.
L'exploitation forestière
de ltA. E. F.
L'Administrtttion locale a informé les ex-
ploitants forestiers que le nombre des
chantiers, coupes, concessions temporaires
de -coupe concédés (375) couvrant 833.000
hectares, nécessite déjà une main-d'œuvre
supérieure à celle que peut fournir la popu-
lation de la Colonie. Tout nouvel exploitant
ouvrira donc ses chantiers à ses risques
et périls et en sachant bien qu'il s'expose
à ne pas trouver sur place la main-d'œu-
vre nécessaire à son entreprise.
L'extension de l'industrie forestière est
donc étroitement liée, à l'heure actuelle,
non à l'ouverture de nouvelles exploitations
mais à une meilleure utilisation de la main-
d'œuvre qui doit être aidée par des moyens
mécaniques sans cesse plus importants et
plus perfectionnés : voies Docauville, treuils
à vapeur, etc.
11 sera tenu compte 'de l'importance de
l'outillage destiné à assurer une meilleure
utilisation de la main-d'œuvre lors de l'exa-
men des autorisations de recruter.
Neiges et chaleur
Les météorologues ne s'ennuient pas au
Congo français, si nous en croyons ce bulletin
météorologique reproduisant les informations
suivantes de Kinshasa.
« Grandes chutes de neige sur le Mnyumhc.
L'avancement des travaux du chemin de fer
Congo-Océan en est retardé. La sécheresse des
mois derniers les avaient également retardés
et l'on craint que les prochaines pluies on fas-
sent autant.
Température maxima + 42° (façade Kitoko).
Température minima - 2' (glace, place du
Gouvernement.)
Le Congo est décidément un pays d oppo-
sitions, même pour les météorologistes. Les
mânes de M. Angot doivent tressaillir. Quel
beau communiqué il eut fait aux Parisiens avec
ces données.
i
A L'OFFICIEL
0
(15 novembre)
Les produits de provenance tunisienne
Extrait du relevé des produits d'origine et de
provenance tunisienne s importés en France ou
en Algérie pendant la troisième décade du mois
croctore 1927 :
Quantités totales imputées à l'arrivée : Boeufs,
16 quintaux; moutons, 390 quintaux; amandes,
4.625 quintaux: vins de raisin frais, 126.382 hec-
tolitres: huiles d'olive et de grignons, 72.141
quintaux; plomb en masse, brut, saumons, bar-
res ou plaques non argentifères, 8.598 quintaux;
tapis, 7.747 mètres carrés.
Le café au Cameroun
--<>-0-
Xous avOIlS, la semaine dernière,
attiré Vattention de nos lecteurs sur
l'avalttagc qu'il y aurait à produire
du café dans nos colonies. Certaines d'entre
elles sont de par la nature du sol et le cli-
mat particulièrement qualifiées pour donner
à cette culture une extension bien supérieure
à la surface qu'elle occupe orésepitcipiciii.
Les coitditions physiques de la culture du
café sont trop connues pour qu'il soit itéces-
raire de les rappeler. Elles sont réalisées au
Cameroun où le caféier vient naturel-
lement dans certaines parties des circons-
criptions de Lomié et de Dschang.
Le café d'Arabie que l'on a introduit de-
puis longtemps à Ebolowa, s'acclimate mal
dans la zone forestière mais vient très bien
sur le plateau de Bamiléké. Les expériences
faites depuis plusieurs années ont démontré
que l'espèce G. Robusta qui est vigoureuse et
précoce, donne d'excellents résultats aux alti-
tudes égales ou légèrement supérieures à 700
mètres.
Jusqu'à une date assez réccnte, puisqu'elle
n'est pas antérieure à 1926, les Européens
s'étaie"t peu préoccupés de la culture du
café. Mais depuis une dizaine de mois les de-
mandes de concession pour la plantation de
cet arbuste et de plants sont devenues de
plus en plus nombreuses. A la station d'Ebo-
loxva pendant le premier trimestre 1927, on
a demandé 58.000 plants, chiffre énorme
si l'on considère que beaucoup de planteurs
font fux-mêmcs leurs pépinières et que d'au-
tres comme la Compagnie des Tabacs font
venir les semences du Dahomey.
L'Administration a fait auprès des indi-
gènes cet faveur du café, une propagande
qui n'a rencontré aucune difficulté, mais
afin de ne pas nuire au cacao, il a été ett-
tendu qu'on ne le ferait porter que sur les
pays où le cacaoyer ne donne pas de résultat
appréciable.
lfS efforts portent, à l'heure actuelle, sur
la circonscription de Lomié et la région
d'Ebolowa. La station d'fcbolozca distri-
buera cette année plus de 100.000 plants.
Des pépinières ont été créées dans plu-
sieurs chefs-lieux de subdivisions : Yaoundé,
Bafia, Vimeli, Yoko, Nanga-Ebolo, Ngambe,
etc.
Ces efforts sont intéressants et méritent
d'être sigllalés. Il serait cependant impru-
dent iJe supputer une grosse production à
brève échéance et de se figurer qu'elle ali-
mentera une exportation de quelque impor-
tance. Il faudra d'abord subvenir à la con-
sommation locale. Puis Von songera à la
vente au dehors. Attjourd'hui l'on commence.
C'est ce commencement que nous avons voulu
signaler.
Henry Fontanier
Député du Cantal.
Vice-président de la Commission
des Colome..
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
lebel
à la Coaaissiofl de l' IIlérae,
des Colonies et des Protectorats
Cette importante Commission se réunira ven-
dredi 18 novembre à 15 heures.
A l'ordre du jour :
Audition de M. le Ministre des Colonies sur
diverses questions.
Mort du général Toutée
Un grand colonial vient de mourir. Nous
perdons en lui un défenseur convaincu et dé-
voué des intérêts de l'armée coloniale.
Sorti de l'Ecole Polytechnique, le général
Toutée prit part, dès le début de sa carrière,
à la pacification et à l'organisation du Tonkin,
de la Tunisie, et c'est surtout dans les missions
de délimitation des frontières occidentale et
orientale du Dahomey (1898-1900) que ses
connaissances scientifiques furent particulière-
ment appréciées. Sa mission au Niger en 1895,
au cours de laquelle le général Toutée recon-
nut les rapides de Boussa, retint l'attention du
monde colonial,
Placé dans la 28 section de réserve, il fut
candidat aux élections législatives dans l'Yon-
ne, son département d'origine.
Sur ses missions, il publia des ouvrages plu-
sieurs fois couronnés par l'Académie Française
et l'Académie des Sciences.
Très versé dans les questions agricoles, mem-
bre de l'Académie d'Agriculture de France,
le général Toutée dirigea de grandes exploita-
tions agricoles en Tunisie et s'intéressa à
l'exploitation de la forêt du Cameroun pour la
fourniture des bois pour la tonnellerie et les
traverses de chemin de fer.
La guerre l'avait momentanément arrêté dans
ses travaux de colonisation. Successeur du gé-
néral Pau à l'armée d'Alsace, en 1914, il y
fut blessé grièvement.
Le général Toutée* était commandeur de la
Légion d'honneur. Il est mort à l'âge de 72*
ans en son domicile à Paris, 107, rue de l'Uni-
versité.
Nous adressons à sa famille nos sincères con-
doléances.
A Dijon
A l'occasion de la Foire gastronomique de
Dijon, le maire et le Comité de la Foire ont
reçu à déjeuner les &recteun des diverses
Agences Economiques des Colonies et des
pays de Protectorll.
Une visite des stands coloniaux a eu lieu en-
suite.
A LA CHAMBRE
DANS LEB COMMISSIONS
Commission des Finances
La Commission des Finances de la Cham-
bre a entendu hier le ministre dies Colonies
sur le projet de loi tendant aa renouvelle-
ment du privilège d'émission de la Banque
de l'Afrique Occidentale.
M. Léon Perrier était accompagné de MM.
niugnc, président de la Commission des
Colonies et Auguste lirunet, rapporteur de
la question devant cette Commission.
Le Ministre des Colonies a tout d'abord
déclaré que du' foUit de la .signature de la ré-
cuite convention passée avec la Banque, il
ne pouvait apporter de modification au pro-
jet de IIJi, précédemment, déposé, que dans
la limite où les modifications ne touche-
raient pas à la convention.
A la suite de cette audition et sur la
proposition de M. do Tinguy la Commis-
sion des Finances a décidé de nommer une
sous-commission, à la constitution de la-
quelle la Commission des Colonies serait
appelée à participer, l'une et l'autre de ces
commissions y comptant 5 représentants.
Cette sous-Commission aura pour mis-
sion d'élaborer un texte de loi renforçant
les garanties cIlle lo projet a établies tant
au profit de }'Etat fju'au protit de l'épargne
et des colonies.
Font partie de cette sous-Commission
MM. de Tinguy du Pouet, François-Poncet,
Moutet, Marraine, Candace, au nom de la
Commission des Finances.
Les délégués de la Commission des Colo-
nies seront désignés demain.
La Commission a ensuite adopté les
amendements do MM. Candace, Brunet et
Delmont, maintenant jusqu'au 31 décembre
1939 les mesures prises pour le contingen-
tement des irhums provenant des colonies
françaises, sous réserve de l'avis de la
commission des boissons.
Elle a également adopté un amendement
de M. Looquin, faisant bénéficier les fonc-
tionnaires de l'enseignement public des
pays de protectorat et des territoires sous
mandat des mesures qui sont appliquées
aux membres de l'enseignement dans les
colonies.
Commission de la Marine marchande
La CnitmiissioiL de la Marine Marchande
s'est réunie sous ta présidence de M. Mori-
naud :
Elle a désigné M. Tasso pour faire par-
tie de la Commission d'Enquête qui doit
s'occuper de la nourriture des équipages
de la Hotte ;
Elle a chargé M. Coquelle du rapport sur
le projet de loi concernant l'organisation
du corps des professeurs d'hydrographie ;
Elle a entendu MM. Canduc, Sévère,
Lautier, sur les nouvelles conventions rela-
tives aux services maritimes des Antilles,
du Mexique et de l'Amérique Centrale. Elle
a donné son avis favorable aux diverses
améliorations demandées par les représen-
tants des Antilles et de la Guyane.
Elle a ensuite entendu l'exposé complet
du rapporteur, notre ami et collabora-
teur, M. Valude. sur la convention.
Diverses demandes de modification ont
été formulées par la Commission. Sur la
proposition du président, M. Valude, rap-
porteur provisoire, a été désigné comme
rapporteur définitif et chargé de saisir le
ministre de la Marine marchande de ces
demandes d'amélioralion. Après quoi, M.
Valude reviendra devant la Commission
pour présenter son rapport définitif. La
Commission compte que ce rapport pourra
être déposé dans la quinzaine.
QUESTIONS ECRITES
Les pouvoirs judiciaires d'un gouverneur
M. André lierthon, député, demande à M. le
ministrj des Colonies : l" quels sont les motifs
pour lesquels le gouverneur de la Nouvello-Culé-
̃ lonie, commissaire général de la Hépubliquc
française dans le lVu-ilique, vient d'ordonner
l'internement sans jugement, pendant une durée
de trois ans, de divers indigènes, parmi lesquels
F. V., A. 1',." Il. Poo., S. T., T. K., et
quels sont les textes qui ont permis a ce fonc-
tionnaire de procéder ainsi à lUlC mesure d'ar-
bitraire ; 2" quels sont les pouvoirs, en matière
judiciaire, du gouverneur de la Nouvelle-Calé-
donie vis-à-vis du roi de l'ile d'iilvéa (VVallis)
et à qui appurlicllt, selon le Gouverncmcnt, le
droit de souveraineté dans ce pays. (Question
du 3 novembre 1927.)
ire 1, Illilli,
lro réponse. I" l.c ministère des Colonies
n'a pas encore eu connaissance officiellement
de l'internement d'indigènes wallisiens qui au-
rait été ordonné récemment à Nouméa. Si le
fait était exact, il serait sans doute analogue
à la mesure prise à la demande du roi des iles
VVallis, après délibération du Conseil privé de
la Nouvelle-Calédonie et par arrêté du 23 mat
192."» du gouverneur de cette colonie, liant com-
missaire français dans le Pacilique, contre qua-
tre" indigènes convaincus d'avoir entravé la li-
berté du commerce à Ulvéa ; 2° les îles Wauis
constituent un protectorat où la législation fran-
çaise n'est pas applicable. Les habitants sont
soumis à l'autorité du roi qui agit selon les cou-
tumes locales et qui, ne disposant pas lui-mèmo
de forcs coereitives, demande l'intervention de
la nation protectrice, les droits de celle-ci, en
la matière, étant limités par les traites qui ont
établi notre protectorat sur les iles dont il s'agit.
Diins le seul cas connu jusqu'ici, le commis-
saire de la Hépublique s'était conformé aux
sollicitations du roi, mais en obtenant la réduc-
tion à trois années d'internement de sanctions
que ce dernier aurait voulu plus sévères. Quoi
qu'il en soit, il est demandé au gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie si de nouvelles circons-
tances ont motivé l'arrestation d'indigènes walli-
siens dans les conditions ci-dessus spérittées ou
dans telles auties. Dès que les renseignements
utiles seront parvenus nu ministère des colo-
nies, M. André Berthon en sera informé.
Le notariat en Tunisie
M. Tréminlin, député, demande à M. le mi-
nistre de la Justice : 1° si, en raison du fait que
le notariat n'est pas encore organisé en Tunisie
un clerc de notaire ayant commencé son stage
dans la métropole "peut valablement continuer
ce stage en iSmisie en se faisant inscrire comme
clerc de notaire chez, un contrôleur civil investi
des fonctions notariales" ; 2' si ce mode d'ms.
cription n'est pas prévu et réglementé, dans
quelles conditions t'aspirant notaire pourra faire
constater officiellement son stage en Tunisie.
(Question au 3 novembre 1927.)
Réponse. - Le stage de clerc devsunt être ac-
compli chez un notaire en Francc, en Algérie
ou aux colonies, on ne saurait assimiler à une
cléricuturc régulière l'emploi occupé en Tuni-
sie chez les agents français investis provisoire-
ment des fonctions notariales. Toutefois, l'aspt-
rant notaire ne perdrait pas, du fait de t'occupa-
tion plus ou moins prolongée d'un emploi de
ce genre, le bénéfice du stase régulier qu'il au-
rait accompli antérieurement.
BROUSSES
& BROUTILLES
--o-()-
Pour ce que rire est le propre de 1 homme
Six petits singes, solidement attachés par
le derrière au capot d'automobiles minuscu-
les, tournent, à la fête de Montmartre, une
bonne partie de l'après-midi et, le soir, jus-
qu'à minuit, sur un autodrome également de
modèle réduit.
Ils font des mifles à mourir de rire et le
public, en effet, s'en donne à cœur joie, sur-
tout lorsque le forain, s 'approchant de -es
pensionnaires, feint de leur couper la tête
avec un grand couteau, ou ..i: encore, (h:,
malins de l'honorable assistance offrent aux
bestioles en rupture de brousse une pière d--
deux sous en guise de gâteau.
Les singes ne rient pas et l'on voit bien par
là ce qui les sépare de notre espèce.
Le spectacle est hautement moral, fécond
en suggestions philosophiques et à la fois
du comique le plus raffinf,
Au point que j'ose prier M. Chiappe, qui
est homme d'esprit, d'aller y voir.
Audion
Le Régime des Affectations
0
Au cours d'une récente séance du Conseil
fédéral de la Fédération nationale des fonc-
tionnaires et agents coloniaux, il a été donné
communication d'une lettre d'un agent de
l'administration coloniale qui, en arrivant à
Dakar a été appelé au chef-lieu de l'A. O. F.
alors qu'il s'était équipé pour retourner dans
une poste de l'intérieur, dans la brousse.
Cet agent faisait remarquer :
lOque ses dé penses faites pour L équipe-
ment d'un broitssard sont devenues inutiles
et qu'il subit une perte considérable ;
2" que, nouvellement marié, il est inhu-
maill, sans avis préalable, d'obliger] sa jeune
femme à séjourner à Ditkiir., infecté par une
épidémie redoutable ;
3° qu'il est à peu près impossible de se lo-
ger dans cette ville.
Pour tous ces lIIotils, il nous demande
d'obtenir que les affectations soient commu-
niquées ait fonctionnaire en même temps
qu'il reçoit son ordre de départ. Cette façon
de procéder aurait l'avantage de permettre
à l'intéressé de s'outiller sans frais inutiles
et de prendre ses dispositions, soit pour lais-
ser sa famille en France, soit pour s'en faire
accompagner.
Le Secrétaire général, M. Valent, lit alors
connaître que semblable demande fut adres-
sée il y a trois ou quatre ails et que la
réponse fut négative. Les Gouvernements
Sénéraux craignent que le fonctionnaire rece-
lant en France une affection indésirée ne
fasse son possible pour ajourner son départ.
Après discussion, le Conseil décida d'inter-
venir à nouveau, les arguments fournis ne
lui paraissant pas de valeur pour ajourner
une mesure qui s'impose plus que jamais.
L'administration a assez1 de pouvoir pour
sanctionner un refus ou un ajournement de
départ dicté par l'unique désir de ne pas
servir dans un poste désigné.
Ajoutons qu'il est désirable que la
« valse a des fonctionnaires prenne tin. Il
existe dans les différentes colonies du groupe
de notables différences, tel qui est au cou-
rant de l'administration des Soussous et des
Foulahs de la Guinée ignore tout de celle
des Agbés dé la Côte d'Ivoire ou des Haous-
sas du Niger. Il existe un intérêt capital à
spécialiser les agents de l'Administration qui
rendront ainsi de plus grands et plus immé-
diats services.
Il faut donc que, à moins de raisons
particulières et sérieuses, les agents de
l\\dministration soient plus régulièrement
remis à la disposition de la- Colonie où ils
ont l'habitude de servir; je ne me dissimule
pas les inconvénients que cela peut présen-
ter, mais les avantages sont supérieurs, et il
n'y a pas à hésiter à abandonner les anciens
errements.
Eugène Devaux.
Les enlèvements au Maroc
--0.0--
Hier suir, à 17 heures, il était annoncé à
Rabat, que les fillettes Arnaud et les quatre
autres captifs étaient eti route vers Jaue. 1
nous et KSi/UL et que leur délivrance était
donc imminente.
Des difficultés se sont produites jusqu'à
la dernière minute.
I4 convoi transportant la rançon de MM.
Steey et Maillet et de leurs compaJnc.s. de
captivité a quitté Tadla pour KSitlll,
D'après des l'enseigucmeuts de source sû-
re, ii aucune difficulté n'a. surgi au. dernier
moment, les captifs ont été restitués c,,,
matin, les fillettes Arnaud au poste mlitaire
dWquenouz, au commandant Trinquot et
les quatre autres à Ksiba ait général Frey
denberg.
On apprend d'autre part, que la tomme
exigée serait la même pour les deux grou-
pes de captifs et n'atteindrait pas les chif-
*
fres i noncés dans certains milieux.
Sinistres en Méditerranée
0
Mardi matin, vers 2 heures, une tempête,
accompagnée d'averses, s'est déchaînée sur
le littoral algérien. Elle a provoqué deux
graves sinistres en mer.
Le vapeur Angèlc-Achaque était au mouil-
lage en rade de Tipaza tous feux allum('
Le navire fut drossé par le vent; une voie
d'eau se produisit par suite d'un choc sur un
rocher, la chaudière fit explosion et le va-
peur coula en quelques instants. Le capitaine
Hastiani, les onze hommes d'équipage et
deux journaliers indigènes, qui étaient à
bord, ont été noyés.
Un autre vapeur côtier, Y Honorine-Ach a-
que, s'est échoué entre le cap Duinet et
Del lys. L'équipage a pu gagner la terre.
TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur général de l'Indochine vient dû
faire connaître au ministre des Colonies qu'à ta
date du 16 novembre 1927, le taux offh'icl de
la piastre était, de 12 fr. 90.
Dépêches de l'Indochine
0-0-
Inauguration
Le 11 novembre a eu lieu, en présence
d'une assistance émue et recueillie, et
d'une délégation de la division navale
wnéricaine, l'inauguration du monument
aux morts cochinchinois de la guerre.
Après les discours du président des Asso-
ciations d'Anciens Combattants, du Maire
de Saigon et du Gouverneur Blanchard de
la Brosse, qui apporta l'hommage de la
gratitude du Gouvernement de la llôpubli-
;'1)", eut lieu rappel des cent cinquante
»um.s ,l,' Fran<;ais de l'ochinehine morts
/1'-1 r hi. k'r
La marine marchande japonaise <
I., Guur.erro:w.eni •]>? Tokio a décidé d'ou-
vrir une nouvelle hyi.-; de navigation sur
le Levant, avec escale,- à n r')') th, Cuns-
tantinople, Salonique, imyr-ne, .1 rat-îon de
huit voyages par an. C'est la Nippon
Yusen Kaisha » qui sera pru'.>ab:-;rr.?nt
chargée, de l'exploitation.
L'organisation judiciaire
au Laos
---1)-0-
Le Gouverneur Général vient de promulguer
et de rendre exécutoires pour compter du
à juin 1928 dans toute l'étendue du Laos.
à r exception du territoire du Royaume de
Luang-prabang. les Codes ci-après désignés for-
mant un corps de Législation à l'usage des Juri-
dictions indigènes du Laos :
1" Code de t'organisation judiciaire;
2° Code civil et commercial ;
4Q Code pénal;
5° Code de procédure pénale.
Les dispositions des cinq - codes énumérés à
l article précédent sont uniquement et exclusi-
vement applicables aux populations autochtones
du Laos, telles qu' elles sont désignées et dé-
finies dans les préambules du Code de l'Orga-
nisation judiciaire, du Code civil et commercial
et du Code pénal.
Elles forment le droit commun de ces popu-
lations.
Néanmoins, certaines coutumes et certains
usages particuliers aux populations de3 races
montagnardes « Meo », « Lu » et autres dé-
signées sous l' appellation générale du u Kha o.
pourront être maintenus provisoirement en vi-
gueur par des arrêtés du Résident supérieur au
Laos.
Ces coutumes et usages formeront un appen-
dice aux Codes promulgués par le présent ar-
rêté et il y sera renvoyé dans chaque matière
à laquelle ils se référeront.
Cesseront d'être en vigueur à compter du
1"' juin 1928 toutes dispositions antérieures
notamment les Codes civil, pénal, et de pro-
cédure laotienne promulgués par l'arrêté du
2 mai 1908 l'arrêté du 2 mai 1908 organi-
sant la justice indigène au Laos, - les arrêtés
des 2 ma i
des 2 mai 1908 et 10 juillet 1912 fixant les
frais de justice indigène au Laos, - les arrê-
tés des 30 septembre 1895 et 30 novembre
1896 susvisés.
Un Institut franco-japonais
L'Institut franco-japonais de Kyoto vient
d'être achevé. 11 offre l'hospitalité aux cher-
cheurs venus de France ou d'Indochine et or-
ganise pour les étudiants japonais, avec le
concours de dix professeurs des universités
et des grandes écoles japonaises et irançai.
ses, un enseignement supérieur de la langue,
de la littlrature, des progrès scientifiques,
des institutions, des coutumes et des arts de
la France.
Le mouvement commercial
des Etablissements français de l'Océanie
--0-0--
Le conimeivi' gi'iiêral des établissements
français de l'Océanie s'est élevé pendar.t
l'année 1D2G à luLi.ô'Ji.iyii francs contre
U,¡'.r)l., Ut3 francs pour l'année l'Jiô ; àoil
pour l'année! écoulée une plus-value de
!t,("\{().l,S francs dont tj.:IIi, t7K l'rane.s pour
les importations et ^.HiV.ToG frar.es pour les
exportations.
Les importations accusent iJ.9i3.N'ii
francs et les exportations M.650.'H'7 lianes.
Si de ce dernier chiffre on retire la valeu"
des phosphates exportés 5.648.631 francs il
ne reste que 18.011.8 hi francs pour l'expor-
tation des produits qui intéressent la ",'id
économique du pays et qui sont la base des
échanges avec le dehors.
La balance commerciale de l'année écou-
lée est. donc défavorable puisque les im-
portations dépassent les exportations ib
1.032.018 francs.
Kn 1925 déduction laite également de
valeur des phosphates, les opérations com-
merciales de la colonie s'étaient balan-
cées par un excédent de 3.573.7'» fnir.cs
des exportations sur les importations.
(Juant au mouvement général des entrées
de navires il a porté eu 1926 sur 90 navi-
res, 351.819 tonneaux* de jauge, 25.7<>2 ton-
nes de marchandises d'une valeur de M
millions 913.S6i- francs.
Le mouvement des sorties a été en 1925
do 9rt navires, HKS.OWH tonneaux de jauge.
103.202 tonnes de marchandises d'une va-
!i ur de :- ,; t. t ;;,1). 5 77 frans.
L'Aviation Coloniale
Vers l'Afrique du Sud
Alan Cobham a dl) prendre le départ sera
13 h. 30 à Hochester, à destination'du t'oit,
tinent africain.
Lady Cobham qui part avec son mari
remplira à bord du bateau vo!ant les fonc-
tions de cuisinière et de socrâtairo. Elle
emporte plusieurs robes du soir pour les
réceptions qui auront lieu nu ours du
voyage.
La croisière d'hydravions
T es quatre hydravions anglais qui ten-
tent lo raid Angleterre-Australie-Extréme-
Orient, ont améri a Gwadar aujourd'hui.
Ils repartiront pour Karachi vendredi.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.52%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82.52%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451163q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451163q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451163q/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451163q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451163q
Facebook
Twitter