Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 octobre 1927 06 octobre 1927
Description : 1927/10/06 (A28,N146). 1927/10/06 (A28,N146).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451140q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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Prudence ..ou timidité
Non, ne confondons pas prudence et
timidité. Dans un de ses récents numé-
ros, la Dépêche de Constantine, traitant
du problème des « droits électoraux des
indigènes » citait cette opinion d'un
lettré indigène :
C( Le projet en question est, en effet,
un gros problème qu'il faut aborder avec
beaucoup de prudence. Mais il faut,
d'autre part, que l'élément européen se
fasse à l'idée de voir les intellectuels indi-
gènes pénétrer de plus en plus la vie éco-
nomique et politique du pays. L'asso-
ciation et Ja collaboration si désirables ne
peuvent avoir de l'effet qu'à ce prix. »
Et l'auteur de l'article d'ajouter aussi-
tôt : « Oui, mon cher correspondant.
Il faut aborder ce gros problème avec
beaucoup de prudence. C'est justement
là la cause de nos craintes profondes. »
Nous sommes tous d'accord. à la
condition que la prudence n'aille pas jus-
qu'à ne pas aborder le problème du tout.
Pour ma part, je considérerais comme
très imprudent - et je connais des indi-
gènes de très bon conseil qui sont du
même avis - d'écouter certains « élus
indigènes » qui réclament, aujourd'hui,
une représentation « spéciale » des indi-
gènes. Mais je considérerais comme plus
imprudent encore de refuser aux indi-
gènes tout droit de participer au choix
de la représentation lalgérienne.
La loi du 4 février 1919 a accordé aux
indigènes non citoyens français, un droit
réduit de suffrage. Elle pose le principe
général que les indigènes musulmans doi-
vent être représentés dans toutes les as-
semblées délibérantes de l'Algérie « par
des membres élus, siégeant au même
titre et avec les mêmes droits que les
membres français ».
Sont électeurs au titre indigène, en
vertu de cette loi, tous les indigènes mu-
sulmans algériens restés soumis au statut
personnel musulman, âgés de 25 ans,
ayant une résidence de deux années con-
sécutives dans la commune et satisfai-
sant à l'une quelconque des conditions
énumérées dans la loi,,
Le corps électoral comprend, dans les
communes de plein exercice, tous les
électeurs inscrits sur les listes de la com-
mune; dans les communes mixtes, le
corps électoral ne comprend tous les. élec-
teurs inscrits que pour l'élection de la
Djemaa de douar; pour l'élection des
conseillers généraux indigènes et des dé-
légués financiers, votent seuls les mem-
bres indigènes des commissions munici-
poles et des D jctnaas.
Tel est le régime électoral actuel des
indi cnes algériens. Il a fonctionné, de-
puis 1919, sans engendrer aucune catas-
trophe. Qui oserait prétendre qu'en ap-
pliquant le même principe avec la même
prudence pour les élections législatives
on fasse un saut si effroyable dans l'in-
connu qu'à sa pensée seule on doive re-
culer épouvanté ?.
Mais comment procéder pour que ce
prétendu saut dans l'inconnu n'ait que
les conséquences d'un petit pas prudent
vers le progrès ?
Je pense qu'il; faut lier la réforme nou-
velle à celle de 1919 si étroitement qu'elle
n'en apparaisse que comme le prolonge-
ment inaturel, comme une simple étape
dans la voie d'une politique raisonnée,
progressive et méthodiquement poursui-
vie : il faut, en somme, que le pas, aussi
petit que l'on voudra, soit tourné vers
l'avenir et non vers un mur qui ne doit
pas être franchi.
,,- Dans ce but, il conviendrait d'accor,
der à tous les habitants des communes de
plein exercice et à tous ceux des chef-
lieux des communes mixtes les droits qui
sont réservés par la loi de 1919 à certai-
nes catégories d'entre eux. Ce serait une
mesure ide confiance parfaitement jus-
tifiée et une initiation à la vie politique
démocratique de ces populations encore
trop igrioratimeu suffrage universel.
Ayant a¡riit"élargl raisonnablement le
collège électoral de la vie politique locale
actuelle, il faudrait ouvrir la voie vers
l'avenir, en accordant à une partie res-
treinte et déjà politiquement éduquée de
ce collège, des droits électoraux nou
veaux pour les élections législatives.
Ce nouveau collège des électeurs mu-
sulmans pourrait comprendre :
10 Les titulaires d'un titre universi-
taire ou d'un diplôme délivré par une
école du gouvernement ou contrôlée par
le gouvernement; -
20 Tous les titulaires d'un certificat
d'études primaires;
3° Les anciens combattants des armées
de terre et de mer qui se seraient, en ou-
tre, distingués et auraient obtenu une ci-
tation;
40 Les citoyens investis d'une fonction
publique ou d'un mandat électif public.
Le futur électeur devrait, en outre,
justifier d'une résidence de six mois dans
la même commune et être âgé de 25 ans.
L'éligibilité serait accordée aux élec-
teurs, âgé de 30 ans, et qui justifieraient,
en outre, de la possession d'un titre uni-
versitaire ou d'un diplôme délivré par
une école du gouvernement.
Le collège électoral pour les élections
sénatoriales serait composé des mêmes
catégories d'électeurs que celui des ci-
toyens français. L'éligibilité ne serait
accordée qu'aux titulaires de titres
universitaires ou de diplômes délivrés
par une école gouvernementale.
Le collège électoral algérien, pour les
élections législatives à la Chambre des
députés, se trouverait, par ces disposi-
tions, augmenté d'environ trente mille
unités, nombre .qui reste sensiblement
inférieur à celui des autres électeurs ci-
toyens français..
Disons, enfin, qu'une pareille réforme
entraînerait fatalement l'augmentation
de la représentation algérienne qui pour-
rait être portée à dix-huit ^députés et six
sénateurs.
Le pas que l'on ferait ainsi, par une
telle réforme, me paraît prudent non pas
seulement pour les indigènes qui ris-
quent de s'égarer en voulant courir trop
vite, mais aussi pour les européens qui
risquent de se faire bousculer en ne vou-
lant pas marcher. Qu'on y pense.
Etienne Antonelli,
Député de la lIautc-avoic, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
NOtR SUR BLANC
Le pétrole colonial
La question du pétrole est de plus en plus
à l'ordre du jour au moment de la vigou-
reuse campagne menée dans la grande presse
par M. Henry Deterding, directeur général
du trust Royal Dutch-Shell contre l'infiltra-
tion des pétroles bolchevistes en France,
ainsi est-il intéressant d'indiquer l'état actuel
des mines de pétrole relevées dans les colo-
nies françaises et sur lesquelles le manager
a déjà jeté quelques galons ou galions. vi-
des pour les remplir.
En Algérie, dans le département d'Oran,
des suintements de pétrole lampant, immé-
diatement utilisables, ont été constatés :
aussitôt, est apparue, pour l'exploitation par
pompages, une société. anglaise.
Au Maroc, affleure du pétrole provenant
de gisements d'huile brute. Cette odeur allé-
chante a immédiatement frappé les narines
d'un groupe. anglais.
En Tunisie, les recherches les plus acti-
ves de pétrole sont opérées par les. Amé-
ricains.
A Madagascar - fait paradoxal ! -- c'est
une société française qui fait de gros efforts
pour extraire du sol ses ressources pétro-
lifères. Ce scandale ne pouvait pas durer :
une équipe bien outillée, pourvue de solides
ressources, vient de débarquer; elle travaille
rtu service de groupes pétroliers. américains.
Et, pendant ce temps, on a créé, sur le con-
tinent. une inter-commission chargée d'exa-
miner la:question du pétrole. Personne n'a
'èu ,l'idée d'y nommer un représentante de
nos possessions d'outre-mer.
Mais en attendant, la main mise sur les
napHtes communistes -- cm leur Itoycottage
-Miserait tl'un rendement plus certain et plus
immédiat. -
: VAngély
-001 .0
N. Léon Terrier à Neuve Chapelle
M. Léon Perrier quittera Paris demain Ven-
dredi matin, à 8 heures, pour le Pas-de-Calais,
Il doit représenter le Gouvernement à la céré-
monie d inauguration du monument éleoé à
Neuve-Chapelle, près de Béthune, à la mé.
moire dés soldats hindous morts pendant la
guerre (1914-1918). Elle aura lieu à 10 h.
Outre M. Léon Perrier, il y aura, parmi les
pèrsprmalités présentes, Lord Birkenhead, le
mqrshall Sir Claude William Jacob et le ma-
réchal Foch.
e..
BROUSSES
fr BROUTILLES
Á l'instar de itààttlouse
Sous la présidence d'bonneur, s'il vous
plaît, de M. Louis Bertrand, de l'Académie
française, et de M. Emile Morinaud, député
de Constantine, il vient de se constituer en
cette ville fameuse une académie des jeux
floraux.
L'ombre charmante de Clémence Isaure va
planer au-dessus du Rummel et, au nom de
cette gente dame, de jeunes artistes, littéra-
teurs, musiciens, peintres, graveurs, dessina-
teurs et sculpteurs, recevront chaque année
des fleurs d'or et d'argent.
Clémence Isaure n'a probablement jamais
existé. Les vieux historiens chevronnés - cet
âge est sans pitié - racontent qu'elle est
née de la vive imagination des Capitouls.
Ces ingénieux Toulousains, inventant, en
la personne de Clémence Isaure, une testa-
trice, auraient argué de sa volonté sacrée
- tu parles ! - pour soustraire au contrôle
du Parlement des biens censés légués à leur
ville.
Mais qu'est-ce que ça fait? Grâce à l'une
des plus magnifiques galéjades de tous les
temps, un foyer artistique régional n'a cessé
de rayonner depuis plus de 400 ans. et voici
maintenant qu'il projette des étincelles bien-
faisantes jusqu'en Algérie.
Que je vous aime, braves Capitouls d'au-
trefois 1
Andion
L'Angleterre et Tanger
Le général Primo de Rivera avait
fondé, à propos de la question de
Tanger, les plus grands espoirs sur
l'entrevue qu'il devait avoir avec le minis.
tre des Affaires Etrangères britanniques Sir
Austen Chamberlain. Il comptait obtenir
au cours d'une conversation privée, ce que les
négociations officielles ne lui avaient pas
donné.
Nous n'avons pour notre part jamais par-
tagé cet optimisme et nous avons ett, il y a
plus d'un an, l'occasion de dire pourquoi
rAngleterre ne pouvait pas abandonner Tan-
ger à VEspagne. Un tel abmldoll aurail été
la rupture avec la politique séculaire des
bureaux du Foreign Office qui n'a jamais
connu une défai/lallce, que le pouvoir frit
occupé par les libéraux ou les conservateurs.
On n est pas abondamment renseigné sur
les conversations qu'ont eues M. Chamber-
lain et le dictateur espagnol. Les journaux
anglais ou plus exactement certains d. entre
eux, s'efforcellt de. nous persuader que seuls
furent échangés des propos de politesse. On
nous avait dit la même chose lorsqu'il y a
un an, le même ministre se rencontra à Li-
vourne avec M. Mussolini. L'entrevue était
sans importance, affirmaient certaines feuil-
les. Mais la suite a prouvé qu'elles se trom-
paient ou altéraient sciemment la vérité.
Il y a tout lien de supposer qu'il en est
de même cette fois et que les deux minis-
tres ont aborde les questions qui intéressent
leurs pays. En ce qui concerne Tanger, la
conversation fut pour VEspagne sans résul-
tat.
Le rédacteur diplomatique 'd' tilt journal
qui généralement interprété la pensée du Fo-
reign Office écrit : « Je suis en mesure de
déclarer, à propos de l'entrevue à Barcelone
du général Primo de Rivera et de Sir Aus-
ten Chamberlain, que le point de vue britan-
nique sur le statut de Tanger n'a subi aucun
changement. Eu d'autres termes, la Grande-
Bretagne adhère toujours au principe de Vin-
ternationalisation au sens le plus làrge du
terme 'de l'enclave de Tanger sans que les
deux puissances principalement ilttéresstls à
savoir la France et l'Espagne exercent rune
ou l'autre un contrôle administratif ou sira.
tégique exclusif ni même prédominant- et en
tenant compte largement des intérêts de l'Ita-
lie il.
Voilà qui est net et qui ne nous étonne pas.
C'est le vieux sentiment anglais qui s'ex-
prime par le truchement du Daily Telegraph
car c'est bien de lui qu'il s'agit.
C'est aussi la pensée britannique tradi-
tionnelle depuis Elisabeth jusqu'à Baldwin,
la pensée qui a présidé à la conquête des
mers et à la fondation de l'Empire, qui
animait les ministres qui combattaient
Louis XIV comme ceux qui ont lutté contre
Napoléon et Guillaume Il, et que l'on tfouve
formulée à propos d'un cas particulier :
« L'attitude de la Grande-Bretagne est ac-
tuellement et doit continuer d'être déterminée
principalement par la considération d'ordre
naval, qu'une position qui constitue comme
le fait Tanger, une clef du détroit de Gibral-
tar ne "doit pas tomber dans les mains d'une
seule puissance étrangère. »
Aujourd'hui Tallger, hier Suez, aupara-
vant Malte, Aden, Singapour, le Cap, ce
sont les témoins de la continuité de la poli-
tique 'du cabinet de Londres à travers les sii-
cles.
Le général Primo de Rivera l'avait peut-
être oublié. Le Daily Telegraph le lui rap-
pelle et termine par ces mots : « Il faut es-
pérer que l'opinion espagnole comprendra
cll/ile toute la' force de cet argument. »
M. Chamberlain a Probablement été moins
brutal, mais son'sentiment n'est sans doute
pas différent de celui du rédacteur diploma-
tique du Daily Telegraph. Voilà qui 110US
permet, de juger combien la thèse anglaise
sur Tanger est loin de celle de l'Espagne.
Nom ne pensons pas que dans ces conditions
le général Primo de Rivera trouve dans cette
négociation l'occasion d'un succès presti-
gieux.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Aftafrea étrangères.
P. - S. L e général Primo de. Rivera dé -
clare qu'il n'a jamais eu l'intention d'entre-
tenir M. Chamberlain de la question de
TangCl. Qui f s père-t-on tromper ?
H. F.
0
Le statut de Tanger
-0-0-
M. Quinoncs de Léon, ambassadeur d'Ëa.
paignc à Paris, a fait, avant-hier, une
visite à M. Briand, au Quai d'Orsay.
Il est vraisemblable que cet entretien a
eu pou 1* objet, do mettre a.u courant le mi-
nistre français des Affaires étrangères des
résultats de la conversation récente entre
le général Primo de Rivera, président du
Directoire espagnol, et sir Austen Cllam-
berloin, secrétaire d'Etat ail Foreign Office,
(oiwonsation, qui, a n'en pa.s douter, fut, on
partie relative au statut, die Tanger.
LE IEIERit IOURAUD
1 Rang en nsrveitfles coiBBiis rfançaises
-o-
Le steamer norvégien Brabant, ayant à bord
la général Gouraud, est arrivé avant-hier à
Oslo (Christiana) à midi. Le navire a subi un
retard de plusieurs heures en raison du gros
temps.
Le Brabant a sauvé mardi aprftmidi,
dans la mer du Nord, l'équipage d'un vaisseau
suédois en danger de mort.
Le roi Haakon et le prince royal ont assisté
hiif à la conférence faite par le général Gou-
raud à l'Université J'O,le sur les colonies
françaises.
L'Exposition Coloniale
de Vincennes
Il' semble bien que l'Exposition coloniale
internationale de 1929 n'aura pas lieu à cette
date.
En effet, le délai paraît particulièrement
court pour organiser tous les services, construire
les palais, rassembler, en un mot, tous les con-
cours particuliers dont on a besoin.
Ce n'est pas tout, il est certain qu'en 1929,
Ic métro ne pourra déverser aux portes mêmes
de l'Exposition la foule des visiteurs qu'on y
espère, la construction du prolongement de la
ligne ne pouvant guère être achevée qu'en
1930.
Enfin, l'Empire britannique n'a, jusqu'à pré-
sent, pas répondu à l'invitation du Gouverne-
ment français. Et cette abstention qui n'est pas
un geste d'hostilité, marque néanmoins une ré-
serve provisoire du gouvernement d'outre-Man-
che pour participer à me manifestation colo-
niale hors de la Grande-Bretagne en raison
d'une part de la difficulté de faire grand en
un si court délai, d'autre part de V organisation
en Angleterre même d'une exposition colo-
niale.
L'année 1930 eût été, comme l'a indiqué
jadis dans ces colonnes notre ami Auguste Bru-
net, l'année rêvée, puisqu'elle coïncidait avec
le centenaire du début de la conquête de l'Al-
gérie. Mais en 1930, un autre pays célébrera
aussi un centenaire historique : c'est la nation
belge qui fêtera par de grandes manifestations
internationales le souvenir séculaire de sa' li-
berté. Et derechef, l'Exposition coloniale inter-
nationale de Paris sera repoussée en 1931.
D'ici là, on aura le temps de s'organiser
méticuleusement, de tout prévoir pour que
l'Exposition coloniale soit digne de la plus
grande France et de nos hôtes.
Jean Suy
Est:.ce vrai?
Le bruit court avec persistance que M.
André Citroën sera candidat à Alger au pro-
chaines élections législatives.
Le fabricant d'automobiles bien connu se
présenterait contre M. Fiori, député actuel,
dans la première circonscription.
e.e
La révision du plan Stevenson
--O-G--
Il est probable que l'application du plan
Stevenson va déterminer une réduction de la
production du caoutchouc dans les colonies bri-
tanniques.
Cette réduction ne fera que profiter aux pays
qui, n'appliquant pas cette règle de malthu-
sianisme, continueront à produire au maximum
de leurs possibilités, maximum insignifiant,
d'ailleurs, dans l'ensemble de la récolte mon-
diale. Et cette mesure donnera un nouvel essor
à nos plantations d'heveas d'Indochine.
-080
Dépêches de l'Indochine
-0-0--
Un verdict
La cour criminelle de. Hanoi, vient de
rendre son verdict relatif à r affaire de ré-
bellion du pénitencier de Laiehau, au Ton-
liill, siyiMtë le 26 janvier dernier, au cours
de. laquelle 80 prisonniers réussirent à
s'enfuir après avoir tué deux Français.
Trente-deux évadés ont été repëis vivants.
Vingt-deux condamnations ont été pronon-
cées, dont trois à la peine de mort, deux
aux travaux forcés à perpétuité, et une à
',';nUl ans de travaux forcés. Il y a eu trois
décès au cours de l'instruction. Il y a eu
sept acquittements. ,
Pour nos ports coloniaux
Reprenant ses travaux, sous la prési-
dence die M. Chuumet., et après un exposé
de M. rtiaslon lire Ion, directeur général de
ia Compagnie des Chargeurs Réunis, sur
les relations maritimes entre la France, les
colonies, les .pays de protectorat et les pays
sous mandat, l'Association des grands
ports fiançais a émis le vœu que le Gou-
vernement soumette d'urgence au Parle-
iwnl ilh 'programme d'outillage des ports
coloniaux, vœu conforme aux conclusions
de lacommUlHcation d'u distingué directeur
général des Chargeurs Réunis 'lue citait
notre collaborateur et I¡uni le député Pierre
Valnde dans son éditorial des Annales
Coloniales du 4 octobre 1927.
»»
Y a bon
0-0
Un fonctionnaire de l'A. O. F. avait
laissé traîner volontairement sur son bureau
une pièce de cinquante centimes.
Le lendemain, son serviteur sénégalais la
lui remit : le fonctionnaire la lui donna pour
le récompenser de son honnêteté.
Quelques jours après, il oubliait dans sa
chambre, mais, cette fois involontairement,
un billet de cent francs. Puis, s'étant aperçu
de son oubli, il chercha le billet - n'ayant pu
mettre la main dessus, il demanda au xioii
s'il ne l'avait pas trouvé.
Le noir répondit affirmativement.
- Pourquoi ne l'as-tu pas rendu ? lui de-
manda le fonctionnaire.
- Moi y a bon garder pour mon honnê-
teté, dit le noir.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--0-0--
Un parasite des termites
M. Marchai communique un travail de
MM. Feytaud et Dieuzaide, concernant un
champignon parasite des termites et qui se
manifeste sur les téguments de ces animaux
par des taches pâ'cs bordées de noir. On
estimait jusqu'à présent que ce champignon
était un parasite exclusivement externe. Les
auteurs montrent que son mycélium pénètre
dans l'intérieur du corps de l'insecte, mais
il n'attaque ni le tube digestif, ni le système
nerveux et ne fait, en conséquence, pas
courir de grands dangers à son hôte.
Aviateurs auxiliaires
-0.0--
Les jours se suivent et les grands voyages
aériens ne se ressemblent pas. Tel aviateui
file, sans incident, droit au but où il se pose
avec l'aisance d'un oiseau ; tel autre casse
du bois - et pis encore - sur un terrain
inhospitalier; et certains, hélas! trop nom-
breux, qu'un élan de foi et d'enthousiasme
avait projetés dans l'azur, retombent on ne
sait où et plus jamais ne reviennent.
Au moment où il est si nécessaire que les
raids coloniaux se multiplient,et alors qu'une
Société bien connue travaille avec une au-
dace prudente et méditée a établir la liaison
régulière de l'Afrique Occidentale avec
l'Amérique du Sud, il n'est rien de plus
utile - car il n'est rien de plus humain -
que de rechercher, au bénéfice des pilotes et
de leurs passagers, des instruments de sécu-
rité.
Or, voici qu' « un fidèle lecteur bizertin »
pose à notre confrère M. Tristan Le Roux,
du Petit Matin de Tunisy la question sui-
vante :
« - Pourquoi les as de l'aviation n'utili-
sent-ils pas les pigeons voyageurs dans leurs
grands raids transatlantiques?
« Il est probable que si les vaitlants Nun-
gesser et Coli avaient emporté avec eux quel-
ques-uns de ces volatiles ils auraient pu don-
ner de leurs nouvelles à des endroits ou à des
heures convenues d'avance, ou même selon
les circonstances, et nous aurions probable-
ment connu approximativement leur point de
chute. En tous cas, les recherches en eussent
été facilitées ! »
Pourquoi, en effet, les aviateurs qui vont
d'eau ou de s bl ui von t
aflfrcnter des déserts d'eau ou de sable n'em-
mènent-ils pas avec eux une ou deux dou-
zaines de ces messagers, de ces auxiliaires,
ailés comme eux et dont le poids n'est même
pas à considérer ?
Un colombophile de Tunis avait jadis en-
tratné, parait-il, plusieurs pigeons à la tra-
versée de la Méditerranée. Aucun aviateur
ne tenta de les utiliser.
Pourquoi ? Quelques essais, cependant, ont
été faits, croyons-nous, par des avions mili-
taires partis de la côte tunisienne et qui,
parvenus au laige, pas très loin, lâchaient
des pigeons. Mais nous ignorons ce qui est
résulté de ces tentatives.
Cependant, les colombophiles citent le cas
d'un pigeon qui fit un jour le trajet du Caire
-- -- - --
à Bruxelles. Des messagers de cette espece,
lâchés sur l'océan, à égale distance de l'Eu-
rope et de l'Amérique, auraient sans doute
bien des chances >de ne pas regagner leur
colombier. Mais quand on songe que peut-
être Nungesser et Coli ont flotté quelque
temps à proximité de l'Irlande!.
En tout cas, si la preuve définitive n'est
pas faite que les pigeons voyageurs ne peu-
vent être d'aucun secours aux pilotes, qu est-
ce qui peut bien empêcher ceux-ci de mettre
une bonne fois à l'épreuve ces agiles petits
courriers ?
R. B. L.
- 1.. –-
Lt Aviation toloniale
Les crédits de l'Aéronautique
à la Commission des Finances
de la Chambre
M. Bokunowski, ministre du Commurce,
a été entendu par la Commission des Finan-
ces de la Chambre sur les crédits de l'ué-
ronautique relatifs uu paiement de sub-
ventions aux entreprises de navigation
aérienne. Il a donné des indications sur le
talie réalisé et sur le programme envisagé.
M. llenry Paté a présenté des observa-
tions sur les crédits demandés pour la nu-
vigation aérienne. M. Uokanowski a ré-
pondu que tous renseignements, contruts,
états de prévision, sont à la disposition d'e
la Cxjiiimiissioiv des Finances, de façon que
le contrôle parlementaire des crédits soit
assuré de la manière la plus complète.
M. Vincent Auriol demanda des. préci-
sions sur la partie des crédits ayant pour
objet d'assurer la liaison avec le Maroc,
VA. O. F. et. l'Amérunie du Siui.
- Le président appela l'attention du minis-
tre sur l'importance du vote de la Commis-
sion, les crédits sollicités correspondant à
un engagement échelonné, il est vrai, sur
dix uns, mais se montant environ à un
milliard quatre cents millions.
M. Uokanowski a répondu qu'il était in-
dispensable d'établir des programmes de
longue durée et il ajouta que le vote de-
mandé à la Commission s'appliquait d'ail-
leurs seulement à des engagements de dé-
pense.
D'Amsterdam aux Indes Néerlandaises
Le lieutenant 'Koppen, pilotant le pre-
mier avion postal entre la Hollande el les
Indes nécrlandaises, est arrive, avant-hier a
Karachi, venant de Boueliir.
Dans l'Amérique du Sud
Les aviateurs Coûtes et Lo Brix, dont
nous annoncions avant-hier le prochain dé-
part pour tUo-dc-.timciro, emploieront un
nppareil Bréguet XIX, qui avait été amé-
nagé spécialement ponu tenter le voyage
Paris-New-York, avec un moteur ;)) HP
llispano-Suiza.
Deux mécaniciens sont partis pour Sainl-
Louis, afin d'y préparer l'arrivée du Nun-
gesser-Coli et de ses passagers, ainsi que
le ravitaillement de la seconde Nupe.
Vers Beyrouth
Les ol'iieiers de marine, Bougaull et Ra-
ris, se préparent à partir sur un hydravion
Cams il deux moteurs (Inrimo et RhAne, de
Bene pour Beyrouth.
Alger-Marseille
L'hydravion 2172 qui iIsurl le service
entre Marseille et, Alger et dont on avait,
annoncé le départ d'Alger le i octobre,
S heures, piloté par l'aviateur Mercier,
n'était pas arrivé à Marseille :'1, l'heure,
attendue, ce qui provoqua de vives inqnié-
tudes.
Mais on appvil dans la soirée que l'hydra-
vion qui avait, été contraint, d'amerrir par
l degrés de longitude, F.sl. et -W degrés
18' 10" de latitude'Nord, a été pris en re-
morque par un voilier italien qui se dirigtt
sur Marseille.
TAUX DE LA PIASTRE
..0-
A In (lato, du ) octobre, lo taux de la piastre
à Snïgon était de 12 fr. 40.
M. Gratieo Candace
se représentera à la Guadeloupe
0-0 ---
Le bruit avait couru, dit un de nos confrè-
res, que M. Gratien Candace, député de la
Guadeloupe, abandonnerait, aux prochaines
élections, son île natale, pour aller se pré-
senter dans le département de l'Aude où les
fières Sarraut lui préparaient un siège « tout
cuit Il.
M. Candace nie formellement ce noir
complot. « Je serai candidat à la Guadeloupe
- proclaine-t-il - dans l'arrondissement de
Ba'e-T'-'rre. J'ai toujours défendu, avec la
même passion, les intérêts de la Guadeloupe
ci ceux de la Basse Terte. A mes mandants
du premier arrondissement j'ai fait obtenir
le dégrèvement des denrées secondaires.
Comme rapporteur de la Commission des
Rhums? J'ai défendu les intérêts des produc-
teurs de la Guadeloupe. C'est moi enfin qui
ai pris l'initiative de faire appliquer à tous
mes compatriotes, sans distinction de classe
ou de race, la loi militaire. » Ce derniet
cadeau lui vaudra-t-il la reconnaissance de
ses électeurs ?
Ajoutons - ce qui rendait l'information
vraisemblable - que M. Gratien Candace a
fait de bonnes études à Toulouse, où il sé-
journa quelques années avant d'être attaché
au cabinet de M. René Viviani, en 1902.
Le retour de Sir Austen Chamberlain
--()-I) ---
Sir Austen Chamberlain arrivé de Major-
que à Marseille depuis hier a fait informer
par l'ambassadeur d'Angleterre M. Briand
qu'il acceptait l'invitation que celui-ci lui
avait fait parvenir à Marseille et qu'il arri-
verait à Paris, vendredi matin pour repartir
dimanche à 21 heures.
-40-
Le départ de la mission Petti t
0-0
C'est aujourd'hui que doit s'embarquer pour
Dakar la mission sanitaire dirigée par M. Pet-
lit, qui doit étudier les moyens d'enrayer la
fièvre jaune.
Ajoutons que, fort heureuemerrt, l'épidémie
diminue grâce aux mesures déjà prises, grâce
aussi à la nouvelle saison, moins favorable à la
propagation du terrible fléau.
0810
Contre la fièvre jaune
0-0-
Frappé des progrès que faisait l'épidémie
de fièvre jaune, notre confrère dakarois,
l'Ouest Africain Français du 17 septembre
dernier a publié, sous la signature de M. Fé-
lix Gallet, la façon d'employer contre la
fièvre jaune le traitement indigène qui fit
ses preuves lors' de la violente épidémie de
1900 au Sénégal.
Comme traitement préventif, une infusion
de quinquiliba et, matin et soir, un verre
à bordeaux de décoction de tak-kis pris dans
du vin blanc, ou mieux dans une infusion
dê- bengnefallay plante médicamenteuse indi-
gène.
Quant au traitement de la maladie propre-
ment dite :
Absorption de bakkis, frictions de vinaigre
mélangé avec du bengnefalla, citron et qui-
nine, et compresses fraîches vinaigrées sur
la tête. -
Employée avec patience et persévérance,
cette méthode indigène sauva bien des Euro-
péens en 1900.
Je ne saurais trop en recommander l'em-
ploi dont j'ai éprouvé moi-même l'efficacité
quant au traitement préventif tant en 1900
qu'en 1906.
P.-S. - A la demande de commerçants de
la côte occidentale d'Afrique, le service de
santé maritime de Marseille a décidé de pro-
céder à la vaccination contre la fièvre jaune
de tous les passagers ou marins qui le dési-
reraient avant leur départ pour l'Afrique oc-
cidentale.
Buffine Devaux.
L
N. Diatne est acquitté
en Cour d'Assises
0-0-
Devant la Cour d'Assises de la. Soine vi>-ut de
se di'-rouler 1111 procès en diffamation intenté pur
M. Tallonc, administrateur en chef des colonies,
commandant le ('.ereje du Baol (Sénégal) à M.
I>l;iise Diagne, députe du Sénégal, président de
la Commission des Colonies.
Il s'agissait en l'espèce d'un article de M
Biaise Diagne, dans la l oloniuh' du r>
mars l'.tiT, dont il est le directeur politique, dans
lequel il racontait, que, étant fonctionnaire,
M. Tallerie avait passé nu contrat avec le ma-
raku'iut de Diourhel, cheikh Amadou Hamba, dé-
cédé depuis, pour s'occuper de la construction
de la mosquée de Touba, dans le centre qu'il
administrait, et que celte affaire devait lui rap-
poi'fer plu-ieiiiN 1 n : t i • > 11 -. Amvs la signature du
contrat, le fonctionnaire aurait demandé et ob-
tenu a mise en congé pour convenances person-
liol lf>-5
Ces faits, d'ailleurs, avaient été découverts par
l'Administration supérieure qui avait déféré M.
Tallerie à un eouseil île discipline, conseil qui
ne s'esi pas encore réuni, le fonctionnaire ayant
ilù quitter le Sénégal pour raison de sauté.
Nous nous rappelons que le demandeur s'était
adressé à la Chambre des députés, dont la Com-
mission, sur rapport de M. Michel Missoffe, re-
fusa d'accorder la levée de riminunité parle-
mentaire. Mais lii session terminée, M. Tallerie
put attaquer directement el réclamer jll.UOO Ir.
de dommages-intérêts.
Invite oar le président. M. Mangin-Borquet, à
faire connaître un jury les motifs de son inter-
vention. M. Uiagne a "tout d'abord révélé qu'au
mois d'août. l'.Wi, M. Tuilerie avait sollicite sa
mise en disponibilité en même temps qu'un
f
tionnaire complaît tenir à Paris pour exploiter
une affaire commerciale qu'il avait, conclue au
Sénégal dans l'exercice de ses fonctions. En
vue de l'érection d'une mosquée à T<>uba, il
avait, en effet, passé axe. le marabout du
Diourhe!, un contrat qui lui réservait toutes sor-
tes d'avantages.
On avait, déjà placé en banque, précisa,
M. Biagne, une provisinn île millions, desti-
nés couvrir U.s premiers fiais de construction,
mais. liVdessus, M. ir
s'adjuger une somme de 300.0(lo francs comme
Il indemnité spéciale d'entrée en campagne ».
–- Je n'invente rien, ajouta le députe négal. Il s'était .'-gaiement attribué une indem-
nité de congé forte de (';'.000 francs par an,
pendant cinq ails, plus lu V, d'honoraire ; sur
toutes les dépenses et menus frais, naturelle-
ment laissés à la charge des indigènes. |-;nlln.
pc.ur le .-a-: où l'affaire ne pourra il se réaliser,
Les Annales Coloniales
Em mmomeu «l fêelawu» «ml rofma m
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Directeurs I MarMl RUEDEL «t L.-G. THeBAUL T
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bu 118 bw«m db PMU
Prudence ..ou timidité
Non, ne confondons pas prudence et
timidité. Dans un de ses récents numé-
ros, la Dépêche de Constantine, traitant
du problème des « droits électoraux des
indigènes » citait cette opinion d'un
lettré indigène :
C( Le projet en question est, en effet,
un gros problème qu'il faut aborder avec
beaucoup de prudence. Mais il faut,
d'autre part, que l'élément européen se
fasse à l'idée de voir les intellectuels indi-
gènes pénétrer de plus en plus la vie éco-
nomique et politique du pays. L'asso-
ciation et Ja collaboration si désirables ne
peuvent avoir de l'effet qu'à ce prix. »
Et l'auteur de l'article d'ajouter aussi-
tôt : « Oui, mon cher correspondant.
Il faut aborder ce gros problème avec
beaucoup de prudence. C'est justement
là la cause de nos craintes profondes. »
Nous sommes tous d'accord. à la
condition que la prudence n'aille pas jus-
qu'à ne pas aborder le problème du tout.
Pour ma part, je considérerais comme
très imprudent - et je connais des indi-
gènes de très bon conseil qui sont du
même avis - d'écouter certains « élus
indigènes » qui réclament, aujourd'hui,
une représentation « spéciale » des indi-
gènes. Mais je considérerais comme plus
imprudent encore de refuser aux indi-
gènes tout droit de participer au choix
de la représentation lalgérienne.
La loi du 4 février 1919 a accordé aux
indigènes non citoyens français, un droit
réduit de suffrage. Elle pose le principe
général que les indigènes musulmans doi-
vent être représentés dans toutes les as-
semblées délibérantes de l'Algérie « par
des membres élus, siégeant au même
titre et avec les mêmes droits que les
membres français ».
Sont électeurs au titre indigène, en
vertu de cette loi, tous les indigènes mu-
sulmans algériens restés soumis au statut
personnel musulman, âgés de 25 ans,
ayant une résidence de deux années con-
sécutives dans la commune et satisfai-
sant à l'une quelconque des conditions
énumérées dans la loi,,
Le corps électoral comprend, dans les
communes de plein exercice, tous les
électeurs inscrits sur les listes de la com-
mune; dans les communes mixtes, le
corps électoral ne comprend tous les. élec-
teurs inscrits que pour l'élection de la
Djemaa de douar; pour l'élection des
conseillers généraux indigènes et des dé-
légués financiers, votent seuls les mem-
bres indigènes des commissions munici-
poles et des D jctnaas.
Tel est le régime électoral actuel des
indi cnes algériens. Il a fonctionné, de-
puis 1919, sans engendrer aucune catas-
trophe. Qui oserait prétendre qu'en ap-
pliquant le même principe avec la même
prudence pour les élections législatives
on fasse un saut si effroyable dans l'in-
connu qu'à sa pensée seule on doive re-
culer épouvanté ?.
Mais comment procéder pour que ce
prétendu saut dans l'inconnu n'ait que
les conséquences d'un petit pas prudent
vers le progrès ?
Je pense qu'il; faut lier la réforme nou-
velle à celle de 1919 si étroitement qu'elle
n'en apparaisse que comme le prolonge-
ment inaturel, comme une simple étape
dans la voie d'une politique raisonnée,
progressive et méthodiquement poursui-
vie : il faut, en somme, que le pas, aussi
petit que l'on voudra, soit tourné vers
l'avenir et non vers un mur qui ne doit
pas être franchi.
,,- Dans ce but, il conviendrait d'accor,
der à tous les habitants des communes de
plein exercice et à tous ceux des chef-
lieux des communes mixtes les droits qui
sont réservés par la loi de 1919 à certai-
nes catégories d'entre eux. Ce serait une
mesure ide confiance parfaitement jus-
tifiée et une initiation à la vie politique
démocratique de ces populations encore
trop igrioratimeu suffrage universel.
Ayant a¡riit"élargl raisonnablement le
collège électoral de la vie politique locale
actuelle, il faudrait ouvrir la voie vers
l'avenir, en accordant à une partie res-
treinte et déjà politiquement éduquée de
ce collège, des droits électoraux nou
veaux pour les élections législatives.
Ce nouveau collège des électeurs mu-
sulmans pourrait comprendre :
10 Les titulaires d'un titre universi-
taire ou d'un diplôme délivré par une
école du gouvernement ou contrôlée par
le gouvernement; -
20 Tous les titulaires d'un certificat
d'études primaires;
3° Les anciens combattants des armées
de terre et de mer qui se seraient, en ou-
tre, distingués et auraient obtenu une ci-
tation;
40 Les citoyens investis d'une fonction
publique ou d'un mandat électif public.
Le futur électeur devrait, en outre,
justifier d'une résidence de six mois dans
la même commune et être âgé de 25 ans.
L'éligibilité serait accordée aux élec-
teurs, âgé de 30 ans, et qui justifieraient,
en outre, de la possession d'un titre uni-
versitaire ou d'un diplôme délivré par
une école du gouvernement.
Le collège électoral pour les élections
sénatoriales serait composé des mêmes
catégories d'électeurs que celui des ci-
toyens français. L'éligibilité ne serait
accordée qu'aux titulaires de titres
universitaires ou de diplômes délivrés
par une école gouvernementale.
Le collège électoral algérien, pour les
élections législatives à la Chambre des
députés, se trouverait, par ces disposi-
tions, augmenté d'environ trente mille
unités, nombre .qui reste sensiblement
inférieur à celui des autres électeurs ci-
toyens français..
Disons, enfin, qu'une pareille réforme
entraînerait fatalement l'augmentation
de la représentation algérienne qui pour-
rait être portée à dix-huit ^députés et six
sénateurs.
Le pas que l'on ferait ainsi, par une
telle réforme, me paraît prudent non pas
seulement pour les indigènes qui ris-
quent de s'égarer en voulant courir trop
vite, mais aussi pour les européens qui
risquent de se faire bousculer en ne vou-
lant pas marcher. Qu'on y pense.
Etienne Antonelli,
Député de la lIautc-avoic, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Lyon.
NOtR SUR BLANC
Le pétrole colonial
La question du pétrole est de plus en plus
à l'ordre du jour au moment de la vigou-
reuse campagne menée dans la grande presse
par M. Henry Deterding, directeur général
du trust Royal Dutch-Shell contre l'infiltra-
tion des pétroles bolchevistes en France,
ainsi est-il intéressant d'indiquer l'état actuel
des mines de pétrole relevées dans les colo-
nies françaises et sur lesquelles le manager
a déjà jeté quelques galons ou galions. vi-
des pour les remplir.
En Algérie, dans le département d'Oran,
des suintements de pétrole lampant, immé-
diatement utilisables, ont été constatés :
aussitôt, est apparue, pour l'exploitation par
pompages, une société. anglaise.
Au Maroc, affleure du pétrole provenant
de gisements d'huile brute. Cette odeur allé-
chante a immédiatement frappé les narines
d'un groupe. anglais.
En Tunisie, les recherches les plus acti-
ves de pétrole sont opérées par les. Amé-
ricains.
A Madagascar - fait paradoxal ! -- c'est
une société française qui fait de gros efforts
pour extraire du sol ses ressources pétro-
lifères. Ce scandale ne pouvait pas durer :
une équipe bien outillée, pourvue de solides
ressources, vient de débarquer; elle travaille
rtu service de groupes pétroliers. américains.
Et, pendant ce temps, on a créé, sur le con-
tinent. une inter-commission chargée d'exa-
miner la:question du pétrole. Personne n'a
'èu ,l'idée d'y nommer un représentante de
nos possessions d'outre-mer.
Mais en attendant, la main mise sur les
napHtes communistes -- cm leur Itoycottage
-Miserait tl'un rendement plus certain et plus
immédiat. -
: VAngély
-001 .0
N. Léon Terrier à Neuve Chapelle
M. Léon Perrier quittera Paris demain Ven-
dredi matin, à 8 heures, pour le Pas-de-Calais,
Il doit représenter le Gouvernement à la céré-
monie d inauguration du monument éleoé à
Neuve-Chapelle, près de Béthune, à la mé.
moire dés soldats hindous morts pendant la
guerre (1914-1918). Elle aura lieu à 10 h.
Outre M. Léon Perrier, il y aura, parmi les
pèrsprmalités présentes, Lord Birkenhead, le
mqrshall Sir Claude William Jacob et le ma-
réchal Foch.
e..
BROUSSES
fr BROUTILLES
Á l'instar de itààttlouse
Sous la présidence d'bonneur, s'il vous
plaît, de M. Louis Bertrand, de l'Académie
française, et de M. Emile Morinaud, député
de Constantine, il vient de se constituer en
cette ville fameuse une académie des jeux
floraux.
L'ombre charmante de Clémence Isaure va
planer au-dessus du Rummel et, au nom de
cette gente dame, de jeunes artistes, littéra-
teurs, musiciens, peintres, graveurs, dessina-
teurs et sculpteurs, recevront chaque année
des fleurs d'or et d'argent.
Clémence Isaure n'a probablement jamais
existé. Les vieux historiens chevronnés - cet
âge est sans pitié - racontent qu'elle est
née de la vive imagination des Capitouls.
Ces ingénieux Toulousains, inventant, en
la personne de Clémence Isaure, une testa-
trice, auraient argué de sa volonté sacrée
- tu parles ! - pour soustraire au contrôle
du Parlement des biens censés légués à leur
ville.
Mais qu'est-ce que ça fait? Grâce à l'une
des plus magnifiques galéjades de tous les
temps, un foyer artistique régional n'a cessé
de rayonner depuis plus de 400 ans. et voici
maintenant qu'il projette des étincelles bien-
faisantes jusqu'en Algérie.
Que je vous aime, braves Capitouls d'au-
trefois 1
Andion
L'Angleterre et Tanger
Le général Primo de Rivera avait
fondé, à propos de la question de
Tanger, les plus grands espoirs sur
l'entrevue qu'il devait avoir avec le minis.
tre des Affaires Etrangères britanniques Sir
Austen Chamberlain. Il comptait obtenir
au cours d'une conversation privée, ce que les
négociations officielles ne lui avaient pas
donné.
Nous n'avons pour notre part jamais par-
tagé cet optimisme et nous avons ett, il y a
plus d'un an, l'occasion de dire pourquoi
rAngleterre ne pouvait pas abandonner Tan-
ger à VEspagne. Un tel abmldoll aurail été
la rupture avec la politique séculaire des
bureaux du Foreign Office qui n'a jamais
connu une défai/lallce, que le pouvoir frit
occupé par les libéraux ou les conservateurs.
On n est pas abondamment renseigné sur
les conversations qu'ont eues M. Chamber-
lain et le dictateur espagnol. Les journaux
anglais ou plus exactement certains d. entre
eux, s'efforcellt de. nous persuader que seuls
furent échangés des propos de politesse. On
nous avait dit la même chose lorsqu'il y a
un an, le même ministre se rencontra à Li-
vourne avec M. Mussolini. L'entrevue était
sans importance, affirmaient certaines feuil-
les. Mais la suite a prouvé qu'elles se trom-
paient ou altéraient sciemment la vérité.
Il y a tout lien de supposer qu'il en est
de même cette fois et que les deux minis-
tres ont aborde les questions qui intéressent
leurs pays. En ce qui concerne Tanger, la
conversation fut pour VEspagne sans résul-
tat.
Le rédacteur diplomatique 'd' tilt journal
qui généralement interprété la pensée du Fo-
reign Office écrit : « Je suis en mesure de
déclarer, à propos de l'entrevue à Barcelone
du général Primo de Rivera et de Sir Aus-
ten Chamberlain, que le point de vue britan-
nique sur le statut de Tanger n'a subi aucun
changement. Eu d'autres termes, la Grande-
Bretagne adhère toujours au principe de Vin-
ternationalisation au sens le plus làrge du
terme 'de l'enclave de Tanger sans que les
deux puissances principalement ilttéresstls à
savoir la France et l'Espagne exercent rune
ou l'autre un contrôle administratif ou sira.
tégique exclusif ni même prédominant- et en
tenant compte largement des intérêts de l'Ita-
lie il.
Voilà qui est net et qui ne nous étonne pas.
C'est le vieux sentiment anglais qui s'ex-
prime par le truchement du Daily Telegraph
car c'est bien de lui qu'il s'agit.
C'est aussi la pensée britannique tradi-
tionnelle depuis Elisabeth jusqu'à Baldwin,
la pensée qui a présidé à la conquête des
mers et à la fondation de l'Empire, qui
animait les ministres qui combattaient
Louis XIV comme ceux qui ont lutté contre
Napoléon et Guillaume Il, et que l'on tfouve
formulée à propos d'un cas particulier :
« L'attitude de la Grande-Bretagne est ac-
tuellement et doit continuer d'être déterminée
principalement par la considération d'ordre
naval, qu'une position qui constitue comme
le fait Tanger, une clef du détroit de Gibral-
tar ne "doit pas tomber dans les mains d'une
seule puissance étrangère. »
Aujourd'hui Tallger, hier Suez, aupara-
vant Malte, Aden, Singapour, le Cap, ce
sont les témoins de la continuité de la poli-
tique 'du cabinet de Londres à travers les sii-
cles.
Le général Primo de Rivera l'avait peut-
être oublié. Le Daily Telegraph le lui rap-
pelle et termine par ces mots : « Il faut es-
pérer que l'opinion espagnole comprendra
cll/ile toute la' force de cet argument. »
M. Chamberlain a Probablement été moins
brutal, mais son'sentiment n'est sans doute
pas différent de celui du rédacteur diploma-
tique du Daily Telegraph. Voilà qui 110US
permet, de juger combien la thèse anglaise
sur Tanger est loin de celle de l'Espagne.
Nom ne pensons pas que dans ces conditions
le général Primo de Rivera trouve dans cette
négociation l'occasion d'un succès presti-
gieux.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commission
des Aftafrea étrangères.
P. - S. L e général Primo de. Rivera dé -
clare qu'il n'a jamais eu l'intention d'entre-
tenir M. Chamberlain de la question de
TangCl. Qui f s père-t-on tromper ?
H. F.
0
Le statut de Tanger
-0-0-
M. Quinoncs de Léon, ambassadeur d'Ëa.
paignc à Paris, a fait, avant-hier, une
visite à M. Briand, au Quai d'Orsay.
Il est vraisemblable que cet entretien a
eu pou 1* objet, do mettre a.u courant le mi-
nistre français des Affaires étrangères des
résultats de la conversation récente entre
le général Primo de Rivera, président du
Directoire espagnol, et sir Austen Cllam-
berloin, secrétaire d'Etat ail Foreign Office,
(oiwonsation, qui, a n'en pa.s douter, fut, on
partie relative au statut, die Tanger.
LE IEIERit IOURAUD
1 Rang en nsrveitfles coiBBiis rfançaises
-o-
Le steamer norvégien Brabant, ayant à bord
la général Gouraud, est arrivé avant-hier à
Oslo (Christiana) à midi. Le navire a subi un
retard de plusieurs heures en raison du gros
temps.
Le Brabant a sauvé mardi aprftmidi,
dans la mer du Nord, l'équipage d'un vaisseau
suédois en danger de mort.
Le roi Haakon et le prince royal ont assisté
hiif à la conférence faite par le général Gou-
raud à l'Université J'O,le sur les colonies
françaises.
L'Exposition Coloniale
de Vincennes
Il' semble bien que l'Exposition coloniale
internationale de 1929 n'aura pas lieu à cette
date.
En effet, le délai paraît particulièrement
court pour organiser tous les services, construire
les palais, rassembler, en un mot, tous les con-
cours particuliers dont on a besoin.
Ce n'est pas tout, il est certain qu'en 1929,
Ic métro ne pourra déverser aux portes mêmes
de l'Exposition la foule des visiteurs qu'on y
espère, la construction du prolongement de la
ligne ne pouvant guère être achevée qu'en
1930.
Enfin, l'Empire britannique n'a, jusqu'à pré-
sent, pas répondu à l'invitation du Gouverne-
ment français. Et cette abstention qui n'est pas
un geste d'hostilité, marque néanmoins une ré-
serve provisoire du gouvernement d'outre-Man-
che pour participer à me manifestation colo-
niale hors de la Grande-Bretagne en raison
d'une part de la difficulté de faire grand en
un si court délai, d'autre part de V organisation
en Angleterre même d'une exposition colo-
niale.
L'année 1930 eût été, comme l'a indiqué
jadis dans ces colonnes notre ami Auguste Bru-
net, l'année rêvée, puisqu'elle coïncidait avec
le centenaire du début de la conquête de l'Al-
gérie. Mais en 1930, un autre pays célébrera
aussi un centenaire historique : c'est la nation
belge qui fêtera par de grandes manifestations
internationales le souvenir séculaire de sa' li-
berté. Et derechef, l'Exposition coloniale inter-
nationale de Paris sera repoussée en 1931.
D'ici là, on aura le temps de s'organiser
méticuleusement, de tout prévoir pour que
l'Exposition coloniale soit digne de la plus
grande France et de nos hôtes.
Jean Suy
Est:.ce vrai?
Le bruit court avec persistance que M.
André Citroën sera candidat à Alger au pro-
chaines élections législatives.
Le fabricant d'automobiles bien connu se
présenterait contre M. Fiori, député actuel,
dans la première circonscription.
e.e
La révision du plan Stevenson
--O-G--
Il est probable que l'application du plan
Stevenson va déterminer une réduction de la
production du caoutchouc dans les colonies bri-
tanniques.
Cette réduction ne fera que profiter aux pays
qui, n'appliquant pas cette règle de malthu-
sianisme, continueront à produire au maximum
de leurs possibilités, maximum insignifiant,
d'ailleurs, dans l'ensemble de la récolte mon-
diale. Et cette mesure donnera un nouvel essor
à nos plantations d'heveas d'Indochine.
-080
Dépêches de l'Indochine
-0-0--
Un verdict
La cour criminelle de. Hanoi, vient de
rendre son verdict relatif à r affaire de ré-
bellion du pénitencier de Laiehau, au Ton-
liill, siyiMtë le 26 janvier dernier, au cours
de. laquelle 80 prisonniers réussirent à
s'enfuir après avoir tué deux Français.
Trente-deux évadés ont été repëis vivants.
Vingt-deux condamnations ont été pronon-
cées, dont trois à la peine de mort, deux
aux travaux forcés à perpétuité, et une à
',';nUl ans de travaux forcés. Il y a eu trois
décès au cours de l'instruction. Il y a eu
sept acquittements. ,
Pour nos ports coloniaux
Reprenant ses travaux, sous la prési-
dence die M. Chuumet., et après un exposé
de M. rtiaslon lire Ion, directeur général de
ia Compagnie des Chargeurs Réunis, sur
les relations maritimes entre la France, les
colonies, les .pays de protectorat et les pays
sous mandat, l'Association des grands
ports fiançais a émis le vœu que le Gou-
vernement soumette d'urgence au Parle-
iwnl ilh 'programme d'outillage des ports
coloniaux, vœu conforme aux conclusions
de lacommUlHcation d'u distingué directeur
général des Chargeurs Réunis 'lue citait
notre collaborateur et I¡uni le député Pierre
Valnde dans son éditorial des Annales
Coloniales du 4 octobre 1927.
»»
Y a bon
0-0
Un fonctionnaire de l'A. O. F. avait
laissé traîner volontairement sur son bureau
une pièce de cinquante centimes.
Le lendemain, son serviteur sénégalais la
lui remit : le fonctionnaire la lui donna pour
le récompenser de son honnêteté.
Quelques jours après, il oubliait dans sa
chambre, mais, cette fois involontairement,
un billet de cent francs. Puis, s'étant aperçu
de son oubli, il chercha le billet - n'ayant pu
mettre la main dessus, il demanda au xioii
s'il ne l'avait pas trouvé.
Le noir répondit affirmativement.
- Pourquoi ne l'as-tu pas rendu ? lui de-
manda le fonctionnaire.
- Moi y a bon garder pour mon honnê-
teté, dit le noir.
A L'ACADÉMIE DES SCIENCES
--0-0--
Un parasite des termites
M. Marchai communique un travail de
MM. Feytaud et Dieuzaide, concernant un
champignon parasite des termites et qui se
manifeste sur les téguments de ces animaux
par des taches pâ'cs bordées de noir. On
estimait jusqu'à présent que ce champignon
était un parasite exclusivement externe. Les
auteurs montrent que son mycélium pénètre
dans l'intérieur du corps de l'insecte, mais
il n'attaque ni le tube digestif, ni le système
nerveux et ne fait, en conséquence, pas
courir de grands dangers à son hôte.
Aviateurs auxiliaires
-0.0--
Les jours se suivent et les grands voyages
aériens ne se ressemblent pas. Tel aviateui
file, sans incident, droit au but où il se pose
avec l'aisance d'un oiseau ; tel autre casse
du bois - et pis encore - sur un terrain
inhospitalier; et certains, hélas! trop nom-
breux, qu'un élan de foi et d'enthousiasme
avait projetés dans l'azur, retombent on ne
sait où et plus jamais ne reviennent.
Au moment où il est si nécessaire que les
raids coloniaux se multiplient,et alors qu'une
Société bien connue travaille avec une au-
dace prudente et méditée a établir la liaison
régulière de l'Afrique Occidentale avec
l'Amérique du Sud, il n'est rien de plus
utile - car il n'est rien de plus humain -
que de rechercher, au bénéfice des pilotes et
de leurs passagers, des instruments de sécu-
rité.
Or, voici qu' « un fidèle lecteur bizertin »
pose à notre confrère M. Tristan Le Roux,
du Petit Matin de Tunisy la question sui-
vante :
« - Pourquoi les as de l'aviation n'utili-
sent-ils pas les pigeons voyageurs dans leurs
grands raids transatlantiques?
« Il est probable que si les vaitlants Nun-
gesser et Coli avaient emporté avec eux quel-
ques-uns de ces volatiles ils auraient pu don-
ner de leurs nouvelles à des endroits ou à des
heures convenues d'avance, ou même selon
les circonstances, et nous aurions probable-
ment connu approximativement leur point de
chute. En tous cas, les recherches en eussent
été facilitées ! »
Pourquoi, en effet, les aviateurs qui vont
d'eau ou de s bl ui von t
aflfrcnter des déserts d'eau ou de sable n'em-
mènent-ils pas avec eux une ou deux dou-
zaines de ces messagers, de ces auxiliaires,
ailés comme eux et dont le poids n'est même
pas à considérer ?
Un colombophile de Tunis avait jadis en-
tratné, parait-il, plusieurs pigeons à la tra-
versée de la Méditerranée. Aucun aviateur
ne tenta de les utiliser.
Pourquoi ? Quelques essais, cependant, ont
été faits, croyons-nous, par des avions mili-
taires partis de la côte tunisienne et qui,
parvenus au laige, pas très loin, lâchaient
des pigeons. Mais nous ignorons ce qui est
résulté de ces tentatives.
Cependant, les colombophiles citent le cas
d'un pigeon qui fit un jour le trajet du Caire
-- -- - --
à Bruxelles. Des messagers de cette espece,
lâchés sur l'océan, à égale distance de l'Eu-
rope et de l'Amérique, auraient sans doute
bien des chances >de ne pas regagner leur
colombier. Mais quand on songe que peut-
être Nungesser et Coli ont flotté quelque
temps à proximité de l'Irlande!.
En tout cas, si la preuve définitive n'est
pas faite que les pigeons voyageurs ne peu-
vent être d'aucun secours aux pilotes, qu est-
ce qui peut bien empêcher ceux-ci de mettre
une bonne fois à l'épreuve ces agiles petits
courriers ?
R. B. L.
- 1.. –-
Lt Aviation toloniale
Les crédits de l'Aéronautique
à la Commission des Finances
de la Chambre
M. Bokunowski, ministre du Commurce,
a été entendu par la Commission des Finan-
ces de la Chambre sur les crédits de l'ué-
ronautique relatifs uu paiement de sub-
ventions aux entreprises de navigation
aérienne. Il a donné des indications sur le
talie réalisé et sur le programme envisagé.
M. llenry Paté a présenté des observa-
tions sur les crédits demandés pour la nu-
vigation aérienne. M. Uokanowski a ré-
pondu que tous renseignements, contruts,
états de prévision, sont à la disposition d'e
la Cxjiiimiissioiv des Finances, de façon que
le contrôle parlementaire des crédits soit
assuré de la manière la plus complète.
M. Vincent Auriol demanda des. préci-
sions sur la partie des crédits ayant pour
objet d'assurer la liaison avec le Maroc,
VA. O. F. et. l'Amérunie du Siui.
- Le président appela l'attention du minis-
tre sur l'importance du vote de la Commis-
sion, les crédits sollicités correspondant à
un engagement échelonné, il est vrai, sur
dix uns, mais se montant environ à un
milliard quatre cents millions.
M. Uokanowski a répondu qu'il était in-
dispensable d'établir des programmes de
longue durée et il ajouta que le vote de-
mandé à la Commission s'appliquait d'ail-
leurs seulement à des engagements de dé-
pense.
D'Amsterdam aux Indes Néerlandaises
Le lieutenant 'Koppen, pilotant le pre-
mier avion postal entre la Hollande el les
Indes nécrlandaises, est arrive, avant-hier a
Karachi, venant de Boueliir.
Dans l'Amérique du Sud
Les aviateurs Coûtes et Lo Brix, dont
nous annoncions avant-hier le prochain dé-
part pour tUo-dc-.timciro, emploieront un
nppareil Bréguet XIX, qui avait été amé-
nagé spécialement ponu tenter le voyage
Paris-New-York, avec un moteur ;)) HP
llispano-Suiza.
Deux mécaniciens sont partis pour Sainl-
Louis, afin d'y préparer l'arrivée du Nun-
gesser-Coli et de ses passagers, ainsi que
le ravitaillement de la seconde Nupe.
Vers Beyrouth
Les ol'iieiers de marine, Bougaull et Ra-
ris, se préparent à partir sur un hydravion
Cams il deux moteurs (Inrimo et RhAne, de
Bene pour Beyrouth.
Alger-Marseille
L'hydravion 2172 qui iIsurl le service
entre Marseille et, Alger et dont on avait,
annoncé le départ d'Alger le i octobre,
S heures, piloté par l'aviateur Mercier,
n'était pas arrivé à Marseille :'1, l'heure,
attendue, ce qui provoqua de vives inqnié-
tudes.
Mais on appvil dans la soirée que l'hydra-
vion qui avait, été contraint, d'amerrir par
l degrés de longitude, F.sl. et -W degrés
18' 10" de latitude'Nord, a été pris en re-
morque par un voilier italien qui se dirigtt
sur Marseille.
TAUX DE LA PIASTRE
..0-
A In (lato, du ) octobre, lo taux de la piastre
à Snïgon était de 12 fr. 40.
M. Gratieo Candace
se représentera à la Guadeloupe
0-0 ---
Le bruit avait couru, dit un de nos confrè-
res, que M. Gratien Candace, député de la
Guadeloupe, abandonnerait, aux prochaines
élections, son île natale, pour aller se pré-
senter dans le département de l'Aude où les
fières Sarraut lui préparaient un siège « tout
cuit Il.
M. Candace nie formellement ce noir
complot. « Je serai candidat à la Guadeloupe
- proclaine-t-il - dans l'arrondissement de
Ba'e-T'-'rre. J'ai toujours défendu, avec la
même passion, les intérêts de la Guadeloupe
ci ceux de la Basse Terte. A mes mandants
du premier arrondissement j'ai fait obtenir
le dégrèvement des denrées secondaires.
Comme rapporteur de la Commission des
Rhums? J'ai défendu les intérêts des produc-
teurs de la Guadeloupe. C'est moi enfin qui
ai pris l'initiative de faire appliquer à tous
mes compatriotes, sans distinction de classe
ou de race, la loi militaire. » Ce derniet
cadeau lui vaudra-t-il la reconnaissance de
ses électeurs ?
Ajoutons - ce qui rendait l'information
vraisemblable - que M. Gratien Candace a
fait de bonnes études à Toulouse, où il sé-
journa quelques années avant d'être attaché
au cabinet de M. René Viviani, en 1902.
Le retour de Sir Austen Chamberlain
--()-I) ---
Sir Austen Chamberlain arrivé de Major-
que à Marseille depuis hier a fait informer
par l'ambassadeur d'Angleterre M. Briand
qu'il acceptait l'invitation que celui-ci lui
avait fait parvenir à Marseille et qu'il arri-
verait à Paris, vendredi matin pour repartir
dimanche à 21 heures.
-40-
Le départ de la mission Petti t
0-0
C'est aujourd'hui que doit s'embarquer pour
Dakar la mission sanitaire dirigée par M. Pet-
lit, qui doit étudier les moyens d'enrayer la
fièvre jaune.
Ajoutons que, fort heureuemerrt, l'épidémie
diminue grâce aux mesures déjà prises, grâce
aussi à la nouvelle saison, moins favorable à la
propagation du terrible fléau.
0810
Contre la fièvre jaune
0-0-
Frappé des progrès que faisait l'épidémie
de fièvre jaune, notre confrère dakarois,
l'Ouest Africain Français du 17 septembre
dernier a publié, sous la signature de M. Fé-
lix Gallet, la façon d'employer contre la
fièvre jaune le traitement indigène qui fit
ses preuves lors' de la violente épidémie de
1900 au Sénégal.
Comme traitement préventif, une infusion
de quinquiliba et, matin et soir, un verre
à bordeaux de décoction de tak-kis pris dans
du vin blanc, ou mieux dans une infusion
dê- bengnefallay plante médicamenteuse indi-
gène.
Quant au traitement de la maladie propre-
ment dite :
Absorption de bakkis, frictions de vinaigre
mélangé avec du bengnefalla, citron et qui-
nine, et compresses fraîches vinaigrées sur
la tête. -
Employée avec patience et persévérance,
cette méthode indigène sauva bien des Euro-
péens en 1900.
Je ne saurais trop en recommander l'em-
ploi dont j'ai éprouvé moi-même l'efficacité
quant au traitement préventif tant en 1900
qu'en 1906.
P.-S. - A la demande de commerçants de
la côte occidentale d'Afrique, le service de
santé maritime de Marseille a décidé de pro-
céder à la vaccination contre la fièvre jaune
de tous les passagers ou marins qui le dési-
reraient avant leur départ pour l'Afrique oc-
cidentale.
Buffine Devaux.
L
N. Diatne est acquitté
en Cour d'Assises
0-0-
Devant la Cour d'Assises de la. Soine vi>-ut de
se di'-rouler 1111 procès en diffamation intenté pur
M. Tallonc, administrateur en chef des colonies,
commandant le ('.ereje du Baol (Sénégal) à M.
I>l;iise Diagne, députe du Sénégal, président de
la Commission des Colonies.
Il s'agissait en l'espèce d'un article de M
Biaise Diagne, dans la l oloniuh' du r>
mars l'.tiT, dont il est le directeur politique, dans
lequel il racontait, que, étant fonctionnaire,
M. Tallerie avait passé nu contrat avec le ma-
raku'iut de Diourhel, cheikh Amadou Hamba, dé-
cédé depuis, pour s'occuper de la construction
de la mosquée de Touba, dans le centre qu'il
administrait, et que celte affaire devait lui rap-
poi'fer plu-ieiiiN 1 n : t i • > 11 -. Amvs la signature du
contrat, le fonctionnaire aurait demandé et ob-
tenu a mise en congé pour convenances person-
liol lf>-5
Ces faits, d'ailleurs, avaient été découverts par
l'Administration supérieure qui avait déféré M.
Tallerie à un eouseil île discipline, conseil qui
ne s'esi pas encore réuni, le fonctionnaire ayant
ilù quitter le Sénégal pour raison de sauté.
Nous nous rappelons que le demandeur s'était
adressé à la Chambre des députés, dont la Com-
mission, sur rapport de M. Michel Missoffe, re-
fusa d'accorder la levée de riminunité parle-
mentaire. Mais lii session terminée, M. Tallerie
put attaquer directement el réclamer jll.UOO Ir.
de dommages-intérêts.
Invite oar le président. M. Mangin-Borquet, à
faire connaître un jury les motifs de son inter-
vention. M. Uiagne a "tout d'abord révélé qu'au
mois d'août. l'.Wi, M. Tuilerie avait sollicite sa
mise en disponibilité en même temps qu'un
f
tionnaire complaît tenir à Paris pour exploiter
une affaire commerciale qu'il avait, conclue au
Sénégal dans l'exercice de ses fonctions. En
vue de l'érection d'une mosquée à T<>uba, il
avait, en effet, passé axe. le marabout du
Diourhe!, un contrat qui lui réservait toutes sor-
tes d'avantages.
On avait, déjà placé en banque, précisa,
M. Biagne, une provisinn île millions, desti-
nés couvrir U.s premiers fiais de construction,
mais. liVdessus, M. ir
s'adjuger une somme de 300.0(lo francs comme
Il indemnité spéciale d'entrée en campagne ».
–- Je n'invente rien, ajouta le députe
nité de congé forte de (';'.000 francs par an,
pendant cinq ails, plus lu V, d'honoraire ; sur
toutes les dépenses et menus frais, naturelle-
ment laissés à la charge des indigènes. |-;nlln.
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