Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1927-08-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1927 04 août 1927
Description : 1927/08/04 (A28,N118). 1927/08/04 (A28,N118).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VIN'GT-IUTMKME ANNEE. - No 118 tM NUMERO : 30 CENTIMBB JEUDI SOIR, 4 AOUT 19*7
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Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 120 t 65 » 35 »
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tous les bureaux de poste. - -
AU PAYS DE LA FAIM
i -:
Le discours prononcé par M. Steeg, Rési-
dut général à Rabat, le 28 juin dernier, de-
vant le Conseil de Gouvernement, contient un
tableau vraiment saisissant de la famine qui a
ravage tout le Sud marocain depuis l'automne
dernier.
Après trois années mauvaises, tout le Sud
du Maroc, du Tadla au Sous, connaissait, en
1926, une récolte médiocre ou nulle. Faute de
pluie, le grain ne germe pas, le déficit de la
aécolte est considérable. Au mois d'octobre,
les troupeaux que l'été, sans pâturages, a épui-
ses. sont victimes de froids excessifs.
Alors, sur toutes les routes qui viennent du
sud, c' est là grande migration des affamés.
Ecoutez M. Steeg : « Il est exact qu'on a
Kncoi tré sur les pistes du sud des groupes de
fugitifs qui semblent attirés vers le nord par
un mystérieux magnétisme. Il est exact qu'en
certains endroits leur théorie s'est pitoyable-
ment égrenée. Les vieux Marocains qui les
Clt vus ne s' y sont pas trompés : ils les ont
teconnus à leurs voiles bleus. Comme en 1912,
au temps d'EI Hiba, ces malheureux venaient
Je l'Anti-Atlas, du Draa, de plus loin encore,
Jc!> confins sahariens, du Rio de Oro, quel-
ques-uns même de la Mauritanie. Ce n' étaient
!\Iu des guerriers de la dissidence, répondant à
l appel de l' agitateur, c'étaient les faméliques
es zones insoumises, chassés par une séche-
ICSSK inexorable. Leur nombre ? Comment
dénombrer le flot qui s'infiltre par tous les pas-
sages ? 10.000 peut-être et peut-être plus. »
N est-ce pas que le tableau est évocateur et
«(ii*il fait mieux comprendre ce que durent être
ces prandes migrations de peuples, dont l'his-
toire c!e l'humanité primitive est pleine. Une,
deux. trois années mauvaises où les hommes et
lés bêtes souffrent la. faim, s'épuisent morale-
ment et physiquement. Un El Hiba quelcon-
que apparait. qui enveloppe d'uite mystique
que apparait, qui C,
quelconque cette lamentable misère, lui donne
un but, un espoir. El voilà la longue théorie
des affamés en marche vers les pays où l'on
ttMnge. « attirée, dit M. Steeg, par un mysté-
rieux magnétisme 1), qui n'est, au fond.. qué le
lIulJOétisme animal de la faim.
Lt ces errants passent, laissant derrière eux,
leurs ruines et leurs misères physiologiques. Au
Maroc, cet exode des faméliques du sud a
multiplié les foyers de typhus. Il a fallu tout
le dévouement du corps médical marocain, ci-
lii et militaire, pour arrêter l'épidémie mena-
rate. ----
- Contre la famine du Sud marocain qu a-t-on
fait ?
Tout d'abord on s'est efforcé de stabiliser
sur place, sur les pistes d'exode les fugitifs
en créant des centres de ravitailfement. Puis
dans les chefs-lieux, dans les villes, des cen-
tres d'hébergement ont été créés, dotés de
relies de douche et d'épouillage. On a créé
4les ateliers domestiques de couture et de van-
nerie, des chantiers locaux où toute la famille
remploie à des tâches multiples. On a, en
quelque sorte, épandu et filtré Je flot migra-
tnire. En 6 mois on a distribué, en secours de
ftavail, 18 millions de salaires.
Puis on a fait appel aux sociétés de pré-
voyance. Celles-ci ont prêté, en 1926, aux
tribus du sud Dour 4 millions d'orse et de blé.
Cette année, on a créé une caisse centrale des
sociétés de prévoyance, qui constituera l' orga-
nisme financier nécessaire pour la répartition des
ressources. On se propose d ouvrir, dans le
budget, un crédit de 15 millions pour les prêts
cfè semence et de 5 millions environ pour les
chantiers.
On a créé des comités charitables de se-
cours : comité central de Rabat. çomités lo-
imux.
C'est bien. Et je crois qu'on a fait à peu
piès tout ce qu' on pouvait faire, dans les con-
ditions actuelles.
Mais comme ce misérable effort, si tardif,
iM impuissant, dresse contre toutes nos concep-
tions de la colonisation sa terrible accusation !
Comment ! dans la plus belle, la plus riche,
ta plus civilisée de nos terres de colonisation,
dans ce pays placé sur les grandes routes com-
merciales du monde, où nous nous vantons
d' avoir créé un outillage économique, ports,
toutes, moyens de transport, de premier ordre,
it suffit encore d'une ou deux années de mau-
vaise récolte, dans une région secondaire, pour
taire renaitre ce phénomène de migration la-
mentable, renouvelé des âges primitifs, véri-
table honte pour une société qui se prétend ci-
vilisée.
Comment ! voilà dix mille, vingt mille indi-
v idus qui font partie de la collectivité dont
vous avez assumé la charge d'organisation éco-
nomique et sociale, la diarge de civilisation. Et
mus admettez que ces hommes se trouvent pla-
cés, par suite d'une simple mauvaise récolte,
uns que vous ayez gen pu, ni su prévoir, de-
vant une telle détresse physiologique collec-
tive, qu'ils n'aient plus que le recours de se
jeter en avant, comme des bêtes, à la recher-
rjie d'une proie, pour vivre. Eh quoi ! Il n'y a
donc plus de moyens de transport, au Maroc,
pour aller à ces malheureux, au lieu de les
laisser se traîner vers nous, par toutes les pis-
tes, « vers la France », comme dit M.
Steeg, en un mot qui sonne bien durement,
dans son discours.
Ah ! la colonisation, le devoir de colonisa-
tion t De belles formules, de grands dis-
cours : mission civilisatrice, bien-être, culture
humaine, paix des peuples et des races. Oui,
je veux bien, nous nous efforçons vers cet
idéal, mais de quel effort misérable et si tris-
tement ridicule.
Que, dans la plus proche, la plus belle, la
plus riche de nos terres de colonisation se pro-
duise un simple incident météorologique et
voilà le beau tableau de nos musiont aev,
qui laisse voir les lamentables réalités de ces
Iwmanités errantes aux pays de la faim.
La colonisation, oeuvre de civilisation ? Oui,
peut-être ; mais surtout, mais avant tout, œu-
vre d'organisation de notre trafic mercantile, de
notre exploitation lucrative. Nous assurons l'or-
dre, la paix, là où on achète et l'on vend, là
où l' on trafique, où l'on gagne de l'argent.
Nous construisons des chemins de fer pour
transporter les riches phosphates de l'oued Zem
vers Casablanca la riche et vers les marchés
extérieurs.
Mais les pauvres fellahs du Sous ou du Draa
attendront pour qu' on s 'occupe d'eux que la
faim les ait jetés hors de chez eux hâves, pan-
telants.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Vljon.
–-– ..t.
A la poursuite des pillards
de Port-Etienne
- 0 - 0 -
Nous recevons confirmation de la destruction
du rezzi qui attaqua Port-Etienne.
Deux chefs du rezzi ont bien été tués, ainsi
que nous l' annoncions dans les Annal es Colo-
niales du 23 juillet 1927. Le troisième chef
Ould Soueyah a été fait prisonnier et incarcéré
à Aiar.
Traqués de tous côtés par les groupes du
Trarza, d Atar et de. Chinguetti, épuisés par
une course forcée, les débris du razzi composés
d'une vingtaine d'hommes dont sept blessés
furent signalés le 7 juillet vers Rasserent. La
chasse recommença et d'après les dernières
nouvelles reçues de Mauritanie, cinq nouveaux
dissidents ont été faits prisonniers.
Dans ce succès remporté par nos partisans
du Trarza nous voyons la preuve évidente que
seuls de bons méharistes maures peuvent et doi-
vent constituer nos troupes sahariennes.
L'Aviation Coloniale
---()..o--
Casablanca-Toulouse
A Boussan (canton d'Aurignac), à environ
25 kilomètres au nord-est de Saint-Gaudens
(Haute-Garonne) un avion de la ligne La-
técoère Casablanca-Toulouse, venant d'Ali-
cantc, piloté par M. Alexandre Bury, glo-
rieux aviateur, officier de la Légion d'hon-
neur, s'est abattu avant-hier vers 18 heures
dans les champs et a pris feu aussitôt par
suite de l'explosion du réservoir à essence.
Le pilote Bury et quatre passagers que
l'avion transportait ont été tués sur le coup.
Voici quelques renseignements complémen-
taires sur cet accident :
Au lieu de s'en tenir à la ligne de navi-
gation Barcclonc-Perpignan-Toulouse et bien
que ce fût formellement interdit, le pilote
crut devoir survoler les sierras espagnoles et
les Pyrénées.
Les Pyrénées furent franchies sans encom-
bre à 4.000 mètres de hauteur et au-dessus
d'une mer de nuages. Quand le pilote vit
derrière lui les cîmes des Pyrénées, il com-
mença la descente, ne doutant plus d'être
au-dessus de la plaine de la Garonne. Il se
rapprocha du sol pour se reconnaitre et le
temps était toujours pluvieux.
Malheureusement, par suite d'une erreur
de calcul sans doute, l'avion se trouvait non
au-dessus de la plaine, mais au-dessus des
collines de la Gesse, qui atteignent 386 mè-
tres d'altitude. C'est ainsi que l'appareil,
allant droit devant lui, entra dans la colline
du Bois-Débats, qui est une des plus hautes
de la région, et à une vitesse de 180 kilomè-
tres à l'heure.
Parmi les victimes se trouvent : Georges
Guyollot, 25 ans, né à Curoux (Nièvre), de-
meurant à Toulouse, route de Revel ; André
Brangier, 28 ans, né à Campariou (Creuse),
demeurant à Rabat, et sa femme..
La levée des corps a été faite hier par le
clergé d'Aurignac, en présence des autorités
locales et d'une foule recueillie. Après l'ab-
soute, les cercueils, parés de fleiiTTit de cou-
ronnes, ont été dirigés sur la gare de Bous-
sens.
-60-
Fantaisies électorales
00
Dans la comumne de Macouba (Martinique),
lors des élections, il n'était pas rare, parait-il,
de voir les candidats craignant d'être en mino-
rité faire enlever l'urne par leurs partisans.
Pour éviter le retour d'une pareille manoeuvre,
lorsque eurent lieu les dernières élections au
Conseil municipal, le maire eut recours à un
moyen inattendu. Il choisit comme urne une
caisse de 1 m. 20 de haut sur 1 m. 10 de
large.
Mais quand sonna l'heure du dépouillement,
aucun assesseur n'eut le bras assez long pour
saisir les bulletins au fond de la caisse. Un
noir, qui siégeait au bureau, fut alors prié
d'enjamber les parois et de s'accroupir au fond
de la caisse. Prenant ainsi les bulletins, il les
passa au président du bureau. Le résultat fut
décisif : la liste du maire obtint toutes les voix
sans exception.
Mais les adversaires ont protesté, et c'est
ainsi que le Conseil d'Etat a été saisi. Con-
formément aux conclusions du commissaire du
Gouvernement Sauvel et sur le rapport de M.
François Ripert, il a prononcé l'annulation du
scrutin. Il résulte de son arrêt qu il a estime
que les dimensions considérables de l'ume et
les conditions de dépouillement devaient faire
suspecter la sincérité des opérations.
Le TaDKer-Fe.
La nouvelle ligne de chemin de fer Tan-
ger-Fez fonctionne régulièrement. Les
voyageurs commencent à devenir nom-
breux. Ils affluent principalement la veille
des' départs de bateaux pour Marseille.
Collaboration
franco - espagnole
--v-u- -
Les journaux espagnols exami-
tient longuement la situation au
Maroc et constatent avec satisfac-
tion qu'elle est bonne.
Tous les chefs rebelles ayant joui de quel-
que prestige parmi les indigènes ont été tués,
fris ou ont fait leur soumission. Ces résul-
tats étaient inespérés il y a trois ans et alors
ce sont des compliments à Végard des chefs
et du Gouvernement.
Cependant il ne convient pas de se laisser
aller à un optimisme béat et dangereux.
Tout n'est pas absolument fini. « On ne sau-
rait assurer d'une façon absolue, dit le jour-
nal l'A.H.C., que de nouveaux foyers de ré-
bellion ne s'allumeront pas dans l'avenir. »
Cela est évident. Pour notre part, nous Pf".
sons que l'œuvre aV pacification ne sera pas
la tcidre d'un jour, ni d une année, ni même
de plusieurs années. Un peu de réflexion sur
les conditions politiques et ethnographiques
du Maroc et quelques souvenirs du passé suf-
fisent à justifier cette opinion.
Mais ce n'est pas dans ces considérations
que l'A.B.C. trouve des motifs d'inquié-
tude. L'avenir n'est pas certain parce que le
régime de Tanger est mauvais, mal compris
et aussi parce que les méthodes politiques
française et espagnole sont trop diffé-
rentes. Il faut donc qu'elles se mettent en
harmonie. Le restdent. général français,
M. Steeg et le commandant en chef espagnol
le général Sanjurjo ne doivent pas avoir
de préoccupations plus vive ni de tâche plus
urgente.
Cependant, il faut noter à cc pro pos un
heureux symptôme. L ambassadeur de
France à Madrid a, dans un discours offi-
ciel, célébré les bienfaits de la coopération
franco-espagnole au Maroc. Et les journaux
ne manquent de noter les heureux effets de
celle harangue.
Quant à nous, nous ne saurions trop nous
féliciter de cette évolution de la presse espa-
gnole, qui semble témoigner de celle du gou-
vernement puisque les organes officieux du
dictateur ne s'expriment pas autrement que
les organes qui sont un peu moins liés au
pouvoir.
La marche des négociations relatives à
Tanger pourrait en être favorablement in-
fluencée. Elle devrait l'être.
La collaboration franco-espagnole est une
chose bonne en soi, mais elle peut devenir
la pire des méthodes politiques si nous ne sa-
vons conserver à notre action ce qu'elle pou-
vait avoir d'heureux, d'habile et même d' hu-
main. Il faut espérer que nous ne nous met-
trons pas à l'école de Primo de Rivera.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des CotMtM.
Secrétaire de la Commission
des Alltdre. l',.
aloi
Au Congo belge
Parmi les travaux projetés pour assurer le
développement économique de la colonie, nous
devons citer : les Chemins de fer du Bas-Con-
go au Katanga (665 millions), du Benguela
(510 millions), de Matadi à Léopoldville (400
millions), etct; les travaux de ports de Matadi
(26 millions), de Borna (25 millions), de Léo-
poldville (15 millions) ; les travaux hydrogra-
phiques du Bas-Congo (20 millions) ; les tra-
vaux de voirie d'Elisabethville (26 millions) ;
les bâtiments officiels de Léopoldville (17 mil-
lions), etc.
Au total, 1 milliard 800 millions de crédits
sont prévus ou engagés dans de grands travaux
au Congo belge.
8.a
Université Congolaise
--0-0--
L'Université de Louvain a décidé de créer
sous peu, au Congo belge, une Université qui
ne comprendra pour commencer qu' un petit
nombre de facultés distinctes, à compléter ulté-
rieurement au fur et à mesure que les ressources
le permettront. La philosophie, les sciences
naturelles, médicales et agronomiques y seront
enseignées.
LOUISE ABBEMA
peintre coloniale
Décorée de la Légion d'honneur alors qu'on
ne comptait pas beaucoup de femmes dans l'or-
dre, Mme Louise Abbéma qui vient de mou-
rir était commandeur de r Etoile Noire du
Bénin. Sa décoration du palais du Gouverne-
ment général de l'A. O. F. à Dakar lui avait
valu cette récompense.
-00-
L'ÉLÉPHANT A LA MODE
DO
Si nous en croyons notre confrère V Intrami-
géant, après le serpent, l'éléphant va se mettre
bien malgré lui, sans doute au service
de la mode.
On nous promet des sacs en peau d'éléphant,
des valises, des chaussures ; un apprêt spécial
permettra de rendre l'éléphant aussi souple que
du chevreau.
La teinte sera grise.
Les pauvres bêtes ne se doutent pas de
l'honneur que nous leur faisons.
Les oreilles sont déjà utilisées comme guéri-
dons, dont les pieds sont constitués par des
défenses. Les pieds creusés sont aussi trans-
formés en large cache-pots. Les indigènes font
avec les oreilles de solides peaux de tambou-
rins.
Quant aux poils d'éléphant, ils sont deve-
nus maintenant des fétiches très recherchés par
les Parisiennes.
Les débouchés pour les beurres frais ou sales
en Afrique Occidentale Française
.,.
De récents essais ont été entrepris en Afrique
Occidentale française en vue d'améliorer la
race bovine au point de vue de la production
laitière, de vulgariser les procédés de fabrica-
tion du beurre et des fromages.
Dans la région de Bamako, notamment, des
troupeaux de vaches laitières ont été constitués
après une sévère sélection et sont soumis à une
suralimentation constante qui permet d'obtenir
couramment 6 litres de lait par jour et par bête,
alors que, en dehors de ces centres, la moyenne
de rendement en lait constatée dans les colo-
nies de l'A. O. F. est de 2 à 3 litres. L'ana-
lyse des laits prélevés dans les environs de Ba-
mako a révélé 30 grammès de matières grasses
par litre : c'est un lait sans odeur qui donne un
beurre neutre et blanc. Pour fabriquer celui-ci,
les indigènes ont recours à des procédés très
primitifs qui donnent des résultats souvent mé-
clocres.
Dans les localités éloignées des centres d'ap-
provisionnement, le beurre ainsi fabriqué est
quelquefois utilisé par l' Européen pour ses be-
soins alimentaires ; mais la presque totalité du
beurre consommé en A. O. F. est demandée à
l'importation.
En 1925, le service local des Douanes a
edregistré à l'entrée : 51.678 kilos de beurre
frais ou sailé contre 42.447 kilos en 1923, et
46.951 kilos en 1924. Pour l'année 1926. les
statistiques douanières actuellement connues
(Guinée, Dahomey et Soudan) accusent des
augmentations sensibles sur les quantités impor-
tées dans ces trois colonies en 1925.
Les beurres frais introduits dans les territoires
français de la Côte Occidentale d'Afrique sont
présentés en pains de 200, 250 et 500 gram-
mes additionnés d'une faible quantité de borate
de soude qui en permet la conservation. Trans-
portés à bord des bateaux renfermant des ap-
pareils frigorifiques ou de. simples glacières, ces
beurres arrivent à la colonie dans un état de
fraîcheur qui est très apprécié de la clientèle
européenne des ports et des centres avoisinants.
Mais la plus grande partie du tonnage im-
porté en A. O.F. est représenté par une spé-
cialité de beurre frais ou salé renfermé dans
des boîtes en fer souciées d'une contenance de
0 k. 250, 0 k. 500 ou 1 kilo ou encore d'une
demi-livre anglaise, d'une livre et de deux li-
vres. La vente la plus courante se fait en boîtes
de 250 et 500 grammes'. Quelques fabricants
livrent une spécialité de beurre fondu en fla-
cons de même contenance que les boîtes.
Importation. Le Sénégal, en raison de la
densité de sa population européenne, est la
colonie du groupe où les entrées de beurre sont
les plus élevées. Sur 51.678 kilos importés en
1925 en A.O.F.. la part du Sénégal a été de
36.345 kilos, soit 70 des entrées, gagnant
ainsi plus de dix points sur le pourcentage des
années 1923 et 1924. La colonie n' absorbe
pas la totalité de ses entrées, car une notable
quantité de beurre importé transite par le Séné-
gal pour approvisionner les comptoirs de la
Mauritanie et du Soudan français.
La Côte d'Ivoire vient ensuite avec un ton-
nage de 7.542 kilos, sur lesquels est prélevée
la consommation de la Ha, e- Volta dont la
voie normale d'accès est le port de Grand-Bas-
sam et le chemin de fer de la Côte d'Ivoire.
En 1925, le Dahomey et la Guinée ont im-
porté respectivement 5.192 kilos et 2-236 kilos
de beurre, et le Soudan figure aux statistiques
de (la même année avec 363 kilos. En 1926,
çes trois colonies ont augmenté leur consomma-
tion qui est passée respectivement à 5.750 ki-
los, 2.816 kilos et 1.519 kilos.
Concurrence. rarmi les pays de produc-
tion qui concourent à l'approvisionnement en
beurre de l'A. O. F., la France se classe au
premier rang des fournisseurs en améliorant cha-
que année son pourcentage qui, de 65 en
1923, s'est élevé successivement à 72 en
1924 et 74 en 1925.
Le principal concurrent de la métropole est
f Amérique du Sud (Argentine et Brésil), dont
les exportations sont passées de 2.220 à 6.790
kilos au cours des années 1924 et 1925.
La Hollande qui s' inscrit au troisième rang
des fournisseurs de l'A.O.F. avec 622 kilos en
1925, a tendance également à augmenter ses
expéditions ; elle précède l'Angleterre, le Da-
nemark et la Suède qui figurent aux « pays de
provenance » pour des quantités respectives de
531 kilos, 204 kilos et 138 kilos. Enfin, après
être passées de 52 kilos à 179 kilos, de 1923
à 1924, les exportations de l'Allemagne se chif-
frent par 28 kilos en 1925.
Le reliquat des importations provient des
« autres pays ».
Valeur à l'entrée. Le montant des décla-
rations faites en douane pendant l' année 1925
s'est élevé à 832.031 francs. La valeur à l'en-
trée de ces marchandises, qui ressort du tableau
ci-dessous, a été calculée d ;.près les mercu-
riales officielles de l'année 1925 qui avaient
fixé à 1.500 francs et 1.700 francs pendant les
premier et deuxième semestres le prix des 100
kilos demi-brut. On entend par poids demi-
brut le poids cumulé du contenu et de ses em-
ballages intérieurs (papiers servant d' enveloppe
ou de séparation, feuilles d'étain, etc.).
Kilos Francs
France 38.688 617.921
Amérique du Sud. 6.790 108.010
Hollande 622 15.936
Angleterre 531 8.531
Danemark 204 3.060
Suède 138 2.346
Allemagne. 28 448
Autres pays 4.677 75.779
Total. 51.678 832.031
Les prix de vente à la colonie varient selon
des marques et qualités des produits. On peut
les déterminer en ajoutant au prix initial de
France les frais de transport, les ckoits de sor-
tie, les droits de douane à l'entrée et le béné-
fice du détaillant qui est apprécié à un pour-
centage comprenant la rémunération des inter-
médiaires et les frais généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offrcs. La plupart des maisons importatrices
de la colonie spécialisées dans les produits
d'alimentation sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'A. O. F.
tient à la diposition "des fabricants et commer-
çants intéressés la liste des principales firmes
-- installées en Afrique - Occidentale française.
Méthodes commerciales. Le beurre en
pains destiné à 1 exportation est livré enveloppé
dans un papier sulfurisé et renfermé dans des
caisses de 10 et 25 kilos ; le bewre en boîtes
est expédié par caisses de 25 ou 50 kilos gar-
nies intérieurement de sciure de bois.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l' exportation des beurres sont celles
communes à toutes les marchandises expédiées
des différents ports de la métropole (Le Havre,
Bordeaux, Marseille) par les maisons de com-
merce à leurs succursales. La marchandise est
généralement vendue par le fabricant franco au
port d' embarquement. Les paiements s' effec-
tuent soit au comptant, soit à 30 jours ou 90
jours. Les fabricants étrangers vendent FOB.
Régime dooonier. - A l'entrée en A.O.F.,
les beurres frais ou salés sont soumis aux droits
ci-après :
1° Au Sénégal, en Guinée française, au
Soudan français : 5 ad valorem pour les pro-
duits français ; 12 ad valorem pour les pro-
duits étrangers ;
2° En Côte d'Ivoire et au Dahomey : 10
ad valorem, quelle que soit l'origine de la mar-
chandise.
Ces droits sont calculés d'après une valeur
mercurialisée fixée pour le deuxième semestre
1927 à 2.000 francs les 100 kilos demi-brut.
Pour la justification d'origine (indispensable
pour les colonies du premier groupe) , les mar-
chandises métropolitaines doivent être accompa-
gnées de passavants D n° 8 ou D n° 9 délivrés
par l'Administration des Douanes de France
pour bénéficier des réductions tarifaires prévues
en leur faveur. Des certificats d'origine déli-
vrés par les autorités municipales de la métro-
pole et dûment visés par la douane du port
français d'embarquement, peuvent être admis, à
titre exceptionnel, à suppléer les passavants
adirés sous la double condition que les titres
dont il s'agit contiennent toutes les indications
susceptibles de permettre l'identification des en-
vois et qu'ils fassent, en outre, mention des
dates et numéros des passavants levés au port
d'embarquement.
Ces formalités sont généralement accomplies
dans les ports par les agents transitaires des
acheteurs.
Lois. Décrets, Arrêtés
--i)O()---
Loi du 31 juillet 1927 complétant la loi du
28 décembre 1926 autorisant la percep-
tion des droits, produits et revenus appli-
cables au budget spécial de l'Algérie pour
l'exercice 1927.
Décret du 28 juillet 1927 déclarant d'utilité
publique les travaux de construction
d'une jetée-abri au port de Dellys (Al-
gérie).
Décret du 28 juillet 1927 déclarant d'utilité
publique les travaux d'amélioration et
d'extension du port d'Herbillon (Algérie).
Décret du 9 juillet 1927 rendant applicable
au Maroc la législation concernant la
Caisse nationale d'assurance en cas de
décès ainsi que celle relative au livret
d'assurances sociales.
Décret du 30 juillet 1927 autorisant la ces-
sion à la colonie de la Guadeloupe d un
immeuble militaire sis à Pointe-à-Pitre.
Décret du 30 juillet 1927 portant rlvisf du
taux des indemnités de mission allouées
aux inspecteurs des colonies.
Décret du 30 juillet 1927 relatif au trans-
fert à un chapitre spécial des rappels de
dépenses payables sur revues antérieures
à 1906 et des crédits sur lesquels ces
rappels ont été acquittés pendant ledit
exercice au litre du budget du ministère.
J. O. du ,1 aortf JW7.
Aux Indes néerlandaises
La culture des plantations proprement
dites et relie vent. :
Caoutchouc Caoutchouc Total
en
Années plantation indigène tonnes
- - - -.
'H't .,. t;t..o.!1 13.1 !t.'o .,. M.UM» 10.4HH) 70.<*54>
I.I (.I.'s7 ti.OOO OT.KS?
Iî) £ î T^.KVI 17.1'2: :-\1 .tH :1j.wo 117.«H
nt!\ '.m.;*!h ;)4i.:,W ii<;.u;<7
lî>2T» !<)(>.<>i7 ST).-.>15 191.
lri .,.. I;¿-. 7!J!1 xr> U7 vos.-jic,
HI:!i 1:\O.,i1 )o.mo ?!O..i':!l
l.a production is ns ii constamment augmenté depuis l'.MD.
Celle du caou'clioue indigène, par contre, a
sensiblemonî. baissé dv P.)19 ji p.fcM pour se
relever ensuite de 1 A IH:?7,
1 .es plantations (Yliévéa sont passées de
R71 In lî)*«?;> (dont i-Si ¡'I Java et 3*.H dans
divrses Uos\ j\<> (dont Ô05 à
Jnva et 111 dans les antres lies).
T.a production du caoutchouc ne eosse,
d'autre part, d'augmenter eliaque année et
le jioureontage ,atl la production mondiale
du cftoutehou'' de plantation a atteint, en
1^25. iîO "Y,, celui du caoutchouc indigène a
atteinl, la même année, 17 °/
COURRIER DE L'ALGERIE
LA VIE ECONOMIQUE
Le prix des vins à Alger
La semaine du 17 uu :tJ juillet a été ani-
mée, sans que l'activité déployée tant sur
souche qu'on vieux uil pu aboutir il de
nombreuses transactions.
Les rouges vieux continuent à être plus
demandés que les rosés et les blancs. On a
payé des rouges lo;), ) £ îk) fr. ; des rosés
lOo;, 155 fiancs.
Sur souches quelques olfres à 1 i- francs
pour des rouges de plaine et à 15 fr. pour
de petits lots primeurs du aliel et du lit-
toral n'ont pas abouti.
Tendance plus ferme. La véraison bat
son plein par temps beau et chaud.
Dans le Midi, les affaires sont réduites,
les cours sans changement.
l'rincipaux lots vendus
Rev ente : 2.0o le degre.
Plaine : iJRt heetos rouge 1~°5, flancs
l'hecto ; 3.000 heetos rouge I00o, 156 fr.
l'hedu.
l'iaine : Ltl ri) I!t'dos rouge S.S.. 13 fr. 50
le degré ; I.;'!OO heetos blanc S.S., 14 fr. le
degré.
L'état (les vignobles
Avec le temps chaud persistant la mutu-
ration marche très rapidement. Les raisins
tournent partout et beaucoup de grappes
sont déjà noires.
Dans la région de Mostagunein on espère
pouvoir présenter quelques échantillons de
vins primeurs d'Alieante lUmcher vers le
15 août. Partout ailleurs, la végétation est
très luxuriante, même dans les vignes qui
ont été endommagées par le cyclone, par la
grêle ou par la gelée, et sur lesquelles les
grappes sont peu nombreuses ; dans le
reste du vignoble oranais ia récolte s'an-
nonce moyenne. Le feuillage est resté sain
et il n'y a pour ainsi dire pas de maladies.
A lutter toutefois quelques attaques tardi-
ves d'oïdium dans la région d'Urall,
Dans la .Mitulja on espère commencer les
vendanges du au août. 11 n'y a plus
rien à redouter des maladies eryptogunii-
ques. Pur contre comme nous l'avons déjft
signalé dans la région de Maison-Manche
et l.ouïha plus particulièrement, l'Kudémis
cause des dégâts de plus en plus impor-
tants qui rappellent ceux que cet insecte
provoque à la 3° génération. Beaucoup de
grains sont attaqués.
A signaler que les vignes françaises plan-
tées sur le littoral entre Ténès et Ouillis
sont. attaquées par le lIhyllox":'l'u, seules
résistent celles qui se tiauvent en sol sa-
bleux.
La culture du coton
Ell général les plantations de cotonniers
favorisées par la chaleur et les ni igations
sont d'un beau développement * à feuillage
vert foncé et surtout très régulières.
Valls la région d'Urleansville, lnker-
niunn et Itelizanc la tloiaison est bien
commencée dans les cotons de l'année,
quant aux reeepages il y a déjà de nom-
breuses capsules en parlait développement.
•Dans la région de Perrégaux, la végéta-
tion, plus en retard, présente néanmoins
un 1res beau développement et toutes les
plantations promettent une récolte abon-
dante car les cultures sont plus belles que
1 an dernier, sont plus régulières car il n'y
I a pas de manquants.
La maladie du collet que nous avons si-
gnalée dans la légion de Kône a pris aussi
quelque développement dans la région
(t'i )i leansv ille où, sur certains points, on
constat'1 lu "0 des pieds touches et princi-
palement dans les plantations effectuées de
lxiiiiii- heure. Il y en a très peu a lnker-
mann et pas du tout à Perrégaux.
tjuont à l'Kurias on ne constate que de
très légères attaques de celte chenille, lu-
calisées cl qui portent, sur l'extrémité des
pousses, les boutons Moraux ou les jeunes
capsules.
Colis postaux
A partir du l''r août l'.t?7, les conditions
de transport des colis postaux ù l'Intérieur
de la l'.olonie seront complétées ou modi-
fiées comme suit :
1" Les IVSMUX garantissent des délais
pour le transp »rt des colis et, le cas
échéant, pour leur remise .1 domicile. I .e
éépassernen! d'1 ces délais donnera lieu au
paiement d'un > indemnité de relard ;
Deux nouvelles coupures de !,.,ids sont
( réées. savoir •
Lue coupure pour les colis dont le poids
dépasse lo kgs sans excéder 15 kgs.
I ne coupure pour les colis dont le poids
dépasse 15' kgs sans excéder 'Jo kgs.
Les colis de ces deux catégories ne peu-
vent. stir
une face quelconque.
3" Lo prix de transport et les diverse»
t.vxes additionnelles 'timbre non compris),
ainsi que les indemnités en cas de pertes,
d'ava'fe. ,'k. son! passibles des mêmes
majorations générales que les prix du tarif
général de la messagerie, lis sont actuelle-
ment. fixés, pour e 1 iain 1 e coupure, par un
tableau que publia l'EdlO dWUirr du 27
juillet 1 }:?7 ,
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Pour les colons
M. M aurice loletle vient d adresser aux
Maires et r.ux Administrateurs des roinmu-
ne« mixtes une circulaire relative à diver-
ses doléances qu-' lui ont exprimées les
moyens et pelils colons a7i cours de ses
récents déplacements en Algérie, le <«ou-
errne-ir Hên^ral a enn?Tat«\ fréquemment,
''insufflsaiiee dos lois de < N l'oiusation. l'ab-
sence de moyens de comneureation, l'insuf-
fisance des crédits dont peut disposer telle
commune, etc.
F.n eonséqin née, M. Maurice Viollclh; a
fresrrit l'ouverture d'une enquête prescris
vont, pour chaque centre d<' colonisation,
une empiété SUT* la sil tial ion d< colons, sur
les doléances précises qu'ils expriment. e|
sur les moyens d'améliorer leur situation.
L'initiative du iiouverneur Général aura,
en Algérie, une heureuse répercussion, car
les doléances dont enfin l'Administration
s'émeut sont formulées depuis longtemj>fl.
À4 le Cw 0
Les Annales Coloniales
LM annonce* et réclames sont reçues MI
bureau du foumcal.
DIRECTEURS : Marcel RUEDÉL et L.-G. THÉBAULT
u. ANNALES COLONIALES ne publient que des Mtt-
e", fndaits, qui sont leur propriété exclusive.
MMML Qt'OTtDtM
Bédadion & Adn. (nistration #
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Colonies 120 t 65 » 35 »
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tous les bureaux de poste. - -
AU PAYS DE LA FAIM
i -:
Le discours prononcé par M. Steeg, Rési-
dut général à Rabat, le 28 juin dernier, de-
vant le Conseil de Gouvernement, contient un
tableau vraiment saisissant de la famine qui a
ravage tout le Sud marocain depuis l'automne
dernier.
Après trois années mauvaises, tout le Sud
du Maroc, du Tadla au Sous, connaissait, en
1926, une récolte médiocre ou nulle. Faute de
pluie, le grain ne germe pas, le déficit de la
aécolte est considérable. Au mois d'octobre,
les troupeaux que l'été, sans pâturages, a épui-
ses. sont victimes de froids excessifs.
Alors, sur toutes les routes qui viennent du
sud, c' est là grande migration des affamés.
Ecoutez M. Steeg : « Il est exact qu'on a
Kncoi tré sur les pistes du sud des groupes de
fugitifs qui semblent attirés vers le nord par
un mystérieux magnétisme. Il est exact qu'en
certains endroits leur théorie s'est pitoyable-
ment égrenée. Les vieux Marocains qui les
Clt vus ne s' y sont pas trompés : ils les ont
teconnus à leurs voiles bleus. Comme en 1912,
au temps d'EI Hiba, ces malheureux venaient
Je l'Anti-Atlas, du Draa, de plus loin encore,
Jc!> confins sahariens, du Rio de Oro, quel-
ques-uns même de la Mauritanie. Ce n' étaient
!\Iu des guerriers de la dissidence, répondant à
l appel de l' agitateur, c'étaient les faméliques
es zones insoumises, chassés par une séche-
ICSSK inexorable. Leur nombre ? Comment
dénombrer le flot qui s'infiltre par tous les pas-
sages ? 10.000 peut-être et peut-être plus. »
N est-ce pas que le tableau est évocateur et
«(ii*il fait mieux comprendre ce que durent être
ces prandes migrations de peuples, dont l'his-
toire c!e l'humanité primitive est pleine. Une,
deux. trois années mauvaises où les hommes et
lés bêtes souffrent la. faim, s'épuisent morale-
ment et physiquement. Un El Hiba quelcon-
que apparait. qui enveloppe d'uite mystique
que apparait, qui C,
quelconque cette lamentable misère, lui donne
un but, un espoir. El voilà la longue théorie
des affamés en marche vers les pays où l'on
ttMnge. « attirée, dit M. Steeg, par un mysté-
rieux magnétisme 1), qui n'est, au fond.. qué le
lIulJOétisme animal de la faim.
Lt ces errants passent, laissant derrière eux,
leurs ruines et leurs misères physiologiques. Au
Maroc, cet exode des faméliques du sud a
multiplié les foyers de typhus. Il a fallu tout
le dévouement du corps médical marocain, ci-
lii et militaire, pour arrêter l'épidémie mena-
rate. ----
- Contre la famine du Sud marocain qu a-t-on
fait ?
Tout d'abord on s'est efforcé de stabiliser
sur place, sur les pistes d'exode les fugitifs
en créant des centres de ravitailfement. Puis
dans les chefs-lieux, dans les villes, des cen-
tres d'hébergement ont été créés, dotés de
relies de douche et d'épouillage. On a créé
4les ateliers domestiques de couture et de van-
nerie, des chantiers locaux où toute la famille
remploie à des tâches multiples. On a, en
quelque sorte, épandu et filtré Je flot migra-
tnire. En 6 mois on a distribué, en secours de
ftavail, 18 millions de salaires.
Puis on a fait appel aux sociétés de pré-
voyance. Celles-ci ont prêté, en 1926, aux
tribus du sud Dour 4 millions d'orse et de blé.
Cette année, on a créé une caisse centrale des
sociétés de prévoyance, qui constituera l' orga-
nisme financier nécessaire pour la répartition des
ressources. On se propose d ouvrir, dans le
budget, un crédit de 15 millions pour les prêts
cfè semence et de 5 millions environ pour les
chantiers.
On a créé des comités charitables de se-
cours : comité central de Rabat. çomités lo-
imux.
C'est bien. Et je crois qu'on a fait à peu
piès tout ce qu' on pouvait faire, dans les con-
ditions actuelles.
Mais comme ce misérable effort, si tardif,
iM impuissant, dresse contre toutes nos concep-
tions de la colonisation sa terrible accusation !
Comment ! dans la plus belle, la plus riche,
ta plus civilisée de nos terres de colonisation,
dans ce pays placé sur les grandes routes com-
merciales du monde, où nous nous vantons
d' avoir créé un outillage économique, ports,
toutes, moyens de transport, de premier ordre,
it suffit encore d'une ou deux années de mau-
vaise récolte, dans une région secondaire, pour
taire renaitre ce phénomène de migration la-
mentable, renouvelé des âges primitifs, véri-
table honte pour une société qui se prétend ci-
vilisée.
Comment ! voilà dix mille, vingt mille indi-
v idus qui font partie de la collectivité dont
vous avez assumé la charge d'organisation éco-
nomique et sociale, la diarge de civilisation. Et
mus admettez que ces hommes se trouvent pla-
cés, par suite d'une simple mauvaise récolte,
uns que vous ayez gen pu, ni su prévoir, de-
vant une telle détresse physiologique collec-
tive, qu'ils n'aient plus que le recours de se
jeter en avant, comme des bêtes, à la recher-
rjie d'une proie, pour vivre. Eh quoi ! Il n'y a
donc plus de moyens de transport, au Maroc,
pour aller à ces malheureux, au lieu de les
laisser se traîner vers nous, par toutes les pis-
tes, « vers la France », comme dit M.
Steeg, en un mot qui sonne bien durement,
dans son discours.
Ah ! la colonisation, le devoir de colonisa-
tion t De belles formules, de grands dis-
cours : mission civilisatrice, bien-être, culture
humaine, paix des peuples et des races. Oui,
je veux bien, nous nous efforçons vers cet
idéal, mais de quel effort misérable et si tris-
tement ridicule.
Que, dans la plus proche, la plus belle, la
plus riche de nos terres de colonisation se pro-
duise un simple incident météorologique et
voilà le beau tableau de nos musiont aev,
qui laisse voir les lamentables réalités de ces
Iwmanités errantes aux pays de la faim.
La colonisation, oeuvre de civilisation ? Oui,
peut-être ; mais surtout, mais avant tout, œu-
vre d'organisation de notre trafic mercantile, de
notre exploitation lucrative. Nous assurons l'or-
dre, la paix, là où on achète et l'on vend, là
où l' on trafique, où l'on gagne de l'argent.
Nous construisons des chemins de fer pour
transporter les riches phosphates de l'oued Zem
vers Casablanca la riche et vers les marchés
extérieurs.
Mais les pauvres fellahs du Sous ou du Draa
attendront pour qu' on s 'occupe d'eux que la
faim les ait jetés hors de chez eux hâves, pan-
telants.
Etienne Antonelli,
Député de la Haute-Savoie, profes-
seur de législation coloniale et d'éco-
nomie politique à la Faculté de Droit
de Vljon.
–-– ..t.
A la poursuite des pillards
de Port-Etienne
- 0 - 0 -
Nous recevons confirmation de la destruction
du rezzi qui attaqua Port-Etienne.
Deux chefs du rezzi ont bien été tués, ainsi
que nous l' annoncions dans les Annal es Colo-
niales du 23 juillet 1927. Le troisième chef
Ould Soueyah a été fait prisonnier et incarcéré
à Aiar.
Traqués de tous côtés par les groupes du
Trarza, d Atar et de. Chinguetti, épuisés par
une course forcée, les débris du razzi composés
d'une vingtaine d'hommes dont sept blessés
furent signalés le 7 juillet vers Rasserent. La
chasse recommença et d'après les dernières
nouvelles reçues de Mauritanie, cinq nouveaux
dissidents ont été faits prisonniers.
Dans ce succès remporté par nos partisans
du Trarza nous voyons la preuve évidente que
seuls de bons méharistes maures peuvent et doi-
vent constituer nos troupes sahariennes.
L'Aviation Coloniale
---()..o--
Casablanca-Toulouse
A Boussan (canton d'Aurignac), à environ
25 kilomètres au nord-est de Saint-Gaudens
(Haute-Garonne) un avion de la ligne La-
técoère Casablanca-Toulouse, venant d'Ali-
cantc, piloté par M. Alexandre Bury, glo-
rieux aviateur, officier de la Légion d'hon-
neur, s'est abattu avant-hier vers 18 heures
dans les champs et a pris feu aussitôt par
suite de l'explosion du réservoir à essence.
Le pilote Bury et quatre passagers que
l'avion transportait ont été tués sur le coup.
Voici quelques renseignements complémen-
taires sur cet accident :
Au lieu de s'en tenir à la ligne de navi-
gation Barcclonc-Perpignan-Toulouse et bien
que ce fût formellement interdit, le pilote
crut devoir survoler les sierras espagnoles et
les Pyrénées.
Les Pyrénées furent franchies sans encom-
bre à 4.000 mètres de hauteur et au-dessus
d'une mer de nuages. Quand le pilote vit
derrière lui les cîmes des Pyrénées, il com-
mença la descente, ne doutant plus d'être
au-dessus de la plaine de la Garonne. Il se
rapprocha du sol pour se reconnaitre et le
temps était toujours pluvieux.
Malheureusement, par suite d'une erreur
de calcul sans doute, l'avion se trouvait non
au-dessus de la plaine, mais au-dessus des
collines de la Gesse, qui atteignent 386 mè-
tres d'altitude. C'est ainsi que l'appareil,
allant droit devant lui, entra dans la colline
du Bois-Débats, qui est une des plus hautes
de la région, et à une vitesse de 180 kilomè-
tres à l'heure.
Parmi les victimes se trouvent : Georges
Guyollot, 25 ans, né à Curoux (Nièvre), de-
meurant à Toulouse, route de Revel ; André
Brangier, 28 ans, né à Campariou (Creuse),
demeurant à Rabat, et sa femme..
La levée des corps a été faite hier par le
clergé d'Aurignac, en présence des autorités
locales et d'une foule recueillie. Après l'ab-
soute, les cercueils, parés de fleiiTTit de cou-
ronnes, ont été dirigés sur la gare de Bous-
sens.
-60-
Fantaisies électorales
00
Dans la comumne de Macouba (Martinique),
lors des élections, il n'était pas rare, parait-il,
de voir les candidats craignant d'être en mino-
rité faire enlever l'urne par leurs partisans.
Pour éviter le retour d'une pareille manoeuvre,
lorsque eurent lieu les dernières élections au
Conseil municipal, le maire eut recours à un
moyen inattendu. Il choisit comme urne une
caisse de 1 m. 20 de haut sur 1 m. 10 de
large.
Mais quand sonna l'heure du dépouillement,
aucun assesseur n'eut le bras assez long pour
saisir les bulletins au fond de la caisse. Un
noir, qui siégeait au bureau, fut alors prié
d'enjamber les parois et de s'accroupir au fond
de la caisse. Prenant ainsi les bulletins, il les
passa au président du bureau. Le résultat fut
décisif : la liste du maire obtint toutes les voix
sans exception.
Mais les adversaires ont protesté, et c'est
ainsi que le Conseil d'Etat a été saisi. Con-
formément aux conclusions du commissaire du
Gouvernement Sauvel et sur le rapport de M.
François Ripert, il a prononcé l'annulation du
scrutin. Il résulte de son arrêt qu il a estime
que les dimensions considérables de l'ume et
les conditions de dépouillement devaient faire
suspecter la sincérité des opérations.
Le TaDKer-Fe.
La nouvelle ligne de chemin de fer Tan-
ger-Fez fonctionne régulièrement. Les
voyageurs commencent à devenir nom-
breux. Ils affluent principalement la veille
des' départs de bateaux pour Marseille.
Collaboration
franco - espagnole
--v-u- -
Les journaux espagnols exami-
tient longuement la situation au
Maroc et constatent avec satisfac-
tion qu'elle est bonne.
Tous les chefs rebelles ayant joui de quel-
que prestige parmi les indigènes ont été tués,
fris ou ont fait leur soumission. Ces résul-
tats étaient inespérés il y a trois ans et alors
ce sont des compliments à Végard des chefs
et du Gouvernement.
Cependant il ne convient pas de se laisser
aller à un optimisme béat et dangereux.
Tout n'est pas absolument fini. « On ne sau-
rait assurer d'une façon absolue, dit le jour-
nal l'A.H.C., que de nouveaux foyers de ré-
bellion ne s'allumeront pas dans l'avenir. »
Cela est évident. Pour notre part, nous Pf".
sons que l'œuvre aV pacification ne sera pas
la tcidre d'un jour, ni d une année, ni même
de plusieurs années. Un peu de réflexion sur
les conditions politiques et ethnographiques
du Maroc et quelques souvenirs du passé suf-
fisent à justifier cette opinion.
Mais ce n'est pas dans ces considérations
que l'A.B.C. trouve des motifs d'inquié-
tude. L'avenir n'est pas certain parce que le
régime de Tanger est mauvais, mal compris
et aussi parce que les méthodes politiques
française et espagnole sont trop diffé-
rentes. Il faut donc qu'elles se mettent en
harmonie. Le restdent. général français,
M. Steeg et le commandant en chef espagnol
le général Sanjurjo ne doivent pas avoir
de préoccupations plus vive ni de tâche plus
urgente.
Cependant, il faut noter à cc pro pos un
heureux symptôme. L ambassadeur de
France à Madrid a, dans un discours offi-
ciel, célébré les bienfaits de la coopération
franco-espagnole au Maroc. Et les journaux
ne manquent de noter les heureux effets de
celle harangue.
Quant à nous, nous ne saurions trop nous
féliciter de cette évolution de la presse espa-
gnole, qui semble témoigner de celle du gou-
vernement puisque les organes officieux du
dictateur ne s'expriment pas autrement que
les organes qui sont un peu moins liés au
pouvoir.
La marche des négociations relatives à
Tanger pourrait en être favorablement in-
fluencée. Elle devrait l'être.
La collaboration franco-espagnole est une
chose bonne en soi, mais elle peut devenir
la pire des méthodes politiques si nous ne sa-
vons conserver à notre action ce qu'elle pou-
vait avoir d'heureux, d'habile et même d' hu-
main. Il faut espérer que nous ne nous met-
trons pas à l'école de Primo de Rivera.
Henry Fontanier.
Député du Cantal
Vice-président de la Commission
des CotMtM.
Secrétaire de la Commission
des Alltdre. l',.
aloi
Au Congo belge
Parmi les travaux projetés pour assurer le
développement économique de la colonie, nous
devons citer : les Chemins de fer du Bas-Con-
go au Katanga (665 millions), du Benguela
(510 millions), de Matadi à Léopoldville (400
millions), etct; les travaux de ports de Matadi
(26 millions), de Borna (25 millions), de Léo-
poldville (15 millions) ; les travaux hydrogra-
phiques du Bas-Congo (20 millions) ; les tra-
vaux de voirie d'Elisabethville (26 millions) ;
les bâtiments officiels de Léopoldville (17 mil-
lions), etc.
Au total, 1 milliard 800 millions de crédits
sont prévus ou engagés dans de grands travaux
au Congo belge.
8.a
Université Congolaise
--0-0--
L'Université de Louvain a décidé de créer
sous peu, au Congo belge, une Université qui
ne comprendra pour commencer qu' un petit
nombre de facultés distinctes, à compléter ulté-
rieurement au fur et à mesure que les ressources
le permettront. La philosophie, les sciences
naturelles, médicales et agronomiques y seront
enseignées.
LOUISE ABBEMA
peintre coloniale
Décorée de la Légion d'honneur alors qu'on
ne comptait pas beaucoup de femmes dans l'or-
dre, Mme Louise Abbéma qui vient de mou-
rir était commandeur de r Etoile Noire du
Bénin. Sa décoration du palais du Gouverne-
ment général de l'A. O. F. à Dakar lui avait
valu cette récompense.
-00-
L'ÉLÉPHANT A LA MODE
DO
Si nous en croyons notre confrère V Intrami-
géant, après le serpent, l'éléphant va se mettre
bien malgré lui, sans doute au service
de la mode.
On nous promet des sacs en peau d'éléphant,
des valises, des chaussures ; un apprêt spécial
permettra de rendre l'éléphant aussi souple que
du chevreau.
La teinte sera grise.
Les pauvres bêtes ne se doutent pas de
l'honneur que nous leur faisons.
Les oreilles sont déjà utilisées comme guéri-
dons, dont les pieds sont constitués par des
défenses. Les pieds creusés sont aussi trans-
formés en large cache-pots. Les indigènes font
avec les oreilles de solides peaux de tambou-
rins.
Quant aux poils d'éléphant, ils sont deve-
nus maintenant des fétiches très recherchés par
les Parisiennes.
Les débouchés pour les beurres frais ou sales
en Afrique Occidentale Française
.,.
De récents essais ont été entrepris en Afrique
Occidentale française en vue d'améliorer la
race bovine au point de vue de la production
laitière, de vulgariser les procédés de fabrica-
tion du beurre et des fromages.
Dans la région de Bamako, notamment, des
troupeaux de vaches laitières ont été constitués
après une sévère sélection et sont soumis à une
suralimentation constante qui permet d'obtenir
couramment 6 litres de lait par jour et par bête,
alors que, en dehors de ces centres, la moyenne
de rendement en lait constatée dans les colo-
nies de l'A. O. F. est de 2 à 3 litres. L'ana-
lyse des laits prélevés dans les environs de Ba-
mako a révélé 30 grammès de matières grasses
par litre : c'est un lait sans odeur qui donne un
beurre neutre et blanc. Pour fabriquer celui-ci,
les indigènes ont recours à des procédés très
primitifs qui donnent des résultats souvent mé-
clocres.
Dans les localités éloignées des centres d'ap-
provisionnement, le beurre ainsi fabriqué est
quelquefois utilisé par l' Européen pour ses be-
soins alimentaires ; mais la presque totalité du
beurre consommé en A. O. F. est demandée à
l'importation.
En 1925, le service local des Douanes a
edregistré à l'entrée : 51.678 kilos de beurre
frais ou sailé contre 42.447 kilos en 1923, et
46.951 kilos en 1924. Pour l'année 1926. les
statistiques douanières actuellement connues
(Guinée, Dahomey et Soudan) accusent des
augmentations sensibles sur les quantités impor-
tées dans ces trois colonies en 1925.
Les beurres frais introduits dans les territoires
français de la Côte Occidentale d'Afrique sont
présentés en pains de 200, 250 et 500 gram-
mes additionnés d'une faible quantité de borate
de soude qui en permet la conservation. Trans-
portés à bord des bateaux renfermant des ap-
pareils frigorifiques ou de. simples glacières, ces
beurres arrivent à la colonie dans un état de
fraîcheur qui est très apprécié de la clientèle
européenne des ports et des centres avoisinants.
Mais la plus grande partie du tonnage im-
porté en A. O.F. est représenté par une spé-
cialité de beurre frais ou salé renfermé dans
des boîtes en fer souciées d'une contenance de
0 k. 250, 0 k. 500 ou 1 kilo ou encore d'une
demi-livre anglaise, d'une livre et de deux li-
vres. La vente la plus courante se fait en boîtes
de 250 et 500 grammes'. Quelques fabricants
livrent une spécialité de beurre fondu en fla-
cons de même contenance que les boîtes.
Importation. Le Sénégal, en raison de la
densité de sa population européenne, est la
colonie du groupe où les entrées de beurre sont
les plus élevées. Sur 51.678 kilos importés en
1925 en A.O.F.. la part du Sénégal a été de
36.345 kilos, soit 70 des entrées, gagnant
ainsi plus de dix points sur le pourcentage des
années 1923 et 1924. La colonie n' absorbe
pas la totalité de ses entrées, car une notable
quantité de beurre importé transite par le Séné-
gal pour approvisionner les comptoirs de la
Mauritanie et du Soudan français.
La Côte d'Ivoire vient ensuite avec un ton-
nage de 7.542 kilos, sur lesquels est prélevée
la consommation de la Ha, e- Volta dont la
voie normale d'accès est le port de Grand-Bas-
sam et le chemin de fer de la Côte d'Ivoire.
En 1925, le Dahomey et la Guinée ont im-
porté respectivement 5.192 kilos et 2-236 kilos
de beurre, et le Soudan figure aux statistiques
de (la même année avec 363 kilos. En 1926,
çes trois colonies ont augmenté leur consomma-
tion qui est passée respectivement à 5.750 ki-
los, 2.816 kilos et 1.519 kilos.
Concurrence. rarmi les pays de produc-
tion qui concourent à l'approvisionnement en
beurre de l'A. O. F., la France se classe au
premier rang des fournisseurs en améliorant cha-
que année son pourcentage qui, de 65 en
1923, s'est élevé successivement à 72 en
1924 et 74 en 1925.
Le principal concurrent de la métropole est
f Amérique du Sud (Argentine et Brésil), dont
les exportations sont passées de 2.220 à 6.790
kilos au cours des années 1924 et 1925.
La Hollande qui s' inscrit au troisième rang
des fournisseurs de l'A.O.F. avec 622 kilos en
1925, a tendance également à augmenter ses
expéditions ; elle précède l'Angleterre, le Da-
nemark et la Suède qui figurent aux « pays de
provenance » pour des quantités respectives de
531 kilos, 204 kilos et 138 kilos. Enfin, après
être passées de 52 kilos à 179 kilos, de 1923
à 1924, les exportations de l'Allemagne se chif-
frent par 28 kilos en 1925.
Le reliquat des importations provient des
« autres pays ».
Valeur à l'entrée. Le montant des décla-
rations faites en douane pendant l' année 1925
s'est élevé à 832.031 francs. La valeur à l'en-
trée de ces marchandises, qui ressort du tableau
ci-dessous, a été calculée d ;.près les mercu-
riales officielles de l'année 1925 qui avaient
fixé à 1.500 francs et 1.700 francs pendant les
premier et deuxième semestres le prix des 100
kilos demi-brut. On entend par poids demi-
brut le poids cumulé du contenu et de ses em-
ballages intérieurs (papiers servant d' enveloppe
ou de séparation, feuilles d'étain, etc.).
Kilos Francs
France 38.688 617.921
Amérique du Sud. 6.790 108.010
Hollande 622 15.936
Angleterre 531 8.531
Danemark 204 3.060
Suède 138 2.346
Allemagne. 28 448
Autres pays 4.677 75.779
Total. 51.678 832.031
Les prix de vente à la colonie varient selon
des marques et qualités des produits. On peut
les déterminer en ajoutant au prix initial de
France les frais de transport, les ckoits de sor-
tie, les droits de douane à l'entrée et le béné-
fice du détaillant qui est apprécié à un pour-
centage comprenant la rémunération des inter-
médiaires et les frais généraux.
Maisons locales susceptibles de recevoir des
offrcs. La plupart des maisons importatrices
de la colonie spécialisées dans les produits
d'alimentation sont susceptibles de recevoir des
offres. L'Agence Economique de l'A. O. F.
tient à la diposition "des fabricants et commer-
çants intéressés la liste des principales firmes
-- installées en Afrique - Occidentale française.
Méthodes commerciales. Le beurre en
pains destiné à 1 exportation est livré enveloppé
dans un papier sulfurisé et renfermé dans des
caisses de 10 et 25 kilos ; le bewre en boîtes
est expédié par caisses de 25 ou 50 kilos gar-
nies intérieurement de sciure de bois.
Les méthodes commerciales employées pour
la vente et l' exportation des beurres sont celles
communes à toutes les marchandises expédiées
des différents ports de la métropole (Le Havre,
Bordeaux, Marseille) par les maisons de com-
merce à leurs succursales. La marchandise est
généralement vendue par le fabricant franco au
port d' embarquement. Les paiements s' effec-
tuent soit au comptant, soit à 30 jours ou 90
jours. Les fabricants étrangers vendent FOB.
Régime dooonier. - A l'entrée en A.O.F.,
les beurres frais ou salés sont soumis aux droits
ci-après :
1° Au Sénégal, en Guinée française, au
Soudan français : 5 ad valorem pour les pro-
duits français ; 12 ad valorem pour les pro-
duits étrangers ;
2° En Côte d'Ivoire et au Dahomey : 10
ad valorem, quelle que soit l'origine de la mar-
chandise.
Ces droits sont calculés d'après une valeur
mercurialisée fixée pour le deuxième semestre
1927 à 2.000 francs les 100 kilos demi-brut.
Pour la justification d'origine (indispensable
pour les colonies du premier groupe) , les mar-
chandises métropolitaines doivent être accompa-
gnées de passavants D n° 8 ou D n° 9 délivrés
par l'Administration des Douanes de France
pour bénéficier des réductions tarifaires prévues
en leur faveur. Des certificats d'origine déli-
vrés par les autorités municipales de la métro-
pole et dûment visés par la douane du port
français d'embarquement, peuvent être admis, à
titre exceptionnel, à suppléer les passavants
adirés sous la double condition que les titres
dont il s'agit contiennent toutes les indications
susceptibles de permettre l'identification des en-
vois et qu'ils fassent, en outre, mention des
dates et numéros des passavants levés au port
d'embarquement.
Ces formalités sont généralement accomplies
dans les ports par les agents transitaires des
acheteurs.
Lois. Décrets, Arrêtés
--i)O()---
Loi du 31 juillet 1927 complétant la loi du
28 décembre 1926 autorisant la percep-
tion des droits, produits et revenus appli-
cables au budget spécial de l'Algérie pour
l'exercice 1927.
Décret du 28 juillet 1927 déclarant d'utilité
publique les travaux de construction
d'une jetée-abri au port de Dellys (Al-
gérie).
Décret du 28 juillet 1927 déclarant d'utilité
publique les travaux d'amélioration et
d'extension du port d'Herbillon (Algérie).
Décret du 9 juillet 1927 rendant applicable
au Maroc la législation concernant la
Caisse nationale d'assurance en cas de
décès ainsi que celle relative au livret
d'assurances sociales.
Décret du 30 juillet 1927 autorisant la ces-
sion à la colonie de la Guadeloupe d un
immeuble militaire sis à Pointe-à-Pitre.
Décret du 30 juillet 1927 portant rlvisf du
taux des indemnités de mission allouées
aux inspecteurs des colonies.
Décret du 30 juillet 1927 relatif au trans-
fert à un chapitre spécial des rappels de
dépenses payables sur revues antérieures
à 1906 et des crédits sur lesquels ces
rappels ont été acquittés pendant ledit
exercice au litre du budget du ministère.
J. O. du ,1 aortf JW7.
Aux Indes néerlandaises
La culture des plantations proprement
dites et relie
Caoutchouc Caoutchouc Total
en
Années plantation indigène tonnes
- - - -.
'H't .,. t;t..o.!1 13.
I.I (.I.'s7 ti.OOO OT.KS?
Iî) £ î T^.KVI 17.
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lî>2T» !<)(>.<>i7 ST).-.>15 191.
lri .,.. I;¿-. 7!J!1 xr> U7 vos.-jic,
HI:!i 1:\O.,i1 )o.mo ?!O..i':!l
l.a production
Celle du caou'clioue indigène, par contre, a
sensiblemonî. baissé dv P.)19 ji p.fcM pour se
relever ensuite de 1 A IH:?7,
1 .es plantations (Yliévéa sont passées de
R71 In lî)*«?;> (dont i-Si ¡'I Java et 3*.H dans
divrses Uos\ j\
Jnva et 111 dans les antres lies).
T.a production du caoutchouc ne eosse,
d'autre part, d'augmenter eliaque année et
le jioureontage ,atl la production mondiale
du cftoutehou'' de plantation a atteint, en
1^25. iîO "Y,, celui du caoutchouc indigène a
atteinl, la même année, 17 °/
COURRIER DE L'ALGERIE
LA VIE ECONOMIQUE
Le prix des vins à Alger
La semaine du 17 uu :tJ juillet a été ani-
mée, sans que l'activité déployée tant sur
souche qu'on vieux uil pu aboutir il de
nombreuses transactions.
Les rouges vieux continuent à être plus
demandés que les rosés et les blancs. On a
payé des rouges lo;), ) £ îk) fr. ; des rosés
lOo;, 155 fiancs.
Sur souches quelques olfres à 1 i- francs
pour des rouges de plaine et à 15 fr. pour
de petits lots primeurs du aliel et du lit-
toral n'ont pas abouti.
Tendance plus ferme. La véraison bat
son plein par temps beau et chaud.
Dans le Midi, les affaires sont réduites,
les cours sans changement.
l'rincipaux lots vendus
Rev ente : 2.0o
Plaine : iJRt heetos rouge 1~°5, flancs
l'hecto ; 3.000 heetos rouge I00o, 156 fr.
l'hedu.
l'iaine : Ltl ri) I!t'dos rouge S.S.. 13 fr. 50
le degré ; I.;'!OO heetos blanc S.S., 14 fr. le
degré.
L'état (les vignobles
Avec le temps chaud persistant la mutu-
ration marche très rapidement. Les raisins
tournent partout et beaucoup de grappes
sont déjà noires.
Dans la région de Mostagunein on espère
pouvoir présenter quelques échantillons de
vins primeurs d'Alieante lUmcher vers le
15 août. Partout ailleurs, la végétation est
très luxuriante, même dans les vignes qui
ont été endommagées par le cyclone, par la
grêle ou par la gelée, et sur lesquelles les
grappes sont peu nombreuses ; dans le
reste du vignoble oranais ia récolte s'an-
nonce moyenne. Le feuillage est resté sain
et il n'y a pour ainsi dire pas de maladies.
A lutter toutefois quelques attaques tardi-
ves d'oïdium dans la région d'Urall,
Dans la .Mitulja on espère commencer les
vendanges du au août. 11 n'y a plus
rien à redouter des maladies eryptogunii-
ques. Pur contre comme nous l'avons déjft
signalé dans la région de Maison-Manche
et l.ouïha plus particulièrement, l'Kudémis
cause des dégâts de plus en plus impor-
tants qui rappellent ceux que cet insecte
provoque à la 3° génération. Beaucoup de
grains sont attaqués.
A signaler que les vignes françaises plan-
tées sur le littoral entre Ténès et Ouillis
sont. attaquées par le lIhyllox":'l'u, seules
résistent celles qui se tiauvent en sol sa-
bleux.
La culture du coton
Ell général les plantations de cotonniers
favorisées par la chaleur et les ni igations
sont d'un beau développement * à feuillage
vert foncé et surtout très régulières.
Valls la région d'Urleansville, lnker-
niunn et Itelizanc la tloiaison est bien
commencée dans les cotons de l'année,
quant aux reeepages il y a déjà de nom-
breuses capsules en parlait développement.
•Dans la région de Perrégaux, la végéta-
tion, plus en retard, présente néanmoins
un 1res beau développement et toutes les
plantations promettent une récolte abon-
dante car les cultures sont plus belles que
1 an dernier, sont plus régulières car il n'y
I a pas de manquants.
La maladie du collet que nous avons si-
gnalée dans la légion de Kône a pris aussi
quelque développement dans la région
(t'i )i leansv ille où, sur certains points, on
constat'1 lu "0 des pieds touches et princi-
palement dans les plantations effectuées de
lxiiiiii- heure. Il y en a très peu a lnker-
mann et pas du tout à Perrégaux.
tjuont à l'Kurias on ne constate que de
très légères attaques de celte chenille, lu-
calisées cl qui portent, sur l'extrémité des
pousses, les boutons Moraux ou les jeunes
capsules.
Colis postaux
A partir du l''r août l'.t?7, les conditions
de transport des colis postaux ù l'Intérieur
de la l'.olonie seront complétées ou modi-
fiées comme suit :
1" Les IVSMUX garantissent des délais
pour le transp »rt des colis et, le cas
échéant, pour leur remise .1 domicile. I .e
éépassernen! d'1 ces délais donnera lieu au
paiement d'un > indemnité de relard ;
Deux nouvelles coupures de !,.,ids sont
( réées. savoir •
Lue coupure pour les colis dont le poids
dépasse lo kgs sans excéder 15 kgs.
I ne coupure pour les colis dont le poids
dépasse 15' kgs sans excéder 'Jo kgs.
Les colis de ces deux catégories ne peu-
vent. stir
une face quelconque.
3" Lo prix de transport et les diverse»
t.vxes additionnelles 'timbre non compris),
ainsi que les indemnités en cas de pertes,
d'ava'fe. ,'k. son! passibles des mêmes
majorations générales que les prix du tarif
général de la messagerie, lis sont actuelle-
ment. fixés, pour e 1 iain 1 e coupure, par un
tableau que publia l'EdlO dWUirr du 27
juillet 1 }:?7 ,
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Pour les colons
M. M aurice loletle vient d adresser aux
Maires et r.ux Administrateurs des roinmu-
ne« mixtes une circulaire relative à diver-
ses doléances qu-' lui ont exprimées les
moyens et pelils colons a7i cours de ses
récents déplacements en Algérie, le <«ou-
errne-ir Hên^ral a enn?Tat«\ fréquemment,
''insufflsaiiee dos lois de < N l'oiusation. l'ab-
sence de moyens de comneureation, l'insuf-
fisance des crédits dont peut disposer telle
commune, etc.
F.n eonséqin née, M. Maurice Viollclh; a
fresrrit l'ouverture d'une enquête prescris
vont, pour chaque centre d<' colonisation,
une empiété SUT* la sil tial ion d< colons, sur
les doléances précises qu'ils expriment. e|
sur les moyens d'améliorer leur situation.
L'initiative du iiouverneur Général aura,
en Algérie, une heureuse répercussion, car
les doléances dont enfin l'Administration
s'émeut sont formulées depuis longtemj>fl.
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