Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-11-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 novembre 1927 10 novembre 1927
Description : 1927/11/10 (A28,N165). 1927/11/10 (A28,N165).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451159t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. No Hf) LE NUMfeRO - 30 CENTIMES JEUDI SOIR, 10 NOVEMBRE 1927.
Les Annales Coloniales
,.MftC.. et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS » Mareél RÛMIl* et L-G. THÉBAULT
LM AMHALBS COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEN
1 -
Rédaction & Administration :
MtMMËMHMW
PARIS œo
TtLtPH. < LOUVRS 19-97
".- RICHELIKU w m
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Mois
France et
Coloniei 120» 65 t 35 »
ttruger.. 180) 100. 50 >
On s'abonne sans frall dus
toa8 les bornez de poete,
Cinéma et colonies
Séance pleine d'intérêt, au Sénat, avant-
hier. M. Brenier interpellait le ministre dé
I*Instruction publique sur l'utilisation du cinéma
dans l'enseignement et dans l'éducation so-
ciale. Débats académiques par le toi et tels
qu'ils plaisent au Sénat quand il a décidé de
consacrer toute une séance à une question qui
en vaut la peine ; débats utiles en ce qu'ils
permettent à la fois l'échange d'idées fécondes
et qu'ils conduisent souvent à des vues pra-
tiques, à des résolutions intéressantes, à des
prçmesses ministérielles qu'on espère devoir
être suivies d'effets.
Le sujet était vaste, et les mots « éducation
sociale » formaient un cadre où plus d'une
considération, qu'on aurait pu craindre de ne
Pis voir apparaître, trouvait sa place. Ainsi,
interpellateur n'a pas manqué de faire une
petite place, trop petite à mon gré, au rôle du
cinéma dans nos colonies. Rôle d'éducation,
d'information, de propagande : le cinéma doit
faire connattre la France, c'est-à-dire la faire
aimer dans nos provinces lointaines. Sur cette
utilité, il y avait peu de chose à dire, et M.
Brenier avait raison de penser que « personne
ne pourrait le contester. » Mais peut-être est-il
passé trop vite sur ce qui a déjà été fait à ce
point de vue. Son excuse, c'est qu'il avait trop
de choses à ajouter encore. « En attendant,
a-t-il. déclaré, - on & est contenté de prendre
quelques scènes intéressantes de ntms dans nos
diverses colonies ; ils sont actuellement détenus
par les agences coloniales économiques di-
verses, qui les prêtent à l'occasion. » Et brus-
quement, il est passé aux ftlcns établis par le
Ministère de la Guerre, pendant que se dérou-
laient les heures tragiques de 1914 à 1918.
Oui, les agences ( économiques ont, à côté
des projections lumineuses qui sont loin de
paraître inutiles, des films coloniaux dont cer-
tains sont remarquables. Elles prêtent ces films
très volontiers, aux instituteurs, aux œuvres
scolaires et post-scolaires, et elles ont d'autant
plus de mérite qu'ils leur sont quelquefois re-
tournés en assez piteux état. Sait-on que la
seule Agence économique de l'Indochine reçoit
de 15 à 20 demandes par jour ? Témoignage
évident que t'attentioa se porte de plus en plus
vers la plus grande France. Les 20.000 mètres
de films qu'avait ladite Agence sont depuis de
longs mois tout à fait insuffisants. Une mission
en prend 20.000 mètres de plus ; imagine-t-on
quelle somme en piastres cela peut repré-
senter ? On met au point le cinéma en couleurs
afin que les paysages et les scènes représentés
frappent davantage l'imagination de ceux qui
les verront se dérouler sur l'écran.
Toutefois, les agences vont renoncer aux
prêts directs de films, à là suite desquels elles
e l s e l le$
ont éprouvé trop de déconvenues. Il y a au
Ministère ds Plnstruction publique une ciné-
mathèque où sont groupés tous les cinémas
éducatifs : c'est là que seront dirigés les films
des Agences économiques, lesquels auront pour
fonction, eux, de faire. connaitre nos provinces
lointaines, c'est-à-dire de les faire aimer dans
la mère-patrie.
Il y a, en somme, deux côtés de la question
que M. Brenier n'a pas distingués dans une
hâte que je reconnais avoir été nécessaire :
1° Les films sur la France font de l'excet.
lente propagande aux colonies, en faveur de
la France ;
20 Les films sur les colonies font de l' excel-
lente propagande en France, pour nos pro-
vinces coloniales.
A son tour, M. le ministre de l'Instruction
publique, suivant pas à pas son aimable inter-
pellateur, ne faisait guère allusion qu'aux films
de la première catégorie. Et il ajoutait immé-
diatement : « Je souhaiterais que l'on s'en ser-
vît davantage pour l'enseignement toux colo-
nies, lequel me paraît, si je me permets une
incursion sur uti domaine qui n'est pas le mien,
avoir besoin de faire encore certains progrès
d adaptation. » Et d abotd. qu il nous soit
permis de regretter que le ministre de l'Ins-
truction publique puisse déclarer qu'il n'est
plus sur son domaine quand il parle de l'ensei-
gnement aux colonies, et d'espérer que cela
changera quand la République aura enfin cons-
titué le grand ministère de l'éducation natio-
nale. Ensuite, il est clair que cet « en » se
rapporte au cinématographe et non pas aux
films sur lés colonies dont il n est nullement
Question.
Un autre passage du discours excellent du
ministre nous conduit à parler d'une troisième
catégorie de filins : ceux qui, pris soit en
France, soit aux colonies mêmes, auraient pour
but d'éclairer les indigènes, de les initier aux
notions indispensables à la bonne santé, de leui
apprendre comment on prévient certaines ma-
ladies épidemiques, celles-là surtout qui les
déciment le plus Impitoyablement. Le ministre
a demandé qu'on répandît en France des films
de propagande et d'hygiène sociale contre le
- appren d re à tant de
paludisme; il a raism., à tant de
paysans français qui l'ignorent l'inconvénient
de la diffusion des mouches, de la présence
de certains insectes sur les lèvres des enfants ;
léur faire voir le processus suivant lequel naît
et se développe la nastro-entérite, les fléaux
attirés plt les eatix stagnantes, c'est bieu. Mais
est-il moins utile d'apprendre aux malheureux
indigènes de certaines contrées le rôle joué par
une série d'insectes connus dans la transmission
de la maladie, du paludisme et de mettre aussi
sous leurs yeux comment, en Italie, par exem-
ple, en est arrivé è protéger la santé publique
par l'assèchement des étangs et" des inarej )
tt Alors, l'égOîsme se faisant l'auxiliaire de la
s'imre, on arrivera certainement, en hyçiène
sociale, à des résultats tout à fait IItlSfai-
sants. »
Combien tout cela est juste, au même titre,
quand il s'agit de m pcopies dont nous avons
h tutelle, et sur lesquels on agit surtout par
des ccnsidéralkrre tiÑel de rm'érêt Person-
al ; n'est-ce pis, du teste, un moyen de tout
premier ordre toar 1er hetitoer à cette idfe,
qui a titts si longtemps 1 pteiidie quelque fmm
je ne dis pas Ji NoiMier thns nos vieilles
CriviliHtifms. que "int" personnel eat toujourt
lié à l'intérêt générât, et que du mal du voisin
tout le monde souffre; et "parfois quelques-uns
meurent, après lui ou avant lui ?
En terminant, le ministre de l'Instruction
publique a annoncé qu'il a préparé la réunion
d'une Commission destinée à résoudre les pro-
blèmes de l'organisation du cinématographe.
Ne murmurez pas ironiquement : « Encore
une ! » ou n'ajoutez pas en guise de plaisante-
rie : « C'est toujours par-là que finit la réponse
d'un ministre à une interpellation au Luxem-
bourg. » La Commission va se réunir dans
quelques jours. Elle comprendra, a déclaré le
ministre, les représentants des intérêts privés et
des intérêts généraux, et il a ajouté qu il comp-
tait sur ses collègues des différents départe-
ments ministériels, afin que tous fassent « oeu-
vre -utile dans 1 intérêt du commerce et de
l'industrie de notre pays, dans rintérêt de sa
propagande, de la diffusion à l'étranger de ses
idées, de 'es tiches es D.
Nous compléterons rénuméntiog précédente
par ces simples mots : « Dans l'intérêt de la
plus grande France. » Parmi les représentants
des différents départements ministériels, nous
espérons que le Ministère des Colonies aura
les siens, et qu'au besoin, un certain nombre de
« coloniaux » seront invités à siéger dans la
Commission nouvelle. On a trop peu parlé des
colonies dans l'interpellation d avant-hier
qu'on agisse beaucoup pour elles quand nous
passerons des promesses aux réalisations.
Mario Ronatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des cotontes.
La Campalne cololllère 1926-27
en A. O. e.
Malgré la très faible quantité de pluies tom-
bées pendant Itannée 1926, la production du
coton en A.O.F. pour la campagne 1926-27
peut être considérée comme satisfaisante. Elle
est évaluée, en effet, pour l'ensemble des colo-
nies du groupe, à 6.436 tonnes-ifbres, se ré-
partissant ainsi : Sénégal, 570 tonnes ; Soudan
français, 1.104 tonnes ; Guinée française, 502
tonnes ; Côte d'Ivoire, 1.245 tonnes ; Haute-
Volta. 1.383 tonnes ; Dahomey, 1.023 ton-
nes ; Niger, 600 tonnes ; Mauritanie, 6 tonnes.
Pendant la campagne précédente (1925-26),
la production totale avait été de 8.099 tonnes.
Les colonies qui présentent en 1927 des diffé-
rences en moins sont : le Soudan français (711
tonnes), la Haute-Volta (1.214 t.). le Daho-
mey (397-1.), la Mauritanie (26 t.). Par con-
tre, on constate des augmentations, mais de
moindre importance, au Sénégal (222 t.), en
Guinée française (17 t.). en cate d'Ivoire (437
tonnes), et au Niger (6 t.).
En 1927, la quantité de fibres consommée
sur place pour la fabrication de tissus locaux
sera à peu près équivalente à celle de l'année
dernière (3.615 tonnes en 1927 contre 3.562
tonnes en 1926). Il en résulte, étant donné la
production générale moindre, une diminution
qui sera assez sensible dans les exportations
possibles de l'année courante. On estime ces
dernières seulement à 2.821 tonnes, chiffre
inférieur à celui de 1926 (3.991 tonnes), mais
supérieur à celui de 1925 (2.249 tonnes).
Par colonie d'origine, les quantités proba-
bles d'exportation de fibres seraient les sui-
vantes : Sénégal, 283 tonnes ; Soudan français,
601 tonnes; Guinée française, néant; Côte
d'Ivoire, 813 tonnes ; Haute-Volta, 393 ton-
nes; Dahomey, 678 tonnes ; Niger, 51 ton-
nés ; Mauritanie, 2 tonnes.
ete.
A la Commission de I Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commision des Colonies, dans sa der-
nière séance présidée par M. Biaise Diagnc,
désigne comme rapporteurs :
io M. Roux-Freissineng pour le projet
d'amélioration et d'extension du port de Dji-
jelli ;
2° M. Alcide Delmont pour le projet con-
cernant l'application aux colonies de l'arti-
cle premier de la loi concernant la réhabi-
litation des condamnés en temps de guerre ;
3° M. Auguste Brunet, pour le projet de
loi relatif aux aliénés de La Réunion;
* 4° M. Alcide Delmont, pour le projet con-
cernant l'application aux Antilles et à La
Réunion du projet de loi modifiant l'article
premier.du Code pénal sur l'avortement.
- Enfin, le vœu suivant, présenté par MM.
Biaise Diagne, Ernest Outrey et Auguste
Brunet a été adopté :
La Commission de P Algérie et des Colo-
nies demande que le nouveau statut des
banques coloniales, inauguré à l'occasion
de la création de la Banque de Madagas
car, soit étendu aux banques privilégiées de
l'Afrique Occidentale-et de la Banque de
l'Indochine ;
Sigrràle à la Commision des Finances l'in-
térêt pour les colonies intéressées de bénéfi-
cier le plus tôt possible des redevances im-
posées par la nouvelle formule de participa.
tion aux instituts d'émission comme contre.
partie légitime de leur privilège, et
Invite le Gouvernement à déposer sans re-
tard le projet relatif à la Banque de l'Indo-
chine dont le privilège est expiré depuis
srpt ans.
r Rappelons que c'est M. de Tinguy du
Fouët qui a été chargé par la Commission
des Finances de rapporter pour avis le pro-
jet rapporté par M. Auguste Brunet SUT la
nouvelle organisation de la Banque de l'Afri-
que Occidentale, et que la Commission des
Finances, en désaccord avec son premier rap-
porteur M. Léon A rchimbllud qui a démis-
sionné, a chargé le député de la Vendée
d'étudier te nouveau régime et d'y préconiser
telles ou telles modifications dans la conven-
tion postée entre l'Etat et cet important or-
gnniuuiu financier,
'," LE CAFÉ -':'.-
.1 -
et leb Colonies françaises
-i
Le café est une denrèè dont la.'
-, coniostimatiqn, durant ces dernières
années, s'est beaucoup développéev.
en France et dans d'autres pays. Inconnu
ou peu connu dans nos campagnes il y a
quelque cinquante ans, il est devenu aujour-
d'hui d'un usage courant, quotidien. Il est
un des indices les plus certains, dans beau-
coup de régions, du développement du bien-
être.
La Frallce. est, après les Etats-Unis, le
pays du monde qui en consomme le plus.
Voici, d'ailleurs, une statistique qui nous
montre la moyenne annuelle de la consom-
mation :
(E" tonnes métriques)
Etats-Unis 620.000
Etante ",.,., 170.000
Hollande et Belgique. 80.000
Allemagllc 55.000
Italie , .,. 46.000
Suède 43 .000
Afrique 40.000
Espagne 2 5 000
Autres pays d'Europe 150.000
d'Amérique 45.000
Océanie 2.000
Asie 150.000
1.291.0ad.
Mais ces chiffres globaux pour si inté-
ressants qu'ils soient, ne nous renseignent
pas d'une façon aussi précise que ceux qui
nous donnent la consommation f ar tête d'ha-
bitant. Voici ces derniers pour un certain
nombre de Pars :
(E, si kilos)
Suède.. , , , , , , 7 2
Etats-Unis 5 8
Hollande 5 5
Cuba 54
Belgiquc , , , , , ., 5 2
France 4 3
Suisse ,.,.,., , , ; , , ., 3 8
Si nous comparions ces chiffres avec ceux
de 1919, nous remarquerions que, dans tous
les pays ci-dessus nzeniimmés, la consomma-
tion a augmenté, sauf en Hollande et en
Belgique. En France, elle a presque doublé
puisqu'elle est passée de 2 kilos 9 à 4 ki-
los 3.
Chacun sait que le Brésil est le plus gros
producteur de café du monde. Sur une pro-
duction mondiale de 1.307.000 tonnes, il en
a fourni en 1925, 875.000 soit 65 et les
autres Etats de. l'Amérique, Colombie, Ve-
nezuela, Amérique Centrale, 364.000 ton-
nes. Donc, au total, pour les pays du Nou-
veau Monde, 1.239.000 tonnes, c'est-à-dire
environ 95
Quelle est la part de nos colonies dans
cette production? La plupart d'entre elles
sont susceptibles de le cultiver et le ttllti-
vent, en effet.
Aux Antilles, les plantations de café sont
très anciennes. En 17 20, il fut importé à la
Guadeloupe et à la Martinique, d'où il pé-
nétra en Amérique Centrale. En 1723, il fut
introduit en Guyane et de là il passa au Bré-
sil, Où il trouva, dans l'Etat de Saô Paulo,
sa véritable terre, d'élection.
Mais les Antilles ne sont pas les seules à
nous donner du café. Madagascar, l'lndo-
chine, l'île de la Réunion, la Nouvelle-Ca-
lédonie, les Nouvelles-Hébrides, nous en
fournissent de bonne qualité et même,
comme la Réunion, de tout premier ordre.
La côte orientale de Madagascar est favo-
rable à cette culture. Les planteurs sont
même arrivés à créer une variété dite
« Kouilou 1 dont le parfum est très ap-
précié. Les progrès de cette culture sont ra-
pides, de 50 tonnes qu'elle était' en 1905,
elle a atteint. Vati dernier, 4.000 tonnes.
L'Indochine possède des terres rouges qui
rappellent celles de Sao Paulo. Mais les
moyens et les méthodes de culture
ont besoin d'être sérieusement amé-
liorés. Nous faisons également des efforts
cn Afrique Occidentale, notamment au
Congo, sur la' Côte d'Ivoire et au pays de
Kong. Mais là nous en sommes encore à
la période 'de début.
Nos colonies, malgré tout, sont loin de
suffire à la consommation nationale. En
192 5, nous avons importé des pays étran-
gers pour environ T.300 millions de francs
de café. C'est un gros elliffre,
Nous sommes donc largement tributaires
de l'étranger pour cette denrée dont la con-
sommation se développe chaque jour. Il y
a, par conséquent, dans nos colonies, un ef-
fort sérieux à faire 'dans ce domaine (t un
effort qui ne saurait qu'être rémunérateur.
Herry Fontrfm'er
Député du Cantal.
Propagandecoloniale
Notre confrère la Liberté, qui s'était déjà,
à plusieurs reprises, occupé de questions colo-
niales avec une certaine ampleur, vient de créer
une rubrique de propagande coloniale sous la
haute direction de son rédacteur en chef lui-
même, M. Camille Avmard.
C'est M.' Xavier de Hauteclocque qui a
assumé cette tâche en vue de répandre dans
te grand oublie touché par l'organe du soir les
rrancks idées Clui suscitent les multiples en*
lliousiasmes et les vocations généreuses.
! LE BUDGET DES COLONŒS
La discussion du budget des colonies doit
venir en séance publique à la Chambre, au
rléhnt (le la semaine prochaine, après les
fêtes et la discussion du budget de
1 "hygiène.
BROUSSES
BROUTILLES
---0-0-
Erreur de tactique
L'on distribuait, .ces temps derniers, en
'Tunisie, un journal intitulé Le Jeune Afri-
cain, et orné du portrait de M. Doriot qui
est, pour un certain nombre de Français,
quelque chose comme le Mahomet de Lé-
nine, dieu récent destiné à passer comme les
autres.
Mais il n'y a pas encore assez de pourpre
à son linceul, pense le député communiste.
Seulement, tout le monde n'est pas de son
avis, et c'est pourquoi l'on peut se réjouir
de l'affichage des traits de M. Doriot. Ils ne
sont pas particulièrement antipathiques, mais,
très significatifs de son caractère, ils repré-
sentent d'avance le visage même de la Ré-
volution et permettent de prophétiser son
rythme.
Premier acte : Le grand soir. Le triumvi-
rat Doriot-Cachin-Couturièr proclame la dic-
tature du prolétariat.
Deuxième acte : malgré la volonté bien ar-
rêtée du triumvirat d'instaurer la vraie Ré-
publique, la seule, l'unique, celle qui ne vit
que de vertu, tout ce qui est mal endormi
au fond du cœur des hommes : la cruauté,
l'instinct de pillage, la cochonnerie, sub-
rnerge le nouveau gouvernement. M. Cachin
est guillotiné comme trop tiède.
Troisième acte : nausée générale. M. Do-
riot est guillotiné parce qu'il est allé trop
fort. M. Vaillant-Couturier, comme son nom
l'y prédestine, est appelé à recoudre. -
Quatrième acte : une poigne de fer met
le point final à l'aventure. Les malins, ca-
chés on ne sait où durant la tourmente, re-
prennent le haut du pavé. Les profiteurs de
révolution triomphent, comme font présente-
ment les profiteurs de guerre. Il n'y a que
des ruines et des deuils de plus.
Voilà ce qu'on peut lire sur le faciès de
M. Doriot, un peu d'imagination et quelques
lectures aidant. Car ce pur révolutionnaire
est l'image frappante de la doctrine dans ce
qu'elle a d'absolu et, par conséquent, d'inhu-
main.
Or, en France et même en Tunisie, on n'a
pas beaucoup de goût pour l'absolu. La Ré-
volution, figurée par M. Doriot, fait peur.
Il est heureux pour l'ordre public qu'elle ne
se présente pas sous l'apparence confortable
de M.' Georges Pioch,
Audion
«t»
Maurice ïioIIbIIb va realrer ei France
Comme nous l'avions laissé prévoir, M.
Maurice Viollette, Gouverneur Général de
l'Algérie, va abandonner son poste. Il refuse
le renouvellement de sa mission, qui ne faisait
aucun doute, et restera à Alger juste le temps
nécessaire pour permettre à son successeur, une
fois nommé, de venir prendre les rênes du
Gouvernement Général.
Le député de Dreux quittera Alger regretté
à peu près unanimement par ses administrés,
mais il se doit et il doit à ses électeurs de
revenir en France à la veille de la consultation
électorale de l'an prochain.
Plusieurs noms ont été mis en lavant pour
lui succéder : d'abord, M. Daniel Vinceot,
sénateur du Nord et ancien ministre, et aussi
M. Albert Sarraut, sénateur de l'Aude et mi-
nistre de l'Intérieur. Mais M. Raymond Poin-
caré est hostile au principe qui consiste à con-
fier à un parlementaire un Gouvernement gé-
néral, et il a même fait savoir à M. Albert
Sarraut que s'il lui confiait le sceptre algérien,
il faudrait qu'il se démît de son mandat de
sénateur, comme le fit, il y a vingt-deux ans,
M. V. Augagneur de son siège législatif lyon-
nais pour régner à Tananarive. EÂ outre, M.
Poincaré, ne veut à aucun prix faire de
remaniement ministériel - il a affirmé à
maintes reprises ce serait ta dislocation irré-
médiable du cabinet d'Union nationale.
D'autres noms sont mis en avant, notamment
ceux de MM. Bonnefoy-Sibour, préfet de
Seine-d-Oise, et Bordes, préfet d'Alger.
On croit toutefois que M. Poincaré et les
ministres, décidés à confier le poste de Gou-
verneur Général de l'Algérie à une personna-
lité prise en dehors du Parlement, et qui pour-
rait, par conséquent, entreprendre une œuvre
de longue haleine, songeraient à M. Théodore
Tissier, président de section au Conseil d'Etat,
ancien sous-secrétaire d'Etat et collaborateur
de M. Briand depuis 1905.
Si M. Tissier accepte, sa désignation ne
fait aucun doute.
Mais il ne semble pas qu'une nomination
doive intervenir avant le mois de décembre.
M. Maurice Viollette reste donc présentement
en fonctions.
1
AU QUAI D'ORSAY
--0-0-
Le Imité d'amitié et de non-agression
outre la France et le royaume des Serbes,
Croates et, Slovènes, a été signé aujour-
d'hui au Quai d'Orsay par M. Briand et M.
'Mn.rinkovitcli.
11 avait et6 négocié il y a près de deux
ans et paraphé par MM. Briand et Nin-
rrhitcli en mars 1920. Si rechange des si-
lînniuros dcfinilivcis a ,"tl' aussi longtemps
'liffôvé, c'est, psy égard ipour l'Italie, sur la
dtmandfi du gouvernement italien et pour
comnlairc A son désir.
- L'opinion française ne s'esl pns émue le
moins du monde de la visite de l'escadre
italienne ù. Tnngor. qui a été considérée
flans certains milielix comme une provoca-
tion. Dnns {'cs conditions l'Italie non plus
nf snurail s'émouvoir de ln signature de ce
malin. '-
---
A la Société des Nations
Le Comité d'hygiène
Le Comité d'hygiène a terminé les lrn-
vaux de sa onzième session. Après avoir
décidé de reconstituer la « commission de
renseignement de l'hygiène publique et de
la médecine préventive x, le Comité a pris
connaissan le du rapport final de la com-
mission internationale de la maladie du
sommeil.
Cinéma Colonial
0-0––
Les enfants à l'écran
La petite Janine Borclli vient d'être en-
gagée par M. Benito Perojo pour tenir un
rôle dans La Comtesse Marie, déjà tourné en
partie au Maroc. Cette toute jeune artiste ne
manque pas d'engagements. Ses dons physi-
ques sont charmants et, -en outre, elle
n'ignore rien des sports.
» La Sirène des Tropiques 1)
Les prises de vues de La Sirène des Tro-
piques sont terminées. MM. Etiévant et Nal-
pas viennent de commencer le travail de mon-
tage.
Au Maroc
MM. Mathot, Liabel et la troupe de A t'om-
bre du Harem (Louise Lagrange, René Mau-
pré, Jackie Monnier, etc.), qui sont en train
de tourner au Maroc, ainsi que nous l'avons
relaté, espèrent achever leur film vers le 15
de ce mois.
L'Aviation Coloniale
--.-
Paris-Saïgon et retour
Le capitaine Challes et le mécanicien
Rappin ont interrompu leur voyage de
retour à Téhéran, pour y donner une
démonstration de la qualité de l'avion
qu'ils pilotent. Ils comptent séjourner deux
ou trois jours dans la capitale de la Perse.
Hanoï-Bangkok
Le lieutenant-colonel Leblanc, chef de
l'aviation militaire en Indochine, et le sous-
lieutenant pilote Discours, partis de Hanoi
à destination de Bangkok le 7 courant à
8 li. 27, sur un avion muni d'un moteur
de 450 CV, sont arrivés à l'aérodrome de
cette ville à 14 li. 30, couvrant un parcours
de mille kilomètres en 6 h. 5 de voi sans
escale.
Le colonel Leblanc est chargé par le Gou-
verneur général de l'Indochine de remettre
au roi th Sium un message tic félicitations
& l'occasion du premier anniversaire de
son couronnement. Il assistera ensuite à
Bangkôk aux fêtes de l'anniversaire de la
victoire des alliés le 11 novembre.
I
A L'ACADÉMI DES SCIENCES
- 0
L'Académie, dans sa dernière réunion, a
décerné un prix de 10.000 francs à MM. Ed-
mond et Etienne Sergent de l'Institut Pas-
teur d'Alger, pour récompenser leur effort
ininterrompu de vingt-cinq années d'étude et
de prophylaxie du paludisme en Algérie.
Ali CONSEIL D'ÉTAT
-0-0--
Mission scientifique à Madagascar.
Demande d'indemnité
Cette haute juridiction a rendu un arrêt
qui intéressera très certainement l'élément
militaire colonial.
Elle a rejeté la requête quîun médecin-
major, chet de la place de Beyrouth, M. Le-
gendre, avait introduite aux fins d'obtenir
le paiement d'une indemnité qu'il estimait
lui être due, et ce, ù la suite d'une mission
scientifique à Madagascar,, que lui refusait
le Ministre des colonies.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants : il résulte de l'ins-
truction et des termes mêmes de la lettre
en date du 27 juin 1913, par laquelle le Mi-
l nistre des Colonies a chargé M. Leecndrc
d'études et de recherches - scientifiques a
Madagascar, que le requérant a été placé,
pour la durée de son séjour dans la colonie,
dans la position « hors cadre », et attaché
à l'Institut Pasteur de Tananarive, que
dans cette position, il n'avait droit, aux ter-
mes de l'article 51 du décret de 8 septembre
1910, « qu'aux indemnités de déplacement
« dans les mêmes conditions et d après leà
Il mèmes tarifs que les militaires et agents
« à la charge du budget colonial. »
.Qu'il n'est dès loirs pas fondé à pré-
tendre à l'indemnité journalière normale
prévue par l'article 22 dndit décret, laquelle
n'est accordée qu'aux officiers généraux et
supérieurs chargés d'inspections spéciales
aux colonies.
Requête d'un forestier de Libreville
Le 26 avril 19,23, l'administraleur-maire
de Libreville (Gubon) prenait une décision
infligeant une condamnation disciplinaire à
M. Auleley-Dingu, exploitant forestier. Ce
dernier, s'adressant au Conseil d'Etat, de-
mandait à cette haute juridiction l'annu-
lation de cette pénalité. Attendu, faisait re-
manquer le requérant, que l'adminislrateur-
maire de Libreville et le lieutenant Gouver-
neur, statuant en Conseil d'administration,
n'étaient nullement compétents pour pren-
dre cette décision., qu'il appartenait aux
tribunaux français, seuls compétents, de
juger et de condamner.
Appelé à statuer sur cette affaire, le
Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit pour les motifs que l'article 1er du
décret du 31 mai 1910 portant règlement
sur l'indigénàt en Afrique équatorialc fran-
çaise dispose que les administrateurs et
fonctionnaires commandant les circonscrip-
tions et subdivisions administratives sta-
tuent sur les infractions spéciales, détermi-
nées par arrêté du Gouverneur Général,
commises par les indigènes non justicia-
bles des tribunaux français.
Que les faits relevés contre le requérant
n'étant pas constitutifs d'une infraction
prévue par les lois 'pénules françaises, le
requérant n'était pas, à raison de ces faits,
justiciable des tribunaux français,. dès
lors, l'administratcur-maire de Libreville
était compétent. pour se prononcer sur les
sanctions que pouvaient comporter les faits
dont s'agit.
Considérant que l'article 2 du décret du
31 mai 1910 dispose que les infractions spé-
ciales il l'indigénàt peuvent ètrc frappées
de pénalités de quinze jours de prison et
100 francs d'amende.
Dès lors, en infligeant au requérant dix
jours do prison et 100 francs - d'amende,
radministrateur-maire de Libreville n'a pas
excédé ses pouvoirs.
Qu'il résulte de ce qui précède que M.
Auleley-Dinga n'est pas fondé a demandqr
l'annulation de la décision du lieutenant
Gouverneur du Gabon qui a maintenu les
sanctions prononcées contre lui.
Dépêches de l'Indochine
Au Yunnan
La coupure jle la voie ferrée qui avait
été fuite au kilomètre 327. le 1er novembre,
par une bande de pirates opérant pour le
compte du général dissident Tang-Ki-Yu,
a été réparée le 4 sous la protection d'un
contingent des forces du chef pirate Ly
Chao-Tsong, lequel parait se conformer,
aux instructions du directoire. Le trafic a
été rétabli. La situation est calme à l"Hn-
nunfou, à Mong-Tseu et à Amitclléou,
A Hanoï
I.c (iouverneur général p. i. Monguillop
est arrivé le G courant, revenant de Saïgo-ii
où il avait accompagné le Gouverneur gé-
néral titulaire.
Maniiestations à Shanghai
A l'occasion de t'anniversaire de la réu".
lulion russe, diverses manifestations ont en
lieu sans incident dans la journée, de lundi,
mais le soit- à huit heures, une délégation
de llusses blancs a manifesté devant le
consulat des soviets qui a riposté par des
coups de feu. On annonce trois tués et cinq
blessés.
Les exportations
Pendant les neuf premiers mois de l'an-
née 1927, les chiffres des exportations d'ln.
dochine atteignent en tonnes, savoir:
Peaux brutes".,.,.",.,:-, 1.1510
Soies grèges natives 29
fois sons secs" 2(l.lo0
Coprah 8.070
Poivre 3.953
Bois de teck 1.424
Kapok 377
Ciment 22.874
Houille 042.230
Minerai de zinc 12.S09
Caoutchouc 6.807
Les exportations suivantes présentent
une diminution sur la même période de l'an
passé :
Soies grèges natives, 15 tonnes environ
liois de teck, 0.300 tonnes environ,
Clmcnt, 28.300 tonnes environ.
Par contre l'augmentation pour lr flot-
vre est de 1.800 tonnes, le caoutchouc de
HOO tonnes et le minerai de zitte de G. 10(' ton-
nes.
Le marché du riz
Situation générale. Le marché demeure
très faible et les prix continuent à baissflT,
Toutefois, en fin de quinzaine, le /Lde/lisse.-
rnent des cours a eji tendance à s'&rrôicr,
RIZ. Peu d'affaires. Le volume était
tnsuffisant pour empêcher la baisse des
cours. En clôture la baisse s'est raleulie.
BRISURES. Après une légère repiise
les cours sont revenus aux plus, bas enre-
gistrés cette année. Les stoclts sont faibles.
FARINES. Légèrement soutenus au
début de la quinzaine, les cours faiblirent
par suite de l'absence des demandes. Stocks,
laibles,
PADDY. Baisse continue. Les rizicul-
teurs débarrassent leurs greniers, pour latra.
de la place à la nouvelle récolte qui sera
cette année, dans la plupart des provinces,
en avance d'un bon mois. Les perspectives,
sont toujours favorables.
Les exportations de riz par Saigon pour
la deuxième quinzaine d'octobre, se décom-
posent ainsi:
Riz blancs :
Sur la France 1.39i tonnes
Sur l'Etranger 27.998 -
Riz Cargo :
Sur la France 256-8
Sur l'Etranger 418
Paddy :
Sur l'Etranger 221
Brisures :
Sur la France 1.202 -
Sttr L'Etranger'",.,., 3.074 –•
Farines :
Sur la Friince 107
$ur l'Etranger., 4.167 - -
Les exportations totales du ri de Cochin•
chine depuis le 1er janvier 1927 atteignent
1.239.662 tonnes..
lndopncifi,
.,. –-
A LA CHAMBRE
---+0-
DEBATS
Le budget de la marine marchande
Au cours de la matinée d'hicr, la Cham-
bre a discuté et adopté le budget de la
marine marchande.
nans la discussion générale, M. lan(l
velli, député des Rouclies-du-Rhône, a at-
tiré l'attention du ministre des Travaux
publics sur les conditions la.nwnlahle::; dans
lesquelles sont embarqués trop souvent le 3
indigènes et qui donnent lieu à de justes
doléances de la part de nos gens de mer.
Cette protestation vise les africains et
les asiatiques qui ne jouissent pas du droit
de vole et qui TvC sont pas soumis aux mô-
mes obligations que nos compatriutes.
cc Actuellement, ces Africains ou Asiati-
ques constituent le tiers de l'effectif, ce qui
crée une situation difficile h nos marins, qui
ne ti ou vent plus à travailler
il Mêmes observations puur les agents du
service général à bord. Ln plupart des maî-
tres, d'hôtel sont Suisses, et 1;1 plupart des
cuisiniers Chinois.
Il 11 est cependant assez de Français qui
pnurrciienLet au moins aussi bien que ces
étrangers occuper l'un et l'autre de ces cm.
ploie.
« D'autre part lorsqu'un- marin (Ist 'coni £ é-
di6 par une Compagnie, toutes les autres
sont aussitôt alertée» cl refusent ii ce mai-
heureux tout travail.
Il On nous a. dit que les marins allaient
être satisfaits en ce qui concerne les retrai-
tes: s'agil-il du projet Baudouin qui donne
satisfaction ;'i tous.mais que nous ne voyons
jamais paraître ? l'ne fois de plus, les pro-
messes ne sont pas tenues, et nos marin.»,
attendent toujours, n
C'est aux services maritimes île }'fli'lll'!
du Vord que s'en prend M. Morinand. i>r-
tes, ronstate-l-il. l'entrée u. ligne dans c
dernièrn» années des huit Gouverneurs
a constitué une heureuse amélioration..Ta
mais l'Afrique du Nord n'n eu une aussi
belle tlotte mais il s'agit d'en assurer .-n!-
jo.\H'd'lmi le renouvellement
Que va-t-on faire, à cet ét'ard ?
fi 1 .;i. métropole, qui avait consenti !<̃* pre-
mier effort"; ':'t'!-\l lournée vers l'Algérie :
Les Annales Coloniales
,.MftC.. et réclames sont reçues au
bureau du journal.
DIRECTEURS » Mareél RÛMIl* et L-G. THÉBAULT
LM AMHALBS COLONIALES ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
JOURNAL QUOTIDIEN
1 -
Rédaction & Administration :
MtMMËMHMW
PARIS œo
TtLtPH. < LOUVRS 19-97
".- RICHELIKU w m
ABONNEMENTS
avec le supplément illustré :
Un an 6 Mois 3 Mois
France et
Coloniei 120» 65 t 35 »
ttruger.. 180) 100. 50 >
On s'abonne sans frall dus
toa8 les bornez de poete,
Cinéma et colonies
Séance pleine d'intérêt, au Sénat, avant-
hier. M. Brenier interpellait le ministre dé
I*Instruction publique sur l'utilisation du cinéma
dans l'enseignement et dans l'éducation so-
ciale. Débats académiques par le toi et tels
qu'ils plaisent au Sénat quand il a décidé de
consacrer toute une séance à une question qui
en vaut la peine ; débats utiles en ce qu'ils
permettent à la fois l'échange d'idées fécondes
et qu'ils conduisent souvent à des vues pra-
tiques, à des résolutions intéressantes, à des
prçmesses ministérielles qu'on espère devoir
être suivies d'effets.
Le sujet était vaste, et les mots « éducation
sociale » formaient un cadre où plus d'une
considération, qu'on aurait pu craindre de ne
Pis voir apparaître, trouvait sa place. Ainsi,
interpellateur n'a pas manqué de faire une
petite place, trop petite à mon gré, au rôle du
cinéma dans nos colonies. Rôle d'éducation,
d'information, de propagande : le cinéma doit
faire connattre la France, c'est-à-dire la faire
aimer dans nos provinces lointaines. Sur cette
utilité, il y avait peu de chose à dire, et M.
Brenier avait raison de penser que « personne
ne pourrait le contester. » Mais peut-être est-il
passé trop vite sur ce qui a déjà été fait à ce
point de vue. Son excuse, c'est qu'il avait trop
de choses à ajouter encore. « En attendant,
a-t-il. déclaré, - on & est contenté de prendre
quelques scènes intéressantes de ntms dans nos
diverses colonies ; ils sont actuellement détenus
par les agences coloniales économiques di-
verses, qui les prêtent à l'occasion. » Et brus-
quement, il est passé aux ftlcns établis par le
Ministère de la Guerre, pendant que se dérou-
laient les heures tragiques de 1914 à 1918.
Oui, les agences ( économiques ont, à côté
des projections lumineuses qui sont loin de
paraître inutiles, des films coloniaux dont cer-
tains sont remarquables. Elles prêtent ces films
très volontiers, aux instituteurs, aux œuvres
scolaires et post-scolaires, et elles ont d'autant
plus de mérite qu'ils leur sont quelquefois re-
tournés en assez piteux état. Sait-on que la
seule Agence économique de l'Indochine reçoit
de 15 à 20 demandes par jour ? Témoignage
évident que t'attentioa se porte de plus en plus
vers la plus grande France. Les 20.000 mètres
de films qu'avait ladite Agence sont depuis de
longs mois tout à fait insuffisants. Une mission
en prend 20.000 mètres de plus ; imagine-t-on
quelle somme en piastres cela peut repré-
senter ? On met au point le cinéma en couleurs
afin que les paysages et les scènes représentés
frappent davantage l'imagination de ceux qui
les verront se dérouler sur l'écran.
Toutefois, les agences vont renoncer aux
prêts directs de films, à là suite desquels elles
e l s e l le$
ont éprouvé trop de déconvenues. Il y a au
Ministère ds Plnstruction publique une ciné-
mathèque où sont groupés tous les cinémas
éducatifs : c'est là que seront dirigés les films
des Agences économiques, lesquels auront pour
fonction, eux, de faire. connaitre nos provinces
lointaines, c'est-à-dire de les faire aimer dans
la mère-patrie.
Il y a, en somme, deux côtés de la question
que M. Brenier n'a pas distingués dans une
hâte que je reconnais avoir été nécessaire :
1° Les films sur la France font de l'excet.
lente propagande aux colonies, en faveur de
la France ;
20 Les films sur les colonies font de l' excel-
lente propagande en France, pour nos pro-
vinces coloniales.
A son tour, M. le ministre de l'Instruction
publique, suivant pas à pas son aimable inter-
pellateur, ne faisait guère allusion qu'aux films
de la première catégorie. Et il ajoutait immé-
diatement : « Je souhaiterais que l'on s'en ser-
vît davantage pour l'enseignement toux colo-
nies, lequel me paraît, si je me permets une
incursion sur uti domaine qui n'est pas le mien,
avoir besoin de faire encore certains progrès
d adaptation. » Et d abotd. qu il nous soit
permis de regretter que le ministre de l'Ins-
truction publique puisse déclarer qu'il n'est
plus sur son domaine quand il parle de l'ensei-
gnement aux colonies, et d'espérer que cela
changera quand la République aura enfin cons-
titué le grand ministère de l'éducation natio-
nale. Ensuite, il est clair que cet « en » se
rapporte au cinématographe et non pas aux
films sur lés colonies dont il n est nullement
Question.
Un autre passage du discours excellent du
ministre nous conduit à parler d'une troisième
catégorie de filins : ceux qui, pris soit en
France, soit aux colonies mêmes, auraient pour
but d'éclairer les indigènes, de les initier aux
notions indispensables à la bonne santé, de leui
apprendre comment on prévient certaines ma-
ladies épidemiques, celles-là surtout qui les
déciment le plus Impitoyablement. Le ministre
a demandé qu'on répandît en France des films
de propagande et d'hygiène sociale contre le
- appren d re à tant de
paludisme; il a raism., à tant de
paysans français qui l'ignorent l'inconvénient
de la diffusion des mouches, de la présence
de certains insectes sur les lèvres des enfants ;
léur faire voir le processus suivant lequel naît
et se développe la nastro-entérite, les fléaux
attirés plt les eatix stagnantes, c'est bieu. Mais
est-il moins utile d'apprendre aux malheureux
indigènes de certaines contrées le rôle joué par
une série d'insectes connus dans la transmission
de la maladie, du paludisme et de mettre aussi
sous leurs yeux comment, en Italie, par exem-
ple, en est arrivé è protéger la santé publique
par l'assèchement des étangs et" des inarej )
tt Alors, l'égOîsme se faisant l'auxiliaire de la
s'imre, on arrivera certainement, en hyçiène
sociale, à des résultats tout à fait IItlSfai-
sants. »
Combien tout cela est juste, au même titre,
quand il s'agit de m pcopies dont nous avons
h tutelle, et sur lesquels on agit surtout par
des ccnsidéralkrre tiÑel de rm'érêt Person-
al ; n'est-ce pis, du teste, un moyen de tout
premier ordre toar 1er hetitoer à cette idfe,
qui a titts si longtemps 1 pteiidie quelque fmm
je ne dis pas Ji NoiMier thns nos vieilles
CriviliHtifms. que "int" personnel eat toujourt
lié à l'intérêt générât, et que du mal du voisin
tout le monde souffre; et "parfois quelques-uns
meurent, après lui ou avant lui ?
En terminant, le ministre de l'Instruction
publique a annoncé qu'il a préparé la réunion
d'une Commission destinée à résoudre les pro-
blèmes de l'organisation du cinématographe.
Ne murmurez pas ironiquement : « Encore
une ! » ou n'ajoutez pas en guise de plaisante-
rie : « C'est toujours par-là que finit la réponse
d'un ministre à une interpellation au Luxem-
bourg. » La Commission va se réunir dans
quelques jours. Elle comprendra, a déclaré le
ministre, les représentants des intérêts privés et
des intérêts généraux, et il a ajouté qu il comp-
tait sur ses collègues des différents départe-
ments ministériels, afin que tous fassent « oeu-
vre -utile dans 1 intérêt du commerce et de
l'industrie de notre pays, dans rintérêt de sa
propagande, de la diffusion à l'étranger de ses
idées, de 'es tiches es D.
Nous compléterons rénuméntiog précédente
par ces simples mots : « Dans l'intérêt de la
plus grande France. » Parmi les représentants
des différents départements ministériels, nous
espérons que le Ministère des Colonies aura
les siens, et qu'au besoin, un certain nombre de
« coloniaux » seront invités à siéger dans la
Commission nouvelle. On a trop peu parlé des
colonies dans l'interpellation d avant-hier
qu'on agisse beaucoup pour elles quand nous
passerons des promesses aux réalisations.
Mario Ronatan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des cotontes.
La Campalne cololllère 1926-27
en A. O. e.
Malgré la très faible quantité de pluies tom-
bées pendant Itannée 1926, la production du
coton en A.O.F. pour la campagne 1926-27
peut être considérée comme satisfaisante. Elle
est évaluée, en effet, pour l'ensemble des colo-
nies du groupe, à 6.436 tonnes-ifbres, se ré-
partissant ainsi : Sénégal, 570 tonnes ; Soudan
français, 1.104 tonnes ; Guinée française, 502
tonnes ; Côte d'Ivoire, 1.245 tonnes ; Haute-
Volta. 1.383 tonnes ; Dahomey, 1.023 ton-
nes ; Niger, 600 tonnes ; Mauritanie, 6 tonnes.
Pendant la campagne précédente (1925-26),
la production totale avait été de 8.099 tonnes.
Les colonies qui présentent en 1927 des diffé-
rences en moins sont : le Soudan français (711
tonnes), la Haute-Volta (1.214 t.). le Daho-
mey (397-1.), la Mauritanie (26 t.). Par con-
tre, on constate des augmentations, mais de
moindre importance, au Sénégal (222 t.), en
Guinée française (17 t.). en cate d'Ivoire (437
tonnes), et au Niger (6 t.).
En 1927, la quantité de fibres consommée
sur place pour la fabrication de tissus locaux
sera à peu près équivalente à celle de l'année
dernière (3.615 tonnes en 1927 contre 3.562
tonnes en 1926). Il en résulte, étant donné la
production générale moindre, une diminution
qui sera assez sensible dans les exportations
possibles de l'année courante. On estime ces
dernières seulement à 2.821 tonnes, chiffre
inférieur à celui de 1926 (3.991 tonnes), mais
supérieur à celui de 1925 (2.249 tonnes).
Par colonie d'origine, les quantités proba-
bles d'exportation de fibres seraient les sui-
vantes : Sénégal, 283 tonnes ; Soudan français,
601 tonnes; Guinée française, néant; Côte
d'Ivoire, 813 tonnes ; Haute-Volta, 393 ton-
nes; Dahomey, 678 tonnes ; Niger, 51 ton-
nés ; Mauritanie, 2 tonnes.
ete.
A la Commission de I Algérie
des Colonies et des Protectorats
La Commision des Colonies, dans sa der-
nière séance présidée par M. Biaise Diagnc,
désigne comme rapporteurs :
io M. Roux-Freissineng pour le projet
d'amélioration et d'extension du port de Dji-
jelli ;
2° M. Alcide Delmont pour le projet con-
cernant l'application aux colonies de l'arti-
cle premier de la loi concernant la réhabi-
litation des condamnés en temps de guerre ;
3° M. Auguste Brunet, pour le projet de
loi relatif aux aliénés de La Réunion;
* 4° M. Alcide Delmont, pour le projet con-
cernant l'application aux Antilles et à La
Réunion du projet de loi modifiant l'article
premier.du Code pénal sur l'avortement.
- Enfin, le vœu suivant, présenté par MM.
Biaise Diagne, Ernest Outrey et Auguste
Brunet a été adopté :
La Commission de P Algérie et des Colo-
nies demande que le nouveau statut des
banques coloniales, inauguré à l'occasion
de la création de la Banque de Madagas
car, soit étendu aux banques privilégiées de
l'Afrique Occidentale-et de la Banque de
l'Indochine ;
Sigrràle à la Commision des Finances l'in-
térêt pour les colonies intéressées de bénéfi-
cier le plus tôt possible des redevances im-
posées par la nouvelle formule de participa.
tion aux instituts d'émission comme contre.
partie légitime de leur privilège, et
Invite le Gouvernement à déposer sans re-
tard le projet relatif à la Banque de l'Indo-
chine dont le privilège est expiré depuis
srpt ans.
r Rappelons que c'est M. de Tinguy du
Fouët qui a été chargé par la Commission
des Finances de rapporter pour avis le pro-
jet rapporté par M. Auguste Brunet SUT la
nouvelle organisation de la Banque de l'Afri-
que Occidentale, et que la Commission des
Finances, en désaccord avec son premier rap-
porteur M. Léon A rchimbllud qui a démis-
sionné, a chargé le député de la Vendée
d'étudier te nouveau régime et d'y préconiser
telles ou telles modifications dans la conven-
tion postée entre l'Etat et cet important or-
gnniuuiu financier,
'," LE CAFÉ -':'.-
.1 -
et leb Colonies françaises
-i
Le café est une denrèè dont la.'
-, coniostimatiqn, durant ces dernières
années, s'est beaucoup développéev.
en France et dans d'autres pays. Inconnu
ou peu connu dans nos campagnes il y a
quelque cinquante ans, il est devenu aujour-
d'hui d'un usage courant, quotidien. Il est
un des indices les plus certains, dans beau-
coup de régions, du développement du bien-
être.
La Frallce. est, après les Etats-Unis, le
pays du monde qui en consomme le plus.
Voici, d'ailleurs, une statistique qui nous
montre la moyenne annuelle de la consom-
mation :
(E" tonnes métriques)
Etats-Unis 620.000
Etante ",.,., 170.000
Hollande et Belgique. 80.000
Allemagllc 55.000
Italie , .,. 46.000
Suède 43 .000
Afrique 40.000
Espagne 2 5 000
Autres pays d'Europe 150.000
d'Amérique 45.000
Océanie 2.000
Asie 150.000
1.291.0ad.
Mais ces chiffres globaux pour si inté-
ressants qu'ils soient, ne nous renseignent
pas d'une façon aussi précise que ceux qui
nous donnent la consommation f ar tête d'ha-
bitant. Voici ces derniers pour un certain
nombre de Pars :
(E, si kilos)
Suède.. , , , , , , 7 2
Etats-Unis 5 8
Hollande 5 5
Cuba 54
Belgiquc , , , , , ., 5 2
France 4 3
Suisse ,.,.,., , , ; , , ., 3 8
Si nous comparions ces chiffres avec ceux
de 1919, nous remarquerions que, dans tous
les pays ci-dessus nzeniimmés, la consomma-
tion a augmenté, sauf en Hollande et en
Belgique. En France, elle a presque doublé
puisqu'elle est passée de 2 kilos 9 à 4 ki-
los 3.
Chacun sait que le Brésil est le plus gros
producteur de café du monde. Sur une pro-
duction mondiale de 1.307.000 tonnes, il en
a fourni en 1925, 875.000 soit 65 et les
autres Etats de. l'Amérique, Colombie, Ve-
nezuela, Amérique Centrale, 364.000 ton-
nes. Donc, au total, pour les pays du Nou-
veau Monde, 1.239.000 tonnes, c'est-à-dire
environ 95
Quelle est la part de nos colonies dans
cette production? La plupart d'entre elles
sont susceptibles de le cultiver et le ttllti-
vent, en effet.
Aux Antilles, les plantations de café sont
très anciennes. En 17 20, il fut importé à la
Guadeloupe et à la Martinique, d'où il pé-
nétra en Amérique Centrale. En 1723, il fut
introduit en Guyane et de là il passa au Bré-
sil, Où il trouva, dans l'Etat de Saô Paulo,
sa véritable terre, d'élection.
Mais les Antilles ne sont pas les seules à
nous donner du café. Madagascar, l'lndo-
chine, l'île de la Réunion, la Nouvelle-Ca-
lédonie, les Nouvelles-Hébrides, nous en
fournissent de bonne qualité et même,
comme la Réunion, de tout premier ordre.
La côte orientale de Madagascar est favo-
rable à cette culture. Les planteurs sont
même arrivés à créer une variété dite
« Kouilou 1 dont le parfum est très ap-
précié. Les progrès de cette culture sont ra-
pides, de 50 tonnes qu'elle était' en 1905,
elle a atteint. Vati dernier, 4.000 tonnes.
L'Indochine possède des terres rouges qui
rappellent celles de Sao Paulo. Mais les
moyens et les méthodes de culture
ont besoin d'être sérieusement amé-
liorés. Nous faisons également des efforts
cn Afrique Occidentale, notamment au
Congo, sur la' Côte d'Ivoire et au pays de
Kong. Mais là nous en sommes encore à
la période 'de début.
Nos colonies, malgré tout, sont loin de
suffire à la consommation nationale. En
192 5, nous avons importé des pays étran-
gers pour environ T.300 millions de francs
de café. C'est un gros elliffre,
Nous sommes donc largement tributaires
de l'étranger pour cette denrée dont la con-
sommation se développe chaque jour. Il y
a, par conséquent, dans nos colonies, un ef-
fort sérieux à faire 'dans ce domaine (t un
effort qui ne saurait qu'être rémunérateur.
Herry Fontrfm'er
Député du Cantal.
Propagandecoloniale
Notre confrère la Liberté, qui s'était déjà,
à plusieurs reprises, occupé de questions colo-
niales avec une certaine ampleur, vient de créer
une rubrique de propagande coloniale sous la
haute direction de son rédacteur en chef lui-
même, M. Camille Avmard.
C'est M.' Xavier de Hauteclocque qui a
assumé cette tâche en vue de répandre dans
te grand oublie touché par l'organe du soir les
rrancks idées Clui suscitent les multiples en*
lliousiasmes et les vocations généreuses.
! LE BUDGET DES COLONŒS
La discussion du budget des colonies doit
venir en séance publique à la Chambre, au
rléhnt (le la semaine prochaine, après les
fêtes et la discussion du budget de
1 "hygiène.
BROUSSES
BROUTILLES
---0-0-
Erreur de tactique
L'on distribuait, .ces temps derniers, en
'Tunisie, un journal intitulé Le Jeune Afri-
cain, et orné du portrait de M. Doriot qui
est, pour un certain nombre de Français,
quelque chose comme le Mahomet de Lé-
nine, dieu récent destiné à passer comme les
autres.
Mais il n'y a pas encore assez de pourpre
à son linceul, pense le député communiste.
Seulement, tout le monde n'est pas de son
avis, et c'est pourquoi l'on peut se réjouir
de l'affichage des traits de M. Doriot. Ils ne
sont pas particulièrement antipathiques, mais,
très significatifs de son caractère, ils repré-
sentent d'avance le visage même de la Ré-
volution et permettent de prophétiser son
rythme.
Premier acte : Le grand soir. Le triumvi-
rat Doriot-Cachin-Couturièr proclame la dic-
tature du prolétariat.
Deuxième acte : malgré la volonté bien ar-
rêtée du triumvirat d'instaurer la vraie Ré-
publique, la seule, l'unique, celle qui ne vit
que de vertu, tout ce qui est mal endormi
au fond du cœur des hommes : la cruauté,
l'instinct de pillage, la cochonnerie, sub-
rnerge le nouveau gouvernement. M. Cachin
est guillotiné comme trop tiède.
Troisième acte : nausée générale. M. Do-
riot est guillotiné parce qu'il est allé trop
fort. M. Vaillant-Couturier, comme son nom
l'y prédestine, est appelé à recoudre. -
Quatrième acte : une poigne de fer met
le point final à l'aventure. Les malins, ca-
chés on ne sait où durant la tourmente, re-
prennent le haut du pavé. Les profiteurs de
révolution triomphent, comme font présente-
ment les profiteurs de guerre. Il n'y a que
des ruines et des deuils de plus.
Voilà ce qu'on peut lire sur le faciès de
M. Doriot, un peu d'imagination et quelques
lectures aidant. Car ce pur révolutionnaire
est l'image frappante de la doctrine dans ce
qu'elle a d'absolu et, par conséquent, d'inhu-
main.
Or, en France et même en Tunisie, on n'a
pas beaucoup de goût pour l'absolu. La Ré-
volution, figurée par M. Doriot, fait peur.
Il est heureux pour l'ordre public qu'elle ne
se présente pas sous l'apparence confortable
de M.' Georges Pioch,
Audion
«t»
Maurice ïioIIbIIb va realrer ei France
Comme nous l'avions laissé prévoir, M.
Maurice Viollette, Gouverneur Général de
l'Algérie, va abandonner son poste. Il refuse
le renouvellement de sa mission, qui ne faisait
aucun doute, et restera à Alger juste le temps
nécessaire pour permettre à son successeur, une
fois nommé, de venir prendre les rênes du
Gouvernement Général.
Le député de Dreux quittera Alger regretté
à peu près unanimement par ses administrés,
mais il se doit et il doit à ses électeurs de
revenir en France à la veille de la consultation
électorale de l'an prochain.
Plusieurs noms ont été mis en lavant pour
lui succéder : d'abord, M. Daniel Vinceot,
sénateur du Nord et ancien ministre, et aussi
M. Albert Sarraut, sénateur de l'Aude et mi-
nistre de l'Intérieur. Mais M. Raymond Poin-
caré est hostile au principe qui consiste à con-
fier à un parlementaire un Gouvernement gé-
néral, et il a même fait savoir à M. Albert
Sarraut que s'il lui confiait le sceptre algérien,
il faudrait qu'il se démît de son mandat de
sénateur, comme le fit, il y a vingt-deux ans,
M. V. Augagneur de son siège législatif lyon-
nais pour régner à Tananarive. EÂ outre, M.
Poincaré, ne veut à aucun prix faire de
remaniement ministériel - il a affirmé à
maintes reprises ce serait ta dislocation irré-
médiable du cabinet d'Union nationale.
D'autres noms sont mis en avant, notamment
ceux de MM. Bonnefoy-Sibour, préfet de
Seine-d-Oise, et Bordes, préfet d'Alger.
On croit toutefois que M. Poincaré et les
ministres, décidés à confier le poste de Gou-
verneur Général de l'Algérie à une personna-
lité prise en dehors du Parlement, et qui pour-
rait, par conséquent, entreprendre une œuvre
de longue haleine, songeraient à M. Théodore
Tissier, président de section au Conseil d'Etat,
ancien sous-secrétaire d'Etat et collaborateur
de M. Briand depuis 1905.
Si M. Tissier accepte, sa désignation ne
fait aucun doute.
Mais il ne semble pas qu'une nomination
doive intervenir avant le mois de décembre.
M. Maurice Viollette reste donc présentement
en fonctions.
1
AU QUAI D'ORSAY
--0-0-
Le Imité d'amitié et de non-agression
outre la France et le royaume des Serbes,
Croates et, Slovènes, a été signé aujour-
d'hui au Quai d'Orsay par M. Briand et M.
'Mn.rinkovitcli.
11 avait et6 négocié il y a près de deux
ans et paraphé par MM. Briand et Nin-
rrhitcli en mars 1920. Si rechange des si-
lînniuros dcfinilivcis a ,"tl' aussi longtemps
'liffôvé, c'est, psy égard ipour l'Italie, sur la
dtmandfi du gouvernement italien et pour
comnlairc A son désir.
- L'opinion française ne s'esl pns émue le
moins du monde de la visite de l'escadre
italienne ù. Tnngor. qui a été considérée
flans certains milielix comme une provoca-
tion. Dnns {'cs conditions l'Italie non plus
nf snurail s'émouvoir de ln signature de ce
malin. '-
---
A la Société des Nations
Le Comité d'hygiène
Le Comité d'hygiène a terminé les lrn-
vaux de sa onzième session. Après avoir
décidé de reconstituer la « commission de
renseignement de l'hygiène publique et de
la médecine préventive x, le Comité a pris
connaissan le du rapport final de la com-
mission internationale de la maladie du
sommeil.
Cinéma Colonial
0-0––
Les enfants à l'écran
La petite Janine Borclli vient d'être en-
gagée par M. Benito Perojo pour tenir un
rôle dans La Comtesse Marie, déjà tourné en
partie au Maroc. Cette toute jeune artiste ne
manque pas d'engagements. Ses dons physi-
ques sont charmants et, -en outre, elle
n'ignore rien des sports.
» La Sirène des Tropiques 1)
Les prises de vues de La Sirène des Tro-
piques sont terminées. MM. Etiévant et Nal-
pas viennent de commencer le travail de mon-
tage.
Au Maroc
MM. Mathot, Liabel et la troupe de A t'om-
bre du Harem (Louise Lagrange, René Mau-
pré, Jackie Monnier, etc.), qui sont en train
de tourner au Maroc, ainsi que nous l'avons
relaté, espèrent achever leur film vers le 15
de ce mois.
L'Aviation Coloniale
--.-
Paris-Saïgon et retour
Le capitaine Challes et le mécanicien
Rappin ont interrompu leur voyage de
retour à Téhéran, pour y donner une
démonstration de la qualité de l'avion
qu'ils pilotent. Ils comptent séjourner deux
ou trois jours dans la capitale de la Perse.
Hanoï-Bangkok
Le lieutenant-colonel Leblanc, chef de
l'aviation militaire en Indochine, et le sous-
lieutenant pilote Discours, partis de Hanoi
à destination de Bangkok le 7 courant à
8 li. 27, sur un avion muni d'un moteur
de 450 CV, sont arrivés à l'aérodrome de
cette ville à 14 li. 30, couvrant un parcours
de mille kilomètres en 6 h. 5 de voi sans
escale.
Le colonel Leblanc est chargé par le Gou-
verneur général de l'Indochine de remettre
au roi th Sium un message tic félicitations
& l'occasion du premier anniversaire de
son couronnement. Il assistera ensuite à
Bangkôk aux fêtes de l'anniversaire de la
victoire des alliés le 11 novembre.
I
A L'ACADÉMI DES SCIENCES
- 0
L'Académie, dans sa dernière réunion, a
décerné un prix de 10.000 francs à MM. Ed-
mond et Etienne Sergent de l'Institut Pas-
teur d'Alger, pour récompenser leur effort
ininterrompu de vingt-cinq années d'étude et
de prophylaxie du paludisme en Algérie.
Ali CONSEIL D'ÉTAT
-0-0--
Mission scientifique à Madagascar.
Demande d'indemnité
Cette haute juridiction a rendu un arrêt
qui intéressera très certainement l'élément
militaire colonial.
Elle a rejeté la requête quîun médecin-
major, chet de la place de Beyrouth, M. Le-
gendre, avait introduite aux fins d'obtenir
le paiement d'une indemnité qu'il estimait
lui être due, et ce, ù la suite d'une mission
scientifique à Madagascar,, que lui refusait
le Ministre des colonies.
Cette décision de rejet a été prise pour les
motifs suivants : il résulte de l'ins-
truction et des termes mêmes de la lettre
en date du 27 juin 1913, par laquelle le Mi-
l nistre des Colonies a chargé M. Leecndrc
d'études et de recherches - scientifiques a
Madagascar, que le requérant a été placé,
pour la durée de son séjour dans la colonie,
dans la position « hors cadre », et attaché
à l'Institut Pasteur de Tananarive, que
dans cette position, il n'avait droit, aux ter-
mes de l'article 51 du décret de 8 septembre
1910, « qu'aux indemnités de déplacement
« dans les mêmes conditions et d après leà
Il mèmes tarifs que les militaires et agents
« à la charge du budget colonial. »
.Qu'il n'est dès loirs pas fondé à pré-
tendre à l'indemnité journalière normale
prévue par l'article 22 dndit décret, laquelle
n'est accordée qu'aux officiers généraux et
supérieurs chargés d'inspections spéciales
aux colonies.
Requête d'un forestier de Libreville
Le 26 avril 19,23, l'administraleur-maire
de Libreville (Gubon) prenait une décision
infligeant une condamnation disciplinaire à
M. Auleley-Dingu, exploitant forestier. Ce
dernier, s'adressant au Conseil d'Etat, de-
mandait à cette haute juridiction l'annu-
lation de cette pénalité. Attendu, faisait re-
manquer le requérant, que l'adminislrateur-
maire de Libreville et le lieutenant Gouver-
neur, statuant en Conseil d'administration,
n'étaient nullement compétents pour pren-
dre cette décision., qu'il appartenait aux
tribunaux français, seuls compétents, de
juger et de condamner.
Appelé à statuer sur cette affaire, le
Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit pour les motifs que l'article 1er du
décret du 31 mai 1910 portant règlement
sur l'indigénàt en Afrique équatorialc fran-
çaise dispose que les administrateurs et
fonctionnaires commandant les circonscrip-
tions et subdivisions administratives sta-
tuent sur les infractions spéciales, détermi-
nées par arrêté du Gouverneur Général,
commises par les indigènes non justicia-
bles des tribunaux français.
Que les faits relevés contre le requérant
n'étant pas constitutifs d'une infraction
prévue par les lois 'pénules françaises, le
requérant n'était pas, à raison de ces faits,
justiciable des tribunaux français,. dès
lors, l'administratcur-maire de Libreville
était compétent. pour se prononcer sur les
sanctions que pouvaient comporter les faits
dont s'agit.
Considérant que l'article 2 du décret du
31 mai 1910 dispose que les infractions spé-
ciales il l'indigénàt peuvent ètrc frappées
de pénalités de quinze jours de prison et
100 francs d'amende.
Dès lors, en infligeant au requérant dix
jours do prison et 100 francs - d'amende,
radministrateur-maire de Libreville n'a pas
excédé ses pouvoirs.
Qu'il résulte de ce qui précède que M.
Auleley-Dinga n'est pas fondé a demandqr
l'annulation de la décision du lieutenant
Gouverneur du Gabon qui a maintenu les
sanctions prononcées contre lui.
Dépêches de l'Indochine
Au Yunnan
La coupure jle la voie ferrée qui avait
été fuite au kilomètre 327. le 1er novembre,
par une bande de pirates opérant pour le
compte du général dissident Tang-Ki-Yu,
a été réparée le 4 sous la protection d'un
contingent des forces du chef pirate Ly
Chao-Tsong, lequel parait se conformer,
aux instructions du directoire. Le trafic a
été rétabli. La situation est calme à l"Hn-
nunfou, à Mong-Tseu et à Amitclléou,
A Hanoï
I.c (iouverneur général p. i. Monguillop
est arrivé le G courant, revenant de Saïgo-ii
où il avait accompagné le Gouverneur gé-
néral titulaire.
Maniiestations à Shanghai
A l'occasion de t'anniversaire de la réu".
lulion russe, diverses manifestations ont en
lieu sans incident dans la journée, de lundi,
mais le soit- à huit heures, une délégation
de llusses blancs a manifesté devant le
consulat des soviets qui a riposté par des
coups de feu. On annonce trois tués et cinq
blessés.
Les exportations
Pendant les neuf premiers mois de l'an-
née 1927, les chiffres des exportations d'ln.
dochine atteignent en tonnes, savoir:
Peaux brutes".,.,.",.,:-, 1.1510
Soies grèges natives 29
fois sons secs" 2(l.lo0
Coprah 8.070
Poivre 3.953
Bois de teck 1.424
Kapok 377
Ciment 22.874
Houille 042.230
Minerai de zinc 12.S09
Caoutchouc 6.807
Les exportations suivantes présentent
une diminution sur la même période de l'an
passé :
Soies grèges natives, 15 tonnes environ
liois de teck, 0.300 tonnes environ,
Clmcnt, 28.300 tonnes environ.
Par contre l'augmentation pour lr flot-
vre est de 1.800 tonnes, le caoutchouc de
HOO tonnes et le minerai de zitte de G. 10(' ton-
nes.
Le marché du riz
Situation générale. Le marché demeure
très faible et les prix continuent à baissflT,
Toutefois, en fin de quinzaine, le /Lde/lisse.-
rnent des cours a eji tendance à s'&rrôicr,
RIZ. Peu d'affaires. Le volume était
tnsuffisant pour empêcher la baisse des
cours. En clôture la baisse s'est raleulie.
BRISURES. Après une légère repiise
les cours sont revenus aux plus, bas enre-
gistrés cette année. Les stoclts sont faibles.
FARINES. Légèrement soutenus au
début de la quinzaine, les cours faiblirent
par suite de l'absence des demandes. Stocks,
laibles,
PADDY. Baisse continue. Les rizicul-
teurs débarrassent leurs greniers, pour latra.
de la place à la nouvelle récolte qui sera
cette année, dans la plupart des provinces,
en avance d'un bon mois. Les perspectives,
sont toujours favorables.
Les exportations de riz par Saigon pour
la deuxième quinzaine d'octobre, se décom-
posent ainsi:
Riz blancs :
Sur la France 1.39i tonnes
Sur l'Etranger 27.998 -
Riz Cargo :
Sur la France 256-8
Sur l'Etranger 418
Paddy :
Sur l'Etranger 221
Brisures :
Sur la France 1.202 -
Sttr L'Etranger'",.,., 3.074 –•
Farines :
Sur la Friince 107
$ur l'Etranger., 4.167 - -
Les exportations totales du ri de Cochin•
chine depuis le 1er janvier 1927 atteignent
1.239.662 tonnes..
lndopncifi,
.,. –-
A LA CHAMBRE
---+0-
DEBATS
Le budget de la marine marchande
Au cours de la matinée d'hicr, la Cham-
bre a discuté et adopté le budget de la
marine marchande.
nans la discussion générale, M. lan(l
velli, député des Rouclies-du-Rhône, a at-
tiré l'attention du ministre des Travaux
publics sur les conditions la.nwnlahle::; dans
lesquelles sont embarqués trop souvent le 3
indigènes et qui donnent lieu à de justes
doléances de la part de nos gens de mer.
Cette protestation vise les africains et
les asiatiques qui ne jouissent pas du droit
de vole et qui TvC sont pas soumis aux mô-
mes obligations que nos compatriutes.
cc Actuellement, ces Africains ou Asiati-
ques constituent le tiers de l'effectif, ce qui
crée une situation difficile h nos marins, qui
ne ti ou vent plus à travailler
il Mêmes observations puur les agents du
service général à bord. Ln plupart des maî-
tres, d'hôtel sont Suisses, et 1;1 plupart des
cuisiniers Chinois.
Il 11 est cependant assez de Français qui
pnurrciienLet au moins aussi bien que ces
étrangers occuper l'un et l'autre de ces cm.
ploie.
« D'autre part lorsqu'un- marin (Ist 'coni £ é-
di6 par une Compagnie, toutes les autres
sont aussitôt alertée» cl refusent ii ce mai-
heureux tout travail.
Il On nous a. dit que les marins allaient
être satisfaits en ce qui concerne les retrai-
tes: s'agil-il du projet Baudouin qui donne
satisfaction ;'i tous.mais que nous ne voyons
jamais paraître ? l'ne fois de plus, les pro-
messes ne sont pas tenues, et nos marin.»,
attendent toujours, n
C'est aux services maritimes île }'fli'lll'!
du Vord que s'en prend M. Morinand. i>r-
tes, ronstate-l-il. l'entrée u. ligne dans c
dernièrn» années des huit Gouverneurs
a constitué une heureuse amélioration..Ta
mais l'Afrique du Nord n'n eu une aussi
belle tlotte mais il s'agit d'en assurer .-n!-
jo.\H'd'lmi le renouvellement
Que va-t-on faire, à cet ét'ard ?
fi 1 .;i. métropole, qui avait consenti !<̃* pre-
mier effort"; ':'t'!-\l lournée vers l'Algérie :
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