Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 août 1927 02 août 1927
Description : 1927/08/02 (A28,N117). 1927/08/02 (A28,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64511110
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TINGT-HUITIBMB ANNEE. - No 117
.t. 1 - - -.
M NUMERO : 90 CENTIMES
MARDI SOIR, 2 AOUT 1927.
Les Annales Coloniales
-J. ='-1 ,..
|*« «nrtonc^i et rifclamet soHt rfçwt -
̃' 1. frurtau du fdurrial. -
Directeur* ! Mareal RUCOEL et L.-G. THÊBAULT
Les Anralbs Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
MIMIljytTIDIEI
Rédaction & Adminiitration a
84,
: paris Ca-) ','
tCUM. < LOUVW* i.
« RléHKLIKU SfHM
IBOIINEIftEIITS:.
avec le supplément ^illustré :
Un aq 6 Mois 8 bloin
- - ! L- "i
France et
Colonie* 120» 66 1. 36 »
Étranger.. 190 > 100 ». 60
On s'abonne "faut frais dariï
tous les bureaux de parte.
Pour les Producteurs Algériens
, »♦̃ ̃
11 y JUne Société coopérative agricole des
grumes. ffufits et légumes de 1# Mitidja : tout
monde sait combien cette plaine est fertile
;et combien ses habitants y sont actifs et indus-
trieux. Persuadés, eux aussi, que toute puis-
sance est faible. à moins que d'être unie, ils
- fondé leur Confédération générale des pro-
ducteurs de léguines, fruits, agrumes ; graftds
exportateurs, ils veulent aujoura hui se défen-
dre non seulement contre fa concurrence des
Italiens et des Espagnols, mais contre celle qui
s'annonce de la part des Etats-Unis (Californie
et Floride), de la Palestine et de l'Afrique du
Sud.
Il serait faux, d'ailleurs, de s'imaginer que
ces rivalités ne sont pas déjà anciennes. Un
exemple : il y a quelques années, nous ache-
tions en Amérique une moyenne de 90 millions
de francs d' oranges régulièrement, et la pro-
vince anglaise du Cap, avec ses millions et ses
millions de citronniers et d'orangers, nous expé-
die des caisses et des caisses qui arrivent sur
nos marchés en janvier-février. On a répété
souvent que l'Afrique du Nord, dont le sol
et le climat se prêtent merveilleusement à la
production des agrumes, pourrait suffire à tous
les besoins de la métropole ; cela est vrai, mais
bous n'en sommes pas ta, et pour des raisons
que la Coopérative agricole de la Mitidja vous
expliquerait facilement.
Elle réclame donc des mesures de protec-
tion. Ne nous pressons pas trop de lui répondre
par l'argument du libre échange et en invo-
quant l'intérêt du consommateur. Certes, celui-
ci, qui est ce bon garçon de payant, mérite,
lui aussi, qu'on le protège. Mais le producteur
,algérien ne dépasse nullement les bornes de la
justice quand il demande que la France fasse
pour lui ce que l'Espagne fait pour son pro-
ducteur, à elle, que, si l'Espagne prend des
euet eur, elle, si l'
mesures de protection, la France en prenne à
ton tour. C'est, j'ai eu souvent l'occasion de le
redire. le grave danger du protectionnisme, que
ce que fait une nation, la nation voisine le fait
immédiatenjent, Elle y est bien plbligée : vivre
dabord, la doctrine ne vient qu ensuite. L'es-
sentiel est que l'éniulation ne soit pas poussée
au point de ruiner les échanges et de tarir le*
ressources du consommateur.
ti s'agit, en définitive, non pas d'intérêts
particuliers, mais de toute la production nord-
africaine. Les producteurs d'agrumes exposent
que dans le prix de revient des produits agri-
cotes importés en France, le facteur transport
est toujours le plus important ; présentement,
les fruits et légumes d. Algérie supportent 189
francs de frais par quintal de quai Alget à do-
micile Paris. Or, la Coopérative rappelle que
les tarifs des chemins de fer ont subi trois aug-
mentations successives, dont la plus élevée a
coïncidé avec le point culminant atteint par la
livre;' aujourd'hui, la livre a dégringolé de
250 à 124, ce qui était insupportable, mais
préserité sous prétexte que le franc ne valait
PM cher, devient inadmissible quand le franc
est à peu près stabjjiié et qu'il a « doublé de
aleur depuis juillet 1926 ». Ces trois augmen-
tations ont accablé producteurs et commerçants
d Algérie ; le .charbon français et étranger
ayant baissé, pourquoi ne pas baisser ,lf prix
des transports ? El puis, il y a aussi le déca-
lage qui s'est produit entre les tarifs de grande
et de - petite vitesse : avant la guerre, les se-
conds étaient moitié moins élevés que les pre-
miers ; à..la suite des augmentations successives,
l'écart est devenu beaucoup; plus considérable,
et, en même temps, l'expéditeur algérien, étant
donné les délais de transport en petite vitesse,
est réduit à n'employer que la grande. Bref,
avant que les orangesj citrons, mandarines
paient parvenus sur nos marchés métropolitains,
Jes frais sont si considérables que les exporta-
tions d'Algérie sont hors de prix, avant d'avoir
tien rapporté à leurs producteurs.
je note d'ailleurs cette observation que les
Compagnies de navigation qui font la liaison
jgntre l'Algérie et la France ne veulent pas as-
er les dépenses indispensables pour avoir
ges installations modernes, qui,permettént aux
nuits, légumes et primeurs d'être livrés en
France dans un état parfait de conservation et
de fratcheur. Il y au-contraire des agrumes,
nues de l'étranger, qui échappent aux exigen-
ces des compagnies maritimes, qui. arrivent sur
nos marchés dans des conditions beaucoup plus
favorables et qui peuvent même utiliser les
Services en petite vitesse beaucoup moins coû-
teux, comme nous venons de le démontrer.
Côté des transports, côté des douanes. Les
Oranges des pays étrangers payaient en 1914
50 francs de droits ; elles payent aujourd'hui
65 francs ; mais dans le second cas, ce sont
des francs-papier; dans le premier; c'étaient
des ftancs-or. Les ntandarines sont passées de
100 ftancs-or a 110 francs-papier ; la protec-
tion douanière n' existe plus, à proprement par-
ler, pour les agrumes tt* Algérie; le produc-
teur rétlame donc la perception en or des droits
de douanes.
Des chiffres apportés par la Coopérative de
la Mitidja servent d'argumènts de tout pre-
mier ordre. Au cours de Ja campagne 1925-
1926, elle a traité 11.727.069 kilogs de fruits
pour un prix de vente brut (en gros) de 14 mil-
lions 910.716 Francs. Les frais, dont j'ai exa-
miné le détail, s'élèvent à 9.936.532 fr. 54,
parmi lesquels- le transport par mer figure pour
1.187.591 fr. 55 et le transport par fer pour
3.256.100 fr. M, l'octroi et les douanes pour
1,439.489 fr. 20. Reste net, pour la rémuné-
, ration des sociétaires, 5.513.644 fr. 07 soit un
prix de vente moyen de 47 fr. 01 les 100 ki-
togs (moins de ctixmu le kilug, 6 ménagèfes 1)
Là-dessus, P agriculteur dGit prélever ses
frais de tntltore, ses impôts, - ses produits con-
tre les parasites, champignons, etc., tous frais
..n. ne figurent pas dam la lifte citée, et qui
- passés, en irais ans, par nppnt aux ventes
faim, de %: à 51 %, à 63 Qui donc
une feto de flwnr e?t le bénéficiaire de l'ac-
tiuisseniuift des prix pour le umisummsteur ?
Lim moyennes d6 vent en ndiw énent de 1
66 fr. 67 les 100 kilogs en 1923-1924 i de
56 fr. 22 les" 00 kilogs en 1924-1925 ; de
47 fr. 01 les 100 kilogs en 1925-1926. Je
n'ai aucun moyen de contrôler mathématique-
ment ces chiffres, et je suis bien forcé de m'en
rapporter aux documents que j'ai sous les yeux.
Mais, ce qui est incontestable, c'est que les
agrumes d'Algérie, quand elle$ parviennent
aux Halles parisiennes, ont payé des frais qui,
suivant la nature des produits et l'époque, vont
de 1.766 fr. 67 à 1.879 fr. 79 la tonne, parmi
lesquels l'octroi figure pour 350 francs.
Encore est-il juste d" ajouter que 30 des
fruits environ ne peuvent pas être exportés,
qu'ils sont obligatoirement vendus sur place
dans des conditions bien moins avantageuses,
et que cela doit entrer en ligne de compte dans
le - calcul - des résultats de 1 exploitation. -
De même que les viticulteurs ne réclament
pas le vin cher, mais le vin rémunérateur, de
même les producteurs algériens de primeurs, de
fruits et de légumes, réclament non pas les
agrumes chères mais rémunératrices. Ils se bot.
nent à demander une protection qui leur assure
qu'ils seront payés de leurs peines : sans cette
confiance, sans cette certitude, on aura beau
tenir au colon tous les raisonnements du monde:
il tournera ailleurs son activité. C'est ce que
la Société coopérative des agrumes, fruits et
légumes, de la Mitidja vient de redire, d'une
façon pressante, aux parlementaires de rAI..
série qui sont tout naturellement chargés de
taire entendre au gouvernement ces revendica-
tions. C'est ce qu'on peut lire dans le Bulletin
de VAfrique du Nord, et ce que j'ai cru de-
voir signaler à la ménagère économe, que ie
rencontre arrêtée parfois devant l'étalage de la
fruitière ou devant une balladeuse où s'empi-
lent les citrons dorés ; je voudrais que celle-là
aussi sût parfaitement que ce n' est pas le colon
algérien, pas plus que le paysan français, qui
est responsable de la vie chère ; et je vou-
drais moi-même pouvoir me .dire que ces ci-
trons viennent - non pas de la colonie anglaise
du Cap ou des provinces espagnoles, mais pro-
bablement de ces plaines d'Algérie qui sont
comme le prolongement de nos plaines fran-
çaises.
Mario Rountan*
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Lt Aviation Coloniale
Bizerte-Etang de Berre
Trois hydravions de la base de Karouba,
placés sous le commandement du capitaine
de frégaté Lacroix, ont quitté Bizerte à 8
heures, hier matini pour Berre sans escale.
La rançon du capitaine Larre-Borges
On se souvient que le capitaine aviateut
Larre-Borges avait été capturé par les Mau-
res à la suite d'une panne d'avion, sur la
côte africaine, et que la rançon exigée par
les ravisseurs fut payée par le Gouvernement
espagnol.
Le Comité national aéronautique urugayen
a décidé de prendre à sa charge les frais
faits par l'Espagne pour obtenir la libération
de l'aviateur.
Récompenses
Par décision du 18 juillet 1927, le ministre
de la Marine a accordé au personnel de l'es-
cadrille 5 B-2 les récompenses suivantes :
10 Un témoignage officiel de satisfaction à
M. le lieutenant de vaisseau Campardon (R.-
L.-M.-R.);
20 Une proposition extraordinaire pour le
grade d'officier de la Légion d'honneur à M.
le lieutenant de vaisseau Le Brix (J .-M.),
pour la grande valeur professionnelle et
l'énergie remarquable que ces officiers ont
montrées pendant toute la campagne de l'es-
cadrille 5-Z?-2 au Maroc et dans l'exécution
de la reconnaissance photographique des cô-
tes françaises de Mauritanie ;
30 Un témoignage officiel de satisfaction
au quartier-maître radiotélégraphiste volant
Vasseur (Albert),-3993-25-1, pour le courage
et l'énergie dont il a toujours fait preuve
pendant la campagne de l'escadrille 5-0-2
au Maroc et la reconnaissance photographi-
que aérienne des côtes françaises de la Mau-
ritanie ;
4° Des félicitations du ministre an maître
radiotélégraphiste Geffroy (Amédée), 7076
Lannion ;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Mazure (Jean), 37166-3;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Mingam (Paul), 987 Brest;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Picard (Jean), 41605 Paimpol ;
Au quartier-maître atrimeur d'aéronauti-
que Baudouin (Charles), 93136-5;
50 Des félicitations du ministre, au quar-
tier-maître mécanicien d'aéronautique Decay
(Raymond), 1891-25-4,
pour le courage et l'énergie dont ils ont tou-
jours fait preuve pendant la campagne de
l'escadrille S-Il-2 au Maroc et la reconnais-
sance photographique aérienne des côtes
françaises de la Mauritanie.
La T. S. F. en Algérie
--{).o- -
Au cours de In rlernière séance de In ses-
sion,1 les délégations rmnncifres ont urloplé
H inolion snivantc :
C.onsiiV-rnnl que l'inslnllnlion des services île
T. S. F. est indispensable pour mettre on rein-
'I'. S. l'AlaV-rip el In métropole :
lion
C.onslnlynt V ip ton les les chambres do rom-
inoico do lWlvcrio. en présence de l'urgence
ni de l'extrême nécessité des relations radio-
léléphonfqucs, úmeltcnl, le vœu que l'inslnlln-
lion de la T. S. F. soit l'('nlts(te ou plus IAI. :
Considérant qu'on ne roiîifircndrnil pns llnli-
ponrti de ces restions, qui doivent rendre,
Inmt nu point de vue agricole, inïhislriol et com-
mercial qu'au point de vue stratégique les plus
i^TTflnenls services ;
Demandent instamment que l'llrtmfnltrlllion
des P. T. T., & t'exclusion de tout nuire ser-
virc, étiwiic et sowPeltc nux- délégations llnnn-
cièros, au cours de la prochaine session exlrn.
ordinnire, un projet d'Installations de T. S. F.
entre l'Alerte et lu métropole.
LES RES OURCES
Forestières du - Cameroun
, 0 - 0 -- ,''1'.
- -La forêt- du Gcmrtoun, proimfc
gement de Vimmense forêt équato-
riale, couvre toute la -partie méri-
dionale de ce territoire sur une étendue d'en-
viron 12 millions d'hectares. Sa profondeur
varie de 150 kilomètres près de la Ntgéria
anglaise, à plus de 900 et même 1.000 kilo-
mètres dans la région avoisinant le Gabon.
Tout a été dit sur sa richesse; et l'inven-
taire des essences utiles a été effectué, tout
au moins dans les régions qui, seules, se
prêtent actuellement à une exploitation ra-
tionnelle. La forêt du Cameroun contient
une très grande variété d'espèces, plus de
300. En dehors des essences riches, telles
que l'acajou, le zingana ou demi-deuil, le
bubinga ou faux bois de rose, elle renferme
nombre de bois communs comme Viroko ou
chêne d'Afrique, le padollk ou bois corail,
l'azobé ou bois de fer, etc., dont l'emploi
est devenu courant, à l'heure présente, dans
l'industrie.
Un certain nombre de cours d'eau dont le
Vouri, le Niungo, le Nyong, etc., naviga-
bles sur de-longues distances, constituent des
voies d'évacuatiolt naturelles et exallellte s
pour l'exploitation des coupes qu'ils traver-
sent sur la majeure partie de leur cours. Ces
diverses rivières viennent toutes se jetet, ctt
effet, dans la baie de Douala, le port du
Cameroun" français, doté d'un wharf où les
bateaux de. charge peuvent accoster.
Il importe de noter que l'exploitation des
ressources forestières du Cameroun remonte
seulement à 191t. Deux ans plus tard, en
1913, sous la domination allemande, la pro-
duction atteignait 22.800 tonnes.
En 1925, quelques années seulemctti après
l'institution de notre mandat, elle approchait
38.000 tonnes, contr^*2\.$oo en 1924. L'an
defltier, elle s'est élevée à 41.042 tonnes,
dont 22.792 tonnes pour les bois d'ébènis-
terie et 18.250 tonnes pour les boii com-
muns.
Les boii préèieux font l'objet d'mie exploi-
tation chaque jour plus intense. Quant aux
bois d'oeuvres, malgré le prix élevé du fret,
ils conquièrent de plus. en plus le marché
européen.
Ces résultats, particulièrement encoura-
geants, proviennent, de te que les surfaces
exploitées s'étendent d'année en année. A la
fin de 1926, elles couvraient 1767486 hec-
tares. A l'heure actuelle, les travaux fores-
tiers occupent à peu près ttfute la superficie
susceptible d'un rendement immédiat, à sa-
voir les abords du chemin de fer du nord, et
dans une mesure plus restreinte, ceux du che-
min de fer du centre, les rives de la Di-
bombé, celles du Bas-Nyong, de la basse
Sattaga et du Vouri.
Cette exploitation s'est à la fois dévelop-
pée et régularisée. Les hésitations et les ef-
forts peu coordonnés du début ont fait
place à des mises en coupe méthodiques. Aux
moyens primitifs ont succédé peu à peu les
procédés industriels. Un régime forestier,
s'inspirant de celui ell vigueur au Gabon,
a été applique à ce territoire sous mandat
par un décret du 15 septembre 1921. Aux
termes de ce décret, toute exploitation des
forêts du domaine est subordonnée à la déli-
vrancc d'un permis régulier, renouvelable
d'année en année durant dix ans. les cou-
pes ainsi concédées peuvent atteindre jus-
qu'à 5.000 hectares, mais ne peuvent être
entreprises qu'en profondeur, par tranche
d'un kilomètre de largeur sur cinq 'de lon-
gueur. De ce fait, l exploitations présente,
donc un caractère. définitif en même temps
qu elle garantit la protection de la forêt.
A côté de ces permis de coupe ordinaire,
VAdministration accorde, depuis. 1926, des
permis de coupe industrielle. Deux seule-
ment existent à l'heure actuelle. D'autre
part, les droits des indigènes ont été réser-
vés par Vattribution de permis de chantier
qui leur sont spécialement destinés. Ces d'er-
nières concessions ne peuvent, toutefois, être
supérieures à 100 hectares,
tes permis ordinaires, dont les plus im.
portants se rapportent à des coupes situées
aux abords des deux voies f errées, se répar-
tissent approximativement de la façon sui-
vante : environ. 70 perniis de coupe et 40
permis de chantier.
Enfin, l Administration prévoyante et
voulant réserver Vavenir, a interdit l'abatage
de certaines essences.
En résumé, les résultats obtenus, au cours
'des trois années d'exploitation forestière, au
Cameroun, grâce à ces mesures ratimmelles,
strictement tlPpliquées, sont extrêmement re-
marquables. Aussi, lorsque ce territoire sera
doté du matériel adéluat qui lui fait' encore
défaut, ainsi que des voies â' évacuation ra-
pides actuellement insuffisantes, l'exploita-
tion de la forêt sera accélérée et le Came-
roun pourra alors participer, pour une très
large part, au grand mouvement d'échanges
qui se manifeste dans toutes les colowcs
voisines.
Henri Michel,
hôpulè des Hasses-Alpcs, Vice-l'rcstacni
tic la Commission de VAlgérie, des
"(;olnn,;c,ç ci des Pays rie Protectorats
'1cc.Pr,j.'ide.n.t de la Commission ae
la Marine militaire.
–-–
M Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, résident général en Tu-
nisie, accompagn é du colonel Cour tôt, chef
de son cabinet militaire, est arrivé à Paris
hier matin. 11 a été salué par M. Geoffroy
Saint-Hilaire et les délégués de l'office de
Tunisie à Paris.
M. Lucien Saint vient s'entretenir avec le
président du Conseil de certains problèmes
importants concernant la Régence,
Dépêches de l'Indochine
0
M. Alexandre Varenne au Laos
Après avoir remonté de Savannaklœt le
Méjtong, aora de, la chaloupe Galliéni,
M. Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine, accompagné du résident supérieur
Bosc, est arrivé le mercredi 27 à Vientiane.
Il a été reçu par les cltels de service et le
résident supérieur. V ne foule indigène
était venue lui apporter, en signe de oien-
venue, des Ileurs et des oflrandes rituelles.
Le jeudi 28 a eu lieu une réception à la
résidence supérieure en présence des fonc-
tionnaires et colons européens ainsi que
des dignitaires indigènes, de commerçants
et fonctionnaires annamites. Au cours de
cette réception, le résident supérieur du
Laos, après avoir formulé ses souhaits de
bienvenue au gouverneur général, Va as-
suré de l'entier dévouement de la popula-
tion laotienne et de t'indéfectible attache-
ment des indigènes protégés à Vœuvre des
Français. Il a rappelé la nécessité de re-
lier le Laos par r ferrée à ta côte d'An-
nam. et d'assurer par des voies de com-
munication le débloqwment de ce pays.
Le gouverneur général a donné ïassu-
tance que la construction des routes in-
dispensables, déjà entreprise, serait acti-
vement poursuivie ainsi que la voie terrée.
reliant le Laos à la mer.
Le prince Sigaleum a porté au gouver-
neur général un message du roi du Liiang-
Prabang. Celui-ci, descendu à Vientiane
pour recevoir M. Alexandre Varenne, ayant
dé; aussitôt arrivé, subir une cisses grave
opération, a délégué son propre frère qui,
accompagné d'un pittoresque cortègç de
dcu,x éléphants sacrés, que suivaient de
hauts dignitaires à cheval, est venu re-
mettre au gouverneur général un message
du roi lui affirmant son dévouement et sa
reconnaissance pour I'oeuvre accomplie
par les Français. Le gouverneur général a
répondu., garantissant le respect le plus,
strict, par le gouvernement français, des
promesses et garanties qui ont présidé à
l'union des deux peuples.
Dans l'après-midi, le gouverneur génd-
ral a rendu visite au roi et a assisté, dans
la salle des fêtes de la fésidence supé-
rieure, à la cérémonie de bienvenue appe.
lée « Dassi ».
Le 29, ayant appris que le gouverneur
général était de passage, le commissaire
du Gouvernement, siamois et le gouverneur
de Nongkana sont venus saluer le repré-
sentait de la France en Indochine de la
part dtt roi de Siam.
latel
AU YUNNAN -
–0-0–
Un violent combat fut livré, à 5 kilomè-
tres de Yunnanfou, entre les troupes de
Long Yun et celles du général Wang Kie
Soù, ancien comnumdant. de la. garde, du
maréchal Tangki Yaoo. Celui-ci a. été com-
iplôtement battu, fait prisonnier et ses
troupes furent désarmées. Durant le com-
bat, la ville ne subit aucun dommage. La
population chinoise et les communautés
étrangéri'8 ne fuirent pas inquiétées.
La situation politique se trouve ainsi
éclaircie au bénéfice des tenants du géné-
ral Long Yun.
A la suite de l'entrevue du consul de
France h Mo.ng Tspu avec les délégués du
chef des pirates, Lichaotsong le chef de
district de la Compagnie du Yunnan, Poli,
a été libéré. Il cet attendu Ú Laokav. On a
de bonnes nouvelles, datées du 9 juillet, de
l'ingénieur Patou dont on espère la pro-
chaine libération.
EN CHINE
] ? après' le Lokul ,AnzcigcJ'i de Berlin, un
grave incident aurait éclaté entre la France
et le gouvernement de Pékin, dont voici la
genèse
Le gouvernement de Pékin ayant institué des
droits de domine sur l'exportation des tapis, la
domine de Tien-Tsin fut installée dans la con-
cession fnmi.-iiisc. Cependant, comme les fabri-
cants de Inpis chinois refusaient de pnyer cette
dîme Il l'exporlalion, la police chinoise entre-
pris de fnire rentrer ces droits par lu force.
t.cs autorités françaises intervinrent alors et
tirent connaître qu'elles considéraient III percep-
tion de ces droits ̃comme contraire aux traités
et flren-t occuper le bureau des douanes par nos
troupes.
Le conseiller britannique, adjoint à ce nu-
rcuu, fut tout. simplement expulsé,
« Le gouvernement de Pékin aurait l'in-
tention, écrit, le Lokal Anzciger, d'exploiter
ces mesures françaises davs un but d'agi-
tation contre Vinfluence de la France
en Chine. »
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 30 juillet 1927, le taux ofliciel
de la piastre était de 12 fr. 85.
Les ignames des Antilles
1 0 0 --- 7
M. le Gouverneur de la Guadeloupe attirait
récemment l'attention des populations agricoles
de cette colonie sur l'opportunité d'accorder
une plus large part aux cultures vivrières.
Au nombre de celles-ci et donnan't des ré-
sultats rapides, il convient d'accorder une
des premières places à la culture des ignames.
Celles cultivées dans les Antilles appartien-
nent à un grand nombre de variétés diverse-
ment différenciées quant à la forme, la gros-
teur, la précocité, le rendement et la qualité.
Les plus recommandais es pour les cu ltures
sont les variétés à chair blanche, de poids
moyen et de forme régulière.
Des profits considérabtes peuvent être ave-
nus par cette culture qui, à la Trinidad, eonne
un rendement de 700 dollars par acre.
Au Congrès de la Ligue
de l'Enseignement
---O-
Parmi les vœux qui ont été émis uu
cours de la séance plénière du Congrès de
la Ligue de rEnseignement à Strasbourg,
nous "deyons relerfir cehii du cercle de la
Ligue rlr Tunis prolestant contre la campo-
gne menée en Tunisie contre l'école laïque.
Exposition coloniale de la Rochelle
^1»
Trois inaugurations ont eu lieu dimanche
dernier à La Rochelje : celle de l'Exposition
coloniale qui doit durer du 31 juillet au
28 août, celle de l'Exposition régionale des
arts et de l'enseignement technique, et celle
de l'Ecole normale d'institutrices. Cette triple
solennité a été présidée par MM. Herriot, mi-
nistre de l'Instruction publique et Léon Per-
rier, ministre des Colonies; l'amiral Vedel,
représentait le président de la République.
A leur arrivée en gare de La Rochelle, les
ministres et leur suite ont été salués par les au-
torités préfectorales, municipales et universi-
taires. Après s'être rendus à la Préfecture, ils
sont allés saluer le monument aux morts élevé
à l'extrémité du mail. Puis, le cortège officiel
a gagné l'exposition colonitale qui a été inau-
gurée et visitée en détail. M. Christian Morch,
président de la Chambre de Commerce, prési-
dent du Comité d'organisation, a souhaité la
bienvenue aux ministres.
DISCOURS DE M. LEON PERRIER
Messieurs,
C'est une grande joie pour le ministre des
Colonies d'apporter les félicitations et les re-
merciements du Gouvernement de la Répu-
blique à tous les hommes d'initiative qui ont
réalisé la magnifique Exposition que nous
avons visitée ce matin.
Aujourd'hui, vous êtes tous unis dans la
forte joie du succès et vous en concevez un
juste orgueil, car vous avez donné un exem-
ple lumineux de ce que peuvent une belle
ville de province et un beau département
lorsque tous les hommes de bonne volonté
réunissent leurs efforts pour la grandeur et
la prospérité du pays.
M. le Maire, mon collègue et ami Perreau,
et le Conseil municipal de La Rochelle ont
fait à M. le Président Herriot et à moi-même
un accueil que je n'oublierai pas. Qu'ils
veuillent bien en accepter ici l'assurance très
simple et très sincère.
Je veux aussi remercier mes collègues du
Parlement qui ont faif à M. le Président Her-
riot et à son collègue des Colonies l'honneur
de leur présence. J'en suis personnellement
profondément touché.
Il y a, du reste, entre nous et les représen-
tants de ce département, la vieille amitié des
luttes pour la défense d'un idéal commun de
démocratie, la même espérance et la même
volonté de réaliser dans notre République la-
borieuse, chaque jour davantage, la prospé-
rité de la France et la vie heureuse des ci-
toyens par le travail dans la liberté, la jus-
tice dans la fraternité.
Dans les difficultés de la vie politique
quotidienne, quand on a, pour un temps, la
responsabilité d'un département ministériel,
c'est un grand réconfort de sentir autour de
soi la sympathie toujours présente et tou-
jours fidèle des collègues et des compagnons
de la jeunesse. C'est une garantie qu'on est
resté fidèle à l'idéal commun et que, à la
fête d'un ministère comme à sa place de mi-
litant, on est toujours, de toutes ses forces,
resté le serviteur de la démocratie et de la
République.
Permettez-moi, entre tous ces collègues et
amis, d'adresser un salut particulièrement af-
fectueux à mon prédécesseur, M. André Hes-
se. C'est de ses mains que j'ai reçu le minis-
tère des Colonies, et j. n'oublierai pas le
cordial accueil qu'il me fit au seuil de la
maison qu'il quittait, après y avoir bien tra-
vaillé. Au fait, je le continue, et si j'ai réa-
lisé quelques progrès, si j'ai apporté quel-
ques améliorations, c'est en suivant ses tra-
ces sur la route qu'il avait tracée. Et dans
cette Exposition coloniale si heureusement
réussie, je reconnais bien les qualités d'ini-
tiative et de réalisation que je salue en lui
très cordialement de mon amitié sincère et
dévouée. J
Monsieur le Président du Conseil général,
mon cher ami Coyrard, permettez-moi, en
vous saluant et en saluant le Conseil général
de la Charente-Inférieure, bientôt, je l'es-
père, Charente-Maritime, d'oublier que je
suis ministre et de me souvenir surtout que
j'ai l'honneur, comme président du Conseil
général de l'Isère, d'être votre collègue et de
dire sans modestie que j'en suis très fier.
Pour un homme d'action, il n'est pas, à mon
sens, de situation plus enviable que la prési-
dence d'un Conseil général. Fort de la con-
fiance de toute une assemblée, défendre les
intérêts d'un département, soutenir les ini-
tiatives des municipalités, les aider dans
leurs efforts pour le progrès matériel et pour
la prospérité économique, être sous les yeux
de ses compatriotes l'homme qui travaille ef-
ficacement au 'bien de tous, c'est un bel et
fécond emploi de sa vie, et c'est l'exemple,
monsieur le Président du Conseil général,
que vous nous donnez à tous.
Enfin - je ne devrais pas dire enfin, car
je voudrais ttre sûr de n'oublier personne
enfin, c'est à vous que je veux réserver mes
félicitations tes plus chaleureuses, monsieur
le Président de la Chambre de Commerce, à
vous, à votre Compagnie, au Comité qui vous
a secondé, a vous tous qui avez su faire, par
le succès de votre Exposition coloniale, la
démonstration éclatante de l'activité écono-
- mique de votre -- ville et -- de votre région.
Et je veux dire publiquement ici que le
Gouvernement apprécie à très haut prix les
efforts de tous ceux qui, comme vous, en tra-
vaillant au développement des richesses de
leur ville et de leur région, contribuent effi-
cacement à la prospérité et au relèvement
financier du pays tout entier.
Vous avez eu bien raison, monsieur le Pré-
sident, de louer et de glorifier les précurseurs
coloniaux, et, au premier rang, le grand ré-
publicain Jules Ferry. Grâce à eux, la troi-
sième République a pu reconstituer un em-
pire colonial à la France moderne. A vrai
dire, cette création a été l'œuvre personnelle
de quelques grands Français, dans le silence
et l'abnégation, au milieu de l'indifférence el
parfois de l'hostilité.
Durant de longues années, les colonies ont
été ignorées presque autant des hommes po-
litiques que de l'opinion publique. Quand
leur existence et leur valeur ont Été mieux
connues, beaucoup n'ort voulu voir dans nos
domaines coloniaux qu'une monnaie d'éclian.
ge, et j'ai dti, je m'en souviens, déclarer of*
ficiellement à la tribune du Parlement que
la France entendàit bien garder ses colonies
et en tirer profit, non pas en les vendant,
mais en donnant leur pleine valeur mAé-
rielle et morale aux hommes qui les habitent
et aux richesses naturelles qu'elles renfer-
ment.
Peu à peu, lentement, les colonies se soni
imposées à l'attention, et puis à l'intérêt de
tous les Français, de tous ceux qui, regar-
dant l'avenir, savent quelles ressources puis-
santes la France pourra tirer de ses domai-
nes d'outre-mer, dans son relèvement maté-
riel, économique et financier.
Aujourd'hui, la cause est gagnée, et tous
les Français rendent un solennel et profond
hommage à tous ceux qui nous ont acquis nos
colonies. Mais ce n'est pas suffisant. Pour fé-
conder leur œuvre, pour en développer tou-
tes les puissances qu'ils ont entrevues, pour
tiier parti de ces terres lointaines qu'ils ont
acquises à la France au prix de tant d'éner-
gie, de volonté, de souffrances et parfois de
sacrifices, il faut que, dans l'esprit de tous
les Français, s'établisse, peu à peu, une no-
tion précise et forte du rôle que les colonies
peuvent et doivent jouer dans l'économie na-
tionale.
Sans l'appui et le soutien de l'opinion pu..
blique, nos efforts seront vains, car c'est
l'honneur de notre démocratie que l'opinion
publique inspire et détermine les décisions
du Parlement et les actes du Gouvernement.
, Pour faire de nos colonies une partie vrai-
ment active et vivante de notre Patrie, il est
nécessaire d'abord que l'action de l'Etat se
fasse sentir et s'exerce suivant un plan mé-
thodique et persévérant. Ici, il n'y a qu'à
suivre le programme si magistralement dres-
sé par M. Albert Sarraut.
Je puis donner à monsieur le Président de
la Chambre de commerce l'assurance que, là,
le département des Colonies ne manque pas
à sa tâche.
Un seul chiffre le montrera : en 1926, il
a été exécuté pour plus de 700 millions de
travaux publics dans nos colonies, et notre
programme prévoit, à partir de 1927, pour
une première étape et pendant cinq ans, un
milliard de travaux publics par an, routes,
chemins de fer, ports, et cela sans emprun-
ter, sans appel à la métropole, avec les seu-
les ressources budgétaires de nos colonies. Et
naturellement, nous n'oublions pas les hom-
mes eux-mêmes, et nous faisons, chaque an-
née, davantage tous nos efforts pour dévelop-
per les services d'hygiène et d'instruction pu-
blique.
L'aide de l'initiative privée
Nous n'oublions jamais que coloniser c'est
apporter aux populations coloniales la sécu-
rité et la paix d'abord, mais aussi, et en
même temps, la santé physique et l'améliora-
tion intellectuelle et morale. C'est le privi-
lège de la France de n'oublier jamais qu'en
tout homme il faut sauvegarder et respecter
la dignité et les droits de la personne hu-
maine.
Mais cette action de l'Etat ne suffit pas.
Elle ne sera féconde que si elle est vivifiée
par une action correspondante de l'initiative
privée. L'Etat peut bien préparer et fournir
l'outillage du travail, mais ce sont les par-
ticuliers qui, seuls, peuvent s'en servir effi-
cacement pour eux-mêmes et pour la pros-
périté commune. Il faut que tous les Fran-
çais sachent qu'il y a, dans les domaines de
la France, un large et fécond emploi de leurs
capitaux et de leurs énergies, et cela sur des
territoires qui ont 12 millions de kilomètres
carrés et près de 60 millions d'habitants. Ces
colonies, humainement et sagement mises en
valeur, nous fourniront les matières premiè-
res et les hommes dont notre vieille France a
besoin. Nous avons, pendant la guerre,
éprouvé la puissance et la générosité de leur
concours ; pour les œuvres de paix et de ci-
vilisation, les colonies seconderont tout aussi
fortement notre effort. Avec elles, et grâce à
elles, la France pourra, dans le monde, con-
server sa place de grande nation, et, dans
l'Humanité, continuer son rôle d'éducation
et de civilisation. Car c'est ce mot de civili-
sation qui résume tout notre effort d'amélio-
ration matérielle et morale des individus et
des peuples : c'est la civilisation qui est no-
tre mot d'ordre et le but dernier de nos ef-
forts.
A convaincre les hommes de France de
ces vérités salutaires, il n'est pas superflu
que nous nous employons tous de toute notre
énergie. C'est le rôle particulier du ministre
des Colonies d'aller à travers la France, de
se faire, auprès des groupements commer-
ciaux, le défenseur et le panégyriste des co-
lonies, et de susciter les centres de propa-
gande et de documentation coloniale. Bien-
heureux, le ministre, ciuand il trouve des
Chambres de Commerce aussi averties que la
vôtre, et quand il a la chance, grâce à M.
André Hessc, à son intelligente activité et à
l'esprit qui règne ici, de trouver le terrain
aussi bien préparé et l'œuvre en aussi bel
état d'avancement qu'à La Rochelle.
Ceux qui nous donnent espoir et confiance
ce sont ceux qui, aujourd'hui enfants, seront
demain les citoyens de notre démocratie la-
borieuse. C'est sur eux que se fonda notre
espoir, et c'est à M. le ministre de l'Instruc-
tion publique que nous confions le succès de
nos efforts.
Grâce à lui, la géographie de nos colonies
deviendra de plus en plus une partie de la
géographie de la France: grâce à lui. nos
enfants apprendront et les Français de Fran-
ce sauront quelles ressources offrent à leur
activité des colonies rénandues dans le mon-
de entier, et mieux que nous. ils pourront,
dans le succès de leurs entreprises et la juste
récompense de leurs initiatives commerciales,
assurer en même temps la richesse et la pros-
périté du pays tout entier.
Mais dès maintenant, il nous faut, nous
aussi, prendre notre part de la tâche com-
mune, il nous faut préparer cet avenir dont
nos enfants verront les radieuses et superbes
moissons. Il faut mettre sous les veux des
commerçants et des industriel tout ensemble,
et les besoins, et les richesses de nos colo-
nies. afin que s'établisse peu à peu le dou-
ble courant d'échange qui. unissant les colo-
nies et la métropole par les liens de la soli-
darité économique et de la reconnaissance
mutuelle, fera de notre France agrandie la
patrie prospère et généreuse de tous les hom-
mes d'énergie el de bonne, volonté.
Messieurs, dire que l'esprit colonial est un
esprit de conquête et d'impérialisme, c'est un
sophisme facile, mais les ignorants seuls s'y
laissent leurrer. En fait, dans les efforts quo-
tidiens des administrateurs et des colons. le
but que nous visons, c'est d'abord de faire
régner l'ordre et la naix entre les hommes
.t. 1 - - -.
M NUMERO : 90 CENTIMES
MARDI SOIR, 2 AOUT 1927.
Les Annales Coloniales
-J. ='-1 ,..
|*« «nrtonc^i et rifclamet soHt rfçwt -
̃' 1. frurtau du fdurrial. -
Directeur* ! Mareal RUCOEL et L.-G. THÊBAULT
Les Anralbs Coloniales ne publient que des arti-
cles inédits, qui sont leur propriété exclusive.
MIMIljytTIDIEI
Rédaction & Adminiitration a
84,
: paris Ca-) ','
tCUM. < LOUVW* i.
« RléHKLIKU SfHM
IBOIINEIftEIITS:.
avec le supplément ^illustré :
Un aq 6 Mois 8 bloin
- - ! L- "i
France et
Colonie* 120» 66 1. 36 »
Étranger.. 190 > 100 ». 60
On s'abonne "faut frais dariï
tous les bureaux de parte.
Pour les Producteurs Algériens
, »♦̃ ̃
11 y JUne Société coopérative agricole des
grumes. ffufits et légumes de 1# Mitidja : tout
monde sait combien cette plaine est fertile
;et combien ses habitants y sont actifs et indus-
trieux. Persuadés, eux aussi, que toute puis-
sance est faible. à moins que d'être unie, ils
- fondé leur Confédération générale des pro-
ducteurs de léguines, fruits, agrumes ; graftds
exportateurs, ils veulent aujoura hui se défen-
dre non seulement contre fa concurrence des
Italiens et des Espagnols, mais contre celle qui
s'annonce de la part des Etats-Unis (Californie
et Floride), de la Palestine et de l'Afrique du
Sud.
Il serait faux, d'ailleurs, de s'imaginer que
ces rivalités ne sont pas déjà anciennes. Un
exemple : il y a quelques années, nous ache-
tions en Amérique une moyenne de 90 millions
de francs d' oranges régulièrement, et la pro-
vince anglaise du Cap, avec ses millions et ses
millions de citronniers et d'orangers, nous expé-
die des caisses et des caisses qui arrivent sur
nos marchés en janvier-février. On a répété
souvent que l'Afrique du Nord, dont le sol
et le climat se prêtent merveilleusement à la
production des agrumes, pourrait suffire à tous
les besoins de la métropole ; cela est vrai, mais
bous n'en sommes pas ta, et pour des raisons
que la Coopérative agricole de la Mitidja vous
expliquerait facilement.
Elle réclame donc des mesures de protec-
tion. Ne nous pressons pas trop de lui répondre
par l'argument du libre échange et en invo-
quant l'intérêt du consommateur. Certes, celui-
ci, qui est ce bon garçon de payant, mérite,
lui aussi, qu'on le protège. Mais le producteur
,algérien ne dépasse nullement les bornes de la
justice quand il demande que la France fasse
pour lui ce que l'Espagne fait pour son pro-
ducteur, à elle, que, si l'Espagne prend des
euet eur, elle, si l'
mesures de protection, la France en prenne à
ton tour. C'est, j'ai eu souvent l'occasion de le
redire. le grave danger du protectionnisme, que
ce que fait une nation, la nation voisine le fait
immédiatenjent, Elle y est bien plbligée : vivre
dabord, la doctrine ne vient qu ensuite. L'es-
sentiel est que l'éniulation ne soit pas poussée
au point de ruiner les échanges et de tarir le*
ressources du consommateur.
ti s'agit, en définitive, non pas d'intérêts
particuliers, mais de toute la production nord-
africaine. Les producteurs d'agrumes exposent
que dans le prix de revient des produits agri-
cotes importés en France, le facteur transport
est toujours le plus important ; présentement,
les fruits et légumes d. Algérie supportent 189
francs de frais par quintal de quai Alget à do-
micile Paris. Or, la Coopérative rappelle que
les tarifs des chemins de fer ont subi trois aug-
mentations successives, dont la plus élevée a
coïncidé avec le point culminant atteint par la
livre;' aujourd'hui, la livre a dégringolé de
250 à 124, ce qui était insupportable, mais
préserité sous prétexte que le franc ne valait
PM cher, devient inadmissible quand le franc
est à peu près stabjjiié et qu'il a « doublé de
aleur depuis juillet 1926 ». Ces trois augmen-
tations ont accablé producteurs et commerçants
d Algérie ; le .charbon français et étranger
ayant baissé, pourquoi ne pas baisser ,lf prix
des transports ? El puis, il y a aussi le déca-
lage qui s'est produit entre les tarifs de grande
et de - petite vitesse : avant la guerre, les se-
conds étaient moitié moins élevés que les pre-
miers ; à..la suite des augmentations successives,
l'écart est devenu beaucoup; plus considérable,
et, en même temps, l'expéditeur algérien, étant
donné les délais de transport en petite vitesse,
est réduit à n'employer que la grande. Bref,
avant que les orangesj citrons, mandarines
paient parvenus sur nos marchés métropolitains,
Jes frais sont si considérables que les exporta-
tions d'Algérie sont hors de prix, avant d'avoir
tien rapporté à leurs producteurs.
je note d'ailleurs cette observation que les
Compagnies de navigation qui font la liaison
jgntre l'Algérie et la France ne veulent pas as-
er les dépenses indispensables pour avoir
ges installations modernes, qui,permettént aux
nuits, légumes et primeurs d'être livrés en
France dans un état parfait de conservation et
de fratcheur. Il y au-contraire des agrumes,
nues de l'étranger, qui échappent aux exigen-
ces des compagnies maritimes, qui. arrivent sur
nos marchés dans des conditions beaucoup plus
favorables et qui peuvent même utiliser les
Services en petite vitesse beaucoup moins coû-
teux, comme nous venons de le démontrer.
Côté des transports, côté des douanes. Les
Oranges des pays étrangers payaient en 1914
50 francs de droits ; elles payent aujourd'hui
65 francs ; mais dans le second cas, ce sont
des francs-papier; dans le premier; c'étaient
des ftancs-or. Les ntandarines sont passées de
100 ftancs-or a 110 francs-papier ; la protec-
tion douanière n' existe plus, à proprement par-
ler, pour les agrumes tt* Algérie; le produc-
teur rétlame donc la perception en or des droits
de douanes.
Des chiffres apportés par la Coopérative de
la Mitidja servent d'argumènts de tout pre-
mier ordre. Au cours de Ja campagne 1925-
1926, elle a traité 11.727.069 kilogs de fruits
pour un prix de vente brut (en gros) de 14 mil-
lions 910.716 Francs. Les frais, dont j'ai exa-
miné le détail, s'élèvent à 9.936.532 fr. 54,
parmi lesquels- le transport par mer figure pour
1.187.591 fr. 55 et le transport par fer pour
3.256.100 fr. M, l'octroi et les douanes pour
1,439.489 fr. 20. Reste net, pour la rémuné-
, ration des sociétaires, 5.513.644 fr. 07 soit un
prix de vente moyen de 47 fr. 01 les 100 ki-
togs (moins de ctixmu le kilug, 6 ménagèfes 1)
Là-dessus, P agriculteur dGit prélever ses
frais de tntltore, ses impôts, - ses produits con-
tre les parasites, champignons, etc., tous frais
..n. ne figurent pas dam la lifte citée, et qui
- passés, en irais ans, par nppnt aux ventes
faim, de %: à 51 %, à 63 Qui donc
une feto de flwnr e?t le bénéficiaire de l'ac-
tiuisseniuift des prix pour le umisummsteur ?
Lim moyennes d6 vent en ndiw énent de 1
66 fr. 67 les 100 kilogs en 1923-1924 i de
56 fr. 22 les" 00 kilogs en 1924-1925 ; de
47 fr. 01 les 100 kilogs en 1925-1926. Je
n'ai aucun moyen de contrôler mathématique-
ment ces chiffres, et je suis bien forcé de m'en
rapporter aux documents que j'ai sous les yeux.
Mais, ce qui est incontestable, c'est que les
agrumes d'Algérie, quand elle$ parviennent
aux Halles parisiennes, ont payé des frais qui,
suivant la nature des produits et l'époque, vont
de 1.766 fr. 67 à 1.879 fr. 79 la tonne, parmi
lesquels l'octroi figure pour 350 francs.
Encore est-il juste d" ajouter que 30 des
fruits environ ne peuvent pas être exportés,
qu'ils sont obligatoirement vendus sur place
dans des conditions bien moins avantageuses,
et que cela doit entrer en ligne de compte dans
le - calcul - des résultats de 1 exploitation. -
De même que les viticulteurs ne réclament
pas le vin cher, mais le vin rémunérateur, de
même les producteurs algériens de primeurs, de
fruits et de légumes, réclament non pas les
agrumes chères mais rémunératrices. Ils se bot.
nent à demander une protection qui leur assure
qu'ils seront payés de leurs peines : sans cette
confiance, sans cette certitude, on aura beau
tenir au colon tous les raisonnements du monde:
il tournera ailleurs son activité. C'est ce que
la Société coopérative des agrumes, fruits et
légumes, de la Mitidja vient de redire, d'une
façon pressante, aux parlementaires de rAI..
série qui sont tout naturellement chargés de
taire entendre au gouvernement ces revendica-
tions. C'est ce qu'on peut lire dans le Bulletin
de VAfrique du Nord, et ce que j'ai cru de-
voir signaler à la ménagère économe, que ie
rencontre arrêtée parfois devant l'étalage de la
fruitière ou devant une balladeuse où s'empi-
lent les citrons dorés ; je voudrais que celle-là
aussi sût parfaitement que ce n' est pas le colon
algérien, pas plus que le paysan français, qui
est responsable de la vie chère ; et je vou-
drais moi-même pouvoir me .dire que ces ci-
trons viennent - non pas de la colonie anglaise
du Cap ou des provinces espagnoles, mais pro-
bablement de ces plaines d'Algérie qui sont
comme le prolongement de nos plaines fran-
çaises.
Mario Rountan*
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatoriale des colonies.
Lt Aviation Coloniale
Bizerte-Etang de Berre
Trois hydravions de la base de Karouba,
placés sous le commandement du capitaine
de frégaté Lacroix, ont quitté Bizerte à 8
heures, hier matini pour Berre sans escale.
La rançon du capitaine Larre-Borges
On se souvient que le capitaine aviateut
Larre-Borges avait été capturé par les Mau-
res à la suite d'une panne d'avion, sur la
côte africaine, et que la rançon exigée par
les ravisseurs fut payée par le Gouvernement
espagnol.
Le Comité national aéronautique urugayen
a décidé de prendre à sa charge les frais
faits par l'Espagne pour obtenir la libération
de l'aviateur.
Récompenses
Par décision du 18 juillet 1927, le ministre
de la Marine a accordé au personnel de l'es-
cadrille 5 B-2 les récompenses suivantes :
10 Un témoignage officiel de satisfaction à
M. le lieutenant de vaisseau Campardon (R.-
L.-M.-R.);
20 Une proposition extraordinaire pour le
grade d'officier de la Légion d'honneur à M.
le lieutenant de vaisseau Le Brix (J .-M.),
pour la grande valeur professionnelle et
l'énergie remarquable que ces officiers ont
montrées pendant toute la campagne de l'es-
cadrille 5-Z?-2 au Maroc et dans l'exécution
de la reconnaissance photographique des cô-
tes françaises de Mauritanie ;
30 Un témoignage officiel de satisfaction
au quartier-maître radiotélégraphiste volant
Vasseur (Albert),-3993-25-1, pour le courage
et l'énergie dont il a toujours fait preuve
pendant la campagne de l'escadrille 5-0-2
au Maroc et la reconnaissance photographi-
que aérienne des côtes françaises de la Mau-
ritanie ;
4° Des félicitations du ministre an maître
radiotélégraphiste Geffroy (Amédée), 7076
Lannion ;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Mazure (Jean), 37166-3;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Mingam (Paul), 987 Brest;
Au second maître mécanicien d'aéronauti-
que Picard (Jean), 41605 Paimpol ;
Au quartier-maître atrimeur d'aéronauti-
que Baudouin (Charles), 93136-5;
50 Des félicitations du ministre, au quar-
tier-maître mécanicien d'aéronautique Decay
(Raymond), 1891-25-4,
pour le courage et l'énergie dont ils ont tou-
jours fait preuve pendant la campagne de
l'escadrille S-Il-2 au Maroc et la reconnais-
sance photographique aérienne des côtes
françaises de la Mauritanie.
La T. S. F. en Algérie
--{).o- -
Au cours de In rlernière séance de In ses-
sion,1 les délégations rmnncifres ont urloplé
H inolion snivantc :
C.onsiiV-rnnl que l'inslnllnlion des services île
T. S. F. est indispensable pour mettre on rein-
'I'. S. l'AlaV-rip el In métropole :
lion
C.onslnlynt V ip ton les les chambres do rom-
inoico do lWlvcrio. en présence de l'urgence
ni de l'extrême nécessité des relations radio-
léléphonfqucs, úmeltcnl, le vœu que l'inslnlln-
lion de la T. S. F. soit l'('nlts(te ou plus IAI. :
Considérant qu'on ne roiîifircndrnil pns llnli-
ponrti de ces restions, qui doivent rendre,
Inmt nu point de vue agricole, inïhislriol et com-
mercial qu'au point de vue stratégique les plus
i^TTflnenls services ;
Demandent instamment que l'llrtmfnltrlllion
des P. T. T., & t'exclusion de tout nuire ser-
virc, étiwiic et sowPeltc nux- délégations llnnn-
cièros, au cours de la prochaine session exlrn.
ordinnire, un projet d'Installations de T. S. F.
entre l'Alerte et lu métropole.
LES RES OURCES
Forestières du - Cameroun
, 0 - 0 -- ,''1'.
- -La forêt- du Gcmrtoun, proimfc
gement de Vimmense forêt équato-
riale, couvre toute la -partie méri-
dionale de ce territoire sur une étendue d'en-
viron 12 millions d'hectares. Sa profondeur
varie de 150 kilomètres près de la Ntgéria
anglaise, à plus de 900 et même 1.000 kilo-
mètres dans la région avoisinant le Gabon.
Tout a été dit sur sa richesse; et l'inven-
taire des essences utiles a été effectué, tout
au moins dans les régions qui, seules, se
prêtent actuellement à une exploitation ra-
tionnelle. La forêt du Cameroun contient
une très grande variété d'espèces, plus de
300. En dehors des essences riches, telles
que l'acajou, le zingana ou demi-deuil, le
bubinga ou faux bois de rose, elle renferme
nombre de bois communs comme Viroko ou
chêne d'Afrique, le padollk ou bois corail,
l'azobé ou bois de fer, etc., dont l'emploi
est devenu courant, à l'heure présente, dans
l'industrie.
Un certain nombre de cours d'eau dont le
Vouri, le Niungo, le Nyong, etc., naviga-
bles sur de-longues distances, constituent des
voies d'évacuatiolt naturelles et exallellte s
pour l'exploitation des coupes qu'ils traver-
sent sur la majeure partie de leur cours. Ces
diverses rivières viennent toutes se jetet, ctt
effet, dans la baie de Douala, le port du
Cameroun" français, doté d'un wharf où les
bateaux de. charge peuvent accoster.
Il importe de noter que l'exploitation des
ressources forestières du Cameroun remonte
seulement à 191t. Deux ans plus tard, en
1913, sous la domination allemande, la pro-
duction atteignait 22.800 tonnes.
En 1925, quelques années seulemctti après
l'institution de notre mandat, elle approchait
38.000 tonnes, contr^*2\.$oo en 1924. L'an
defltier, elle s'est élevée à 41.042 tonnes,
dont 22.792 tonnes pour les bois d'ébènis-
terie et 18.250 tonnes pour les boii com-
muns.
Les boii préèieux font l'objet d'mie exploi-
tation chaque jour plus intense. Quant aux
bois d'oeuvres, malgré le prix élevé du fret,
ils conquièrent de plus. en plus le marché
européen.
Ces résultats, particulièrement encoura-
geants, proviennent, de te que les surfaces
exploitées s'étendent d'année en année. A la
fin de 1926, elles couvraient 1767486 hec-
tares. A l'heure actuelle, les travaux fores-
tiers occupent à peu près ttfute la superficie
susceptible d'un rendement immédiat, à sa-
voir les abords du chemin de fer du nord, et
dans une mesure plus restreinte, ceux du che-
min de fer du centre, les rives de la Di-
bombé, celles du Bas-Nyong, de la basse
Sattaga et du Vouri.
Cette exploitation s'est à la fois dévelop-
pée et régularisée. Les hésitations et les ef-
forts peu coordonnés du début ont fait
place à des mises en coupe méthodiques. Aux
moyens primitifs ont succédé peu à peu les
procédés industriels. Un régime forestier,
s'inspirant de celui ell vigueur au Gabon,
a été applique à ce territoire sous mandat
par un décret du 15 septembre 1921. Aux
termes de ce décret, toute exploitation des
forêts du domaine est subordonnée à la déli-
vrancc d'un permis régulier, renouvelable
d'année en année durant dix ans. les cou-
pes ainsi concédées peuvent atteindre jus-
qu'à 5.000 hectares, mais ne peuvent être
entreprises qu'en profondeur, par tranche
d'un kilomètre de largeur sur cinq 'de lon-
gueur. De ce fait, l exploitations présente,
donc un caractère. définitif en même temps
qu elle garantit la protection de la forêt.
A côté de ces permis de coupe ordinaire,
VAdministration accorde, depuis. 1926, des
permis de coupe industrielle. Deux seule-
ment existent à l'heure actuelle. D'autre
part, les droits des indigènes ont été réser-
vés par Vattribution de permis de chantier
qui leur sont spécialement destinés. Ces d'er-
nières concessions ne peuvent, toutefois, être
supérieures à 100 hectares,
tes permis ordinaires, dont les plus im.
portants se rapportent à des coupes situées
aux abords des deux voies f errées, se répar-
tissent approximativement de la façon sui-
vante : environ. 70 perniis de coupe et 40
permis de chantier.
Enfin, l Administration prévoyante et
voulant réserver Vavenir, a interdit l'abatage
de certaines essences.
En résumé, les résultats obtenus, au cours
'des trois années d'exploitation forestière, au
Cameroun, grâce à ces mesures ratimmelles,
strictement tlPpliquées, sont extrêmement re-
marquables. Aussi, lorsque ce territoire sera
doté du matériel adéluat qui lui fait' encore
défaut, ainsi que des voies â' évacuation ra-
pides actuellement insuffisantes, l'exploita-
tion de la forêt sera accélérée et le Came-
roun pourra alors participer, pour une très
large part, au grand mouvement d'échanges
qui se manifeste dans toutes les colowcs
voisines.
Henri Michel,
hôpulè des Hasses-Alpcs, Vice-l'rcstacni
tic la Commission de VAlgérie, des
"(;olnn,;c,ç ci des Pays rie Protectorats
'1cc.Pr,j.'ide.n.t de la Commission ae
la Marine militaire.
–-–
M Lucien Saint en France
M. Lucien Saint, résident général en Tu-
nisie, accompagn é du colonel Cour tôt, chef
de son cabinet militaire, est arrivé à Paris
hier matin. 11 a été salué par M. Geoffroy
Saint-Hilaire et les délégués de l'office de
Tunisie à Paris.
M. Lucien Saint vient s'entretenir avec le
président du Conseil de certains problèmes
importants concernant la Régence,
Dépêches de l'Indochine
0
M. Alexandre Varenne au Laos
Après avoir remonté de Savannaklœt le
Méjtong, aora de, la chaloupe Galliéni,
M. Varenne, gouverneur général de l'Indo-
chine, accompagné du résident supérieur
Bosc, est arrivé le mercredi 27 à Vientiane.
Il a été reçu par les cltels de service et le
résident supérieur. V ne foule indigène
était venue lui apporter, en signe de oien-
venue, des Ileurs et des oflrandes rituelles.
Le jeudi 28 a eu lieu une réception à la
résidence supérieure en présence des fonc-
tionnaires et colons européens ainsi que
des dignitaires indigènes, de commerçants
et fonctionnaires annamites. Au cours de
cette réception, le résident supérieur du
Laos, après avoir formulé ses souhaits de
bienvenue au gouverneur général, Va as-
suré de l'entier dévouement de la popula-
tion laotienne et de t'indéfectible attache-
ment des indigènes protégés à Vœuvre des
Français. Il a rappelé la nécessité de re-
lier le Laos par r ferrée à ta côte d'An-
nam. et d'assurer par des voies de com-
munication le débloqwment de ce pays.
Le gouverneur général a donné ïassu-
tance que la construction des routes in-
dispensables, déjà entreprise, serait acti-
vement poursuivie ainsi que la voie terrée.
reliant le Laos à la mer.
Le prince Sigaleum a porté au gouver-
neur général un message du roi du Liiang-
Prabang. Celui-ci, descendu à Vientiane
pour recevoir M. Alexandre Varenne, ayant
dé; aussitôt arrivé, subir une cisses grave
opération, a délégué son propre frère qui,
accompagné d'un pittoresque cortègç de
dcu,x éléphants sacrés, que suivaient de
hauts dignitaires à cheval, est venu re-
mettre au gouverneur général un message
du roi lui affirmant son dévouement et sa
reconnaissance pour I'oeuvre accomplie
par les Français. Le gouverneur général a
répondu., garantissant le respect le plus,
strict, par le gouvernement français, des
promesses et garanties qui ont présidé à
l'union des deux peuples.
Dans l'après-midi, le gouverneur génd-
ral a rendu visite au roi et a assisté, dans
la salle des fêtes de la fésidence supé-
rieure, à la cérémonie de bienvenue appe.
lée « Dassi ».
Le 29, ayant appris que le gouverneur
général était de passage, le commissaire
du Gouvernement, siamois et le gouverneur
de Nongkana sont venus saluer le repré-
sentait de la France en Indochine de la
part dtt roi de Siam.
latel
AU YUNNAN -
–0-0–
Un violent combat fut livré, à 5 kilomè-
tres de Yunnanfou, entre les troupes de
Long Yun et celles du général Wang Kie
Soù, ancien comnumdant. de la. garde, du
maréchal Tangki Yaoo. Celui-ci a. été com-
iplôtement battu, fait prisonnier et ses
troupes furent désarmées. Durant le com-
bat, la ville ne subit aucun dommage. La
population chinoise et les communautés
étrangéri'8 ne fuirent pas inquiétées.
La situation politique se trouve ainsi
éclaircie au bénéfice des tenants du géné-
ral Long Yun.
A la suite de l'entrevue du consul de
France h Mo.ng Tspu avec les délégués du
chef des pirates, Lichaotsong le chef de
district de la Compagnie du Yunnan, Poli,
a été libéré. Il cet attendu Ú Laokav. On a
de bonnes nouvelles, datées du 9 juillet, de
l'ingénieur Patou dont on espère la pro-
chaine libération.
EN CHINE
] ? après' le Lokul ,AnzcigcJ'i de Berlin, un
grave incident aurait éclaté entre la France
et le gouvernement de Pékin, dont voici la
genèse
Le gouvernement de Pékin ayant institué des
droits de domine sur l'exportation des tapis, la
domine de Tien-Tsin fut installée dans la con-
cession fnmi.-iiisc. Cependant, comme les fabri-
cants de Inpis chinois refusaient de pnyer cette
dîme Il l'exporlalion, la police chinoise entre-
pris de fnire rentrer ces droits par lu force.
t.cs autorités françaises intervinrent alors et
tirent connaître qu'elles considéraient III percep-
tion de ces droits ̃comme contraire aux traités
et flren-t occuper le bureau des douanes par nos
troupes.
Le conseiller britannique, adjoint à ce nu-
rcuu, fut tout. simplement expulsé,
« Le gouvernement de Pékin aurait l'in-
tention, écrit, le Lokal Anzciger, d'exploiter
ces mesures françaises davs un but d'agi-
tation contre Vinfluence de la France
en Chine. »
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 30 juillet 1927, le taux ofliciel
de la piastre était de 12 fr. 85.
Les ignames des Antilles
1 0 0 --- 7
M. le Gouverneur de la Guadeloupe attirait
récemment l'attention des populations agricoles
de cette colonie sur l'opportunité d'accorder
une plus large part aux cultures vivrières.
Au nombre de celles-ci et donnan't des ré-
sultats rapides, il convient d'accorder une
des premières places à la culture des ignames.
Celles cultivées dans les Antilles appartien-
nent à un grand nombre de variétés diverse-
ment différenciées quant à la forme, la gros-
teur, la précocité, le rendement et la qualité.
Les plus recommandais es pour les cu ltures
sont les variétés à chair blanche, de poids
moyen et de forme régulière.
Des profits considérabtes peuvent être ave-
nus par cette culture qui, à la Trinidad, eonne
un rendement de 700 dollars par acre.
Au Congrès de la Ligue
de l'Enseignement
---O-
Parmi les vœux qui ont été émis uu
cours de la séance plénière du Congrès de
la Ligue de rEnseignement à Strasbourg,
nous "deyons relerfir cehii du cercle de la
Ligue rlr Tunis prolestant contre la campo-
gne menée en Tunisie contre l'école laïque.
Exposition coloniale de la Rochelle
^1»
Trois inaugurations ont eu lieu dimanche
dernier à La Rochelje : celle de l'Exposition
coloniale qui doit durer du 31 juillet au
28 août, celle de l'Exposition régionale des
arts et de l'enseignement technique, et celle
de l'Ecole normale d'institutrices. Cette triple
solennité a été présidée par MM. Herriot, mi-
nistre de l'Instruction publique et Léon Per-
rier, ministre des Colonies; l'amiral Vedel,
représentait le président de la République.
A leur arrivée en gare de La Rochelle, les
ministres et leur suite ont été salués par les au-
torités préfectorales, municipales et universi-
taires. Après s'être rendus à la Préfecture, ils
sont allés saluer le monument aux morts élevé
à l'extrémité du mail. Puis, le cortège officiel
a gagné l'exposition colonitale qui a été inau-
gurée et visitée en détail. M. Christian Morch,
président de la Chambre de Commerce, prési-
dent du Comité d'organisation, a souhaité la
bienvenue aux ministres.
DISCOURS DE M. LEON PERRIER
Messieurs,
C'est une grande joie pour le ministre des
Colonies d'apporter les félicitations et les re-
merciements du Gouvernement de la Répu-
blique à tous les hommes d'initiative qui ont
réalisé la magnifique Exposition que nous
avons visitée ce matin.
Aujourd'hui, vous êtes tous unis dans la
forte joie du succès et vous en concevez un
juste orgueil, car vous avez donné un exem-
ple lumineux de ce que peuvent une belle
ville de province et un beau département
lorsque tous les hommes de bonne volonté
réunissent leurs efforts pour la grandeur et
la prospérité du pays.
M. le Maire, mon collègue et ami Perreau,
et le Conseil municipal de La Rochelle ont
fait à M. le Président Herriot et à moi-même
un accueil que je n'oublierai pas. Qu'ils
veuillent bien en accepter ici l'assurance très
simple et très sincère.
Je veux aussi remercier mes collègues du
Parlement qui ont faif à M. le Président Her-
riot et à son collègue des Colonies l'honneur
de leur présence. J'en suis personnellement
profondément touché.
Il y a, du reste, entre nous et les représen-
tants de ce département, la vieille amitié des
luttes pour la défense d'un idéal commun de
démocratie, la même espérance et la même
volonté de réaliser dans notre République la-
borieuse, chaque jour davantage, la prospé-
rité de la France et la vie heureuse des ci-
toyens par le travail dans la liberté, la jus-
tice dans la fraternité.
Dans les difficultés de la vie politique
quotidienne, quand on a, pour un temps, la
responsabilité d'un département ministériel,
c'est un grand réconfort de sentir autour de
soi la sympathie toujours présente et tou-
jours fidèle des collègues et des compagnons
de la jeunesse. C'est une garantie qu'on est
resté fidèle à l'idéal commun et que, à la
fête d'un ministère comme à sa place de mi-
litant, on est toujours, de toutes ses forces,
resté le serviteur de la démocratie et de la
République.
Permettez-moi, entre tous ces collègues et
amis, d'adresser un salut particulièrement af-
fectueux à mon prédécesseur, M. André Hes-
se. C'est de ses mains que j'ai reçu le minis-
tère des Colonies, et j. n'oublierai pas le
cordial accueil qu'il me fit au seuil de la
maison qu'il quittait, après y avoir bien tra-
vaillé. Au fait, je le continue, et si j'ai réa-
lisé quelques progrès, si j'ai apporté quel-
ques améliorations, c'est en suivant ses tra-
ces sur la route qu'il avait tracée. Et dans
cette Exposition coloniale si heureusement
réussie, je reconnais bien les qualités d'ini-
tiative et de réalisation que je salue en lui
très cordialement de mon amitié sincère et
dévouée. J
Monsieur le Président du Conseil général,
mon cher ami Coyrard, permettez-moi, en
vous saluant et en saluant le Conseil général
de la Charente-Inférieure, bientôt, je l'es-
père, Charente-Maritime, d'oublier que je
suis ministre et de me souvenir surtout que
j'ai l'honneur, comme président du Conseil
général de l'Isère, d'être votre collègue et de
dire sans modestie que j'en suis très fier.
Pour un homme d'action, il n'est pas, à mon
sens, de situation plus enviable que la prési-
dence d'un Conseil général. Fort de la con-
fiance de toute une assemblée, défendre les
intérêts d'un département, soutenir les ini-
tiatives des municipalités, les aider dans
leurs efforts pour le progrès matériel et pour
la prospérité économique, être sous les yeux
de ses compatriotes l'homme qui travaille ef-
ficacement au 'bien de tous, c'est un bel et
fécond emploi de sa vie, et c'est l'exemple,
monsieur le Président du Conseil général,
que vous nous donnez à tous.
Enfin - je ne devrais pas dire enfin, car
je voudrais ttre sûr de n'oublier personne
enfin, c'est à vous que je veux réserver mes
félicitations tes plus chaleureuses, monsieur
le Président de la Chambre de Commerce, à
vous, à votre Compagnie, au Comité qui vous
a secondé, a vous tous qui avez su faire, par
le succès de votre Exposition coloniale, la
démonstration éclatante de l'activité écono-
- mique de votre -- ville et -- de votre région.
Et je veux dire publiquement ici que le
Gouvernement apprécie à très haut prix les
efforts de tous ceux qui, comme vous, en tra-
vaillant au développement des richesses de
leur ville et de leur région, contribuent effi-
cacement à la prospérité et au relèvement
financier du pays tout entier.
Vous avez eu bien raison, monsieur le Pré-
sident, de louer et de glorifier les précurseurs
coloniaux, et, au premier rang, le grand ré-
publicain Jules Ferry. Grâce à eux, la troi-
sième République a pu reconstituer un em-
pire colonial à la France moderne. A vrai
dire, cette création a été l'œuvre personnelle
de quelques grands Français, dans le silence
et l'abnégation, au milieu de l'indifférence el
parfois de l'hostilité.
Durant de longues années, les colonies ont
été ignorées presque autant des hommes po-
litiques que de l'opinion publique. Quand
leur existence et leur valeur ont Été mieux
connues, beaucoup n'ort voulu voir dans nos
domaines coloniaux qu'une monnaie d'éclian.
ge, et j'ai dti, je m'en souviens, déclarer of*
ficiellement à la tribune du Parlement que
la France entendàit bien garder ses colonies
et en tirer profit, non pas en les vendant,
mais en donnant leur pleine valeur mAé-
rielle et morale aux hommes qui les habitent
et aux richesses naturelles qu'elles renfer-
ment.
Peu à peu, lentement, les colonies se soni
imposées à l'attention, et puis à l'intérêt de
tous les Français, de tous ceux qui, regar-
dant l'avenir, savent quelles ressources puis-
santes la France pourra tirer de ses domai-
nes d'outre-mer, dans son relèvement maté-
riel, économique et financier.
Aujourd'hui, la cause est gagnée, et tous
les Français rendent un solennel et profond
hommage à tous ceux qui nous ont acquis nos
colonies. Mais ce n'est pas suffisant. Pour fé-
conder leur œuvre, pour en développer tou-
tes les puissances qu'ils ont entrevues, pour
tiier parti de ces terres lointaines qu'ils ont
acquises à la France au prix de tant d'éner-
gie, de volonté, de souffrances et parfois de
sacrifices, il faut que, dans l'esprit de tous
les Français, s'établisse, peu à peu, une no-
tion précise et forte du rôle que les colonies
peuvent et doivent jouer dans l'économie na-
tionale.
Sans l'appui et le soutien de l'opinion pu..
blique, nos efforts seront vains, car c'est
l'honneur de notre démocratie que l'opinion
publique inspire et détermine les décisions
du Parlement et les actes du Gouvernement.
, Pour faire de nos colonies une partie vrai-
ment active et vivante de notre Patrie, il est
nécessaire d'abord que l'action de l'Etat se
fasse sentir et s'exerce suivant un plan mé-
thodique et persévérant. Ici, il n'y a qu'à
suivre le programme si magistralement dres-
sé par M. Albert Sarraut.
Je puis donner à monsieur le Président de
la Chambre de commerce l'assurance que, là,
le département des Colonies ne manque pas
à sa tâche.
Un seul chiffre le montrera : en 1926, il
a été exécuté pour plus de 700 millions de
travaux publics dans nos colonies, et notre
programme prévoit, à partir de 1927, pour
une première étape et pendant cinq ans, un
milliard de travaux publics par an, routes,
chemins de fer, ports, et cela sans emprun-
ter, sans appel à la métropole, avec les seu-
les ressources budgétaires de nos colonies. Et
naturellement, nous n'oublions pas les hom-
mes eux-mêmes, et nous faisons, chaque an-
née, davantage tous nos efforts pour dévelop-
per les services d'hygiène et d'instruction pu-
blique.
L'aide de l'initiative privée
Nous n'oublions jamais que coloniser c'est
apporter aux populations coloniales la sécu-
rité et la paix d'abord, mais aussi, et en
même temps, la santé physique et l'améliora-
tion intellectuelle et morale. C'est le privi-
lège de la France de n'oublier jamais qu'en
tout homme il faut sauvegarder et respecter
la dignité et les droits de la personne hu-
maine.
Mais cette action de l'Etat ne suffit pas.
Elle ne sera féconde que si elle est vivifiée
par une action correspondante de l'initiative
privée. L'Etat peut bien préparer et fournir
l'outillage du travail, mais ce sont les par-
ticuliers qui, seuls, peuvent s'en servir effi-
cacement pour eux-mêmes et pour la pros-
périté commune. Il faut que tous les Fran-
çais sachent qu'il y a, dans les domaines de
la France, un large et fécond emploi de leurs
capitaux et de leurs énergies, et cela sur des
territoires qui ont 12 millions de kilomètres
carrés et près de 60 millions d'habitants. Ces
colonies, humainement et sagement mises en
valeur, nous fourniront les matières premiè-
res et les hommes dont notre vieille France a
besoin. Nous avons, pendant la guerre,
éprouvé la puissance et la générosité de leur
concours ; pour les œuvres de paix et de ci-
vilisation, les colonies seconderont tout aussi
fortement notre effort. Avec elles, et grâce à
elles, la France pourra, dans le monde, con-
server sa place de grande nation, et, dans
l'Humanité, continuer son rôle d'éducation
et de civilisation. Car c'est ce mot de civili-
sation qui résume tout notre effort d'amélio-
ration matérielle et morale des individus et
des peuples : c'est la civilisation qui est no-
tre mot d'ordre et le but dernier de nos ef-
forts.
A convaincre les hommes de France de
ces vérités salutaires, il n'est pas superflu
que nous nous employons tous de toute notre
énergie. C'est le rôle particulier du ministre
des Colonies d'aller à travers la France, de
se faire, auprès des groupements commer-
ciaux, le défenseur et le panégyriste des co-
lonies, et de susciter les centres de propa-
gande et de documentation coloniale. Bien-
heureux, le ministre, ciuand il trouve des
Chambres de Commerce aussi averties que la
vôtre, et quand il a la chance, grâce à M.
André Hessc, à son intelligente activité et à
l'esprit qui règne ici, de trouver le terrain
aussi bien préparé et l'œuvre en aussi bel
état d'avancement qu'à La Rochelle.
Ceux qui nous donnent espoir et confiance
ce sont ceux qui, aujourd'hui enfants, seront
demain les citoyens de notre démocratie la-
borieuse. C'est sur eux que se fonda notre
espoir, et c'est à M. le ministre de l'Instruc-
tion publique que nous confions le succès de
nos efforts.
Grâce à lui, la géographie de nos colonies
deviendra de plus en plus une partie de la
géographie de la France: grâce à lui. nos
enfants apprendront et les Français de Fran-
ce sauront quelles ressources offrent à leur
activité des colonies rénandues dans le mon-
de entier, et mieux que nous. ils pourront,
dans le succès de leurs entreprises et la juste
récompense de leurs initiatives commerciales,
assurer en même temps la richesse et la pros-
périté du pays tout entier.
Mais dès maintenant, il nous faut, nous
aussi, prendre notre part de la tâche com-
mune, il nous faut préparer cet avenir dont
nos enfants verront les radieuses et superbes
moissons. Il faut mettre sous les veux des
commerçants et des industriel tout ensemble,
et les besoins, et les richesses de nos colo-
nies. afin que s'établisse peu à peu le dou-
ble courant d'échange qui. unissant les colo-
nies et la métropole par les liens de la soli-
darité économique et de la reconnaissance
mutuelle, fera de notre France agrandie la
patrie prospère et généreuse de tous les hom-
mes d'énergie el de bonne, volonté.
Messieurs, dire que l'esprit colonial est un
esprit de conquête et d'impérialisme, c'est un
sophisme facile, mais les ignorants seuls s'y
laissent leurrer. En fait, dans les efforts quo-
tidiens des administrateurs et des colons. le
but que nous visons, c'est d'abord de faire
régner l'ordre et la naix entre les hommes
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