Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-10-01
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1927 01 octobre 1927
Description : 1927/10/01 (A28,N143). 1927/10/01 (A28,N143).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511377
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ÂNNÏflB. N° 143.
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Les Annales Coloniales
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A qui appartient le canal de Suez?
Voilà une question à laquelle on pe s'at-
tendait pas et que pose la presse anglaise avec
quelque ipquiétude.
La raison en est que l'on parle beaucoup
d'arbitrage en ce moment et que les nations
qui se prétendent lésées, soit au point de vue
territorial, soit sur toute autre question, sont
naturellement portées à demander à la justice
internationale de décider des cas douteux.
C'est ce qui peut se produire pour le canal
de Suez, construit sur un territoire égyptien
par une société en majeure partie française et
devenu une grande voie internationale et aussi
une grande voie britannique.
Le canal de Suez est sans doute une des
plus importantes voies internationales. 11 unit,
en effet, deux des plus grands foyers de pro-
duction du mond e : d'une part fope et
d' autre part l'Inde et l'Extrême-Orient. Il a
diminué de plus de moitié la longueur du tra-
jet qui va de Londres à Bombay ou à Shan-
ghaï. Aussi, son trafic n' a fait que s'accroître
d'année en année. Le percement de l'isthme de
Panama ne l' a pas affecté d' une façon sensi-
ble, contrairement d' ailleurs à certaines pro-
visions formulées avant la guerre.
Le Transsibérien ne lui a pas davantage
porté préjudice. LA il est des techniciens qui
affirment que les chemins de fer de l'Asie Mi-
neure ou de l'Asie Centrale lui donneront de
nouveaux clients.
C'est que la route de Suez possède le grand
avantage de ne traverser jamais d'océan vide
et de comprendre sur tout son parcours une
série d'escales dans des pays très productifs et
très peuplés. Ce sont l'Inde, l'I ndochine, la
Chine, où les navires peuvent faire de nom-
breux échanges.
Le canai de Suez est, en outre, emprunté
par la grande voie impériale anglaise qui relie
a métropole à la plus riche et à la plus im-
portante à tous les points de vue de ses colo-
nies. Quand on veut bien se rappeler la place
qu occupe l'Inde dans la politique et dans la
vie économique de la Grande-Bretagne, on se
rend facilement compte de l'intérêt que l'on
porte à Londres au sort du canal.
L'histoire de l'Egypte depuis 60 ans aurait
très vraisemblablement suivi un autre cours si
Ferdinand de Lesseps n' avait pas eu l'idée de
percer l'isthme sablonneuse qui empêchait la
Mer Rouge de communiquer avec la Médi-
terranée.
Aussi, tout ce qui touche au canal suscite-
t-fl spontanément un grand intérêt en Angle-
terre et voilà pourquoi la presse anglaise a-t-
elle, la semaine passée, posé la question que
nous avons formulée en tête ed cet article. L on
t'est alors demandé quels sont les titres que
possèdent nos voisins sur le canal. « Avons-
nous sur lui, dit un journal de Londres, des
droits plus solides que ceux que constitue le
fait solide de la possession ? Et préoccu-
pation encore plus grave que toutes les autres
y a-t-il quelque possibilité qu'un arbitrage
nous enlève cette possession, à supposer que
nous signions jamais un accord d'arbitrage uni-
versel } - »• - - - -
Qui est-ce qui s exprime ainsi ? Est-ce un
de ces journaux qui ont l'habitude de pro-
mouvoir les visées impérialistes du Gouverne-
ment anglais ? Est-ce le Times, le Daily
Mail, ou le Daily Expreu. pour ne citer que
les plus connus ? Pas le moins du monde.
C'est un organe qui se place à la gauche du
mouvement libéral et qui condamne de la façon
la plus impitoyable les prétentions coloniales
de l'Angleterre et des pays étrangers. Il s'agit
des Daily News, que la perspective de voir
remettre en question le statut de Suez a pro-
fondément émues.
Aussi, le journal libéral cherche-t-il à rassu-
rer ses lecteurs. Il fait appel dans ce but à la
rer ses lecteursl. h isto i re, au droit internationa l ,
géographie, à au droit intemational,
que sais-je encore.
Le premier point à noter, déclare-t-il, c'est
que le canal n' appartient pas à la Grande-
Bretagne. Il appartient à la société qui l'a
creusé, comme un réseau anglais appartient à
- ,es actionnaires.
- - - --
Mais la société du canal n est malheureuse-
ment pas britannique. EUe est française. L'in-
génieur qui l'a construit n'a pas trouvé les
capitaux nécessaires en Angleterre, mais en
France, au moins pour la plus grande partie.
Il lui fallut, en outre, donner au khédive une
grande quantité d'actions d'apport environ
176.000 alors que le total des titres s' éle-
vait à 400.000.
La Providence et la légèreté des ministres
français permirent au cabinet de Londres de
s'introduire, si l'on peut dire, dans la place.
Un beau jour c'était en 1875 le khédive,
qui était très dépensier, eut besoin d'argent.
Ayant épuisé toutes les possibilités d'emprunt,
il n'eut d'autre ressource que de vendre les
actions de la Société de Suez. Il les offrit au
Gouvernement français qui, ne voyant pas l'in-
térêt de l'affaire, l'éconauisit. Il se tourna alors
du côté de l'Angleterre, et le premier minis-
tre du moment, Lhsraéli, n eut garde de lais-
ser passer cette occasion inespérée de pénétrer
dans l'administration d'une affaire dont l'im-
portance impériale était incontestable. Il se
rendit immédiatement acquéreur des 176.602
titres qu'on lui offrait. Et voilà pourquoi, de-
puis ce moment sur trente directeurs, la
Société de Suez en compte dix Anglais contre
vingt Français. Ce n'est sans doute pas la ma-
jorité, niais c'est une minorité assez forte pour
que lei intérêts de la Grande-Bretagne ne
- soient pas sacrifiés.
Mais si les installations appartiennent à la
Société qui, à la fin du bail lequel expire
en 1968 devra les céder au. Gouvernement
égyptien, à qui appartient le sol sur lequel a
été creusé le canal. Au moment du percement
de l'isthme, il était la propriété de l'Egypte,
qui était sous le protectorat de la Turquie.
Depuis, en 1914, l'Egypte est passée sous le
protectorat britannique et les droits sur le canal
ont été transférés de la Turquie à l' Anlletene.
En 1922, l'ancienne terre des Pharaons a con-
quis son indépendance, mais ses droits sur la
grande voie internationale se sont trouvés limi-
tés par une convention imposée par l'ancien
Etat protecteur. Ainsi donc, en dernière ana-
lyse, les droits de la Grande-Bretagne l'em-
portent sur tous les autres, puisqu'en définitive
elle est la maîtresse du sol et que dans qua-
rante ans, au moment où le bail prendra fin,
elle le sera des installations essentielles.
Les Anglais peuvent donc être tranquilles :
l'habile décision de Disraéli, la politique sans
défaillances de ses successeurs leur ont assuré
la maîtrise de cette grande voie internationale;
Au reste, il existe une autre raison pour
qu'ils n'aient pas d'inquiétude : c'est que les
conventions internationales conclues avec les
principaux pays européens stipulent l' usage
libre et égal du canal par les navires de toutes
les nations en temps de paix ou de guerre. Na-
vires de guerre ou navires de commerce peu-
vent r emprunter à tous moments. Le canal a
été reconnu à plusieurs reprises à l'abri de
toute opération de guerre. ---
Il n y a donc rien à redouter. Il n y a pas,
à propos de Suez, de question qui puisse être
soumise à un arbitrage. La possession du sol,
le statut du canal en temps de guerre sont ré-
glés par des conventions internationales. Il n' y
a aucun doute sJef droits de l'Angleterre et,
par conséquent, rien qui puisse donner lieu à
un arbitrage. « Car l'arbitrage, dit le journal
anglais, ne peut opérer que quand il s'agit de
points douteux et qui n'ont pas été réglés par
des traités internationaux. Or, rien de pareil
pour le cas qui nous occupe. »
- Voilà donc le public anglais rassuré sur
cette question capitale pour la sécurité et l'ave-
nir de l'empire britannique. En définitive, le
canal appartient à l' Angleterre. Aucune pers-
pective d'arbitrage, d'intervention internationale
n est à redouter.
Cependant, les Daily News sont moins tran-
quillisées qu'elles ne le paraissent. Elles af-
fectent une confiance qui dissimule mal certai-
nes craintes, non pas certes immédiates, mais
qui, dans un avenir assez rapproché, pour-
raient prendre plus de consistance.
Avec Suez se pose, en effet, une question
autrement étendue : celle de la libre commu-
nication par mer en tout temps. Elle fut envi-
sagée au moment de l'armistice par le président
Wilson. Mais on n'en trouva plus trace au
moment de la fabrication du traité de paix.
M. ., Lloyd George la fit écarter, d'accord
'9 -II ,., ,.
d ailleurs avec 1V1. Clemenceau, fci 1 on ne
parla plus de la liberté des mers, comme on
ne parla pas d'autres choses qui avaient bien
pourtant figuré parmi les quatorze points du
président des Etats-Unis.
Cependant, la question ne restera pas tout le
temps enterrée. Elle sera, un jour ou l' autre,
remise en discussion et peut-être plus tôt qu'on
ne pense. C'e.%t prol e:t bîle ult-être plus tôt qu 'on
ment en prévision de
cela que des journaux anglais publient des ma-
nières de consultations historiques et juridiques
sur le point de sàvoir à qui appartient le canal
de Suez .Nous avons fait connaître les conclu-
sions d'un très grand journal anglais. Mais il
n'est pas sûr qu'elles soient, dans quelque
temps, celles de tout le monde.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
----
Le statut de Tanger
0.0
Conférence Chamberlain-Primo de Rivera
Bien que la presse officielle ait démenti la
nouvelle d'un entretien au sujet de Tanger,
au cours de la conférence, que nous avons
annoncée, entre M. Chamberlain et le Gé-
néral Primo de Rivera, il n'en est pas
moins vrai que dans les miîlcfix bien infor-
més de Londres, on considère la visite que
sir Austen Chumberlain rend au cénéral
Primo de Kivera, comme étant surtout une
visite de courtoisie. Mais évidemment les
deux ministres peuvent s'entretenir de la
question de !a zone internationale de Tan-
ger.
Ceci s'accorde avec un communiqué offi-
cieux die Madrid, d'après lequel le général
Primo de Ilivera désire simplement souhai-
ter la bienvenue am ministre des Affaires
étrangères britanniques à son arrivée en
ESDlUme.
On affirme d'autre part que le point de
vue britannique n'a pas changé et la
Grande-Bretagne s'en tient au principe
d'internationalisation complète de la zone.
L'Angleterre, ajoute-t-on, désire ardem-
ment voir conclure un accord franco-espa-
gnol qui devrait être suivi d'un accord
(ru nco-(!spngnol-anlo- itutltien.
Quant à la création d'une entente médi-
terranéenne, il y a lieu de dire que, con-
trairement à ce * qui a été affirmé, le Gou-
vernement anglais n'envisage pas ce pro-
blème. 1
-.18
A la Société des Nations
-0
Un sous-comité de l'hygiène se réunira
h Genève le 28 octobre pour tenir sa
deuxième session. Le professeur Léon Ber-
nard, de l'Université de Paris, et le docteur
Léon Rllynnnili, inspecteur général des ser-
vices d'hygiène d'Algérie, y participeront.
Le Comité d'hygiène examinera à la
demande du Conseil de la S. D. N., divers
projets de collaboration avec les pays do
l'Amérique latine.
La Commission des mandata se réunira
le 21 octobre, pour sa douzième session.
Dans le rapport annuel des puissances
mandataires, ne figure aucun rapport pour
lo« territoires sous mandat français.
Dépêches de l'Indochine
-
Le « Bellatrix h à Saïgon
Vaviso français Bellatrix stationnaire
des mers de Chine, est arrivé à Saigon.
La mise en valeur
de la plaine de Marovoay
0-0
Les indigènes n ont pas été les
seuls à bénéficier des travaux
d'irritation que j'indiquais dam
un précédent article, la colonisation eu-
ropéenne, elle aussi, s'est rapidement dé.
veloppée. A côté d1 exploitations nouvelle-
ment fondées et d'importance plus modeste,
on a vu la concession d'A titsatramira (900
hectares) se créer de toutes pièces et celle
plus ancienne de la Grande Garnièrc (2.800
hectares) se développer alors qu'en 1910,
elle avait seulement en culture 500 hectares.
De 600 litres dont disposait cette propriété
avec les anciens canaux sakalava du Barira
et du Manompo, le débit qui lui est servi a
presque doublé.
Si, d'un autre point de vue, nous compa-
rons les taxes et redevances auxquelles sont
assujettis les usagers des xattx de la Maro-
voay avec les taux admis dans d'autres pays,
il est facile de se rendre compte de la situa-
tion avantageuse faite aux riziculteurs.
En France, le prix de revient pour l'irri-
gation d'un hectare s'élève annuellement de
100 à 125 francs par suite des surtaxes ré-
clamées depuis la guerre par les Compagnies
c onc essionnaires.
Nous sommes loin des taxes payées aux
usagers de la plaine de Afarovoay pour l'ir-
rigation d'un hectare.
Ces travaux d'hydraulique ont été exécu-
tés avec la main-d'œuvre prestataire et la
colonie a consacré un capital de i.çoo.ooo
francs à ces améliorations, soit ettinron 250
francs par hectare dans les deux périmètres
irrigués.
Les prix rémunérateurs du riz qui lais-
sent au minimum un bénéfice net. de 800 fr.
par hectare font ressortir mieux que toute
autre argumentation, l'encouragement donné
à la riziculture par la modicité des taxes.
Il reste à noter que les travaux qui vont
être entrepris dans la plaine de la Karambo
A la suite 'des études faites en 1926 permet-
tront de mettre en valeur environ c.000 hec-
tares d'excellents terrains à rizières ce qui
doublera la production en haddy de la ri
che région de Marovoay.
Parallèlement aux efforts de l'hydrauli-
que agricole, les services locqux tendent à
faciliter la mise en valeur des terres.
Le Gouvernement Général a été amené à
fermer, dès 1924. <7 la colonisation la plaine
de Marovoay et de la Karambo et à confier
à une Commission locale le soin de 'déter-
miner les terrains devant constituer les réser-
ves indigènes et ceux à mettre à la disposi-
tion de la colonisation. Il est de toute néces-
sité, en effet, d'assurer à l'indigène attiré
par la perspective d'un travail rémunérateur
et qui lui plaît d'une façon toute spéciale, un
lopin de terre où il puisse eultwer le riz né-
cessaire à sa subsistance et à celui de sa fa-
mille, tout en louant ses services.
Dans la partie dite plaine de Marovoav,
ce résultat ne fut que difficilement et par-
tiellement atteint en raison des nombreux in-
térêts en présence aussi bien européens qu in-
digènes mais dans la plaine de la Ka-
rambo la situation est beaucoup plus nette
et la colonie réservera l'attribution de ces
terrains jusqu'à la fin des travaux d'irriga-
tion. On sait, d'autre part, que la grande
route de Majunga-Tananarive traiter se cette
région sur 20 kilomètres.
D'autre part, la Chambre de Commerce
de Majunga et le Chef du District de Maro-
voay, se sont mis d'accord et ont obtenu l'ap-
probation de l'autorité supérieure pour
l'achat d'une drague qui sera utilisée tant à
creuser et à entretenir les canaux principaux
d'irrigation qu'à maintenir la Marovoay en
bon état de navigabilité. Il a été, en effet,
reconnu nécessaire de ménager la main-
d'œuvre et de lui éviter surtout ces longs, t
pénibles travaux de construction de canaux,
avec l'aléa pour le travailleur des fièvres
paludéennes.
Enfin, il est tTipparu que toutes ces amélio-
rations ne donneraient leur p/tilt rendement
que si les indigènes rompaient avec leurs Ila-
bitudes surannées de culture. La question de
la sélection des riz s'est donc posée. Un
jardin d'essai de riziculture a été créé en
plein centre rizicole de Marovoay et placé
sous la direction d'un agent de culture. Puis,
sur l'initiative du Chef du District, M. l'Ad-
ministrateur Philipp, une consultation d^c
usiniers et riziculteurs de la région a été
faite sur les points suivants :
io Fonctionnement du jardin d'essai;
7° Culture par l'indigène ;
30 Foire et concours de paddy;
4° Standardisation du paddy récolté.
Il s'agissait de déterminer les meilleures
espèces de paddy de la région et celles étratl-
gères qu'il convenait d'introduire puis les
mesures propres à obliger l'indigène à cul-
tiver uniquement lesdites - espèces - dont les
plants lui seraient, fournis par la station
d'essai les encouragements à leur donner
sous forme de récompenses pécuniaires; ('M
fin les mesures administratives à prendre
pour éviter tant au montent de la récolte
qu'en cours de vente le mélange des espèces.
Cette consultation a été des plus instruc-
tive et a démontré que les colons intéressés
avaient une opinion bien nette sur tous les
problèmes qui leur et aient sohmis. En s'ins-
pirant de leurs suggestions, l'Administration
Irlpéricure fera de cette région peut-être la
plus riche de Madagascar eu égard à son
étendue.
Maurice Boailloux-Lmfont
ofpm au Finistère.
Voeu-Prdektffl de la Chambre,
Les usines d'égrenage du colon
ai Dahomey
Le Dahomey est la colonie du groupe de
l'Afrique Occidentale Française certainement
la mieux pourvue en matériel d'égrenage du co-
ton. Nulle part les usines ne sont très éloignées
des lieux de production et cette considération
est très importante lorsqu'on connaît le fable
rendement à l'égrenage des cotons indigènes de
la Côte Occidentale d'Afrique et la nécessité
qui en découle de réduire autant que possible
les distances de transport du coton brut. Ces
conditions sont bien près d'être réalisées au
Dahomey si l' on en juge par r énumération sui-
vante des usines en fonctionnement.
La Société du Haut-Ogooué possède quatre
usines et un groupe mobile :
1 0 Usine de Cotonou avec 2 égreneuses Asa
Lees de 60 scies et une presse hydraulique de
300 tonnes.
2° Usine de Savalou avec 2 égreneuses Lu-
mus de 20 scies et une presse de 350 tonnes.
3" Usine de Djougou avec 2 égreneuses
Lumus de 80 scies et une presse E. Decauville
de 350 tonnes.
4" - Usines de N Dati avec 2 ésreneuses Lu-
- - - -- - - -- - - - -
mus de 80 scies et une presse E. Decauville de
350 tonnes.
3° Un groupe égreneur monté sur camion et
une presse à bras E. Decauville de 8 tonnes.
--La Maison Valla et Richard compte trois
usines :
1 ° Usine de Bohicon avec une égreneuse
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse de
300 tonnes.
2° Usine de Dassa-Zoumé avec une égre-
neuse Dobson et Barlow de 70 scies et une
presse de 300 tonnes.
3" Usine de Djougou avec une égreneuse
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse
pour balles de 125 à 150 kilos.
L'Association Cotonnière Coloniale possède
deux usines: 10 Usine de Bohicon avec 2 égre-
neuses Dobson et Barloiw de 70 scies et uflte
presse de 350 tonnes.
2" Usine de Parakou avec 2 égreneuses
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse E.
Decauville pour balles de 100 kilos.
La maison Aubert a une usine à Kandi avec
une égreneuse Dobson et Barlow de 40 scies et
une presse à bras E. Decauville pour balles de
120 kilos.
La Compagnie Industrielle et Commerciale
de la Côte d'Afrique possède une usine à Pa-
rakou avec 2 égreneuses Asa Lees de 40 scies
et une presse à bras de 8 tonnes.
L'Administration locale a une usine à Pa-
rahoué, équipée avec une égreneuse Asa Lees
de 70 scies et une presse hydraulique de 10
tonnes.
Enfin, la Maison Walkden possède une usi-
ne à Savalou avec une égreneuse de 80 scics
et une presse hydraulique mue à bras.
L'ensemble du matériel est neuf, ayant été
mis en marche en 1925 et 1926.
Au total. le Dahomey comprend 14 usines
d'égrenage, avec 1.146 scies. pouvant traiter
journellement un minimum de 15.950 kilos de
fibres. Il répond pleinement aux besoins de la
colonie dont les exportations sont passées de
276 tonnes en 1922 à 1.024 tonnes en 1926.
Agence Economique de I'A.O.F.
M. l'administrateur en chef Giraud, direc-
teur de l'Agence Economique de l'Afrique
Occidentale Française, 159, boulevard
Haussmann, a pris son service le ter octobre.
Nous adressons à ce distingué fonction-
naire nos cordiales félicitations.
000-
Le mouvement commercial de l'A. 0. F.
pendant le premier semestre de 1927
-0
Le commerce général de l'Afrique Occi-
dentale Française s'est élevé, pendant le
premier semestre 1917, à 1.454.500.497 fr.,
dont 691.756.334 francs aux importations et
762.744.163 francs aux exportations. Dans
ces chiffres ne sont pas compris les résul-
tats des colonies de la Haute-Volta et df
Niger qui ne sont pas encore parvenus.
Par comparaison avec la période corres-
pondante de l'année 1926, le mouvement
commercial des six premiers mois de 1927
fait apparaître une diminution de 34.656.72b
francs. Cette diminution porte principale-
ment sur les importations (23.043.580 fr.);
elle est moins importante pour les exporta-
tions (11.613.146 francs). L'ensemble du
trahc reste très satisfaisant si l'on considéré
que la stabilisation du franc a entraîné un
arrêt sensible des ventes de nos produits co-
loniaux à l'étranger et que le commerce lo-
cal, largement approvisionné en 1926 de
marchandises qu'il n'a pu écouler par suite
des mauvaises récoltes de l'année dernière,
a. restreint considérablement ses achats.
Cinéma Colonial
A l'ombre du harem
Aux Réservoirs de Joinville, Léon Mathot
et A. Liabel tournent pour A l'ombre du ha-
rem des scènes d'orientalisme exaspéré.
Louise Lagrange (une Européenne), ma-
riée au secrétaire d'un émir (Léon Mathot)
est la victime du chantage que provoque
l'émir jaloux de voir le secrétaire (René.
Morin) lui prendre sa femme (Jackie Mon-
nier).
Rassurez-vous : le secrétaire reprendra sa
femme quand il apprendra qu'elle fut inno-
cente.
Et la femme de l'émir reviendra à son
mari. Les extérieurs seront pris à Biskra où
furent du reste pris les principaux extérieurs
du film Antinea.
Sous le ciel d'Orient
Franco-Film présentera, le 12 octobre, à
14 h. 30, à l'Empire : Sous le Ciel d'Orient,
film réalisé d'après le scénario de Wells,
par Hayes et Leroy-Granville, interprété par
Gaston Modot, Flora Le Breton, Olga Day
et Joé Hamman.
M. Mairkt ViilUtte remit soi poste
---0-0---
M. Maurice Viollette, gouverneur général
de l'Algérie, quittera Paris ce soir pour Mar-
seille, d où il s'embarquera demain pour re-
joindre son poste.
NOMINATION
M. Friuul, directeur du Cubinel du Gou-
verneurDirecteur Général des l'inunces en reni-
piuc.'nient de M. Escalier nommé directeur
général des Contributions Directes à
Pu ris.
M. Jonnart est mort
0-0-
M. COlcstin JOUllart, sénateur du Pas-ue-
Calais, ancien Gouverneur général. de l'Al-
gérie, est mort lner à 13 il. 30 d'une ciise
(l'urcinie, à 1 âge de 70 allbe en son dumiulc,
119, boulevard 6aint-Germaiu.
Al. jonnarl, 11e a l* lechin ,l'as-ue-Calai:-),
en 1857, debula dans la politique à vingi-
quatre ans comme chef de cabinet de M. 1 ir-
man, Gouverneui général de l'Algéne.
Elu député tim son de parlement d'origine,
en 1889, comme candidat progressiste, en dé-
cembre 1893, il devenait ministre des lia-
vaux publics dans le cabinet Caslmir-Periel',
M. Joiuiart ne cessa pas de défendre au Pa-
lais-Bourbon, en même temps que les inté-
rêts de sou département, ceux de la « plus
grande France ». La compétence qu'il mon-
tra, eu maintes circonstances, touchant les
questions algériennes, lui valut d être cuoisi
par VValdeck-Rousseau comme Gouverneur
général de l'Algérie en 190(1. Epoque fort
difficile en ce pays, que venait de secouer
une rude crise antisémite dont MM. Edouard
Drumont, E. Moriuaud, Firmin Faure et
Marchai furent les ardents leaders. M. joii-
nart y sut montrer d'éminentes qualités d'op-
portunisme et donner au pays sa charte d'au-
tonomie ; la loi du 24 décembre 1900. Pen-
dant onze ans, il gouverna l'Algérie et y
sut créer des œuvres durables.
A son retour en France, il rtmplaça, en
1913, au ministère des Affaires étrangères,
M. Raymond l'oincaré, élu président de la
République. En 1914, il quittait la Chambrt
pour entrer au Sénat.
Durant la guerre, il eut à remplir la dé-
licate mission de haut commissaire interal-
lié chargé des affaires de Grèce, après
l'agression du Zappeion. Il obtint, en cette
circonstàncc. l'abdication du roi Constantin.
Ministre du Blocus et des Régions libérées
en 1917, M. Clemenceau lui confia de nou-
veau, durant quelques mois, le soin de ré-
duire quelques soulèvements en Algérie. Il
sut mener à bien cette mission.
Après un court stage comme président de
la Commission des réparations, M. Jonnart
fut nommé par M. Briand, ambassadeur au-
près du Saint-Siège, en 1921.
Le 16 janvier 1923, M. Jonnart, qui ap-
partenait déjà à l'Académie des sciences mo-
rales, entrait à l'Académie française.
Au Sénat, M. Jonnart siégeait au centre
droit, au groupe de l'Union républicaine,
dont il était l'un des fondateurs.
M. Jonnart a longtemps présidé le Conseil
d'administration de la Compagnie de Suez.
La date des obsèques de M. Jonnart, n'est
pas encore fixée.
- Plusieurs personnalités se. sont présentées
dans la soirée d'hier et ce matin à son do-
micile et ont déposé leur signature sur le
registre.
On remarque les noms de MM. Bouju, pré-
fet de la Seine ; Poincaré, président du
Conseil et Grignon, son chef de cabinet.
-060-
LA MISSION D M. STEEG
Sur la proposition de M. Aristide Briand,
la mission de M. Steeg, sénateur, Résident
général au Maroc, a été renouvelée pour une
période de six mois, au cours du Conseil
des ministres réuni hier à Rambouillet.
CYNOPHAGES
-0-0--
Notre confrère V Intransigeant signale qu'à
Avion, dans les environs d'Amiens, une fa-
mille polonaise, qui compte huit enfants, se
nourrissait de chiens dérobés avec adresse ou
achetés à des complices pour un prix de 5 à
20 francs, suivant la taille et la quantité.
Dans le Haut-Oubangui. les Yacpas de la
vallée du Kouango sont également cynophages
et élèvent des chiens dans le seul but de les
.1 » 1 !• 1 A
manger. Ils taisaient, du reste, jadis de même
pour de jeunes captives. Mais les chiens étaient
de la nourriture ordinaire, tandis que les cap-
tives ne se mangeaient qu'à l'occasion de
grandes cérémonies.
Au bivouac, bien souvent, les tirailleurs au-
tochtones faisaient rôtir quelque toutou pris
dans un village dissident, et c'était autant
d'économie sur les boîtes de « singe ». C'était
l'application du règlement sur le service
en campagne qui préconise de vivre autant
que possible sur le pays.
E.. D.
Le sport colonial
0
Antillais contre Beru udiens
t'iio dos .sentes les .plus o\nieust\s tliins un
mnleli de cricket entre deux équipes, l'une
d'Anlillnis, et l'antre île Nerimidions a ou lion
sur un terni in de jeux. Des .s fieelamours, oussi
«ens de couleur et, tons follement enthousias-
tes du jeu, assistaient à la partie en ques-
tion.
I.e score des MOrnnidiens était, de 147, tvlui
des Antillais île '.)? seulement,et bien que la
victoire pnrùt voler déjA au-devant do la pre
miisro équipe, les partisans de celle-ci entrè-
rent, dans une violente colère au sujet d'uni-
décision prise pur l'arbitre en laveur des An-
tillais. Quelque deux mille d'entre les specta-
teurs, furieux, quittèrent 14'11 \':-0 sièges comme
un seul homme et. s'élaneèroiv! ilans la direc-
tion de l'arbitre. Ce dernier, vovaif tarriver sur
lui cette 'rnml de noirs en fureur, prit la
fuite et, escalada, tel un ehat., une haute bar-
rière, ses poursuivants à ses Iruiisses.
La police fut appelée en tonte hà4e sur les
lieux et les Nermudions enrnçré.s furent, re-
pousses grlkf' Ù des l l»artio reprit ,., S, termina sons les veux et
la pardo attentive de six a ponts mai< en
l'nbseneo de l'arbitre 1
Les bicyclettes en A.O.F.
--()-o-
On a beaucoup parlé de raids accomplis en
Afrique Occidentale, en autos-chenilles, en
automobiles à quatre et six roues et en side-
cars. Si le parcours Dakar-Tchad n' a pas en-
core été effectué en bicyclette, c' est que la
réalisation d'un tel exploit manquerait peut-être
d'intérêt sportif, mais il n'en faut pas conclure
pour cela que la bicyclette est peu utilisée dans
le colonies françaises de la Côte occidentale
d'Afrique ; elle y est, au contraire, très ré-
pandue. Les statistiques annuelles accusent, en
effet, pour l'année 1926 : 8.494 bicyclettes,
non compris les entrées du Sénégal, dont le
chiffre n'est pas encore connu. ILn 1913. on
comptait 1.400 machines pour toute t A.Q.F.,
et de 1923 jusqu'à 1925, les importations ont
franchi successivement les paliers suivants :
2.083, 3.359 fet 3.749. Les importations de
1926 ont donc plus que quadruplé celles de
l'année 1923. Cette augmentation considérable
tient surtout aux efforts accomplis par l'Admi-
nistration locale pour substituer aux rues et
avenues ensablées et aux pistes à peine aména-
gées des chaussées solidement empierrées et
des routes accessibles à toutes les catégories de
véhicules.
Les importations de pièces détachées ont
suivi, au cours des dernières années, une pro-
gression sensiblement analogue. Le service des
Douanes a enregistré pour 1923 : 11.618 kilos,
pour 1924 ; 18.046 kilos, pour 1925, 25.299
kilos, et enfin pour 1926 : 40.573 kilos, Sé-
négal non compris.
Article demandé. Le modèle de bicy-
clette le plus répandu en Afrique Occidentale
française est le type « route >1, avec jantes en
fer munies de pneumatiques 70 x 35, à roue
libre, guidon relevé, garde-boue en tôle ver-
nie, et deux freins sur roues. Le modèle pour
dames est assez rare ; il en est de même du
type course ou demi-course. A Dakar, cepen-
dant, où des sociétés sportives organisent des
courses cyclistes sur route, le nombre de bicy-
clettes de cette catégorie munies de jantes en
bois et de « boyaux » de 70 x 32 tend à
augmenter. La machine de luxe n' est pas de-
mandée ; la clientèle recherche surtout une
bicyclette solide, bien émaillée et possédant
un bon nickelage qui mette les organes essen-
tiels à l'abri de la rouille.
Importations. Sur 3.749 bicyclettes en-
trées en A.O.F. en 1925, le Dahomey s'est
attribué la meilleure part avec 1.679 machines,
soit 44,7 %; la Côte d'Ivoire se classe au
second rang avec 825, soit un peu moins de
la moitié des entrées du Dahomey : le Sénégal
vient au troisième rang avec 514 ; puis c'est
le Soudan qui double presque le chiffre de
ses entrées de 1924 en important 408 bicy-
clettes, et enfin la Guinée : 323.
En ce qui concerne les pièces détachées, le
Dahomey tient également la première place
avec 9.430 kilos ; le Sénégal, qui approvi-
sionne la colonie du Soudan, a reçu la meme
année : 7.091 kilos ; la Guinée : 3.336 kilos
et la Côte d'I voire et le Soudan : 3.058 kilos
et 2.384 kilos.
Concurrence. En 1925, les fabricants de
cycles français prenaient une part de 87,9
sur le marché local avec 3.296 bicyclettes. Au
cours des années 1923 et 1924, ce pourcen-
tage - était -- respectivement -- de 70 et 84 L' in-
dustrie métropolitaine est concurrencée princi-
palement par l'Angleterre et l'Allemagne dont
les exportations sur les colonies françaises de
la Côte occidentale d'Afrique ont atteint res-
pectivement 274 et 169 machines. Les colo-
nies anglaises, les Etats-Unis et la Hollande
figurent dans les pays de provenance aux sta-
tistiques de 1925 pour 7,2 e: 1 bicyclettes.
La presque totalité des pièces détachées
pour bicyclettes est fournie par les fabricants
français. En 1925, celles-ci ont atteint Z4./34
kilos, représentant plus de 97 des importa-
tions, l'Angleterre a apporté, de son côte,
436 kilos et l' Allemagne 128 kilos.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l' année
1925 pou' les bicyclettes et les pièces déta-
chées se répartit comme suit entre les pays
fournisseurs :
Cycles
Bicyclettes Francs
France 3.296 1.823-723
Angleterre. 274 136.922
Allemagne. 169 91 .554
Colonies anglaises.. 7 3.902
Etats-Unis 2 720
Hollande. 1 250
3.749 2.057.071
Pièces détachées
France 24.734 632.330
Angleterre 436 17.516
Allemagne. 128 2.998
Etats-Unis. 1 104
25.299 652.948
D'après ces éléments, les prix unitaires
moyens par pays de provenance sont les sui-
vants :
Cycles
La pièce
France 553 francs.
Colonies anglai ses 557
Allemagne. , 541
Angleterre 49') --
Etats-Unis 360 -
Hollande. , 250 -
Pièces détachées
Le kilo
France 25 56
Etats-Unis 104 Il
Angleterre 40 17
Allemagne. 23 42
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualité-: de
fabrication. On peut les déterminer en ajou-
tant au prix initial de France les frais de trans-
port, les droits de douane et le bénéfice du
tm numuai * « cbntocbb
SAMK1>I SOIll, 1er OCTOBIllà 1927
m .1 -. , .- 1:.
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Les Annales Coloniales
Xm ,^gllB et ..II. fefffl -
DmieriMiit i Marotl RUBDftL 81 L.-G. THÉBAULT
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o^Ujoumim tatojhai
bm -
A qui appartient le canal de Suez?
Voilà une question à laquelle on pe s'at-
tendait pas et que pose la presse anglaise avec
quelque ipquiétude.
La raison en est que l'on parle beaucoup
d'arbitrage en ce moment et que les nations
qui se prétendent lésées, soit au point de vue
territorial, soit sur toute autre question, sont
naturellement portées à demander à la justice
internationale de décider des cas douteux.
C'est ce qui peut se produire pour le canal
de Suez, construit sur un territoire égyptien
par une société en majeure partie française et
devenu une grande voie internationale et aussi
une grande voie britannique.
Le canal de Suez est sans doute une des
plus importantes voies internationales. 11 unit,
en effet, deux des plus grands foyers de pro-
duction du mond e : d'une part fope et
d' autre part l'Inde et l'Extrême-Orient. Il a
diminué de plus de moitié la longueur du tra-
jet qui va de Londres à Bombay ou à Shan-
ghaï. Aussi, son trafic n' a fait que s'accroître
d'année en année. Le percement de l'isthme de
Panama ne l' a pas affecté d' une façon sensi-
ble, contrairement d' ailleurs à certaines pro-
visions formulées avant la guerre.
Le Transsibérien ne lui a pas davantage
porté préjudice. LA il est des techniciens qui
affirment que les chemins de fer de l'Asie Mi-
neure ou de l'Asie Centrale lui donneront de
nouveaux clients.
C'est que la route de Suez possède le grand
avantage de ne traverser jamais d'océan vide
et de comprendre sur tout son parcours une
série d'escales dans des pays très productifs et
très peuplés. Ce sont l'Inde, l'I ndochine, la
Chine, où les navires peuvent faire de nom-
breux échanges.
Le canai de Suez est, en outre, emprunté
par la grande voie impériale anglaise qui relie
a métropole à la plus riche et à la plus im-
portante à tous les points de vue de ses colo-
nies. Quand on veut bien se rappeler la place
qu occupe l'Inde dans la politique et dans la
vie économique de la Grande-Bretagne, on se
rend facilement compte de l'intérêt que l'on
porte à Londres au sort du canal.
L'histoire de l'Egypte depuis 60 ans aurait
très vraisemblablement suivi un autre cours si
Ferdinand de Lesseps n' avait pas eu l'idée de
percer l'isthme sablonneuse qui empêchait la
Mer Rouge de communiquer avec la Médi-
terranée.
Aussi, tout ce qui touche au canal suscite-
t-fl spontanément un grand intérêt en Angle-
terre et voilà pourquoi la presse anglaise a-t-
elle, la semaine passée, posé la question que
nous avons formulée en tête ed cet article. L on
t'est alors demandé quels sont les titres que
possèdent nos voisins sur le canal. « Avons-
nous sur lui, dit un journal de Londres, des
droits plus solides que ceux que constitue le
fait solide de la possession ? Et préoccu-
pation encore plus grave que toutes les autres
y a-t-il quelque possibilité qu'un arbitrage
nous enlève cette possession, à supposer que
nous signions jamais un accord d'arbitrage uni-
versel } - »• - - - -
Qui est-ce qui s exprime ainsi ? Est-ce un
de ces journaux qui ont l'habitude de pro-
mouvoir les visées impérialistes du Gouverne-
ment anglais ? Est-ce le Times, le Daily
Mail, ou le Daily Expreu. pour ne citer que
les plus connus ? Pas le moins du monde.
C'est un organe qui se place à la gauche du
mouvement libéral et qui condamne de la façon
la plus impitoyable les prétentions coloniales
de l'Angleterre et des pays étrangers. Il s'agit
des Daily News, que la perspective de voir
remettre en question le statut de Suez a pro-
fondément émues.
Aussi, le journal libéral cherche-t-il à rassu-
rer ses lecteurs. Il fait appel dans ce but à la
rer ses lecteursl. h isto i re, au droit internationa l ,
géographie, à au droit intemational,
que sais-je encore.
Le premier point à noter, déclare-t-il, c'est
que le canal n' appartient pas à la Grande-
Bretagne. Il appartient à la société qui l'a
creusé, comme un réseau anglais appartient à
- ,es actionnaires.
- - - --
Mais la société du canal n est malheureuse-
ment pas britannique. EUe est française. L'in-
génieur qui l'a construit n'a pas trouvé les
capitaux nécessaires en Angleterre, mais en
France, au moins pour la plus grande partie.
Il lui fallut, en outre, donner au khédive une
grande quantité d'actions d'apport environ
176.000 alors que le total des titres s' éle-
vait à 400.000.
La Providence et la légèreté des ministres
français permirent au cabinet de Londres de
s'introduire, si l'on peut dire, dans la place.
Un beau jour c'était en 1875 le khédive,
qui était très dépensier, eut besoin d'argent.
Ayant épuisé toutes les possibilités d'emprunt,
il n'eut d'autre ressource que de vendre les
actions de la Société de Suez. Il les offrit au
Gouvernement français qui, ne voyant pas l'in-
térêt de l'affaire, l'éconauisit. Il se tourna alors
du côté de l'Angleterre, et le premier minis-
tre du moment, Lhsraéli, n eut garde de lais-
ser passer cette occasion inespérée de pénétrer
dans l'administration d'une affaire dont l'im-
portance impériale était incontestable. Il se
rendit immédiatement acquéreur des 176.602
titres qu'on lui offrait. Et voilà pourquoi, de-
puis ce moment sur trente directeurs, la
Société de Suez en compte dix Anglais contre
vingt Français. Ce n'est sans doute pas la ma-
jorité, niais c'est une minorité assez forte pour
que lei intérêts de la Grande-Bretagne ne
- soient pas sacrifiés.
Mais si les installations appartiennent à la
Société qui, à la fin du bail lequel expire
en 1968 devra les céder au. Gouvernement
égyptien, à qui appartient le sol sur lequel a
été creusé le canal. Au moment du percement
de l'isthme, il était la propriété de l'Egypte,
qui était sous le protectorat de la Turquie.
Depuis, en 1914, l'Egypte est passée sous le
protectorat britannique et les droits sur le canal
ont été transférés de la Turquie à l' Anlletene.
En 1922, l'ancienne terre des Pharaons a con-
quis son indépendance, mais ses droits sur la
grande voie internationale se sont trouvés limi-
tés par une convention imposée par l'ancien
Etat protecteur. Ainsi donc, en dernière ana-
lyse, les droits de la Grande-Bretagne l'em-
portent sur tous les autres, puisqu'en définitive
elle est la maîtresse du sol et que dans qua-
rante ans, au moment où le bail prendra fin,
elle le sera des installations essentielles.
Les Anglais peuvent donc être tranquilles :
l'habile décision de Disraéli, la politique sans
défaillances de ses successeurs leur ont assuré
la maîtrise de cette grande voie internationale;
Au reste, il existe une autre raison pour
qu'ils n'aient pas d'inquiétude : c'est que les
conventions internationales conclues avec les
principaux pays européens stipulent l' usage
libre et égal du canal par les navires de toutes
les nations en temps de paix ou de guerre. Na-
vires de guerre ou navires de commerce peu-
vent r emprunter à tous moments. Le canal a
été reconnu à plusieurs reprises à l'abri de
toute opération de guerre. ---
Il n y a donc rien à redouter. Il n y a pas,
à propos de Suez, de question qui puisse être
soumise à un arbitrage. La possession du sol,
le statut du canal en temps de guerre sont ré-
glés par des conventions internationales. Il n' y
a aucun doute sJef droits de l'Angleterre et,
par conséquent, rien qui puisse donner lieu à
un arbitrage. « Car l'arbitrage, dit le journal
anglais, ne peut opérer que quand il s'agit de
points douteux et qui n'ont pas été réglés par
des traités internationaux. Or, rien de pareil
pour le cas qui nous occupe. »
- Voilà donc le public anglais rassuré sur
cette question capitale pour la sécurité et l'ave-
nir de l'empire britannique. En définitive, le
canal appartient à l' Angleterre. Aucune pers-
pective d'arbitrage, d'intervention internationale
n est à redouter.
Cependant, les Daily News sont moins tran-
quillisées qu'elles ne le paraissent. Elles af-
fectent une confiance qui dissimule mal certai-
nes craintes, non pas certes immédiates, mais
qui, dans un avenir assez rapproché, pour-
raient prendre plus de consistance.
Avec Suez se pose, en effet, une question
autrement étendue : celle de la libre commu-
nication par mer en tout temps. Elle fut envi-
sagée au moment de l'armistice par le président
Wilson. Mais on n'en trouva plus trace au
moment de la fabrication du traité de paix.
M. ., Lloyd George la fit écarter, d'accord
'9 -II ,., ,.
d ailleurs avec 1V1. Clemenceau, fci 1 on ne
parla plus de la liberté des mers, comme on
ne parla pas d'autres choses qui avaient bien
pourtant figuré parmi les quatorze points du
président des Etats-Unis.
Cependant, la question ne restera pas tout le
temps enterrée. Elle sera, un jour ou l' autre,
remise en discussion et peut-être plus tôt qu'on
ne pense. C'e.%t prol e:t bîle ult-être plus tôt qu 'on
ment en prévision de
cela que des journaux anglais publient des ma-
nières de consultations historiques et juridiques
sur le point de sàvoir à qui appartient le canal
de Suez .Nous avons fait connaître les conclu-
sions d'un très grand journal anglais. Mais il
n'est pas sûr qu'elles soient, dans quelque
temps, celles de tout le monde.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
----
Le statut de Tanger
0.0
Conférence Chamberlain-Primo de Rivera
Bien que la presse officielle ait démenti la
nouvelle d'un entretien au sujet de Tanger,
au cours de la conférence, que nous avons
annoncée, entre M. Chamberlain et le Gé-
néral Primo de Rivera, il n'en est pas
moins vrai que dans les miîlcfix bien infor-
més de Londres, on considère la visite que
sir Austen Chumberlain rend au cénéral
Primo de Kivera, comme étant surtout une
visite de courtoisie. Mais évidemment les
deux ministres peuvent s'entretenir de la
question de !a zone internationale de Tan-
ger.
Ceci s'accorde avec un communiqué offi-
cieux die Madrid, d'après lequel le général
Primo de Ilivera désire simplement souhai-
ter la bienvenue am ministre des Affaires
étrangères britanniques à son arrivée en
ESDlUme.
On affirme d'autre part que le point de
vue britannique n'a pas changé et la
Grande-Bretagne s'en tient au principe
d'internationalisation complète de la zone.
L'Angleterre, ajoute-t-on, désire ardem-
ment voir conclure un accord franco-espa-
gnol qui devrait être suivi d'un accord
(ru nco-(!spngnol-anlo- itutltien.
Quant à la création d'une entente médi-
terranéenne, il y a lieu de dire que, con-
trairement à ce * qui a été affirmé, le Gou-
vernement anglais n'envisage pas ce pro-
blème. 1
-.18
A la Société des Nations
-0
Un sous-comité de l'hygiène se réunira
h Genève le 28 octobre pour tenir sa
deuxième session. Le professeur Léon Ber-
nard, de l'Université de Paris, et le docteur
Léon Rllynnnili, inspecteur général des ser-
vices d'hygiène d'Algérie, y participeront.
Le Comité d'hygiène examinera à la
demande du Conseil de la S. D. N., divers
projets de collaboration avec les pays do
l'Amérique latine.
La Commission des mandata se réunira
le 21 octobre, pour sa douzième session.
Dans le rapport annuel des puissances
mandataires, ne figure aucun rapport pour
lo« territoires sous mandat français.
Dépêches de l'Indochine
-
Le « Bellatrix h à Saïgon
Vaviso français Bellatrix stationnaire
des mers de Chine, est arrivé à Saigon.
La mise en valeur
de la plaine de Marovoay
0-0
Les indigènes n ont pas été les
seuls à bénéficier des travaux
d'irritation que j'indiquais dam
un précédent article, la colonisation eu-
ropéenne, elle aussi, s'est rapidement dé.
veloppée. A côté d1 exploitations nouvelle-
ment fondées et d'importance plus modeste,
on a vu la concession d'A titsatramira (900
hectares) se créer de toutes pièces et celle
plus ancienne de la Grande Garnièrc (2.800
hectares) se développer alors qu'en 1910,
elle avait seulement en culture 500 hectares.
De 600 litres dont disposait cette propriété
avec les anciens canaux sakalava du Barira
et du Manompo, le débit qui lui est servi a
presque doublé.
Si, d'un autre point de vue, nous compa-
rons les taxes et redevances auxquelles sont
assujettis les usagers des xattx de la Maro-
voay avec les taux admis dans d'autres pays,
il est facile de se rendre compte de la situa-
tion avantageuse faite aux riziculteurs.
En France, le prix de revient pour l'irri-
gation d'un hectare s'élève annuellement de
100 à 125 francs par suite des surtaxes ré-
clamées depuis la guerre par les Compagnies
c onc essionnaires.
Nous sommes loin des taxes payées aux
usagers de la plaine de Afarovoay pour l'ir-
rigation d'un hectare.
Ces travaux d'hydraulique ont été exécu-
tés avec la main-d'œuvre prestataire et la
colonie a consacré un capital de i.çoo.ooo
francs à ces améliorations, soit ettinron 250
francs par hectare dans les deux périmètres
irrigués.
Les prix rémunérateurs du riz qui lais-
sent au minimum un bénéfice net. de 800 fr.
par hectare font ressortir mieux que toute
autre argumentation, l'encouragement donné
à la riziculture par la modicité des taxes.
Il reste à noter que les travaux qui vont
être entrepris dans la plaine de la Karambo
A la suite 'des études faites en 1926 permet-
tront de mettre en valeur environ c.000 hec-
tares d'excellents terrains à rizières ce qui
doublera la production en haddy de la ri
che région de Marovoay.
Parallèlement aux efforts de l'hydrauli-
que agricole, les services locqux tendent à
faciliter la mise en valeur des terres.
Le Gouvernement Général a été amené à
fermer, dès 1924. <7 la colonisation la plaine
de Marovoay et de la Karambo et à confier
à une Commission locale le soin de 'déter-
miner les terrains devant constituer les réser-
ves indigènes et ceux à mettre à la disposi-
tion de la colonisation. Il est de toute néces-
sité, en effet, d'assurer à l'indigène attiré
par la perspective d'un travail rémunérateur
et qui lui plaît d'une façon toute spéciale, un
lopin de terre où il puisse eultwer le riz né-
cessaire à sa subsistance et à celui de sa fa-
mille, tout en louant ses services.
Dans la partie dite plaine de Marovoav,
ce résultat ne fut que difficilement et par-
tiellement atteint en raison des nombreux in-
térêts en présence aussi bien européens qu in-
digènes mais dans la plaine de la Ka-
rambo la situation est beaucoup plus nette
et la colonie réservera l'attribution de ces
terrains jusqu'à la fin des travaux d'irriga-
tion. On sait, d'autre part, que la grande
route de Majunga-Tananarive traiter se cette
région sur 20 kilomètres.
D'autre part, la Chambre de Commerce
de Majunga et le Chef du District de Maro-
voay, se sont mis d'accord et ont obtenu l'ap-
probation de l'autorité supérieure pour
l'achat d'une drague qui sera utilisée tant à
creuser et à entretenir les canaux principaux
d'irrigation qu'à maintenir la Marovoay en
bon état de navigabilité. Il a été, en effet,
reconnu nécessaire de ménager la main-
d'œuvre et de lui éviter surtout ces longs, t
pénibles travaux de construction de canaux,
avec l'aléa pour le travailleur des fièvres
paludéennes.
Enfin, il est tTipparu que toutes ces amélio-
rations ne donneraient leur p/tilt rendement
que si les indigènes rompaient avec leurs Ila-
bitudes surannées de culture. La question de
la sélection des riz s'est donc posée. Un
jardin d'essai de riziculture a été créé en
plein centre rizicole de Marovoay et placé
sous la direction d'un agent de culture. Puis,
sur l'initiative du Chef du District, M. l'Ad-
ministrateur Philipp, une consultation d^c
usiniers et riziculteurs de la région a été
faite sur les points suivants :
io Fonctionnement du jardin d'essai;
7° Culture par l'indigène ;
30 Foire et concours de paddy;
4° Standardisation du paddy récolté.
Il s'agissait de déterminer les meilleures
espèces de paddy de la région et celles étratl-
gères qu'il convenait d'introduire puis les
mesures propres à obliger l'indigène à cul-
tiver uniquement lesdites - espèces - dont les
plants lui seraient, fournis par la station
d'essai les encouragements à leur donner
sous forme de récompenses pécuniaires; ('M
fin les mesures administratives à prendre
pour éviter tant au montent de la récolte
qu'en cours de vente le mélange des espèces.
Cette consultation a été des plus instruc-
tive et a démontré que les colons intéressés
avaient une opinion bien nette sur tous les
problèmes qui leur et aient sohmis. En s'ins-
pirant de leurs suggestions, l'Administration
Irlpéricure fera de cette région peut-être la
plus riche de Madagascar eu égard à son
étendue.
Maurice Boailloux-Lmfont
ofpm au Finistère.
Voeu-Prdektffl de la Chambre,
Les usines d'égrenage du colon
ai Dahomey
Le Dahomey est la colonie du groupe de
l'Afrique Occidentale Française certainement
la mieux pourvue en matériel d'égrenage du co-
ton. Nulle part les usines ne sont très éloignées
des lieux de production et cette considération
est très importante lorsqu'on connaît le fable
rendement à l'égrenage des cotons indigènes de
la Côte Occidentale d'Afrique et la nécessité
qui en découle de réduire autant que possible
les distances de transport du coton brut. Ces
conditions sont bien près d'être réalisées au
Dahomey si l' on en juge par r énumération sui-
vante des usines en fonctionnement.
La Société du Haut-Ogooué possède quatre
usines et un groupe mobile :
1 0 Usine de Cotonou avec 2 égreneuses Asa
Lees de 60 scies et une presse hydraulique de
300 tonnes.
2° Usine de Savalou avec 2 égreneuses Lu-
mus de 20 scies et une presse de 350 tonnes.
3" Usine de Djougou avec 2 égreneuses
Lumus de 80 scies et une presse E. Decauville
de 350 tonnes.
4" - Usines de N Dati avec 2 ésreneuses Lu-
- - - -- - - -- - - - -
mus de 80 scies et une presse E. Decauville de
350 tonnes.
3° Un groupe égreneur monté sur camion et
une presse à bras E. Decauville de 8 tonnes.
--La Maison Valla et Richard compte trois
usines :
1 ° Usine de Bohicon avec une égreneuse
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse de
300 tonnes.
2° Usine de Dassa-Zoumé avec une égre-
neuse Dobson et Barlow de 70 scies et une
presse de 300 tonnes.
3" Usine de Djougou avec une égreneuse
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse
pour balles de 125 à 150 kilos.
L'Association Cotonnière Coloniale possède
deux usines: 10 Usine de Bohicon avec 2 égre-
neuses Dobson et Barloiw de 70 scies et uflte
presse de 350 tonnes.
2" Usine de Parakou avec 2 égreneuses
Dobson et Barlow de 70 scies et une presse E.
Decauville pour balles de 100 kilos.
La maison Aubert a une usine à Kandi avec
une égreneuse Dobson et Barlow de 40 scies et
une presse à bras E. Decauville pour balles de
120 kilos.
La Compagnie Industrielle et Commerciale
de la Côte d'Afrique possède une usine à Pa-
rakou avec 2 égreneuses Asa Lees de 40 scies
et une presse à bras de 8 tonnes.
L'Administration locale a une usine à Pa-
rahoué, équipée avec une égreneuse Asa Lees
de 70 scies et une presse hydraulique de 10
tonnes.
Enfin, la Maison Walkden possède une usi-
ne à Savalou avec une égreneuse de 80 scics
et une presse hydraulique mue à bras.
L'ensemble du matériel est neuf, ayant été
mis en marche en 1925 et 1926.
Au total. le Dahomey comprend 14 usines
d'égrenage, avec 1.146 scies. pouvant traiter
journellement un minimum de 15.950 kilos de
fibres. Il répond pleinement aux besoins de la
colonie dont les exportations sont passées de
276 tonnes en 1922 à 1.024 tonnes en 1926.
Agence Economique de I'A.O.F.
M. l'administrateur en chef Giraud, direc-
teur de l'Agence Economique de l'Afrique
Occidentale Française, 159, boulevard
Haussmann, a pris son service le ter octobre.
Nous adressons à ce distingué fonction-
naire nos cordiales félicitations.
000-
Le mouvement commercial de l'A. 0. F.
pendant le premier semestre de 1927
-0
Le commerce général de l'Afrique Occi-
dentale Française s'est élevé, pendant le
premier semestre 1917, à 1.454.500.497 fr.,
dont 691.756.334 francs aux importations et
762.744.163 francs aux exportations. Dans
ces chiffres ne sont pas compris les résul-
tats des colonies de la Haute-Volta et df
Niger qui ne sont pas encore parvenus.
Par comparaison avec la période corres-
pondante de l'année 1926, le mouvement
commercial des six premiers mois de 1927
fait apparaître une diminution de 34.656.72b
francs. Cette diminution porte principale-
ment sur les importations (23.043.580 fr.);
elle est moins importante pour les exporta-
tions (11.613.146 francs). L'ensemble du
trahc reste très satisfaisant si l'on considéré
que la stabilisation du franc a entraîné un
arrêt sensible des ventes de nos produits co-
loniaux à l'étranger et que le commerce lo-
cal, largement approvisionné en 1926 de
marchandises qu'il n'a pu écouler par suite
des mauvaises récoltes de l'année dernière,
a. restreint considérablement ses achats.
Cinéma Colonial
A l'ombre du harem
Aux Réservoirs de Joinville, Léon Mathot
et A. Liabel tournent pour A l'ombre du ha-
rem des scènes d'orientalisme exaspéré.
Louise Lagrange (une Européenne), ma-
riée au secrétaire d'un émir (Léon Mathot)
est la victime du chantage que provoque
l'émir jaloux de voir le secrétaire (René.
Morin) lui prendre sa femme (Jackie Mon-
nier).
Rassurez-vous : le secrétaire reprendra sa
femme quand il apprendra qu'elle fut inno-
cente.
Et la femme de l'émir reviendra à son
mari. Les extérieurs seront pris à Biskra où
furent du reste pris les principaux extérieurs
du film Antinea.
Sous le ciel d'Orient
Franco-Film présentera, le 12 octobre, à
14 h. 30, à l'Empire : Sous le Ciel d'Orient,
film réalisé d'après le scénario de Wells,
par Hayes et Leroy-Granville, interprété par
Gaston Modot, Flora Le Breton, Olga Day
et Joé Hamman.
M. Mairkt ViilUtte remit soi poste
---0-0---
M. Maurice Viollette, gouverneur général
de l'Algérie, quittera Paris ce soir pour Mar-
seille, d où il s'embarquera demain pour re-
joindre son poste.
NOMINATION
M. Friuul, directeur du Cubinel du Gou-
verneur
piuc.'nient de M. Escalier nommé directeur
général des Contributions Directes à
Pu ris.
M. Jonnart est mort
0-0-
M. COlcstin JOUllart, sénateur du Pas-ue-
Calais, ancien Gouverneur général. de l'Al-
gérie, est mort lner à 13 il. 30 d'une ciise
(l'urcinie, à 1 âge de 70 allbe en son dumiulc,
119, boulevard 6aint-Germaiu.
Al. jonnarl, 11e a l* lechin ,l'as-ue-Calai:-),
en 1857, debula dans la politique à vingi-
quatre ans comme chef de cabinet de M. 1 ir-
man, Gouverneui général de l'Algéne.
Elu député tim son de parlement d'origine,
en 1889, comme candidat progressiste, en dé-
cembre 1893, il devenait ministre des lia-
vaux publics dans le cabinet Caslmir-Periel',
M. Joiuiart ne cessa pas de défendre au Pa-
lais-Bourbon, en même temps que les inté-
rêts de sou département, ceux de la « plus
grande France ». La compétence qu'il mon-
tra, eu maintes circonstances, touchant les
questions algériennes, lui valut d être cuoisi
par VValdeck-Rousseau comme Gouverneur
général de l'Algérie en 190(1. Epoque fort
difficile en ce pays, que venait de secouer
une rude crise antisémite dont MM. Edouard
Drumont, E. Moriuaud, Firmin Faure et
Marchai furent les ardents leaders. M. joii-
nart y sut montrer d'éminentes qualités d'op-
portunisme et donner au pays sa charte d'au-
tonomie ; la loi du 24 décembre 1900. Pen-
dant onze ans, il gouverna l'Algérie et y
sut créer des œuvres durables.
A son retour en France, il rtmplaça, en
1913, au ministère des Affaires étrangères,
M. Raymond l'oincaré, élu président de la
République. En 1914, il quittait la Chambrt
pour entrer au Sénat.
Durant la guerre, il eut à remplir la dé-
licate mission de haut commissaire interal-
lié chargé des affaires de Grèce, après
l'agression du Zappeion. Il obtint, en cette
circonstàncc. l'abdication du roi Constantin.
Ministre du Blocus et des Régions libérées
en 1917, M. Clemenceau lui confia de nou-
veau, durant quelques mois, le soin de ré-
duire quelques soulèvements en Algérie. Il
sut mener à bien cette mission.
Après un court stage comme président de
la Commission des réparations, M. Jonnart
fut nommé par M. Briand, ambassadeur au-
près du Saint-Siège, en 1921.
Le 16 janvier 1923, M. Jonnart, qui ap-
partenait déjà à l'Académie des sciences mo-
rales, entrait à l'Académie française.
Au Sénat, M. Jonnart siégeait au centre
droit, au groupe de l'Union républicaine,
dont il était l'un des fondateurs.
M. Jonnart a longtemps présidé le Conseil
d'administration de la Compagnie de Suez.
La date des obsèques de M. Jonnart, n'est
pas encore fixée.
- Plusieurs personnalités se. sont présentées
dans la soirée d'hier et ce matin à son do-
micile et ont déposé leur signature sur le
registre.
On remarque les noms de MM. Bouju, pré-
fet de la Seine ; Poincaré, président du
Conseil et Grignon, son chef de cabinet.
-060-
LA MISSION D M. STEEG
Sur la proposition de M. Aristide Briand,
la mission de M. Steeg, sénateur, Résident
général au Maroc, a été renouvelée pour une
période de six mois, au cours du Conseil
des ministres réuni hier à Rambouillet.
CYNOPHAGES
-0-0--
Notre confrère V Intransigeant signale qu'à
Avion, dans les environs d'Amiens, une fa-
mille polonaise, qui compte huit enfants, se
nourrissait de chiens dérobés avec adresse ou
achetés à des complices pour un prix de 5 à
20 francs, suivant la taille et la quantité.
Dans le Haut-Oubangui. les Yacpas de la
vallée du Kouango sont également cynophages
et élèvent des chiens dans le seul but de les
.1 » 1 !• 1 A
manger. Ils taisaient, du reste, jadis de même
pour de jeunes captives. Mais les chiens étaient
de la nourriture ordinaire, tandis que les cap-
tives ne se mangeaient qu'à l'occasion de
grandes cérémonies.
Au bivouac, bien souvent, les tirailleurs au-
tochtones faisaient rôtir quelque toutou pris
dans un village dissident, et c'était autant
d'économie sur les boîtes de « singe ». C'était
l'application du règlement sur le service
en campagne qui préconise de vivre autant
que possible sur le pays.
E.. D.
Le sport colonial
0
Antillais contre Beru udiens
t'iio dos .sentes les .plus o\nieust\s tliins un
mnleli de cricket entre deux équipes, l'une
d'Anlillnis, et l'antre île Nerimidions a ou lion
sur un terni in de jeux. Des .s fieelamours, oussi
«ens de couleur et, tons follement enthousias-
tes du jeu, assistaient à la partie en ques-
tion.
I.e score des MOrnnidiens était, de 147, tvlui
des Antillais île '.)? seulement,et bien que la
victoire pnrùt voler déjA au-devant do la pre
miisro équipe, les partisans de celle-ci entrè-
rent, dans une violente colère au sujet d'uni-
décision prise pur l'arbitre en laveur des An-
tillais. Quelque deux mille d'entre les specta-
teurs, furieux, quittèrent 14'11 \':-0 sièges comme
un seul homme et. s'élaneèroiv! ilans la direc-
tion de l'arbitre. Ce dernier, vovaif tarriver sur
lui cette 'rnml de noirs en fureur, prit la
fuite et, escalada, tel un ehat., une haute bar-
rière, ses poursuivants à ses Iruiisses.
La police fut appelée en tonte hà4e sur les
lieux et les Nermudions enrnçré.s furent, re-
pousses grlkf' Ù des l
la pardo attentive de six a ponts mai< en
l'nbseneo de l'arbitre 1
Les bicyclettes en A.O.F.
--()-o-
On a beaucoup parlé de raids accomplis en
Afrique Occidentale, en autos-chenilles, en
automobiles à quatre et six roues et en side-
cars. Si le parcours Dakar-Tchad n' a pas en-
core été effectué en bicyclette, c' est que la
réalisation d'un tel exploit manquerait peut-être
d'intérêt sportif, mais il n'en faut pas conclure
pour cela que la bicyclette est peu utilisée dans
le colonies françaises de la Côte occidentale
d'Afrique ; elle y est, au contraire, très ré-
pandue. Les statistiques annuelles accusent, en
effet, pour l'année 1926 : 8.494 bicyclettes,
non compris les entrées du Sénégal, dont le
chiffre n'est pas encore connu. ILn 1913. on
comptait 1.400 machines pour toute t A.Q.F.,
et de 1923 jusqu'à 1925, les importations ont
franchi successivement les paliers suivants :
2.083, 3.359 fet 3.749. Les importations de
1926 ont donc plus que quadruplé celles de
l'année 1923. Cette augmentation considérable
tient surtout aux efforts accomplis par l'Admi-
nistration locale pour substituer aux rues et
avenues ensablées et aux pistes à peine aména-
gées des chaussées solidement empierrées et
des routes accessibles à toutes les catégories de
véhicules.
Les importations de pièces détachées ont
suivi, au cours des dernières années, une pro-
gression sensiblement analogue. Le service des
Douanes a enregistré pour 1923 : 11.618 kilos,
pour 1924 ; 18.046 kilos, pour 1925, 25.299
kilos, et enfin pour 1926 : 40.573 kilos, Sé-
négal non compris.
Article demandé. Le modèle de bicy-
clette le plus répandu en Afrique Occidentale
française est le type « route >1, avec jantes en
fer munies de pneumatiques 70 x 35, à roue
libre, guidon relevé, garde-boue en tôle ver-
nie, et deux freins sur roues. Le modèle pour
dames est assez rare ; il en est de même du
type course ou demi-course. A Dakar, cepen-
dant, où des sociétés sportives organisent des
courses cyclistes sur route, le nombre de bicy-
clettes de cette catégorie munies de jantes en
bois et de « boyaux » de 70 x 32 tend à
augmenter. La machine de luxe n' est pas de-
mandée ; la clientèle recherche surtout une
bicyclette solide, bien émaillée et possédant
un bon nickelage qui mette les organes essen-
tiels à l'abri de la rouille.
Importations. Sur 3.749 bicyclettes en-
trées en A.O.F. en 1925, le Dahomey s'est
attribué la meilleure part avec 1.679 machines,
soit 44,7 %; la Côte d'Ivoire se classe au
second rang avec 825, soit un peu moins de
la moitié des entrées du Dahomey : le Sénégal
vient au troisième rang avec 514 ; puis c'est
le Soudan qui double presque le chiffre de
ses entrées de 1924 en important 408 bicy-
clettes, et enfin la Guinée : 323.
En ce qui concerne les pièces détachées, le
Dahomey tient également la première place
avec 9.430 kilos ; le Sénégal, qui approvi-
sionne la colonie du Soudan, a reçu la meme
année : 7.091 kilos ; la Guinée : 3.336 kilos
et la Côte d'I voire et le Soudan : 3.058 kilos
et 2.384 kilos.
Concurrence. En 1925, les fabricants de
cycles français prenaient une part de 87,9
sur le marché local avec 3.296 bicyclettes. Au
cours des années 1923 et 1924, ce pourcen-
tage - était -- respectivement -- de 70 et 84 L' in-
dustrie métropolitaine est concurrencée princi-
palement par l'Angleterre et l'Allemagne dont
les exportations sur les colonies françaises de
la Côte occidentale d'Afrique ont atteint res-
pectivement 274 et 169 machines. Les colo-
nies anglaises, les Etats-Unis et la Hollande
figurent dans les pays de provenance aux sta-
tistiques de 1925 pour 7,2 e: 1 bicyclettes.
La presque totalité des pièces détachées
pour bicyclettes est fournie par les fabricants
français. En 1925, celles-ci ont atteint Z4./34
kilos, représentant plus de 97 des importa-
tions, l'Angleterre a apporté, de son côte,
436 kilos et l' Allemagne 128 kilos.
Valeur à l'entrée. Le montant des dé-
clarations faites en douane pendant l' année
1925 pou' les bicyclettes et les pièces déta-
chées se répartit comme suit entre les pays
fournisseurs :
Cycles
Bicyclettes Francs
France 3.296 1.823-723
Angleterre. 274 136.922
Allemagne. 169 91 .554
Colonies anglaises.. 7 3.902
Etats-Unis 2 720
Hollande. 1 250
3.749 2.057.071
Pièces détachées
France 24.734 632.330
Angleterre 436 17.516
Allemagne. 128 2.998
Etats-Unis. 1 104
25.299 652.948
D'après ces éléments, les prix unitaires
moyens par pays de provenance sont les sui-
vants :
Cycles
La pièce
France 553 francs.
Colonies anglai ses 557
Allemagne. , 541
Angleterre 49') --
Etats-Unis 360 -
Hollande. , 250 -
Pièces détachées
Le kilo
France 25 56
Etats-Unis 104 Il
Angleterre 40 17
Allemagne. 23 42
Les prix de vente à la colonie varient selon
les marques, les modèles et les qualité-: de
fabrication. On peut les déterminer en ajou-
tant au prix initial de France les frais de trans-
port, les droits de douane et le bénéfice du
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 77.94%.
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