Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 septembre 1927 29 septembre 1927
Description : 1927/09/29 (A28,N142). 1927/09/29 (A28,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451136t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINOT.HUITIEME ANNEE. N° U2,
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JEUDI OHt. à BEPTEMBHE 1927
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Les Annales Coloniales
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Dirktium. MM RUftDBL et L.-G. THÉBAULT
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Fonctionnaires métropolitains
'/- «'»
C'est dans une colonie que nous ne nom-
merons pas. Un certain nombre de lieux
communs, peu flatteurs pour les fonction-
naires métropolitains, s'y sont très long-
temps colportés. Oiseaux de passage, di-
saient les plus cléments; oiseaux de proie,
disaient les plus sévères. Et on concluait :
pourquoi aller demander à la métropole des
fonctionnaires, qui sont presque des
C' étrangers »? Pourquoi ne pas recruter
sur place magistrats, médecins, professeurs,
gendarmes, ingénieurs? A ces déclamations,
mises en œuvre par une propagande que j'ai
ici plusieurs fois dénodcée, un colonial qui,
lui, n'est pas un c étranger » a le courage
de s'opposer au nom du bon sens, de la rai-
son et de l'intérêt de ses compatriotes.
Que l'on augmente les possibilités de re-
crutement des fonctionnaires dans la colo-
nie même, rien n'est plus sage. Mais com-'
bien de temps faudra-t-il pour que ceux-ci
soient en nombre suffisant? Et, en atten-
dant, comment vivra-t-on? Car il faut vi-
vre, et on ne vit pas, hélas ! sans ingénieurs,
sans gendarmes, sans professeurs, sans mé-
decins, sans magistrats 1
Des ingénieurs, des tedhniciens pour les
services publics, cela ne s'improvise pas en
quelques années. Multipliez les bourses ac-
cordées aux jeunes gens du pays qui feulent
! lQursuivre leurs études en France; ils four-
niront plus tard de fort bons collaborateurs,
à moins que la vie de Paris ne les séduise
et que le charme de La métropole ne les re-
tienne. Mais routes, canaux, chemins de fer,
ports maritimes réclament des directions
permanentes et des exécutions immédiates.
Quant aux gendarmes, si indispensables à
la métropole, ne le sont-ils pas davantage
encore dans les colonies où la population
importée est d'autant plus considérable que
la main-d'œuvre est plus pauvre et pour
l'agriculture et pour les travaux publics et
pour les mines? Une police bien organisée
est la première des institutions, celle qui
sauvegarde toutes les autres. On parle bien,
de temps à autre, d'organiser une garde ci-
vique : cela pourrait tourner au vaudeville
ou au drame. Des expériences de ce genre
peuvent coûter fort cher,' et l'on n'affaiblit
Das impunément la crainte du gendarme.
a D'autre part, il est inutile de rappeler la
place que tient le développement de l'ins-
truction dans les préoccupations de la mé-
tropole, surtout quand cette métropole s'ap-
pelle la France. Un collège sans profes-
seurs, une école primaire sans instituteurs,
cela est inadmissible. Or, les écoles primai-
res surtout ne trouvent pas facilement des
maîtres. Heureusement, il y a au ministère
des Colonies mon vieil ami Paul Crouzet
qui s'emploie à en fournir et qui en décou-
vre aujourd'hui autant qu'il en faut. J'en
reparlerai un jour ou l'autre. Je me con-
tente à présent d'observer, avec l'auteur de
l'étude que j'ai sous les yeux, que, s'il n'y
avait pas d'instituteurs métropolitains, no-
tre France d'outre-mer devrait renoncer à sa
mission civilisatrice. >
Avec l'instituteur, le médecin voilà les
ileux apôtres de cette mission noble et gé-
néreuse. Le toubib est le grand bienfaiteur
de ces races déshéritées : on en réclame pour
les centres de colonisation, on en réclame
pour les tribus. Ecoutez cette phrase pleine
de regrets et de tristesse : « Que fait-on
actuellement pour sauver nos indigènes de
la déchéance et de la mort ? A peu » près
rien. Les médecins de colonisation visitent
les tribus deux fois dans l'année. Ils sont
donc en contact avec nos indigènes quinze
ou vingt minutes tous les six mois.. Tant
.t
mieux, s'écriera, un mauvais plaisant; lis
se porteront beaucoup plus mal quand ils
seront visités toutes les semaines! Plaisan-
terie peut-être spirituelle, mais on ne résout
pas questions aussi graves par quelques ca-
brioles. En fait, les indigènes meurent
comme des mouches parce qu'ils ignorent
les règles élémentaires de l'hygiène, celles
que le médecin et l'instituteur travaillent
à leur inculquer. Les indigènes dont il est
question, sont ravagés par la lèpre et déci-
més par la tuberculose; leurs femmes remé-
dient au lapinisme. par des procédés abor-
tifs traditionnels et qu'on a toutes les pei-
nes du monde à préciser; mortalité consi-
dérable, natalité de plus en plus faible;
le danger est énorme : qui donc prétendra
qu'il y a trop de médecins, ou qu'on devrait
laisser mourir les indigènes jusqu'à ce que
la colonie fournisse les toubibs capables de
sauver ce qui reste?
Même observation pour les magistrats.
c L'état pitoyable de ce service à l'heure
actuelle n est-il pas de nature à inspirer les
plus vives inquiétudes aux bons citoyens? »
Et les plus douces espérances aux mauvais?
Les juges de paix sont, paraît-il, d'une
compétence et d'une science juridique tout
à fait insuffisantes : 1 Qui ne voit quel-
que paradoxe dans le fait de faire appli-
quer le droit par les personnes qui ne l'ont
point appris? o Evidemment, il y a là quel-
que paradoxe; mais il y a. autre chose aussi,
et re n'est vraiment pas la peine d insister.
-- Et alors, au lieu de protester bruyam.
ment et inconsidérément contre les soldes
des' fonctionnaires métropolitains, contre les
frais de voyage qui leur sont alloués, contre
les charges qu'ils occasionnent ail budget,
ne vaut-il pas mieux mesurer les services
qu'ils rendent et mettre un terme à ces laïus
généraux dont l'utilité ne me parait pas
évidente, dont les conséquences fâcheuses
sautent aux yeux. S'il y a des abus, qu'on
les corrige, qu'on les supprime, 'sans
Dhrases, sans déclamations : agit - et non
parler. Mais qu"œ écoute la voix d'un
femme qui connatt sa colonie et ne se laisse
pp.«t emporter par une rhétorique facile et
dangereuse : les .métropolitains,, déclarcf-t-il,
ne s expaeieront pas si loin par. patriotisme
ou simplement pour les beaux yeux des co-
lons et des indigènes; ils ne le feront que
pour des avantages positifs, que s'ils ont la
certitude de vivre une vie plus large, plus
facile que dans la métropole et de réaliser
quelques petites économies; s'ils appre-
naient que la vie est plus chère dans cette
colonie qu'en France, ils n'y viendraient
qu'avec la promesse de soldes et de supplé-
ments de soldes, qu'on aurait grand tort de
ne pas leur accorder. Mais comment seront-
ils encouragés à y accourir si, avant même
de s'embarquer, ils craignent de rencontrer
une hostilité plus ou moins ouverte et de
voir mis en contestation la légitimité des
avantages qui doivent leur être consentis ?
C'est parler conformément au bon sens
et à la raison. On fait une mauvaise beso-
gne quand on détourne, par des propos ma-*
ladroits et inopportuns, les fonctionnaires
métropolitains prêts à se dévouer à une co-
lonie. Car, malgré tout, je suis de ceux qui
pensent que nos fonctionnaires métropoli-
tains, s'ils s'expatrient pour des avantages
positifs, s'éloignent de notre cher pays par
a patriotisme ». Terre de France, moult
estes doux pays ! Et celui qui part pour de
longues années loin de notre sol privilégié
et de notre ciel si beau, ne le ferait pas s'il
n'avait pas au --- cœur la foi qui rend aisé
le sacrifice. Sans cela, il est bien malheu-
reux, et même sans cela, n'est-il pas néces-
saire qu'en foulant la terre lointaine, il ait
le plus possible cette impression que c'est
presque la terre française qui se colle à la
semelle de ses souliers?
Mario Roustan,
Sénateur de Ilitérautt, ancien mintstre
Vite-président de la CommUston
xênaloriàle dot ColOfttel.
Le commerce de la France
et de ses colonies
0
Pendant ces huit premiers mois de 1927,
le commerce de la France avec ses colonies
a accusé les chiffres suivants, que nous com-
parons avec la période correspondante de
1026 :
Importations 1927 1926
Algérie. 1.622.557 1.788.321
Tunisie. « 275.371 408.074
Maroc 201.546 207.784
Afrique occidentale
française. 646.550 732.14e
Madagascar et dé-
pendances 164.751 264.372
Indo-Chine franç. 432.332 552.106
Autres colonies et
pays de protecto-
rat.,. 612.719 581.875
Totaux. 3.955.826 4.534.677
Par rapport à la période correspondante
de 1926, la valeur des importations du
commerce extérieur de la France qui fut au
total de 34.957.539 fr. pendant les huit pre-
miers mois de 1927 a diminué de 4 mil-
liards 681.716.000 francs.
Exportations 1927 1926
Algérie. 2.412.451 2.108.012
Tunisie. 487.694 540.877
Maroc. 628.348 813.829
Afrique occidentale
française. 371.868 557693
Madagascar et dé-
pendances.. 214.875 291.636
Indo-Chine franç. 747.544 910.388
Autres colonies et
pays de protecto-
tat. 377-592 368.964
Totaux. 5.240.372 5-591-399
La diminution des exportations du com-
merce extérieur de la France qui fut au to-
tal de 35.738.542 fr. pendant les huit pre-
miers mois de 1927 ressort à 1.861.876.000
francs.
Les exportations du commerce général
extérieur l'emportent de 781 millions de
francs. 1
Ce résultat est dû au-trafic, entre la Fran-
ce et ses Colonies et Protectorats ainsi que
nous le voyons ci-dessus. Nous avons im-
porté, en effet, de nos possessions d'outre-
mer, pour 3 milliards 955.826.000 francs de
produits, alors que nous y avons exporté
pour 5 milliards 24.0.372.000 francs. La
différence en faveur des exportatjpns res-
sort donc à 1 milliard 284.c46.ooo francs.
Si de ce chiffre on retranche les 503.54.5.000
francs qui représentent l'excédent des im-
portations des pays étrangers, on obtient le
chiffre de 781 millions, qui est celui de
l'excédent définitif.
i"
l o - -
Le naufrage des fauves
,Le paquebot français Saint-Etienne, qui
transportait en Angleterre un chargement de
fauves destinés aux jardins zoologiques de
Londres et de Manchester, se trouverait en dé-
tresse dans l'océan Atlantique. par suite de
l'éclatement des chaudières. Il commençait à
sombrer lorsqu'il fut rencontré par le navire
britannique Duke of - Westminster.
A ce moment, plusieurs Hef et tigres
avaient réussi à sortir de leurs cages et à en-
vahir le pont. L'équipage du navire avait dû
se réfugier dans les cales et se défendre à coups
de revolver.
La dépêche, assez laconique, ne dit pas
ri le Saint-Etieme est perdu ni si l'équipage
a l'té sauvé par le navire snflaisi
La défense de rindochia*
0
Çette importante question a
préoccupé tous les Gouverneurs Gé-
néraux gui fe sont succédé à Ha-
noi. d'epuis M. Doutner qui élabora le pre-
mier un vaste programme pour la mise, en
état de défense de nos possessions^ asiatiques.
Aujourd' hui, il semble qu'utt nouveau
plan soit sur le point d'être appliqué par
M. Alexandre Varenne, puisque le ministre
des Colonies a fait siennes les suggestions
du Gouverneur Général de VIndochine et
que la Commission des Finances de la
Chambre vient, comme les Annales Colo-
niales l'annonçaient samedi, d'adopter un
projet d'augmentation de 40 millions pour
la mise en état de défense des colonies de
l'Union Indochinoise.
Le programme d'il y a vingt ans, dont le
général Borgnis-Desbordes fut l'exécuteur,
tendait à relier toute la côte, du Totthin en
Cochinchine par une ligne de forts, eux-
mêmes appuyés sur des cités fortifiées à l'ar-
rière. il fut en partie réalisé.
Aujourd'hui les conceptions défensives
ont naturellement. beaucoup évolué, tenant
compte de nos relations extérieures. Elles
s'inspirent des leçons de la guerre et de
la nécessité d'une utilisation beatecoup
plus importante des troupes indigènes, non
plus dans des garnisons comme autrefois,
mais dans des camps pppropriés et situés
dans les meilleures conditions pouf la dé-
fense militaire du pays.
Dalts ces camps, Ifentraiiietnetit des effec-
tifs est beaucoup plus facile ci les jeunes
recrues y sont préservées contre cette propa-
gande anti-française qui, depuis plusieurs
années, a essayé, sans y parvenir, d'altérer
le loyalisme de nos sujets.
D ailleurs, je crois qu'il rentre dans la
pensée de mon ami, M. Alexandre Varenne,
de, s'inspirer d'un autre projet récent
et tendant à organiser les cadres indigènes
des troupes annamites. Ce serait la possibi-
lité d'entrée à Saint-Cyr de nos sujets
d'élite, qui en sortiraient avec l'épanlettc,
qui pourrait être également obtenue, mais
alors à l'ancienneté par les sous-officiers
annamites sortis d'un centre identique à
Saint-Maixent.
Il y auront, lieu également d'étudier Vor-
ganisation d'unités prises en dehors de la
race annamite, formées par exemple avec des
Cambodgiens et des Moïs.
Le Conseil consultatif de défense des
Colonies a été appelé à examiner les desi-
derata formulés par le Gouvernement Géné-
ral de VIndochine et il a décidé de les
faire aboutir.
Les créations nouvelles portent :
Pour le Tonkin
Un bataillon de légion;
Quatre compagnies de montagnards indi-
gènes;
Un groupe d'artillerie de trois batteries;
Deux sections de chars légers;
Deux pelotons d'automitrailleuses ;
Trois sections télégraphiques ;
Une escadrille.
Pour la Cochindhine
Un bataillon 'd'itzfayiteric coloniale.
Il s'agit dont d'une augmentation de
personnel de 1.500 hommes de troupes euro-
péens et 1.250 hommes de troupe indigènes
environ.
Les convoitises ci les rivalités dont
VExtrême-Orient est le théâtre et Vclotgnc-
ment de la métropole justifient ce renforce-
ment' des éléments de défense de nos pos-
sessions indochinoises.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord
-le
L'EMPEREUR D'ANNA M EN FRANCE
--0-0.---
L'Empereur d'Annam, accompagné de
Mme Albert Sarraut, Mme et M. Laroche,
fille et beau-fils du ministre de l'Intérieur et
M. Charles, ̃< gouverneur général honoraire
a visité, avant-hier, la région de Perpignan.
Après avoir déjeuné à Olette, l'Empereur
d'Annam et sa suite se sont rendus devant
le monument aux morts de la guerre pour y
déposer une gerbe de fleurs.
Dépêches de l'Indochine
OQ
Navires de guerre américains à Saigon
Au cours du grand dîner, offert diman-
che soir, à la division navale américaine,
le gouverneur de la Cochinchine, évoquant
les fêtes dont est L'objet la Légion améri-
caine en France, a dit combien.la Cochin-
chine était heureuse d'avoir elle aussi l'oc-
casion de recevoir dans ces circonstances
d'aussi brillants éléments de la grande
flotte des Etats-Unis. Il a porté un toast à
t'amiti traditionnelle des deux pays. Un
bat très animé a clôturé la soirée.
Les navires américains ont quitté Sai-
gon, lundi après-midi.
q
Tournée théâtrale
en Indochine
C'est ce soir que partira la troupe drama.
tique engagée par M. Bourrin pour la sai-
son 1927-28 à Hanoï et Haïphong. M. Montis,
qui est également administrateur et metteur
en scène de la tournée, emmène avec lui
Mlle Hélène Manson qui vient de jouer, avec
succès, la Prisonnière, dans toutes les gran-
des villes de France.
Le programme sera des plus intéressants.
Parmi ce répertoire, à la fois moderne et
classique, citons : La Souriante Madame
Beudet, Mademoiselle Bourrat) Une De-
mande en mariage, de Tchekow. La Dupe,
Au Grand large, Le Pêcheur d'ambres, Le
Misanthrope, Les Fourberies de Scapin, Le
Testament du Père Leleu, PArlé sienne, Le
Pain de ménage, II faut qu'une forte soit
ouverte ou fermés, etc., etc.
, L'Aviation Coloniale
OO -
Paris-Madagascar et retour
Le paquebot Aviateur-Roland-Garros est
arrivé à Marseille, venant de Madagascar.
Parmi les.passagers" qu'il ramenait se trou-
vait le commandant Uagnaux, accompagné
de son mécanicien, le sergent Treiller.
Nos lecteurs se souviennent que les deux
aviateurs, partis de Majunga le 13 juillet,
traversèrent la Grande Ile et le canal de Mo-
zambique sans incident. Après Quillimane,
ils suivaient le Zambèze lorsque, le 23 juil-
let, ils 'durent atterrir à Chicoa.
L'endroit n'était pas propice et l'appareil
éprouva de si sérieuses avaries qu'il ne fut
pas possible de le réparer. Nous ne pouvions
compter sur aucune aide, raconta le com-
mandant Dagnaux à notre correspondant,
nous dûmes abandonner l'avion, et nous
gagnâmes Tété, après avoir parcouru
20 kilomètres en forêt et, grâce à un vieil
hydroglisseur abandonné par les Portu-
gais, nous descendîmes le Zambèze jusqu'à
Mouraïsa. De là, par chemin de fer, nous
gagnâmes Dar-el-Salam.
Malgré ces incidents, je suis très satis-
fait de mon voyage, ajouta l'aviateur.
Le commandant Dagnaux est arrivé ce
matin à la gare de Lyon où il a été reçu par
des personnalités de l'aviation et quelques-
uns de ses camarades.
Le circuit aérien du Maroc
Un Goliath, piloté par le lieutenant Ma.
zurier, a atterri à Fez après avoir bouclé le
circuit du Maroc en douze heures.
L^'aviateur a déclaré qu'il avait eu une
ftetite brume le matin et un vent assez vio-
lent à partir de Marrakech. 11 survola Ca-
sablanca à faible hauteur.
De Londres au Cap
Le lieutenant Bentley, venant de Kimber-
ley, a atterri au Cap hier, à 2 h. 40, ayant
couvert environ 12.500 kilomètres.
Bentley avait quitté l'aérodrome de Croy-
don le ior septembre sur une avionnette de
40 CV ; après une escale au Bourget, il avait
survolé la France, l'Italie, la Grèce, la Sy-
rie, l'Egypte, le Soudan, et par la vallée
du Nil avait gagné l'Afrique Orientale et le
Transvaal.
Bruxelles-Congo
Les aviateurs Medaets et Vcrhaegen sont
décidés à entreprendre le raid Bruxelles-
Congo belge entre le 6 et le 14 octobre, si
les circonstances atmosphériques le permet-
tent.
Il est possible que le départ n'ait pas lieu
du camp d'aviation d'Evère, qui ne permet
le décollage d'un appareil lourdement char-
gé, nue par vent nord-est. On envisage la
possibilité d'un départ du camp de Wevel-
ghen qui permettrait le départ par vent nord-
ouest. L'appareil se trouvant remisé à Evère
serait, en cas de départ de Wevelghen, trans-
féré la veille au soir à charge réduite.
En Syrie
L'aviateur allemand Koennecke a quitté
Alep hier, comptant atteindre Bassorah.
Après avoir atterri, par suite d'une panne,
dans le voisinage de Mouslimie, l'avion a
été dépanné par l'aviation militaire fran-
çaise, et il est reparti le 27 'septembre à
7 heures pour Bassorah où il serait arrivé.
PARIS HANOI EN AUTOMOBILE
M. Duverne, oui fit jadis, en automo b i l e,
M. Duverne, l'Afrique de l'ouest à l'est en
la traversée de que de l'ouest à l'est en
compagnie de M. Tranin, entreprend un nou-
veau raid très important. 11 se propose, en
effet, en trois mois environ, d'aller de Paris
à Hanoï.
Il est parti hier matin de la place de la Con-
corde en compagnie de M. Lannes, mécani-
cien. et M. Marcini, opérateur de cinéma.
cien, L'itinéraire qu'il compte suivre passe par
l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie,
la Tripolitaine, l'Egypte, l'Arabie, la Perse,
îles Indes, le Cambodge, le SIam, l'Annam et
l'Indochine.
M. Duverne compte couvrir en trois mois
et demi la distance de 28.000 kilomètres, dis-
tance qui serait déjà très honorable pour une
voiture roulant sur les routes de France.
La voiture est bien équipée et la remorque
renferme 500 kilos de bagages, parmi lesquels
se trouvent des armes, car certaines contrées à
traverser sont fort mouvementées, et puis, poun
l'alimentation, il faudra beaucoup compter sur
la chasse.
Foire de Marovoay
--0.0--
Cette foire s'est tenue dans l'important cen-
tre rizicole de Marovoay, comme d'habitude,
les 14, 15 et 16 août. Son succès s est affirmé
à nouveau. On peut en juger par les chiffres
suivants des transactions opérées pendant ces
trois jours :
Elles s'élevaient :
En 1925, à 570.000;
En 1926, à 615.000;
En 1927, elles ont atteint 791.000.
De nombreuses attractions avaient attiré un
grand concours d'indigènes à la foire.
Un concours agricole et industriel a réuni
des échantillons de la production du pays qui
ont intéressé beaucoup les visiteurs. Les lots
de riz surtout furent admirés, et les riziers et
riziculteurs européens constatèrent, une fois de
plus, que la région, de Marovoay produisait
des riz capables de concurrencer les plus beaux
riz actuellement vendus sur. le marché d' Eu-
rope.
M. Leroy, directeur d'exploitation et admi-
nistrateur des rizeries du Havre, récemment
arrivé de France, en fit la démonstration écla-
tante en mettant côte à côte des échantillons
de riz de luxe produits au Havre et d' autres
pris au hasard parmi les riz pitonnés exposés
par les indigènes. La conclusion de cette eçon
de choses est des plus intéressantes pouwai,
nir économique de l'himterland de Maiunca.
Avec un jardin d'essai installé rationnelle-
ment et des efforts méthodiques, on obtiendra
facilement l'amélioration des types de riz
actuellement cultivés par l'indigène et une pro-
duction intensive de paddy de choix qui pourra
se vendre aux cours les plus hauts.
M. Léon Perrier
au CoAseil Général de l'Itère
0-0
Le Conseil Général de l'Isère a réélu prési-
dent. par 29 voix sur 42 votants, M. Léon
Perrier, ministre des Colonies.
En prenant possession du fauteuil président
tiel, M. Léon Perrier souligne l'importance
du programme auquel s'est attelé le Gouver-
nement : établissement d'un rigoureux équi-
libre budgétaire et amortissement et consolida-
tion de la dette publique. 1
Les conseillers de la fraction socialiste ont
Omis le vœu que soit maintenue intégralement
la loi du 1rr juillet 1901 sur les associations tl
(l!l'dle soit appliquée uux chartreux comme aux
uulrcs congrégations;
Le Conseil générai, relevant les aHaques
odieuses contre son président à l'occasion de
l'exercice d'un mandat qu'il détenait de l'as-
semblée, lui renouvelle son entière confiance
et le charge de poursuivre, avec rapidité et sans
faiblesse, les aménagements du couvent de la
Grande-Charlreuse, seloio les vœux antérieure-
ment manifestés par l'assemblée.
*
* *
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
retour du Conseil Général de l' Isère, çst
attendu à Paris demain matin.
Il se rendra à 10 heures à Rambouillet pour
assister au Conseil des Ministres.
8..
R.. VIOLLEITE
au Conseil Général d'Eure-et-Loir
- ---v
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, réélu président du Conseil Gé-
néral de l' Eure-et-Loir, a prononcé un dis-
cours fort important au point de vue de la
France et du rôle de la 111° Internationale qui
a fait courir de grands dangers à l'Afrique du
Nord.
Le Gouverneur Général n' est pas sans mani-
fester <( quelque légitime inquiétude sur les
ambitions de ce pays qui n'est pas l'Allema-
gne, où l'on parle volontiers de la poudre
sèche et où l'on s'imagine que la France est
le plus grand obstacle à une majestueuse
expansion des temps antiques/
L'honneur du la France, a ajouté M. Muurice
Yiullette, est de 11e pas s'émouvoir plus que de
raison de rodomoatudes qui resteront stériles,
lant que des concours ne viendront pas enhar-
dir des réclamations toutes iiénOftajes de la lic-
vre de l'égoïsine sacré. A nous d'être clair-
voyants et de nous rendre compte que de nou-
veaux malentendus graves s'élevunt entre lu
France et l'Allemagne seruient un terrible péril
pour la pnix du monde.
C'est aussi notre volonté de paix qui doit
nous dresser de toutes nos forces contre les
entreprises de lu 111* Internationale qui, "I)Rr ses
agents, comme pur son or, entretient dans le
inonde, un véritable état de guerre contre Ja So-
ciété moderne quelle qu'en soit la forme. A
ceux qui se révèlent comme des belligérants,
nous avons le devoir de répondre en belligé-
rants.
LD A TILAMTDDE
--0-0--
Le problème du « continent disparu » conti-
nue à faire l'objet de discussions entre géo-
logues et géographes.
Une des thèses des géologues, qui placent
le mystérieux continent entre l'Afrique et
l'Amérique du Sud, suppose qu'il se serai t
effondré à la suite d'un cataclysme, et &an>
doute avant l'arrivée de l'homme sur la terre.
Bien que l'on ait trouvé une analogie entre la
faune et la flore fossile de ces deux continents,
cette thèse ne pourra jamais être prouvée d'une
façon irréfutable avant que la science soit par-
venue à sonder les profondeurs de l'océan
Atlantique et à connaître la structure de la
couche rocheuse qui gît sous les eaux et sous la
vase du fond.
Cette thèse, qui place la disparition du con-
tinent à une époque relativement reculée lU
point de vue géologique, n'arrive pas, toute-
fois, à expliquer la civilisation disparue de
r Atlantide telle qu' elle a été évoquée par
Platon.
Un savant allemand, Paul Borchardt, vient
de formuler une -nouvelle hypothèse à ce sujet.
Pour lui, l'Atlantide serait identifiée avec
l'Afrique du Nord prise en bloc. La mer de
l'Atlantide aurait été un ancien golfe qui
s'étendait à l'intérieur du 1 pays à partir du
golre de (jabès. On sait que cette région a
été le siège d'une civilisation fort ancienne,
et aujourd'hui encore, elle est sujette à des
tremblements de terre fréquents.
Le géographe allemand suppose que ia capf-
tale de l'Atlantide aurajt été située sur une
île au milieu du golfe. La disparition de cette
île, engloutie avec sa ville et ses temples à la
suite d'un tremblement de terre.
Le statut de Tanger
0
Lu général Primo de Rivera a communi-
que au Conseil des ministres du gouverne-
ment. espagnol, réuni hier, les impressions
que M. Quinones de Leon lui avait trans-
mises sur la reprise éventuelle, des négo-
ciations de Tanger.
Le général a indiqué qu'il était possible
que les réclamations présentées auprès de
toutes les puissances intéressées aient pour
résultat que l'affaire prenne une lournurc
plus cnnlniine aux aspirations espagnoles.
Une entrevue Chamberlain-Primo de Rivera
Sir Aiislen> Chamberlain, minisire des Af-
faires êlrangàres britanniques, qui effectue
mi ro moment une croisière en mer, est ar-
rivé à Barcelone hier.
On attend. aviourd'hui l'arrivée du géné-
ral Primo de nivera, qui a quitta Madrid
hier soir.
lé'opinion générale est que les devr mi-
nistres se rencontreront alin de discuter la
qlmslion du statut de Tanncr.
-, -.
A TANGER
La Chambre de Commerce a procédé
pour le 4° trimestre à l'élection de son pré-
sident. M. Henri Pochon, citoyen français,
jouissant de l'estime unanime de ses conci-
toyens, a été élu.
La fièvre jaune au Sénégal
0
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Carde,
Gouvemellt Général de l'Afrique Occidentale,
et le raédfetia inspecteur général Lannet, direc-
teur du «etviçe de Santé colonial, ont pris pas-
sage, hi-et à 11 heures, à bord du paquebot
Médie-II, courrier de l'A.O.F.
M. Carde a fait à notre correspondant des
déclarations suivant l'état sanitaire de l'A..
O. F. :
- Des eus de lièvre jaune se sont produits,
a-t-dl dit, (tont il ne faudrait pas exagérer le
nombre : uJt par jour, c'est le maximum de ce
qui a éto constaté à l'intérieur. On a mis en
circulation des chiffres très exagérés.
Le seul fyil .de notre retour là-bas va calmer
les jnquit')hdèS injuslitiées qui se sont manifes-
tées. La mission, que dirigera le docteur Petit
tera le reste au yoirU do vue médical.
Erfposilto coloniale iotf rnatiolale
de 1929
---0-0--
- £ 00 services financiers
Voici lus principales dispositions de l'ar-
rité pris par les ministres des Colonies
et des 1* iimnces uu sujet du règlement de
la coinjjluJjiUlé de l'hxpusilioll Coloniale
internationale de Paris en 1929.
- Les services financiers de l'Exposition
Coloniale Internationale s'exécutent par
gestion et par exercice ut il en est rendu
compte hJo lu inônie manière.
Le régime liiianeier est semblable à ce-
lui des iJUtigels.
Le Cojntnis&aire général de l'Exposition
Coloniale Iiilcruatioxiulc est seul orùunna-
teur des làopeiiîses. Le Commissaire géné-
ral uitlsi (L ue le Secréluirc générul du com-
inissariut général chargé de le seconder ou
de le reinpkjcor dans les conditions pré-
vues pur l ui ticle i du décrllt du iUo juillet
19ii, peuvent se faire suppléer par un dé-
légué puiir 111 signature des manduts de
puieinejil et autres pièces de comptabilité.
La signature du suppléant devra être ac-
créditée uU]Jt-ès dt: 1 agent-comptable.
Toule personne autre que le comptable
qui, sang autorisation légale, s'est ingérée
dans le in anicment des deniers de l'Expo-
sition, est., par ce seul fait, constituée
comptable sans préjudice des poursuites
qu'elle encourt par application de l'article
258 du Code péIlal,comme s'étant immiscée
sans titre dans des fonctions spéciales.
eu budget et des crédits
Le budget de l'Exposition Coluniale In-
ternationale comprend :
1° Des recettes eL des dépenses ordinai-
res ;
2° t Des recettes et des dépenses extraor-
dinaires.
Les recottes ordinanires se composent
outre la subvention de huit millions de
francs prévue à l'article 10 de la loi du 22
juillet 15)27 et frappée d'une affectation
spéciale
1° du profit net de l'émission des hons
à lots ;
2° de K subvention de la Ville de Pa-
ris ;
3° Des gubveiitioris, dons, libéralités et
fonds de concours de toute nature prove-
nant d'administrations publiques, de Cham-
bres de commerce, d'Associations Syndi-
cales ou Mitres, ou (le particuliers ;
-1° De toutes autres recettes provenant
de l'exploUnt ion de l'Imposition et notam-
ment :
Du jiixid ait des entrées en numéraire y
compris li'^j i-artes d'abiuvncinenj. s'il en est
créé.
Des droits d'ncculJation. ou redevances
payés pur lus exposants ;
Des redevances payées par les conces-
sionnaires (rétablissements d'alimentation,
de publicité, (le spectacles, du. cinémas, de
reproduoli^in, de kios<]urs de vvntu ,etc.
Des pré3èv-enjonls opérés sur les ventes
d'objets exposés ;
De la vnte des matériaux des édifices de
l'Expositio n.
Parmi leg dépenses il faut signaler :
Le montant, du paiement de la taxe sur
les lots qtae TErxposition prend tt sa charge
en exécvlion de l'obligation à laquelle elle
a souscrit par la convention avec le Crédit
Foncier et divers établissements finan-
ciers.
Les remboursements it la Ville de Paris
effectués pn exécution de la convention du
9 mai 192V passée entre l'Etat et la Ville.
Le budget est établi par le Commissaire
général ; il est arrêté par le Conseil Su-
périeur de l'Exposition et soumis, après
avis du Contrôleur des dépenses engagées,
A l'approbation, du Ministre des Colonies et
du Ministre des Finances.
Les crédits reconnus nécessaires en
cours d'cyel-cice sont délibérés et approu-
vés dans lfts mêmes formes.
Les fonda libres de l'Expositinn sont. dé-
posés 0n compte-courant au Trésor ft. la
Caisse Ce-nfr-ale tL nn compte de fonds par-
ticuliers cm dans les établissements de cré-
dit affrète par le Ministre dos Finances,
sous ré^rve de la possibilité pn.r le Com-
missaire général, après avis du Conseil
Supérieur-, cTnntoriser l'ouverture au nom
de l'ag^n-t-cnmptahlc d'un rompte courant
de ebéqiirs posfnnv dont, il fixera le mon-
lont m.nn'ronm,
Des recettes
Le Commissaire général est chargé de
l'établissement et de la transmission h
l'agent-comiDtalile. des tilres rie recettes.
Le prte venle des publications do
r.Exposili-nii cfsI fivé par 1(' Conseil Supé-
rieur.
Le compte administratif
Le ooiYiptc administratif r*«t soumis h
l'examen du Conseil Supérieur et accom-
pagné
De l'élit détaillé des dépenses liquidées,
mnis dont l'ordonnancement n'a pn être
effectué tfVFint le 31 mars do la deuxième
année :
De nll M, diMaillé des dépenses ordon-
nancées, mais non payées à la rlMurr, de
l'exercice.
Le Conseil Supérieur de l'Exposition dé-
libère sar ro eompte qui est. ensuite son-
mis ;"i ]'npr»roT>ntirvn du Ministre des Colo-
nies.
tM mjMSRO - ciMnuJIII
JEUDI OHt. à BEPTEMBHE 1927
1 l dl
Les Annales Coloniales
mm* aauuÉa d wwbm MW ropu Ml
.,. N8IIII-
Dirktium. MM RUftDBL et L.-G. THÉBAULT
lM AM4US Comuub III puftltonl mm du ami.
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Fonctionnaires métropolitains
'/- «'»
C'est dans une colonie que nous ne nom-
merons pas. Un certain nombre de lieux
communs, peu flatteurs pour les fonction-
naires métropolitains, s'y sont très long-
temps colportés. Oiseaux de passage, di-
saient les plus cléments; oiseaux de proie,
disaient les plus sévères. Et on concluait :
pourquoi aller demander à la métropole des
fonctionnaires, qui sont presque des
C' étrangers »? Pourquoi ne pas recruter
sur place magistrats, médecins, professeurs,
gendarmes, ingénieurs? A ces déclamations,
mises en œuvre par une propagande que j'ai
ici plusieurs fois dénodcée, un colonial qui,
lui, n'est pas un c étranger » a le courage
de s'opposer au nom du bon sens, de la rai-
son et de l'intérêt de ses compatriotes.
Que l'on augmente les possibilités de re-
crutement des fonctionnaires dans la colo-
nie même, rien n'est plus sage. Mais com-'
bien de temps faudra-t-il pour que ceux-ci
soient en nombre suffisant? Et, en atten-
dant, comment vivra-t-on? Car il faut vi-
vre, et on ne vit pas, hélas ! sans ingénieurs,
sans gendarmes, sans professeurs, sans mé-
decins, sans magistrats 1
Des ingénieurs, des tedhniciens pour les
services publics, cela ne s'improvise pas en
quelques années. Multipliez les bourses ac-
cordées aux jeunes gens du pays qui feulent
! lQursuivre leurs études en France; ils four-
niront plus tard de fort bons collaborateurs,
à moins que la vie de Paris ne les séduise
et que le charme de La métropole ne les re-
tienne. Mais routes, canaux, chemins de fer,
ports maritimes réclament des directions
permanentes et des exécutions immédiates.
Quant aux gendarmes, si indispensables à
la métropole, ne le sont-ils pas davantage
encore dans les colonies où la population
importée est d'autant plus considérable que
la main-d'œuvre est plus pauvre et pour
l'agriculture et pour les travaux publics et
pour les mines? Une police bien organisée
est la première des institutions, celle qui
sauvegarde toutes les autres. On parle bien,
de temps à autre, d'organiser une garde ci-
vique : cela pourrait tourner au vaudeville
ou au drame. Des expériences de ce genre
peuvent coûter fort cher,' et l'on n'affaiblit
Das impunément la crainte du gendarme.
a D'autre part, il est inutile de rappeler la
place que tient le développement de l'ins-
truction dans les préoccupations de la mé-
tropole, surtout quand cette métropole s'ap-
pelle la France. Un collège sans profes-
seurs, une école primaire sans instituteurs,
cela est inadmissible. Or, les écoles primai-
res surtout ne trouvent pas facilement des
maîtres. Heureusement, il y a au ministère
des Colonies mon vieil ami Paul Crouzet
qui s'emploie à en fournir et qui en décou-
vre aujourd'hui autant qu'il en faut. J'en
reparlerai un jour ou l'autre. Je me con-
tente à présent d'observer, avec l'auteur de
l'étude que j'ai sous les yeux, que, s'il n'y
avait pas d'instituteurs métropolitains, no-
tre France d'outre-mer devrait renoncer à sa
mission civilisatrice. >
Avec l'instituteur, le médecin voilà les
ileux apôtres de cette mission noble et gé-
néreuse. Le toubib est le grand bienfaiteur
de ces races déshéritées : on en réclame pour
les centres de colonisation, on en réclame
pour les tribus. Ecoutez cette phrase pleine
de regrets et de tristesse : « Que fait-on
actuellement pour sauver nos indigènes de
la déchéance et de la mort ? A peu » près
rien. Les médecins de colonisation visitent
les tribus deux fois dans l'année. Ils sont
donc en contact avec nos indigènes quinze
ou vingt minutes tous les six mois.. Tant
.t
mieux, s'écriera, un mauvais plaisant; lis
se porteront beaucoup plus mal quand ils
seront visités toutes les semaines! Plaisan-
terie peut-être spirituelle, mais on ne résout
pas questions aussi graves par quelques ca-
brioles. En fait, les indigènes meurent
comme des mouches parce qu'ils ignorent
les règles élémentaires de l'hygiène, celles
que le médecin et l'instituteur travaillent
à leur inculquer. Les indigènes dont il est
question, sont ravagés par la lèpre et déci-
més par la tuberculose; leurs femmes remé-
dient au lapinisme. par des procédés abor-
tifs traditionnels et qu'on a toutes les pei-
nes du monde à préciser; mortalité consi-
dérable, natalité de plus en plus faible;
le danger est énorme : qui donc prétendra
qu'il y a trop de médecins, ou qu'on devrait
laisser mourir les indigènes jusqu'à ce que
la colonie fournisse les toubibs capables de
sauver ce qui reste?
Même observation pour les magistrats.
c L'état pitoyable de ce service à l'heure
actuelle n est-il pas de nature à inspirer les
plus vives inquiétudes aux bons citoyens? »
Et les plus douces espérances aux mauvais?
Les juges de paix sont, paraît-il, d'une
compétence et d'une science juridique tout
à fait insuffisantes : 1 Qui ne voit quel-
que paradoxe dans le fait de faire appli-
quer le droit par les personnes qui ne l'ont
point appris? o Evidemment, il y a là quel-
que paradoxe; mais il y a. autre chose aussi,
et re n'est vraiment pas la peine d insister.
-- Et alors, au lieu de protester bruyam.
ment et inconsidérément contre les soldes
des' fonctionnaires métropolitains, contre les
frais de voyage qui leur sont alloués, contre
les charges qu'ils occasionnent ail budget,
ne vaut-il pas mieux mesurer les services
qu'ils rendent et mettre un terme à ces laïus
généraux dont l'utilité ne me parait pas
évidente, dont les conséquences fâcheuses
sautent aux yeux. S'il y a des abus, qu'on
les corrige, qu'on les supprime, 'sans
Dhrases, sans déclamations : agit - et non
parler. Mais qu"œ écoute la voix d'un
femme qui connatt sa colonie et ne se laisse
pp.«t emporter par une rhétorique facile et
dangereuse : les .métropolitains,, déclarcf-t-il,
ne s expaeieront pas si loin par. patriotisme
ou simplement pour les beaux yeux des co-
lons et des indigènes; ils ne le feront que
pour des avantages positifs, que s'ils ont la
certitude de vivre une vie plus large, plus
facile que dans la métropole et de réaliser
quelques petites économies; s'ils appre-
naient que la vie est plus chère dans cette
colonie qu'en France, ils n'y viendraient
qu'avec la promesse de soldes et de supplé-
ments de soldes, qu'on aurait grand tort de
ne pas leur accorder. Mais comment seront-
ils encouragés à y accourir si, avant même
de s'embarquer, ils craignent de rencontrer
une hostilité plus ou moins ouverte et de
voir mis en contestation la légitimité des
avantages qui doivent leur être consentis ?
C'est parler conformément au bon sens
et à la raison. On fait une mauvaise beso-
gne quand on détourne, par des propos ma-*
ladroits et inopportuns, les fonctionnaires
métropolitains prêts à se dévouer à une co-
lonie. Car, malgré tout, je suis de ceux qui
pensent que nos fonctionnaires métropoli-
tains, s'ils s'expatrient pour des avantages
positifs, s'éloignent de notre cher pays par
a patriotisme ». Terre de France, moult
estes doux pays ! Et celui qui part pour de
longues années loin de notre sol privilégié
et de notre ciel si beau, ne le ferait pas s'il
n'avait pas au --- cœur la foi qui rend aisé
le sacrifice. Sans cela, il est bien malheu-
reux, et même sans cela, n'est-il pas néces-
saire qu'en foulant la terre lointaine, il ait
le plus possible cette impression que c'est
presque la terre française qui se colle à la
semelle de ses souliers?
Mario Roustan,
Sénateur de Ilitérautt, ancien mintstre
Vite-président de la CommUston
xênaloriàle dot ColOfttel.
Le commerce de la France
et de ses colonies
0
Pendant ces huit premiers mois de 1927,
le commerce de la France avec ses colonies
a accusé les chiffres suivants, que nous com-
parons avec la période correspondante de
1026 :
Importations 1927 1926
Algérie. 1.622.557 1.788.321
Tunisie. « 275.371 408.074
Maroc 201.546 207.784
Afrique occidentale
française. 646.550 732.14e
Madagascar et dé-
pendances 164.751 264.372
Indo-Chine franç. 432.332 552.106
Autres colonies et
pays de protecto-
rat.,. 612.719 581.875
Totaux. 3.955.826 4.534.677
Par rapport à la période correspondante
de 1926, la valeur des importations du
commerce extérieur de la France qui fut au
total de 34.957.539 fr. pendant les huit pre-
miers mois de 1927 a diminué de 4 mil-
liards 681.716.000 francs.
Exportations 1927 1926
Algérie. 2.412.451 2.108.012
Tunisie. 487.694 540.877
Maroc. 628.348 813.829
Afrique occidentale
française. 371.868 557693
Madagascar et dé-
pendances.. 214.875 291.636
Indo-Chine franç. 747.544 910.388
Autres colonies et
pays de protecto-
tat. 377-592 368.964
Totaux. 5.240.372 5-591-399
La diminution des exportations du com-
merce extérieur de la France qui fut au to-
tal de 35.738.542 fr. pendant les huit pre-
miers mois de 1927 ressort à 1.861.876.000
francs.
Les exportations du commerce général
extérieur l'emportent de 781 millions de
francs. 1
Ce résultat est dû au-trafic, entre la Fran-
ce et ses Colonies et Protectorats ainsi que
nous le voyons ci-dessus. Nous avons im-
porté, en effet, de nos possessions d'outre-
mer, pour 3 milliards 955.826.000 francs de
produits, alors que nous y avons exporté
pour 5 milliards 24.0.372.000 francs. La
différence en faveur des exportatjpns res-
sort donc à 1 milliard 284.c46.ooo francs.
Si de ce chiffre on retranche les 503.54.5.000
francs qui représentent l'excédent des im-
portations des pays étrangers, on obtient le
chiffre de 781 millions, qui est celui de
l'excédent définitif.
i"
l o - -
Le naufrage des fauves
,Le paquebot français Saint-Etienne, qui
transportait en Angleterre un chargement de
fauves destinés aux jardins zoologiques de
Londres et de Manchester, se trouverait en dé-
tresse dans l'océan Atlantique. par suite de
l'éclatement des chaudières. Il commençait à
sombrer lorsqu'il fut rencontré par le navire
britannique Duke of - Westminster.
A ce moment, plusieurs Hef et tigres
avaient réussi à sortir de leurs cages et à en-
vahir le pont. L'équipage du navire avait dû
se réfugier dans les cales et se défendre à coups
de revolver.
La dépêche, assez laconique, ne dit pas
ri le Saint-Etieme est perdu ni si l'équipage
a l'té sauvé par le navire snflaisi
La défense de rindochia*
0
Çette importante question a
préoccupé tous les Gouverneurs Gé-
néraux gui fe sont succédé à Ha-
noi. d'epuis M. Doutner qui élabora le pre-
mier un vaste programme pour la mise, en
état de défense de nos possessions^ asiatiques.
Aujourd' hui, il semble qu'utt nouveau
plan soit sur le point d'être appliqué par
M. Alexandre Varenne, puisque le ministre
des Colonies a fait siennes les suggestions
du Gouverneur Général de VIndochine et
que la Commission des Finances de la
Chambre vient, comme les Annales Colo-
niales l'annonçaient samedi, d'adopter un
projet d'augmentation de 40 millions pour
la mise en état de défense des colonies de
l'Union Indochinoise.
Le programme d'il y a vingt ans, dont le
général Borgnis-Desbordes fut l'exécuteur,
tendait à relier toute la côte, du Totthin en
Cochinchine par une ligne de forts, eux-
mêmes appuyés sur des cités fortifiées à l'ar-
rière. il fut en partie réalisé.
Aujourd'hui les conceptions défensives
ont naturellement. beaucoup évolué, tenant
compte de nos relations extérieures. Elles
s'inspirent des leçons de la guerre et de
la nécessité d'une utilisation beatecoup
plus importante des troupes indigènes, non
plus dans des garnisons comme autrefois,
mais dans des camps pppropriés et situés
dans les meilleures conditions pouf la dé-
fense militaire du pays.
Dalts ces camps, Ifentraiiietnetit des effec-
tifs est beaucoup plus facile ci les jeunes
recrues y sont préservées contre cette propa-
gande anti-française qui, depuis plusieurs
années, a essayé, sans y parvenir, d'altérer
le loyalisme de nos sujets.
D ailleurs, je crois qu'il rentre dans la
pensée de mon ami, M. Alexandre Varenne,
de, s'inspirer d'un autre projet récent
et tendant à organiser les cadres indigènes
des troupes annamites. Ce serait la possibi-
lité d'entrée à Saint-Cyr de nos sujets
d'élite, qui en sortiraient avec l'épanlettc,
qui pourrait être également obtenue, mais
alors à l'ancienneté par les sous-officiers
annamites sortis d'un centre identique à
Saint-Maixent.
Il y auront, lieu également d'étudier Vor-
ganisation d'unités prises en dehors de la
race annamite, formées par exemple avec des
Cambodgiens et des Moïs.
Le Conseil consultatif de défense des
Colonies a été appelé à examiner les desi-
derata formulés par le Gouvernement Géné-
ral de VIndochine et il a décidé de les
faire aboutir.
Les créations nouvelles portent :
Pour le Tonkin
Un bataillon de légion;
Quatre compagnies de montagnards indi-
gènes;
Un groupe d'artillerie de trois batteries;
Deux sections de chars légers;
Deux pelotons d'automitrailleuses ;
Trois sections télégraphiques ;
Une escadrille.
Pour la Cochindhine
Un bataillon 'd'itzfayiteric coloniale.
Il s'agit dont d'une augmentation de
personnel de 1.500 hommes de troupes euro-
péens et 1.250 hommes de troupe indigènes
environ.
Les convoitises ci les rivalités dont
VExtrême-Orient est le théâtre et Vclotgnc-
ment de la métropole justifient ce renforce-
ment' des éléments de défense de nos pos-
sessions indochinoises.
Charles Debierre,
Sénateur du Nord
-le
L'EMPEREUR D'ANNA M EN FRANCE
--0-0.---
L'Empereur d'Annam, accompagné de
Mme Albert Sarraut, Mme et M. Laroche,
fille et beau-fils du ministre de l'Intérieur et
M. Charles, ̃< gouverneur général honoraire
a visité, avant-hier, la région de Perpignan.
Après avoir déjeuné à Olette, l'Empereur
d'Annam et sa suite se sont rendus devant
le monument aux morts de la guerre pour y
déposer une gerbe de fleurs.
Dépêches de l'Indochine
OQ
Navires de guerre américains à Saigon
Au cours du grand dîner, offert diman-
che soir, à la division navale américaine,
le gouverneur de la Cochinchine, évoquant
les fêtes dont est L'objet la Légion améri-
caine en France, a dit combien.la Cochin-
chine était heureuse d'avoir elle aussi l'oc-
casion de recevoir dans ces circonstances
d'aussi brillants éléments de la grande
flotte des Etats-Unis. Il a porté un toast à
t'amiti traditionnelle des deux pays. Un
bat très animé a clôturé la soirée.
Les navires américains ont quitté Sai-
gon, lundi après-midi.
q
Tournée théâtrale
en Indochine
C'est ce soir que partira la troupe drama.
tique engagée par M. Bourrin pour la sai-
son 1927-28 à Hanoï et Haïphong. M. Montis,
qui est également administrateur et metteur
en scène de la tournée, emmène avec lui
Mlle Hélène Manson qui vient de jouer, avec
succès, la Prisonnière, dans toutes les gran-
des villes de France.
Le programme sera des plus intéressants.
Parmi ce répertoire, à la fois moderne et
classique, citons : La Souriante Madame
Beudet, Mademoiselle Bourrat) Une De-
mande en mariage, de Tchekow. La Dupe,
Au Grand large, Le Pêcheur d'ambres, Le
Misanthrope, Les Fourberies de Scapin, Le
Testament du Père Leleu, PArlé sienne, Le
Pain de ménage, II faut qu'une forte soit
ouverte ou fermés, etc., etc.
, L'Aviation Coloniale
OO -
Paris-Madagascar et retour
Le paquebot Aviateur-Roland-Garros est
arrivé à Marseille, venant de Madagascar.
Parmi les.passagers" qu'il ramenait se trou-
vait le commandant Uagnaux, accompagné
de son mécanicien, le sergent Treiller.
Nos lecteurs se souviennent que les deux
aviateurs, partis de Majunga le 13 juillet,
traversèrent la Grande Ile et le canal de Mo-
zambique sans incident. Après Quillimane,
ils suivaient le Zambèze lorsque, le 23 juil-
let, ils 'durent atterrir à Chicoa.
L'endroit n'était pas propice et l'appareil
éprouva de si sérieuses avaries qu'il ne fut
pas possible de le réparer. Nous ne pouvions
compter sur aucune aide, raconta le com-
mandant Dagnaux à notre correspondant,
nous dûmes abandonner l'avion, et nous
gagnâmes Tété, après avoir parcouru
20 kilomètres en forêt et, grâce à un vieil
hydroglisseur abandonné par les Portu-
gais, nous descendîmes le Zambèze jusqu'à
Mouraïsa. De là, par chemin de fer, nous
gagnâmes Dar-el-Salam.
Malgré ces incidents, je suis très satis-
fait de mon voyage, ajouta l'aviateur.
Le commandant Dagnaux est arrivé ce
matin à la gare de Lyon où il a été reçu par
des personnalités de l'aviation et quelques-
uns de ses camarades.
Le circuit aérien du Maroc
Un Goliath, piloté par le lieutenant Ma.
zurier, a atterri à Fez après avoir bouclé le
circuit du Maroc en douze heures.
L^'aviateur a déclaré qu'il avait eu une
ftetite brume le matin et un vent assez vio-
lent à partir de Marrakech. 11 survola Ca-
sablanca à faible hauteur.
De Londres au Cap
Le lieutenant Bentley, venant de Kimber-
ley, a atterri au Cap hier, à 2 h. 40, ayant
couvert environ 12.500 kilomètres.
Bentley avait quitté l'aérodrome de Croy-
don le ior septembre sur une avionnette de
40 CV ; après une escale au Bourget, il avait
survolé la France, l'Italie, la Grèce, la Sy-
rie, l'Egypte, le Soudan, et par la vallée
du Nil avait gagné l'Afrique Orientale et le
Transvaal.
Bruxelles-Congo
Les aviateurs Medaets et Vcrhaegen sont
décidés à entreprendre le raid Bruxelles-
Congo belge entre le 6 et le 14 octobre, si
les circonstances atmosphériques le permet-
tent.
Il est possible que le départ n'ait pas lieu
du camp d'aviation d'Evère, qui ne permet
le décollage d'un appareil lourdement char-
gé, nue par vent nord-est. On envisage la
possibilité d'un départ du camp de Wevel-
ghen qui permettrait le départ par vent nord-
ouest. L'appareil se trouvant remisé à Evère
serait, en cas de départ de Wevelghen, trans-
féré la veille au soir à charge réduite.
En Syrie
L'aviateur allemand Koennecke a quitté
Alep hier, comptant atteindre Bassorah.
Après avoir atterri, par suite d'une panne,
dans le voisinage de Mouslimie, l'avion a
été dépanné par l'aviation militaire fran-
çaise, et il est reparti le 27 'septembre à
7 heures pour Bassorah où il serait arrivé.
PARIS HANOI EN AUTOMOBILE
M. Duverne, oui fit jadis, en automo b i l e,
M. Duverne, l'Afrique de l'ouest à l'est en
la traversée de que de l'ouest à l'est en
compagnie de M. Tranin, entreprend un nou-
veau raid très important. 11 se propose, en
effet, en trois mois environ, d'aller de Paris
à Hanoï.
Il est parti hier matin de la place de la Con-
corde en compagnie de M. Lannes, mécani-
cien. et M. Marcini, opérateur de cinéma.
cien, L'itinéraire qu'il compte suivre passe par
l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie,
la Tripolitaine, l'Egypte, l'Arabie, la Perse,
îles Indes, le Cambodge, le SIam, l'Annam et
l'Indochine.
M. Duverne compte couvrir en trois mois
et demi la distance de 28.000 kilomètres, dis-
tance qui serait déjà très honorable pour une
voiture roulant sur les routes de France.
La voiture est bien équipée et la remorque
renferme 500 kilos de bagages, parmi lesquels
se trouvent des armes, car certaines contrées à
traverser sont fort mouvementées, et puis, poun
l'alimentation, il faudra beaucoup compter sur
la chasse.
Foire de Marovoay
--0.0--
Cette foire s'est tenue dans l'important cen-
tre rizicole de Marovoay, comme d'habitude,
les 14, 15 et 16 août. Son succès s est affirmé
à nouveau. On peut en juger par les chiffres
suivants des transactions opérées pendant ces
trois jours :
Elles s'élevaient :
En 1925, à 570.000;
En 1926, à 615.000;
En 1927, elles ont atteint 791.000.
De nombreuses attractions avaient attiré un
grand concours d'indigènes à la foire.
Un concours agricole et industriel a réuni
des échantillons de la production du pays qui
ont intéressé beaucoup les visiteurs. Les lots
de riz surtout furent admirés, et les riziers et
riziculteurs européens constatèrent, une fois de
plus, que la région, de Marovoay produisait
des riz capables de concurrencer les plus beaux
riz actuellement vendus sur. le marché d' Eu-
rope.
M. Leroy, directeur d'exploitation et admi-
nistrateur des rizeries du Havre, récemment
arrivé de France, en fit la démonstration écla-
tante en mettant côte à côte des échantillons
de riz de luxe produits au Havre et d' autres
pris au hasard parmi les riz pitonnés exposés
par les indigènes. La conclusion de cette eçon
de choses est des plus intéressantes pouwai,
nir économique de l'himterland de Maiunca.
Avec un jardin d'essai installé rationnelle-
ment et des efforts méthodiques, on obtiendra
facilement l'amélioration des types de riz
actuellement cultivés par l'indigène et une pro-
duction intensive de paddy de choix qui pourra
se vendre aux cours les plus hauts.
M. Léon Perrier
au CoAseil Général de l'Itère
0-0
Le Conseil Général de l'Isère a réélu prési-
dent. par 29 voix sur 42 votants, M. Léon
Perrier, ministre des Colonies.
En prenant possession du fauteuil président
tiel, M. Léon Perrier souligne l'importance
du programme auquel s'est attelé le Gouver-
nement : établissement d'un rigoureux équi-
libre budgétaire et amortissement et consolida-
tion de la dette publique. 1
Les conseillers de la fraction socialiste ont
Omis le vœu que soit maintenue intégralement
la loi du 1rr juillet 1901 sur les associations tl
(l!l'dle soit appliquée uux chartreux comme aux
uulrcs congrégations;
Le Conseil générai, relevant les aHaques
odieuses contre son président à l'occasion de
l'exercice d'un mandat qu'il détenait de l'as-
semblée, lui renouvelle son entière confiance
et le charge de poursuivre, avec rapidité et sans
faiblesse, les aménagements du couvent de la
Grande-Charlreuse, seloio les vœux antérieure-
ment manifestés par l'assemblée.
*
* *
M. Léon Perrier, ministre des Colonies,
retour du Conseil Général de l' Isère, çst
attendu à Paris demain matin.
Il se rendra à 10 heures à Rambouillet pour
assister au Conseil des Ministres.
8..
R.. VIOLLEITE
au Conseil Général d'Eure-et-Loir
- ---v
M. Maurice Viollette, Gouverneur Général
de l'Algérie, réélu président du Conseil Gé-
néral de l' Eure-et-Loir, a prononcé un dis-
cours fort important au point de vue de la
France et du rôle de la 111° Internationale qui
a fait courir de grands dangers à l'Afrique du
Nord.
Le Gouverneur Général n' est pas sans mani-
fester <( quelque légitime inquiétude sur les
ambitions de ce pays qui n'est pas l'Allema-
gne, où l'on parle volontiers de la poudre
sèche et où l'on s'imagine que la France est
le plus grand obstacle à une majestueuse
expansion des temps antiques/
L'honneur du la France, a ajouté M. Muurice
Yiullette, est de 11e pas s'émouvoir plus que de
raison de rodomoatudes qui resteront stériles,
lant que des concours ne viendront pas enhar-
dir des réclamations toutes iiénOftajes de la lic-
vre de l'égoïsine sacré. A nous d'être clair-
voyants et de nous rendre compte que de nou-
veaux malentendus graves s'élevunt entre lu
France et l'Allemagne seruient un terrible péril
pour la pnix du monde.
C'est aussi notre volonté de paix qui doit
nous dresser de toutes nos forces contre les
entreprises de lu 111* Internationale qui, "I)Rr ses
agents, comme pur son or, entretient dans le
inonde, un véritable état de guerre contre Ja So-
ciété moderne quelle qu'en soit la forme. A
ceux qui se révèlent comme des belligérants,
nous avons le devoir de répondre en belligé-
rants.
LD A TILAMTDDE
--0-0--
Le problème du « continent disparu » conti-
nue à faire l'objet de discussions entre géo-
logues et géographes.
Une des thèses des géologues, qui placent
le mystérieux continent entre l'Afrique et
l'Amérique du Sud, suppose qu'il se serai t
effondré à la suite d'un cataclysme, et &an>
doute avant l'arrivée de l'homme sur la terre.
Bien que l'on ait trouvé une analogie entre la
faune et la flore fossile de ces deux continents,
cette thèse ne pourra jamais être prouvée d'une
façon irréfutable avant que la science soit par-
venue à sonder les profondeurs de l'océan
Atlantique et à connaître la structure de la
couche rocheuse qui gît sous les eaux et sous la
vase du fond.
Cette thèse, qui place la disparition du con-
tinent à une époque relativement reculée lU
point de vue géologique, n'arrive pas, toute-
fois, à expliquer la civilisation disparue de
r Atlantide telle qu' elle a été évoquée par
Platon.
Un savant allemand, Paul Borchardt, vient
de formuler une -nouvelle hypothèse à ce sujet.
Pour lui, l'Atlantide serait identifiée avec
l'Afrique du Nord prise en bloc. La mer de
l'Atlantide aurait été un ancien golfe qui
s'étendait à l'intérieur du 1 pays à partir du
golre de (jabès. On sait que cette région a
été le siège d'une civilisation fort ancienne,
et aujourd'hui encore, elle est sujette à des
tremblements de terre fréquents.
Le géographe allemand suppose que ia capf-
tale de l'Atlantide aurajt été située sur une
île au milieu du golfe. La disparition de cette
île, engloutie avec sa ville et ses temples à la
suite d'un tremblement de terre.
Le statut de Tanger
0
Lu général Primo de Rivera a communi-
que au Conseil des ministres du gouverne-
ment. espagnol, réuni hier, les impressions
que M. Quinones de Leon lui avait trans-
mises sur la reprise éventuelle, des négo-
ciations de Tanger.
Le général a indiqué qu'il était possible
que les réclamations présentées auprès de
toutes les puissances intéressées aient pour
résultat que l'affaire prenne une lournurc
plus cnnlniine aux aspirations espagnoles.
Une entrevue Chamberlain-Primo de Rivera
Sir Aiislen> Chamberlain, minisire des Af-
faires êlrangàres britanniques, qui effectue
mi ro moment une croisière en mer, est ar-
rivé à Barcelone hier.
On attend. aviourd'hui l'arrivée du géné-
ral Primo de nivera, qui a quitta Madrid
hier soir.
lé'opinion générale est que les devr mi-
nistres se rencontreront alin de discuter la
qlmslion du statut de Tanncr.
-, -.
A TANGER
La Chambre de Commerce a procédé
pour le 4° trimestre à l'élection de son pré-
sident. M. Henri Pochon, citoyen français,
jouissant de l'estime unanime de ses conci-
toyens, a été élu.
La fièvre jaune au Sénégal
0
Ainsi que nous l'avons annoncé, M. Carde,
Gouvemellt Général de l'Afrique Occidentale,
et le raédfetia inspecteur général Lannet, direc-
teur du «etviçe de Santé colonial, ont pris pas-
sage, hi-et à 11 heures, à bord du paquebot
Médie-II, courrier de l'A.O.F.
M. Carde a fait à notre correspondant des
déclarations suivant l'état sanitaire de l'A..
O. F. :
- Des eus de lièvre jaune se sont produits,
a-t-dl dit, (tont il ne faudrait pas exagérer le
nombre : uJt par jour, c'est le maximum de ce
qui a éto constaté à l'intérieur. On a mis en
circulation des chiffres très exagérés.
Le seul fyil .de notre retour là-bas va calmer
les jnquit')hdèS injuslitiées qui se sont manifes-
tées. La mission, que dirigera le docteur Petit
tera le reste au yoirU do vue médical.
Erfposilto coloniale iotf rnatiolale
de 1929
---0-0--
- £ 00 services financiers
Voici lus principales dispositions de l'ar-
rité pris par les ministres des Colonies
et des 1* iimnces uu sujet du règlement de
la coinjjluJjiUlé de l'hxpusilioll Coloniale
internationale de Paris en 1929.
- Les services financiers de l'Exposition
Coloniale Internationale s'exécutent par
gestion et par exercice ut il en est rendu
compte hJo lu inônie manière.
Le régime liiianeier est semblable à ce-
lui des iJUtigels.
Le Cojntnis&aire général de l'Exposition
Coloniale Iiilcruatioxiulc est seul orùunna-
teur des làopeiiîses. Le Commissaire géné-
ral uitlsi (L ue le Secréluirc générul du com-
inissariut général chargé de le seconder ou
de le reinpkjcor dans les conditions pré-
vues pur l ui ticle i du décrllt du iUo juillet
19ii, peuvent se faire suppléer par un dé-
légué puiir 111 signature des manduts de
puieinejil et autres pièces de comptabilité.
La signature du suppléant devra être ac-
créditée uU]Jt-ès dt: 1 agent-comptable.
Toule personne autre que le comptable
qui, sang autorisation légale, s'est ingérée
dans le in anicment des deniers de l'Expo-
sition, est., par ce seul fait, constituée
comptable sans préjudice des poursuites
qu'elle encourt par application de l'article
258 du Code péIlal,comme s'étant immiscée
sans titre dans des fonctions spéciales.
eu budget et des crédits
Le budget de l'Exposition Coluniale In-
ternationale comprend :
1° Des recettes eL des dépenses ordinai-
res ;
2° t Des recettes et des dépenses extraor-
dinaires.
Les recottes ordinanires se composent
outre la subvention de huit millions de
francs prévue à l'article 10 de la loi du 22
juillet 15)27 et frappée d'une affectation
spéciale
1° du profit net de l'émission des hons
à lots ;
2° de K subvention de la Ville de Pa-
ris ;
3° Des gubveiitioris, dons, libéralités et
fonds de concours de toute nature prove-
nant d'administrations publiques, de Cham-
bres de commerce, d'Associations Syndi-
cales ou Mitres, ou (le particuliers ;
-1° De toutes autres recettes provenant
de l'exploUnt ion de l'Imposition et notam-
ment :
Du jiixid ait des entrées en numéraire y
compris li'^j i-artes d'abiuvncinenj. s'il en est
créé.
Des droits d'ncculJation. ou redevances
payés pur lus exposants ;
Des redevances payées par les conces-
sionnaires (rétablissements d'alimentation,
de publicité, (le spectacles, du. cinémas, de
reproduoli^in, de kios<]urs de vvntu ,etc.
Des pré3èv-enjonls opérés sur les ventes
d'objets exposés ;
De la vnte des matériaux des édifices de
l'Expositio n.
Parmi leg dépenses il faut signaler :
Le montant, du paiement de la taxe sur
les lots qtae TErxposition prend tt sa charge
en exécvlion de l'obligation à laquelle elle
a souscrit par la convention avec le Crédit
Foncier et divers établissements finan-
ciers.
Les remboursements it la Ville de Paris
effectués pn exécution de la convention du
9 mai 192V passée entre l'Etat et la Ville.
Le budget est établi par le Commissaire
général ; il est arrêté par le Conseil Su-
périeur de l'Exposition et soumis, après
avis du Contrôleur des dépenses engagées,
A l'approbation, du Ministre des Colonies et
du Ministre des Finances.
Les crédits reconnus nécessaires en
cours d'cyel-cice sont délibérés et approu-
vés dans lfts mêmes formes.
Les fonda libres de l'Expositinn sont. dé-
posés 0n compte-courant au Trésor ft. la
Caisse Ce-nfr-ale tL nn compte de fonds par-
ticuliers cm dans les établissements de cré-
dit affrète par le Ministre dos Finances,
sous ré^rve de la possibilité pn.r le Com-
missaire général, après avis du Conseil
Supérieur-, cTnntoriser l'ouverture au nom
de l'ag^n-t-cnmptahlc d'un rompte courant
de ebéqiirs posfnnv dont, il fixera le mon-
lont m.nn'ronm,
Des recettes
Le Commissaire général est chargé de
l'établissement et de la transmission h
l'agent-comiDtalile. des tilres rie recettes.
Le prte venle des publications do
r.Exposili-nii cfsI fivé par 1(' Conseil Supé-
rieur.
Le compte administratif
Le ooiYiptc administratif r*«t soumis h
l'examen du Conseil Supérieur et accom-
pagné
De l'élit détaillé des dépenses liquidées,
mnis dont l'ordonnancement n'a pn être
effectué tfVFint le 31 mars do la deuxième
année :
De nll M, diMaillé des dépenses ordon-
nancées, mais non payées à la rlMurr, de
l'exercice.
Le Conseil Supérieur de l'Exposition dé-
libère sar ro eompte qui est. ensuite son-
mis ;"i ]'npr»roT>ntirvn du Ministre des Colo-
nies.
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