Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-09-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 septembre 1927 27 septembre 1927
Description : 1927/09/27 (A28,N141). 1927/09/27 (A28,N141).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451135d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-HUITIEME ANNEE. N° 141.
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MARDI SOIR, 27 SEPTEMRBE 1927
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Les Annales Coloniales
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Offensive coloniale
*
La réunion de l' Assemblée de la Société
- Nations à Genève- a donné lieu à une
véritable offensive coloniale de la part de la
presse ital ienne. L'occasion en a été l'entrée
d'un représentant de l'Allemagne à la Com-
mission des Mandat. et l'adversaire visé : la
France.
Il semble que tout soit chez nos confrères
italiens prétexte à déchaîner leur colère contre
notre pays. Ainsi, une agence ayant, au début
de ce mois, annoncé que l'on envisageait dans
les cercles officiels de Paris la -construction
prochaine du transsahariem dont nous avons, à
plusieurs reprises, entretenu nos lecteurs, aus-
sitôt l'un des journaux fascistes les plus ardents,
proteste et s'irrite de ce que la France entend
par ce moyen « s' annexer les populations noires
d'Afrique et transporter facilement en Europe
ses troupes de couleur ».
Il ajoute, emporté par la passion : « Impé-
rialisme sénile d'un peuple qui n'a plus de
dents et pourtant veut manger à quatre rate
liers, appesantissant sa goutte avancée par de
lourdes indigestions. » Il continue sur ce ton
violent : « C' est l'indice qu' en France tout
se médite et se perpétue en haine de l'Italie,
dans la terreur de l'Italie, au détriment de
l'Italie. Nous sourions, mais nous gardons la
conviction que le chemin de fer transsaharien,
pour être un instrument de civilisation et non
de barbarie, de paix, et non de guerre, doit
partir de Tripoli. »
Ce n'est pas plus difficile que cela. Voilà
avec quélle aisance remarquable !e plomb vil
peut se charger en or pur.
Mais ce qui préoccupe par-dessus tout nos
voisim, c'est la question des mandats. Les ex-
aHiés parlent-ils de redistribution des mandats,
ou bien fait-on courir le bruit qu'ils y songent,
les journalistes italiens sont aussitôt aux écou-
tes, tendant l'oreille pour percevoir les moin-
dres propos.
Il en fut ainsi à la fin d'août, où l' on ra-
conta que la France et l'Angleterre s'entrete-
naient de la qUeltian. Ce n'était, parait-il, pas
vrai, mais peu importe, et voilà le correspon-
dant parisien du Comète della Sera qui envoie
à son journal un long article où, après avoir
raconté les faits, il expose les revendications
de son pays qui se résument ainsi : la priorité
italienne en cas de nouvelle répartition.
La nouvelle vraie ou fausse a naturellement
un écho dans toute la péninsule où r on se met
à nouveau à disserter sur les droits de l'Italie.
On a parlé, dit un journal, de parallélisme
entre les droits de l'A llemagne et ceux de
Htatie. C'est là une thèse fausse et insoute-
nable. Le droit de priorité de l'Italie est
absolu. Il faut que les alliés et tous les Etats
retxésentés à Genève - le reconnaissent. Les
Alliés devraient, dans leur loyauté, se souve-
nir « qu'ils n'ont pas observé l'article 13 du
Pacte de Londres oui promettait des compen-
utions coloniales à l'Italie en raison des béné-
fices coloniaux éventuels de l' Angleterre et
de la France. Or, les compensations ne sont
pas venues. Il reste donc un compte ouvert
entre l'Italie et ses ex-alliés, qui ne peut se
fermer que par une large révision des systèmes
et des méthodes coloniales de l'Europe ».
Les Alliés parlent d une révision possible
de la distribution des mandats, mais au fond
ils n'y pensent pas sérieusement. Les propos
qu'ils tiennent ou qu'on leur prête sont salts
portée véritable et trahissent le dessein de ne
pas modifier le statu quo. Or, l'Italie ne peut
s'associer à cette politique contraire aux pro-
messe: qui lui ont été faites, à ses intérêts et
à l'esprit de la Société des Nations.
Le Giomale d'Italia déclare, en effet, à la
Idate du 26 août dernier : -
« La position de l'Italie dans le problème
« colonial est déterminé par l'esprit même de
« la Société des Nations. La Société, c est-à-
« dire la paix entre les nations, se réalise avant
« tout par l'équilibre de leurs droits et de
'« leurs intérêts. Cet équilibre n'existe pas, à
« l'heure actuelle. 11 y a des ptays riches et
« des paW pauvres, des pays comblés de colo-
« nies et des pays encore déshéritb. L'Italie
« avec ses 40 millions d'hommes, est parmi
« ces derniers. Elle demande une péréquation
« des colonies et des matières premières, pre-
« mière condition pour un travail ordonné ».
jusqu'ici, ce sont des journalistes, person-
nages sans responsabilité, qui sont intervenus
dans la question. Mais nous al lons assister à une
intervention plus importante. A Milan, s'est
tenu, il y a quinze jours, un Congrès de géo-
graphie. Le ministre des Colonies, M. Feder-
zoni, y a assisté et a naturellement pris la pa-
role. Voici ce qu'on lit dans son discours :
« Il faut vaincre cette nature rebelle d Afri-
« que. La pensée du prophétique fondateur
« d' A lexandrie et de la rivale victorieuse de
« Carthage est devenue l'instinct de l'Europe
« civilisée, le besoin de l'l'alie. Aujourd'hui,
« "Italie entière a la conscience de ce beIoiR,
« de cette prédestination. Par sa vigueur dis-
« ctplinie et ardente, elle est égale à la tâche
« qui lui revient dans l'œuvre commune de
« civilisation. Le jour où on devrait pourvoir
t à une révision e des positions coloniale., per-
il Sonne ne pourrait refuser à l'Italie le droit
« de revendiquer une priorité absolue. »
Tout en laissant de côté les images un peu
tllqUées, et même si l'on veut cettè allusion à
la grandeur romaine, on se trouve en présence
d'une doctrine très ferme et qu'on ne saurait
passer sous silence. Les paroles de M. Feder-
zoni. venant après celles de M. Cantalupu.
dont nous avons entretenu nos lecteurs l'an der-
nier, témoignent d'une suite remarquable dans
les desseins de la politique coloniale italienne.
Les journaux de Rome en soulignent l'impor-
tance. La Tribvna s'exprime ainsi : « Rendu
public par les paroles du ministre des Colonies,
le point de vue italien peut désonnais être
considéré par nous et aussi par les autres
Notre confrère italien couàm en des termes
qui, en dépit de leur modération, sont graves
et méritent d'être retenus : « Pour le moment,
dit-il, la discussion ne dépasse pas les limites
que nous avons fixées tout d'abord. Nous som-
mes encore dans le champ des tendances, et
il faut reconnaître au Gouvernement fasciste le
mérite indiscutable d'avoir largement concouru
à provoquer ces tendances, à les provoquer suf-
fisamment en ce qui concerne l'Italie, à faire
naître en Europe une discussion qui est abs-
traite, certes, mais qui est déjà une réalité, elle
aussi: La première étape, croyons-nous, a été
parcourue. Elle a consisté à imposer la discus-
sion à l'opinion publique de tous les pays en
faveur des Etats qui southent d'une grave pé-
nurie coloniale. La lutte diplomatique sur ce
sujet continue sans trêve. C est un des points
fondamentaux qui ne peuvent plus être ignorés.
Toute discussion sur l'équilibre et sur la paix
aboutit au terrain africain ; les Puissances qui
ont besoin de richesses regardent vers l'Afri-
que comme vers le réservoir dont elles peuvent
encore tirer tout ce qui leur est nécessaire
pour ne pas tomber dans une irrémédiable ser-
vitude économique, et par conséquent politi-
que. -- ))
Op excusera la longueur de la citation, mais
elle n est pas inutile, d'autant plus que cet
article passe pour officieux. En tout cas, on ne
saurait mieux traduire la pensée du Gouver-
nement italien en cette matière.
Il ne faut rien exagérer, nous fera-t-on obser-
ver. D'accord, mais il ne faut pas, par un
sentiment contraire, fermer les yeux sur tes
manifestations de l'opinion publique analogues
à celles que nous venons de signaler.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commisnion
des Affaires étrangères.
Dépêches de l'Indochine
--:-"0--
Navires de guerre américains à Saigon
Le Commandant et l'Etat-Maior de la 45°
d 'e la 46o
division de destroyers de la flotte améri-
caine sont allés saluer, samedi dernier, le
Gouverneur de la ('ocitinchine, qui leur
rendit leur visite dans l'après-midi. D'autre
part, le conducteur de l'escadre, le Paul-
Jones, et six destroyers sont arrivés sa-
medi après-midi, lin dîner de 60 couverts a
été donné dimanche soir par le Gouverneur
de la Cochinchine, en l'honneur de l'Etat-
Major et des officiers ( la division amé-
ricaine.
Interdiction d'un journal au Tonkin
L'introduction, la mise en vente et la cir-
culation du journal La Nation annamite
sont interdites sur le territoire du Tonkin.
Ce journal est l'organe européen du parti
annamite de l'Indépendance.
et*%
Enfin libéré !
I In péri gourd in, M. André Pâteux, de
Mussiduri, ingénieur des chemins de fer
de l'Indochine :i llanoi, qui fut prisonnier
cinq nmis, d'une bande de pirates chinois,
vient dPtrc remis en liberté. Voici com-
ment il fut pris par les corsaires :
Le 17 avril-, M, André Patoux apprenait
qu'un de ses agents venait d'être capturé
par une bande de pirates. Il lit mettre une
machine it vapeur sous pression et se ren-
dit seul, au camp ennemi, dans le but de
négocier la libération de son auxiliaire.
Mais au lieu de la mi accorder, le chef des
pirates le retint, à son tour, comme prison-
nier.
Dès qu'elle fut connue, cette arrestation
produisit une vive' émotion à Hanoï. Le
gouvernement en fut saisi, ainsi que les
autorités chinoises, et la négociation pour
la délivrance de M. Va toux fut entreprise.
Les démarches furent difficiles et longucs,
puisqu'elles durèrent cinq mois.
0000.
Un coigrès d'étudiants annamites
à Ail-ta-Provroct
-0
Les étudiants annamites, dont le congrès
vient de se tenir à Aix-en-Provence, ont
été reçus hier matin dans la salle d'hon-
neur de la chambre de commerce de Mar-
seille. M. Henri Brenier, directeur, général
des services de la chambre leur a fait une
conférence sur l'histoire de Murseille.
Les Français à Shanghai
--0-0-
Samedi dernier une prise d armes des
troupes françaises et étrangères détachées
à Shanghaï a eu lieu. Au cours de cette ma-
nifestation, M. Naggiar, consul de France,
a reçu les insignes d'officier de la Légion
d'honneur. "ne foule considérable (Fran-
çais, étrangers et Chinois), assistait à cette
cérémonie.
(Par dépéclie.)
8..
, Un tigre bien gentil
---0-0-
Un vieillard eL «on petit-fils, âgé de
10 ans, furent attaqués pur un tigre, dans
un village de FEtat de Mysore, à proxi-
mité de la jungle.
Le tigre emporta l'enfant. Les gens du
village organisèrent alors une battue et,
après deux jours, on retrouva J'enfant sain
et sauf auprès d'un étang.
Au moment où les gens du village arri-
vaient. le tigre ios attaqua, mais fut chassé
dans ia jungle, à laquelle on mit, le feu.
8.a
LE TAUX DE LA PIASTRE
--0-0--
Le (,nunrneur (îénérnl de l'Indochine vient do.
fnire connaître ou ministre des Colonies qu'à la
date du 22 septembre 1027 le taux officiel de Il
piastre A Saigon était de 12 fr. 30 et de 12 fr. 35
te 23 du même mois.
La culture du riz
dans la plaine du Marovoay
»♦»
eam5..-
A
On peut évaluer à 6.000 hectares
environ la super ficie actuellement
mise en culture dans cette partie de
Madagascar 'dont je signalais la fertilité dans
un récent article.
Le riz s'y cultive pendant deux périodes.
IOD'avril à octobre pendant la saison se
che, c'est le a vary jeby ». C'est celui qui
rapporte le plus et qui fournit la majeure
partie du riz exporté. Les semis se font en
pépinière d'avril à mai, le repiquage a lieu
un mois après sur la rivière dont l'herbe a
disparu par suite du piétinement des bœufs.
Un des avantages de cette opération en
pays flat ; c'est de provoquer la formation
d'une boue dont les matières se déposent en
plus grandes quantités dans les parties bas-
ses où règne une plus grande épaisseur d'eau
et, par conséquent, nivelle le sol - ce qui
facilite Virrigation.
Deux mois après avoir été repiqué, le riz
entre en floraison, la couche d'eau est alors.
maintenue entre 20 et 30 centimètres suivant
les variétés cultivées et aussi les quantités
d'eau disponibles. Trois mois après, la ré-
colte peut être effectuée et le battage a lieu
sur la rizière asséchée. Il existe quelques
variétés dont la durée de végétation varie en-
tre 3 et 4 mois.
20 D'octobre à mars fendant la saison des
flûtes, c'est le « vary asara ». Les terres
basses à « vary jeby » étant submergées ne
f cuvent être cultivées, le « vary asara » est
donc refiqué sur les parties qui, par leur re-
lief, sont à l'abri des inondations : elles sont
d'une fertilité moindre car elles ne bénéfi-
cient pas de Vaffort des limons déposés par
les crues; en outre, leur irrigation est irré-
gulière fuisqu'elle défend plus directement
du régime des finies. Cette culturc n offre
donc pas le même intérêt que la frccêdenie :
les rendements sont faibles et elle s'étend sur
des esfaces de suferficie bien moindre.
Une troisième dénomination en usage dans
la région, a vary atriatry » sert à désigner la
variété de a vary jeby » qui se cultive au
début de la saison sèche mais il ne s'agit nul-
lement d'une catégorie sféciale de culture.
La récolte de « vary jeby », la plus impor-
tante, a lieu de septembre à janvier, celle
de a vary aiara » d'avril à juin; on fait donc
deux récoltes différentes par an mais sur des
terres différentes.
Quant aux procédés de cultures qui peu.
vent paraître quelque peu primitifs, il con-
vient de raffeler que les déPôts salins lais-
sés par la mer ont constitué, à faible prolo".
deur, des couches qu'il serait dangereux de
ramener à la surface. Un essai fait en 1908
avec une défonceuse est des plus significatif
à cet égard; la préparation du sol par simple
fiétinement des banfs est donc farfaitement
adaptée à ce sol que des labours trop pro-
fonds risqueraient de rendre stérile.
Le développement économique de la région
exigeait pour être complet, Vindustrialisation
sur place de la récolte. Dans ce but, une
usine a été construite dans la ville de Ma-
rovoay du même nom que la rivière, fille
amène les riz de la plaine au moyen de petits
chalands qui circulent à marée haute. dans
les rivières et canaux de drainage puis dirige
les riz usinés sur le fort de Majtinga par
chalands de 60 tonnes remorqués. Les expor-
tations se font sur France, la Réunion, Mau-
rice et la Côte Orientale d'Afrique.
Quand le Service de VHydraulique a re-
pris, au début de l'année 1925, la gérance
de tous les canaux confiée jusqu'alors à une
Compagnie privée, le réseau était loin d'être
terminé : en maints endroits, la distribution
se faisait par des ouvrages provisoires en
bois d'un réglage difficile et exigeant une
suroeillance constante. Sur la rive gauche,
les canaux Manontf o et Ambanjabc n'avaient
a/tâllt leur complet développement; la zone
d'Ambohibary-Betaolo était demeurée à sec
depuis cinq ans; quant à celle d'Ambala-
mauga, l'eau n'y arrivait pas, le canal la
desservant n'étallt pas encore construit.
Il fallut imfroinser, le vieux canal indi
gène - f tit remis en état de fonctionner et
porta l'eau vers Ambohibary et le débit des-
tiné à Ambalamanga pour ne pas être perdu,
fut réparti entre tous les usagers. Sur la rive
droite un cyclone venait d'emporter une
culée et deux piles du pont-canal de Tsian-
drarafa, ouvrage important sur le canal prin-
cipal et qu'il était impossible de recons-
truire avant l'ouverture des irrigations. L'ou-
vrage fut remis en état à temts au moyen
de charpentes et de caissons en bois; enfin,
le canal de Tsimallajao, entièrement en rem-
blai et d'une longueur de 3 kilomètres,
n'était Pas encore à son gabarit définitif, il
traversait la rivière Karambo de façon aléa-
toire et pouvant difficilement porter le débit
demandé.
Dès mars de cette année une grande acti-
vité fut déployée tant sur la rive droite que
sur la rive gauche de la Marovoay ; de nou-
veaux canaux ont été construits ; un POlit-
canal en ciment armé a été construit sur la
Karambo, les berges ont été surélevées, les
terrassements énumérés plus haut sirr la rive
gauche terminés. En outre, des fartiteurs
métalliques réglables ont été posés qui en
supprimant l'usage abusif de l'eau, assurent
une meilleure utilisation 'du débit. Enfin,
l'attention s'est portée également sur la o/a-
tion de drains nouveaux et l amélioration de
ceux existants qui ont rendu à la culture at
nombreuses parcelles inondées.
Dans un prochain article, je signalerai les
intéressants résultats obtenus grâce à ces tra-
vaux, aussi bien par les cultures indigènes
que par la colonisation européenne.
Manricm BoaiRolUt-úfo,.,
IMfiM au Finis lire.
V.IW--, de la Chambre,
L'Aviation Coloniale
---if 0---
Londres-Le Cap
Le lieutenant aviateur anglais Richard
Bentley, qui quitta Londres le ier septembre
dernier, à bord d'une avionnette, pour se
tendre au Cap, est arrivé à Bulawayo, s'est
ensuite rendu à Johannesburg.
France-Amérique du Sud
Le fournal Officiel du 18 septembre der-
nier a publié le texte d'une convention in-
tervenue entre l'Etat et la Compagnie Gé-
nérale d'Entreprises Aéronautiques (Lignes
Aériennes Latécoère).
Aux termes de cette Convention, l'Etat ac-
corde à la Compagnie Latécoère la conces-
sion du courrier postal aérien entre la
France et l'Amérique du Sud, et s'engage à
soutenir et subventionner la liaison aerienne
F rance-Dakar-Rio-de-J aneiro-Buenos-Ayres.
La Compagnie Latécoère qui d'autre part,
a conclu des accords particuliers avec les
Etats intéressés de l'Amérique du Sud, pos-
sédant actuellement les appuis indispensa-
bles et les moyens d'action nécessaires, va
pouvoir procéder à bref délai à l'exploitation
régulière du nouveau service.
On ne saurait trop souligner l'importance
de cette magnifique réalisation de notre avia-
tion commerciale qui, réduisant pratique-
ment des deux tiers l'éloignement de notre
continent avec l'Amérique latine, mettra res-
pectivement Rio-de- Janeiro et Buenos-Ayres
à sept jours et sept jours et demi de Paris.
La nouvelle ligne qui aura un développe-
ment de 12.400 kilomètres, sera de beau-
coup la plus longue ligne aérienne du
monde.
Voici comment s'effectuera la transmission
du courrier postal au début :
Par avion sur les deux côtes européenne
et sud-américaine ; par hydravion sur les
deux étapes extrêmes de l'Atlantique, c'est-
à-dire entre Dakar et les îles du Cap Vert et
entre l'île de Norona et Pernambuco. Jus-
qu'à nouvel ordre le transport entre les îles
du Cap Vert et l'île de Norona sera fait par
des navires rapides. Plus tard, l'hydravion
franchira l'Atlantique en entier. N'empêche
qu'en attendant on gagnera 60 de temps
dans la transmission.
Il ne s'agit pas non plus, actuellement,
du transport des passagers, mais bien du
courrier postal et de marchandises légères.
Si l'on songe que le courrier postal qui
s'échange annuellement entre les deux rives
est de 2.000 tonnes (2 millions de kilos de
correspondance), il est inutile de souligner
l'économie du projet. Cette importance du
fret passant presque entièrement par cette
ligne augmentera le prestige de la France
auprès de l'Amérique latine.
Les principales distances parcourues sont
les suivantes :
Par avion :
Kilom.
De France à Casablanca. 1.850
De Casablanca à St-Louis-du-Sénég. 1.850
Par hydravion :
De Saint-Louis aux îles du Cap Vert 800
Par bateaux spéciaux :
Des îles du Cap Vert à l'lie de No-
rona , 2.200
Par i~à : 2.2M
Par hydravion :
De Norona à Recife (Pernambuco). 650
Par avion :
De Recife à Rio-de- Janeiro. 1.950
De Rio-de-Janeiro à Buenos-Aires.. 2.100
Total 11.400
Soit 11.400 kilomètres parcourus en sept
,jours et demi.
_, ----. -----_-.-.- "'--'-
Départs
M. R. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale française, a quitté Paris
hier matin par le Sud - Express à dix heures.
Salué à la gare d'Orsay par un chef-adjoint
du cabinet du ministre des Colonies, il a reçu
les félicitations de nombreux coloniaux, fonc-
tionnaires et administrateurs de Sociétés colo-
niales venus lui apporter leurs souhaits cor-
diaux.
M. R. Antonetti, qui repart en excellente
santé, nous a confié son désir d'intensifier les
travaux du chemin de fer de Brazzaville à
Pointe-Noire, dont il va poursuivre l'achève-
ment.
Grâce aux nouvelles conventions passées
avec la Société de Construction des Bati-
gnolles, un matériel très perfectionné va pou-
voir être utilisé, libérant un nombre im-
portant de travailleurs indigènes qui seront,
L d'autre part, soumis à un moindre effort.
M. R. Antonetti se rend directement à
Pointe-Noire où il se rencontrera avec un ingé-
nieur spécialiste chargé de l'étude définitive
des travaux du port. Il remontera ensuite vers
Brazzaville en inspectant les diverses sections
de la ligne.
Le Gouverneur Général, qui est accompa-
gné dans son voyage par Mme Antonetti et
par son chef de cabinet, M. Pherivong, s'est
embarqué cet après-midi à bord du paquebot
TclDl, courrier de la Côte d'Afrique.
096
Justement préoccupé de la situation sanitaire
à Dakar, M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale française, abrégeant
son séjour en France, a quitté Paris ce matin
à 9 heures par le rapide de Marseille.
Il a été salué à la gare de Lyon au nom de
M. Léon Perrier, par M. Gaston Joseph, di-
recteur du cabinet et du personnel au ministère
des Colonies.
Nombreux étaient les fonctionnaires de
l'Administration Centrale et des Services des
Colonies, venus saluer l'ém inent Gouverneur
Général qui a également reçu les souhaits d'un
grand nombre de personnalités appartenant au
monde du commerce et de l'industrie.
M. J. Carde, qui est accompagné de Mme
Carde, s'embarquera demain pour Da. a
bord du Medie-ll.
.,.
A TANGER
I.e croiseur français La Motte-Picquet.
battant pavillon du contre-amiral Picot, de
retour de sa croisière d'Amérique, a mouillé
à l'air, ger.
UTOPIES COLONIALES
Dès qu'un livre sur une colonie quelconque
paraît, c'est à qui s'en emparera pour en tirer
des enseignements, des conclusions et, hélas !
aussi pour en tirer un millième système de
colonisation et de mise en valeur. voire des
pays les plus réfractaires à toute colonisation
et à tout perfectionnement.
C'est ainsi que l'honorable et convaincu (ce
qui est une qualité) M. Gaston Valran tira de
l'ouvrage récent du colonel Abadie sur la Co-
lonie du Niger cette conclusion que cette mar-
che saharienne de la Nigeria (car ce n' est
guère autre chose, sauf près du Niger) doit
constituer le noeud africain franco-belge !
Les progrès réalisés dans le développement
de l'élevage et des cultures vivrières sont, cer-
tes, très encourageants, mais il ne faut pas
oublier que c'est dans une zone très restreinte
Je la colonie que la mise en valeur a été pos-
sible et que la plus grande partie du Niger est
désertique.
Il faut avoir une conception plus que vaste,
ample, de cette question, comme l'écrit M.
Gaston Valran pour, avec le lieutenant Ha-
bran, conjuguer dans un même système et une
même politique les positions et les intérêts de
la Belgique et de la France et faire de la
colonie du Niger le noeud africain franco-
belge. De là à envisager de nouveau la ques-
tion ferroviaire de jonction Niger, Tchad,
Congo, il n' y a naturellement qu' un pas,
qu'une imagination féconde franchit aisément
sans avoir besoin de recourir à l' eau aauséa-
bonde et rat ionnée des peaux de boucs que
boivent les convois de Bilma à N'Guigmi,
dans des étapes de 95 kilomètres sans le moin-
dre puits.
L'Afrique Equatoriale belge est bien sœur
de l'Afrique Eiquatoriale française, mais la
colonie du Niger, dont le chef-lieu est à Nia-
mey, sur les bords du Niger, n'en est qu'une
soeur très éloignée et encore trop pauvre pour
pouvoir aider ses sœurs aînées, même avec le
rail transafricain.
Laissons de côté ces utopies pour perfec-
tionner ce que nous possédons et pour procé-
der à la mise en valeur des pays qui sont déjà
à même de vivre par leurs propres ressources.
* Eu gêna De vaux
.1.
À la mémoire du général PoeYllÚra.
Au numéro 13, de la rue \-éon-Duran. à
Pau, a été Inaugurée, dimanche dernier,
une plaque de marbre avec inscription sui-
vante en lettres dorées :
Le Général Poeymirau,
glorieux soldat du Maroc,
est né dans cette maison
le 8 novembre 1869.
Près des nièces du général défunt, on
remarqua M. Barthou, vice-président du
Conseil, le général Garcia Benitez, dilrec-
teur de l'Ecole supérieure de guerre à Ma-
drid, le colonel Gonzalez Badia, comman-
dant « le Tercio » ou la Légion Etrangère
espagnole ; le général d'Ainade ; Perreti de
lu Hoco, ambassadeur de France, en Espa-
gne ; Léon H"l'al'd, sénateur, etc. et les
c-ttids nuiror-ains, tous deux chevaliers de
La légion d'honneur, Ali Layachi et Si Ah-
med Medboli quid-hrim.
Trois discours furent prononcés.
L'hymne espagnol et la Marseillaise fu-
rent ensuite exécutés par la musique mili-
taire du IS" réginuint d'infanterie.
Les ananas d'Angkor
--o-(}--
Voici, d'après M. Roland Dorgelès, quelle
fut la première parole de M. Claudel lors-
qu'il arriva devant Angkor et qu'il aperçut,
au sortir de la forêt, les cinq tiares merveil-
leuses du grand Palais : -
« Tiens! s'exclama-t-il, on dirait cinq ana-
nas sur un plat ! »
Ce fut mot pour mot la phrase que pro-
nonça le poète ambassadeur, et les person-
nages qui l'accompagnaient, attendant avec
impatience la première explosion de son en-
thousiasme, en restèrent abasourdis. Mais,
ainsi que le fait remarquer un de nos con-
frères, M. Claudel avait raison, l'essentiel
c'est de découvrir ce que les autres n'ont
pas vu.
-–
PHILATÉLIE
L'Exposition de Luxembourg
L'Exposition internationale de tiinbres-
ijoste, organisée par l'Union des timbrophi-
les au palais municipal de Luxembourg, du
4 au 8 septembre, sous le haut patronage
de S. A. H. Monseigneur le Prince Félix de
Luxembourg et sous les auspices du gou-
vernement luxembourgeois, a obtenu un
succès considérable.
De nombreux collectionneurs français
avaient exposé une partie de leurs trésors,
et la France, dans cette compétition inter-
nationale, venait en excellente place. M.
Marchai avait exposé les joyaux de sa col-
lection des colonies françaises, pièces uni-
ques, variétés non cataloguées, raretés
d'un prix .inestimable et le tout en exem-
plaires hors ligne, impeccables et d'une
fraîcheur invraisemblable ; M. Hein<". la
première émission non dentelée d'Haïti,
avec toutes ses variétés.
0
L'HUMOUR A DAKAR
Relevé dans une affiche signée du faisant
fonction de maire et concernant la circulation
des chiens :
Article premier. « Tous les chiens cir-
culant dans la rue sans collier, et portant le
nom de leur rrHlftre. »
Sans collier et portant le nom du proprié-
taire >. On se demande sur quoi et où les
chiens peuvent bien porter le nom de leur
maître }
A la mémoire d'un brave
---o.')-..-
Ainsi que nous l'avons annoncé, le monu-
ment élevé à la mémoire du sergent de
tirailleurs sénégalais Uernès-Cambot a eu
lieu dimanche dernier à Livron, en présence
de M. Th. Steeg, résident général au Ma-
roc, et M. Louis Barthou, ministre de la
Justice.
Assistaient également à cette cérémonie :
M. l'écastaing, maire de Livron ; M. Léon
Bérard, le général de Chambrun. le préfet,
fies liasses-Pyrénées, le général com-
mandant le corps d'armée, le géné*
l'al Garcia Beuitez, directeur de l'école
militaire de Mudrid. représentant le
roi d'Espagne ; un officier d'ordonnance
du maréchal Lyautey, deux caïds représen-
tant le sultan du Maroc et un cadet de
récole militaire de Meknés
Trois Sénégalais du 5* régiment figuraient
aussi parmi les invités. Ce sont les trois
survivants, non pas du noste de Uibane,
dont les cinquante défenseurs ont été mas-
sacrés. mais de la compagnie à laquelle
appartenait le sergent liernés-Cambot.
Dans l'eneeinle se pressait, venue de tous
les points de la province béarnaise, une
assistance qui égalait dix fois au moins la
population du petit village. Un sergent noir,
un colmlse, empoigna timidement un coin
du voile tricolore et découvrit la statue du
jeune héros. M. Barthou s'inclina vers Mme
Bernès-Cambot. qu'il avait à sa droite, coif-
fée du chAle noir des femmes de Béarn,
et lui remit avec émotion la croix de la
Légion d'honneur décernée à son fils mort ;
le général Benitez y joignit la croix du Mé-
rite militaire espagnole, qui ne se donne
d'ordinaire qu'aux officiers pour une action
d'éelat. Neuf avions tournèrent dans le ciel
hleu, semant des fleurs qui tombaient sur
la foule, au pied du monument.
Tour a tour, M. Dumas, président du Co-
mité : le maire. M. Pecastaing : le député
Lamazou-Betbeder ; le général Benitez, par-
ticulièrement ému et. délient. ; M. Mande-
bery, des anciens combattants de Fez, hau-
tement inspiré et longuement applaudi, pri-
rent la parole. M. Barthou, it son tour, ren-
dit hommage à la mémoire du ulorieiuc
IH'! if sergent et rappela les origines de la
guerre marocaine.
Il appartenait à M. Th. Steoii d'évoquer
avec une poignante émotion l'épisode tragi-
que du siège soutenu par cette petite car-
nison avant à sa tète l'héroïque sergent
Bernès-Cambot.
Longtemps, les lignes françaises, infor-
mées par T.S. F., suivent heure par heure
les péripéties de cette résistance stoïque.
l'n jour. c'est le silence. Bernès-Cambot et
sa petite troupe se sont endormis dans la
gloire et dans la mort.
Vaincus ? Non. Accablés, submergés par
le nombre. Vaincus ? Non. Car le sacrifice
a ses victoires. Que la splendeur de l'exploit
accompli ne nous voile pas sa décisive effi-
cacité.
Autour du mamelon où s'accrochait la
résistance, Bernès-Cambot fixait une frac-
tion des contingents rifains. Furieux de son
impuissance, l'ennemi s'acharnait, s'entê-
tait à .son tour. Il sentait sa force : que si-
gnifiait cette insolente folie qui refusait de
lléehir devant l'inéluctable ? Mais, tandis
qu'il s'attardait, il laissait à nos troupes
le répit nécessaire à leur concentration.
Bernès-Cambot succombe. Mais Fez est
suuvée.
Et Fez perdue, c'étaient les meilleurs de
nos pionniers français, l'avant-garde de
noire colonisation, voués sans 3efensc à la
ruine et au massacre. C'était la ville sainte
du Maghreb livrée ii toutes les horreurs du
pillage. (Vêtait les tribus soumises du Ma-
roc Iwiplltnl, jusqu'alors restées lîdMes, ga-
gnées par la contagion, se ruant Il la curée.
Dix ans de pacification, le succès de notre
effort civilisateur, le prestige de la France
se trouvaient compromis on remis en ques-
tion. Yoilil ce que nous ont épargné, en
restant inébranlables, les héros de la ligne
de rOucrgha,
Après avoir exailé l'utilité du sacrifice
admirable, le résident général dit en ces ter-
mes sa eonfianee dans l'avenir de notre
action au Maroc :
.le ne nie 1,
- .Ie ne me laisse pas, croyez-le, leurrer
par un optimisme illusoire ! Je jLe songe
pas à prétendre que notre administration
marocaine ne doive pas se montrer ferme
et vigilante, ni que sa sollicitude doive se
transformer en laisser-allcr et en faiblesse.
Ma confiance dans l'avenir d'une politique
de coopération technique et de justice pour
tous, au Maroc, se fonde sur la raison, sur
les leçons de l'expérience. Chaque jour me
fournit quelque indice de la volonté du rap-
prochement qui se fait jour dans les âmes
indigènes, de l'évolution qui s'y marque
vers des formes d'existence plus hautes.
Le vieux Maroc était méconnu de ses
possesseurs et de ses maîtres : possesseurs
et maîtres précaires, engagés dans d'inter-
minables querelles, qui végétaient au ha-
sard des pillages et des razzias. Comment
se seraient-ils rendu compte de la valeur
d'un pays où rien ne pouvait être édifié de
solide et de durable °> A ces aveugles la
France est venu ouvrir les yeux.
Surprix par ce brusque afflux de lumière.,
ils se sont rebellés d'abord contre cet or-
dre nouveau, qui allait les régénérer. U a
donc fallu le leur imposer de force. Une
fois encore, la France dédiait le meilleur
de son sang à la tAche civilisatrice qu'il est
dans son destin de réaliser partout où flotte
son drapeau.
Mais ce sang riche et généreux n'a pas
inutilement arrosé les plaines du Mag-hrob,
les pentes de ses montagnes. La terre,
inondée de cette sève rénovatrice, en est
dès à présent rajeunie et vivifiée. La pa-
trie, par ses sacrifices, en a pris en quel-
que sorte possession et, s'incorporant Ù.
chacune de ses parcelles, elle en a rév eillé
la léthargique stérilité.
Fils de la vieille France, vous, Ikrnès.
Omibol. et vous tous qui, de l'Atlas h
l'Onergha, vous 'Mes couchés pour votre
dernier sommeil afin que s'épanouit le
génie de la mère-patrie, que votre Arrue
veille à jamais sur ce sol que vous aves
ressuscité en donnant votre vie !
< *
L'ambassadeur de France h Madrid, M.
Peretti do La Rocca, a envoyé le télé-
gramme suivant :
J'fti assisté aux Côtés du général Benitez, n
l'inauguration du monument élevé au dN\'IJ'lI\'
tX NUMKnO * «:KN-nM»Mï
MARDI SOIR, 27 SEPTEMRBE 1927
JHRMLJWTIMU
BÊittHtn &A*mtmMrÊNmi
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PARIS «
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Les Annales Coloniales
En aummm de réelÊwu» sont rtçue» m
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DIMCTIUM 1 Moreoi RUEDEL « L.-G. THfeÉAULT
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Itruter.. 1M » Mtt M t
On^Alrnuk^ aMB tatolMM
ém - "-
Offensive coloniale
*
La réunion de l' Assemblée de la Société
- Nations à Genève- a donné lieu à une
véritable offensive coloniale de la part de la
presse ital ienne. L'occasion en a été l'entrée
d'un représentant de l'Allemagne à la Com-
mission des Mandat. et l'adversaire visé : la
France.
Il semble que tout soit chez nos confrères
italiens prétexte à déchaîner leur colère contre
notre pays. Ainsi, une agence ayant, au début
de ce mois, annoncé que l'on envisageait dans
les cercles officiels de Paris la -construction
prochaine du transsahariem dont nous avons, à
plusieurs reprises, entretenu nos lecteurs, aus-
sitôt l'un des journaux fascistes les plus ardents,
proteste et s'irrite de ce que la France entend
par ce moyen « s' annexer les populations noires
d'Afrique et transporter facilement en Europe
ses troupes de couleur ».
Il ajoute, emporté par la passion : « Impé-
rialisme sénile d'un peuple qui n'a plus de
dents et pourtant veut manger à quatre rate
liers, appesantissant sa goutte avancée par de
lourdes indigestions. » Il continue sur ce ton
violent : « C' est l'indice qu' en France tout
se médite et se perpétue en haine de l'Italie,
dans la terreur de l'Italie, au détriment de
l'Italie. Nous sourions, mais nous gardons la
conviction que le chemin de fer transsaharien,
pour être un instrument de civilisation et non
de barbarie, de paix, et non de guerre, doit
partir de Tripoli. »
Ce n'est pas plus difficile que cela. Voilà
avec quélle aisance remarquable !e plomb vil
peut se charger en or pur.
Mais ce qui préoccupe par-dessus tout nos
voisim, c'est la question des mandats. Les ex-
aHiés parlent-ils de redistribution des mandats,
ou bien fait-on courir le bruit qu'ils y songent,
les journalistes italiens sont aussitôt aux écou-
tes, tendant l'oreille pour percevoir les moin-
dres propos.
Il en fut ainsi à la fin d'août, où l' on ra-
conta que la France et l'Angleterre s'entrete-
naient de la qUeltian. Ce n'était, parait-il, pas
vrai, mais peu importe, et voilà le correspon-
dant parisien du Comète della Sera qui envoie
à son journal un long article où, après avoir
raconté les faits, il expose les revendications
de son pays qui se résument ainsi : la priorité
italienne en cas de nouvelle répartition.
La nouvelle vraie ou fausse a naturellement
un écho dans toute la péninsule où r on se met
à nouveau à disserter sur les droits de l'Italie.
On a parlé, dit un journal, de parallélisme
entre les droits de l'A llemagne et ceux de
Htatie. C'est là une thèse fausse et insoute-
nable. Le droit de priorité de l'Italie est
absolu. Il faut que les alliés et tous les Etats
retxésentés à Genève - le reconnaissent. Les
Alliés devraient, dans leur loyauté, se souve-
nir « qu'ils n'ont pas observé l'article 13 du
Pacte de Londres oui promettait des compen-
utions coloniales à l'Italie en raison des béné-
fices coloniaux éventuels de l' Angleterre et
de la France. Or, les compensations ne sont
pas venues. Il reste donc un compte ouvert
entre l'Italie et ses ex-alliés, qui ne peut se
fermer que par une large révision des systèmes
et des méthodes coloniales de l'Europe ».
Les Alliés parlent d une révision possible
de la distribution des mandats, mais au fond
ils n'y pensent pas sérieusement. Les propos
qu'ils tiennent ou qu'on leur prête sont salts
portée véritable et trahissent le dessein de ne
pas modifier le statu quo. Or, l'Italie ne peut
s'associer à cette politique contraire aux pro-
messe: qui lui ont été faites, à ses intérêts et
à l'esprit de la Société des Nations.
Le Giomale d'Italia déclare, en effet, à la
Idate du 26 août dernier : -
« La position de l'Italie dans le problème
« colonial est déterminé par l'esprit même de
« la Société des Nations. La Société, c est-à-
« dire la paix entre les nations, se réalise avant
« tout par l'équilibre de leurs droits et de
'« leurs intérêts. Cet équilibre n'existe pas, à
« l'heure actuelle. 11 y a des ptays riches et
« des paW pauvres, des pays comblés de colo-
« nies et des pays encore déshéritb. L'Italie
« avec ses 40 millions d'hommes, est parmi
« ces derniers. Elle demande une péréquation
« des colonies et des matières premières, pre-
« mière condition pour un travail ordonné ».
jusqu'ici, ce sont des journalistes, person-
nages sans responsabilité, qui sont intervenus
dans la question. Mais nous al lons assister à une
intervention plus importante. A Milan, s'est
tenu, il y a quinze jours, un Congrès de géo-
graphie. Le ministre des Colonies, M. Feder-
zoni, y a assisté et a naturellement pris la pa-
role. Voici ce qu'on lit dans son discours :
« Il faut vaincre cette nature rebelle d Afri-
« que. La pensée du prophétique fondateur
« d' A lexandrie et de la rivale victorieuse de
« Carthage est devenue l'instinct de l'Europe
« civilisée, le besoin de l'l'alie. Aujourd'hui,
« "Italie entière a la conscience de ce beIoiR,
« de cette prédestination. Par sa vigueur dis-
« ctplinie et ardente, elle est égale à la tâche
« qui lui revient dans l'œuvre commune de
« civilisation. Le jour où on devrait pourvoir
t à une révision e des positions coloniale., per-
il Sonne ne pourrait refuser à l'Italie le droit
« de revendiquer une priorité absolue. »
Tout en laissant de côté les images un peu
tllqUées, et même si l'on veut cettè allusion à
la grandeur romaine, on se trouve en présence
d'une doctrine très ferme et qu'on ne saurait
passer sous silence. Les paroles de M. Feder-
zoni. venant après celles de M. Cantalupu.
dont nous avons entretenu nos lecteurs l'an der-
nier, témoignent d'une suite remarquable dans
les desseins de la politique coloniale italienne.
Les journaux de Rome en soulignent l'impor-
tance. La Tribvna s'exprime ainsi : « Rendu
public par les paroles du ministre des Colonies,
le point de vue italien peut désonnais être
considéré par nous et aussi par les autres
qui, en dépit de leur modération, sont graves
et méritent d'être retenus : « Pour le moment,
dit-il, la discussion ne dépasse pas les limites
que nous avons fixées tout d'abord. Nous som-
mes encore dans le champ des tendances, et
il faut reconnaître au Gouvernement fasciste le
mérite indiscutable d'avoir largement concouru
à provoquer ces tendances, à les provoquer suf-
fisamment en ce qui concerne l'Italie, à faire
naître en Europe une discussion qui est abs-
traite, certes, mais qui est déjà une réalité, elle
aussi: La première étape, croyons-nous, a été
parcourue. Elle a consisté à imposer la discus-
sion à l'opinion publique de tous les pays en
faveur des Etats qui southent d'une grave pé-
nurie coloniale. La lutte diplomatique sur ce
sujet continue sans trêve. C est un des points
fondamentaux qui ne peuvent plus être ignorés.
Toute discussion sur l'équilibre et sur la paix
aboutit au terrain africain ; les Puissances qui
ont besoin de richesses regardent vers l'Afri-
que comme vers le réservoir dont elles peuvent
encore tirer tout ce qui leur est nécessaire
pour ne pas tomber dans une irrémédiable ser-
vitude économique, et par conséquent politi-
que. -- ))
Op excusera la longueur de la citation, mais
elle n est pas inutile, d'autant plus que cet
article passe pour officieux. En tout cas, on ne
saurait mieux traduire la pensée du Gouver-
nement italien en cette matière.
Il ne faut rien exagérer, nous fera-t-on obser-
ver. D'accord, mais il ne faut pas, par un
sentiment contraire, fermer les yeux sur tes
manifestations de l'opinion publique analogues
à celles que nous venons de signaler.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des Colonies.
Secrétaire de la Commisnion
des Affaires étrangères.
Dépêches de l'Indochine
--:-"0--
Navires de guerre américains à Saigon
Le Commandant et l'Etat-Maior de la 45°
d 'e la 46o
division de destroyers de la flotte améri-
caine sont allés saluer, samedi dernier, le
Gouverneur de la ('ocitinchine, qui leur
rendit leur visite dans l'après-midi. D'autre
part, le conducteur de l'escadre, le Paul-
Jones, et six destroyers sont arrivés sa-
medi après-midi, lin dîner de 60 couverts a
été donné dimanche soir par le Gouverneur
de la Cochinchine, en l'honneur de l'Etat-
Major et des officiers ( la division amé-
ricaine.
Interdiction d'un journal au Tonkin
L'introduction, la mise en vente et la cir-
culation du journal La Nation annamite
sont interdites sur le territoire du Tonkin.
Ce journal est l'organe européen du parti
annamite de l'Indépendance.
et*%
Enfin libéré !
I In péri gourd in, M. André Pâteux, de
Mussiduri, ingénieur des chemins de fer
de l'Indochine :i llanoi, qui fut prisonnier
cinq nmis, d'une bande de pirates chinois,
vient dPtrc remis en liberté. Voici com-
ment il fut pris par les corsaires :
Le 17 avril-, M, André Patoux apprenait
qu'un de ses agents venait d'être capturé
par une bande de pirates. Il lit mettre une
machine it vapeur sous pression et se ren-
dit seul, au camp ennemi, dans le but de
négocier la libération de son auxiliaire.
Mais au lieu de la mi accorder, le chef des
pirates le retint, à son tour, comme prison-
nier.
Dès qu'elle fut connue, cette arrestation
produisit une vive' émotion à Hanoï. Le
gouvernement en fut saisi, ainsi que les
autorités chinoises, et la négociation pour
la délivrance de M. Va toux fut entreprise.
Les démarches furent difficiles et longucs,
puisqu'elles durèrent cinq mois.
0000.
Un coigrès d'étudiants annamites
à Ail-ta-Provroct
-0
Les étudiants annamites, dont le congrès
vient de se tenir à Aix-en-Provence, ont
été reçus hier matin dans la salle d'hon-
neur de la chambre de commerce de Mar-
seille. M. Henri Brenier, directeur, général
des services de la chambre leur a fait une
conférence sur l'histoire de Murseille.
Les Français à Shanghai
--0-0-
Samedi dernier une prise d armes des
troupes françaises et étrangères détachées
à Shanghaï a eu lieu. Au cours de cette ma-
nifestation, M. Naggiar, consul de France,
a reçu les insignes d'officier de la Légion
d'honneur. "ne foule considérable (Fran-
çais, étrangers et Chinois), assistait à cette
cérémonie.
(Par dépéclie.)
8..
, Un tigre bien gentil
---0-0-
Un vieillard eL «on petit-fils, âgé de
10 ans, furent attaqués pur un tigre, dans
un village de FEtat de Mysore, à proxi-
mité de la jungle.
Le tigre emporta l'enfant. Les gens du
village organisèrent alors une battue et,
après deux jours, on retrouva J'enfant sain
et sauf auprès d'un étang.
Au moment où les gens du village arri-
vaient. le tigre ios attaqua, mais fut chassé
dans ia jungle, à laquelle on mit, le feu.
8.a
LE TAUX DE LA PIASTRE
--0-0--
Le (,nunrneur (îénérnl de l'Indochine vient do.
fnire connaître ou ministre des Colonies qu'à la
date du 22 septembre 1027 le taux officiel de Il
piastre A Saigon était de 12 fr. 30 et de 12 fr. 35
te 23 du même mois.
La culture du riz
dans la plaine du Marovoay
»♦»
eam5..-
A
On peut évaluer à 6.000 hectares
environ la super ficie actuellement
mise en culture dans cette partie de
Madagascar 'dont je signalais la fertilité dans
un récent article.
Le riz s'y cultive pendant deux périodes.
IOD'avril à octobre pendant la saison se
che, c'est le a vary jeby ». C'est celui qui
rapporte le plus et qui fournit la majeure
partie du riz exporté. Les semis se font en
pépinière d'avril à mai, le repiquage a lieu
un mois après sur la rivière dont l'herbe a
disparu par suite du piétinement des bœufs.
Un des avantages de cette opération en
pays flat ; c'est de provoquer la formation
d'une boue dont les matières se déposent en
plus grandes quantités dans les parties bas-
ses où règne une plus grande épaisseur d'eau
et, par conséquent, nivelle le sol - ce qui
facilite Virrigation.
Deux mois après avoir été repiqué, le riz
entre en floraison, la couche d'eau est alors.
maintenue entre 20 et 30 centimètres suivant
les variétés cultivées et aussi les quantités
d'eau disponibles. Trois mois après, la ré-
colte peut être effectuée et le battage a lieu
sur la rizière asséchée. Il existe quelques
variétés dont la durée de végétation varie en-
tre 3 et 4 mois.
20 D'octobre à mars fendant la saison des
flûtes, c'est le « vary asara ». Les terres
basses à « vary jeby » étant submergées ne
f cuvent être cultivées, le « vary asara » est
donc refiqué sur les parties qui, par leur re-
lief, sont à l'abri des inondations : elles sont
d'une fertilité moindre car elles ne bénéfi-
cient pas de Vaffort des limons déposés par
les crues; en outre, leur irrigation est irré-
gulière fuisqu'elle défend plus directement
du régime des finies. Cette culturc n offre
donc pas le même intérêt que la frccêdenie :
les rendements sont faibles et elle s'étend sur
des esfaces de suferficie bien moindre.
Une troisième dénomination en usage dans
la région, a vary atriatry » sert à désigner la
variété de a vary jeby » qui se cultive au
début de la saison sèche mais il ne s'agit nul-
lement d'une catégorie sféciale de culture.
La récolte de « vary jeby », la plus impor-
tante, a lieu de septembre à janvier, celle
de a vary aiara » d'avril à juin; on fait donc
deux récoltes différentes par an mais sur des
terres différentes.
Quant aux procédés de cultures qui peu.
vent paraître quelque peu primitifs, il con-
vient de raffeler que les déPôts salins lais-
sés par la mer ont constitué, à faible prolo".
deur, des couches qu'il serait dangereux de
ramener à la surface. Un essai fait en 1908
avec une défonceuse est des plus significatif
à cet égard; la préparation du sol par simple
fiétinement des banfs est donc farfaitement
adaptée à ce sol que des labours trop pro-
fonds risqueraient de rendre stérile.
Le développement économique de la région
exigeait pour être complet, Vindustrialisation
sur place de la récolte. Dans ce but, une
usine a été construite dans la ville de Ma-
rovoay du même nom que la rivière, fille
amène les riz de la plaine au moyen de petits
chalands qui circulent à marée haute. dans
les rivières et canaux de drainage puis dirige
les riz usinés sur le fort de Majtinga par
chalands de 60 tonnes remorqués. Les expor-
tations se font sur France, la Réunion, Mau-
rice et la Côte Orientale d'Afrique.
Quand le Service de VHydraulique a re-
pris, au début de l'année 1925, la gérance
de tous les canaux confiée jusqu'alors à une
Compagnie privée, le réseau était loin d'être
terminé : en maints endroits, la distribution
se faisait par des ouvrages provisoires en
bois d'un réglage difficile et exigeant une
suroeillance constante. Sur la rive gauche,
les canaux Manontf o et Ambanjabc n'avaient
a/tâllt leur complet développement; la zone
d'Ambohibary-Betaolo était demeurée à sec
depuis cinq ans; quant à celle d'Ambala-
mauga, l'eau n'y arrivait pas, le canal la
desservant n'étallt pas encore construit.
Il fallut imfroinser, le vieux canal indi
gène - f tit remis en état de fonctionner et
porta l'eau vers Ambohibary et le débit des-
tiné à Ambalamanga pour ne pas être perdu,
fut réparti entre tous les usagers. Sur la rive
droite un cyclone venait d'emporter une
culée et deux piles du pont-canal de Tsian-
drarafa, ouvrage important sur le canal prin-
cipal et qu'il était impossible de recons-
truire avant l'ouverture des irrigations. L'ou-
vrage fut remis en état à temts au moyen
de charpentes et de caissons en bois; enfin,
le canal de Tsimallajao, entièrement en rem-
blai et d'une longueur de 3 kilomètres,
n'était Pas encore à son gabarit définitif, il
traversait la rivière Karambo de façon aléa-
toire et pouvant difficilement porter le débit
demandé.
Dès mars de cette année une grande acti-
vité fut déployée tant sur la rive droite que
sur la rive gauche de la Marovoay ; de nou-
veaux canaux ont été construits ; un POlit-
canal en ciment armé a été construit sur la
Karambo, les berges ont été surélevées, les
terrassements énumérés plus haut sirr la rive
gauche terminés. En outre, des fartiteurs
métalliques réglables ont été posés qui en
supprimant l'usage abusif de l'eau, assurent
une meilleure utilisation 'du débit. Enfin,
l'attention s'est portée également sur la o/a-
tion de drains nouveaux et l amélioration de
ceux existants qui ont rendu à la culture at
nombreuses parcelles inondées.
Dans un prochain article, je signalerai les
intéressants résultats obtenus grâce à ces tra-
vaux, aussi bien par les cultures indigènes
que par la colonisation européenne.
Manricm BoaiRolUt-úfo,.,
IMfiM au Finis lire.
V.IW--, de la Chambre,
L'Aviation Coloniale
---if 0---
Londres-Le Cap
Le lieutenant aviateur anglais Richard
Bentley, qui quitta Londres le ier septembre
dernier, à bord d'une avionnette, pour se
tendre au Cap, est arrivé à Bulawayo, s'est
ensuite rendu à Johannesburg.
France-Amérique du Sud
Le fournal Officiel du 18 septembre der-
nier a publié le texte d'une convention in-
tervenue entre l'Etat et la Compagnie Gé-
nérale d'Entreprises Aéronautiques (Lignes
Aériennes Latécoère).
Aux termes de cette Convention, l'Etat ac-
corde à la Compagnie Latécoère la conces-
sion du courrier postal aérien entre la
France et l'Amérique du Sud, et s'engage à
soutenir et subventionner la liaison aerienne
F rance-Dakar-Rio-de-J aneiro-Buenos-Ayres.
La Compagnie Latécoère qui d'autre part,
a conclu des accords particuliers avec les
Etats intéressés de l'Amérique du Sud, pos-
sédant actuellement les appuis indispensa-
bles et les moyens d'action nécessaires, va
pouvoir procéder à bref délai à l'exploitation
régulière du nouveau service.
On ne saurait trop souligner l'importance
de cette magnifique réalisation de notre avia-
tion commerciale qui, réduisant pratique-
ment des deux tiers l'éloignement de notre
continent avec l'Amérique latine, mettra res-
pectivement Rio-de- Janeiro et Buenos-Ayres
à sept jours et sept jours et demi de Paris.
La nouvelle ligne qui aura un développe-
ment de 12.400 kilomètres, sera de beau-
coup la plus longue ligne aérienne du
monde.
Voici comment s'effectuera la transmission
du courrier postal au début :
Par avion sur les deux côtes européenne
et sud-américaine ; par hydravion sur les
deux étapes extrêmes de l'Atlantique, c'est-
à-dire entre Dakar et les îles du Cap Vert et
entre l'île de Norona et Pernambuco. Jus-
qu'à nouvel ordre le transport entre les îles
du Cap Vert et l'île de Norona sera fait par
des navires rapides. Plus tard, l'hydravion
franchira l'Atlantique en entier. N'empêche
qu'en attendant on gagnera 60 de temps
dans la transmission.
Il ne s'agit pas non plus, actuellement,
du transport des passagers, mais bien du
courrier postal et de marchandises légères.
Si l'on songe que le courrier postal qui
s'échange annuellement entre les deux rives
est de 2.000 tonnes (2 millions de kilos de
correspondance), il est inutile de souligner
l'économie du projet. Cette importance du
fret passant presque entièrement par cette
ligne augmentera le prestige de la France
auprès de l'Amérique latine.
Les principales distances parcourues sont
les suivantes :
Par avion :
Kilom.
De France à Casablanca. 1.850
De Casablanca à St-Louis-du-Sénég. 1.850
Par hydravion :
De Saint-Louis aux îles du Cap Vert 800
Par bateaux spéciaux :
Des îles du Cap Vert à l'lie de No-
rona , 2.200
Par i~à : 2.2M
Par hydravion :
De Norona à Recife (Pernambuco). 650
Par avion :
De Recife à Rio-de- Janeiro. 1.950
De Rio-de-Janeiro à Buenos-Aires.. 2.100
Total 11.400
Soit 11.400 kilomètres parcourus en sept
,jours et demi.
_, ----. -----_-.-.- "'--'-
Départs
M. R. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale française, a quitté Paris
hier matin par le Sud - Express à dix heures.
Salué à la gare d'Orsay par un chef-adjoint
du cabinet du ministre des Colonies, il a reçu
les félicitations de nombreux coloniaux, fonc-
tionnaires et administrateurs de Sociétés colo-
niales venus lui apporter leurs souhaits cor-
diaux.
M. R. Antonetti, qui repart en excellente
santé, nous a confié son désir d'intensifier les
travaux du chemin de fer de Brazzaville à
Pointe-Noire, dont il va poursuivre l'achève-
ment.
Grâce aux nouvelles conventions passées
avec la Société de Construction des Bati-
gnolles, un matériel très perfectionné va pou-
voir être utilisé, libérant un nombre im-
portant de travailleurs indigènes qui seront,
L d'autre part, soumis à un moindre effort.
M. R. Antonetti se rend directement à
Pointe-Noire où il se rencontrera avec un ingé-
nieur spécialiste chargé de l'étude définitive
des travaux du port. Il remontera ensuite vers
Brazzaville en inspectant les diverses sections
de la ligne.
Le Gouverneur Général, qui est accompa-
gné dans son voyage par Mme Antonetti et
par son chef de cabinet, M. Pherivong, s'est
embarqué cet après-midi à bord du paquebot
TclDl, courrier de la Côte d'Afrique.
096
Justement préoccupé de la situation sanitaire
à Dakar, M. J. Carde, Gouverneur Général
de l'Afrique Occidentale française, abrégeant
son séjour en France, a quitté Paris ce matin
à 9 heures par le rapide de Marseille.
Il a été salué à la gare de Lyon au nom de
M. Léon Perrier, par M. Gaston Joseph, di-
recteur du cabinet et du personnel au ministère
des Colonies.
Nombreux étaient les fonctionnaires de
l'Administration Centrale et des Services des
Colonies, venus saluer l'ém inent Gouverneur
Général qui a également reçu les souhaits d'un
grand nombre de personnalités appartenant au
monde du commerce et de l'industrie.
M. J. Carde, qui est accompagné de Mme
Carde, s'embarquera demain pour Da. a
bord du Medie-ll.
.,.
A TANGER
I.e croiseur français La Motte-Picquet.
battant pavillon du contre-amiral Picot, de
retour de sa croisière d'Amérique, a mouillé
à l'air, ger.
UTOPIES COLONIALES
Dès qu'un livre sur une colonie quelconque
paraît, c'est à qui s'en emparera pour en tirer
des enseignements, des conclusions et, hélas !
aussi pour en tirer un millième système de
colonisation et de mise en valeur. voire des
pays les plus réfractaires à toute colonisation
et à tout perfectionnement.
C'est ainsi que l'honorable et convaincu (ce
qui est une qualité) M. Gaston Valran tira de
l'ouvrage récent du colonel Abadie sur la Co-
lonie du Niger cette conclusion que cette mar-
che saharienne de la Nigeria (car ce n' est
guère autre chose, sauf près du Niger) doit
constituer le noeud africain franco-belge !
Les progrès réalisés dans le développement
de l'élevage et des cultures vivrières sont, cer-
tes, très encourageants, mais il ne faut pas
oublier que c'est dans une zone très restreinte
Je la colonie que la mise en valeur a été pos-
sible et que la plus grande partie du Niger est
désertique.
Il faut avoir une conception plus que vaste,
ample, de cette question, comme l'écrit M.
Gaston Valran pour, avec le lieutenant Ha-
bran, conjuguer dans un même système et une
même politique les positions et les intérêts de
la Belgique et de la France et faire de la
colonie du Niger le noeud africain franco-
belge. De là à envisager de nouveau la ques-
tion ferroviaire de jonction Niger, Tchad,
Congo, il n' y a naturellement qu' un pas,
qu'une imagination féconde franchit aisément
sans avoir besoin de recourir à l' eau aauséa-
bonde et rat ionnée des peaux de boucs que
boivent les convois de Bilma à N'Guigmi,
dans des étapes de 95 kilomètres sans le moin-
dre puits.
L'Afrique Equatoriale belge est bien sœur
de l'Afrique Eiquatoriale française, mais la
colonie du Niger, dont le chef-lieu est à Nia-
mey, sur les bords du Niger, n'en est qu'une
soeur très éloignée et encore trop pauvre pour
pouvoir aider ses sœurs aînées, même avec le
rail transafricain.
Laissons de côté ces utopies pour perfec-
tionner ce que nous possédons et pour procé-
der à la mise en valeur des pays qui sont déjà
à même de vivre par leurs propres ressources.
* Eu gêna De vaux
.1.
À la mémoire du général PoeYllÚra.
Au numéro 13, de la rue \-éon-Duran. à
Pau, a été Inaugurée, dimanche dernier,
une plaque de marbre avec inscription sui-
vante en lettres dorées :
Le Général Poeymirau,
glorieux soldat du Maroc,
est né dans cette maison
le 8 novembre 1869.
Près des nièces du général défunt, on
remarqua M. Barthou, vice-président du
Conseil, le général Garcia Benitez, dilrec-
teur de l'Ecole supérieure de guerre à Ma-
drid, le colonel Gonzalez Badia, comman-
dant « le Tercio » ou la Légion Etrangère
espagnole ; le général d'Ainade ; Perreti de
lu Hoco, ambassadeur de France, en Espa-
gne ; Léon H"l'al'd, sénateur, etc. et les
c-ttids nuiror-ains, tous deux chevaliers de
La légion d'honneur, Ali Layachi et Si Ah-
med Medboli qui
Trois discours furent prononcés.
L'hymne espagnol et la Marseillaise fu-
rent ensuite exécutés par la musique mili-
taire du IS" réginuint d'infanterie.
Les ananas d'Angkor
--o-(}--
Voici, d'après M. Roland Dorgelès, quelle
fut la première parole de M. Claudel lors-
qu'il arriva devant Angkor et qu'il aperçut,
au sortir de la forêt, les cinq tiares merveil-
leuses du grand Palais : -
« Tiens! s'exclama-t-il, on dirait cinq ana-
nas sur un plat ! »
Ce fut mot pour mot la phrase que pro-
nonça le poète ambassadeur, et les person-
nages qui l'accompagnaient, attendant avec
impatience la première explosion de son en-
thousiasme, en restèrent abasourdis. Mais,
ainsi que le fait remarquer un de nos con-
frères, M. Claudel avait raison, l'essentiel
c'est de découvrir ce que les autres n'ont
pas vu.
-–
PHILATÉLIE
L'Exposition de Luxembourg
L'Exposition internationale de tiinbres-
ijoste, organisée par l'Union des timbrophi-
les au palais municipal de Luxembourg, du
4 au 8 septembre, sous le haut patronage
de S. A. H. Monseigneur le Prince Félix de
Luxembourg et sous les auspices du gou-
vernement luxembourgeois, a obtenu un
succès considérable.
De nombreux collectionneurs français
avaient exposé une partie de leurs trésors,
et la France, dans cette compétition inter-
nationale, venait en excellente place. M.
Marchai avait exposé les joyaux de sa col-
lection des colonies françaises, pièces uni-
ques, variétés non cataloguées, raretés
d'un prix .inestimable et le tout en exem-
plaires hors ligne, impeccables et d'une
fraîcheur invraisemblable ; M. Hein<". la
première émission non dentelée d'Haïti,
avec toutes ses variétés.
0
L'HUMOUR A DAKAR
Relevé dans une affiche signée du faisant
fonction de maire et concernant la circulation
des chiens :
Article premier. « Tous les chiens cir-
culant dans la rue sans collier, et portant le
nom de leur rrHlftre. »
Sans collier et portant le nom du proprié-
taire >. On se demande sur quoi et où les
chiens peuvent bien porter le nom de leur
maître }
A la mémoire d'un brave
---o.')-..-
Ainsi que nous l'avons annoncé, le monu-
ment élevé à la mémoire du sergent de
tirailleurs sénégalais Uernès-Cambot a eu
lieu dimanche dernier à Livron, en présence
de M. Th. Steeg, résident général au Ma-
roc, et M. Louis Barthou, ministre de la
Justice.
Assistaient également à cette cérémonie :
M. l'écastaing, maire de Livron ; M. Léon
Bérard, le général de Chambrun. le préfet,
fies liasses-Pyrénées, le général com-
mandant le corps d'armée, le géné*
l'al Garcia Beuitez, directeur de l'école
militaire de Mudrid. représentant le
roi d'Espagne ; un officier d'ordonnance
du maréchal Lyautey, deux caïds représen-
tant le sultan du Maroc et un cadet de
récole militaire de Meknés
Trois Sénégalais du 5* régiment figuraient
aussi parmi les invités. Ce sont les trois
survivants, non pas du noste de Uibane,
dont les cinquante défenseurs ont été mas-
sacrés. mais de la compagnie à laquelle
appartenait le sergent liernés-Cambot.
Dans l'eneeinle se pressait, venue de tous
les points de la province béarnaise, une
assistance qui égalait dix fois au moins la
population du petit village. Un sergent noir,
un colmlse, empoigna timidement un coin
du voile tricolore et découvrit la statue du
jeune héros. M. Barthou s'inclina vers Mme
Bernès-Cambot. qu'il avait à sa droite, coif-
fée du chAle noir des femmes de Béarn,
et lui remit avec émotion la croix de la
Légion d'honneur décernée à son fils mort ;
le général Benitez y joignit la croix du Mé-
rite militaire espagnole, qui ne se donne
d'ordinaire qu'aux officiers pour une action
d'éelat. Neuf avions tournèrent dans le ciel
hleu, semant des fleurs qui tombaient sur
la foule, au pied du monument.
Tour a tour, M. Dumas, président du Co-
mité : le maire. M. Pecastaing : le député
Lamazou-Betbeder ; le général Benitez, par-
ticulièrement ému et. délient. ; M. Mande-
bery, des anciens combattants de Fez, hau-
tement inspiré et longuement applaudi, pri-
rent la parole. M. Barthou, it son tour, ren-
dit hommage à la mémoire du ulorieiuc
IH'! if sergent et rappela les origines de la
guerre marocaine.
Il appartenait à M. Th. Steoii d'évoquer
avec une poignante émotion l'épisode tragi-
que du siège soutenu par cette petite car-
nison avant à sa tète l'héroïque sergent
Bernès-Cambot.
Longtemps, les lignes françaises, infor-
mées par T.S. F., suivent heure par heure
les péripéties de cette résistance stoïque.
l'n jour. c'est le silence. Bernès-Cambot et
sa petite troupe se sont endormis dans la
gloire et dans la mort.
Vaincus ? Non. Accablés, submergés par
le nombre. Vaincus ? Non. Car le sacrifice
a ses victoires. Que la splendeur de l'exploit
accompli ne nous voile pas sa décisive effi-
cacité.
Autour du mamelon où s'accrochait la
résistance, Bernès-Cambot fixait une frac-
tion des contingents rifains. Furieux de son
impuissance, l'ennemi s'acharnait, s'entê-
tait à .son tour. Il sentait sa force : que si-
gnifiait cette insolente folie qui refusait de
lléehir devant l'inéluctable ? Mais, tandis
qu'il s'attardait, il laissait à nos troupes
le répit nécessaire à leur concentration.
Bernès-Cambot succombe. Mais Fez est
suuvée.
Et Fez perdue, c'étaient les meilleurs de
nos pionniers français, l'avant-garde de
noire colonisation, voués sans 3efensc à la
ruine et au massacre. C'était la ville sainte
du Maghreb livrée ii toutes les horreurs du
pillage. (Vêtait les tribus soumises du Ma-
roc Iwiplltnl, jusqu'alors restées lîdMes, ga-
gnées par la contagion, se ruant Il la curée.
Dix ans de pacification, le succès de notre
effort civilisateur, le prestige de la France
se trouvaient compromis on remis en ques-
tion. Yoilil ce que nous ont épargné, en
restant inébranlables, les héros de la ligne
de rOucrgha,
Après avoir exailé l'utilité du sacrifice
admirable, le résident général dit en ces ter-
mes sa eonfianee dans l'avenir de notre
action au Maroc :
.le ne nie 1,
- .Ie ne me laisse pas, croyez-le, leurrer
par un optimisme illusoire ! Je jLe songe
pas à prétendre que notre administration
marocaine ne doive pas se montrer ferme
et vigilante, ni que sa sollicitude doive se
transformer en laisser-allcr et en faiblesse.
Ma confiance dans l'avenir d'une politique
de coopération technique et de justice pour
tous, au Maroc, se fonde sur la raison, sur
les leçons de l'expérience. Chaque jour me
fournit quelque indice de la volonté du rap-
prochement qui se fait jour dans les âmes
indigènes, de l'évolution qui s'y marque
vers des formes d'existence plus hautes.
Le vieux Maroc était méconnu de ses
possesseurs et de ses maîtres : possesseurs
et maîtres précaires, engagés dans d'inter-
minables querelles, qui végétaient au ha-
sard des pillages et des razzias. Comment
se seraient-ils rendu compte de la valeur
d'un pays où rien ne pouvait être édifié de
solide et de durable °> A ces aveugles la
France est venu ouvrir les yeux.
Surprix par ce brusque afflux de lumière.,
ils se sont rebellés d'abord contre cet or-
dre nouveau, qui allait les régénérer. U a
donc fallu le leur imposer de force. Une
fois encore, la France dédiait le meilleur
de son sang à la tAche civilisatrice qu'il est
dans son destin de réaliser partout où flotte
son drapeau.
Mais ce sang riche et généreux n'a pas
inutilement arrosé les plaines du Mag-hrob,
les pentes de ses montagnes. La terre,
inondée de cette sève rénovatrice, en est
dès à présent rajeunie et vivifiée. La pa-
trie, par ses sacrifices, en a pris en quel-
que sorte possession et, s'incorporant Ù.
chacune de ses parcelles, elle en a rév eillé
la léthargique stérilité.
Fils de la vieille France, vous, Ikrnès.
Omibol. et vous tous qui, de l'Atlas h
l'Onergha, vous 'Mes couchés pour votre
dernier sommeil afin que s'épanouit le
génie de la mère-patrie, que votre Arrue
veille à jamais sur ce sol que vous aves
ressuscité en donnant votre vie !
< *
L'ambassadeur de France h Madrid, M.
Peretti do La Rocca, a envoyé le télé-
gramme suivant :
J'fti assisté aux Côtés du général Benitez, n
l'inauguration du monument élevé au dN\'IJ'lI\'
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