Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 octobre 1927 24 octobre 1927
Description : 1927/10/24 (A28,N156). 1927/10/24 (A28,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIBME ANNEE. N° 156
M NUMERO : *) CENTIMES
LUNDI SOIR, 24 OCTOBRE 1927
Les Annales Coloniales
Us mw*nc*t et récUmes uni rtfues M
kvraai» Ai i«Mnui.
DIMCT*UIIS > Maroe. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Los Ahialrs Coumiales ne publient que des or*.
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
Aussat es$TlolEm
08 & Administration ;
»
u, BNPARIS (T)
rttirn T LOUV- IMÎ
- RICHELIEU1741
ABONNEMENTS
&en le supplément illustré :
Un «a 6 Moi* a M.i.
France et
Cotonies 120, 61 9 M <
ttrangsr ISO » 100 > M »
On l'ibooM sans frais Oui
toos - bureau de puto.
La iroMon rlzicole de Madagascar
J -. V-. J.–
11 _,¡. --- .:.-
Je viens de recevoir un intéressant rapport I
d'une personnalité très connue de I Ile, M. Le-
joy, dont les efforts tendent à développer et à
améliorer la production en riz de la Grande-
lie.
D'une façon générale le riz se c, lasse sur les
marchés mondiaux en deux grandes catégories :
a) Des riz d'industrie ;
b) Des riz d'épicerie.
Le riz d'industrie qui sert également à 1 ali-
mentation des indigènes à Madagascar est re-
présenté par le Saigon.
Le type le plus parfait du riz d épicene est
le riz Caroline. Lindo-Chine exporte annuel-
lement 1.500.000 tonnes de riz et détient le
marché mondial du riz d'industrie.
Notre colonie de Madagascar, avec sa très
faible production qui est d ailleurs fonction de
sa population si peu dense, ne saurait vouloir
concurrencer le Saigon.
Par contre, la wande-Ue possède des ty-
pes de riz qui peuvent rivaliser avec les plus
beaux riz des Carolines et de Java. C'est donc
vers la production du riz dit de luxe que la
riziculture malgache doit s'orienter.
Deux régions, celle de Majunga et celle du
Betsiboka présentent à cet égard un intérêt par-
t iculier.
Le riz connu dans le commerce spécial du
riz sous le nom de riz de Majunga se classe
après le Saigon n° 2 et se cote toujours à un
peix nettement inférieur à ce dernier type de
riz. Si on tient compte que le Saïgon n° 2 est
le riz le plus commun livré à la consomma-
tion, le riz de Majunga apparaît comme le riz
le plus inférieur du marché des riz.
Par contre, Madagascar se prête parfaite-
ment à la - culture du riz Caroline.
'1 .-
Avant la guerre, les cours moyens de aI-
gon oscillaient entre 200 et 210 fr. Tandis
que le Caroline se cotait entre 400 et 600 fr.
L'crigine malgache du Caroline est recon-
nue non seulement par les documents officiels
français, mais Copland, dans son livre Rice,
qui fait autorité en matière de riziculture, re-
connaît lui-même le fait dans un chapitre au
sujet du riz Caroline. Avec une longue et pré-
cise documentation à 1 appui, il précise <^ue
c'est en 1694 que notre riz malgache fut in-
troduit, par le port de Charleston, dans le sud
de la Caroline.
Les premières recherches sur les rizières tu-
rent une révélation. On trouva des variétés re-
marquablement belles, présentant toutes les ca-
ractéristiques des plus beaux riz de luxe.
Mais les constatations les plus intéressantes
furent faites à la récente foire de Marovoay.
Le stan d spécialement réservé aux riz et
paddy présentait un nombre considérable de
corbeilles apportées par les rizicutteuts indigè-
nes de la région.
Le produit de chaque corbeille examiné
avec le plus grand soin confirma les premières
constatations faites dans les rizières.
Il en résulte que les riz de la côte Ouest ne
le cèdent en rien comme grosseur, transpa-
rence du grain, valeur marchande aux riz de
la côte Est et des Hauts Plateaux. Etant bien
entendu qu'il s'agit du riz à l'origine, pris pai
variété et avant tout trafic et tout mélange chez
le3 - collecteurs de riz.
- - 1
On a pu ainsi aboutir au classement sui-
vant : Un riz très long, très transparent, se
rapprochant du vary lava, cependant un peu
moins étoffé. Son nom local est le « vary
çnahy ». <
Uif riz demi-long connu dans la région de la
Betsiboka wus le nom de « maso amaly x,
également transparent avec cependant sur cer-
tains lots une arète blanche.
Un riz très mince, le « kalily », qui n fest
autre que le Bengale, riz d'introduction ré-
cente.
Enfin, un très petit riz, le « vary madi-
pika. », très productif et transparent.
Si ces iiz étaient livrés séparément aux usi-
pes, ils permettraient au commerce de les ven-
dre en remplacement du Caroline, du Java. du
; Blue - Rose et - du Bengale.
Seul, le « vary madinika » est sans rande
valeur marchande et trois types de riz de très
belle qualité, le vary mahy, le maso amaly, le
kalily types, sont égaux sinon supérieurs aux
plus beaux riz de la côte Est ou du Plateau
Central.
Ce qui frappe d'une tfaçon générale, c est la
très grande transparence des krains des riz. ar-
rivés à maturité normale, indice d'un climat et
de terres convenant parfaitement à la culture
du riz.
Par contre, certains lots présentent d,es
grains très opaques crayeux, fêlés intérieure-
ment. Il est alors évident que ces riz ont souf-
fert du manque d'eau et de l'excessive séche-
fert du manque d"eau e excess i ve séc h e-
resse.
Ces lots sont assez nombreux, d'autres sont
encore plus mauvais et proviennent des riziè-
res qui ont été submergées par l'inondation au
moment de la maturité. Le grain est encore
plus opaque, petit, sans aucune valeur.
Ainsi donc, parmi les riz de Majunga, on
peut distinguer deux grandes qualités : Le riz
normal de très bonne qualité et des riz ava-
riés. Avaries fréquentes dans la vallée de la
Betsiboka par suite de la sécheresse due au
manque d'eau d'irrigation ou la submersion
par les inondations.
Le riz qui manque d'eau n'arrive pas à ma-
turité complète, sèche sur place, se craquelle
intérieurement
La submersion produit des effets analogues.
Cette situation a pour principale raison que
le commerce des riz est entre les mains des
Indiens pour qui cette denrée est simplement
un produit d'échange et de remboursement des
Prêts consentis avant récolte à l'indigène. Pour
Indien, la qualité importe peu. Les riz de
choix, les riz mouillés, avariés, mûris sans eau
ont pour lui la même valeur et il les mélange.
Aussi, les très beaux riz mêlés avec une
forte proportion de mauvais riz produisent le
mélange crayeux farci de brisures que le com-
merce des riz dénomme riz de Majunga.
, Les riz de la Betsiboka sont normalement
transparents et ne sont opaques que par acci-
dents, manque d'eau, insuffisance de végéta-
tion par défaut d'irrigation ou plantation à
contre-saison. La question de l'irrigation est
donc primordiale..
Il faut de l'eau et être maître de l'eau. Sans
une irrigation parfaite, d'autant plus nécessaire
que le climat de la Betsiboka est très sec pen-
ant 8 à 9 mois de l'année, une grande partie
des rizières de la Betsiboka continueront de
produire des riz crayeux et opaques et si fê-
lées intérieurement que les machines les plus
perfectionnées ne feront jamais que de la bri-
sure.
L'époque de la plantation est également de
la plus haute importance ; les riz mûrissant en
pleine saison froide, au moment de l'arrêt de la
végétation, présenteront toujours, même bien
irrigués, des parties blanches et crayeuses.
Dans cette vallée de la Betsiboka, où la cul-
ture du riz est entièrement entre les mains des
indigènes qui l'exécutent encore par les procé-
dés les plus antiques, la question de la main-
d" œuvre se pose avec une acuité particulière.
Chaque hectare de rizière réclame, en effet, la
présence d'une famille entière. Toute augmen-
tation de surface mise à nouveau en culture
implique l'arrivée dans le pays d'une nouvelle
famille.
Si on tient compte des énormes surfaces à
mettre en culture, du désir des sociétés oui sont
propriétaires de la plus grande partie des ter-
res à riz de mettre des terres en valeur, on ar-
rive à la conclusion que ce sont des milliers de
familles qu'il faudrait recruter et ifxer dans
la vallée de la Betsiboka.
Mais où trouver cette main-d' œuvre ?
Dans toute l'étendue de la colonie se for-
mulent les mêmes demandes au sujet de la
main-d' œuvre, que ce soit pour la grande cul-
ture industrielle du manioc, de la canne à su-
cre, des pois du Cap, des arachides ou pour
les plantations de cafés, vanilles, girofles.
En plus de ces région, de nouvelles, iusqu à
ce jour fermées à la colonisation et qui fournis-
sent pour cette raison la main-d' œuvre aux
rizières de la vallée de la Betsiboka, vont
s'ouvrir demain à la vie commerciale, agricole
et industrielle. La main-d'œuvre trouvant à
s'employer sur place, ne cherchera plus à
quitter son pays d'origine. Il est même à
craindre qu'une émigration en sens inverse ne
se produise et que des Betsileo et des Antai-
moros fixés dans la vallée de la Betsiboka ne
rentrent dans leur pays.
Pour mener à bien le développement de la
riziculture, il faut introduire dans la culture du
riz des procédés moins primitifs que ceux qui
sont actuellement en usage à Madagascar.
La riziculture moderne est née d'hier, elle
est encore fort peu connue, mais il est certain
que les procédés mécaniques appliqués à la ri-
ziculture et qui font actuellement la fortune du
Sud des Etats-Unis, permettront d'obtenir les
mêmes résultats à Madagascar.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député an Finiitère.
Vice-Prénident de la. Chambre,
DANS LA LEGION DtltONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont nommés :
Chevaliers
M. Barrillot, sous-chef de bureau de l'Ad-
ministration centrale du Ministère des Colonies,
en service détaché au- Togo.
M. de Bruchard, planteur au Gabon.
Mgr Veitz, supérieur ecclésiastique des Iles
Saint-Pierre et Miquelon.
Mgr de la Bonninière, comte de Beaumont,
évêque de Saint-Denis (Réunion).
MM. Théry. publiciste, directeur, rédacteur
en chef de l' publiciste, d i recteur, ré d acteur
en chef de r Economiste Européen.
Rabi Doamba Ouidi-Naba, chef de pro-
vince à Ouagadougou (Haute-Volta).
j
La santé de M. Lapalud
--0 -0--
M. Lapalud, Gouverneur de la Côte
d'Ivoire, actuellement en congé en Algérie,
a été opéré récemment d'un phlegmon au
bras droit. Il est sorti en pleine voie de
convalescence de la clinique il y a quelques
jours et est attendu au début du mois pro-
chain à Paris.
41»
Le retour d'ujnroyaoïur princier
Le Duc de Nemours, qui vient de faire
à Madagascar un voyage d'études du plus
haut intérêt, s'est arrêté dans l'Est Africain
avant de regagner l'Europe.
Il est attendu à Southampton le 16 no-
vembre.
(De notre correspondant particulier.)
Ajoutons que le Duc de Vendôme, actuel.
lement à Lausanne, et la Duchesse, qui se
préparent à partir pour Naples, seront de
retour à la même date, à Neuilly, pour y
recevoir -- l'illustre voyageur.
«Ooo- - 1
une craix qui (Mpu être coloniale
-00
L'éditeur de musique Francis Salabert, qui
a attaché son nom. à la trépidante musique
américaine, ne se destinait pas à lancer les
charlestons nègres dans les deux mondes.
Il vient d'être décoré au titre de l'Instruc-
tion publique.
Avant de devenir un famélique éditeur -
puis un gïand il fut tenté par l'agriculture,
et, il y a un quart de siècle, \oulait partir en
Tunisi e pour faire de h culture et de l'éle-
vage.
Ft au lieu de conduire la charrue, il suivit
lr sillon tiacé par son rère, qui clait chcf-d"or-
cliostre.
Au MAROC
0
Deux incidents
L'émotion causée par l'assassi-
nat de M. et Mme Arnaud et l'en-
lèvement de leurs deux fillettes,
commençait à peine à se calmer que la nou-
velle d'un second attentat dans une région
sensiblement voisine, bouleverse à nouveau
Vopinion. Les victimes, M. Yves Steeg, lè
propre neveu de M. Th. Steeg, M. Jean
Maillet, beau-fils du frère du Résident Gé-
néral de France au Maroc et deux dames
sont de qualité. Ont-elles été simplement
enlevées ou sont-elles blessées ? Nul ne le
sait, le service des renseignements agit pour
les retrouver et pour négocier leur libéra-
tion.. C'est fort bien. Espérons qu'elles se-
ront récupérées en bonne santé ainsi que les
fillettes Arnaud et que le service des rensei-
gnements remportera là tin succès a pos-
teriori.
Mais il ne faut pas dramatiser outre me-
sure des événements si cruels en soi, mais
qui peuvent avoir des causes particulières
différentes. Il ne faut hausser des faits di-
vers si cruels qu'ils soient, au niveau d'un
événement politique. Peut-être les Arnaud
s'étaient-ils créé des inimitiés parmi les dis-
sidents voisins1 Peut-être M. Yves Steeg et
ses compagnons ont-ils péché par impru-
dence-' en s'.aventurant à chasser dans une
zone insoumise au su de tous.
Notre distingué confrère J.-M. Bourget,
le dit très justement dans le Journal (Jcs
Débats d'hier.
La région du Tadla ,n'est pas encore pa-
cifiée à l'heure actuelle. Il ne saurait être
question pour le moment d'entreprendre des
opérations de grande envergure visant à nous
rendre maitres des crêtes de l'Atlas, ce se-
rait une entreprise des plus difficiles.
C'est précisément cette difficulté qui a
juif reculer l'opération prévue pour Vaitnce
qui s'achève. Souhaitons, si on la décide un
jour prochain, qu'elle çc fasse avec le mi.
nimum de risques.
Par ailleurs, Camille Aymard dans la
Lilx-rté s'enflamme justement contre le pro-
cédé infiniment dangereux s'il se renou-
velait qui consiste à traiter avec les tri-
bus dissidentes coupables de tels méfaits.
Car. en envoyant aux ravisseurs des
émissaires, en traitant le premier brigand
venu comme un nouveau Raisouli ou un
nouvel Abd-el-Krim, on leur donne toutes
les audaces. A chaque offre qu'on leur fait,
ils augmentent leurs exigences. Et, pendant
ce temps, deux pauvres enfants endurent
pire que la mort.
Si nous voulons garder le Maroc, sachons
comprendre l'âme marocaine, et gouvernons
selon les traditions du pays et selon la né-
cessité.
Il y a quinze ans, lors de la conquête du
Maroc, des officiers envoyés en éclaireurs
dans certaines régions insoumises - et qui
le sont encore en partie notamment dans
l'Atlas, nous racontaient qu'on leur avait si-
gnalé la présence de Français réduits en
captivité et qui vivaient esclaves chez les
tribus.
C'est parfait. Le Maroc français fie doit
pas ressembler au Maroc espagnol. Mais
nous devons continuer la pacification maro.
caine par étapes, doucement et progressive-
ment. Nous devons comme V procède, avec
tant de prudence et d'habileté, M. Th.
Stcrg, ne pas nous aventurer dans des expé-
ditions coûteuses en hommes et en argent
sans but et sans profit.
Le général Tyautey n'agissait pas autre-
ment quand il était au Maroc et que, cha-
que année, sur la carte, la taclie de la zone
pacifiée et accessible aux colons européens
- se développait.
La moralité de cette triste aventure qui,
nous le souhaitons bien vivement, n'aura
aucune suite que ces enlèvements brusques
et une captivité écourtée, c'est qu'il faut
qu'on sache au Maroc aussi bien qu'à Paris,
qu'il y a des parties du Rif et de l'Atlas
où l'on ne doit se risquer qu'avec infiniment
de précaution.
Saluons les pionniers qui vont de l'avant,
mais qu'ils se souviennent qu'ils ont quitté
la Chaouia ou la vallée du Sebou.
Marcel Ruedel
.400.
Conférence sur le Maroc
-0
Hier, à Bordeaux, le Comité régional des
conseillers du commerce extérieur de la
France, présidé par M. Charles Cazalet, a
offert un déjeuner-causerie. Ce fut le géné-
ral d'Amadc, baptisé autrement dans un
numéro sensationnel des Ilommes du Jour,
qui fit la causerie. Sujet : Le Maroc
de 1907 et de 1927. Il a retracé l'œuvre
magnifique de colonisation de l'empire
chéri lien, a exposé la situation économique
du Maroc aux inépuisables richesses et a
félicité ses successeurs, le maréchal Lyau-
ley et le résident général stccg.
Puis, en un toast associant d'Amade iL
Lyautey, un télégramme fut envoyé à
I yautey.
.,.
Cinéma Colonial
--o--
Un film religieux
Le P. Danion, chapelain de la basilique,
de Domrémy, qui a tourné le film les Neli-
gieux, est actuellement en Tunisie. Il se pré-
pare à parcourir, jusque dans l'extrême-Sud,
le vaste diocèse de Carthage, en filmant des
scènes artistiques et religieuses au cours de
sa randonnée, en vue de l'élaboration d'une
nouvelle composition cinématographique.
«o tîo n.
, 0
Le docteur Charles Nieolle, iauréai <'
prix • )siî is, dirin'leiir de l'Institut Pasteur
de Tunis, vient dYIre reru A TlkMel de illo
(V llouen.
Les enlèvements de Beni-Mellal
Deux colons de Beni-Mellal, Yves Steeg
fils de M. Louis Steeg, frère du Résident.
Ghllral, et M. Maillet Jean, fils de la
deuxième femme de M. Louis Steeg, accom-
pagnés de deux dames, Mme Prokorof,
et sa mère, Mme de Steinheil, artis pour
la chasse, le 20 octobre, dans l'après-midi,
ont été signalés comme n'étant pas rentrés
le soir. Ils ont été recherchés activement dès
le lendemain matin. Après une battue dans
une région difficile et escarpée, l'automobile
a été retrouvée abandonnée dans un bots
situé près du front, entre Beni-Mellal et
Ouaouizert.
Le beau frère de Mme Prokoroff a fait la
déclaration suivante :
Ne voyant rentrer ni ma belle-sœur ni ses
compagnons ù la nuit tombante, je partis à leur
recherche avec trois indigènes de toute con-
fiance. Après avoir dopasse le Marabout de Sidi
Hamoun, nous rencontrâmes quinze Chleuhs
dissidents que nous dispersâmes à coup de feu.
La fusillade pouvant alerter toutes les tribus,
nous sommes rentrés à toutes brides a la ferme
et nous .envoyâmes un émissaire au capitaine
Lucas, chef des renseignements du Dur. Ould
Zidouh.
« A ce moment urrivu, toute ensimglantée une
chienne appartenant il M. Jean Maillet. Nous
repartîmes aussitôt sans attendre l'arrivée des
secours. Les Arabes nous informèrent qu'une
auto abandonnée se trouvait dans la forêt, Par-
venus à l'endroit tragique, nous ne pûmes que
constater qu'une affreuse scène s'y était dérou-
lee. »
On croit pouvoir affirmer que les prison-
niers sont du côté d'iderniann au pouvoir
du puissant chef montagnard M07ta dû Said
Bengrada.
D'après les empreintes relevées, une di-
saine d'hommes paraissent avoir participé à
l'attaque de l'automobile et à Venlèvement
de ses occupants.
Les chasseurs, à la vérité, s'étaient aven-
turés dans une région peu sûre et qu'ils
savaient peu sûre. Défense formelle avait
été faite, en effet, de pénétrer dans ces pa-
rages, mais il semble malheureusement que
MM. Yves Steeg et Mayet aient fait preuvt
d'une témérité, hélas ! superflue.
Aussitôt la nouvelle connue, les services
de Sûreté se rendirent sur les lieux et les
troupes de la région furent alertées.
C'est en mer que le Résident Général a
dû apprendre cet événement ; il avait, en
icffct, quitté Marseille pour Casablanca sa-
medi matin à Il heures, avec Mme Steeg
et le général Mougin, chef de son cabinet
militaire. à bord du paquebot Maréchal.
Lyautcy. - -
Dans la soirée d'hier, la Résidence Géné-
rale a communiqué qu'un émissaire indigène
déclare avoir vu deux Européens prisonniers
sur le Souk dissident de Oued-El-Bhaguit,
sur le territoire des Beni-Mellal.
Les rôdeurs qui ont fait le coup à Beni-
Mellal ne semblent Pas être les mêmes que
les assassins de la famille Arnaud, mais ils
appartiennent au même groupe de djouchs
qui occupent la montagne et se réfugient
dans les hautes régions qui sont de Pénétra-
tion difficile.
L'Aviation Coloniale
-0-0 --
France-Amérique du Sud
Les aviateurs Costcs et Le Hrix ont été
promus officiers de la Légion d'honneur.
Les démonstrations de sympathie à
IV-gnrd de Costcs et de Le Brix continuent
chaque jour.
Les aviateurs français Costes et Le Brix
ont déclaré qu'ils avaient l'intention de
poursuivre leur raid sur Valparaiso, Li-
ma. Panama, la Havane, et de se rendre
ensuite à New-York.
L'aviation commerciale
Samedi soir a eu lieu, au Palais d'Orsay,
sous la présidence du maréchal Lyautey,
le banquet annuel des commissions tcclmi.
ques du Comité français de propagande
aéronautique.
A ce banquet assistaient, notamment,
l'inspecteur général Forfant, le général
P.oucabeille, M. Cîeorges CIHlHfc, M. Soreau,
président de la commission de l'aviatiun à
l'Aéro-Club, M. Caquot, professeur à l'Eco-
le des mines, etc.
A l'heure des toasts, M. Caquot s est levé
pour exposer le programme du comité. Il a
fait ressortir la nécessité de la création
d'une aviation commerciale pour répondre
à l'effort des aviations étrangères. Puis, ie
maréchal Lyautey a rendu hommage à
l'aviation française qui, a-t-il dit, n'est in-
férieure il aucune autre, mais qui a besoin
d'être aidée, encouragée, ainsi que cela se
fuit à l'étranger. lin terminant, le maréchal
a fait un appel chaleureux aux initiatives
privées en faveur du développement de
l'aviation commerciale.
Paris-Saïgon
Les aviateurs Chal-lo et napin, dont nous
avons annoncé l'arrivée on Cochinchine,
ont at.terri sur le terrain d'aviation de
nienhoa a :>i> kilomètres de Saïgon. Après
avoir été reçus par les autorités locales,
les aviateurs ont gagné, en automobile.
Saïgon où une réception avait été organisée
en leur honneur au Cercle Sportif sous les
auspices de la Ligue des Amis de l'Avia-
tion. dont le président a chaleureusement
félicité les aviateurs de leur magnifique
exploit, en présence d'une foule très nom-
breuse venue les acclamer.
Inltes-Néerlandaises-Amsterdam
L'aviateur hollandais Koppcn, revenant,
des Indes Néerlandaises à bord de son
avion postal, après avoir fait escale il Ka-
rnclti, est reparti le lendemain pour Den.
dcr-Abbas.
En Tripolitaine
Une escadrille militaire italienne d'expln.
ralion, composée de G appareils de 150 IIP,
est arrivée à Tripoli. Kilo avait quitté Cen-
toeellc la veille il neuf heures quinze ; ¡\
treize heures elle atterrissait à Tripani.
Partie le lendemain matin de cette localité,
elle atteignait Tripoli a. quatorze lieuros,
après avoir louché le cap Bon et longé le
littoral tunisien.
Os avions peuvent tenir l'air pendant
dix heures avec mue vitesse de ;.>tH) ki-lonie-
li :'s à l'heure.
( »n présume que celle llotille doit, suivre
l'expédition militaire italienne vers Moui-
zotik.
M< MM!
0-0
La matinée de gala @ au profit de « l'Œu-
vre de l'Enfance en Tunisie », organisée
par notre confrère Paris-Midi et la « Gau-
mont-Lœw-Metro », a eu lieu samedi au
Splendid-Cinéma, avenue de la Motte-Pic-
quet, avec le plus franc succès.
A cette belle séance assistaient M. le
Résident Général de France en Tunisie et
Mme Lucien Saint, créatrice et présidente
de l'Œuvre, M. le colonel Courtot, Si Ca-
dour ben Gabrit, Robert Heynuud, amiral,
et Mme Dumesnil, M. et Mme Wirot,
M. et Mme Pinchard, M. et Mme d'Arna-
ville, etc., etc.
Un programme de choix, plein d à-pro-
pos, a été vivement applaudi par l'assis-
tance très nombreuse. Il se composait de
deux films inédits sur la Tunisie : « Le
Voyage du Résident Général dans le Sud
Tunisien », t-, Du golfe des Syrtes au La:
Tchad » (Mission Tunis-Tchad dirigée par
le colonel Courtot), auxquels succédèrent
les Clowns Mylos et Coco, du Cirque de
Paris, les Actualités Pathé-Gaumont-Mé-
tro », et, enfin, « La Grande Parade » (en
représentation unique).
Le public très enthousiaste a grandement
apprécié l'occasion qui lui a été ainsi don.
née de voir les magnifiques résultats du
développement de l'influence française sur
toute l'étendue de notre beau Protectorat
tunisien et de constater que notre œuvre
patiente de chaque jour, ouvre là-bas de
merveilleuses perspectives d'avenir.
C'était là une excellente propagande co-
loniale, un exemple à suivre et une mani-
festation fructueuse pour les petits proté-
gés de Mme Lucien Saint.
Pour les fonctionnaires de l'A.E.F.
0 -
Nous avons publié le déctet du 8 octobre
1927 qui accorde aux fonctionnaires coloniaux
servant en A.E.F. une majoration de solde de
10 dixièmes au lieu des 9 dixièmes attribués
jusqu'à ce jour. - .- -.
Les raisons sont des plus justihees : difficulté
de trouver des volontaires pour aller servir dans
la région la plus malsaine du globe (Gabon,
Moyen-Congo, Oubangui-Chari) ou dans la
partie la plus éloignée de nos possessions d'ou-
tre-mer ( Tchad) ; difficultés des communica-
tions, manque de confort, etc.
Cette mesure comporta un indispensable
complément, fait remarquer la France Mili-
taire : son extension aux militaires à compter
du lPr novembre 1927, date à laquelle le dé-
cret entre en application, et en. faveur du per-
sonnel - civil. --
E- t ce, afin qu'il n y ait pas en A. E. r.
deux poids et deux mesures, comme au Maroc,
où l'on constate encore ce scandale inouï de
fonctionnaires percevant 5 dixièmes de majo-
ration dans les villes de la côte, alors que les
militaires sont réduits à ne toucher qu'un sup-
plément de 3 dixièmes.
Nous ponvons avoir confiance dans la direc-
tion des services militaires du Ministère des
Colonies qui, sans bruit, mais avec ténacité et
généralement avec succès, défend la cause des
cadres servant outre-mer, pour qu'elle ne to-
lère pas en A. E. F. la situation que d'autres
services ont eu le tort de sanctionner au Maroc.
Dépêches de l'Indochine
--{)-o-----
A Hué
0 La fric pour iuiinioersaire de la nais-
sance de S. M. Haotlai a été ctltbrOc le 18
dans la citadelle de 11 ut en présence dIt
llcsident supérieur, du nrgent et des mi-
nistres.
Les finances de la Colonie
L'on prévoit qu'à la (in de l'année cou-
rante t'excédent des recettes en Indo-Chine
serait de 5 initiions de piastres, en qui por-
terait la réserve à environ 12 millions de
piastres. Cette situation permettrait d'en-
visager la réalisation d'un programme de
grands travaux.
Le Japon célèbre la mémoire de Berthelot
On mande de Tohio à Saigon qu'à l'oc-
casion du centenaire de Marcelin IJerthe.
lot, le journal Kokumin a organisé une sé-
rie de conférences sous les auspices du
vicomte Ishii, tic l'ambassadeur de Billy,
des professeurs Ow/wlci, Masao Katagana
et du baron Fuiita.
Le marché du riz à Saigon
Situation générale. Marché faible. Les
prix sont en forte baisse, par suite du
manque de demandes.
Riz. Marché sans affaires. La baisse
de prix continue. L'usinage est très réduit.
Brisures. Marché calme, en baisse, et
sans affaires, néanmoin., en raison de
l'absence de stocks la baisse semble arrê-
fée..
Paddy. Les cours sont en forte baisse.
Les tenants liquident leurs approvisionne-
ments sans considération pour les prix en
forte baisse.
Récolte. Les pluies régulières de la
première quinzaine d'octobre ont permis
de sauver une partie de la récolte des
rizières hautes de nach-Gia, de Long-
Xuyen, et de Soc-Trang, compromise par
la sécheresse de septembre.
On escompte dans l'ensemble une bonne
récolte moijenne.
Exportations. Les exportations de riz
de Saigon pour la première quinzaine d'oc-
tobre, ont atteint 31.585 tonnes, savoir :
Riz blanc. - Sur la France, 1.005 ton-
nes ; sur l'étranger, 21.381 tonncs,
Riz Cargo. - Sui, III France, 100 ton-
nes ; sur l'Etranger, 970 tonnes.
Paddy. - SUI' l étranger, 477 tonnes.
Brisures. - Sur la France, 2.GM tonnes ;
sur l'étranger, 2.770 tonnes.
Le total des exportations de riz pour la
Cochinchine depuis le 1er i 11 nt.' il' l' 1027 at-
teint 1.107.825 tonnes.
Imhipacifi.
1..
TAUX DF. LA FI ASTRE
- -{)-o-
!.(< t;fnnv cuimn'iliv au ministre des ilnl^uies qu'à l;i
d;i!e du 22 orlolife 1 '.»•?7 le liuix oftfriH de ln pias.
Ire cl.nl de 12 II'Ml.
Les débouchés pour lef bières
et limonades
en Afrique Occidentale française
Si les quantités d'alcool introduites dans lu
colonies du groupe de l'Afrique Occidentalel
française ont considérablement baissé depuis
la prohibition en A.O.F. de certaines boissons
distillées et il y a tout lieu de s'en félicitec
pour le plus grand bien des populations 04
a vu, par contre, le chiffre des entrées c4
bières et l imonades s'accroître dans une pro-
portion qui mérite d'être signalée aux fabricant.
français intéressés.
Pour la bière, les statistiques douanières de
l'année 1924 accusaient, dans l' ensemble du
Gouvernement Général de l' A.OF.. une con-
sommation de 808.076 litres ; ces chiffres sont
passés, l'année suivante, à 976.352 litres pour
atteindre, en 1926, 1.661.243 litres, soit un
peu plus du double des entrées de 1924.
Pour la limonade, la progression a été beau-
coup plus sensible. De 267.042 litres en 1924,
elle est passée successivement à 418.381 litres.
en 1925 et à 1.128.082 litres en 1926, soit,
en deux ans, une augmentation de 322
Ces dernières importations laissent loin der-
rière elles les entrées d'avant-guerre qui attei-
gnaient en 1913 : 650.800 litres de bière et
316.600 litres de limonade.
La bière consommée dans les colonies de
l'A.O.F. est généralement blonde ; elle est
de deux qualités dont une moins alcoolisée et
d'un coût moins élevé est plutôt recherchée
en raison de son prix par la clientèle indi-
gène. La livraison courante se fait en bouteilles
de 65 centilitres, mais il faut signaler égale-
ment dell expéditions en fûts dont le contenu
est destiné à être tiré sous pression. En 1926,
la proportion des entrées de bières en fûts, soit
361.136 litres, représente les 2/9 environ des
importations totales.
La limonade importée en A.O.F. est con-
sommée tant par l'Européen que l'indigène,
sans distinction de marques.
Importations 1926. Bières.– Sur 1.661.243
litres de bière introduits en Afrique Occiden-
tale française, le Sénégal s'est montre, en
1926, le plus gros client des fabricants en
absorbant plus de 64 de la totalité des en-
trées, soit exactement 1.074.687 litreg. Il est
vrai qu'une partie des approvisionnements de
la Mauritanie et du Soudan français transite
par le Sénégal où ces boissons sont dédouanées.
La Côte d'Ivoire et le Dahomey viennent
aux deuxième et troisième rangs avec 260.039
et 199.975 titres de bière.
La Guinée et le Soudan ont enregistré sen-
siblement les mêmes entrées : les statistiquçs
douanières accusent pour la première de ces
colonies : 63.926 litres, et pour la seconde,
54.680 litres. Enfin, le service des douanes do
Port-Etienne en Mauritanie, a constaté 1 entrée
de 7.936 litres. 1
Limonades. Comme pour la bière, c'est
encore le Sénégal qui est le plus gros consom-
mateur de limonades. Sa part, en 1926, est de
plus de 79 des entrées soit 894.519 litres.
La Côte d'Ivoire ne figure qu'avec 13 %, soit
147,35 litres. La Guinée, le Dahomey et lo
Soudan ont eu une consommation qui a oscillé
entre 3,1 et 1,8 %, soit respectivement :
35.960 - 26.323 et 21.042 litres. Enfin, !t
Mauritanie accuse 2.881 litres dédouanés à
Port-Etienne.
Concurrence. Bières. - Si l'on remonte à
1924, le pourcentage des bières françaises im-
portées en Afrique Occidentale française aug-
mente d'année en année. De 69,1 %, il est
passé à 71,6 en 1925 et à 87,2 en 1926,
ce qui représente 1.448.482 litres de bière.
Les bières allemandes accusent, par contre,
une régression sensible passant, pour la même
période, de 25,3 à 21,9 et à 8 %, soit
134.523 litres en 1926. La Hollande et la
Belgique s'insclivent également au rang des
principaux fournisseurs avec 15.162 litres et
10.254 litres.
Limonades. En 1926, la France a été
très peu concurrencée dans les importations de
ces boissons. Les limonades françaises ont re-
présenté, en effet, plus de 98 ') des entrées,
c'est-à-dire 1.107.671 litres. La fabrication
allemande figure pour 1,3 avec 14.744 litres
et les limonadiers anglais ont importé pendant
la même année, en A.O.F., 5.393 litres de
leur fabrication.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l'année
1926, et qui s'élève pour les bières à 4 mil-
lions 556.632 fr., et pour les limonades, àt
2.747.813 francs, se répartit comme suit entI$
les divers pays de provenance :
Bières
Litres Fiancs
- -
France 1.448.482 3-865.289
Allemagne. 134.523 436.321
Hollande 15.162 49-812
Belgique 10.254 34.022
Maroc et colon. fr. 7.809 25.381
Angleterre 2.932 9.695'
Togo 888 2.886
Colonies anglaises. Ili 360
Autres pays 41.082 132.866
1.661.243 4.556 632
lAmonadcs
France 1.107-671 2 64*.800
Allemagne 14.744 M. 805'
Angleterre 5.393 >8 324
Togo. 274 884
M28.082 2.747.813
La valeur à l'entrée des Kirres a étc calcu-
lée d'après les n ercuriales ol/lcielle de l' an-
née qui avaient fixé pour le premier semestre
1926 à 120 fr. l'hecto'itre la bière en fûts et
à 325 fr. l'hectolitre la bière en bouteilles, et
M NUMERO : *) CENTIMES
LUNDI SOIR, 24 OCTOBRE 1927
Les Annales Coloniales
Us mw*nc*t et récUmes uni rtfues M
kvraai» Ai i«Mnui.
DIMCT*UIIS > Maroe. RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Los Ahialrs Coumiales ne publient que des or*.
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
Aussat es$TlolEm
08 & Administration ;
»
u, BN
rttirn T LOUV- IMÎ
- RICHELIEU1741
ABONNEMENTS
&en le supplément illustré :
Un «a 6 Moi* a M.i.
France et
Cotonies 120, 61 9 M <
ttrangsr ISO » 100 > M »
On l'ibooM sans frais Oui
toos - bureau de puto.
La iroMon rlzicole de Madagascar
J -. V-. J.–
11 _,¡. --- .:.-
Je viens de recevoir un intéressant rapport I
d'une personnalité très connue de I Ile, M. Le-
joy, dont les efforts tendent à développer et à
améliorer la production en riz de la Grande-
lie.
D'une façon générale le riz se c, lasse sur les
marchés mondiaux en deux grandes catégories :
a) Des riz d'industrie ;
b) Des riz d'épicerie.
Le riz d'industrie qui sert également à 1 ali-
mentation des indigènes à Madagascar est re-
présenté par le Saigon.
Le type le plus parfait du riz d épicene est
le riz Caroline. Lindo-Chine exporte annuel-
lement 1.500.000 tonnes de riz et détient le
marché mondial du riz d'industrie.
Notre colonie de Madagascar, avec sa très
faible production qui est d ailleurs fonction de
sa population si peu dense, ne saurait vouloir
concurrencer le Saigon.
Par contre, la wande-Ue possède des ty-
pes de riz qui peuvent rivaliser avec les plus
beaux riz des Carolines et de Java. C'est donc
vers la production du riz dit de luxe que la
riziculture malgache doit s'orienter.
Deux régions, celle de Majunga et celle du
Betsiboka présentent à cet égard un intérêt par-
t iculier.
Le riz connu dans le commerce spécial du
riz sous le nom de riz de Majunga se classe
après le Saigon n° 2 et se cote toujours à un
peix nettement inférieur à ce dernier type de
riz. Si on tient compte que le Saïgon n° 2 est
le riz le plus commun livré à la consomma-
tion, le riz de Majunga apparaît comme le riz
le plus inférieur du marché des riz.
Par contre, Madagascar se prête parfaite-
ment à la - culture du riz Caroline.
'1 .-
Avant la guerre, les cours moyens de aI-
gon oscillaient entre 200 et 210 fr. Tandis
que le Caroline se cotait entre 400 et 600 fr.
L'crigine malgache du Caroline est recon-
nue non seulement par les documents officiels
français, mais Copland, dans son livre Rice,
qui fait autorité en matière de riziculture, re-
connaît lui-même le fait dans un chapitre au
sujet du riz Caroline. Avec une longue et pré-
cise documentation à 1 appui, il précise <^ue
c'est en 1694 que notre riz malgache fut in-
troduit, par le port de Charleston, dans le sud
de la Caroline.
Les premières recherches sur les rizières tu-
rent une révélation. On trouva des variétés re-
marquablement belles, présentant toutes les ca-
ractéristiques des plus beaux riz de luxe.
Mais les constatations les plus intéressantes
furent faites à la récente foire de Marovoay.
Le stan d spécialement réservé aux riz et
paddy présentait un nombre considérable de
corbeilles apportées par les rizicutteuts indigè-
nes de la région.
Le produit de chaque corbeille examiné
avec le plus grand soin confirma les premières
constatations faites dans les rizières.
Il en résulte que les riz de la côte Ouest ne
le cèdent en rien comme grosseur, transpa-
rence du grain, valeur marchande aux riz de
la côte Est et des Hauts Plateaux. Etant bien
entendu qu'il s'agit du riz à l'origine, pris pai
variété et avant tout trafic et tout mélange chez
le3 - collecteurs de riz.
- - 1
On a pu ainsi aboutir au classement sui-
vant : Un riz très long, très transparent, se
rapprochant du vary lava, cependant un peu
moins étoffé. Son nom local est le « vary
çnahy ». <
Uif riz demi-long connu dans la région de la
Betsiboka wus le nom de « maso amaly x,
également transparent avec cependant sur cer-
tains lots une arète blanche.
Un riz très mince, le « kalily », qui n fest
autre que le Bengale, riz d'introduction ré-
cente.
Enfin, un très petit riz, le « vary madi-
pika. », très productif et transparent.
Si ces iiz étaient livrés séparément aux usi-
pes, ils permettraient au commerce de les ven-
dre en remplacement du Caroline, du Java. du
; Blue - Rose et - du Bengale.
Seul, le « vary madinika » est sans rande
valeur marchande et trois types de riz de très
belle qualité, le vary mahy, le maso amaly, le
kalily types, sont égaux sinon supérieurs aux
plus beaux riz de la côte Est ou du Plateau
Central.
Ce qui frappe d'une tfaçon générale, c est la
très grande transparence des krains des riz. ar-
rivés à maturité normale, indice d'un climat et
de terres convenant parfaitement à la culture
du riz.
Par contre, certains lots présentent d,es
grains très opaques crayeux, fêlés intérieure-
ment. Il est alors évident que ces riz ont souf-
fert du manque d'eau et de l'excessive séche-
fert du manque d"eau e excess i ve séc h e-
resse.
Ces lots sont assez nombreux, d'autres sont
encore plus mauvais et proviennent des riziè-
res qui ont été submergées par l'inondation au
moment de la maturité. Le grain est encore
plus opaque, petit, sans aucune valeur.
Ainsi donc, parmi les riz de Majunga, on
peut distinguer deux grandes qualités : Le riz
normal de très bonne qualité et des riz ava-
riés. Avaries fréquentes dans la vallée de la
Betsiboka par suite de la sécheresse due au
manque d'eau d'irrigation ou la submersion
par les inondations.
Le riz qui manque d'eau n'arrive pas à ma-
turité complète, sèche sur place, se craquelle
intérieurement
La submersion produit des effets analogues.
Cette situation a pour principale raison que
le commerce des riz est entre les mains des
Indiens pour qui cette denrée est simplement
un produit d'échange et de remboursement des
Prêts consentis avant récolte à l'indigène. Pour
Indien, la qualité importe peu. Les riz de
choix, les riz mouillés, avariés, mûris sans eau
ont pour lui la même valeur et il les mélange.
Aussi, les très beaux riz mêlés avec une
forte proportion de mauvais riz produisent le
mélange crayeux farci de brisures que le com-
merce des riz dénomme riz de Majunga.
, Les riz de la Betsiboka sont normalement
transparents et ne sont opaques que par acci-
dents, manque d'eau, insuffisance de végéta-
tion par défaut d'irrigation ou plantation à
contre-saison. La question de l'irrigation est
donc primordiale..
Il faut de l'eau et être maître de l'eau. Sans
une irrigation parfaite, d'autant plus nécessaire
que le climat de la Betsiboka est très sec pen-
ant 8 à 9 mois de l'année, une grande partie
des rizières de la Betsiboka continueront de
produire des riz crayeux et opaques et si fê-
lées intérieurement que les machines les plus
perfectionnées ne feront jamais que de la bri-
sure.
L'époque de la plantation est également de
la plus haute importance ; les riz mûrissant en
pleine saison froide, au moment de l'arrêt de la
végétation, présenteront toujours, même bien
irrigués, des parties blanches et crayeuses.
Dans cette vallée de la Betsiboka, où la cul-
ture du riz est entièrement entre les mains des
indigènes qui l'exécutent encore par les procé-
dés les plus antiques, la question de la main-
d" œuvre se pose avec une acuité particulière.
Chaque hectare de rizière réclame, en effet, la
présence d'une famille entière. Toute augmen-
tation de surface mise à nouveau en culture
implique l'arrivée dans le pays d'une nouvelle
famille.
Si on tient compte des énormes surfaces à
mettre en culture, du désir des sociétés oui sont
propriétaires de la plus grande partie des ter-
res à riz de mettre des terres en valeur, on ar-
rive à la conclusion que ce sont des milliers de
familles qu'il faudrait recruter et ifxer dans
la vallée de la Betsiboka.
Mais où trouver cette main-d' œuvre ?
Dans toute l'étendue de la colonie se for-
mulent les mêmes demandes au sujet de la
main-d' œuvre, que ce soit pour la grande cul-
ture industrielle du manioc, de la canne à su-
cre, des pois du Cap, des arachides ou pour
les plantations de cafés, vanilles, girofles.
En plus de ces région, de nouvelles, iusqu à
ce jour fermées à la colonisation et qui fournis-
sent pour cette raison la main-d' œuvre aux
rizières de la vallée de la Betsiboka, vont
s'ouvrir demain à la vie commerciale, agricole
et industrielle. La main-d'œuvre trouvant à
s'employer sur place, ne cherchera plus à
quitter son pays d'origine. Il est même à
craindre qu'une émigration en sens inverse ne
se produise et que des Betsileo et des Antai-
moros fixés dans la vallée de la Betsiboka ne
rentrent dans leur pays.
Pour mener à bien le développement de la
riziculture, il faut introduire dans la culture du
riz des procédés moins primitifs que ceux qui
sont actuellement en usage à Madagascar.
La riziculture moderne est née d'hier, elle
est encore fort peu connue, mais il est certain
que les procédés mécaniques appliqués à la ri-
ziculture et qui font actuellement la fortune du
Sud des Etats-Unis, permettront d'obtenir les
mêmes résultats à Madagascar.
Maurice Bouilloux-Lafont
Député an Finiitère.
Vice-Prénident de la. Chambre,
DANS LA LEGION DtltONNEUR
MINISTERE DES COLONIES
Sont nommés :
Chevaliers
M. Barrillot, sous-chef de bureau de l'Ad-
ministration centrale du Ministère des Colonies,
en service détaché au- Togo.
M. de Bruchard, planteur au Gabon.
Mgr Veitz, supérieur ecclésiastique des Iles
Saint-Pierre et Miquelon.
Mgr de la Bonninière, comte de Beaumont,
évêque de Saint-Denis (Réunion).
MM. Théry. publiciste, directeur, rédacteur
en chef de l' publiciste, d i recteur, ré d acteur
en chef de r Economiste Européen.
Rabi Doamba Ouidi-Naba, chef de pro-
vince à Ouagadougou (Haute-Volta).
j
La santé de M. Lapalud
--0 -0--
M. Lapalud, Gouverneur de la Côte
d'Ivoire, actuellement en congé en Algérie,
a été opéré récemment d'un phlegmon au
bras droit. Il est sorti en pleine voie de
convalescence de la clinique il y a quelques
jours et est attendu au début du mois pro-
chain à Paris.
41»
Le retour d'ujnroyaoïur princier
Le Duc de Nemours, qui vient de faire
à Madagascar un voyage d'études du plus
haut intérêt, s'est arrêté dans l'Est Africain
avant de regagner l'Europe.
Il est attendu à Southampton le 16 no-
vembre.
(De notre correspondant particulier.)
Ajoutons que le Duc de Vendôme, actuel.
lement à Lausanne, et la Duchesse, qui se
préparent à partir pour Naples, seront de
retour à la même date, à Neuilly, pour y
recevoir -- l'illustre voyageur.
«Ooo- - 1
une craix qui (Mpu être coloniale
-00
L'éditeur de musique Francis Salabert, qui
a attaché son nom. à la trépidante musique
américaine, ne se destinait pas à lancer les
charlestons nègres dans les deux mondes.
Il vient d'être décoré au titre de l'Instruc-
tion publique.
Avant de devenir un famélique éditeur -
puis un gïand il fut tenté par l'agriculture,
et, il y a un quart de siècle, \oulait partir en
Tunisi e pour faire de h culture et de l'éle-
vage.
Ft au lieu de conduire la charrue, il suivit
lr sillon tiacé par son rère, qui clait chcf-d"or-
cliostre.
Au MAROC
0
Deux incidents
L'émotion causée par l'assassi-
nat de M. et Mme Arnaud et l'en-
lèvement de leurs deux fillettes,
commençait à peine à se calmer que la nou-
velle d'un second attentat dans une région
sensiblement voisine, bouleverse à nouveau
Vopinion. Les victimes, M. Yves Steeg, lè
propre neveu de M. Th. Steeg, M. Jean
Maillet, beau-fils du frère du Résident Gé-
néral de France au Maroc et deux dames
sont de qualité. Ont-elles été simplement
enlevées ou sont-elles blessées ? Nul ne le
sait, le service des renseignements agit pour
les retrouver et pour négocier leur libéra-
tion.. C'est fort bien. Espérons qu'elles se-
ront récupérées en bonne santé ainsi que les
fillettes Arnaud et que le service des rensei-
gnements remportera là tin succès a pos-
teriori.
Mais il ne faut pas dramatiser outre me-
sure des événements si cruels en soi, mais
qui peuvent avoir des causes particulières
différentes. Il ne faut hausser des faits di-
vers si cruels qu'ils soient, au niveau d'un
événement politique. Peut-être les Arnaud
s'étaient-ils créé des inimitiés parmi les dis-
sidents voisins1 Peut-être M. Yves Steeg et
ses compagnons ont-ils péché par impru-
dence-' en s'.aventurant à chasser dans une
zone insoumise au su de tous.
Notre distingué confrère J.-M. Bourget,
le dit très justement dans le Journal (Jcs
Débats d'hier.
La région du Tadla ,n'est pas encore pa-
cifiée à l'heure actuelle. Il ne saurait être
question pour le moment d'entreprendre des
opérations de grande envergure visant à nous
rendre maitres des crêtes de l'Atlas, ce se-
rait une entreprise des plus difficiles.
C'est précisément cette difficulté qui a
juif reculer l'opération prévue pour Vaitnce
qui s'achève. Souhaitons, si on la décide un
jour prochain, qu'elle çc fasse avec le mi.
nimum de risques.
Par ailleurs, Camille Aymard dans la
Lilx-rté s'enflamme justement contre le pro-
cédé infiniment dangereux s'il se renou-
velait qui consiste à traiter avec les tri-
bus dissidentes coupables de tels méfaits.
Car. en envoyant aux ravisseurs des
émissaires, en traitant le premier brigand
venu comme un nouveau Raisouli ou un
nouvel Abd-el-Krim, on leur donne toutes
les audaces. A chaque offre qu'on leur fait,
ils augmentent leurs exigences. Et, pendant
ce temps, deux pauvres enfants endurent
pire que la mort.
Si nous voulons garder le Maroc, sachons
comprendre l'âme marocaine, et gouvernons
selon les traditions du pays et selon la né-
cessité.
Il y a quinze ans, lors de la conquête du
Maroc, des officiers envoyés en éclaireurs
dans certaines régions insoumises - et qui
le sont encore en partie notamment dans
l'Atlas, nous racontaient qu'on leur avait si-
gnalé la présence de Français réduits en
captivité et qui vivaient esclaves chez les
tribus.
C'est parfait. Le Maroc français fie doit
pas ressembler au Maroc espagnol. Mais
nous devons continuer la pacification maro.
caine par étapes, doucement et progressive-
ment. Nous devons comme V procède, avec
tant de prudence et d'habileté, M. Th.
Stcrg, ne pas nous aventurer dans des expé-
ditions coûteuses en hommes et en argent
sans but et sans profit.
Le général Tyautey n'agissait pas autre-
ment quand il était au Maroc et que, cha-
que année, sur la carte, la taclie de la zone
pacifiée et accessible aux colons européens
- se développait.
La moralité de cette triste aventure qui,
nous le souhaitons bien vivement, n'aura
aucune suite que ces enlèvements brusques
et une captivité écourtée, c'est qu'il faut
qu'on sache au Maroc aussi bien qu'à Paris,
qu'il y a des parties du Rif et de l'Atlas
où l'on ne doit se risquer qu'avec infiniment
de précaution.
Saluons les pionniers qui vont de l'avant,
mais qu'ils se souviennent qu'ils ont quitté
la Chaouia ou la vallée du Sebou.
Marcel Ruedel
.400.
Conférence sur le Maroc
-0
Hier, à Bordeaux, le Comité régional des
conseillers du commerce extérieur de la
France, présidé par M. Charles Cazalet, a
offert un déjeuner-causerie. Ce fut le géné-
ral d'Amadc, baptisé autrement dans un
numéro sensationnel des Ilommes du Jour,
qui fit la causerie. Sujet : Le Maroc
de 1907 et de 1927. Il a retracé l'œuvre
magnifique de colonisation de l'empire
chéri lien, a exposé la situation économique
du Maroc aux inépuisables richesses et a
félicité ses successeurs, le maréchal Lyau-
ley et le résident général stccg.
Puis, en un toast associant d'Amade iL
Lyautey, un télégramme fut envoyé à
I yautey.
.,.
Cinéma Colonial
--o--
Un film religieux
Le P. Danion, chapelain de la basilique,
de Domrémy, qui a tourné le film les Neli-
gieux, est actuellement en Tunisie. Il se pré-
pare à parcourir, jusque dans l'extrême-Sud,
le vaste diocèse de Carthage, en filmant des
scènes artistiques et religieuses au cours de
sa randonnée, en vue de l'élaboration d'une
nouvelle composition cinématographique.
«o tîo n.
, 0
Le docteur Charles Nieolle, iauréai <'
prix • )siî is, dirin'leiir de l'Institut Pasteur
de Tunis, vient dYIre reru A TlkMel de illo
(V llouen.
Les enlèvements de Beni-Mellal
Deux colons de Beni-Mellal, Yves Steeg
fils de M. Louis Steeg, frère du Résident.
Ghllral, et M. Maillet Jean, fils de la
deuxième femme de M. Louis Steeg, accom-
pagnés de deux dames, Mme Prokorof,
et sa mère, Mme de Steinheil, artis pour
la chasse, le 20 octobre, dans l'après-midi,
ont été signalés comme n'étant pas rentrés
le soir. Ils ont été recherchés activement dès
le lendemain matin. Après une battue dans
une région difficile et escarpée, l'automobile
a été retrouvée abandonnée dans un bots
situé près du front, entre Beni-Mellal et
Ouaouizert.
Le beau frère de Mme Prokoroff a fait la
déclaration suivante :
Ne voyant rentrer ni ma belle-sœur ni ses
compagnons ù la nuit tombante, je partis à leur
recherche avec trois indigènes de toute con-
fiance. Après avoir dopasse le Marabout de Sidi
Hamoun, nous rencontrâmes quinze Chleuhs
dissidents que nous dispersâmes à coup de feu.
La fusillade pouvant alerter toutes les tribus,
nous sommes rentrés à toutes brides a la ferme
et nous .envoyâmes un émissaire au capitaine
Lucas, chef des renseignements du Dur. Ould
Zidouh.
« A ce moment urrivu, toute ensimglantée une
chienne appartenant il M. Jean Maillet. Nous
repartîmes aussitôt sans attendre l'arrivée des
secours. Les Arabes nous informèrent qu'une
auto abandonnée se trouvait dans la forêt, Par-
venus à l'endroit tragique, nous ne pûmes que
constater qu'une affreuse scène s'y était dérou-
lee. »
On croit pouvoir affirmer que les prison-
niers sont du côté d'iderniann au pouvoir
du puissant chef montagnard M07ta dû Said
Bengrada.
D'après les empreintes relevées, une di-
saine d'hommes paraissent avoir participé à
l'attaque de l'automobile et à Venlèvement
de ses occupants.
Les chasseurs, à la vérité, s'étaient aven-
turés dans une région peu sûre et qu'ils
savaient peu sûre. Défense formelle avait
été faite, en effet, de pénétrer dans ces pa-
rages, mais il semble malheureusement que
MM. Yves Steeg et Mayet aient fait preuvt
d'une témérité, hélas ! superflue.
Aussitôt la nouvelle connue, les services
de Sûreté se rendirent sur les lieux et les
troupes de la région furent alertées.
C'est en mer que le Résident Général a
dû apprendre cet événement ; il avait, en
icffct, quitté Marseille pour Casablanca sa-
medi matin à Il heures, avec Mme Steeg
et le général Mougin, chef de son cabinet
militaire. à bord du paquebot Maréchal.
Lyautcy. - -
Dans la soirée d'hier, la Résidence Géné-
rale a communiqué qu'un émissaire indigène
déclare avoir vu deux Européens prisonniers
sur le Souk dissident de Oued-El-Bhaguit,
sur le territoire des Beni-Mellal.
Les rôdeurs qui ont fait le coup à Beni-
Mellal ne semblent Pas être les mêmes que
les assassins de la famille Arnaud, mais ils
appartiennent au même groupe de djouchs
qui occupent la montagne et se réfugient
dans les hautes régions qui sont de Pénétra-
tion difficile.
L'Aviation Coloniale
-0-0 --
France-Amérique du Sud
Les aviateurs Costcs et Le Hrix ont été
promus officiers de la Légion d'honneur.
Les démonstrations de sympathie à
IV-gnrd de Costcs et de Le Brix continuent
chaque jour.
Les aviateurs français Costes et Le Brix
ont déclaré qu'ils avaient l'intention de
poursuivre leur raid sur Valparaiso, Li-
ma. Panama, la Havane, et de se rendre
ensuite à New-York.
L'aviation commerciale
Samedi soir a eu lieu, au Palais d'Orsay,
sous la présidence du maréchal Lyautey,
le banquet annuel des commissions tcclmi.
ques du Comité français de propagande
aéronautique.
A ce banquet assistaient, notamment,
l'inspecteur général Forfant, le général
P.oucabeille, M. Cîeorges CIHlHfc, M. Soreau,
président de la commission de l'aviatiun à
l'Aéro-Club, M. Caquot, professeur à l'Eco-
le des mines, etc.
A l'heure des toasts, M. Caquot s est levé
pour exposer le programme du comité. Il a
fait ressortir la nécessité de la création
d'une aviation commerciale pour répondre
à l'effort des aviations étrangères. Puis, ie
maréchal Lyautey a rendu hommage à
l'aviation française qui, a-t-il dit, n'est in-
férieure il aucune autre, mais qui a besoin
d'être aidée, encouragée, ainsi que cela se
fuit à l'étranger. lin terminant, le maréchal
a fait un appel chaleureux aux initiatives
privées en faveur du développement de
l'aviation commerciale.
Paris-Saïgon
Les aviateurs Chal-lo et napin, dont nous
avons annoncé l'arrivée on Cochinchine,
ont at.terri sur le terrain d'aviation de
nienhoa a :>i> kilomètres de Saïgon. Après
avoir été reçus par les autorités locales,
les aviateurs ont gagné, en automobile.
Saïgon où une réception avait été organisée
en leur honneur au Cercle Sportif sous les
auspices de la Ligue des Amis de l'Avia-
tion. dont le président a chaleureusement
félicité les aviateurs de leur magnifique
exploit, en présence d'une foule très nom-
breuse venue les acclamer.
Inltes-Néerlandaises-Amsterdam
L'aviateur hollandais Koppcn, revenant,
des Indes Néerlandaises à bord de son
avion postal, après avoir fait escale il Ka-
rnclti, est reparti le lendemain pour Den.
dcr-Abbas.
En Tripolitaine
Une escadrille militaire italienne d'expln.
ralion, composée de G appareils de 150 IIP,
est arrivée à Tripoli. Kilo avait quitté Cen-
toeellc la veille il neuf heures quinze ; ¡\
treize heures elle atterrissait à Tripani.
Partie le lendemain matin de cette localité,
elle atteignait Tripoli a. quatorze lieuros,
après avoir louché le cap Bon et longé le
littoral tunisien.
Os avions peuvent tenir l'air pendant
dix heures avec mue vitesse de ;.>tH) ki-lonie-
li :'s à l'heure.
( »n présume que celle llotille doit, suivre
l'expédition militaire italienne vers Moui-
zotik.
M< MM!
0-0
La matinée de gala @ au profit de « l'Œu-
vre de l'Enfance en Tunisie », organisée
par notre confrère Paris-Midi et la « Gau-
mont-Lœw-Metro », a eu lieu samedi au
Splendid-Cinéma, avenue de la Motte-Pic-
quet, avec le plus franc succès.
A cette belle séance assistaient M. le
Résident Général de France en Tunisie et
Mme Lucien Saint, créatrice et présidente
de l'Œuvre, M. le colonel Courtot, Si Ca-
dour ben Gabrit, Robert Heynuud, amiral,
et Mme Dumesnil, M. et Mme Wirot,
M. et Mme Pinchard, M. et Mme d'Arna-
ville, etc., etc.
Un programme de choix, plein d à-pro-
pos, a été vivement applaudi par l'assis-
tance très nombreuse. Il se composait de
deux films inédits sur la Tunisie : « Le
Voyage du Résident Général dans le Sud
Tunisien », t-, Du golfe des Syrtes au La:
Tchad » (Mission Tunis-Tchad dirigée par
le colonel Courtot), auxquels succédèrent
les Clowns Mylos et Coco, du Cirque de
Paris, les Actualités Pathé-Gaumont-Mé-
tro », et, enfin, « La Grande Parade » (en
représentation unique).
Le public très enthousiaste a grandement
apprécié l'occasion qui lui a été ainsi don.
née de voir les magnifiques résultats du
développement de l'influence française sur
toute l'étendue de notre beau Protectorat
tunisien et de constater que notre œuvre
patiente de chaque jour, ouvre là-bas de
merveilleuses perspectives d'avenir.
C'était là une excellente propagande co-
loniale, un exemple à suivre et une mani-
festation fructueuse pour les petits proté-
gés de Mme Lucien Saint.
Pour les fonctionnaires de l'A.E.F.
0 -
Nous avons publié le déctet du 8 octobre
1927 qui accorde aux fonctionnaires coloniaux
servant en A.E.F. une majoration de solde de
10 dixièmes au lieu des 9 dixièmes attribués
jusqu'à ce jour. - .- -.
Les raisons sont des plus justihees : difficulté
de trouver des volontaires pour aller servir dans
la région la plus malsaine du globe (Gabon,
Moyen-Congo, Oubangui-Chari) ou dans la
partie la plus éloignée de nos possessions d'ou-
tre-mer ( Tchad) ; difficultés des communica-
tions, manque de confort, etc.
Cette mesure comporta un indispensable
complément, fait remarquer la France Mili-
taire : son extension aux militaires à compter
du lPr novembre 1927, date à laquelle le dé-
cret entre en application, et en. faveur du per-
sonnel - civil. --
E- t ce, afin qu'il n y ait pas en A. E. r.
deux poids et deux mesures, comme au Maroc,
où l'on constate encore ce scandale inouï de
fonctionnaires percevant 5 dixièmes de majo-
ration dans les villes de la côte, alors que les
militaires sont réduits à ne toucher qu'un sup-
plément de 3 dixièmes.
Nous ponvons avoir confiance dans la direc-
tion des services militaires du Ministère des
Colonies qui, sans bruit, mais avec ténacité et
généralement avec succès, défend la cause des
cadres servant outre-mer, pour qu'elle ne to-
lère pas en A. E. F. la situation que d'autres
services ont eu le tort de sanctionner au Maroc.
Dépêches de l'Indochine
--{)-o-----
A Hué
0 La fric pour iuiinioersaire de la nais-
sance de S. M. Haotlai a été ctltbrOc le 18
dans la citadelle de 11 ut en présence dIt
llcsident supérieur, du nrgent et des mi-
nistres.
Les finances de la Colonie
L'on prévoit qu'à la (in de l'année cou-
rante t'excédent des recettes en Indo-Chine
serait de 5 initiions de piastres, en qui por-
terait la réserve à environ 12 millions de
piastres. Cette situation permettrait d'en-
visager la réalisation d'un programme de
grands travaux.
Le Japon célèbre la mémoire de Berthelot
On mande de Tohio à Saigon qu'à l'oc-
casion du centenaire de Marcelin IJerthe.
lot, le journal Kokumin a organisé une sé-
rie de conférences sous les auspices du
vicomte Ishii, tic l'ambassadeur de Billy,
des professeurs Ow/wlci, Masao Katagana
et du baron Fuiita.
Le marché du riz à Saigon
Situation générale. Marché faible. Les
prix sont en forte baisse, par suite du
manque de demandes.
Riz. Marché sans affaires. La baisse
de prix continue. L'usinage est très réduit.
Brisures. Marché calme, en baisse, et
sans affaires, néanmoin., en raison de
l'absence de stocks la baisse semble arrê-
fée..
Paddy. Les cours sont en forte baisse.
Les tenants liquident leurs approvisionne-
ments sans considération pour les prix en
forte baisse.
Récolte. Les pluies régulières de la
première quinzaine d'octobre ont permis
de sauver une partie de la récolte des
rizières hautes de nach-Gia, de Long-
Xuyen, et de Soc-Trang, compromise par
la sécheresse de septembre.
On escompte dans l'ensemble une bonne
récolte moijenne.
Exportations. Les exportations de riz
de Saigon pour la première quinzaine d'oc-
tobre, ont atteint 31.585 tonnes, savoir :
Riz blanc. - Sur la France, 1.005 ton-
nes ; sur l'étranger, 21.381 tonncs,
Riz Cargo. - Sui, III France, 100 ton-
nes ; sur l'Etranger, 970 tonnes.
Paddy. - SUI' l étranger, 477 tonnes.
Brisures. - Sur la France, 2.GM tonnes ;
sur l'étranger, 2.770 tonnes.
Le total des exportations de riz pour la
Cochinchine depuis le 1er i 11 nt.' il' l' 1027 at-
teint 1.107.825 tonnes.
Imhipacifi.
1..
TAUX DF. LA FI ASTRE
- -{)-o-
!.(< t;
d;i!e du 22 orlolife 1 '.»•?7 le liuix oftfriH de ln pias.
Ire cl.nl de 12 II'Ml.
Les débouchés pour lef bières
et limonades
en Afrique Occidentale française
Si les quantités d'alcool introduites dans lu
colonies du groupe de l'Afrique Occidentalel
française ont considérablement baissé depuis
la prohibition en A.O.F. de certaines boissons
distillées et il y a tout lieu de s'en félicitec
pour le plus grand bien des populations 04
a vu, par contre, le chiffre des entrées c4
bières et l imonades s'accroître dans une pro-
portion qui mérite d'être signalée aux fabricant.
français intéressés.
Pour la bière, les statistiques douanières de
l'année 1924 accusaient, dans l' ensemble du
Gouvernement Général de l' A.OF.. une con-
sommation de 808.076 litres ; ces chiffres sont
passés, l'année suivante, à 976.352 litres pour
atteindre, en 1926, 1.661.243 litres, soit un
peu plus du double des entrées de 1924.
Pour la limonade, la progression a été beau-
coup plus sensible. De 267.042 litres en 1924,
elle est passée successivement à 418.381 litres.
en 1925 et à 1.128.082 litres en 1926, soit,
en deux ans, une augmentation de 322
Ces dernières importations laissent loin der-
rière elles les entrées d'avant-guerre qui attei-
gnaient en 1913 : 650.800 litres de bière et
316.600 litres de limonade.
La bière consommée dans les colonies de
l'A.O.F. est généralement blonde ; elle est
de deux qualités dont une moins alcoolisée et
d'un coût moins élevé est plutôt recherchée
en raison de son prix par la clientèle indi-
gène. La livraison courante se fait en bouteilles
de 65 centilitres, mais il faut signaler égale-
ment dell expéditions en fûts dont le contenu
est destiné à être tiré sous pression. En 1926,
la proportion des entrées de bières en fûts, soit
361.136 litres, représente les 2/9 environ des
importations totales.
La limonade importée en A.O.F. est con-
sommée tant par l'Européen que l'indigène,
sans distinction de marques.
Importations 1926. Bières.– Sur 1.661.243
litres de bière introduits en Afrique Occiden-
tale française, le Sénégal s'est montre, en
1926, le plus gros client des fabricants en
absorbant plus de 64 de la totalité des en-
trées, soit exactement 1.074.687 litreg. Il est
vrai qu'une partie des approvisionnements de
la Mauritanie et du Soudan français transite
par le Sénégal où ces boissons sont dédouanées.
La Côte d'Ivoire et le Dahomey viennent
aux deuxième et troisième rangs avec 260.039
et 199.975 titres de bière.
La Guinée et le Soudan ont enregistré sen-
siblement les mêmes entrées : les statistiquçs
douanières accusent pour la première de ces
colonies : 63.926 litres, et pour la seconde,
54.680 litres. Enfin, le service des douanes do
Port-Etienne en Mauritanie, a constaté 1 entrée
de 7.936 litres. 1
Limonades. Comme pour la bière, c'est
encore le Sénégal qui est le plus gros consom-
mateur de limonades. Sa part, en 1926, est de
plus de 79 des entrées soit 894.519 litres.
La Côte d'Ivoire ne figure qu'avec 13 %, soit
147,35 litres. La Guinée, le Dahomey et lo
Soudan ont eu une consommation qui a oscillé
entre 3,1 et 1,8 %, soit respectivement :
35.960 - 26.323 et 21.042 litres. Enfin, !t
Mauritanie accuse 2.881 litres dédouanés à
Port-Etienne.
Concurrence. Bières. - Si l'on remonte à
1924, le pourcentage des bières françaises im-
portées en Afrique Occidentale française aug-
mente d'année en année. De 69,1 %, il est
passé à 71,6 en 1925 et à 87,2 en 1926,
ce qui représente 1.448.482 litres de bière.
Les bières allemandes accusent, par contre,
une régression sensible passant, pour la même
période, de 25,3 à 21,9 et à 8 %, soit
134.523 litres en 1926. La Hollande et la
Belgique s'insclivent également au rang des
principaux fournisseurs avec 15.162 litres et
10.254 litres.
Limonades. En 1926, la France a été
très peu concurrencée dans les importations de
ces boissons. Les limonades françaises ont re-
présenté, en effet, plus de 98 ') des entrées,
c'est-à-dire 1.107.671 litres. La fabrication
allemande figure pour 1,3 avec 14.744 litres
et les limonadiers anglais ont importé pendant
la même année, en A.O.F., 5.393 litres de
leur fabrication.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l'année
1926, et qui s'élève pour les bières à 4 mil-
lions 556.632 fr., et pour les limonades, àt
2.747.813 francs, se répartit comme suit entI$
les divers pays de provenance :
Bières
Litres Fiancs
- -
France 1.448.482 3-865.289
Allemagne. 134.523 436.321
Hollande 15.162 49-812
Belgique 10.254 34.022
Maroc et colon. fr. 7.809 25.381
Angleterre 2.932 9.695'
Togo 888 2.886
Colonies anglaises. Ili 360
Autres pays 41.082 132.866
1.661.243 4.556 632
lAmonadcs
France 1.107-671 2 64*.800
Allemagne 14.744 M. 805'
Angleterre 5.393 >8 324
Togo. 274 884
M28.082 2.747.813
La valeur à l'entrée des Kirres a étc calcu-
lée d'après les n ercuriales ol/lcielle de l' an-
née qui avaient fixé pour le premier semestre
1926 à 120 fr. l'hecto'itre la bière en fûts et
à 325 fr. l'hectolitre la bière en bouteilles, et
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